Gestion du risque légionelles

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Gestion du risque légionelles
Gestion du risque « légionelles »
Réunion annuelle des Correspondants en Hygiène des EMS
Jeudi 28 avril 2016
Légionella - généralités
• Bactérie d’origine hydrotellurique : bacille gram • Eaux naturelles : lacs, rivières, sols humides
• Colonisation secondaire des eaux domestiques
• +++ conditions favorables :
– Température : entre 25 et 42°
• destruction en 20 minutes à 55°, en 6 minutes à 57,7°et 2
minutes à 60°
– Présence de biofilm sur le réseau d’eau : présence de dépôt,
de micro-organismes, d’algues
– Stagnation de l’eau ou débit faible
Les réservoirs
• Le réseau d’eau chaude sanitaire
- dans les réseaux d’eau des collectivités
•
•
•
•
•
•
•
Réseaux d’eau chaude sanitaire
Systèmes de production et de stockage d’eau chaude
Robinets, douches
Bains à bulles, douches à jet
Tours aéroréfrigérantes
Climatisation
Fontaines décoratives
- dans les réseaux d’eau chaude des3 installations individuelles : 37%
(prélèvement positif) et 6% ≥ 10 UFC/l
La bactérie
• Famille : Legionellaceae
Genre : Legionella
• 42 espèces ; ≃ 20 espèces isolées dans des
prélèvements humains
• 15 sérogroupes de L. pneumophila +++ Responsable
de 90 % des Légionelloses
• Sérogroupe 1 : le plus fréquent ?
• Aérobie strict, mobile
Facteurs de prolifération (1)
• Le biofilm
• La présence d ’éléments interposés entre l’arrivée et
l’utilisation
– cumulus
– adoucisseurs
– fontaine…...
• L’entretien du réseau et de celui des postes d’utilisation
• Circuits établis de façon anarchique au fil des ans et des
demandes…
• Matériaux disparates et parfois non conformes
• Schéma de distribution non connu
• Méconnaissance ou sous-estimation du problème
Facteurs de prolifération (2)
• Liés aux réseaux :
–
–
–
–
–
–
Système de production d’eau (stockage)
La taille du réseau
Le débit et l’écoulement de l’eau
Présence de réservoirs et bras morts favorisant la stagnation
Existence d’interconnections avec réseaux potentiellement contaminés
Insuffisance ou absence d’entretien des réseaux
• Liés aux canalisations :
– Nature des matériaux (présence d’ions ferriques, zinc, aluminium…)
– Corrosion et entartrage (réseaux et points de puisage)
– Importance du biofilm
• Liés à l’eau :
–
–
–
–
–
Température (35 à 45 °C) +++; pH
Importance de la minéralisation et de la charge en matières organiques
Teneur en O²
Absence de biocide
Présence d’autres micro-organismes : cyanobactéries ou amibes libres
La légionellose (1)
• Mode de contamination :
– Inhalation d’aérosols : micro gouttelettes eau < 5 µm en
suspension dans l’air
– Installations à risque : les douches, les douchettes, les équipements
médicaux pour traitement respiratoire par aérosols, bains à remous, bains
à jets, les circuits de refroidissement avec les tours aéro-réfrigérantes, les
humidificateurs d’air, les brumisateurs
Pas de transmission de personne à personne
ni par ingestion d’eau contaminée
La légionellose (2)
Maladie à déclaration obligatoire (MDO)
•
Fièvre de Pontiac : syndrome pseudo-grippal
–
–
–
–
•
bénin : pas de pneumonie, syndrome grippal
durée d’incubation : 5 heures à 4 jours
traitement symptomatique
guérison spontanée en 2 à 5 jours
Maladie du légionnaire : pneumopathie aiguë grave
–
–
–
–
pneumopathie, détresse respiratoire, insuffisance rénale.
durée d’incubation : 2 à 10 jours
létalité : 14% (40% : hôpital, patients immunodéprimés)
Traitement antibiotique
Facteurs intervenant dans transmission et la
survenue de la maladie
3 facteurs doivent être réunis pour provoquer la maladie :
eau contaminée par Legionella
dose seuil de 103 UFC/L de Lp. dans eau chaude sanitaire
+
dispersion de l’eau par aérosols
+
inhalation de l’aérosol.
• Durée d'exposition à la source
• Facteurs individuels de l'hôte +++
• Virulence : déterminants mal connus
Facteurs de risque
• Patient à haut risque : patient immunodéprimé sévère :
• traitement par corticoïdes
• patient greffé
– aucun contact avec légionelles : douche sécurisée, pas de
douche
– estimation par service
• Patient à risque
– hémopathie maligne, une maladie du greffon contre l’hôte (GVH),
– cancers, surtout les cancers broncho-pulmonaires,
– traitement immunodépresseur.
• Dans la population générale
– Âge > 50 ans
Sexe H > F
– Éthylisme, tabagisme
– Immunodépression, pathologies sous-jacentes
– Insuffisance respiratoire chronique
Contexte réglementaire
• Arrêté du 01 février 2010 relatif à la surveillance des
légionelles dans les installations de production, de
stockage et de distribution d’eau chaude sanitaire.
• Circulaire du 28 octobre 2005 relative à la prévention
du risque lié aux légionelles dans les établissements
sociaux et médico-sociaux d’hébergement pour
personnes âgées.
Contexte réglementaire
Prévention du risque « légionelles »
Rôle du soignant
•
•
•
-
Connaître les exigences réglementaires
Participer à l’élaboration des protocoles
Identifier les installations à risque
réseaux d’eau chaude desservant les douches, les
douchettes (alimentation des salles de bains, les salons de
coiffure…)
réseaux d’eau froide susceptibles de générer des aérosols,
les bras morts, points d’eau pas ou peu utilisés,
la qualité des installations terminales / flexible et pommeau
de douche,
débit de l’eau, encrassement des brise-jet …
Prévention du risque « légionelles »
Rôle du soignant
• Vérification de la T° de l’eau aux points d’usage,
• Gestion du risque de brûlures : avant la prise de
douches : faire couler l’eau au sol jusqu’à
stabilisation de la température / 15 s minimum.
Prévention du risque « légionelles »
Rôle du soignant
• Purges régulières des points d’eau / eau chaude, eau froide pdt
au moins 2 mn, au minimum 1 fois par semaine
• Et en +
-
Après leur nettoyage-désinfection,
Après réalisation de travaux sur le réseau,
Après coupure prolongée de l’eau,
Avant l’arrivée d’un nouveau résident,
Purge des points d’eau communs utilisés irrégulièrement /
douches communes, salon de coiffure…
- Ne pas oublier les points d’eau des chambres et pièces
inoccupées / tous les jours .
Prévention du risque « légionelles »
Rôle du soignant
• Identifier les personnes ressource / EHPAD, ARS, ARLIN…
• Connaître les procédures,
• Les mettre en application.
Prévention du risque infectieux lié à l’eau
Rôle du soignant
• Signaler tout dysfonctionnement sur le réseau /
CS, IDEC, responsable technique,
- T° de l’eau chaude / arrivée tardive de l’eau chaude
aux points d’usage (> 1 mn),
- Débit / diminution du débit de l’eau,
- Couleur de l’eau,
- Interventions sur les points d’usage,
• Alimenter le carnet sanitaire
- Traçabilité des purges,
- Remplacement des équipements / flexibles.
Exemple de support de traçabilité
Les soins à risque
1. L’oxygénothérapie
• L’oxygénothérapie consiste en l’administration d’oxygène
à des concentrations supérieures à l’air ambiant dans un
objectif de traiter ou de prévenir les symptômes de
l’hypoxémie.
• En raison du dessèchement potentiel de l’arbre
respiratoire, une humidification est généralement
réalisée pour des débits d’O2 supérieurs à trois litres par
minute.
1. L’oxygénothérapie
Recommandations
• R113/ Utiliser de l’eau stérile pour l’humidification lors
de l’oxygénothérapie.
• R114 / Utiliser des réservoirs d’eau stériles prêts à
l’emploi à usage unique (système clos).
• R116 / Lorsque le réservoir d’un système à usage
multiple est presque vide, jeter le liquide restant avant
de procéder à un nouveau remplissage.
2. L’aérosolthérapie
• Prescription médicale d’un ou plusieurs principes
actifs médicamenteux administrés par voie de
nébulisation.
• L’aérosolthérapie par nébulisation permet
d’administrer au patient, par voie inhalée, des
substances actives directement au niveau des voies
respiratoires.
Recommandation
R122 / Utiliser des solutés stériles pour la préparation
des aérosols.
Conclusion
L’eau chaude sanitaire
• Participe au bien être, au confort de la personne âgée.
Peut constituer une source d’infections graves, en cas de
contamination, particulièrement pour les résidents les plus
fragiles.

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