Les temps d`attente en dermatologie au Québec

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Les temps d`attente en dermatologie au Québec
Septembre 2013
Les temps d’attente en dermatologie au Québec
Catherine McCuaig, MD, FRCPC
Dermatologue de Montréal
Assocaition canadienne de dermatologie
L’an dernier, l’Alliance canadienne des patients en dermatologie a publié un rapport intitulé La peau
en profondeur : carte d’évaluation sur l’accès aux soins et aux traitements dermatologiques au
Canada. Ce rapport s’inscrivait dans les efforts de représentation effectués par l’ACPD pour sonder
et évaluer objectivement le rendement du système de santé financé par les fonds publics.
Les résultats de ce rapport ? Pas fameux. De fait, le Canada reçoit une note générale d’échec pour
les temps d’attente et l’accessibilité en dermatologie.
Le Québec est confronté sensiblement aux mêmes défis que le reste du pays. Dans cette province
comme dans bien d’autres, par exemple, il n’y a pas de collecte structurée de données en ce qui
concerne la dermatologie. Pourtant, en dépit de la présence d’un important effectif de
dermatologues par rapport à la population desservie, les patients du Québec doivent attendre
longtemps pour des rendez-vous de routine après avoir été référés par leur médecin de famille.
D’après les données provinciales de facturation, il y avait en 2009–2010 au Québec
171 dermatologues médicaux en pratique active, sans compter les dermatologues pratiquant à
temps plein en cosmétique, les chercheurs et les enseignants. En général, selon la région
géographique, il peut s’écouler de zéro à 24 mois entre la demande de consultation et le rendezvous.
Un sondage effectué au nom de l’ACPD en février et mars 2011 a montré que la moitié des
Québécois attendent au moins 18 semaines pour une première consultation avec un
dermatologue, tandis que le quart des patients doivent attendre 24 semaines ou plus. Pour
l’ensemble de la province, les temps d’attente s’échelonnent d’une semaine à deux ans.
Selon le rapport, les dermatologues du Québec affirment que l’accès à leurs services est deux fois
plus difficile que pour les autres spécialistes, y compris les cardiologues, les neurologues, les
chirurgiens et autres.
Les régions de l’Estrie, des Laurentides, de Lanaudière (y compris Laval), de l’Outaouais (en face
d’Ottawa) et de la ville de Québec comptent moins de dermatologues; les temps d’attente pour les
cas non urgents sont donc plus longs dans ces régions. Toutefois, un patient chez qui un problème
urgent est constaté par un médecin à l’urgence est habituellement vu le jour même ou le
lendemain.
Certains dermatologues se sont retirés du système public et offrent probablement un accès plus
rapide. Tous les dermatologues n’offrent pas de services cosmétiques dans leur pratique, mais ceux
qui en offrent ont peut-être des cases horaires pour lesquelles l’accès est plus rapide. Il importe de
souligner que les dermatologues qui travaillent dans les centres universitaires dépendent de leurs
collègues pour établir leurs horaires de garde, de sorte que la durée d’attente peut être artificielle
puisque l’horaire n’est pas préparé un an d’avance.
Un autre facteur intervient aussi : dans nos centres universitaires, les demandes de consultation
sont envoyées par télécopieur et soumises à un système de triage. Ainsi, une personne atteinte de
cancer ou d’une dermatite grave est vue la semaine suivante, tandis qu’une personne qui a une
verrue ou un autre problème esthétique sera déplacée par les cas plus urgents, ce qui peut
prolonger l’attente jusqu’à un an ou plus pour les problèmes non urgents.
Un patient présentant une réelle urgence est toujours vu rapidement, le jour même ou le
lendemain. Nous avons besoin que les médecins traitants communiquent avec nous directement
lorsqu’ils soupçonnent un mélanome ou autre cancer de la peau. La demande de consultation
contient souvent très peu d’information, ce qui est un problème car une note telle que « lésion
pigmentée » n’est pas suffisamment précise pour établir une priorité.
De nombreux patients du Québec n’ont pas de médecin de soins primaires, ce qui complique
l’accès aux soins. Cela veut dire aussi que l’on se fie sur les spécialistes pour dispenser les soins
primaires; de plus, on nous demande de traiter de nombreux troubles esthétiques tels que des
acrochordons et des kératoses séborrhéiques.
Dans mon cabinet privé, je n’ai pas de personnel disponible pour effectuer un triage, alors tout le
monde doit attendre. Si un patient est assez chanceux pour téléphoner le jour où ma secrétaire fait
l’horaire d’une clinique, il pourra être vu. Malheureusement, nous n’avons pas de liste d’attente.
D’après le rapport de l’ACPD, les données disponibles ne peuvent expliquer l’absence de
corrélation entre l’offre abondante de dermatologues et les longs temps d’attente au Québec. Une
enquête plus approfondie s’impose afin de savoir si ces temps d’attente sont attribuables à d’autres
facteurs – à une demande plus élevée, par exemple.
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