Situation du Sénégal

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Situation du Sénégal
Situation du Sénégal
En 2009, le Sénégal avait obtenu un taux de croissance économique de 2,2%. Après avoir subi les
contrecoups de la crise financière internationale, l’économie sénégalaise a connu une reprise par la
suite, avec un taux de croissance économique de 4,2% en 2010. La tendance devrait encore se
poursuivre. Le taux de croissance économique est estimé à 4,5% pour 2011 et devrait s’établir selon
les projections à 5% en 2012. Ces performances macroéconomiques relativement bonnes restent
encore insuffisantes lorsqu’il s’agit de lutter contre la pauvreté et de rehausser significativement le
niveau de vie des ménages sénégalais. Le chômage des jeunes demeure particulièrement
préoccupant. Des problèmes sérieux d’approvisionnement en énergie se posent également. Face aux
difficultés qu’elles rencontrent, les populations ont l’impression d’être abandonnées par une classe
politique qui semble jouir d’une certaine impunité.
Sur le plan politique, l’année 2011 a été marquée par une profonde agitation sociale. Il y a certes eu
de nombreuses manifestations des populations contre les coupures intempestives d’électricité et la
cherté de la vie. Mais, c’est surtout la question controversée du troisième mandat du Président
Abdoulaye Wade qui a le plus remué l’opinion publique sénégalaise. L’organisation d’Assises
nationales regroupant à un moment donné l’opposition dite « significative » ainsi que divers acteurs
de la société civile a donné naissance à la coalition Benno Siggil Sénégal (BSS) laquelle devait faire un
front uni contre Wade. Malgré de nombreuses tractations, BSS n’a pas su taire les divergences entre
Ousmane Tanor Dieng (Parti Socialiste) et Moustapha Niasse (Alliance des Forces du Progrès). BSS a
finalement porté Moustapha Niasse à sa tête alors que Tanor Dieng s’est présenté avec la coalition
Benno Ak Tanor. Plus récemment, le combat contre la candidature de Wade a été mené sous les
auspices du Mouvement du 23 juin, mouvement d’opposition rassemblant des acteurs de la société
civile, des partis d’opposition et du groupe de rappeurs « Y en a marre ». Le M23 s’est constitué en
réaction au projet prêté à Wade de se faire succéder par son fils. Après avoir obligé Wade à reculer
sur le « ticket présidentiel » (projet qui consistait à faire élire le président en même temps qu’un
vice-président et à organiser des élections à un seul tour où le score de 25% suffirait à emporter la
majorité), le M23 continue de se mobiliser contre la validation par le Conseil Constitutionnel de la
candidature de Wade aux prochaines élections présidentielles dont le premier tour est prévu pour le
26 février.
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Situation du Mali :
L’économie malienne a enregistré un taux de croissance de 5,4% en 2011. Cette tendance devrait se
poursuivre en 2012 (5,3%). L’incidence de la pauvreté reste importante même si elle a baissé. Entre
2006 et 2009, elle est passée de 47,4% à 43,7%.
Sur le plan politique, l’actualité est dominée au Mali par les conflits qui sévissent dans le nord-ouest
du pays. De nombreux combats ont opposé l’armée malienne avec les rebelles touaregs organisés
par le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Les autorités maliennes soupçonnent
une possible complicité d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb Islamique), organisation terroriste qui a été
responsable jusque-là de l’enlèvement de plusieurs ressortissants occidentaux. Cette rébellion
sécessionniste a déclenché une vague d’exode vers les pays limitrophes (Burkina Faso, Algérie,
Mauritanie, Niger etc.). Exaspérées, les populations font pression sur le gouvernement afin qu’il mate
la rébellion. Cette situation laisse planer un doute sur la tenue des élections présidentielles prévues
normalement le 29 avril prochain (le 13 mai pour le deuxième tour ; les élections législatives sont
prévues pour juillet 2012). Dans tous les cas, report ou pas, la décision appartient au conseil
constitutionnel. Etant donné qu’il a déjà épuisé les deux mandats que la constitution malienne lui
autorise, l’actuel président, Amadou Toumani Touré, ne pourra pas se représenter pour un troisième
mandat. La question du fichier électoral et celle de la représentativité politique des membres de la
Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sont entre-temps les points d’achoppement
entre les différents acteurs politiques.
Situation de la Guinée :
2011 a été une année de reprise économique pour la Guinée. La croissance économique s’établit à
4,6% et devrait atteindre 5,5% en 2012. Ces performances sont encore inférieures au potentiel de
l’économie guinéenne. Elles ne suffisent pas encore à faire reculer significativement la pauvreté.
Entre 2002 et 2010, l’incidence de la pauvreté est passée de 49% à 55%. L’inflation qui atteint des
niveaux relativement importants contribue à dégrader le pouvoir d’achat des ménages.
En novembre 2010, Alpha Condé, le chef de file du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) est
devenu le premier président démocratiquement élu de la Guinée. Malgré cette récente transition
démocratique, la situation politique demeure toujours précaire. En juillet 2011, Alpha Condé a été
victime d’un attentat. Il a soupçonné certains membres de l’opposition d’avoir été à l’origine de
cette tentative de coup d’Etat. Des élections législatives auraient dû être organisées après l’élection
présidentielle de 2010. Elles ont été reportées sans cesse. La date du 29 décembre a été retenue à un
moment donné avant d’être finalement ajournée à une date ultérieure par la CENI (Commission
Electorale Nationale Indépendante). La CENI a suspendu ses activités opérationnelles pour la période
qui va du 23 janvier au 10 février en vue apparemment de laisser les différents acteurs renouer le
dialogue et s’entendre sur le processus électoral, y compris la fixation d’une date pour les prochaines
élections législatives. Mais, l’opposition guinéenne n’a pas l’air très enthousiasmée par l’idée d’aller
précipitamment vers des élections législatives sans obtenir des garanties sur sa transparence et sa
fiabilité. Les dernières élections législatives remontent à juin 2002. Depuis 2010, les fonctions
parlementaires sont assurées par un Conseil National de Transition.
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Généralités :
Trois pays d’Afrique de l’Ouest ont atteint les demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations en
2012 : la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Mali ; la Zambie étant. Rappelons que cette édition est
organisée par la Guinée équatoriale et le Gabon.
Au sein de l’Union Africaine, l’élection du Président de la Commission de l’UA s’est révélée plus
complexe que prévue. Deux candidats étaient en lice : le gabonais Jean-Ping, président sortant ; l’ex
Ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Mme Nkosazama Dlamini Zuma. Aucun des deux
candidats n’a réussi à réunir les 2/3 des suffrages. Mme Zuma s’est retirée après le troisième tour. Au
quatrième tour, Jean Ping resté seul en lice n’a pas pu obtenir la majorité requise. L’élection a
finalement été reportée jusqu’en juin 2012.
La Charte Africaine des droits de l’homme a été ratifiée par quinze Etats membres de l’Union
Africaine : l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cameroun, l’Ethiopie, le Ghana, la Guinée Bissau, la
Guinée, Lesotho, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, la Sierra-Leone, le Tchad et la Zambie.
« La Charte ambitionne de promouvoir, entre autres, l’adhésion aux valeurs et principes universels
de démocratie et de respect des droits humains, la promotion de l’Etat de droit, la tenue régulière
d’élections libres et équitables, l’interdiction, le rejet et la condamnation de tout changement
anticonstitutionnel de gouvernement». Elle entrera en vigueur le 15 février 2012.
A propos des sources économiques :
Les données économiques sont tirées des rapports par pays du African Economic
Outlook de l’OCDE. www.africaneconomicoutlook.org
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