Le graffiti : une identité à mettre en valeur - Seine Saint

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Le graffiti : une identité à mettre en valeur - Seine Saint
COMMUNE DE BONDY - SEINE - SAINT - DENIS
AMENAGEMENT DES BERGES DU CANAL DE L’OURCQ
LE GRAFFITI : UNE IDENTITE A METTRE EN VALEUR
I. Le graffiti : origines et perspectives
1. Les origines du graffiti
Apparu dans les années 70 à New York dans le Bronx, le hip-hop
est une culture urbaine issue des ghettos noirs et latinos avec pour
règle fondamentale :
« Paix, Unité, Amour et Amusez-vous ».
L’évolution du mouvement Hip-hop s’est faite autour de 5 piliers :
À l’origine, ce mouvement est né d’une volonté de lutter contre la
violence dans la rue et c’est grâce à cet état d’esprit positif que le
hip-hop a su briser les barrières ethniques et générationnelles à
travers le monde.
Le graffiti et le tag sont pris en compte comme symboles qui
composent une des voix de la ville « polyphonique ».
C’est en effet un art codifié qui à son propre vocabulaire.
Le geste est généralement très travaillé : à la manière de la
calligraphie chinoise et japonaise, c’est plus un logo qu’une
écriture.
• « Le beat » (la musicalité).
Ce nom a été choisi car les percussions de la musique faisaient directement référence
au battement de cœur, puisque le Hip-hop doit venir de l’intérieur.
• La chanson (le rap)
Ce deuxième pilier est attribué aux « MC » (initiales de Maître de Cérémonie, plus
communément appelé « rappeur ») qui accompagnent les instruments de musique
avec des mots.
• La danse (« break dance »)
Elle marque de façon physique la volonté d’aller contre la violence dans les rues en
extériorisant toute forme de négativité à travers des mouvements de danse.
• Le graffiti
A l’instar de la danse, il lutte contre la violence, mais de façon graphique, sous forme
d’images inscrites sur des murs.
• La connaissance
Ce pilier est inhérent à tous les autres : en effet, il est indispensable d’avoir de la culture
pour trouver l’inspiration sans s’éloigner de l’esprit hip-hop et de ses règles.
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I. Le graffiti : origines et perspectives
2. Un art reconnu
3. Une activité fédératrice
Bien qu’exposé dans des galeries
d’art depuis le début des années
1990 en France, c’est en avril 2009
que le graffiti fait pour la première
fois l’objet d’une exposition à portée
internationale. Cette exposition,
organisée au Grand Palais, a accueilli
avec succès plus de 80 000 visiteurs
en un mois.
En juillet de la même année, la
prestigieuse fondation Cartier ouvre
ses portes au graffiti.
Le succès de ces expositions montre
l’intérêt du public pour le graffiti, et
la reconnaissance par les musées de
son statut d’art.
Le sentiment d’appartenance à une communauté est très présent dans la culture du
graffiti. Notamment au travers des techniques utilisées qui sont généralement, la bombe
aérosol, le marqueur, et l’autocollant (« sticker »).
Il y a également des étapes d’apprentissage telles que « le tag », enseignées par des
aînés. La base du graffiti est ce par quoi passe chaque graffeur avant de s’attaquer à
des techniques d’expressions plus complexes, à l’image du « flop », forme intermédiaire
entre le Tag et la fresque. Il s’agit de grands dessins de lettres pourvus d’un volume et
de contours exécutés rapidement.
Au fur et à mesure, des liens se tissent et
de là naissent des « crew » (groupes de
taggeur ou de graffeur) qui réalisent
des « blackbook » : carnet
de dessins circulant entre
graffeurs du monde entier
où chacun dessine pour
les autres.
Certaines œuvres se vendent
à des prix de toiles de maître
(œuvre de Bansky, vendue en avril
2012 à 130 000€). Les galeristes
accueillent ces oeuvres avec
plaisir. Certaines d’entre elles
s’installent dans nos chaumières
sous forme de décoration
d’intérieur et les marques de
vêtements s’arrachent les talents
urbains. Ainsi, la dimension
artistique n’est plus à prouver.
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II. Le graffiti a Bondy
1. Une ville multiculturelle
Bondy est une ville où les cultures se rejoignent. En
plus des lieux de culte chrétiens et d’une synagogue,
la ville a permis l’édification d’une mosquée. La
maison de quartier Brassens accueille une multitude
d’associations locales. Ainsi, il n’est pas rare de voir
des représentants d’associations et leurs adhérents de
tout âge échanger quelques mots en début et en fin
d’activité.
3. Des événements autour du graffiti organisés dans la ville
Les maisons de quartier de la commune ont également suivi le mouvement à leur façon
en réalisant des fresques avec les jeunes qui fréquentent leurs locaux, marque positive
de l’appropriation d’un espace qui leur est dédié.
2. Le projet de redécouverte de la ville
En participant au projet du Mural Art Program en juin 2009 à Bondy, l’association Bulle
d’ox a pris conscience de la volonté de la commune de mettre à neuf le paysage urbain,
et ce en prenant en compte ses citoyens.
La municipalité a poursuivi cet objectif en mettant à contribution son personnel du
service des espaces verts afin d’égayer les rues, les avenues principales de la ville en
réalisant des installations avec un thème simple : le jeu. Avec cette idée que : « dans
la vie comme dans les jeux, il faut apprendre les règles et les respecter pour pouvoir
pleinement s’amuser. » (Thierry Renaud-Zurcher, directeur du service des espaces verts
de la ville de Bondy).
L’exemple le plus parlant de la popularité de la culture du graffiti dans la ville de Bondy
reste incontestablement le festival « hip-hop Dôme » qui attire des artistes internationaux
depuis près de 8 ans. Il permet à ceux qui le souhaitent de découvrir la culture hip-hop
sous toutes ses formes: concerts, cours d’écriture, graffitis, battle de danse, etc. Il est
organisé en partie au bord du canal de l’Ourcq, sur le site du Pont de Bondy.
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II. Le graffiti a Bondy
4. Une activité à deux facettes
Étant un moyen d’expression avant tout, le graffiti
peut apparaître pour certains comme une distraction
permettant d’évacuer son stress ou s’évader le
temps de la réalisation d’une fresque. Tandis que
pour d’autres, il peut prendre une place plus
importante, voire même être perçu comme une
façon d’exister, d’appartenir à un mouvement
culturel. Dans un cas comme dans l’autre,
si ce sentiment ne trouve pas sa place, il
se peut qu’on le retrouve là où on ne le
souhaite pas, sous sa forme la plus
négative : « le vandalisme ».
À l’inverse, comme on peut le voir
depuis la ligne 5 du métro, si le
graffiti peut trouver sa place en ville
sur des murs libres de droit, des lieux
de rencontre entretenus et animés par
les artistes eux-mêmes. Une fois enseigné
par des artistes locaux à l’aide d’ateliers
d’apprentissage, un sentiment de valorisation
lié à l’aspect technique du graffiti se développe
chez les novices, ce qui entrainera une diminution
des dégradations du mobilier urbain. Les projets de
fresques communautaires tels que la fresque de l’école
terre Saint-Blaise, la réalisation des « halls festifs » avec
les maisons de quartier de la commune, ou encore les
œuvres réalisées sous le pont de Bondy dans le cadre du
hip-hop dôme cité plus haut en sont les meilleurs exemples.
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III. une identité a mettre en valeur sur le site du Pont de bondy
1. Le canal de l’Ourcq : un espace d’expression
2. Le canal de l’Ourcq : un espace d’apprentissage
Le canal de l’Ourcq a la particularité de faire
le lien entre toutes les villes qu’il traverse.
Cette pluralité se ressent particulièrement
dans les réalisations picturales qui le jouxtent.
Qu’il s’agisse de graffeurs, de peintres ou de
photographes, les artistes s’y rencontrent
et il n’est pas rare de voir des promeneurs
s’y arrêter pour assister aux réalisations ou
prendre des photos des fresques existantes.
Cela est particulièrement vrai sur le site du
Plus qu’un phénomène de mode, l’art du graffiti est une pratique populaire dont
les techniques sont peu connues. Le projet de rénovation du paysage urbain est
l’occasion de créer un espace d’échange autour de cette culture : c’est pourquoi
nous souhaitons lui réserver un espace d’expression libre sur les berges de l’Ourcq,
où la culture du graffiti est déjà ancrée.
Un mur serait mis à la disposition des graffeurs avec l’assurance que leurs travaux ne
seront pas effacés pas les services de nettoyage de la Ville. Les graffeurs viendraient
s’y essayer ou confirmer leur talent, laissant aux passants le loisir d’apprécier leurs
créations.
Des animations pourraient être organisées, tels que la création de fresques, des
ateliers découverte ou des cours, organisés par la ville ou des associations: la
commune recèle d’artiste possédant les compétences nécessaires pour assurer sa
pérennité.
Pont de Bondy, où de nombreuses fresques peuvent être admirées sur les murs et
les piles de pont. Certaines ont été réalisées dans le cadre d’événements, d’autres de
façon spontanée. Elles créent une identité liée à l’art urbain, reconnue par les habitants
comme par les passants.
Cette identité doit absolument être préservée et mise en valeur dans le cadre du projet
d’aménagement des berges, car c’est un espace d’expression reconnu qui permet de
montrer une image qualitative du graffiti.
Le graffiti souffre de l’image négative qui lui est associée. Pourtant c’est une forme
d’expression qui pourrait mettre en avant le côté artistique de certains jeunes et
leur permettre de développer la prise d’initiative, de parole et d’expression. C’est un
projet qui permettrait de responsabiliser, de laisser s’exprimer de manière autonome
et libre les jeunes dans un espace géré par les graffeurs eux-mêmes.
Ce mur permettrait non seulement la réalisation de fresques mais aussi, des
rencontres et un dialogue entre les graffeurs et la population. Cette activité pourrait
être le point de départ d’un changement de point de vue vis-à-vis des artistes qui
auront ainsi la possibilité de mettre en valeur leur travail.
Enfin, cette démarche pourrait limiter le risque de dégradation de mobilier urbain,
car un lieu dédié et un mur d’expression libre mis à disposition des jeunes souhaitant
s’entrainer permettrait d’éviter qu’ils le fassent n’importe où.
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