Mise en page 1

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SENS DESSUS DESSOUS
Le Monde à l’envers
Miquel
BARCELÓ
Glen
BAXTER
Robert COMBAS Wim DELVOYE
Eric DUYCKAERTS Michel GIROUD
Fabrice HYBER Annette MESSAGER
Harald THYS et Jos DE GRUYTER
6 juin 14 septembre 2008
Commissariat
Bernard Marcadé et Noëlle Tissier
D’autres lavaient les tuiles et leur faisaient perdre leur couleur.
D’autres chassaient le vent avec de filets, et y prenaient des écrevisses
considérables. D’autres de néant faisaient choses grandes, et grandes
choses faisaient au néant retourner. D’autres coupaient le feu avec
un couteau, et puisaient l’eau avec un filet.
François Rabelais, Le Cinquième Livre, chapitre XXII
La topique du Monde à l’envers parcourt en filigrane toute
l’œuvre de Rabelais, mais elle est particulièrement explicite
dans son évocation de l’abbaye de Thélème (Gargantua
Chapitre LII et suivants). Au travers du MUNDUS
INVERSUS se lit une constellation de pensées et de
pratiques liées à l’inversion et au retournement, où se
côtoient folies, carnavals, bouffonneries, utopies et satires
sociales… L’exposition du CRAC à Sète s’attache à
considérer quelques développements contemporains de
cette figure populaire (pour l’essentiel imagière) qui, du
Moyen-Age à nos jours, traverse l’histoire de notre
imaginaire européen. Sens dessus dessous, une autre
manière de penser la figure historique du “Monde à
l’envers”, en mettant en perspective la question du sens,
entendu dans le double sens de signification et de direction.
Le sens n’est pas affaire de couche ou de stratification. Le
sens n’est pas derrière ou dessous (sens caché). Le sens est
sens dessus dessous. Sans dessus ni dessous.
Elefandret de Miquel Barceló est une manière d’emblème
littéral du monde à l’envers. Jonathan Swift remarquait
malicieusement que l’on dessinait toujours un éléphant plus
petit que nature et une puce toujours plus grande. Il revient
à Barceló d’avoir contourné ce problème d’échelle en
faisant tenir l’effigie en bronze du plus grand et du plus
lourd animal du monde sur sa trompe. En prenant pour
socle de sa sculpture la partie la plus fine et la plus fragile du
pachyderme, Barceló fait du même coup ironiquement
basculer une certaine prétention de l’art, et singulièrement
de la sculpture, à en imposer par sa lourdeur et sa
grandiloquence.
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Les dessins de Glen Baxter appartiennent à la tradition
anglo-saxonne du nonsense qui, d’Edward Lear à Barry
Flanagan en passant par Ambrose Bierce et les frères Marx,
fait de la prolifération du sens son mode d’articulation
privilégié au monde. “Le propre du sens, remarque Deleuze
à propos de Lewis Carroll, est de ne pas avoir de direction,
de ne pas avoir de “bon sens”, mais toujours les deux à la
fois, dans un passé-futur infiniment subdivisé et allongé.”
“Le non-sens, précise-t-il encore, est à la fois ce qui n’a pas
de sens, mais qui comme tel, s’oppose à l’absence de sens en
opérant la donation de sens. C’est ce qu’il faut entendre par
nonsense.” Pour l’exposition de Sète, Glen Baxter effectue
un choix de dessins nonsensiques et réalise sur place
plusieurs dessins muraux.
La capacité inventive et jubilatoire de la peinture de Robert
Combas à faire cohabiter les univers les plus contradictoires
(bande dessinée, actualités, musique rock, histoire de l’art,
traditions religieuses) ne pouvait que rencontrer l’imagerie
de colportage liée au “Monde à l’envers”. Au travers de ses
entremêlements de références et de sujets, de ses
enroulements de formes et de figures, de ses
enchevêtrements de mots et d’images, s’opère une
réversibilité des notions de “sale” et de “propre”, de “vil”
et de “noble” qui bouleverse et déstabilise les hiérarchies et
les conventions instituées. À Sète, Robert Combas rend un
hommage conjugué à Rabelais et au Monde à l’envers, au
travers d’un choix de peintures et d’une performance
réalisée en direct.
Les fictions vidéos réalisées par Jos de Gruyter & Harald
Thys sont empreintes d’un sentiment d’inquiétante
étrangeté. Fabliaux contemporains, ces vidéos instillent le
grotesque et l’absurde à partir de situations banales et
quotidiennes. “Tout comme les marionnettistes du MoyenAge ou comme le fait l’acteur dans la pantomime, les deux
vidéastes manipulent leurs “gens” en même temps qu’ils
plantent, par leur mise en scène, un décor, qui agit comme
un révélateur de la nature cachée de ces humanoïdes.”
Avec sa série Cloaca inaugurée en 2000, Wim Delvoye
radicalise la relation de l’art et de la scatologie, formulée par
Duchamp (“Arrhe est à art ce que merdre est merde”) et
emblématisée par la Merde d’artiste de Piero Manzoni. Ce
tube digestif technologique, contrôlé par ordinateur et dont
la température est maintenue à 37,2 °C, fait circuler des
aliments, ingérés deux fois par jour, pendant 27 heures, et
produit à la fin du cycle des excréments. L’extrême
sophistication des huit machines réalisées à ce jour (c’est la
version Cloaca II - New & Improved qui sera présentée à Sète)
n’a d’égale que l’extrême pauvreté du résultat produit. “J'ai
cherché un truc compliqué, difficile à faire, et cher, et qui ne
mène à rien”. Au-delà du défi technologique et du caractère
éminemment spectaculaire de Cloaca, Wim Delvoye, fait ici
œuvre généalogique. En replaçant la question du “bon et
du mauvais goût” à l’endroit où elle s’est prosaïquement
constituée, l’artiste retrouve l’intensité rieuse et populaire
d’une tradition qui, de Rabelais à Ensor, s’est employée à
fêter ce que Jonathan Swift qualifiait malicieusement de
“grand art de chier”.
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Passionné par la maxime médiévale E falso quodlibet (à
partir du faux, ce que l’on veut), Eric Duyckaerts élabore
une activité (aux confins de la sculpture de la performance
et de l’installation) marquée, entre autres choses, par un
retroussement généralisé des valeurs logiques du vrai et du
faux, ouvrant des perspectives imaginaires que ne
renieraient pas Erik Satie (“Bien que nos renseignements
soient faux, nous ne les garantissons pas”). L’installation
d’Eric Duyckaerts Kant joue sur un retournement grotesque
de la relation du langage à la philosophie. “Dans cette vidéo,
je me mets dans la peau d’un vague rapper mal embouché
qui fait déferler sur le nom du grand
philosophe allemand un chapelet d’insultes françaises et
anglaises tout à fait déplacées (dans le débat
philosophique).”
L’inversion est au cœur de la pensée visuelle de Fabrice
Hyber. En 1987, l’artiste se photographie dans son atelier
accroché par un pied, reprenant la figure du “Pendu”,
symbole dans le Tarot du monde à l’envers, dans lequel
paradoxalement les entraves et les obstacles ouvrent sur une
circulation autre des énergies. Sous l’image, il écrit : “C’est
le moment de se préparer à de nouvelles expériences.” Cette
pensée de l’inversion passe par une pratique assidue du
dessin (chez Hyber, la réalité se conforme à ses dessins)
mais aussi, plus globalement, du moulage. “Mouler les
choses à l’envers. […] C’est comme mouler le corps qui
moule son vide. Il y a l’envers et l’endroit, en même temps,
l’intérieur et l’extérieur, les deux à la fois…Les enfants
moulent les parents”. Passeur et opérateur d’un véritable
Gai savoir contemporain, aux confins de la
médecine, de la science et du langage, Fabrice Hyber élabore
une pensée ouverte et jubilatoire (“Rire dilate les orifices”)
généalogiquement inscrite dans l’orbite du “Fais ce que tu
voudras” de l’abbaye de Thélème.
L’art d’Annette Messager bat en brèche toutes les “voies
royales”, toutes les formes de puritanisme esthétique et
moral. “J’aime bien le bric-à-brac, le bricolage, le
carambolage des genres… J’aime bien pouvoir me référer à
Edward Lear et à James Ensor ensemble sans établir de
hiérarchie, à mettre sur le même plan William Blake et Walt
Disney, le non-sens de Boby Lapointe et la tragédie, le
sublime et le ringard.” L’art d’Annette Messager est un art
du colportage. “Je suis la colporteuse de chimères, la
colporteuse des rêves simiesques, des délires arachnéens
[…], la menteuse, la messagère des fausses prémonitions,
des amours douteuses, des souvenirs suspects, la dompteuse
des araignées de papier.... À Sète Annette Messager prend à
la lettre la figure du Monde à l’envers dans une installation
réalisée pour l’occasion.
L’exposition est aussi l’occasion de montrer une
intervention spécifique de Michel Giroud (constituée d’un
mural de dessins et de schémas, de la sortie du numéro
unique de L’os à moi/l’os à moelle, lancé par Mystigri et de
l’ action/conférence/concert par Gerwulf/ Giroud, peintre
oral et tailleur en tout genre).
Bernard Marcadé
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Miquel BARCELÓ
Miquel Barceló présente Elefandret (2007), une sculpture
d’éléphant anthropomorphe se livrant à un numéro
d’équilibriste pour le moins irréaliste.
Figure singulière dans le champ de l’art, Miquel Barceló,
dans la lignée de ses prédécesseurs ibériques, Pablo Picasso,
Joan Miró ou Antoni Tàpies, recourt à des techniques
traditionnelles (peinture, sculpture, céramique, dessin,
lithographie, gravure), au travers desquelles il revisite les
genres du portrait, de la nature morte, du paysage. La
métamorphose - à travers l’expérimentation des matières
organiques mais aussi du temps - est au cœur de sa pratique
qu’il nourrit de ses voyages notamment en Afrique où il vit
une partie du temps.
Depuis les premières œuvres du début des années 1980, sa
peinture s’est progressivement dépouillée de l’ajout de
matières les plus diverses rencontrées au cours de ses
voyages pour laisser place, dans les tableaux récents, à la
matière picturale en tant que telle. En 2007, l’exposition à la
Galerie Yvon Lambert, à Paris, montre des tableaux de
grands formats à l’ambiance lunaire sur le blanc desquels se
détachent des représentations de crânes et de coquillages.
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La même année, sont inaugurés le décor, les vitraux et le
mobilier liturgique de la capilla del Santisimo de la
cathédrale de Palma de Majorque. Miquel Barceló réalise
une fresque monumentale (300 mètres carrés), véritable
“peau céramique”, transposition de l’épisode biblique de la
multiplication des pains et des poissons. Ce passage à
l’architecture prolonge les expérimentations menées par
Barceló en peinture et en sculpture : dialoguer sans relâche
avec la matière, affronter l’espace et se libérer de ses
contraintes. “J'aime soumettre la peinture à la force de
gravité, ce qui me permet de pousser ma discipline jusqu'à
ses limites. Je peins dans toutes les positions, perché sur un
escabeau, au sol, au plafond ou sur les murs. Quand j'ai
commencé à faire des essais sur argile pour la cathédrale de
Palma; tout s'effondrait. Mon ami Vincenzo Santoriello m'a
alors dit en riant : “Pourquoi tu n'inventerais pas une
chambre sans gravité?” Mais non; la force de gravité est une
force gratuite avec laquelle il faut savoir jouer.”
De jeu et d’équilibre il est question dans Elefandret
(“éléphant droit” en catalan), sculpture monumentale (4
mètres de haut) en bronze. Exécutées dès le début des
années 1990, les sculptures en bronze de Miquel Barceló
puisent dans le répertoire commun à sa peinture : l’Afrique,
la vie/la mort, les animaux, les crânes, la métamorphose.
Avec Elefandret, l’artiste joue avec les composantes de la
sculpture : l’équilibre, en inversant la traditionnelle
répartition des masses, ainsi qu’avec la matérialité du
bronze.
Miquel Barceló
Né en 1957 à Majorque, Espagne. Vit et travaille entre Majorque, Paris et le Mali
Expositions personnelles
2008
Espagne
2007
Etats Unis
2006
Espagne
Gestes de la Nature,10 avril - 7 juin, Centre Culturel Okendo de San Sebastián,
Gestes de la Nature, 26 février - 30 mars, Musée Provincial de Lugo, Espagne
Miquel Barceló, Galerie Yvon Lambert, Paris, France
Miquel Barceló, Argile et Bronze, Long House Reserve, East Hampton, New York,
Barceló, Fondation Godia, Barcelone, Espagne
Timothy Taylor Gallery, Londres, Royaume Uni
Jablonka Galerie, Cologne, Allemagne
Eglise des Célestins, Avignon, France
Musée d'Art Moderne, Lugano, Suisse
La Divine Comédie, Centre culturel de la Fondation Cercle de Lecture, Barcelone,
Expositions collectives
2008
Sens dessus dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, Centre Régional
d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète, France
Foire Internationale d’Art contemporain, 3 - 7 Juin, Bâle, Suisse
First Step. Towards a Collection of Western Contemporary Art, 30 Mai - 31 Août,
Musée National de Cracovie, Pologne
Un regard sur la peinture espagnole, 19 Mai - 29 Juin, Palacio de la Bolsa, Madrid,
Espagne
España-Arte spagnola 1957-2007, 17 Mai - 14 Septembre, Palazzo Sant’Elia,
Palerme, Italie
Le grand tour, 5 Mai - 5 Juillet, Rome, Collection Lambert en Avignon, Italie
Dreamtime, 26 Avril - 25 Septembre, Parc de la Préhistoire de Tarascon-sur-Ariège,
France
Cabinet des merveilles: Eternuements de corneilles, pieds d'huître et oeufs de
léopard, 12 Avril - 29 Juin, Galerie d'Art du Conseil Général du département des Bouches-duRhône, Aix-En-Provence, France
Collection d’art contemporain de la Fondation ”la Caixa”, 14 Février - 6 Avril,
CaixaForum Madrid, Espagne
Barcelone 1970-2001, 6 Février - 31 Décembre, Fondation Suñol, Espagne
22 Janvier - 2 Mars, Musée des Beaux Arts de Bilbao, Espagne
18 Janvier - 2 Mars, Centro de Arte Museo de Almeria (CAMA), Espagne
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Glen BAXTER
“J’essaie d’associer le texte et l’image pour créer une sorte
de frisson. Cela nécessite une attention très particulière de
chaque élément du dessin pour créer une logique de
compréhension.”
Glen Baxter
Glen Baxter réalise in situ trois dessins muraux, Authentic
Baxter (2008), Untitled n°1(2008), Untitled n°2 (2008) et deux
dessins sur toile, Mondrian (2008) et Untitled n°3 (2008). Un
choix de publications est présenté sous vitrine.
Vers 1970, Glen Baxter crée une formule de dessins
légendés, dont il fait par la suite sa forme d’expression
usuelle. “J’ai trouvé ma propre voie, dit-il, en détournant
l’imagerie des livres pour adolescents des années 1930...”.
Agrémentant ses dessins old fashion de commentaires
délirants, il obtient d’inénarrables effets de décalage.
Explorateurs en casque colonial, étudiants en blazer,
buveurs de thé et joueurs de cricket, cow-boy et autres
scouts sont les héros ordinaires de Glen Baxter. Ces
personnages sont placés dans des situations absurdes et
extravagantes, au milieu desquelles ils restent impassibles.
“Mon modèle absolu pour les phrases, c’est Raymond
Roussel. Il utilisait un style très journalistique, très à plat
décrivant des événements absolument fantastiques.”
(Télérama, 1998). Attitude figée des personnages, absence
d’ombre portée et d’expression faciale, arrière-plan
strictement délimité. Les dessins construits avec une grande
rigueur, évacuent tout pathos stylistique.
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Dans le dessin Mondrian (2008) deux cow-boys débattent
sur l’authenticité d’un tableau représentant un cerf. L’un
s’adresse à l’autre en lui disant “Je ne suis pas complètement
convaincu qu’il s’agisse d’un Mondrian tardif ”. Ce dessin
apparaît d’autant plus absurde lorsque l’on sait que le style
de Mondrian a progressivement évolué vers l’abstraction.
“C’est ce que j’aime dans l’art, quand un critique d’art parle
du travail de l’artiste, rien n’est vraiment solide et rien n’est
vraiment sûr. De nombreuses œuvres de Vermeer se sont
perdues et on en retrouve un certain nombre un peu partout
dans le monde, mais la question est : est-ce un vrai ou un
faux? Je veux apporter cet esprit de doute dans les images.
C’est omniprésent dans tout mon travail, on est jamais
vraiment sûr de ce que c’est ou pas? C’est au spectateur de
regarder et prendre la décision.” (Glen Baxter extrait du
Dvd Parole d’artiste, Sens dessus dessous, le monde à l’envers, édition
Nouvelle Vague, 2008)
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Glen BAXTER
Né en 1944 à Leeds en Grande Bretagne. Vit et travaille à Londres.
Expositions personnelles
2008
2007
2006
2005
2004
Le Salon d’Art, Mai - Juillet, Bruxelles, Belgique
Modelism, Janvier - Mars, San Fransisco, Etats Unis
Jane’s Gallery, Eden Rock, Guadeloupe, France
Modernism Gallery, San Francisco, Etats Unis
Flowers Central, Londres, Royaume Uni
Flowers, New York, Etats Unis
Flowers Central, Londres, Royaume Uni
Trait d’Union I, Centre Régional d'Art Contemporain, Sète, France
Galerie Wetering, Amsterdam, Pays Bas
Centre International de Poesie Marseille, France
Expositions collectives
2008
London
2007-2008, Pulp Fiction, travelling exhibition organised by Hayward Gallery,
Sens dessus dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, Centre Régional
d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète, France
La BD s’attaque au musée!, Musée Granet, Aix-en-Provence, France
2006
Small is Beautiful - Portraits, Flowers Central, Londres, Royaume Uni
2005
35th Anniversary Exhibition, Flowers East, Londres, Royaume Uni
Galerie Wetering, Amsterdam, Pays Bas
Centre Wallonie, Paris, France
A Table, Centre Artistique de Chamarande, France
Small is Beautiful XXII, Flowers Central, Londres, Royaume Uni
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Robert COMBAS
Robert Combas présente un ensemble de quatre peintures
sur toile libre et deux sculptures en résine époxy. Sur le
parvis du CRAC, se dresse la sculpture monumentale Vénus
Isis (2005). Dans une salle, sont exposées la sculpture Le Pot
de jambes en bouquet de pieds et de mollets (2004 ) et trois
peintures de grands formats de 1991, 1992, 1993, auxquelles
s’ajoutent une “peinture en direct” réalisée in situ.
Médiatisé au début des années 1980 en tant que chef de file
du mouvement de la Figuration libre, Robert Combas garde
de ses débuts un goût certain pour l’irrévérence, une liberté
de ton et d’exécution. Constituée en réaction à l’art des
années 1970 en France, extrêmement théorique, la
Figuration libre réunissait une génération de jeunes artistes
peintres (Hervé Di Rosa, François Boisrond, Rémy
Blanchard et Louis Jammes) influencée par l’énergie du
rock, la bande dessinée, soucieuse d’en découdre avec
l’establishment de l’art, ses hiérarchies et de renouer avec
un art populaire (influence qui n’est pas sans référence au
Pop Art et à l’art de la rue). “Pour moi une toile peut être
influencée par des publicistes naïfs Africains, par
l’illustration de livres d’école primaire, mélangée à Picasso
ou à Miró ou alors, un dessin genre BD, plus des fausses
écritures arabes, plus une peinture brute, très Dubuffet ou
Cobra. La figuration libre est une peinture qui ne renie pas
ses instincts primitifs et une volonté de culture.” (Robert
Combas sur son site www.combas.com) La sculpture Le Pot
de jambes en bouquet de pieds et de mollets (2004) résulte de la
rencontre entre le pot de fleur de Jean Pierre Raynaud, un
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bouquet de jambes féminines et des tatouages tribaux. Dans
les autres œuvres de l’exposition, Robert Combas s’empare
pêle-mêle des mythes premiers, de la mythologie égyptienne
(Isis), antique (Icare, Vénus) et de la religion chrétienne
(Marie Madeleine) pour aborder les thèmes de la naissance,
de la mort, de la sexualité et de la femme. Les
représentations picturales d’apparence naïve, structurées en
saynètes joyeusement burlesques, grouillantes de couleurs,
se verraient presque assignées une fonction didactique
semblable à l’art religieux du Moyen âge, si elles ne
possédaient cette dimension ésotérique. La “peinture en
direct” Du Fond du TROU Bo Diddley is a RATPELE est
inspirée de l’imagerie d’Epinal et notamment des
retournements de situation propres à la série Le Monde
renversé : l’homme tracte le cheval avec une charette. Le clin
d’oeil du titre à Bo Diddley est un hommage au chanteur et
musicien rhythm and blues récemment décédé.
“Il faut également parler de sa peinture comme d’une
peinture argotique, dans la mesure où Combas tord le cou
aux règles et convenances plastiques (Aux déformations de
ses titres font écho les défigurations de sa peinture)”
(Bernard Marcadé, Combas, Mains et Merveilles, édition de
la Différence, 1991). Les mots et l’écriture font partie
intégrante de la peinture de Robert Combas. Le titrelégende met en perspective la fiction qui se joue dans
l’image peinte. Le texte, à la fois truculent et poétique, dérive
du langage parlé, mêle jeux de mots, néologismes, argot de
sa ville natale, Sète et gouaille populaire. “Combas raconte
ses peintures comme une chanson de geste dans laquelle il
montre ce qu’il dit et dit ce qu’il montre.” (Bernard
Marcadé, op. cit.)
Robert Combas
Né 1957 à Lyon. Vit et travaille en région parisienne.
Expositions personnelles
2008
Ques Aco? Robert Combas, 4 Juillet - 2 Novembre, Fondation Vincent Van Gogh,
Arles, France
Robert Combas, les années 80, l'invention d'un style, 26 janvier - 4 mai, Musée de
Louviers, France
2007
Robert Combas, Savoir Faire, exposition rétrospective, Kyongnam museum of art,
Corée
Robert Combas, Savoir Faire, exposition rétrospective, Musee Asiana, Daejon,
Corée
JOKER, Exposition à la Die Galerie, Frankfurt, Allemagne puis Galleria
MOdenArte, Modena Italie
Combas à Saint Vincent, église de Saint Vincent, Mérignac, France
Cinéphage à gogo, exposition d’œuvres récentes créées pour l’exposition, Centre
d’art la Malmaison, Cannes, France
Expoésie, festival de Poésie à Périgueux, exposition dans le Musée de Périgueux,
France
2006
Les tatouages académiques et la Vénus de Venise, Art Paris, stand Guy Pieters
Robert Combas et Spatharis, Fine Arts Kapopoulos, Athènes, Grèce
Œuvres croisées Combas Kijno, Galerie Hélène Trintignan, Montpellier, France
Retour aux sources, Galerie Hélène Trintignan, Montpellier, France
Savoir faire, Galerie Willy Shoots , Eindhoven, Pays-Bas
Sacré Combas, Chapelle des Ursulines, Quimperlé, France
Tatouages académiques, Guy Pieters Gallery, Knokke le Zoute, Belgique
Robert Combas, Savoir Faire, exposition rétrospective, Seoul Museum of Art,
Corée
Expositions collectives
2008
Sens dessus dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, Centre Régional
d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète, France
Du vent dans les branches, Jardin du Luxembourg et Orangerie du Sénat, 17 Mai
2008 - 21 Septembre, Paris, France
2007
Peintures/Malerei, Art France Berlin, Martin Gropius Bau, Ambassade de France,
Berlin, Allemagne
Il était une fois Walt Disney, Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, France
Babylone, Paris, galerie Eric Mirsher, Paris, Babylone, Egypte
2006
La force de l’art, Grand Palais, Paris, France
Mickey dans tous ses états, Hôtel Dassault, Paris, France
Cézanne – Mythe et Pèlerin , Galerie du Conseil Général Aix en Provence, France
Sensations bleues, Musée Edgar Mélik, Cabriès, France
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Wim DELVOYE
Dans la grande salle du CRAC, Wim Delvoye présente
l’installation Cloaca - New and Improved (2001) composée de
la machine du même nom, de 12 dessins et du logo apposé
sur le mur.
Une partie du l’oeuvre de Wim Delvoye consiste à travailler
à partir du vivant, mais pas n’importe lequel. Il s’agit à
chaque fois d’un vivant empreint de tabous. Que ce soit la
sexualité dans les séries de vitraux radiographies d’actes
sexuels, ou la scatologie, dans Cloaca ou antérieurement
Mosaïcs (1990), carrelages ornés des selles de l’artiste. Dans
le projet Cloaca la confrontation entre des univers virtuels,
comme celui de la finance ou de l’économie, ou imaginaires,
comme celui de l’art, et une matière bien réelle, la merde,
rend tangible cette collusion profane. Peter Bexte parle au
sujet de l’œuvre de Wim Delvoye d’une “présence à vous
couper le souffle”. “Dans Cloaca se produit quelque chose
de monstrueux : la production d’une réalité dans le domaine
de l’imaginaire. Qui aurait pensé que cela soit encore
possible dans notre système de l’art, qui semble s’épuiser à
force de répétition en boucle? Le choc produit par Cloaca
consiste en cette irruption du réel. Il n’y a pas de doute : ce
qui sort à l’autre bout de la machine ne se distingue pas de
vrais excréments.” (Peter Bexte, Kot d’Azur (II) :
Niederländische Reisen des Wim Delvoye. In : Eine barocke
Party : Augenblicke des Welttheaters in der zeitgenössischen
Kunst. Cat. Kunsthalle Wien.)
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Initié en 2000, le projet Cloaca (“égoût” en latin) s’organise
autour d’une machine conçue pour reproduire le système
digestif humain et générer des excréments. Huit machines
plus ou moins performantes et de dimensions variables ont
été construites à ce jour. la Cloaca New and Improved (2001) est
une version améliorée de la Cloaca Original (2000). Elle
produit entre 200 et 400 grammes d’excréments par jour.
Le projet Cloaca comprend des logos, des dessins, des
maquettes, des photographies stéréotypées, des
radiographies, mais aussi des obligations et des objets
dérivés, auxquels s’ajoutent les excréments produits par les
machines elles-mêmes, emballés sous vide et vendus aux
collectionneurs.
La froide mécanique de la Cloaca dégage une impression
d’hygiène, renforcée par la figure du héros ménager, M.
Propre, représenté au mur comme logo de la machine. Wim
Delvoye s’est associé les compétences de médecins
biologistes pour mettre au point le processus de la digestion
à l’aide d’ingrédients biochimiques (acide chlorhydrique,
soude, pancréatine, lécithine, azote industriel), de deux
mixeurs, de six bioréacteurs en verre, de câbles, de tuyaux et
d’autres matériaux. Le déploiement d’une telle
sophistication technique pour mimer le corps humain
renvoie à l’idéologie véhiculée par la technologie scientifique
appliquée au vivant : le progrès, la technicité, l’hommemachine, la rationalité et le productivisme. La pauvreté et la
banalité du résultat produit semble montrer la vanité d’une
telle entreprise. L’image de la Cloaca rejoint une conception
humaniste de l’art capable de mieux appréhender le réel
dans sa dimension universelle. Parmi les douze dessins
présentés dans l’exposition, neuf sont des études précises et
foisonnantes d’annotations techniques relatives aux
différentes Cloaca réalisées par Wim Delvoye. Maintenue à
la température corporelle du corps humain (37,2°C) et
assistée par ordinateur, la machine ne fonctionne qu’à la
condition qu’une personne soit assignée à la nourrir deux
fois par jour, à défaut de quoi elle s’enraye. L’escalier est
destinée à cette fonction. Wim Delvoye crée une situation
où l’institution qui accueille la machine doit la faire vivre.
Le projet Cloaca est conçu telle une entreprise, avec sa
marque, son produit et ses acheteurs potentiels (les
collectionneurs). Le logo de Cloaca New and Improved est un
hybride de la marque de produits ménagers M. Propre, dont
il redessine le personnage, de la marque d’agro-alimentaire
Coca-cola et de la marque automobile Ford pour le
médaillon dans lequel est inscrit le mot “Cloaca”. Accoudé
au logo, M. Propre semble une émanation magique de ses
propres intestins entortillés sous lui. Dans la recherche
d’identités visuelles fortes pour son œuvre, la figure du
cochon occupe une place centrale. Produit de
consommation courante, élevé de manière industrielle, il
symbolise les bassesses humaines. Dans Cloaca Drawing 89
(2005) un insigne associe le dessin schématisé du cochon
au nom de l’artiste.
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Cette inscription de l’œuvre de Wim Delvoye dans le réel, à
travers les sujets et le répertoire visuel choisis, le différencie
de prédécesseurs contemporains tel l’artiste Piero Manzoni,
auteur de la Merda d’artista (1965) vendue en boîte au cours
de l’or, qui jouait sur l’idée de la merde de l’artiste. Son
travail se situe davantage dans la tradition de l’art populaire
flamand qui traite du banal et du trivial au XVIe siècle. La
rémanence des peintures de Jérôme Bosch et de Peter
Bruegel l’Ancien se retrouve dans l’œuvre de Wim Delvoye.
Il pratique un art populaire qui montre ce qui est caché
(l’intérieur à l’extérieur), renverse les valeurs, dans un va-etvient constant entre microcosme et macrocosme. En
rapprochant l’ingestion de la défécation, il réactualise une
culture et une mythologie populaires issues du Moyen âge,
présentes notamment dans les rituels carnavalesques. Le
tube digestif devient le symbole même du monde qui
procède par engloutissement et rejet.
Wim Delvoye
Né en 1965 à Wervik (Belgique), Vit et travaille à Gand (Belgique) et à New-York (USA)
Expositions personnelles
2008
Wim Delvoye, Ernst Museum Budapest, 17 Mai - 29 Juin, Budapest, Hongrie
Wim DELVOYE, Galerie Guy Bärtschi, 17 janvier - 7 mars, Genève, Suisse
2007
Wim Delvoye - Cloaca 2000-2007, Casino Luxembourg - Forum d'art
contemporain, Luxembourg
Wim Delvoye, Galerie Emmanuel Perrotin, Paris, France
2006
Wim Delvoye, Galerie Emmanuel Perrotin, Miami, Etats Unis
Wim Delvoye , Galerie Emmanuel Perrotin - Paris, France
Scale Models & Drawings, Alon Segev Gallery, Tel Aviv, Israël
Cloaca IV, Kaohslung Museum of Fine Arts, Kaojslung, Taïwan, Taïwan
Wim Delvoye - Et voilà les cochons, Corsoveneziaotto, Milan, Italie
2005
Visionary Belgium- C’est arrivé près de chez vous, Bozar, Bruxelles, Belgique
8è Biennale d’arts contemporains, Lyon, France
Wim Delvoye - Early Works - 1968-1971, Mamco - musée d´art moderne et
contemporain, Genève, Suisse
Wim Delvoye - Drawings and Scale Models, Sperone Westwater Gallery, New York
City, Etats Unis
Expositions collectives
2008
Sens dessus-dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, Centre Régional
d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète, France
Foire Internationale d’Art contemporain de Bâle, 3 - 7 Juin, Bâle, Suisse
Martian Museum of Terrestrial Art, 6 Mars -18 Mai, Barbican, Londres, Royaume
Uni
Grensetilstander - internasjonal samtidskunst fra 1990 - 2 Février - 30 Mars, tallet
Sørlandet Art Museum, Kristiansand, Norvège
2007
20 ans du Musée d'Art Moderne - L'art après 1960 dans les collections, Musée d'Art
moderne de Saint-Etienne, Saint-Etienne, France
Season's Greetings de Pury & Luxembourg, Zurich, Suisse
My sweet sixteen party, Galerie Rodolphe Janssen, Bruxelles, Belgique
Borderlines, Bergen Kunstmuseum, Bergen, Norvège
De leur temps(2) Art Contemporain Et Collections Privées, Musée de Grenoble,
Grenoble, France
Capricci (possibilités d’autres mondes), Casino Luxembourg - Forum d'art
contemporain, Luxembourg, Luxembourg
Nous nous sommes tant aimés, Collections de Saint-Cyprien, Saint Cyprien, France
Ironie der Objekte , MUSEION - Musée d’art moderne et contemporain, Bolzano,
Italie
Diagnose (Kunst) , Museum im Kulturspeicher, Wurtzbourg, Allemagne
Acceleration , CAN - Centre d'Art Neuchâtel, Neuchâtel, France
Into Me, Out of Me, MACRO Future, Rome, Italie
NEGATEC, Fundación Telefónica, Madrid, Espagne
27
Eric DUYCKAERTS
“L’appel au droit, aux mathématiques, à l’histoire des
techniques, à l’anthropologie, à la littérature pour parler de
la couleur, de la peinture, de l’huile, de l’aquarelle, du readymade, etc., correspond à mon désir de saboter les discours
courants sur l’art. Je n’ai pas hésité à caricaturer certains
styles d’élocution, notamment en changeant d’accent ou en
m’appuyant sur des citations latines non traduites, une
habitude que je trouve détestable.”
Eric Duyckaerts (Eric Mangion Eric Duyckaerts les vérités qui
n’en sont pas in art press n°335, juin 2007)
Eric Duyckaerts présente la vidéo Kant (2000) et une vidéo
de trois performances, réalisées le 7, 8 et 9 juin 2007 à la
biennale de Venise, intitulées respectivement : Labyrinthe,
Pipterino et Mix.
L’œuvre de Eric Duyckaerts puise dans le domaine des
sciences et de l’enseignement la matière qui nourrit les
performances, installations, vidéos, dessins, peintures,
sculptures qu’il réalise. L’étude de domaines aussi variés que
le droit, la philosophie, le commerce, les finances, associée
à l’enseignement de l’art dramatique et des arts plastiques
sont les savoirs et les activités à partir desquelles Eric
Duyckaerts a construit une œuvre qui met à jour les
paradoxes du langage scientifique et technique, en terme de
vocabulaire, posture, élocution, etc. Eric Duyckaerts remet
perpétuellement en jeu des concepts philosophiques et
scientifiques, niant des convictions antérieures pour les
remplacer par de nouvelles affirmations.
31
La vidéo Kant joue sur un retournement grotesque de la
relation du langage à la philosophie. “Dans cette vidéo, je
me mets dans la peau d’un vague “rapper” mal embouché
qui fait déferler sur le nom du grand philosophe allemand
un chapelet d’insultes françaises et anglaises tout à fait
déplacées (dans le débat philosophique). Ce déplacement
saugrenu est le ressort comique de la vidéo.” L’efficacité
comique de la vidéo tient également au flegme de l’artiste,
à ses vêtements et au décor très communs, desquels
ressortent les baskets rouges. Eric Duyckaerts joue sur un
comique non démonstratif, tout en subtilité proche de
l’humour anglais développé dans leurs sketchs par les Monty
Python. “Le principe reste celui d’une véritable entreprise
du détournement des sens et du statut du discours afin de
prendre sous la forme d’une “invraisemblable
vraisemblance” le contre-pied des vérités certifiées et des
pseudo-évidences”. (Eric Mangion op. cit.)
33
Les autres vidéos présentées sont issues d’une série de
lectures conférences “live” réalisées lors des journées
professionnelles de la biennale de Venise 2007, devant
l’entrée du pavillon belge où Eric Duyckaerts exposait. Elles
sont toutes menées dans une langue “yogurt” alternant
anglais et italien, hommage, dixit Duyckaerts, au pavillon
Bulgare. Tableau et schéma à l’appui, Eric Duyckaerts se
livre à différentes démonstrations. La lecture conférence
Labyrinthe est une introduction au labyrinthe de verre réalisé
par l’artiste dans le pavillon belge de la biennale. Elle traite
de la différence de structure entre le labyrinthe italien
“labirinto” et le labyrinthe anglais “maze”. Dans Pipterino il
fait se rencontrer l’auteur comique britannique PG
Wodehouse et l’anthropologue français Marcel Mauss
autour du mot “pipterino” et recommande l’utilisation du
nouveau mot “performancielle” plutôt que “performative”
pour qualifier les œuvres de ce registre. Mix est une
divagation sémantique de l’anglais, à l’italien, autour de la
figure humaine et de la verticalité, qui aboutit au dessin
animé La linea d’Osvaldo Cavandoli.
Eric Duyckaerts
Né à Liège (Belgique) en 1953, vit et travaille à Nice
Exposition personnelles
2007
2006
France
Eric Duyckaerts , Galerie Emmanuel Perrotin - Paris, France
Téléfore, Galerie de l'Ecole régionale supérieure d'art, Nantes, France
Ensemble ou Collection, Maison Rouge, Fondation Antoine de Galbert, Paris,
Magister mis à nu, MAC/VAL, Vitry sur Seine, France
L'argument de la diagonale, performance avec Jean Gaudin, Ecole Nationale
Supérieure d'Art, Dijon, France
Le chant des villes, performance with Joseph Mouton, Théâtre de la Photographie
et de l'Image, Nice, France
2005
Alzheimer & Co, performance, Musée d'art moderne et contemporain, Liège,
Belgique
Euristique du Virtuel, performance, Musée des Beaux-Arts de Nancy, colloque,
France
L'argument de la diagonale, performance avec Jean Gaudin, université de Paris X
Nanterre, France
Eric Duyckaerts - Le Bouillon ou Deus Videt , Le Magasin-Centre National d’art
Contemporain de Grenoble, Grenoble, France
Expositions collectives
2008
France
Faites vos je, 8 juillet - 13 septembre, Galerie de la Friche La Belle de Mai, Marseille,
Sens dessus-dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, Centre Régional
d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète, France
Collections, Permanent/Provisoire 2, 26 Février - 14 Mai, Musée des Beaux Arts
Tourcoing, France
Martian Museum of Terrestrial Art, 6 Mars - 18 Mai, Barbican, Londres, Royaume
Uni
2007
Playback, Musée d´Art Moderne de la Ville de Paris - MAM/ARC, Paris, France
Merveilleux! D´après nature, Château de Malbrouck , Manderen, France
52ème Exposition Internationale d’Art Contemporain, Pavillon Belge, Biennale de
Venise, Italie
Rouge baiser, FRAC - Pays de la Loire, Carquefou, France
2006
Soigneurs de gravité, La Panacée, Montpellier, France
2005
Digestion, mémoire et transmission, Musée d'art moderne et contemporain, Liège,
Belgique
Galerie Emmanuel Perrotin, exposition inaugurale du nouvel espace, Paris, France
Burlesques contemporains, Musée national du Jeu de Paume, Paris, France
Brussels South Airport, Krinzinger Projekt, Vienne, Autriche
La Belgique visionnaire, Musée Royal des Beaux Arts, Bruxelles, Belgique
L'humanité mise à nu et l'art en FRAC, Casino de Luxembourg, Luxembourg
35
Michel GIROUD
Michel Giroud, peintre oral et tailleur en tout genre (mot,
son, geste, voix, dessin, écriture, objet), réalise Caramba
carambole, une installation provisoire de l’annexe nomade du
Musée des Muses AMusées, MMAM. Le MMAM est un
ensemble topologique qui regroupe huit cercles fictifs : un
service secret, un parti, une secte, un institut, une université,
un festival, un empire, un art martial (taï coyotte tchi). La
profusion de mots colorés, inscrits en tout sens à même les
murs de la salle, ouvre un espace libre dans lequel se
côtoient l’héritage et les héritiers de François Rabelais. A
travers un système complexe de noms, citations, schémas,
chacun est amené à dévider le fil d’une histoire excentrique,
chaotique, ésotérique. De résonances, en échos et ricochets,
Caramba, carambole brouille les pistes et retourne sens dessus
dessous.
37
Michel Giroud, personnage érudit et prolifique est historien
et théoricien des avant-gardes (dada et fluxus), auteur
(augmentateur) d’essais variables (Audiberti, Nougaro,
Hausmann, Bryen, Vostell, Filliou, Dufrène...), fondateur et
directeur du magazine Kanal (1984-1994), Journal du Tour
de France des Arts Contemporains, journaliste et
organisateur d’expositions. Il est également l’inventeur de
cercles, de clubs, de bulletins ou de festivals depuis 1967
comme le pin’s club, le K’club, la S.A.S./Secret art service,
AAA/art-action-attitude, la P.T.T./poésie totalement totale,
la S.D.F./ Sacrés Derviches Faucheurs, le journal KAO, le
festival Mille voix/1000 voies, le bulletin NonStop, le brûlot
Caramba... et des actions/interventions/rencontres (plus de
500). Dans les années 1990 Michel Giroud, sous son
patronyme ancien, Gerwulf, originaire de l’empire
carolingien, fonde un ensemble d’entreprises sous l’intitulé
générique et fictif d’Imperium Asinum Magnificum
(I.A.M.): Le MMAM, l’Institut International de Poésie
Totalement Totale (P.T.T. institut de patataphysique),
l’Université Nomade/La Nomadique University (UN.NU),
entreprises inscrites dans l’association Mille voix/1000
voies, située dans les Alpes (stages, rencontres,
interventions, officialisées à partir de 2007. Rens. sur le net
à l’entrée : Mille voix/1000 voies). Ces activités se
regroupent sous la forme de la collection l’Ecart Absolu
(aux presses du réel, à Dijon) qui publie progressivement,
depuis 1999, ce qui semble construire la poésie totalement
totale (de Fourier à Filliou en passant par Proudhon,
Courbet, Brisset, Satie, Dada, Fluxus...).
Michel Giroud
Peintre oral, tailleur en tout genre, historien et théoricien des avant-gardes, auteur d’essais variables,
fondateur et directeur du magazine Kanal, Journaldu Tour de France des Arts Contemporains,
journaliste et organisateur d’expositions et inventeur de cercles tels PTT ou Poésie Totalement
Totale, i.a.m ou Imperium asinum magnificum, MMAM ou le Musée des Muses AMusées, clubs,
bulletins et festivals.
Expositions
2008
Intervention - action Mille voix/1000 voies, fin octobre, festival Accè(s), Pau, France
49 interventions -- actions Mille voix/ 1000 voies, début octobre, Ecole National
d’Art de Lyon, France
Sens dessus-dessous, le monde à l’envers, Centre Régional d’Art Contemporain
Languedoc-Roussillon, 6 Juin - 14 Septembre, Sète, France
Intervention - action Mille voix/1000 voies, 3 - 8 Juin, festival Arts des Corps,
Lagorce, France
2007
Intervention - action Mille voix/1000 voies, MMAM, festival transrituel de FIAC,
France
Performance- action Mille voix/1000 voies au vernissage de l’exposition Joël
Hubaut à l’Ecole des Beaux Arts de Limoges
Lecture-performance à l’hôtel de Guines à Arras et à la Galerie des 4 coins à Calais,
France
sound is poetry / poetry is music, dans le cadre du festival Muzzix #7, La Malterie,
Lille, France
2006
Choix de pièces du MMAM, Ecole d’art du Havre et Galerie municipale de
Besançon
Livres
DVD Les objets amusés de Michel Giroud: 32 vidéos gags actions et un livret
d’artiste
(fac-similé
de
notes,
shémas,
dessins...),
éditions
Hors-oeil,
Montpellier 2006
Introduction et édition de Joël Hubaut, esthétique de la dispersion, avec des textes
de Paul Ardenne, Christophe Domino, Jean-Marc Huitorel,
Sylvie
Zavatta.
éditions Presses du réel, 2006
Knud Viktor au pied du Luberon le monde entier, éditions, Images en manoeuvres
Introduction et édition de Dada, Zurich-Paris, 1916-1922, éditions Jean-Michel
Place, Paris, 1997
Introduction et édition de Le mur du fond : écrits sur le cinéma, de Jacques
Aubiberti, édtions Cahiers du Cinéma Livres, Paris, 1996
39
Fabrice HYBER
“Faire voyager des œuvres c'est à la fois transporter des
objets mais aussi traduire une pensée. Il suffit de peu de
chose pour que le jeu s'installe et transforme l'Autriche en
autruche, puis le couperet de la guillotine en diaphragme de
l'autofocus. L'Europe est un nid agréable pour des œufs
géants et les mouillettes appropriées.”
– Fabrice Hyber, Paris, Février 2008
Fabrice Hyber présente Envers (2008), Révélation 1 (2007) et
les POF : N’View (2007) et Oto (2007).
L’ensemble de l’œuvre de Fabrice Hyber est conçu sous la
forme d’un gigantesque rhizome qui se développe sur un
principe d’échos. En procédant par accumulations,
hybridations, mutations l’artiste opère de constants
glissements entre des domaines extrêmement divers.
Chaque œuvre n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive
de ce “work in progress” qui se répand comme une
prolifération de la pensée, établissant des liens et des
échanges qui donnent ensuite lieu à d’autres articulations.
“Prothèse mentale qui prolonge la pensée par le corps” ou
“entreprise mettant en réseau des individus, des idées et des
savoir-faire”, son œuvre répond à de multiples définitions.
En 1994, il créé UR (Unlimited Responsibility), SARL
destinée à favoriser la production et les échanges de projets
entre les artistes et les entreprises. Son objectif : valoriser les
producteurs, traverser et rapprocher des territoires divers et
surtout agir, faire.
41
Avec les POFs (Prototypes d’Objets en Fonctionnement)
comme le Ballon carré – pof n° 65 ou Oto, la voiture à
double tranchant – pof n° 87, ou encore la Balançoire –
pof n° 3, l’artiste déplace la fonction originelle de quantités
d’objets familiers empruntés à notre quotidien. Il modifie
ainsi la conscience et la pratique que nous avons de ces
objets puisque leurs formes nouvelles induisent et génèrent
de nouveaux comportements. Les POFs sont régulièrement
“testés” par le public au cours d’expositions Testoo, At your
own risk, etc. Hyber les a également mis en scène avec les
POF Cabaret. (Extrait du site de l’artiste, www.hyber.tv/)
“Tout commence”, précise l’artiste, “par les désirs
physiologiques de la transformation du corps”. L’artiste fait
référence au fantasme, donnant une place au rêve et à
l’imaginaire comme si “il y avait un objet rêvé derrière
chaque objet réel” ( Tests effectués avant et pendant
l’exposition de Prototypes d’Objets en Fonctionnement
(POF) Fabrice Hybert, LimeLight Les Ed. Ciné-Fils, 1995).
Fabrice Hyber valorise le rôle de l’artiste comme réalisateur,
entrepreneur et médiateur, toujours sur plusieurs projets à
la fois, il multiplie ses œuvres en rhizomes, s’inspirant ainsi
de la manière dont se développent les systèmes cellulaires de
nombre d’organismes vivants, systèmes de flux irriguants,
nourrissants, débordants… (Extrait du site de l’artiste,
www.hyber.tv/)
Fabrice Hyber
Né en 1961 à Luçon (France). Vit et travaille à Paris.
Expositions personnelles
2007
2006
Paris, France
Je s’aime, Watari-um, Tokyo, Japon
Le Cri, l’écrit, oeuvre pérenne, Jardin du Luxembourg, Paris, France
Matière à penser / Food for though, Le Laboratoire, Paris, France
La réunion c’Hyber Rallye, Ile de la Réunion, France
L’Artère, Le jardin des dessins, oeuvre pérenne, Inauguration 1er, Parc de la Villette,
Les Eclats, Musée de Herzliya, Tel Aviv, Israël
Pétrole, Galerie Jérôme de Noirmont, Paris, France
Voix d’eau et +, Maison d’art Bernard d’Anthonioz, Nogent-sur-Marne, France
2005
L’atelier d’Hiver d’Hyber, Domaine Pommery, Reims, France
Nord Sud, FRAC des Pays de la Loire, Nantes, France
Météo, Villa Arson, Nice, France
Les 4 saisons… ballet Preljocaj, tournées nationales et internationales, ouverture
de Montpellier Danse, Montpellier, France
Expositions collectives
2008
France
Sens dessus dessous, Le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, CRAC L-R, Sète,
Mobile Art - Chanel, février/mars Hong-Kong, mars Tokyo ...
Chanel, l’art comme univers, Musée Pouchkine, Moscou, Russie
My mummy was beautiful, Kunsthalle Göppingen, Gôppingen, Allemagne
Suite Française, Institut français de Vienne, Vienne, Autriche
La mesure du sensible - Musée Ludwig & Institut Français de Budapest, Hongrie
L’Estuaire, Nantes, France
Airs de Paris, Centre Georges Pompidou, Paris, France
Sèvres, Grimaldi Forum, Monaco
Le plaisir du dessin, Musée des Beaux-Arts, Lyon, France
Rouge baiser, FRAC - Pays de la Loire, Carquefou, France
De A à Alpha, Frac PACA, Espace Giono, France
De leur temps(2) Art Contemporain Et Collections Privées, Musee de Grenoble,
Grenoble, France
2006
La Force de l’Art, Grand Palais, Paris, France
ouverture du Musée d’Art Contemporain de Sérignan, Sérignan, France
Peintures Malerei, Martin-Gropius-Bau, Berlin, Allemagne
Nous nous sommes tant aimés, Collections Saint-Cyprien, Saint-Cyprien, France
Proposition, Frac de Basse Normandie, France
Métissages, Musée du Septennat, Musée du Costume, Château-Chinon, France
Musée de la Civilisation Celtique, St Léger sous Beuvray, France
Au sstade et caetera,, Musée Géo-Charles, Echirolles, France
L’Art à la plage, Ramatuelle, France
20 ans, une collection, Le Ring, Nantes, France
2007
43
Annette MESSAGER
Annette Messager, figure majeure de la scène artistique
internationale, réalise dans le cadre de l’exposition,
l’installation La guerre des mondes (2008). Deux mappemondes
en latex, auxquelles sont accrochés des sacs poubelles
colorés, virevoltent au dessus d’un dispositif de six
ventilateurs. Elles se livrent à une danse aléatoire et aérienne
faite de cohabitations, de frôlements, parfois de heurts pour
se disputer la place centrale. Cette approche littérale du
monde à l’envers repose sur un dispositif minimal, très
simple, dont la légèreté est contrebalancée par la gravité et
l’universalité de ce qu’il sous-tend.
Depuis les premiers travaux intimistes du début des années
1970, Annette Messager construit un univers de
pantomimes dans lequel l’imagination oscille entre féerie,
fantasme et cauchemar. Elle développe un répertoire de
formes et de matériaux (peluches, animaux naturalisés, tissu,
laine, photographies, dessins, etc.) empruntés aussi bien à
l’art savant qu’à l’imagerie populaire, les pratiques
quotidiennes et le monde de l’enfance.
45
La guerre des mondes surprend par son dépouillement tant les
précédentes installations de Annette Messager nous avait
habitués à de complexes machineries mettant en scène le
“théâtre du monde”. Le mouvement apparaît dans l’univers
de Annette Messager avec l’installation articulés-désarticulés
(2001-2002), présentée à la Documenta XI de Cassel : des
pantins automates gesticulent au dessus d’amas de “vaches
folles”. Le mouvement dramatise l’œuvre qui “enjambe
l’histoire de l’homme, reliant les danses macabres du Moyen
âge aux désastres écologiques de notre siècle.” (Catherine
Grenier in Beaux-Arts nov. 2002) L’œuvre Casino conçue
autour du thème de Pinocchio pour le Pavillon français de
la Biennale de Venise de 2005 - et qui lui valu le Lion d’or
– utilisait une soufflerie pour faire se mouvoir, telle une
vague, un immense voile rouge, beau et inquiétant.
Dans La guerre des mondes se retrouve l’économie de moyens
qui présidait à ses premières œuvres, lorsque l’artiste
intervenait de manière minimale et ciblée sur des images de
magazines. La transparence de la mappemonde et ses
couleurs acidulées opèrent une dissolution de la forme des
continents dans celle des sacs poubelles. Ce mimétisme est
renforcé par le rôle essentiel joué par les sacs poubelles dans
le dispositif : ce sont ces derniers qui permettent aux deux
mappemondes de s’élever dans les airs. Cette œuvre, en
articulant “pauvreté” de l’intervention et vision globale du
monde, est le symbole d’une société de pacotille dans lequel
l’humain ne cesse de se dissoudre.
47
Annette Messager
Née en 1943 à Berk S/ Mer, France. Vit et travaille à Malakoff
Expositions personnelles
2007
Annette Messager – Les messagers, Centre Pompidou, Musée national d’art
moderne, Paris
EMMA - Espoo Museum of Modern Art, Finlande
2006
To bring into the Worlds, Marian Goodman Gallery, New York, Etats Unis
Correspondances. Annette Messager, quartier de l’Opéra, Musée d’Orsay, Paris,
France
Expositions collectives
2008
France
L'Argent, 18 Juin - 17 Août, FRAC - Ile-de-France Le Plateau, Paris, France
Sens dessus-dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, CRAC L-R, Sète,
En perspective, Giacometti, 17 Mai - 31 Août, Musée de Beaux-Arts de Caen, Le
Château, Caen, France
The Puppet Show, 24 Mai 9 Août, Santa Monica Museum of Art, Santa Monica,
Etats-Unis
Martian Museum of Terrestrial Art , 6 Mars - 18 Mai Barbican, Londres, Angleterre
WACK! Art and the Feminist Revolution , 17 Février - 12 Mai, P.S.1 Contemporary
Art Center, Long Island, Etats Unis
Beautiful People , 7 Févier - 13 Avril, Centre d’Art la Panera, Lérida, Espagne
Person Of The Crowd: The Contemporary Art Of Flânerie, 20 Janvier - 13 Avril,
Neuberger Museum of Art, Purchase, NY, Etats Unis
2007
J´Embrasse Pas , Collection Lambert, Avignon, France
Beautiful People ,Fries Museum, Leeuwarden, Pays-Bas
A batalla dos xéneros, CGAC - Centre d’Art de Saint Jacques de Compostelle,
Espagne
Mystic truths, Auckland Art Gallery, Auckland, Etats Unis
Beautiful People et la Blessure Secrète Crac Alsace, Altkirch, France
2 ou 3 choses que j´ignore d´elles, FRAC - Lorraine, Metz, France
Ateliers - L'artistes et ses lieux de création Centre Pompidou - Musée National d´Art
Moderne, Paris, France
WACK! - Art And The Feminist Revolution The Geffen Contemporary at MOCA,
Los Angeles, Etats Unis
Wege zur Selbstverständlichkeit - Set 4 aus der Sammlung des Fotomuseum
Winterthur Fotomuseum Winterthur, Allemagne
2006
Eye on Europe - Prints, Books & Multiples, 1960 to Now MoMA - Museum of
Modern Art, New York, NY , Etats Unis
Das Achte Feld - Geschlechter, Leben u. Begehren in der bildenden Kunst s. 1960
Museum Ludwig, Cologne, Allemagne
The Power of Women Galleria Civica di Arte Contemporanea, Trente, Italie
Comunicato Stampa CAMeC - Centre d’art contemporain d’art moderne et
contemporain de la Spezia, La Spezia, Italie
Spurensuche - Vergesssen und Erinnern in der Gegenwartskunst Kunstmuseum
Wolfsburg, Wolfsburg, Allemagne
49
Harald THYS et Jos de GRUYTER
Harald Thys et Jos de Gruyter présentent la vidéo La frégate
(2008) dans laquelle une maquette de frégate provoque des
tensions diaboliques et sexuelles dans un groupe de sept
hommes et une femme. La fiction repose sur une succession
de plans dans lesquels les personnages quasi immobiles
échangent des regards et semblent hantés par une tragédie
dont la maquette est l’instigatrice. L’austérité du décor, la
couleur noire de la maquette, le son de l’orgue, les gros plans
sur les visages et le regard des personnages renforcent ce
sentiment d’effroi. Seul mouvement chorégraphique
perceptible comme dénouement de la vidéo, le
regroupement des hommes autour de la seule femme et leur
contact avec elle suggèrent la domination et accentuent le
malaise.
51
“Sous des dehors austères, les fictions réalisées par Harald
Thys et Jos de Gruyter possèdent pourtant un centre
nerveux, rendent perceptible une menace. Un double
mouvement parcourt l’ensemble des œuvres de ces deux
artistes flamands. Un balancement subtil s’opère, sous des
dehors patauds, entre ennui et effroi. La trame du récit
ajoute, à chaque fois, un motif à ce mouvement interne.
D’abord déceptives, la mise en scène, l’activité des
personnages, l’intrigue cèlent un témoignage, profond –
même s’il s’agit d’une fiction – sur des situations absurdes,
issues du quotidien le plus banal, mais comme bancales,
percées, au bord du dérapage. Tout comme les
marionnettistes du Moyen âge, ou comme le fait l’acteur
dans la pantomime, les deux vidéastes manipulent leurs
“gens” en même temps qu’ils plantent, par leur mise en
scène, un décor, qui agit comme un révélateur de la nature
cachée de ces humanoïdes.”
La Frégate semble engendrer une traque métaphysique dont
les hommes seraient les victimes, elle exacerbe la dichotomie
entre le bien et le mal, dans une sorte de vision
fantasmagorique du roman Moby Dick de Herman Melville.
Harald THYS & Jos de GRUYTER
Harald Thys, né à Wilrijk, Belgique en 1966 et Jos de Gruyter, né à Geel, Belgique, en 1965.
Vivent et travaillent à Bruxelles
Expositions personnelles
2008
2007
2006
Gallery Isabella Bortolozzi, Berlin, Allemagne
Gallery Dépendance, Bruxelles, Belgique
La Ricarda, IKOB – Museum für Zeitgenössische Kunst Eupen, Eupen, Belgique
FRAC Le Plateau, duo exhibition avec François Curlet, Paris, France
Galerie Dépendance, Bruxelles, Belgique
Le Granit, Belfort
Musée d’Art Contemporain MUHKA, Antwerp, Belgique
Galerie Artspeak, Vancouver, Canada
Galerie Aliceday, Bruxelles, Belgique
Expositions collectives
2008
Manifesta 7, 19 Juillet - 2 Novembre, Trente, Italie
Sens dessus-dessous, le monde à l’envers, 6 Juin - 14 Septembre, Centre Régional
d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon, Sète, France
7 ème Biennale de Berlin, 5 avril -15 juin
53
LEGENDES
p.8 Miquel BARCELÓ Elefandret 2004 Tirage 2007 400x170x160 cm Bronze patiné
Collection particulière
p.12 Glen BAXTER Wall drawing Authentic Baxter 2008 Centre Régional d'Art
Contemporain L-R Sète Courtesy Glen Baxter
p.14 Glen BAXTER Wall drawing Untitled n°1 2008 Centre Régional d'Art
Contemporain L-R Sète Courtesy Glen Baxter
p.16 Glen BAXTER Wall drawing Mondrian 2008 Centre Régional d'Art
Contemporain L-R Sète
p.18 Robert COMBAS Vénus Isis 2005 Courtesy : Guy Pieters Gallery
p.22 Wim DELVOYE Cloaca ( n°2) New and Improved 2001 Courtesy : Wim Delvoye
p.28-29 Robert COMBAS Du fond du trou, Bo Diddley is a RATPELE Au début, c'était
un cheval sur une charrette et un homme devant en guise de monture. Maintenant, c'est devenu plus
compliqué et plus simple à la foie. Hommage à Bo Diddley et à Rabelais (Rat pelé) 2008 Centre
Régional d'Art Contemporain L-R Sète Collection de l'artiste
p.30 Eric DUYCKAERTS Labyrinthe/Pipterino/Mix 2008 Vidéode 3 performances
des 7, 8, 9 juin 2007 Venise Courtesy Eric Duyckaerts ©Eric Duyckaerts
p.32 Eric DUYCKAERTS Kant 2000 Vidéo Courtesy Eric Duyckaerts ©Eric
Duyckaerts
p.36 Michel GIROUD Caramba Carambole 2008 Centre Régional d'Art Contemporain
L-R Sète Courtesy Michel Giroud ©Michel Giroud
p.40 Fabrice HYBER N’View 2007 Courtesy Galerie Jérôme De Noirmont et Oto
2007 Courtesy Courtesy Galerie Jérôme De Noirmont, Collection Fabrice Hyber
p.44, p.46 & p.48 Annette MESSAGER La guerre des mondes 2008 Courtesy Annette
Messager
p.50 Harald THYS et Jos de GRUYTER La Frégate 2008 Vidéo 20 minutes HDV
Courtesy Harald Thys/ Jos de Gruyter ©Harald Thys/ Jos de Gruyter
p.54 Wim DELVOYE Cloaca ( n°2) New and Improved 2001 Courtesy : Wim Delvoye
Couverture Wim DELVOYE Cloaca ( n°2) New and Improved 2001 Courtesy : Wim
Delvoye
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Sens dessus dessous Le Monde à l’envers
6 juin - 14 septembre 2008
Commissariat Bernard Marcadé et Noëlle Tissier
Ouvert tous les jours 12h30 19h00 - fermé le mardi
Le week-end 15h00 20h00
Entrée libre
Région Languedoc-Roussillon
Ministère de la Culture et de la Communication / Drac Languedoc-Roussillon
Ville de Sète
CENTRE REGIONAL D’ART CONTEMPORAIN
LANGUEDOC ROUSSILLON
26, quai Aspirant Herber France-34200 Sète
Tel. +33 (0)4 67 74 94 37 Fax 33 (0)4 67 74 23 23
http://crac.lr.free.fr - [email protected]
Direction Noëlle Tissier
Administration Manuelle Comito
Régie Cédric Noël
Assisté de Pierre Bellemin, Richard Gloria, Serge Guiraud, Simon Jacquard, Romain Laveille,
Karine Secretant, Frank Simonneau
Secrétariat gestion Martine Carpentier
Web Patrice Bonjour
Accueil & documentation Karine Redon
Accueil Céline Attanasio, Aurélien Bernard, Christelle Espinasse, Rahmouna Boutayeb, Joanna Zylka
Service éducatif Vanessa Rossignol, responsable & Christine Dolbeau, enseignante
téléphone - 04 67 74 59 57 (groupes sur rendez-vous) - email - [email protected]
Stagiaires Christine Bilger, Caroline Chabrand, Audrey Maret-Mercier
Photographes Martine Beluet et Marc Domage
Vidéo de l’exposition Parole d’artistes réalisation Julie Artaud et Lucas Mancione
Réalisation du livret Service éducatif
Conception maquette JF pour la Villa Saint Clair
Remerciements au artistes, Carole Baxter, Geneviève Boteilla
Exposition présentée dans le cadre de la manifestation régionale La Dégelée Rabelais,
événement d’art contemporain majeur en région Languedoc-Roussillon, initié par le
Conseil Régional Languedoc-Roussillon. Coordination de La Dégelée Rabelais
Emmanuel Latreille, Directeur du Fonds Régional d’Art contemporain Languedoc-Roussillon
Nouvelle Vague - Dépôt légal juin 2008 - ISBN 2-913094-41-4

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