FNME-CGT
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BRANCHE IEG En direct 31 MARS 2016 Affirmons que rien n’est bon dans le MacRon ! Et que l’avenir de l’énergie passe par Nous ! Depuis plusieurs mois les électriciens et gaziers ont entamé un véritable bras de fer avec les Directions des entreprises de l’énergie, le Gouvernement et Bruxelles. Les luttes portent sur l’avenir industriel des industries électriques et gazières, sur le maintien et la défense de l’emploi statutaire, ainsi que sur les questions de rémunérations par une juste revalorisation des salaires et pensions et le financement des activités sociales. La pression et l’analyse de la FNME-CGT dans les projets de réorganisations des entreprises ont permis de mettre à jour les difficultés financières du Groupe EDF (droit d’alerte économique) et les interrogations légitimes des salariés vis-à-vis des choix industriels opérés. Nos interrogations sur l’investissement dans l’EPR d’Hinkley Point en Grande Bretagne font vaciller la direction, à tel point que celle-ci a avoué ne plus savoir comment financer ce projet suite à la démission du Directeur Financier. Ce projet pourrait être soumis au Conseil d’Administration du 30 mars 2016. La réalité est que les conditions ne sont pas réunies aujourd’hui pour permettre que ce projet se déroule de la meilleure façon pour réussir. Il pourrait même, dans ce contexte, porter un coup fatal à l’entreprise. La priorité pour EDF est de disposer des moyens humains et financiers pour réussir le Grand Carénage, procéder au démarrage de Flamanville 3 et mettre au point un EPR "version 2" plus rapide à construire permettant ainsi de préparer dans de bonnes conditions le renouvellement du parc nucléaire français. L’engagement dans le projet Hinkley Point doit être différé dans l’attente du retour d’expérience de Flamanville 3 et de la consolidation de la situation financière d’EDF. Il doit s’inscrire dans une stratégie industrielle pour la filière nucléaire française intégrant toutes ses composantes. Il n’est pas concevable que quelques-uns puissent prendre seuls des décisions si importantes pour l’avenir d’EDF, alors que ceux-là mêmes ne seront plus là pour assumer les risques et les conséquences néfastes d’ici 5 ans. C’est pour cela que nous consultons tous les salariés d’EDF SA. L’équation est simple : 10 milliards d’euros d’investissements par an pendant un minimum de 10 ans avec seulement 3 milliards de résultat net !? Pour les 7 milliards manquants, la Direction compte les gagner sur le dos du salariat du Groupe EDF par des milliers de suppressions d’effectifs, la fermeture de sites de production, les ventes d’actifs en France - RTE - et en Europe, les restrictions d’investissements et l’austérité salariale.. www.fnme-cgt.fr APPEL À l’ACTION 31 Mars 2016 L’inconnu de l’équation c’est NOUS ! Charge à NOUS de nous faire connaître des directions et du gouvernement ! Refusons toute diminution d’effectifs ! Le Groupe ENGIE n’est pas en reste. La réorganisation enclenchée est annonciatrice de suppressions d’activités considérées non rentables - celles sur les marchés concurrentiels -et un recentrage vers l’activité régulé ! L’inverse d’il y a deux ans en arrière où il fallait accélérer la dérèglementation... L’annonce de ventes d’actifs à hauteur de 15 à 20 milliards d’euros risque d’être catastrophique pour un grand nombre de salariés, y compris en France. Ce choix pose de lourdes interrogations sur les emplois directement concernés, notamment ceux de la branche commerce, qui comme à EDF, vont subir en premier les suppressions d’emplois. Il s’agit aussi d’une réorganisation complète du Groupe mélangeant et séparant des activités auparavant liées. La mise en œuvre de la Loi Transition Énergétique, couplée à la gestion financière des entreprises dans un contexte de dérèglementation du marché de l’Énergie, totalement sous perfusion, démarre son travail de sape des Groupes de l’énergie. Les demandes d’EDF de faire monter rapidement la tonne de CO2 au delà des 30€ n’a pas comme objectif la réduction des gaz à effet de serre, mais l’annihilation de ses concurrents directs assis sur la production thermique classique pour faire remonter les prix de l’électricité ! À terme, ce choix aurait des conséquences énormes sur l’emploi dans le thermique à flamme en France et en Europe. Les salariés d’Uniper France - ex-SNET - seraient directement visés. Plus globalement, c’est l’avenir du thermique à flamme qui est lourdement menacé. La FNME-CGT a combattu les lois restrictives pour le salariat des industries électriques et gazières. L’aveuglement politique entraîne maintenant nos industries dans une spirale infernale avec comme conséquences directes la fermeture de sites industriels, la casse de l’emploi statutaire et la dégradation des conditions de vie et de travail. STOP ! Il est urgent que la Nation redevienne propriétaire des choix industriels de l’Énergie ! Il est urgent que toute cette casse industrielle soit bloquée, le Monopoly de l’Énergie doit cesser ! Alors que la France risque de tomber avec une production industrielle inférieure à 10 % de son PIB, irréversible selon certains économistes, défendons ce qui a été la fierté de la France durant les 70 dernières années : son modèle industriel énergétique. Le 17 février 2016, le Gouvernement reçoit les organisations syndicales sur le financement des activités sociales. La mobilisation, ce jour-là, était à la hauteur pour accompagner nos revendications sur le financement des activités sociales ! Le 18 février 2016, nouvelle grande journée de mobilisation, le CCE d’EDF SA a traité de la fermeture du thermique à flamme fuel et charbon, élément de l’austérité annoncé dans le Groupe. Les thermiciens s’étaient donnés rendez-vous massivement au siège du CCE pour décharger quelques kilos de charbon sur le trottoir ! C’est donc un plan social dans l’Énergie... une réalité qui contredit l’affichage du Gouvernement et du MEDEF de réindustrialisation du pays. Suite à de nombreuses décisions dans les entreprises de l’énergie, de véritables plans de suppressions d’emplois sont mis en œuvre, ce qui pour la première fois pourrait déboucher sur des licenciements secs. www.fnme-cgt.fr APPEL À l’ACTION 31 Mars 2016 Chez ENGIE – ex-GDF Suez - ce sont les centres de ventes aux particuliers qui sont divisés par deux, soit -500 salariés. Ce sont -200 salariés dans l’activité de ventes aux entreprises, -200 dans la filiale informatique, avec risque de licenciement. C’est la filiale CLIPSOL qui est liquidée et ENERGIA qui supprime aussi 100 emplois. À terme, ce sont donc 1 200 suppression d’emplois envisagées, soit 20 % des salariés. Chez EDF SA, après 5 800 embauches entre 2010 et 2014, "fruit" de la mobilisation des salariés avec la seule CGT, ce sont -4 000 postes qui sont annoncés par la Direction, soit 5,8 % de moins entre 2016 et 2018. Par exemple au Commerce, l’annonce officielle fait valoir -500 salariés pour 2015 et -500 pour 2016. À la DPIH, ce sont entre 350 et 400 emplois supprimés d’ici 2019, hors perte de concessions hydrauliques. À la Distribution, ce sont 50 emplois de moins en 2017 et 1 500 envisagés en moins à GrDF au nom de la productivité et des réorganisations. La mise en œuvre des projets d’aménagement du travail et du forfait jours à EDF va engendrer 2 000 embauches en moins. À la CCAS, la baisse du 1 % décidée par EDF et ENGIE percute de plein fouet les emplois utiles au bon fonctionnement de l’organisme, tout en remettant en cause le salaire social différé. Ces quelques chiffres ne tiennent pas compte de l’éventuelle fermeture de la Centrale de Fessenheim, des centrales thermiques à flamme, etc. Pour un poste supprimé dans les entreprises "historiques", ce sont 1, 2, 3 postes supprimés chez les prestataires ! Quelles conséquences de l’arrivée de nos 18 000 collègues d’AREVA NP ? Chez AREVA, ce sont 6 000 postes supprimés dans le monde. Chez Alstom General Electric, ce sont aussi 831 postes supprimés en France. À ce constat édifiant, nous disons NON à un quelconque plan social et poursuivons et amplifions l’action ! Notamment en convergeant avec les jeunes dans les actions contre la loi El Khomri. Cette loi dégradera la sécurité de l’emploi et les conditions de travail. Elle permettra mécaniquement de faciliter la suppression des emplois dans les IEG, de dégrader les conditions de travail notamment sur les temps de repos - 11h de récup, etc. - et plus largement, elle précariserait l’ensemble des emplois dans l’énergie. Les salariés de l’énergie peuvent s’appuyer sur les avancées obtenues après les dernières journées de mobilisations, les choses bougent, les consciences évoluent, le rapport de force s’installe. Les salariés, accompagnés par la FNME-CGT ont réussi à faire évoluer la situation. Qui aurait parié, au mois d’octobre dernier, que la réunion tripartite sur le financement des activités sociales se tiendrait et que d’elle, découlerait l’ouverture de négociations que nous appelions de nos vœux depuis de nombreuses années ? C’est nous tous qui l’avons construit ! Qui aurait parié qu’un dimanche de Février, au lieu de se détendre en famille, notre Ministre de tutelle annoncerait qu’elle est favorable à la prolongation de durée de vie des centrales nucléaires ? C’est nous tous qui l’avons forcée ! Qui aurait parié que nous serions en intersyndicale sur ces luttes depuis le mois de Décembre, là où étions régulièrement en échec ? Qui aurait parié que le gouvernement nous aurait associé à la réponse sur la mise en demeure de Bruxelles vis–à-vis des concessions hydrauliques ? www.fnme-cgt.fr APPEL à L’ACTION 31 Mars 2016 Qui aurait parié que l’intersyndicale française sur l’avenir des concessions hydrauliques percute les syndicats européens, ouvre les portes de la Commission Européenne, créé une dynamique et une démarche revendicative européenne ? C’est vous, c’est nous tous ! Les étapes que nous avons franchies et l’espoir que cette démarche revendicative ouvre sont à mettre au crédit de notre mobilisation. Des perspectives positives et progressistes sont réelles tant la situation actuelle du secteur énergétique fragilise le modèle libéral, les décisions gouvernementales et les choix de gestion des entreprises de l’énergie. Notre démarche européenne va déboucher sur une mobilisation européenne intersyndicale sous la coupe d’Industri’All et de l’EPSU. La question de l’avenir de l’énergie en Europe se pose différemment d’il y a quelques années et quelques mois auparavant. Quasi unanimement les syndicats européens - hormis l’Allemagne - reconnaissaient l’échec de la libéralisation du secteur de l’énergie lors des journées de l’EPSU des 10 et 11 Février 2016 pointant la nécessaire régulation du système. La revendication de l’EPSU et de la FNME-CGT d’une Agence Européenne de l’Énergie prend tout son sens et pourrait être au cœur de la mobilisation européenne à venir. L’exemple de la Norvège, qui en opposition aux injonctions de Bruxelles sur l’ouverture à la concurrence des concessions, a nationalisé sa production sans que la Commission Européenne ne puisse s’y opposer, montre clairement que d’autres voies sont possibles et que celle revendiquée par la FNME-CGT d’un Pôle Public de l’Énergie et de nouvelles nationalisations une réalité potentielle ! L’explosion des factures d’énergies à venir, compte-tenu du subventionnement des EnR et de l’appétit des opérateurs privés, est un argument choc pour les revendications que nous portons. La nécessité que les opérateurs historiques de l’énergie soient pérennes pour assurer les besoins de la Nation et des populations dans un contexte de fragilisation financière, est un argument supplémentaire. Que ce soit dans les négociations à venir - activités sociales, droits familiaux, etc. - ou encore dans la lutte pour notre avenir industriel, nos emplois, nos garanties collectives et statutaires, nous avons une obligation qui se résume à croire dans notre capacité de convaincre et de mobiliser. Le 31 MArS 2016, la FNME-CGT appelle l’ensemble de ses syndicats à se mobiliser en grève pour porter haut et fort : la création du Pôle Public de l’Énergie avec de nouvelles nationalisations ; de nouveaux droits statutaires garantissant l’emploi dans les IEG ; la revalorisation des salaires et pensions ; la défense de l’emploi ; la pérennisation de nos activités sociales ; le retrait de la loi EL KHOMRI. www.fnme-cgt.fr