Nom : Joyce Prénom : James Augustine Aloysius

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Nom : Joyce Prénom : James Augustine Aloysius
LE PERSONNAGE « CÉLÈBRE »
Nom : Joyce
Prénom : James Augustine Aloysius
Nationalité d’origine :Irlandaise
Fonctions, professions successives : romancier et poète expatrié, considéré comme un des écrivains les plus
influents du XXe siècle, dans sa vie il a exercé plusieurs professions :
Pendante sa jeunesse à Dublin il vivote en écrivant des comptes-rendus de livres, en enseignant et en
chantant ;
A Zurich,Pola et Trieste il est enseignant d’ anglais à l'école Berlitz. A Trieste il donne aussi des cours
particuliers d’anglais, il donne plusieurs conférences à l'Université populaire et publie des articles dans les
journaux
A Rome il est employé dans une banque
Récit rapide de son itinéraire, de sa vie :
James naît en 1882 à Dublin. Son père est sportif, comédien, ivrogne à ses heures. Il fait tous les métiers et
"[s’applique] avec une égale diligence à la procréation et aux hypothèques" (Richard Ellmann). James a trois
frères et six sœurs. Ses parents ne le découragent pas d’écrire des poèmes. Lorsque Ibsen, en 1900, le remercie
d’un article que le jeune Joyce a écrit sur lui, voilà James lancé dans la lecture des littératures d’Europe et
dans
l’étude
des
langues.
Soit-disant pour poursuivre des études de médecine, en fait pour vivre l’aventure, il débarque une première
fois à Paris fin 1902. Il rentre à Dublin en avril 1903, sa mère étant malade (elle décède en août)
Il quitte l’Irlande en 1904 (pour n’y revenir qu’en 1909 et 1912) et s’installe à Trieste. L’Irlande sent le
renfermé, refuse ses livres. Il se tiendra désormais à distance, mettant dans un même sac son pays, la politique,
la morale et la religion, et faisant paradoxalement de Dublin le centre de son œuvre. Cela se manifeste d’abord
dans Gens de Dublin, terminé au milieu des années 1900 et qui peine à trouver un éditeur.
A Trieste Joyce est professeur d’anglais, pour l’école Berlitz ou pour des cours particuliers. Fin décembre
1913, Ezra Pound prend contact avec lui par l’intermédiaire de W. B. Yeats, et ce soutien américain va
accélérer
son
succès.
La guerre mène les Joyce vers une ville plus calme : Zurich, où ils vivent entre 1915 et 1919 puis en 19401941.
Lorsque, en 1920, ils regagnent Trieste, ils ne reconnaissent pas la ville d’avant-guerre, et décident de
migrer à Paris. En juillet 1920, ils pensent s’y installer seulement le temps suffisant pour obtenir. Grâce aux
bons offices de Ezra Pound, que Portrait de l’artiste jeune par lui-même et Gens de Dublin soient traduits en
français : en réalité les Joyce ne quitteront la capitale qu’en 1939. Leurs lieux d’habitation y sont nombreux,
mais Paris est moins parsemée de plaques rappelant leur passage que Dublin, Trieste et Zurich.
De généreux amis tels que Robert McAlmon, nouvelliste américain, et Harriet Weaver, anglaise,permettent à
la famille Joyce de vivre sans que James ne courre après des élèves . Miss Weaver ira jusqu’à payer les frais
d’obsèques
de
Joyce.
En avril 1921, devant les refus des éditeurs de publier Ulysse, visé par la censure, les libraires Adrienne
Monnier et Sylrue Beach proposent de le faire. Ulysse est l’histoire de la journée du 16 juin 1904 (jour de la
première sortie de Joyce avec Nora) vécue par Leopold Bloom, agent de publicité, et sa femme Molly, qui
revient à son mari après lui avoir été infidèle. On y retrouve aussi Stephen Dedalus, héros du Portrait de
l’artiste. Joyce y a transposé les personnages qu’il côtoie, ses angoisses, ses échecs, ses petits bonheurs, son
humour et, tout compte fait, sa foi en la matière humaine. La vérité des personnages, que l’on entend souvent
penser à travers des monologues intérieurs , choquent cependant le public et la censure.
Les
années
qui
suivent
sont
celles
de
la
conception
de
Finnegans
Wake
.
Tout en essayant de faire face à différentes difficultés (Lucia, 25 ans, révèle une psychose en 1932 et son
père s’en rend en partie coupable ; lui-même devient peu à peu aveugle, etc.), Joyce fait avancer son
Finnegans Wake dont le titre provisoire est, jusqu’à sa publication en 1939, Work in Progress.
Suite à l’occupation de Paris par l’armée allemande le 14 juin, après quelques péripéties, les Joyce
parviennent enfin à gagner Aix-les-Bains, puis Genève, Lausanne et Zurich. Joyce meurt là le 13 janvier 1941,
d’un ulcère perforé.
Dates et lieux de naissance et de décès :
2 février 1882 à Dublin - 13 janvier 1941 à Zurich
Date(s) clef(s) :
SON ŒUVRE
Poésie
The Holy Office (1904)
•
Chamber Music (Musique de Chambre) (1907)
Musique de Chambre est un recueil de trente-six poèmes, écrits pendant ses jeunes années .
•
•
Gas from a burner (De l'eau dans le gaz) (1912)
Pomes Penyeach (Poèmes à dix sous) (1927)
Pomes Penyeach est un recueil de treize poèmes, publié ensemble en 1927 par Shakespeare and Co, à Paris.
•
Collected Poems (1936)
Romans
A portrait of the Artist as a Young Man (Portrait de l'artiste en jeune homme) ( 1916)
A Portrait of the Artist as a Young Man est une réécriture presque complète du roman Stephen Hero, dont
Joyce, dans un accès de colère, avait détruit une partie du manuscrit lors d'une dispute avec Nora. Il s'agit d'un
roman autobiographique du passage à l'âge adulte. Joyce y raconte la maturité et la conscience de soi d'un
jeune homme doué, dans ce künstlerroman, c’est-à-dire l'histoire du développement personnel de l'artiste. Le
personnage central, Stephen Dedalus, est basé sur James Joyce en personne24. Quelques signes avant-coureurs
des techniques que Joyce sera amené à utiliser plus tard de manière répétée, comme l'utilisation du monologue
intérieur et des références à la réalité psychique du personnage plutôt que son environnement réel, sont
évidents dans ce roman. Joseph Strick a réalisé un long métrage à partir de l'ouvrage en 1977 avec notamment
Luke Johnston, Bosco Hogan, T.P. McKenna et John Gielgud.
•
Ulysses (Ulysse) (1922)
Alors qu'il complétait son travail sur Dubliners (Les gens de Dublin) en 1906, Joyce envisagea d'ajouter une
autre histoire centrée sur un scénariste de publicité juif du nom de Leopold Bloom sous le titre d'« Ulysse».
Bien qu'il n'ait pas inclus cette histoire dans l'œuvre à l'époque, il commença finalement à travailler sur un
roman basé à la fois sur le titre et l'idée d'origine en 1914, dont l'écriture fut achevée en octobre 1921. Il
consacra trois mois supplémentaires à la relecture et à la correction de l'ouvrage, avant d'arrêter toute son
activité peu avant la date butoir qu'il s'était lui-même imposée, c’est-à-dire l'anniversaire de ses quarante ans
(2 février 1922).
•
Finnegans Wake (La veillée de Finnegan) (1939)
La vision de l'Histoire proposée dans ce texte est très fortement influencée par Giambattista Vico (1668-1744)
et la métaphysique de Giordano Bruno est importante pour les interactions entre les personnages. Vico a
proposé une théorie cyclique de l'Histoire, dans laquelle les civilisations naissent du chaos, passent par des
phases théocratiques, aristocratiques puis démocratiques et retournent ensuite au chaos. Les exemples les plus
évidents de l'influence de cette théorie de Vico peuvent être retrouvés dans les phrases du début et de la fin du
livre. En d'autres termes, la première phrase commence sur la dernière page ou la dernière phrase se termine
sur la première page, faisant ainsi du livre un cycle. En fait, Joyce a dit que le lecteur idéal du livre serait celui
qui, souffrant d'une insomnie idéale, terminerait le livre, pour aussitôt retourner à la première page et entamer
ainsi un cycle de lecture sans fin.
•
Stephen Hero (Stephen le héros) (1944)
Dedalus ou Portrait de l'artiste en jeune homme (A Portrait of the Artist as a Young Man), œuvre posthume,
de James Joyce est une réécriture presque complète de la nouvelle abandonnée Stephen le héros, dont le
manuscrit original fut détruit dans un accès de colère pendant une dispute avec Nora. Ce roman est largement
autobiographique, il montre le processus qui permet à un jeune homme d'atteindre la maturité et la conscience
de soi. Le personnage principal est Stephen Dedalus, l'alter ego de Joyce lui-même. Dans ce roman, certains
traits des futures œuvres de Joyce sont apparents comme l'utilisation du monologue intérieur et le rapport avec
la réalité psychique plutôt que la réalité extérieure au sujet.
Nouvelles
Dubliners (Les gens de Dublin) (1914)
Les expériences irlandaises de Joyce constituent un élément essentiel de ses écrits, et apportent tous les cadres
pour sa fiction et une grande part de la matière de ses histoires. Son premier ouvrage de nouvelles, Les gens de
Dublin ou Dublinois25 (Dubliners en anglais), est une analyse pénétrante de la stagnation et de la paralysie de
la société de Dublin. Les nouvelles contiennent des « épiphanies », un mot particulièrement utilisé par Joyce,
par lequel il décrivait une soudaine prise de conscience de l'« âme » de quelque chose. La dernière histoire,
également la plus connue de l'ouvrage, « Les morts » (« The Dead » en anglais), fut mise en scène par John
Huston en 1987.
JAMES JOYCE À TRIESTE
Le 9 octobre 1904, James Joyce et sa compagne Nora quittent Dublin pour ne plus y revenir, sinon par
intermittences. Le 20 octobre, ils arrivent à Trieste pour repartir très vite à Pola où James Joyce a obtenu un
poste d’enseignant à l’école Berlitz.
Ainsi commence une aventure qui amènera James Joyce à vivre pendant plus de dix ans dans une sphère
culturelle italienne. Alessandro Francini, un ami de Pola, dit de Joyce à cette époque : « il était de constitution
fragile et hystérique, suspendu par gravitation naturelle entre la boue où il se vautre et un intellectualisme
raffiné qui atteint les limites de l’ascétisme. Il admet sans hésitation la coexistence du lapin et de l’aigle, du
soleil et du fumier ».
En mars 1905, James Joyce repart pour Trieste la Tarry easty, la terre de l’Est à la quelle l’auteur fait
allusion dans sa dernière oeuvre Finnegans Wake. C’est un éblouissement. Son art, selon son biographe
Richard Ellmann, fait pour le moment de quelques nouvelles et d’un roman, Stephen le Héros, se transforme
au contact de cette ville et du monde méditerranéen. Il devient plus subtil et plus raffiné. Stephen le Héros
donnera par la suite Le portrait d’un artiste en jeune homme, et les quelques nouvelles naturalistes d’un
écrivain débutant le recueil Dublinois, où émerge, avec Les Morts, une autre orientation, cette fois plus
imaginative, plus cérébrale aussi. Pendant son séjour dans ce milieu dynamique qui stimula sa curiosité et sa
créativité intellectuelle il mène aussi à terme la première version d’ »Ulysse », son chef-d’oeuvre.
La Trieste que Joyce connaît est une ville austro-hongroise, dont les cafés sont fréquentés par les grands noms
de la littérature d’avant-garde , tels que Umberto Saba, Italo Svevo, Reiner Maria Rilke, Scipio Slataper, les
frères Stuparich. Quant à lui l’écrivain irlandais était un habitué du Café Saint Marc où parfois il composait
les pages de ses romans. Poussé par la passion de l’Opéra il était aussi un habitué du Politeama Rossetti et du
théâtre
Verdi.
Mais c’est toute l’ambiance orientale de Trieste, sa société multiethnique et multiculturelle, sa vie
fourmillante
d’activités
qui
fascinèrent
James
Joyce.
Et en effet c’est plus facile d’imaginer Molly e Leopold Bloom qui se promènent par les rues de la Trieste de
Habsbourg plutôt que sur les trottoirs de Dublin. .
La mémoire
Aujourd’hui une statue placée sur le pont qui surmonte le Canal Grand, tout près de la Place Ponterosso,
représente l’écrivain, immortalisé en train de se promener, plongé dans ses pensées. Il pense à quoi ? Peut-être
il songe à quel point la ville a changé, par rapport à la description qu’il en faisait dans une lettre envoyée à sa
femme en septembre 1909: “ Notre belle Trieste! Souvent je l’ai dit avec rage , mais ce soir je sens que c’est
vrai. J’ai envie de voir les lumières qui brillent le long les quais, pendant que le train passe par Miramare.
Après tout, Nora, c’est la ville qui nous a donné refuge.”
Les habitations où il demeura
Habitation de Place Ponterosso (mars 1905)
Habitation de 30, rue Saint Nicolas (1 mai 1905 – 24 février 1906)
Habitation de 1,rue Boccaccio 1 (24 février 1906 – 30 juillet 1906)
Habitation de 32,rue Saint Nicolas (mars – novembre 1907)
Habitation de 1,rue Sainte Catherine (1 décembre1907 – mars 1909)
Habitation de 8, rue Vincenzo Scussa (6 mars 1909 – 24 août 1910)
Habitation de 32, rue Barriera Vecchia (août 1910 – septembre 1912)
Habitation de 4,rue Bramante (septembre 1912 – juin 1915)
Habitation de rue de la Santé (octobre 1919 – juillet 1920)
Le document
Italo Svevo
« Ulysse » est né à Trieste
trad. préface et annotation par Dino Nessuno. - Bordeaux : Finitude, 2004. - 99 p. ; 17 cm.
ISBN 2-912667-16-X
C’est le texte de la conférence sur James Joyce prononcée le 8 mars 1927 à Milan par Italo
Svevo[Ettore Schmitz, 1861-1928] qui revient sur l'amitié qui le lia à James Joyce, sur leurs
discussions, sur la découverte de cet esprit incroyablement fertile.
Il rapporte par exemple la remarque que fit un jour le jeune Joyce à un vieux poète irlandais :
« C'est vrai, vous n'avez aucune influence sur moi. Mais il est déplorable que vous soyez trop vieux
pour que vous puissiez sentir la mienne ». Ou encore l'air pincé de Joyce qui, après avoir entendu
une plaisanterie un peu osée, déclara : « Je ne dis jamais de telles choses, bien que je les écrive »,
et Svevo d'ajouter « il semble donc qu'on ne puisse lire ses œuvres en sa présence ». Et c'est avec
cet esprit malicieux qu'Italo Svevo aborde, par exemple, les rapports entre Joyce et Proust, ou entre
Joyce et la psychanalyse.