20 ans du Noumatrouff Et Valium valse toujours au son du bandonéon
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20 ans du Noumatrouff Et Valium valse toujours au son du bandonéon
Notre agglo dossier JEUDI 25 OCTOBRE 2012 29 Et deux surprises qui font 20 ! Sined, à 21 h 30. Pundits, à minuit. Parano, à 20 h 40. Last Train, à 0 h 50. PJ@Mellor, à 23 h. Philos, à 21 h 50. Voici le programme de la grosse fiesta de ce samedi 27 octobre. Avec deux invités surprise pour faire 20. 20 h 40 : Parano (pop, grande salle). 0 h 50 : Last Train (rock, au club). 21 h 10 : Valiumvalse (chansons, grande salle). 1 h 10 : Les enfants modèles (post punk, grande salle). 21 h 30 : Sined (post-pop au club). 1 h 30 – 4 h : DJ Bouto (electro, au club). 15 h – 18 h : ouverture du Noumatrouff avec apéro mix + palabres + présentations de projets à 18 h. 19 h : Anastasia (folk, au club). 19 h 20 : Love & Pain (rock, grande salle). 19 h 40 : Hook (rock-blues au club). 20 h : Noir Sonar (rock métal, grande salle). 20 h 20 : Vegas Magazin (stoner, au club). 21 h 50 : Philos (chanson, grande salle). La soirée permettra également de découvrir la E Malette (kit de survie administratif en milieu culturel) et d’admirer les collaborations picturales de Bearboz, Riff, Johanny Melloul, Cartier, Emmanuel Walter, Pierre Frankel, Vincent Vanoli, Ptiluc, Stéphanie, Joan, Henri Walter, Lili, Delphine Gutron, Fanny Delque. 22 h 20 : Action Packed (groove, grande salle). 22 h 40 : Karma Sound (electro soul, au club). 23 h : PJ Mellor (rock, grande salle). 23 h 20 : Bugs (rock, grande salle). 0 h 30 : AIM (rock, grande salle). FY ALLER Noumatrouff, 57 rue de la Mertzau à Mulhouse. Entrée gratuite pour l’ensemble de la soirée. Cali, bientôt ! Cali à la Foire aux vins en 2011. Archives V.M-W La nouvelle est tombée hier : le chanteur Cali passera au Nouma, pas ce samedi mais le vendredi 1er février 2013. Ce sera la plus petite salle (en capacité) à l’accueillir en 2013… neuf ans après son premier passage au Nouma. Réservations déjà possibles (15 € membre Hiéro, 25 €). 20 ans du Noumatrouff Et Valium valse toujours au son du bandonéon Des passages au Nouma à la pelle, des scènes grandioses et des bistrots riquiqui. Le groupe Valiumvalse symbolise vingt ans de musiques actuelles. Rencontre avec Lud, bandonéoniste heureux de jouer samedi soir sur la grande scène. Officiellement, notre homme s’appelle Michel Ludwiczak. Mais pour trouver quelqu’un qui l’appelle encore par son prénom, tintin ! Pour tout le monde, Michel est parfois Ludwig, souvent Lud. « Ah, oui c’est étonnant, hein ? » Avec ses yeux rieurs, Lud semble toujours étonné que l’on s’étonne de son parcours étonnant. Étonnant, non ? Donc Lud joue du bandonéon – pas commun comme instrument – s’y est mis à 30 ans bien tassés, est fou de tango et fait le zouave depuis dix ans avec Valiumvalse. « Mais je suis incapable de te dire pourquoi je suis tombé amoureux du bandonéon à 30 ans. Enfin, si, un peu. Le tango, c’est de la folie comme ça swingue. Un jour mes potes m’en ont offert un pour un anniversaire et, pendant un an, j’ai essayé d’apprendre à en jouer tout seul. Personne n’enseigne cet instrument à Mulhouse. » Il file un jour écouter Astor Piazzolla à Belfort et lui demande conseil dans sa loge. « Il n’était pas vraiment sympa, m’expliquant que mon bandonéon était un truc de gosse. Puis j’ai fait pareil avec Juan José Mosalini. Même conclusion. Mais lui m’a proposé de m’en vendre un autre et surtout de me donner des cours… à Paris » Puis le bandonéoniste lui propose de rejoindre le conservatoire de Gennevilliers. Lud bosse à l’époque à la Poste et emprunte les trains postaux pour rejoindre Gennevilliers, dormant parfois au milieu des sacs de courriers. 20 ans de bandonéon Du rock, de la valse, du reggae et un drôle de bonhomme accroché à un bandonéon ? C’est forcément Ludwig et Valiumvalse. Photo J.Gil Après les cours, les groupes, c’est la rencontre avec Valiumvalse en 2002. « Ils cherchaient un accordéon. On a fait un essai, ça a collé. Ma première sortie avec le groupe, c’était à Épinal. Je venais de l’univers du tango, très codifié. Ça m’a fait tout drôle de faire du rock, de la valse et du reggae ! Mais j’ai accroché sur les textes superbes de Stéphane Jordan. » Avec Stéphane et Lud, on retrouve Sébastien Jordan, Sébastien Troendle, Philippe Gaechter, Jacques Battais et Eduardo Simonato. Le groupe est au sommet en 2008-2009 avec l’album Le tango des gangsters (pochette signée par Tomi Ungerer !), des tournées dans les pays de l’Est, des passages sur France Inter, une Foire aux vins en première partie de Tryo… « Ouais, on n’a pas été loin », constate sobrement Lud, le regard un peu moins rieur. Les projets personnels des uns et des autres ont pris, aujourd’hui, le pas sur le groupe, mais Valiumvalse existe toujours, joue à l’occasion et sera donc sur la scène du Nouma, samedi. « Le Nouma, pfuii, on y a bien joué une dizaine de fois, sans compter Bêtes de scènes. Pour samedi, pas de soucis. On connaît tellement notre spectacle qu’on fait un, deux, trois et ça démarre. » Promoteur du tango à Mulhouse, booker de groupes (Jesers, Valiumvalse, Quotation, Rose Babylon), Lud va fêter dignement les 20 ans du Nouma pour plein de bonnes raisons dont une : il a débuté le bandonéon il y a pile vingt ans. Laurent Gentilhomme AIM, power trio né au Nouma Terribles, ces Enfants modèles de 20 ans AIM jouera entre 0 h 30 et 0 h 50, (sauf éventuel retard). Archives D. P. Ils avaient 20 ans il y a vingt ans et ont créé leur groupe dans les locaux flambant neufs du Noumatrouff. Retour nostalgique avec le guitariste, Gilles Dieterlen. « Je me souviens de cet été 1992, je venais de splitter avec mon groupe Carpe Diem parce que le chanteur m’avait piqué ma meuf. On s’est retrouvé à trois avec Hervé et Raoul et il nous fallait un local de répétition d’urgence », se remémore Gilles Dieterlen, 24 ans au moment des faits. Ils seront les premiers à ouvrir la porte des locaux de répétition et les premiers, encore, à jouer lors du premier festival Bêtes de scène au Noumatrouff. En février 1993, ils font leurs premiers pas sur la scène du Nouma. En mai 1994, ils enregistrent un premier CD au studio Héris- son (actuel studio du Loup) et tournent un clip dans la grande salle du Nouma qui n’était alors qu’un hangar. « C’est mon frère, Arnaud, qui l’a réalisé à l’époque. C’était un vrai tournant qui nous a portés vers des tremplins ou des salles disparues comme le Masque à jazz et même, deux fois, à la Filature. » Si Gilles est aussi précis sur les dates, c’est qu’il possède encore le dossier de presse du groupe. On y voit moult coupures de presse qui témoignent de leur passage à Toulouse, Bordeaux ou Montpellier. Des souvenirs plein la tête « Dans nos meilleurs souvenirs, il y a ce tremplin rock où le groupe Bugs ! a dû bourrer les urnes pour nous devancer », s’amuse-t-il aujourd’hui. Autre souvenir mar- quant : l’avant-concert de Jad Wio. « C’était leur tournée de l’album ’’Fleur de métal’’ qui avait bien cartonné. Arnaud était à la batterie et Olivier déjà à l’administration », ce dernier – actuel directeur du Nouma – reprendra samedi sa basse avec le groupe Action Packed. Un deuxième album s’affiche dans le dossier de presse de Gilles en 1995, puis le groupe s’arrêtera en 1997. « De tous mes projets musicaux, c’est le seul où je n’ai aucun regret. On était trois musiciens assez moyens mais ensemble, on déchirait tout ! » AIM est mort et seul Raoul a arrêté la musique. Hervé est le batteur de Parano (qui joue également samedi soir) et Gilles a rejoint Vicky avant d’inscrire ses riffs sur les partitions de Divas en 2004 puis avec Mouse DTC en 2009, groupe avec lequel il multiplie les dates et les projets avec Audrey et Arnaud. « Certains anciens grattouillent encore leur guitare, nostalgiques, dans leur salon. J’ai eu la chance de ne jamais arrêter de me faire plaisir entre les répétitions et les tournées. » Une montée sur scène qu’il trouve toujours aussi jouissive. « On a tous rêvé d’être applaudis par des milliers de fans, mais la réalité c’est souvent des dizaines de spectateurs, dont quelques potes. » Rock’n’roll, donc. Dom Poirier Les Enfants modèles ont pile 20 ans et joueront pour les 20 ans du Nouma. Sales gosses de la scène locale, ils doivent beaucoup à la salle des musiques actuelles. Votre premier souvenir du Nouma, les enfants ? (Étienne Meyer). Le groupe Aqmé, j’avais au moins 12 ans. (Fernand Kayser). Moi c’était les Toy Dolls avec mon père. Dans les 12 ans aussi. Et rapidement vous vous retrouvez sur la scène ? (Étienne). C’était avec État d’âme, j’étais en 1re. C’était super de passer derrière, d’être en coulisses puis sur la grande scène. On avait été super bien pris en main par toute l’équipe. (Fernand). Le 30 décembre 2011 pour l’anniversaire de Fanfan. Un truc privé mais super-génial. De loin mon meilleur souvenir au Nouma (Étienne approuve). Et LE concert que vous avez vu et qui vous a durablement marqué ? (Fernand passe devant). Forcément The Ex. Fin août 2011 dans le cadre du festival Météo. C’est simple, après ce concert on a décidé de créer les Enfants modèles. On avait trois chansons. Après The Ex on a foncé aux Copains d’abord et on a joué. Le groupe était né. (Étienne). Ouais, c’était le dernier soir de Jipé aux Copains. Et aujourd’hui, la gloire, tournée internationale, grande salle… (Fernand garde la main). Enfin, on a eu la chance de jouer à Berlin et on sera prochainement à Bâle. À Berlin, on a même gagné 40 €! (Étienne fier comme un bar-tabac). Ouais, ça, c’est vrai. 40 €. Et on va faire la première partie des Klub des loosers, mi-décembre à la Laiterie, à Strasbourg. Style, influence, compo de l’équipe ? (Étienne fait le sprint). Disons de l’electro blues. Guitare-ordi pour moi, chant-clavier-ordi pour Cold François. (Fernand ferme le ban) Et pour les influences, disons Suicide et Devo. Mais c’est plus compliqué… Propos recueillis par L.G. Étienne et Fernand – alias T-Kunt Flie et Cold François – Enfants modèles du rock. Ils ont 20 ans, ils joueront dimanche vers 1 h 10 (gaffe, à minuit ça passe à l’heure d’hiver). Photo Dom Poirier