la diaspora indienne : combien de divisions

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la diaspora indienne : combien de divisions
LA DIASPORA INDIENNE : COMBIEN DE
DIVISIONS ?
Éric LECLERC
Associate Professor Researcher in Geography Centre de Sciences Humaines New Delhi 110011
India
Résumé
Article complet
Introduction :
« La Diaspora indienne : combien de divisions ? » n’est pas simplement un
bilan des forces et faiblesses de cette nouvelle diaspora. Nous trouvons
dans la référence à la célèbre phrase de J. Staline, « le Pape, combien de
division ? » prononcé lors d’un entretien avec Pierre Laval en mai 1935,
toute la problématique de ce festival, «Le monde en réseaux. Lieux
visibles, liens invisibles », le Vatican valait plus par la force de ses réseaux
que par l’effectif de sa garde suisse. Avec la Diaspora indienne, nous
sommes apparemment plus du coté de l’U.R.S.S. que de Rome. Les
effectifs sont importants, 20 millions d’individus, mais rapportés au
milliard d’habitants de l’Union indienne cela peut sembler quantité
négligeable, 2%. Depuis l’Indépendance, les différents gouvernements
indiens ont agi en fonction de cette analyse, avant de changer les termes de
1
l’équation. Avec un revenu annuel estimé à 160 milliards de dollars , 35 %
du PNB de l’Inde, les expatriés indiens sont devenus en ce nouveau
millénaire, une source potentielle d’investissements, de transferts de
technologie, voir d’appuis politiques sur la scène internationale. Depuis
2003, l’Inde leur consacre une journée nationale, le Pravasi Bharatiya
Divas et a multiplié les mesures pour attirer leurs capitaux.
Nous prendrons dans un premier temps notre titre au premier degré pour
évaluer l’importance de la diaspora indienne et décrire les lieux où elle se
manifeste. Quels sont ses effectifs ? En quels lieux devient-elle visible ?
Puis nous analyserons les liens tissés par ses réseaux, au premier rang
desquels l’institutionnalisation de la diaspora par l’Etat indien au cours des
deux dernières décennies. Nous reviendrons à notre titre en conclusion
pour explorer son sens figuré et interroger l’unité de la diaspora indienne.
1. Contours de la diaspora indienne
Malgré leur installation dans plus de 130 pays sur le globe, l’extension de
la notion de Diaspora aux populations d’origine indienne est un
phénomène récent aussi bien dans la littérature scientifique que dans le
discours politique. La première utilisation du terme remonterait à 1976,
2
dans la conclusion d’un article de A. Bharati intitulé « Tolérance et
rigueur idéologique comme « paradigme des expatriés hindous en Afrique
3
de l’Est » » , sans que l’usage du mot soit explicité.
I. Une catégorie récente
Jusqu’au milieu des années 90, la notion de diaspora indienne n’est pas
reconnue dans les milieux scientifiques indiens où l’on utilise encore le
terme des indiens d’outre-mer (overseas indians) ou communautés
indiennes à l’étranger (Indian Communities Abroad) titre d’un ouvrage de
revue de la littérature en sciences sociales de R. K. Jain commandé par le
4
Conseil Indien pour la Recherche en Sciences Sociales . Il n’y a pas de
vision unitaire d’une communauté de destin, mais une pluralité de
situations relevant de diverses circonstances historiques.
Cette diversité se reflète dans les différents termes utilisés en lieu et place
de « diaspora ». Le terme le plus neutre en l’occurrence étant « indiens
d’outre-mer » même si certains n’ont pas voyagé par bateau pour gagner
l’Asie centrale ou les pays possédant une frontière terrestre avec l’Inde
(Népal, Pakistan, Birmanie). Il faut noter qu’aux Etats unis cette référence
au bateau est toujours présente. Les indiens déjà installés utilise
l’acronyme F.O.B. (Fresh Of the Boat), pour désigner leurs concitoyens
fraîchement débarqués de leur…avion.
La dénomination des indiens expatriés est soit exclusive, elle isole la
communauté du reste de la société, soit inclusive car elle intègre les
populations indiennes dans un ensemble spatial plus vaste. Dans le
premier cas, la dénomination restrictive est souvent liée au passé : ainsi les
travailleurs sous contrat (indentured labourer), plus souvent désignés en
France par le terme générique de « coolie », était appelé à Fidji Girmitya,
une déformation de l’anglais « agreement » ou engagé. Hindustani était
utilisé au Surinam, faisant ainsi référence au nom de l’espace qui précédait
l’Empire britannique des Indes.
Ailleurs, la dénomination est inclusive dans le sens où la dénomination
déborde le strict cadre de l’Etat d’origine. Lorsque les américains
introduisent le terme d’« East indian » il s’agit avant tout de les
différencier des indiens indigènes malencontreusement dénommés ainsi
par Colomb. Les indiens du sous-continent apparaissent une première fois
en 1920 sous la catégorie très restrictive d’ « hindou » avant de disparaître
en 1950. Suite à un mouvement de lobbying auprès du président Carter, le
5
recensement de 1980 introduit la catégorie « Asian Indian » . Mais on les
désigne aussi souvent par le terme de « South Asian » qui regroupe alors
en plus de l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh ou le Sri Lanka, l’équivalent
de notre « maghrébin ».
II. Les définitions officielles
Devant ce foisonnement de dénominations relatives à une situation locale,
on peut se tourner vers les définitions officielles retenues par le
gouvernement indien. Il s’agit d’une identification extérieure, mais cette
fois depuis le pays émetteur. Dans le discours officiel deux termes
reviennent constamment, les « People of Indian Origin », personnes
d’origine indienne et les « Non Resident Indian », indien non résident
(sous entendu sur le territoire indien), restitués ici dans leur ordre
d’apparition.
Les P.I.O. sont des citoyens étrangers, d’origine ou de descendance
indienne. Trois cas de figure sont reconnus officiellement :
Toute personne qui a été détentrice d’un passeport indien
Toute personne dont les ascendants jusqu’à la troisième génération
(arrière grand parents) sont nés ou ont résidé de façon permanente
6
sur le territoire de l’Inde indépendante .
L’épouse d’un citoyen indien ou d’un P.I.O.
Il s’agit des indiens ayant émigrés volontairement « les passagers libres »
ou de manière forcée sous le régime des travailleurs sous contrat
7
(indentured labour) dans l’ensemble de l’Empire britannique et au delà.
Mais ces mouvements de main d’œuvre s’étant développés à partir de
1834, la limite de trois générations pour prétendre à ce titre exclue de plus
en plus de descendants d’émigrants. Dans son strict sens administratif,
c’est une catégorie en voie d’extinction.
Le terme de N.R.I. a été ajouté au précédent au milieu des années 70 pour
8
des raisons fiscales . Il permet d’éviter la double imposition pour les
indiens résidents moins de trois mois sur le territoire indien. Les N.R.I. ont
un accès à la propriété limité (pas les terres agricoles)et les fonds investis
en Inde sont bloqués sur des comptes non-rapatriables. Cette seconde
catégorie, les N.R.I., concerne donc les citoyens indiens détenteur d’un
passeport indien, résidant pour une période indéterminée à l’étranger.
L’Inde considère ces personnes comme ayant toujours la nationalité
indienne, donc comme des migrants temporaires. Dans la réalité elle
recouvre tous les émigrants récents.
2. Les territoires et les lieux de la diaspora indienne
Ainsi définie la diaspora indienne officielle a été recensée par la Haute
Commission de la Diaspora indienne mise en place en 2000. Après avoir
visité une vingtaine de pays, cette commission a proposé une évaluation
quantitative des communautés expatriées décomptées selon les deux
catégories N.R.I. et P.I.O. qui atteint le chiffre de 17 millions de
9
personnes. Le rapport final remis en janvier 2002 au premier ministre
comprend aussi une description détaillée par pays.
III. Une présence mondiale
1. Map Total Diaspora
Part de chaque continent à peu près égale, mais dans chaque
continent existe de fortes concentrations (Afrique forte présence à
l’Est, ex-empire britannique, Asie du S-E surtout Myanmar,
Malaisie).
Représentation du nombre total, trompeuse car la situation
d’aujourd’hui est le fruit d’une longue histoire,
Vision par pays donnée dans les tableaux du rapport, élimine aussi
les fortes variations régionales
2. Map Landy
Carte qui restitue la dimension historique, mais ne montre pas les
flux qui ont produit les accumulations actuelles.
3. Map Total diaspora / Landy
Les différences ne peuvent s’expliquer seulement par la décennie
qui sépare les deux publications sauf peut-être pour l’inversion du
rapport entre les Etats-Unis et le Canada, ou encore l’île de la
Réunion francophone oubliée dans l’évaluation de Visaria.
Différences d’estimations notables autour de l’Inde, par exemple
pour le Myanmar Landy (Visaria) 0,5 million / HLC 2,9 million,
Cette différence est en partie comblée par le Sri Lanka et le Népal
où pour la HCL il n’y a pas de P.I.O, mais F. Landy en cartographie
respectivement 1,2 million et 3,9 million (où la plupart sont des
apatrides n’ayant pas la nationalité népalaise).
Une partie de ces différences relève d’un choix géopolitique, la non
reconnaissance des populations ayant choisi la nationalité d’une autre Etat
surtout s’il s’agit est le fruit du démembrement de l’Empire britannique.
4. Map India Today
La cartographie de la diaspora indienne est donc plus complexe que
l’évaluation des totaux par Etat. Une carte parue en 2003 dans le magazine
« India Today » restitue en partie cette complexité en représentant :
Les trajets réels suivis par ces communautés migrantes, d’abord la
navigation jusqu’aux transports aériens d’aujourd’hui.
L’hétérogénéité des groupes dans les différents ensembles avec les
travailleurs agricoles, les cols bleus et blancs
Les lieux pivots sur lesquels les flux de migration se sont
ré-orientés, avec les phénomènes des doubles et triples migrations.
C’est le cas par exemple de l’Afrique de l’Est Kenya, Ouganda et
Tanzanie qui ont vu leurs immigrants indiens chassés en 1968, 1972
et 1975 respectivement. Ils ont rejoint dans le cadre du
Commonwealth, Londres, la métropole, pour éventuellement
poursuivre plus tard, où à la génération suivante vers les E.U.
IV. Prolifération des « little India »
Dans les lieux pivots et dans un certain nombre de points d’arrivée de la
diaspora indienne, se sont développées des « Little India », petite Inde, sur
le modèle des Chinatown. Certaines sont anciennes comme en Asie du
S-E, d’autre plus récentes comme en Angleterre ou au Canada.
Si l’on prend le cas de l’Asie du S-E, elles ont participé au développement
historique de la ville dans la mesure où une partie de ces communautés
indiennes se sont établies en même temps que le colonisateur britannique.
Elles appartenaient à l’appareil d’Etat britannique avec des représentants
des forces de police, de l’armée, des infrastructures (chemin de fer), de
l’administration et de l’éducation.
Des quartiers anciens dans des villes récentes
A Singapour, il s’agit du quartier développé autour de Serangoon road, à
l’origine un quartier où se pratiquait l’élevage du bétail et où était établie
la prison pour les forçats indiens (1825). Quartier devenu par la suite une
rue commerçante occupée majoritairement par des marchands indiens du
Sud.
Sur le plan, on distingue des marqueurs spatiaux avec un temple hindou,
une mosquée (présence aussi de musulmans indiens, marchands Chulia de
la côte Est, ou Moplah du Kerala). Aujourd’hui, dans l’architecture de
l’époque, perpétuation du commerce ethnique.
A Kuala Lumpur on retrouve plusieurs concentrations indiennes dans le
centre ville, mais elles sont en déclin devant l’urbanisation galopante. Près
du port, à Klang où on trouve une forte concentration de dockers d’origine
indienne et enfin le quartier de Brickfields.
Cas intéressant avec une présence indienne ancienne, autour de la gare de
triage et des entrepôts de chemins de fer. Aujourd’hui, on observe une
nouvelle concentration avec l’arrivée des informaticiens indiens qui
viennent soutenir l’industrie naissante du logiciel en Malaisie. On assiste à
la revitalisation d’une enclave indienne car ils y trouvent les éléments de
la vie quotidienne, marché, restaurant, temple. De plus ils peuvent utiliser
les réseaux en place pour trouver un logement dans un Condominium du
quartier, ou obtenir un emploi.
Des quartiers récents dans des villes anciennes
En occident, il s’agit d’espaces investis dans un tissu urbain pré-existant.
Dans le cas de Southall dans la banlieue Ouest de Londres, il est le résultat
d’une ségrégation urbaine classique. L’arrivée de travailleurs immigrés dès
la fin des années 50 dans ce quartier provoque le départ des populations
britanniques, accentué par les vagues successives d’immigrations (Inde,
Afrique de l’Est, Caraïbes). Southall devient un lieu symbolique avec le
développement du British Nationalist Party, xénophobe où le leader Enoch
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Powell vient tenir meeting . Il renforce ainsi la stigmatisation de
l’étranger qui se trouve maintenant incarné dans un lieu.
Aux Etats-Unis, Il y a plusieurs lieux de concentration à New York comme
à Manhattan (Lexington, Canal street). Mais le lieu emblématique est le
quartier de Jackson Heights qui à l’inverse de Southall, est d’abord un
quartier commerçant indien avant d’être un lieu de résidence (6%
d’indiens en 2000). La proximité des aéroports de LaGuardia et J.F.
Kennedy favorise la consommation de produits indiens. Il est devenus un
lieu d’approvisionnement avant le retour au pays, surtout lorsque l’Inde
importait peu de biens de consommation. Pour les commerçants indiens,
l’existence d’une Little India favorise l’intégration dans la société et sur la
scène politique locale où ils briguent aujourd’hui des mandats locaux..
Quelque soit leur histoire, ces « Little India » jouent les mêmes rôles, à la
fois lieux d’exotisme pour les populations qui ne sont pas originaires de
l’Asie du Sud, mais aussi exotisme pour les populations du sous continent.
La fréquentation de ce lieu joue comme une réactualisation de leur passé
pour les plus âgés et comme lieu de découverte, d’apprentissage pour la
seconde génération.
Une nouvelle capitale pour la diaspora
Enfin, il faut ajouter un dernier type de lieu émergent , la tentative par
certaines associations comme la G.O.P.I.O. pour doter la diaspora d’une
capitale. Le choix s’est porté sur l’île Maurice car les populations
d’origine indienne y sont majoritaires (70%), et qu’il s’agit d’une île à la
fois anglophone et francophone. On pourrait y ajouter une destination
touristique internationale importante et une place financière offshore pour
l’Inde. Depuis 1982 un accord permet d’investir en Inde depuis l’île
Maurice en échappant à la double taxation.
L’objectif est de doter la diaspora, une entité sans territoire propre, d’un
symbole politique fort, une capitale. L’ensemble de l’île est dénommé
Chota Bharat, traduction en Hindi de l’anglais « Little India », car elle
rassemble des populations originaires de différentes parties de l’Inde
(marchand du Gujarat, coolies du Tamil Nadu, de l’Andhra Pradesh au
Sud, du Bihar au Nord). Il s’agit en fait de la ré-actualisation d’un mythe
qui date des années 30 lorsque l’élite hindoue s’est lancée à la conquête du
pouvoir politique contre les colons français qui appelaient à l’époque cette
île, la « petite France ».
Le point commun à ces différents lieux, c’est leur inscription sur la carte
de l’économie mondiale. Il s’agit de lieux qui appartiennent à l’Archipel
Mégapolitain Mondial, qui met en réseau les économies des grandes
métropoles de plus en plus interconnectées. La diaspora indienne joue sa
partition dans le processus de la mondialisation tant en dehors qu’à
l’intérieur de l’Inde, comme le montre le crash de la bourse de Mumbai le
17 mai 2004.
Au lendemain de la défaite inattendue de la coalition au pouvoir, le parti
nationaliste du BJP, se produit une chute historique des cours suite à la
vente massive d’action par un investisseur institutionnel étranger.
L’enquête a révélé, que derrière cet investisseur se cachait des indiens
(résidents et non-résidents) qui utilisaient cette procédure pour investir ou
ré-investir leur argent en Inde à des conditions plus avantageuses.
L’intégration aux circuits mondiaux de capitaux se fait donc dans les deux
sens, de l’étranger vers l’Inde et inversement, suivant des liens pas
toujours visibles.
3. Des liens de plus en plus visibles
La visibilité de la diaspora est renforcée par la nouvelle politique du
gouvernement indien qui compte tirer profit de ces réseaux pour intégrer
l’Inde sur la scène internationale, tant économique que politique.
V. L’invention d’une diaspora
Les relations entre l’Etat indien et sa diaspora ont connu un retournement
de situation depuis moins de dix ans. Depuis son Indépendance, l’Inde de
Nehru prônait l’intégration des communautés émigrées dans les nouveaux
Etats issus du démembrement de l’Empire britannique. En Birmanie et en
Malaisie, ils furent enjoints à adopter la nationalité de ces nouveaux Etats.
Au Sri Lanka, malgré les protestations contre la nouvelle loi sur la
citoyenneté ceylanaise qui de facto empêchait son acquisition par les
indiens immigrés, Nehru s’opposa au rapatriement de ces derniers en Inde.
Au nom de la lutte anti-impérialiste et dans l’objectif de construire une
troisième voie dans les relations internationales par le non-alignement,
l’Inde refusa de défendre les intérêts de ses communautés expatriées.
L’africanisation de l’économie en Afrique de l’Est qui se termina par
l’expulsion des asiatiques d’Ouganda en 1972, ne modifia pas cette ligne
de conduite. Le gouvernement indien fixa à 15.000 le nombre de
personnes qu’il était prêt à accueillir sur une population d’environ 200.000
11
expulsés d’origine indienne . Ils n’eurent d’autre choix que d’émigrer au
Royaume uni, comme le firent avant eux les indiens du Kenya à la fin des
années 60.
Alors que les communautés expatriées avaient participée à la lutte pour
l’Indépendance, Gadhar parti en Californie en 1913, parti anti-impérialiste
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qui créés des liens avec les nationalistes irlandais , ou à travers la
principale figure historique du mouvement, Gandhi, la politique de non
engagement auprès de la diaspora est maintenu jusqu’au milieu des années
80. C’est à cette époque que Rajiv Gandhi commence à percevoir le
potentiel de la diaspora. En 1986, un service est créé au sein département
de l’industrie pour faciliter les procédures d’investissement par les N.R.I..
Rajiv Gandhi n’hésitera pas à imposer dans son équipe un N.R.I., Sam
Pitroda qui révolutionne les télécommunications en Inde en produisant un
matériel adapté aux conditions du pays, évitant ainsi le recours aux
technologies importées de l’étranger.
Mais il faut attendre l’arrivée au pouvoir du parti nationaliste du BJP en
1997 pour que ces intentions se transforment en une politique cohérente.
La première étape consiste en un état des lieux. En 2000, le gouvernement
d’A.Vajpayee crée la Haute commission de la Diaspora indienne dirigée
par le Dr L. M. Singhvi qui doit évaluer la situation des P.I.O. et des
N.R.I., leurs aspirations et le rôle qu’ils pourraient jouer dans le
développement de l’Inde afin de définir la nouvelle politique de l’Inde à
leur égard. Le rapport s’achève sur une série de recommandations qui vont
guider la politique du gouvernement du N.D.A.
Six domaines d’intervention sont retenus :
Faciliter l’investissement, les transferts de technologies et de
connaissances de la diaspora en Inde
Créer des institutions pour renforcer les liens culturels avec l’Inde
Renforcer les mécanismes de protection des citoyens indiens
expatriés
Développer une politique de lutte contre les discriminations subies
par la diaspora
Transformer les membres de la diaspora en ambassadeurs de l’Inde
Reconnaître la contribution de la diaspora envers l’Inde par la
création de distinction honorifique particulière et la mise en place de
la double citoyenneté.
Pour mettre en œuvre cette politique un nouveau secrétariat dédié à la
diaspora est créé au sein du Ministère des Affaires Etrangères, ainsi qu’un
poste d’ambassadeur spécifique pour les NRI et les P.I.O., le très contesté
Dr B.K. Agnihotri.
Au-delà des déclarations d’intention, immédiatement des mesures sont
prises qui portent principalement sur trois domaines :
la carte pour Personnes d’Origine Indienne
le problème de la double citoyenneté
la reconnaissance de la diaspora
La carte pour les personnes d’Origine Indienne est une idée mise en place
avant la rédaction du rapport Singhvi, en mars 1999. Cette carte était
destinée à rétablir la parité entre N.R.I. et P.I.O. dans le domaine de la
propriété de biens immobiliers, l’accès au système éducatif indien, en leur
offrant un visa de long terme (20 ans). Le coût de ce visa fixé à 1000$ par
personne s’avéra dissuasif pour les PIO qui ne souscrire qu’en faible
13
nombre à ce programme . Suite aux recommandations de la Haute
commission le prix de la carte a été ramené à partir de septembre 2002, à
14
310$ pour les adultes et 155$ pour les personnes de moins de 18 ans . Le
programme de cette carte de P.I.O. est un élément du plus vaste dossier de
15
la double citoyenneté .
La constitution indienne ne reconnaît pas la double citoyenneté depuis
1955, puisque la loi sur la citoyenneté (Citizenship Act) stipule que toute
personne ayant acquis la citoyenneté d’un autre pays perd de facto sa
citoyenneté indienne. Les sujets britanniques d’origine indienne dans le
Commonwealth étaient devenus des étrangers. A la suite du rapport
Singhvi, qui proposait d’accorder la double nationalité aux étrangers
résidents dans un petit nombre de pays, la nouvelle politique d’A.
Vajpayee débouche en janvier 2003 par l’annonce d’un amendement à la
16
loi sur la citoyenneté . Le principe retenu est de créer une citoyenneté
17
d’Outre-mer , terme qui remplace celui de double citoyenneté, pour les
pays qui acceptent celle-ci. Sur la base de la réciprocité, une liste de 16
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pays est définie .
La troisième mesure mise en œuvre concerne la reconnaissance de la
contribution des communautés émigrées à l’histoire de l’Inde. Cet
hommage de l’Etat indien a pris la forme d’une journée des expatriés
indiens (Pravasi Bharatya Divas), célébrée pour la première fois le 9
janvier 2003. Cette date ne doit rien au hasard. Elle correspond à la
commémoration du retour définitif de Gandhi d’Afrique du Sud en Inde en
1915.
Les deux premiers Pravasi Bharatya Divas organisés à Delhi, ont réuni à
chaque fois des figures éminentes de la diaspora indienne dont les prix
Nobel de littérature (V.S . Naipaul), d’économie (Amartya Sen), des
figures politiques (lord Navnit Dholakia, Lord Bikhu Parekh) parmi
19
plusieurs milliers de délégués .
Au cours de chacune de ces festivités, dix émigrés ont été décorés du
Pravasi Bharatya Samman Awards, une nouvelle décoration créée
spécifiquement pour les membres de la diaspora. En plus de cette
reconnaissance de l’Etat envers les membres les plus méritants de la
diaspora, le Pravasi Bharatya Divas est l’occasion de rencontres
thématiques autour des thèmes de l’investissement, de l’éducation, de la
culture, de rencontre avec les responsables gouvernementaux ainsi que de
contact d’affaires.
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Comme le montre le logo du Pravasi Bharatya Divas , c’est l’occasion de
reconstituer la famille indienne globale, dispersée dans plus de 136 pays.
Le gouvernement du NDA à amener un changement complet de paradigme
dans les relations entre l’Etat indien et les communautés expatriées. Du
statut de traîtres, ils sont devenus des agents de développement du pays et
d’ouverture sur le monde. Depuis la chute du N.D.A. en 2004, la nouvelle
coalition au pouvoir dirigée par le parti du Congrès a poursuivit la même
politique en créant un ministère pour les Affaires indiennes d’Outre-mer.
VI. Les liens de la Diaspora avec l’Inde
Mais les liens ne sont pas à sens unique, Etat indien / diaspora, ils sont à
double sens. Les liens de la diaspora avec l’Inde ont même plus actifs,
puisque la ré-orientientation de la politique officielle a été le fruit d’un
intense lobbying de la part d’organisation nationalistes originaires des
Etats-Unis. La figure du N.R.I. comme entrepreneur à succès (les
milliardaires de la révolution informatique) à commencer à inverser
l’image de l’émigré qui été jusqu’alors considéré comme un traître
abandonnant son pays. Ces nouveaux immigrants étaient issus de la classe
moyenne indienne. Ils étaient encore en contact régulier avec leurs
familles en Inde, d’autant plus qu’ils avaient les moyens financiers de
voyager. Ils ont développé un nationalisme à longue distance qui s’est
traduit par leur enrôlement dans des organisations proches des
nationalistes indiens, au point de soutenir financièrement leurs activités
politiques. Ce sont ces N.R.I. qui sont à l’origine de la demande de la
double nationalité, obtenue en 2003.
A l’inverse, les liens sont parfois extrêmement faibles comme dans le cas
21
de l’Afrique du Sud (1 million en 1996 ) suite au boycott décrété par
l’Inde contre l’apartheid. La majeure partie de l’immigration de
travailleurs indiens ayant eut lieu entre 1860 et 1911, nous en sommes
maintenant à la cinquième génération. En 1961 date de création de la
République Sud Africaine, les indiens ont obtenus la nationalité sud
africaine, levant les menaces d’expulsion qui pesées sur eux. Ils ont par la
même occasion perdu leur nationalité indienne. Les indiens qui sont
principalement concentrés dans la ville et la région de Durban (21% de la
population) n’ont pas maintenus de liens forts avec l’Inde. Aussi bien pour
les investissements que pour les échanges commerciaux, l’Inde n’est qu’au
20ème rang. Aujourd’hui ils y retournent pour des visites touristiques,
« root tourism » le tourisme des racines, à la recherche du village de leurs
ancêtres. Mais ils arrivent le plus souvent comme des étrangers qui malgré
la forte nostalgie, ont le sentiment d’appartenir à un autre monde. Le
changement politique en cours, les amène à approfondir leur intégration
dans la société arc-en-ciel, surtout lorsque certains éléments nationalistes
remettent en cause leur loyauté?
Liens extrêmement réguliers comme dans le cas des travailleurs du golfe
22
persique (3 millions en 1999 ) qui effectuent des rotations car ils ne
peuvent demeurer sur place à la fin de leur contrat de travail. Les
travailleurs originaires du Bihar sont sous contrat pour une durée de 2 à 8
ans pour 85% d’entre eux. Mais surtout plus de 40 % en sont déjà à leur
deuxième séjour, développant ainsi un régime circulatoire qui relient ces
pays demandeurs de main d’œuvre et certains Etats de l’Inde (Kerala,
Bihar). La naturalisation dans ces différents pays prenant entre 15 et 30
ans, il n’y a pour eux aucun espoir d’installation permanente. De facto, les
travailleurs du Golfe sont des « guest worker », des travailleurs immigrés
temporaires qui renvoient en Inde la majeure partie de leur paye,
contribuant massivement à l’accroissement des réserves de devises
étrangères. Cependant, il s’agit premièrement d’argent très volatile, le
retrait de ces devises au moment de la première guerre du Golfe (1991)
plongea l’Inde dans une sérieuse crise monétaire. Deuxièmement, ces
remises ne donnent pas lieu à des investissements productifs dans les Etats
indiens d’origine.
Les liens économiques peuvent avoir cependant un impact sur le
développement de l’Inde donnant une visibilité manifeste à ces rapports
diaspora / Inde, même si dans leur ensemble les N.R.I. ont peut participé
aux investissements directs étrangers (4%). Certains indiens n’ont pas
attendu la reconnaissance officielle du gouvernement indien pour investir
dans leur pays. Ces investissements ont été réalisés sur une base régionale,
les expatriés investissant dans leurs lieux d’origine, ce qui n’est pas sans
créer de nouvelles disparités spatiales. C’est le cas par exemple des
punjabi avec une diaspora évaluée entre 1,5 et 2 millions de personnes,
qu’ils soient ou non de confession Sikh. Ils investissent dans un but
philanthropique dans les infrastructures locales (dispensaires, écoles, mais
aussi routes) accentuant le développement d’une région déjà en avance.
A une échelle plus vaste, l’impact des N.R.I. a été décisif pour
l’émergence d’une industrie du logiciel en Inde. La diaspora indienne aux
Etats-Unis s'est constituée à partir d'un noyau de diplômés qui n'ont pu
trouver au pays des débouchés appropriés. Ils se sont installés d'autant plus
facilement outre-atlantique qu'ils avaient bien souvent achevé leur
formation supérieure grâce à des programmes d'échanges avec des
universités américaines. Les premiers migrants ont trouvé des emplois
dans les universités et les centres de recherche, ainsi que dans les
entreprises d'électroniques. Aujourd'hui,10% des employés de Microsoft et
près de 800 cadres dirigeants dans les entreprises informatiques de la
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Silicon valley sont d'origine indienne . Première conséquence de la
présence massive de la diaspora indienne dans les NTIC, l'externalisation
des activités des entreprises américaines se fait au profit de sociétés
indiennes. Le plus souvent, la société choisie a été fondée par un ancien
employé de retour au pays.
En effet, au début des années 80, dans la Silicon valley, certains indiens
expatriés ont créé leur propre entreprise de nouvelles technologies comme
Kanwal Rekhi fondateur d'Exelcan ou Vinod Khosla fondateur de Daisy
System. Lorsque ces start-up à succès sont rachetées par des opérateurs
plus importants, respectivement Novell et Sun Microsystem, la fortune de
leur créateur est investie dans des sociétés de capital-risque. Grâce aux
contacts qu'ils ont maintenu avec leur famille ou leurs camarades de
promotion, ils choisissent d'investir en Inde dans un secteur qu'ils
connaissent bien, les NTIC. Kanwal Rekhi est le président d'IndUS
Entrepreneurs, une association d'entrepreneurs d'origine indienne dont
l'objectif est de répliquer le modèle de la Silicon valley dans leur pays
d'origine. Elle compte plus de 600 membres.
Une autre forme de soutien au secteur des NTIC est le financement de la
formation, Gururaj Deshpande, fondateur de Sycamore Networks a donné
au IIT de Chennaï, dont il était originaire, 100 millions de $ en 20 ans. Les
Instituts indiens de Technologie (IIT) ont ainsi reçu près de 1 milliard de $
par leurs anciens élèves. La diaspora indienne joue donc un rôle
primordial dans le développement de la nouvelle économie indienne en
privilégiant cette destination pour l'externalisation des tâches à faible
valeur ajoutée de l'informatique, la part des exportations vers les
Etats-Unis (62 %) l'atteste. Elle participe activement au transfert de ces
hautes technologies et parfois aussi à la création d'entreprises soit par
investissement direct, soit par une migration de retour.
Conclusion :
Le terme diaspora qui apparaît dans le milieu des années 90 dans les
milieux académiques, s’est diffusé rapidement à partir de la constitution de
la Haute Commission éponyme en 2000. Il sert aujourd’hui couramment à
désigner l’ensemble des communautés émigrées que la politique du
gouvernement nationaliste du BJP, semble homogénéiser en établissant
une certaine parité entre les indiens temporairement émigrés (N.R.I.) et les
anciens émigrés installés depuis plusieurs générations à l’étranger.
Cependant le mot ne doit pas faire illusion, les aléas de l’Histoire ont
produit une dispersion de communautés aux intérêts souvent divergents.
Nous sommes en face de la construction essentialiste d’une catégorie
sociale. la Haute Commission « utilise le terme diaspora en référence aux
indiens qui ont migrés dans différentes parties du monde et ont
24
généralement maintenue leur identité indienne ». Ce ne sont pas
seulement des liens avec le pays d’origine qui sont maintenus, mais une
identité indienne, sans que celle-ci soit définie, laissant ouverte la porte à
des interprétations variables. L’identité indienne inclut elle les autres
religions (Sikh, Islam, etc…) ?
L’Illusion de la continuité de la diaspora est forte, avec un début et donc
une cause à son apparition, le colonialisme. Balayant des siècles de
25
mobilité et d’interconnexion du sous-continent avec le reste du monde , à
commencer par les pays riverains de l’Océan indien, l’utilisation des
travailleurs indiens au profit des économies coloniales marque pour la
plupart des auteurs, l’origine de la diaspora. En rassemblant sous un même
vocable N.R.I. et P.I.O., l’utilisation du semi-nom propre « diaspora
indienne » permet d’assurer une continuité avec l’histoire
post-indépendance des travailleurs temporaires du Golfe et des émigrés
volontaire vers les pâturages plus verts des pays développés. Ces derniers
mouvements de population ne doivent pourtant rien au colonialisme.
On peut dès lors se demander si ce discours unificateur n’a pas aussi une
fonction interne. Les succès d’une partie de la diaspora, suscite au près de
la classe moyenne indienne un sentiment de fierté diamétralement à
l’opposé de la culpabilité de l’« exode des cerveaux » des années 80. Cette
classe moyenne qui compte pratiquement toujours au moins un N.R.I. dans
sa famille revendique leur succès de façon ouverte. A l’occasion des
Pravasi Bharatya Divas les magasines ont loués à longueur de pages leur
réussite et popularisé des expressions comme le « brain gain » ou le
26
réservoir de cerveaux . Des auteurs à succès publient des livres aux titres
laudateurs comme « Être indien : Pourquoi le 21ème siècle sera celui de
27
l’Inde » , Pavan K. Varma ou « Les IITiens : L’histoire d’une remarquable
28
institution indienne et comment ses élèves transforment le Monde »
Sandipan Deb. Il reste à voir si les membres de cette nouvelle Diaspora
répondront à cet appel de la mère patrie, choisiront de s’assimiler dans les
pays leur d’accueil respectif ou participeront à l’élaboration d’une
citoyenneté et d’une société mondiale ?
1 Source, Brains Abroad, McKinsey quaterly, 2001, number 4, cité dans
Rohit Saran, « Help the helping hand”, India Today, January 13 2003, pp
70-72.
2 Baumann, Martin. What You Always Wanted to Know About the
Origins and Usage of
That Word "Diaspora" or the Theology of Exile: Hope and Retribution.
2001. WWW. irishdiaspora.net. Available: http://www.irishdiaspora.net
/vp01.cfm?outfit=ids&requesttimeout=500&folder=46&paper=59.
15/09/04 2004.
3 Ibid. Bauman 2001
4 Conseil Indien pour la Recherche en Sciences Social, c’est d’ailleurs la
première fois que le thème des communautés indiennes à l’étranger est
inclus dans cette revue de la littérature de la décennie passée (1979-89),
Jain, R. K. Indian Communities Abroad: Themes and Litterature. New
delhi: Manohar, 1993, préface.
5 Singh, Har Swarup, and Trishna Dey. "Indian Diaspora in the United
States." Indians Abroad. Eds. Sarva Daman Singh and Mahavir Singh.
Kolkata: Hope india publications, 2003. 35-47.
6 Report of the High Level Comittee on the Indian Diaspora. New-Delhi:
Indian council of world affairs, 2001, p viii, il faut avoir habité l’Inde
d’avant la partition et ne pas avoir adopté la nationalité des nouveaux pays
Pakistan etc …Voir Governement of India act 1935 + MHA notification
30/03/99
7 Deux catégories existent là encore qui différencie les travailleurs sous
contrat (indenture labour) individuels, recrutés en Inde du nord envoyés
principalement en Guyane anglaise, à Fiji, Trinidad, Jamaïque,
Guadeloupe, Martinique et Suriname, du système Kangani (contre-maître)
de recrutement familial villageois vers le Sri-Lanka, la Malaisie et la
Birmanie qui a prévalut dans le Sud de l’Inde.
8 Le terme apparait officiellement en 1973 dans l’“Indian Foreign
Exchange Regulation Act, cf. Shukla p 59. Lall, Marie-Carine. India's
Missed Opportunity. London: Ashgate, 2001, p2
9 l’ensemble du rapport est accessible à l’URL suivante :
http://indiandiaspora.nic.in/contents.htm
10 Il fait un discours alarmiste en évoquant les « rivières de sang » qui
pourraient couler si l’immigration n’était pas stoppée (1971), Shukla XXX
p97.
11 M C Lall, Ibid, pp 116-118
12 Ces sont leurs liens avec l’Allemagne pendant la première guerre
mondiale qui amènera le gouvernement américain à mettre un terme à
leurs activités cf Shukla p 39.
13 1100 personnes ont souscrit en deux ans, Interim report on the Persons
of Indian Origin Card (PIO card) scheme, p 361.
14 La validité est passée de 20 à 15 ans.
15 Il faut ici bien distinguer deux notions, celle de nationalité qui fait
référence à l’appartenance à une nation, habituellement à un Etat, dans le
cadre du découpage du monde en Etat-nation, et la notion de citoyenneté
qui autorise l’exercice de ses droits politiques.
16 Celui est déposé au parlement en mai 2003 et voté à l’unanimité en
décembre de la même année
17 Sont éligible les personnes qui pouvaient :
- être citoyens au moment de l’application de la constitution indienne
- qui appartenait à un territoire inclus dans l’Inde à la date de
l’Indépendance
- les descendants sur deux générations des personnes éligibles à
l’exception des personnes ayant acquis la citoyenneté de pays comme le
Pakistan, le Bangladesh.
Le coût pour acquérir cette citoyenneté d’Outre-mer est fixé à 100$. Ce
dispositif ne se substitue pas à la carte P.I.O. qui est maintenue.
18 Les pays retenus sont : Australie, Canada, Etats-Unis, Finlande, France,
Grèce, Ireland, Israël, Italie, Nouvelle Zélande, Pays-bas, Portugal,
République de Chypre, Royaume Uni, Suède, Suisse.
19 2000 délégués de 61 pays et plus de 1200 participants locaux en 2003,
1300 étrangers et 1200 locaux en 2004, source http://www.indiaday.org
20 Ce logo a été créé par l’un des plus grands peintres contemporains, M.
F. Husain.
21 F. Landy, p 189
22 Jain Prakash, tab 5.4 p 105
23 D. Biers, S. Dhume, 2000, "In India, a Bit of California ", Far Eastern
Economic Review, 2 nov 2000.
24 « … the Committee uses the term diaspora to refer to Indians who
migrated to different parts of the world and have generally maintained
their Indian identity “,Report of the High Level Comittee on the Indian
Diaspora. New-Delhi: Indian council of world affairs, 2001., avant-propos
p VIII.
25 Cf. Meyer, Eric. "Labour Circulation Betwen Sri Lanka and South
India in Historical Perspective." Society and Circulation : Mobile People
and Itinerant Cultures in South Asia 1750-1950. Eds. Claude Markovits,
Jacques Pouchepadass and Sanjay Subrahmanyam. New Delhi: Permanant
Black, 2003. 55-88.
26 « Brain gain » et « brain bank »
27 Being Indian : The truth about why the 21st century will be India’s
28 Deb, sandipan. The Iitians. The Story of a Remarkableindian Institution
and How Its Alumni Are Reshaping The World. New Delhi:
Penguin/Viking, 2004.
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