Fiche pathologie B4 (Excellence SMA/AQC)

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Fiche pathologie B4 (Excellence SMA/AQC)
Fiches Pathologie
STRUCTURES ET GROS OEUVRE
« Défauts d'étanchéité des façades en briques apparentes »
Le constat
Bien que de technique typiquement traditionnelle, les façades en briques apparentes sont à l'origine de nombreux sinistres liés aux infiltrations d'eau. L'inadaptation de certains murs aux conditions atmosphériques, le
manque de soin apporté aussi bien à la définition des détails de conception qu'à la qualité de l'exécution sont les principales origines des désordres.
Le diagnostic des désordres
On distingue :
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les murs simples qui ne comportent qu'une paroi de maçonnerie. Etanche dans sa masse, ce mur ne reçoit pas de revêtement d'étanchéité ;
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les murs doubles qui comportent deux parois distinctes séparées par une lame d'air. Celle-ci joue le rôle de barrière à la pénétration de l'eau.
Première cause
Le type de mur est inadapté aux conditions climatiques. En raison de la relative porosité de la brique, les murs réalisés à partir de ce matériau sont sensibles aux conditions climatiques (pluie, vent). Le DTU 20.1, partie 3,
définit 4 types de murs (type I à IV, par ordre de résistance à la pénétration de la pluie croissante).
Cette classification se fonde sur les principes suivants :
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Mur simple : la conception de ce mur est basée sur le principe qu'une certaine quantité d'eau, selon les conditions d'exposition, peut traverser la maçonnerie au bout d'un certain temps. Pour l'arrêter, on applique
habituellement un enduit sur la face intérieure du mur ;
Mur double : le principe de ce mur est de rejeter l'eau qui pénètre au travers de la première paroi.
L'exigence du type de mur en fonction de l'exposition à la pluie de la façade se trouve au chapitre 4 du DTU suscité.
Deuxième cause
Des erreurs de conception au niveau des points singuliers.
En pied de mur
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Mur simple : hormis la coupure anticapillaire horizontale habituelle pour toutes les maçonneries, aucune disposition particulière n'est exigée réglementairement. Mais, compte tenu du principe de fonctionnement
de ce mur, l'eau s'accumule en partie basse du mur par simple effet de la gravité. Il est donc indispensable de prévoir des dispositifs l'empêchant de pénétrer à l'intérieur des bâtiments : décaissé de dalle (3 cm
minimum) ou profilé en équerre.
Mur double : les eaux d'infiltration se retrouvent en partie basse de la lame d'air. Les dispositifs avec décaissés et profilés rigides de rejet d'eau, associés à la création de joints dégarnis en partie basse de la paroi
extérieure, sont trop souvent oubliés.
Ouvertures dans les murs
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●
Cas des appuis en briques : Réalisés à partir de briques à chant posées avec une faible pente, ils sont forcément le siège privilégié d'infiltrations. Une étanchéité complémentaire en partie inférieure, à base de
feutre bitume, est indispensable. Dans le cas du mur double, l'absence d'étanchéité conduira inévitablement à des infiltrations puisque ces briques à chant chevauchent la lame d'air ;
Cas des appuis en béton : Le point faible de ces ouvrages se situe aux extrémités. En raison des épaisseurs d'isolant intérieur couramment employées, le rejingot se trouve souvent en retrait de la face intérieure du
mur. Il est impératif qu'il dépasse d'au moins 4 cm les tableaux de part et d'autre de l'ouverture en se retournant sur le mur.
Troisième cause
Une qualité d'exécution défectueuse
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vérifier la conformité des briques aux normes (porosité, gélivité,…) ;
Nota
Les éléments de maçonnerie en terre cuite (brique) ont fait l'objet d'un arrêté en date du 2 juillet 2004 paru au JO du 24 juillet 2004 et d'un avis paru au JO du même jour leur portant application des dispositions
relatives au marquage CE. Cet arrêté prévoit qu'à compter du 30-11-2005, les fabricants ne pourront plus mettre sur le marché des briques non marquées CE et que les stocks existants ne pourront plus être
commercialisés après le 31-11-2008. La présence du marquage CE sous-entend la conformité d'une brique à la norme européenne harmonisée EN-771-1. Ce marquage remplacera une partie des exigences nationales sur
le produit actuellement en vigueur.
●
joints de briques : respecter le dosage en liant (300 à 400 kg de ciment par m3 de sable sec), bien garnir les joints et les serrer.
Les points sensibles
L'étanchéité des murs en briques apparentes est principalement liée à la qualité d'exécution et notamment :
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le bourrage correct des joints verticaux ;
la réalisation d'un dispositif efficace de rejet des eaux en pied de mur, ce dispositif devant se retrouver au niveau de chaque plancher d'étage. Pour réaliser ces ouvrages, on se référera à la norme NF P 10-202 (DTU
20.1).
Les conseils de prévention
Sous son apparente simplicité, ce type de mur est en fait un ouvrage très technique.
Il est donc indispensable de veiller à bien définir sa conception, tant d'ensemble que de détail, et surtout de porter un soin tout particulier à son exécution (respect de la lame d'air pour les murs doubles, par
exemple).
Fiche mise à jour : février 2009
Fiches Pathologie - Glossaire
STRUCTURES ET GROS OEUVRE
« Défauts d'étanchéité des façades en briques apparentes »
Mur simple
Mur ne comportant qu'une paroi de maçonnerie, c'est-à-dire constitués dans le sens de l'épaisseur par un seul matériau.
Exemple : mur de 22 cm en briques appareillées ou mur de 20 cm en maxi-briques
Les exigences réglementaires imposent, dans la majorité des cas d'exposition, l'exécution d'un enduit sur la face intérieure du mur. Cet enduit, conformément aux règles de l'art, doit au minimum comporter une couche
d'accrochage et une couche constituant le corps de l'enduit, soit une épaisseur avoisinant 15 mm.
Cet enduit ne doit en aucun cas venir parfaire un jointoiement approximatif de la face intérieure du mur. Il doit, pour être efficace, être appliqué sur une surface parfaitement jointoyée.
Sur chantier, cet enduit se réduit bien souvent à une simple couche d'enduit, allant même jusqu'à un simple gobetis (enduit ciment pelliculaire).
A noter que l'on rencontre sur le marché des enduits pelliculaires non traditionnels. Il importe de vérifier que ces produits sont utilisables pour cette application.
Mur double
Mur constitué de deux parois d'épaisseurs voisines, séparées par un espace soit laissé vide (lame d'air), soit occupé partiellement par un isolant. C'est, le plus souvent, la paroi intérieure qui est porteuse. Dans les murs
doubles en maçonnerie, la paroi extérieure est souvent constituée par des briques pleines ou des blocs apparents.
Exemple : mur en parpaings de 15 cm + lame d'air de 3 cm + doublage extérieur en briques de 11cm.
Porosité
Caractère d'un corps dont la surface présente des pores (bois, terre cuite), et par extension, qui présente une structure interne discontinue, à interstices multiples. Voir les exigences concernant les briques de terre cuite
Gélivité
Sensibilité d'un matériau quelconque aux cycles de gel et de dégel. Les tests de non-gélivité sont normalisés pour les matériaux concernés, pierres, produits céramiques, ardoises, etc. Un matériau gélif possède une porosité
est telle que les effets du gel sur l'eau qu'il contient puissent le faire éclater, le déliter ou le désagréger. L'emploi de matériaux gélifs à l'extérieur comporte donc des risques importants. Voir les exigences concernant les
briques de terre cuite
Coupure anticapilaire (ou de capillarite)
Interposition, dans toute l'épaisseur d'un mur d'un matériau étanche qui fait écran aux remontées d'humidité par capillarité.
Pour être efficace, une coupure de capillarité à la base des murs doit être au-dessus du niveau des terres du remblai extérieur ou du vide sanitaire, mais au-dessous du chaînage du plancher bas. Elle est constituée soit d'une
feuille de bitume armé, soit d'une couche de mortier de ciment fortement dosé (500 kg/m³) additionné d'un adjuvant hydrofuge; dans les murs anciens, des coupures peuvent aussi être faites par injection de résines
étanches.
En Grande-Bretagne, on utilise aussi des assises de briques spéciales à faible porosité.
Rejingot ou regingot
Bord relevé à l'arrière d'un appui de baie, sur lequel repose la pièce d'appui, traverse basse du dormant d'une croisée.
Appuis en briques
Détail d'un appui de fenêtre en brique.
Types de murs
Extrait du DTU 20.1 partie 3 : guide pour le choix des types de murs de façade en fonction du site - chapitre 2 classement des murs en fonction de leur résistance à la pluie.
On distingue 4 types de murs selon l'importance du rôle dévolu à la paroi de maçonnerie dans l'étanchéité du mur complet à la pluie.
2.1 mur du type I
Un mur du type I est un mur ne comportant :
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ni revêtement étanche sur son parement extérieur,
●
ni coupure de capillarité dans son épaisseur.
2.2 murs du type II
Un mur du type II est un mur ne comportant aucun revêtement étanche sur son parement extérieur mais comportant, dans son épaisseur, une coupure de capillarité continue.
2.2.1 type IIa
Dans ce type de mur, la coupure de capillarité est constituée par des panneaux isolants non hydrophiles .
2.2.2 type IIb
Dans ce type de mur, la coupure de capillarité est constituée par une lame d'air continue.
Par assimilation, cette lame d'air est encore considérée comme continue si elle est traversée seulement par des agrafes métalliques ou par d'autres dispositifs de faibles dimensions, en matériaux non hydrophiles et
imputrescibles.
Sont également considérés comme appartenant au type IIb, les murs avec revêtement extérieur en pierres attachées répondant simultanément aux deux conditions ci-après :
●
les joints entre pierres sont laissés vides.
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aucun isolant n'est interposé entre le revêtement et la paroi principale en maçonnerie.
De tels revêtements font l'objet du DTU n° 55.2 .
2.3 murs du type III
Les murs du type III sont des murs dans lesquels la paroi extérieure en maçonnerie, non protégée par un revêtement étanche, est doublée par une seconde paroi séparée de la première par une lame d'air continue à la base
de laquelle sont prévus des dispositifs de collecte et d'évacuation vers l'extérieur des eaux d'infiltration éventuelles.
Sont également considérés comme appartenant au type III, les murs comportant, du côté extérieur, un revêtement en pierres attachées répondant simultanément aux trois conditions ci-après :
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il existe un vide d'air franc prévu entre la paroi de doublage ou le revêtement et la paroi principale en maçonnerie ;
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le mur est conçu pour permettre l'écoulement des eaux d'infiltration vers l'extérieur ;
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et, en outre :
❍
ou bien les joints entre les pierres (sauf le joint en partie basse) sont remplis de mortier ou de mastic ;
❍
ou bien il existe, derrière le revêtement, des panneaux isolants ménageant, entre le revêtement et les panneaux, une lame d'air d'au moins 20 mm.
Ces revêtements font l'objet du Cahier des charges DTU n° 55.2 .
2.4 mur du type IV
Un mur du type IV est un mur dont l'étanchéité à la pluie est assurée par un revêtement étanche situé en avant de la paroi en maçonnerie.
L'exigence du type de mur
Extrait du DTU 20.1 partie 3 : guide pour le choix des types de murs de façade en fonction du site - chapitre 4 choix du type de mur de façade, en fonction de l'exposition à la pluie.
Joints de briques
Extrait du DTU 20.1 Partie 1 article 4.3.2.1.2 : dosage en ciment du liant.
Pour les maçonneries courantes, le dosage en liant doit respecter les valeurs ci-après (par m³ de sable sec) :
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mortier de chaux hydraulique : 400 à 500 kg ;
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mortier bâtard : dosage global en liant de 350 à 400 kg dont 150 à 175 kg de ciment et 175 à 275 kg de chaux ;
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mortier de ciment : 300 à 400 kg.
Résistance au gel des briques
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Gélivité des briques : annexe D de la norme NF EN-771-1/CN
Porosité des briques
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Absorption d'eau : annexe C de la norme NF EN-771-1
Appuis de baies
DTU 20.1 - 3.3.3.5.4 des appuis de baies raccord avec la maçonnerie
Côté intérieur, la surface supérieure du rejingot doit régner sur toute la largeur de la baie y compris dans la feuillure s'il en existe une (fig. 17 a, b, c) ou, en l'absence de feuillure, dépasser d'au moins 4 cm les tableaux de
part et d'autre de la baie (fig. 17 d, e et f).
Ces dispositions sont nécessaires pour assurer dans de bonnes conditions la continuité du calfeutrement avec la menuiserie aux angles inférieurs de celle-ci.
Bibliographie
Textes de référence
●
DTU 20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments - Parois et murs - Partie 1 : cahier des clauses techniques.
●
DTU 20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments - Parois et murs - Partie 2 : règles de calcul et dispositions constructives minimales.
●
DTU 20.1 Ouvrages en maçonnerie de petits éléments - Parois et murs - Partie 3 : guide pour le choix des types de murs de façade en fonction du site.
●
NF EN 771-1 Spécifications pour éléments de maçonnerie - Partie 1 : briques de terre cuite (Boutique Afnor).
●
NE EN 771-1/CN Spécifications pour éléments de maçonnerie - Partie 1 : briques de terre cuite - complément national (Boutique Afnor).
●
NF P15-301 Liants hydrauliques - Ciments courants - Composition, spécifications et critères de conformité (Boutique Afnor).
●
FD P15-010 Guide d'utilisation des ciments.
Internet
●
Site de la Fédération française des tuiles et briques : FFTB.org.
●
Présentation de la marque NF Briques de terre cuite.
●
Liste des fabrications admises à la marque NF-TUILES DE TERRE CUITE.
Fiche mise à jour : mai 2009
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