Qui s`occupe des jeunes dans l`Ain ?

Transcription

Qui s`occupe des jeunes dans l`Ain ?
numéro 57 . juillet 2008
LE MAGAZINE DU SOCIAL DANS L ’ AIN
Dossier
Qui s’occupe
des jeunes dans l’Ain ?
Interview
Jacky Bernard, André Lamaison
et Denis Perron
Vice-présidents du Conseil général de l’Ain
Sommaire
Édito ...............................................................3
14
Portrait .........................................................5
Jean Neyron, responsable du pôle animation
de la vie sociale à la Caf
Interview ................................................ 6/8
Jacky Bernard, André Lamaison et Denis
Perron, vice-présidents du Conseil général
Un an après ................................................9
Les Points info famille
18.19
21.28
32.33
DOSSIER
Handicap psychique ............................29
Orsac Insertion a mis en place une
expérimentation ESEPH.
Résidence sociale .......................... 30/31
À Ferney-Voltaire, la résidence Charles de
Foucauld (Alfa3a) s’inscrit dans la vie locale.
Logement...........................................32/33
À Bellignat, Dynacité a accompagné les
résidents d’un immeuble en réhabilitation
lourde.
Reportage.........................................34/35
Festiv’Reyssouze, à Bourg-en-Bresse
Qui s’occupe des jeunes
dans l’Ain ?
Charges locatives .......................... 36/37
Huit pages qui font le point sur
les organismes et structures qui
apportent aide, conseil et soutien
aux 18/25 ans, dans tous les
domaines… .................................. 21/28
Bloc-notes ..................................................38
Table ronde ............................... 10/11/12
La Semcoda souhaite améliorer les
économies d’énergie.
Mireille Cordier et Isabelle Mencarelli,
maîtresses de maison du SAL de l’Orsac.
Insertion professionnelle............. 40/41
Les entreprises adaptées de l’Adapei font le
pari de l’insertion.
Handicap ..........................................42/43
Quelle place pour les élus en charge des
affaires sociales ?
Pendant et après la journée L’Ain avec l’autre,
organisée par le Conseil général.
Entre nous ................................................. 13
Vu d’Europe .............................................45
Colette Chanel, responsable de l’antenne
insertion du GREP
Les minima sociaux.
Appel à projets ................................16/17
Actualité (2), Social (4), Handicap (14),
Médico-social (15), Formation (20), Social
(39), Enfance (44), Personnes âgées (46),
Jeunesse (47), Vie des associations (48).
Pour développer sa politique familiale,
la MSA encourage les initiatives
Au fil des pages
Complémentaire santé .................18/19
Les Mutuelles de l’Ain informent leurs
adhérents sur l’ACS.
Le Magazine trimestriel de l’action sociale dans l’Ain
Partenaires : ADAPEI, ALFA3A, Bourg Habitat, Caf de l’Ain, Conseil général de l’Ain, CPAM, Dynacité,
Les Mutuelles de l’Ain, MSA, ORSAC, SEMCODA.
34.35
www.interaction01.info
Directeur de la publication : Jacques Dupoyet. Directeur de la rédaction : Alain Gilbert. Rédactrice en chef : Pauline
Froppier. Rédaction : Agnès Bureau, Solange Gouraud, Annick Puvilland, Caroline Rohrhurst, Aurélie Seignemartin.
Couverture : Jupiterimages.
Réalisation : M&G Éditions, 158, boulevard de Brou, 01000 Bourg-en-Bresse – Tél. : 04 74 24 69 13
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Impression : Imprimerie des Deux Ponts. Tirage : 10 000 ex. N° ISSN 1260-528X
InterAction n°57, juillet 2008
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Actualité
> Puces des couturières
L’association Tremplin organise
les 1res Puces des couturières le
dimanche 19 octobre, de 9 h 30 à
17 h 30, à la salle des fêtes de SaintDenis-lès-Bourg, avec le soutien des
centres sociaux de Bourg-en-Bresse
et de Mosaïque art et culture de
Péronnas. Ouverte à tous, cette
journée gratuite, avec animations et
ateliers, rassemble des particuliers et
des associations souhaitant vendre
des objets récents ou anciens ayant
trait à la couture, au tricot, au
patchwork, à la broderie…
L’association a lancé au printemps
des ateliers mensuels créatifs à partir
de textiles recyclés (fabrication d’un
sac en toile, de patchwork, d’un
pochon de fête…), ouverts aux
clients et personnel en insertion.
Le dernier, en juin, a réuni une
dizaine de personnes. L’expérience
reprendra à la rentrée.
Tél. 04 74 45 11 28
association@tremplin 01.com
Logement
Avec Éclat en Pays de Gex
> Le futur Pré Journans.
Éclat, association des personnes handicapées du pays
de Gex, parents et amis, crée une résidence de 11
appartements indépendants (dont 1 pour l’accueil
temporaire) pour des personnes ayant besoin d’un accompagnement permanent, à Gex. La première pierre
du Pré Journans a été posée le 16 mai. Ouverture
prévue en 2009.
Une première résidence de 6 logements avait été créé
à Saint-Genis-Pouilly, en 2005. « Les résidents sont locataires ; ils ont leur autonomie individuelle, financière,
professionnelle… L’accompagnement personnalisé
permet de compenser le handicap. Des espaces communs sont prévus, pour permettre aussi une vie de
groupe » souligne Jacqueline Steib, directrice d’Éclat.
Tél. 04 50 42 28 05
> Café réflexion
en Valromey
Du neuf chez Bourg
Habitat
Depuis mars, un « café réflexion »
se tient à la brasserie du Moulin à
Ameyzieu, le premier lundi de chaque
mois (jour de fermeture du restaurant),
de 19 à 21 heures. Lancé par une jeune
retraitée, Andrée Le Goff, il est ouvert
à tous, gratuitement, pour le simple
plaisir d’échanger autour de thèmes
divers, hors politique et religion.
• Dans le cadre de l’opération
de rénovation urbaine de la
Reyssouze, une première phase
de travaux de réhabilitation de
204 logements débutera en octobre, la deuxième phase de démolition de 112 logements est en
cours. Au total, 804 logements > Boulevard de Brou,
seront réhabilités, 348 décons- Bourg Habitat a
mené
une Habitat
opération
© Bourg
truits et autant reconstruits.
d’acquisition-amélioration
• À Saint-Denis-lès-Bourg, la ré- de 7 logements locattifs.
sidence Prévert (22 logements
locatifs) devrait être livrée en octobre. Trois ensembles
locatifs (160 logements au total) sont en cours de construction à Bourg, ainsi que 12 maisons individuelles à
Revonnas et 2 sont en projet à Dompierre. En chantier
également, des programmes mixtes (location/accession) à Treffort, Lent et Bourg, et en projet à Meillonnas,
Curtafond, Montagnat.
Tél. 06 11 99 89 54
> Mutuelles de l’Ain
Le 2 juin, une nouvelle agence des
Mutuelles de l’Ain a ouvert ses portes
à Feillens. Responsable de cette agence,
Céline Desplanches travaille en temps
partagé sur celle déjà existante de Pontde-Vaux. Un nouveau point d’ancrage
aussi pour le conseiller mutualiste du
secteur, Alain Givord.
Tél. 04 74 32 87 42
Le SAH de Meximieux déménage
Le Service d’accompagnement à l’hébergement des
personnes handicapées de l’Apajh, à Meximieux, s’installera à l’automne dans un bâtiment neuf, construit
par la Semcoda. Il sera au plus près d’une partie des
personnes accompagnées : la résidence compte 18
appartements (21 places), dont 3 studios pour l’accueil
temporaire. La capacité totale du SAH (50 places)
reste identique.
Tél. 04 74 46 08 09
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InterAction n°57, juillet 2008
› Ils partent, ils arrivent
Conseil général de l’Ain
En mars, Rachel Mazuir a été élu
président du Conseil général de l’Ain.
Jacky Bernard est vice-président
à l’enfance, la famille, la cohésion
sociale et la santé ; André Lamaison
est vice-président aux personnes
âgées et handicapées ; Denis Perron
est vice-président à l’aménagement
du territoire et au logement.
Florence Pélissier a été nommée
directrice adjointe de la direction
générale de la prévention et de
l’action sociale (DGPAS).
En juin, Gérard Branchy a été élu
président de l’EPF (Établissement
public foncier).
Préfecture
• Le 26 mai, Pascal Gauci, sous-préfet,
directeur de cabinet du préfet
de l’Ain, a été nommé directeur
de cabinet du préfet de la région
Guadeloupe, préfet de Guadeloupe.
• Sous-préfet de Belley, René
Duchamp est décédé le 29 mai.
Dynacité
Le 24 avril, Jean-Paul Rodet, conseiller
général du canton de Bourg Sud, a été
élu président de Dynacité (ex-Opac
de l’Ain). Il succède à Yves Clayette.
Semcoda
Le 22 avril, Jean-Pierre Roche, viceprésident du Conseil général, a été élu
président de la Semcoda. Il succède à
Alexandre Tachdjian.
Bourg Habitat
Le 21 avril, Claudie Saint-André a été
élue présidente de Bourg Habitat. Elle
succède à Marie-Claude Desfarges.
AVEMA
En juin, Bernard Robert a succédé à
Bernard Guillemaut à la présidence
de l’Association d’aide aux victimes et
médiation de l’Ain.
Croix-Rouge
En avril, Nadia Nasri a succédé à
Étienne Moreuil à la présidence de la
Croix-Rouge de l’Ain.
Bénévolat
• Le 25 mai, Michel Paramelle a quitté
la présidence du Centre du bénévolat
des pays de l’Ain (CBPA).
• En juin, Clémentine LacosteBlanchard a succédé à Suzanne
Durafour au poste de responsable
permanente.
Édito
Le management
du management
Devenu acteur économique et social important, l’ADAPEI a connu ces dernières
années des turbulences. Venant à se poser des questions sur le mode de gouvernance
associative, la présidente Nicole Gabrillargues avait invité le directeur général de
la FEGAPEI*, Philippe Calmette, à venir faire un bref rappel des enjeux et des règles
de bonne gouvernance à la tribune de l’assemblée générale du 4 juillet dernier.
L’objectif étant de rendre plus sûres les conditions de fonctionnement, de gestion et
d’organisation de l’association. Une bonne gouvernance doit ainsi s’appliquer à
plusieurs niveaux : sur le projet associatif, sur le fonctionnement interne et les modes de
gestion, sur la réalisation des actions. La transparence dans la gestion, la responsabilité
de chaque acteur, la prévention des risques, la formation, l’équilibre des pouvoirs sont
des points sur lesquels les financeurs, les législateurs et les usagers sont intransigeants.
Dans un contexte de judiciarisation des problèmes et de restriction des budgets de
l’action sociale, on les comprend !
Dans le secteur social, les associations sont souvent forces de propositions, venant
accompagner l’action politique. À tel point qu’aujourd’hui, certaines sont devenues
de véritables institutions, répondant à des règles économiques et comptables strictes,
s’appuyant sur des financements publics. Le risque d’une cessation brutale d’activité
peut entraîner un véritable déséquilibre dans le secteur d’activité concerné.
L’ADAPEI de l’Ain vit cette mutation. Dans les années 60, des parents se sont
rassemblés pour proposer une meilleure prise en charge de leurs enfants en situation
de handicap mental. Entre l’hôpital psychiatrique ou le maintien à domicile, il n’existait
pas d’alternative possible. Mus par la volonté d’agir, ces bénévoles de la première
heure n’avaient certes pas envisagé l’ampleur que prendraient leurs initiatives.
Cette assemblée générale aura été l’occasion pour les responsables de l’ADAPEI
de relancer la dynamique associative en affichant sa volonté de remettre en route
la machine et de définir des nouveaux modes de gouvernance. Ils étaient tous là,
représentants de l’État, élus locaux, parents, usagers et salariés, présents pour soutenir
ce mouvement, en faveur des 700 adhérents, des 1 300 salariés, des 2 055 places
agréées enfants et adultes et des 650 travailleurs handicapés en CAT.
Pauline Froppier
* Fédération nationale des associations de parents et amis employeurs et gestionnaires d’établissements et services pour personnes
handicapées mentales
InterAction n°57, juillet 2008
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Social
> Aide et soins
à domicile
Le 1 juillet, l’association Soins et
santé Val de Saône Dombes est
devenue Val de Saône Dombes
Service. Outre le service de soins
infirmiers à domicile (SSIAD) de 41
places pour les personnes âgées et
5 pour les personnes handicapées,
son activité est en effet axée sur
l’aide à la personne : aide au lever, à
la toilette, à l’habillage, préparation
des repas, accompagnement, garde
de nuit, tâches ménagères… Soit, en
2007, 75 000 heures d’aide à domicile
auprès de 450 usagers. L’association
emploie au total 77 salariés, soit 49
ETP*, auxquels s’ajoutent les 24 emplois
familiaux du service mandataire.
Au-delà des cantons de Trévoux et
Reyrieux, et communes proches,
Val de Saône Dombes Service étend
désormais son action dans le Rhône.
Membre fondateur de l’accueil de jour
Les Lucioles, pour personnes atteintes
de la maladie d’Alzheimer, l’association
souhaite créer un accueil de jour pour
adultes handicapés.
er
Tél. 04 74 00 35 17
> L’association Soins et santé Val de Saône
Dombes a un conventionnement CRAM
(Caisse régionale d’assurance maladie) pour
le service d’aide ménagère.
> Divobus gratuit
À Divonne-les-Bains, la navette
Divobus, auparavant gratuite
uniquement pour les curistes, est
gratuite pour tous cette année, du
23 mars au 15 novembre. Le minibus
circule de 6 h 30 à 12 heures, et au-delà
sur demande, sur trois parcours :
La Baronne–Les Thermes, centreville–Les Thermes, Champion–gare–
Thermes.
Tél. 04 50 20 01 22 (office de
tourisme)
Solidarité
Les Restos du cœur
en intercampagne
> Le centre de Bourg-en-Bresse est ouvert les jeudis et vendredis durant
l’inter-campagne.
De décembre à avril, les 15 centres et 6 annexes
des Restos du cœur de l’Ain ont accueilli 4 870 bénéficiaires. Si ce nombre diminue – il avait dépassé
pour la première fois les 5 000 durant la campagne
2006/2007 –, celui des repas servis par contre,
augmente (376 148 contre 373 114), signe d’une
plus grande précarité.
Les Relais bébés, qui offrent une aide alimentaire et
matérielle pour les tout-petits, ont fourni près de 1 800
repas pour 154 enfants de 0 à 12 mois et des couches
pour 88 enfants de 12 à 18 mois.
Cette année, tous les centres, sauf ceux de Châtillon et
Tenay, assurent des permanences durant l’intercampagne. Outre l’aide alimentaire, les Restos apportent
une aide à la personne : administrative, juridique, prêt
de livres… Les actions telles que le soutien scolaire,
l’initiation à la cuisine, la couture, l’informatique, ou le
coiffeur bénévole, menées à Bourg-en-Bresse, sont à
développer sur les autres centres.
Cet été, l’association départementale aide 16 familles
(19 enfants) à partir en vacances.
Le coup de pouce concerne aussi l’insertion professionnelle : à Ambérieu-en-Bugey, les Jardins du cœur
emploient 6 personnes en contrat d’avenir.
Quelque 600 bénévoles œuvrent aux Restos du cœur
dans l’Ain. « Nous en manquons toujours, partout et
dans tous les domaines : chauffeur de poids lourds, préparation des commandes, distribution… » souligne la
nouvelle présidente, Bernadette Coquerel. L’association
départementale emploie 1 salarié à mi-temps (et 2
permanents aux Jardins du cœur).
À noter parmi les projets : la création d’un centre dans
le Val de Saône.
Tél. 04 74 22 06 13 – www.restosducoeur.org
> Aux Quatre Vents
Le foyer d’hébergement pour adultes
handicapés vieillissants, Les Quatre
Vents, à Bourg-en-Bresse, a accueilli ses
premiers résidents le 1er juillet. Créée
par l’Adapei, cette structure compte
28 chambres indépendantes dont 2
doubles, aux normes EHPAD* (20 m2
minimum, salle de bains individuelle,
grand placard de rangement), réparties
sur trois niveaux, avec une grande
terrasse ombragée au rez-de-chaussée.
Situé près du centre-ville, à côté
de la maison de retraite La Pergola,
ce nouveau lieu de vie permet aux
personnes handicapées, auparavant
hébergées en foyer et ayant cessé leur
activité professionnelle, de continuer
à bénéficier d’une dynamique
d’animations et d’activités diverses – et
nouvelles –, dans le respect de leur
projet de vie personnel.
Tél. 04 74 14 81 29
* Établissement d’hébergement pour personnes
dépendantes
> Dépendance :
le « 5e risque »
Invitée à l’assemblée générale de l’Adapa
le 12 juin, à Bourg-en-Bresse, Christiane
Martel, présidente honoraire de l’UNA
(Union nationale de l’aide, des soins et
des services aux domiciles), a souligné
la nécessité d’instaurer en France un véritable 5e risque de protection sociale
pour la prise en charge de la totalité de
la dépendance, y compris les enjeux du
maintien à domicile. Un Manifeste en ce
sens a été transmis au gouvernement,
demandant notamment que « le droit de
vivre à domicile et d’y être aidé, accompagné et soigné soit reconnu comme un
droit fondamental, inscrit dans le Code
de l’action sociale et des familles et dans
le Code de la santé ».
« Les dispositifs de l’APA* et de la CPH**
ont une carence importante : la non-prise
en charge des activités domestiques » rappelait C. Martel, dénonçant « les inégalités
injustes pour les personnes à domicile ».
Les rapports montrent en effet que
« l’APA est moins généreuse que la PCH
et rend difficile le maintien à domicile
des personnes lourdement dépendantes
à très faibles revenus ». Mise en cause
également, la multiplicité des financeurs
et des prestations : « 13 financeurs pour
31 dispositifs financiers différents ! »
* Allocation personnalisée d’autonomie
** Prestation de compensation du handicap
www.unassad.net
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InterAction n°57, juillet 2008
Portrait
Jean Neyron
À l’aube de son départ en retraite, le responsable du pôle
animation de la vie sociale à la Caf revient sur une carrière dédiée
à la Caf et sur son engagement envers les centres sociaux.
S’engager au service
des habitants
«
J
e fais partie de ces dinosaures qui ont fait carrière dans
la même entreprise », sourit Jean
Neyron. À 61 ans et demi, il s’apprête à faire valoir ses droits à la
retraite, après presque 40 ans de
bons et loyaux services, selon la
formule consacrée. Dès cet été, il
aura tout le temps d’arpenter ses
montagnes du Haut Bugey qui
l’ont vu naître et grandir dans une
famille modeste, dont la qualité de
famille d’accueil a certainement
développé sa fibre sociale.
L’homme se dévoile peu et l’on
devine sous la joviale bonhomie
une vraie modestie. « Je voulais
faire un travail social. Or, à mon
époque, la première année de
service social n’était pas éligible
au statut étudiant. Il fallait donc
se débrouiller seul. » C’est grâce
à une bourse de la Caf de l’Ain
attribuée à quelques candidats
ayant de petites ressources familiales que Jean Neyron entreprend
des études d’assistant social à
Lyon. Une vocation étonnante,
lorsque l’on sait que sa promotion
comptait seulement trois garçons
sur les 110 étudiants ! « La bourse
de 100 francs que je touchais couvrait l’hébergement et la nourriture !
En contrepartie, je devais travailler
cinq années à la Caf de l’Ain dès
la fin de mes études. » Le 2 février
1971, il y entre en tant qu’assistant
social, sur une création de poste.
« À l’époque, il n’y avait pas de
postes d’AS prévus. Je me suis fait
la main sur pas mal de dossiers,
comme les prêts à l’accession à la
propriété. Je recevais souvent les
allocataires. » Ce sera en 1997,
lors de la restructuration de l’action
sociale de la Caf en trois pôles
qu’il intègrera le siège de Bourg,
pour prendre la responsabilité du
pôle animation de la vie sociale,
accompagnement à la scolarité et
foyer de jeunes travailleurs.
Au service des
centres sociaux
Entre-temps, il prend en charge la
direction du centre social Michelet
à Oyonnax en 1977 et il y restera
20 ans. « Je regrette a posteriori
d’y être resté aussi longtemps.
Les centres sociaux ont besoin de
sang neuf régulièrement pour ne
pas sombrer dans la monotonie.
C’est une fonction où il faut rester
le temps de la conduite d’un projet.
Les équipes, les habitants et les élus
ont besoin de renouvellement à la
tête des centres sociaux, qui permet
de redonner du dynamisme à la
structure ! » Une analyse fondée
sur l’expérience et sur son engagement pour ce dispositif : il y croit.
« Rien n’est jamais simple : ce qui fait
la force d’un centre social est que
tout le monde travaille pour un seul
et même projet. Cela demande un
travail rigoureux et ouvert pour que
le projet soit de qualité ! » Car si les
premiers centres sociaux pouvaient
être considérés comme des lieux
de services, où l’on trouvait essentiellement des cours de couture, de
cuisine, ou des gardes d’enfants…,
ils sont devenus depuis des lieux
de rencontres, où des gens très
différents se côtoient. « Dès la fin
des années 70, les centres sociaux
agréés ont eu pour mission de permettre à la population d’un territoire
de s’organiser autour de projets,
d’apporter une réflexion conjuguée
pour faire évoluer l’équipement. »
Le responsable aussi a évolué
pour devenir un chef d’entreprise
disposant de trois compétences
essentielles : capacité de gestion,
qualité d’animateur et de manager,
et savoir-faire en développement
social local. Pour Jean Neyron,
un projet, quel qu’il soit, a toutes
les chances d’être accepté s’il est
établi en concertation avec les
habitants. « Les gens sont tout à fait
capables de rigueur et d’évaluation. En cela, le centre social peut,
dans son projet, être un réceptacle
des problématiques vécues sur le
terrain et un laboratoire permanent
avec des clignotants pour interpeller les habitants et les pouvoirs
publics ! » • P.F.
InterAction n°57, juillet 2008
5
Interview
Pas facile de les
coincer tous les trois en
même temps. À peine
sortis de la dernière
session du Conseil
général où ils venaient
de voter la DM2
(décision modificative),
Jacky Bernard,
André Lamaison et
Denis Perron, viceprésidents, n’ont
pas eu le temps de
souffler pour expliquer
comment ils s’étaient
répartis les rôles pour
traiter les gros dossiers
de l’action sociale du
Département.
© D. Gillet
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InterAction n°57, juillet 2008
> Comment vous êtes-vous réparti les
responsabilités ?
Jacky Bernard : En fonction des compétences
et des affinités de chacun.
André Lamaison : J’ai en charge les personnes
âgées et les personnes handicapées. La délimitation est simple. Elle est plus compliquée
pour mes collègues. Jacky Bernard a choisi
tout ce que les autres n’avaient pas pris, c’està-dire beaucoup.
Denis Perron : Jusqu’à présent, la délégation Logement était traitée dans le cadre
des Affaires sociales. Elle figure maintenant
dans une nouvelle commission intitulée
Aménagement du territoire, Développement
durable, Logement. La politique du logement
social est transversale à tous ces domaines, y
compris l’économie. Elle a le mérite de nous
mettre tous en contact.
J.B. : Pour ma part, j’ai en charge la cohésion
sociale, la protection de l’enfance et la petite
enfance, la santé et la famille. Les Affaires
sociales représentent une compétence importante et complexe. Il nous est apparu
nécessaire de nous les répartir à trois, là où
nos prédécesseurs opéraient à deux.
A.L. : Passer à trois ne divise pas les charges
pour autant. Je crois même que ça les complique un peu plus, en particulier pour notre
directeur, Thierry Clément.
> Vos responsabilités sont clairement
réparties mais y a-t-il dans ce
triumvirat un premier consul ?
J.B. : On ne peut pas dire que nous ayons des
relations hiérarchiques puisque chacun a son
domaine d’intervention. Je dois avouer que
nous avons été un peu pris de court et qu’il
a fallu s’organiser dans les deux jours qui ont
suivi notre élection.
A.L. : Ce dispositif est en place depuis trois
mois et il fonctionne sans difficulté.
D.P. : Chacun a suffisamment d’occupations
pour ne pas s’inquiéter de savoir si ses collègues empiètent sur son territoire. Nous savons
travailler ensemble. Un exemple : en matière
de démographie médicale, Jacky Bernard,
au titre de la santé, et moi-même au titre de
l’aménagement du territoire, sommes tous
deux concernés. Et nous ne sommes pas
trop de deux !
J.B. : Cette répartition a un autre avantage :
elle nous permet de nous répartir les invitations
et les représentations.
« Chacun a son domaine
d’intervention. Nous savons
travailler ensemble. »
> Trois vice-présidents mais toujours
un seul directeur des services
sociaux. Le poste est lourd.
A.L. : Nous apprécions les compétences et le
professionnalisme de Thierry Clément.
J.B. : La première initiative que nous avons souhaité prendre a été de demander un audit sur
l’effectif de l’ensemble des services d’action
sociale. À partir de ses résultats, nous verrons
apparaître de nouveaux besoins. Le propos
n’est pas de repenser les services, de dire
qu’ils travaillent mal ou sont mal organisés.
Nous sommes sollicités, en particulier, par
les circonscriptions d’action sociale pour
des demandes de création de postes. Nous
n’avons pas une vision globale de ces besoins
supplémentaires, c’est pourquoi nous souhaitons disposer de cet état des lieux pour agir
dans le cadre des contraintes budgétaires
qui sont les nôtres. Thierry Clément vient de
rédiger le cahier des charges. L’audit sera
lancé à la rentrée.
A.L. : La MDPH souffre d’un manque de
dotation en personnel. Les délais de réponse
aux dossiers déposés vont en s’allongeant.
C’est un dysfonctionnement qu’on ne peut
laisser perdurer.
des postes à créer, ce sera dans le
social. »
A.L. : Il l’a dit et même répété…
J.B. : Ce qui a fait plaisir aux services. C’est
la reconnaissance d’une réalité car ce secteur est en pleine expansion compte tenu
des charges qui nous incombent du fait des
transferts opérés par l’État. Les services sont
compressés. Malgré toute l’expérience, toute
la compétence et la conscience professionnelle qu’on leur connaît, ils sont à la limite de
leurs possibilités dans certains secteurs.
> Le président vous laisse-t-il entière
liberté d’action ?
J.B. : Le président a le mérite de déléguer en
toute confiance à ses vice-présidents.
D.P. : La condition de cette liberté, et la seule
limite que nous nous donnons, est d’ordre
financier.
A.L. : Il y aura un moment où nos projets rencontreront les comptables et où le président
devra trancher.
> Pourrez-vous répondre à toutes les
sollicitations ?
J.B. : Franchement, non. On le voit aujourd’hui
à travers nos rendez-vous. Nous ne pourrons
pas suivre, d’où notre volonté de disposer
d’un véritable état des lieux pour planifier et
mettre en route.
> On sait que l’Ain est déficitaire en
matière d’offre de soins. Allez-vous
poursuivre le travail engagé ?
D.P. : J’ai fait partie de ceux qui ont poussé
en faveur de ce dossier bien élaboré par la
précédente majorité. Il a été mené avec une
vraie réflexion et le souci de ne pas rajouter
une couche d’aide par rapport à ce qui existe
déjà. La proposition de mener des études
par bassins de vie est pertinente pour laisser
s’exprimer des propositions comme la création de maisons de santé pluridisciplinaires.
Nous ne voulons rien figer : nous attendons
que les élus et les professionnels de santé
s’expriment. Certains l’ont déjà fait.
A.L. : C’est même le trop-plein qui nous
guette.
D.P. : Ensuite, il faudra assumer. Nous nous
sommes engagés à subventionner les investissements, comme nous le faisons pour
les ateliers-relais. Le taux d’intervention n’a
pas encore été fixé. Plus que le déficit de
> L’audit s’intéressera-t-il aux
besoins exprimés par les
associations ou par des secteurs en
forte progression démographique ?
J.B. : Entendons-nous bien : l’audit porte sur les
services de l’action sociale. Il n’est pas prévu
d’entendre les associations. À titre consultatif,
pourquoi pas ? Pour les secteurs en évolution,
l’audit prévoit des ratios puisque nous lui demandons d’examiner un niveau de services
rendus à la population afin de déterminer
quels sont les besoins locaux. L’audit sera
engagé en septembre ; nous connaîtrons
ses conclusions en novembre. Elles seront
débattues à la session de décembre.
> Une des premières déclarations
du président Rachel Mazuir allait
d’ailleurs dans ce sens : « S’il y a
> Denis Perron
> Jacky Bernard
InterAction n°57, juillet 2008
7
Interview
> André Lamaison
médecins, c’est leur mauvaise répartition qui
fait problème. Nous devrons probablement
rendre notre territoire attractif pour qu’il attire des internes, en leur proposant de vrais
logements, ou des externes, en participant
à leurs frais de déplacement.
> Pour le logement, allez-vous
continuer sur la lancée du précédent
mandat ?
D.P. : Nous nous inscrivons dans la continuité
en insistant sur le développement durable.
Dans le parc public, les réhabilitations devront adapter les logements aux besoins
énergétiques actuels. Nous allons signer une
convention avec le Cal-Pact pour la mise en
œuvre d’un PIG (programme d’intérêt général)
destiné à lutter contre le logement indigne
dans l’habitat privé. Le service Logement
du Conseil général est jeune. Il compte
un nouveau directeur, Jacques Chapeau,
et quatre collaboratrices. Des évolutions
étaient prévues dont la mise en place d’une
Maison de l’habitat et du cadre de vie qui
réunira l’ADIL, le CAUE, le Codal et Hélianthe
en un même lieu. L’ouverture de ce guichet
unique, qui suppose un accueil commun, a
été différée dans l’attente de l’ouverture du
site de la Madeleine. Ce qui nous donne
plus de temps pour réfléchir aux missions de
ce service. L’Observatoire départemental du
logement – obligation réglementaire et outil
stratégique – sera géré par nos services et
non en externe.
> L’objectif est-il toujours d’aider à
la construction de 1 000 logements
sociaux par an ?
D.P. : Nous sommes au-delà puisque 1 360
seront “primés” en 2008. Nous ne nous arrêterons pas au quantitatif puisque nous voulons
8
InterAction n°57, juillet 2008
aller vers du logement encore plus social, c’està-dire moins de PLS* et davantage de PLUS*
à usage plus social. Nous encouragerons
aussi les PLAI* qui font toujours un peu peur à
cause de leur aspect insertion. Ils accueillent
des familles désinsérées et nous en manquons.
Jean-Luc Luez, le directeur de Bourg Habitat,
me disait récemment que 70 % des candidats
au logement sont éligibles aux PLAI.
> L’action sociale dans l’Ain est
depuis longtemps marquée par
le rôle moteur joué par le Conseil
général en terme de partenariat, de
conventionnement ou de délégation.
Ce rôle sera-t-il remis en cause ?
J.B. : Nous n’avons aucune raison de changer
de politique en ce domaine. Nous souhaitons
agir avec et non à la place.
D.P. : L’action que nous menons avec la MSA
pour la création de Marpa et de petites
unités de vie en est un bon exemple. Elles
permettent de sortir des maisons de retraite
des personnes âgées encore valides qui n’ont
rien à y faire. Elles apportent une qualité de vie
qui saute aux yeux. Je suis très favorable à la
poursuite de ce partenariat mais je suis aussi
très prudent : une petite unité de vie n’est pas
qu’un projet architectural, c’est un projet de
vie élaboré par une association. Nous n’en
viendrons pas à une construction effrénée de
bâtiments vidés de leur sens.
J.B. : Nous venons d’illustrer cette volonté
de partenariat, avec la CAF en particulier,
en votant une aide aux micro-crèches sur les
mêmes critères de répartition que pour une
structure multi-accueil, à savoir 3 000 € par
place pour des structures qui peuvent accueillir
9 enfants de 1 à 6 ans.
> Quelles orientations de gauche
donnerez-vous à l’action sociale du
Conseil général ?
A.L. : Nous serons un peu plus à l’écoute du
personnel que ne l’était la majorité précédente, ce qui lui a valu d’ailleurs de connaître
une grève. Du jamais vu !
J.B. : C’est l’écho que nous renvoient les représentants du personnel. Quelles orientations ?
Je poserai la question de la transparence et
d’une plus grande justice dans la répartition
des subventions. Mon souci est de revoir l’équilibre établi entre les différentes associations
pour plus de justice dans la répartition des
missions confiées à certaines d’entre elles,
pour lutter contre certains monopoles.
D.P. : En matière de logement, suivre des
orientations de gauche, c’est être à l’écoute
de nos partenaires. Même en raisonnant à
budget constant, on peut faire mieux pour
le logement des personnes défavorisées,
aller vers des logements générant moins de
charges, choisir d’aider des programmes plus
sociaux, aider les propriétaires bailleurs privés
qui acceptent des loyers conventionnés.
J.B. : Nous sommes tellement pris par le
quotidien que nous n’avons pas le recul
nécessaire pour réfléchir à une politique
sociale plus globale. Nous le ferons lors
d’un séminaire programmé début juillet au
cours duquel nous fixerons nos orientations
budgétaires et politiques.
> Vous pressentiez l’ampleur de la
tâche ?
J.B. : Nous savions la machine lourde mais pas
aussi complexe. J’avoue que nous avons été
un peu dépassés par la lourdeur des dossiers
à traiter, par la nécessité de passer de l’un à
l’autre, d’enchaîner rendez-vous et réunions.
La machine tourne depuis longtemps et nous
avons été obligés de prendre le train en
marche. Intellectuellement, en fin de journée,
c’est un peu dur.
A.L. : Je siège depuis 16 ans à la commission
des Affaires sociales où j’ai pu me familiariser
avec les dossiers des personnes âgées et
des personnes handicapées. J’avais donc
un avantage sur mes collègues.
Propos recueillis par Pauline Froppier
et Alain Gilbert
* PLS : Prêt locatif social ; PLUS : Prêt locatif à usage social ;
PLAI : Prêt locatif aidé d’intégration
Un an après
La création du Point info famille répond à
une véritable attente du public.
Tout savoir sur les
services aux familles
L
e concept du Point info famille
est né lors de la Conférence
de la famille de 2003. « Tout est
parti d’un constat : face à la multitude d’informations distribuées
au public, les gens n’arrivent pas
toujours à faire le tri. Trop d’informations tuent l’information ! »,
explique Isabelle Paysserand,
animatrice départementale des
Points info famille (PIF). L’objectif
d’un PIF est de rassembler en un
seul lieu toutes les informations concernant les services aux familles
dans tous les domaines : santé,
logement, garde d’enfants, droits
et justice… Ces informations sont
ensuite synthétisées pour orienter
efficacement les familles. « C’est
un lieu où l’on prend le temps
d’accueillir et de comprendre les
besoins de la personne. L’accès est
entièrement gratuit. Notre principe :
que personne ne reparte sans
une réponse à sa question ou
une orientation vers le partenaire
concerné. » La prise de contact se
fait aussi bien physiquement que
par téléphone ou par mail.
Un travail
de réseau
Financé par la DDASS, la Caf
et l’UDAF, le premier PIF de l’Ain
a été inauguré en mars 2007.
Avec l’appui des associations
familiales* du département, il a
ouvert rapidement cinq antennes à Saint-Trivier-de-Courtes,
Saint-Trivier-sur-Moignans, SaintMaurice-de-Gourdans, Lagnieu
et Neuville-les-Dames. « Pour
les antennes locales, nous nous
appuyons sur des partenaires tels
que les mairies, les centres sociaux… En 2008, notre partenariat
s’est élargi à dix centres sociaux, il
nous reste à trouver des points d’ancrage dans le Pays de Gex et le Bas
Bugey pour avoir une bonne couverture départementale », souligne
Isabelle Paysserand. Après une
année de rodage et de prise de
contacts, un réseau va se formaliser
par la signature de conventions
le 3 octobre prochain entre le PIF
et les partenaires déjà impliqués,
mais aussi avec des collectivités
territoriales et des organismes
sociaux.
Des outils
de proximité
Le constat établi après cette première année de fonctionnement est
que le dispositif apparaît utile aux
familles. « Même s’il n’a pas été
très médiatisé, le PIF a été sollicité
toutes les semaines. Cette première
année de rodage nous a amené
à chercher des outils, des locaux.
La mise en route a été plus longue
que prévue, la personne qui s’en
occupait avant moi étant partie en
congé maladie. » Un important
travail de communication est en
cours. Le PIF participe déjà à de
nombreuses actions de terrain
ciblées : forum des associations
d’Attignat, journée de la femme à
Lagnieu, forum d’information pour
les licenciés de Smoby-Berchet…
Les demandes sont très diverses
et portent sur tous les champs de
la vie quotidienne. L’aide à domicile puis les gardes d’enfants, la
les documents des organismes.
Mais nous nous appuyons surtout
sur le réseau local et associatif.
Nous menons un travail de recensement des acteurs privés et publics
pouvant répondre aux attentes des
personnes, au plus près de chez
eux. » Un véritable travail de fourmi
qui simplifiera la vie de beaucoup
de familles ! • P.F.
justice, les papiers et démarches
administratives, le handicap, la
santé, le logement, les litiges à la
consommation : tous les thèmes
sont abordés.
Pour répondre à la demande, les
PIF s’appuient sur un outil informatique adossé au site national
des démarches administratives
(servicepublic.fr). Mais au-delà de
la simple diffusion d’informations,
les PIF connaissent les partenaires,
les services et les permanences.
« Nous avons les fiches pratiques,
* Maisons familiales rurales, Familles de
France, ADMR, Familles rurales, Association
familiale laïque, Confédération syndicale
des familles
PIF : 04 74 32 11 46
[email protected]
InterAction n°57, juillet 2008
9
Table ronde
Quelle place
en charge des
Marie-Claude
Châtillon
Présidente d’Alfa3a et
déléguée au CCAS de
Ferney-Voltaire
« Sans logement,
il n’y a pas
d’emplois, pas
d’insertion
sociale. »
Anny Sanlaville
Maire de SainteEuphémie, viceprésidente de la
communauté de
communes Saône-Vallée
« Ma première
démarche est
de faire le point
avec l’assistante
sociale de secteur
pour chaque
dossier. »
Maryse MullerHugon
Maire-adjoint de la ville
d’Oyonnax, en charge de
la politique de la ville
« À Oyonnax, nous
fonctionnons en
tandem avec les
affaires sociales.
Ce n’est pas
toujours facile
au départ de
bien séparer les
attributions. »
10 InterAction n°57, juillet 2008
Petites communes, grandes communes, intercommunalités,
comment se met en place une politique d’action sociale ?
À l’issue des dernières élections, un rapide tour d’horizon
semble utile.
L’action sociale est-elle une compétence majeure des collectivités
locales ?
Ancienne élue aux affaires sociales de la ville de
Ferney durant 18 ans, Marie-Claude Châtillon
admet que la prise en charge de la délégation
compétence sociale a évolué. « Auparavant,
personne ne courait après ce poste. Dès que
l’on trouvait quelqu’un qui voulait s’en charger,
il avait toute confiance pour agir ! L’action sociale était souvent le parent pauvre de l’action
municipale. » Une fonction souvent beaucoup
plus assumée par des femmes que des hommes,
bien que de plus en plus, le domaine de compétence soit partagé entre plusieurs adjoints. « À
Oyonnax, je suis plus spécifiquement chargée
de la politique de la ville. Je travaille en tandem avec Laurent Harmel, adjoint aux affaires
sociales », explique Maryse Muller-Hugon.
Actions à destination des seniors, des enfants,
du logement : les collectivités locales se sont
vues attribuer de plus en plus de compétences
en matière sociale.
Au sein de la Communauté de communes
Saône Vallée, Anny Sanlaville assume la fonction via l’aide à la petite enfance. Ce qui n’est
pas le cas de toutes les intercommunalités. « Sur
L’agglo, il n’y a pas de compétence sociale.
On peut le déplorer, car il va bientôt falloir
travailler en réseau avec les autres communes,
notamment sur la prise en charge de l’accueil
petite enfance », souligne Denise Darbon.
L’action sociale est-elle affaire de travail en réseau ?
« Pour les communes, le fer de lance de l’action
sociale, c’est le Centre communal d’action
sociale (CCAS) », lance Denise Darbon. Un
fer de lance qu’il est parfois difficile de manier.
Chantal Bolomier, investie au sein du CCAS,
avoue être un peu déçue de l’impossibilité d’agir
avec des mesures de première urgence : pour
débloquer rapidement des fonds en vue de
régler un impayé d’électricité par exemple, il faut
trouver d’autres relais. Anny Sanlaville ajoute :
« Pour faire vivre un CCAS, il faut bien connaître
le réseau existant sur le terrain. Un CCAS agit
en complémentarité avec d’autres services. Ses
délégués sont bien souvent référents d’autres
associations. » Cette nécessaire mise en réseau
se retrouve aussi bien dans les petites communes
que dans les grandes. « Tout n’est pas toujours
affaire de chiffres et de dépenses. Les associations comme l’ADMR font des visites à domicile
et peuvent repérer des besoins », explique Anny
Sanlaville. Pour Marie-Claude Châtillon, le
contact avec les assistantes sociales de secteur
est aussi un point essentiel. Car détecter les
difficultés en amont permet ensuite au CCAS
d’agir plus rapidement.
Éric Thomas souligne que les interventions relèvent souvent d’engagements personnels : « On
le voit principalement envers les seniors. Il n’est
pas rare qu’un ou deux membres du CCAS
s’organisent pour accompagner telle ou telle
personne âgée qui ne peut se déplacer seule. »
Une entraide qui se retrouve aussi beaucoup
au sein du tissu associatif. « C’est ce qui fait la
qualité de vie de nos villages : de nouveaux habitants réclament des services qu’ils ont connus
auprès de grandes agglomérations, comme
l’accueil périscolaire. Il faut pouvoir compter
sur le tissu associatif pour répondre à tous »,
souligne Anny Sanlaville.
pour les élus
affaires sociales ?
Denise Darbon
Maire-adjoint de la ville
de Bourg, en charge des
affaires sociales, viceprésidente du CCAS
« Je regrette un
peu que les postes
d’adjoint aux
affaires sociales
soient plus souvent
attribués aux
femmes. »
Éric Thomas
Maire de Certines
« Il faut une bonne
dose d’altruisme
pour agir. Il faut
penser aux autres
avant soi-même. »
Les domaines prioritaires d’intervention sont-ils les mêmes pour
tous ?
« Dans les campagnes, nous avons aussi des
gens désocialisés, avec des problèmes de
drogue et d’alcool, souligne Chantal Bolomier,
il convient de les accompagner en s’appuyant
sur le réseau. » Pour autant, toutes les collectivités
territoriales n’ont pas la même façon d’aborder
les sujets. « À Certines, le CCAS intervient
surtout auprès des seniors, dans l’organisation
de rencontres. Nous menons une action autour
de la petite enfance et de l’adolescence au
sein de la communauté de communes BresseDombes-Sud Revermont », explique Éric Thomas. Il reconnaît toutefois que la commune va
devoir réfléchir à des actions pour aider les
gens sur d’autres problématiques, comme le
paiement de la garderie de l’école.
Mais les actions menées sur chaque territoire
relèvent aussi bien des besoins exprimés que
de la volonté politique. « L’action sociale
municipale était complètement sinistrée. Nous
venons d’ouvrir une ligne budgétaire. Des
choses se faisaient auparavant, dans le cadre
du Contrat urbain de cohésion sociale, mais
de façon non coordonnée, par une association
qui s’était vue confier la politique de la ville par
l’ancienne municipalité », explique Maryse
Muller-Hugon. Le logement semble bien être le
premier vecteur d’injustice sociale. « 80 % des
situations exposées à un élu sont liées au logement ou à un problème de voisinage », souligne
Denise Darbon. À Bourg, en plein opération de
renouvellement urbain, il y a urgence à construire et reconstruire pour loger aussi tous ceux
qui attendent depuis le début des travaux des
échanges d’appartement. Du côté d’Oyonnax,
avec 48 % de logements sociaux, on s’oriente
plutôt vers de la démolition et de la réhabilitation
ou construction en maison individuelle. « Il y a
urgence à transformer la commune, c’est le
souhait sans équivoque des habitants », assure
Maryse Muller-Hugon.
Chantal
Bolomier
Conseillère municipale
de Villereversure,
déléguée au CCAS
« Le lien social est
important : dans
les manifestations
locales, on voit
malheureusement
souvent les
mêmes ! »
InterAction n°57, juillet 2008 11
Table ronde
« Aller vers un
Centre médicopsychologique
ou un CCAS est
une démarche
parfois difficile
à accomplir
seul… »
Volonté
politique et
devoir d’agir
E
ntre les nouveaux élus et ceux ayant
déjà exercé un mandat, la discussion est
riche. Pour certains, il s’agit de partir de rien.
À Oyonnax, Maryse Muller-Hugon travaille
pour l’instant seule, sans l’appui d’un service
qui n’avait jamais été créé. Denise Darbon,
nouvelle élue aussi, reconnaît que le regard
change lorsqu’on est aux manettes. « Il faut
dégager une ligne budgétaire pour envisager
des actions. » Au-delà de la connaissance des
mécanismes administratifs, l’action sociale
a-t-elle une couleur politique ? La question a
été posée au cours du débat. Une opposition
droite/gauche qui finalement n’aura pas eu
lieu, les intervenants se retrouvant autour d’un
consensus : face aux familles en difficulté et
aux besoins exprimés par la population, la
mise en place de dispositifs est indispensable. Nécessité fait donc loi. La différence se
verrait plutôt dans la façon de travailler et
l’engagement personnel des élus en place.
Maryse Muller-Hugon aura ainsi souligné
le manque évident d’affirmation politique
et de coordination qu’a vécu Oyonnax ces
dernières années. Donner au CCAS toute
sa place, y compris dans les manifestations
locales, impliquer les habitants dans la recréation du lien social, dynamiser le partenariat
associatif… les pistes d’action sont pourtant
nombreuses.
Altruisme et générosité sont aussi des termes
qui sont souvent revenus dans la bouche
des participants. Mais surtout sans aller vers
l’assistanat, l’accent est mis sur l’implication
des habitants. La mise en valeur des salles
de quartier, des locaux communs résidentiels
(présents dans tous les logements sociaux
collectifs) est un atout majeur pour recréer
du lien social.
Déontologie et devoir
d’assistance
Quid des petites communes qui voient parfois arriver une population pas toujours bien
intégrée à la vie du village ? Accueillir une
population plus rompue à l’anonymat des
grandes villes demande une bonne dose
de diplomatie. Pour Anny Sanlaville, cela
suppose que l’élu doit alors aller au-devant
des personnes pour présenter les règles.
Arrivé à Villereversure il y a 12 ans, Chantal
Bolomier aura été surprise d’arriver en tête
des suffrages lors des dernières élections.
« C’est la preuve que l’on peut ne pas être
du pays et s’intégrer facilement si on va vers
les autres. »
Le devoir d’agir envers les plus démunis reste
le point commun à tous ces élus. « Ce que
nous ne pouvons pas faire en revanche dans
nos petites communes, c’est de l’anonymat »,
souligne Anny Sanlaville. Tout le monde se
connaît, la limite étant celle du devoir de
réserve que s’impose l’élu. À la différence
des grosses agglomérations, où les dossiers
ne sont jamais nominatifs. Un choix de l’anonymat dans les dossiers. L’essentiel étant pour
tous de répondre aux besoins de tous les
administrés. • P.F.
Les compétences sociales des collectivités territoriales
Communes et intercommunalités
> Logement
Définition d’un Programme local de l’habitat
au travers d’un EPCI (Établissement public de
coopération intercommunale).
Participation possible à la gestion et à la construction
de logements pour les étudiants.
À titre expérimental : possibilité de lutter contre
l’insalubrité.
> Action sanitaire et sociale
En complément du Département via les CCAS.
Compétences possibles sur la vaccination, la lutte
contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les MST.
Possibilité de gérer tout ou partie du FAJ (Fonds
d’aide aux jeunes).
> Enseignement
Construction, entretien et équipement des écoles
publiques.
Intervention dans la définition de la carte scolaire.
Possibilité de créer à titre expérimental des
12 InterAction n°57, juillet 2008
établissements publics locaux d’enseignement
primaire.
> Éducation
Construction, entretien et financement des
collèges.
Département
> Action sociale et logement
Définition et mise en œuvre de la politique d’action
sociale.
Gestion de l’ensemble des prestations d’aide sociale
à l’enfance, aux personnes handicapées, à l’insertion
sociale et professionnelle.
Protection sanitaire de la famille et de l’enfance
Création, gestion et financement du FAJ.
Création, gestion et financement du Fonds social
du logement (FSL).
Compétences possibles sur la vaccination, la lutte
contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les MST.
Depuis 2004, expérimentation de compétences
élargies en matière de protection judiciaire de la
jeunesse.
Région
> Éducation et formation professionnelle
Construction, entretien et équipement des lycées
et établissements d’éducation spéciale.
Financement d’une partie des établissements
universitaires.
Élaboration du plan régional des formations
professionnelles.
Adoption d’un programme d’apprentissage et de
formation professionnelle continue.
> Santé
Compétences possibles sur la vaccination.
Participation à titre expérimental au financement
et à la réalisation d’équipements sanitaires.
Source : www.vie-publique.fr
Entre nous
Colette Chanel, responsable de l’antenne insertion au sein du
Groupe pour l’emploi des probationnaires (GREP), travaille pour
la réinsertion professionnelle des condamnés.
Laisser la chance
«
aux ex-détenus de rebondir »
Qu’est-ce que le GREP ?
C’est une association loi 1901 qui a
été créée dans le Rhône en 1985 à
l’initiative d’un Juge de l’application
des peines du TGI de Lyon et de quelques travailleurs sociaux du comité
de probation*. Son objectif est de
mettre en place un dispositif efficace et
adapté permettant d’assurer l’insertion
professionnelle et donc sociale des
probationnaires. Ce travail permet
de satisfaire trois intérêts convergents :
celui de la victime qui peut percevoir
son indemnisation, celui de la société
qui fait l’économie d’un risque de
récidive et celui du condamné qui
retrouve sa dignité et son autonomie
financière. Car qui dit condamnation, dit obligations : de travailler, de
rembourser les victimes et de soins.
Or comment rembourser lorsque l’on
n’a ni emploi ni revenus ? Partant de
ce constat, les services pénitentiaires
du Rhône ont souhaité se doter d’un
outil pour aider les probationnaires à
répondre à leurs obligations.
Comment s’est-il implanté
dans l’Ain ?
En 2004, la préfecture de région
et la direction régionale pénitentiaire ont mandaté le GREP pour
mener des études d’implantation en
Rhône-Alpes et Auvergne. Deux départements ont manifesté leur intérêt
pour le dispositif : l’Ain et la Loire. Les
projets de construction de centres
pénitentiaires dans ces départements
ont fortement motivé la demande.
Nous avons ouvert l’antenne de l’Ain
en mai 2005.
C’est une structure assez
originale…
Le service est gratuit et notre seul prescripteur est le Service de probation
et d’insertion pénitentiaire (SPIP). Il
n’y a aucune obligation pour le
probationnaire d’intégrer le dispositif :
la démarche doit être volontaire
pour avoir des chances
de réussir. Ma mission
est triple. J’anime les permanences ouvertes au
public. J’assure l’interface
entre le monde économique et les services de la
justice. Enfin, je constitue
un réseau d’entreprises
partenaires.
Concrètement,
comment
travaillezvous avec les
probationnaires ?
Au cours d’une première
rencontre d’une heure, je
réalise avec la personne
un bilan diagnostic de sa situation.
Nous établissons ensuite ensemble
un projet personnel qui peut le conduire soit à suivre une formation, soit
à se diriger vers des structures d’insertion professionnelle pour bénéficier
d’une mesure de remise à l’emploi,
soit vers l’emploi direct. Je prépare
les candidats à leur futur entretien
avec un employeur, aux questions
qui peuvent lui être posées sur son
dossier pénal. J’ai connaissance des
dossiers, mais je ne donne jamais
le motif de la condamnation aux
chefs d’entreprise. Généralement,
je fais un travail en amont avec l’employeur pour connaître les types de
délits auxquels il ne souhaite pas
être confronté.
Les entreprises jouent-elles
le jeu facilement ?
C’est un travail de longue haleine.
Les entreprises ont besoin de maind’œuvre. Les probationnaires partent
évidemment avec un handicap. Mais
j’ai tendance à dire qu’il ne faut
pas les stigmatiser. Ils ont eu une
cassure dans leur vie. Ils ont effectué leur peine. S’ils ont la capacité
de rebondir, il faut leur laisser cette
chance. Pour convaincre les entreprises, j’ai rencontré des présidents
de zones d’activité économique.
Accompagnée du procureur adjoint
et du directeur des services pénitentiaires, j’explique ma mission. Petit
à petit, par le bouche-à-oreille, un
réseau se constitue. Je peux dire,
sans me vanter, que sur le Rhône,
les entreprises ne se posent plus
de questions depuis longtemps
lorsque j’oriente une personne vers
eux. Elles me font confiance. Pour
mobiliser les chefs d’entreprise, nous
avons constitué un groupe d’appui
composé de bénévoles en exercice
– directeurs de ressources humaines,
responsables de formation, chargés
de missions…. Ce groupe prépare
les candidats par des simulations
d’entretien d’embauche. Le système
est très efficace.
Quelles sont les
perspectives de
développement du GREP
dans l’Ain ?
Continuer le travail de réseau et
développer des permanences sur
le département. Une assistante vient
de me rejoindre. Seule, cela devient
difficile d’être à la fois sur le terrain
et d’assurer tout le suivi administratif.
Nous allons aussi renouveler l’expérience menée fin 2005 sur des
rencontres à la maison d’arrêt avec
le groupe d’appui, l’ANPE et le SPIP,
permettant d’informer les détenus sur
les métiers en tension et les secteurs
qui recrutent. En amont, nous avions
mené des ateliers de préparation à
l’élaboration d’un CV, pour pointer
leurs compétences et leurs besoins.
Les détenus avaient vivement apprécié la manifestation.
Propos recueillis
par Pauline Froppier
* ndlr : ancien nom du SPIP, Service de
probation et d’insertion pénitentiaire
GREP
Tél. : 04 74 21 06 38
Des permanences sont assurées :
– à la maison de la justice et du droit
de Bourg, deux après-midi par
semaine, sur rendez-vous,
– à la maison d’arrêt de Bourg, à
la demande,
– au sein de la Circonscription
d’action sociale de Saint-Mauricede-Beynost, une fois par mois.
InterAction n°57, juillet 2008 13
Handicap
> Accessibilité
des commerces
La Chambre de commerce et d’industrie de l’Ain, en partenariat avec la direction départementale de l’Équipement, a
lancé des réunions de sensibilisation des
gestionnaires d’établissements recevant
du public (commerçants, prestataires
de services et hôteliers), sur l’accessibilité
des commerces aux personnes handicapées. Deux ont eu lieu en mai, dont un
atelier spécifique pour les hôteliers avec
le concours de l’UMIH 01 (Union des
métiers et des industries de l’hôtellerie). L’action devrait se poursuivre à la
rentrée.
Tél. 04 74 45 63 40 (DDE, service
Accessibilité)
APF Évasion
Créé en 1936, le service vacances
de l’Association des paralysés
de France, APF Évasion, organise
des séjours pour les personnes
handicapées, enfants et adultes, en
centres de vacances ou en milieu
ordinaire, en France et à l’étranger.
2 000 accompagnateurs bénévoles
apportent une aide personnalisée
– il en manque 500 : appel est lancé.
Dans l’Ain, près d’une vingtaine
d’adultes partent ainsi en vacances
et des séjours enfants sont aidés
financièrement.
Du 4 au 18 août, l’IEM (institut
d’éducation motrice) Le Coryphée
accueilla un séjour APF Évasion,
pour 6 jeunes polyhandicapés de
18/25 ans. Une première dans l’Ain.
Tél. 04 74 21 41 59 (Délégation APF de
l’Ain) – www.apf.asso.fr
Musique
Les créations des Percussions
En résidence à Condrieu (Rhône) du 14 au 19 juillet, les Percussions de Treffort préparent une
nouvelle création. Une première ébauche a été présentée au festival Voix et musique en chapelles
du Pilat. Le groupe, qui réunit depuis bientôt trente ans musiciens handicapés et valides, travaille
également à un spectacle-rencontre avec Louis Sclavis, qui sera créé le 7 octobre au festival
Orphée à Versailles.
Autre nouvelle étape : en avril 2009, lors des prochains 7 bis Chemin de Traverse, les musiciens
mettront en scène leurs créations individuelles, mêlant image et son, mouvement et musique.
Tél. 04 74 45 23 04 – www.resonancecontemporaine.org
Pratiquer l’improvisé
Depuis trois ans, un petit groupe de résidents
du foyer-ÉSAT* La Fréta (Orsac), à Hauteville,
pratique les musiques improvisées au sein d’un
atelier animé par Sébastien Églème, musiciencompositeur, et Benoît Voarick, vidéaste, organisé
en partenariat avec Résonance contemporaine.
« L’objectif était que l’environnement des personnes – visuel, sonore, l’outil de travail, le bois
très présent… – soit le support de la création »
explique Thierry Boulet, éducateur spécialisé. Vu
l’écho favorable reçu après la création réalisée
pour le 20e anniversaire de l’établissement en
2006, le groupe a été sollicité par le musée du > La création naît de l’exploration de l’environnement
Bugey-Valromey pour créer une œuvre présentée quotidien.
lors de la clôture de saison, en 2007. Éloignement de l’un et promixité de l’autre offre au public le
fruit d’un travail d’inspiration-création mené sur quatre lieux : le musée, les carrières d’Hauteville,
la chèvrerie de la Ramasse et les étangs de Genevrey à Thézillieu. Présenté également lors des
Rencontres départementales des personnes handicapées en mai dernier, ce spectacle original
sera rejoué le samedi 20 septembre, pour les Journées du patrimoine, au musée du Revermont,
à Cuisiat.
La saison prochaine, l’atelier préparera une œuvre où, à la création sonore et visuelle, s’ajoutera
la dimension de l’écriture et de la voix.
Tél. 04 74 35 13 29
* Établissement et service d’aide par le travail.
> Les mots… des vies
Créée début 2008, l’association La
Compagnie Les mots… des vies propose
des ateliers d’expression artistique, mêlant
théâtre, danse, chant, spectacle de rue
et jonglage, animés par des intervenants
professionnels. Accueillis au sein des
locaux de la Z Compagnie à Bourg-enBresse, ils s’adressent pour l’instant aux
personnes valides. Mais dès la rentrée,
l’association souhaite les ouvrir aux
personnes handicapées, physiques ou
psychiques.
Le projet Handic’arts est prêt. La
présidente Sophie Boulanger, infirmière
psychiatrique, assurera bénévolement
l’encadrement des ateliers. Seul reste à
trouver un lieu adapté.
Tél. 06 03 32 34 81 (Pierre Esposito)
[email protected]
© APF Évasion
14 InterAction n°57, juillet 2008
> Vol à voile
Le Centre de vol à voile bressan souhaite ouvrir cette
activité de loisirs aux personnes handicapées des
membres inférieurs. Du 12 au 14 juillet, un stage et des
vols d’initiation à bord d’un planeur biplaces équipé
d’un manonnier (dispositif permettant d’actionner le
palonnier avec la main), avec un instructeur spécialisé,
ont été proposés. L’achat d’un planeur équipé est
envisagé, afin de poursuivre cette dynamique.
Tél. 04 74 22 57 35 – http://cvvbressan.free.fr
Médico-social
Centre psychothérapique de l’Ain
Déménagements
Le 19 mai, à Bourg-en-Bresse, le centre de
consultations médico-psychologiques pour
enfants (jusqu’à 18 ans) Guidance et le centre d’accueil thérapeutique à temps partiel
(CATTP) pour enfants du CPA, ont quitté le site
de Sainte-Madeleine pour s’installer dans des
locaux neufs construits par la Semcoda, rue
de l’École.
Fin août, le service Passerelle, hôpital de jour
pour enfants de 3 à 13 ans, d’une capacité
de 14 places, déménagera lui aussi dans des
locaux neufs, rue Paul Bert.
Prochain transfert de locaux : le Château, structure de 25 lits d’hospitalisation libre, s’implantera à Saint-Georges à l’automne 2009.
Arts plastiques
Les patients et personnels des hôpitaux de
jour de Bellegarde, du Bastion (Bourg), de
Ferney et Montrevel, des services Passerelle
et Interligne, et de l’US Ados ont uni leur
créativité afin de réaliser une vaste exposition itinérante multi-matières et inspirations.
Présentée au public du 17 au 20 juin au
château de Salvert à Attignat, Arts plastiques a accueilli près de 300 visiteurs, dont
des enfants de l’école et du centre de loisirs.
> L’exposition mêlait peintures, collages, objets en papier
mâché, masques, galets peints, photos, modelages, poèmes,
mosaïques, arbre de vie, histoire du temps à travers le jean,
diaporama sur le processus de création…
Deuxième étape : tous les participants seront
conviés à l’exposition Autrement dit organisée par le Département d’activités thérapeutiques, avec des artistes de l’Ain et du
festival Itinéraires singuliers de Dijon, du 22
au 27 septembre, à l’hôpital Saint-Georges
à Bourg.
3e et 4e étapes : l’exposition Arts plastiques
sera accueillie à Bourg et Bellegarde cet
hiver puis, en 2009, à Bellegarde et Ferney.
L’action ne s’arrête pas là : un film retracera
son parcours. Et la rencontre a suscité la
volonté de mettre en place des échanges
entre équipes professionnelles et aussi entre
patients.
ITEP Paul Mourlon
Art et métallurgie
Sept jeunes de l’ITEP Paul Mourlon*, à Châtillon-la-Palud, en
dernière année de CAP Métallerie, ont mené un projet alliant
arts plastiques, travail technique et découverte culturelle, avec
pour point d’orgue un voyage de 5 jours à Barcelone en avril.
Leurs créations, inspirées de l’œuvre de Miro, ont été exposées lors de la fête de fin d’année. L’expérience, marquante,
leur a permis aussi de préparer le dossier et l’épreuve orale
d’histoire-géographie du CAP.
Autre initiative créative : cinq jeunes ont participé tout au long
de l’année à un atelier rap (écriture de textes, répétitions à
la Tannerie à Bourg, sortie concert à Lyon…). Les « Mâles
Fêteurs » ont enregistré un CD de 6 chansons, présenté aux
familles et amis en juin.
Côté sport, l’ITEP a participé aux championnats de France
de sport adapté en juin à Roanne, où l’équipe de basket s’est
> Les jeunes ont découvert et se sont
classée 1re. Au week-end de tournoi de rugby inter-ITEP à Aixinspirés de l’œuvre de Miro.
en-Provence, les jeunes ont terminés 8es sur 25 équipes.
Le sport est aussi d’actualité durant les trois camps organisés
du 2 au 10 juillet : 7 jeunes accompagnés de 5 éducateurs randonnent autour du Mont-Blanc
avec nuits en gîtes d’étape, 9 jeunes découvrent Belle-Ile en VTT, un autre groupe a opté pour un
séjour nature-aventure au lac des Sapins, en Haut-Beaujolais.
* Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique. Géré par l’Entraide universitaire, il accueille 50 garçons de 12 à 18 ans, ayant des troubles
du comportement et de la personnalité.
> Conseil de l’ordre
des infirmiers
La mise en place d’un Conseil national
de l’ordre infirmier, institué par une loi
de 2006, a démarré par l’élection de
conseils départementaux, le 24 avril
2008. Celui de l’Ain compte 13 membres titulaires (6 du secteur public, 4 du
privé et 3 du libéral) et 13 suppléants.
L’Ordre a pour missions de défendre la
profession infirmière, veiller à l’éthique,
la déontologie, la formation, réguler
les pratiques professionnelles. Tous les
infirmiers (3 600 dans l’Ain) y seront
inscrits.
Pour l’instant, le Conseil de l’ordre de
l’Ain fonctionne sans moyens mais non
sans volonté. Le bureau se réunit tous
les mois. Les trois commissions (communication, logistique, technique) sont
à l’œuvre. Le Conseil national sera élu
le 8 novembre.
Tél. 04 74 32 98 64 (Didier Pegoraro,
président)
> Un centre médicosportif en projet à
Bourg
Parce qu’il existe une forte demande
de suivi médical, d’information et de
formation, un centre médico-sportif
(CMS) est en voie de reprendre vie à
Bourg-en-Bresse. Le projet est soutenu
par 56 clubs sportifs dont 17 de haut
niveau ou assimilés, selon une enquête
de l’Office municipal des sports (OMS),
et 50 clubs sur le territoire Cap 3B
selon une enquête de la Direction
départementale de la jeunesse
et des sports (DDJS). La phase de
concertation et d’études a été finalisée
par les clubs le 7 juillet.
Dotés du matériel médical technique
existant, les locaux devraient être mis à
disposition par le centre hospitalier de
Fleyriat, ainsi que le personnel médical
en plus des médecins du sport.
> Des clubs de toutes disciplines (ici, le
rolley-hockey) soutiennent le projet.
InterAction n°57, juillet 2008 15
Prévention
MSA
La MSA de l’Ain souhaite développer sa politique familiale.
Pari réussi, avec trois appels à projets qui soutiennent la petite
enfance, les jeunes et les familles.
Encourager
S
outenir les porteurs d’idées, mobiliser les
partenaires, accompagner la conception
et la réalisation des projets : depuis 2006, la
MSA de l’Ain s’engage de plus en plus pour
la famille. « Nous avons un double objectif »,
explique Nathalie Boyer, chargée d’études
famille/handicap. « Nous voulons répondre
aux besoins de l’enfant et de ses parents et
privilégier l’accompagnement des adolescents
jusqu’à l’âge adulte. » Dans cette optique,
les administrateurs MSA de la commission
Familles se sont penchés sur trois appels à
projets proposés au niveau national.
Les micro-crèches :
une solution nouvelle
pour les territoires ruraux
> L’appel à projets part toujours d’une démarche
empirique. Il prend en compte les besoins des
personnes, laisse une large place à la créativité et à
l’innovation et s’appuie sur les ressources locales.
La MSA ne propose pas un cadre défini à l’avance
mais un outil adaptable pour accompagner la
réalisation.
Un décret ministériel paru en février 2007
propose l’expérimentation de micro-crèches.
La MSA décide de participer au développement de ces structures qui répondent bien à
la problématique de l’accueil de la petite
enfance en milieu rural. Dans l’Ain, l’appel à
projets est lancé en octobre 2007. Nathalie
Boyer souligne : « Les micro-crèches constituent
une solution nouvelle pour les territoires ruraux
où les parents ont rarement le choix du mode
d’accueil de leur enfant. La densité de population n’est pas toujours suffisante pour une
crèche et l’investissement administratif et financier est souvent trop lourd pour la commune. »
L’organisation d’une
micro-crèche est très
souple, proche des
conditions d’accueil
au domicile d’une
assistante maternelle. Neuf enfants
au maximum sont
accueillis simultanément dans un local
qui peut être une
> Les activités de loisirs, d’animations locales ou d’actions de prévention santé sont les
maison
ou un apparpriorités du jury 2008.
16 InterAction n°57, juillet 2008
tement suffisamment spacieux et sécurisé pour
l’accueil de jeunes enfants. L’encadrement
associe assistantes maternelles et/ou professionnels de la petite enfance. La mise en
œuvre technique et éducative de la structure
peut être assurée à temps partiel. De plus, la
micro-crèche a la possibilité d’évoluer, au fil
du temps, vers une structure plus conséquente.
« Sur cet appel à projets, nous travaillons en
étroite collaboration avec le Conseil général
et la Caf, détenteurs de la compétence réglementaire, de savoir-faire reconnus sans oublier
l’accompagnement financier. L’information a
été diffusée sur l’ensemble du département
par les délégués, les administrateurs, les
réseaux associatifs comme Familles rurales et
nos partenaires », continue Nathalie Boyer.
« Les porteurs de projets sont tous des acteurs
de la vie locale (collectivités locales, familles,
associations, entreprise) et doivent tenir compte
des critères de qualité fixés par la MSA, en
partant des besoins réels des familles. Trois
d’entre eux ont été sélectionnés par la MSA
de l’Ain. Les validations seront effectuées entre
juillet et septembre par le niveau national. Une
enveloppe de 20 000 euros sera ensuite
attribuée à chacun. »
Permettre aux jeunes
d’être acteurs de leur
territoire
Le second appel à projets « Mieux vivre en
milieu rural » a été mis en place en 2006.
Son but ? Soutenir les initiatives sociales,
culturelles, humanitaires, sportives ou de santé
de groupes de jeunes de 13 à 22 ans, vivant
en milieu rural ou affiliés à la MSA. « Nous
voulons encourager la créativité et la prise de
responsabilité des jeunes », commente Denise
Brunet, administrateur à la commission Familles
et membre du jury de sélection. « En accompagnant leurs projets, nous leur permettons
d’être acteurs de leur territoire, d’améliorer les
les initiatives
conditions et la qualité de la vie locale. » Pour
ce faire, la MSA a ancré sa démarche dans un
cadre partenarial : d’une part en participant
au Rés’ain, réseau des accompagnateurs de
projets de jeunes pilotés par la DDJS, d’autre
part en travaillant avec la DDJS et le Conseil
général, à une coordination des dispositifs
d’aide aux projets de jeunes existant sur le
département. Désormais, les jeunes de l’Ain
souhaitant solliciter une aide peuvent le faire
via un dossier de candidature unique et sont
amenés à défendre leurs projets devant un
jury unique. « Nous nous acheminons vers
la signature d’une convention qui associera
également le Crédit agricole au plan départemental. » Cinq jurys se réunissent sur
le département entre avril et octobre pour
répondre à la demande d’accompagnement
des jeunes. Des bourses d’un montant minimum
de 500 euros sont accordées par la MSA
aux projets retenus. « Nous voulons favoriser
le plus grand nombre d’initiatives possibles,
remarque Denise Brunet, et nous devons être
très réactifs. Le jury n’est pas là pour évaluer
une action déjà montée mais bien pour accompagner la mise en œuvre du projet. » Les
meilleures idées sont primées chaque année
pendant le Salon de l’agriculture.
Favoriser les relations
parents-enfants
Conjointement avec les Maisons familiales
rurales (MFR), l’appel à projets « Relations
parents-jeunes : Qu’est ce qu’on fait ? On en
parle » a été créé en 2006. À l’origine de la
démarche, un constat : établir des liens entre
parents, formateurs et adolescents sur des
sujets non scolaires permettant de maintenir
l’équilibre dans la famille. « Les maisons
familiales ne proposent pas uniquement une
structure d’apprentissage », explique Denise
Brunet, elle-même ancienne directrice de
la MFR de Pont-de-Veyle. « Ce sont des
Des projets innovants
> Micro-crèches
Trois territoires ont été retenus pour l’expérimentation des micro-crèches : la communauté
de communes du canton de Coligny, porteur de
projet pour une micro-crèche sur la commune
de Domsure, l’association « Les enfants d’abord »
pour la commune d’Artemare et la communauté
de communes de la vallée de l’Albarine.
Parmi les critères d’éligibilité des projets, cinq
principes de qualité à respecter : l’adaptation
aux besoins des familles, la sécurité et la santé,
l’accessibilité à toutes les familles, une perspective de développement social et local et la
viabilité juridique, financière et économique de
la structure.
> Mieux vivre en milieu rural
jeunes veulent valoriser le patrimoine agricole
en mettant en place un échange culturel de
savoir-faire entre le Togo et Corveissiat.
> Relations parents-jeunes : qu’est
ce qu’on fait ? On en parle ?
L’IRÉO (Institut rural d’éducation et
d’orientation) de Montluel a choisi d’aborder
les thématiques de la santé (sexualité,
alimentation, alcool) pour l’année scolaire
2007-2008. Un questionnaire et une
conférence-débat animée par l’École des
parents et des éducateurs ont été proposés
aux parents sur ce sujet. Une journée sur le
même thème était organisée en parallèle pour
les élèves de 17-18 ans. À la clé, des comptesrendus devraient être remis aux uns et aux
autres pour impulser des échanges en famille.
– Trois porteurs de projet, de 13 à 16 ans, originaires du secteur Centre-Dombes, se passionnent
pour le cirque. Ils souhaitent
organiser une tournée dans la
Drôme pour se présenter, se
faire connaître et montrer leur
savoir-faire.
– Un groupe d’étudiants en archéologie s’est investi sur le secteur de Corveissiat. Après avoir
fait l’inventaire du patrimoine
local, des conférences, une université populaire sur le thème
de l’archéologie, en association
> Denise Brunet et Nathalie Boyer : « Les administrateurs relaient les appels
avec les écoles du village, les à projets sur le terrain ».
établissements qui forment l’adolescent à
la vie adulte. La MSA s’est associée à ce
savoir-faire pour créer un comité de pilotage
qui rassemble des formateurs, des membres
du conseil d’administration, des enseignants,
des jeunes et des parents. » Les MFR qui le
souhaitent réfléchissent à l’appel à projets.
Le comité de pilotage apporte une aide aux
établissements pour sensibiliser, mettre en
place des actions, des outils qui favorisent
les relations parents-enfants. Une subvention
de 500 euros est octroyée après validation
du projet. « La MSA apporte ainsi un soutien
à la fonction parentale », commente Nathalie
Boyer. « Il n’est pas toujours facile d’être
parent. Parler des conduites à risque, des
questions de santé, d’alimentation, d’argent
de poche, et favoriser le débat au sein de la
famille permettent de prévenir les difficultés et
de désamorcer les conflits. » • S.G.
InterAction n°57, juillet 2008 17
Les Mutuelles de l’Ain
Complémentaire santé
Déremboursement de médicaments, franchises médicales…
de plus en plus, les complémentaires santé deviennent
nécessaires. Encore faut-il pouvoir les payer.
Aide à la complé
un dispositif
En place depuis le 1er janvier 2005, sa dénomination peu claire au départ a été modifiée
en 2006 pour devenir Aide à la complémentaire santé (ACS). « Pour l’instant, nous n’avons
pas beaucoup de jeunes dans le dispositif.
Mais les chiffres sont en constante évolution.
Le changement de dénomination a relancé
les demandes. De même, les campagnes
nationales de communication semblent faire
effet. » Concrètement, les personnes le plus
souvent concernées sont celles qui ont fait une
demande de CMU mais dépassaient de peu
les plafonds de ressource. « Aux Mutuelles de
l’Ain, nous avons 1 500 personnes protégées
bénéficiaires d’une ACS. » Un chiffre peu élevé
au regard des 120 000 adhérents !
Relayer l’information
> Quelle que soit sa composition, le chèque santé solvabilise la complémentaire santé pour l’ensemble du foyer.
S
ur les 2 millions de personnes en France
susceptibles de bénéficier d’une aide
à la complémentaire santé, seuls 500 000
ont déjà fait la démarche. « Il y a un véritable
déficit d’informations sur la question », souligne
Anne-Claire Rivière, responsable du secteur
individuel aux Mutuelles de l’Ain.
La loi du 16 août 2004 avait institué une aide
à l’acquisition d’une couverture individuelle en
complémentaire santé pour les personnes à
faibles ressources, intitulée alors crédit d’impôt.
> Témoignage
Adhérent aux Mutuelles de l’Ain depuis 1985, André
B. est entré dans le dispositif depuis seulement deux ou
trois mois. « J’avais fait une demande de CMU auprès de la
CPAM. Mais j’étais un peu au-dessus des plafonds. Ils m’ont
alors donné les papiers pour l’aide à la complémentaire
santé. » Âgé de 76 ans, André n’a pas une grosse retraite.
La cotisation commençait à peser lourd dans son budget.
« Avant l’aide, il me restait à payer 700 €. Maintenant,
je n’ai plus que 300 €. » Le dispositif pour lui est une
véritable bouffée d’air.
18 InterAction n°57, juillet 2008
« D’une manière générale, les gens ne sont
pas informés de l’existence de ce dispositif,
déplore Christian Rappy, responsable complémentaire santé, la démarche est individuelle et
volontaire. La personne doit se rendre auprès
de l’organisme de sécurité sociale pour monter
un dossier. Puis, si son dossier est accepté, elle
reçoit un chèque santé dont elle ne connaît pas
toujours l’utilisation. Elle ne sait pas forcément
quelles sont les démarches à accomplir et à
quelles mutuelles s’adresser. »
Beaucoup de personnes âgées n’osent pas
non plus faire la démarche. « Nous avons un
rôle de conseil auprès de nos adhérents ou
futurs adhérents. Nous pouvons faire connaître l’ACS lors de changements familiaux ou
professionnels », souligne Anne-Claire Rivière.
Une difficulté de paiement est aussi un motif
pour relayer l’information. Car même si les
organismes de complémentaire santé ne sont
pas prescripteurs, ils peuvent participer à
l’effort de communication sur de tels dispositifs
solidaires. • P.F.
mentaire santé,
indispensable
L’ACS, mode d’emploi
> Qui est concerné ?
Les revenus des bénéficiaires ne doivent pas dépasser un plafond mensuel, établi selon
la composition du foyer (montants au 01/01/08)
Composition du foyer
Plafonds de revenus mensuels (€)
1 personne
727,25
2 personnes
1 090,83
3 personnes
1 309,00
4 personnes
1 527,17
Au-delà par personne supplémentaire
+ 290,83
> Comment ça marche ?
L’aide est accordée pour un an et peut être reconduite l’année suivante sur
demande. Son montant est calculé en tenant compte de chaque membre du foyer.
Elle s’élève à :
* 100 € pour une personne de moins de 25 ans
* 200 € pour une personne âgée de 25 à 59 ans
* 400 € pour une personne de plus de 60 ans.
> Comment en bénéficier ?
On peut se procurer le formulaire « Aide pour une complémentaire santé » auprès des
caisses d’assurance maladie, des CCAS, des services sociaux, des associations agrées et
des hôpitaux. Il est aussi téléchargeable sur le site www.amelie.fr
Il faut alors le compléter et le renvoyer à la caisse d’assurance maladie. En cas
d’acceptation du dossier, le bénéficiaire reçoit une « attestation de droit à l’aide pour
une complémentaire santé », où est intégré le chèque santé qui lui servira à solvabiliser
tout ou partie des frais de sa mutuelle. Ce chèque doit être utilisé dans les six mois
suivant son émission.
> Anne-Marie Rivière, responsable du secteur individuel des Mutuelles
de l’Ain, espère une extension du dispositif.
> De l’information
au service de l’usager
La Mutualité française a édité une
brochure qui reprend l’ensemble
des éléments d’information sur le
dispositif. Un document simplifié
sur le chèque santé est disponible
dans les 13 agences des Mutuelles
de l’Ain du département.
InterAction n°57, juillet 2008 19
Formation
> Dessine-moi
une entreprise
Six classes, du CM1 à la 3e, ont participé
au 8e concours de projet de création
d’entreprise organisé par le Rotary
club de Bourg-en-Bresse en partenariat
avec Centre Ain Initiatives, avec le
soutien de l’Éducation nationale. Une
opération unique en son genre, qui
favorise la créativité et l’esprit d’équipe.
« C’est une action motivante qui
permet de prendre confiance en soi, on
s’est tous vraiment investis » témoigne
une élève. « Chaque enfant devient
acteur du projet. J’ai vu des enfants se
révéler ! » souligne un enseignant.
Le 16 juin, les 160 élèves étaient conviés
à la remise des prix, au technopole
Alimentec à Bourg-en-Bresse. Cinq
prix ont été décernés : artistique (école
d’Attignat), innovation (école de
Montagnat), créativité (école de Viriat),
jeune entreprise (collège Saint Louis
Saint Pierre, Bourg) et, pour la première
fois, le prix de la meilleure affiche (école
de Montagnat).
> L’affiche de l’école de Montagnat a reçu le
prix de la créativité.
La VAE s’ouvre aux TH
Le 4 juillet, sept travailleurs
handicapés mentaux de l’ÉSAT* de
Charnoz-sur-Ain ont reçu leur CAP
passé grâce à la validation des acquis
de l’expérience. Une action menée
en partenariat avec le GRETA dans
l’Ain par l’APAJH, déjà pilote pour la
mise en place de la reconnaissance
des savoir-faire professionnels
(RESF). Un CAP de cuisinier, un en
entretien d’espaces verts et cinq en
conduite de système industriel ont
été attribués.
* Établissement et service d’aide par le travail
20 InterAction n°57, juillet 2008
Du nouveau au Greta
> Le Greta Val Bugey Léman ouvre en novembre, à Belley, une
formation diplômante Agent d’accompagnement des personnes âgées
et personnes dépendantes.
En octobre, le Greta Val Bugey Léman met en place
une formation diplômante Mention complémentaire
Aide à domicile, à Nantua, ouverte aux demandeurs
d’emploi et aux salariés dans le cadre du congé individuel de formation. Elle complète l’offre de formation en
ce domaine sur l’Ain : le Greta Bourg-Ambérieu prépare
au DEAVS (diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale), de
niveau équivalent.
Depuis 2005, le Greta Val Bugey Léman est habilité
pour la formation dans le cadre de la VAE (validation des
acquis de l’expérience) Aide-soignant et, depuis 2007,
Auxiliaire de puériculture. Deux modules obligatoires
de 70 h débuteront à la rentrée, à Nantua et Belley.
En complément, un accompagnement VAE (aide à la
rédaction du livret, préparation au jury…) de 15 h est
proposé.
Le Greta Bourg-Ambérieu prépare au CAP Petite enfance et assure, par convention avec le Conseil général,
la formation obligatoire des assistants maternels.
Les Greta préparent également aux concours sanitaires et sociaux : infirmier, aide-soignant, éducateur…
Tél. 04 74 77 36 17 (Greta Val Bugey Sud
Léman)
04 74 32 15 90 (Greta Bourg Ambérieu)
> Pleins feux sur
l’électricité
Suite à un appel à projets de la Mission
handicap EDF, l’institut médicoéducatif La Savoie*, à Hauteville, et
l’organisme de conseil et formation
Caldera ont noué un partenariat
innovant afin de proposer à des jeunes
de 16 à 19 ans, amenés à s’engager dans
un parcours professionnalisant ou une
recherche directe d’emploi, d’acquérir
des compétences techniques en
électricité.
Du 11 septembre au 20 décembre
2007, dix garçons et une fille se sont
initiés au matériel électrique, à la
théorie de base (courants, matériaux
conducteurs…), à la prévention
des risques, en lien avec la réalité
professionnelle de leurs formations
respectives : cuisine, espaces verts,
maçonnerie, menuiserie, métallerie
ou peinture. L’accent a été mis sur
les savoir-faire et savoir-être de base
en situation de travail. En parallèle, ils
ont bénéficié d’un accompagnement
personnalisé visant la construction d’un
projet professionnel et la recherche
d’une entreprise d’accueil.
Au-delà de ces 11 jeunes, cette
formation technique adaptée a
été dispensée à tous les élèves de
l’établissement. L’action sera reconduite
à la rentrée, en la structurant davantage
et en développant les échanges avec les
unités EDF et ses sous-traitants.
Tél. 04 74 35 26 22 (IME La Savoie)
04 69 69 16 12 (Caldera)
* L’IME accueille des jeunes présentant une
déficience intellectuelle légère et moyenne avec
troubles associés.
Trajectoires :
pour l’emploi des seniors
Lancé par Opcalia* Rhône-Alpes, le programme
Trajectoires permet à des entreprises de bénéficier
d’une aide méthodologique pour recruter et employer
des personnes de 45 ans et plus. L’accompagnement
comprend deux temps : la formation des managers
aux entretiens de 2e partie de carrière et une aide au
développement de compétences transversales des
seniors, indépendamment du tutorat.
Tél. 06 09 02 86 42 (Alexia Develay)
www.opcalia-ra.com
* Organisme paritaire collecteur agréé au titre de la formation professionnelle,
interbranches, interprofessionnel et interrégional.
> 69 % des jeunes ont exprimé le souhait de
continuer la formation à l’électricité.
Dossier
n u m é r o 5 7. j u i l l e t 2 0 0 8
LE MAGAZINE DU SOCIAL DANS L ’ AIN
Qui s’occupe
des jeunes dans l’Ain ?
L
’Ain compte 69 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans*,
représentant plus d’un habitant sur dix (12,2 %, un
pourcentage similaire à celui de la France). L’État, les
collectivités territoriales et de nombreuses structures
associatives et consulaires s’emploient à accompagner
ou à aider la jeunesse du département. Une tâche
souvent délicate en présence de ce public on ne peut
plus mouvant. Entrer dans l’âge adulte, accéder à son
autonomie et trouver sa place dans la société ne sont
pas choses aisées… Les professionnels des secteurs
éducatifs, de l’orientation, de l’emploi, du médico-social
ou des loisirs, mais aussi des élus et des bénévoles
associatifs s’efforcent d’adapter leurs services ou leurs
structures aux besoins de ces « grands ados et tout
jeunes adultes ».
L’offre de services est finalement mal recensée dans
l’Ain, hormis dans des secteurs bien balisés comme
l’enseignement et la formation. En matière de loisirs,
d’activités ou d’équipements sportifs par exemple, les
administrations compétentes se sont donc lancées dans
ce travail de mise en commun de l’information… et
de rapprochement des acteurs. Le travail en réseau et
le partenariat sont en effet des injonctions fortes, que
ce soit pour la prévention santé ou l’aide aux jeunes
en difficulté. Ils seront nécessaires pour améliorer la
répartition des services sur tout le territoire.
L’objet de ce dossier n’est pas de dresser une liste
exhaustive de tous les acteurs qui s’occupent des
jeunes dans le département, mais de mettre en lumière
le maillage territorial existant en lien avec quelques
expériences parlantes.
* données Insee – estimation 2006
Dossier réalisé par Agnès Bureau et Aurélie Seignemartin
© Illustrations : Hervé Jardin
Photo : Jupiterimages
Dossier InterAction n°57, juillet 2008 21
DOSSIER
Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ?
ORIENTATION – EMPLOI
De nombreuses structures
Plus de cinquante organismes
du secteur public, privé ou
associatif sont en mesure
d’accompagner les jeunes de
16 à 25 ans, les plus grands
correspondant au maillage
du territoire autour des pôles
urbains suivants : Ambérieu-enBugey, Belley, Bourg-en-Bresse,
Ferney-Voltaire, Oyonnax,
Miribel et Trévoux. Voici un
aperçu des structures d’aide à la
décision des jeunes.
> CIO. Ouvert à tous les jeunes – collégiens,
lycéens – et adultes à la recherche d’une
formation – parents, formateurs, enseignants,
etc.–, les centres d’information et d’orientation
(CIO) informent sur les métiers et les filières qui
y préparent, la formation professionnelle continue. Six sont répartis sur le territoire : Ambérieuen-Bugey, Bellegarde-sur-Valserine, Belley,
Bourg-en-Bresse, Oyonnax et Trévoux.
> BIJ et PIJ. Les bureaux information jeunesse
(BIJ) à Bourg-en-Bresse et Bellegarde, et les
points information jeunesse (PIJ) à Belley,
Bellignat, Châtillon-sur-Chalaronne, Mézériat,
Montrevel, Saint-Maurice-de-Beynost, SaintRambert-en-Bugey et Trévoux, permettent à
tous les jeunes du département, aux étudiants
et futurs étudiants, d’avoir accès à l’information
et aux services développés dans le réseau
information jeunesse.
> Point Cyber : les points d’accueil de Bourgen-Bresse et Belley gérés par Alfa3A offrent
plusieurs services : accès à l’information,
services de proximité, développement de
l’expression et échanges entre jeunes.
> Maison des étudiants. Si l’Ain ne compte
pas de service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO) en propre, il
dispose d’une Maison des étudiants à l’initiative de la ville de Bourg-en-Bresse. Sa mission :
accueillir et accompagner les étudiants et
futurs étudiants des quinze établissements
d’enseignement supérieur de l’agglomération
regroupés au sein de l’association Pôle Sup
01, en s’appuyant sur le BIJ et son réseau très
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fourni de partenaires : formation, logement, emploi, jobs d’été ou pendant l’année scolaire,
activités culturelles, loisirs, santé… En 2009,
la structure disposera d’un accueil commun
avec le BIJ et la Mife.
> Maison de l’information sur la formation
et l’emploi (Mife) : dotée d’une antenne
à Bourg-en-Bresse et à Oyonnax, la Mife
propose une guidance professionnelle personnalisée pour les plus de 18 ans.
> Le centre interinstitutionnel de bilans de
compétences (CIBC) s’affirme comme le
réseau de l’orientation tout au long de la vie,
au service des hommes, des organisations et
des entreprises. Ses prestations diversifiées au
bénéfice des jeunes, financées généralement
par le Conseil régional ou le Conseil général,
s’adressent à des jeunes de 16 à 26 ans dans
le cadre d’un partenariat avec leur réseau
d’accueil (Missions locales, PAIO…).
> Cap emploi. Cette structure répond à
toutes les questions liées au recrutement,
au reclassement et l’accompagnement des
personnes handicapées, dans le cadre de la
mission de service public de placement, en
complément de l’action de l’ANPE.
> ANPE. Les agences pour l’emploi
d’Ambérieu-en-Bugey, Belley, Bourg-en-Bresse,
Oyonnax, Saint-Genis-Pouilly, Trévoux et le
Point relais de Miribel proposent une large
gamme de services aux demandeurs d’emploi
et aux entreprises. L’ANPE travaille notamment
avec les missions locales, pour les jeunes
non admissibles aux critères de demandeur
d’emploi de l’Assedic (avoir travaillé au moins
six mois dans les vingt-deux mois précédant la
demande d’inscription), ni éligibles au Revenu
minimum d’insertion (RMI).
Des manifestations
• Ain’formations métiers : les journées
initiées par le Conseil général proposent
une information concrète sur les filières
professionnelles qui recrutent, afin
d’atténuer les a priori sur la formation
professionnelle et sur certains métiers.
• Jeunes avec professionnels (Japro) : sur
une initiative lyonnaise impliquant de
nombreux partenaires dont l’Inspection
académique et le Medef de l’Ain,
l’opération Japro permet à des jeunes
âgés de 15 à 25 ans et des professionnels
de se rencontrer, pour parler « métiers »,
sur le lieu de travail du professionnel.
d’aide et d’information
Missions locales jeunes : l’approche globale
Dans un contexte de précarisation
de l’emploi, de mobilité réduite
des jeunes sur certains secteurs et
d’un accès difficile au logement,
les Missions locales constituent le
réseau pour l’accueil des jeunes
âgés de 16 à 25 ans souhaitant
conseil, appui et accompagnement pour faciliter leur entrée dans
la vie professionnelle. En 2007,
7 174 d’entre eux se sont tournés
vers l’une des trois Missions locales
du département : la Mission locale
jeunes Bugey Plaine de l’Ain à
Ambérieu-en-Bugey et son antenne
à Belley, celle d’Oyonnax et ses
antennes à Gex et Bellegarde et la
Mission locale de Bourg-en-Bresse
et ses antennes à Miribel, Montluel
et Trévoux. Au même titre que
l’ANPE, Cap emploi et le Conseil
général, elles sont prescripteurs de
l’ensemble des mesures de droit
commun, de formation et d’emploi,
ainsi que des aides spécifiques
prévues pour l’accompagnement
des jeunes.
Le parcours d’un jeune. L’entretien
d’accueil permet de faire le point
sur les acquis scolaires et professionnels et d’évaluer la situation
personnelle et sociale (santé, logement…) du jeune. En fonction
des besoins identifiés, un conseiller
référent accompagnera le jeune
sur son parcours vers la formation
ou vers l’emploi, afin de réduire
au maximum le risque d’échec.
En 2007, 54 % des jeunes ont été
reçus en premier accueil, 3 230 ont
accédé à un emploi et 1 144 sont
entrés sur des dispositifs d’orienta-
tion et de formation. Les missions
locales s’alarment de la précarisation des emplois : plus de 70 %
relèvent de contrats intérimaires ou
à durée déterminée. Autres constats : le manque de réponse pour
les jeunes âgés de 16 à 18 ans
et avec une qualification faible. En
termes de mobilité, des solutions se
concrétisent, comme la création du
parc de cyclomoteurs à Ambérieu.
« Nous allons développer des ateliers de recherche d’emploi en
zone rurale en partenariat avec
les communautés de communes,
à commencer par Châtillon-surChalaronne et Montrevel » indique
Bernard Borron, directeur de la
Mission locale de Bourg.
Les points info santé. Enfin, les
Missions locales offrent un ac-
compagnement social à travers
les « points info santé » en lien avec
les acteurs médico-sociaux. Elles
fournissent des aides financières,
des aides au transport, au logement, à la culture, aux loisirs et aux
sports, et coopèrent au quotidien
avec les services et les institutions
qui ont en charge ces questions.
« La spécificité des Missions locales
réside dans leur approche globale
de la situation du jeune. Un individu,
c’est un tout », souligne Gaëlle
Blusseau, directrice de la Mission
locale d’Oyonnax. Et leur mission
n’est pas moins ambitieuse, comme
le rappelle l’Observatoire des jeunes : « aider les jeunes à accéder
à leur autonomie et à trouver leur
place dans la société ».
LOGEMENT
L’Ain compte des foyers et résidences réservés aux
jeunes et aux étudiants, des logements banalisés
et des logements d’insertion. Trois zooms sur des
structures particulières.
> Un centre d’hébergement d’urgence pour les jeunes
Encore dans l’attente du feu vert du CROSMS (Comité régional de
l’organisation sociale et médico-sociale) en septembre, un centre d’hébergement de 10 places devrait ouvrir fin 2008 sur l’agglomération de
Bourg. Ce CHRS sera réservé à des hommes de 18 à 25 ans et sera
éclaté entre plusieurs appartements ou chambres, loués auprès des
bailleurs sociaux et d’Alfa3A. Il est mis sur pied par L’appart‘.
> L’appart’. Créée en 2000, l’association a le statut de comité
local pour le logement autonome des jeunes (CLLAJ). Elle a pour
mission de faciliter l’accès au logement autonome des jeunes
de 18 à 26 ans rencontrant des difficultés pour se loger. C’est
à la fois un lieu d’accueil et d’information, et un organisme
qui développe des réponses adaptées : sous-location avec
accompagnement social, recherche de logement dans le
parc privé et public, hébergement d’urgence…
> Résidence accueil jeunes Les 3 Saules. Seul foyer de
jeunes travailleurs de l’Ain, les 3 Saules à Bourg accueillent les
jeunes de 16… à 30 ans, qu’ils soient au travail, en formation
ou en apprentissage. La résidence dispose de 110 lits, d’un
service de restauration et participe à la vie du quartier.
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DOSSIER
Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ?
SANTÉ
La prévention d’abord
Les jeunes ont la santé, certes,
mais ils sont – à juste titre – la
cible principale des actions de
prévention. La DDASS, qui
instruit avec la caisse primaire
d’assurance maladie (CPAM)
les dossiers de demandes de
financement, en fait le constat
sans équivoque. Les promoteurs
de ces actions d’information
et de sensibilisation sont de
plus en plus des associations
bien structurées et à vocation
de centre ressources : Adessa,
Anpaa 01, Ligue contre le
cancer… Outre les lieux de loisirs,
les établissements scolaires sont
des lieux privilégiés pour toucher
les jeunes (la prévention santé
fait d’ailleurs partie des missions
de l’Éducation nationale).
Un regret : il manque encore
dans l’Ain des lieux d’accueil ou
d’information « généralistes », au
carrefour entre santé et social.
24 Dossier InterAction n°57, juillet 2008
> Prévention : des promoteurs de plus en
plus professionnels
Le plan régional de santé publique a été
arrêté par le préfet de Région pour la période
2006-2010. Il est géré par un groupement
régional de santé publique qui décide de
l’attribution des subventions. Dans l’Ain, les
demandes sont instruites par la DDASS et la
CPAM et étudiées par un comité qui regroupe
la DDJS, la Protection judiciaire de la jeunesse,
le Conseil général, la Santé scolaire…
Quarante dossiers ont été déposés dans
l’Ain en 2007, et trente retenus, pour un budget qui stagne. Les « promoteurs » sont peu
nombreux. Outre l’Adessa et l’Anpaa 01 (voir
encadré), antenne de l’association nationale
de prévention en alcoologie et addictologie,
on retrouve souvent les mêmes : Accueil et
aide aux jeunes, l’association Aides (qui
couvre aussi le Rhône, avec une poignée de
bénévoles dans l’Ain). Les financeurs veillent
à la cohésion entre les actions proposées et
poussent au travail en réseau… Une exigence
« forte » qui peine encore à être suivie. Il est
pourtant important de trouver des solutions
de proximité, en réunissant les partenaires
concernés.
> Anpaa 01 (Association nationale de
prévention en alcoologie et addictologie).
L’Anpaa 01, connue sous le nom de centre
d’addictologie (ex-centre d’alcoologie), assure une prévention et des soins en matière
d’alcool, de cannabis et de tabac. L’équipe
est composée de cinq psychologues, un
éducateur spécialisé, des médecins vacataires, deux animatrices de prévention et deux
secrétaires, plus le directeur. Des permanences
hebdomadaires sont assurées dans quatorze
communes de l’Ain.
> Accueil et aide aux jeunes. Cette équipe
pluridisciplinaire (soignants et travailleurs sociaux) assure depuis une vingtaine d’années
l’accueil des toxicomanes, les soins et une
prise en charge globale (elle reçoit aussi
des jeunes à partir de 15/16 ans, non consommateurs mais « à risque »). Depuis 1996,
elle gère une unité méthadone. L’antenne de
Gex dispose d’une même unité méthadone.
AAJ est rattaché au Centre psychothérapique
de l’Ain.
La MSA et les jeunes
en milieu rural
Afin de les accompagner vers l’âge adulte,
la MSA développe des actions auprès des
jeunes en milieu rural, en lien avec ses élus
et les acteurs locaux.
En matière de prévention, les actions sur
les comportements à risque, par exemple,
sont développées avec l’ensemble
des structures compétentes, notamment
l’Adessa et les Maisons familiales rurales
(MFR), pour lesquelles une convention
de partenariat est renouvelée tous les
six ans. À l’échelle du canton de Pontde-Veyle, une action s’est concrétisée en
mars 2008. Au cours de veillées, la MFR
locale a constaté que les jeunes avaient
besoin de parler mais ne disposaient
pas d’un lieu approprié. Pour y remédier,
l’établissement scolaire et l’Adessa ont
proposé d’associer dans leur réflexion les
autres structures intercommunales (collège,
MSA, communauté de communes, centre
médico-social), lesquelles ont répondu
favorablement à l’appel. Le choix s’est
porté sur l’organisation d’un forum santé
au cours duquel les jeunes de la MFR ont
témoigné. « Pour la première fois, un projet
pour la santé a permis une synergie autour
des jeunes pour aller plus loin que le cadre
structurel de l’école », souligne Denise
Brunet, administratrice MSA.
> L’association Dire (Drogue information
réflexion entraide) a été créée en 1986 à Gex,
pour faire de la prévention en toxicomanie.
Elle est composée de membres bénévoles et
d’une psychologue clinicienne.
> Chocolat chaud, seul en son genre
On peut y venir sans rendre de compte, sans
prévenir et sans promesses. Chocolat chaud
est un lieu « à bas seuil d’exigence », connu
des jeunes à la rue qui viennent pour un
café, une douche, une lessive ou un contact.
L’accompagnement individuel et éducatif ne
vient que lentement, prudemment, pour ceux
qui l’acceptent.
Ouvert il y a presque 15 ans à Bourg, ce lieu
d’accueil est géré par l’ADSEA (Sauvegarde
de l’enfance et de l’adolescence).
> Les centres de planification et d’éducation familiale. Ils sont destinés avant tout aux
jeunes et leur offrent de façon anonyme et
gratuite une écoute et une prise en charge sur
les questions de sexualité, de grossesse, de
MST… Ils permettent d’avoir accès, toujours
gratuitement, à des consultations médicales
et à la contraception jusqu’à 21 ans. Ils ont
une mission de prévention, d’information et
d’éducation.
Sur les huit centres de l’Ain, cinq sont gérés
par le Conseil général et trois dépendent de
centres hospitaliers.
• Chez les 15/24 ans dans l’Ain, 75 %
des décès concernent les garçons.
Première cause de mortalité pour
cette tranche d’âge : les morts violentes
(accidents de la circulation pour
presque la moitié des garçons et un
tiers des filles, puis les suicides).
• La consommation de tabac, de
cannabis et d’alcool est similaire dans
l’Ain et en France. Un peu plus d’un
tiers des jeunes de 17 ans disent fumer
régulièrement. La moitié des jeunes
de 17 ans disent avoir expérimenté le
cannabis au moins une fois, un tiers en
ont consommé dans le mois précédent.
Enfin, un quart des garçons affirment
boire régulièrement et 6 % des filles.
Toxicomanies
Partant du constat que les conduites addictives sont plus fréquentes chez les jeunes, la
prévention cible en priorité les 15-25 ans.
Les structures de soins reçoivent, elles, surtout
des adultes plus âgés (il faut souvent passer
la trentaine pour démarrer une démarche
de soins). Accueil et aide aux jeunes est
la principale structure de soins dédiée aux
jeunes dans l’Ain (le centre d’addictologie
de l’Anpaa 01 est « tous publics »).
En matière de prévention, la MILDT (Mission
interministérielle de lutte contre les drogues
et toxicomanies) subventionne les actions
présentées par des associations ou structures départementales. Le budget d’environ
200 000 € en 2007 a permis de financer
44 actions. Mais le nombre d’initiatives
répertoriées atteint presque le double. Un
regret : elles portent essentiellement sur l’information, alors que les lieux d’écoute manquent
terriblement. « Nous avons besoin d’un type
de réponse “léger”, pour des jeunes qui ne
sont ni marginalisés ni encore dépendants »,
plaide Xavier Harmel, cheville ouvrière du
dispositif à la DDJS.
L’Association éducation et santé (Adessa),
pôle ressource et porteur de projets
Créée en 1981, l’association « constitue
tout d’abord un pôle ressource avec des
outils mis à disposition des professionnels
comme les médecins, les infirmières scolaires,
les crèches, les centre sociaux… », indique
Charlotte Péron, directrice adjointe.
Chargée de promouvoir et de faciliter
la mise en œuvre d’actions d’éducation
pour la santé sur le département,
l’Adessa propose notamment un espace
documentaire étoffé, un lieu d’échanges
et de concertation entre acteurs ainsi
qu’un conseil méthodologique pour
l’accompagnement de projets. « Notre but
est d’agir sur l’ensemble de la population,
mais nous nous rendons compte que les
trois quarts de nos activités concernent les
jeunes » précise la directrice. Les principales
thématiques sont alors l’éducation
nutritionnelle, la prévention du tabagisme,
des conduites à risques ou la sensibilisation
au dépistage du VIH et des hépatites.
Seconde mission de l’Adessa : être porteur
de projet. Les programmes sont élaborés
soit dans le cadre d’appels d’offre, soit
sur devis. Ainsi, l’action conduite depuis
2000 avec les Maisons familiales rurales
(MFR), a pour but de développer des
compétences psychosociales chez les
jeunes sur la prévention des addictions.
« Trois thèmes sont tout d’abord traités
avec les jeunes, en classe et en journée.
Ensuite, sur la base du volontariat, nous
intervenons en veillée (internat) sur un thème
que les jeunes souhaitent aborder. Tout ce
qui est dit reste dans la salle. La troisième
phase consiste à construire des outils ou
des formations par les jeunes eux-mêmes,
par exemple une pièce de théâtre, un spot
radio publicitaire… » L’Adessa a également
monté des programmes avec la Maison des
étudiants et le BIJ, ou avec les MLJ pour les
jeunes sortis du cursus scolaire.
À la recherche de lieux d’accueil « généralistes »
Il n’existe pas dans l’Ain de lieux d’accueil et d’écoute pour les 14/18 ans, au carrefour entre social et santé, animés par des professionnels expérimentés capables de détecter et de
répondre aux difficultés d’adolescents tentés par la rupture familiale ou scolaire, le suicide ou
la drogue. C’est la vocation des points accueil écoute jeunes (PAEJ), mais il n’en existe qu’un
dans l’Ain, Chocolat chaud, et il reçoit des jeunes plus âgés et très marqués par la marginalité
et la précarité.
Dossier InterAction n°57, juillet 2008 25
DOSSIER
Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ?
VIE QUOTIDIENNE
Favoriser les initiatives
Le réseau de structures dédiées
aux loisirs culturels et sportifs
des jeunes est dense et bien
réparti.
Un grand nombre de
ces structure de loisirs
sont regroupées au sein
d’associations plus importantes
ou de fédérations : Fédération
des œuvres laïques, Francas,
UFCV, Foyers ruraux, Alfa3a…
Au niveau de l’État, la Direction
départementale de la jeunesse
et des sports (DDJS) est la
première administration
compétente, chargée de
favoriser l’accès aux pratiques
culturelles et sportives des
jeunes et de les aider à
prendre des responsabilités.
Elle soutient en particulier les
actions des collectivités locales,
avec lesquelles elle passe des
conventions, et met l’accent
sur le travail en réseau et les
partenariats. Les CUCS (contrats
urbains de cohésion sociale,
qui viennent de succéder aux
contrats de ville) font de cette
coordination des acteurs sur les
quartiers un de leurs objectifsclefs, en particulier en direction
des publics jeunes.
> Pôle ressources diagnostic. Ce pôle a été
créé en 2008 par la DDJS afin de mutualiser les
données existantes tant dans le domaine de la
jeunesse que du sport et de la vie associative.
L’objectif est de les partager et d’en faire part
aux acteurs oeuvrant dans ce champ (collectivités territoriales et secteur associatif) .
> Fonds d’aide aux jeunes. Le Conseil général
a la responsabilité du fonds d’aide aux jeunes
(FAJ), destiné à contribuer à l’autonomie sociale
et professionnelle des jeunes en difficulté âgés
de 18 à 25 ans, en finançant des projets
d’insertion négociés entre le bénéficiaire et
un conseiller. Il le finance, aidé par l’État, la
CAF et la MSA. Sur le terrain, les MLJ en sont
les chevilles ouvrières.
En 2007, 663 jeunes ont été aidés, en majorité
des femmes. Pour moitié, il s’agissait d’aides
alimentaires, suivies d’aides à la mobilité et à
l’hébergement.
> Envie d’agir
Envie d’agir est un programme développé par
la DDJS qui encourage, soutient et valorise
la capacité d’initiative des jeunes de 11 à
30 ans, seuls ou en groupe, et dans tous les
domaines : culturel, social, humanitaire, sportif,
économique… Il apporte un soutien à la fois
pédagogique, technique et financier permettant
d’accompagner les jeunes, de l’émergence à
la réalisation effective de leur projet.
En 2007, 46 projets individuels ou collectifs ont
été soutenus, qui concernaient 375 jeunes de
l’Ain. Plus d’information auprès des BIJ.
> Conseil général des jeunes. Il sera mis en
place en décembre, à la suite des élections
dans les classes de 4e des collèges de l’Ain.
Il réunira au maximum 62 conseillers
généraux jeunes (un par collège,
si tous les collèges sont volontaires). Il leur sera demandé
de définir des projets concrets, en rapport avec
les compétences du
Département, et de les
mener à bien.
> Juniors associations.
Elles permettent aux mineurs d’être regroupés
en association autonome
26 Dossier InterAction n°57, juillet 2008
et juridiquement reconnue, d’ouvrir un compte
bancaire, de se faire prêter un local municipal
ou de recevoir une subvention (les associations
loi 1901 doivent être présidées par un majeur).
Les formalités sont simples, le projet étant
accompagné par le délégué départemental,
Sylvain Bouthier (FOL). Une douzaine de juniors
associations existent dans l’Ain.
> Collectif cultures actuelles. Il regroupe une
trentaine de structures de l’Ain (fédérations,
MJC, Addim, associations…) qui veulent ainsi,
collectivement, favoriser l’expression artistique
des jeunes. Avec les structures adhérentes,
des tremplins et des concours sont organisés
dans les domaines de la musique, des arts
plastiques, de la photo… et les lauréats sont
aidés par le collectif pour leur diffusion et/ou
pour de la formation. Le collectif, qui dispose
d’une permanente, coordonne également de
grosses manifestations communes (En avant
scène, Le jour le plus court…). C’est aussi un lieu
irremplaçable d’échange et de mise en réseau
pour ses membres, au service des jeunes.
Passerelles
Le passage d’un établissement d’accueil
(type ITEP ou MECS*) – ou de la
famille – à l’indépendance, souvent
contraint par l’âge de la majorité, est
rarement une étape simple et rapide.
De plus en plus de services « passerelles »
ont été créés, pour permettre une
transition en douceur.
C’est le cas du service Passerelle de la
MECS des Marmousets dans le Pays
de Gex. L’orientation des jeunes est
décidée par le Conseil général (DIPAS)
ou le tribunal pour enfants. Le service
dispose de 14 places d’hébergement
dans des studios, pour des jeunes de
17 à 21 ans. La demande doit émaner
du jeune en difficulté, quel qu’en soit le
motif. L’accès à l’autonomie prend en
compte les aspects physiques, matériels,
affectifs et intellectuels. Au quotidien,
l’accompagnement se construit autour
des domaines professionnels, sociaux,
administratifs, financiers, civiques et
personnels.
* institut thérapeutique, éducatif et pédagogique,
maison d’enfants à caractère social
Les centres sociaux,
foyers d’initiatives
Le département de l’Ain compte vingttrois centres sociaux agréés Caf, dont
vingt regroupés au sein de la fédération
départementale, à laquelle adhèrent
également deux structures de proximité. Les
trois autres centres sociaux sont gérés par
Alfa3a. Ces structures se définissent comme
étant des « foyers d’initiatives portés par les
habitants appuyés par des professionnels,
développant des projets pour l’ensemble
de la population d’un territoire ». Ceux
impliqués plus spécifiquement auprès des
jeunes proposent des lieux d’accueil et
développent diverses offres d’activités et
de loisirs. Ils accompagnent également les
initiatives de jeunes, souvent collectives.
La mission des animateurs professionnels
référents consiste à accueillir, susciter et
accompagner des projets de jeunes dans
le domaine des loisirs, de la culture ou de
la solidarité. D’autres appuis sont proposés
selon les centres : accès à une salle de
rencontre, à des outils multimédia…
Chez les jeunes, la tendance est à la
recherche d’un accueil, d’une écoute, chez
les centres sociaux, à des mises en relation
avec d’autres partenaires.
Travail de rue
Avec les jeunes en rupture scolaire,
familiale ou d’emploi, ou en voie de
marginalisation, la « rue » reste souvent
le seul lieu de contact possible pour les
éducateurs spécialisés. C’est la mission
de la prévention spécialisée, assurée
essentiellement par la Sauvegarde de
l’enfance et de l’adolescence (ADSEA)
pour le compte du Conseil général et des
communes. Onze sites dans l’Ain sont
actuellement concernés. Les éducateurs
travaillent dans l’optique d’un
accompagnement éducatif, individuel et
parfois collectif, qui ne se met en place
qu’en gagnant la confiance et l’adhésion
des jeunes.
La Maison de Savoie :
aider les jeunes à devenir autonomes
Intervenant sur le centre-ville de Bellegarde-surValserine et les quartiers d’Arlot et Coupy au
sud, la « Maison de Savoie » accueille cent
vingt jeunes environ, de 12 à 18 ans. Signe
particulier : sa double gestion par la Caf et
l’association des usagers du centre social.
Les animateurs sollicitent les jeunes sur leurs
envies et les aident à monter leur projet. Un
groupe de neuf garçons et filles (la mixité étant
une règle de base), de 16 à 18 ans, a ainsi
souhaité passer des vacances en Espagne cet
été. Les parents ont été associés, les jeunes ont
travaillé et cherché des sponsors, et ont bouclé
le budget de 3 000 euros.
Une commission jeunes a été créée en 2005,
au cours desquelles s’instaurent des discussions
sur les activités proposées par le centre social
et sur des projets. Des « débats d‘ados » ont
été initiés pour aborder des sujets de fond,
comme la discrimination ou l’identité, en lien
avec les questions d’actualité.
Vers la création d’un conseil de jeunes
Dans le cadre d’un contrat urbain de cohésion
sociale (CUCS), la municipalité a missionné la
Maison de Savoie pour piloter une réflexion
sur la création d’un « conseil de jeunes ». Parmi
les structures socio-éducatives impliquées : les
centres sociaux et structures de proximité de
Bellegarde, la Maison des jeunes et de la
culture, la Sauvegarde de l’enfance et de
l’adolescence, et le conseil de la vie lycéenne.
Trente jeunes environ formeront l’instance à
terme. Certains ont déjà rencontré un conseil
de jeunes à Gardanne dans les Bouches-duRhône.
Le jeune, citoyen et futur adulte
Le conseil intercommunal de jeunes (CIJ) de
la communauté de communes de Pont-deVeyle est né il y a 5 ans et compte 24 élus,
comme le conseil intercommunal adulte,
et se réunit chaque mois. Des commissions
permettent d’élaborer les projets (sports,
loisirs, culture ; solidarité, échanges et
communication ; nature et environnement).
Les conseillers, âgés de 11 à 16 ans et élus
pour 2 ans, sont collégiens pour l’essentiel,
lycéens pour les plus anciens.
Des actions citoyennes
Le CIJ est un lieu d’expression mais aussi
et surtout d’action qui doit permettre aux
jeunes de prendre des engagements et de
s’inscrire dans des projets collectifs. À ce
titre, le CIJ édite périodiquement un journal,
le « Kantonveu ». La ludothèque qui vient
d’ouvrir, à destination de tous les habitants
de la communauté de communes, est
l’exemple d’un projet entièrement élaboré
par les jeunes du CIJ, encadrés par leur
accompagnateur et par le directeur du
service jeunesse, Emmanuel Taton.
Et après ?
Pour une dizaine de jeunes sortis du CIJ, soit
parce qu’ils n’avaient pas été réélus (c’est
rare), soit parce qu’ils étaient trop âgés, s’est
posé récemment le problème de l’après. Parce
qu’on ne perd pas si rapidement le goût de
l’engagement, le service jeunesse a accompagné ces jeunes, très demandeurs, dans la
création d’une junior association. Baptisée
Kunjana, elle travaille en partenariat avec une
association d’étudiants lyonnais à l’installation
d’une école à Bamako, au Mali.
De l’adolescence à l’âge adulte
La communauté de communes de Pont-deVeyle dispose aujourd’hui d’un service jeunesse, qui offre diverses activités aux 4-15
ans. Mais pour les jeunes de 16 à 25 ans,
il n’y a à l’heure actuelle aucune disposition
particulière. « Une problématique sur laquelle
nous allons nous pencher sérieusement, dit
Emmanuel Taton, en envisageant notamment
la création d’un BIJ. Mais à cet âge-là et
parce que les jeunes sont scolarisés soit sur
Bourg soit sur Mâcon, il est plus difficile de
cibler les besoins. »
Dossier InterAction n°57, juillet 2008 27
DOSSIER
Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ?
Adresses utiles
Adessa
Zac Norélan – 111, avenue San Sévéro
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 23 13 14
www.ades01.org
ADSEA de l’Ain
526, rue Paul Verlaine – 01960 Péronnas
Tél. 04 74 32 55 91
www.sauvegarde01.fr
Agence locale pour l’emploi
5 ter, avenue des Sports
01006 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 25 51 18
16, place du 8 Mai 1945 – BP 309
01503 Ambérieu-en-Bugey
Tél. 04 74 38 44 33
Ilot Grammont – BP 133
01306 Belley
Tél. 04 79 81 21 48
40, rue Pascal
01100 Oyonnax
Tél. 04 74 77 90 24
4, rue de la Liberté
01630 Saint-Genis-Pouilly
Tél. 04 50 28 24 14
627, route de Jassans
01600 Trévoux
Tél. 04 74 08 78 00
Point relais ANPE de Miribel
71, rue du Tour – BP 246 – 01702 Miribel
Tél. 04 74 38 44 33
Anpaa 01
Centre d’addictologie
114 bis, boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 23 36 61
Bureau information jeunesse
Rue Joseph Bertola
01206 Bellegarde
Tél. 04 50 56 60 83
4 bis, boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 24 69 49
http://bijbourg.free.fr
Cap emploi 01
5 ter, avenue des Sports
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04.74.47.20.90
www.capemploi.net
28 Dossier InterAction n°57, juillet 2008
Centre accueil et aide aux Jeunes
8, rue du Pont des Chèvres
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 23 67 66
Centres d’information et d’orientation
Ambérieu-en-Bugey – Tél. 04 74 38 33 46
Bellegarde-sur-Valserine – Tél. 04 50 56 06 13
Belley – Tél. 04 79 81 08 65
Bourg – Tél. 04 74 21 34 08
Oyonnax – Tél. 04 74 77 94 22
Trévoux – Tél. 04 74 08 97 59
www.orientation-lyon.org/choix/structures/
carte_cio.php
Chambre d’agriculture de l’Ain
Service Emploi Formation
4, avenue du Champ de Foire
01003 Bourg-en-Bresse Cedex
Tél. 04 74 45 47 01
Chambre de commerce et d’industrie de l’Ain
Pôle Emploi Formation
1, rue Joseph Bernier
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 32 13 00
www.ain.cci.fr
Chambre de métiers de l’Ain
Centre d’aide à la décision
3, rue Paul Pioda
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 23 88 84
www.chambre-metiers-01.com
CIBC
3, rue du Cordier
01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 22 19 08
www.cibc.net
CIDF de l’Ain
Maison de la vie associative
Boulevard Joliot Curie – 01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 22 39 64
Collectif cultures actuelles
21A, allée de Challes
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 52 18 73
Dire (drogue information réflexion entraide)
Le Clos des Abeilles
41, rue de Domparon – 01170 Gex
Tél : 04 50 41 77 46
Fédération des centres sociaux de l’Ain
10 Allée de Challes
01000 Bourg-en-Bresse
Tél : 04 74 24 61 01
Inspection académique de l’Ain
Division de la scolarité
10, rue de la Paix
01012 Bourg-en-Bresse Cedex
Tél. 04 74 45 58 60 – 04 74 45 58 58
www.ia01.ac-lyon.fr
L’appart’
Immeuble Horizon
3, boulevard Saint-Nicolas
01000 Bourg-en-Bresse
Tel : 04 74 23 59 50
Maison des étudiants
4 bis, boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 24 69 49
Mife
8, boulevard de Brou
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 24 69 49
www.intermife.fr/ain
Mission locale de Bourg-en-Bresse
5 ter, avenue des Sports
01000 Bourg en Bresse
Tél. 04 74 45 35 37
www.mljbourg.com
Mission locale d’Oyonnax, Gex, Bellegarde
40, rue René Nicod
01100 Oyonnax
Tél. 04 74 73 51 66
mlajoyo.free.fr
Mission locale Bugey, Plaine de l’Ain
13, avenue Roger Salengro
BP 522
01505 Ambérieu-en-Bugey
Tél. 04 74 34 61 22
www.j-net.org
Résidence accueil jeunes Les 3 Saules
16, place Alexandre Dumas
01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 23 12 62
www.residence-accueil-jeunes.fr
Expérimentation
Durant toute cette année, Orsac Insertion mène
une expérimentation sur le champ de l’évaluation
du handicap psychique.
Pour bien compenser
le handicap psychique
D
epuis trois ans, le réseau Galaxie travaille
sur le chantier de l’évaluation des personnes en situation de handicap psychique. Ce
réseau national, financé sur des fonds européens, regroupant une vingtaine de structures
réparties sur l’ensemble du territoire, a ainsi pu
développer un programme de recherche et
d’expérimentation pour promouvoir, renforcer et
améliorer les pratiques spécifiques d’évaluation
et d’accompagnement socio-professionnel des
personnes ayant un handicap psychique.
Une mission d’appui
Au cœur de ces réflexions est né le concept
ESEHP, équipe spécialisée d’évaluation du
handicap psychique. Pour tester et enrichir le
dispositif, cinq sites en France ont entamé une
démarche d’expérimentation, financée par la
Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie
(CNSA) et les maisons départementales des
personnes handicapées (MDPH). Dans l’Ain,
c’est Orsac Insertion qui a mis en place une
expérimentation ESEHP-Orsac sur le terrain.
« La mission première d’une ESEHP est de
fournir un appui aux équipes pluridisciplinaires
de la MDPH confrontées à l’évaluation d’un
cas complexe. Ce que la CNSA veut savoir
au final, c’est quel est le public concerné par
le handicap psychique ayant besoin d’une
évaluation approfondie, et quelles réponses
et compensations peut-on mettre en place
pour eux », explique Frédéric Dewulf, directeur
d’Orsac Insertion.
Une mise en réseau
Car s’il est plus facile d’évaluer un handicap
physique, sur les conséquences dans la vie
quotidienne, l’évaluation du handicap psychique
reste complexe. « Pour envisager une compensation du handicap, il faut bien en cerner les
conséquences. » La variété de manifestations de
la maladie en fonction des personnes et dans le
temps, comme de ses conséquences sur la vie
> Frédéric Dewulf, directeur d’Orsac Insertion, et Aline Gilibert, chargée de projet.
professionnelle et sociale, sont autant des facteurs
fluctuants rendant l’évaluation du handicap plus
difficile. Aline Gilibert, psychologue chargée
de projet, a pris en charge la coordination du
dispositif. « L’équipe regroupe une conseillère à
l’emploi, une formatrice chargée des relations
avec les entreprises et plusieurs établissements de
l’Orsac : l’ÉSAT Dienet, le SAS et le SAL Orsac,
l’ÉSAT La Fréta, le Foyer La Roche Fleurie, et le
FAT Orsac. Dans chacun de ces établissements,
un référent ESEHP est identifié. J’assure l’interface
avec la MDPH. » Cette mise en réseau de
compétences et de professionnels différents de
chaque établissement a enrichi la réflexion sur
les outils mis ou à mettre en place.
Une expérimentation
de terrain
« Concrètement, la MDPH peut saisir l’ESEHP
pour examiner la situation d’une personne
dans le cadre de l’instruction de ses demandes. L’équipe investigue les différents champs
d’observation au travers d’entretiens individuels,
d’ateliers collectifs, de mise en situation technique
et ou professionnelle, de visites à domicile ou de
passation de tests psychométriques. Les différents
éléments recueillis sont ensuite retournés à la
MDPH, sous forme de synthèse, accompagnés
de préconisations qui ont été auparavant discutées avec la personne. » Au niveau national, près
de 40 % des personnes reçues par les MDPH
sont porteuses de handicap psychique. Souvent,
la MDPH dirige vers l’ESEHP des personnes dont
elles soupçonnent une maladie psychique. « On
touche là un public glissant, souvent en échec,
bien connus des dispositifs d’insertion, mais qui
n’ont jamais été diagnostiqués ou en contact
avec le soin. » Ensuite des contacts sont pris
avec les partenaires qui ont été en lien avec la
personne sous réserve de son accord. Parfois,
la collecte d’informations remet en mouvement
des intervenants (travailleurs sociaux, assistantes
sociales…) qui avaient perdu le dossier de vue.
Cette approche très individualisée débouche
sur des formats de réponse souvent hors des
standards. « L’idée de la CNSA dans cette
expérimentation est de clairement modéliser et
essaimer les ESEHP auprès d’autres MDPH »,
souligne Frédéric Dewulf. En attendant, l’évaluation finale du dispositif aura lieu en décembre. À
la mi-juillet, un premier bilan d’étape permettra
déjà de valider et d’amender ce dispositif. À
terme, l’objectif est bien de mieux en prendre en
compte les besoins des handicapés psychiques
pour promouvoir une meilleure adaptation de
leur environnement et répondre ainsi aux termes
de la loi de 2005. • P.F.
InterAction n°57, juillet 2008 29
Résidence sociale
ALFA3A
Entièrement réhabilitée en 2006, la résidence sociale
Charles de Foucauld a changé son image et le quotidien de
ses résidents en s’inscrivant dans la vie locale.
S’inscrire dans
L
> Arbre de Noël, aide aux devoirs et fêtes de quartier participent à l’ouverture sur la vie locale.
> La résidence en chiffres (2007)
> Âge des résidents
Moins de 20 ans
5,3 %
20/40 ans
51,66 %
40/60 ans
33,11 %
Plus de 60 ans
9,93 %
> Nombre de logements ......................................95
61 chambres en unités de vie
21 studios individuels
13 appartements familiaux
> Nombre de résidents hébergés ................... 151
> Nationalité
Française
Pays du Maghreb
Autres
> Taux d’occupation moyen ................... 94,34 %
> Logements accessibles aux handicapés .........6
> Nombre total de nuitées ..........................32 711
> Activité professionnelle
Étudiants ou stagiaires 5,3 %
Chômeurs 6,62 %
Autres 1,99 %
Changer son image
Inactifs 7,28 %
Retraités 7,28 %
CDI 44,37 %
Travail précaire
ou intérimaire 27,16 %
30 InterAction n°57, juillet 2008
60,26 %
23,84 %
15,9 %
a résidence Charles de Foucauld est
implantée à Ferney-Voltaire, à quelques
pas seulement de la frontière helvétique. Elle
s’appelait autrefois foyer Schweitzer et accueillait essentiellement des « vieux » migrants.
Après deux tranches de réhabilitation et une
réouverture complète en 2006, les bâtiments
de la nouvelle résidence sont méconnaissables
et depuis quelques mois, résidents et riverains
réapprennent à se connaître.
Quelques personnes seules mais aussi des
familles occupent aujourd’hui les 95 logements disponibles, des studios pour une ou
deux personnes, quelques appartements en
colocation et des appartements familiaux
répartis en deux bâtiments. Parmi les résidents, certains vivent des situations difficiles :
chômage, problèmes de santé, éclatement
familial. Plusieurs migrants sont également
encore là, qui partagent des appartements.
Mais pour l’essentiel, les résidents sont des
personnes en mobilité, qui arrivent d’autres
régions ou d’autres pays, ont trouvé un travail
sur le secteur mais pas d’hébergement adapté
à leurs revenus.
Les locaux sont propres, accueillants, les logements bien aménagés et le personnel agréable, « une résidence très correcte » semblent
dire tous ses occupants. Au fil du temps et lors
des conseils de concertation qui réunissent,
deux fois par an, le personnel et les résidents,
des attentes se sont pourtant exprimées, pour
que la résidence devienne un véritable lieu
de vie. Les locataires ont souhaité favoriser
la communication et les échanges internes
mais aussi s’ouvrir sur l’extérieur, en allant à
la rencontre des habitants du quartier.
Il faut bien l’admettre, le foyer tel qu’il existait
avant la réhabilitation était mal connu de la
population, un peu à l’écart. Mais l’engagement des résidents, du responsable de la
résidence, Thomas Tewolde, et de son équipe
ont changé cela, en étant encouragé dans
la vie de la cité
cette voie par l’agence territoriale Haut-Jura
qui pilote les sites d’Oyonnax et du Pays
de Gex.
En 2006 ainsi, à l’occasion de la fête des
quartiers de la commune (le 11 juin), la
résidence a invité les riverains à une journée
portes ouvertes. Chaque résident devait
apporter une spécialité culinaire. Les visiteurs
ont pu découvrir les lieux et rencontrer leurs
habitants. Le résultat fut plus que satisfaisant
avec une forte affluence et un retour très positif
des habitants du quartier, « qui ne s’attendaient
pas à des bâtiments aussi bien ». Quelques
semaines plus tard également, une association
voisine s’est proposée pour venir jouer du
jazz, en invitant les résidents et les riverains,
avec succès là aussi.
Cette année, l’idée sera d’ailleurs reprise
avec une soirée musicale organisée en juillet,
animée par le même groupe musical et quelques résidents, musiciens amateurs.
En soirée mais aussi en journée, de nombreux
efforts sont faits pour ouvrir la résidence. Ainsi,
en 2007, à deux reprises, les mères de famille
ont invité leurs homologues du quartier à venir
déguster quelques gâteaux.
Les évènements festifs, comme Noël, sont
d’autres occasions pour « rompre la glace ».
Un arbre de Noël a lieu chaque année avec
des cadeaux pour les enfants, collectés par
des bénévoles extérieurs. Les adultes sont,
eux, invités à un apéritif. En 2006 et en 2007,
toujours à l’occasion des fêtes de fin d’année,
la commune de Ferney a mis un bus à la disposition de la résidence pour que les enfants
puissent se rendre à un spectacle.
Et il y a quelques mois, plusieurs enfants ont
pu participer à un stage d’initiation au golf,
à Saconnex. Enthousiasme garanti.
Des projets pour animer
le quotidien
Au total, une quarantaine de mineurs en
comptabilisant ceux de la résidence (non
sociale) voisine, gérée elle aussi par Alfa3A,
bénéficient des animations mises en place à
l’intérieur de la résidence de Foucauld.
Pour répondre à la demande des parents
et organiser le quotidien des plus jeunes, un
service d’aide aux devoirs a été mis en place,
assuré par des bénévoles de Ferney-Voltaire et
quelques voisins suisses. Tous les mardis soirs
et mercredis après-midi, les enfants âgés de 6
à 15 ans se retrouvent dans une salle mise en
place à cet effet, pour du soutien scolaire et
des activités diverses. Ils peuvent également
suivre des cours d’anglais.
Ces services sont gratuits. En échange, certains bénévoles ont souhaité pouvoir s’initier
à la langue arabe. Et comme l’une des
résidentes a bien voulu se prêter au jeu, il
existe dorénavant un cours hebdomadaire
d’arabe. On appelle ça un échange de
bons procédés.
La vie au sein de la résidence, depuis deux
ans, s’organise donc. Certains locataires
ne s’attardent guère et trouvent rapidement
un autre logement. D’autres en revanche
séjournent plus longuement et s’investissent
davantage dans ces dispositifs. Grâce à
ceux-ci, il y a donc toujours des projets sur
les rails, qui se concrétiseront plus ou moins
rapidement. Un cours d’anglais pour adultes
devrait voir le jour prochainement. Les familles
demandent à ce qu’une aire de jeux avec
des bancs soit installée, pour que les enfants
ne jouent plus sur les parkings. Et enfin, mais
ceci sera sans doute plus long, les résidents
souhaitent utiliser un terrain attenant, propriété
de l’État, pour en faire des jardins familiaux.
Une idée qui devra faire son chemin auprès
des instances locales mais qui illustre bien
le besoin de vie sociale qui anime toute la
résidence.
Un logement et un accompagnement social
L’accession aux résidences sociales
est soumise à un certain nombre de
critères sociaux, le niveau de revenus
du foyer notamment, et au dépôt par
le locataire d’un dossier de demande
de relogement. C’est une condition
absolument obligatoire.
Le logement en résidence sociale étant
en effet limité dans le temps, deux ans
au maximum, il ne peut être qu’une
solution temporaire, proposée à des
personnes seules ou à des familles qui
sont « en panne » de logement.
En parallèle du logement qui leur est
proposé, les locataires bénéficient
également d’un accompagnement > Thomas Tewolde (à gauche), responsable de la résidence, et Josué
social individualisé. Il se limite parfois Melis, directeur de l’agence territoriale Haut-Jura.
à l’entretien d’arrivée lorsque le locataire n’affiche pas d’autre problématique que la recherche d’un
logement durable. Il peut aussi être bien plus lourd lorsque s’associent à cette difficulté des problèmes
de chômage, de santé ou des évènements familiaux qui fragilisent le foyer.
Une prise en charge régulière est alors exercée, grâce à la présence au sein de l’équipe d’une conseillère
en économie sociale et familiale.
InterAction n°57, juillet 2008 31
Réhabilitation
DYNACITÉ
À Bellignat, les habitants du plus ancien immeuble
social ont vécu une réhabilitation lourde.
Accompagn
pour habitants
Être attentif aux autres
> Étienne et Michèle Rigaud racontent la réhabilitation à Marie-Claude Ancian et Isabelle Bignon.
« Je me souviens très précisément du début des
travaux dans notre logement. C’était le 8 janvier
2007 ! », dit Michèle Rigaud, 79 ans. Arrivée en
1959 dans l’immeuble, elle occupe avec son
mari, Étienne, 84 ans, un petit F4 où ils ont élevé
leurs deux enfants. Très impliqué dans la vie de
la cité, Étienne a dirigé les chants de la messe
du dimanche durant 35 ans. « À l’époque, on
se connaissait tous. On avait le souci de notre
voisin ! » Il se souvient notamment de l’élan de
solidarité dans l’immeuble le jour où le fils de
l’un des occupants est décédé sur le terrain de
foot voisin. « Aujourd’hui, le plus difficile à vivre,
c’est le comportement des gens. C’est vraiment
différent de l’ancienne époque », tempête Étienne.
Les poubelles jetées n’importe où, les portes de
l’immeuble non fermées, les chiens qui font leurs
besoins n’importe où, Étienne Rigaud n’en peut
plus d’autant d’incivilités. Alors, en ajoutant le
marteau piqueur à supporter à côté de son oreille
pendant plusieurs mois, on comprend combien
la période a été difficile à vivre. Et pourtant,
32 InterAction n°57, juillet 2008
Étienne et Michèle ont toujours le sourire aux
lèvres. Ils se souviennent des poêles à mazout
constituant au début le « chauffage central »
du logement. D’un point de vue général, ils sont
plutôt contents de la rénovation de l’immeuble.
L’isolation phonique des fenêtres et des portes
fonctionne bien. Le chauffage central au gaz
aussi. Étienne en profite pour rappeler qu’avec
ce nouveau système, les cheminées sur le toit ne
sont plus utiles. Elles seront enlevées plus tard.
« Je me suis toujours permis d’intervenir et de
signaler à l’OPAC quand il y avait un problème sur
l’immeuble », dit M. Rigaud avec simplicité. C’est
pour lui une façon de rendre service à tous.
En revanche, la salle de bains ne correspond pas
vraiment à leur attente, ou plutôt à l’habitude
d’usage qu’ils en avaient. « Avant, il y avait un
bac de douche. Je pouvais poser mes genoux
dessus pour me laver la tête. » Avec la porte de
la douche, le bac au sol et le siphon, Michèle a
dû changer de stratégie !
C
onstruit dans le cadre d’une « Opération
Million améliorée » en 1959, l’immeuble Mont Olivet de Bellignat répondait à
cette époque à un objectif de construction
de « trois pièces de 50 m2 pour la moitié du
coût d’un logement social de l’époque » :
pièces exiguës, pas de carrelages sur les
escaliers communs, un seul robinet pour le
bac à laver et le lavabo… Ce fut le premier
immeuble construit sur la commune, le premier
aussi à vocation sociale. « Le bâtiment de 50
logements n’avait jusque-là subi que quelques
petites rénovations. Une éventuelle démolition/
reconstruction a été envisagée mais se posait
alors le problème du relogement. Au regard
de la spécificité de l’occupation du bâtiment,
c’est finalement une solution de réhabilitation
lourde qui a été choisie », explique Isabelle
Bignon, responsable de projets au pôle
renouvellement urbain et patrimonial.
Une réhabilitation lourde
Avec la présence de 44 % de locataires
de plus de 60 ans, l’hypothèse d’évolution
retenue sera finalement une requalification du
bâtiment en privilégiant le maintien à domicile
des personnes âgées tout en préservant la
mixité des populations. Outre l’amélioration
du confort thermique, la réfection complète
des sanitaires, la rénovation des parties
communes (marches anti-dérapantes, mains
courantes…), la mise en place d’interphones
et la révision des portes d’entrée et de service,
les appartements des deux premiers étages
ont été équipés de douches à siphon de sol,
de sièges relevables et barres d’appui dans
les douches. Les entrées des bâtiments ont
été aménagées avec des plans inclinés, des
auvents de protection, des rampes d’escaliers
et des volets roulants électriques. Au final,
l’opération aura coûté 1,5 million d’euros,
dont 96 000 consacrés à l’adaptation des
logements.
ement social
vieillissants
Un accompagnement
social spécifique
« Cette réhabilitation devait intervenir en site
occupé par une population fragile. Dix habitants avaient plus de 80 ans ! Avec Michèle
Barbi, assistante de projet, nous sommes
allées rencontrer les personnes âgées. Le
chantier allait être long, les travaux lourds : un
accompagnement était nécessaire », souligne
Isabelle Bignon. Une mission de maîtrise
d’œuvre sociale en interne a alors été mise
en place avec pour objectif d’accompagner
13 ménages âgés lors de la phase de travaux.
De juin 2006 à juillet 2007, un partenariat
s’est engagé avec la commune de Bellignat
pour soutenir les personnes âgées durant le
chantier. Faire du portage de repas, aider
à déménager ou déplacer les meubles,
proposer des nuits d’hôtel, réaliser quelques
travaux spécifiques dans certains logements :
ces aides de terrain ont été fort appréciées des
résidents. « Certains nous ont fait part au télé-
phone ou par courrier de leur reconnaissance
pour cette intervention pendant une phase de
chantier particulièrement complexe et longue »,
confirme Isabelle Bignon. Marie-Claude
Ancian, maire adjoint aux affaires sociales de
la commune, a participé activement à cette
action. « Ce chantier a été très traumatisant
pour certains résidents. Il fallait les soutenir
moralement. »
Au final, le calme est revenu dans la petite
cité. Mais de mémoire d’habitants, on gardera
trace de cette épopée ! • P.F.
« On a vécu comme des bohémiens »
> Angèle Chagros et son fils Georges apprécient le
calme revenu dans l’immeuble.
Pour Angèle Chagros, 80 ans, l’opération de
réhabilitation aura été l’occasion de descendre
du 3e au 1er étage, avec son fils, Georges. Arrivée
dans l’immeuble à sa construction, elle est passée
d’un petit deux pièces à l’entrée de Bellignat à
un T5 équipé en sanitaires et chauffage avec son
mari et ses six enfants. Un bouleversement à
l’époque dans la vie de cette famille modeste. La
rénovation, Angèle l’a attendue. Elle en apprécie
maintenant le confort. Sauf peut-être qu’il a
fait trop chaud cet hiver ! L’isolation thermique
nécessite quelques ajustements sur le réglage
de la chaufferie. « J’apprécie vraiment la douche !
Et puis les barres dans les escaliers pour se tenir en
montant : elles sont doublées, une pour les petits, une
pour les grands ! Et puis, ils ont mis du carrelage, c’est
beaucoup plus propre. » Avec l’âge, on perd un peu
de sa mobilité. « Vous savez, avant, il n’y avait pas
de rampes aux escaliers de l’entrée de l’immeuble.
Quand on est jeune, ça va. Mais avec le temps. Je
ne peux pas vous dire combien de fois je me suis
retrouvée par terre quand il y avait du verglas ! »
La fermeture des accès posait aussi problème.
« Avant, les portes des caves étaient vraiment très
légères, et l’accès n’était pas correctement fermé. On
s’est fait pas mal voler : vélo, mobylette, bouteilles de
champagne… » Elle avait fait alors une pétition. Le
problème ne devrait plus se renouveler avec les
nouvelles portes de service.
« Pendant les travaux, il faut bien le dire, on a vécu
comme des bohémiens ! Et la poussière ! On en a
mangé, de la poussière ! », souligne t-elle. Au milieu
du salon encombré de meubles, un petit réchaud
servait pour la cuisine. Et puis, il a fallu refaire entièrement l’appartement qu’elle récupérait, un peu
en urgence. « Heureusement, j’ai la chance d’avoir
un fils, un gendre et deux petits-enfants qui ont pris 8
jours de vacances pour venir tout refaire ! » Le calme
est revenu dans l’immeuble. Et la tourterelle aussi,
« la fille de la maison » qui vient lui rendre visite
régulièrement !
InterAction n°57, juillet 2008 33
Reportage
Festiv’Reyssouze : accueillir la
S
amedi 28 juin en fin de matinée, dans le quartier de la
Reyssouze à Bourg-en-Bresse, la
chaleur est déjà écrasante, même
au bord de l’eau. Pour ajouter un
peu d’ombre, des petits chapiteaux sont dressés sur la prairie
entourée d’immeubles qui borde
la rivière. Une scène, une sono
annoncent les concerts programmés ce soir. Les bénévoles, une
trentaine en tee-shirts orange vif,
sont à leur poste. On démarre
l’apéritif : top départ pour la version 2008 de Festiv’Reyssouze,
la fête annuelle du quartier. Les
gens arrivent petit à petit. Musique,
saucisses grillées, annonces au
micro : « N’oubliez pas de respecter l’environnement, ramassez
les canettes et les papiers ». On
se hèle, on s’embrasse, on se
tape dans le dos, on s’installe.
« Cette année, c’est la fête de la
Grande Reyssouze », se réjouit
David Bouillard, coordinateur
de l’événement au centre social.
« Nous faisons un gros travail de
communication, d’élargissement.
Nous sommes allés à la rencontre
des habitants des quartiers des
Crêts, du Pont des Chèvres, du
34 InterAction n°57, juillet 2008
Canal et de la Reyssouze pour les
associer tous à l’événement. Les
bénévoles viennent d’ailleurs des
quatre territoires. Nous voulons
instaurer une dynamique, créer
des liens qui permettent de faire
tremplin vers d’autres actions. »
Des ateliers
ludiques pour tous
Dans la cuisine du foyer des
Saules, l’activité est à son comble. Fidèle, Emma et quelques
bénévoles font frire beignets et
tranches d’aubergines dans l’huile
bouillante. « Nous faisons partie
de l’association burgienne Ébène,
précise Emma Tauzi, la présidente.
« Notre but est de promouvoir
la culture africaine par l’amitié,
la solidarité et l’entraide. Nous
préparons un menu d’Afrique centrale, commandé par le centre
social, pour 380 personnes. »
Mireille, une bénévole, dispose
les légumes dans un plat. « On n’a
pas chômé ! Nous avons travaillé
jusqu’à une heure et demi cette
nuit et nous avons réattaqué à
six heures ce matin ! » Après le
déjeuner, les adultes s’attardent à
table tandis que des familles avec
landaus, poussettes investissent le
terrain. Des ateliers ludiques sont
proposés aux plus jeunes : grand
jeux en bois, échasses, casseboîtes, pêche à la ligne, maquillage… Tyrolienne et tournoi de
foot occupent les grands. « Cette
année, nous avons voulu mettre
l’accent sur l’accueil des familles et
des enfants », commente Catherine
Parizot, assistante-animatrice au
centre social. « Des animateurs
de centres socioculturels sont là
bénévolement aujourd’hui pour
encadrer les activités et aider les
volontaires. »
Se voir
tranquillement
entre voisins
Les enfants courent de stand
en stand, les adultes discutent.
Dalila, 9 ans, se précipite vers
sa maman, assise au milieu d’un
groupe de femmes de tous âges :
« Le trampoline, c’est trop bien ».
Des rires fusent de part et d’autre,
l’ambiance est détendue. « Nous
sommes fidèles à la fête », racontent Sofia, Dahla et Ismahen. « La
Reyssouze, c’est une famille. On
a grandi ici, dans les bâtiments
qui ont été détruits. En principe,
on se connaît tous, mais il y a
des gens qu’on croise sans leur
parler. Aujourd’hui, c’est l’occasion de prendre le temps, de se
mélanger. » L’après-midi s’écoule
sur fond de musiques variées,
grandes discussions, galopades
et cris d’enfants. « On est bien
ici », sourit Diop, jeune femme
originaire du Sénégal, qui habite
le quartier depuis 2001. Installée
sur un fauteuil de jardin, elle
allaite une ravissante petite fille
aux cheveux nattés. « C’est la
deuxième fois que je viens. C’est
très convivial. Les enfants retrouvent leurs copains, on peut se voir
tranquillement entre voisins. » Un
peu plus loin, trois expositions
présentent le travail original des
ateliers ouverts du quartier. Odile,
retraitée, admire les œuvres d’art.
« J’habite le quartier depuis deux
ans. Je n’osais pas venir à la
fête, on m’avait dit qu’il y avait
de la bagarre. En fait, c’est très
sympathique. »
diversité pour créer des liens
Un gâteau inédit
Devant l’immeuble d’en face,
Françoise, Joëlle et Michelle
papotent au frais. Elles sont du
coin depuis longtemps, plus de
cinquante ans pour Françoise !
« J’ai vu le quartier se construire
et se déconstruire. J’aimais bien
mon bâtiment. J’étais bien. Je ne
sais pas pourquoi ils l’ont cassé.
J’aime mon quartier. On côtoie tout
le monde. Et puis, on a tout sous la
main, on est près du marché, on a
de la verdure, on n’a pas besoin de
moyen de locomotion. » 17 h 30 : fin
des jeux. Le départ du traditionnel
lâcher de ballons est donné par
Xavier Breton, député de la circonscription. Tous les participants à la
fête se rendent ensuite près de la
buvette pour un événement inédit.
On apporte un très long gâteau,
orné d’un pont, d’un pêcheur, de
feuillage et de petits poissons. « Il
a été confectionné par un groupe
de femmes du quartier », explique
Catherine Parizot. « Elles se sont retrouvées toutes les semaines depuis
le mois d’avril pour mettre au point
une recette originale, représentative
des différentes cultures du quartier.
Elles ont apporté leurs origines :
Afrique, Antilles, Brésil, Europe
de l’Est. »
Diversité culturelle
Avant de procéder au partage
des 400 parts de dégustation,
Francine, une des cuisinières, explique : « Nous avons fait deux
génoises, de deux couleurs différentes. Nous les avons mises l’une
sur l’autre. Elles symbolisent la diversité culturelle de notre quartier. »
Troisième temps de la fête : des
spectacles de rap, de percussions
proposés par des groupes de
jeunes du territoire, des danses
africaines et le groupe de reggae
Brousaï, originaire de Mâcon.
Youssa, Myriam, Abdelhah répètent leurs textes de slam avec
cinq autres adolescents. Ils ont
commencé il y a un an dans un
atelier qui mélange Reyssouze,
Croix-Blanche et centre-ville. Les
textes parlent du quartier, du gouvernement, de l’amour. « Le slam
est un moyen de dire ce qu’on a
sur le cœur de façon artistique,
de faire passer un message en
douceur. » À la fin de la soirée,
les habitants repartent avec le
sourire. Bénévoles et salariés du
centre social soufflent. Les objectifs sont atteints : l’organisation
s’est révélée sans faille, toutes
les générations ont participé,
les quatre quartiers ont été bien
représentés. Rendez-vous cet
hiver pour une prochaine fête,
au Pont des Chèvres, cette fois.
• S.G.
> Déconstruction, reconstruction
En lien avec le Centre social de la Reyssouze, trois ateliers ont exposé
leurs réalisations pendant la fête. « Plein Cadre », dont l’objectif est de
faire découvrir la photographie aux habitants du territoire, a travaillé
cette année sur la Reyssouze et ses couleurs. « Le quartier est en pleine
transformation, explique Stéphane Bouillard, mais il n’y a pas que le gris
du béton. Les participants ont traqué la couleur pour mieux montrer que
les jolis coins existent encore ici. » L’atelier « Portes et fenêtres » a peint et
mis en scène des portes et fenêtres d’appartements récupérés lors de la
démolition d’immeubles. Les menuiseries servent de cadre à des « grafs »
réalisés dans des ateliers ouverts. Le but de « Gravats gravés » ? Donner
une âme à des objets récupérés dans des immeubles en déconstruction,
en accord avec Bourg Habitat. « Les habitants étaient tous tristes de
voir leurs bâtiments démolis », rappelle Christine Colin, animatrice
socioculturelle. « On leur a proposé de reconstruire autrement, de tourner
la page, en transformant toutes sortes de matériaux récupérés en objets
d’art. » Sébastien Degluaire, artiste sculpteur burgien, est intervenu pour
aider les participants à donner une touche esthétique à leur réalisation.
InterAction n°57, juillet 2008 35
Développement durable
SEMCODA
La marge de manœuvre est étroite pour les bailleurs sociaux :
comment améliorer les performances en matière d’économie
d’énergie sans peser sur les charges ? En d’autres termes : comment
dépenser pour économiser ?
« Tu veux faire vivre
U
n jeudi matin. Réunion de staff à la
SEMCODA. Ordre du jour : les économies d’énergie. Le café n’a pas le temps
de refroidir. Gérard Lévy, le patron, cadre
d’emblée :
— Offrir toujours mieux pour le même prix de
location, c’est compliqué. Quand j’examine
le poste des charges, je n’imagine pas que
l’on puisse toucher à la ligne Prestations aux
locataires. En revanche, on peut comprimer
les postes eau et chauffage. Gérard, on
t’écoute.
Gérard Vullin, responsable du service maintenance, a préparé son topo :
— Comment faire face aux augmentations du
coût de l’énergie ? Elles ont une incidence
importante sur les loyers et entament notre
capacité à les recouvrer. Pour un loyer de
400 €, nous avons des appels de charges
de 100 € par mois pour 2008. En mai, l’augmentation du fuel est de 15 points. Le gaz a
un léger retard mais il suit derrière.
G. L. : Il y a un vrai risque de décrochage.
Nous n’avons pas encore répercuté ces
augmentations dans les charges, mais si
ça continue, il faudra le faire à hauteur de
7 ou 8 €.
Gérard Aulner, directeur du département
Développement et Habitat, souligne :
– Nous travaillons dans le développement
durable pour que nos futurs locataires puissent
choisir des appartements qui consomment
peu.
G. L. : Ceux-ci auront le choix. Nous avons
néanmoins 30 bâtiments aujourd’hui dont
les performances énergétiques ne sont pas
satisfaisantes. Je parle des immeubles où l’on
maîtrise l’énergie, pas de ceux qui sont en
énergie individuelle.
G. V. : Il faut traiter ces programmes les plus
énergivores. Ceux qui dépassent 130 kWh
au m2 par an. Ces 30 immeubles en font
partie.
G. L. : L’objectif de traiter ces immeubles
est raisonnable à condition d’avancer par
36 InterAction n°57, juillet 2008
> La Marpa (Maison d’accueil rurale pour personnes âgées) de Saint-Jean-le-Vieux est équipée de chauffage au
bois, d’une centrale de traitement de l’air raccordée à un puits canadien, de brise-soleil en bois sur les façades sud
et ouest.
paliers. Nous savons que les locataires vont
délaisser les immeubles mal positionnés en
terme de charges, ce qui provoquera à terme
de la vacance. Le problème qui se pose à la
Semcoda, c’est le financement des travaux.
Gérard Vullin a ses solutions:
— On freine les dépenses non obligatoires.
On isole en façade.
G. L. : Du solide et du durable, pas du cachemisère !
G. V. : On choisit ensuite les énergies renouvelables. Je suis réticent sur le bois : ça pollue
et on ne maîtrise pas le coût de la matière
première qui grimpe. Je propose aussi des
économies sur l’eau qui représente 15 %
des charges. On pose des limiteurs dans les
chasses d’eau, on installe des douches plutôt
que des baignoires.
G. L. : Et comment tu fais pour le bain du gamin ? T’es gentil mais j’aime bien les solutions
qui restent connectées à la réalité.
G. V. : Le problème, c’est de pérenniser les
installations dans le temps. Avant, on ne se
posait pas la question de la durée et des
économies d’énergie. Globalement, nos
immeubles sont performants mais la maintenance doit être sans faille.
S’ensuit une discussion sur les mérites des ins-
tallations double flux, un système qui demande
nettoyage et entretien. Là aussi, l’impact sur
les locataires n’est pas négligeable.
G. V. : Il faut mobiliser les gens sur la qualité
de nos immeubles.
G. A. : Les gens, c’est qui ?
G. V. : Les locataires qui n’aèrent pas assez
les appartements et qui vivent dans des nids
à microbes et les entreprises qui nettoient des
installations. Difficile pour nous d’aller faire
des contrôles dans les gaines.
Gérard Lévy continue de suivre son idée :
— Ça veut dire qu’à budget égal, on aura un
parc à 100 kWh. C’est excellent puisqu’on
est actuellement à 130, que l’objectif du
gouvernement était à 150 et que le Grenelle
de l’environnement veut descendre la barre
à 80. Comment va-t-on financer ?
G. V. : Selon le principe en vigueur à la
SEMCODA, nous partageons avec les locataires. Si on économise 100 €, on se partage
chacun 50. Ça veut dire que le locataire aussi
va participer aux investissements. Et je m’aperçois en discutant avec eux qu’ils comprennent
et qu’ils adhèrent à cette démarche.
J. P. Grisard, directeur des agences :
– Je sais, mais je te rappelle que nous sommes
dans le logement social…
les gens dans 19° ? »
G. V. : J’ai une préférence pour les chaufferies
collectives. C’est nous qui prenons le risque
financier mais au moins on maîtrise la consommation et on peut s’adapter aux nouvelles
technologies. Je vous rappelle que nous avons
rénové les deux tiers de nos chauffages électriques. Sur ce point, nous sommes bien placés.
Toujours dans les solutions d’économie, il faut
lutter contre les déperditions et faire changer
les comportements.
G. L. : Tu veux faire vivre les gens dans
19° ?
G. V. : Non, mais dans le collectif, on peut être
autoritaire : on peut baisser la température.
En individuel, chacun décide.
G. A. : C’est pour ça qu’il y du vol de
calories.
G. V. : Je viens d’en voir un bel exemple à
Saint-Genis-Pouilly. On ne peut pas faire
grand chose contre.
Second passage de la cafetière. Au tour
de Gérard Aulner et de Patrick Giachino,
responsable du service construction, de
plancher sur le neuf cette fois.
G. A. : Dans la conception de nos programmes, nous intégrons désormais plusieurs
solutions : isolation maximale en extérieur,
bonne orientation du bâtiment quand c’est
possible, éclairage des parties communes
par vitrage, chauffe-eau solaire, chauffage en
dalle avec pompe à chaleur. À Marcy-l’Étoile,
en collectif, on est descendu en dessous de
50 kWh. Mais l’opération est difficile à monter
pour avoir le label HQE et l’investissement
financier est important.
G. L. : Le Grand Lyon apporte des aides.
C’est pas partout pareil… Il en faut pour
donner l’élan. Ce n’est pas utopique d’être
en dessous de 50 s’il y a le terrain, les aides
et pas d’ennuis.
Gérard Aulner est incollable sur les nouvelles
solutions pour stocker et répartir l’eau chaude,
ce qui permet des gains de 50 %. Gérard
Lévy, un peu gâte-sauce :
— Les consommations d’eau sont toujours en
progression ? Méfions-nous des bonnes fausses idées. Je vous signale que la récupération
d’eau de pluie, c’est interdit dans beaucoup
de départements. La DDASS est contre. L’eau
doit être buvable partout.
Le double flux refait son apparition, fortement
soutenu par les représentants du neuf :
G. A. : J’en suis partisan : on règle les problèmes phoniques et on apporte un bon niveau
de confort à condition de ne pas diminuer
les débits d’air. Ça permet aussi de ne pas
vivre dans une fournaise l’été et il y a moins
d’humidité dans les logements.
P. G. : Mais ça coûte cher et les bureaux d’études ont encore beaucoup de progrès à faire
pour maîtriser la conception et l’entretien.
Double flux, pompe à chaleur, chauffe-eau
solaire… les prix s’envolent, même si c’est
l’avenir. Gérard Lévy marmonne :
— Il faut obtenir des modifications de législation et il n’y a pas que le locataire qui doit en
bénéficier. Il ne suffit pas de souffler dans le
pipeau du développement durable, encore
faut-il nous aider, sinon on n’y arrivera pas.
G. A. : C’est vrai qu’à Miribel, on avait prévu
pompe à chaleur plus gaz. On a dû supprimer
la pompe à chaleur qui n’apportait pas grand
chose de plus en terme d’économies.
G. L. : Je maintiens qu’il faut que les architectes
évoluent et que les élus aient une réflexion
sur ces sujets.
P. G. : On nous dit que les constructions HQE,
c’est moche. C’est vrai que le HQE a un côté
“boîte”. Il suffit d’aller en Allemagne ou en
Suisse pour s’en rendre compte. Chez nous,
on a du mal à accepter les coursives communes. Les élus acceptent mieux le principe
HQE pour les bâtiments publics que pour
les logements.
La discussion tire à sa fin. Gérard Lévy revient
à la charge sur les surfaces des logements.
— À la SEMCODA, la surface moyenne de nos
logements est de 62 m2. Si on descend à 52,
comme les promoteurs privés qui n’ont peur
de rien et qui proposent des T3 à 55 m2, ce
sera plus facile à chauffer. C’est vrai qu’il faut
avoir les moyens pour venir chez nous. Mais
jusqu’à quand les Français vont-ils accepter
de vivre dans 55 m2 ?
G. A. : Si on fait monter les cellules, les gens
ne pourront pas payer.
G. L. : Je suis partisan de ne pas toucher
la taille de nos logements et la qualité de
vie proposée à nos clients. Faut savoir ce
qu’on veut ! On est au bout du bout et on va
rouvrir les yeux rapidement : des logements
sociaux de 55 m2 seront difficiles à remettre
dans le circuit pour ceux qui en produisent
encore aujourd’hui. L’énergie, c’est très long
à renouveler. Je vais finir par croire que la
nôtre aussi. • A.G.
> Cet ensemble de 19 logements, en projet à Replonges, sera labellisé THPE 2005 ENR (très haute performance
énergétique), c’est-à-dire que tous les matériaux employés seront étudiés et choisis pour leurs qualités et
performances énergétiques.
InterAction n°57, juillet 2008 37
Bloc-notes
Mireille Cordier raconte et Isabelle
Mencarelli commente.
Les maîtresses de maison du Service
accompagnement au logement de
l’Orsac composent à quatre mains
l’aventure au quotidien de leur
métier.
> Isabelle Mencarelli et Mireille Cordier
entourent les deux éducateurs du SAL,
Alain Dérudet et Jean-Philippe Quignard.
Ils font partie de l’équipe de 11 personnes
qui comprend aussi une assistante sociale,
trois veilleurs de nuit, un comptable, un
chef de service et un directeur.
Accompagner vers l’autonomie
> Mardi 8 h
Après trois semaines d’absence, je prends connaissance de ce qui s’est passé depuis. Puis j’aménage un nouvel appartement avec la personne accueillie. Vaisselle, ménage, achat de lustres et
d’ampoules, commandes de draps et torchons de vaisselle, tout y passe. Ma journée se finit à
16 h.
Au sein du SAL, une maîtresse de maison a pour principale fonction l’accueil et le suivi
des accueillis. Il faut faire vivre les lieux collectifs par le biais des apprentissages de la vie
quotidienne. Chaque journée est différente, même si nous programmons certaines choses,
nous devons nous adapter aux priorités, aux demandes ponctuelles.
> Mercredi 13 h
Je lis les rapports des collègues de la journée et de la nuit précédentes avant la réunion avec le
chef de service. Puis je passe au contrôle de l’état des deux appartements. Un résident est inquiet, il a peur de perdre son emploi le 10 août à la fin de son CDD. Je dois le rassurer, le remettre
en confiance. Puis, avec les deux autres locataires, nous mettons en route la préparation du repas
du soir. L’occasion pour eux de me raconter ce qu’ils ont fait pendant mon absence. Vers 19 h,
je me rends dans un autre appartement pour préparer le repas avec trois autres résidents. Ils me
questionnent sur l’avancement de leurs dossiers qui ont pris un peu de retard : APL, carte Vitale…
À 20 h j’accompagne l’un des deux au gymnase pour son cours de badminton. Le surveillant de
nuit viendra le chercher vers 22 h. Après avoir rédigé le compte-rendu de la journée, je pars vers
21 h.
Les menus sont préparés pour la semaine, par appartement. Le plus souvent, ce sont les
résidents qui les choisissent. Cela leur apprend à organiser, à prévoir. Cela permet aussi de
satisfaire au mieux les demandes de chacun et de respecter les croyances. Ces moments
sont privilégiés car ils facilitent le dialogue.
> Jeudi 8 h
Un employeur appelle. Un résident de l’autre appartement est absent de son lieu de travail. Son
colocataire me dit qu’il est malade. À 9 h 45, je l’emmène chez le médecin que j’ai trouvé pour
une consultation. De retour à l’appartement, je l’aide à lire son ordonnance et à prendre ses médicaments. Étant donné le problème de santé de la personne, je sors faire quelques courses pour
modifier le menu de midi. À 11 h 30, j’ai rendez-vous avec un autre résident pour l’accompagner
à la banque : il doit retirer de l’argent pour racheter une carte téléphonique. Il n’est pas là. Je le
cherche, demande à son colocataire où il est. Finalement, je vais chercher la carte téléphonique seule. À 13 h 15, je le retrouve en train de préparer le repas. Son colocataire prend la suite,
pendant que nous nous rendons à la banque tout en discutant des motifs de sa disparition…
Je repasse ensuite voir le résident malade et son colocataire dans l’autre appartement. J’avais
l’intention de manger avec eux, mais en raison des imprévus, le colocataire du résident malade a
préparé le repas seul et ils ont déjà mangé. Ma journée se finira à 18 h.
Nous partageons certains repas des accueillis. On en confectionne certain avec eux, on leur
apprend des recettes, on partage des astuces de cuisine. C’est un moment d’observation,
d’écoute et d’évaluation. Il y a souvent des confidences, des malaises soulevés, des petits
problèmes abordés…
> Vendredi 13 h
Après la lecture des comptes-rendus, j’entame plusieurs lessives pour une résidente qui a de
gros handicaps. Je discute pendant ce temps avec sa colocataire qui part en week-end à Lyon.
À 16 h, j’explique à l’éducateur comment répartir les lustres dans l’appartement en cours d’aménagement et nous décidons d’effectuer un barbecue le soir. Il ne reste que 5 résidents sur les 11
habituellement. Puis j’établis les menus de la semaine et la liste des courses avec un résident.
Nous effectuons aussi les achats pour le barbecue. À 18 h 30, tous les accueillis viennent aider à la
mise en place des tables pour notre petite fête improvisée. Les résidents doivent participer pour
devenir autonomes. À 21 h 30, tout le monde nettoie. Je finis ma journée à 22 h. Ce week-end,
c’est Isabelle qui proposera des animations : balades et pique-nique au bord d’un lac. La semaine
prochaine, en raison des soldes, beaucoup de résidents souhaitent renouveler leur garde-robe.
Cette semaine-là sera donc une semaine « achats » !
Notre travail est très diversifié. Hormis l’apprentissage des gestes de la vie quotidienne,
nous sommes amenées à accompagner les accueillis pour les démarches administratives,
les visites médicales ou l’achat de vêtements… Nous sommes là aussi pour les aider
à préparer leur valise de départ en vacances ou rédiger une lettre. Le week-end étant
réservé à la détente, nous pouvons partager d’autres choses avec eux autour d’animations
diverses. Nous avons la chance d’être dans une structure innovante qui valorise le métier de
maîtresse de maison et nous implique totalement dans notre rôle éducatif !
38 InterAction n°
n°57,
57,juillet
juillet2008
2008
Social
> Rendez-vous conte
Animation de quartiers
Un premier centre social
en Pays de Gex
> Cent cinquante personnes ont assisté à
l’après-midi conte d’avril.
Depuis deux ans, l’Espace associatif
et social de Montluel, agréé centre
social communal, propose une fois par
trimestre un après-midi conte ouvert
à tous, enfants, parents et grandsparents, assistantes maternelles…
« Nous alternons conte traditionnel
et conte innovant. Le rendez-vous est
vraiment attendu, avec chaque fois
plus de cent personnes » note Isabelle
Henry, directrice. Le 9 avril, le thème
était d’actualité : l’environnement et le
tri sélectif. Autour de la Baleine bleue
contée en musique par les bénévoles
Cécile Gaude et Jacques Cutzach,
des jeunes de la Maison familiale
rurale invitaient à une exposition
et des ateliers. Des écoliers avaient
confectionné des bonshommes en
papier recyclé. Des enfants de l’accueil
périscolaire et des adultes des Atelec
avaient réalisé les décors. L’atelier
d’échanges de savoirs et savoir-faire
avait mis la main à la pâte du goûter.
Prochains rendez-vous le 21 octobre,
pour un conte gourmand, en janvier
autour des étoiles, en avril pour un
conte-forum sur l’eau.
« Le CUCS* signé en 2007 a facilité les
partenariats, il permet de monter des
projets communs qui mixent vraiment
les populations. » Exemple : les « Petites
mains » (ateliers 3/7 ans, ouverts
aux enfants, parents et assistantes
maternelles), l’accueil périscolaire et
les Atelec préparent une fresque qui
sera réalisée à l’automne avec un artiste
professionnel.
Tél. 04 78 88 85 86
Née en 1978 dans le quartier de Derde à Gex, avec pour
première action l’accompagnement scolaire, l’association
Animation de quartiers a développé au fil des ans des activités
pour enfants, ados et adultes, en privilégiant l’implication des
habitants : centre de loisirs, apprentissage socio-linguistique,
rencontres sur la parentalité, organisation d’un festival gratuit
des arts de la rue… La mixité sociale a fait son chemin : 60 %
des usagers de la structure viennent aujourd’hui d’autres
quartiers.
Labellisée structure de proximité par la Caf en 1999, l’association a franchi une nouvelle étape en mai 2008 : l’agrément
centre social. « Ce n’est pas une fin en soi mais plutôt une
reconnaissance du travail mené depuis des années, un
nouveau démarrage avec de nouveaux projets. C’est le
premier centre social dans le Pays de Gex », souligne le
directeur, Pierre Battut. L’apport financier supplémentaire
permettra de renforcer l’équipe de personnel (actuellement,
3 salariés à temps plein, 2 animateurs mis à disposition par la
commune, auxquels s’ajoutent les intervenants et vacataires),
« afin d’améliorer la qualité des prestations et développer
de nouvelles actions collectives ». Une réflexion sur la construction de nouveaux locaux est lancée, en concertation avec
la commune, principal partenaire financier.
Les échanges sont également actifs avec la fédération des
centres sociaux de l’Ain. « Nous sommes loin de Bourg mais
ils sont très réactifs, très présents. »
Tél. 04 50 28 34 17
> Séminaire Socrates/
Grundtvig :
fin… et suite
> Au début du séminaire, les nouveaux
apprenants ont exprimé leurs souhaits et
motivations.
Durant trois ans, des formateurs
et des apprenants des ateliers
d’alphabétisation d’Écosse, de Belgique,
de Suisse, du Pays basque espagnol et
des Atelec ont organisé une rencontre
annuelle, afin d’échanges expériences
et pratiques. Du 27 au 30 mai, à
Giron, le dernier séminaire Socrates/
Grundtwig* a réuni 40 participants,
dont 16 apprenants. Objectif : « réaliser
un Manifeste pour faire entendre
la voix des apprenants et de leurs
accompagnants et pour défendre
les démarches émancipatrices et les
valeurs qu’elles portent (reconnaissance,
valorisation…) » explique Anne SeyveMarkley, directrice des Atelec.
Réunissant des textes nés lors des
ateliers (en français, espagnol ou
basque) et une synthèse des travaux de
réflexion, le livret Liberté d’apprendre…
Apprendre pour la liberté, accompagné
d’un DVD, sera édité à l’automne et
diffusé largement dans chaque pays.
Afin de prolonger cette dynamique,
les participants ont lancé l’idée
d’organiser une conférence annuelle
des apprenants.
Tél. 04 74 22 48 36
* Soutenu par l’Union européenne (voir
InterAction n° 49, juillet 2006, p. 45).
> En juin, le 7e festival
des arts de la rue Tôt
ou T’Arts organisé par
le centre social a réuni
22 compagnies venues
de toute la France
et de Belgique. Les
spectacles, tous gratuits,
drainent un large
public.
Es-tu déjà entré dans le rêve
d’un autre ?
Alors, cesse de rêver à sa place.
Est-ce que c’est mauvais d’être
différent ?
Chaque femme, chaque
homme a une richesse en lui
pour faire grandir la société.
Extraits d’un atelier d’écriture
InterAction n°57, juillet 2008 39
Insertion professionnelle
ADAPEI
En 2005, la loi transformait les ateliers protégés en
entreprises adaptées. Retour sur un changement qui va
au-delà de la simple appellation.
Entreprises
le pari de
C
> Aux Ateliers de Brou, l’emballage et le conditionnement sont
systématiquement vérifiés pour répondre aux exigences de zéro défaut
des clients.
onsidérées comme des
entreprises ordinaires,
les entreprises adaptées (EA)
doivent être compétitives. Ce
qui est loin d’être facile. Elles
n’échappent pas aux contextes
économiques locaux et nationaux de leur secteur d’activité.
À Oyonnax, les Ateliers de la
Tuilerie travaillaient beaucoup
en lien avec la plasturgie. Les
délocalisations de la soustraitance vers des pays où les
coûts de main d’œuvre sont
moins élevés rendent la pérennité de l’activité fragile. Cette
année, l’entreprise adaptée
d’Oyonnax a donc ouvert une
nouvelle activité, plus porteuse :
l’entretien des espaces verts.
« Cela demande une grande
polyvalence de nos salariés
qui doivent se reconvertir vers
un nouveau métier », souligne
Francis Moricheau, directeur
du secteur adultes d’Oyonnax.
Aux Ateliers de Brou, le parte-
> Entreprises adaptées : mode d’emploi
L’objectif est de permettre aux travailleurs handicapés d’exercer une
activité professionnelle dans des conditions adaptées à leurs possibilités.
L’entreprise adaptée doit employer au moins 80 % de travailleurs
handicapés, orientés vers le marché du travail par la Commission des
droits et de l’autonomie des personnes handicapées Une aide au poste
forfaitaire est versée par l’État à l’entreprise adaptée.
Le salarié dispose d’un statut de droit commun avec un contrat de
travail à durée déterminée ou indéterminée et un salaire répondant à la
convention collective de la branche professionnelle de l’entreprise. Depuis
le 1er janvier 2006, ce salaire ne peut être inférieur au SMIC.
Autre adaptation, le salarié handicapé qui a intégré une entreprise non
adaptée peut dans un délai d’un an retourner dans l’entreprise adaptée
qu’il avait quittée.
Les travailleurs handicapés employés dans une entreprise adaptée
40 InterAction n°57, juillet 2008
nariat engagé avec Renault Trucks depuis 40
ans permet de garantir le chiffre d’affaires.
« Il faut savoir bien évaluer le marché auquel
on doit faire face. Et savoir dire non lorsque
nous ne disposons pas des compétences
pour réaliser le travail demandé », explique
le directeur, Giovanni Niccolini.
Miser sur la qualité
Les EA ont dans le passé souvent été en déficit.
« Même avec une aide au poste, nous avons
des charges supplémentaires de personnel
évidentes. Il nous faut impérativement un
personnel encadrant très bien formé, avec
un profil difficile à trouver : avoir des qualités
humaines et une bonne compétence éducative ! » sourit Bernard Marchandise, directeur
de l’IME Georges Loiseau et de l’entreprise
Maison Nette. Alors, au-delà du prix proposé,
qui est rarement au moins-disant, c’est surtout
la qualité que les EA mettent en avant. « Les
chefs d’équipe contrôlent systématiquement
les chantiers », souligne Nicolas Panisset,
responsable de production. Maison Nette a
vu ainsi revenir vers eux des anciens clients. De
peuvent, avec leur accord et en vue d’une embauche éventuelle, être mis
à la disposition d’un autre employeur.
> Les entreprises adaptées de l’ADAPEI
Les Ateliers de Brou (Bourg) : 25 salariés. Secteur d’activité : emballage,
conditionnement, soudure.
Maison Nette (Bourg) : 27 salariés (équivalents temps plein). Secteur
d’activité : nettoyage industriel.
Maison des Pays de l’Ain (Saint-Étienne-du-Bois) : 17 salariés. Secteur
d’activité : restauration traiteur
Adapaysage (Treffort) : 23 salariés. Secteur d’activité : entretien des
espaces verts
Les Ateliers de la Tuillerie (Oyonnax) : 29 salariés. Secteurs d’activité :
sous traitance industrielle, mise à disposition de personnel en entreprise,
entretien d’espaces verts.
adaptées :
l’insertion
même, dans les opérations de sous-traitance
industrielle, aux Ateliers de Brou et aux Ateliers
de la Tuilerie, le zéro défaut est un point
crucial. « Si une seule pièce est défectueuse,
le client nous renvoie automatiquement tout le
lot », souligne Francis Moricheau.
Insérer en milieu ordinaire
« Le parcours idéal serait de commencer par
un travail en ÉSAT (établissement et service
d’aide par le travail) pour se stabiliser et
rebondir vers l’entrée en milieu ordinaire,
via l’entreprise adaptée », explique Bernard
Marchandise. Avec l’obligation de travailler
avec un partenaire spécialisé dans l’insertion
professionnelle des travailleurs handicapés,
on pourrait penser que ce parcours est facile
à suivre. Pourtant les résultats restent modestes.
« En trois ans, je n’ai dû avoir que 5 ou 6 personnes qui ont pu partir. Mais pour beaucoup
d’autres de nos salariés, les garder, c’est déjà
de l’insertion professionnelle à part entière »,
souligne Bernard Chevalier, directeur de la
Maison des Pays de l’Ain et d’Adapaysage.
Aux Ateliers de la Tuilerie, Francis Moricheau
a créé un service de mise à disposition des
entreprises des travailleurs handicapés en vue
d’insertion. En interne, comme en externe, un
véritable travail de fond est mené. Le service
accompagne une à deux personnes par
an. « Il ne faut pas croire que cela est ouvert
à tout le monde, qu’il suffit de le vouloir. Il y
a beaucoup de paramètres en jeu : l’existence d’un emploi pérenne dans l’entreprise
accueillante, un management particulier du
personnel handicapé, et la volonté du chef
d’entreprise de jouer la carte de l’emploi de
travailleurs handicapés sont des conditions
indispensables de réussite. »
Conditions favorables
« On ne peut pas non plus toujours faire
d’insertion professionnelle en atelier protégé
car nos salariés ne veulent plus partir », explique Giovanni Niccolini. À salaire égal,
le travailleur handicapé préfère rester en
entreprise adaptée, où la dimension humaine
de l’encadrement est importante. Un avis que
partage Nicolas Panisset. « Une entreprise
de nettoyage en milieu ordinaire propose
des horaires très découpés dans la journée. À
Maison Nette, nous cumulons pour rassembler
les heures. Nos conditions contractuelles sont
très bonnes, surtout depuis la loi qui oblige au
paiement du SMIC. »
Difficile aussi pour les personnes handicapées
de répondre toujours à la forte demande
de polyvalence du milieu ordinaire. « J’ai,
dans le restaurant, des personnes qui font le
service mais sont incapables de répondre au
téléphone et de prendre une réservation »,
souligne Bernard Chevalier.
Toutes ces raisons rendent le rôle de sas vers
l’emploi en milieu ordinaire difficile à remplir
pour les EA. Reste que la nouvelle réglementation permet aujourd’hui aux travailleurs
handicapés de bénéficier d’une véritable
reconnaissance professionnelle. • P.F.
Scène de ménage
À Maison Nette, Catherine et Estelle ont pris leur « C’est plutôt pratique d’avoir nos après-midi, on
service dès quatre heures du matin. Aujourd’hui,
peut faire des choses. Et même si on travaille le
elles interviennent avec deux autres collègues, samedi matin, on le récupère le lundi ! » Un rythme
encadrées d’Éric Terrier, chef de site, dans un
de travail que Catherine suit depuis près de 17
lotissement d’immeubles situé avenue Amédée
ans. Demain, elles interviendront sur un autre
Mercier à Bourg. « Ici, nous nous occupons juste de chantier, dans des bureaux ou des foyers, sur des
l’entretien des parties communes, tous les 15 jours. opérations spéciales de nettoyage industriel. La
Le hall d’entrée est fait par le gardien », souligne monotonie n’est pas de mise dans le métier !
Éric Terrier. L’une balaye, l’autre lave, le travail
est bien rodé. Les escaliers, en béton, sont un
peu la crainte de Catherine, qui balaie à reculons
avec précaution. « Mais le
plus pénible, c’est les poils de
chiens ou d’animaux. Ça se
colle partout et ça salit l’eau !
À croire qu’ils ont tous des
animaux dans les appartements », souligne Estelle.
Tous les deux étages, il
faut changer l’eau. Ce qui
n’est pas simple, le point
d’eau étant dans l’entrée
voisine !
Ces aléas ne semblent pas
déstabiliser les deux employées. Leur journée de
> Les travaux techniques simples permettent aussi aux débutants de commencer
travail se termine à 12 h.
à travailler sans délai.
InterAction n°57, juillet 2008 41
Handicap
CONSEIL GÉNÉRAL
Le 30 mai dernier, le Conseil général consacrait une journée
de rencontres autour de la place des personnes handicapées
dans la cité. L’occasion de faire le point et d’envisager les
perspectives d’action.
L’Ain avec
se mobiliser en faveur
L
a loi de 2005 a porté un nouveau regard
sur le handicap. De nouvelles obligations
aussi qui incombent pour partie aux collectivités territoriales. Un véritable droit à l’école,
au travail, à l’accessibilité est aujourd’hui
affirmé. Chaque département doit se doter
d’une Maison départementale pour personnes
handicapées (MDPH) dont les compétences
vont de l’accueil, l’information et l’orientation
à l’accompagnement dans les démarches,
l’application des droits, le suivi des aides.
L’objectif est de poursuivre l’intégration des
personnes handicapées dans la cité, avec
pour toile de fond la nécessaire information
et sensibilisation de tout citoyen envers le
handicap.
Les tables rondes organisées en amont et
les échanges durant la journée doivent être
suivis d’actions et d’engagements forts. D’ores
et déjà, cinq axes prioritaires d’action ont
été retenus, présentés par Rachel Mazuir,
président du Conseil général, en conclusion
des Rencontres.
> L’art et la culture sont des
vecteurs d’intégration.
© Conseil général de l’Ain – Élise Fathet
Les associations mobilisées
Le collectif comité d’entente 01 est composé
de toutes les associations* du département. Au
sein de la MDPH, il élabore une parole commune
pour mieux défendre les intérêts des personnes
handicapées auprès des pouvoirs publics. « La loi
a accordé une place importante aux associations
au sein des instances. Il faut être très présent pour
que les choses ne se fassent pas n’importe comment », souligne Xavier Falaise, de l’AFM. Caroline
Leymarie, de l’APF, ajoute que ce comité a vocation à être force de proposition. « La loi prévoit
que la MDPH soit un lieu d’accueil, d’écoute. Pour
l’instant, le mode de traitement des dossiers reste
encore assez administratif, l’attribution des aides
ne se fait encore qu’en fonction du dossier médical
et non sur des critères de besoins de la personne »,
42 InterAction n°57, juillet 2008
déplore-t-elle. La mise en place de l’observatoire
départemental permettant une évaluation fine
des besoins sur le département est une attente
forte des associations. « Pour nous, la qualité de
la réponse apportée aux personnes est primordiale.
Les instances ne doivent pas s’égarer dans des
considérations administratives et comptables »,
souligne Xavier Falaise.
On peut compter sur les associations pour rester
vigilantes et être force de propositions au sein
de la MDPH pour la charte d’engagement dans
les trois années à venir.
* ADAPEI, ADPEP 01, AFHP, AFM, APF, APAJH, APEDYS, ASSA,
Avenir Dysphasie, Éclat, Enfants soleils, FNATH, Intégration 01,
ORSAC, Polyhandicap 01, Unafam, Vivre en ville 01.
> Créer un observatoire pour les personnes
handicapées
Il apparaît plus que nécessaire de mettre en
place les outils pour définir précisément la
situation exacte des personnes handicapées
dans l’Ain. Cet observatoire permettra non seulement de connaître le nombre de personnes
en situation de handicap mais aussi de nourrir
la réflexion sur les réponses à apporter.
> Adapter les réponses aux projets de vie
de chacun
Il ne faut pas laisser les personnes handicapées
enfermées dans des logiques exclusives qui
ne leur laisseraient pas d’alternatives quant au
choix de vivre à domicile ou en établissement.
Les réponses à apporter doivent prendre en
compte d’abord le désir de chacun. L’objectif
est d’arriver à penser différemment la compensation par les établissements et services.
> Achever la construction de la MDPH
Développer les antennes locales dans toutes les circonscriptions d’action sociale est
l’autre :
des personnes handicapées
Prendre en compte les conséquences du handicap
Jean-René Marchalot, président de la Commission
des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) de la MDPH, et Jean-Louis Paris,
vice-président, sont unanimes pour dire que dans
l’Ain, le dialogue entre associations et institutionnels
fonctionne plutôt bien. « Il y a une bonne collaboration entre le personnel de la MDPH et les différentes
commissions qui la composent. Pour autant, ce personnel n’est pas en nombre suffisant, et il s’essouffle.
Certains dossiers de demandes prennent beaucoup
de retard », déplore Jean-Louis Paris. Depuis sa création, la CDAPH a examiné 21 000 dossiers. « Nous
tenons une commission tous les 15 jours, avec des
commissions préparatoires en amont. Il faut savoir
que nous recevons les personnes handicapées pour
qu’elles viennent nous parler de leur difficulté et de leur
projet de vie. Nous ne décidons pas sur le seul dossier
de l’attribution d’aides », souligne J. R. Marchalot. La
loi impose que les personnes soient reçues. C’est
un point sur lequel les membres de la commission
ne transigent pas. Tout en reconnaissant qu’il n’est
pas toujours facile pour les personnes concernées
de venir parler de leur situation. « Nous entrons
vraiment dans la vie des gens. Nous leur demandons
pourquoi ils demandent une allocation », explique
Jean-Louis Paris.
Cependant, cet échange reste important : la CDAPH est là pour prendre une décision, mais elle ne le
fait pas à l’aveugle, elle prend le temps de recevoir
et d’écouter la personne qui fait la demande. Une
démarche importante pour une meilleure évaluation et prise en compte du handicap et de ses
conséquences au quotidien.
> André Lamaison, vice-président du Conseil
général en charge des personnes âgées et des
personnes handicapées
« La loi de 2005 a permis des avancées très
concrètes sur l’aspect matériel de la prise en
charge du handicap. Il reste encore à accomplir
la révolution des esprits pour une meilleure
inclusion des personnes handicapées dans
la vie quotidienne. Il nous faut aussi faire des
efforts dans les délais de traitement des dossiers
au sein de la MDPH. Il faut dire que le Conseil
général a hérité de l’État (via l’ex-Cotorep) une
situation très dégradée : le délai d’attente de
traitement des dossiers s’étalait sur deux ans !
Avec la MDPH, un effort considérable a été fait.
Nous sommes parvenus à rattraper le retard
en quatre mois. Il faut veiller maintenant à ce
que tous les moyens soient mis en œuvre pour
que les réponses apportées à chaque situation
n’excèdent pas les délais prévus par la loi.
Les associations sont très impliquées dans le
dispositif et elles ont tout naturellement de très
fortes attentes à ce sujet. »
> Jacky Bernard, vice-président du Conseil
général, en charge de l’enfance et de la famille,
de la cohésion sociale et de la santé
« Pour réussir l’insertion professionnelle des
personnes handicapées, il faut réussir leur
insertion scolaire. Les enjeux aujourd’hui
passent par un rapprochement de l’école
ordinaire et de l’éducation spécialisée. Il faut un
accompagnement social et médico-social de
cette intégration. »
un objectif à tenir, tout en gardant intact le
partenariat établi avec les associations. Une
évaluation générale des besoins en personnel
des services sociaux du Conseil général, et
en particulier de la MDPH, doit être faite
pour déterminer les moyens supplémentaires
à mettre en œuvre.
> Développer une politique d’inclusion
Le Conseil général met en place les outils et
services indispensables à cette mission. Sur
l’accessibilité des bâtiments et des transports,
sur l’emploi, sur le sport et la culture, toutes
les actions sont étudiées et devront être développées.
> Promouvoir la formation des enfants et
des jeunes porteurs de handicap
Avec les partenaires de l’éducation, le Conseil
général veut aider les jeunes handicapés à
mieux se former. Une façon aussi de changer
l’image du handicap dans les esprits.
Ces cinq axes de travail viennent constituer la
charte stratégique établie en concertation et
partenariat avec tous les acteurs du handicap
pour les trois ans à venir. • P.F.
> Ils ont dit
© Conseil général de l’Ain – Élise Fathet
> L’intégration des personnes handicapées dans la
cité est aussi affaire de regard porté sur eux.
> Thierry Clément, directeur général adjoint
au Conseil général, chargé de la prévention et
de l’action sociale
« Le manque d’observation et de connaissance
de personnes handicapées dans l’Ain nous
conduit à reproduire toujours le même schéma.
Un observatoire nous permettra de passer d’un
aspect quantitatif de la prise en charge à un
aspect qualitatif. »
> Muriel Rauturier, directrice de la MDPH
« La MDPH n’est pas un service administratif.
C’est une structure composée d’associations, de
services de l’État et d’organismes de protection
sociale. C’est un lieu des possibles qui permet de
rassembler les énergies. »
InterAction n°57, juillet 2008 43
Enfance
> Un RAM à Vonnas…
Un seul relais assistantes maternelles
existait auparavant sur les
communautés de communes
Chalaronne Centre et des Bords de
Veyle, à Châtillon. Depuis mars, la
centaine d’assistantes maternelles
et les parents des six communes de
la CC des Bords de Veyle disposent
d’un RAM, à Vonnas, dans les locaux
de l’ELEJ (Espace loisirs enfance
jeunesse). Créé par la communauté de
communes, il est animé par Martine
Sculfort, éducatrice de jeunes enfants.
Outre les permanences d’accueil et
les temps collectifs bi-hebdomadaires,
le relais met en place des réunions
d’information (exemple en juin, sur le
contrat de travail) et des sorties telles
qu’une journée à la ferme.
Sont en projet à la rentrée, entre autres,
un temps collectif délocalisé par mois
et la mise en place d’une formation aux
gestes de premier secours.
Tél. 04 74 50 24 39
Un état des lieux statistique
L’Observatoire départemental de l’accueil de la petite
enfance a publié un publié un état des lieux chiffré* des
besoins et de l’offre d’accueil des 0/6 ans dans l’Ain.
Diffusé auprès des élus des collectivités locales et des
porteurs de projet, et disponible sur simple demande,
ce document en trois volets sera réactualisé tous les
deux ans.
L’enquête montre une forte évolution démographique
(7 000 naissances en 2005) et un fort taux de double
activité parentale des familles ayant des enfants de
moins de 6 ans (59,5 %), supérieur à la moyenne régionale. D’où un besoin important de modes de garde.
80 % des besoins d’accueil régulier sont couverts, dont
68 % par les assistants maternels. Mais ce taux cache
des disparités selon les cantons.
D’ici à 2010, 21 projets de multi-accueil collectif des
0/4 ans porteront la capacité totale à plus de 2 000
places. « Les communautés de communes s’investissent vraiment, elles sont souvent porteurs de projets »
note Marie-Noëlle Bourguignon, chargé de mission
Petite enfance au Conseil général.
Pour les 3/5 ans, le développement de l’accueil périscolaire est à poursuivre.
Parallèlement à ce premier état des lieux départemental, l’Observatoire publiera prochainement les 2e fiches
cantonales de l’accueil des 0/6 ans (données 2006).
> Un enfant différent
La commission départementale
d’accueil du jeune enfant a édité un
livret pratique de 20 pages destiné
aux parents, listant les aides et services
pour l’accueil, l’orientation, le suivi,
l’éducation et les soins des enfants
présentant des signes de handicap.
Tél. 0800 888 444 (gratuit depuis un
poste fixe)
04 74 32 13 68 ou 04 74 74 32 33 10
* Données 2005, recueillies auprès du Conseil général, de la Caf, de la MSA,
de l’Éducation nationale, de la DDJS, des mairies et de l’INSEE.
Tél. 04 74 32 58 28
Les 3I anti-autisme
> Le relais propose deux temps collectifs par
semaine, les mardis et jeudis matin.
> ... et d’autres en projet
26 relais assistantes maternelles
fonctionnent dans l’Ain. Trois
nouveaux sont en construction, à
Pont-d’Ain, Saint-Trivier-de-Courtes
et Meximieux. À Saint-Didier-deFormans, le futur espace petite enfance
accueillera le relais intercommunal
actuellement implanté à Trévoux. Un
RAM est en projet sur la communauté
de communes Val de Saône
Chalaronne.
> En Pays de Gex
Un dispositif d’accueil de jour des
enfants handicapés est en projet
dans le Pays de Gex. L’initiative,
menée par l’association Éclat, l’APF,
l’Entraide universitaire et l’Institut des
jeunes sourds, permettra d’offrir des
réponses de proximité aux besoins
d’accompagnement et suivi médicosocial, et aide à la scolarisation.
44 InterAction n°57, juillet 2008
À Béréziat, les parents d’Evan Lerouzic, enfant de 2 ans
présentant des troubles autistiques, ont lancé un appel
à bénévoles afin de mettre en place la méthode des 3I
(stimulation intensive, interactive, individuelle) créée
par l’association AEVE (Autisme espoir vers l’école).
45 personnes ont répondu. Depuis début juillet, elles se
relayent auprès de l’enfant, à raison de quatre séances
de 1 h 30 par jour, 6 jours sur 7, pour jouer avec Evan.
« La méthode est à la portée de tous, il suffit d’aimer
jouer avec les enfants. Le but est de capter son regard, entrer en communication avec lui » souligne sa
mère.
Tél. 06 79 08 94 72 – www.autisme-espoir.org
> L’actualité
des CAMSP
L’Entraide universitaire ouvre un centre
d’action médico-sociale précoce* de
25 places, en septembre, à Ambérieuen-Bugey, au 74 rue de la République.
L’initiative, menée en collaboration
avec le CAMSP de Bourg-en-Bresse
géré par l’APF, s’inscrit dans la volonté
d’apporter une réponse de proximité
aux besoins. Les familles sont accueillies
provisoirement cet été au 126, rue Paul
Painlevé, dans les locaux du Sessad
(service d’éducation spécialisée et de
soins à domicile).
Le CAMSP de Bourg ouvrira fin 2008
une antenne à Bellegarde, avec deux
relais à Nantua et Ferney-Voltaire.
Tél. 04 74 38 09 30 (Entraide
universitaire de l’Ain)
04 37 61 09 54 (Sessad d’Ambérieu)
04 74 22 00 73 (CAMSP de Bourg)
* Les CAMSP ont une mission d’évaluation,
orientation et soins, pour les enfants de moins
de 6 ans présentant des troubles d’ordre
moteur, mental, comportemental ou sensoriel.
Ils peuvent être contactés directement par les
familles. La prise est charge est financée par
l’Assurance maladie et le Conseil général.
Vu d’Europe
24 des 27 États membres ont un – ou des – minima sociaux destinés à
« couvrir les besoins essentiels en situation de dénuement ». Droit à vivre
ou droit à survivre, les minima sociaux sont de plus en plus liés à des
contreparties.
Droit à survivre
Q
u’y a-t-il de commun entre le
minimex* belge et le RMI
français ? Ni l’âge minimum du
bénéficiaire (18 ans et 25 ans),
ni l’antériorité (créés respectivement en 1974 et en 1988) pas
plus que leur durée (illimitée pour
l’un, renouvelable annuellement
pour l’autre). En comparant les
minima sociaux européens, on
trouve quantité d’autres différences, des plus techniques aux plus
fondamentales. Il en va ainsi du
montant de ce minimum vital : le
toimeentulotuki finlandais (un
panier de biens indexé sur les
pensions) représente pour une
personne isolée presque 60 % du
revenu médian (celui qui partage
une population en deux : la moitié
gagne plus, l’autre moitié gagne
moins). Le RMI français n’atteint
que 50 % du revenu médian, la
renta minima espagnole que 37 %,
ce qui laisse leurs bénéficiaires en
dessous du seuil de pauvreté.
Le revenu minimum pour les per-
sonnes en âge de travailler a
été adopté par 24 pays sur 27.
Plusieurs pays ont également mis
en place des minima spécifiques
pour les chômeurs, les personnes handicapées, les personnes
âgées… la France étant, on s’en
doute, la plus zélée avec 9 minima
sociaux. Ses voisins lui emboîtent
– modérément – le pas, par une
tendance à cibler ces prestations
vers des publics prioritaires et surtout à les assortir de politiques
« d’activation » vers l’emploi.
Minimum social
en Bulgarie
La Bulgarie a mis en place un
revenu minimum garanti en 1992,
peu après la fin du régime communiste et de l’emploi garanti ; son
versement est conditionné par la
participation à des programmes
de travaux municipaux. Cette prestation, même faible, est essentielle
dans un pays dont le niveau de
vie est encore très bas. Le pourcentage de population vivant en
dessous du seuil de pauvreté est
à peu près le même qu’ailleurs
en Europe (environ 15 %), mais
le « panier de biens » accessible
à ce seuil par une famille est 8
fois moindre. Ramené au standard
européen, « 70 % des ménages
sont sous le seuil de pauvreté et
il y a peu de perspectives pour
améliorer la situation », avance
Douhomir Minev, président de la
fondation Perspektiva, une ONG
bulgare de lutte contre la pauvreté.
« Certes, nous pouvons améliorer
les qualifications des gens qui ne
sont pas adaptés au marché du
travail. Certes, nous faisons 5 à
6 % de croissance par an. Pourtant
l’exclusion et la pauvreté augmentent. Notre salaire minimum est à
110 euros et le minimum social à
30 euros. Nous devons revoir notre
manière de redistribuer les revenus,
améliorer la transparence afin que
l’Europe puisse continuer à assurer
notre développement. » Le manque
de transparence et d’efforts dans
la lutte contre la corruption avait
justifié le gel d’une partie des
fonds structurels européens en
mars. • A.B.
* pour « minimum de moyens d’existence » ;
la réforme de 2002 l’a renommé « revenu
d’intégration ».
• En 2008, 16 % de la population européenne vit en dessous du seuil de
pauvreté.
Ce seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du revenu médian,
soit en France 817 € pour une personne seule (en 2005).
• Trois pays européens n’ont pas de prestation assurant un revenu
minimum : l’Italie, la Grèce et la Hongrie (ils ont seulement des systèmes
locaux).
• 20 pays européens ont fixé un salaire minimum garanti. Les 7 exceptions :
Allemagne, Autriche, Chypre, Danemark, Finlande, Italie et Suède. La
Bulgarie a le salaire minimum le plus bas (le plus élevé est celui du
Luxembourg). À niveau de vie équivalent, les écarts vont de 1 à 7.
• La fondation Perspektiva fait partie de l’EAPN (European Anti Poverty
Network), un réseau d’ONG et d’associations soutenu par la commission
européenne. www.eapn.eu
• L’ADAI 13, association d’insertion basée à Marseille, a organisé début juin
un colloque sur les minima sociaux en Europe (présenté sur
www.minima-sociaux.org). Les actes devraient être disponibles fin juillet
sur www.adai13.asso.fr.
InterAction n°57, juillet 2008 45
Personnes âgées
> Un répertoire pour
les retraités
Le Coderpa* a édité un répertoire de 55
pages d’informations pratiques pour les
personnes âgées. Disponible sur simple
demande et téléchargeable sur le site du
Conseil général, il liste les centres locaux
d’information et de coordination gérontologique, les aides pour le maintien à
domicile, les démarches pour obtenir
l’APA, les maisons de retraite, les alternatives à l’hébergement, etc.
Au sein du Coderpa, en lien avec la Ciaqa
(Cellule inter-établissements d’assurance
qualité de l’Ain) et la Ddass (Direction
départementale des affaires sanitaires et
sociales), un autre groupe de travail prépare un livret unique pour l’entrée des
personnes âgées en établissement.
* Comité départemental des retraités et des
personnes âgées de l’Ain
Tél. 04 74 32 32 70 – www.ain.fr
Jeunes et vieux, connectez-vous
Jeunes et vieux… ensemble : le thème
2006/2007 de la Semaine bleue a donné
lieu à un échange actif entre une classe de 6e du
collège de Vonnas et la fédération départementale des clubs d’Aînés ruraux (FDCARA). Lors
du rassemblement départemental des clubs
2006, chaque jeune a recueilli le témoignage
d’un ancien. L’année suivante, la rencontre s’est
assortie de la remise d’un recueil illustré réunissant ces interviews.
L’action se poursuivra en 2008 : la Semaine
bleue a pour thème Jeunes et vieux, connectez-vous. Rendez-vous le
24 octobre, à Vonnas.
En février 2008, la
Fédération nationale des
Aînés ruraux a été reconnue d’utilité publique. « C’est
la plus grande association
nationale de retraités. Et
c’est la première à obtenir cette reconnaissance,
qui met en valeurles bases
de notre mouvement : solidarité, partage, lien
social, accueil et échange, lutte contre l’isolement, ouverture à tous » souligne Lucette
Richard, présidente de la fédération départementale et administratrice de la fédération
nationale.
Les Aînés ruraux réunissent en France 10 000
clubs (soit 730 000 adhérents), dont 126 dans
l’Ain (8 000 adhérents).
Tél. 04 74 45 99 69
[email protected]
www.aines-ruraux.com
> Des collégiens ont participé au rassemblement départemental des Aînés ruraux.
Le schéma départemental, en bref
Le Conseil général a publié une version synthétique de 50 pages du
Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2005-2010.
Ce document est disponible sur simple demande.
Cahier des charges Alzheimer
Journées de
gérontologie
Mardi 30 septembre, de 9 à
17 heures, le théâtre de Bourg-enBresse accueillera la 79e journée
de la Société Rhône-Alpes de
gérontologie, sur le thème
À l’articulation du sanitaire et du
social, la coordination gérontologique :
un modèle à réinventer. Ouverte à
tous, elle est organisée avec l’appui
du Conseil général, de la Ville, du
Centre médico-psychologique pour
les personnes âgées et de l’Adapa.
Tél. 04 74 45 51 70
[email protected]
46 InterAction n°57, juillet 2008
Développer les unités spécialisées Alzheimer est une des
préconisations du Schéma départemental en faveur des personnes
âgées. Élaboré par le Conseil général, la Ddass et le CPA (Centre
psychothérapique de l’Ain), un cahier des charges pour la création
de ces unités d’hébergement définit les principes d’élaboration du
projet d’établissement et les préconisations architecturales. Un
appel à projets sera lancé, sur la base de ce cahier des charges.
Tél. 04 74 32 32 70 – www.ain.fr
Des CLIC en projet
Un CLIC (Centre local d’information
et de coordination gérontologique)
est en cours de création à Belley.
Porté par le Syndicat mixte du Pays
du Bugey, il devrait ouvrir fin 2008/
début 2009.
Trois autres nouveaux CLIC sont
en projet : à Nantua (avec la
Coordination gérontologique du
bassin d’Oyonnax), à Ambérieu-enBugey (CLIC de la Plaine de l’Ain) et le
CLIC de la Côtière, sur les cantons de
Miribel et Meximieux.
Des Marpa et des Puv
Alternatives entre l’hébergement à domicile et en maison
de retraite, les Maisons d’accueil rurales pour personnes
âgées et les Petites unités de vie accueillent des personnes
âgées non dépendantes. Il existe actuellement 4 Marpa
dans l’Ain et 5 Puv. 8 Marpa sont en projet.
> À Bellignat,
la petite
unité de vie,
résidence
Dallex
Allombert, a
été inaugurée
le 24 janvier.
Jeunesse
Zoom sur… Marie Michelard
« Être jeune dans un village roumain »
« Découvrir de nouveaux horizons est toujours enrichissant. La connaissance
apporte la tolérance. »
Marie Michelard, 21
ans, en est fermement
convaincue. À la rentrée, elle complètera
ses études de BTS
Assistante de direction
par une formation de 4
mois en Espagne. Plus
tard, elle souhaite voyager en Amérique du Sud et
centrale.
En août, avec quatre autres jeunes
d’Étrez, elle ira à la rencontre de jeunes
en Roumanie, afin de filmer leur quotidien et le
faire connaître ici. C’est le deuxième volet de
leur projet présenté au jury du Printemps des
initiatives en juin dernier.
« Au départ, l’association Coopération et solidarité internationales, portée par la communauté
de communes de Montrevel, voulait créer des
liens entre des jeunes français et roumains.
Amandine, Charlotte, Sylvain et moi, avons monté
notre projet ; Sibille nous a rejoints cette année.
Le premier volet, c’était le séjour de 4 jours en
2007, dans un village très rural à l’ouest de la
Roumanie » explique la jeune fille, par ailleurs
fortement impliquée dans la vie locale : elle est
> « La vidéo sera diffusée à la communauté
de communes, au collège, au PIJ…
L’association Opération villages
roumains est intéressée aussi »
précise Marie.
secrétaire du club
des jeunes d’Étrez et
membre du comité
de pilotage du PIJ*
de la communauté
de communes de
Montrevel.
Donner envie de monter des
projets
Le séjour 2008 s’étendra sur 2 semaines et 6 villages. Marie s’est initiée à la vidéo. « C’est le meilleur moyen de montrer la
vie, on espère aussi donner envie aux jeunes
des deux pays de monter des projets. » Avec
pour fil conducteur la journée-type d’un jeune
roumain, le témoignage filmé abordera divers
sujets : l’éducation, les loisirs, la religion, la place
de la femme, l’avenir, l’Europe… « On voudrait
aussi rencontrer des Roms. »
Troisième volet : outre la diffusion de la vidéo
à Montrevel et au-delà, les cinq jeunes de l’Ain
souhaitent accueillir les jeunes Roumains en
2009. • A.P.
* Point Information jeunesse
> Se former
avec Imera
En 2008, après l’Isère et la Drôme, les
Chambres de métiers et de l’artisanat
de l’Ain et de la Loire ont mis en
œuvre le projet européen Imera, en
vue de favoriser l’accès au contrat
d’apprentissage des jeunes suivis par
les Missions locales et en difficulté
d’insertion professionnelle.
« Dans l’Ain, l’objectif était
d’accompagner douze jeunes de 16 à
25 ans, en difficulté, sans qualification
et ayant du mal à s’intégrer dans un
système de formation par alternance »,
commente Françoise Galland,
responsable du service apprentissage
emploi de la Chambre de métiers de
l’Ain. La formation par apprentissage
a démarré en février. « 350 heures ont
été sous-traitées à l’ADEA. Les jeunes,
de profil varié, ont découvert le monde
de l’entreprise, en immersion quinze
jours à deux reprises. Ils ont travaillé
trois jours en centre de formation
d’apprentis, puis en groupe de travail à
l’ADEA. »
Bilan : fin mai, 10 jeunes avaient
accompli tout le processus, 2 étaient
sortis du dispositif pour des problèmes
de comportement ; fin juin, 5 ont
obtenu leur contrat d’apprentissage,
2 pouvant le décrocher. « Pour les
organismes impliqués, ce projet nous
a également permis d’apprendre à
travailler ensemble ». Le 3 juillet, les
partenaires ont dressé le bilan de
l’action au plan régional.
Aide aux projets
Fonds d’aide aux initiatives des jeunes
Depuis juin 2007, le PIJ de la communauté de
communes de Montrevel propose un accompagnement méthodologique et financier (de 500 €
maximum) aux projets, individuels ou collectifs,
menés par des jeunes de 12 à 25 ans. Trois
projets ont déjà bénéficié de ce Fonds d’aide aux
initiatives des jeunes.
Un groupe de 13 jeunes filles de l’atelier théâtre
du collège de Montrevel a ainsi pu présenter son
spectacle au festival d’Avignon 2007.
Des jeunes du foyer rural de Malafretaz ont
monté une section théâtre animée par une intervenante de la Z Compagnie, créé un spectacle
de comedia dell’arte, et se sont ensuite mobilisés pour une opération intervillages.
En février, d’anciens collégiens rejoints par
des membres du MRJC (Mouvement rural de
jeunesse chrétienne) d’Étrez ont organisé une
soirée sur le racisme, avec exposition, saynètes
et débat.
Aux quatre coins de l’Ain
Un Fonds d’aide aux initiatives des jeunes a également créé par la communauté de communes
des Bords de Veyle à Vonnas. À Châtillon-surChalaronne, le Fonds est porté par la Maison
de l’enfance et de la jeunesse.
Sur l’agglomération burgienne, un « Coup de
pouce aux projets de jeunes » a été mis en place
début 2008 par les communes de Péronnas,
Saint-Denis-lès-Bourg et Viriat. À Bourg-enBresse, il est en cours de création. Les dossiers
de demande d’aide peuvent être retirés dans
les mairies. Ce fonds devrait ensuite s’étendre
et être porté par la communauté d’agglomération.
À Bellegarde, un accompagnement est également offert aux jeunes porteurs de projets, avec
le soutien du CUCS (contrat urbain de cohésion
sociale).
> Les jeunes et les partenaires de l’opération,
réunis à la fin de l’action.
> Inter-étudiants
Le 2 octobre, à Bourg-en-Bresse, la
Maison des étudiants, en lien avec
les établissements d’enseignement
supérieur et les associations étudiantes,
organise une grande journée d’accueil
des étudiants. Au programme : tournoi
de volley, buffet-cocktail à la Tannerie
et soirée dansante.
Tél. 04 74 24 69 49
http://mde01.ton-hebergementgratuit.com
InterAction n°57, juillet 2008 47
Vie des associations
> Droit individuel
formation 01
Née en février 2008, l’association DIF 01
a pour but de répondre aux besoins
constatés de formation des salariés
(informatique, maîtrise du français,
législation du contrat de travail…).
« Le droit individuel à la formation est une
avancée très importante mais, souvent,
les salariés ne savent pas où s’adresser »
souligne son président, Christian
Cadier. Animées par des bénévoles, les
premières formations débuteront à la
rentrée, à Bourg-en-Bresse.
Centre du bénévolat des pays de l’Ain
« L’association,
lieu de démocratie »
Tél. 06 80 66 27 15
[email protected]
> OR.GE.CO
Outre son siège à Bourg-enBresse, l’association de défense des
consommateurs OR.GE.CO 01 tient des
permanences à Oyonnax, Ambérieuen-Bugey, Belley, Divonne, Treffort et,
depuis mars, à Bellegarde (du lundi
au jeudi, de 9 à 12 heures et de 14 à
17 heures, au 7 rue des Papetiers,
tél. 04 50 48 83 60). En novembre, elle
fêtera son 30e anniversaire.
Tél. 04 74 22 58 40
[email protected] – www.orgeco.net
> Bienvenue au CBPA
Le Centre du bénévolat des pays
de l’Ain, à Bourgen-Bresse, restera
ouvert tout l’été,
du lundi au vendredi, de 14 à
18 heures.
Depuis janvier,
> « Une dynamique
le Centre tient
est lancée pour
également une
développer le
permanence à bénévolat des jeunes»
souligne Clémentine
l’hôpital Fleyriat, à
Lacoste-Blanchard,
la Maison des usagers, le mardi, de nouvelle respnsable du
Centre.
9 h à 11 h 30. Des
antennes existent
à Belley, Ferney-Voltaire, Montluel et
Oyonnax. À l’automne, une nouvelle
devrait ouvrir à Bellegarde.
Le 5 décembre, la Journée mondiale du
bénévolat sera axée sur le développement du bénévolat des jeunes, thème
2008 du réseau France Bénévolat.
48 InterAction n°57, juillet 2008
> Le Salon des associations a réuni une quarantaine de stands.
Riche d’échanges et de rencontres, le 2e forum du bénévolat organisé par le CBPA, les 25/26 avril, a ouvert
le débat sur de multiples points. Balayant les préjugés,
Dominique Thierry, vice-président de France Bénévolat,
a réfuté l’idée de « crise du bénévolat » : les bénévoles
s’engagent toujours autant, sinon plus, et surtout pour
les jeunes, différemment. Une crise existe toutefois :
celle du renouvellement des dirigeants associatifs.
« Gérer une association, humainement et financièrement, demande une vraie formation » a souligné JeanYves Flochon, conseiller général et maire de Ceyzériat,
lors de la première table ronde. Au cœur du débat : la
complémentarité de l’action publique des collectivités
territoriales et de l’action d’utilité sociale des associations. Complémentarité indispensable « et non pas
substitution » rappelait Benjamin Ziziemski, adjoint à la
politique de la ville de Bourg-en-Bresse. La future charte
de la démocratie locale, en projet à Bourg, inclura
une charte de la vie associative. Être complémentaire,
c’est « co-construire ensemble » insistait Catherine
Croiset, déléguée départementale à la vie associative.
Avis unanime sur la délicate question de l’évaluation de
l’utilité sociétale des associations : les critères doivent
à l’évidence dépasser les simples notions de budget et
nombre d’adhérents. Autre délicate question : y a-t-il
concurrence entre les associations ? Parfois, oui. Elle
est à bannir, au profit d’une efficace mutualisation.
Redéfinir l’association n’était pas le propos mais les
intervenants l’ont très bien fait : l’association, c’est « une
école de démocratie », « un lieu de formation et coformation », « le seul organe de la vie civile qui relie
des acteurs individuels de la société ». « Et le seul qui
peut répondre instantanément à un besoin qui se manifeste » ajoutait Yves Le Pecq, ex-directeur du CBPA.
Tél. 04 74 45 38 36
www.benevolat01.org
> Dimbelé
Créée en janvier 2007 à Bourg-en-Bresse
par Marie Cattin, l’association Dimbelé
(« aider » en wolof, dialecte africain)
a pour but de soutenir des projets,
essentiellement axés sur l’éducation
des enfants et l’autonomie des femmes,
en Afrique et à Madagascar. Pas de
carte d’adhérent : l’association tire
ses ressources de la vente d’articles
d’occasion (vêtements, livres,
bibelots…) et d’artisanat (commerce
équitable du Sénégal et objets fabriqués
par des sympathisants de l’association).
Après une année de vide-greniers et
marchés de Noël, elle a désormais
pignon sur rue : fin février, elle a ouvert
une « boutique » au centre-ville, dans
un local mis à disposition par Bourg
Habitat.
L’argent collecté a aidé une école
d’un village sénégalais à s’équiper
de mobilier, un étudiant ivoirien à
poursuivre ses études d’ingénieur
agronome dans son pays, et permet de
parrainer deux enfants sénégalais élevés
par leur grand-mère sans ressources, en
partenariat avec l’association Les Amis
de Fandène, et de soutenir un centre
de formation malgache pour jeunes
filles.
Tél. 06 09 64 32 26
> La boutique d’artisanat et farfouille, au 20
passage des Cordeliers, est ouverte du
mardi au samedi sauf mercredi matin.
A G E N C E D E C O M M U N I C AT I O N
É C O U T E R
CONSEIL
PROPOSITION
CONCEVOIR
GRAPHISME / RÉDACTION
ÉVÉNEMENTIEL
COMPOSER
M I S E E N PA G E
PA P I E R / W E B
ILLUSTRER
PHOTO / LOGO
DESSIN / IMAGE
Chorégraphic – 158, boulevard de Brou – 01000 Bourg-en-Bresse
Tél. 04 74 24 69 13 – Fax 04 74 45 07 08 – Email : [email protected] – Site : www.choregraphic.com
moniteuréducateur
auxiliaire
de vie sociale
aide-soignant
assistante
sociale
assistant
familial
Formations
métiers du social
aux
aide médicopsychologique
maîtresse de
maison
Nouveaux parcours, nouvelles compétences
Rencontres
d’InterAction
en partenariat avec
l’IREIS du département de l’Ain
8
Jeudi 6 novembre 200
à la salle des fêtes de
Péronnas de 9h à 17h
Le programme complet et les modalités d’inscription
seront diffusés en septembre.
Renseignements :
InterAction, 04 74 24 69 13 ou
www.interaction01.info
éducateur
spécialisé
auxiliaire
de vie scolaire
À l’initiative d’InterAction et de l’Institut régional et européen
des métiers de l’intervention sociale (IREIS), ces Rencontres
réuniront professionnels, étudiants, employeurs et
formateurs autour d’un double objectif : comprendre le sens
des évolutions qui affectent les métiers du social et du médicosocial, et parler « formation ».
Parmi les thèmes qui seront présentés et débattus : les
nouvelles qualifications et pratiques de terrain, la réforme des
diplômes, les nouveaux métiers, les métiers et compétences,
l’exercice du tutorat, le décloisonnement des métiers, la
mobilité professionnelle, la formation tout au long de la vie…
La journée abordera également l’action collective et le
travail en réseau : cette nouvelle dimension du travail social,
intégrée dans les formations, devient pour tous une réalité.
Les étudiants de l’IREIS présenteront leur expérience du
développement social local, au travers de leurs travaux sur la
conduite de projet.
Cette journée sera aussi pour tous l’occasion de s’informer sur
les offres de formation et leurs moyens d’accès.
Témoignages, tables rondes, ateliers-débats, film, forum
et stands.
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Conseiller en économie
sociale et familiale

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