ECNiouzes octobre light

Transcription

ECNiouzes octobre light
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N°72
Octobre 2009
Lisez ceci, je le veux
Comme à chaque fois, j’écris ces quelques lignes pour
les quelques personnes qui n’auront pas sauté directement au sommaire, puis aux sudokus ou à la BD.
C’est ça, qui est bête. On a le pouvoir d’écrire autant
qu’on le veut (ou le peut), mais on n’a pas le pouvoir de
faire lire. Non, nous ne l’avons pas. Car non, bien que le
thème du mois, Psychose, s’y prête, il n’y aura pas d’articles dénonçant le système mis en place par l’ECNiouzes,
qui exploiterait de pauvres étudiants afin de maîtriser vos
idées et vos opinions. Et pour les esprits mal tournés, il
n’y aura pas de tels articles parce que l’ECNiouzes n’est
pas comme ça (pas parce qu’on aurait censuré l’article en
question).
C’est ça aussi, qui est bête. Il faut sans cesse prendre
des précautions à chaque fois qu’on fait ou dit quelque
chose, sans quoi on passe pour un tyran antidémocratique sans nom qui envoie les bébés phoques au
goulag.
Mais non, j’oserais le dire sans peur : aucun rédacteur, qu’il soit ancien ou tout fraîchement débarqué, n’a
été maltraité lors de la rédaction de ce journal.
Sur ce, bonne lecture !
L’ECNiouzes est un mensuel gratuit, publié par le Club
Journal de l’École Centrale Nantes. Le numéro précédent a été tiré à 600 exemplaires. Le Club Journal est
une association dépendant de l’Association des Élèves
Ingénieurs de l’École Centrale Nantes. Après relecture
par l’administration et autorisation, le tirage des exemplaires du journal s’effectue à l’atelier de reprographie
de l’École Centrale Nantes par subventionnement de
l’école.
Les propos tenus dans ce journal sont soumis au respect du code de l’éducation (article L. 811-1) et à l’approbation du rédacteur en chef afin d’éviter les abus et
débordements qui pourraient nuire au bon fonctionnement de l’école. Toutefois, les propos tenus au sein des
articles n’engagent que leurs auteurs.
Remerciements
Merci à tous ceux qui ont aidé à l’élaboration de cet ECNiouzes, merci à tous ceux qui
ont osé prendre la plume (ou saisi le clavier, ça
dépend). Merci aux rédacteurs réguliers qui
travaillent toujours sans être payés, aux rédacteurs d’un jour qui ont osé l’écriture et que
j’enjoins à rejoindre l’équipe ; bref, à tous les
ECNiouzeurs qui permettent chaque mois
d’assurer la pérennité et le crédit de ce journal.
Merci à Newik pour la superbe couverture,
à Mmes Allemandou et Rousse pour l’attention qu’elles portent à notre travail, et à Mme
Havart du service reprographie de l’école,
pour le soin et l’efficacité avec lesquels elle
nous imprime chaque mois.
Merci à ceux qui auront pris le journal,
pour au final ne lire que les premières pages,
mais encore plus merci à ceux qui l’auront lu
jusqu’à la fin.
Jacques Le Van, rédacteur en chef de
l’ECNiouzes saison 08/09
Si vous aussi voulez participer à la rédaction des numéros, trois possibilités : soit nous faire parvenir ponctuellement vos articles, soit nous
contacter par e-mail afin de participer aux réunions de préparation ; enfin, vous pouvez vous adresser directement au rédacteur en chef ou à
un des autres rédacteurs permanents. Le Club Journal sera ravi de pouvoir vous accueillir, et ce tout au long de l’année.
Vous pouvez nous envoyer vos remarques, commentaires, critiques ou articles par courriel à [email protected].
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Ont participe a la realisation
de cet ECNiouzes, anonymes exclus:
en tant que membres de l’equipe ECNiouzes :
Redacteur en chef
Redacteurs, correcteurs
Illustrateurs
en tant que redacteurs occasionnels :
Alexandre
Charlotte
Clément
Maxime
Pierre-Yves
Tous les participants au concours !
Merci a tous les photographes et sujets !
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AU SOMMAIRE CE MOIS-CI ...
Debats & Controverses
En bref page 6
Actu Centralienne
Le preservatif
Opinions
page 25
L’integration
Libres Propos
Tout de suite, une page de Q ! page 28
Poésie page 29
L’école d’Ingé, c’est le pied! page 7
Le WEI 2009 page 8
Faites voler du papier ! page 30
(WEI) MCA page 9
Comment éviter les rattrapages page 35
+
Frais de scolarite
Cine psychose
page 37
Une idée qui vaut de l’or page 10
Musique
Encart pub page 10
La valeur des choses page 12
Opeth—Damnation page 39
Sujet du mois
Détente
page 41
Evasion
literraire
PSYCHOSE
La PSI cause page 13
Le mal-être au travail page 15
Pourquoi a-t-on peur de la psychose page 16
De la psychose à Centrale Nantes ? page 17
Etes vous psychotique page 17
Psychose : de la musique avant toute chose
page 18
Les Français, champions d’Europe de la
consommation de psychotropes page 19
La psychose de la chope page 19
Comment se protéger efficacement de la
grippe A ? page 20
Vincent Ernesto, partie2
page 48
Lettre à Dieu page 50
Sonnet irrégulier page 51
Avant l’attaque page 52
Concours d’octobre
Sujet page 54
Participations page 55
Résultats page 59
Hors concours page 60
La phobie des trous noirs page 23
… et l’horoscope
page 62!
6
En bref
Le saviez-vous ?

De nouvelles plaques gravées
ont fait leur apparition
dans les amphis !
.
Jean-François Hetet,
directeur du département d’enseignement
MECAFLU, lors d’un
TD
On passe trois ans de notre vie aux toilettes
(tandis que certains passent trois ans
de leur vie en prépa … )

Les rats et chevaux ne peuvent pas vomir
45% des Américains ignorent que le soleil est une
étoile
(score à battre : on va peut-être faire
cette étude chez les Audenciens)

Plaques qui se sont fait pour
certaines immédiatement baptisées par de jolis coloris au stylo
bille. Trois questions peuvent
alors immédiatement nous venir à l’esprit :

A quoi ça sert ? Enfin, à
part nous occuper en
coloriage lors d’amphis
chiants à mourir ?

La réplique antédiluvienne mais néanmoins
magnifique « Je ne suis
pas un numéro, je suis
un homme libre » de la
série Le Prisonnier va-telle ainsi pouvoir revenir
à la mode?

Où a-t-on trouvé l’argent
pour financer l’achat et
la pose de ces plaques ?
Ah non, ça on sait.
Au cours de sa vie, un humain mange 8 araignées
durant son sommeil
(moins, s’il ronfle)
DIT CE MOIS-CI
« Vous êtes quand
même étudiants,
même si je vous
considère comme
des personnes. »
Guillaume Moreau,
maître de conférence,
lors du premier
amphi de MELOG
(euh… il nous insulte ou il
cherche à nous expliquer
quelque chose … ? )
( un peu comme à
l’ECNiouzes : on est très
forts, c’est les lecteurs qui
suivent pas )
Le 22ème triathlon d’Audencia à La
Baule, j’y étais.
(ENFIN une utilité aux chevaux ! Docteur, Je VEUX des gênes de cheval !)

« En thermo, on
est très forts ; c’est
les
mécaniciens qui
suivent pas. »
Les dauphins peuvent
nager et dormir en même
temps
(dans le même genre, certains centraliens sauraient faire semblant de suivre un TD et dormir en même
temps… )

DIT CE MOIS-CI
Bon ok, un peu par hasard. Mais
quand même, ça valait le détour. Une
centaine de personne en combinaison
moulante courant comme des dératés
pour faire 750 m dans l’eau glaciale de
l’océan, ça vaut le détour surtout
quand il faut enchaîner sur 20 km de
vélo et 5 km de course à pied. Ouais,
comme le disait si bien le commentateur « Les étudiants d’Audencia doivent être fiers d’organiser une si belle
course ». C’est promis la prochaine
fois, c’est moi qui fais la sirène des
mers dans une eau à 16 degrés.
Ou pas.
LA LECON DU MOIS
Les fautes d’orthographe
dans l’ECNiouzes sont des
fautes de frappe.
Actu Centralienne
7
L’integration
L’école d’Ingé c’est le pied !
Le point de vue d’une première année sur les us et coutumes des centraliens.
On m’avait pourtant prévenue.
On m’avait dit : « C’est bien simple,
au bout de quelques mois tu vas sombrer dans l’alcoolisme, la paranoïa,
l’exhibitionnisme, et le commérage et
tu deviendras une larve qui n’a plus
très envie de devenir papillon ou un
homme de Cro-Magnon pas prêt pour
l’évolution. »
« Quoi, m’exclamais-je, jamais !
Plutôt mourir ! » (Oui, j’étais encore
jeune et insouciante et un peu naïve
aussi). Mais bon, j’aurais dû m’en douter que je n’étais pas au bout de mes
surprises…
1ère surprise :
Les mecs à poil. Ah ça j’en ai vu
des culs. Des blancs, des bruns, des
petits, des gros, des vrais, des faux,
des laids, des beaux… (oui, oui comme
Le zizi de Pierre Perret). Mais j’ai surtout été impressionnée par la facilité
avec laquelle les ei1 ont suivi le mouvement, comme si ils libéraient ce
qu’ils avaient dû taire des années durant. Peut-être qu’ils avaient déjà fait
ça toute leur vie. Ou bien était-ce un
moyen d’affirmer leur virilité ? De
s’affranchir des interdits ? De se révolter contre une société trop conformiste,
trop sage, trop contraignante, trop
quoi. Bref, on s’en fout finalement.
Parce que montrer son postérieur c’est bien. Déjà ça l’aère,
argument non négligeable. En
plus, ça permet de faire comme
tout le monde, et ça, ça montre
qu’on est un mec cool. Et moi,
j’aime les mecs cools.
2ème surprise :
Les récits de « choppe ».
Les mecs ont beau montrer leur
postérieur finalement, derrière
cette carapace en béton de bestialité et virilité, se cache un
soupçon de féminité : le commérage. Et oui, discipline généralement maîtrisée et pratiquée
par le sexe féminin, (tout le
monde le sait, on aime cracher
sur les filles surtout quand elles
sont belles, intelligentes et belles), les mâââles ont décidé de
nous aider dans cette tâche plaisante. Ce qui donne, je cite,
« bon allez racontez-nous ce
qui se passe chez les ei1 ! Quoi,
rien ? Mais c’est pas possible,
allez balancez ! » ou bien
« Ouais, y’a eu une choppe++
validée dans le bungalow 165
hier soir, ouais j’t’assure ».
Eh oui, les récits de choppe occupent l’esprit des centraliens. Ben oui,
qu’est-ce que le commérage sinon de
l’ethnologie. Discipline archi-reconnue
surtout depuis qu’on sait que Leiris la
pratiquait. Et puis, c’est un atout majeur pour lier des amitiés. Quoi de
mieux qu’un « tu sais qu’untel a choppé untelle » pour créer un intérêt immédiat ? Et hop, un ami de plus sur
Facebook !
Mais rassurez-vous, je sens la
mutation venir, d’ici peu, je deviendrai
une vrai centralienne. Ben oui, l’intégration ça sert à ça. Allez la prochaine
fois, je vous parlerais peut-être d’alcool et de chansons paillardes, et là, on
rentrera dans le vif du sujet. A
consommer avec modération évidemment.
8
Actu Centralienne
Qui parle de psychose à Centrale Nantes ? Plus de 300 EI1 ont largement surmonté leur psychose du nouveau et de l’inattendu, à peine arrivés dans une nouvelle ville, une nouvelle école, une nouvelle vie…
Ils se sont lancés dans une aventure des plus marquantes :
LE WEI 2009
Petit journal d’un EI1 sur ce week-end « à ne rater à aucun prix ».
Vendredi 11 Septembre
J’arrive au parking vers 0h25,
encore insouciant de ce qui allait m’arriver, et rejoins le petit groupe d’élèves
déjà présents. Puis on se rapproche des
tables derrière lesquelles le staff WEI
s’occupe de répartir les élèves par car,
de donner des magnifiques bracelets
qui nous serviront plus tard, et de
nous dire d’aller poireauter au parking, en l’occurrence pour moi à l’endroit où le bus WEI devait se garer.
Commence donc une longue attente,
que certains passent dans la queue, et
qui est ponctuée par des chants interbus, inter-année, des alouettes… rien
de spécial. Une fois les bus arrivés, on
part enfin vers une destination encore
inconnue : Seignosse, et plus précisément le camp des Estagnots.
Le voyage est long et l’ambiance est à son comble dans le car, entre
présentations, chansons paillardes, imitations de loutre, barrage de culs et concours de drague (y compris celle du chocho !), sans oublier la brasse.
Ah, la brasse ! Scott, chargé d’animer notre car, nous a donné
une magnifique démonstration
du fait qu’il n’est pas nécessaire
d’avoir quelque chose à dire
pour le dire… et ce pendant
tout le voyage! Une expérience
enrichissante.
Après huit heures (ce qui
aurait correspondu à environ
2880 tours de rond-point si le
chocho avait suivi) passées sous
la logorrhée de Scott et les feutres de la BAC (Brigade Anti
Chute) gérée par 3K, nous arrivons au camp de vacances des
Estagnots. On s’installe rapidement (ou pas) dans les bungalows, avant de piquer une tête
dans l’Océan Atlantique. Une
fois qu’on a parcouru toute la plage
pour s’installer, on nous demande
gentiment d’aller s’installer à l’autre
bout de la plage… Mais ce détail n’altère en rien le plaisir partagé d’aller se
baigner dans les rouleaux et de profiter du Soleil. Après un pique-nique sur
la plage, place au sport ! Le BDS s’est
occupé d’organiser beach-volley, ballon prisonnier, tir à la corde, foot,
concours de châteaux de sable, parcours du combattant… : des activités
idéales après une nuit blanche. Puis
nous participons à une après-midi
mousse.
Comme à chaque repas, le dîner
a été ponctué de chants et de concours
à ceux qui gueuleraient le plus fort
(c’est vrai qu’on ne les entendait pas
chanter, aussi, ces EI2…), avant de
laisser place à la première soirée. La
Fanfrale et les Hot Butts nous ont notamment fait l’honneur d’un concert,
puis la soirée a pris un ton plus « boîte
de nuit ».
Actu Centralienne
Samedi 12 Septembre
La nuit fut très calme, malgré
un ou deux passages d’EI2/3 bourrés
venus sortir tout le mobilier du bungalow, y compris les portes, et nous donner de petits cadeaux (genre boule
puante dans la chambre…). Un brunch
réparateur plus tard, une journée chargée d’activités nous attend. Le foot
gonflable et les pistes de ventre-glisse
occupent un bon nombre d’entre nous,
pendant que d’autres se consacrent au
paint-ball, à la piscine, à la plage, au
tarot, au farniente, etc.
Les repas sont toujours très animés, notamment par ces mêmes EI3
qui arborent pour l’occasion un magnifique string élastique vert. Une de
leurs pensées philosophiques m’a particulièrement touché : ils ont remarqué
qu’assis, on n’était pas debout ; et que
debout, on n’était pas assis. Bravo !
La fin de l’après-midi est mise à
profit pour créer des banderoles d’un
style très recherché, préparer des chorégraphies pour l’élection de Mr et
Miss WEI… et bien sûr se faire envoyer voltiger par une vachette. Plusieurs dizaines de masos se sont succédé pour cinq activités intellectuelles au
milieu de l’arène : football avec un
arbitre spécial (2 parties), lancer d’anneaux (il faut le mettre sur la corne de
la bestiole), chenille (deux équipes se
mettent en file indienne à quatre pattes
en se tenant par les chevilles et doivent
faire un petit parcours, avant l’autre
équipe), cocarde (une cocarde à pren-
dre sur la tête de la vachette) et
balançoire ( 2x2 personnes doivent éviter la vachette : lorsque
celle-ci fonce sur l’une, le binôme tire sur un système de cordes, ce qui permet à l’autre de
sauter suffisamment haut…ou
pas).
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que fois un petit commentaire bien
cinglant… Après deux pauses passées
à essayer de réduire les restes de quatre-quarts et de jus de fruit, nous arrivons enfin vers 20h à Centrale, épuisés
et ravis de ce week-end. Un seul mot
reste à dire : MERCI STAFF WEI !!!
Photos : Théo David
La soirée fut encore plus
animée que la précédente : les
élections désignèrent gagnant quelqu’un, et nous eûmes
droit en plus à une chorégraphie des Pompom, un concert
des Denvers, et un retour de la
Fanfrale, tout cela dans une
ambiance de Centrale wars, de
grappillage de dollars ou autres
activités… Par exemple, pendant ce temps, le CNT-CNC se
baladait dans les bungalows EI1
pour y filmer ce qui pouvait s’y
passer… mais cela ne nous regarde pas.
Dimanche 13 Septembre
L’heure du départ a déjà
sonné, il faut maintenant retourner à Nantes. Les brasses
du voyage sont cette fois-ci
beaucoup plus orientées sur les
choppes (et plus si affinité),
mais cela ne permet pas de tenir
huit heures et Scott peine un
peu à continuer à parler tout
seul. Heureusement pour lui,
lister les départements, les capitales ou les clubs de Centrale
Nantes peut prendre un certain
temps, surtout en lançant à cha-
(WEI) MCA
Tandis que la salle de danse se
vide peu à peu, l’effervescence première laisse place à une ambiance digne des Village People. Perdue quelque part entre Brokeback Mountain et
le Marais, la gente féminine se sent
dépassée par les excès de virilité aux
odeurs de vestiaires d’après-match et
préfère se laisser aller aux doux charmes d’une petite balade en forêt. Entre
un membre du BDE esseulé et apeuré
au beau milieu des buissons, un couple soumis aux feux des projecteurs,
une chop perdue en forêt, on préfère
encore se poser sur les salons de jardin
des bungalows et s’endormir piteusement parce qu’on est soi-même perdu,
parce que c’est pas toi qu’a gardé les
clés (pas de pot), parce qu’au fond t’as
la trouille de retrouver ce que t’as perdu pas plus tard qu’il y a une heure,
enfin bref le WEI CA VOUS GAGNE !
10
Actu Centralienne
Frais de scolarite ...
Une idée qui vaut de l’or
Encart pub
Vous êtes forcément au courant (et pour les deux du fond qui dorment, vous
allez l’être) : notre chère école fête cette année ses 90 ans. Pour l’occasion, une
curieuse proposition nous a été faite : créer des cubes. L’idée ne m’intéressait
guère, et l’étincelle créatrice refusait obstinément de se produire dans mon esprit.
J’étais sur le point de m’avouer vaincu quand, à la faveur d’un évènement aussi
inattendu que regrettable, j’ai eu l’illumination. Eurêka, cette fois je la tiens
mon idée à 1 million de dollars ! Et comme je ne suis pas avare pour deux sous,
je vais vous la faire partager !
Après le succès incontestable du
forfait facultatif mais néanmoins recommandé permettant d’avoir accès à notre
outil de travail que sont les polycopiés,
ainsi qu’à notre carte d’accès à l’école, je
vous propose des idées pour améliorer
toujours plus l’égalité et l’équité entre
les élèves !
Le pack Mobilier à seulement 200 € :
Alors, il est pas beau mon cube ? Comme quoi, une bonne idée ça n’a pas de
prix ! (Pour tout le reste, il y a des chèques de 235€)
Ce pack te permettra d’avoir accès à
une table ainsi qu’une chaise, afin de
suivre les cours dans d’agréables
conditions. Il comprend également un
accès au catalogue Ikea au format numérique. Une extension à 50 € permettra en plus aux premiers inscrits d’être
au premier rang, afin de ne pas perdre
une miette des enseignements.
Le pack Quizz à 80 € :
Tu souhaites revenir sur une partie
que tu as mal comprise, ou éclaircir un
point sur un TA ? Ce pack t’autorisera
à lever ta main et poser ta question au
professeur (les personnes n’étant pas
boursières ou n’ayant pas payé ce pack
devront bien évidemment boucher
leurs oreilles et fermer les yeux afin de
ne pas profiter des réponses).
Le pack Petit coin à 90 € :
Ace
Une envie pressante entre deux cours ?
Ce pack te permettra de te soulager
dans l’un des nombreux cabinets de
toilette de l’école. Ce pack
Anocomprend
Nyme
l’accès à près de 4500 magazines nu-
Actu Centralienne
11
mériques pour t’occuper. Le supplément savon à 20 € sera également utile
si tu souhaites donner à tes mains une
délicate odeur de lavande.
Le pack Emploi du temps à 50 € :
Tu désires connaître ton emploi du
temps afin de t’organiser ? Pour cela
rien de plus simple, il suffit de prendre
ce pack, et tu pourras consulter facilement ton emploi du temps (sous réserve de fonctionnement des serveurs).
Le pack Grippe A à 150 € :
L’épidémie de grippe te fait peur ? Ce
pack est fait pour toi ! En cas de contamination, tu auras accès à un masque
de protection et tu pourras flamber
avec dans l’école. Des lunettes de piscine te seront également fournies pour
éviter les postillons de tes camarades
ni assez riches, ni assez pauvres pour
posséder ce pack.
Le pack Parking à 110 € :
Tu viens à l’école en voiture ? Désormais grâce à ce pack tu pourras stationner ta voiture sur le parking de
l’école. Ami du deux roues, ne soit pas
en reste, ce pack existe aussi pour toi,
pour la modique somme de 70 €.
Je te vois déjà te plaindre, toi qui n’es
pas boursier. Sache que l’ensemble de
ces frais équivaut à seulement un mois
à l’école de commerce voisine.
Alors savoure ta chance. Et paye.
Q
Par Ano Nyme
12
Actu Centralienne
13
Psychose
La PSI cause
Héhé ! Vous ne l’aviez pas trouvé ce jeu de mots !
(enfin je l’espère pour vous parce que sinon vous avez le même humour « particulier » que moi)
Bon, la PSI c’est un peu loin de moi maintenant, mais cette blagounette me donne une belle occasion de faire mon Adrien.
Du schisme fanfralien
C’est quoi ce petit tas ? Ah,
la Fanfrale ? Mais où sont donc
passés les Rats qui ont pourtant
bien profité de l’influence fanfralienne pendant les campagnes ?
Ou alors Js and Cie ne
sont qu’une bande de péteux
qui se sentent encore moins
qu’avant maintenant qu’ils
sont élus et se donnent de
grands airs en jouant aux
gens trop occupés pour quoi
que ce soit (même parler à
leur fillot) sauf l’organisation
de la Semaine Culturelle
[ndlr : l’auteur niera avoir
jamais écrit ce texte si la Semaine Q est à la hauteur des
promesses des rongeurs].
Du mariage
Comme je n’aime pas particulièrement ces deux groupes-là, je vais
me contenter de rumeurs/opinions
personnelles :
Pour remettre l’idée du tract
sorti l’année dernière, la Fanfrale
n’est qu’une bande d’ados attardés
qui jouent aux rebelles en buvant
de la bière et en se promenant plus
ou moins vêtus avant d’endosser
des responsabilités d’ingénieurs, et
les Rats n’auraient plus eu envie de
se voir en train de vomir sur FB.
C’est la folie ! Aussi
bien les sériales loveuses que
les cathos coincés, partout
autour de moi, ça se marie !
Outre la multiplication des
boutiques vendant des robes
meringuantes assez atroces,
quelle peut bien être la cause
de ce phénomène ?
Avantage : hier vous
étiez un fantôme, le type
sans intérêt au 2e rang. Maintenant, vous êtes le sujet de
conversation favori de votre
groupe de TD. Manquerait
plus que vous pondiez un
gosse et alors toute la promo vous
connaîtrait.
Inconvénient : vous prendrez le réflexe malheureux de toujours mettre votre main gauche en
avant quand vous parlez, oh, et
bien sûr, un aller simple pour la
case prison (avec gain de 20 000F
seulement si vous passez par la
case divorce).
De l’iPhone
« Réparer ton écran ? Prends
plutôt un iPhone, c’est trop bien !
Tu peux consulter tes mails, les
horaires de bus, et il fait même
GPS ! » Ouah, trop cool, vraiment !
14
Psychose
C’est vrai, pour les 2-3 fois dans
l’année où j’ai besoin de me rendre
en urgence à l’autre bout de la ville
pour un entretien, ça vaut le coup
de claquer 150€ (avec abonnement). Ok, ça permet aussi de s’occuper en amphi, mais mes bras ne
sont quand même pas faibles au
point de ne pas pouvoir porter
mon PC (qui lui ne m’explosera
pas au visage). « Et on peut faire
un powerbrasse sur ton jouet ?
Non ; alors contente-toi de réparer
mon simple téléphone, mon gars. »
De Filip des 2Bψ
Parce que c’est bien gentil de
parler de MJ, mais une autre étoile
s’est éteinte récemment **petite
larme qui fait bien**. Enfin, au
moins, personne ne m’a invitée
dans le groupe « Filip forever » sur
Facebook. Remarquez au passage
que contrairement à MJ, personne
n’ose transformer « ingestion volontaire d’une trop forte dose de
médicaments » en suicide ou
meurtre (ah si, je viens d’oser, je
suis géniale XD).
Bref, Filip, où que tu sois,
merci d’avoir apporté à notre adolescence ton torse
musclé et imberbe, tes chorégraphies ridicules et tes
chansons fortement répétitives.
Du nouvel album de
Muse
J’aime, à part la 2 et la
4 qui ressemblent trop à du
Queen réchauffé (déjà parce
que je n’aime pas Queen, et
parce que j’aime encore
moins les copieurs). Par
contre la 3 est sympa (ça
vous aide ?).
Du duel Muse/Placebo
Vous avez remarqué
comme à chaque fois la sortie des albums de Muse et
Placebo est rapprochée ?
Comme leurs tournées
concordent presque ? Comme en particulier Uprising et
Battle For the Sun ont la même structure (rythme très
marqué, presque cassant) ?
Comme le choix des titres
annonce même cette fois la
future défaite de Muse
(battle/resistance) ?
Sinon, vous allez voir Placebo à
Nantes le 1er Novembre ?
Du choix fillot/parrain
Concrètement, comment le
BDE a-t-il choisi quel parrain allait
se coltiner quel fillot ? Ok, on sait
que les mecs du bureau se sont
choisi les plus belles filles, mais
après ? J’ai récupéré un cas social
au lieu du Brad Pitt demandé donc
dois-je en déduire que le BDE ne
m’aime pas ?
15
Psychose
Le mal-être au travail
Le phénomène est encore aggravé par la crise.
Ça y est ! Les cours ont repris, et
pour les Ei1, après un long (très long)
enfer en prépa, la décompression s’est
installée. Dur dur de se remettre au
boulot. Maintenant l’enjeu c’est le diplôme d’ingénieur, et le stress qui va
avec l’immersion dans ce nouvel univers qu’est Centrale Nantes.
Mais ce stress est-il comparable
à celui vécu par tous les travailleurs,
du salarié au patron?
La crise est passée par là, et elle
met en relief une réalité bien triste : 4
salariés sur 10 se disent stressés
(sondage CSA du 11/06/2009). On les
retrouve particulièrement dans le secteur financier (tiens, tiens !), l’administration publique et les services collectifs et sociaux.
L’organisation du travail, la
peur de l’avenir, l’absence de reconnaissance de la hiérarchie, l’isolement
mettent une pression parfois difficile à
supporter pour les employés partout
dans le monde, surtout en période de
crise.
Certains sombrent dans la dépression. La prise en charge par un
psychiatre n’est pas toujours facile, car
non remboursée et de plus on ne trouve pas de psychiatres partout. Ils trouvent refuge dans les antidépresseurs
(et font ainsi la fortune des labos pharmaceutiques), dans l’alcool ou la drogue, voire dans la mort (voir la vague
de suicides à France Télécom).
Les patrons eux aussi se suicident, mais dans l’anonymat complet.
Leur souffrance est souvent passée
sous silence car on tend plutôt à les
diaboliser alors que leur désarroi peut
être profond lorsqu’ils voient
l’entreprise qu’ils ont façonnée
partir en fumée à cause des dérives de la finance internationale.
Par ailleurs le stress coûte cher à notre pays.
En France, les accidents
et les arrêts de travail, la
consommation des médicaments, l’absentéisme coûteraient 60 milliards d’euros, soit
« 3 à 4% du PIB » selon Xavier
Bertrand, ancien ministre du
travail.
Pour résoudre le problème, on
parle d’imposer les accidents du travail (mais est-ce bien raisonnable ?),
d’un système bonus/malus pour obliger les entreprises à prévenir les
« pétages de plomb ».
« Monde de merde », comme dirait
Georges Abitbol.
16
Psychose
Pourquoi a-t-on peur de la psychose ?
Fervent détracteur de l'écriture blanche, et pour changer des frivolités, je vous propose un article noir.
D'avance, excusez mon ton douloureux.
Soit un ensemble d'individus
possédant au moins un neurone. Un
neurone pour le groupe, c'est que je
veux généraliser à l'ensemble des humains. Un neurone en état de fonctionnement ou non, ça n'a d'importance ni
pour nous ni pour eux. Ce groupe fait
la découverte à Décathlon, d'une planche de surf portant une large marque
de morsure. La foule éclate en hurlements, se précipite, hystérique, à la
recherche de personnes à piétiner. Voilà ce qu'est la psychose. D'une certaine
manière on peut le considérer comme
le phénomène inverse des soldes.
On note d'autres psychoses que
les planches de surf mordues par des
À tous ces arguments, il ne
faut rien voir d'autre que de
vilaines excuses
requins chez l'humain de base (i.e. qui
regarde des séries américaines, a un
compte Facebook, un livre de Werber
sur son chevet, une puissante envie de
lécher le derrière de la société) : les
virus exotiques, le terrorisme, les insectes, les utopies, les remises en question, le verdict d'un psychologue.
(Toutes les choses dans lesquelles
l'homme doit se reconnaître.)
Voilà ce dernier point avec lequel je fais mon sujet. Pourquoi craindre le verdict des psychologues ahuris ? C'est la psychose des psychoses.
Le serpent des divans qui s'empoisonne de son propre venin. Le trouble
ridicule qu'il faut éviter pour ne
pas abîmer sa joie. C'est que
l'homme ne voudrait pas prendre le risque de laisser une seule et pauvre tache sur sa sérénité. Voilà l'étrange réflexion qui
conduit les gens à craindre leur
névrose, et, affolés, à pester
contre la vertu.
C'est avant tout la faute
des médias, garants du mensonge public, d'appuyer l'idée fantasmagorique du fou en devenir. La stérilité de la politique
n'intéressant pas suffisamment
la multitude, on aime mieux
pimenter les feuilles par quelques drames faciles, un peu de
crimes passionnels. Mais cette
obsession journalistique doit
avoir ses effets. Le citoyen classique, en mal de véritables lectures, sur le moindre soupir,
s'interroge avec angoisse « serai
-je peut-être un fait divers ? » Et
il croit bien le devenir si par
malheur il ne renie pas proprement cette terrible honte qui le
poursuit.
La littérature est elle aussi en tort, pour peu qu'elle existe encore. Qui ne l'est pas ? Ce
n'est pas que la morale est de
ses préoccupations, ce n'est pas
qu'elle a de comptes à rendre
avec qui que ce soit. Notre petit
monde est persuadé que ce qu'il
aime dans la fiction est sa réalité. Il lit ces drames psychologiques, ravi de contempler la na-
ture humaine, et si le style est bon, il
croira qu'un scribouillard est un sage.
Pourtant personne n'ignore ce que
signifie une fiction.
À tous ces arguments, il ne faut
rien voir d'autre que de vilaines excuses. La véritable raison c'est que l'homme est un macaque en costume, capable, le tiède lâche, de s'effrayer de tout
et de rien. C'est de la bêtise. Aucun
mystère dans cela. Aucun pour une
espèce qui est capable de mentir, de
trahir et oublier. Cette espèce dénaturée, injure à la sincérité, devra disputer
ses funérailles avec une légion d'imposteurs. Elle mourra lentement dans
le cercueil à bascule de notre société,
stupéfaite que sa joie ne la suit pas.
Il faut bien comprendre que ce
ne sont pas quelques milliers de signes
qui changeront une tare génétique, la
volonté furieuse d'être un raté parmi
les plus communs. Moi-même, qui suis
fort orgueilleux, je ne crois pas pouvoir toucher la minable âme de l'épicier qui me lit. On ne change rien, car
tout est de pierre sous le soleil.
Pour conclure, je porterai un
toast à votre frivolité.
17
Psychose
De la psychose à Centrale Nantes ?
Êtes-vous psychotique?
Loin des concours et des classes préparatoires se cultive Rue de la Noë une ambiance
charmante basée sur le concept : « Sex, Juices and Rock’n’Roll » ; pourtant une révolution s’impose…
L’auteur se dégage de toutes responsabilités
quant aux conséquences qui pourraient
survenir à la suite de ce test.
L’avantage de
l’intégration
aura été pour les non-jambons, nongeeks ou non-no life d’oublier que la
vie d’agoraphobe trouverait de bonnes
raisons d’être justifiée en ces temps
difficiles.
En effet, entre nos hommes politiques qui jouent sur toutes les formes
d’insécurité qui nous guettent pour
tenter de se faire élire et nos médias
qui ne savent plus poser les questions
qui dérangent mais qui ont acquis une
forme d’excellence quant à celles qui
nous terrorisent, la psychose s’épand,
se répand et s’étend à une vitesse assez
phénoménale.
Mais Dieu a créé les tonus, les
boissons soft (la censure m’interdit
d’en dire plus…) et la femme pour
nous détourner, nous autres hommes,
de la psychose. Aussi tenais-je à remercier au nom de tous les centraliens
ayant rigolé à la vue de certaines chopes, les marques suivantes : le Coca
Eco + (à ne surtout pas mélanger à du
« ciel »), le jus d’orange Eco + (à ne
surtout pas mélanger à de l’eau de vie
de pommes de terre) et bien sûr Burn®
(!!!!!) pour la perfection que leurs produits ont atteinte quant à leur qualité
de mise en ébriété rapide (eux qui ne
contiennent pourtant pas d’alcool,
Dieu merci) de celles qui les consomment. Les (plus ou moins beaux) Ei2
ont fait remarquer la facilité déconcertante qu’ils ont eue à séduire (voire
plus) les filles de notre promo, certains
n’hésitant pas à employer des mots
d’une élégance trop pauvre pour être
retranscrits.
Bref, cette intégration fut magnifique, pas de psychose, pas de
peur, que de l’amour (ou pas) et
de la chope : concept qui nous
ramène, il faudrait quand même
le souligner, à l’époque où notre
cerveau de collégien se plaisait
à collectionner ce genre de petites histoires stupides et qu’au
fur et à mesure que le temps
passait, il a fini par abandonner
pour atteindre un certain degré
de maturité.
Néanmoins, il se trouve
qu’au sein même de notre école
qui tient à être un des véritables
lieux de l’innovation et de la
créativité, se cultive une certaine idée archaïque : un homme
qui chope beaucoup de filles est
un beau gosse et une fille qui
chope beaucoup de filles m’excite… oh pardon,non, une fille
qui chope beaucoup de garçons
est une …… (je reste poli). Aussi, pour demeurer à la pointe de
l’innovation, de la créativité et
donner un nouvel élan à la morale française, je propose de
faire un concours de la fille qui
chope le plus (et ce de manière
hebdomadaire) et de lui remettre une médaille de la Belle Gosse. Ainsi toute psychose féminine de voir sa réputation ruinée
après un tonus trop arrosé serait éliminée et nous instaurerions ainsi une compétition ma
foi assez sympathique entre les
filles de chaque promo.
Rappelez-vous de :
- votre plus grand délire
……………………………………………
……………………………………………
- votre plus grande euphorie
……………………………………………
…………………………………….. :)…...
- votre plus grande agressivité
……………………………………………
…………………………………….. :(…...
- votre plus grande angoisse
……………………………………………
……………………………………………
Arrivez-vous à vous en rappeler ?
L’ECNiouzes a la solution pour vous
libérer de vos psychoses : écrivez-les.
Envoyez-les ensuite à [email protected] ; ils se feront un plaisir de les
publier dans le prochain numéro. Joignez-y un chèque de 20€* pour être
sûr de l’effet libérateur (tous formats :
pub, .txt, .rtf, .doc, .docx… à éviter :
.odt et .pdf ou alors rajouter 5€ en
plus).
En fait, si vous vous en souvenez alors
vous n’êtes sûrement pas atteint de
psychose. Mais pour en être plus sûr
demandez à un ami quels sont vos
plus grands délires. Si ce ne sont pas
ceux auxquels vous avez pensé alors
libre à vous de les envoyer à l’adresse
ci-dessus ou de fuir le plus loin possible du territoire nantais…
Lanzarotte
Sarcastiquement vôtre,
Eddy Alexandre
*Qui vous a dit que l’ECNiouzes était un poly
gratuit ?
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Psychose
Psychose : « De la musique avant toute chose… »
Psychose… Quel cinéphile parlera de psychose sans avoir à l’esprit
l’un des plus célèbres films d’Alfred
Hitchcock ? Ce film culte met en évidence le génie du septième art : comment faire peur à un spectateur qui
sait pertinemment que l’histoire n’est
pas vraie, surtout à une époque où les
films sont en noir et blanc et sans aucun effet spécial ? Une solution très
commune est de faire jouer l’imagination : une situation qui est suggérée
met souvent d’avantage mal à l’aise
qu’une action, aussi gore soit-elle…
puisqu’elle est plus durable vu qu’elle
joue sur l’imagination du spectateur.
Prenons une scène quelconque :
si on voit l’action, on a tendance à la
rejeter car l’image que l’on voit ne
nous est pas agréable. C’est donc rapide comme événement. Mais comment
rejeter ce que l’on imagine ? Si l’on
voit les visages horrifiés des témoins et
seulement quelques détails de l’action,
on imagine cette dernière et c’est cette
impression qui nous reste. C’est d’ailleurs vérifiable dans n’importe quel
film qui veut faire peur : il se passe
très souvent un long moment où le
héros flippe parce qu’il entend des
portes grincer avant que le méchant ne
se montre. Parce que la scène d’horreur en elle-même dure peu de temps.
Mais les observateurs auront
remarqué que mon propos n’est ni sur
tous les films d’horreur, ni sur l’imagination : il s’agit bien de musique, et
Verlaine n’a rien à faire là, ça c’est juste pour le style. Parlons donc de musique dans Psychose, en particulier dans
la fameuse scène de la douche où la
gentille se fait allègrement trucider.
Petite expérience à faire:
- Aller sur
http://www.youtube.com/
watch?v=C2V8Zt77Bgk
- Voir la fameuse scène en question
- Frémir d’effroi
- Revoir la vidéo en coupant le
son
- Moins frémir d’effroi et se rendre compte qu’en fait les images
ne font pas si peur que ça.
On parle souvent de psychose à propos d’araignées, de la crise ou autre
grippe A. Je pense qu’on peut avoir
bien plus peur par une musique comme celle de cette scène, qui fait froid
dans le dos.
Dernier détail sur cette musique: elle a
été reprise dans Le monde de Némo
pour accentuer le côté méchant de la
petite fille qui martyrise les poissons.
Comme quoi, Hitchcock est toujours
d’actualité…
Psychose
Les Français, champions d’Europe de la consommation
de psychotropes
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La psychose de la chope
Le marché des antidépresseurs ne connait pas la crise.
Même si la France a terminé
5ème de l’Euro de basket, elle surclasse ses voisins pour ce qui est de la
consommation des médicaments, surtout les antidépresseurs.
A l’origine, les psychotropes
sont destinées aux dépressions sévères
(qui touchent 5% des Français) mais
aujourd’hui ils soignent surtout
« l’anxiété sociale ».
Par conséquent, de nombreuses
personnes qui mettent sur le compte
de la « dépression » les difficultés du
quotidien, se font prescrire des tonnes
de psychotropes, ce qui agrandit le
trou de la sécurité sociale, déjà mal en
point.
Molière et son Malade imaginaire
ont été les précurseurs de cette spécialité française.
La consommation reste tout de
même inférieure à celle des États-Unis,
les quantités vendues en pharmacie
restent 50% supérieures à la moyenne
européenne. Les labos pharmaceutiques peuvent se frotter les mains.
Cette surconsommation
peut s’expliquer par le fonctionnement de notre système de
santé : les médecins libéraux,
qui sont payés à l’acte, enchaînent les prescriptions à leur
patients, alors que parfois une
meilleure écoute serait plus efficace. Par exemple pour traiter
les troubles du sommeil, 92%
des médecins sentent « une attente de prescription de la part
du patient » alors que seulement 27% affirment que l’usage
d’un médicament serait nécessaire (étude européenne de
2005).
Les généralistes prescrivent 72% des antidépresseurs,
86% des hypnotiques et 79% des
tranquillisants (étude du
CNAMTS, 2001-2002), les autres
prescripteurs étant les médecins
hospitaliers et les psychiatres.
Par conséquent, si vous
vous sentez déprimés, préférez
le chocolat noir au neuroleptique. C’est plus sain et ça coûte
moins cher.
Le WEI et les premiers tonus
nous auront fait connaître à nous, pauvres petits EI1 innocents et fragiles la
psychose de la chope. En effet Centrale
constitue un réseau fort de rencontres
(plus ou moins) professionnelles, et
forcément, comme dans tout réseau,
les nouvelles vont vite. Viennent alors
dans ces lendemains de soirée difficiles et douloureux : la peur de la validation (envie de devenir la future star du
film de la CNT ?), l’angoisse du rappel
progressif des évènements de la veille
(l’étonnement et la honte croissent
également au fil de la journée…), l’effroi des retrouvailles post-chop
(comment gérer la crise ? Prétexter
l’oubli vaut mieux parfois), la psychose du ragot post-chop (chop ?
chop++ ?? chop ++ validé ?!?) et enfin
la terreur de la réputation nouvellement acquise (on apprend ainsi qu’on
a chopé près de la moitié de la promo
sans même le savoir).
Pour tout cela, je remercie les
EI2, EI3 et autres pour leur contribution à ce mouvement de psychose. On
se vengera l’année prochaine…
20
Psychose
Comment se protéger efficacement de la grippe A ?
La grippe A étant devenue l’événement incontournable de ces derniers mois et Centrale ayant enregistré ses premiers cas, il est
devenu impératif de faire le point sur le fabuleux outil que nous sommes tous en droit de posséder pour nous prémunir d’une part et
éviter la propagation d’autre part : le masque.
Eh oui ! La solution à tous nos problèmes réside en ces 6 lettres qui, étrangement, ont pour acronyme « smaque », l’onomatopée
symbolisant un bisou dans les bandes dessinées et synonyme de contagion. Mais attention, le tout pour survivre est de bien choisir
son masque ! Et j’ose espérer que cette rubrique vous y aidera.
1) Le masque vénitien :
Ce type de masque, peu répandu et relativement cher, n’est a priori pas la solution
idéale pour éviter d’attraper la Grippe A. En effet, on constate facilement que la bouche et
le nez, qui sont les endroits par lesquels le virus est le plus susceptible de s’infiltrer ne sont
pas recouverts en général. Ceci laisse donc toute latitude à respirer H1N1.
De plus, il est fort à parier qu’en portant un tel masque en ville, vous risquiez d’intriguer les personnes autour et donc les amener à s’approcher de vous davantage, ce qui est
tout sauf ce que vous voulez !
Conclusion : n’investissez pas dans un tel masque, même si les quelques charlatans
qui profitent du festival de Venise tenterons par tous les moyens de vous faire croire que le
masque éponyme protège bien du virus H1N1.
2) Le masque Zoulou :
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le masque Zoulou n’est pas aussi inefficace
que le vénitien. Il est en effet bien plus intéressant à porter car celui-ci recouvre la quasi-totalité
du visage et donc protège contre tout postillon éventuel, même s’il ne peut rien contre le virus
flottant dans l’air ambiant que vous pouvez respirer à tout moment.
Faites attention quand même à sa délicate prise en main. De plus, évitez le marché vaudou et ses masques d’occasions : vous risquez de subir les sortilèges des sorciers les ayant utilisés.
Psychose
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3) Le masque à oxygène :
C’est l’un des masques les plus efficaces pour éviter d’attraper la grippe A car
le risque d’inhaler le virus est nul, à moins qu’un esprit tourmenté et pervers ait cherché à l’introduire à l’intérieur de la bouteille de gaz qui va avec. Et encore, faut qu’il y
soit parvenu sans l’avoir faite exploser.
En revanche, le prix est exorbitant et on conçoit directement que c’est l’une des
solutions les moins pratiques puisqu’il vous faut vous trimbaler le masque, la bouteille de gaz et le cordon qui les relie en permanence. Oubliez donc le tour de l’Erdre
et autres activités sportives favorites du Centralien. A part le football. Sur PES.
4) Le masque de plongée :
L’avantage du masque de plongée est son poids très léger qui le rend facilement transportable. Par ailleurs, le tuba empêche a priori les postillons de parvenir à votre bouche. En
contrepartie, il vaut meux éviter de le porter lorsqu’il pleut, sauf si vous avez soif.
Une version améliorée mais clairement plus chère est le scaphandre. Par contre, vous
allez là aussi devoir vous farcir les bouteilles de gaz.
5) Le masque à gaz :
En termes de protection, c’est de l’artillerie lourde ! Malheureusement, en termes de
prix aussi. Néanmoins, pour celles et ceux qui souhaitent respirer uniquement de l’air filtré à
100% et être sûr(e)s de ne pas se recevoir une goutte de bave remplie de virus H1N1, je ne
peux que vous le recommander.
Tuyau : pour éviter d’exploser votre compte en banque et si vous n’avez pas l’âme
trop sensible, vous devriez vous rendre sur les lieux d’attaques à l’arme chimique et/ou biologique et les récupérer sur d’anciennes dépouilles. Cela vous évitera de débourser le moindre denier.
Remarque : choisissez des lieux décontaminés depuis quelques années pour ne pas
avoir à y risquer votre vie.
6) Le masque de Scream :
C’est ce que l’on peut qualifier de masque « moyen ». Tout d’abord, son principal défaut est l’énorme cavité faisant office de bouche qui agit à l’instar d’une passoire. L’embouchure du nez est elle aussi
relativement grande. Autrement dit, ni les postillons et ni l’air recraché par vos éventuels voisins ne seront filtrés.
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Psychose
Cela dit, sa force réside dans… sa forme et le sentiment qu’il fait naître chez les autres : ce masque vous sera très utile
pour faire fuir les gens autour de vous et ainsi seuls les plus téméraires pourront rester à côté. Par conséquent, en réduisant le
nombre de personnes aux alentours, vous réduisez grandement le risque de contagion.
Attention à l’arnaque cependant, n’achetez pas ce masque indépendamment du kit (actuellement en promotion) : cape,
masque et couteau à viande 35cm. Autrement, vous risquez de ne plus terroriser les gens autant que ça.
7) Le masque de beauté :
Le meilleur pour la fin puisque c’est clairement la solution la plus efficace ! Attention cependant, il existe des tonnes de
recettes pour concocter un tel masque mais très peu lui confèrent un pouvoir anti-grippe A efficace. Ne comptez pas sur votre
dermatologue pour des conseils, voici gratuitement les ingrédients miracles et leurs dosages respectifs pour fabriquer le masque parfait :

2 tranches d’andouillette putréfiée

1 fine lamelle de Cantal périmé

1 fine lamelle de Saint-Nectaire périmé

30g de Roquefort A.O.C. périmé

100g d’huîtres pas fraîches

1 boîte de Maïzena

15g de beurre

10cl de lait tourné
>
Prenez le Roquefort, faites couler dans une casserole et mettez à feu doux pendant 5mn. Entretemps, enlevez les huîtres de leurs coquilles et écrasez les au mortier. Versez la purée dans la casserole. Rajoutez-y directement le beurre, le
lait et la Maïzena. Remuez énergiquement pendant 2mn.
>
>
Réfrigérez la concoction pendant 30mn.
Appliquez ensuite le masque sur l’ensemble du visage, déposez les tranches d’andouillette sur les joues, la lamelle de
Cantal sur le front et celle de Saint-Nectaire sur le menton.
Voilà, c’est prêt ! Soyez sûr qu’avec ça, personne ne s’approchera de vous, pas même le virus H1N1 lui-même. Vous ne
risquez rien du tout. Le prix est raisonnable puisque vous pourrez trouver la moitié des ingrédients dans les poubelles des
supermarchés.
Conclusion :
J’espère que cette rubrique vous aura permis de comprendre comment vous protéger efficacement et sans trop dépenser
d’argent. Il va de soi que chaque méthode a ses qualités et défauts, mais je suis certain que vous saurez faire le bon choix.
Ah oui sinon, j’ai oublié de vous parler du masque chirurgical préconisé par le ministère de la santé. Mais entre nous, ce
n’est pas la meilleure méthode puisque de toute façon on n’en trouve pas.
Sur ce, bonne journée !
Médicalement,
Psychose
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La phobie des trous noirs
Gaëtan est un adolescent de 16 ans tout ce qu’il y a de plus ordinaire : il joue au foot en club tous les mercredi après-midi, aime les glaces à
la fraise avec un peu de chantilly, est fan de Jennifer et de Mireille Mathieu, collectionne les posters de dauphins et joue au bilboquet…
Oui, mais Gaëtan est touché par une phobie extrêmement rare : il a une peur bleue des trous noirs, ces objets astrophysiques au champ de
gravité si intense que la matière ne peut s’en échapper.
Ce mal étrange, les spécialistes l’ont nommé la nigredophorameniphobia.
On estime que seule une personne sur 1.072.350 est atteinte de nigredophorameniphobia1, ce qui correspond d’après certaines études aux
chances de mourir d’un arrêt cardiaque après avoir marché sur un hérisson.
Pour en savoir un peu plus, nous avons décidé d’interviewer le jeune adolescent sur sa triste maladie. Mais ce dernier s’étant désisté au
dernier moment afin de réviser un devoir de français pour le lendemain, c’est sa mère, Mme Christine Labatut, qui a accepté de répondre à
nos questions.
ECNiouzes : Bonjour !
Mme Labatut : Bonjour, entrez donc !
Ça va, vous n’avez pas eu trop de mal
à trouver ?
ECNiouzes : Non, merci, c’était plutôt
bien indiqué, mais ça bouchonnait un
peu après le rond point de Marignan.
Mme Labatut : Vous avez pris le rond
point de Marignan ? Ah, mais c’est
normal que vous ayez mis plus de
temps ! Le mieux, c’est de suivre l’avenue de Waterloo.
ECNiouzes : C’est bien ce que je pensais au début, mais on m’avait dit que
le rond point de Marignan, c’était un
raccourci.
Mme Labatut : Oui, c’est plus court en
distance, mais on doit à chaque fois se
taper le feu rouge, au niveau de la gendarmerie. Il dure facilement deux bonnes minutes. On vous a mal conseillé !
ECNiouzes : Tiens, c’est bon à savoir !
Et donc après l’avenue de Waterloo,
on rejoint la rue du Curé en prenant
l’allée des Lilas ?
Mme Labatut : Vous rigolez, l’allée
des Lilas est en sens unique ! Non,
allez plutôt jusqu’au carrefour, et là
vous tournez à droite, rue des Simplets. Il y a d’ailleurs une excellente
boulangerie, rue des Simplets, et pas
chère ! Ensuite, après cent mètres,
vous pourrez rejoindre la rue du Curé.
ECNiouzes : Merci, c’est fort
aimable à vous.
Mme Labatut : Mais de rien ! Si
on ne peut même plus se rendre
service (rires). Au fait, je suis
très impolie, je ne vous ai même
pas proposé à boire ! Café, jus
d’orange, vodka, Red Bull, eau
de vie roumaine ?
ECNiouzes : Merci, madame
Labatut, mais je ne dois pas
tarder. D’ailleurs, si nous pouvions débuter
notre interview...
Mme Labatut : Gornot.
ECNiouzes : Je vous demande
pardon ?
Mme Labatut : Gornot. Mon
nom c’est Mme Gornot, Annie
Gornot. Pas Labatut.
ECNiouzes : Au temps pour
moi ! Mme Gornot, je vous
propose d’aborder le sujet prévu initialement pour cet entretien.
Mme Gornot : Très bien, mais
ne riez pas si vous me voyez
rougir ! Je suis quelqu’un d’assez pudique (petit geste timide de
la main).
ECNiouzes : Hein ?
Mme Gornot : Euh, nous allons
bien parler de ma lutte contre la
1
cellulite, non ?
ECNiouzes : A fortiori, non, madame
Gornot, il était prévu que nous parlions de la phobie des trous noirs de
votre fils (elle fait la moue). Si vous
me permettez, cela fait déjà une page
que l’auteur de cet article essaie de
gagner du temps à l’aide de discours
parasites, c’est assez lourd comme ça,
alors n’en rajoutez pas !
Mme Gornot : Oui, le lecteur n’est pas
dupe…
ECNiouzes : Madame Gornot, parleznous de la phobie de votre fils.
Mme Gornot : Il a peur des trous
noirs.
ECNiouzes : Comment cette phobie
se traduit-elle ?
Mme Gornot : Eh bien, c’est bête à
dire, mais chaque fois que mon ange
aperçoit un trou noir, que ce soit un
trou noir stellaire, supermassif ou de
Reisner-Nordstörm, il devient nerveux
et sa peau se recouvre de boutons.
ECNiouzes : Vous voulez dire chaque
fois qu’il aperçoit une représentation
d’un trou noir …
du latin nigredo = noir, phoramen = trou, et du grec phobia = peur
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Mme Gornot : Oh non, les photos, ça
ne lui fait ni chaud ni froid. C’est
quand il se retrouve nez à nez avec ces
saloperies spatiotemporelles qu’il commence à se mettre dans des états seconds. Je crois que c’est spécifiquement la singularité gravitationnelle qui
lui fait peur.
ECNiouzes : Madame Gornot, j’ai du
mal à vous suivre. Votre enfant vient
du même monde que nous, n’est-ce
pas ? Par conséquent, il n’a pas pu
rencontrer de trou noir !
Mme Gornot : Écoutez, je ne suis pas
experte dans le domaine, mais Gaëtan
voit des trous noirs partout ! D’après
ce qu’il me dit, il y a beaucoup d’idées
reçues à propos de ces objets et on en
croise beaucoup plus souvent qu’on ne
le pense.
ECNiouzes : Donnez-moi des exemples…
Mme Gornot : Oh, je ne sais pas… (elle
réfléchit) Gaëtan a très peur de tous ces
instruments au nom bizarre, genre
Synchrotrons, collisionneurs à élec-
tron, Tandem Van de Graaff, Linac à
proton …
ECNiouzes : Madame, vous êtes en
train de me parler d’accélérateurs de
particules ! Donc à moins de vivre au
beau milieu d’un centre de protonthérapie …
Mme Gornot : Hum, ce ne sont peutêtre pas les exemples les plus parlants,
je vous l’accorde. Mais depuis peu,
Gaëtan se méfie de tout, vraiment de
tout ! Et ç'en est devenu préoccupant ;
Psychose
le moindre aspirateur lui donne
des suées froides. Les éviers,
n’en parlons pas ! Encore pire :
pour son anniversaire, on a
voulu lui offrir un Rubik’s cube.
Vous êtes d’accord que ça a une
forme bien cubique, pas de trou,
et des couleurs vives… eh bien,
je ne sais pas pourquoi, mais
dès qu’il a découvert son cadeau, Gaëtan s’est mis à hurler
et l’a jeté de toutes ses forces à
l’autre bout de la pièce. On n’a
pas cherché à comprendre. Les
crics de voitures et les clés de
12, pareil, il ne peut pas les sentir. Et les balles de golf, c’est
encore pire, ça lui fait penser à
des naines blanches, il a tout le
temps peur qu'elles n’explosent
en supernova.
ECNiouzes : D’où lui est venue
cette phobie ?
Mme Gornot : (elle prend un air
peiné et baisse le regard) Eh bien,
je crains que ce ne soit un peu
de ma faute… Pour ses cinq
ans, je lui ai acheté ce livre qui
faisait fureur à l’époque : « Petit
ours Brun et sa famille visitent un
trou noir ». Je crois que ça l’a
traumatisé ; il ne voulait plus
aller se coucher, on devait vérifier toutes les trente secondes
qu’il n’y avait pas de trou noir
sous son lit. Sa phobie ne l’a
plus quitté depuis. Mea culpa.
ECNiouzes : Ça ne doit pas être
facile tous les jours, pour lui
comme pour vous !
Mme Gornot : (soupir) A qui le
dites-vous ! Il revenait souvent
de l’école en pleurant, parce que
certains « camarades » s'étaient
moqués de lui. Ils lui font souvent des blagues puériles, du
genre lui faire croire qu’il y a un
trou noir juste derrière lui. Évidemment, il marche à chaque
fois. C’est tellement facile de profiter
de la faiblesse des autres ! Une fois, un
élève a réussi à lui faire croire qu’il
avait un trou noir coincé dans ses cheveux. Il est devenu hystérique et
quand il a découvert la supercherie, il
s’est battu avec l’autre élève. Un surveillant est intervenu et les a repris
tous les deux. Évidemment, il n’a rien
trouvé de mieux à dire à mon fils que,
s’il continuait comme ça, il finirait au
trou !
ECNiouzes : La goutte d’eau qui fait
déborder le vase ...
Mme Gornot : Oui. (Elle pleure) Oh
mon Dieu, c’est trop dur, je craque ! Si
vous saviez ce que je dois endurer tous
les jours ! On se dit que ça n’arrive
qu’aux autres, et quand c’est notre
tour… c’est dur, trop dur ! Cet aprèsmidi, Gaëtan s’est encore mis dans des
états pas possibles à la simple vue
d’un fer à repasser ! Vous m’expliquez
le lien avec les trous noirs ?? Parfois,
j’ai envie de le gifler, mais je serais une
mauvaise mère, n’est-ce pas ? Mais qui
a envie d’endurer ça, qui ? (elle fond en
larmes)
ECNiouzes : Chers lecteurs, cette interview était sensée se terminer sur
une note humoristique, mais il va
m’être difficile à présent de placer la
blague du mec qui a deux trous dans
un trou2. Je vous donne donc rendezvous pour une prochaine interview,
dans laquelle nous interrogerons l’arrière-grand-oncle de Marie, caissière
à Intermarché, qui a la phobie des
ramasse-poussière et des mots contenant quatre syllabes. Au revoir.
Propos recueillis par
2
le gynécologue
Debats & Controverses
25
Comme il fallait s’y attendre, il y a eu ce mois-ci plusieurs travaux plus ou moins constructifs contre les 235
euros de frais de scolarité supplémentaires. Mais aussi une intervention suite à la prose de Scott sur le préservatif, que nous rappelons ci-dessous.
Rappel : Les propos tenus au sein de
cet article n’engagent que son auteur, et en aucun cas le journal luimême ou un quelconque groupe
auquel l’auteur pourrait appartenir .
Le préservatif
Parlons du préservatif. Tout le monde
a entendu parler des crimes contre
l’humanité commis au Darfour. Mais
que dire de ces milliers de catholiques
africains, infectés chaque jour par le
VIH, car ne prenant pas de préservatifs ? Les empêcher de se protéger n’est
il pas un crime contre l’humanité ?
Certes, parler d’abstinence, comme l’a
fait le pape, plutôt que de relations
sexuelles à tout va avec préservatif
peut sembler une bonne idée. Mais
comment oublier que plus de la moi-
L’abstinence à tout prix a
aussi ses côtés néfastes
tié de la population des pays d’Afrique
subsaharienne a moins de 24 ans ? Il
est très dur, au moment de l’éveil adolescent, de se retenir de toute pulsion
sexuelle. Les personnes ayant cette
force d’esprit sont très rares.
« L’aveuglement de cet homme ne résulte
ni de ses péchés ni de ceux de ses parents.
Cet homme est aveugle pour que Dieu
puisse se manifester à travers lui.» (Jean
9 :3)
Beaucoup d’associations, en Afrique,
écoutent les opinions du Pape. Selon
Jodi Jacobson, le directeur du Centre
pour la santé et l’égalité entre les
sexes, une ONG américaine : « Ainsi,
les programmes d’abstinence se taillent la part du lion alors que le budget
accordé à l’approvisionnement et à la
distribution de préservatifs « est au
point mort et n’a pas reçu un
dollar supplémentaire » ».
Ainsi, l’abstinence à tout prix a
aussi ses côtés néfastes…On
peut certes blâmer les gens qui
se condamnent eux-mêmes en
ne s’abstenant pas, mais on
pourrait aussi les aider plutôt
que de les blâmer. Je crois que
ça se rapproche de la morale
chrétienne…
Mais non, parlons plutôt de
l’abstinence, puisque le pape y
fait référence. Citons Saint Augustin : « L'abstinence véritable
et parfaite se contente de la
nourriture et du vêtement vraiment nécessaires ; elle supprime
totalement ce qui plait, ce qui
est superflu, ce qui se prépare
avec trop de soin et exige de
grandes dépenses. Vous avez
l'exemple de saint JeanBaptiste : il ne mangeait que des
sauterelles et des feuilles d'arbre à goût de miel, il buvait de
l'eau, il portait un vêtement de
poils de chameau. »
On parle beaucoup d’abstinence
sexuelle, mais que dire des autres facettes de l’abstinence, que
Saint Augustin mettait au même niveau ? Je pourrais interroger l'auteur de l'article : t’abstiens tu de la propriété privée ?
De boire une bière ?
En regardant les sommes colossales
dépensées par le clergé, on se demande pourquoi les enseignements de ce
cher Saint Augustin n’ont été que partiellement repris, et pourquoi on blâme
les infectés pour leurs attitudes de débauche et de luxure, alors qu’on ne
remet pas en cause le non respect des
autres types d’abstinence du pape (abstinence de la nourriture, vestimentaire…) ?
Mais oublions le pape : peut être faut
il, en bon chrétien, se comporter comme saint Jean Baptiste : ne pas faire
l’amour, s’habiller en peau de chameau et manger des sauterelles. Oui,
mais tout le monde n’en a pas la force,
et c’est peut être le problème. On ne
fonde pas un système sur des hommes
« parfaits » qui n’existent pas. Le modèle de l’homme moderne, du travailleur social, cher à Che Guevara, a causé l’échec du système communiste
cubain. On ne peut pas penser que
tout le monde va suivre les mêmes
principes ou valeurs que les nôtres, et
on doit donc adapter sa pensée à la
réalité de l’esprit humain… N’étions
nous pas tous pervers polymorphes selon
Freud ? Difficile de faire de pervers
polymorphes une population d’ascètes !
26
Debats & Controverses
« (…) on ne peut pas résoudre ce
fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. » Benoît XVI
Dans son article sur le préservatif, Scott prend position contre
les propos qu’a tenu Benoît XVI en
Afrique en mars, utilisant des paroles blessantes vis-à-vis du Pape,
mais aussi de toute l’Eglise catholique. Afin de rester objectif, il semble intéressant de se pencher plus
précisément sur ce qui a été dit
et ce qui a été fait. Cet article a
donc davantage pour but de relater
les faits plutôt que de répondre à
l’article précédent.
Toute l’affaire commence par la
diffusion d’une phrase, ou plus
exactement d’un morceau de phrase, de Benoît XVI à propos du SIDA: « (…) on ne peut pas résoudre ce
fléau en distribuant des préservatifs:
au contraire, cela risque d’augmenter
le problème. ». C’est uniquement
cette citation qu’ont retenu les médias et qui a déclenché des réactions des plus agressives.
Il est clair que cette simple parole a une allure de condamnation
« On ne peut trouver la solution que dans un double engagement: (…) une humanisation de la sexualité, et (…) une
amitié vraie »
du préservatif et je suppose que
c’est ce qui a choqué beaucoup de
monde à un point tel que certains
la qualifient de « crime contre l’humanité ». Mais on peut se demander s’ils ont cherché à comprendre
le contexte de cette citation
avant de se faire leur opinion ou s’ils se sont uniquement contenté de ce qu’ont
diffusé les médias.
Je voudrais donc clarifier le contexte de cette parole, en commençant par
revenir sur ce qu’a dit le
Pape: « Je pense que l’entité la
plus efficace, la plus présente
sur le front de la lutte contre le
sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements,
avec ses réalités diverses. Je
pense à la communauté de
Sant’Egidio qui fait tellement,
de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le
sida, je pense aux Camilliens, à
toutes les sœurs qui sont au
service des malades… Je dirais
que l’on ne peut vaincre ce
problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas
l’âme, si les Africains ne
s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au
contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne
peut trouver la solution que
dans un double engagement : le
premier, une humanisation de
la sexualité, c’est-à-dire un
renouveau spirituel et humain
qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers
l’autre, et le second, une amitié
Rappel : Les propos tenus au sein de
cet article n’engagent que son auteur, et en aucun cas le journal luimême ou un quelconque groupe
auquel l’auteur pourrait appartenir .
vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les
malades, au prix aussi de sacrifices et
de renoncements personnels. Ce sont
ces facteurs qui aident et qui portent
des progrès visibles. Autrement dit,
notre double effort pour renouveler
l’homme intérieurement, donner une
force spirituelle et humaine pour un
comportement juste à l’égard de son
propre corps et de celui de l’autre, et
notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec
les malades. Il me semble que c’est la
réponse juste, l’Eglise agit ainsi et
offre par là même une contribution très
grande et très importante. Remercions
tous ceux qui le font. »
Source : salle de presse du
Saint-Siège (traduction La Croix)
Etonnamment, on ne reçoit pas
de la même façon les propos de
Benoît XVI si on lit ce discours
dans son intégralité ou si l’on se
contente de ce qui a été colporté
par les médias… Le Pape insiste
sur l’importance de l’humanisation de la sexualité, et pense que le
SIDA ne peut pas être freiné par la
seule distribution de préservatifs. Il
est important de savoir que l’Eglise
prend une grande part à la lutte
contre le SIDA : une grande partie
des structures s’occupant des sidéens sont catholiques. Le Pape
évoque la communauté de Sant’Egidio, qui met en place depuis février 2002 un programme de soin
pour le SIDA appelé Drug Resource
Debats & Controverses
Enhancement against AIDS and Malnutrition (DREAM). Le financement
de ce programme participe aux
« sommes colossales dépensées par
le clergé » dont parle Scott dans
son article. Pour plus de chiffres, je
« Se focaliser sur le préservatif,
c’est passer à côté du problème
du SIDA. (…)Le débat sur le
SIDA n’est pas théorique, il est
pratique. (…) On peut nous
conseiller, mais pas faire à notre
place.(…) Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez,
ne nous concerne pas. »
vous invite à jeter un œil au site:
http://dream.santegidio.org/public/
news/x__newsreadpubNS.asp?
IdNews=256&Curlang=FR
De nombreuses personnes bien
pensantes et politiquement correctes se sont empressées de critiquer
le message du Pape. Mais personne
ne s’est soucié de savoir ce qu’en
pensent les premiers intéressés, les
destinataires du message. Blaise
Compaoré, président du BurkinaFaso et du Comité national de lutte
contre le SIDA, s’est exprimé sur
différents points de la question:
« Les Français aiment la polémique, c’est leur côté gaulois! Certains
critiquent la position de l’Eglise en
prétendant défendre les Africains. Soit.
Mais la plupart n’ont jamais mis les
pieds chez nous! Je leur conseille de
venir faire un séjour au Burkina. Chez
nous, l’imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert: tous ont
l’ambition d’affronter le même mal. Se
focaliser sur le préservatif, c’est
passer à côté du problème du sida.
Beaucoup de gens ignorent le travail de l’Eglise en Afrique. En France,
l’intelligentsia ne comprend pas cette
proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l’Eglise est d’abord
synonyme d’écoles et de dispensaires.
Le débat sur le sida n’est pas théo-
rique, il est pratique. L’Eglise apporte sa contribution.
Si l’abstinence est un moyen
de prévention, nous n’allons
pas nous en priver!
Face aux organismes
internationaux, il faut savoir résister. On peut nous
conseiller, mais pas faire à
notre place.
(...) Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le
terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien.
Le débat sur le préservatif,
tel que vous le présentez, ne
nous concerne pas. »
Faut-il imposer notre
point de vue, si bienpensant soit-il ? Les Africains ne refusent pas notre
aide, mais veulent choisir
eux-mêmes comment gérer
leur politique. Comment
réagirions-nous si une organisation américaine venait
nous expliquer : « Non, non,
ce n’est pas du tout comme
ça qu’il faut faire pour se
protéger du virus H1N1 !
Nous sommes plus développés que vous, il faut absolument que vous copiiez notre
système ! » ? Cessons de
vouloir choisir à la place des
Africains!
Les médias se sont bornés à ne voir dans le message du Pape qu’une incitation
à
l’abstinence
et
une
condamnation de ceux qui
ne la pratiquent pas. En réalité, une autre approche est
soulevée : celle de la fidélité.
Quelqu’un qui suit les recommandations de l’Eglise –
pas de relations sexuelles
avant le mariage et fidélité à
son époux(se) – ne risque
27
pas d’être contaminé par le SIDA,
sans avoir jamais utilisé de préservatif. Et c’est un moyen radical de
lutte contre le SIDA: « L’Ouganda a
été le premier pays à combattre résolument l’épidémie du SIDA au début des
années 90. La position forte et claire
du président Museveni a constitué
l’élément décisif qui a ralenti la diffusion du SIDA, faisant passer le taux
de personnes affectées de plus de 25%
à 6% en 2002. Il a prêché le bon sens
et non le préservatif, encourageant
l’abstinence avant le mariage et la
fidélité dans le mariage, comme des
valeurs culturelles. » Mgr Slattery,
évêque en Afrique du Sud.
Avant de conclure cet article,
une dernière mise au point semble
importante : le message de l’Eglise
en termes d’abstinence n’est pas
aussi restrictif que celui de Saint
Augustin : le « bon chrétien » qui
va à l’Aumônerie de Centrale n’y
retrouve pas d’autres « bons chrétiens » pour partager des sauterelles et discuter des derniers vêtements de poils de chameau: le
chrétien d’aujourd’hui est dans le
monde d’aujourd’hui et doit vivre
dans le monde d’aujourd’hui.
Je vous invite à prendre du recul
par rapport aux informations qui vous
sont transmises par les média : il est
extrêmement simple et classique de
détourner un propos de sa signification. Remarquez enfin que toute cette
histoire tourne autour de la relative
efficacité du préservatif en termes de
propagation du SIDA, et que ce n’est
pas sur ce sujet que l’Eglise le critique : l’Eglise désapprouve la contraception, non la prévention. Mais cela
peut faire l’objet d’un autre débat à
part entière.
28
Libres propos
Tout de suite, une page de Q !
On ne va pas vous la refaire 69 fois, il n’y a pas plus de Q dans la semaine Q que d’échangisme dans le club échangiste. La nuit Q ne sera
pas ce que vous espérez tous secrètement et nous ne sommes pas non plus de vrais Rats. Le rose n’est pas notre couleur préférée et, ultime
déception, nous ne faisons pas partie d’une secte visant à promouvoir le gruyère au sein du groupe des Écoles Centrale. Comme quoi, les
apparences sont parfois trompeuses. Si nous poursuivons ce raisonnement, très profond n’est-ce pas, nous pouvons aussi affirmer que la
couleur rouge commune au BDE et aux polys de COPIN et PRODI (ou autres matières à base de SOLIDBEURK) ne saurait en aucun cas
nous permettre de tirer des conclusions… Il en est de même pour la culture. Alors n’essayez pas de ne pas lire cet article, car nous finirons bien par vous rattraper, dussions-nous nous servir de nos queues !
Cette petite introduction de
rigueur est certes pathétique, mais elle
évite d’aborder brutalement le sujet
aussi sensible que controversé, douloureux que délicat, qu'est la culture
en École d'ingénieurs. Maintenant que
votre esprit ne se sent plus menacé,
laissez-moi vous dire pourquoi votre
participation à la semaine Q, du 19 au
23 Octobre 2009, est souhaitable, voire
complètement indispensable, et ce,
que vous vous preniez ou non pour
des êtres merveilleux. Vous vous souvenez peut-être de la première édition
de la semaine culturelle l’an dernier,
par nos prédécesseurs les Arts Osés. Si
vous ne répondez pas oui, c’est que
vous êtes vraiment un jambon d’exception ou alors simplement un EI1
innocent (quoique, beaucoup moins
innocent depuis la rentrée, d’après les
énormes potins qui circulent sur vous
mais ce n’est pas notre sujet). Bref, les
Rats d’Arts ont l’immense honneur de
vous présenter en avant-première la
2ème édition d’une semaine bientôt
Q’lte, dédiée corps et âme à la culture
sous toutes ses formes, et que nous
préparons presque depuis notre élection…
Musicalement parlant, on vous
a gâtés ! Un tremplin étudiant qui permet à de (peut-être (très) futurs) très
grands artistes des Grandes Ecoles de
Nantes de se produire. Mais aussi un
concert-conférence de Jazz, un concert
électro classique et vous serez convain-
cus que la culture n’est pas (qu’)
un « truc de vieux ». Sans oublier notre évènement majeur,
au nom évocateur, la Nuit Q. Si
vous avez manqué Scopitone, si
vous n’avez jamais vu de marionnettiste vidéo, bref, si votre
vie est pour le moment un
échec, Jeudi 22 Octobre, vous
aurez l’opportunité de rattraper
ces deux grosses lacunes d’un
seul coup… Ça ne validera pas
forcément votre diplôme d’ingénieur, mais en société (tonus/
miam/entretien d’embauche,
…), ça peut le faire !
Au cours de toute cette
semaine, pile avant la Toussaint, des créneaux ont été banalisés pour vous permettre de
découvrir le théâtre sous toutes ses
formes : violente d’abord (parce que
vous aimez ça) avec un catch d’impros, corporelle ensuite (parce que
vous aimez bien ça aussi) au cours d’
ateliers d’expression scénique, enfin
classique (parce que… ) avec Richard
III (de Shakespeare, comme chacun
sait) au Grand T. Accros à la photo, à
la philo ou à Bernard Pivot ? Combien
franchiront la barre des dix fautes (par
phrase) à la dictée la plus connue de
France ? Les Centraliens sauront-ils
enfin profiter des Audenciennes grâce
à notre fort partenariat ? Qui customisera le T-shirt le plus classe pour tirer
un trait sur sa panoplie de T-shirt Centrale Nantes tous plus insortables les
uns que les autres ? Qui plantera la
plus belle fourchette ?
Libres propos
29
C’est aussi pour répondre à toutes ces questions qui vous hantent depuis trop longtemps que nous vous invitons tous, quelque soit le
nombre de jours de sommeil que vous devez rattraper, le nombre de TA
en retard que vous devriez rendre, le nombre de litres de pluie tombés
durant la semaine, quelque soit enfin votre rapport, de toute façon problématique, à la culture avec un grand Q. Venez tester un max d’événements et vous verrez que vraiment, plus que jamais, y'en a pour tout
l’égout !
Plus d’infos sur www.semaineq09.fr
alias La Rat Croft pour les Rats d’Arts
Poésie
Note du rédac’chef : vous vous demandez peut-être pourquoi cette colonne n’est pas dans la rubrique Evasion littéraire …
Je vous propose de la lire jusqu’à la fin avant de vous poser cette question.
Petit
de sonder,
à
Poème
Ton esprit, ton âme, ton cœur,
enfin, tout
Nue, me donnera-t-elle ce qu’au fond
je désire ? Après tout, je ne désire
Ton Intérieur. Enfin, c’était trop
tôt… Mais je continuais
Même pas t’embrasser, car c’est bien
trop osé ! Mes pensées sont plus pures,
et il n’y a
Préliminaire.
Chère amie,
Quand je repense à une certaine soirée,
où je ne pensais qu’à embrasser
Ton cœur… Nous étions réunis tous
deux dans un lieu si charmant, et des
mots si exquis sortaient de
Ta bouche… Mon souhait enfin se réalisa ! Et lorsqu’ensuite j’ai pu caresser
L’espoir secret de percer ton âme et les
sentiments intimes que tu portais en
Ton sein, ce que je n’osais absolument
pas imaginer, lorsque j’ai goûté
Aux pensées profondes qui occupaient
ton esprit, j’ai découvert que sous
Ta peau, si douce, si pure, si blanche,
que mordillaient
Des émotions très fortes se cachait une
passion ! Je ne sais si tu frissonnais, mais
tu claquais
Des dents …J’étais aux anges. J’aurais
voulu aller un peu plus loin, pour tenter
Pour tout connaitre de ton âme !
Car tout connaitre de toi, c’est le
désir que j’aime
Que toi et ta chair, celle la plus profonde, celle la plus sacrée,
A caresser ! C’était l’extase en ce
jour là, j’aimais à mettre sur
tout ton corps
Qui puissent comprendre que je n’oserais jamais te demander dans un poème,
Une auréole sacrée, ô déesse
adorée ! Il est difficile d’exprimer cela en
(Et j’espère d’ailleurs que cela te plaira !)
Ma langue : J’aime passer partout, dans tous les petits recoins,
D’une âme que j’adore, même
s’il est vrai, je ne connais pas
encore tout de toi….
J’attends avec impatience de
pouvoir tout goûter ! A la prochaine rencontre,
Quand nous serons tout deux,
peut être ton âme, qui sera mise
Des choses si vulgaires : embrasser ?
Non, jamais ! Vive l’amour platonique !
PS : Maintenant, lisez une ligne sur
deux, pour avoir un autre petit poème,
un peu moins platonique que le premier…
30
Libres propos
Faites voler du papier !
S’il y a une chose que tout le monde sait faire, c’est bien un avion en papier. Mais toi, lecteur, sais-tu faire un bel avion en papier ? Un
avion en papier qui vole, pas qui tombe comme ces fichues fusées ? Un avion qui a la classe, que tu es fier de savoir faire ? Non, bien évidemment. Laisse moi donc te présenter ce guide pour faire un avion en papier qui a de la gueule et qui t’attireras les compliments de tes
camarades ainsi qu’un probable stage chez Dassault Aviation.
1) Choix du papier
Avant toute conception avancée d’engin volant en papier, il faut savoir
choisir le bon matériau de base. Si cela
peut paraître évident pour certains, il
n’en est pas de même pour d’autres
qui feront par défaut le mauvais choix.
Tant pis pour eux !
Quoiqu’il en soit, voilà quelques choix
possibles.
A) Le papier de base
Tu le trouveras dans toute grande surface, sous ramette de 500 feuilles, avec
une qualité plus ou moins correcte.
Celle-ci va de la qualité de papier de
poly, à celle de papier d’imprimante.
Attention cependant ! Comme tu es à
Centrale Nantes, tu as sûrement entendu parler des bisouno… heu… des
concepts de développement durable et
d’écologie. Grand bien t’en fasse, et si
c’est ta passion que de communier
avec la nature et les animaux tu pourras toujours suivre des cours de design
écologique, d’économie d’énergie (aka.
« vous penserez bien à éteindre la lumière en sortant svp. ») ou encore
d’environnement, avec à la clé un diplôme d’ingénieur aimant les fleurs et
les animaux.
Toutes ces notions ayant traumatisé
jusqu’à ton plus humble serviteur, je
t’obligerai à choisir du papier qui a
déjà été utilisé avant de lancer tes engins de mort, les pandas t’en remercieront. Tu pourras trouver du papier
usagé en grande quantité près de toute
bonne imprimante de l’école, celles-ci
rejetant en général devant tes yeux
effarés l’impression du précédent utilisateur ou imprimant
des caractères ésotériques voire
vomissant ce qu’il leur restait
d’encre sur ta dernière feuille.
B) Papier de poly
Déjà évoquée ci-dessus, la qualité n’est pas très intéressante.
De plus le cours du poly a fortement augmenté durant les vacances / stages de cet été, passant de 24.70€ à un forfait de
235€ comprenant polycopiés,
polycopiés version électronique
(disponibles gratuitement sur le
serveur pédagogique en version .pdf), une carte magnétique
déjà distribuée l’an dernier gratuitement et des ouvrages que
le centralien moyen ne consultera probablement jamais : rapport qualité-prix peu intéressant, sauf si tu es boursier. Il te
faudra cependant faire preuve
de courage et de tact pour extraire du polycopié les feuilles
sans les déchirer.
C) Papier glacé ou cartonné
Malheureusement pour toi je
n’ai pas pu tester ces deux types
de papier. Je reste cependant
convaincu que le papier glacé
donnera de mauvais résultats et
que le papier cartonné aura des
ratés au niveau du pliage sur la
fin.
D) Tickets de tram
À toutes les personnes pliant des tickets de tram, passez votre chemin !
Malgré le fait que l’on puisse faire de
jolies choses (cf. image ci-dessous)
avec des tickets de tram, ceux-ci sont
strictement réservés à la création d’éponge de Menger d’ordre 3.
Une jolie image : le Faucon Millenium en ticket de métro. Outch.
E) Papier caillou ciseau
Parce qu’il fallait la placer.
2) Le pliage
Passons maintenant au cœur du sujet :
le pliage de ton magnifique avion en
papier. Sous tes yeux ébahis, la feuille
de papier A4 que tu as judicieusement
choisi en suivant mes conseils cidessus va se transformer en un avion
dernier cri, à condition de suivre les
étapes dans le bon ordre. Tu verras
souvent sur les images des points A et
B ou des lignes, qui te permettront une
meilleure compréhension du pliage.
Ne me remercie pas, je sais que je suis
trop gentil.
Libres propos
Commencer par plier de façon à former un carré, en laissant
une bande de papier à droite :
31
Résultat :
Rouvrir la feuille puis effectuer la même opération en suivant la diagonale formée (faites coïncider les points A et B).
Rouvrir encore la feuille. Tu devrais obtenir ceci :
Faire ensuite coïncider le point A avec le point B, le point C
avec le point D.
Aplatir ensuite le tout, tout en gardant une pointe digne de
ce nom.
Résultat :
Attention, l’étape suivante est délicate car pas évidente à
décrire (et pourtant sacrément bête à réaliser)
En pinçant la feuille par-dessous et par la pointe à l’intersection des diagonales du carré, tout en la laissant sur le
support, faire coïncider les deux lignes matérialisées cidessus.
Ramener ensuite le point A sur le point B. Faire de même
de l’autre côté.
32
Libres propos
Résultat :
Résultat :
Il est maintenant temps de mettre de côté la future queue
de l’appareil.
Effectuer la même opération de l’autre côté. Tu devrais obtenir le résultat suivant :
Découper aux 2/3 le rectangle de papier qu’il reste à droite
(les 2/3 sont matérialisés à peu près par la ligne noire).
Résultat :
Faire ensuite coïncider les lignes noires ci-dessus en ramenant A sur le point B de cette façon :
Continuons de travailler le corps de l’appareil.
Ramener maintenant le point A sur le point B (la position
de B est approximative sur la figure ci-dessus).
Libres propos
Effectuer la même opération de l’autre côté.
33
Créons maintenant les ailes en les rabattant :
Résultat :
Répéter l’opération pour l’autre côté.
Ramener ensuite la pointe de l’autre côté de la feuille en
pliant selon la ligne ci-dessus.
Résultat :
Résultat :
Il est maintenant temps de créer la queue de l’avion avec le
rectangle de papier que tu avais mis de côté jusqu’ici !
Plier maintenant l’avion dans le sens de la longueur, en
faisant se toucher les futures ailes, selon le pli ci-dessus.
Résultat :
Plier ce rectangle en deux dans le sens de la longueur, le
rouvrir puis rabattre un des petits côtés :
34
Libres propos
Le replier ensuite dans le sens de la longueur, de manière à
avoir un petit renfort à l’intérieur :
Insérer ensuite la queue sous le corps de l’avion avec le côté
renforcé de la queue en premier :
Créer maintenant des ailerons sur une bonne partie de la
queue, en déchirant le papier dans le sens de la verticale,
jusqu’à un peu plus de la moitié de la hauteur de la queue :
Dernière étape : relever un peu l’arrière des ailes ainsi que
l’arrière des ailerons, sinon il tombera comme une pierre.
Point important concernant le lancer
Cet avion ne supporte pas les lancers de brutasse. Sois doux
et gentil et tu auras l’immense honneur de voir une bête
feuille de papier A4 défier la gravité, volant au dessus de la
tête de tes camarades situés devant toi en amphi. Bravo !
Apprend à différencier un avion réussi
d’un avion raté !
Tu devrais obtenir ceci :
Réussi
-
Raté
Netto
Libres propos
35
Comment éviter les rattrapages (1/2)
La psychose du début d’année pour tous les EI1, ce sont bien sûr les rattrapages : Est-ce que c’est dur ? En aurais-je ? Faut-il travailler ? Plutôt que de répondre à ces questions, voici quelques suggestions pour éviter les rattrapages.
Technique numéro 1 :
Etre un polard.
Technique numéro 2 :
Le clone. Procurez vous de l’ADN en
vous piquant (par exemple, après votre fix d’héroïne, plutôt que de le passer à votre voisin, faites le mouvement
inverse : vous disposez de votre
ADN !), trouvez un savant fou (un
professeur de Centrale Nantes fera
l’affaire, choisissez-le en fonction de
ses compétences en clonage) et clonez
vous. Grâce à une solution chimique
perfectionnée, faites évoluer votre clone, et bourrez-le de matières nantraliennes : Anume, Autom, etc… Envoyez-le au DS, s’il échoue, présentez
vous tous deux devant la Direction des
Etudes, et accusez-le d’être votre frère
jumeau maléfique. Ils seront compréhensifs, et vous pourrez repasser, ou
en faire un autre.
Technique numéro 3 :
Les vomitifs. Pour cette astuce, vous
avez besoin de vous procurer des vomitifs. Installez-vous confortablement
dans la salle, et lisez très attentivement
le sujet. Si vous sentez que vous n’aurez pas une note suffisante, avalez les
vomitifs peu avant la fin de l’heure. En
attendant, écrivez aléatoirement des
équations sur vos copies. Alors que
l’heure sonnera et que les copies devront être rendues, lâchez-vous sur
votre copie : celle-ci sera alors illisible
et personne n’osera la nettoyer pour la
corriger. Cette technique marche aussi
pour la remise de TA en main propre,
ou pour les comptes rendus de TP. Les
soutenances peuvent aussi être envisagées. Vous pouvez aussi vous ouvrir
une arcade avec un objet coupant et hurler de façon sauvage
que vous avez eu une hémorragie spontanée, cela devrait vous
éviter d’avoir à rendre votre
copie.
A noter que cette technique
n’est pas sûre à cent pour cent :
en effet, on peut toujours vous
demander de rattraper (même
si ca ne compte pas comme tel),
donc mauvais plan pour les
vacances.
Technique numéro 4 :
La corruption/menace. Prévoyez beaucoup d’argent, glissez-le dans le casier du prof (ou
carrément de la direction des
études), et prenez une photo. Si
le prof refuse, par honnêteté, ce
qui risque d’arriver, montrez lui
les photos du casier plein d’argent et menacez le de balancer
qu’il reçoit régulièrement de
l’argent à blanchir à l’école. S’il
n’obtempère toujours pas, menacez-le physiquement, enfin,
faites démonstration de vos
capacités violentes sur un animal gentil, devant lui. Cela le
fera réfléchir.
Technique numéro 5:
La guerre mondiale. Piratez un
système de lancement de missile nucléaire russe. Visez des
grandes villes américaines. Faites le la veille du DS. Dans l’apocalypse qui s’en suivra, qui se
souciera du DS ? Profitez-en
pour copier sur un polard pendant la panique, et rendez votre
DS… No problemo !
Technique numéro 6 :
L’invasion de martiens. Durant un TP
de Scube, réalisez une machine permettant d’entrer en contact avec des
aliens. Envoyez-leur des messages
d’insultes, les aliens en raffolent, ils
n’auront qu’une envie : envahir la Terre. Balancez-leur le numéro de la salle
et l’heure exacte du DS. Absentez vous
de ce DS et laissez la guerre se déclencher. Vous n’aurez plus qu’à prétexter
une mauvaise grippe, de toute façon,
vous serez le major de la promo.
Technique numéro 7 :
Divers. Vous pouvez au choix : lâcher
un animal sauvage dans la salle de DS,
devenir président d’une puissance du
Caucase et déclarer la guerre à Centrale, fonder une secte et organiser des
émeutes, prendre en otage le Président
de la République Française pour faire
annuler le DS, remonter dans le temps,
vous coupez la main droite la veille du
DS…
Cependant, ces méthodes sont aléatoires, et quasi aucune n’a encore été testée.
36
Libres propos
Comment éviter les rattrapages (2/2)
La quantité industrielle de matières aux noms plus abscons les uns que les autres vous inquiète ?
Vous avez déjà arrêté d'aller en amphi ? Vous comptez sécher les TDs durant l'année ?
Voici ma méthode miracle pour passer entre les rattrapages, avec le minimum de travail :
des activités diverses un peu
Règle 0 : Révisez la veille
manque de temps.
avant les partiels. Quelques
En tirant profit de votre mémoi-
idées :
Règle 4 : Soignez vos TAs, TPs
re immédiate, vous ne saturez pas vo-
- Finissez Donkey Kong en
tre esprit de connaissances inutiles.
moins de 5 jours. N'oubliez au-
Assurez-vous de trouver un
Une matière à la fois, c'est bien plus
cun mini-jeu, et débloquez tous
binôme rigoureux (un marocain fan de
pratique.
les bonus
Brutal Death Metal fera parfaitement
Pour le droit du travail, pré-
- Faites une éponge de Menger
l'affaire), pour avoir des notes accepta-
voyez une demi-journée de plus, le
d'ordre 1 à l'aide de tickets de
bles, susceptibles de rattraper les foira-
cours est volumineux.
Tram
ges en DS.
- Repeignez les murs de votre
Bien évidemment, il faut prépa-
chambre avec un pinceau à
rer les résultats expérimentaux à
aquarelle
l'avance. Ça vous évitera de faire des
Il est totalement inutile de com-
- Regardez la TV. Une nocturne
manipulations ennuyeuses, salissantes
prendre les cours et les TDs. Refaites
Star Wars ou Lords of The
voire
un ou deux DS des années précéden-
Rings est toute indiquée. Pour
vous donnera plus de temps pour soi-
tes, vous vous apercevrez qu'on vous
les accros aux séries, l'intégrale
gner le compte-rendu.
demande toujours la même chose.
de Star Trek peut constituer un
Règle 1 : Bachotez
Recopiez le raisonnement et les
formules
utiles
sur
votre
fiche.
sur votre fiche.
Si vous assurez suffisamment,
ça peut vous permettre de vous ménager un TP Joker (ne vous amusez pas à
pièces.
en sécher plus d'un, là ça deviendrait
difficile à rattraper).
Règle 3 : Grapillez des points
Règle
5
:
Faites-moi
confiance
Évitez de faire des applications numériques. Faites des
schémas
qui
décrivent
Ça devrait vous permettre de
vaguement l'énoncé. Avec un
faire environ 60% du DS. Ne faites tout
peu de sens physique, ça de-
simplement pas les autres questions,
vrait passer. Cherchez les ques-
ça n'est pas nécessaire et ça risque de
tions faciles, et faites-les. Même
dévoiler votre incompétence.
si c'est une sous-question noyée
au milieu de douze autres ques-
Règle 2 : Changez-vous les idées
ça
- Résolvez un puzzle de 2000
quer tout ça, vous n'avez qu'à vaguement comprendre, et à recopier tout ça
et
bon début.
Bonus : Au lieu de faire ça vous même,
demandez à votre colloc de vous expli-
dangereuses,
tions imbitables, répondez-y en
laissant
un
espace
autour
Toujours pour éviter la satura-
pour faire croire que vous
tion, n'hésitez pas à vous lancer dans
n'avez pas fait les autres par
Si vous vous plantez en suivant
aveuglément ces conseils, prenez-vous
en à Scott. C'est de sa faute.
Clement D.
Cinema
37
Ciné psychose
Petite sélection pour celles et ceux pour qui le cinéma ne se résume qu’à Transformers 1, Transformers 2 ou tout film du même acabit…
(Note de l’auteur : je tiens à préciser que
non, je n’ai rien contre ceux, à majorité
fortement masculine, que voulez-vous
mesdemoiselles, le charme de la chagasse
Megan Fox semble réveiller certaines fièvres chez nos contemporains dotés des
chromosomes XY… je reprends : contre
ceux qui effectivement auraient apprécié le
spectacle de tels films. Je vais juste brasser
une petite minute sur ma triste vie : un
jour, un jeune homme m’a forcé à regarder
ce long métrage (je dirais même très long),
afin que je puisse le critiquer en parfaite
connaissance de cause, et depuis ce jour, je
vis perpétuellement avec ce traumatisme
gravé au fond de moi. Fin du pathos).
Ce mois-ci, la psychose est latente, sous-jacente, imminente, entre la
grippe A, la psychose de lendemain de
WEI (où suis-je ? qu’ai-je fait ? qui suis
-je ???) et la crainte de l’EI1 fraîchement arrivé. Et pour perpétuer le mouvement, voici une petite sélection de
films à voir ou revoir dans la thématique du moment : la psychose…
Psychose (1960) d’Alfred Hitchcock,
avec Anthony Perkins et Janet Leigh.
Le film débute avec la fuite d’une jeune femme, Marion, après qu’elle
eût volé une forte somme d’argent à
son patron. S’ensuit alors une fuite en
voiture, qui mènera la future victime
de ce thriller droit à l’inquiétant motel
où l’attend son bourreau. Suite à sa
disparition, une enquête s’ouvre, menant directement l’enquêteur ainsi que
la sœur de la victime sur le lieu du
crime.
On retient bien évidemment la
célèbre scène de la douche qui pousse
dernier gardien a égorgé toute sa petite famille pendant l’hiver et, bien entendu, les spectres de celle-ci flotte
dans l’air. Ajoutez à cela un problème
d’alcool récurrent chez le père et sa
la terreur à son maximum ainsi
que le final retentissant. Pour
ceux qui n’auraient pas encore,
ou très peu, vu de films d’Alfred Hitchcock, je vous recommande dans la même veine psychotique Les oiseaux (vous ne
regarderez plus les pigeons de
la même façon après cela…) ou
encore Fenêtre sur cour qui
tient plus du film à suspense
(mais à voir absolument).
The Shining (1980) de Stanley
Kubrick, avec Jack Nicholson.
Adapté du célèbre roman
de Stephen King, l’action se
déroule dans un gigantesque
hôtel qu’un couple avec enfant
est chargé de garder durant
l’hiver. Mais, bien sûr, ils ne
vont pas passer l’hiver tranquillement au coin du feu à boire
des chocolats chauds, c'eût été
trop facile et surtout ça n’aurait
eu aucun intérêt, franchement !
Le problème dans cet hôtel,
c’est que, malheureusement, le
frustration d’être un écrivain raté, un
enfant ayant des dons surnaturels
(télékinésie, communication avec les
morts et tout le tralala) et le tour est
joué !
Sincèrement, même si ce résumé ne reflète absolument pas l’ambiance de ce film (j’en suis hélas consciente, mais c’est cela d’être soit-même
une rédactrice ratée de l'ECNiouzes),
ce film est tout simplement dantesque,
que ce soit au niveau du jeu des couleurs, des plans utilisés ou tout simplement par le jeu de Jack Nicholson qui
aura tout de même marqué une bonne
partie des gens avec sa tête émergeant
de la porte qu’il a préalablement achevée à la hache. Finalement, il suffirait
presque de dire que c’est un film de
38
Stanley Kubrick, ce serait beaucoup
plus concis que n’importe quelle vaine
tentative de retranscription. Ou alors
tout simplement : voyez, jugez !
Un dernier petit conseil pour les férus
de techniques vidéos et autres : allez
voir le teaser du film sur youtube, c’est
l’une des premières bandes annonces
réalisées qui montrait autre chose que
seulement un extrait du film de quelques minutes, déjà très novateur et
inquiétant pour l’époque ! Et si vous
avez du temps à geeker devant votre
PC ou votre télé, alors profitez-en pour
regarder Orange mécanique du même
réalisateur (âmes sensibles s’abstenir),
très oppressant dans son genre…
Le silence des agneaux (1991) de Jonathan Demme, avec Jodie Foster, Anthony Hopkins.
Adapté du roman éponyme de
Thomas Harris, Le silence des agneaux
présente un psychopathe qui aura terrifié bon nombre de gens à sa sortie : le
célèbre Hannibal Lecter, ancien psychiatre reconverti dans la découpe et la
dégustation de chair humaine. Le film
met en scène une jeune stagiaire du
FBI chargée d’enquêter sur un autre
psychopathe (encore un…) qui est suspecté d'avoir commis des crimes ef-
Cinema
froyables sur des jeunes femmes. Pour cela, elle doit faire
face au cannibale Hannibal, afin
de mieux comprendre l’état
d’esprit (si tant est qu’il en possède un…) de l’homme suspecté.
Ce film a tout de même
reçu cinq oscars, et pas des
moindres, dans les catégories
Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario, Meilleur
acteur et Meilleure actrice, donc
là, il n’est même plus question
de remettre les goûts personnels
de la rédactrice en question, ce
film ayant été largement plébiscité. A revoir avec un bon plateau télé pour une soirée en
amoureux (réinventez le
concept de la soirée romantique, proposez lui un film de
psychopathes et pour finir une
bonne petite raclette ou une
choucroute humaine, ça rapproche…)
Rosemary’s baby (1968) de Roman Polanski, avec Mia Farrow.
Tout démarre tellement
bien dans ce film : jeune couple
cherche appartement et veut
faire un bébé…on ne s’attendrait absolument pas à une histoire d’adorateurs du démon !
Le jeune couple est sans aucun
doute adorable (dégoulinant
d’amour et de bonheur), mais
leurs voisins, en revanche, semblent nourrir d’étranges espoirs
en l’enfant à venir, engendré
dans des conditions somme
toute bizarres ; bizarres, vous
avez dit bizarres ? S’ensuit une
psychose de la jeune mère, entre
malaise et hallucinations durant
la grossesse.
Un film très étrange et
dérangeant, s’inscrivant parfai-
tement dans la thématique du moment. Datant pourtant de quelques
décennies, l’effet escompté est toujours
atteint et il vous laisse avec un malaise
très désagréable : avis aux amateurs !
A vos PC, à vos télés, à vos
tourne-disques, à vos magnétoscopes,
à vos lecteurs DVD, à vos lecteurs Bluray, à vos fichiers téléchargés illégalement, essayez, jugez !
39
Musique
Opeth—Damnation
La preuve irréfutable que les Trolls savent aussi être poètes.
Bien loin des débats emplis d'humanité ou des colères de polycopiés, je souhaite au contraire vous offrir un peu de distraction et de douceur
en vous parlant une nouvelle fois de musique. Je vous propose cette fois de découvrir l'album Damnation du groupe Opeth.
Peut-être avez-vous déjà vu
ou entendu le nom Opeth. Il s'agit
d'un groupe de Death Metal Progressif, naturellement influencé par
le Death-Metal, mais qui élargit à
chaque album la liste des styles qui
le caractérisent. Et pour rassurer
ceux que le Metal (et à plus forte
raison le Death-Metal) rebute, je
tiens à vous rassurer tout de suite :
l'album que je vais vous décrire dans
les lignes qui suivent n'a rien de Metal ni de 'bourrin'. Il est au contraire
très clair et très posé, et relativement
accessible aux non-habitués et à ceux
qui recherchent une certaine forme
de beauté dans la musique
.
Je m'explique.
Formé en Suède en 1990,
Opeth a su, au fil des années, des
concerts et des albums, séduire nombre d'auditeurs et de fans à travers le
monde entier. Ses premiers albums
étaient très imprégnés de DeathMetal assez traditionnel : guitares
électriques très saturées et très présentes, voix gutturales... Cependant,
le groupe ne se résumait pas à cela,
et une partie non négligeable de ses
compositions contenait des passages
acoustiques comprenant du piano,
de la guitare sèche ou de la guitare
électrique clean, le tout accompagné
d'une voix claire. C'est en accentuant
cette tendance, en jouant sur ces mélanges subtils et sur les successions
de passages clairs et de passages
L'album que je vous
propose de découvrir, dénommé Damnation, est sorti en
2003, et se compose uniquement de passages clairs dans
un style propre au groupe. Il
ne contient donc pas de guitares distordues ni de chants
caractéristiques du DeathMetal, qui laissent sceptiques
tant de gens. Foin de
'brutalité' ou de 'bourrinage',
donc, mais plutôt une présence continuelle de mélodies très
lyriques et de sonorités du
plus bel effet, composées de
voix et d'instruments harmonieusement agencés. Les morceaux sont tantôt légers, tantôt
sombres, tantôt oppressants,
mais toujours très nostalgiques et légèrement torturés.
L'ensemble paraît mené par
un fil général qui donne toute
sa cohérence à l'album, dont la
teinte se rapproche au final du
style Rock Progressif, sans
toutefois l'atteindre vraiment.
et à l'époque âgé de 28 ans. C'est déchiré entre les deux tendances majeures qui émanent de ses compositions qu'il parvient à convaincre le
reste du groupe, au cours de l'année
2002, de sortir deux albums au lieu
d'un seul. Cela s'avèrera au départ
très difficile étant donnés leurs précédents engagements auprès de leur
label, et le manque de temps pour
répéter et enregistrer. Cependant le
résultat fut à la hauteur des espoirs
du groupe et eut très rapidement
beaucoup de succès. Le premier album, daté de 2002, s'appelle Deliverance et regroupe toutes les compositions orientées Death Metal Progressif du groupe, toujours caractérisées cependant par des passages
plus calmes en voix et son clairs. Cet
album concentre toute la puissance
que pouvaient produire les compositions de Mikael Åkerfeldt, tant au
niveau des mélodies que de l'instrumentation et du son. Moins de six
mois plus tard, le groupe avait fini le
second album, Damnation, un ensemble clair au son beaucoup plus
léger, et offrait ainsi à son public le
contre-pied de son prédécesseur aux
sonorités puissantes et aux guitares
saturées.
La majeure partie des
compositions est due à Mikael Åkerfeldt, le membre de
plus longue date et le plus
actif du groupe Opeth, naturellement d'origine suédoise,
Il est intéressant de noter que
Steven Wilson, le membre principal
du groupe Porcupine Tree que je
vous avais présenté dans un numéro
précédent, a produit une partie des
albums d'Opeth, dont Damnation,
plus brutaux qu'Opeth a su
séduire son public.
40
Musique
et a notamment permis à ses membres de découvrir et d'utiliser de
nouvelles sonorités, afin que leurs
morceaux soient sertis d'une atmosphère toujours plus riche.
Deliverance
Damnation
J'espère que ce petit tour d'horizon du groupe Opeth, et plus particulièrement de son album le plus
'soft' et le plus accessible vous aura
donné envie de l'entendre. Damnation est entièrement disponible à
l'écoute sur la radio internet Deezer,
ainsi que sur Jiwa, mais amputé de
son deuxième titre, pour une raison
que j'ignore. Les plus courageux (ou
les habitués du genre) pourront aussi se risquer à écouter d'autres albums du groupe, lesquels nécessitent cependant une certaine habitude
des styles Death-Metal et Progressif, mais recèlent quantité de richesses pour qui sait les apprécier. Je leur
conseille alors l'écoute de l'album
Deliverance, pendant de son petit
frère dans un registre plus puissant,
ou encore de Ghost Reveries, qui
allie de façon magique les deux tendances majeures du groupe tout en
nous plongeant dans une atmosphère sombre, fantastique et mystérieuse.
En souhaitant une excellente
rentrée aux Ei 1, une bonne reprise aux
Ei 2 et 3, et en espérant que vous n'êtes
pas déjà découragés pas les quelques
averses laissant présager un nouvel et
impitoyable hiver nantais, je vous souhaite une bonne écoute.
Musicalement vôtre !
Ghost Reveries
Jimi_Dave
41
Detente
sudokus
Tres facile
Facile
Moyen
Difficile
42
Detente
Kakuro
Detente
Mots fleches
43
44
Detente
Guetter la grippe A
Vous connaissez « Où est Charly ? » (si vous ne connaissez-pas, demandez à votre voisin, il ne manquera pas de se moquer de vous) ? Eh
bien ici, le principe est plus ou moins le même : dans chaque photo, vous devez retrouver 5 personnes atteintes de la grippe A.
Un indice : elles ont chaud et du mal à parler et respirer, mais ce n’est pas forcément dû à la maladie.
45
Detente
Merci à Audrey, Thomas, Sébastien, Réda, Lucas.
Jack
46
Detente
Detente
47
48
Evasion literraire
Vincent Ernesto
( Partie 2 / 2 )
Ce jour-là, Ernesto - non sans
tenter une dernière fois de me séduire - s'en était allé, pour ne
plus jamais revenir. Néanmoins,
il avait laissé une marque dans
mon esprit, et la curiosité qui si
souvent m'avait joué des tours
revenait à la charge, m'implorant
d'en savoir plus sur cet individu
plus qu'étrange.
Je questionnai les passants, les
taverniers, les marchands, bref
tous ceux qui auraient pu détenir
des informations sur lui, mais ma
quête de renseignements s'avéra
infructueuse. Si dans la ville, tout
le monde l'avait remarqué, et
beaucoup avaient discuté avec lui,
ils réalisaient après coup qu'ils ne
savaient rien sur lui, pourtant si
friand - m'avait-on dit - d'histoires héroïques. Quelle histoire, un
barde qui ne parle pas de lui !
Après quelques jours, je finis par
tomber sur un marchand qui me
rapporta qu'Ernesto venait du
nord, par-delà la Mer Intérieure.
Bien décidée, j'entrepris le voyage
et me rendit par delà la Mer, où
j'aboutis au village indiqué par le
marchand. A nouveau, je consta-
tai qu'il n'avait laissé que
des informations superficielles et inutiles aux villageois, mais on m'informa
qu'il venait de l'est, et ainsi
de suite, pendant des semaines et des semaines, je remontai sa trace. Parfois il
restait quelques semaines,
parfois quelques mois, parfois des années ; mais, à
chaque fois, il laissait tout
tomber et partait du jour au
lendemain, et personne ne
savait pourquoi.
Je finis par aboutir dans
une petite ville d'où, semble
-t-il, il était originaire. Rapidement, j'appris qu'en
réalité, il se prénommait
Vincent, Vincent de Lotrecourt, et qu'il vivait dans le
manoir déserté non loin
d'ici. J'eus la chance de
tomber sur l'ancienne gouvernante de ce manoir, qui
l'avait bien connu. C'était,
selon elle, un charmant garçon, poète et rêveur, qui
n'avait pas voulu se plier à
la volonté familiale et rejoindre l'armée, et qui avait
fui le domaine familial pour une
nouvelle vie d'aventures.
Malgré ces nouvelles informations, je n'étais toujours pas satisfaite. Quelque chose m'attirait
vers ce manoir, quelque chose que
je n'aurais pu décrire mais qui
s'insinuait dans mon esprit, donnant une impression de vide, de
manque. Quelque chose clochait ;
Ernesto n'avait pas grand chose à
voir avec Vincent. Décidée, je me
rendis au manoir abandonné,
dans l'espoir d'y trouver plus de
détails.
Le manoir était grand mais pas
immense. Il ne me fallut que quelques dizaines de minutes pour
trouver l'ancienne chambre de
Vincent-Ernesto. Un lit de belle
facture, ainsi qu'un bureau et
plusieurs étagères s'y trouvaient,
poussiéreux mais parfaitement
rangés. J'entrepris de fouiller rapidement la pièce, mais, que ce
soit dans les tiroirs ou dans les
livres de l'étagère, je ne trouvais
rien d'intéressant, que des papiers sans intérêt, quelques poèmes inaboutis, etc.
Evasion literraire
Et puis, par chance, je repérai
l'existence d'un double fond dans
l'un des tiroirs. Un cahier s'y
trouvait, enroulé dans une écharpe de soie argentée. C'était vraisemblablement un journal intime,
et la lecture des premières pages
me le confirma. Apparemment, il
avait commencé ce journal à l'aube de ses quinze ans. Il y racontait tout et rien, sa vie de tous
les jours, ses pensées philosophiques, ses idées de poèmes, ses lectures, ses relations avec sa famille. Rien d'inhabituel ; jusqu'à un
certain endroit, où le style changea, d'abord de façon infime, puis
de façon plus marquée. Les mots
étaient mieux choisis, les phrases
mieux construites, plus poétiques ; en fait, la prose elle-même
devenait poésie, et non plus récit.
Et surtout, il était question d'
"Elle". Ce simple pronom revenait sans cesse, et s'attirait tous
les qualificatifs, toutes les métaphores.
Je souris ; moi aussi, j'avais eu
ma période romantique à quinzeseize ans, et je voyais parfaitement de quoi il en retournait.
Néanmoins, l'absence de nom, et
ce même dans un journal qui était
privé et qui de plus avait été soigneusement caché ne laissait aucun doute sur l'importance de
cette personne : elle avait beaucoup compté pour Vincent.
Je poursuivis ma lecture, et
le style devint plus sec, plus
cassant, plus sombre. Les
métaphores poétiques laissèrent place à la prose sèche,
irritante, arrogante. Dans
chaque page se cachaient
des leçons de morales, des
apostrophes réservées d'ordinaire aux aigris de la vie.
Le ton se durcissait, et on
en vint enfin au conflit avec
sa famille, et à son refus
d'entrer dans l'armée. Devant la menace de son père
de l'y obliger, Vincent décida de fuir le manoir et de
vivre par ses propres
moyens.
Je refermai le livre. Il était
sans doute arrivé quelque
chose à cette fille. Je rentrai
au village et décidai de
questionner les habitants, et
après plusieurs heures de
recherche, je finis par apprendre son nom : Luthiel
de Treuillis. On me fournit
un portrait de la belle, et je
compris immédiatement ce
qui avait pu séduire un jeune garçon : elle était d'une
pure beauté, entièrement
vêtue de blanc, avec une
peau d'albâtre, et ses longs
cheveux d'or descendaient
dans son dos en cascade.
Ses yeux bleus avaient quel-
49
que chose de captivant, et ses
traits étaient parfaits. Bien sûr,
ça n'était qu'un portrait, sans
doute embelli. Mais sans doute y
avait-il une part de réalité, et elle
avait suffi à séduire le jeune Vincent.
Hélas, cette histoire avait une fin
tragique. Atteinte d'une maladie
incurable, la jeune fille était morte. Mais une rumeur courait, selon laquelle la belle serait morte
de chagrin lorsqu'on lui avait interdit de sortir de sa demeure. Et
une autre source prétendait
qu'avant cela, elle passait deux
heures assise sur l'herbe, près du
lac, à observer les arbres, le ciel et
les nuages. Et que bien souvent,
elle était rejointe par un jeune
homme.
50
Evasion literraire
Lettre a Dieu
Je ne crois pas, monsieur, avoir
déjà eu l’honneur de m’adresser
à vous. Il faut pourtant que vous
sachiez que je suis ce qu’on appelle un détraqué, un fou, un
psychotique, parfois même un
peu psychopathe. Cela étant dit,
je me sens, d’un coup, bien soulagé. Vous ne pourrez pas dire que
je vous ai menti, que j’ai voulu
vous tromper, ni que je me suis
joué de vous. Vous pourrez ainsi
juger en toute objectivité de la
gravité de la situation.
Il faut que vous sachiez que rien
ne va plus ici-bas. Que la peur,
toujours, encore, se faufile dans
les rues de France. Mais, monsieur, cela n’est rien à côté de ce
que je vais vous conter. Il est,
paraît-il, des contrées sauvages,
où l’homme se meurt. Il tousse. Il
sue. Il dort. Rien de nouveau
après tout. Oui, mais il y a longtemps déjà que ce n’est plus normal, que tout se fait dans l’excès.
Il geint, trépigne et se tord comme un porc qui agonise. L’homme est malade. Il a peur, je crois.
Peur de tout. Peur de lui-même
surtout. Peur de ce qu’il ne
connaît pas, aussi. Pourtant le
danger n’est pas si grand, il me
semble. Il est surtout inconnu, un
peu nouveau, trop neuf. Toujours
est-il que l’homme s’habille de
blanc, et armé de masques protecteurs, il tente de rallier le peu-
ple à sa cause. Il proposerait même un grand bûcher
pour éliminer les foyers de
la maladie. Il faut nettoyer,
aseptiser et désinfecter. Il
faut blanchir, balayer et se
cacher. Mais surtout se débarrasser des sales, des poilus, des barbus, des tordus,
des pouilleux, des galeux.
Vous voyez, monsieur, je ne
suis qu’un fou parmi d’autres fous. Les fous n’ont-ils
pas toujours l’impression
d’être normaux ? Je n’ai à
présent que quatre murs à
qui faire la conversation,
prisonnier d’un bâtiment
destiné aux ennemis de la
planète et d’une camisole :
où est la raison dans tout
cela ? Je ne dois plus penser, ni rire, pleurer ou parler. Je dois me taire. Oui,
mais moi, je ne suis pas ainsi. J’ai la prétention de vouloir plus. J’ai la prétention
de vivre un peu. Libre. Je
ne veux pas courir sans cesse. Courir après quoi ?
L’Argent ? Le Bonheur ? La
Beauté ? La Santé ?
Foutaises.
Tout cela n’est rien que de
petites miettes volant au vent, un
peu de lumière dans l’infini du
ciel. A l’aube de notre mort,
qu’en restera-t-il ? Il aurait fallu
s’insurger, se révolter, se battre
encore un peu, enrayer la peur. Il
aurait fallu lutter contre l’avis
général, contre l’information disproportionnée. Mais c’est absurde. On ne peut rien contre ça. Jamais. Alors je suis parti, seul, au
hasard de la nuit, le cœur au
bord des lèvres, le bout des
doigts tout froids jusqu’à finir
enfermé à jamais. La solitude,
voyez-vous, c’est de se réveiller
en se disant qu’on n’a plus aucune raison de vivre. Plus rien à
accomplir. La solitude c’est une
lune sans soleil, un ciel sans oiseaux. C’est mon plus grand
échec que cette terre aux rêves
décolorés, aux sourires délavés.
J’aurais aimé pouvoir me souvenir de chaque murmure, de chaque soupir, de chaque silence, de
chaque sourire qui ont traversé
ma vie l’espace d’un instant.
Le temps passe, et bientôt, je ne
serai plus là.
Mais ne croyez pas que tous ces
mots là que je vous offre sont
vains, monsieur, mais je vous ai
finalement un peu menti quand
Evasion literraire
j’ai qualifié ma lettre d’informative. La situation actuelle vous la
connaissez, et après tout, les
hommes ont toujours été libres
de leurs décisions. Ceci n’est que
le point de vue d’un vieil homme
qui a déjà tant vécu, qui regrette
sa jeunesse et qui déteste cette
situation de psychose mondiale.
Sonnet irregulier
( qui rend invisible)
"Au moins ce poème plaira peut-être à quelqu'un...
J'aimerais me noyer dans l'atoll de tes yeux,
Mais voilà, je tenais à vous prévenir que vous alliez disparaître
vous aussi. Qu’avec moi disparaissent les dernières croyances.
Préparez-vous pour votre fin. Il
n’y a aujourd’hui plus d’idéologies, plus de rêves auxquels croire. Il n’y a plus de ciel.
Ou du moins y nager jusqu'à en perdre haleine.
Je veux tomber en leur abîme merveilleux,
Car je m'y pâmerai pour sommeiller sans peine.
Je ne le puis encore : de douleur en douleur,
D'affres éveillés en rêves mélancoliques,
Toujours m'apparaît ton visage fatidique,
C’est à votre tour de comprendre
ce qu’est la Solitude…
Dont le divin sourire accentue mon malheur.
Déchirant mes entrailles, mon amour m'oppresse,
Comme la flèche qui du guerrier le cœur blesse.
Cela excuse peut-être ma hardiesse.
Reste pour moi cette source de gentillesse
Et de bonté, où, altéré, j'ai pu puiser
A chaque instant où ton absence m'épuisait.
Rahula"
51
52
Evasion literraire
Avant l’attaque
Ses gros godillots en avant, Legrand se jeta à quatre pattes dans
l'abri, entraînant malgré lui de la
boue froide de la tranchée sous ses
semelles. Déboussolé, dans l'obscurité humide, il remua de droite
et de gauche sa grosse tête carrée
de paysan, faisant tinter sous lui
gamelles et gamellons.
- Où que t'es, Arthur ? demanda
-t-il franchement, comme s’il s’adressait à l'obscurité même.
Dans un coin de la cagna pouilleuse, un pan de couverture tachée recouvrait en partie un jeune
homme au teint très pâle qu’éclairait faiblement la lueur tremblotante de sa lampe à pétrole.
- Ah ! Je vais la garder avec
moi, alors.
- T'as bien raison ! Tiens,
regarde moi ça !
Il fit tinter son attirail de
timbales et de gobelets de
fer blanc.
- Je vais pas laisser traîner
ça ici pendant qu'on s'ra là
haut. Et puis, ça pourrait
peut-être arrêter une balle
boche...
Arthur le regarda, suspendit sa
plume au-dessus du papier jaunâtre.
Legrand sembla remarquer
que le regard d'Arthur
s'était éteint. Alors, il
s'avança un peu plus, au
point de roussir sa barbe
sale en s’approchant un peu
trop près de la flamme de la
lampe. Alors, il prêta son
oreille de camarade comme
l'honneur rare d'un titre ou
d'une femme.
- Il paraît qu'on monte à six heures, dit-il avec douceur.
- A qui c'est qu't'écrit ? A
ta mère ?
- Oui, c'est c'qui s'dit, confirma
Legrand.
- Non, non, marmonnait
Arthur en se relisant.
- Je corrige un peu ma lettre. J'y
ajoute des choses... Au cas où..
- Moi, j'ai écrit à ma mère.
J'l'ai porté à l'intendance,
tout à l'heure. J'espère que
la censure va la laisser passer ! Ils vont pas m'bloquer
- Oh ! T'es encore en train d'écrire..
- T'auras pas le temps d'l'envoyer avant l'attaque, l'intendance est partie à minuit.
ma lettre à la veille d'l'attaque, ça
s'rait pas humain !, s'indigna-til, comme si son courrier était déjà condamné. Mais il s'arrêta net,
voyant qu'Arthur ne réagissait
pas à sa remarque contre tous
ceux, des « planqués de l'arrière »
aux « salauds qui font qu'nous
envoyer perdre », qui participaient à l'acharnement universel
contre « nous z'autr ».
- Et comment qu'ça s'passe avec
ta d'moiselle ? risqua-t-il, prudent comme lors d’une patrouille
de nuit.
Arthur se tourna vers lui avec un
sourire contraint et timide à la
fois, puis reporta son attention
sur sa lecture.
- J'sais qu'elle t'répond. Ils t'appellent chaque fois, au courrier,
insista Legrand.
- Ce sont les lettres qu'on me renvoie. Elle ne les lit plus. Depuis
six mois.
- Pourquoi ça ?
-Parce qu'elle est mariée, maintenant, je suppose.
Il n'y avait rien à supposer.
- Elle est mariée ? Ben, merde !
Alors pourquoi qu'tu continues à
lui écrire ?
Evasion literraire
- Je ne sais pas... Je m’y suis habitué, je crois. Ça me donne de
quoi penser pendant les marches,
et ça m’occupe la nuit, lorsque je
ne fais pas la chasse aux rats.
- Saletés d'saloperies, ces trucs
là ! Pires que les boches !
- Tu te sens prêt pour tout à
l'heure ? On ne va pas tarder à
monter pour l'attaque.
Legrand haussa les épaules.
- Je ne t'ai pas déjà montré sa
photo ? demanda Arthur.
- Non, jamais. Montre !
Legrand se pencha dessus comme
un gosse sur son orange de Noël.
- Joli bout d'fille. Elle a l'air
grande, aussi.
- Oui. Plus que toi et moi.
-Hmhm.. grommela Legrand,
réservant son jugement. Puis reprit : Et moi, j'tai montré ma
photo d'perm ? Il y a toute la famille Legrand dessus. Ma régulière et les lardons. J'tai fait voir
déjà ?
Arthur sourit. Legrand la lui
avait déjà montrée huit fois.
-Non, fais moi voir.
Il approcha le cliché flou de la lumière vacillante de la lampe. On
pouvait malgré tout discerner les
visages : celui satisfait de la femme de Legrand et ceux excités et
souriants des enfants. Il regarda
Legrand, qui bouche entrouverte, attendait son
commentaire, heureux par
avance, et si fier de lui.
-Pourquoi es-tu venu me
chercher, Legrand ?
Le sourire de Legrand s'effaça. Il tendit le bras, et Arthur lui rendit la photo.
-Ca fait longtemps qu'nous
autres on l'sait bien, qu'elle
te répond plus, ta Louise.
Alors tout à l'heure quand
Bouvier a touché le rouge
qu'ils z'envoient avant les
attaques, les copains m'ont
promis d'pas m'endormir
ma ration, alors j'me suis
dit qu't'avais qu'à v'nir
aussi. »
-Je crois que tu as bien fait.
Il jeta un dernier regard à
sa lettre, se leva et le suivit.
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Concours
Concours de réécriture
Cette année, chanceux que vous êtes, vous avez eu droit à un concours de rentrée, avec 60 euros de chèques FNAC à la clé!
Histoire de vous faire mariner (bien qu’on y croit pas trop : vous allez passer directement à la dernière page),
nous allons d’abord commencer par rappeler le sujet puis montrer les participations !
Votre mission :
Réécrire l’un, l’autre, ou les deux, courts textes suivants :
-Un extrait de la magnifique chanson de rap « Ca fait plaisir » de Rohff (feat. Intouchable)
-Un monologue extrait de Lorenzaccio, de Musset (acte III scène 3)
Réécrire? Ok, mais comment?
Le premier texte devra être réécrit en langage soutenu,
Tandis que l’autre devra sortir de la bouche d’un être manipulant le verlan ou l’argot moderne
(pour trancher dans les préjugés disons que cela pourrait provenir d’une « racaille » ou d’un « péquenot ».
Voilà, c’est dit. En espérant n’avoir choqué personne.)
Extrait de Ca fait plaisir
Extrait de Lorenzaccio (acte III, scène 3)
Ça fait plaisir quand mon pote Rohff vient me cueillir à la
tombée du lit
Pour poser sur son album cette tuerie
Ici pas d'extravertis juste des avertis
Ça fait zizir de pas être pris pour un travesti
Ça fait plaisir de voir les frères sortir de taule
Finir tout allongé dans le jacuzzi plus dans les jaules
Quand j'affole les foules et fout le terrain
Sur les terrains quand chuis même en sous-marin des fois
Mais ma foi ça fait plaisir d'entendre rapper mes squeudi
J'vois qu'on bosse et la France fait gaffe à ce que je dis
Toujours si skré-di pour pas finir au tarmi
Çar si tu tombes c'est les jaloux qui seront vernis
Ça fait zizir de voir les miens en place
Tous çassoss à l'ancienne ex-rapace de grosses liasses
J'rammène toute ma banlieue en concert ça fait plaisir
Tu sais bien ce qui reste à faire pour nous faire zizir
Lorenzo — Suis-je un Satan ? Lumière du ciel ! je
m'en souviens encore ; j'aurais pleuré avec la première
fille que j'ai séduite, si elle ne s'était mise à rire.
Quand j'ai commencé à jouer mon rôle de Brutus moderne, je marchais dans mes habits neufs de la grande
confrérie du vice, comme un enfant de dix ans dans
l'armure d'un géant de la Fable. Je croyais que la corruption était un stigmate, et que les monstres seuls le
portaient au front. J'avais commencé à dire tout haut
que mes vingt années de vertu étaient un masque
étouffant ; ô Philippe ! j'entrai alors dans la vie ; et je
vis qu'à mon approche tout le monde en faisait autant
que moi ; tous les masques tombaient devant mon regard ; l'humanité souleva sa robe, et me montra, comme à un adepte digne d'elle, sa monstrueuse nudité.
J'ai vu les hommes tels qu'ils sont, et je me suis
dit : Pour qui est-ce donc que je travaille ?
Concours
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Réécritures du monologue de Lorenzaccio (9 participations)
Participation de Jane
Participation de Flouch
T’y crois toi, qu’j’suis un putain d’emmerdeur?
OMG ! J’crois bien que j’aurais chialé avec la première meuf
que j’ai choppé, si elle avait pas commencé à se foutre de
ma gueule.
Ouais, c’était au moment où j’faisais mon show à la TusBru, tu sais, l’autre débile qu’à flingué César…
J’frimais comme un gros ouf et même que j’avais des fringues trop stylés tellement ils étaient nickels. J’me baladais
avec au milieu de pervers qu’avaient formé une espèce de
secte trop destroy.
P’tain la tehon, on aurait dit un mioche de 10 ans tout craché, j’étais sapé comme un grand con de chevalier qu’a rien
à faire d’autre que de se balader dans des histoires à deux
balles.
Ouais, j’croyais que c’était tous des ripoux, et que ça se
voyait sur leur gueule comme une trace de razif…
J’gueulais que 20 balais à jouer au père noël, c’est trop soulant !
Phil, mon pote, c’est là que j’me suis dit que j’allais devoir
me bouger l’cul si j’voulais devenir un vrai keum, mais ces
enfoirés, dès qu’ils m’ont zieuté, ont pompé sur ouam !
J’les ai tous capté malgré leur déguisements de merde ! Ils
se sont foutus à poil et c’était grave moche, ouais, des vrais
loosers…
Vaut mieux la cacher la vérité…
Mais putain j’bosse pour qui bordel ?
Dis moi si chui un pourri ! Put*** ! Chui pas un teubé, j’ai
pas oublié. Si la gadji que j’avais serré s’était pas foutue de
ma teté, j’aurais chialé avec elle.Quand j’ai commencé à
partir en live, j’étais sapé dans les fringues de dark vador.
Wé c’était une métaphore qui craint, tu sais « l’habit du
moine » blabla ? Arrêtes de rire ou je te pète les dents bâtard ! C’est quoi une métaphore ? T’avais qu’à capter les
cours de français glandu ! Bref, ces fringues (tu te souviens,
hein ! Je cause en ME-TA-PHORE.) ils m’allaient un peu
comme une sape de ta mère sur un somalien. Moi je pensais
qu’être un bâtard ça se voyait sur la tronche, comme une
cicatrice de cutter. Moi je commençais à l’ouvrir, dire que
ma vie de petit saint binoclard c’était over gavant. Je te jure
Philippe (t’as vraiment un nom patchak, on te l’a jamais
dit ?) j’arrivais dans la place, comme un beau gosse, et sur
le Coran de la Tora, les gadjos ils faisaient pareil, tous !
C’est comme si la terre entière c’était une meuf, ben la
meuf, elle se fout à poil, complet, comme si j’avais the ticket
du siècle. À poil, c’était que de l’apparence. Ben mec, j’ai vu
derrière le masque ! Et là, sérieux, je me suis dit « Mais c’est
quoi ce boss pour qui je taff ? »
Participation d’Alexandre & Gauthier
Chui un bâtard ou quoi ? Par le Xénon de ma Merco ! Jl’ai
encore dans la teté, j’aurais chialé pour la première meuf
que j’ai pécho si elle s’était pas foutue dma gueule. Quand
j’ai commencé à faire mon Mickael Vendetta jtrainais dans
ma nouvelle sape du Clan des KéKés, comme un gosse de
dix piges dans son nouveau sweat Airness. Jpensais que
la thune était trop sale et que seuls Fifty ou Jay Z en étaient
souillés à fond. J’avais commencé à slamer comme jamais,
sur mon passé de puceau tellement lourd à assumer, ah
Philou !! Puis j’ai commencé à baiser et j’ai cramé en squattant un peu partout que j’étais pas le seul ; tous les strings
tombaient devant ma queue, la cité s’est foutu à oilpé et
m’a montré comme si j’étais Rocco, sa monstrueuse pussy.
J’ai vu mes potes tels qu’ils sont et jme suis dit : pour qui on
trime comme asse ?
Participation de Laurent
Est-ce que j’suis un streumon ? Bordel ! Même maintenant
j’m’en rappelle. La première gadgi qu’j’ai choppée, j’aurais
chialé avec elle si elle s’était pas marrée. Quand j‘ai commencé à m’la jouer Brutus des temps modernes, j’portais les
nouvelles fringues du gros gang du vice, comme un gadjo
de dix piges dans l’armure d’un géant d’la Ptite histoire.
J’pensais qu’la corruption était un tatouage, j’pensais
qu’seulement les streumons l’avaient sur la teuté. J’avais
gueulé qu’mes vingt piges à être coincé du cul m’cassait les
couilles. Putain Philippe ! J’me suis maravé la gueule dans
la vie et j’ai percuté qu’il y avait dégun qui faisait pas comme moi quand j’arrivais. Je leur ai tous baisé leur secret.
L’humanité s’est foutue l’cul à l’air et m’a montré sa techa
dégueue comme une tepu.
J’les ai tous démasqués et j’me suis dit : C’est pour qui que
je fais ce taf ?
56
Concours
Participation de Nicolas
Participation d’Auré
Moi, un fils de pute ? Zarma !!! Téma, tu la r’mets la pre-
Lorenzo – C’est moi, le diable? La vie de ma reum que
j’m’en rappelle ; toi même tu sais que j’aurais chialé avec la
première fille que j’ai pécho, si elle avait pas commencé à se
taper des barres. Quand j’ai commencé mon freestyle de
Brutus en mode deux zéro zéro neuf, j’étais le ptit nouveau
du monde des loosers, mon frère, comme un gamin dans le
stumeco des chants-mé. Moi j’croyais que le bad, c’était une
que-mar, et que y’avaient que les chants-mé qui l’avaient,
gravée sur la tronche. J’commençais à dire que mes vingt
piges clean, c’était comme un squeuma trop relou à porter ;
toi même tu sais, Philou, mon pote, j’començais ma life et
quand j’passais, les frères, ils faisaient tous pareil, tous les
squeuma, ils tombaient quand je lookais ; le monde entier, il
s’est mis à oil-pé devant moi, comme si j’étais digne de ça.
J’ai pu mater les gens comme ils sont et là, j’me suis dit :
c’est pour qui que j’taffe, bordel ?
mière meuf que j’ai pécho ? Sur l’moment, j’aurais chialé
mes morts si elle avait pas golri comme une pouff. T’as vu,
toi, quand j’ai commencé à faire le caïd dans la téci, avec
mon survêt’ Tacchini, mes requins que j’avais pétar… Je
ressemblais à rien, mon frère, j’étais comme un gamin dans
la cour des grands ! T’sais, le teuch je croyais que c’était des
gangsters, les mecs qui l’dealaient. J’te raconte pas comment j’me la pétais quand j’ai arrêté l’école pour les suivre.
Ah mec, j’étais un king avant… Tain, maint’nant, toutes ces
baltringues qui font pareil, ça m’fout le seum… T’sais, tu
crois connaître les gens, et là tu piges, mon frère…Merde, tu
piges qu’c’est tous les mêmes. Tain, ça me fout vraiment le
seum, ça… Alala, zarma, cousin ! Quand tu captes ça, après,
tu t’dis : je sers à quoi moi, dans ce dawa ?
Participation de Phantom
RMIzaccio
Chuis l'diable ou quoi ? Dieu d'sa mère !
J'me souviens j'te jure mon frère
J'ai plus chialé qu'l'jour d'ma premièr' chope
Mais elle a gol'ri en m'j'tant sa clope
J'étais fringué comme un caid de Passy
Mat' ça tu trouv'ras pas plus sexy
Comme un mioch' avec des stars dans les yeux
Tu vois le topo vieux ?
J'croyais qu'les batards dans c'te banlieue
C'était qu'les keufs grave sérieux
J'me la pêtais
Mais ça m'gavait
Ca m'saoulait
Ca merdait
Ca f'sait trop tiep
Yep
Alors j'ai pris ma caisse
J'me suis bougé les fesses
J'ai fait comm' tout l'monde
A l'ANPE taffer une seconde
Et j'ai enfin capté mon frère
T'auras beau chialer ta mère
Tu t'f'ras j'ter comme un porc
Car t'es un black des Comorres
Pourquoi taffer à Paris
Quand tu grattes le RMI ?
Participation de Manuela
Renz _ Est-ce que chuis un ripou ? Ziva ! J'm'en rappelle
encore hein; j'aurais chialé avec la première meuf que j'ai
choppée, si elle avait pas pouffé. Quand j'ai fait mon show,
j'trainais dans mes fringues neuves de la team du vice, comme un gamin qu'a dix piges dans l'armure d'un géant de la
Blefa. J'avais capté qu'la corruption c'était une vieille trace,
et qu'y avait qu'les monstres qu'en avaient une sur le front.
J'avais déjà braillé que mes vingt balais de vertu c'était une
cagoule sans air ; qu'esta Philippe ! Wesh, j'ai commencé à
trimer dans ma life, et tous les bouffons font la même ; ils
fouent tous leurs cagoule par terre quand j'les reluque ;
l'humanité s'est mise à oilpé et elle m'a montré sa sale nudité, comme à un delfi. J'ai vu les hommes comme ils sont et
j'me suis pensé : mais pour qui j'bosse ?
Participation de Christian & Alexandre
J'suis un un bâtard ou quoi ? Sa mère ! C'est encore gravé
dans ma teté; la première meuf que j'ai pécho, j'aurais chiallé avec, comme une tapette, si elle n'avait pas rigolé. Quand
j'ai commencé à faire mon beau gosse dans le quartier, je
faisais style que j'les avais grosses, comme les gosses quand
ils crient « nique la police! ». J'avais confiance en eux, mais
ce sont tous des ripoux et ça se voit au fond de leurs yeux.
J'avais commencé à cracher sur ma jeunesse, cette époque
où j'étais encore clean. Ouaich Philippe, cousin ! J'étais dans
la vraie life. Je captais que les gens autour de moi faisais
comme moi; ils me montraient leur vraie face. Le monde
entier a enlevé son masque et m'a trémon le côté obscur. Je
les ai tous tricard, ces baltringues, et là je me suis dis: « Putain, mais pour qui je taffe ? », t'as vu ?
Concours
57
Réécritures de Ca fait plaisir (9 participations)
Participation de Jane
D’infinis délices parcourent mon âme, lorsqu’à la pointe du
jour,
A l’heure où l’aurore déjà se fane, s’offre à mes yeux encore
ensommeillés
Rohff, mon éternel ami. Mon cher ami qui, chaque jour,
Par la force de son sourire, se met en quête de mon affection
émerveillée
Afin que mille roses soient déposées
Sur cette œuvre unique qu’il a composée.
Mais ne croyez pas que l’extravagance soit de mise,
Il suffit juste parfois d’un œil éveillé…
Car quelle satisfaction de ne pas être confondu par la bêtise !
Avec ces drôles d’hommes aux accoutrements féminins et
beaux décolletés
Qui se promènent sans cesse au cœur de la nuit…
Mais quelle euphorie, aussi, d’apercevoir des camarades
qui,
Enfin, s’éclipsent de ces cages sombres, prisons sans foi ni
loi,
Et de s’étendre, le ciel à la portée des doigts
Dans une piscine dont les brûlantes bulles éloignent l’esprit
De la fraîcheur des cellules pétrifiées par tant de bruits.
Quand la foule m’acclame,
Cela également possède son charme.
Elle me porte aux nues, survoltée….
Sur des parcelles verdoyantes, voire dans un véhicule banalisé.
Et quel bonheur que cette douce mélodie s’envolant
Dans les airs et qui se joue du vent
Pour se laisser porter jusqu’à mes oreilles transcendées…
Le corps penché, et l’âme occupée,
La France d’aujourd’hui travaille, elle écoute avec attention
Chacun de ces mots dansant au sein de l’Imagination,
Surveillant sa petite monnaie pour survivre un peu plus
longtemps
A la plus grande escroquerie de tout les temps.
Oui, les vautours
Te tournent autour,
Prêts à se jeter sur toi
Au moindre de tes faux pas…
Mais comment décrire, sans tomber dans l’excès,
Cette joie de constater que chacun se plaît là où il est,
Et de se réunir autour d’hommes de foi.
Plaisir immense, de vous admirer tous autour de moi,
Car maintenant, tu le sais,
C’est tout cela, qui nous enchante à jamais…
Participation de Siana
O que de joie lorsqu’au sortir de mon sommeil m’attend
mon ami Rohlf
Afin de contribuer à mes créations musicales par cette divine mélodie,
A cet instant nulle explosion de joie futile, seule l’attention
domine nos cœurs
Quelle allégresse de faire constater que nous ne sommes
des mignons
O que de jouissance de retrouver nos pairs au sortir de la
geôle
De finir le jour, se prélassant au jacuzzi en bonne compagnie
Ou lorsque la foule m’acclamant, je déroute ces braves
âmes
En apnée parfois même sur ces terres
Mais Dieu ! Quelle griserie d’ouïr mes compositions reprises
Que de labeur ! Et quelle attention du bon peuple de France
Mais toujours silencieux afin de n’éveiller l’attention
Car Hélas ! Un mauvais mot et les âmes emplies de rancœur se délectent
J’observe ceux-là même qui n’attendent que ma chute tous
ayant fait leur temps, ne recherchant que l’argent
Lors de mes représentations sont les bienvenues les personnes issues de ma ville natale, quelle joie !
Et vous aussi, désormais, savez comment me combler de
joie !
Participation de Mathieu
Ca fait plaisir
Que mon ami Rhoff ait pris la peine de venir m’extraire de
mon sommeil provoque en moi un élan de folie.
Dans le but d’allonger la longue énumération de louange
que je lui dédie.
No shared feeling in the city, just my friend Rohffy.
Cela provoque en moi un grand émoi de ne pas être mépris.
La fin de la pénitence de mes compatriotes se traduit par un
élan de folie.
Obtenir une vie faite de bains royaux.
When every step meets the rest !
Mais même quand l’immersion est totale.
58
Concours
Et une folie finale me prend au rythme d’une douce symphonie.
Malgré tout, cette absence de reconnaissance m’étourdit.
En dépit de cette envie de vivre ma vie.
Parce que m’embarrasser de rancœur n’apporterait que
plaisir à ces gens de mauvaise foi.
Cela provoque en moi un grand émoi de régulariser des
affinités.
Tous vivant pour une noble quête de piété.
L’ensemble de la communauté se rassemble dans ce grand
élan de folie.
Voilà ce que tu dois faire pour avoir en toi ce grand émoi.
Participation de Flouch
La joie m’étreint, quand Rohff, ami fidèle, vient me trouver , les pensées lourdes encore des songes de mes nuits,
afin de mettre en son recueil de chant une si martiale œuvre.
Il n’y a en séant point d’exubérant, sachez seulement qu’un
homme ici en vaut deux.
Quelle douce quiétude, pour qui n’a pas de ses semblables
le jugement du coupable mensonge.
Et quand on ôte à ton frère son joug, qu’on le libère de sa
geôle, ah, comme est grand le bonheur qui t’habite.
Ainsi se prélassant dans un bain pétillant, oublié les barreaux, envolé le cachot !
Quand je fais monter du peuple un feu violent, affole leurs
sens, réveille leurs corps languissants, ou qu’un habile camouflage me cache à leurs yeux, quelle satisfaction de voir
mon œuvre déclamée.
Je contemple et vois le travail honnête, je contemple et vois
la France prêter oreille à ma prose.
La discrétion s’est attachée à mes pas, moi sur qui plane
toujours la menace de la froideur de la plus sombre cellule,
car bien des envieux se réjouiraient de ma chute.
Comme il est doux de voir mes frères siéger sur d’honorables trônes, nous qui étions exclus, les poches pleines de
mauvais argent.
Maintenant la plèbe dont j’étais, réunie dans l’assistance,
réchauffe mon cœur, et vous savez fort bien ce qui achèverait de l’embraser.
d’Henri III,
Réjouis je suis de voir mes vassaux revenir du bagne,
Se prélasser dans mes thermes avec leurs compagnes.
Quand j’émeus l’assistance et assiste
A tant de récitals en étant attentiste.
O mon Dieu quel plaisir d’ouïr mes menuets joués
De constater que l’on travaille autour de moi et que du
crédit m’est accordé
Demeurez discret pour ne pas être mis aux fers
Car si jamais vous trébuchez, les envieux en seraient bien
fiers.
Réjouis je suis de voir mon duché prospérer,
Mes vassaux repentis qui aimaient chaparder.
Je convie mon duché à de nombreuses aubades : quel plaisir
Vous savez désormais comment agir pour me réjouir.
Participation de Manuela
Quelle réjouissance lorsqu'à l'aube mon ami Rohff se présente à moi
Dans le dessein de déposer sur son album cette tuerie
Ici-bas, aucun extraverti, simplement quelques avertis
Quel soulagement de ne pas faire l'objet d'un quiproquo
qui me travestirait
Je me réjouis si tôt les miens quittent leurs appartements
d'une extrême fraicheur
Finalement, se prélasser de tout son long dans le clapotis
des eaux bouillonantes
Lorsque toute la populace s'extasie face à ma prestation
Foulant le gazon, parfois, je divague en milieu aquatique
Quel honneur d'ouïr le mélodieux son de mon oeuvre
Je constate que chacun s'évertue à la tâche, de plus, la France soupèse attentionnément mes souverains mots
Inmanquablement tellement effacé afin d'échapper à ce sordide une-pièce aux quatre mur si rapprochés
En effet, la défaillance ravirait les envieux
Je suis aux anges : les miens ont une situation
Chacun ahuri révolu, ancien prospecteur de devises
Je dirige toute ma fratrie au spectacle musical, je m'en félicite
Vous concevez clairement le labeur à venir dans la finalité
de nous combler
Participation d’Alexandre & Gauthier
Participation d’Auré
Réjouis je suis lorsque mon ami Rhoff m’invite de beau
matin à me joindre à lui,
Pour compléter son requiem d’une nouvelle symphonie,
A ma cour, la plèbe n’a pas sa place, ne siègent que les fils
de rois,
Réjouis je suis de ne pas être considéré comme un mignon
Quel plaisir lorsque mon très cher Rhoff m’accueille au réveil
Afin d’ajouter à son album cette merveille.
Ici, point d’extravertis, en revanche des avertis.
Quel plaisir de ne plus être considéré comme un travesti,
Concours
59
scandés !
Je perçois le labeur et la France est captivée par ce que je
déclame,
Perpétuellement effacé afin de n’être point jeté au cachot,
Puisque si l’on faillit, les envieux sont enchantés.
Quelle jouissance d’observer mes compères en bonne place,
Tous inchangés, fidèles à l’ancien temps, oiseaux de proie
repentis des monceaux de devise replets.
Je mande tout mon faubourg au récital, quelle volupté !
Vous savez bien ce qu’il est bon de concevoir pour attiser
notre jouissance.
Quel plaisir de voir mes amis dévoués quitter le centre de
détention,
Et de finir béat dans le jacuzzi, loin des cellules de prison.
Lorsque je soulève les populations et fait mon trublion,
Sur les terrains, je fais parfois le sous-marin,
Mais qu’importe, car quel plaisir d’entendre sur mes disque
ces refrains :
Ce n’est autre que le fruit du labeur et la France me prête
attention,
Moi, toujours si discret afin de ne pas finir dans une cellule
de prison,
Car si j’échoue, assurément, ce sont les jaloux qui en profiteront.
Quel plaisir de voir mes amis assagis,
Eux, ces anciens vandales et ex-bandits.
J’invite désormais tout mon entourage en concert, et quel
plaisir !
Vous avez donc compris ce qu’il reste à faire pour nous
faire plaisir...
Participation de Phantom
Innocence
Sa main sur ma peau, douce caresse au réveil
Rien qu'un murmure qui m'envoute et m'émerveille
Deux mots à la hât' jugés simples en apparence
Qui me touchent plus que cet ambigü silence
De deux ans de prison pour un crime innocent
Sortie hier lavée de soupçons finalement
Et nous célèbrerons notre liesse un dimanche
Avec nos amis venus de toute la France
Montrant fièrement nos photos de mariage
Tous nous écouterons pendus à nos visages
Surtout cel' qui espèr' me ravir le cœur
Deux ans n'ont pas suffit à taire ma douleur
Le simple bonheur de retrouver ses amis
Puis s'enfuir tous les deux jusqu'au bout de la nuit
Auprès d'un lac l'un contre l'autre s'endormir
Lente et délicate symphonie de plaisir
Participation de Laurent
Quelle volupté lorsque mon cher compagnon Rohff me
vient quérir à mon éveil
Afin d’ajouter à son vinyle ce prodige.
Non pas des extravertis céans mais seulement des avertis.
Quelle jouissance de n’être confondu avec un inverti.
Quelle volupté de contempler les confrères issus de geôle
Se prélasser aux bains fumants et non plus croupir.
Lorsque j’effarouche les masses et fais régner le chaos
Sur les terres… lorsque je me sens amphibie parfois…
Toutefois, tout bien pesé, quelle volupté d’ouïr mes vinyles
Résultat
Après délibération du jury composé de 8 membres de l’ECNiouzes (dont aucun membre ne participait, bien entendu), un gagnant dans chaque catégorie a été trouvé.
D’ailleurs au passage les rédacteurs EI2s ne pouvant participer au concours, certains se sont amusés à apposer leur participation « hors concours », voir pages suivantes.
Je viens de me rendre compte que faire semblant de mettre du suspense ne sert à rien, vu que personne ne va lire cette ligne.
Alors :
Jehane
pour la réécriture de Rohff et
Phantom
pour la réécriture de Lorenzaccio
ont remporté chacun un chèque FNAC de 30 € !
Félicitations!
Merci à l’ensemble des participants.
On se voit au prochain concours ;)
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Concours
Participations hors concours
Cela m’emplit de félicité :
A nulle autre pareille aise, que d’être sorti de mes songes
par mon ami Rohff lorsqu’il s’agit de m’annoncer qu’il désire,
Ah ! Quel extase, quel délice lorsque mon compagnon
Rohff me réveille à l’aurore,
Pour mettre, comme à l’habitude, dans son recueil une telle
hécatombe !
Que j’étale impétueusement mon emphase, ma grandiloquence, sur sa céleste concoction.
Nul beau parleur, bienséance oblige, et des kyrielles de mises en gardes !
Point d’infâmes épigones en ces lieux que seuls nous autres,
outrecuidants gens de plume, occupons.
Ah, quel délice de ne pas être confondu avec un des chevaliers de la Jaquette,
Il est si alacre de ne point être pris pour un de ces soudards
prolixes, ces sycophantes indignes.
Quel Ravissement, quelle délectation de voir ses compagnons sortir de leurs geôles,
Ô frères ! Quelle prodigieuse plénitude que de connaître la
cessation de votre servitude !
Pour s’étaler lascivement dans ces bassins neptuniens aux
jets jouissifs, et encore plus dans…
Derechef ressentir le coudoiement avec vous dans nos thermes et non plus dans les sentines.
Lorsqu’il m’arrive d’effaroucher la plèbe et que je mets…
Lorsque mes disciples sont épris de vésanie et que je fouis
le terrain, impavide.
Ce terrain, sur lequel je guette obombré, dans le brouillard
vespéral.
Ma foi, je vous avoue fabuleusement rayonner dès lors
qu’une de mes œuvres est jouée.
Je constate que le peuple brandit l’étendard de la révolte et
que je dessille cette chère nation de ses chancres par mes
admonitions.
M’évertuant à mener sempiternellement une vie coite pour
ne point me voir être retiré ma tendre liberté,
Car pour la moindre peccadille commise, les pourceaux qui
ardemment m’envient et que j’abhorre s’ébaudiront, piètre
convoitise.
Ô profonde et délectable émotion qui, de moi, violemment
s’empare à la vue de mes si chers confrères retrouvés, d’antan épars,
Cloitrés dans leurs lupanars et entourés de leurs hétaïres,
ces anciens avides de deniers.
Démiurge de l’art d’écrire et psalmodier, je draine l’essaim
de mes adorateurs ignés dont j’entends le panégyrique,
quels exquis délices.
Baste ! Thuriféraire, ta connaissance de ce qui nous délecterait est bien grande.
Note du Rédac’chef: tous ces mots existent. J’ai vérifié. Gasp.
Sur ces décors champêtres et bucoliques, quand il m’arrive,
parfois, d’être comme en bathyscaphe,
Mais, diantre ! Quel régal d’ouïr qu’on chante mes chefs
d’œuvres,
Je peux apercevoir que l’on œuvre, et la France m’écoute
avec prudence,
Toujours avançant feutré, pour éviter la geôle,
Car si tu es captif, les félons seront aux anges,
Ah, quel jouissance de voir mes compères dans les salons
du monde,
Tous de fieffés gredins, comme au temps jadis, d’anciens
balbuzards aux finances admirables,
Laisse-moi aller quérir mes acolytes des zones périphériques, lors d’un récital, quelle joie !
Ah, tu connais fort bien l’impératif pour nous rendre folâtres !
Mon coeur brûle de joie quand, Morphée m'abandonnant,
Je me fais accueillir par sieur Rohff mon ami
Venu pour me réjouir par de doux nouveaux bruits.
Personne ne me surprend, seulement des savants.
Je suis ravi de n'être pris pour un ambigu.
Mon coeur bondit lorsqu'à peine sortis de geôle
Mes proches font ripaille et festoient à La Baule,
Concours
Quand la foule m'acclame en libertin sportif,
Voire quand mes opiacées jouent aux sédatifs.
Ô muse ! Que mon coeur bondit quand je suis chanté !
Quand je constate qu'appréciée est ma tâche
Et bien entendue de tous, même des aïeux,
Pour n'être pas cloîtré au profit des envieux
L'humble personne que je suis alors se cache.
Je suis ravi de revoir ceux, chers à mon coeur,
Enfin libérés de leurs anciens oppresseurs.
Mes terres se vident pour m'entendre chanter,
Tu sais ce qu'il te reste à faire pour nous combler...
Note du Rédac’chef: en alexandrins,s’il-vous-plaît!
Il m’est doux de recevoir à l’aube ce cher Etienne Belfoucade
Afin de coucher sur ses notes un peu de mon acide regard.
Il n’y a là nulles fantaisies, seulement de bons conseils.
Je me sens d’une autre fierté, ma virilité révélée.
Ah ! Quand ne verrai-je pas les miens dénués de leurs fers ?
Le fiévreux liquide sur la peau plutôt qu’entre quatre cloisons.
Alors qu’on hurle à ma vue ! Alors que je bouscule les mélancoliques !
Alors que je m’abîme plus que rarement et moins que souvent.
Cela dit, c’est toujours une immense joie d’écouter le chant
du platine.
Mais l’heure n’est pas toujours au loisir. Du coin de l’œil, je
les ai vus me guetter.
Pas un bruit. Pas un battement. Méfiance. Une sombre voûte me menace.
Sache que sur ta chute, les cœurs envieux spéculent.
Bien me fasse que chacun se trouve où le sort les y met.
Tous ceux qui se repentent d’un bras long et d’une main
fort indirecte.
Toute ma patrie, mes amis et mes frères, ici dans ce lieu,
sourds à mes silences. Ma joie !
Tu n’ignores plus maintenant ce qu’il te faut faire pour mon
bonheur.
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Avant l’or, maintenant la haine… et demain les agios ? :
Hey oate zyva quoi, tu crois qu’le ble-dia c’est moi ?
Zob ! J’m’en rappelle encore…
J’aurai chialé comme une tafiole la première fois que j’ai
baisée cette meuf d’la cité,
Si elle était pas MDR parce qu’elle avait la bouche trop fonce-dé pour parler.
Quand j’ai commencé à m’la jouer, à terroriser les p’tits refré d’mes ennemis,
J’avançais dans mes fringues neuves, pas encore tâchées par
le vice, par le tort,
Comme un sale mioche dans l’gilet pare-balles d’un dealer
mis à mort.
J’croyais qu’y avait qu’les poulets de corrompus, qu’ça se
voyait sur leur grande gueule.
J’commençais à m’faire connaître dans l’milieu, après 20
ans qu’j’étais resté sage tout seul.
Woh Philippe, sale boukhtak ! C’est là qu’ma vie a commencé, j’te jure bordel !
Et toute la banlieue, tous les cousins du bled, m’ont suivi,
comme un modèle.
Y’avait plus personne qui s’cachait encore devant moi, tout
l’monde avait peur de s’faire défracter !
La p’tite racaille s’est mise à poil, elle m’a montré ses tripes,
ses entrailles et son cul qu’j’ai entubé.
J’ai vu comment qu’ils sont ces fils de tains-pu, c’est là
qu’j’me suis dis : j’bosse pour quel baptu?
Quoi ? C’est moi la caille-ra ? Putain, ça se voit trop ! C’est
que je m’en rappelle, en plus. La petite Sabine, elle me kiffait. J’mens pas. Ben, j’aurais chialé comme un mioche, si
elle s’était pas trop foutu de ma gueule. Moi, j’étais une
grosse caille-ra. Pas tout gentil, quoi. Mais c’était pas trop
fait pour ma pomme. Rien d’un vrai et gros connard. Trop
pas. T’sais ? Tu vois, si j’étais pas tout pourri, là, je croyais
que ça se verrait pas. J’t’explique, c’est gavant de rester toujours un gentil bêta. C’est triché, t’sais ? Cousin, j’suis grand
maintenant. On m’la fera pas ; j’suis pas le seul merdeux à
raconter des bobards. Y’a trop trop de ragots, ça pue. Faut
plus me prendre pour un te-bê. Alors vas-y maintenant,
c’est qui le boss ?
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Horoscope
Quelle(s) tuile(s) vous réserve le mois d’octobre ?
Bélier 21 mars-19 avril
Vous allez faire une rencontre décisive qui va changer votre
vie (ou pas, les astres ne sont pas clairs là-dessus). Evitez de
passer sous une échelle.
Taureau 20 avril-20 mai
Il n’y a pas de question à se poser: foncez dans le tas, on ne
sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher que ce soit
coté travail ou coté cœur.
Gémeaux 21 mai-21 juin
Faites attention à votre ligne: mangez des topinambours (ils
remplacent avantageusement l’escalope de blaireau faisandé,
car ils ont le même goût mais ne font pas grossir)
Cancer 22 juin-22 juillet
Chope ou Choppe? Le choix est cornélien mais vous saurez
faire le bon.
Lion 23 juillet-22 août
Balance 23 septembre-23 octobre
Ce mois-ci c’est votre anniversaire: chaque personne de votre
groupe de TD devra vous donner 10 € (au moins en rêve).
Scorpion 24 octobre-22 novembre
Vous allez avoir une révélation ce mois-ci: non, Dieu ne vous
donnera pas une équation comme à Newton Einstein ou
Schrödinger, il vous dira: mangez des pommes.
Sagittaire 23 nov-23 décembre
Votre entourage ne vous comprend plus: c’est vrai quoi,
qu’est-ce que vous faites à Centrale Nantes? Ne vous inquiétez pas, quand vous deviendrez président du monde, il réaliseront que vous avez fait le bon choix.
Capricorne 22 décembre-19 janvier
Vous allez être très entreprenant envers votre partenaire (si
vous êtes célibataire il reste les poupées gonflables). Attention
cependant: pas de poèmes!
Verseau 20 janvier-18 février
L’aura que vous dégagez impressionne vos collègues: profitez Ne restez pas enfermé chez vous: sortez et défoulez-vous! On
-en pour vous imposer. Après tout vous êtes le roi des anin’est plus en prépa! Les espaces euclidiens de dimension n
maux, c’est aux autres de bosser pour vous.
n’existent plus que dans vos cauchemars.
Vierge 22 aout-23 septembre
Poisson 19 février-20 mars
On vous fait de plus en plus confiance et cela a des conséL’être aimé n’a jamais été aussi proche de vous: il est temps de
quences sur votre travail (on vous en demande plus) mais
conclure , comme dirait Jean-Claude Dus.
aussi dans votre vie sentimentale (maintenant vous pourrez
inviter l’être aimé au cinéma).
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