POMPES À CHALEUR questions – réponses

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POMPES À CHALEUR questions – réponses
FICHE CONSEIL
POMPES À CHALEUR
aérothermie - aquathermie - géothermie
questions – réponses
La question de la consommation d’énergie est au cœur des réflexions, en particulier dans le
bâtiment qui participe pour 43% de l’énergie consommée en France. Ainsi avant d’opter pour
un système de chauffage performant pour son logement, il convient de s’assurer que la priorité
de l’investissement est orientée vers la performance énergétique globale du logement (cf. guide
des 7 clés disponible sur www.energivie.info).
Concernant le marché des pompes à
chaleur (PAC), des particuliers et professionnels se plaignent parfois de problèmes liés à la qualité de l’installation,
au choix de la solution technique ou
au matériel qui n’atteint pas toujours
les performances escomptées. Voici un
panorama des principales questions
fréquemment entendues ou à se poser
lorsque l’on envisage l’installation d’une
pompe à chaleur afin de faire les bons
choix et d’éviter les mauvaises surprises.
Une pompe à chaleur, qu’est-ce que c’est ?
Une pompe à chaleur sert à :
écupérer de l’énergie dans le milieu extérieur d’un bâtiment (sol,
R
eau ou air) grâce à un évaporateur,
emonter le niveau de température de cette énergie récupérée via
R
un compresseur,
Transférer cette énergie au bon niveau de température au milieu
intérieur du bâtiment que l’on souhaite chauffer.
C’est pour effectuer ces opérations (remontée du niveau de température de la chaleur captée et transfert de la chaleur d’un milieu vers un
autre) qu’a lieu une consommation d’énergie électrique.
L’atout majeur des pompes à chaleur réside dans leur faible
consommation d’énergie électrique au regard de l’énergie thermique restituée : pour 1 kWh d’énergie électrique consommée, ce
sont 1,6 à 5 kWh d’énergie thermique qui sont produits par la PAC.
Ces chiffres sont théoriques et varient suivant le matériel, la source
d’énergie extérieure – air, eau ou sol – les températures d’usage et les
conditions de fonctionnement. Une PAC est donc une forme de chauffage utilisant l’électricité.
L’énergie nécessaire pour couvrir les besoins de chauffage provient de
30 à 50 % de l’énergie électrique, le reste étant puisé dans l’environnement (ces chiffres peuvent varier suivant le matériel, la source d’énergie
extérieure – air, eau ou sol – les températures d’usage et les conditions
de fonctionnement).
Comment ça marche ?
Le cycle de fonctionnement de la pompe à chaleur se décline de la façon suivante :
Récupération de la chaleur de l’environnement par l’évaporateur :
le fluide frigorigène, froid et à l’état liquide, va traverser un deuxième
échangeur (appelé évaporateur) dans lequel circule le fluide extérieur
(air extérieur, eau de nappe ou eau échangeant avec un capteur
enterré dans le sol) qui est plus chaud que le fluide frigorigène. Ce
dernier va donc récupérer l’énergie (les calories) de ce fluide extérieur.
En récupérant cette énergie, le fluide frigorigène va entrer en ébullition
et donc se transformer en gaz (évaporation) d’où le nom d’évaporateur.
La compression : le compresseur va aspirer ce fluide frigorigène qui
est sous forme de gaz à basse température. En comprimant le gaz,
sa température va s’élever en même temps que sa pression. Il y aura
donc à la sortie du compresseur un gaz chaud à une pression élevée.
La diffusion de la chaleur au condenseur : le gaz chaud va être dirigé
vers un échangeur (appelé condenseur) dans lequel circule un fluide à
réchauffer (eau du réseau de chauffage par exemple ou air intérieur).
Le gaz chaud va donc transmettre une partie de son énergie au fluide
à chauffer dont la température va augmenter. Ce faisant, le gaz frigorigène va se refroidir et condenser, c’est-à-dire qu’il va passer de l’état
gazeux à l’état liquide (d’où le nom de condenseur).
La détente : le fluide frigorigène à l’état liquide, qui est toujours à
pression élevée, va être ensuite détendu au travers du détendeur.
C’est-à-dire que la pression va chuter, abaissant ainsi la température
du fluide frigorigène qui reste à l’état liquide et va traverser l’évaporateur pour un nouveau cycle.
Le principe est exactement le même que celui du réfrigérateur qui
pompe les calories à l’intérieur du compartiment pour les rejeter à
l’extérieur, mais en sens inverse.
Quels sont les principaux
avantages et inconvénients des PAC ?
AVANTAGES
INCONVÉNIENTS
La part d’énergie gratuite utilisée, puisée dans le sol, dans l’eau ou dans l’air
Risque de problèmes de gel précoce avec les systèmes basés sur l’air extérieur ou avec certains types de terrain pour des capteurs enterrés à faible
profondeur
La consommation électrique pour le chauffage potentiellement divisée en
moyenne par 2 à 3 par rapport à un chauffage électrique de base à effet joule
(convecteurs, panneaux rayonnants…)
Risque d’assèchements estivaux du sol si la fonction rafraîchissement est
utilisée avec des capteurs horizontaux
Le mode de diffusion de la chaleur lorsqu’elle est diffusée par plancher chauffant basse température (confort et économie)
Les fluides frigorigènes nécessaires au fonctionnement des PAC sont de très
puissants gaz à effet de serre
Le coût d’installation, les frais de maintenance et la consommation d’énergie
électrique peuvent parfois limiter l’intérêt économique bien que l’énergie
prélevée soit gratuite
Risque d’anéantir les économies hivernales en été avec les PAC réversibles
utilisées en climatisation ou refroidissement
Risque d’augmentation du coût de l’électricité à partir de 2009 (libéralisation
totale du marché de l’électricité. Le prix de l’électricité pour les particuliers est
aujourd’hui 25% moins élevé en France que la moyenne européenne.)
Abonnement électrique plus coûteux (triphasé parfois nécessaire)
2
Qu’est ce que le COP ?
L
e Coefficient de Performance (ou COP) d’une machine correspond au
rapport entre l’énergie thermique utile restituée pour le chauffage
et l’énergie électrique nécessaire pour faire fonctionner la pompe à
chaleur. C’est l’équivalent d’un rendement mais appliqué à une pompe à
chaleur. Plus il est élevé, plus le système est performant.
Un COP égal à 3 signifie que l’énergie thermique utile restituée pour
le chauffage est 3 fois supérieure à l’énergie électrique consommée..
Seules certaines PAC, qui disposent d’un COP théorique d’au moins
3,4, peuvent prétendre au crédit d’impôt* ou 3,3 pour l’éco-PTZ (sous
réserve de réaliser au minimum 2 types de travaux parmi les 6 possibles).
Il faut cependant distinguer différents types de COP :
Le COP de la pompe à chaleur (COP machine dit COP théorique)
C’est la quantité de chaleur fournie par la PAC divisée par la quantité
d’énergie électrique consommée. Cette valeur est définie dans des
conditions de référence de fonctionnement de la machine (pour
un couple donné de températures, celle du milieu extérieur et
celle fournie au système de chauffage). Attention : c’est souvent
uniquement cette valeur qui est communiquée, mais elle ne reflète
pas l’efficacité énergétique de l’ensemble de l’installation sur une
durée de fonctionnement normale.
ne pompe à chaleur fonctionne-t-elle
U
avec de l’énergie renouvelable ?
Le COP de l’installation (COP système)
C’est la chaleur fournie par la PAC divisée par la quantité d’énergie électrique consommée par l’ensemble du dispositif (incluant généralement
les pompes de circulation de l’eau dans le système de distribution de
chauffage et de circulation du fluide dans le système d’échange extérieur), dans les conditions nominales de fonctionnement.
Ce COP indique une performance plus proche de celle rencontrée en
conditions réelles d’utilisation.
Le COP annuel de l’installation (COP moyen annuel)
C’est le bilan global de l’énergie thermique fournie divisé par
l’énergie consommée, calculé sur une année complète de fonctionnement. Pour cela, on compare la consommation électrique annuelle
de la PAC et l’énergie totale fournie par l’installation au logement.
C’est le COP qui intéresse le consommateur car il prend en compte
le fonctionnement réel de la PAC en intégrant les périodes où son
fonctionnement n’est pas optimal.
Le COP au regard de la production française d’électricité
u niveau national, il faut brûler 3,1 kWh de combustible fossile
A
(uranium, fioul, gaz, charbon) pour fournir 1 kWh électrique au
compteur des consommateurs (source DGEMP 2007).
On distingue ainsi l’énergie prélevée dans l’environnement, dite
« énergie primaire », de l’énergie facturée à l’utilisateur après transformation et acheminement, dite « énergie finale ». Une PAC n’a donc
d’intérêt au regard des ressources énergétiques que si elle possède
un COP annuel supérieur à 3,1.
U
ne PAC est un système qui valorise l’énergie disponible puisée dans
l’environnement immédiat (sol, air, eau) ; cette énergie est renouvelable et provient en majorité du flux thermique solaire (la chaleur
provenant du centre de la terre est en général bien trop lointaine pour
être exploitée en surface).
Principe de fonctionnement
d’une pompe a chaleur sur sonde géothermique
Prélèvement de calories
(évaporation)
Compresseur
Production de calories
(condensation)
Circuit secondaire
Les quantités d’énergie renouvelable susceptibles d’être mobilisées par
les PAC sont importantes mais la contre-partie reste l’utilisation d’électricité, indispensable au fonctionnement de la machine. Si celle-ci est
d’origine renouvelable (solaire, éolien, hydraulique…), on peut considérer
la PAC comme un mode de chauffage utilisant exclusivement des énergies renouvelables, mais ce n’est pas le cas en France où les énergies
renouvelables n’assurent qu’environ 12% de la production d’électricité
nationale.
Cependant, l’impact de l’utilisation de l’électricité peut-être minimisé
à condition d’avoir réduit à la source les besoins en énergie (guide
des 7 clés) et d’utiliser des PAC performantes – limitant de ce fait leur
consommation d’énergie électrique – et d’avoir recours aux énergies
renouvelables pour produire de l’électricité par exemple par les bouquets d’électricité verte.
Les PAC contribuent-elles à l’effet
Circuit primaire
Détendeur
Prélèvement des calories des terrains
de serre ?
Ces appareils peuvent être à l’origine de trois types d’émissions de gaz
à effet de serre :
lors
d’opérations de maintenance mal maîtrisées, en fin de vie
ou en cas de problème d’étanchéité à cause des fluides frigorigènes qu’elles renferment : ces gaz, les HFC, sont entre 140
et 11.700 fois plus puissants que le CO2 pour l’effet de serre…
Par exemple, une PAC qui renferme 2 Kg de fluide frigorigène représente l’équivalent de 20 tonnes de CO2, soit le total des émissions
de CO2 de 13 voitures qui parcourent 10 000 km. Certains fabricants
cherchent à utiliser des fluides moins impactants
lors de leur fabrication et de leur transport, comme toute activité
p endant leur fonctionnement, comme tout appareil consommant de
l’électricité, d’autant plus durant les périodes de pointe de consommation électrique qui sont absorbées par des centrales thermiques
(charbon, fioul, gaz) particulièrement émissives en gaz à effet de serre
D’où l’importance :
d ’une installation et d’un appareil de bonne qualité qui ne fuira ni
durant toute sa période d’utilisation ni lors de son démontage
du choix du professionnel qualifié qui assurera l’installation,
la maintenance ou le démontage de l’installation d’une réduction des
besoins en énergie (voir guide des 7 clés)
* Sous réserve de modification du dispositif par l’État.
3
Pompe à chaleur et géothermie, c’est
pareil ?
T
out d’abord, cela dépend de la source dans laquelle on puise l’énergie : pour l’air, on parle
d’« érothermie », pour la nappe, un plan d’eau ou une rivière d’« aquathermie » et pour le sol
(sondes horizontales ou verticales) de « géothermie ». Mais le terme géothermie peut être abusif
ici puisqu’aux profondeurs considérées, les principaux fournisseurs de chaleur sont le soleil et les
précipitations. Le flux géothermique (chaleur provenant du centre de la Terre) y est négligeable.
Aussi, on parle parfois de pompe à chaleur géosolaire. En Alsace, ce n’est qu’à des profondeurs de l’ordre
de 2000 m que l’on peut parler de géothermie.
La « géothermie » très basse température
Il s’agit de la « géothermie » la plus courante, utilisée chez les particuliers ou pour les logements
collectifs. Des capteurs enterrés sont constitués d’un réseau de tubes dans lequel circule un fluide
caloporteur, que ce soit un fluide frigorigène ou de l’eau glycolée. La source est donc le sol ou l’eau
de la nappe phréatique.
Pour restituer cette chaleur dans le plancher chauffant de la maison on utilise ainsi une pompe à
chaleur, qui fonctionne grâce à de l’électricité.
La « géothermie » basse température
Station géothermique Soultz-sous-Forêts
La « géothermie » basse énergie (températures comprises entre 30 °C et 100 °C) permet de couvrir
une large gamme d’usages : chauffage urbain, chauffage de serres, utilisation de chaleur dans les
process industriels, thermalisme... À titre d’exemple, l’aquifère du Dogger dans le sous-sol de la
région parisienne, situé à 2 000 m de profondeur renferme une eau géothermale à 60 - 80 °C. Il n’y
a pas encore d’installation de ce type en Alsace.
La géothermie de moyenne température et de haute température
La géothermie de haute énergie ( 180 °C) et moyenne énergie (température comprise entre 100 °C et
180°C) valorisent les ressources géothermales sous forme d’électricité ou de chaleur. Un pilote pour
la production d’électricité a fait l’objet d’explorations approfondies en Alsace du Nord à Soultz-sousForêts où une étape décisive a été franchie le 13 juin 2008, avec la mise en service de la centrale
pilote de production d’électricité. Géothermie Soultz est ainsi, à ce jour, le programme de recherche
scientifique le plus avancé au monde dans le domaine de la géothermie profonde. Depuis cette mise
en service, le site a pour fonctions principales l’observation et l’expérimentation grandeur nature,
indispensables pour continuer à mieux connaître les phénomènes en jeu et maîtriser l’exploitation
(pour aller plus loin : www.geothermie-soultz.fr).
ans quels cas choisir
D
une pompe à chaleur ?
Pompe à chaleur et climatiseur,
c’est pareil ?
N
on, ce n’est pas la même chose. Si la technique est la même, les
puissances et durées de fonctionnement sont différentes. Un
climatiseur, au sens usuel du terme, est un système permettant le
rafraîchissement en période chaude. Une PAC se doit de fonctionner
sur l’ensemble de la saison de chauffage. Ainsi, à puissance équivalente, son compresseur est généralement plus petit et les surfaces
d’échange plus importantes. Elle doit supporter une durée de fonctionnement de 2 000 à 4 000 heures par an contre seulement 600
pour un climatiseur. Enfin, certains équipements techniques peuvent
figurer dans une PAC, notamment si elle est réversible (système
de dégivrage, vannes d’inversion, détendeurs…), mais pas dans un
climatiseur.
4
L
e cas idéal est un logement neuf dans lequel un plancher
chauffant peut être installé et où l’isolation renforcée diminue les
besoins en consommation.
En rénovation, nous vous conseillons de diminuer au maximum les
besoins en chaleur du logement et de vous équiper d’un système de diffusion de la chaleur à basse température pour utiliser efficacement
une pompe à chaleur. Si le choix se porte sur une PAC, attention aux
différences de technologies :
ainsi l’aérothermique (air/air ou air/eau) n’est pas adaptée aux
régions dont les hivers sont rigoureux. En Alsace, il est conseillé de
privilégier la géothermie (sol/sol ou eau/eau) avec capteurs horizontaux ou verticaux, ou les puits sur la nappe phréatique lorsqu’elle
est accessible.
Simulation « pompe à chaleur ou isolation ? » 
Maison de 100m2 située à Colmar consommant 294kWh/m.an pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ECS)
kWh
30 000
25 000
CONSOMMATION
coûts de fonctionnement
2000
20 000
2970
25 732
5 000
0
7720
A- fioul
3692
1000
12 114
500
5810
B- fioul+PAC
A- Situation initiale : fioul
(Chaudière ancienne)
Consommation de 2950l de fioul/an sur
radiateurs traditionnels et production
eau chaude sanitaire
total
1691
150
240
1500
10 500
10 000
total
2063
€
3692
557
A- fioul
omment optimiser
C
le fonctionnement d’une PAC ?
La source dans laquelle on puise l’énergie doit être à la température
la plus élevée possible. L’avantage va donc aux PAC puisant leur énergie
dans un milieu à température constante comme la nappe phréatique, le
sol ou l’air extrait d’une ventilation.
La température de restitution de la chaleur doit être la plus basse
possible : avantage aux planchers chauffants basse température qui
procurent une grande surface d’échange. De plus, le confort thermique
est meilleur avec un chauffage par rayonnement plutôt qu’à air pulsé.
La mise en place d’un ballon tampon alimenté par la PAC permet
d’optimiser les performances en limitant la fréquence de mise en route,
donc l’usure de la machine.
uels sont les différents
Q
de pompes à chaleur ?
Entretien
Eau Chaude Sanitaire
Chauffage appoint
Chauffage
787
B- fioul+PAC
B- fioul+PAC (Ajout PAC air/eau)
COP annuel de 2,17 Production d’Eau Chaude
Sanitaire par ballon électrique
- s urcoût de l’abonnement électrique
- la chaudière fioul d’appoint couvre 30% des
besoins en chauffage
l est important de réunir les conditions nécessaires au bon fonctionnement d’une PAC et au maintien d’un COP élevé :
150
240
502
0
I
total
1177
130
300
202
1 673
C- isolation
Abonnement électrique
C- isolation
C- isolation (sans changement de
la chaudière fioul)
- 20 cm sur le plancher des combles
- 7cm d’isolant sur les murs - installation
d’une ventilation simple flux hygro B
- consommation ramenée à 158kWh/m2.an
eut-on raccorder une pompe
P
à chaleur à un circuit de
radiateurs haute température ?
O
ui mais cela fonctionne moins bien. Il existe quelques appareils qui
permettent d’élever suffisamment la température du fluide pour un
raccordement sur des radiateurs classiques (environ 60°C). Il faut donc
s’assurer que la pompe à chaleur est adaptée à cet usage. Cependant,
le rendement est forcément moindre qu’avec un émetteur basse température (plancher chauffant ou radiateur basse-température à environ
35°C) puisqu’il faut plus d’énergie électrique afin d’élever la température
du circuit de chauffage.
types
Les pompes à chaleur
géothermiques
1 par capteurs horizontaux
Ce sont des tubes de polyéthylène ou de cuivre gainés
de polyéthylène. Ils sont installés en boucles enterrées
horizontalement à faible profondeur (de 0,60 m à 1,20m).
Dans ces boucles circule en circuit fermé de l’eau additionnée
d’antigel ou le fluide frigorigène de la pompe à chaleur
(selon la technologie employée).
2 par capteurs verticaux
Ils sont constitués de deux tubes de polyéthylène formant
un U installés dans un forage (jusqu’à 80 m de profondeur)
et scellés dans celui-ci par du ciment.
On y fait circuler en circuit fermé de l’eau additionnée de
liquide antigel.
5
1 par capteur horizontal
U
n réseau de tubes est enterré (de 0,8 m à 1,2 m de profondeur) sur
le terrain jouxtant le bâtiment. Il s’agit de tuyaux (en polyéthylène
généralement) dans lesquels circule un fluide caloporteur. Selon les
fabricants, la surface de captage préconisée varie entre 1,5 et 3,5 fois la
surface chauffée de l’habitation. Certains principes de pose sont préconisés, notamment en ce qui concerne les profondeurs d’enfouissement et
d’espacement entre tubes. Le capteur doit être au moins à :
2 m des arbres,
1,5 m des réseaux enterrés non hydrauliques,
3 m des fondations, des puits, des fosses septiques et des évacuations.
Il ne faut pas descendre trop profondément (au delà de 1,5 m) car l’inertie
du sol est telle que les calories pompées seront récupérées trop lentement,
mais assez profondément pour s’éloigner des risques de gel en surface par
temps froid. Un sol constitué de terre végétale humide sera mieux adapté
qu’un sol en remblais rocheux. Dans tous les cas, la pose d’un grillage
avertisseur 30 cm au dessus des tubes est nécessaire afin d’indiquer la
présence des capteurs lors d’un terrassement ultérieur.
Avantage
Les capteurs horizontaux sont faciles d’installation et ont des coûts initiaux
plus bas que les capteurs verticaux.
INCONVÉNIENTS
Il faut avoir un terrain de taille suffisante.
Il n’est pas possible de planter des arbres à proximité de ce réseau.
À la profondeur à laquelle les capteurs sont installés, l’incidence du flux
géothermal est inexistante. Les apports de chaleur sont effectués par
l’énergie solaire et les infiltrations de pluie. C’est pourquoi le terrain doit
être adapté :
- il doit être bien exposé au soleil,
- il ne peut être recouvert d’un revêtement en dur (terrasse, piscine, ...),
- s’il est rocheux et peu favorable aux échanges thermiques, il faudra
un lit de sable,
- s’ il est trop pentu, il faudra envisager un remblaiement.
2 par capteur vertical
U
n ou plusieurs forages (selon les besoins de chauffage) sont réalisés
dans le sol afin d’y insérer des tubes. Dans ce cas, on parle aussi de
sondes géothermiques. Dans le forage, on place le capteur (tube en U, ou
double U en polyéthylène) contenant un fluide caloporteur. Il est ensuite
scellé par du ciment et de la bentonite. La profondeur du forage peut
atteindre jusqu’à 200 m. À 10 m de profondeur, la température du sol est
pratiquement constante toute l’année et voisine de 12°C. En descendant en
profondeur, la température s’élève de 2 à 3°C tous les 100 m. La puissance
linéaire des capteurs verticaux est d’environ 50 W/m mais cela dépend
de la conductivité thermique du terrain. La quantité d’énergie récupérable
par une sonde géothermique profonde dépend de plusieurs paramètres :
de la température atteinte dans le sous-sol, de la profondeur et de la
longueur de la sonde,
des caractéristiques thermiques du sous-sol, notamment sa conductibilité thermique,
du type de construction de la sonde et de la colonne de production.
Avantages
L ’installation peut être réalisée même dans un jardin de petite taille.
C’est le type de pompe à chaleur présentant le meilleur rendement
sur une année.
INCONVÉNIENTS
L e coût d’installation est très élevé (10 000 à 20 000 euros pour 100
mètres carrés chauffés) essentiellement à cause du forage.
Il faut prévoir un espacement suffisant entre chaque forage (plus de 10 m)
lorsque plusieurs sondes sont nécessaires.
Les forages doivent être adaptés au sous-sol. On connaît quelques cas où
des forages trop profonds ont provoqué des remontées d’eau artésiennes
qui ont causé des désordres sur le bâti.
En cas de présence d’une nappe phréatique, le système en U pourra mettre
en contact -en cas d’accident- le fluide caloporteur directement avec la
nappe et engendrer une pollution de celle-ci. Cette technologie n’est pas
adaptée pour cette configuration.
Les pompes à chaleur sur eau de nappe (PAC aquathermiques)
L
a chaleur prélevée est celle contenue dans l’eau de nappes peu profondes (moins de 100 m)
captée par forage. Après avoir prélevé les calories nécessaires, l’eau de nappe est idéalement
rejetée dans un second forage en aval du sens d’écoulement de la nappe. Il est toutefois possible,
dans les systèmes à un seul forage, de rejeter l’eau dans une rivière, un plan d’eau ou un réseau
d’eaux pluviales. Dans tous les cas une déclaration en mairie est obligatoire.
Il faudra cependant s’assurer de la qualité physico-chimique de l’eau et sélectionner une PAC avec
évaporateur coaxial ou immergé (les systèmes à plaques sont déconseillés en raison de leur plus
faible résistance au gel et de leur encrassement plus rapide).
AvantageS / INCONVÉNIENTS
L e système à forage unique (soumis à autorisation cf. page 9) est intéressant du point de
vue coût, mais l’eau est rejetée dans le réseau d’eau pluviale, dans un plan d’eau ou une rivière,
après qu’on y ait prélevé les calories nécessaires. Ce rejet fait l’objet d’une déclaration ou d’une
autorisation au titre de la loi sur l’eau et des milieux aquatiques du 30/12/2006 (renseignements auprès de la Direction Départementale des Territoires (DDT) de votre département).
L e système à deux forages (soumis à autorisation cf. page 9) ou à doublet est plus coûteux
mais davantage utilisé : l’eau est aspirée par un premier forage puis réinjectée dans la nappe en
sous-sol via le second forage. Plus respectueux de l’environnement, ce système est à privilégier
moyennant quelques précautions consistant à respecter une différence de profondeur entre
le point de prélèvement et le point de rejet et de s’assurer de la compatibilité du prélèvement
par rapport aux autres installations pouvant impacter le rendement projeté de l’installation ou
celles déjà existantes.
6
Recommandations
Il est nécessaire de s’informer précisément de la nature
du sous-sol et des caractéristiques de la nappe d’eau
souterraine.
Pour des installations nécessitant plusieurs forages, il faut
tenir compte du sens d’écoulement de la nappe pour décider
du lieu précis où forer.
Des précautions doivent être prises pour éliminer tout risque
de pollution de la nappe, notamment s’il faut procéder
à des nettoyages de l’échangeur (utilisation de produits
biodégradables).
Le rejet d’eau fait varier le potentiel redox favorable à la
précipitation d’éléments tels que le fer, le manganèse ou
le calcium, entraînant une prolifération bactérienne et
la corrosion du puits. Il existe des puits protégés contre
la corrosion. Nous rappelons que le rejet en nappe d’eau
contaminée par des produits toxiques est interdit par la
réglementation du SAGE Ill-nappe-Rhin.
Les recommandations sont importantes en plaine d’Alsace
où la nappe constitue l’essentiel de l’alimentation en eau
potable.
Région Alsace
omment connaître
C
le potentiel de son sous-sol ?
Potentiel d’utilisation de pompes
à chaleur (PAC)
Domaine de la nappe phréatique d’Alsace
permettant les PAC sur eau de nappe.
Les zones où une PAC sur nappe est exploitable dépendent de la
profondeur de la nappe de son niveau, de son évolution… Les informations sur la piézométrie de la nappe d’Alsace sont tenues à jour
par l’APRONA. Lorsqu’on se trouve en bordure de plaine et dans le
Piémont des Vosges, il est recommandé de consulter le Service géologique régional du BRGM qui collecte les données sur le sous-sol et
permettra d’éviter des erreurs d’appréciation ou des conséquences
fâcheuses comme les remontées de nappe qui peuvent survenir dans
les zones artésiennes.
lluvions rhénanes épaisses
A
permettant de fort débits
Alluvions rhénanes ou vosgiennes
dont l’épaisseur limite le débit
Alluvions peu accessibles
(sous couverture de loess épais)
Domaines peu aquifères où les PAC
géothermales sont recommandées.
lluvions argileuses et aquifères
A
à productivité réduite
Terrains à ressources en eau aléatoires
Terrain très peu perméable
Pour consulter les informations disponibles sur les sous-sols de sa
commune et les points d’accès à la nappe, voir :
http : //brar.region-alsace.eu
Les pompes à chaleur sur air extérieur
L
Les chauffe eau thermodynamiques (CET) sont des équipements de production d’eau chaude sanitaire associant une PAC aérothermique à un
ballon de stockage. Il existe principalement 3 modes d’installation :
es calories nécessaires au chauffage de la maison sont puisées dans
l’air extérieur. Cette source de chaleur est facilement exploitable, sans
capteur important ou coûteux à installer et sans autorisation spéciale.
Il est plutôt conseillé de les installer dans des zones à climat doux, comme
les zones côtières par exemple, et non dans les régions au climat plus
rude, comme l’Alsace.
Sur air extérieur puisant les calories dans l’air extérieur, ce principe
d’installation est à proscrire en Alsace, comme pour les PAC aérothermiques du
fait des températures de l’air extérieur trop basses. En dessous d’une certaine
température de l’air (variable entre -5 et + 8°C selon les modèles), les CET
fonctionnent alors uniquement grâce à une résistance électrique, comme un
ballon électrique classique.
Le chauffage est assuré soit par de l’air chaud pulsé (pompe à chaleur
air / air), soit par le biais d’un circuit hydraulique alimentant un plancher
chauffant, des radiateurs ou des ventilo- convecteurs (pompe à chaleur
air / eau).
Sur air ambiant dans ce cas le CET puise les calories dans l’air ambiant
du bâtiment. Le choix de l’emplacement du système est alors primordial, car
s’il doit être placé dans un volume suffisamment important (plus de 20 m3)
et tempéré (au minimum 15°C) pour fonctionner, il participera en revanche au
refroidissement du volume chauffé. Si les COP théoriques annoncés sont autour
de 3, les conditions réelles d’utilisation journalière engendrent plutôt des COP
voisins de 1,6-1,9. (source campagne d’évaluation Costic-ADEME-FFB, 2010). Le
choix de l’emplacement est également à considérer car ce type d’installation
peut-être une source de nuisances sonores.
Avantage 
Ces pompes à chaleur sont réversibles et peuvent rafraîchir la
maison en été.
Inconvénients
Lorsque le chauffage est assuré par de l’air chaud pulsé, des sensations d’inconfort peuvent survenir, dues aux mouvements d’air
et à sa mauvaise répartition dans la pièce (chaud en haut et froid
aux pieds).
Contrairement à la température du sous sol qui reste stable tout au
long de l’année entre +10 et +15°C, celle de l’air extérieur fluctue et
peut devenir très basse, notamment en Alsace.
Or la performance d’une PAC est directement proportionnelle à la différence entre la température du milieu où l’on prélève la chaleur et la
température des émetteurs de chaleur.
Plus cet écart est important, moins bonne est la performance. C’est pourquoi les PAC sur air sont moins performantes que les PAC géothermiques.
Il est plutôt conseillé de les installer dans des zones à climat doux, comme
les zones côtières par exemple.
Quand
il fait froid (en dessous de 5°C), l’évaporateur situé en contact
avec l’air extérieur peut givrer, ce qui diminue aussi l’efficacité de la
PAC. C’est pourquoi ces pompes sont équipées d’une régulation qui
inverse périodiquement et pour un court moment leur fonctionnement :
ceci assure le dégivrage de l’évaporateur mais engendre une consommation d’électricité supplémentaire. De plus, pendant le dégivrage, la
chaleur est prélevée à l’intérieur de la maison ce qui pourrait entraîner
une sensation de froid mais qui est compensée par la mise en marche
d’une résistance électrique servant d’appoint.
Dans la plupart des régions et notamment en Alsace, il est nécessaire de
prévoir un chauffage d’appoint indépendant qui prend le relais de la PAC
lorsque la température extérieure devient trop basse.
Sur air extrait ce type d’installation puise les calories dans l’air extrait
par la ventilation mécanique, qu’elle soit simple ou double flux. Sous réserve
d’une installation correctement dimensionnée et soignée, la température de
la source est alors relativement stable (autour de 19°C) et le CET ne participe
pas au refroidissement du volume chauffé. C’est le principe d’installation des
CET le plus pertinent.
Les pompes à chaleur sur air extrait
C
ette version de pompes à chaleur, déjà bien diffusée en Allemagne,
Autriche ou Suisse, arrive progressivement sur le marché français.
On l’appelle aussi VMC double flux thermodynamique. Il s’agit
d’associer une ventilation double flux (VMC) avec récupération de
chaleur à une pompe à chaleur et un ballon d’eau chaude. La source
d’énergie est ici l’air chaud vicié prélevé par la VMC dans les pièces
humides de la maison. Dans ce cas, la pompe à chaleur prélève les
calories avant le rejet de l’air à l’extérieur pour chauffer l’eau sanitaire. Certains modèles sont aussi capables de réchauffer l’air neuf si
le récupérateur de chaleur n’a pas restitué suffisamment de calories,
notamment en cas d’air extérieur très froid. De faible puissance (1 à 2
kW), ces systèmes sont particulièrement bien adaptés aux maisons
très économes en énergie, n’ayant quasiment aucun besoin de
chauffage. Parmi les différents systèmes de PAC, la solution sur air
extrait est une des plus efficaces parce que la source d’énergie est
aux environs de 19°C pendant tout l’hiver.
7
Combien ça coûte ?
Le coût dépend du type de PAC considéré (données 2006). Ces coûts sont plutôt stables.
Type de pompe à
chaleur
Performances en Alsace
conseillé - déconseillé
À ne pas oublier
Coût moyen national des installations
pour une maison de 120 m², données 2010
Air / Air (Aérothermique)
non adaptée au climat
ous devez augmenter la puissance de votre
V
abonnement électrique et souscrire un contrat
d’entretien.
10 302 € HT (dont 1 525 € HT de pose)
Air / Eau (Aérothermique)
sur émetteurs hautes températures
sur émetteurs basses températures
(plancher chauffant…)
ous devez augmenter la puissance de
V
votre abonnement électrique et souscrire
un contrat d’entretien.
10 975 € HT (dont 1 470 € HT de pose)
Eau/ Eau
Géothermale
(Aquathermique)
sur émetteurs hautes températures
sur émetteurs basses températures
(plancher chauffant…)
- Vous devez augmenter la puissance de votre
abonnement électrique.
- Obtenir les autorisations au titre du forage
-code minier et code de l’environnement (cf.
faut-il des autorisations pour faire un forage
en page 9)
10 765 € HT (dont 1 615 € HT de pose)
Géothermique
sondes horizontales
sol / sol ou sol / eau
sur émetteurs hautes températures
sur émetteurs basses températures
(plancher chauffant…)
Vous devez augmenter la puissance de
votre abonnement électrique et souscrire
un contrat d’entretien.
Géothermique
sondes verticales
sol / eau
sur émetteurs hautes températures
sur émetteurs basses températures
(plancher chauffant…)
Vous devez augmenter la puissance de votre
abonnement électrique et souscrire
un contrat d’entretien.
Sur air extrait
- adapté aux maisons économes en
énergie (faible puissance)
- système très efficace, ne nécessitant pas de circuit de chauffage
spécifique
- particulièrement bien adapté en
cas de VMC double flux
Vous devez souscrire un contrat d’entretien.
12 986 € HT (dont 1 850 € HT de pose)
Pas d’informations
Une pompe à chaleur réversible, c’est mieux ?
N
on ce n’est pas mieux. On dit d’une PAC qu’elle est réversible
lorsqu’elle peut produire indifféremment de la chaleur ou du
rafraîchissement. Cette possibilité est souvent proposée par les vendeurs de matériels mais ceci est en contradiction avec les arguments
“écologiques” souvent avancés. Avant de penser rafraîchissement (et
donc consommation d’énergie), il vaut mieux adopter des mesures
évitant tout besoin de climatisation (protections solaires extérieures, végétalisation de façades, apport d’inertie dans les bâtiments,
rafraîchissement nocturne par ventilation, réduction des émissions de
chaleur des appareils électriques, etc.). De plus, cette utilisation des
PAC en été anéantit les économies réalisées en hiver.
Par ailleurs, cela contribue à renforcer les pics de consommation
électrique survenant en période de forte chaleur l’été, ce qui pose
des problèmes de pollution et d’effet de serre (usage des centrales au
gaz ou fioul, difficultés de refroidissement des centrales nucléaires,
réchauffement des cours d’eau…). Une PAC réversible n’est pas la
solution idéale car elle est performante soit en chauffage, soit en
rafraîchissement, pas les deux.
Quelles précautions prendre au sujet des fluides de la machine ?
U
n des paradoxes de la pompe à chaleur est que, pour puiser une énergie renouvelable et non polluante, elle utilise (en grande quantité) un
fluide à l’impact négatif sur l’environnement. Afin d’éviter au maximum
les risques de fuite, il faut que les appareils soient brasés en usine sans
raccord mécanique. De plus, une vérification régulière de l’étanchéité du
circuit frigorifique est indispensable.
8
Jusqu’à ces dernières années, le fluide le plus employé était le R22, plus
connu sous le nom de Fréon. Il s’agit d’un chloro-fluoro-carbone (CFC),
particulièrement nocif pour l’environnement. Il contient du chlore, dont
les effets sont destructeurs pour la couche d’ozone. C’est de plus un gaz
à effet de serre puissant (plusieurs milliers de fois plus puissant que le
CO2). Le R22 est désormais interdit et remplacé par des fluides sans
chlore et donc inoffensifs pour la couche d’ozone, comme le R407 C et
le R134 A, mais contenant du fluor, qui restent des gaz à effet de serre
et contribuent donc au réchauffement climatique.
Est-ce bruyant ?
O
ui comme tout équipement avec un compresseur. En effet, une pompe
à chaleur comprend un compresseur intégré dans un module que l’on
appelle un générateur. Il est impératif de bien désolidariser le générateur
des murs et de le monter sur silent-block.
Les problèmes acoustiques sont, pour les pompes à chaleur, essentiellement dus au fonctionnement du ventilateur et du compresseur. En
général, les modèles les moins bruyants sont les plus efficaces et les
plus chers. Mais dans tous les cas, pour limiter les nuisances sonores,
la machine doit être installée soit à l’extérieur en prenant garde au
voisinage, soit dans un local adapté pour éviter la propagation du
bruit au logement ou à l’environnement (local obligatoirement ventilé).
L’utilisation des PAC aérothermiques en été, en mode climatisation,
peut être une source importante de nuisances sonores nocturnes
pour les riverains, d’autant plus si leurs fenêtres sont ouvertes. Pour
éviter les troubles de voisinage mieux vaut investir dans du matériel
très silencieux.
Faut-il un branchement électrique spécial  ?
O
ui, les pompes à chaleur nécessitent un apport important en
électricité pour fonctionner et la plupart des modèles demandent
une alimentation électrique triphasée plutôt que monophasée, ce qui
implique la nécessité de modifier son abonnement électrique lorsque
c’est possible et, si besoin est, de modifier l’installation électrique
(attention au surcoût).
Il est déconseillé d’installer ce type de matériel en bout de ligne électrique (ou sinon, il faut penser à son renforcement). L’appel de puissance étant important lors du démarrage du compresseur, on peut
constater une baisse de tension dans le réseau électrique de la maison
(fortement déconseillé pour les lampes basse consommation).
Les PAC air/eau ou air/air qui intègrent une résistance électrique
peuvent nécessiter le renforcement de la puissance souscrite et
engendrer un surcoût annuel.
Quels matériels sont homologués ?
C
’est NF PAC qui est la marque de reconnaissance des produits qui
répondent aux exigences qualitatives. La marque « NF PAC » est une
marque volontaire, délivrée par l’AFAQ-AFNOR Certification, permettant
de vérifier la conformité des pompes à chaleur aux différentes normes
en vigueur, françaises, européennes et internationales ainsi que le
respect des performances minimales fixées par les membres du Comité
particulier de la marque NF-PAC au travers d’un référentiel.
Elle couvre les différentes pompes à chaleur aérothermiques et géothermiques de puissance calorifique inférieure ou égale à 50 kW.
Pour ces différents produits, elle certifie les paramètres suivants :
Les coefficients de performance (COP) avec un seuil minimum pour
différents points de fonctionnement,
La puissance thermique,
Le niveau de puissance acoustique.
Pour délivrer la marque NF PAC, l’AFAQ-AFNOR Certification fait
procéder (lors de la demande puis régulièrement) à des essais sur
différents produits de la gamme et à un audit des unités de fabrication
afin de contrôler la mise en place par le fabricant d’un ensemble de
dispositions permettant de maîtriser la conformité aux normes et aux
spécifications complémentaires du référentiel.
Faut-il des autorisations pour faire un forage ?
L
a réglementation concernant la réalisation d’un forage est compliquée : elle est encadrée par différents codes, en particulier par le Code
Minier et le Code de l’environnement (Loi sur l’eau). Pour résumer,
le code minier implique la déclaration de tout forage supérieur à 10 m
de profondeur et exige une autorisation (donc enquête publique avec
établissement d’un document d’incidence) pour tout ouvrage géothermal
supérieur à 100 m de profondeur. Cependant, il est conseillé de faire une
déclaration quelle que soit la profondeur du forage et le type de
sonde thermique.
Quant à la procédure à mener pour les forages sur nappe d’eau
souterraine, le plus simple est de s’adresser à la MISEN (Mission Inter
Service de l’Eau et de la Nature, www.eaufrance.fr) située à la préfecture du département. La MISEN est une structure de coordination
départementale des services de l’État (ARS, DDT...) qui vise à améliorer
la lisibilité, l’efficacité et la cohérence de l’action administrative, principalement de l’exercice de la police de l’eau en matière de gestion de
l’eau et des milieux aquatiques. Cela permettra notamment de détecter
si le forage se trouve dans un périmètre de protection rapprochée.
Ce sont les DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) qui gèrent le Code minier.
À noter qu’il existe en Alsace le Schéma d’Aménagement et de Gestion
des Eaux (SAGE) Ill-Nappe-Rhin définissant des règles à respecter
plus stricte que la règlementation nationale. D’autres SAGE (Moder,
Giessen-Liepvrette, …) sont en cours d’élaboration.
Le Code de l’environnement (loi sur l’eau) s’applique en cas de prélèvement d’eau (donc dans le cas des PAC aquathermiques) et nécessite
une déclaration si le prélèvement est «supérieur à 1 000 m3/an mais
inférieur ou égal à 80 m3/h». Sont soumis à autorisation «tous prélèvements situés à l’intérieur du périmètre de protection rapproché d’un
captage en eau potable» et / ou «si le débit prélevé est supérieur à
80 m3/h». Les professionnels (foreurs, bureaux d’études sous-sol)
se doivent de connaître ces démarches.
Il convient également de contacter l’Agence de l’eau pour les taxes
de prélèvement et/ou de rejet.
Dans la mesure où les forages réalisés pour la mise en place de sondes
géothermiques ne prélèvent pas d’eau, ils échappent pour une large
part aux applications de la Loi sur l’eau qui se fondent principalement
sur les notions de débit prélevé (ou rejeté).
9
Cependant, il convient de garder à l’esprit les principes généraux de
« protection de la ressource en eau », traduits dans les trois premiers
articles de la loi et les seuils de profondeurs au-delà desquels l’opération est soumise à la procédure d’autorisation.
Des précautions particulières sont à prendre pour la protection des
eaux souterraines lors de la réalisation d’un forage pour sonde géothermique :
à proximité des installations d’assainissement collectif et individuel,
dans les zones humides,
dans les zones karstiques et les roches très solubles (sel, gypse…),
en bordure du littoral marin ou à proximité des eaux salées,
à proximité des ouvrages souterrains et sur les tracés des infrastructures souterraines (câbles, canalisations, tunnels…),
à proximité des digues et barrages,
dans les anciennes carrières ou mines à ciel ouvert remblayées et au
droit des anciennes carrières et mines souterraines,
à proximité des anciennes décharges et autres sites ou sols pollués,
dans les zones à risques de mouvement de terrain et les zones
volcaniques à proximité des circulations d’eau ou de gaz exceptionnellement chauds ou chargés en éléments,
dans des périmètres de protection et partout en plaine d’Alsace.
N appes d’eau souterraine :
des ressources à préserver
En Alsace, la plus grande nappe d’eau souterraine disponible, à faible
profondeur, est la nappe phréatique de la plaine rhénane. Elle fait
l’objet d’une protection de la ressource sous couvert d’un SAGE. D’un
volume important et de bonne qualité à l’origine, celle-ci constitue la
ressource la plus importante pour l’alimentation en eau potable. Située
à faible profondeur, elle est très vulnérable et sa qualité se dégrade du
fait d’une intense activité humaine.
D’une température constante comprise entre 10 et 12°C tout au long de
l’année, l’eau de cette nappe peut être utilisée par une pompe à chaleur
pour alimenter un circuit de chauffage.
ue faire à la fin de l’utilisation
Q
d’un forage ?
Afin de préserver au mieux cette ressource, et éviter tout risque de
pollution, il convient de rester très vigilant et de respecter les diverses
prescriptions de la règlementation et du SAGE à chacune des étapes
d’installation, de mise en fonction, de nettoyage ou de remplacement
du système mis en place.
S
i une installation n’est plus en service, il ne faut pas laisser le puits inutilisé et à
l’abandon. Des risques de pollution ou de refoulement sont réels et doivent être évités
en rebouchant soigneusement le puits pour protéger la nappe qui constitue souvent une
ressource importante pour l’alimentation en eau potable.
Quelles sont les garanties en termes de forage ?
L
es entreprises de forage de sondes géothermiques sont soumises à la garantie décennale
au sens de l’article 1792 du Code Civil. Elles peuvent adhérer à une charte qualité nationale
publiée sur le site Internet BRGM-Ademe: www.geothermie-perspectives.fr
L’assurance dite décennale bâtiment est obligatoire pour toute personne liée au maître
d’ouvrage par contrat : conseil ou assistant à maître d’ouvrage, maître d’oeuvre, entreprises.
La garantie Qualiforage
L’ADEME, le BRGM et EDF ont mis en place une
charte de qualité destinée aux entreprises de forage
de sondes géothermiques. Celles-ci s’engagent, en
adhérant à Qualiforage, à réaliser des ouvrages selon
les règles de l’art, à souscrire une garantie décennale
(avec mention sonde géothermique), à se former et à
déclarer les forages à la DREAL.
10
Quelles étapes pour réussir une installation ?
U
n diagnostic énergétique du bâtiment doit être effectué au
préalable par un prestataire indépendant que ce soit pour une
construction neuve ou une rénovation (Renseignez-vous auprès de
votre Espace Info->Energie). Cela permettra tout d’abord de déterminer
si la PAC est la solution adaptée et ensuite de bien la dimensionner.
Une installation mal dimensionnée posera des problèmes de confort
thermique ou de surconsommations électriques. Dans le cas d’une PAC
comme dans tous les cas de remplacement d’un système de chauffage
en vue de réaliser des économies d’énergie, il convient d’abord de
prendre des mesures qui réduisent les consommations. Des travaux
d’isolation peuvent, par exemple, s’avérer moins coûteux et tout aussi
efficaces que le remplacement d’un système de chauffage.
Une fois le choix de la solution technique arrêtée parmi les systèmes
les plus performants, il faut procéder au choix de l’installateur (voir ciaprès). N’hésitez-pas à comparer plusieurs devis avec des matériels de
marques différentes. Demandez des références quitte à rendre visite
à l’un des clients déjà équipés qui donnera son avis et vous montrera
l’installation en situation réelle.
Lorsque l’installateur est choisi, vérifiez qu’il entreprend bien les
démarches réglementaires nécessaires, par exemple en cas de
forage.
Afin de disposer d’un contrôle précis de la consommation de la PAC,
faites installer un compteur électrique dédié ou un compteur de
chaleur. Il permettra de détecter facilement des écarts anormaux par
rapport aux résultats attendus.
À la réception des travaux, vérifiez que les documents utiles à la garantie de l’appareil vous ont été remis.
Faites procéder à une visite annuelle de l’installation par l’installateur
pour en vérifier le bon fonctionnement.
Qui est compétent pour installer une pompe à chaleur ?
QualiPAC est la nouvelle reconnaissance nationale d’un installateur
spécialiste de la pompe à chaleur.
C’est une appellation créée par l’AFPAC (Association Française pour les
Pompes À Chaleur) en 2007 avec le soutien de l’ADEME et d’EDF. Elle a
pour but de faciliter la mise en relation des particuliers intéressés par
un chauffage par PAC avec des installateurs spécialistes de la pompe
à chaleur. L’AFPAC, propriétaire de l’appellation « QUALIPAC » accorde
le droit d’utilisation de cette appellation aux entreprises d’installation
suivant des critères fixés dans un règlement d’usage de la marque.
Parmi ces critères, l’entreprise d’installation adhérente à la marque
s’engage à :
Disposer de personnels ayant suivi le cursus de formation élaboré
par l’AFPAC et le COSTIC (Centre d’Etudes et de Formation Génie
Climatique Equipement Technique du Bâtiment) ;
Accepter le contrôle de certaines de ses installations par un organisme indépendant ;
Respecter une Charte Qualité en 10 points résumés ci-dessous :
1 Donner suite à l’appel client sous 2 jours ouvrables ;
2Conseiller et assister le client dans le choix des solutions les mieux
adaptées à ses besoins ;
3Remettre un devis gratuit et détaillé avec du matériel NF PAC - ou
respectant les mêmes exigences - dans le délai convenu avec le
client ;
4Informer le client sur l’existence des incitations fiscales et des
offres de financement en vigueur ;
5Définir les besoins du bâtiment à l’aide d’une étude thermique
(selon la norme NF EN 12831) et réaliser l’installation dans les
règles de l’art ;
6Procéder à une mise en service, puis une réception de l’installation, en présence du client ;
7Procéder à une mise en main personnalisée de l’installation, avec
remise de documentation et proposition systématique de contrat
d’entretien ;
8Remettre une facture détaillée de la prestation, conforme au devis ;
9 Proposer une garantie de deux ans ;
10Remettre au client les documents permettant le suivi de sa satisfaction (Carte T).
Quel est l’entretien nécessaire ?
C
omme pour toute installation de chauffage, il est recommandé de
souscrire un contrat d’entretien, qui comportera notamment une
vérification périodique (en général annuelle) des performances de
l’ensemble de l’installation, incluant les éléments auxiliaires de la
pompe à chaleur.
La fréquence des contrôles d’étanchéité des éléments assurant le
confinement des fluides frigorigènes dans les équipements frigorifiques et climatiques est fixée par décret. Elle est d’une fois tous
les douze mois si la charge en fluide frigorigène de l’équipement est
supérieure à deux kilogrammes.
Une maintenance régulière (par le biais d’un contrat dédié) permet
d’assurer un parfait état de fonctionnement à votre installation et
de garantir des performances optimales. En particulier, le contrôle de
la pression dans les circuits est indispensable pour détecter des
fuites de fluide frigorigène.
En fin de vie d’une installation, il faut que le fluide soit récupéré par
un spécialiste, puis recyclé ou détruit.
Les pompes à chaleur anciennes contiennent des fluides dont l’usage
est maintenant interdit. Une entreprise habilitée doit les récupérer
pour les traiter ou les détruire.
11
Contacts utiles
Installateurs Qualipac : www.afpac.org
ADEME et BRGM (informations générales, liste d’entreprises de forage)
www.geothermie-perspectives.fr
Guichet Unique de Certification du Génie climatique : www.certita.org
Reportez-vous aux fiches
téléchargeables sur energievie.info
ou appelez un conseiller Espace
INFO ÉNERGIE au
Eurovent Certification : www.eurovent-certification.com
Télédéclaration d’un forage sur le site de la DREAL :
www.declaration-sondage-alsace.fr
Banque Régionale de l’Aquifère Rhénan
(cartes et points d’accès à la nappe de la plaine d’Alsace) :
http://brar.region-alsace.eu
APRONA (Association pour la protection de la nappe phréatique de la
0 800 60 60 44
plaine d’Alsace) : http://www.aprona.net
Agence de l’eau : www.lesagencesdeleau.fr
Energivie : www.energivie.info
Nos documentations
• Les fiches "Aides financières"
• Les fiches techniques
• Les fiches exemples
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