Roland sonne du cor.

Transcription

Roland sonne du cor.
La Chanson de Roland
La Chanson de Roland est une chanson de geste, c’est à dire un poème racontant les exploits et
les hauts faits des chevaliers, autrement dit une épopée. Le plus ancien manuscrit de La Chanson de
Roland date d’environ 1150, mais elle a dû être composée avant, sans doute dans les dernières années
du XIème siècle. Cette œuvre est anonyme.
Selon la légende, Roland est le neveu de Charlemagne. Roland accompagne Charlemagne dans
sa campagne militaire de 778 contre les Sarrasins en Espagne.
Texte 1 : Roland refuse de sonner du cor (p.72)
C’est un épisode très célèbre de La Chanson de Roland : les Sarrasins approchent de l’arrière
garde. Dans ces six laisses (strophes), les deux personnages s’opposent très nettement :
I. Le sage Olivier
1. Un homme réfléchi.
Olivier se fonde sur l’observation des faits (« les Païens sont en force », « j’ai vu les Sarrasins ») pour
envisager la solution la plus raisonnable (« sonnez de votre cor » cf impératif) et assurer ainsi l’arrivée
des renforts (« Charles l’entendra et l’armée reviendra » cf futur de certitude).
2. Un homme qui argumente
Olivier demande trois fois à Roland de sonner du cor.
Il insiste sur le nombre démesuré des Païens : « Couvertes en sont les vallées et les montagnes et les
landes et toutes les plaines » : cf ordre des mots + énumération ; « Grandes sont les armées de cette
gent étrangère et nous n’avons qu’une bien faible troupe »
Il assure l’arrivée de Charlemagne (futur de certitude + « je vous le jure »
II. L’orgueilleux Roland
1. L’orgueil
Roland refuse de s’avouer vaincu. Il préfère mourir que subir la honte d’avoir à appeler Charlemagne
au secours : « j’en perdrais mon renom », « mes parents soient blâmés », « France la douce tombe en
déshonneur », « jamais mes parents n’en auront le reproche »
Il est sûr de lui et de sa victoire : « Je vais frapper », « sanglante en sera la lame », « vous en verrez la
lame ensanglantée », « je vous jure, tous sont frappés de mort », « je vous le jure, ils sont tous livrés à
la mort »
2. Le courage
« preux », « plus fier que lion ou léopard », « merveilleuse vaillance »
3. Les devoirs du chevalier
Roland rappelle les devoirs du vassal envers son seigneur (cf cérémonie de l’hommage) : « souffrir »,
« endurer », « perdre du sang et de la chair » : champ lexical de la souffrance.
III. Une amitié en péril
1. Les reproches d’Olivier
« Compagnon Roland » « Roland »
Olivier emploie le conditionnel (mode de l’irréel) « le roi serait ici, nous n’aurions pas de dommage) et
évoque la mort inéluctable de l’armée (futur de certitude + euphémisme)
2. Les reproches de Roland
« Maudit soit le cœur qui, dans la poitrine, se relâche » : accusation implicite de lâcheté.
Roland se rattrape « Sire compagnon », « ami »…
Roland commet une faute puisqu’il met en danger son armée et le sort de la Chrétienté. C’est
son orgueil démesuré qui le pousse à ne pas entendre les sages conseils d’Olivier et à combattre les
Sarrasins avec ses seules forces.

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