CE. Sous les pavés, les slogans
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CE. Sous les pavés, les slogans
Generalitat de Catalunya Departament d’Ensenyament Escola Oficial d’Idiomes Manresa 4ème année Unité 5. L’histoire en marche CE. Sous les pavés, les slogans Par Anne Vidalie publié le 30/04/2008 sur L’Express.fr, (Culture) 1. Lisez le texte suivant, insérez chaque énoncé à la place correcte. Sous les pavés, les slogans L'esprit de mai, ce sont aussi des graffitis poétiques ou déjantés. L'auteur de l'une des plus célèbres phrases bombées sur les murs de Paris se souvient du jour –1– . C'est une simple feuille de papier blanc, griffonnée au feutre rouge. –2–, cinq mots et une virgule dessinent le graffiti le plus fameux de mai 1968 : « Sous les pavés, la plage ». L'homme qui l'a conçu, le 22 mai 1968, s'appelle Bernard Cousin. Natif de Touraine, il avait 25 ans, ce printemps-là, étudiait la médecine et travaillait dans une agence de pub. Le soir du 21 mai, il s'attable au café la Chope, place de la Contrescarpe, à Paris, avec son copain le publicitaire Bernard Fritsch, alias Killian. « Nous voulions réaliser un graffiti sur lequel nous serions d'accord, lui, le situationniste révolutionnaire et parisien, et moi, le bourgeois catho et provincial », se souvient Bernard Cousin, aujourd'hui médecin à Tours. Une idée lui vient, –3– : « Il y a de l'herbe sous les pavés ». Mais Killian n'aime pas l'herbe, trop « naturiste » à son goût. Et puis, on comprendrait « hasch ». Va pour « la plage ». Le lendemain, Bernard Cousin trouve le juste ordonnancement des mots. Et met la touche finale à « son » slogan: une virgule tracée au stylo bleu. Pour le rythme. Le « swing », comme il dit. Le graffiti des deux compères, bombé cent fois par Killian sur les murs de la capitale, a résisté longtemps aux équipes de nettoyage. Tracé sur le rideau de fer d'une boutique du boulevard Saint-Germain, il disparaissait à l'ouverture du magasin, comme Bernard Cousin le raconte dans un livre à paraître le 22 mai aux éditions Rive droite, Pourquoi j'ai écrit « Sous les pavés, la plage ». Mai est passé, quelques slogans sont restés. Une poignée de phrases, enracinées dans la mémoire collective. « Il est interdit d'interdire »; « Soyez réalistes, demandez l'impossible » ; « Jouir sans entraves ». « Début juillet 68, il n'y avait déjà plus rien sur les murs de Paris : tout avait été effacé », raconte Julien Besançon, alors journaliste à RTL. De quoi engendrer une nostalgie prolifique : son ouvrage Les murs ont la parole (Tchou), florilège des cris de Mai publié dès le mois suivant, s'est vendu à 100 000 exemplaires en trois semaines. Il vient d'être réédité. « À la façon des dazibaos, poursuit-il, ces graffitis constituaient un monument éphémère, de la Sorbonne à Nanterre, –4–. –5– les inscriptions de 68 disaient la soif d'expression de la jeunesse. « En fait, la plupart de ces « slogans » n'en sont pas, estime Denis Langlois, ancien avocat, –6–. Il s'agissait moins de dénoncer –7– de maximes et d'aphorismes. » Vincent Cespedes, philosophe et essayiste, auteur du récent Mai 68. La philosophie est dans la rue (Larousse), va plus loin : « Ces graffitis forment un véritable système philosophique. –8– ils disent tous la même chose, au fond : « Ouvrez les yeux ! Soyez lucides ! Si vous ne désobéissez pas, vous ne saurez pas où l'obéissance vous mène. » « Murs blancs = peuple muet », avait écrit une main anonyme en Mai 68. « Aujourd'hui, poursuit Cespedes, seuls les marchands s'expriment. Nos murs sont noircis de slogans publicitaires. » Sous les pavés, le supermarché ? A. Inspirés du surréalisme et du dadaïsme, B. qu'il couche sur le papier C. que de faire réfléchir à coups de pensées, D. où il l'a inventée. E. que je voulais immortaliser avant qu'il ne se délite. » F. Ironiques ou déjantées, G. Au milieu de la page, H. qui vient de publier un réjouissant Slogans pour les prochaines révolutions (Seuil). Corrigés 1D 2G 3B 4E 5F 6H 7C 8A