Social - ABC Skatepark
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Social - ABC Skatepark
SOCIAL ASSOCIATION ABC SKATEPARK, VALENCIENNES (59) Photos: Sylvain Stricanne, Fred Ferand et Stephane Flandrin Le park de Courtrai en Belgique, est une réussite d'un niveau européen. Pourquoi n'avons nous pas cette qualité de fabrication ricaine chez nous 15 ans après sa construction, le park de Marseille fait toujours figure de référence de France. Dommage, il reste le seul La décennie a été dure pour les skateparks, les parks modulaires de qualités souvent issus d'initiatives privées, les GETHIGH de Caen et de Rennes ont fermé, Vitry n'est plus qu'un lointain souvenir pour la plupart des riders parisiens. Les réalisations en béton comme Annecy, le Havre ne sont qu'un ersatz de ce qu'ils devraient être. Seul Marseille tire son épingle du jeu, reconnu depuis maintenant un peu plus de 15 ans par la scène skate mondiale comme étant la référence. Oui mais voilà, le skate se prend en main et la France reste à la traîne. Nos amis allemands, belges, britanniques, espagnols se dotent de projets bétons plus fous les uns que les autres. Loin de renier les initiatives associatives qui ont récemment donnés des résultats (Troyes, Melun,....) , le skate a tout à gagner à construire ses propres spots (la caverne, l'abattoir...), adaptés à sa pratique et à l'envie des riders. ABC skatepark est là pour faire le lien entre les différents intervenants (constructeur, maître d'oeuvre, municipalité, pratiquant,...) afin d'obtenir le projet le plus cohérent et le mieux abouti tout cela bénévolement. En intervenant principalement en amont lorsque les communes veulent offrir un park aux riders locaux. Comme chaque interview, on a besoin de vous connaître.... José président de l'asso. J'ai commencé le skate dans les années 78-79 sur des planches en plastiques, c'était à la mode puis plus rien jusqu'en 85-86, là c'était un peu plus sérieux. En parallèle du skate j'ai toujours était BMXeur. Ma rencontre avec Sylvain m'a remis sur les rails du skate et maintenant je m'acharne à rouler en bowl et y a de quoi faire pas très loin de chez nous (Belgique). Sylvain, secrétaire et trésorier. J'ai commencé il y a plus de vingt an en faisant de la rampe sur la fameuse Petro-rampe Normande de Bruno Rouland, j'habitais à côté. Je streetais un peu dans les rues de Rouen, ou à l'hôtel de ville avec Philippe, Stéphane et Manu (les tops riders de la fin des 80's). J'ai ensuite déménagé sur Lille où par la force des choses, par manque de rampe et de pratiquants, je n'ai fait exclusivement que du street avec AVH ou Hervé Coneim. Depuis le début, je me suis toujours impliqué dans la scène en faisant mon possible pour avoir un park à disposition où j'habitais. Malheureusement, le temps que les décisions se prennent, je déménageais toujours avant. Actuellement je ride uniquement de la courbe Belge avec une board Old Man Army de 9 pouce. Sylvain Stricanne prêt à dégainer aussi bien de bons conseils que sa board Comment vous est venue l'idée de créer ABC SKATEPARK? Sylvain: Pour moi la double coïncidence d'avoir des bowls fabriqués par des Americains (Teampain) à proximité et le processus de création du streetpark de Valenciennes ont été les vecteurs principaux. Rider du Teampain a annihilé 20 années de ride sur les parks français (sauf Marseille dont je n'avais jamais pris le temps de rider jusqu'à la fossj de 2008). Le projet de valenciennes m'a bien montré que lorsque nos élus veulent écouter les skateurs, ils peuvent nous offrir des parks de qualité. Pour vouloir il faut au moins savoir et c'est là que ça ne va pas en France. Je dis ça car dans plusieurs commune où nous sommes allés pour des suivis de projet, nous avons été étonné de voir la méconnaissance des responsables, élus et même des skaters dans le domaine du skate et que souvent ils se faisaient rouler dans la farine par des commerciaux qui vendent aussi bien des toboggans, des city stades ou des skateparks modulaires. Alors que les communes sont prêtes à écouter les skaters. L'idée a été soumise à José, qui avait déjà une association, de proposer notre expérience aux élus, asso, architectes de btp pour les guider vers des projets cohérents où tout le monde serait satisfait: les skaters parce qu'ils disposeront d'un bon park durable, les élus car l'argent ne serait pas gaspillée et les riverains d'avoir le moins de nuisance possible. A qui s'adresse aujourd'hui ABC ? Sylvain: En premier lieu aux décideurs: les élus, les responsables des sports / espace vert /jeunesse.., Conseil Général, Communautés d'agglomérations, architectes de BTP, cabinet de maître d'oeuvre ou des associations. Par la force des choses, nous avons pas mal de skaters qui s'adressent à ABC Skatepark. Nous essayons de les renseigner au maximum, mais dans l'optique que c'est à eux de porter le projet et que nous ne ferons pas le projet à leur place. D'une certaine manière, nous servons aussi de gage de sérieux pour les skaters qui parlent de nous aux Mairies simplement par le fait que nous avons la trentaine largement passée et que nous travaillons pour ma part pour une commune et José comme prof. José: Pour ma part je pense que c'est aux skaters de nous intégrer dans leur projet et cela bien en amont. Je m 'explique sur ce point si nous sommes au départ dans le projet nous pouvons dialoguer avec les élus municipaux pour imposer des choix, en arrivant sur un projet en cours on est plutôt vu comme des « emmerdeurs » qui cassons le projet et cela peut être mal vue, alors que l'on est là pour tenter d'améliorer celui ci. Le dialogue avec le collectif de skaters désireux de monter un projet doit être fait des le départ. En quoi consiste votre rôle ? Contrairement à ce que l'on pourrait croire, nous n'avons pas un rôle de démarcheur. Nous n'allons pas voir les maires pour absolument avoir un skatepark. Notre rôle est d'expliquer la pratique, les avantages de tels matériaux et structures, de montrer qu'un aménagement de l'espace d'un skatepark peut être qualitatif pour tous s'il est bien intégré dans son environnement, afin que les élus qui veulent proposer un skatepark aux habitants puissent choisir en conséquence. Nous n'intervenons pas dans le choix final des maîtres d'oeuvre. Le skate doit naturellement rester libre dans la rue. Nous expliquons aussi aux élus où le skate est jugé nuisible dans la rue qu'un bon skatepark béton fera naturellement bouger la masse des riders vers ce lieu. Cela n'empêche pas ceux qui veulent, d'aller streeter. Est il difficile de s'imposer, de se faire entendre ? Oui, complètement. Le skate manque réellement de crédibilité. Ce n'est pas un « sport » conventionnel et pour les élus c'est souvent plus un jeu. Il y a aussi un réel manque de sérieux des skaters, entre le spot qui ressemble à un dépotoir ou les riders qui vont réclamer un park, la clope au bec et le baggy en bas des hanches, ça n'inspire pas la confiance. Si tu veux obtenir quelque chose, le minimum est de mettre des éléments en ta faveur. Pour s'imposer, c'est une autre paire de manche pour ABC Skatepark, car la plupart du temps les projets sont votés, ficelés. On arrive souvent trop tard pour faire changer la donne et 9 fois sur 10 c'est du modulaire qui sera installé alors que si du béton avait été proposé, la commune aurait été partante. Les skaters n'aident pas non plus à aller dans le bon sens quand les mairies les contactent, ils sont tellement content qu'on les consulte qu'ils acceptent tout et surtout n'importe quoi. Nous prenons souvent comme exemple le projet de Valenciennes. Avoir du béton, ce n'était pas gagné. Le comité de pilotage des skaters avait des réunions régulières, mais le projet partait clairement sur du modulaire. Des commerciaux sont venus présenter leurs modules. Le comité a demandé à stopper tout, il faut savoir taper du poing sur la table des fois, qu'il était préférable de rien avoir que d'avoir une merde modulaire. La mairie a été interpellé par ce comportement et a complètement revue la copie. Il manque le bowl promis, mais déjà en terme de streetpark, il est bien canon. Quels conseils ABC Skatepark donneriez vous à ceux qui veulent un park ? Pas conseil, mais juste le partage d'expérience. Refusez le modulaire en extérieur. Votez pour du béton. Si c'est en indoor, faites faire sur mesure votre park en bois(comme Le Mans, Lille ou Nantes). Faites une association locale pour être écouté. Ne venez pas les mains dans les poches aux rendez vous en Mairie: préparez des plans, éditez des photos de parks chopées sur le net. Prenez vous en main, si la mairie ne bouge pas, fabriquez votre spot. DIY.