"Les amis de METTA"- octobre 2014

Transcription

"Les amis de METTA"- octobre 2014
Les amis de METTA est une lettre d‘information destinée à faire connaître aux francophones les enseignements de
Thanissaro Bhikkhu et d’autres maîtres de la Tradition thaïe de la forêt ainsi que Metta Forest Monastery.
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 La Retraite des pluies se terminera le mercredi 8 octobre.  Le Kathina sera célébré le dimanche
12 octobre (« Le Kathina est une cérémonie au cours de laquelle des donateurs remettent du tissu
et d’autres nécessités aux moines qui ont passé la Retraite des pluies ensemble sans interruption.
Etant donné qu’il peut se dérouler uniquement lieu entre les dates de la pleine lune des mois
d’octobre et de novembre, et une seule fois par an dans un monastère donné, on considère que
c’est pour les donateurs une occasion très particulière pour se réunir et développer ensemble la vertu de la
générosité… » – d’après le texte du site du monastère).
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– ENSEIGNEMENT COURT DU MATIN –
14 Des courants dangereux « Fermez les yeux, focalisez-vous sur votre respiration. Et essayez de
rester ici. C’est le fait de rester qui va faire toute la différence. Vous pouvez ajouter la respiration
pour qu’elle soit juste une chose de plus à laquelle vous pensez au cours de la journée, et ça ne fait
pas beaucoup de différence. Mais si vous restez avec la respiration et que vous en faites votre fondement, que
vous en faites l’endroit où vous allez par défaut, alors ça change vraiment les choses. L’esprit acquiert un sens
plus grand de posséder un centre, de posséder un endroit où il se sent chez lui. Et quand vous restez là, alors
quand l’esprit bouge, vous le remarquez. Autrement, c’est un peu comme si vous flottez comme quelqu’un qui
flotte sur une rivière. Vous ne savez pas dans quelle direction vont les courants. Les courants peuvent vous
pousser par ici, vous pousser par là. Et il n’y a rien dont vous soyez certain ou sûr. Mais si vous avez quelque
chose à quoi vous accrocher, alors quand l’eau coule, okay, vous savez que l’eau coule, qu’elle va dans cette
direction, vous pouvez le voir. C’est la même chose avec l’esprit. Nous voulons voir les courants de l’esprit
lorsqu’ils s’écoulent vers les objets visuels, les sons, les odeurs, les goûts, les sensations tactiles. Vous devez
disposer d’un endroit où vous pouvez rester immobile. Comme un poteau au bord de l’océan. Les vagues
montent, le poteau reste là où il est. Les vagues redescendent, le poteau reste là où il est. De cette manière, il
sait que les choses montent, que les choses redescendent. Les choses bougent dans tous les sens. Et alors vous
commencez à voir, okay, quels sont les types de mouvements qui sont dangereux, quels sont ceux qui ne le
sont pas. Parce que nous devons posséder un sens du danger. C’est ce qui est relié au terme « vigilance » du
Bouddha. Parfois, il est traduit par « diligence », ce qui n’est pas vraiment ce que le Bouddha voulait dire. Il
voulait dire qu’il y a un certain danger. Les courants de quelqu’un peuvent vous entraîner vers le bas, ainsi qu’il
le dit, dans des chutes, dans des rapides, vous êtes entraîné dans des tourbillons. Donc vous devez faire
attention pour remarquer quels sont les courants qui sont sûrs, et quels sont ceux qui ne sont pas sûrs… » Pour
écouter cet enseignement lu en français : http://www.dhammatalks.org > français > MP3 AUDIO > Série 3
enseignements courts.
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– EXTRAIT DE ITIVUTTAKA : LE GROUPE DES QUATRES, § 109 –
Ceci a été dit par le Béni, dit par l’Arahant, ainsi ai-je entendu : « Supposez qu’un
homme vogue au flot d’une rivière, charmante et attirante. Et alors un autre homme
avec une bonne vue, debout sur la berge, en le voyant dirait : « Mon brave, bien que tu
vogues au flot d’une rivière, charmante et attirante, plus loin en aval d'ici il y a une
étendue d’eau avec des vagues et des tourbillons, avec des monstres et des démons.
Quand tu atteindras cette étendue d’eau, tu souffriras la mort ou une douleur pareille à
la mort. » Alors le premier homme, en entendant les paroles de l’autre homme, ferait
des efforts avec ses mains et ses pieds pour aller contre le flot. « Je vous ai donné cette
comparaison pour illustrer une signification. La signification est celle-ci : Le flot de la
rivière représente le désir ardent. Le charmant et l’attirant représentent les six médias
sensoriels internes. L’étendue d’eau plus loin en aval représente les cinq entraves
inférieures. Les vagues représentent la colère et la détresse. Les tourbillons
représentent les cinq cordes de la sensualité. Les monstres et les démons représentent
le sexe opposé. Aller contre le flot représente la renonciation. Faire des efforts avec les
mains et les pieds représente la stimulation de la persistance. L’homme avec une bonne
vue debout sur la berge représente le Tathagata, digne et justement éveillé par luimême. »
Même si c’est avec douleur,
vous devriez abandonner
les désirs sensuels
si vous aspirez à la sécurité future vis-à-vis de la servitude.
En attitude d’alerte,
avec un esprit bien affranchi,
touchez l’affranchissement parfois ici,
parfois là.
Celui qui a atteint la sagesse,
ayant accompli la vie sainte,
de lui on dit qu’il est allé
aux confins du monde,
allé au-delà.
Note : les cinq entraves inférieures sont les vues d’une identité du soi, l’incertitude,
l’attachement aux pratiques et aux préceptes, la passion sensuelle, et la résistance.
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– EXTRAIT D’UNE PUBLICATION –
Refuge : une introduction au Bouddha, au Dhamma, et au Sangha
La fo i d an s le p r in cipe d u kamma Il devrait ressortir clairement de cet exposé
pourquoi le kamma, en tant qu’article de foi, est un facteur nécessaire dans la voie de la
pratique bouddhiste. L’enseignement sur le kamma, dans ses formes narratives et
cosmologiques, fournit le contexte pour la pratique, lui donnant une direction et une
urgence. Parce que le cosmos est gouverné par les lois du kamma, ces lois fournissent le
seul mécanisme par lequel le bonheur peut être trouvé. Mais parce que le bon et le
mauvais kamma, qui consistent en bonnes et en mauvaises intentions, perpétuent
simplement les hauts et les bas de l’expérience dans le cosmos, il faut trouver une voie à
l’extérieur du mécanisme du kamma en le maîtrisant de manière telle que cela lui
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permette de se dissoudre dans un état attentif de non-intention. Et parce qu’il est
impossible de dire quelles surprises soudaines les résultats de notre vieux kamma
peuvent encore nous réserver, on devrait essayer de développer cette maîtrise aussi
rapidement que possible.
Dans son mode « vide » – c’est-à-dire celui qui se focalise sur le processus de l’action,
sans se référer aux questions : « Y a-t-il un soi ou pas, ou un être derrière les
processus ? » – l’enseignement sur le kamma permet de rendre compte de la focalisation
et des termes de l’analyse utilisés dans la pratique. Il permet aussi de rendre compte des
qualités mentales nécessaires pour atteindre et maintenir ce niveau de focalisation et
d’analyse.
En termes de focalisation, le principe de l’invariance scalaire signifie que les complexités
du kamma peuvent être maîtrisées en accordant une attention totale aux phénomènes
en tant que tels dans le présent immédiat. Ces phénomènes sont ensuite analysés selon
les termes des Quatre Nobles Vérités, les termes utilisés pour observer et diriger
l’expérience du développement des qualités de l’action habile. Le kamma habile le plus
immédiat qui peut être observé à ce niveau est la maîtrise de ces mêmes qualités
mentales qui soutiennent ce niveau raffiné de focalisation et d’analyse : sati, la
concentration, et le discernement, ainsi que les qualités plus élémentaires sur lesquelles
elles reposent. Ainsi, ces qualités mentales agissent non seulement comme des soutiens
à la focalisation et à l’analyse, mais aussi comme leur objet. En fin de compte, le
discernement devient si raffiné que la focalisation et l’analyse prennent comme objet
l’acte de se focaliser et d’analyser, en tant que tels. Le cycle de l’action se court-circuite
alors lorsqu’il atteint son point culminant, et le Déliement se produit.
Il est entièrement possible qu’une personne sans ferme conviction dans le principe du
kamma puisse suivre en partie la voie bouddhiste, y compris sati et les pratiques de
concentration, et en tire des résultats positifs. Par exemple, on peut suivre la pratique de
sati pour le sens d’équilibre, d’équanimité, et de paix qu’elle apporte à notre vie
quotidienne, ou pour amener l’esprit au présent dans un but de spontanéité et pour
« aller avec le flot ». Cependant, la pleine pratique de la Voie consiste à dévier
habilement le flot de l’esprit de ses courants kammiques habituels vers le courant du
Déliement. Ainsi que le Bouddha l’a dit, cette pratique demande d’être disposé à
« développer et abandonner » à un degré extrême.
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LA VIE AU MONASTERE
(le tour du monastère, fin)
Le sala, qui peut accueillir une vingtaine de personnes, est entouré sur trois côtés d’une grande véranda qui
permet de s’abriter du soleil et de la pluie. La partie avant sert aux séances de questions-réponses qui se
déroulent chaque après-midi, et qui réunissent laïcs et moines. Elle sert également à accueillir les laïcs lorsque
le sala est plein, le dimanche matin ainsi que lors des fêtes et cérémonies diverses.
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Sur chacun des côtés, des tables sont utilisées pour le service du repas et des entrevues, des réunions de
travail, etc.
Le mur qui fait face à l’ouest est occupé par un ensemble d’images du Bouddha, tandis que le côté droit du
bâtiment est meublé par un estrade sur laquelle prennent place les moines par ordre de séniorité.
A droite de l’image principale du Bouddha se trouve une bibiothèque, des étagères et une boîte en bois où
sont conservés les textes de réréférence du bouddhisme Theravada : Sutta, Vinaya… Les photos sont celles
d’Ajaan Mun (le fondateur de la Tradition thaïe de la forêt), d’Ajaan Lee, d’Ajaan Fuang, et d’Ajaan Suwat (e
fondateur du monastère).
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On retrouve sa photo disposée sur l’estrade avec des fleurs lors de la commémoration annuelle de sa
disparition (pour des éléments biographiques à propos de ces quatre moines, voir LadM n° 3, Ajaan Lee ; LadM
n° 4, Ajaan Fuang ; LadM n° 5, Ajaan Suwat ; LadM n° 6, Ajaan Mun et la Tradition thaïe de la forêt). La
dernière photo, au pied de l’autel, est celle de Khunyaï Keow (Grand-mère Keow) qui vécut au monastère
jusqu’à sa disparition.
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UN PEU DE LEXIQUE
 Kamma : actes intentionnels qui ont comme résultat
des états de devenir et de renaissance
 Sati : conserver quelque chose à l’esprit
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 1 octobre,  8 octobre,  16 octobre,  23 octobre,  31 octobre
(Calendrier de Metta Forest Monastery)
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Rendez-vous au mois de novembre avec
 Extrait du Canon pali : la beauté
méditation et la Parole Juste
de la nature
 Extrait d’une publication à
 La vie au monastère : dans les
venir : Avec chaque respiration :
lieux sauvages
un guide pour la méditation
 Un enseignement du matin : La
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pour tout renseignement : [email protected].
(lettre rédigée par Claude Le Ninan)