La Culture Du Chanvre
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La Culture Du Chanvre
Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre LA CULTURE DU CHANVRE LES TECHNIQUES CULTURALES LE CONTEXTE ECONOMIQUE 2005 LE CHANVRE HISTORIQUE LES ATOUTS DU CHANVRE 5 6 I- DESCRIPTION DE LA PLANTE LES STADES DE LA CULTURE ET CALENDRIER CULTURAL LES ETAPES CLES DU RENDEMENT DETERMINATION DU POTENTIEL DE LA CULTURE LES VARIETES 11 13 16 18 II- AGRONOMIE DU CHANVRE MISE EN PLACE DE LA CULTURE : QUELLES QUESTIONS SE POSER ? LE SEMIS LES EXIGENCES PEDO-CLIMATIQUES L’IRRIGATION LA FERTILISATION LA PRECOCITE LA DIOECIE/MONOECIE LA RECOLTE PARASITISME : L’OROBANCHE 22 24 26 28 30 31 31 32 34 III- ECONOMIE ET REGLEMENTATION MARGES ECONOMIQUES DE LA CULTURE LES MARCHES LES DEBOUCHES LA REGLEMENTATION COMMENT DEVENIR PRODUCTEUR DE CHANVRE COORDONNEES DES ACTEURS DE LA FILIRERE REPARTITION ET ORGANISATION DE LA FILIERE 39 40 41 - 42 43 44 45 46 LE CHANVRE D’HIER A AUJOURD’HUI HISTORIQUE Originaire d’Asie centrale, le chanvre , Cannabis sativa L, est cultivé depuis plus de 8000 ans pour sa fibre textile et sa graine oléagineuse. Au cours des siècles, l’utilisation de la fibre pour la fabrication de toiles, de voiles et cordages, de sacs et l’extraction de l’huile ont permis un fort développement de cette culture , et ce jusqu’au milieu du 19ème siècle. Puis, victime de la concurrence d’Outre-mer et de l’apparition des textiles synthétiques, son importance économique décrut rapidement. EVOLUTION DES SURFACES FRANCAISES DE 1840 A 2000 Superficie (Ha) 1000000 Disparition de la marine à voiles Importation des textiles d'Outre-mer 100000 10000 Nouveaux débouchés Apparition des textiles synthétiques 1000 100 1840 1880 1920 1960 2000 Pendant les années 50 à 70, l’utilisation du chanvre était essentiellement papetière : papiers spéciaux, fins et élastiques (papiers à cigarettes, papiers techniques…). Aujourd’hui de nouveaux débouchés permettent un redémarrage de la culture. LES ATOUTS DU CHANVRE AMELIORATION DE LA STRUCTURE DU SOL La qualité du système racinaire conduit à une amélioration de la structure du sol. Il est probable que l’amélioration des rendements constatés en parcelle blé derrière une culture de chanvre soit due à cet effet. PAS DE TRAITEMENT EN CULTURE On ne connaît pas de maladie capable de provoquer des dégâts et des pertes de rendements sur la culture. La culture ne subit en conséquence aucune intervention phytosanitaire (fongicide, insecticide) durant tout son cycle. LUTTE EFFICACE CONTRE LES ADVENTICES Le chanvre couvre le sol très rapidement après la levée, et il étouffe alors les mauvaises herbes. En cas de semis réussi (dans la quasi totalité des cas), il n’y aucune intervention herbicide sur la culture. A l’inverse (pour une densité claire à la levée), seul le resemis peut permettre de sauver la situation. APPORT D’AZOTE RAISONNABLE Culture de printemps à système racinaire profond, le chanvre est capable de puiser et d’utiliser l’azote minéralisé par le sol durant l’été. A l’issue de la culture, il reste peu d’azote disponible dans le sol. Les apports sont donc ajustés selon le potentiel initial de la parcelle et la date d’implantation de la culture. Néanmoins, ceux-ci ne doivent pas dépasser 150 U en culture. TETE D’ASSOLEMENT APPRECIEE Le chanvre est une excellente tête d’assolement, qui libère un sol propre, peu humide et ameubli en profondeur. Le rendement en blé qui suit un chanvre est amélioré par rapport à une monoculture de céréales. A ce titre, la culture est recherchée par les producteurs. ECONOMIE EN EAU Le chanvre est une culture d’été qui résiste bien à la sécheresse. Son système racinaire profond lui permet d’aller chercher très loin l’eau qui lui est nécessaire. Dans la pratique, les cultures de chanvre destinées à une production uniquement de pailles ne sont pas irriguées, seules les productions destinées à une récolte mixte des pailles et des graines peuvent justifier ponctuellement le recours à l’irrigation. BIEN INTEGRE DANS L’EXPLOITATION Sa culture permet un étalement du temps de travail sur l’exploitation lors du semis et de la récolte, et ne nécessite pas de travaux en culture. De plus, pour le semis et la récolte des graines, il ne nécessite pas de matériel spécifique. Quant à la récolte des pailles, le matériel utilisé est le plus souvent du matériel de fauchage de fourrage, sur lesquels des aménagements ont été installés (barre de coupe plus élevée…). Description de la plante et de la culture Calendrier cultural Exemple d’un semis début mai. Hauteur de la culture 3m Maturité des fibres RECOLTE Fin floraison = 2m fin de la croissance Maturité des fibres FLORAISON et des graines 1m SEMIS Variété précoce LEVEE Début de la phase de croissance active Mai Juin Juillet Variété tardive Septembre Août Calendrier des stades repères du chanvre Date 05/05 11/05 15/05 20/05 25/05 02/06 12/06 20/06 30/06 15/07 Jours cumulés 0 6 10 15 20 28 38 46 56 71 T°C cumulée - 70 °C - 180°C - 370°C 542°C - 855°C 1150°C Hauteur (cm) - - 8 10 25 50 90 115 150 180 Stade SEMIS LEVEE Apparition des cotylédons 1ère paire de feuilles et apparition 2nde 2 paires de feuilles et apparition 3ème Date 05/08 12/08 25/08 20/09 Jours cumulés 93 100 110 135 T°C cumulée - 1700°C 1970°C 2450°C Hauteur (cm) 185 190 190-200 190-200 Stade PLEINE FLORAISON Fin floraison 3 paires de feuilles floraison Exemple en se basant sur – la variété Félina 32 - un semis début mai MATURITE (Les hauteurs allant du 01/06 au 15/07 sont précisées corrélées à la variété et à la date de semis etc…) à titre indicatif, elles sont fortement LES STADES DE LA CULTURE DU CHANVRE Semis Levée Implantation Croissance active LA LEVEE (0 à 4-9 jours) Obtenue 100°Cj après le semis, soit 4 à 9 jours selon les conditions du sol. C’est la phase la plus délicate de la culture. L’IMPLANTATION (4-9 jours à 3 semaines) Phase de croissance lente de la culture, durant laquelle la couverture du sol se réalise. Compter environ 3 semaines après la levée lorsque la densité levée est correcte. A l’issue, la culture fait environ 25 – 50 cm et comporte 3 paires de feuilles. LA CROISSANCE ACTIVE (3 semaines à 2 mois et demi) Période comprise entre la fin de l’implantation et le début de la floraison. C’est durant cette période que s’élaborent les rendements pailles et fibres, donc que les besoins en éléments minéraux et en eau sont les plus importants et doivent être couverts. Durant cette période, la sensibilité à la verse est maximale. LA FLORAISON L’apparition des premières fleurs sur une culture de chanvre est conditionnée à la fois par la somme de température reçue depuis la levée et par la réaction photopériodique de la variété. Durant cette période, la croissance commence à ralentir. Début floraison LA PLEINE FLORAISON Ce stade, qui correspond à l’ouverture des dernières fleurs femelles, est sous la dépendance stricte de la photopériode. Une variété donnée cultivée dans une zone donnée atteindra ce stade à date fixe quelle que soit la date de semis (et indépendamment des conditions de l’année). Pleine floraison Fin floraison LA FIN FLORAISON Défini par la fécondation des dernières fleurs femelles, ce stade marque la fin de la croissance de la culture, conditionne le rendement pailles définitif de la culture, et induit les phases ultérieures de maturation des pailles et des graines. Maturité graines LA MATURITE DES GRAINES Celle-ci est obtenue 40 jours après la pleine floraison. Toutefois, pour le battage, on prendra garde à l’humidité de graines et à la Récolte capacité des séchoirs (étape indispensable) qui peuvent conduire à retarder considérablement la récolte par rapport à ce stade. Comprendre comment s’élabore le rendement : Exemple avec un semis de début mai. Semis Levée 5-7 j Fin floraison 100-120 j 20 - 25 j 1-IMPLANTATION Récolte en mode non battu Récolte en mode battu Maturité Physiologique graine 130-140 j Floraison 2-CROISSANCE ACTIVE Elaboration du rendement PAILLE 3-MATURATION Elaboration du rendement GRAINE LES ETAPES CLES DU RENDEMENT : CONSEILS AGRONOMIQUES. LA LEVEE ET L’IMPLANTATION : DEUX STADES ESSENTIELS DE LA CULTURE. La graine de chanvre est une petite graine oléagineuse, relativement fragile, qui est très sensible aux accidents de structure et aux tassements. L’implantation conditionne la réussite de la culture, notamment son alimentation minérale et hydrique durant la période estivale. Pour réussir le semis et donc la culture, il faut : Travailler en sol ressuyé, limiter le nombre de passages d’outils, éviter les préparations trop motteuses en préférant les préparations fines. Semer dans un sol réchauffé, pour assurer une levée rapide et homogène, tout en contrôlant la vitesse et la profondeur du semis. Préférer les terres se réchauffant vite, sur lesquelles le semis peut être effectué tôt. La durée de la phase de croissance sera rallongée, augmentant les rendements pailles et fibres. Couvrir les besoins en engrais de fond : P, K, couvrir tout ou partie des besoins N (50 unités maximum). LA CROISSANCE ACTIVE : EVITER L’EXUBERANCE Durant la croissance, les besoins minéraux et hydriques sont maximaux pour la culture. Un apport complémentaire d’azote au stade 3 paires de feuilles (50 cm) permet d’accroître les rendements graines, mais également pailles et fibres. On évitera les excès de fertilisation azotée, qui provoquent une croissance anarchique des plantes, entraînent une compétition accrue entre plantes (au détriment de la densité effective de la culture), et risquent de provoquer la verse de la culture. Il est préférable en effet de maintenir un nombre important de plantes, ce qui maintiendra la culture à une hauteur acceptable pour la récolte, favorisera le rendement fibres, sans pénaliser le rendement pailles. LA FLORAISON : PERIODE CRUCIALE EN CULTURE BATTUE Cette étape culturale marque le début du ralentissement de la croissance. En culture non battue, cette étape n’a pas d’incidence importante. Pour une culture battue, cette étape est cruciale et détermine en partie le rendement en chènevis. En effet, c’est durant cette période que s’élabore le nombre de graines, et il est important d’éviter tout stress hydrique. Pour les personnes disposant d’un système d’irrigation, un léger apport peut être bénéfique durant cette phase pour permettre à la culture de finir sa croissance et d’avoir une floraison bien développée. On rappellera néanmoins que le chanvre, bien implanté est capable de puiser en profondeur l’eau nécessaire à son développement, et que l’irrigation n’est pas toujours indispensable. PLEINE FLORAISON ET FIN FLORAISON : RECOLTE. DES STADES IMPORTANTS POUR LA La pleine floraison qui correspond à l’ouverture des dernières fleurs femelles et la fin floraison qui correspond à la fin des fécondations sont sous la dépendance stricte de la photopériode. Elles conditionnent les phases ultimes de maturation de la culture, donc les dates de récolte. En culture non battue, la récolte se prépare. L’optimum de rendement pailles (et fibres) est atteint au moment de la fin floraison et les feuilles jaunissent et tombent. La récolte peut commencer. En culture battue, les graines se forment et gonflent. Une légère irrigation à ce stade peut permettre d’accroître les rendements chènevis. MATURITE DES GRAINES Il faut compter environ 40 jours après la pleine floraison pour obtenir la maturité des graines. A partir de cette maturité, il convient de mesurer précisément et régulièrement l’humidité des graines et de se conforter aux recommandations de l’organisme stockeur pour décider de la date de récolte. Plante non fleurie Floraison DETERMINATION DU POTENTIEL DE LA CULTURE RENDEMENT PAILLES Le potentiel du rendement paille dépend des facteurs suivants : La date de semis : le rendement pailles est sous la dépendance stricte de la somme de température entre la levée et la fin floraison. Un semis précoce favorise une croissance plus longue et un rendement pailles important. La précocité variétale : la croissance s’arrêtant à la fin floraison, le rendement pailles est déterminé par la date de fin floraison de la variété en question. (Cette date de fin floraison est sous dépendance photopériodique. Pour une région et une variété données, elle est donc toujours la même : quelle que soit la date de semis, la variété arrivera en fin floraison à la même date.) Une variété tardive assure un rendement supérieur, mais une récolte retardée. La disponibilité en eau et en éléments minéraux : la disponibilité en eau durant la période estivale est le facteur limitant le plus important, pouvant empêcher les variétés d’exprimer l’ensemble de leur potentiel. Il est donc recommandé de semer en parcelles disposant de réserves suffisantes, et de porter une attention particulière, lors des préparations de sol, à maintenir en état ces réserves et d’éviter de tasser le sol en profondeur. POTENTIEL PAILLES Précocité variétale plus c’est tardif, plus c’est productif Date de semis plus c’est semé tôt, plus c’est productif Disponibilité du sol Eau et éléments minéraux En absence de facteurs limitants, la croissance du chanvre est de 1 tonne de pailles (tiges sèches, effeuillées, coupées à 5 cm du sol) tous les 120°C jour. Cette croissance n’est active que 350°Cj après le semis, et s’arrête à la pleine floraison. Par exemple, pour la variété Félina 34, semée au Mans le 1 mai, qui atteint le stade fin floraison le 15 août, le potentiel de rendement pailles est de : (1750°C jour – 350°C jour)/120 = 11.6 T/ha Somme des T° du 1er mai au 15 août en Sarthe Somme des T° à partir de laquelle la croissance est active RENDEMENT FIBRES Le potentiel du rendement fibres est sous la dépendance des facteurs suivants : Le rendement pailles, que l’on vient de voir, qui constitue le facteur primordial. Le pourcentage de fibres de ces pailles, déterminé par la variété, mais surtout par les techniques culturales employées. A savoir qu’une faible densité contribue à diminuer le rendement fibres des pailles. POTENTIEL FIBRES RENDEMENT PAILLE Choix variétal DENSITE DE CULTURE Faible densité, faible % fibre RENDEMENT GRAINES Celui-ci est tributaire des facteurs suivants : Pour l’essentiel, la disponibilité en eau durant les phases critiques que sont la floraison et la fin de floraison (stade de remplissage des graines). Dans une moindre mesure, la densité de la culture. A savoir qu’une densité faible permet d’accroître le rendement graines, sous réserve de maintenir la culture propre. Le choix de la variété est par contre essentiel. Il est indispensable de cultiver une variété arrivant à maturité avant la mauvaise saison. POTENTIEL GRAINES DISPONIBILITE EN EAU Densité de culture plus faible densité, plus fort rendement Choix variétal Variété relativement précoce VARIETES Il existe un grand nombre de variétés de chanvre. Ces variétés diffèrent selon plusieurs critères : La précocité : elle est le principal critère distinctif entre variétés. Une large gamme de précocité est donc offerte. Le rendement fibres : les variétés se distinguent selon leur pourcentage de fibres. Variétés monoïques ou variétés dioïques. Les variétés dioïques sont moins productives que les variétés monoïques, à précocité égale et présentent des difficultés de récolte. La teneur en THC : toutes les variétés autorisées et cultivées répondent aux normes en terme de teneur en THC ( < à 0.2%). Toutefois certaines des variétés se caractérisent par un taux très faible voire nul de THC. Dans la pratique, il faut : Choisir sa variété dans un groupe de précocité adaptée à la région de culture et aux objectifs de production. Préférer les variétés alliant productivité et précocité. Accepter les inconvénients des variétés dioïques (difficultés de récolte) pour ceux choisissant ce type variétal REGLEMENTATION ET AUTORISATIONS VIS A VIS DES VARIETES CULTIVEES - Seules les semences certifiées des variétés inscrites à l’article R 51-81 du code de la santé publique sont autorisées à la culture en France. - Seules les cultures issues de semences certifiées des variétés inscrites à l’annexe V du règlement CE-2860/2000 (qui remplace l’annexe XII du règlement CE-2316/1999) peuvent, sous réserve de respecter les autres contraintes réglementaires, obtenir l’aide communautaire à la culture. L’utilisation de semences de ferme est strictement interdite. Les variétés françaises de chanvre inscrites au catalogue sont des variétés populations. Le tableau ci-dessous regroupe l’ensemencement en 2004 : Variété les différentes variétés autorisées Producteur de semences Tardiveté Nature Obtenteur Asso inconnu inconnu ISCI Beniko Précoce Monoïque INF Bialobrzeskie Précoce Monoïque INF Cannacomp Très tardive Dioïque GATE Carmagnola Très tardive Dioïque Chamaeleon Très tardive Dioïque ISCI Van Dijke Semo inconnu inconnu ISCI Très tardive Dioïque ISCI Delta 405 Tardive Monoïque CELESA Semillas Castells Delta llosa Tardive Monoïque CELESA Semillas Castells Très tardive Dioïque FNPC Non disponible Tardive Monoïque FNPC CCPSC Très précoce Monoïque Fédora 17 (F17) Précoce Monoïque FNPC CCPSC Fédora 19 (F19) Précoce Monoïque FNPC Non disponible Fédrina 74 Tardive Monoïque FNPC Non disponible Félina 32 (F32) Moyenne Monoïque FNPC CCPSC Félina 34 (F34) Moyenne Monoïque FNPC CCPSC Férimon Précoce Monoïque FNPC CCPSC Férimon (F12) Précoce Monoïque FNPC CCPSC Fibranova Très tardive Dioïque ISCI Fibriko TC Très tardive Dioïque GATE Fibrimon 24 Moyenne Monoïque FNPC Non disponible Fibrimon 56 (F56) Moyenne Monoïque FNPC Non disponible Codimono CS Dioïca 88 (D88) Epsilon 68 Fasamo à Variété Tardiveté Nature inconnu Obtenteur Producteur de semences inconnu ISCI Finola Excessivement précoce Dioïque James C. Callaway Futura Tardive Monoïque FNPC Non disponible Futura 75 (F75) Tardive Monoïque FNPC Très précoce Monoïque IBC CCPSC En développement CCPSC Kompolti Kompolti Hibrid TC Kompolti Sargaszaru Très tardif Dioïque GATE Très tardif Dioïque GATE Très tardif Dioïque GATE Lipko Très tardif Dioïque GATE Red Petiole inconnu inconnu ISCI Santhica 23 (S23) Moyenne Monoïque FNPC Non disponible Santhica 27 (S27) Moyenne Monoïque FNPC CCPSC Silesia inconnu inconnu INF Tiborszallasi Tardif Dioïque Uniko B Tardif Dioïque GATE Très précoce Monoïque IBC Fibrimor Juso 14 Uso 31 CCPSC IBC : Institute of Bast Crop (Ukraine) INF : Institure of Natural Fiber (Pologne) ISCI : Institute Sperimentale per la Culture Industriale (Italie) GATE (Hongrie) Les semences des différentes variétés se distinguent également par leur origine de multiplication et leur prix. AGRONOMIE DU CHANVRE MISE EN PLACE DE LA CULTURE : QUELLES QUESTIONS SE POSER ? Avant d’ensemencer une culture de chanvre, il est impératif de réfléchir à ses objectifs et de connaître les contraintes de production. Pour cela, il faut savoir quel est le type de culture envisagée (avec ou sans battage des graines), puis prendre connaissance des recommandations des industriels acheteurs des pailles et de la destination de ces pailles. Les principales questions auxquelles sera confronté un producteur de chanvre sont les suivantes : QUEL TYPE DE CULTURE VAIS-JE CHOISIR : BATTUE OU NON BATTUE ? La réponse à cette question conditionne : - Le choix de la variété (précoce ou tardive) - La densité de semis - Le matériel de récolte - Un organisme collecteur et stockeur en culture battue. - (Le choix de la parcelle) QUELLE EST LA NATURE DE MON CONTRAT INDUSTRIEL ? Il faut prendre précisément connaissance du contrat industriel, afin de savoir quelles sont les recommandations générales et quelles en sont les implications. QUAND VAIS-JE RECOLTER ? Peu problématique en culture non battue, la question est essentielle en mode battu. Il s’agit de connaître la période de maturité du chènevis, ou plus exactement sa capacité à atteindre l’humidité requise par l’organisme stockeur pour en effectuer le séchage. Dans les zones traditionnelles de production, les graines sont à maturité entre le 10 et le 20 septembre. Néanmoins, à maturité, le chènevis peut encore avoir une humidité très importante (au delà de 35%) en fonction des conditions climatiques de la zone ou de l’année. Le producteur choisira donc une variété capable de mûrir relativement tôt. A SAVOIR La date de semis n’a aucune influence sur la date de récolte. La fumure azotée peut quand à elle avoir toute son importance. COMMENT VAIS-JE RECOLTER ? Chaque industriel pose ses propres conditions quand à la nature, la présentation, et la qualité des pailles récoltées. Il est donc primordial de se référer au contrat avant toute action. Certaines de ces préconisations peuvent influer sur le matériel ou les techniques à utiliser pour récolter. Pressage des balles rondes LE SEMIS CONSEILS Semer en sol ressuyé et réchauffé. Semer à une profondeur de 1 à 4 cm Semer lentement sur un sol nivelé mais non tassé. Semer en sol ressuyé L’excès d’humidité est rédhibitoire durant la phase de levée et, dans une moindre mesure, durant la phase d’implantation. Il en résulte une levée très faible, très hétérogène, et un enherbement important contre lequel il n’y a pas de solution de rattrapage. C’est pourquoi il est fondamental de semer sur un sol ressuyé. Semer en sol réchauffé Il est fortement conseillé de semer dans un sol au minimum à 12-14°C, ce qui correspond à environ deux semaines après un semis normal de tournesol. Il faut également savoir que, bien qu’une culture de chanvre puisse lever sans trop de problème apparent en terre insuffisamment chaude, il en résultera une densité-levée faible, quoique homogène, qui sera sans conséquence sur le rendement pailles final, mais qui aura des répercussions sur la teneur en fibres de ces pailles. Adapter la dose de semis aux recommandations des industriels, au type de culture et aux conditions climatiques. Les effets de la modulation de la dose de semis sont résumés ci-dessous. DOSE DE SEMIS Rendement graines Rendement fibres Facilité défibrage faible forte A condition de ne pas tomber dans les excès (semis à moins de 20 kg/Ha), la culture reste propre et ne nécessite aucun désherbage. Au delà de 60 Kg/ha, en terre saine bien préparée, l’effet de la densité de semis ne se fait plus sentir. Il est donc impératif de se reporter aux conditions d’achat des pailles, au risque d’un refus de celles ci, avant de déterminer la dose de semis. On utilisera un semoir classique à socs espacés de 15-17 cm en respectant une profondeur de 2-3 cm en s’assurant toutefois que les graines trouveront l’humidité nécessaire à leur germination et à la levée. Le peuplement recherché sera de 200 plantes/m2 (culture battue), ou de 250 plantes/m2 (non battu). Pour une production papetière classique, la dose de semis en conditions normales est : Culture battue : de 40 à 50 kg/Ha Culture non battue : de 50 à 65 kg/Ha Si les conditions au semis sont difficiles (terre humide ou sèche, terre froide, présence de mottes), les doses ci-dessus sont à majorer. La culture ne nécessite aucun travail entre le semis et la récolte. EXIGENCES PEDO-CLIMATIQUES TYPE Le DE SOL chanvre se développe très bien dans des terres profondes franches (pH aux environs de 7) et fraîches telles que les plaines alluviales mais plus généralement sur les bonnes terres riches en réserves humiques et minérales.. Il réagit très bien à un chaulage d’entretien de 1T à 1.5 T par ha comme à des apports de 30T à 50T de matière organique car il est très gourmand en humus, ce qui lui permet de valoriser des terres de moins bonne qualité quand elles sont amendées. Il craint particulièrement les sols lourds, tassés, détrempés, trop acides ou trop légers. Le facteur essentiel est de préparer le sol dans les meilleures conditions pour qu’il emmagasine et conserve l’eau nécessaire à la consommation des éléments minéraux par les plantes. PREPARATION DU SOL OBJECTIFS -constituer et conserver une quantité d’eau nécessaire à la croissance -créer un lit de germination assez finement émietté pour favoriser une levée régulière Le labour. En terre argilo-calcaire, un labour d’hiver favorisera la rétention de l’eau et facilitera l’action du gel. En terre légère, un labour de printemps sera suffisant. La reprise du sol. Après un labour d’hiver : - Courant mars : le passage d’un outils à dents rigides permettra de reprendre la terre pour l’ameublir en profondeur et favoriser la pénétration des racines pivotantes. Courant avril : le passage d’un outil à dents mobiles muni d’un rouleau niveleur finira d’ameublir la terre tout en refermant légèrement la surface. - Ce type de façon culturale limite le dessèchement du sol et favorise la levée des adventices qui seront éliminées lors de la préparation du lit de semences. Après un labour de printemps Le passage d’un outil à dents mobiles sera suffisant pour ameublir le sol en gardant la profondeur et obtenir les mêmes effets. CLIMAT A l’exception de quelques rares types, le chanvre est une plante de jours courts et les différents types cultivés sont adaptés en raison de leur propre réaction photopériodique. En France, les types cultivés ont une période végétative de 100-120 jours et des besoins thermiques allant de 1750 à 2000 °C. Par conséquent, dans la mesure où l’on choisit une variété adaptée, on peut pratiquer cette culture dans la plupart des régions françaises. Bien qu’actuellement la culture soit concentrée dans l’Ouest et le centre Est en raison des points d’utilisation, on peut citer des essais réussis de culture dans toute la France. Détail fibres de chanvre en cours de remplissage FERTILISATION FERTILISATION AZOTEE Elle est évidemment à adapter à chaque type de sol. Le chanvre absorbe de l’azote principalement entre le stade 3 paires de feuilles (50 cm) et la fin de la floraison. Toutefois il ne faut pas pour autant négliger les apports au semis (50 U). Bien enraciné, il mobilise l’azote minéral des couches les plus profondes. C’est pourquoi la réponse à l’azote apporté est variable selon l’année, le sol et les conditions climatiques. La fertilisation azotée vise donc à compléter les fournitures d’azote du sol (reliquats et minéralisation de la parcelle) en fonction de la potentialité du sol et de la culture. Ajuster la dose aux potentialités : Le rendement pailles maximum de la culture est déterminé par sa réaction à la photopériode et par la date de semis. Il est donc inutile d’apporter de l’azote en excès, le rendement ne sera pas augmenté. Les besoins de la culture sont estimés entre 13 et 15 U N/tonne de matière sèche. Soit, par exemple pour une culture de 10 T/Ha, des besoins de 150 U, auxquels il faut soustraire les reliquats du sol et la minéralisation estivale (voir bilan). Bilan + besoins : potentiel de rendements pailles T/Ha x 15 U N - reliquats aux semis - potentiel de minéralisation estivale + reliquats post récolte ___________________________________________________________________ = apports U N/Ha Besoins Eviter les excès : L’ajustement de la dose est très important. En excès, l’azote favorise, précocement, la verse et maintient, tardivement, une couleur verte des pailles très préjudiciable à la qualité des fibres. De plus, l’excès d’azote rend la transformation des pailles plus difficile. En culture battue, l’excès d’azote maintient une humidité excessive des graines (et des feuilles), retardant également la récolte. Toutefois, par rapport à une production de pailles uniquement et pour accroître le rendement graines, il est recommandé de majorer la méthode du bilan ci-dessus de 20 à 40 U N. Fractionner les apports : Selon les reliquats et le potentiel de minéralisation du sol, il peut être important de faire un apport complémentaire d’azote au début de la phase de croissance active, lorsque la culture fait 50 cm (3 paires de feuilles). Ce fractionnement est d’intérêt variable selon les années pour la production de pailles (de fibres), mais par contre se révèle intéressant pour la production de chènevis. Il maintient par contre les pailles vertes plus longtemps. POTASSE ET PHOSPHORE : COMBLER LES EXPORTATIONS Le chanvre a une forte capacité à absorber la potasse du sol, et ses besoins en phosphore sont limités. Il faut savoir que, pour le phosphore, les exportations sont faibles, maximum 50 U. Les besoins en potasse sont élevés, et se situent autour de 300 U, même si les exportations se situent autour de 150 U. AUTRES BESOINS EN MINERAUX Calcium : Les besoins en calcium sont importants, du même ordre de grandeur que la potasse. Néanmoins, en sol normal, les besoins sont largement couverts. Il est toutefois souhaitable de chauler régulièrement les parcelles chanvre, celui-ci se portant mieux en sol légèrement alcalin. Magnésie : Les besoins sont similaires de ceux en phosphore. Il est donc utile de connaître la teneur dans le sol pour prévenir d’éventuelles carences. Oligo-éléments : Aucune carence n’est connue pour le chanvre. Les oligo-éléments ne sont pas indispensables à la culture. IRRIGATION Le chanvre est une des cultures d’été les plus tolérantes aux conditions sèches, mais c’est également une plante qui répond bien à l’irrigation dans l’optique d’une production de pailles et / ou de chènevis. Production de pailles Pendant la croissance (élaboration du rendement pailles), les besoins en eau sont de l’ordre de 25 mm/T MS. Tout manque d’eau pendant cette période se traduit par une perte finale de rendement. L’irrigation peut alors, selon le sol et la pluviométrie, permettre de garantir un rendement paille optimal. Production de chènevis Les besoins sont optimaux durant le remplissage des graines, soit durant 2 semaines après la fin de floraison. A ce stade, un apport de 30 à 50 mm permet d’optimiser le rendement. Durant la floraison (croissance encore en cours), un apport de 20 à 40 mm permet d’augmenter la taille des inflorescences, et donc accroître le potentiel de production. Pied femelle Pied mâle Illustration du chapitre DIOCIE/MONOECIE : une variété dioïque LA PRECOCITE La notion retenue pour définir la précocité du chanvre est la réaction des plantes femelles à la photopériode, mesurée par le stade pleine floraison. Concrètement, une variété donnée, cultivée dans un lieu donné atteindra ce stade de pleine floraison à une date fixe, indépendamment de la date de semis . A SAVOIR - Une variété tardive offre un rendement pailles supérieur, sauf en terre séchante insuffisamment pourvue en eau durant l’été. - En culture battue, on utilise toujours des variétés précoces. Les rendements pailles sont alors un peu inférieurs. DIOECIE/MONOECIE Le chanvre sauvage est dioïque. Cela signifie que les plantes sont à sexe séparé : il y a 50 % de pieds avec uniquement des fleurs femelles, et 50% de pieds avec uniquement des fleurs mâles (voir photo). Les pieds mâles sont plus légers, moins productifs en fibre, ne portent pas de graines et rouissent puis meurent précocement dans la culture. A l’état sauvage, 1 plante sur 10 000 environ est monoïque. La grande majorité des sélectionneurs (France, Ukraine, Pologne, Roumanie, Allemagne, Espagne) ont donc orienté leur sélection vers des types monoïques, (sur le même pied, il y a des fleurs femelles et des fleurs mâles qui assurent la pollinisation des fleurs femelles). Ces plantes monoïques ont un comportement agronomique de plante femelle. Les gains de productivité (15 à 20% pour les rendements pailles et fibres, 20 à 30% pour le rendement graines) obtenus par ces variétés monoïques par rapport aux variétés dioïques, associés à une facilité de récolte, nous font conseiller celles-ci pour la culture du chanvre. A SAVOIR A ce jour, aucun producteur de semences de variétés monoïques n’a réussi à éradiquer complètement les plantes mâles dioïques résiduelles lors de la production de semences. Seul un travail continu et important d’épuration tout au long de la chaîne de production de semences permet d’en limiter la proportion à un niveau acceptable. Dans la pratique, on observe une distorsion importante dans la pureté des semences commercialisées selon l’organisme multiplicateur. Aussi conseillons nous de choisir avec la plus grande prudence le fournisseur de semences pour éviter des désagréments, surtout pour les producteurs désirant récolter en mode battu. LA RECOLTE Ce chapitre donne à titre indicatif quelques précisions et conseils pour la récolte du chanvre. Toutefois chaque producteur préconisations du contrat industriel. CULTURE doit évidemment se conforter aux NON BATTUE Dès le stade fin floraison, l’optimum de rendement pailles (et fibres) est atteint, et les fibres sont remplies en cellulose. La récolte peut commencer, mais : - à ce stade, la masse foliaire reste importante, rendant plus longue la phase de séchage sur andains. - les pailles sont vertes, critère rédhibitoire pour certains industriels, entraînant de surcroît des difficultés lors du défibrage. L’excès d’azote et d’eau accentuent d’ailleurs ces phénomènes. Selon les besoins industriels, il peut être nécessaire de reculer le début de la récolte. De plus, des contrôles THC dans les parcelles sont effectués aléatoirement chaque année. Il faut donc que le producteur s’assure de ne pas récolter avant le passage du contrôleur, s’il est concerné. Les étapes d’une récolte classique (papetière) sont les suivantes : le fauchage avec une faucheuse à lame, andaineuse ou conditionneuse. L’utilisation d’un conditionneur rend le fauchage plus long, mais raccourci le temps de séchage sur andain. le séchage sur andain, de durée variable selon le type de faucheuse, l’importance de l’andain et la masse foliaire, et selon le climat. En conditions normales, compter un minimum de 7 jours. le pressage en balles rondes, seules acceptées actuellement par les industriels. La qualité du pressage permet de diminuer fortement les coûts de transport jusqu’à l’usine. Pour cela, un pressage lent et régulier est indispensable, et il est préférable d’utiliser une presse à chambre variable. Il faut savoir que pour certaines utilisations du chanvre, un rouissage au sol est demandé. Le délai entre le fauchage et le pressage est donc accentué. Certaines techniques de fauchage (coupe des tiges en tronçons par ensileuse) peuvent permettre d’améliorer la présentation des matières pour le rouissage. Les matières ainsi fauchées et rouies doivent être reprises par des presses à balles paralépipédiques (et donc être acceptées par l’industriel). Dans tous les cas, l’usage de liens synthétiques est formellement interdit, seuls les liens en fibres naturelles sont acceptés. CULTURE BATTUE Le stade optimal pour une récolte en mode battu est atteint lorsque les enveloppes des graines s’ouvrent et les graines du bas de l’inflorescence commencent à tomber. Il est à noter que : - à ce stade, pratiquement toutes les feuilles sont tombées. - l’humidité de la graine peut rester très importante, et cette humidité peut augmenter rapidement à la première intempérie. Il convient de bien se conforter aux préconisations de l’organisme sécheur. - en cas de vent, les pertes de chènevis peuvent être importantes. Néanmoins, ces pertes sont compensées par la maturation des graines non mûres au moment de l’intempérie si on attend environ une semaine. - pour certaines utilisations (huile), les graines vertes peuvent poser problème. Dans ce cas, il est important d’attendre plus longtemps pour commencer la récolte. Le risque est alors que les conditions météorologiques se dégradent. Les étapes d’une récolte (papetière) en mode battu sont les suivantes : le battage des graines avec une moissonneuse batteuse aménagée. Le chènevis doit être ramené à une humidité correcte de 11% maximum immédiatement. le fauchage des tiges avec une faucheuse à lame, de type busatis. un séchage sur andain des tiges. En général, en conditions climatiques normales, l’humidité requise est atteinte en 4 jours. le pressage en balles rondes. Idem que précédemment, la qualité du pressage est très importante pour réduire les coûts de transport vers l’usine. L’OROBANCHE QU’EST-CE QUE C’EST ? L’orobanche (Orobanchae Ramosa) est une plante non chlorophylienne qui parasite les racines du chanvre et du colza. Ce parasite a besoin du chanvre pour germer et se développer. Il forme d’abord un tubercule orange sur les Hampe florale d’orobanche racines, puis une tige rameuse avec des fleurs courbées d’un bleu violet. IL FAUT ETRE TRES VIGILANT VIS A VIS DE CE PARASITE QUI POURRAIT RAPIDEMENT ENVAHIR LA TOTALITE DES PARCELLES ENVIRONNANTES. ATTENTION ! ! La même orobanche est également parasite du colza : EVITER LES ROTATIONS CHANVRE-COLZA. Tubercule d’orobanche fixé sur un pied de chanvre SYMPTOMES Les dégâts se traduisent par une perte de vigueur pouvant aller jusqu’à la mortalité des plantes, et une perte de densité induisant une infestation par les mauvaises herbes. En cas d’attaque sévère et précoce, la parcelle peut être totalement détruite. GRAINES Elles sont microscopiques et conservent leur pouvoir germinatif plus de 15 ans dans le sol. Elles sont disséminées par le vent, le ruissellement et le matériel agricole. Chaque fleur pollinisée se transforme en une capsule libérant environ 200 à 500 graines mûres. Un seul foyer peut contaminer très rapidement la parcelle entière. METHODES DE LUTTE Actuellement, il n’existe pas de méthode de lutte efficace contre ce parasite. La Fédération mène des travaux pour améliorer et préciser ces méthodes envisagées. Aujourd’hui seules des précautions agronomiques peuvent être conseillées. Que faire lorsque l’on remarque de l’Orobanche dans sa parcelle ? Détruire le plus rapidement possible les foyers d’Orobanche découverts. Eviter toute contamination de nouveaux champs par le matériel agricole, nettoyer les machines à la sortie de la parcelle. Signaler le foyer à la FNPC et à votre SPC Exclure DEFINITIVEMENT le chanvre et le colza de cette parcelle. Optimiser la lutte contre les adventices (crucifères etc…) qui peuvent prendre la relais du chanvre ou du colza et perpétuer ainsi le parasite en l’absence de la culture. Populations d’orobanches envahissant une parcelle de chanvre ECONOMIE ET REGLEMENTATION DU CHANVRE LE MARCHE DU CHANVRE Avec ses 15 000 Ha en Europe en 2004 (dont plus de 8 500 Ha en France), le chanvre consolide sa niche économique dont nous pouvons raisonnablement espérer qu’elle grandira à moyen terme jusqu’à un pallier souhaitable de 30 000 Ha en Europe. Répartition des superficies cultivées SELECTION VARIETALE France 8 800 Ha LA CHANVRIERE DE L’AUBE TERRACHANVRE BAFA Hors France 9 200 ha INTERVAL EUROCHANVRE PDM INDUSTRIE AFT PLASTURGIE AFT COMPOSITES ZONE SEMENCES Hors Europe 50 000 Ha > à 500 Ha 100 à 500 Ha 50 à 100 Ha < à 50 Ha Usine de 1ère transformation Centre de recherche Production de semences AGROFIBRA Le marché européen (en hectares) 2001 FRANCE 2002 2003 2004 2005 (prévisions) 6 896 7 730 9 452 8 800 10 000 1 911 2 035 2 628 1 730 2 500 ROYAUME UNI 1 675 1 409 2 438 1 400 1 500 HOLLANDE 1 100 2 106 1 470 100 100 ITALIE 200 239 872 940 250 ESPAGNE 851 694 744 650 1 000 POLOGNE 1 000 1 000 HONGRIE 500 500 399 400 150 150 30 140 150 10 7 160 5 39 40 18 001 15 855 17 750 ALLEMAGNE AUTRICHE 1 300 310 352 TCHEQUIE SUEDE FINLANDE DANEMARK TOTAL 33 9 13 942 14 556 LES DEBOUCHES DU CHANVRE Les débouchés du chanvre sont, par ordre d’importance en tonnage : La papeterie haut de gamme : (papiers extra fin, papiers techniques, papiers médicaux, papiers à cigarette). Ce marché absorbe aujourd’hui plus de 90 % des fibres de chanvre européennes. C’est un marché stable mais pour lequel les perspectives d’évolution sont faibles. L’isolation par les laines de fibres (bâtiment, automobile) et la chènevotte (en vrac ou aggloméré) représente aujourd’hui un marché prometteur pour le chanvre, en substitution de produits gourmands en énergie fossile (laine de verre, polystyrène). Ce marché est aujourd’hui handicapé par ses prix plus élevés que celui des produits traditionnels, mais ses attraits sur des notions environnementales de recyclabilité, de développement durable en agriculture, d’économie d’énergie non renouvelable sont un atout majeur, qui devrait permettre de pallier une partie du surcoût auprès des utilisateurs. D’où, la nécessité d’une communication valorisante. La partie restante devra être économisée par la filière grâce à son accroissement. La plasturgie : le remplacement de la fibre de verre, en automobile en particulier, par des fibres naturelles pour des pièces plastiques (pare choc, tableau de bord…) obéit à la même logique que les produits d’isolation. De plus, l’allègement des matériaux à résistance égale est un facteur de développement. C’est la taille réduite de la filière et les à-coups de production (pour cause climatique ou réglementaire) qui sont aujourd’hui le problème majeur, la qualité première que recherche tout partenaire industriel étant la constance de l’approvisionnement, en quantité et en qualité. Le chènevis : Que ce soit pour des utilisations traditionnelles (oisellerie, pêche de loisir) ou nouvelles (cosmétique, alimentation humaine), le marché du chènevis est déficitaire aujourd’hui, et devrait permettre aisément d’appuyer un développement de la filière future jusqu’à des surfaces importantes. La nouveauté du produit huile de chanvre alliée à ses qualités intrinsèques, (radicaux oméga 3 et oméga 6) en fait un produit d’avenir. Le textile : En désuétude depuis des années 40, la filière textile de chanvre connaît aujourd’hui un renouveau avec l’implication forte des filateurs italiens et de la marque ARMANI. Aujourd’hui cantonné à la haute couture et au prêt à porter haut de gamme, ce marché déjà significatif pourra demain prendre de l’ampleur. PAPETERIE ISOLATION PLASTURGIE ALIMENTATION CHENEVIS HUMAINE FIBRES TEXTILE LA REGLEMENTATION DU CHANVRE Le chanvre industriel s’apparente génétiquement au cannabis. A ce titre sa culture est réglementée en France. Elle est soumise à deux grandes contraintes. L’utilisation de semences certifiées ne développant pas dans les parties vertes de la plante un taux de ∆9 tétrahydrocannabinol supérieur à 0.2 %. Une liste des variétés autorisées est diffusée annuellement par les administrations communautaires et nationales. La France est leader sur le marché des semences grâce au large panel de variétés qu’elle a développé depuis plus de quarante ans. La culture dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Avec la cohorte d’obligations réglementaires issues originellement de la compensation de la forte baisse du prix des denrées agricoles européennes par la Communauté Européenne pour ramener les productions agricoles au cours des marchés mondiaux, la PAC ouvre droit pour le chanvre à une compensation à la surface et à la transformation industrielle de la filière. Les principales contraintes pour l’agriculteur sont alors la culture sur les terres éligibles, l’obligation de jachère et la limitation de la transformation par un système de Quantités Nationales Garanties. La culture non éligible est possible à la seule condition que l’agriculteur utilise des semences agrées à faible teneur en THC. COMMENT DEVENIR PRODUCTEUR DE CHANVRE ? Dans la pratique en France, il existe deux possibilités de culture du chanvre industriel : Avec un contrat de transformation avec un transformateur agréé. Sans contrat de transformation avec un transformateur agréé. PRODUIRE AVEC UN CONTRAT Vous êtes : ♦ Agriculteur en grande culture. ♦ Agriculteur en polyculture élevage. Une fois contractualisé l’engagement avec le transformateur agréé (coordonnées p 43) vous devez : Vous inscrire annuellement auprès de l’ONIOL au registre préalable des producteurs de chanvre. Co-signer avec votre transformateur le « contrat administratif » et en envoyer un exemplaire en DDAF et un à l’ONIOL. Semer le chanvre sur des terres « éligibles PAC ». Inscrire le chanvre dans votre dossier PAC. Envoyer les certificats de semences certifiées à votre DDAF. Livrer intégralement votre paille à votre transformateur. PRODUIRE SANS CONTRAT Vous êtes : ♦ ♦ ♦ ♦ Un producteur de semences de betterave (isolation de parcelles). Un porteur de projets pilotes en bâtiment. Un écomusée. Un commerçant en article de chanvre souhaitant faire une vitrine avec des plantes de chanvre. ♦ Un architecte paysagiste. … En accord avec le Ministère de l’Intérieur et pour éviter tout risque de confusion, la Coopérative Centrale des Producteurs de Semences de Chanvre vous demandera de remplir au préalable une déclaration sur l’honneur de positionnement géographique de la culture et la mettra à disposition des forces de l’ordre. Nous vous conseillons par ailleurs de prévenir la brigade de gendarmerie dont vous dépendez. Il est essentiel de conserver les certificats présents sur les sacs car ce sont eux qui prouvent le caractère licite de la culture . COORDONNEES LA FEDERATION NATIONALES DES PRODUCTEURS DE CHANVRE (FNPC) 20 rue Paul Ligneul 72 000 LE MANS 02.43.51.15.00 Fax : 02.43.51.15.09 e-mail : [email protected] COOPERATIVE CENTRALE 20 rue Paul Ligneul 72000 LE MANS Tél : 02.43.51.15.00 e-mail : [email protected] INTERCHANVRE 20 rue Paul Ligneul 72000 LE MANS Tél : 02.43.51.15.00 e-mail : [email protected] DES PRODUCTEURS DE SEMENCES Fax : 02.43.51.15.09 Fax : 02.43.51.15.09 INSTITUT TECHNIQUE DU CHANVRE 2 Bis rue Jeanne d’Arc BP 4080 10018 Troyes Cédex Tél : 06.74.53.09.18 Fax : 03.25.39.12.53 e-mail : [email protected] DE CHANVRE (CCPSC) LES SYNDICATS DE PRODUCTEURS : ♦ SPC Seine Saône Monsieur PATENOTRE EARL Fontaine Rachisy 10 220 PINEY Tél : 03.25.46.36.66 Fax : 03.25.46.07.29 ♦ SPC Maine et Loire Monsieur SUPIOT La Maison Blanche 49260 Le Coudray Macouard Tél : 02.41.50.45.91 Fax : 02.41.50.45.91 ♦ SPC du Loiret Monsieur CHEREAU 2 rue de La Prévauderie 45120 Corquilleroy Tél : 02.38.87.89.50 Fax : 02.38.87.90.53 ♦ SPC de La Mayenne / Bretagne Monsieur GAUDIN La borderie 35240 Retiers Tél : 02.99.43.51.37 Fax : 02.99.43.51.37 ♦ SPC de l’Eure Monsieur THIBOUT La Grenardière 27330 GISAY La Coudre Tél : 02.32.44.37.95 Fax : 02.32.45.73.93 ♦ SPC de l’Indre et Loire Monsieur SEDILLEAU « La Caillère » 37110 Monthodon Tél : 02.47.29.56.16 Fax : 02.47.29.56.16 ♦ SPC TEL : 05.63.34.24.43 Fax : 05.63.34.24.43 TARN Monsieur RIVIERE La Bouriasse 81300 GRAULHET DU ♦ APCS MONSIEUR GUIMIER « La Chollière » 72150 LE GRAND LUCE TEL : 02.43.40.92.34 PRINCIPAUX TRANSFORMATEURS DE CHANVRE EN FRANCE : LA CHANVRIERE DE L’AUBE Rue du Général de Gaulle BP 31 10200 BAR SUR AUBE Fax : 03.25.27.35.48 INTERVAL ZI Les Giranoux 70100 ARC LES GRAY Fax: 03.84.65.04.36 EUROCHANVRE 7 Route de Dijon 70100 ARC LES GRAY Fax : 03.84.65.14.75 PDM INDUSTRIES Usine Le Mans 72702 ALLONNES CEDEX Fax : 02.43.47.42.63 Fax : 03.80.57.31.30 AFT PLASTURGIE Zac des Cortos 21 r. près Potet 21121 FONTAINE LES DIJON TERRACHANVRE Loriot Mine 22110 TREMARGAT Fax : 02.96.36.59.07