Université d`été et Foire aux idées européennes CONCLUSIONS
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European Ideas Network Université d’été et Foire aux idées européennes Service Documentation - Publications - Recherche Varsovie, Pologne du 20 au 22 septembre 2007 Déclaration commune du Parti Populaire Européen et du Groupe PPE-DE au Parlement européen, à l’occasion du 50e anniversaire de la signature des Traités de Rome Berlin, le 24 mars 2007 CONCLUSIONS FR EIN-Varsovie-FR.indd 1 26/11/2007 15:09:44 www.ein.eu EIN-Varsovie-FR.indd 2 26/11/2007 15:09:44 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 TABLE DES MATIÈRES Introduction........................................................................................p.5 I. Programme de l’Université d’été.......................................p.9 II. Groupes de travail des tables rondes politiques....p.11 III. Tables rondes politiques...........................................................p.15 Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 3 3 26/11/2007 15:09:44 4 EIN-Varsovie-FR.indd 4 26/11/2007 15:09:44 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 INTRODUCTION Le Réseau européen d’idées, lancé par le Groupe du PPE-DE à l’été 2002, vise à promouvoir une nouvelle réflexion sur les défis clés auxquels sont confrontés les pays de l’Union européenne. Comptant, parmi ses membres actifs, quelque 600 façonneurs d’opinion des quatre coins de l’Union européenne, l’EIN réunit responsables politiques élus, conseillers, universitaires, experts extérieurs et représentants de la société civile. Un des éléments clés de l’EIN est l’organisation d’une grande conférence annuelle, l’université d’été et la foire aux idées européennes, qui se tient chaque année en septembre pendant deux ou trois jours, dans un État membre de l’UE différent à tour de rôle. Cette année, cette conférence s’est tenue à Varsovie du 20 au 22 septembre. Le présent document contient les résumés des tables rondes politiques qui ont eu lieu au cours de l’université d’été de cette année. Il rassemble les notes de présentation préparées sur la base des discussions au sein des groupes de travail au cours de l’année, ainsi que les conclusions des délibérations de Varsovie. Les textes des discours donnés en plénière sont disponibles sur notre site web: www.ein.eu. L’université d’été a également discuté du document «Le monde en 2025» visant à fournir aux principaux décideurs européens de centre-droit un aperçu des choix, opportunités et défis futurs à plus long terme que d’habitude. Le texte a été publié séparément pour les discussions qui auront lieu au cours de 2008. J’espère vivement que vous trouverez ce rapport stimulant et utile pour le débat. James Elles, député européen Président de l’EIN Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 5 5 26/11/2007 15:09:52 6 EIN-Varsovie-FR.indd 6 26/11/2007 15:09:52 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne; Garry Kasparov, Front civil unifié russe; Donald Tusk Membre du Parlement polonais, Président de Civic Platform Joseph Daul, MdPE, Président du Groupe du PPE-DE au PE; Waldemar Pawlak, Membre du Parlement polonais, Président PSL; Wilfried Martens, Président du Parti PPE, ancien Premier Ministre de Belgique (1979-92); Donald Tusk, Membre du Parlement polonais, Président de Civic Platform; Jacek Saryusz-Wolski, MdPE, Président de la commission des Affaires étrangères au PE, Président de la Délégation polonaise du Groupe du PPE-DE Session d’ouverture Donald Tusk, Membre du Parlement polonais, Président de Civic Platform; Jacek Saryusz-Wolski, MdPE, Président de la commission des Affaires étrangères au PE, Président de la Délégation polonaise du Groupe du PPE-DE Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 7 7 26/11/2007 15:09:56 José María Aznar, ancien Premier Ministre espagnol; Président, Fondation FAES Garry Kasparov, Front civil unifié russe Lech Walesa, ancien Président de la République polonaise, Prix Nobel de la Paix 1983 8 EIN-Varsovie-FR.indd 8 26/11/2007 15:10:00 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 I. PROGRAMME LE MONDE EN 2025: DÉFIS ET SOLUTIONS POUR DEMAIN Jeudi 20 septembre Session d’ouverture: Président: Joseph Daul, MdPE, Président, Groupe du PPE-DE au PE Allocutions de bienvenue: • Wilfried Martens, Président, Parti PPE; Ancien Premier Ministre de Belgique (1979-92) • Donald Tusk Membre du Parlement polonais; Président, Civic Platform • Waldemar Pawlak Membre du Parlement polonais; Président, PSL • Jacek Saryusz-Wolski, MdPE Président, Commission des Affaires étrangères, Parlement européen; Président de la Délégation polonaise, Groupe du PPE-DE. ‘Le monde en 2025’ Président: • James Elles, MdPE, Président, Réseau Européen d’Idées Présentation du projet de Rapport EIN “Le monde en 2025” • Dr Michael Borchard, Chef du département d’études politiques, Fondation Konrad Adenauer Orateur d’honneur: • José Manuel Barroso, Président, Commissison européenne Commentaires : • Craig Mundie, Directeur général, Recherche et Stratégie, Microsoft • Ashraf Ghani, Président, Université de Kaboul, ancien Ministre des Finances d’Afghanistan Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 9 9 26/11/2007 15:10:18 • Jeremy Rifkin, Président, The Foundation on Economic Trends; Auteur de ‘The Hydrogen Economy’, et ‘The European Dream’ • Ernest-Antoine Seillière, Péesident, BusinessEurope • Garry Kasparov, Front civil unifié russe Remarques de conclusion • Dr Franck Debié, Directeur général, Fondation pour l’innovation politique Diner FEI - Palais Royal. Président: • Hartmut Nassauer, MdPE, Vice-Président, PPE-DE Orateur d’honneur: • José María Aznar, ancien Premier Ministre espagnol; Président, Fondation FAES Remerciements: • Jerzy Buzek, MdPE, ancien Premier Ministre de Pologne Vendredi 21 septembre FORUM : ‘LA TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE’ Président: • Jerzy Buzek, MdPE, ancien Premier Ministre polonais, Membre de la commission temporaire sur le Changement climatique au Parlement européen Invité: • Jeremy Rifkin, Président, the Foundation on Economic Trends; auteur de ‘The Hydrogen Economy’ et ‘The European Dream’ Commentaire: • Jean-Didier Vincent, Professeur de Physiologie, Université Paris-XI Tables rondes: • • • • Terrorisme et sécurité Compétitivité et innovation Emploi, compétences et capital humain L’économie électronique Photographie de groupe (tous les participants) FORUM SUR LA RUSSIE Président: • Jacek Saryusz-Wolski, MdPE, Président, Commission des Affaires étrangères, Parlement européen; Président de la délégation polonaise, Groupe du PPE-DE Invité: • Garry Kasparov, Front civil unifié russe Tables rondes: • • • • Politique économique, monétaire et fiscale Changements démographiques et immigration Les défis de la politique étrangère Energie et environnement Tables rondes: • • • • Les limites géographiques de l’UE La mondialisation La réforme des services publics La gouvernance européenne Réception - Palais Episcopal Diner EIN Introduction : • Elmar Brok, MdPE, ancien Président, Commission des affaires étrangères du Parlement européen Invité d’honneur: • Lech Walesa, ancien Président de la République polonaise; Prix Nobel de la Paix 1983 Remerciements: • József Szájer, MdPE, Vice-Président, Goupe du PPE-DE Samedi 22 septembre FORUM : ‘INTERNET ET LES RÉSEAUX: COMMENT COMMUNIQUER’ Président : • Inge Grässle, MdPE, Membre du Conseil du Réseau EIN Panel: • Dave Winston, Président, The Winston Group • Philip Weiss, Directeur exécutif, ZN.be • Fred Smith, Président, Competitive Enterprise Institute • Peter Linton, Chairman, Burson Marsteller; Bruxelles CONCLUSIONS DES TABLES RONDES 10 EIN-Varsovie-FR.indd 10 26/11/2007 15:10:18 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 II. POLICY ROUNDTABLE PANELLISTS 1. RÉFORME DES SERVICES PUBLICS 2. COMPÉTITIVITÉ ET INNOVATION Chairman: Andrew Lansley MP, Conservative Shadow Secretary of State for Health; Chairman, EIN Working Group 1 on Reform of Public Services Chairman: Gunnar Hokmark MEP, Vice-President, EPP-ED Group; Chairman, EIN Working Group 2 on Competitiveness and Innovation Rapporteur: Peter Linton, Chairman, Burson Marsteller; Brussels; Rapporteur, EIN Working Group 1 on Reform of Public Services Rapporteur: Jacob Lund Nielsen, Partner, Cabinet DN, Brussels; Rapporteur, EIN Working Group 2 on Competitiveness and Innovation Lead speaker: Christian Stoffaes, President, Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII); Co-Chairman, Conseil d’Analyse Economique Franco-Allemand Lead speaker: B.B. Bhattacharya, Vice-Chancellor, Jawaharlal Nehru University Comments by: - Jan Olbrycht MEP, EPP-ED Group Comments by: - Johan Hjertqvist, President, Health Consumer PowerHouse, Brussels - Alan Riley, Professor, City Law School, City University, London - Charles Bouchard, Executive Director, Merck Sharp & Dohme - Jiri Schwarz, Dean, Faculty of Economics and Public Administration, Prague University of Economics - Kornel Almassy MP, Vice-President, Hungarian Democratic Forum - Herman Philipse, Professor of Philosophy, Utrecht University Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 11 11 26/11/2007 15:10:35 3. POLITIQUE ÉCONOMIQUE, MONÉTAIRE ET FISCALE 5. CHANGEMENTS DÉMOGRAPHIQUES ET IMMIGRATION Chairman: Janusz Lewandowski MEP, EPP-ED Group, Vice Chairman, EP Budget Committee Chairman: Alicia di Miguel, FAES Rapporteur: Ross Walker, , UK Economist, Royal Bank of Scotland Global Banking & Markets; Rapporteur, EIN Working Group 3 on Economic, Monetary and Fiscal Policy Lead speaker: André Fourçans, Professor of Economics, ESSEC Business School Comments by: Jaime Garcia Legaz, Secretary General, FAES, Madrid Alistair Burt MP, Conservative Party, House of Commons 4. DÉFIS DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE Chairman: Jas Gawronski MEP, EPP-ED Group Rapporteur: Roland Freudenstein, Director, Hanse-Offi ce, Brussels; Rapporteur, EIN Working Group 4 on Foreign Policy Challenges Lead speaker: Jamie Shea, Director, Policy Planning, NATO; Chairman, EIN Working Group 4 on Foreign Policy Challenges Comments by: - Werner Fasslabend, President, Political Academy of the ÖVP; former Austrian Secretary for Defence - Zsolt Nemeth MP, FIDESZ; Chairman, Foreign Affairs Committee, Hungarian Parliament - Patrick Child, Head of cabinet to EU Commissioner Benita Ferrero-Waldner Report from: EIN Think Tank Task-Force 4: Franck Debié, Director General, Fondation pour l’innovation politique Rapporteur: Lothar Funk, Professor, Dusseldorf University; Rapporteur, EIN Working Group 5 on Demographic Change and Immigration Lead speaker: Othmar Karas MEP, Vice-President EPP-ED Group; Chairman, EPP-ED Horizontal Working Group 5 on Demographic Change Comments by: - David Coleman, Professor, Oxford University - Zoltan Bara, International Secretary, Mecs Laszlo Foundation, Bratislava - Barbara Kudrycka MEP, EPP-ED Group - Lena Nemirovskaia, Director and Founder, Moscow School of Political Studies 6. MONDIALISATION Chairman: Karsten Hoppenstedt MEP, EPP-ED Group; Chairman, EIN Working Group 6 on Globalisation Rapporteur: Hanns Glatz, Delegate of the Board of Management, Daimler Chrysler; Rapporteur, EIN Working Group 6 onGlobalisation Lead speaker: Victoria Curzon-Price, Professor, Geneva University; President, Mont Pelerin Society Comments by: - Loïc Armand, Director General for External Relations, L’Oréal Filip Kaczmarek MEP, EPP-ED Group - Filip Kaczmarek MEP, EPP-ED Group - Elvire Fabry, Directeur Europe-International, Fondation pour l’innovation politique - B.B. Bhattacharya, Vice-Chancellor, Jawaharlal Nehru University Report from: EIN Think Tank Task-Force 1: Christina Langhorst, Konrad Adenauer Stiftung 12 EIN-Varsovie-FR.indd 12 26/11/2007 15:10:35 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 7. EMPLOI, COMPÉTENCES ET CAPITAL HUMAIN Chairman: Dirk Hudig, Fipra; Chairman, EIN Working Group 7 on Employment, Skills and Human Capital Rapporteur: Richard Hume-Rothery, Director, European Study Group; Rapporteur, EIN Working Group 7 on Employment, Skills and Human Capital Lead speaker: Goran Hultin, Director,Human Resources, Europe Manpower Comments by: 20-22 septembre 2007 9. TERRORISME ET SÉCURITÉ Chairman: Jaime Mayor Oreja MEP, Vice-President, EPP-ED Group; EIN Working Group 9 on Terrorism and Security Rapporteur: Anthony Glees, Brunel University; Rapporteur, EIN Working Group 9 on Terrorism and Security Lead speaker: Walid Phares, Senior Fellow, Foundation for the Defense of Democracies, Washington DC Comments by: - Hermann Tertsch, Spanish Journalist - Jacek Protasiewicz MEP, EPP-ED Group Doug Gregory, Vice-President Governmental Affairs, IBM Europe - Tathagata Satpathy, Member of the Indian Parliament, BJD (Opposition Party) - Damian Green MP, Conservative Shadow Minister for Immigration - Milind Deora, Member of the Indian Parliament, Congress Party Report from: EPP-ED Horizontal Working Group 4 on Terrorism and Internal Security: Mihael Brejc MEP,EPP-ED Group 8. GOUVERNANCE EUROPÉENNE Chairman: Robert Manchin, Gallup; Professor, College of Europe, Brugge Rapporteur: Michael Wohlgemuth, Walter Eucken Institut, Freiburg; Rapporteur, EIN Working Group 8 on European Governance 10. ÉNERGIE ET ENVIRONNEMENT Chairman: Pilar del Castillo MEP, EPP-ED Group; Chairman, EIN Working group 10 on Energy and Environment Rapporteur: A.T. Mocilnikar,Energy Advisor, French Interministerial Delegation o, Sustainable Devlopment,; Chairman, Energy Intelligence Lead speaker: Elmar Brok MEP, EPP-ED Group Comments by: - Frank Vibert, Director, European Policy Forum, London - Alan Janick, Honorary Professor of Philosophy, Vienna University - Zbigniew Kaleski MEP, EPP-ED Group Report from: EIN Think Tank Task-Force 3: Franck Debié, Director General, Fondation pour l’innovation politique Lead speaker: Giles Chichester MEP, EPP-ED Group Comments by: - Fredrick Segerfelt, Timbro, Stockholm - Gilles Dryancourt, Director, Government Affairs, John Deere and Company - Sachin Pilot MP, Member of the Indian Parliament, Congress Party Report from: EPP-ED Horizontal Working Group 3 on Energy Security and Supply: Struan Stevenson MEP,EPP-ED Group Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 13 13 26/11/2007 15:10:35 11. L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE 12. LIMITES GÉOGRAPHIQUES DE L’UE Chairman: Malcolm Harbour MEP, EPP-ED Group; Chairman, EIN Working Group 11 on The Digital Chairman: Philip Bushill-Matthews MEP, EPP-ED Group Rapporteur: - Andreas Tegge, Economy Vice-President, Government Affairs, SAP Brussels; Rapporteur, EIN Working Group 11 on The Digital Economy Rapporteur: Staffan Jerneck, Director, Center for European Policy Studies; Rapporteur, EIN Working Group 12 on Geographic Limits of the EU - Lead speaker:Craig Mundie, Chief Research and Strategy Officer, Microsoft Lead speaker: József Szájer MEP, Vice-President, EPP-ED Group; Chairman, EPP-ED Horizontal Working Group on European Values and Identity Comments by: Comments by: - Rudolf Strohmaier, Head of Cabinet of EU Commissioner Viviane Reding - Bogdan Klich MEP, EPP-ED Group - Christine Diamente, Director, European Affairs, Alcatel-Lucent - Alberto Carnero, International Director, FAES, Madrid - Claudio Murri, Vice President, Public Policy, Time Warner Europe - Ivan Hodac, General Secretary, European Automobile Manufacturers Association Report from: EIN Think Tank Task-Force 7: Marton Gellen, Szádzavég Foundation, Budapest Report from: Think Tank Task-Force 3: Manfred Scheich, Ambassador; Austrian Institute for European Security Policy 14 EIN-Varsovie-FR.indd 14 26/11/2007 15:10:36 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 III. CONCLUSIONS DES TABLES RONDES 1. Réforme des services publics....................................................p.17 2. Compétitivité et innovation.......................................................p.19 3. Politique économique, monétaire et fiscale...............................p.21 4. Défis de la politique étrangère...................................................p.24 5. Changements démographiques et immigration.........................p.27 6. Mondialisation...........................................................................p.30 7. Emploi, compétences et capital humain....................................p.33 8. Gouvernance européenne..........................................................p.37 9. Terrorisme et sécurité................................................................p.40 10. Énergie et environnement........................................................p.43 11. L’économie numérique............................................................p.46 12. Limites géographiques de l’UE...............................................p.49 Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 15 15 26/11/2007 15:10:36 16 EIN-Varsovie-FR.indd 16 26/11/2007 15:10:36 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 1. LA RÉFORME DES SERVICES PUBLICS Contexte La réforme des services publics est au cœur des politiques électorales nationales et locales dans tous les États membres de l’Union européenne. Il s’agit de créer des choix, de la concurrence et de la contestabilité afin que les citoyens européens bénéficient d’une meilleure qualité des services qu’ils paient. Le groupe de travail de l’EIN sur la réforme des services publics a analysé les multiples modèles présents en Europe et a isolé plusieurs éléments sous tendant le processus de réforme. Si les problèmes présentent des similitudes, l’attitude du public face aux services publics et, partant, les limites de son ouverture au changement, sont très différentes d’un bout à l’autre de l’Europe. On peut y voir le reflet des points de départ historiques des différents États et leurs expériences récentes de solutions appliquées au niveau local. Depuis sa première réunion, en 2002, le groupe de travail a changé d’orientation. Alors qu’il s’attachait auparavant aux dynamiques de la privatisation des services publics, il s’intéresse désormais à la manière dont la libéralisation du marché pourrait satisfaire les attentes du public et remplir les objectifs politiques publics. D’un point de vue politique, il entend essentiellement gagner l’approbation du public. Le groupe a estimé nécessaire de dissocier les besoins de financement de la production, en faisant entrer en scène des autorités réglementaires nationales fortes et indépendantes afin de faire respecter des normes claires. Contrairement à de nombreuses idées reçues, le groupe de travail est parvenu à la conclusion que plus un secteur est important pour la société, plus il doit être libéralisé. Alors que de nombreux Européens s’inquiètent de la qualité, de la disponibilité et du coût des soins de santé, de l’enseignement, de l’action sociale et des retraites, l’Europe ne propose pratiquement aucune solution pour ces secteurs. Le groupe de travail a souligné que l’Europe pourrait valoriser les services en ouvrant les frontières à leur commerce, en améliorant la reconnaissance mutuelle et le droit à l’établissement. L’UE, au lieu de chercher une stratégie d’harmonisation déjà obsolète, devrait définir des principes de base généraux visant à améliorer la qualité de l’offre de services publics dans les États membres. La diversité naturelle de l’Europe est en mesure d’offrir des choix politiques en concurrence au sein d’un cadre commun. Lors de l’université d’été de l’EIN de 2006 qui s’est tenue à Lyon, les participants ont comparé les exemples sué- 20-22 septembre 2007 dois, slovaque et français. La victoire électorale du centre droit, en Suède, a montré que les prestations sociales individuelles pouvaient tirer profit d’une concurrence dynamique entre des fournisseurs de services publics et privés, notamment en matière d’enseignement. Ceci est cependant le fruit de nombreuses années de travail persévérant et non de promesses électorales éphémères. En Slovaquie, le gouvernement de centre droit a dû entreprendre des réformes de choc au cours de la précédente décennie, réduisant la propriété de l’État dans les services publics de cent à dix pour cent. Enfin, malgré une longue tradition de mixité du financement et de la propriété dans les grandes infrastructures, la France est revenue, au cours des vingt dernières années, à une approche privilégiant la domination du service public dans certains secteurs – comme ceux des soins de santé et de l’enseignement. Les employés s’opposent toutefois vivement à ce changement et les bénéfices que pourraient entraîner les choix des consommateurs ne font pas l’unanimité. La table ronde s’est réunie en mai 2007 à La Haye afin d’analyser le système de soins de santé néerlandais et le concept politique, plus vaste, de «société responsable» remplaçant celui d’État providence, selon lequel le gouvernement dispose de moins de domaines de compétences et les citoyens et les entreprises de davantage d’opportunités. Les réformes du système de soins de santé néerlandais ne découlent pas uniquement de la libéralisation mais également de la nécessité de répondre aux attentes du public et de réaliser les objectifs politiques publics. Le nouveau système d’assurance prévoit une assurance de base minimum. Tous les citoyens néerlandais en bénéficient, ce qui permet de dissocier les questions des risques et de couverture de la dichotomie riches/pauvres. Avec le temps, les démocrates chrétiens néerlandais souhaitent voir les hôpitaux devenir des entreprises sociales, indépendantes du gouvernement, exposées aux forces du marché mais obligées de réinvestir leurs bénéfices dans des services. Conclusions PETER LINTON, RAPPPORTEUR Perspectives et questions • Les services industriels et sociaux élaborés tout au long du XXe siècle pour fournir les infrastructures intensives capitales de la révolution industrielle et les protections de l’État providence. La contre-révolution a commencé. Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 17 17 26/11/2007 15:10:36 • Les services publics diffèrent à travers l’Europe. Pas de désir «d’harmonisation». Dans l’ensemble, un différenciateur européen unique, cherchant l’équilibre entre l’égalité et l’efficacité. qui mesurent les sorties, pas seulement les entrées, et les incitants à l’approvisionnement. Les hôpitaux privés en Espagne sont aujourd’hui très populaires compte tenu d’une qualité élevée. • La réforme et les réformateurs du service public restent vulnérables aux attaques populistes, notamment la privatisation et la rentabilité. La concurrence est le moteur important de la réforme, pas la privatisation en soi. • Des différences transfrontières dans les recettes de droit apparaîtront en même temps que les nouvelles thérapies, entraînant une demande pour l’accès transfrontière. • L’Europe est souvent considérée comme une menace pour les services publics (cf. le rebond dans le référendum en France). L’Europe doit être perçue comme en pleine modernisation et améliorant les services publics. • L’Europe a plus a offrir dans ce rôle , par ex.: évaluation des performances, comparaison des résultats, soutien aux réseaux d’excellence, ouverture des frontières pour l’accès transfrontière des consommateurs, marché unique comme plateforme pour une opportunité d’approvisionnement régionale et mondiale plus large. • Le public est typiquement plus engagé sur le volet de la distribution (contre financement) où l’équilibre égalité/ efficacité est plus visible. • La position du PPE-DE au Parlement européen: s’attaquer aux problèmes du marché unique sur une base sectorielle; non à la législation horizontale s’agissant des services d’intérêt général. • Les partenariats public-privé font-ils partie de la solution, ou plutôt du problème? Même question pour les fournisseurs non lucratifs. Questions et expériences des soins de santé • La réforme de l’assurance néerlandaise lancée par l’ancien gouvernement CDA/libéral est considérée comme un succès qualifié, mais pas encore évalué. La seconde étape des réformes introduit la concurrence sur la problématique de l’approvisionnement sous le nouveau gouvernement CDA/travailliste. • Du point de vue du consommateur, le problème n’est pas l’adéquation des finances, mais la gouvernance des systèmes de soins de santé. • La nécessité de répondre à la demande croissante des consommateurs en matière d’information et d’interaction, de choix, d’accès rapide, de soins personnalisés, d’accès aux centres d’excellence où qu’ils soient. Des moyens • Comment équilibrer les dépenses de consommation immédiate et l’investissement? Récompenser les comportements préventifs? Les groupes et les centres d’excellence à l’échelle européenne et/ou mondiale? Vues et expériences des nouveaux États membres d’Europe centrale • La transition depuis la domination nationale montre: 1) la clé de l’acceptation de la réforme est l’amélioration de la qualité et du coût des services; 2) avantages de la concurrence. • La question est purement politique: quels sont les biens publics, et qu’est-ce qu’il faut protéger des forces du marché? Réglementation toujours, pas de déréglementation, mais une réglementation. Intérêts spéciaux souvent déterminants. • L’échec de la privatisation des services publics alimente la méfiance du public et entraîne un rejet populiste. En Hongrie, les pressions en faveur d’un référendum sur la recevabilité de la privatisation des services publics ont entraîné un débat difficile. • L’Europe peut apporter une valeur ajoutée en ouvrant les frontières en matière d’études supérieures et de soins de santé. Kornel Almassy MP, Vice-President, Hungarian Democratic Forum; Peter Linton, Chairman, Burson Marsteller; Brussels; Rapporteur, EIN Working Group 1 on Reform of Public Services; Andrew Lansley MP, Conservative Shadow Secretary of State for Health; Chairman, EIN Working Group 1 on Reform of Public Services; Christian Stoffaes, President, Centre d’Etudes Prospectives et d’Informations Internationales (CEPII); Co-Chairman, Conseil d’Analyse Economique Franco-Allemand; Jiri Schwarz, Dean, Faculty of Economics and Public Administration, Prague University of Economics; Herman Philipse, Professor of Philosophy, Utrecht University 18 EIN-Varsovie-FR.indd 18 26/11/2007 15:11:08 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 2. COMPÉTITIVITÉ ET INNOVATION Contexte Le retour de l’Asie au devant de la scène mondiale en tant que grande puissance économique constituera un défi majeur pour l’Europe. Aux États-Unis, ces dix dernières années, on compte 1,2 emploi créé sur le marché intérieur pour 1 emploi perdu en faveur de concurrents étrangers. Ce n’est malheureusement pas le cas en Europe continentale, où le rapport est de 0,8 emploi créé pour chaque emploi délocalisé. Les causes de cette situation sont bien connues. L’Europe regorge de réglementations et de rigidités en matière d’emploi et de marché. Celles ci entravent la mobilité, réduisent la concurrence, freinent l’innovation et découragent les entrepreneurs prêts à prendre des risques. Dès lors, la productivité européenne connaît aujourd’hui une croissance inférieure d’un pour cent à ce qu’elle était il y a dix ans avant que la mondialisation n’atteigne sa vitesse de croisière. La croissance économique atteint moins de 2 % par an alors qu’elle a grimpé à plus de 3 %, en moyenne, aux États-Unis. Il ne faut donc pas s’étonner si l’opinion publique européenne voit généralement la mondialisation d’un mauvais œil. Il reviendra, à l’avenir, aux Européens de décider si ce relatif déclin, par rapport à la croissance de l’Asie, restera, au cours des vingt prochaines années, la conséquence d’un simple effet de rattrapage économique de la part des pays asiatiques ou si l’Europe est en train de se faire définitivement distancer pas des pays plus jeunes et plus dynamiques. Il n’existe qu’une stratégie permettant de protéger l’Europe des conséquences politiques désastreuses d’une telle évolution. Si elle veut être préparée pour les prochaines étapes de la concurrence mondiale, si elle veut y participer tout en restant prospère, l’Europe doit se positionner à l’avant-plan de l’ère de l’information. Elle doit maîtriser parfaitement l’économie de la connaissance dans la mesure où, désormais, les technologies de l’information imprègnent tous les domaines politiques, notamment d’autres domaines de croissance majeurs, comme les nano et les biotechnologies. Ce ne sera pas tâche facile. Pour inverser la tendance, réduire l’écart, il est essentiel d’axer les efforts sur l’enseignement, l’innovation et l’esprit d’entreprise. Ce sont là les trois options fondamentales qui s’offrent à 20-22 septembre 2007 l’Europe pour lui permettre de conserver sa place parmi les principales puissances économiques et politiques mondiales au cours des prochaines décennies. Il ne suffira certainement pas d’augmenter les montants injectés dans la R&D (par exemple, les investissements publics). En effet, la situation n’exige pas simplement d’inventer davantage, mais bien d’améliorer l’«innovation», ce qui est très différent. La notion d’innovation implique une culture favorisant les entrepreneurs et les personnes qui prennent des risques, celles qui savent comment transformer les connaissances en argent et ne se limitent pas à transformer l’argent en connaissances. Pour atteindre cet objectif, l’Europe doit se libérer de la rigidité et des réglementations mercantiles qui brident le développement d’une mentalité entrepreneuriale dynamique. Aujourd’hui, même l’enseignement se mondialise. Il s’agit là de la menace la plus sérieuse à laquelle doivent faire face les Européens puisqu’elle signifie que nombreux sont ceux qui reçoivent actuellement un salaire mensuel de 5 000 EUR et devront réagir à la concurrence générée par d’autres travailleurs (indiens, par exemple), à l’expérience académique et professionnelle similaire, exigeant 500 EUR seulement pour réaliser les mêmes tâches. Pour faire face à ce défi, l’Europe ne pourra pas se contenter d’un grand institut technologique européen subventionné par le gouvernement. Elle devra créer un réseau constitué de plusieurs petits instituts, en concurrence, qui permettront aux Européens de s’adapter au nouveau contexte et à la nouvelle mentalité de la destruction créative mondiale. Il sera nécessaire d’assurer l’utilisation adéquate des technologies de l’information, dont dépend Gunnar Hokmark, MdPE, Vice-président du Groupe du PPEDE; Président, EIN Groupe de travail 2 sur la compétitivité et l’innovation Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 19 19 26/11/2007 15:11:38 l’amélioration de la productivité dans les secteurs de la production et des services, essentiels à la compétitivité mondiale de l’Europe. Pour cela, il s’agira avant tout de veiller à ce que les Européens disposent de cadres et de main-d’œuvre dont les capacités permettent de saisir les opportunités, de comprendre et d’appliquer les technologies. La compétitivité Si l’Europe entend tirer parti de l’ensemble des opportunités offertes par la mondialisation continue au cours des vingt prochaines années, elle doit donner la priorité à l’amélioration de l’enseignement et à la condition qui lui est inhérente: la concurrence, mondiale et généralisée, mais également la concurrence au sein du système d’enseignement. • La concurrence mondiale nécessite Conclusions - JACOB LUND NIELSEN, RAPPPORTEUR • oublier la main-d’œuvre bon marché – la mondialisation concerne la connaissance • l’Europe est devenue complaisante… mais elle reste maître de son destin - de repenser la répartition du travail - l’ouverture au commerce et aux nouvelles in novations • Le changement démographique nécessite: - un marché du travail flexible et inclusif des incitants fiscaux pour travailler davantage et plus longtemps L’innovation L’heure de la réforme! • Faire preuve de sérieux par rapport à la société de la connaissance (dixit GT11) • Examiner les soins de santé et l’éducation • Plus de liberté et plus d’entreprises en matière d’enseignement supérieur • Efforts accrus pour attirer le capital humain à domicile et dans le monde • Brevet communautaire européen et DPI • Accès aux marchés pour les nouveaux produits La concurrence • Les secteurs comme l’énergie et les télécommunications nécessitent toujours une plus grande ouverture • Les services B-2-B restent essentiels au succès du marché unique • Nécessité d’un marché unique 2.0 – Révision du marché unique • Une mentalité plus courageuse et plus tournée vers l’entreprenariat pour l’Europe et les Européens • est la principale source de croissance, de bien-être et de pluralisme en Europe • doit rester un objectif central de l’Union européenne • l’ouverture à la concurrence a des effets extrêmement positifs • nous devons ouvrir tous les secteurs à la concurrence et lever les barrières • des règles de concurrence solides pour contrer les monopoles et le protectionnisme Charles Bouchard, Directeur général, Merck Sharp & Dohme 20 EIN-Varsovie-FR.indd 20 26/11/2007 15:12:06 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 3. LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE, MONÉTAIRE ET FISCALE Contexte Jusqu’à présent, la Banque centrale européenne (BCE) s’est avérée un gestionnaire compétent de la devise. L’introduction de l’euro, en 1999, a constitué le changement le plus profond dans le système monétaire international depuis le passage aux taux de change flottants, au début des années 70. L’euro semble réussir là où le mark et le yen ont échoué au début des années 70 et 80, soit à réellement concurrencer le dollar en tant que première devise internationale incontestée. Au cours des dernières années, l’euro a considérablement renforcé sa position en tant que monnaie privilégiée pour les échanges internationaux, les investissements, mais aussi en tant que monnaie de réserve et de référence, talonnant ainsi avec détermination le dollar américain. L’euro a récemment atteint des taux presque record par rapport au dollar, alors que l’économie américaine subissait les conséquences de la crise du marché des prêts immobiliers à risque et des crédits. Ces quatre dernières années, le groupe de travail de l’EIN sur la politique économique, monétaire et fiscale a étudié la prudence fiscale de l’Europe, l’ampleur de ses emprunts, son efficacité en termes de dépenses et la durabilité de la réforme de l’offre. Les objectifs et les obligations repris dans le pacte de stabilité et de croissance (PSC) restent d’actualité même si la BCE ne prend pas suffisamment en compte l’économie réelle lorsqu’elle fixe ses taux d’intérêt. L’indépendance de la BCE est importante pour parvenir à une stabilité des prix et une croissance économique durable, mais avant tout, il s’agirait de diminuer la charge fiscale en fonction de la concurrence et non de l’harmonisation. Une telle mesure stimulerait la croissance économique et ôterait une entrave conséquente à la compétitivité de l’Europe au niveau mondial. Lors de l’université d’été de l’EIN qui s’est tenue en 2006 à Lyon, les participants à la table ronde politique se sont essentiellement intéressés au fonctionnement inefficace du marché unique européen (MUE). Ils ont estimé qu’il s’agissait là d’un facteur majeur expliquant les performances médiocres de l’Europe par rapport à celles des États-Unis, en termes de productivité, d’innovation technologique et de création de richesses, la rendant également mal préparée pour relever le défi asiatique. Le MUE demeure trop fragmenté. La concurrence y est 20-22 septembre 2007 limitée, au détriment du consommateur. Ces manquements se reflètent dans un taux de chômage élevé et des performances décevantes en matière de productivité. Si les performances de l’Europe en termes de productivité par travailleur sont les moins défavorables, il ne s’agit là que d’une maigre consolation dans la mesure où la loi des retours décroissants veut que toute création d’emploi supplémentaire soit susceptible d’être associée à une baisse de la productivité mesurée. Alistair Burt MP, Conservative Party, House of Commons; Ross Walker, UK Economist, Royal Bank of Scotland Global Banking & Markets; Rapporteur, EIN Working Group 3 on Economic, Monetary and Fiscal Policy; Janusz Lewandowski MEP, EPP-ED Group, Vice Chairman, EP Budget Committee; André Fourçans, Professor of Economics, ESSEC Business School; Jaime Garcia Legaz, Secretary General, FAES, Madrid Les décideurs européens devraient s’attacher à créer des emplois et de la croissance en diminuant la charge fiscale et en assainissant les finances. Les participants ont souligné que les régimes fiscaux européens sont de plus en plus anachroniques et se caractérisent généralement par une combinaison de taux élevés et de multiples exonérations. Un tel fonctionnement entraîne des inefficacités et des distorsions majeurs ainsi qu’une mauvaise répartition des ressources. Les décideurs politiques sont face à une option claire: une diminution des taux d’imposition qui ne doit être accompagné d’aucune exonération pour les groupes d’intérêt spéciaux. La concurrence fondée sur le marché est préférable à une harmonisation fiscale imposée bureaucratiquement. Enfin, il convient de privilégier une réduction de l’impôt sur le revenu afin de soutenir les incitants au travail en déplaçant une plus grande proportion de la charge fiscale vers la consommation. Les régimes fiscaux européens sont devenus «trop progressifs», c’est-à-dire qu’ils protègent les droits acquis au détriment de la création de nouvelles richesses. En mars 2007, la table ronde s’est réunie à Paris en compagnie de la Fondation Robert Schuman afin d’analyser la politique monétaire et fiscale de demain. Cette réunion a permis de mettre en lumière le manque d’ouverture du marché dans Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 21 21 26/11/2007 15:12:31 les domaines de l’énergie et des services. Dans le secteur de l’énergie, l’UE doit établir des réseaux nationaux interconnectés afin de créer un réel marché interne. Si le secteur privé rechigne à investir dans de tels projets stratégiques, la Banque européenne d’investissement pourrait envisager d’accorder des financements de lancement en faveur des investissements transfrontaliers. De même, les investissements pourraient être stimulés grâce à des fonds structurels. L’Europe doit par ailleurs reconnaître que certains bénéficieront de réformes structurelles fondamentales alors que d’autres y perdront. Pour revenir à une croissance énergique, l’Europe doit mettre en œuvre une stratégie axée sur la concurrence, l’enseignement, les investissements et la flexibilité. Il est prouvé que la montée en puissance, dans les années 80, des technologies de l’information et de la mondialisation a accru le potentiel de croissance de l’enseignement supérieur dans l’ensemble des pays de l’OCDE et, ainsi, encouragé l’innovation. Conclusions - ROSS WALKER, RAPPPORTEUR On observe un large consensus sur ce qui est nécessaire (la défense d’une politique monétaire indépendante, la consolidation fiscale, l’achèvement du marché unique, les réformes structurelles destinées à accroître la productivité, etc.). La question principale se concentre sur la manière de le réaliser en pratique. La relance économique actuelle en Europe ne doit pas ralentir le processus des réformes (la relance est autant cyclique que structurelle). Des réformes structurelles et fiscales feront mieux l’affaire contre une rechute de la croissance économique et de la création d’emplois. La tourmente actuelle du marché financier et le ralentissement plus prononcé aux États-Unis rendent la réforme économique en Europe encore plus pressante. Il y a lieu de réformer le fonctionnement des banques centrales pour soutenir leur indépendance et contribuer à sécuriser une stabilité monétaire et macroéconomique plus vaste. Deux suggestions clés sont formulées: 1. Permettre aux banques centrales, qui cherchent à atteindre leurs objectifs cibles d’inflation, un niveau de discrétion plus important pour répondre aux évolutions des marchés monétaires, des crédits et des actifs. Il ne s’agit pas de soutenir un objectif de prix des actifs formel (il revient aux marchés de déterminer la valeur des actifs), mais plutôt d’offrir aux banques centrales une portée plus importante pour anticiper les évolutions potentiellement inflationnistes ou déstabilisantes partout dans le système économique et financier. On peut dire que les évolutions structurelles de l’économie mondiale – les pressions déflationnistes sur les prix provenant d’Asie – permettent des conditions de politique monétaire inhabituellement accommodantes en Occident, qui à leur tour stimulent les bulles des prix des actifs (ex. marchés du logement). 2. Les structures et processus institutionnels de la BCE au niveau du processus décisionnel peuvent être rationalisées. Le Conseil des gouverneurs actuels est assez imposant et peu maniable: toutes les banques centrales des États membres sont représentées, alors que la Réserve fédérale américaine est plus légère, avec une rotation des membres votant. Le processus décisionnel est plutôt opaque – aucun vote n’est publié – ce qui peut faire suspecter que les intérêts nationaux exercent une influence indue. La réforme économique relève principalement de la responsabilité des gouvernements nationaux, mais une implication au niveau européen peut inclure l’évaluation des performances, la diffusion des bonnes pratiques et la pression des pairs – la BCE et la Commission peuvent être plus explicites dans le classement des performances des gouvernements nationaux. Il n’y a pas que les déficits fiscaux qui minent l’Europe. On observe également un déficit du courage politique. Les hommes politiques doivent reconnaître les limites imposées par la mondialisation – on ne peut pas ragaillardir le marché –, mais aussi respecter l’indépendance de la BCE et mettre en œuvre l’agenda de Lisbonne. Janusz Lewandowski, MdPE, Groupe du PPE-DE, Viceprésident de la commission budget 22 EIN-Varsovie-FR.indd 22 26/11/2007 15:13:10 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie La dépréciation de la monnaie n’est pas un moyen de soutenir la croissance économique et une inflation basse à moyen terme – les protestations politiques concernant la force de l’euro nous détournent inutilement des véritables questions. Les principales inégalités des devises dans l’économie mondiale ne se rapportent pas au dollar américain, mais au yuan chinois, qui est chevillé au dollar à des taux artificiellement faibles (et perd donc aussi de sa valeur face à l’euro). Les institutions européennes doivent continuer d’encourager les autorités chinoises à libéraliser leur régime monétaire. Le protectionnisme et le SEM incomplet restent les principales barrières à l’amélioration de la performance de productivité européenne. Les gouvernements nationaux qui tentent de bloquer l’activité M&A transfrontière doivent faire l’objet de sanctions plus sévères – de même que les principes qui soutiennent le SGP initial. 20-22 septembre 2007 Les récentes turbulences au sein des marchés financiers ont soulevé des questions concernant la réponse appropriée des banques centrales et des régulateurs. Il est trop tôt pour évaluer les récents événements, mais la nature globale de la crise semble dévoiler une coordination insuffisante entre les différents régulateurs nationaux. On s’inquiète des conséquences d’importantes injections de liquidités et des renflouages. La concurrence fiscale reste préférable à l’harmonisation fiscale. On observe un certain scepticisme quant aux propositions d’harmoniser les bases fiscales des entreprises afin de réduire les taux d’imposition. Les entreprises du secteur privé sont un meilleur indicateur de l’attractivité des systèmes d’imposition que les bureaucrates. Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 23 23 26/11/2007 15:13:10 4. LES DÉFIS DE LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE ternationale en Afghanistan. 60 000 soldats européens appartenant aux forces de maintien de la paix sont actifs du Congo au Kosovo, de l’Afghanistan à l’Indonésie. Contexte Les valeurs et intérêts communs, ainsi que les solides liens politiques et économiques et la longue expérience en matière de coopération efficace que partagent les pays de l’Union européenne et les États-Unis contribuent à en faire des partenaires naturels. Ni les ÉtatsUnis, ni l’UE ne peuvent aboutir à des résultats positifs en agissant indépendamment l’un de l’autre. De même, aucune relation avec des pays tiers n’atteint la profondeur du partenariat transatlantique. À lui seul, le marché transatlantique assure 60 pour cent du PIB mondial et représente 40 pour cent du commerce mondial, avec des échanges pour plus de 1,7 milliard d’euros par jour. En poursuivant l’intégration économique au détriment de problèmes de politique étrangère, laissés en suspens, on risque de réduire le rôle de l’Europe sur la scène mondiale. Il serait possible de créer une Europe plus forte, dans un monde plus sûr, en renforçant les capacités européennes en termes de sûreté et de défense, en améliorant sa capacité à agir au niveau mondial et en conservant des partenariats transatlantiques actifs. L’UE est face à de nombreux défis extérieurs à ses frontières qui exigent une réaction stratégique. Une bonne coordination des politiques et des instruments européens - en ce compris le commerce, l’aide, la défense, la politique et la diplomatie – et le développement d’une utilisation ferme de la puissance douce afin de réaliser des objectifs communs permettent à l’Europe de gagner en influence. Lorsque l’Europe décide de resserrer les rangs, de s’exprimer d’une seule voix et de présenter une politique commune reconnaissable, elle développe une puissance considérable. Cependant, l’UE doit encore développer sa capacité à être une «Europe mondiale». Ces cinq dernières années, le groupe de travail de l’EIN sur les défis de la politique étrangère s’est principalement intéressé au rôle des relations transatlantiques, soulignant l’importance de prévenir toute dissension future avec les États-Unis. Les États-Unis et l’UE doivent investir davantage de capital politique afin de renforcer un sens d’objectif mutuel basé sur une «communauté d’action» - en accentuant l’analyse commune, l’appréciation partagée et les actions conjointes. Soixante ans après la mise en place du plan Marshall, il n’existe toujours pas de partenariat plus étroit au monde que celui qui unit les États-Unis et l’Europe. Les décideurs politiques, les experts et les opinions publiques de chaque côté de l’Atlantique s’accordent de plus en plus sur les défis stratégiques qui se présentent à l’UE et aux États-Unis. L’enquête sur les tendances transatlantiques du GMF en 2007 a à nouveau démontré que nombreux sont les Américains et les Européens à partager des peurs et des aspirations similaires. La dépendance énergétique et le terrorisme international font partie des menaces auxquelles craignent d’être confrontés Américains et Européens à titre personnel. Une large majorité – 64 pour cent des Américains et des Européens – s’est déclarée favorable à l’envoi de troupes afin de soutenir les efforts de reconstruction in- Lors de l’université d’été de l’EIN 2006 qui s’est tenue à Lyon, la table ronde politique a envisagé des manières d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires – y compris à l’aide de sanctions financières et commerciales. L’UE et les États Unis doivent également s’associer pour ramener le processus de paix israélo palestinien sur les rails en proposant de nouveaux incitants diplomatiques et économiques, éventuellement dans le cadre de la nouvelle politique de voisinage de l’UE. De même, il s’agit d’intensifier les efforts afin de développer des stratégies cohérentes vis à vis de la Chine et de la Russie. Les relations transatlantiques demeurent un facteur fondamental de la sécurité européenne et doivent être fermement ancrées dans l’ensemble des politiques de l’UE. La dissymétrie entre les puissances militaires américaines et européennes, si elle est irréversible, doit être réduite. La «puissance douce» privilégiée par l’Europe et la «puissance dure» des États Unis sont des approches différentes des questions internationales qui doivent se compléter plutôt que de viser des objectifs contradictoires, dans la mesure du possible. Les décideurs politiques américains et européens doivent chercher à «définir ensemble la mission» plutôt que de laisser la «mission définir la coalition». Conclusions RAPPPORTEUR ROLAND FREUDENSTEIN, Les réponses aux défis en rapide évolution et, en effet, en pleine expansion relatifs à la politique étrangère et à la sécurité internationale peuvent être groupées en trois catégories: la sphère publique, les changements institutionnels et une modernisation accrue de l’armée. 24 EIN-Varsovie-FR.indd 24 26/11/2007 15:13:10 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie • o o o o • - Sphère publique: Les relations transatlantiques nécessiteront un effort constant de part et d’autre de l’Atlantique. Les problèmes qui persistent manifestement aujourd’hui ne disparaîtront pas avec un changement d’administration aux États-Unis en 2009. o On observe un chevauchement plus important entre les domaines politiques qui, jusqu’à présent, tendaient à se définir comme «internes» ou «externes». Cela nécessite des efforts plus importants de la part du PPE-DE afin de souligner la nécessité de faire des sacrifices (pertes militaires, coûts économiques) afin de conserver notre liberté et notre sécurité. Dans l’effort global de gagner les cœurs et les esprits, l’Occident devra non seulement rivaliser avec l’islamisme, mais également, de plus en plus, avec un autre adversaire: le capitalisme autoritaire (comme en Chine, en Russie, etc.) Dans les relations UE-Russie, le «Schröderisme» est en déclin et une saine fermeté gagne du terrain, comme en matière de politique énergétique. Cette tendance doit être développée plus avant. o L’élaborer d’une stratégie de sécurité commune à l’UE et aux États-Unis semble réalisable et souhaitable aujourd’hui, mais il sera plus difficile de développer les mécanismes qui garantiront sa mise en œuvre. OTAN: - L’alliance devra sortir de son cadre avec ses partenaires stratégiques (Japon, NouvelleZélande, Australie), juste en dessous du niveau de l’adhésion formelle. - Elle doit devenir plus active au Moyen-Orient, avec des missions de maintien de la paix et de stabilisation. UE: - Après le traité de réforme, l’Union a besoin de nouveaux projets. L’un des plus urgents est la nécessité d’une politique sur la sécurité énergétique, y compris la clause de solidarité mutuelle contre les menaces extérieures dans ce domaine. - La politique de voisinage de l’Union nécessite une évolution constante. Dans sa composante au Moyen-Orient, elle doit tendre davantage vers le Conseil de coopération du Golfe. - Une intégration militaire plus ferme, en totale coordination avec l’OTAN, est un autre domaine qui nécessité des efforts supplémentaires. Changements institutionnels: o OTAN/UE/États-Unis: - Nécessité urgente de continuer de travailler sur des mécanismes plus fermes pour le dialogue et la consultation. 20-22 septembre 2007 Patrick Child, Head of cabinet to EU Commissioner Benita Ferrero-Waldner; Roland Freudenstein, Director, Hanse-Office, Brussels; Rapporteur, EIN Working Group 4 on Foreign Policy Challenges; Jamie Shea, Director, Policy Planning, NATO; Chairman, EIN Working Group 4 on Foreign Policy Challenges; Jas Gawronski MEP, EPP-ED Group; Franck Debié, Director General, Fondation pour l’innovation politique; Werner Fasslabend, President, Political Academy of the ÖVP; former Austrian Secretary for Defence; Zsolt Nemeth MP, FIDESZ; Chairman, Foreign Affairs Committee, Hungarian Parliament Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 25 25 26/11/2007 15:13:40 • Modernisation de l’armée: o L’Irak et l’Afghanistan ont montré que la «révolution dans les affaires militaires» de ces dernières années, menée par les ÉtatsUnis et principalement axée sur les technologies, s’est fixé en partie de mauvaises priorités. Les forces armées devront mettre davantage le pied à l’étrier pour répondre aux défis de la guerre asymétrique contre les réseaux du terrorisme mondial. Cela affectera profondément les nouvelles structures et l’équipement. o Les soldats devront s’engager de plus en plus dans la construction des nations (maintien de l’ordre, construction), parallèlement à la guerre. La formation, les structures et l’équipement devront donc subir des modifications fondamentales. 26 EIN-Varsovie-FR.indd 26 26/11/2007 15:13:40 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 5. CHANGEMENT DÉMOGRAPHIQUE ET IMMIGRATION Contexte La population mondiale est en pleine mutation structurelle. Les experts en démographie prévoient qu’elle représentera plus de neuf milliards d’individus en 2050. Des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud se préparent à connaître une croissance substantielle de leur population au cours des prochaines décennies. Inversement, les pays industrialisés d’Europe occidentale et du Japon voient leurs taux de natalité diminuer. D’un point de vue démographique, on peut donc diviser le monde en deux parties: d’une part, les sociétés en croissance démographique et, d’autre part, les sociétés vieillissantes. L’accroissement de l’espérance de vie et la diminution des taux de fertilité, devrait, selon les estimations, réduire la population européenne de plus de 20 pour cent d’ici le milieu du siècle alors que le nombre de retraités européens est amené à pratiquement doubler au cours de la même période. Si l’allongement de la vie est une évolution positive en soi, il est également synonyme de défis politiques, économiques et sociaux conséquents. Les Européens vivent plus longtemps. En 1900, l’espérance de vie en Europe était de 47 ans. Un siècle plus tard, elle atteignait 77 ans. En 2050, voire plus tôt, elle sera de 81 ans pour les hommes et de 86 ans pour les femmes. Elle sera de 92 ans au Japon. Pour que les générations futures puissent supporter la charge financière découlant de cette évolution, il s’agit de poursuivre les adaptations économiques. Cela signifie qu’il faudra continuer à réduire les privilèges spéciaux accordés à certains groupes et se concentrer sur les besoins essentiels tout en renforçant la responsabilité personnelle des individus. Sans abolir l’action sociale, il faut reconnaître qu’elle ne sera pas suffisante pour garantir le même niveau de vie qu’aujourd’hui à ses bénéficiaires. En Europe, le nombre des personnes âgées de plus de 65 ans grimpera de 60 pour cent d’ici 2050 et plus de 10 pour cent des Européens auront plus de 80 ans. Même si le «marché des cheveux gris», comme on l’appelle, est susceptible de constituer plus de quarante pour cent de la consommation européenne d’ici 2050, les conséquences politiques de cette situation sont graves: une diminution de la croissance économique, un rétrécissement de la base d’imposition et des dépenses publiques plus élevées en raison de l’augmentation de l’âge des citoyens. Les 20-22 septembre 2007 recherches réalisées par la Banque centrale européenne (BCE) laissent entendre que l’impulsion croissante en UE devrait connaître un fort ralentissement à long terme. Dès lors, les prévisions quant aux tendances réelles de croissance annuelle dans l’union monétaire européenne (UME), pour la période 2031 à 2050, pourraient chuter à 1,2 pour cent. Au cours de l’université d’été de l’EIN de 2006, à Lyon, la table ronde politique est parvenue à un large consensus: pour supporter les coûts futurs engrangés par le changement démographique, il s’agirait d’adopter, dès maintenant, un ensemble exhaustif de mesures. En termes de coordination, d’information et de prise de décision, l’Union européenne a un rôle majeur à jouer dans la stimulation de l’apprentissage mutuel, de la communication et de bonnes et très bonnes pratiques ainsi que dans la prise de décisions lorsque les besoins vitaux de plusieurs, voire de tous les États membres de l’UE sont concernés en même temps. Des stratégies multiples sont nécessaires pour augmenter le taux d’emploi, en particulier parmi les travailleurs âgés, les femmes et les jeunes, tout en accroissant simultanément les taux de fécondité. La table ronde a souligné la nécessité d’abaisser l’âge d’entrée sur le marché du travail en rendant l’enseignement et la formation plus efficaces et plus courts et de prolonger les carrières en encourageant l’apprentissage tout au long de la vie mais aussi en améliorant l’État providence et les incitants sur le marché du travail. Parmi les autres instruments, citons encore des garderies pour enfants de tous les groupes d’âges afin d’augmenter les taux de fécondité et des incitants ciblés dans les régimes de retraite. Enfin, il est capital d’améliorer la compatibilité entre vie de famille et vie professionnelle grâce au travail en temps partiel et à la flexibilité des horaires de travail. Lors d’un séminaire politique organisé conjointement avec l’Institut scientifique CDA à La Haye en mai 2007, le groupe de travail a abordé les signes de plus en plus clairs de vieillissement de la population européenne, son impact sur les systèmes de soins de santé et le potentiel d’immigration. Les flux migratoires ont été considérés comme une solution partielle, seulement. Vu les incertitudes qui entourent les taux de fécondité, les participants ont estimé que des politiques devaient être mises en œuvre afin de contrôler les coûts futurs entraînés par la dépendance, notamment en matière d’action sociale et de soins de santé. Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 27 27 26/11/2007 15:13:40 Conclusions - LOTHAR FUNK, RAPPPORTEUR Questions politiques pratiques Contexte • Il semble toujours évident qu’une série exhaustive de mesures doit être adoptée maintenant pour supporter les coûts futurs des changements démographiques. Ce paquet doit toutefois être adapté aux besoins spécifiques de chaque pays (et peut différer, globalement, dans les pays d’Europe centrale comme en Russie, compte tenu des contextes différents des pays d’Europe occidentale, dont on n’a pas débattu ici). • Ces mesures comprennent, en général, des vies actives plus longues adaptées à la plus grande expérience de vie qu’apporte une vie saine; des systèmes éducatifs améliorés et des incitants à l’investissement dans les «ressources humaines»; ainsi que la hausse des taux d’emploi chez les femmes tout en augmentant les taux de fécondité dans les économies sousperformantes respectives. • Avant tout, la question de la politique familiale doit être abordée en démantelant les barrières institutionnelles existantes comme des heures d’ouverture fixes pour les commerces ou des heures ouvrables fixes, en rallongeant les journées scolaires et en prévoyant des repas dans les écoles, et en réduisant les impôts du second salarié. En outre, une répartition plus équitable des obligations du ménage entre les hommes et les femmes doit contribuer à accroître la féminisation des marchés du travail. • De plus, une politique d’immigration ciblée peut compenser en partie le marché du travail actuel et futur et les problèmes financiers des systèmes sociaux si elle s’accompagne d’une stratégie d’intégration exhaustive adaptée principalement au niveau national. La «carte bleue» débattue actuellement pour des millions de nouveaux immigrants dans l’Union eu- • À cause de la hausse de l’espérance de vie et de taux de fécondité en dessous du niveau de reproduction ainsi que des tendances de l’immigration actuelles, la population totale de l’UE diminuera légèrement jusque 2050. • Plus significativement, la population affichera un âge moyen bien plus élevé en 2050. Le nombre de personnes de plus de 65 ans pourra doubler, jusque 50 % environ – par rapport au nombre de personnes âgées de moins de 65 ans – en 2050. • Approximativement, l’Europe passera d’ici 2050 du rapport actuel de quatre individus actifs par personnes âgées à deux pour un. • Entre autres, la bonne nouvelle est que les Européens qui atteindront l’âge de 65 ans en 2050 vivront, en moyenne, quatre à cinq ans plus vieux que les personnes âgées de 65 ans aujourd’hui. • Néanmoins, les ajustements économiques doivent se poursuivre car les institutions en l’état et les normes culturelles entraîneront des fardeaux financiers délicats et des problèmes de pauvreté dans certains pays de l’UE. • D’autres pays européens ont déjà réalisé des progrès impressionnants en termes de mise en œuvre de solutions durables, du moins dans certains domaines. Cela comprend, par exemple, la France, le Royaume-Uni et la Norvège, qui ont atteint des taux de fécondité proches du niveau de reproduction. Zoltan Bara, International Secretary, Mecs Laszlo Foundation; David Coleman, Professor, Oxford University; Lothar Funk, Professor, Dusseldorf University; Rapporteur, EIN Working Group 5 on Demographic Change and Immigration; Alicia di Miguel, FAES; Othmar Karas MEP, Vice-President EPP-ED Group; Chairman, EPP-ED Horizontal Working Group 5 on Demographic Change; Barbara Kudrycka MEP, EPP-ED Group; Lena Nemirovskaia, Director and Founder, Moscow School of Political Studies 28 EIN-Varsovie-FR.indd 28 26/11/2007 15:14:09 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie ropéenne peut toutefois avoir des effets secondaires indésirables qui doivent être examinés en profondeur avant la mise en œuvre d’une telle mesure. • • Les problèmes spécifiques de l’intégration des immigrants et la deuxième génération (enfants des immigrants) dans plusieurs États membres doivent être abordés plus sérieusement dans l’intérêt des immigrants comme de la population autochtone. Les mesures vitales déjà disponibles destinées à utiliser le potentiel de la force de travail des immigrants comprennent, par exemple, la prévention par le biais d’un enseignement et d’une formation mieux adaptés et des systèmes plus efficaces de reconnaissance des qualifications. S’agissant des questions relatives à l’antidiscrimination, une approche législative très prudente semble appropriée, car ces mesures peuvent devenir une partie du problème. 20-22 septembre 2007 Niveau de la mise en œuvre politique / processus décisionnel • S’agissant de l’information, l’UE peut jouer un rôle clé en stimulant l’apprentissage mutuel et en communiquant les bonnes pratiques. Parfois, la fonction de pression des pairs de l’UE peut s’avérer utile également pour stimuler les réformes appropriées au niveau national. • Il s’avère difficile toutefois de trouver le plus petit dénominateur commun pour changer le processus décisionnel législatif concernant de nombreuses politiques pertinentes (ex. questions relatives à la famille ou au marché du travail) au niveau de l’Union européenne, car des compromis manifestes et solides existent. • Néanmoins, l’UE peut dans certains cas jouer un rôle clé dans la prise de décisions législatives lorsque les besoins vitaux de plusieurs États membres de l’UE sont concernés. S’agissant de l’immigration, un rôle de coordination s’avère tout du moins important. Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 29 29 26/11/2007 15:14:09 6. LA MONDIALISATION Contexte Aujourd’hui encore, la mondialisation est un phénomène que les responsables politiques, aux quatre coins du monde, ont toujours du mal à comprendre. D’une part, la mondialisation ne peut pas être synthétisée en une seule mesure ou indice, mais d’autre part, ses conséquences économiques sont également difficiles à isoler. En effet, il est compliqué de dissocier la mondialisation des modifications structurelles qui sont apparues en parallèle au cours des dernières années. On peut définir le processus de mondialisation comme «une interdépendance croissante entre les économies par le biais de liens entre les marchés économiques, financiers et de production». Ce processus s’est accéléré au cours des dernières décennies, sous l’impulsion de deux facteurs principaux. Le coût du transport des biens, des services et des informations d’un bout à l’autre du globe a considérablement diminué, notamment en raison de l’évolution marquée qu’ont connu les technologies de l’information et de la communication. D’autre part, la capacité de production mondiale s’est vivement accrue avec l’ouverture d’économies telles que l’Inde et la Chine au commerce, à la production et aux investissements internationaux. Au cours des quatre dernières années, le groupe de travail de l’EIN sur la mondialisation a examiné la situation sous les aspects de la gouvernance, de la compétitivité et du développement. Selon les membres de ce groupe, les responsables politiques européens n’ont pas correctement fait passer le message que l’UE ne peut pas se mettre à l’abri de la mondialisation. Les gouvernements doivent fournir un encadrement positif, expliquer les avantages, tant économiques que politiques, de la mondialisation et permettre aux entreprises, comme aux citoyens, d’en jouir pleinement en adaptant les conditions cadres. Si la création d’un nouveau cadre gouvernemental mondial n’est ni probable, ni souhaitable, une meilleure coordination et une répartition plus claire des responsabilités entre des organes internationaux tels que l’OCDE, l’OMC et les Nations unies seraient bienvenues. Par rapport à la «gouvernance de la mondialisation», le groupe de travail a estimé que les institutions de Bretton Woods, créées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avaient rempli des fonctions importantes. Néanmoins, la suspension du cycle de Doha et la tendance à opter pour des accords plus bilatéraux pourraient nécessiter certaines adaptations. Lors de l’université d’été de l’EIN qui s’est tenue à Lyon en 2006, la table ronde politique a souligné les avantages et l’efficacité potentielle de prendre des mesures gouvernementales adéquates, tout en ajoutant qu’il existe un risque de voir les plans politiques, même les meilleurs, paralysés par l’inertie bureaucratique et politique, comme cela arrive souvent. Ce risque a été analysé en détail par rapport à l’industrie automobile: le processus CARS 21, efficace, a été estimé cohérent et logique, en tant que réponse européenne aux défis de la mondialisation. Cependant, le manque de décisions politiques conjointes entre les différents intérêts et départements impliqués qui a suivi a occasionné bien des désillusions parmi les bonnes volontés. Victoria Curzon-Price, Professor, Geneva University; President, Mont Pelerin Society Les participants sont également parvenus à la conclusion que la mondialisation entraînait une ouverture des marchés et un élargissement des opportunités, mais accélérait aussi les processus de transition. Il y a vingt ans, la Chine était en pleine révolution industrielle. Au cours de ce processus, tant les multinationales que les pays développés ont dû endosser une responsabilité particulière, due à leur «image de marque»: ils se devaient de constituer des modèles pour les sociétés des pays en voie de développement et les économies en phase de transition. Cette responsabilité a été identifiée comme un domaine essentiel auquel devraient œuvrer, ensemble, l’UE et les États Unis. Lors d’un séminaire organisé en collaboration avec la Fondation Konrad Adenauer à Berlin en mars 2007, le groupe de travail s’est penché sur l’impact de 30 EIN-Varsovie-FR.indd 30 26/11/2007 15:14:38 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie l‘évolution démographique et de l’Asie sur la mondialisation. Ils ont constaté que le monde occidental allait assister à des changements génétiques majeurs qui pourraient entraîner une modification considérable de la société. En général, les participants ont estimé que le déclin de l’Occident serait plutôt relatif et non absolu. Certains ont évoqué les mythes entourant la puissance économique de la Chine et de l’Inde. Conclusions - HANNS GLATZ, RAPPPORTEUR • Les économies industrielles y compris l’Europe ont une véritable chance de rester en tête dans les dimensions économique et politique pour autant que cellesci et leurs entreprises: o concentrent leurs ressources dans des processus, des produits et des services innovants, o acceptent et permettent le changement, et favorisent l’éducation et la recherche, o adoptent des politiques d’immigration libérales, mais sous bonne gestion en plus des politiques et des mesures destinées à promouvoir les taux de natalité, et o favorisent la prospérité et l’acceptation des valeurs occidentales (y compris les normes de travail) dans les pays en développement, et intègrent les activités des entreprises. • 20-22 septembre 2007 o le soutien de la confiance du public aux volets positifs de la mondialisation également dans les pays où la mondialisation na été considérée jusqu’ici - que comme une menace. Même si les intentions sont honorables, seules quelques rares initiatives sont pleinement mises en œuvre - l’inertie politique et bureaucratique et les politiques nationales conflictuelles (ex. le protocole de Kyoto) ralentissent, voire contrecarrent, leur mise en œuvre. • Certaines économies en transition semblent bénéficier d’un soutien par le biais de la planification et de l’intervention gouvernementales, mais l’expérience montre que les économies fondées sur des forces du marché dispersées, sujettes à une concurrence libre et équitable, sont bien supérieures à long terme. • La lutte pour les matières premières, l’énergie, l’eau et d’autres ressources vitales pour les activités économiques et la vie quotidienne est plus prononcée avec o le développement croissant du Tiers-monde, o le changement climatique, et o les sociétés vieillissantes et la croissance démographique déséquilibrée dans certaines régions du monde. En tant que partie de l’agenda de Lisbonne et de la stratégie pour l’emploi et la croissance, mais également sur la base de nombreuses initiatives politiques nationales, l’UE et les gouvernements nationaux européens ont développé des programmes politiques destinés à restaurer la solidarité au sein de l’UE et améliorer la confiance en soi de l’Europe et la compétitivité internationale par le biais de: o l’élimination des tracasseries administratives et des services publics inefficaces (y compris les systèmes de santé) par le biais de la décentralisation et de l’introduction de la concurrence o la promotion intelligente de l’éducation et de la recherche, et l’encouragement des initiatives de l’entreprenariat (courroie de transmission entre science et marché), Karsten Hoppenstedt, MdPE, Groupe du PPE-DE; Président, EIN Groupe de travail 6 sur la globalisation Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 31 31 26/11/2007 15:15:14 La seule ressource abondante et véritablement inextinguible reste le cerveau humain. Les vainqueurs seront ceux qui donnent aux cerveaux humains une liberté suffisante pour l’innovation. • L’agenda de développement de Doha n’a pas encore formellement échoué, mais les résultats potentiels sont bien en dessous des attentes initiales. Le résultat possible, mais faible n’est pas une victoire pour les pays en développement; c’est une victoire pour la perception du public - dans le monde industrialisé comme en développement - qui ne croit pas dans les forces saines de l’économie de marché et du libre échange. Les négociations bilatérales de l’ALE qui ont débuté avec les États-Unis, l’UE, le Japon, la Chine et l’Inde – pour n’en citer que quelques-uns – ne se substituent pas à l’échec de l’ADD. Elles servent à créer des nouveaux accords régionaux de libre échange, et à corriger une série de déséquilibres internationaux générés par les précédents ALE et elles vont en partie au-delà de l’ADD (investissement, convergence réglementaire) – mais elles risquent sérieusement de rendre les futurs cycles de négociation multilatérale encore plus difficiles. L’OMC - une fondation de la mondialisation ordonnée - doit dégager une nouvelle philosophie sur «le commerce et le développement» et le système de négociations. 32 EIN-Varsovie-FR.indd 32 26/11/2007 15:15:14 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 7. EMPLOI, COMPÉTENCES ET CAPITAL HUMAIN Contexte Plus de 13 millions d’emplois ont été créés dans la zone Euro depuis l’an 2000. Ces performances dépassent celles des États Unis au cours de la même période. En outre, on assistera vraisemblablement à une nouvelle augmentation de près de neuf millions de nouveaux emplois dans l’UE entre 2006 et 2008. En juillet 2007, le taux de chômage s’élevait, dans la zone euro, à 6,9 pour cent, contre 7,9 pour cent l’année précédente. Malgré cette évolution positive, ce taux reste élevé par rapport à la norme internationale. En effet, seuls 4,6 pour cent des travailleurs américains sont sans emploi et le taux de chômage au Japon se limite à 3,7 pour cent. Si l’Enquête européenne sur les forces de travail de 2006 a révélé que, dans l’UE27, 214 millions d’individus âgés de 15 ans ou plus disposaient alors d’un emploi ou d’une activité professionnelle (ce qui correspond à un taux de participation global de 64,4 pour cent pour les hommes et de 57,2 pour cent pour les femmes), ces chiffres ne suffisent cependant pas à atteindre l’objectif de 70 pour cent fixé par les chefs des gouvernements de l’UE lors du Conseil européen de Lisbonne de 2000. Ce taux de chômage élevé continue de gaspiller les ressources humaines présentes en Europe et de saper la prospérité de l’UE. Selon les estimations d’Eurostat, plus de 10,4 millions de travailleurs potentiels sont sans emploi dans la zone euro et ils sont au total 16,1 millions dans l’UE27. Le groupe de travail de l’EIN sur l’emploi, les compétences et le capital humain insiste depuis longtemps sur le fait que la croissance de l’emploi est un élément essentiel de la compétitivité européenne. Par exemple, en faisant passer le taux de participation au marché de l’emploi en Europe de 64 % à 75 % - ce qui représente cinq pour cent de plus que les objectifs de Lisbonne mais seulement une très légère augmentation par rapport aux taux de certains États membres de l’UE – on réduirait fortement l’écart de PIB entre l’UE et les États-Unis. La principale menace pesant à long terme sur l’Europe reste les changements démographiques qui se présentent à elle. L’UE27 doit impérativement et rapidement réfléchir à la manière de subventionner une société vieillissante et une force de travail toujours plus rare, mais aussi à créer des emplois et de la croissance grâce à une 20-22 septembre 2007 diminution des taxes et une meilleure stabilité financière réalisées en modérant les promesses mais en les concrétisant davantage. Les défis démographiques auxquels devra faire face l’Europe exigeront une modernisation et une réforme de l’ensemble de nos politiques sociales, notamment en matière de retraites et de soins de santé. Les modèles sociaux actuellement privilégiés en Europe devront également être adaptés à la mondialisation. Ce processus devrait être géré de manière proactive si l’Europe veut éviter d’être confrontée à des choix politiques brusques et conséquents. Lors de l’université d’été de l’EIN qui s’est tenue en 2006 à Lyon, les participants ont évoqué les données de l’OCDE en matière de création d’emploi. Celles ci ont permis de constater que certaines associations de politiques fonctionnent mieux que d’autres. Les gouvernements doivent rapidement éliminer les politiques sociales et les incitants contre productifs comme la retraite anticipée ou la substitution de la retraite par l’incapacité permanente. La table ronde politique a identifié un modèle social de centre droit basé sur les principes de base de l’économie de marché, de la concurrence et de la sécurité sociale. Ce domaine politique n’est pas le monopole de la gauche et ne doit pas être considéré comme tel. Les politiques de gauche ont en effet fréquemment tendance à minimiser la responsabilité et les initiatives individuelles. La table ronde a généralement estimé que l’agenda social de l’UE devait être retravaillé et réformé. Par exemple, le meilleur moyen de mettre un terme au blocage de la directive sur le temps de travail consisterait à la retirer et à la remplacer par des mesures adéquates en matière de santé et de sécurité orientées vers le temps de repos plutôt que vers le temps de travail. En étant à l’écoute des desiderata des vrais travailleurs, la Commission se donnerait l’opportunité de recréer des liens entre les politiques européennes et les citoyens de l’UE. Le groupe de travail a organisé, en mars 2007, un séminaire à Paris, en collaboration avec la Fondation Robert Schuman, la Fondation pour l’innovation politique et l’Institut Montaigne. Les participants à ce séminaire ont mis en lumière trois éléments essentiels à l’amélioration de la croissance économique en Europe: le travail, le capital et l’innovation. Ils ont estimé que des politiques proactives en matière d’emploi seraient nécessaires afin de créer un esprit d’entreprise. Ils ont en outre considéré qu’une immigration correctement organisée représenterait une opportunité majeure Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 33 33 26/11/2007 15:15:14 d’assurer la durabilité des systèmes sociaux européens, de même que des marchés du travail flexibles et la promotion de l’innovation. Conclusions RAPPPORTEUR RICHARD HUME-ROTHERY, Les principales questions se penchent d’abord sur l’offre et la demande du développement du capital humain à partir de l’expérience et des perspectives de Caden et d’IBM. Les points clés qui se dégagent sont les suivants; • Le fossé croissant des compétences dans le monde, y compris en Inde et en Chine. • La croissance plus faible en Europe qui s’exprime par de faibles projections d’emploi. • La réglementation du marché du travail européen se fonde sur des concepts obsolètes comme l’emploi tout au long de la vie et les modèles de «sécurité». Le débat doit être recadré avec une nouvelle perspective: • La moitié des 16 millions d’emplois crées depuis 2000 sont des emplois modernes «non standard». • La «précarité» se fonde sur le concept obsolète de «l’emploi pour la vie». • Le chômage chez les jeunes est souvent le résultat d’un manque d’expérience «Catch 22», donc pas d’emplois. • La sécurité est plus importante dans une économie en bonne santé: les réglementations ne sont pas des substituts. • La meilleure protection contre le chômage en Pologne passe par les emplois britanniques et irlandais où ils gagnent 50 % en plus, alors que les revenus des Polonais restés chez eux atteignent 30 % et ils sont mieux appréciés par leurs employeurs polonais. Le chômage polonais a chuté de 19 % à 12 % l’année passée. Du point de vue de la demande: Une comparaison globale avec l’Inde montre ce qui suit: • L’Europe se présente fondamentalement (et de plus en plus) comme une économie de services (70 %) et le défi est d’innover dans les économies de services et augmenter la productivité. • L’Inde en tant que perspective comparative et différente des forces mondialisantes est confrontée à une urbanisation croissante et les personnes vont là où les emplois se trouvent. • Nouvelles formes et structures d’organisation, par ex. amener le travail aux personnes plutôt que les personnes au travail. • • Les emplois à forte valeur ajoutée n’ont pas déserté l’Europe – un message positif. Une démographie galopante comparée à la Chine. Pour 2020, 80 % de la population se trouveront dans la tranche d’âge de 18-34 ans, la plus jeune population au monde. • • Les inflexibilités inhibent l’ajustement organisationnel, où le capital remplace le travail. Le défi qui se pose à l’éducation indienne est le déclin des écoles et des universités. • • Les compétences de classe mondiale sont toujours une sécurité sociale optimale et la création de nouveaux emplois (plutôt que la protection des anciens emplois) – les meilleures pratiques dans ce domaine sont observées aux Pays-Bas, en Allemagne et en Irlande. Les avantages compétitifs internationaux de l’Inde cités comprennent des compétences linguistiques importantes – notamment en anglais – et 60 ans de démocratie. • L’immigration vers et au sein de l’UE est une part essentielle de la flexibilité. Du point de vue du Parlement européen: • L’ère de la mondialisation est favorable à l’ordre du jour du centre droit. • Les employés veulent de la flexibilité, surtout les plus âgés, vers un travail actif/pension. 34 EIN-Varsovie-FR.indd 34 26/11/2007 15:15:14 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 Inge Grässle, MdPE, Membre du Conseil du Réseau EIN Dirk Hudig, Fipra; Président, Policy Roundtable emploi, compétences et capital humain Pilar del Castillo, MdPE, Groupe du PPEDE; Président, EIN groupe de travail 10 sur l’énergie et l’environnement Othmar Karas, MdPE, Vice-président du Groupe du PPE-DE; Président, groupe de travail horizontal 5 sur les changements démographiques Robert Manchin, Gallup; Professeur, Collège Jaime Mayor Oreja, MdPE, Vice-président du Groupe du PPE-DE; de l’Europe, Brugge EIN groupe de travail 9 sur le terrorisme et la sécurité; Anthony Glees, Université de Brunel; Rapporteur, EIN groupe de travail 9 sur le terrorisme et la sécurité Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 35 35 26/11/2007 15:17:57 • Le capital humain est détruit inutilement par la mise à la retraite forcée et un manque de flexibilité – voir la Belgique en particulier. Les thèmes clés se dégageant de la discussion qui nécessitent une plus grande attention de la part du groupe de travail sont: • • • Une politique d’immigration cohérente pour l’UE – interne et externe. La modernisation des systèmes éducatifs, y compris l’importance de développer des esprits indépendants, par opposition aux personnes formées pour avoir certaines compétences particulières. La réévaluation d’une société vieillissante, qui entraîne une portée plus importante de la participation vers l’avant. • La mesure dans laquelle la migration a maintenu une inflation basse (comme aux États-Unis) est soulignée, ainsi que la nécessité d’encourager la migration intraeuropéenne. • Les incitants pour le secteur privé comprennent des réductions fiscales pour l’enseignement tout au long de la vie et davantage d’incitants sont nécessaires pour les PME dans ce domaine. • Le paradoxe entre les avantages d’un taux de participation élevé des femmes et les problèmes du déclin de la population. «Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance.» 36 EIN-Varsovie-FR.indd 36 26/11/2007 15:17:57 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 8. LA GOUVERNANCE EUROPÉENNE Contexte La gouvernance européenne naît de la nécessité de partager des valeurs et une vision de l’Europe ainsi que de sa place dans le monde. Aucune construction institutionnelle ou adaptation administrative ne pourrait compenser un manque de cohésion par rapport aux principes fondamentaux. Cet héritage culturel a entraîné tous les peuples européens à partager une même appréciation des valeurs de dignité humaine, de liberté, de pluralisme, de respect des droits de l’homme, de respect du droit, de justice, de tolérance, de protection des minorités et du rôle du gouvernement. Désormais, l’Europe doit se rapprocher de ses citoyens grâce à un système plus ouvert, plus réactif et plus démocratique qui renforcera la citoyenneté européenne tandis que l’UE continuera à développer une forme de gouvernance à l’échelle du continent. L’Union européenne devrait être fière de son identité. Vue de l’extérieur, l’Europe apparaît comme une réussite: un continent libre, sûr, prospère et stable, devenu une puissance mondiale cinq décennies seulement après avoir été dévasté par la guerre. La législation européenne constitue un modèle pour les nouvelles lois promulguées par les économies émergentes du monde. L’Europe est devenue une source d’idées, d’éducation, de capital, de technologie et d’énergie politique pour le processus de mondialisation. Enfin, les États membres de l’UE, en associant la souveraineté à des réponses fondées sur des règles communes, ont pu se construire des mécanismes de défense mutuels pour se protéger de menaces communes mais également pour diffuser et renforcer les avantages de la stabilité et de la prospérité. Néanmoins, les citoyens sont de plus en plus éloignés des processus de prise de décision, à de nombreux niveaux, ce qui représente un défi interne de taille. Le complexité et le manque de transparence des processus européens continue de susciter des inquiétudes, de même que l’inefficacité récurrente de l’administration au sein de la Commission européenne. Malheureusement, le débat traditionnel sur les institutions européennes tend à rapidement être caricaturé en différentes fausses antithèses privilégiant un super-État fédéral et une désintégration. Il reste nécessaire d’explorer des options et des solutions intermédiaires par rapport à la conception des institutions de l’Union et d’améliorer la gouvernance sans délai. Au cours des quatre dernières années, le groupe de travail de l’EIN sur la gouvernance européenne a examiné 20-22 septembre 2007 les manières de rapprocher l’Europe de ses citoyens, avec ou sans modification du traité. Les participants ont identifié quelques façons d’avancer en ce sens: une meilleure vue d’ensemble parlementaire, de plus larges consultations préalables, une meilleure mise en œuvre et application du processus législatif ainsi qu’une plus grande visibilité pour le public. De surcroît, le Parlement européen devrait être davantage impliqué dans la sélection du président de la Commission européenne. En effet, cela accroîtrait le sentiment de l’électorat européen de se voir proposer des choix politiques en fonction de plate formes politiques distinctes. La table ronde politique réunie lors de l’université d’été de l’EIN de 2006 qui s’est tenue à Lyon est parvenue à la conclusion que l’exercice des pouvoirs législatifs et exécutifs de l’UE est trop déconnecté de l’opinion et du débat publics. Sans un «demos» européen, la démocratie en Europe demeure inadéquate. Dès lors, la création d’un «polis européen», démocratique et fiable, comprenant une vision exhaustive des priorités et des objectifs européens, reste un défi conséquent. Les dirigeants politiques devraient faire preuve de courage et s’engager dans un débat plus explicite, plus passionné au sujet de l’avenir de l’Europe. En termes de réforme institutionnelle, il est possible de procéder à certaines améliorations sans devoir modifier les traités existants. Les réunions du Conseil de l’Europe pourraient bénéficier de plus de transparence. La création d’événements ponctuels fixes, tel qu’un discours annuel sur l’état de l’Union pourrait susciter l’intérêt de la population et des médias. Les parlements nationaux devraient également jouer un rôle plus marqué par rapport aux affaires européennes. La création d’un «Sénat européen» pourrait favoriser cette participation accrue tout en renforçant la légitimité du processus législatif européen. Conclusions - MICHAEL WOHLGEMUTH, RAPPPORTEUR «Identité européenne»: pas de négation de la diversité créative, pas de substitution à la nationalité… • Une identité européenne à part entière, au niveau de l’UE (et au-delà) est une vision (trop?) exigeante. • Une tâche plus modeste et plus importante consiste à d’abord «créer» des citoyens européens désireux et capables de participer à la politique européenne. L’intégration européenne est une expérience unique et fascinante – qui ne peut se fonder sur les expéri- Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 37 37 26/11/2007 15:17:57 ences ou précédents susceptibles de n’offrir que de simples orientations. Seule une participation active des citoyens peut créer le sentiment d’appartenir à l’Europe et à l’UE. • L’identité européenne ne se substitue pas aux identités nationales (ou régionales), mais elle peut aujourd’hui être un complément très naturel. L’identité européenne ne peut qu’être synonyme d’unité (valeurs communes) dans la diversité (créative). • La démocratie européenne doit être pluraliste et permettre un désaccord constructif. Un débat ouvert informé et un conflit civilisé devront modeler non seulement le discours des experts, mais aussi une opinion publique européenne émergente. extraire la contribution législative maximum d’un montant donné d’un mandat prédéfini justificatif. • Réduire les demandes sur la légitimité de l’apport (ex. en ayant recours au vote à la majorité) aide à ce que les choses soient faites; cela facilite la gouvernance dans le sens de plus de gouvernement européen. … mais la découverte discursive des valeurs communes! • Les valeurs communes sont la base à partir de laquelle proviennent les objectifs communs et enfin les stratégies. • L’Europe signifie bien plus que l’interaction professionnelle des agences européennes. Et les objectifs communs signifient bien plus que la simple agrégation des objectifs individuels (des États membres ou des citoyens). Comme le montre la «tragédie des communs», la poursuite des objectifs individuels peut mener à des dilemmes qui ne profitent finalement à personne. Si tout le monde espère marcher librement sur les contributions des autres, les biens publics qui sont dans l’intérêt de tous ne peuvent être fournis. • Un sentiment d’impartialité, de tolérance et de réciprocité est un «capital social» essentiel que les représentants de l’UE ainsi que les membres des gouvernements nationaux (et les citoyens) doivent tenter de cultiver. • Si l’UE n’est considérée que comme une manne exploitée par un marchandage impatient, elle échouera. Il faut plutôt la considérer et la respecter comme un forum pour l’échange volontaire de bénéfices mutuels tirés d’un engagement commun. Une «gouvernance efficace» n’est plus un gouvernement ni l’accumulation de l’acquis… • • Une «gouvernance efficace» nécessite des critères sur ce qu’on considère comme «efficace». «L’efficacité» doit signifier plus que simplement Elmar Brok, MdPE, Groupe du PPE-DE • Mais la question reste de savoir si les choses faites au niveau européen sont conformes aux désirs des populations de l’UE. L’efficacité doit finalement être une mesure de conformité avec les préférences des citoyens européens. • Si une diversité donnée de besoins et de capacités des États membres de l’UE (c’est-à-dire les citoyens) doit être respectée, une législation unique assouplie n’est pas nécessairement plus «efficace» – si les préférences individuelles doivent être considérées comme critères ultimes pour une législation «efficace». … mais plus d’options pour ceux qui ont la volonté et la capacité (s’agissant de l’approfondissement et de l’élargissement)! • Avec 27 États membres, l’option de coopération renforcée doit être (ré)examinée. Notamment dans les domaines spécifiques où une hétérogénéité des préférences ne créerait qu’une aliénation supplémentaire des citoyens. 38 EIN-Varsovie-FR.indd 38 26/11/2007 15:18:27 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie • L’uniformité croissante ne doit pas être le modèle européen, mais l’intégration flexible et les alternatives d’élargissement. • Les deux peuvent avoir un effet centripète lorsque la coopération renforcée prouvera qu’elle renforce l’ambition des citoyens. • Pour les nouveaux et les anciens adhérents, les alternatives à une intégration plus avant dans le sens d’une intégration totale («à prendre ou à laisser») doivent être examinée. • Cela ne s’applique pas aux règles de base du marché unique, où un «menu à la carte» mènerait facilement à des privilèges inéquitables. • Mais cela peut s’appliquer aux options de «coopération renforcée» qui vont au-delà de l’acquis pour les États membres donnés … • Ainsi que pour les options de «partenariat privilégié» qui vont au-delà du simple «voisinage». • … cela peut offrir des options intermédiaires (comme l’Espace économique européen) pour les États membres qui souhaitent décrocher ainsi que les pays voisins qualifiant de «opt-in» les formes de nouvelle gouvernance européenne flexible. «Traité de réforme»: mieux que le statu quo… • Abandonner la notion de «constitution» signifie qu’un État fédéral européen n’est plus à l’ordre du jour. • Excepté la formulation, dans la substance juridique, le traité de réforme n’est pas si différent du projet 20-22 septembre 2007 constitutionnel (président du Conseil de l’UE semipermanent, «ministre des affaires étrangères», nombre réduit de commissaires, clause de sortie, charte des droits fondamentaux, implication plus importante des parlements nationaux, retrait du veto des États membres dans de nombreux domaines) • Le «traité de réforme» doit pouvoir renforcer les positions des parlements nationaux et du PE (faire de la codécision une règle). Il doit également renforcer la clarté de l’ordre des compétences. … mais pire que ce qu’aurait pu donner un «projet constitutionnel». • Le traité de réforme se trouve actuellement dans une impasse. Il existe un mandat approuvé, mais un texte juridique fait toujours défaut. L’avenir des 2e et 3e pilier reste très incertain. • Il existe un danger que les décisions du Conseil ne puissent pas être contrôlées par le PE et la CEJ s’agissant des affaires intérieures et juridiques. • Il ne sera certainement pas question d’un «mini-traité» ou d’un «traité simplifié»! Il s’agira plus d’une série d’autant plus incompréhensibles de sous-traités, de «opt-out», de protocoles et de déclarations. • Le traité de réforme ne semble pas durable (pour 2025 en tout cas). Il est encore plus inintelligible que les traités précédents. • Il faudra le remanier tôt ou tard. Frank Vibert, Director, European Policy Forum, London; Elmar Brok, MdPE, Groupe du PPE-DE; Robert Manchin, Gallup; Professeur, Collège de l’Europe, Brugge; Michael Wohlgemuth, Walter Eucken Institut, Freiburg; Rapporteur, EIN Working Group 8 on European Governance; Alan Janick, Honorary Professor of Philosophy, Vienna University; Zbigniew Kaleski MEP, EPP-ED Group; Franck Debié, Director Général, Fondation pour l’innovation politique Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 39 39 26/11/2007 15:18:58 9. TERRORISME ET SÉCURITÉ Contexte À l’heure du sixième anniversaire des attentats du 11 septembre, Oussama ben Laden est revenu au devant de la scène lors de sa première apparition en vidéo depuis l’élection présidentielle américaine de 2004. Deux graves attentats à la bombe en Algérie, au début de ce mois, des raids matinaux qui ont entraîné l’arrestation de deux terroristes présumés au Danemark et l’arrestation récente de trois personnes suspectées de fomenter des attentats sur des cibles américaines en Allemagne sont autant de réminiscences du jihadisme violent inspiré par Al-Qaida. Depuis sa première réunion à l’université d’été qui s’est tenue en 2003 à El Escorial, le groupe de travail de l’EIN sur le terrorisme et la sécurité s’est interrogé sur la meilleure manière de contrer la menace terroriste pesant sur l’Europe et de traiter les facteurs sous-jacents susceptibles d’alimenter la menace terroriste intérieure en Europe. Selon les estimations les plus récentes des services de renseignements américains, Al-Qaida, en se recréant une base sûre dans les régions tribales pakistanaises, hors de toute légalité, a «conservé ou rétabli» pratiquement entièrement sa capacité d’attaquer les États-Unis. Les agences de renseignements britanniques ont également revu leur position après avoir constaté que les récents attentats perpétrés au Royaume Uni étaient directement liés à des dirigeants d’Al Qaida basés au Pakistan. D’autres gouvernements européens sont préoccupés par le fait que le groupe GSPC, basé en Algérie, se qualifie désormais de branche maghrébine d’Al Qaida. L’idéologie d’Al Qaida, sinon le mouvement en lui même, s’est nettement mondialisée et sa capacité à frapper au–delà des frontières nationales s’est accrue. L’exploitation calculée de l’amélioration des moyens de communication et de la mondialisation, dans un «monde sans frontières», signifie que le terrorisme est devenu une activité transnationale, perpétuellement à l’affût d’opportunités médiatiques. Le groupe de travail estime que le centre droit devrait se placer au premier plan en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité, avertir la population du danger et fournir des réponses pratiques, soit assurer la sûreté grâce à des mesures intelligentes et efficaces, dans le respect de la légalité. L’Europe ne doit pas laisser la peur du fondamentalisme islamiste corrompre les valeurs européennes. Par exemple, le droit d’exprimer librement une opinion de manière conforme à la loi est un droit fondamental garanti par la démocratie. En même temps, le centre droit doit encourager le dialogue et collaborer avec la majorité, souvent silencieuse, des musulmans qui ne veulent pas être assimilés au terrorisme. Toutefois, lors de l’université d’été 2006 de l’EIN qui s’est tenue à Lyon, la table ronde politique a estimé l’histoire culturelle et l’héritage chrétien de l’Europe «non négociables». Vouloir la conciliation à tout prix ne règle pas le problème de l’extrémisme, au contraire, cela ne fait qu’inciter davantage les candidats au terrorisme. La menace terroriste actuelle est différente de celles que l’on a connues jusqu’à présent. Les terroristes d’aujourd’hui ont des objectifs mondiaux et ne se contentent plus de réclamer l’autodétermination au niveau régional ou national. Le centre droit doit diagnostiquer et définir le problème. S’il peut être difficile de prévoir quelles tactiques privilégieront les terroristes, leurs objectifs sont, eux, clairs: la destruction de l’Occident et de nos valeurs démocratiques. Les plans des «islamistes radicaux» sont de nature totalitaire. Ces personnes ne sont en aucun cas de réels adeptes de l’Islam. Pour traiter cette menace conséquente de manière adéquate, les participants ont vivement invité l’UE à améliorer l’échange d’informations, à investir dans de nouvelles technologies, à soutenir des politiques efficaces en matière de renseignement ainsi qu’une coopération plus intensive au niveau des frontières de l’UE. En mars 2007, le groupe de travail a organisé un séminaire avec la fondation Konrad Adenauer, à Berlin. Les participants à ce séminaire ont souligné la nécessité d’examiner les aspects économiques et financiers du terrorisme et avancé des idées telles que des initiatives publiques privées permettant de rendre possible, au niveau pratique, une assurance contre le terrorisme. Lors d’une autre réunion organisée en juin 2007, en collaboration avec la FAES, le groupe de travail a analysé la nature et les stratégies du terrorisme moderne. La dimension mondiale du terrorisme exige une réponse mondiale. L’UE devrait être amenée à jouer un rôle plus présent dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États-Unis, et ce, avant 2025. À cette échéance, il est possible que l’Europe doive envisager de nouvelles mesures telles que le contrôle de l’internet ainsi qu’une augmentation des dépenses liées à la défense. Conclusions - ANTHONY GLEES, RAPPPORTEUR La table ronde du groupe à Varsovie s’est tenue le vendredi 21 septembre 2007, sous la présidence de Jaime Mayor Oreja, député européen, vice-président du groupe 40 EIN-Varsovie-FR.indd 40 26/11/2007 15:18:58 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie jihadisme et le salafisme pervertissent la religion vers des objectifs politiques réalistes, perpétuent le conflit mondial et semble donner une légitimité au terrorisme. L’Espagne, le Royaume-Uni, les PaysBas, la France, l’Allemagne, la Suède, le Danemark et l’Italie sont désormais en première ligne, mais les nouvelles démocraties vont également devenir vulnérables. Le problème a empiré à cause des interprétations confuses, politiquement correctes avancées dans le but d’un bénéfice à court terme imperceptible, mais aussi à cause de bourses erronées. PPE-DE. L’assassinat à Beyrouth d’Antoine Ghanem par des terroristes islamistes le 19 septembre a empêché son ami Walid Phares, notre principal orateur, d’y assister en personne bien qu’il souligne une fois encore, tragiquement, notre objectif commun pour éradiquer la menace terroriste. Ses commentaires sont lus par Lee Johnson. Le GT9 a tenu deux réunions significatives à Berlin grâce à la Fondation Adenauer (en mars 2007) et à Madrid grâce à la FAES (en juin 2007) ainsi qu’une session pertinente avec le GT4 en juillet, à Bruxelles. Les bases de notre travail • À Varsovie, le GT9 se consacre à nouveau à l’élaboration de politiques pratiques en matière de contre-terrorisme et de sécurité pour les partis européens de centre droit, en tenant compte des inquiétudes institutionnelles et des questions qui nécessitent une planification précoce débattue lors des réunions précédentes. • Le centre droit doit s’atteler à lutter contre le terrorisme et la criminalité. Cela vient de notre conviction selon laquelle les nations européennes modernes sont des structures séculaires, mais extrêmement fières de leurs traditions judéo-chrétiennes, de leur légitimité, de leur tolérance, de leur égalité, de leurs libertés individuelles et de la cohésion sociale. Comme notre présence en Pologne nous le rappelle, ces valeurs ont été acquises tant grâce au courage et aux expériences amères du siècle dernier qu’à des analyses rationnelles. Le GT9 rejette toute idée selon laquelle le terrorisme jihadiste ou salafiste bénéficie de sources «légitimes» dans les démocraties libérales de l’UE. • Il estime que l’intégration tant convoitée des minorités musulmanes dans la vie politique et sociale européenne ne peut se produire que si elles acceptent pleinement les principes de la démocratie libérale et du droit européen, les valeurs qui font de nous ce que nous sommes. Le contexte • Nous partons du point de vue que le terrorisme jihadiste doit être combattu comme une organisation et non comme un vague phénomène social ou politique. Alors que le dialogue avec les musulmans modérés s’avère naturellement essentiel, il ne peut se substituer à une mesure cruciale contre les extrémistes. Nous devons investir dans la recherche, mais aussi le renseignement pour les combattre. Le 20-22 septembre 2007 L’ordre du jour • Les partis du centre droit sont bien placés pour prouver que les libertés civiles et le respect des droits de l’homme ne sont pas minés par de sages politiques sécuritaires, mais par les jihadistes. Quand bien même, les valeurs européennes évitent à juste titre la stratégie du «tout accepter». En même temps, nous sommes confrontés à une situation où tout compromis s’avère impossible. C’est eux ou nous, et penser qu’une quelconque justification de l’islamisme en Europe est plausible ne ferait que saper nos valeurs. La démocratie parlementaire insiste sur le fait que le changement politique passe par le vote et non par la violence. Le désavantage économique et la pauvreté ne peuvent être considérés comme des causes du jihadisme. • La Convention européenne sur les droits de l’homme, élaborée il y a plus d’un demi-siècle dans des circonstances différentes, doit être supplantée par un code européen moderne qui prévoit un meilleur équilibre entre les droits des individus et ceux des communautés à l’abri de toute attaque. Nous devons veiller à limiter l’immigration en favorisant le changement politique dans les États à la traîne et en proie aux troubles par le biais d’un partenariat politique et économique à long terme avec eux. • Nous devons redoubler d’effort pour transmettre nos valeurs de manière proactive et revoir la décision de promouvoir l’enseignement basé sur la foi, susceptible de mener au sectarisme et non à l’inclusion. Mesure urgente • Dans ce domaine, l’UE n’est actuellement qu’une Europe virtuelle. Même si le jihadisme doit être combattu au niveau des États nations, l’UE a la tâche importante de coordonner la lutte et de la soutenir, Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 41 41 26/11/2007 15:18:59 institutionnellement, mais aussi avec des idées. La solidarité interne de l’UE dans la lutte est la clé pour privilégier les bonnes pratiques. • • Une mesure urgente s’avère nécessaire d’abord pour permettre à l’UE d’assurer plus facilement la sécurité. On dénombre 60 règlements, directives et autres documents, dont une vingtaine sont en cours de préparation actuellement. Même les experts en sécurité ne s’y retrouvent pas. Il existe un groupe de travail «terrorisme», un groupe de travail sur le terrorisme, aidés tous les deux par le SITCEN. Il y aussi Europol, EUROJUST et FRONTEX. Il est sensé d’examiner la pertinence des organes existants (comme l’unité de terrorisme et le département «Criminalité grave») en les remplaçant par une institution unique, présidée non pas par un coordinateur (un nouveau vient d’être désigné), mais par un haut représentant. Nous avons la preuve que le travail efficace en matière de renseignement et de sécurité a mis les jihadistes sur la défensive, non seulement grâce à une meilleure coopération entre les agences partenaires dans l’UE. En même temps, nous devons à présent nous préparer aux menaces futures. La révolution des TI a son «côté obscur» – des cyberattaques chinoises semblent avoir été lancées contre les agences gouvernementales aux États-Unis et au Royaume-Uni, le cyberspace est utilisé pour promouvoir l’idéologie jihadiste et la récente attaque informatique russe contre l’Estonie est tout à fait inacceptable, mais nous montre en même temps à quel point nous sommes vulnérables. Conclusion Nous combattons un ennemi qui cherche à détruire nos valeurs politiques et notre mode de vie. Tout compromis est à proscrire, mais nous devons rester vigilants et lutter au sein de l’UE et au-delà pour les protéger. Nous prévoyons d’inviter le nouveau coordinateur et le commissaire Frattini pour s’adresser au GT9. 42 EIN-Varsovie-FR.indd 42 26/11/2007 15:18:59 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 10. ÉNERGIE ET POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE tales, diplomatiques, industrielles et technologiques et donnant aux entreprises européennes des opportunités d’innovation. Contexte L’utilisation accrue de biocarburants pourrait constituer une source d’approvisionnement alternative envisageable. Cependant, cette option commence à présenter des limites, dans la mesure où les prix du blé ont augmenté de plus de 350 pour cent au cours des cinq dernières années et que les voitures sont désormais en concurrence avec le bétail et les consommateurs pour accéder au produit fini des récoltes. L’exploitation de l’hydrogène est rendue difficile en raison de problèmes de production, de stockage et de distribution. Les énergies fossiles devenant de plus en plus rares et indésirables, le groupe de travail a souligné qu’il semble inévitable d’accroître l’utilisation de l’énergie nucléaire, même s’il s’agira de mieux le faire accepter par l’opinion publique. Pour privilégier l’énergie nucléaire, il s’agira d’améliorer la transparence, au niveau de la prise de décision, par rapport aux problèmes liés au nucléaire afin de renforcer la confiance des citoyens et des consommateurs vis à vis de ce type d’énergie. La réussite économique de l’Europe repose sur quatre piliers de prospérité: l’énergie, le climat, la sécurité alimentaire et de l’eau. Ces quatre éléments sont liés et se renforcent mutuellement et c’est cette association qui constitue la base du développement économique européen. L’UE a besoin de flux énergétiques fiables, abordables et durables. Lorsque les dirigeants actuels sont nés, la planète ne comptait qu’un peu plus de deux milliards d’habitants. Aujourd’hui, nous sommes 6,5 milliards. On peut s’attendre à ce que la demande en énergie double d’ici 2050. Les responsables politiques doivent donc se préparer à réagir à des pénuries énergétiques, mais ce défi constitue aussi une opportunité de progrès et de développement. Il sera nécessaire de libéraliser le marché de l’énergie, de diversifier les sources d’approvisionnement et de réduire les déchets. L’Europe devrait développer une politique cohérente en matière d’énergie et d’environnement, lui permettant de gérer les contradictions potentielles en privilégiant l’innovation et l’efficacité. La création d’un marché de l’énergie européen compétitif et efficace est une condition préalable pour pouvoir réagir au changement climatique et garantir la sécurité de l’approvisionnement. Seul le bon fonctionnement du marché permettra de développer des mécanismes efficaces de négociation des droits d’émissions et une industrie des énergies renouvelables capables de tenir les objectifs ambitieux fixés par le Conseil de l’Union européenne, soit garantir que vingt pour cent du bouquet énergétique européen proviennent de sources d’énergie renouvelables d’ici 2020. Le groupe de travail soutient la nécessité de développer des réseaux paneuropéens d’électricité et de gaz afin d’améliorer les raccordements, le choix et la concurrence. En réponse à la hausse des prix du pétrole, à l’exploitation négative par la Russie de la «diplomatie énergétique» et à l’instabilité constante régnant au Moyen Orient, le groupe de travail a axé ses efforts sur la garantie de la sécurité énergétique en Europe. Dépourvue d’une politique commune en matière de sécurité de l’énergie, l’UE est vulnérable aux menaces externes. Les besoins énergétiques futurs de l’Europe exigent une réaction politique horizontale composée de dimensions environnemen- Au cours de l’université d’été de l’EIN qui s’est tenue en 2006 à Lyon, la table ronde politique a relevé qu’il s’agirait d’envisager activement la création d’un régulateur européen de l’énergie afin de renforcer le rôle des régulateurs nationaux qui disposent de compétences et de pouvoirs différents. Les participants ont estimé la recherche et le développement essentiels à l’élaboration de solutions technologiques tels que la fusion nucléaire à l’aide de l’ITER, les piles à combustible et la combustion propre du charbon («clean coal»). Ils ont jugé que le rôle des droits d’émission devait être élargi, éventuellement en créant des «cartes de crédit carbone» individuelles. En règle générale, l’énergie européenne doit provenir de sources plus propres, plus efficaces et être utilisée tout aussi proprement et efficacement. Les propositions récentes de la Commission européenne en vue de l’intensification de la concurrence doivent être analysées attentivement. En mars 2007, lors du séminaire conjoint de Londres, avec le Conservative Party Review, et en juin 2007, lors de la réunion avec la FAES organisée à Madrid, le groupe de travail s’est projeté en 2025 et au cœur de la «guerre chaude» contre le réchauffement planétaire. Les changements climatiques auront un impact sur le fonctionnement de l’économie et de la société européennes. Les secteurs de l’automobile, du bâtiment, de l’aviation Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 43 43 26/11/2007 15:18:59 et de l’énergie seront probablement touchés par ces changements. Cependant, cette évolution donne aux entreprises européennes une chance d’être à la pointe du progrès en matière de solutions et de produits gagnants. Les différentes politiques de réduction des émissions de carbone ont été étudiées, notamment des possibilités axées sur des taxes ou des réductions quantitatives. Pour stimuler l’innovation, l’UE pourrait, parallèlement aux subventions accordées par la Banque européenne d’investissement, envisager de créer de nouveaux incitants et de faire un meilleur usage des dépenses de l’UE afin de motiver le secteur privé à investir. En bref, l’Europe doit impérativement traiter ce problème en tenant compte de son caractère exceptionnel. Conclusions - A.T. MOCILNIKAR, RAPPPORTEUR +L’approvisionnement énergétique et le changement climatique génèrent des défis interconnectés pour la planète entière. Même si la demande énergétique de l’Union européenne se développe lentement, ce n’est pas le cas des pays émergents. 2 milliards de personnes n’ont toujours accès à aucune source énergétique, et, dans le futur, nous passerons de 6 à 9 milliards. Cela explique la croissance actuelle et future. pose de corporations séculaires dans ce domaine ainsi que de toutes nouvelles entreprises. L’Europe maîtrise toutes les technologies et possède des équipes de recherche et de développement dans les secteurs public et privé capable de rivaliser au niveau mondial. D’autre part, l’Europe est plus limitée au niveau des ressources naturelles que d’autres zones géographiques. Notre dépendance a déjà atteint 52% de notre consommation totale. Elle pourrait atteindre 70% si rien ne change. Nous importons 33% de ce que nous consommons de la Russie et nous importons une grande quantité de pétrole et de gaz de pays non démocratiques potentiellement instables ou d’autres qui sont de gros consommateurs. Le groupe a identifié la technologie comme un élément important à placer au cœur de toute stratégie. Cela va de l’accélération de la recherche et du développement, à leur utilisation et leur déploiement. Le groupe estime que les entreprises joueront un rôle clé dans la résolution de ces questions. Au niveau mondial, dans les 25 prochaines années, nous devrons investir 20 000 milliards de dollars (800 milliards par an) dans le secteur de l’énergie. Les entreprises se trouveront alors en première ligne. Par conséquent, le groupe propose de se concentrer sur l’élaboration du cadre pertinent pour donner envie aux entreprises d’investir dans les technologies interne de faible émission. Cela entraînera une concurrence accrue pour l’accès aux ressources, limitées par définition. Sans aucun changement, comme l’utilisation du charbon, le premier émetteur de gaz à effet de serre, augmente en fait plus rapidement que celles du pétrole et du gaz, l’objectif de réduction de gaz à effet de serre se fait d’autant plus ambitieux. La politique pertinente doit s’attaquer de manière intégrée au changement climatique et à la durabilité, à la sécurité énergétique et à la compétitivité. L’Europe est un leader dans le domaine des technologies de l’énergie et du changement climatique. Elle dis- Au niveau européen, nous devons pousser les technologies de faible émission telles que l’énergie nucléaire, Gilles Dryancourt, Director, Government Affairs, John Deere and Company; Sachin Pilot MP, Member of the Indian Parliament, Congress Party; Fredrick Segerfelt, Timbro, Stockholm; Pilar del Castillo MEP, EPP-ED Group; Chairman, EIN; Working group 10 on Energy and Environment; A.T. Mocilnikar,Energy Advisor, French Interministerial Delegation o, Sustainable Devlopment,; Chairman,Energy Intelligence; Struan Stevenson MEP,EPP-ED Group; Giles Chichester MEP, EPP-ED Group 44 EIN-Varsovie-FR.indd 44 26/11/2007 15:19:23 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie les énergies renouvelables et la capture et la séquestration du carbone. Nous devons accélérer l’investissement et l’efficacité des coûts. Nous devons produire davantage d’énergie sur notre sol. À ce stade, nous avons l’impression d’être à la traîne s’agissant de l’énergie nucléaire. Nous devons également améliorer l’efficacité de l’énergie et des combustibles, notamment par le biais de l’amélioration de la compétitivité du marché interne de l’énergie. Les secteurs du logement et des transports sont deux priorités sectorielles importantes pour l’amélioration de l’efficacité énergétique. Les questions de l’environnement, de l’utilisation du sol et de l’eau ne doivent pas être oubliées en cours de route. Des tels objectifs créent de nombreuses opportunités pour les entreprises. Tous les partis doivent donc faire des technologies propres une nouvelle frontière comme ce fut le cas pour les technologies de l’information dans les années 90. En termes de politique, nous devons améliorer la coordination de nos politiques énergétiques nationales. Il nous faut davantage de cohérence. Nous devons toujours nous concentrer sur l’élaboration d’un cadre plus efficace pour donner envie aux entreprises d’investir dans 20-22 septembre 2007 les technologies internes de faible émission. Les instruments économiques comme le crédit d’impôt et le mécanisme du marché doivent être privilégiés. Á l’extérieur, des approches multilatérale et bilatérale peuvent s’avérer pertinentes. D’un point de vue plus large, des technologies de faible émission, de la mitigation du changement climatique et même de la non-prolifération nucléaire, l’Europe, l’Asie et l’Amérique doivent développer un partenariat sur les technologies propres. Pour atteindre cet objectif, l’Union européenne doit rejoindre le partenariat Asie-Pacifique pour le développement propre et le climat (AP6). Avec la zone d’où nous importons notre énergie, nous devons bâtir des relations renforcées basées le plus possible sur la réciprocité. La technologie a toujours emmené l’humanité vers une terre d’opportunités et de croissance. S’agissant de l’énergie et du changement climatique, ce sera exactement pareil. Le groupe sur l’énergie et l’environnement a décidé de tenir un processus de travail permanent afin de renforcer ses recommandations. Vous êtes cordialement invités à y participer. Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 45 45 26/11/2007 15:19:23 11. L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE Contexte L’utilisation de l’internet et d’autres nouvelles technologies s’est intensifiée, entraînant des modifications fondamentales dans le fonctionnement des activités commerciales et de l’ensemble de la société. L’avènement de la révolution technologique a permis de faciliter énormément le transport de marchandises et les mouvements d’information vers les quatre coins du monde et d’en réduire sensiblement le coût. Cette évolution a également dessiné le cadre de la diffusion de l’économie de la connaissance. Fondé l’année passée, le groupe de travail du réseau européen des idées sur l’économie numérique analyse actuellement l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) et les défis qui se présentent aux décideurs politiques européens. Avec au total quelques 1,2 milliards d’utilisateurs de l’Internet et plus de 2,7 milliards d’utilisateurs de téléphones portables, le monde devient de plus en plus prêt pour le numérique. Pour replacer ces chiffres dans un contexte, rappelons qu’il y a au monde environ huit cent millions de voitures immatriculées et 1,3 milliard de téléphones fixes classiques. Craig Mundie, Directeur général, Recherche et Stragégie, Microsoft L’économie numérique représente un potentiel conséquent pour les citoyens, l’économie et les services publics européens – la technologie touchant tous les domaines de l’existence. Les technologies de communication moderne sont capables d’améliorer la qualité de vie et de résoudre des problèmes de société cruciaux. En 2007, le rapport annuel d’avancement de l’initiative i2010 de la Commission européenne – le volet numérique de la stratégie de l’UE – a révélé que la technologie alimente l’innovation et la productivité et est à la source de cinquante pour cent de la croissance de la productivité en Europe entre 2002 et 2004, alors que le continent s’oriente toujours plus vers une économie fondée sur la connaissance. La recherche européenne a également bénéficié d’un appui conséquent grâce au lancement du 7e programme cadre de recherche dont le poste le plus important est consacré aux TIC et représente plus de 9 milliards d’euros. Malgré certaines avancées, l’Europe a néanmoins perdu du terrain par rapport aux États-Unis et à l’Asie. La rapidité de l’évolution technologique comporte un risque de créer un fossé numérique entre ceux qui peuvent s’offrir l’infrastructure nécessaire à cette évolution et ceux qui ne le peuvent pas. La nouvelle génération de l’internet – appelée Web 2.0 – est en train de produire de nouveaux schémas d’interaction sociale en repoussant les limites des communications, à tous les niveaux. Des valeurs traditionnelles, telles que la vie privée et l’intégrité humaine, doivent être respectées. Dans le même temps, des mondes virtuels installés sur l’internet, comme Second Life, par exemple, génèrent de nouvelles situations juridiques et contractuelles, notamment à partir du moment où la monnaie virtuelle que possède l’avatar d’un individu peut être échangée contre de l’argent bien réel versé sur un compte en banque. Durant l’université d’été de l’EIN qui s’est tenue à Lyon, en 2006, la table ronde politique a analysé le contexte dans lequel l’économie numérique est amenée à évoluer d’ici 2020 et isolé les principaux défis politiques qui s’en dégageront. Le rythme de l’évolution fait qu’il est impossible de prévoir des plans fixes puisque les TIC restent une technologie indisciplinée. En matière de développement et d’exploitation des TIC, l’Europe reste à la traîne; les États-Unis investissent deux fois plus que l’Europe dans la recherche et le développement. La Chine et l’Inde sont également en train de consentir des investissements majeurs à long terme dans les compétences et la recherche. La table ronde a également constaté qu’il existe un potentiel exceptionnel d’améliorer l’offre de services publics et de la rendre plus conforme aux besoins des citoyens. Cependant, pour transformer des organisations, il faut, bien plus qu’une mécanisation des processus existants, une volonté politique forte. 46 EIN-Varsovie-FR.indd 46 26/11/2007 15:20:01 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie En mars 2007, le groupe de travail a organisé, conjointement avec le Forum politique européen et le Conservative Party Policy Review, un séminaire à Londres. À cette occasion, ils ont envisagé ensemble la forme que pourrait prendre l’économie numérique en 2025. En avril, un séminaire conjoint avec la Fondation Századvég s’est tenu à Budapest, principalement centré sur les effets de l’économie numérique sur les pays d’Europe centrale et orientale. Au cours de ces débats, les participants ont souligné que de nombreuses nations seraient amenées à maîtriser simultanément l’économie numérique et le processus de réforme économique, ce qui pourrait les mettre face à des choix délicats en termes d’investissements et à des décisions réglementaires difficiles tout en les contraignant à investir dans les «e-compétences». La nécessité de créer un régime de droits de propriété intellectuelle (DPI) efficace en Europe a également été évoquée. Les coûts des demandes de brevets devraient par ailleurs être réduits et les participants ont souligné la nécessité d’harmoniser le système de règlement des litiges en Europe afin d’aboutir à plus de certitude juridique. Conclusions - ANDREAS TEGGE, RAPPPORTEUR Le thème général de la session du groupe de travail sur l’économie numérique était «Comment maintenir la compétitivité de l’Europe dans l’économie numérique en 2025». Les moteurs clés de l’économie numérique Les exposés et la discussion se sont concentrés sur les moteurs clés de l’économie numérique. 20-22 septembre 2007 • maintenir un régime de DPI efficace et équilibré; • devenir des normalisateurs mondiaux, notamment accroître le travail concernant lpv6. L’entreprenariat est considéré comme un autre activateur de l’économie numérique. Dans ce domaine, l’Europe doit: • s’attaquer aux rigidités du marché pour accroître la libre circulation du travail, des produits et des capitaux; • garantir un régime réglementaire convivial qui encourage les nouveaux arrivants; • récompenser la prise de risque, qui est très importante dans l’industrie à haut risque des TI; • favoriser la culture de l’entreprenariat. L’enseignement est mis en évidence par tous les orateurs comme un moteur clé. En fait, les compétences sont considérées comme le principal différenciateur dans l’économie numérique. Malheureusement, l’Europe ne tient pas la cadence. L’Europe manque notamment d’ingénieurs et de programmeurs pour développer l’économie numérique. Pour améliorer la situation, l’Europe doit: • se recentrer sur l’enseignement de compétences clés comme les mathématiques et les sciences dès l’école primaire; • attirer davantage de femmes dans ces domaines; La capacité d’innovation est considérée comme un des moteurs les plus importants de l’économie numérique et l’Europe doit rattraper son retard sur les États-Unis et l’Asie. À cette fin, l’Europe doit: • mieux cibler le soutien R&D en se concentrant sur les approches interdisciplinaires et en développant le groupement de secteurs; • appliquer les TI aux secteurs où l’Europe présente traditionnellement un avantage compétitif (chimie, ingénierie) et aux secteurs stratégiques comme l’énergie et les biotechnologies; • tourner le secteur public vers les innovations et créer des programmes de marchés dominants tels que eHealth; Christine Diamente, Directeur, Affaires européennes, Alcatel-Lucent Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 47 47 26/11/2007 15:20:25 • retenir les talents existants et en attirer de nouveaux de l’étranger, éventuellement grâce à davantage de cours en anglais; • utiliser les méthodes d’apprentissage numériques pour rendre le curriculum plus attractif; • former davantage de programmeurs, éventuellement en créant des universités de logiciels spéciales qui ont fait leurs preuves en Asie. En outre, l’Europe doit prendre d’autres initiatives politiques pour exploiter pleinement les avantages de l’économie numérique, y compris: • mettre des réseaux à grande vitesse à disposition; • libéraliser le spectre radiophonique; • favoriser des nouveaux modèles de livraison de contenu par le biais d’outils de gestion des droits flexibles, un bon équilibre des droits et des récompenses, et un éventail de sources de revenus; • utiliser les TI comme outil de développement mondial pour promouvoir la croissance économique, la santé et l’éducation. Conclusion: l’Europe doit embrasser l’économie numérique Tous les participants sont d’accord pour dire que l’UE doit se hisser en tête de peloton en matière de TI pour maintenir sa compétitivité en 2025. L’économie numérique améliorera la productivité et elle est un moteur clé pour l’emploi et la croissance, qui deviennent de plus en plus importants pour l’UE-12 également. L’Europe doit notamment développer une économie logicielle vivante pour accompagner le matériel et le contenu, et devenir un innovateur mondial. Toutefois, certains participants se demandent si l’Europe est prête à réellement embrasser l’économie numérique. Pour garantir un engagement total de la société et des législateurs, il sera vital de développer la confiance du public dans l’économie numérique. Les solutions TI doivent être fiables et interopérables, et surtout garantir la sécurité et la vie privée. Enfin, un leadership politique fort est nécessaire pour relever les défis et transformer l’Europe en économie numérique. 48 EIN-Varsovie-FR.indd 48 26/11/2007 15:20:26 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 12. LIMITES GÉOGRAPHIQUES DE L’UNION EUROPÉENNE Contexte La question de savoir ce qui constitue les limites de l’Union européenne est une composante essentielle du débat portant sur l’avenir de l’Europe. Pour définir les frontières de l’Union européenne, il est indispensable de se baser sur des critères objectifs. La caractéristique «être un pays placé sur le continent européen» est vague et, souvent, nécessite un jugement subjectif. Aucun des critères classiques utilisés - d’ordre géographique, historique, ou lié à des valeurs communes - n’est suffisamment bien défini pour être définitif. Cependant, chacun reste intéressant. L’élaboration des limites futures de l’Union devra se baser non sur des concepts abstraits théoriques mais sur des études concrètes, au cas par cas, tenant compte, en partie, de la «capacité d’absorption» de l’UE. La capacité des économies de l’UE de participer à la concurrence sur la scène mondiale sera fondamentale pour façonner les perceptions de l’opinion publique et limiter les forces protectionnistes. József Szájer, MdPE, Vice-président du Groupe du PPE-DE; Président, groupe de travail horizontal sur les valeurs et l’identité européenne Les frontières créent un sentiment d’appartenance et d’identité. Elles définissent les limites des possessions tout en garantissant une forme de protection. Aucune société, aucune économie, ne peut se développer sans frontières. Celles ci constituent un élément essentiel du processus politique. Dans le cas de l’Union européenne et de sa définition des frontières de l’Europe, les États membres partagent 20-22 septembre 2007 un intérêt commun reposant sur des valeurs européennes partagées fondées sur une histoire et des traditions communes. Ces éléments créent un sentiment d’appartenance mutuelle. Il est possible que le pouvoir d’une vision partagée soit concrètement en mesure de déterminer le début et la fin géographique de l’Europe. En 1993, le Conseil de l’Union européenne (réunissant les chefs des gouvernements de l’UE) de Copenhague a défini des critères opérationnels régissant l’admission future de pays dans l’Union, soulignant fortement la «capacité de l’Union à absorber de nouveaux membres». Lors de l’université d’été de l’EIN qui s’est tenue en 2006 à Lyon, la table ronde politique a estimé que tout élargissement futur devrait être envisagé à la lumière de son impact possible sur la cohésion interne de l’UE. Les participants se sont rendu compte que les États membres semblaient souffrir d’une certaine «lassitude de l’élargissement» et penser qu’il s’agirait d’accorder la priorité à la consolidation interne. Cela les a amenés à suggérer que le terme d’«élargissement» soit remplacé par la notion de «capacité d’intégration». La table ronde politique s’est accordée sur le fait qu’à l’avenir, l’Union européenne devrait exiger que tout pays candidat se conforme totalement, sans dérogation, aux critères politiques et économiques «classiques» de Copenhague préalablement à l’entrée en vigueur de l’adhésion. Au delà d’un certain point, la poursuite de l’élargissement pourrait risquer de réduire l’efficacité des institutions de l’Union en compromettant sa capacité à respecter les objectifs et principes initiaux de l’UE. Les participants à la table ronde ont insisté sur le fait que les entreprises européennes ont besoin de règles européennes stables et prévisibles. Au cours de la prochaine décennie, et après, la capacité de l’Union à garantir sécurité, stabilité et développement durable à ses citoyens ne sera plus dissociable de son intérêt à coopérer étroitement avec ses voisins. Il peut être possible de générer la prospérité et la paix en projetant la stabilité parmi les voisins de l’Europe. Cela illustrerait également la force et l’intérêt de la «puissance douce» privilégiée par l’Europe. C’est là une conclusion essentielle de la stratégie européenne de sécurité 2003. Le développement de l’Union européenne est inévitablement influencé par les réussites ou les échecs des pays voisins. La Commission européenne essaie actuellement d’améliorer la politique européenne de voisinage qui représente un partenariat privilégié avec seize pays entourant l’UE. Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 49 49 26/11/2007 15:20:45 Lors du séminaire organisé conjointement, en avril 2007, avec la fondation hongroise Századvég, le groupe de travail s’est penché sur les limites de l’UE et sa capacité d’intégration. Les participants ont généralement estimé que les élargissements avaient été des réussites majeures, mais ils ont ajouté que la structure institutionnelle de l’Europe devait être réformée afin d’éviter une paralysie de l’UE. Ils ont fait référence au discours tenu par Carl Bildt, à Lyon, dans lequel il mettait en garde l’UE de se définir une limite géographique rigide, empêchant définitivement les pays placés au delà de celle ci de pouvoir devenir des États membres. Selon lui, cela compromettrait les incitations à toute réforme et affaiblirait la «puissance douce» de l’Europe. Les citoyens de l’UE devraient également être davantage impliqués dans les décisions concernant l’orientation future de l’Europe. Conclusions - STAFFAN JERNECK, RAPPPORTEUR On s’accorde à dire que l’UE est une réussite! La task force a débattu de plusieurs questions dont, entre autres, ce qui suit: 1. VALEURS. L’UE affiche des valeurs communes historiques telles que la démocratie, la liberté, l’héritage chrétien, l’État de droit, l’égalité des sexes, les droits fondamentaux, le respect d’autrui, la compassion. Récemment, la solidarité dans la lutte contre le terrorisme est venue s’y ajouter. 6. ÉLARGISSEMENT. Jusqu’à présent, l’élargissement est un franc succès. Toutefois, on observe des vues différentes quant à savoir si l’élargissement finit par lasser ou non, et si le processus d’élargissement doit se poursuivre. 7. LA CAPACITÉ D’INTÉGRATION renvoie au candidat potentiel qui doit avoir réalisé les modifications nécessaires pour être prêt à rejoindre l’UE ainsi que la capacité de l’UE à accueillir les nouveaux membres. Actuellement, la cohésion interne de l’UE doit avoir la priorité sur un futur élargissement. 8. POLITIQUE DE VOISINAGE. Il est vital de continuer de développer une politique pour le voisinage européen qui ne nuit pas à l’autonomie de l’UE. 9. LIMITES GÉOGRAPHIQUES. Bien qu’acceptant que les traités de l’UE reconnaissent la capacité des pays européens à s’appliquer pour rejoindre l’UE, pour des raisons de clarifications de l’identité européenne, il a été admis que l’UE devrait établir des frontières dans le but de pouvoir relever les futurs défis mondiaux. 10. ATTEINDRE LES CITOYENS DE L’UE est vital pour le succès futur de l’Union européenne. 2. EUROPE. L’UE n’est pas la même chose que l’Europe. 3. INSTITUTIONS. On observe une nécessité forte de disposer d’institutions européenne opérationnelles capables de prendre les décisions qui s’imposent, dans une UE de 27 membres. Espérons que le traité à venir y veillera. Une telle évolution facilitera également la cohésion interne. 4. MARCHÉ INTERNE. Les entreprises européennes sont particulièrement intéressées par un marché interne stable aussi vaste que possible. 5. L’UE DANS LE MONDE. On observe une demande croissante pour que l’UE endosse davantage de responsabilités externes et assume un rôle global dans les relations avec les États-Unis, le Japon, la Chine, l’Inde et la Russie. Philip Bushill-Matthews, MdPE, Groupe du PPE-DE 50 EIN-Varsovie-FR.indd 50 26/11/2007 15:21:12 Conclusions - Université d’été et Foire aux idées européennes / Varsovie 20-22 septembre 2007 Service Documentation - Publications - Recherche EIN-Varsovie-FR.indd 51 51 26/11/2007 15:21:13 Publication du : Groupe du PPE-DE au Parlement européen Parution : Novembre 2007 Brochure éditée en FR, EN, DE, IT, ES Addresse: Parlement européen 47-53 rue Wiertz B - 1047 Bruxelles Belgique Internet: http://www.epp-ed.eu E-mail: [email protected] EIN: European Ideas Network PPE-DE, Parlement européen, Rue Wiertz, 1047 Bruxelles, Belgique www.ein.eu [email protected] EIN-Varsovie-FR.indd 52 26/11/2007 15:21:13