vivre avec une prothese totale de hanche

Transcription

vivre avec une prothese totale de hanche
30/01/07-V2
1
VIVRE AVEC UNE PROTHESE TOTALE DE HANCHE
, .
Informations pour patients
LA HANCHE
Elle représente la jonction articulaire entre le tronc et les jambes;
elle relie les os du bassin au fémur. Cette articulation, formée en
deux parties, permet une grande liberté de mouvement. Sa
mobilité dépend de la présence de cartilage.
LA MALADIE
La coxarthrose (arthrose de la hanche) est une affection très courante,
elle consiste en une altération dégénérative du cartilage articulaire.
Elle évolue vers une aggravation progressive mais lente.
Le port d'une prothèse est recommandée quand l'articulation est
usée et douloureuse, et que le traitement médical (médicament,
infiltrations, rééducation) ne soulage plus.
LA PROTHESE
Qu'est ce qu'une prothèse totale de hanche (PTH)?
~ Une
prothèse totale de hanche est le remplacement de
l'articulation malade par un implant artificiel.
( La généralisation du remplacement de l'articulation de la hanche par
une prothèse a considérablement amélioré la qualité de vie d'un grand
nombre de personnes atteintes d'arthrose, de rhumatisme
inflammatoire ou de séquelles traumatiques).
La prothèse standard de hanche se compose de 3
éléments:
- d'un cotyle qui va dans le bassin
- d'une tige placée dans le fémur - d'une tête sphérique qui assume le jeu articulaire entre ces deux pièces. La tête sphérique peut être en céramique ou en métal. Le cotyle peut être en polyéthylène, matière plastique bio compatible, ou en céramique. Laprothèn
r
Son principal bénéfice :
~ Le soulagement des douleurs,
Elle permet également de récupérer le plus souvent une
bonne fonction articulaire (souplesse, stabilité)
Rédaction C. TASSET Cadre Hygiéniste
Validation P. EUVRARD Chirurgien Orthopédiste
Cotyk
nte
Tig~
30/01/07-V2
•
L'INTERVENTIO
Elle est exécutée en salle d'opération dans des conditions stériles et sous anesthésie générale ou loco-régionale. Durant l'intervention, qui dure en moyenne une heure, l'articulation malade est remplacée par une articulation prothétique. L'intervention commence par une incision de la peau sur une longueur entre 10 et 20 cm au niveau de la partie supérieur de la cuisse. Une fois que l'incision est faite, l'articulation de la hanche est visible. La tête fémorale malade est coupée. La préparation du bassin est réalisée par un fraisage graduel, comme chez le dentiste, pour permettre de fixer le cotyle prothétique. Le cotyle prothétique est mis en place sur le bassin fraisé. Le fémur est aussi préparé avec une instrumentation précise et la tige fémorale est positionnée dans le fémur. Une fois que la tige fémorale a été fixée, une tête prothétique est alors emboîtée sur la tige. La tige implantée avec sa tête est alors ajustée dans l'implant du bassin, après vérification du chirurgien, l'intervention s'achève par la mise en place d'un drainage puis par la fermeture des différents plans jusqu'à la peau. Vous serez ensuite transféré en salle de réveil ou vous serez surveillé par l'équipe anesthésique pendant au moins deux heures. Dès que votre état le permet vous serez transféré dans votre chambre ou l'équipe infirmière prendra le relais de la surveillance. Rédaction C. T ASSET Cadre Hygiéniste
Validation P. EUVRARD Chirurgien Orthopédiste
• 30/01/07-V2
t
LES RISQUES ET LES COMPLICATIONS
Malgré toutes les précautions prises, toute intervention chirurgicale est sujette à un certain nombre
de risques chirurgicaux et de complications précoces ou tardives. Cette liste n'a pas pour but de
vous effrayer mais vous devez en être informé avant l'opération pour pouvoir prendre votre
décision dont vous êtes le seul maître.
L'intervention <?hirurgicale ne sera entreprise que si les bénéfices attendus sont supérieurs aux
risques encourus.
" sera abordé certaines complications plus en détails au cours de la consultation.
Les complications d'ordre général
Celles-ci peuvent être liées à l'anesthésie (une information complète vous sera donnée par
l'anesthésiste). N'importe quelle complication d'ordre médical peut survenir et cette liste ne peut
être complète.
Pour information:
• Réactions allergiques à des médicaments ou produits
• Pertes sanguines nécessitant une transfusion avec risque de transmission de maladies
• Pathologies cardiaques (Infarctus ... )
• Insuffisance rénale, pneumopathie, infection urinaire
• Lésion neurologique
Les complications liées à la chirurgie
Les complications non exceptionnelles
• Luxation: elle est rarissime avec les cotyles à double mobilité, elle est plus fréquente avec
les autres prothèses. Le risque est plus élevé au début. Une anesthésie est indispensable
pour réduire la prothèse. La hanche fragilisée peut alors multiplier les épisodes de luxation
pouvant justifier une ré intervention secondairement.
• Inégalité de longueur des membres: une différence de longueur des jambes peut être
ressentie après l'intervention. Soit simple correction d'une raideur ou d'un raccourcissement
pré opératoire, elle disparaît en quelques semaines; soit elle peut nécessiter une correction
par talonnette.
.
• Descellement: un descellement précoce peut parfois se produire en cas de surcharge de
poids, d'une utilisation trop intense ou parfois sans retrouver de raisons particulières et
nécessiter un remplacement de la prothèse avant le délai initialement prévu.
• Infection de la hanche: elle peut survenir précocement ou plusieurs années après(environ
1%). Ceci malgré une prévention systématique.
Ce risque est accentué par une fatigue générale ou une maladie infectieuse. Une mauvaise
hygiène n'est pas seulement compensée par une douche la veille de l'opération.
Une ré intervention pourrait alors être nécessaire pour nettoyer voire enlever la prothèse.
Des séquelles importantes pourraient persister si l'infection ne pouvait pas être stérilisée.
Les complications exceptionnelles
• Hématome: peut se constituer malgré le drainage. Le plus souvent il reste superficiel mais
dans certains cas exceptionnels, il peut nécessiter une ré intervention.
• Phlébite, embolie pulmonaire
• Lésions des nerfs avec risques de paralysie de certains muscles
• Persistance d'une boiterie
• Persistance de douleurs résiduelles
• Survenue d'une fracture
• Cicatrice inesthétique
• Lésions de gros vaisseaux (artères ou veines)
Des problèmes médicaux sérieux peuvent prolonger la durée d'hospitalisation, aggraver votre état
et très rarement provoquer le décès.
Rédaction C. TASSET Cadre Hygiéniste
.
Validation P. EUVRARD Chirurgien Orthopédiste
30101107-V2
Comment préparer votre intervention (
Avant l'hospitalisation
Un bilan cardiaque est nécessaire: prenez contact avec un cardiologue. Consultez un anesthésiste au moins
15 jours avant l'intervention en vous munissant de tout votre dossier.
Tout foyer d'infection est
incompatible avec la mise en
place d'une prothèse.
L'intervention sera reportée en cas
d'inflammation ou d'infection. Au
pire, s'il passe inaperçu, il peut
provoquer une infection rapide de
cette prothèse. Il est donc
indispensable d'en rechercher
systématiquement toute trace.
La veille de votre hospitalisation
• Retirer tous vos bijoux (y compris les piercing) et ne pas les remettre jusqu'à votre intervention.
• Retirer tous les éléments de maquillage (vernis à ongles, fards, etc ... ) et ne pas en remettre jusqu'à
votre intervention.
• Prendre une douche complète (y compris les cheveux) en vous lavant méticuleusement à deux
reprise.
• Vous sécher avec une serviette propre, « sortant de l'annoire », jamais encore utilisée depuis son
lavage.
• Vous habiller avec des vêtements tous (sous vêtements et chaussettes inclus) parfaitement propres,
« sortant de l'armoire », jamais encore porté depuis le lavage
La veille de l'opération L'entrée en clinique se fait généralement la veille ou l'avant veille de l'intervention. Une nouvelle consùltation avec l'anesthésiste vérifiera les bilans demandés lors du premier examen. N'oubliez pas: • Les radios
• La carte vitale et autres papiers de sécurité Sociale
• Les cannes anglaises
• Les bas de contention Il vous sera demandé de réaliser une douche avec un savon antiseptique Le jour de l'opération
Le matin de l'intervention après une nouvelle douche avec un savon antiseptique et la prémédication vous
êtes conduit en salle d'opération.
L'intervention d'une durée de 60 à 90 minutes est précédée d'une préparation et suivie d'une surveillance en
salle de réveil. Le temps d'absence de la chambre est toujours largement supérieur au temps d'intervention
sans que cela préjuge de la moindre complication.
Un soin particulier est recherché pour assurer le soulagement d'éventuelles douleurs. N'hésitez pas à appeler
même au milieu de la nuit pour obtenir un soulagement.
Un drain est posé et maintenu 24 à 48 heures pour évacuer un saignement.
Les premiers jours
Dès le lendemain un premier lever est réalisé avec appui immédiat sur la prothèse. Les 48 premières heures
1eme
sont consacrées au repos et à la récupération. Les premiers pas débutent vers le 3
jour avec un ki n ésithérapeu te. La durée d'hospitalisation varie de 7 à 10 jours sauf cas particulier. Au terme de l'hospitalisation vous devriez être autonome avec vos cannes et être capable de monter quelques marches d'escaliers et d'assurer un périmètre d'environ 100 m. Rédaction C. TASSET Cadre Hygiéniste
Validation P. EUVRARD Chirurgien Orthopédiste
•30101/07-V2
Les premières semaines après l'intervention Quelques conseils avant votre retour à domicile: Ne pas laisser trop de surface glissantes (ex: tapis ... ), attention aux sols mouillés, Ne pas vous asseoir dans des fauteuils, canapés ou chaises trop bas, Placer voS objets les plus usuels à portée de mains ,et à hauteur raisonnable Réaménager éventuellement et temporairement vos pièces principales afin d'avoir un espace de marche suffisamment spacieux. Veillez à ne pas vous chausser avec des semelles dérapantes. Risques de luxation: évitez les mouvements brusques, forcés ou de trop grande amplitude sur l'articulation. Prévention thrombo-emboligue : Suivre scrupuleusement le traitement anti-coagulant pendant un mois après l'intervention. Ce traitement nécessite impérativement des contrôles sanguins réguliers une à deux fois par semaine. Prévention de l'infection: Avertir vos médecins (traitant, dentiste, gynécologue ,urologue ... ) que vous avez une prothèse totale de hanche. Lors de chaque intervention ou au moindre soupçon d'infection vous d.evrez voir votre médecin afin qu'il vous prescrive une thérapeutique appropriée (prescription d'antibiotiques). Ceci pour ne pas risquer une contamination de la prothèse par voie sanguine. Cette complication est rare mais peut survenir longtemps après la mise en place de la prothèse. Le long terme : Vivre avec votre prothèse de hanche Activités: toutes sont possibles mais à adapter. La prothèse est une pièce mêcanique susceptible d'usure si elle est trop sollicitée. Surveiller votre poids. Une surcharge pondérale est néfaste pour la prothèse. Tout signe d'infection doit attirer votre attention même plusieurs mois à plusieurs années après votre opération. Veiller à la moindre infection : dent cariée, ongle incarné, panaris, angine, sinusite, bronchite, infection urinaire .. . ~ à signaler à votre médecin traitant.
En cas de petite plaie cutanée nettoyez et désinfectez soigneusement.
Eviter les injections intra musculaires dans la fesse située du côtê opéré
~ à signaler à votre infirmière.
Rédaction c. TASSET Cadre Hygiéniste
Validation P. EUVRARD Chirurgien Orthopédiste
30/01/07-V2
Quel délai pour obtenir un résultat définitif?
La reprise de l'activité doit s'effectuer de façon hannonieuse (amplitude des mouvements, travail musculaire etc) et progressive au cours des 2 mois suivant l'jntervention. En pratique, il faut environ 5 à 8 mois pour obtenir un résultat optim um après l'intervention. Peut-on vivre normalement avec une prothèse?
OUI, dans les conditions habituelles d'activités quotidiennes. " faut tenir compte de son âge et de ses capacités physiques avant l'opération. Pratiquer un sport ?
Rien n'est fonnellement interdit. Tout dépend de l'âge, de ,l'état de santé, du sport pratiqué, des capacités physiques avant l'opération. Il faut toutefois être plus modéré dans sa pratique, pondérer ses passions: une hanche prothétique est plus fragile qu'une hanche nonnale.
.
Une personne ayant bénéficié de lia mise en place d'une prothèse peut courir, faire du vélo, du ski, nager etc à condition d'avoir déjà pratiqué ces activités avant l'opération. Evitez celles qui soumettent la prothèse à trop de contraintes comme les sports de contact (judo, karaté, sports d'équipe, sauts etc). A conseiller plutôt: la natation, la marche, le golf, le vélo, en gardant bien sûr une certaine mesure. Conduire sa voiture?
Après l'intervention, il est souvent nècessaire d'attendre 2 mois pour à nouveau conduire une voiture. D'une
part, en montant ou en sortant du véhicule, on risque d'effectuer des mouvements qui peuvent favoriser la
survenue de douleurs ou d'un déboîtement de la prothèse. D'autre part, la douleur, le manque de force et de
sensations rendent la conduite automobile dangereuse.
En revanche, au bout d'un mois, il est envisageable de voyager comme passager, en faisant attention à éviter
les mouvements forcés lors de l'entrée et de la sortie du véhicule.
Partir en voyage?
Dans la majorité des cas, il n'y a pas de précaution particulière pour voyager. Indispensable: souscrire'une
bonne assurance incluant le rapatriement sanitaire ' en cas de .problème. " est d'autre part conseillé de se
m unir des coordonnées de son chirurgien.
En cas de déplacement dans un pays lointain dont le système de santé est rudimentaire, consultez votre
médecin un mois auparavant pour faire le point.
A savoir : les portiques de détection des aéroports peuvent dèceler l'acier de la prothèse
~Prévoyez une attestation du chirurgien ou un certificat médical pour justifier le port d'un matériel
métallique.
Doit-on suivre un régime alimentaire particulier?
Surveillez votre poids, l'obésité étant l'ennemie des prothèses de hanche. Un régime alimentaire varié et
équilibré, associé à une activité physique régulière, est dans tous les cas conseillé.
Les risques liés au port de la prothèse
- Attention à certains mouvements trop extrêmes pouvant entraîner le déboîtement ou luxation: évitez les mouvements forcés ou de trop grande amplitude sur l'articulation. - Les infections sur prothèses peuvent survenir à partir d'un foyer infectieux mal soigné : panaris, ongle incarné, infection de la sphère ORL (angine, sinusite etc), bronchite, infection urinaire. N'hésitez pas à consulter rapidement le médecin en cas d'infection, pour un examen et une éventuelle prescription d'antibiotiques. - Les chutes sont potentiellement plus dangereuses avec une prothèse : une fracture du fémur, par exemple, sera plus compliquée à soigner. Les conseils: soyez prudent et surveillez les gestes de la vie quotidienne. c:::r La prothèse n'est pas éternelle. Elle est composée de matériaux qui s'usent lentement mais de
façon inéluctable. Une prothèse de la hanche dure en moyenne 16 ans, soit 10 à 25 ans. Sa durée
de vie dépend de nombreux facteurs: survenue de complications éventuelles, traumatismes ou
microtraumatismes répétés (lors d'activités sportives intensives), surpoids. L'usure d'une prothèse
est évaluée par le chirurgien lors des consultations de contrôle sur les radiographies.
Rédaction C. TASSET Cadre Hygiéniste
Validation P. EUVRÀRD Chirurgien Orthopédiste
,