Campagne motards 2015 Les chiffres

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Campagne motards 2015 Les chiffres
Campagne motards 2015
Les chiffres
Le printemps est synonyme du retour de nombreux motards sur nos routes. Le mois d’avril marque
également le début de la période la plus meurtrière pour les motards. Même si ce type d’usager est
présent tout au long de l’année sur les routes belges, on en rencontre en effet davantage pendant la
période d’avril à octobre.
L’Agence wallonne pour la Sécurité routière a donc choisi cette période pour lancer la campagne ‘En
avril, gaffe aux motos qui défilent’. L’objectif est de rappeler aux automobilistes qu’ils doivent accorder
de l’attention à la présence des motards.
1. Ampleur du phénomène
Selon le baromètre de l’IBSR, en 2014, 66 motocyclistes sont décédés (tués sur place) sur les routes
belges dont 30 en Wallonie. Ce chiffre marque une baisse considérable du nombre de motards
décédés sur nos routes. En l’espace de seulement 4 ans, le nombre de motards décédés a en effet
baissé de 33% en Wallonie. On ne peut que se réjouir de cette diminution positive.
Mais les motocyclistes restent néanmoins un type d’usagers de la route courant un risque important
d’être impliqué dans un accident. En effet, ils représentent moins de 1 % des kilomètres parcourus
mais 14% des usagers décédés sur nos routes1. Cette surreprésentation des motards dans les victimes
des accidents montre bien la nécessité de mener des actions pour améliorer la situation.
2. Causes principales des accidents impliquant les motards
Différents éléments peuvent expliquer la représentation importante des motards dans les victimes
d’accidents.
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Source : SPF Economie DG Statistique / Infographie : IBSR
Les motards, difficilement repérables
Les automobilistes ont souvent beaucoup de difficultés à repérer les motards sur la route. Dans l’étude
MOTAC2 réalisée par l’IBSR en 2013, dans plus d’un accident sur deux (53%) impliquant un motard et
un autre usager de la route, l’autre usager n’a pas vu le motard.
Ce problème est dû à plusieurs éléments.
Premièrement, la silhouette étroite du motard. Son gabarit réduit rend le motard beaucoup moins
repérable sur la route. Il fait également en sorte que les automobilistes ont beaucoup de mal à évaluer
sa vitesse et la distance à laquelle il se trouve. Ce qui est petit a en effet, toujours l’air de se trouver
plus loin qu’il ne l’est en réalité.
Deuxièmement, les motards ont des accélérations plus rapides que les automobilistes. La vitesse
moyenne pratiquée par les motards est d’ailleurs souvent supérieure à celle des automobilistes. Cela
peut surprendre les conducteurs et diminuer leur visibilité. Plus la vitesse d’un motard est élevée, plus
il sera difficilement repéré par les autres usagers.
Troisièmement, si les automobilistes ne s’attendent pas forcément à rencontrer des motards sur la
route, ils auront moins de facilité à les repérer. L’être humain a en effet, tendance à sélectionner les
informations qui lui semblent pertinentes pour réaliser ses activités.3
Pourtant, les motards sont des usagers de la route à part entière. Les motos sont d’ailleurs de plus
en plus présentes sur nos routes et pas seulement au retour des ‘beaux jours’. Cela s’explique
notamment par le fait que la moto ou le scooter représentent une solution idéale pour se déplacer
facilement et éviter les problèmes d’engorgement de la circulation. C’est particulièrement le cas
pendant les heures de pointe. Le ‘réflexe motards’ doit donc être adopté toute l’année par les autres
usagers et pas uniquement quand il fait beau.
2
Martensen, H. & Roynard, M. (2013) MOTAC – Motorcycle accident causation. Analyse approfondie des accidents graves et mortels
impliquant des motocyclistes. Bruxelles, Belgique : Institut Belge pour la Sécurité Routière – Centre de Connaissance Sécurité Routière
3
Van Elslande P., coordinateur scientifique. (2009) Les deux-roues motorisés : nouvelles connaissances et besoins de recherche – Actes du
colloque international 5 et 6 mars 2009. Marseille : Actes n 122, Inrets
Enfin, le champ visuel d’un automobiliste n’est pas stable.4 Il peut varier, d’une part, en fonction
d’éléments liés à la conduite, comme la vitesse ou la densité du trafic et d’autre part, en fonction
d’éléments liés à l’automobiliste. Par exemple, s’il est fatigué, cela peut réduire son champ de vision.
Dans ce cas, il aura encore plus de difficultés à repérer le motard. Par ailleurs, certaines activités
pratiquées par l’automobiliste au volant, comme le fait d’utiliser son GSM, peuvent également avoir
des effets négatifs sur son champ de vision et augmenter son temps de réaction.
Une vitesse excessive
La vitesse pratiquée par les motocyclistes entre également en cause dans les accidents. L’étude MOTAC
a établi qu’environ 36% des accidents impliquant des motocyclettes étaient dus à une vitesse
excessive des motocyclistes en question. Ce sont les accidents impliquant une moto seule qui
enregistrent le taux le plus élevé d’excès de vitesse avec 43% contre 32% pour les motos impliquées
dans un accident avec un autre usager.5
La vulnérabilité des motards : facteur aggravant
La question de la vulnérabilité est également importante. Il ne s’agit pas d’une cause d’accident en
tant que telle mais d’un facteur aggravant. Les motards sont des usagers faibles qui ne sont pas
protégés par une carrosserie. Les conséquences des accidents dans lesquels ils sont impliqués sont
donc systématiquement beaucoup plus graves pour eux.
Selon une étude menée en 20146, le conducteur d’une moto court, par km parcouru, 57 fois plus de
risques qu’un automobiliste d’être gravement blessé ou de perdre la vie dans un accident de la
circulation.
4
idem
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Martensen, H. & Roynard, M. (2013) MOTAC – Motorcycle accident causation. Analyse approfondie des accidents graves et mortels
impliquant des motocyclistes. Bruxelles, Belgique : Institut Belge pour la Sécurité Routière – Centre de Connaissance Sécurité Routière
6
Martensen, H. (2014) @RISK: Analyse du risque de blessures graves ou mortelles dans la circulation, en fonction de l’âge et du mode de
déplacement. Bruxelles, Belgique : Institut Belge pour la Sécurité Routière –Centre de Connaissance Sécurité Routière
3. Période des accidents impliquant des motards
Les accidents de motos ont généralement lieu au printemps et en été, ce qui correspond à la période
pendant laquelle on croise davantage de motards sur les routes. C’est pendant la période s’étalant
d’avril à octobre qu’on enregistre le plus grand nombre d’accidents impliquant des motards. Pendant
cette période, on identifie clairement 2 pics d’accidents, l’un en avril et l’autre en juillet.
Par ailleurs, les accidents mortels ont principalement lieu durant les week-ends qui comptabilisent
53% des motards décédés sur nos routes.7 On peut donc supposer que ce type d’accident a souvent
lieu lors de déplacements qui sont réalisés dans le cadre de loisirs par des motocyclistes qui n’utilisent
pas uniquement la moto pour son côté pratique, par exemple, pour éviter les embouteillages.
Conclusion
La difficulté à repérer les motards est une cause importante des accidents impliquant un motard et un
autre usager. Dans plus d’un accident sur deux, l’autre usager n’a pas vu le motard. La vitesse excessive
ou inadaptée pratiquée par certains motards vient encore renforcer ce problème.
Il est donc primordial de rappeler aux automobilistes la nécessité d’être particulièrement attentifs à la
présence des motards tout au long de l’année. Des gestes très simples sont indispensables pour
garantir la sécurité des motards et la sécurité routière en général. Des gestes comme :
systématiquement regarder dans ses rétroviseurs et tenir compte de l’angle mort en se retournant si
nécessaire avant de réaliser une manœuvre ; toujours indiquer ses changements de direction à l’aide
de ses feux clignotants ; se dire qu’il vaut mieux perdre une minute pour laisser passer un motard avant
de s’engager sur une route plutôt que d’estimer qu’on a le temps de vite passer.
Les motards, de leur côté, doivent également tenir compte du fait qu’ils sont difficilement repérables
en s’assurant d’avoir été identifiés par les autres usagers et en cas de doute, adapter leur vitesse en
conséquence. Ils doivent également veiller à se rendre le plus visibles possible pour éviter de
surprendre les automobilistes. Le port de vêtements de protection ou d’un casque de couleurs vives
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Source : SPF Economie DG Statistique / Infographie : IBSR
est un bon moyen de pallier, en partie, à ce problème. Par ailleurs, il est réellement important que les
motards respectent les limitations de vitesse.
Personnes de contact:
Audrey Jacquiez, porte-parole du Ministre Maxime Prévot
0497/16.18.61
Belinda Demattia, porte-parole AWSR
0498/04.83.61