HdA - La Statue de la Liberté (version prof)

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HdA - La Statue de la Liberté (version prof)
Histoire des Arts 3ème
Thématique "Arts, États et pouvoir"
La Statue de la Liberté
Discipline concernée : Sciences physiques
New York
1886
Présentation de l'oeuvre
Titre de l'oeuvre :
"La Liberté éclairant le monde" (Liberty Enlightening The World), plus connue sous le nom de
"Statue de la Liberté" (Statue Of Liberty)
Artiste(s) :
Le concepteur de l'oeuvre fut le scupteur alsacien Frédéric-Auguste Bartholdi (1834 à
Colmar - 1904 à Paris). Bartholdi est à l'origine de 35 monuments de par le monde. Les plus
célèbres sont, outre la Statue de la Liberté, le "Lion de Belfort" (1880), la "Statue équestre de
Vercingétorix" (1903) à Clermont-Ferrand, la statue de "La Fayette" (1876) à New-York, etc.
Bartholdi engagea en 1879 comme ingénieur Gustave Eiffel (1832 à Dijon - 1923 à Paris) qui
proposa comme structure interne un pylône métallique supportant les plaques de cuivre
martelées et fixées. Les ouvrages réalisés par Eiffel à travers le monde sont nombreux : "La
Tour Eiffel" (1889) à Paris, "Le Viaduc de Garabit" (1884) dans le Cantal, le "pont Maria Pia"
(1877) au-dessus du Douro à Porto (Portugal), etc.
Nature et genre de l'oeuvre : La Statue de la Liberté est considérée comme une scupture et plus particulièrement une
scupture monumentale. Il s'agit de statuaire colossale.
Le style de la statue est néo-classique, c'est un style à la fois surprenant et normal. C'est un
choix surprenant car à cette époque ce style avait déjà été abandonné depuis quelques
décennies, le néo-classicisme n'a guère passé le milieu du XIXe siècle. Utiliser encore ce
style à la fin du XIXe siècle était pour le moins curieux. Par contre, c'est un choix normal
quand on regarde l'objectif à atteindre, à savoir magnifier la statue elle-même. En effet, cette
statue est elle-même néo-classique, il ne fallait donc pas un élément architectural plus
récent, cela aurait choqué.
Date de l'oeuvre :
De sa conception : 1870-1871
Du début de sa construction en France : 1875-1876
Remise aux Etats-Unis : 4 juillet 1884
De son inauguration : le 28 octobre 1886 par le président américain Cleveland
Implantation de l'oeuvre :
La Statue de la Liberté est située à New York, sur l'île de Liberty Island au sud de
Manhattan, à l'embouchure de l'Hudson et à proximité d'Ellis Island.
Dimensions de l'oeuvre :
Hauteur totale : 93 m
Main : 5 m
Statue : 46,05 m
Index : 2,50 m
Piédestal : 27,20 m
Tablette : 7,18 m
Fondation : 19,80 m
Torche : 6,40 m
Contexte historique
Contexte historique :
Date d'édition : 04/09/2015
La statue de la Liberté en souvenir de l’amitié franco-américaine :
L’année 1775, treize colonies américaines secouent, avec l’aide militaire de la France, le
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Histoire des Arts 3ème
Thématique "Arts, États et pouvoir"
La Statue de la Liberté
Discipline concernée : Sciences physiques
Contexte historique :
Contexte social :
Contexte technologique :
joug de l’Angleterre et amènent la Grande- Bretagne à la capitulation. Le 4 juillet 1776 est
signée et déclarée l’Indépendance des Etats-Unis. Cette coopération française à la guerre
d’Indépendance a formé le noyau d’une amitié franco-américaine séculaire motivée par les
mêmes idéaux républicains.
Pour commémorer le centième anniversaire de cette indépendance, le peuple français
prononce le projet dès 1865 d’offrir à l’Amérique un monument colossal.
Deux hommes sont à l’origine de cette idée. Le premier est le juriste Edouard de Laboulaye,
membre de l’Institut et professeur de législation comparée au Collège de France. C’est un
fervent américanophile et un républicain modéré. Le second est Frédéric-Auguste Bartholdi.
Ami du sculpteur, Laboulaye est d’abord pour lui un père spirituel et politique. Il partage en
effet sa conception de la démocratie : celle fondée sur le droit des peuples à disposer d’euxmêmes. Par ce cadeau, réalisé grâce à une souscription populaire, c’est moins le souvenir
du service rendu à une nation amie que la France veut rappeler, que celui de la fraternité des
sentiments qui unissent les deux pays.
Au XIXe siècle, et particulièrement à partir du milieu du siècle, l'histoire du peuplement des
Etats-Unis rentre dans l'ère des migrations de masse. Quinze millions d'immigrants arrivent
entre 1820 (date des premières statistiques) et 1890, plus de dix-huit millions entre 1890 et
1920, un pic étant atteint entre 1901 et 1910.
L'explosion démographique européenne (passée de 140 à 250 millions entre 1750 et 1845),
diverses crises agricoles (la plus tristement célèbre étant la grande famine irlandaise de
1845-49) mais aussi exils politiques liés aux révolutions et soulèvements qui marquent le
XIXe siècle en Europe expliquent l'importance de ces migrations.
Située face à la ville de New York dans l'Etat du New Jersey, Ellis Island, situé à 800 m de la
Statue de la Liberté, sur une autre ile à proximité, fut le lieu de transit où débarquèrent, de
1892 à 1954, douze millions de migrants.
Première image de l'Amérique offerte aux migrants transatlantiques lorsqu'ils pénètrent dans
le port de New York, la Statue de la liberté n'est pas pensée initialement comme un symbole
de bienvenue destiné aux nouveaux arrivants.
Pourtant, deux images symbolisent aujourd'hui la mémoire de l'immigration en Amérique : la
Statue de la Liberté et Ellis Island. Apercevoir ces deux îles laisse pressentir que la fin du
voyage est proche et que tous les rêves sont possibles. Cependant, une angoisse tenaille les
émigrants : seront-ils autorisés à entrer sur le territoire des Etats-Unis ?
En 1876 à Philadelphie (USA) et en 1878 à Paris, eurent lieu 2 expositions universelles dont
les thèmes étaient "Industrie et Beaux-Arts". Le but de ces expositions étant pour chaque
nation de montrer leurs savoir-faire techniques, technologiques, agricoles, industriels, ...
Au sein de la communauté des architectes, on discutait de la question de l'usage des
matériaux et principes de construction nés avec l'industrialisation. Victor Baltard, Jacques
Hittorff, Joseph Duc, Felix Duban et Henri Labrouste, membres de l'Institut, utilisent le fer
dans leur architecture.
Eugene Viollet-le-Duc (1814-1879), architecte français, aprés l'étude des structures
gothiques, en vient a considérer le fer comme le mieux à même de répondre aux exigences
d'une architecture nouvelle.
Pour lui, la production de métal industrialisée est le moteur d'une révolution artistique.
L'emploi de structures metalliques se répand à l'âge industriel, grâce a une production
massive de matériaux innovants et peu onéreux. D'abord, la fonte et le fer, qui remplacent
progressivement le bois dans les charpentes ou planchers. Ensuite, la baisse du prix de
l'acier, grâce aux procédés Bessemer (1856), Martin (1864) et Thomas (1876), lui confère,
de manière croissante, la fonction porteuse. La production d'acier s'industrialise alors et joue
un rôle primordial dans la construction des gratte-ciel américains.
A partir du milieu du XIX° siècle, en même temps que la Révolution Industrielle, de
nombreux bâtiments vont être construits avec une ossature métallique : Crystal Palace
(1851, Londres), bibliothèque Sainte-Geneviève (1851, Paris), les gratte-ciels américains de
l'Ecole de Chicago menée par Louis Sullivan, l'usine de chocolat Menier (1872, Noisiel), les
Halles Baltard (1872, Paris), laTour Eiffel (1889, Paris), etc.
Description de l'oeuvre
Implantation de l'oeuvre :
Date d'édition : 04/09/2015
En juin 1871, muni de lettres d'introduction de Laboulaye, Bartholdi part pour cinq mois pour
les États-Unis où il repère le site de Bedloe's Island, une île situé à New York, à
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Thématique "Arts, États et pouvoir"
La Statue de la Liberté
Discipline concernée : Sciences physiques
Implantation de l'oeuvre :
Dimensions Formes
Symboles :
Techniques employées :
l'embouchure de la rivière Hudson.
Ce n'est qu'en 1956 que le Congrès décida du changement du nom de l'île en Liberty Island,
c'est-à-dire « île de la liberté »
La statue a donc été posée sur l'île de Liberty Island à l'entrée du port de New-York. Dans
l'esprit de Bartholdi, cette statue devait être tournée vers son continent d'origine, l'Europe,
dont elle accueillait et allait continuer d'accueillir les immigrants. La statue fut donc orientée
vers l'est, c'est-à-dire vers l'Europe, avec laquelle les États-Unis partagent un passé et des
valeurs.
D'un commun accord, il fut convenu que les Français seraient responsables de la conception
et de la construction de la statue en France puis de son assemblage une fois les pièces
arrivées sur le sol américain (pas moins de 210 caisses), et que les États-Unis se
chargeraient de la construction du socle.
La statue représente une femme en station verticale, vêtue d'une robe ample et coiffée d'une
couronne comportant sept pointes, symbolisant les « Sept Continents » (Amérique du Nord,
Amérique du Sud, Europe, Asie, Afrique, Océanie et Antarctique). Cependant, les sept
pointes pourraient également évoquer les sept océans (Arctique, Antarctique, Atlantique nord
et sud, Pacifique nord et sud et Indien). Le diadème fait aussi penser à celui que portait le
dieu du soleil Hélios. Les vingt-cinq fenêtres de la couronne symbolisent quant à elles vingtcinq pierres gemmes trouvées sur la terre et les rayons du ciel qui brillent sur le monde.
Selon certaines sources, Bartholdi se serait inspiré du visage de sa mère, Charlotte Bartholdi
(1801-1891), dont il était très proche, pour donner à la statue son visage sévère.
La statue tient dans sa main gauche une tablette, qu'elle garde près de son corps, alors que
sa main droite brandit une torche enflammée (qui est recouverte de feuillets d'or), maintenue
en hauteur symbole de liberté et de la lumière éclairant les hommes La tablette évoque la loi
ou le droit. La tablette tenue dans la main gauche est gravée de la date d'indépendance des
États-Unis, écrite en chiffres romains : JULY IV MDCCLXXVI (4 juillet 1776) et correspond
au triomphe du droit.
Au pied de la structure se trouvent des chaînes brisées qui symbolisent la fin de la tyrannie,
la liberté, l'abolition de l'esclavage dont la pratique a lié négociants et agriculteurs des deux
nations durant deux siècles.
Au coeur du bloc qui compose le socle, deux séries de poutres rattachent directement la
base à la structure interne imaginée par Gustave Eiffel de façon que la statue ne fasse qu'un
avec son piédestal. Sous sa robe de cuivre, on découvre une ossature de fer : elle n'est
autre qu'une sorte de mini-tour Eiffel surplombée par une autre, plus petite, dans le bras. En
outre, la pierre de parement du socle de la statue de la Liberté provient des carrières d'un
petit village de France, Euville dans la Meuse, réputé pour la blancheur de sa pierre, dite «
d'Euville » et pour ses qualités de faible érosion à l'eau de mer. Quant à la pierre de l'âme du
socle, celle-ci viendrait également de diverses carrières du département de la Charente et fut
exporté par voie fluviale.
Le bois et la pierre sont trop fragiles pour une statue soumise aux intempéries, le bronze est
trop lourd. A l'origine, le cuivre a donc été choisi et a été utilisé pour l'extérieur; le fer a été
utilisé pour la structure et l'assemblage.
Le cuivre ne rouille pas et se modèle facilement, il n'a pas besoin d'être peint, il est
esthétique (couleur orange- marron) ; le fer est rigide, solide, pas trop coûteux mais il rouille.
Lors de la rénovation des années 1980, le fer a été remplacé par l'acier inoxydable car il
avait subi une corrosion galvanique partout où il était en contact avec le cuivre (réaction
entre le fer et le cuivre); son épaisseur avait diminué de moitié.
A l'origine, la statue était rouge-orangée (couleur du cuivre). Sous l'action de l'air et des
intempéries, le cuivre s'est oxydé : il s'est recouvert d'une couche d'oxyde de cuivre
protectrice (appelé « vert de gris ») d'où le changement de couleur et sa couleur actuelle.
Analyse de l'oeuvre
Sens de l'oeuvre et
interprétation :
Prolongements culturels :
Date d'édition : 04/09/2015
« La Liberté éclairant le monde » est censée non seulement consolider les liens historiques
entre Français et Américains, mais surtout rappeler le triomphe des idées des Lumières par
la double révolution aux Amériques et en France.
La statue de la Liberté, en plus d'être un monument très important de la ville de New York,
est devenue l'un des symboles des États-Unis et représente de manière plus générale la
liberté et l'émancipation vis-à-vis de l'oppression.
La statue est très rapidement devenue une icône populaire, figurant sur de nombreuses
affiches et images, dans divers films et livres.
Pendant la Guerre froide, la statue était figurée sur les affiches de propagande comme
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Thématique "Arts, États et pouvoir"
La Statue de la Liberté
Discipline concernée : Sciences physiques
Prolongements culturels :
symbole de la liberté ou des États-Unis. Les dessinateurs américains en ont fait l'incarnation
de New York au moment des attentats du 11 septembre 2001. La publicité l'a aussi utilisée
pour mettre en valeur des produits tels que le Coca-Cola ou le chewing-gum. La statue a
également inspiré des peintres du XXe siècle comme Andy Warhol.
Dans le cinéma, la statue a fait de très nombreuses apparitions. La toute première remonte à
1917, dans le film de Charlie Chaplin "L'Émigrant". En 1942, elle apparaît dans la scène
finale du film "Cinquième Colonne", d'Alfred Hitchcock. À la fin de la première version de "La
planète des singes", elle se trouve en partie ensevelie sous le sable d'une plage. Dans "SOS
Fantômes 2", Miss Liberty prend vie et s'anime pour vaincre les ennemis. Elle est également
filmée dans d'autres blockbusters comme "Le Cinquième Élément", "Le Jour d'après", "A.I.
Intelligence artificielle", ainsi que dans des séries télévisées comme" Sex and the City" ou
"Les Experts : Manhattan".
Illustrations
Frédéric-Auguste Bartholdi en 1898
La statue montée en plein Paris
La Une d'un journal américain en 1885
Bras de la Statue à l'exposition de Philadelphia en
1876
Vue sur Liberty Island
La Statue sur son socle
Statue de la Liberté avant et après la corrosion
Immigrants découvrant New York et sa Statue
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