L`Eglise est-elle sexiste
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L`Eglise est-elle sexiste
Dabord spirituelle : les prêtres étant les serviteurs du Christ, ils se font un devoir de l’imiter. Or, Jésus n’était pas marié. Ensuite, pratique : la prêtrise est une charge lourde qui exige un don total de sa personne. Dès le XIe siècle (Grégoire VII), elle fut jugée incompatible avec la vie conjugale. Enfin, financière : le développement de la féodalité touchait l’Eglise : à la fonction ecclésiastique correspondait un bénéfice, substantiel selon les paroisses, qui risquait l’appropriation par des familles sacerdotales en cas d’existence d’une filiation des prêtres. Le concile de Latran II évita, ainsi, la patrimonialisation privée des biens de l’Eglise. Rien à voir, donc, avec la ‘’peur de la femme’’. D’autant qu’il existe des prêtres mariés (prêtres anglicans mariés et convertis ou bien ordination de prêtres mariés dans l’Eglise catholique de rite oriental…). Idée reçue : C’est la révolution française et le 19ème siècle qui ont libéré la femme Le 18ème siècle est connu pour être celui des Lumières. Ces lumières n’ont pas bénéficié aux femmes ! Ainsi Rousseau écrit dans « l’Emile » que "la femme est faite pour obéir, doit apprendre de bonne heure à souffrir, même l’injustice, et à supporter les torts d’un mari sans se plaindre" ! Malgré Condorcet, c’est ce point de vue qui va dominer et qui, avec Robespierre, puis Napoléon Ier, sera codifié pour plus d’un siècle. Le mariage devient soumis au consentement du père quel que soit l’âge de sa fille. En 1848, la 2e République rétablit le suffrage universel mais les femmes sont toujours exclues du droit de vote. En 1875, la 3ème République confirme la privation de droits politiques pour les femmes. Parallèlement on remarque que les 18ème et 19ème siècles furent, par ailleurs, violemment anticléricaux, or on observe que plus l’Eglise est influente, plus les femmes ont de pouvoir. En pays chrétien, la Femme a été glorifiée dans la Vierge (...). J’entends parfois dire que la religion catholique est misogyne : ce n’est pas sérieux. Une religion qui agenouille les hommes devant une femme couronnée manifeste une misogynie plus que suspecte". André Malraux "Le Point",17 mars 1975 L’EGLISE EST-ELLE SEXISTE ? Idées reçues et argumentaire à l’usage des conversations en famille ou entre amis d’autres argumentaires sur www.parolesdecatholiques.org Rejoignez-nous en tant que témoin, donateur, veilleur ou membre actif ! PAROLES DE CATHOLIQUES est une association née en 2010 à l’initiative de paroissiens pour encourager et aider les laïcs c a t h o l i q u e s à témoigner dans leur vie quotidienne et dans les médias, par le moyen de la formation (formation à l’Enseignement de l’Eglise, formation à la prise de parole). PAROLES DE CATHOLIQUES se fait connaître dans les paroisses, les mouvements d’Eglise et les aumôneries. Elle recense et organise des formations, des conférences, des média-trainings et publie des communiqués de presse. ©paroles de catholiques Genèse 1, 27 : « Homme et Femme, Il les créa. » L’homme et la femme sont différents, mais il n’y a pas de hiérarchie entre eux sous le regard de Dieu. On dit souvent que Dieu est père avec des entrailles de mère (le mot hebreu pour « misericorde » vient du mot hebreu pour « entrailles de mère ») La foi catholique a élevé une figure humaine et féminine au rang de mère de Dieu, c’est Marie Idée reçue : Eve est créée avec la côte d’Adam, elle est donc inférieure et soumise C’est une interprétation erronée de la valeur de cette image. La création de la femme met en avant deux points essentiels de la culture chrétienne. D’abord, la femme est faite de la même matière que l’homme : cette côte unit l’homme et la femme dans une égalité de nature. Il n’y a donc pas de supérieur et d’inférieur : ils sont de même nature. Ensuite, l’homme et la femme sont destinés à une complémentarité. La Bible dit : ‘’Voilà maintenant, dit l’homme, l’os de mes os et la chair de ma chair (…) C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils ne font plus qu’une chair’’ (Gn 2,21-24). Plus fort que le lien qui l’unit à ses parents, le lien de mariage qui unira l’homme à la femme prime. L’homme cherchera toute sa vie cette côte qui lui manque et la femme cherchera toute sa vie à revenir à cette chair qui est sa matrice. La cellule de base de la vie en société est créée dès le début dans le respect des deux sexes. Ne concluons pas trop vite! Que dit la Bible à propos du fruit Idée reçue : Le défendu ? ‘’La femme (…) péché originel, c’est en prit, en goûta et en carrément sexiste ! présenta aussi à son mari, qui était avec elle, et il en mangea.’’ (Gn 3,6). On voit qu’Eve propose le fruit à Adam. A ce stade-là, Adam jouit de toute sa liberté individuelle et peut choisir de dire ‘’non, merci’’. Mais, ce n’est pas ce qu’il fait. Il croque la pomme. Eve ne le force pas. Il le fait en toute liberté. Peu après, Dieu punit Eve mais il punit aussi Adam. L’exégèse classique du texte de la chute attribue la responsabilité du péché à l’homme comme à la femme, en y voyant avant tout la faute collective de l’humanité pécheresse. Dieu sait que les deux sont coupables et pas seulement Eve. Aussi les deux sont punis. Si seule la femme était coupable, elle seule aurait été punie. On comprend qu’Eve a mangé la première, mais l’important n’est pas là. Adam aurait pu manger le premier, la morale de cette histoire aurait été la même : le couple aurait été chassé du Paradis. Idée reçue : La société du temps de Jésus est misogyne C’est vrai ! Et c’est justement ce qui nous prouve que Jésus était quelqu’un de remarquable. Dans cette société misogyne, il côtoie aussi bien des hommes que des femmes (Marthe et Marie, Marie de Magdala..). Il ressuscite la fille de Jaïre, guérit la Cananéenne, boit avec la Samaritaine, défend la femme adultère. Il est le premier de son temps à s’élever contre la répudiation : ‘’C’est une lourde faute que de renvoyer sa femme, et de se marier avec une autre’’ (Lc 16,18). Enfin, qui choisit-il comme témoin de sa résurrection, de ce qui va révolutionner le rapport des hommes à Dieu ? Qui choisit-il pour se montrer vivant le 3ème jour ? Pierre, qui jouera un rôle-clef dans le développement de l’Eglise ? Non, c’est une femme, Marie-Madeleine qui sera le premier témoin de sa résurrection. C’est largement faux. Au 1er siècle après JC à Rome, la femme n’est pas sujet de droit. Son père a droit de vie et de mort sur elle. Au fur et à mesure de la prédication de l’Evangile, l’égalité de tous les êtres humains est énoncée. Idée reçue : L’Eglise n’a rien fait pour améliorer la condition de la femme C’est une idée inconcevable pour l’époque : plus de classes sociales, plus d’esclaves, plus de nations et plus …de hiérarchie liée au sexe ! Saint-Paul affirme dans son épître aux Galates (III, 28) :"Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni maître, ni esclave ; ni homme, ni femme. Vous n’êtes qu’un dans le Christ Jésus" Le mariage chrétien aussi est révolutionnaire : égalité des époux et condamnation par l’Eglise de l’adultère du mari comme de l’épouse (même si dans les faits, ces concepts ont du mal à s’établir dans la société). En 390, sous l’influence chrétienne, une loi retire le droit de vie et de mort au pater familias sur ses enfants dont les filles faisaient largement les frais. Après la chute de l’empire romain, le christianisme se répand chez les peuples barbares où la répudiation (chez les Gaulois et les peuples germaniques) et la polygamie (chez les Francs) sont combattues jusqu’à être totalement éradiquées au Xème siècle. Les femmes gagnent aussi l’accès au savoir, à l’éducation. Non seulement, les religieuses sont instruites dans leurs couvents (lectures, chants, étude des langues anciennes), mais aussi, elles instruisent les gens du peuple (dont les fillettes) à cette époque où l’enseignement est mixte et exclusivement assuré par l’Eglise. Ne nous y trompons pas : si les femmes furent des auxiliaires très actives et convaincues des grands saints évangélisateurs (telles Clotilde ou Olga), c’est clairement qu’elles avaient compris ce que cette nouvelle religion pouvait leur apporter. Idée reçue : C’est par dégoût et peur de la femme que l’Eglise interdit aux prêtres de se marier C’est mal connaitre l’histoire de l’Eglise que de penser cela. La tradition du célibat a plusieurs motivations. (suite au dos)