Qui s`occupe des jeunes dans l`Ain ?
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Qui s`occupe des jeunes dans l`Ain ?
numéro 57 . juillet 2008 LE MAGAZINE DU SOCIAL DANS L ’ AIN Dossier Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? Interview Jacky Bernard, André Lamaison et Denis Perron Vice-présidents du Conseil général de l’Ain Sommaire Édito ...............................................................3 14 Portrait .........................................................5 Jean Neyron, responsable du pôle animation de la vie sociale à la Caf Interview ................................................ 6/8 Jacky Bernard, André Lamaison et Denis Perron, vice-présidents du Conseil général Un an après ................................................9 Les Points info famille 18.19 21.28 32.33 DOSSIER Handicap psychique ............................29 Orsac Insertion a mis en place une expérimentation ESEPH. Résidence sociale .......................... 30/31 À Ferney-Voltaire, la résidence Charles de Foucauld (Alfa3a) s’inscrit dans la vie locale. Logement...........................................32/33 À Bellignat, Dynacité a accompagné les résidents d’un immeuble en réhabilitation lourde. Reportage.........................................34/35 Festiv’Reyssouze, à Bourg-en-Bresse Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? Charges locatives .......................... 36/37 Huit pages qui font le point sur les organismes et structures qui apportent aide, conseil et soutien aux 18/25 ans, dans tous les domaines… .................................. 21/28 Bloc-notes ..................................................38 Table ronde ............................... 10/11/12 La Semcoda souhaite améliorer les économies d’énergie. Mireille Cordier et Isabelle Mencarelli, maîtresses de maison du SAL de l’Orsac. Insertion professionnelle............. 40/41 Les entreprises adaptées de l’Adapei font le pari de l’insertion. Handicap ..........................................42/43 Quelle place pour les élus en charge des affaires sociales ? Pendant et après la journée L’Ain avec l’autre, organisée par le Conseil général. Entre nous ................................................. 13 Vu d’Europe .............................................45 Colette Chanel, responsable de l’antenne insertion du GREP Les minima sociaux. Appel à projets ................................16/17 Actualité (2), Social (4), Handicap (14), Médico-social (15), Formation (20), Social (39), Enfance (44), Personnes âgées (46), Jeunesse (47), Vie des associations (48). Pour développer sa politique familiale, la MSA encourage les initiatives Au fil des pages Complémentaire santé .................18/19 Les Mutuelles de l’Ain informent leurs adhérents sur l’ACS. Le Magazine trimestriel de l’action sociale dans l’Ain Partenaires : ADAPEI, ALFA3A, Bourg Habitat, Caf de l’Ain, Conseil général de l’Ain, CPAM, Dynacité, Les Mutuelles de l’Ain, MSA, ORSAC, SEMCODA. 34.35 www.interaction01.info Directeur de la publication : Jacques Dupoyet. Directeur de la rédaction : Alain Gilbert. Rédactrice en chef : Pauline Froppier. Rédaction : Agnès Bureau, Solange Gouraud, Annick Puvilland, Caroline Rohrhurst, Aurélie Seignemartin. Couverture : Jupiterimages. Réalisation : M&G Éditions, 158, boulevard de Brou, 01000 Bourg-en-Bresse – Tél. : 04 74 24 69 13 Fax : 04 74 45 07 08 – E-mail : [email protected]. Site : www.interaction01.info. Impression : Imprimerie des Deux Ponts. Tirage : 10 000 ex. N° ISSN 1260-528X InterAction n°57, juillet 2008 1 Actualité > Puces des couturières L’association Tremplin organise les 1res Puces des couturières le dimanche 19 octobre, de 9 h 30 à 17 h 30, à la salle des fêtes de SaintDenis-lès-Bourg, avec le soutien des centres sociaux de Bourg-en-Bresse et de Mosaïque art et culture de Péronnas. Ouverte à tous, cette journée gratuite, avec animations et ateliers, rassemble des particuliers et des associations souhaitant vendre des objets récents ou anciens ayant trait à la couture, au tricot, au patchwork, à la broderie… L’association a lancé au printemps des ateliers mensuels créatifs à partir de textiles recyclés (fabrication d’un sac en toile, de patchwork, d’un pochon de fête…), ouverts aux clients et personnel en insertion. Le dernier, en juin, a réuni une dizaine de personnes. L’expérience reprendra à la rentrée. Tél. 04 74 45 11 28 association@tremplin 01.com Logement Avec Éclat en Pays de Gex > Le futur Pré Journans. Éclat, association des personnes handicapées du pays de Gex, parents et amis, crée une résidence de 11 appartements indépendants (dont 1 pour l’accueil temporaire) pour des personnes ayant besoin d’un accompagnement permanent, à Gex. La première pierre du Pré Journans a été posée le 16 mai. Ouverture prévue en 2009. Une première résidence de 6 logements avait été créé à Saint-Genis-Pouilly, en 2005. « Les résidents sont locataires ; ils ont leur autonomie individuelle, financière, professionnelle… L’accompagnement personnalisé permet de compenser le handicap. Des espaces communs sont prévus, pour permettre aussi une vie de groupe » souligne Jacqueline Steib, directrice d’Éclat. Tél. 04 50 42 28 05 > Café réflexion en Valromey Du neuf chez Bourg Habitat Depuis mars, un « café réflexion » se tient à la brasserie du Moulin à Ameyzieu, le premier lundi de chaque mois (jour de fermeture du restaurant), de 19 à 21 heures. Lancé par une jeune retraitée, Andrée Le Goff, il est ouvert à tous, gratuitement, pour le simple plaisir d’échanger autour de thèmes divers, hors politique et religion. • Dans le cadre de l’opération de rénovation urbaine de la Reyssouze, une première phase de travaux de réhabilitation de 204 logements débutera en octobre, la deuxième phase de démolition de 112 logements est en cours. Au total, 804 logements > Boulevard de Brou, seront réhabilités, 348 décons- Bourg Habitat a mené une Habitat opération © Bourg truits et autant reconstruits. d’acquisition-amélioration • À Saint-Denis-lès-Bourg, la ré- de 7 logements locattifs. sidence Prévert (22 logements locatifs) devrait être livrée en octobre. Trois ensembles locatifs (160 logements au total) sont en cours de construction à Bourg, ainsi que 12 maisons individuelles à Revonnas et 2 sont en projet à Dompierre. En chantier également, des programmes mixtes (location/accession) à Treffort, Lent et Bourg, et en projet à Meillonnas, Curtafond, Montagnat. Tél. 06 11 99 89 54 > Mutuelles de l’Ain Le 2 juin, une nouvelle agence des Mutuelles de l’Ain a ouvert ses portes à Feillens. Responsable de cette agence, Céline Desplanches travaille en temps partagé sur celle déjà existante de Pontde-Vaux. Un nouveau point d’ancrage aussi pour le conseiller mutualiste du secteur, Alain Givord. Tél. 04 74 32 87 42 Le SAH de Meximieux déménage Le Service d’accompagnement à l’hébergement des personnes handicapées de l’Apajh, à Meximieux, s’installera à l’automne dans un bâtiment neuf, construit par la Semcoda. Il sera au plus près d’une partie des personnes accompagnées : la résidence compte 18 appartements (21 places), dont 3 studios pour l’accueil temporaire. La capacité totale du SAH (50 places) reste identique. Tél. 04 74 46 08 09 2 InterAction n°57, juillet 2008 › Ils partent, ils arrivent Conseil général de l’Ain En mars, Rachel Mazuir a été élu président du Conseil général de l’Ain. Jacky Bernard est vice-président à l’enfance, la famille, la cohésion sociale et la santé ; André Lamaison est vice-président aux personnes âgées et handicapées ; Denis Perron est vice-président à l’aménagement du territoire et au logement. Florence Pélissier a été nommée directrice adjointe de la direction générale de la prévention et de l’action sociale (DGPAS). En juin, Gérard Branchy a été élu président de l’EPF (Établissement public foncier). Préfecture • Le 26 mai, Pascal Gauci, sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de l’Ain, a été nommé directeur de cabinet du préfet de la région Guadeloupe, préfet de Guadeloupe. • Sous-préfet de Belley, René Duchamp est décédé le 29 mai. Dynacité Le 24 avril, Jean-Paul Rodet, conseiller général du canton de Bourg Sud, a été élu président de Dynacité (ex-Opac de l’Ain). Il succède à Yves Clayette. Semcoda Le 22 avril, Jean-Pierre Roche, viceprésident du Conseil général, a été élu président de la Semcoda. Il succède à Alexandre Tachdjian. Bourg Habitat Le 21 avril, Claudie Saint-André a été élue présidente de Bourg Habitat. Elle succède à Marie-Claude Desfarges. AVEMA En juin, Bernard Robert a succédé à Bernard Guillemaut à la présidence de l’Association d’aide aux victimes et médiation de l’Ain. Croix-Rouge En avril, Nadia Nasri a succédé à Étienne Moreuil à la présidence de la Croix-Rouge de l’Ain. Bénévolat • Le 25 mai, Michel Paramelle a quitté la présidence du Centre du bénévolat des pays de l’Ain (CBPA). • En juin, Clémentine LacosteBlanchard a succédé à Suzanne Durafour au poste de responsable permanente. Édito Le management du management Devenu acteur économique et social important, l’ADAPEI a connu ces dernières années des turbulences. Venant à se poser des questions sur le mode de gouvernance associative, la présidente Nicole Gabrillargues avait invité le directeur général de la FEGAPEI*, Philippe Calmette, à venir faire un bref rappel des enjeux et des règles de bonne gouvernance à la tribune de l’assemblée générale du 4 juillet dernier. L’objectif étant de rendre plus sûres les conditions de fonctionnement, de gestion et d’organisation de l’association. Une bonne gouvernance doit ainsi s’appliquer à plusieurs niveaux : sur le projet associatif, sur le fonctionnement interne et les modes de gestion, sur la réalisation des actions. La transparence dans la gestion, la responsabilité de chaque acteur, la prévention des risques, la formation, l’équilibre des pouvoirs sont des points sur lesquels les financeurs, les législateurs et les usagers sont intransigeants. Dans un contexte de judiciarisation des problèmes et de restriction des budgets de l’action sociale, on les comprend ! Dans le secteur social, les associations sont souvent forces de propositions, venant accompagner l’action politique. À tel point qu’aujourd’hui, certaines sont devenues de véritables institutions, répondant à des règles économiques et comptables strictes, s’appuyant sur des financements publics. Le risque d’une cessation brutale d’activité peut entraîner un véritable déséquilibre dans le secteur d’activité concerné. L’ADAPEI de l’Ain vit cette mutation. Dans les années 60, des parents se sont rassemblés pour proposer une meilleure prise en charge de leurs enfants en situation de handicap mental. Entre l’hôpital psychiatrique ou le maintien à domicile, il n’existait pas d’alternative possible. Mus par la volonté d’agir, ces bénévoles de la première heure n’avaient certes pas envisagé l’ampleur que prendraient leurs initiatives. Cette assemblée générale aura été l’occasion pour les responsables de l’ADAPEI de relancer la dynamique associative en affichant sa volonté de remettre en route la machine et de définir des nouveaux modes de gouvernance. Ils étaient tous là, représentants de l’État, élus locaux, parents, usagers et salariés, présents pour soutenir ce mouvement, en faveur des 700 adhérents, des 1 300 salariés, des 2 055 places agréées enfants et adultes et des 650 travailleurs handicapés en CAT. Pauline Froppier * Fédération nationale des associations de parents et amis employeurs et gestionnaires d’établissements et services pour personnes handicapées mentales InterAction n°57, juillet 2008 3 Social > Aide et soins à domicile Le 1 juillet, l’association Soins et santé Val de Saône Dombes est devenue Val de Saône Dombes Service. Outre le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) de 41 places pour les personnes âgées et 5 pour les personnes handicapées, son activité est en effet axée sur l’aide à la personne : aide au lever, à la toilette, à l’habillage, préparation des repas, accompagnement, garde de nuit, tâches ménagères… Soit, en 2007, 75 000 heures d’aide à domicile auprès de 450 usagers. L’association emploie au total 77 salariés, soit 49 ETP*, auxquels s’ajoutent les 24 emplois familiaux du service mandataire. Au-delà des cantons de Trévoux et Reyrieux, et communes proches, Val de Saône Dombes Service étend désormais son action dans le Rhône. Membre fondateur de l’accueil de jour Les Lucioles, pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, l’association souhaite créer un accueil de jour pour adultes handicapés. er Tél. 04 74 00 35 17 > L’association Soins et santé Val de Saône Dombes a un conventionnement CRAM (Caisse régionale d’assurance maladie) pour le service d’aide ménagère. > Divobus gratuit À Divonne-les-Bains, la navette Divobus, auparavant gratuite uniquement pour les curistes, est gratuite pour tous cette année, du 23 mars au 15 novembre. Le minibus circule de 6 h 30 à 12 heures, et au-delà sur demande, sur trois parcours : La Baronne–Les Thermes, centreville–Les Thermes, Champion–gare– Thermes. Tél. 04 50 20 01 22 (office de tourisme) Solidarité Les Restos du cœur en intercampagne > Le centre de Bourg-en-Bresse est ouvert les jeudis et vendredis durant l’inter-campagne. De décembre à avril, les 15 centres et 6 annexes des Restos du cœur de l’Ain ont accueilli 4 870 bénéficiaires. Si ce nombre diminue – il avait dépassé pour la première fois les 5 000 durant la campagne 2006/2007 –, celui des repas servis par contre, augmente (376 148 contre 373 114), signe d’une plus grande précarité. Les Relais bébés, qui offrent une aide alimentaire et matérielle pour les tout-petits, ont fourni près de 1 800 repas pour 154 enfants de 0 à 12 mois et des couches pour 88 enfants de 12 à 18 mois. Cette année, tous les centres, sauf ceux de Châtillon et Tenay, assurent des permanences durant l’intercampagne. Outre l’aide alimentaire, les Restos apportent une aide à la personne : administrative, juridique, prêt de livres… Les actions telles que le soutien scolaire, l’initiation à la cuisine, la couture, l’informatique, ou le coiffeur bénévole, menées à Bourg-en-Bresse, sont à développer sur les autres centres. Cet été, l’association départementale aide 16 familles (19 enfants) à partir en vacances. Le coup de pouce concerne aussi l’insertion professionnelle : à Ambérieu-en-Bugey, les Jardins du cœur emploient 6 personnes en contrat d’avenir. Quelque 600 bénévoles œuvrent aux Restos du cœur dans l’Ain. « Nous en manquons toujours, partout et dans tous les domaines : chauffeur de poids lourds, préparation des commandes, distribution… » souligne la nouvelle présidente, Bernadette Coquerel. L’association départementale emploie 1 salarié à mi-temps (et 2 permanents aux Jardins du cœur). À noter parmi les projets : la création d’un centre dans le Val de Saône. Tél. 04 74 22 06 13 – www.restosducoeur.org > Aux Quatre Vents Le foyer d’hébergement pour adultes handicapés vieillissants, Les Quatre Vents, à Bourg-en-Bresse, a accueilli ses premiers résidents le 1er juillet. Créée par l’Adapei, cette structure compte 28 chambres indépendantes dont 2 doubles, aux normes EHPAD* (20 m2 minimum, salle de bains individuelle, grand placard de rangement), réparties sur trois niveaux, avec une grande terrasse ombragée au rez-de-chaussée. Situé près du centre-ville, à côté de la maison de retraite La Pergola, ce nouveau lieu de vie permet aux personnes handicapées, auparavant hébergées en foyer et ayant cessé leur activité professionnelle, de continuer à bénéficier d’une dynamique d’animations et d’activités diverses – et nouvelles –, dans le respect de leur projet de vie personnel. Tél. 04 74 14 81 29 * Établissement d’hébergement pour personnes dépendantes > Dépendance : le « 5e risque » Invitée à l’assemblée générale de l’Adapa le 12 juin, à Bourg-en-Bresse, Christiane Martel, présidente honoraire de l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles), a souligné la nécessité d’instaurer en France un véritable 5e risque de protection sociale pour la prise en charge de la totalité de la dépendance, y compris les enjeux du maintien à domicile. Un Manifeste en ce sens a été transmis au gouvernement, demandant notamment que « le droit de vivre à domicile et d’y être aidé, accompagné et soigné soit reconnu comme un droit fondamental, inscrit dans le Code de l’action sociale et des familles et dans le Code de la santé ». « Les dispositifs de l’APA* et de la CPH** ont une carence importante : la non-prise en charge des activités domestiques » rappelait C. Martel, dénonçant « les inégalités injustes pour les personnes à domicile ». Les rapports montrent en effet que « l’APA est moins généreuse que la PCH et rend difficile le maintien à domicile des personnes lourdement dépendantes à très faibles revenus ». Mise en cause également, la multiplicité des financeurs et des prestations : « 13 financeurs pour 31 dispositifs financiers différents ! » * Allocation personnalisée d’autonomie ** Prestation de compensation du handicap www.unassad.net 4 InterAction n°57, juillet 2008 Portrait Jean Neyron À l’aube de son départ en retraite, le responsable du pôle animation de la vie sociale à la Caf revient sur une carrière dédiée à la Caf et sur son engagement envers les centres sociaux. S’engager au service des habitants « J e fais partie de ces dinosaures qui ont fait carrière dans la même entreprise », sourit Jean Neyron. À 61 ans et demi, il s’apprête à faire valoir ses droits à la retraite, après presque 40 ans de bons et loyaux services, selon la formule consacrée. Dès cet été, il aura tout le temps d’arpenter ses montagnes du Haut Bugey qui l’ont vu naître et grandir dans une famille modeste, dont la qualité de famille d’accueil a certainement développé sa fibre sociale. L’homme se dévoile peu et l’on devine sous la joviale bonhomie une vraie modestie. « Je voulais faire un travail social. Or, à mon époque, la première année de service social n’était pas éligible au statut étudiant. Il fallait donc se débrouiller seul. » C’est grâce à une bourse de la Caf de l’Ain attribuée à quelques candidats ayant de petites ressources familiales que Jean Neyron entreprend des études d’assistant social à Lyon. Une vocation étonnante, lorsque l’on sait que sa promotion comptait seulement trois garçons sur les 110 étudiants ! « La bourse de 100 francs que je touchais couvrait l’hébergement et la nourriture ! En contrepartie, je devais travailler cinq années à la Caf de l’Ain dès la fin de mes études. » Le 2 février 1971, il y entre en tant qu’assistant social, sur une création de poste. « À l’époque, il n’y avait pas de postes d’AS prévus. Je me suis fait la main sur pas mal de dossiers, comme les prêts à l’accession à la propriété. Je recevais souvent les allocataires. » Ce sera en 1997, lors de la restructuration de l’action sociale de la Caf en trois pôles qu’il intègrera le siège de Bourg, pour prendre la responsabilité du pôle animation de la vie sociale, accompagnement à la scolarité et foyer de jeunes travailleurs. Au service des centres sociaux Entre-temps, il prend en charge la direction du centre social Michelet à Oyonnax en 1977 et il y restera 20 ans. « Je regrette a posteriori d’y être resté aussi longtemps. Les centres sociaux ont besoin de sang neuf régulièrement pour ne pas sombrer dans la monotonie. C’est une fonction où il faut rester le temps de la conduite d’un projet. Les équipes, les habitants et les élus ont besoin de renouvellement à la tête des centres sociaux, qui permet de redonner du dynamisme à la structure ! » Une analyse fondée sur l’expérience et sur son engagement pour ce dispositif : il y croit. « Rien n’est jamais simple : ce qui fait la force d’un centre social est que tout le monde travaille pour un seul et même projet. Cela demande un travail rigoureux et ouvert pour que le projet soit de qualité ! » Car si les premiers centres sociaux pouvaient être considérés comme des lieux de services, où l’on trouvait essentiellement des cours de couture, de cuisine, ou des gardes d’enfants…, ils sont devenus depuis des lieux de rencontres, où des gens très différents se côtoient. « Dès la fin des années 70, les centres sociaux agréés ont eu pour mission de permettre à la population d’un territoire de s’organiser autour de projets, d’apporter une réflexion conjuguée pour faire évoluer l’équipement. » Le responsable aussi a évolué pour devenir un chef d’entreprise disposant de trois compétences essentielles : capacité de gestion, qualité d’animateur et de manager, et savoir-faire en développement social local. Pour Jean Neyron, un projet, quel qu’il soit, a toutes les chances d’être accepté s’il est établi en concertation avec les habitants. « Les gens sont tout à fait capables de rigueur et d’évaluation. En cela, le centre social peut, dans son projet, être un réceptacle des problématiques vécues sur le terrain et un laboratoire permanent avec des clignotants pour interpeller les habitants et les pouvoirs publics ! » • P.F. InterAction n°57, juillet 2008 5 Interview Pas facile de les coincer tous les trois en même temps. À peine sortis de la dernière session du Conseil général où ils venaient de voter la DM2 (décision modificative), Jacky Bernard, André Lamaison et Denis Perron, viceprésidents, n’ont pas eu le temps de souffler pour expliquer comment ils s’étaient répartis les rôles pour traiter les gros dossiers de l’action sociale du Département. © D. Gillet 6 InterAction n°57, juillet 2008 > Comment vous êtes-vous réparti les responsabilités ? Jacky Bernard : En fonction des compétences et des affinités de chacun. André Lamaison : J’ai en charge les personnes âgées et les personnes handicapées. La délimitation est simple. Elle est plus compliquée pour mes collègues. Jacky Bernard a choisi tout ce que les autres n’avaient pas pris, c’està-dire beaucoup. Denis Perron : Jusqu’à présent, la délégation Logement était traitée dans le cadre des Affaires sociales. Elle figure maintenant dans une nouvelle commission intitulée Aménagement du territoire, Développement durable, Logement. La politique du logement social est transversale à tous ces domaines, y compris l’économie. Elle a le mérite de nous mettre tous en contact. J.B. : Pour ma part, j’ai en charge la cohésion sociale, la protection de l’enfance et la petite enfance, la santé et la famille. Les Affaires sociales représentent une compétence importante et complexe. Il nous est apparu nécessaire de nous les répartir à trois, là où nos prédécesseurs opéraient à deux. A.L. : Passer à trois ne divise pas les charges pour autant. Je crois même que ça les complique un peu plus, en particulier pour notre directeur, Thierry Clément. > Vos responsabilités sont clairement réparties mais y a-t-il dans ce triumvirat un premier consul ? J.B. : On ne peut pas dire que nous ayons des relations hiérarchiques puisque chacun a son domaine d’intervention. Je dois avouer que nous avons été un peu pris de court et qu’il a fallu s’organiser dans les deux jours qui ont suivi notre élection. A.L. : Ce dispositif est en place depuis trois mois et il fonctionne sans difficulté. D.P. : Chacun a suffisamment d’occupations pour ne pas s’inquiéter de savoir si ses collègues empiètent sur son territoire. Nous savons travailler ensemble. Un exemple : en matière de démographie médicale, Jacky Bernard, au titre de la santé, et moi-même au titre de l’aménagement du territoire, sommes tous deux concernés. Et nous ne sommes pas trop de deux ! J.B. : Cette répartition a un autre avantage : elle nous permet de nous répartir les invitations et les représentations. « Chacun a son domaine d’intervention. Nous savons travailler ensemble. » > Trois vice-présidents mais toujours un seul directeur des services sociaux. Le poste est lourd. A.L. : Nous apprécions les compétences et le professionnalisme de Thierry Clément. J.B. : La première initiative que nous avons souhaité prendre a été de demander un audit sur l’effectif de l’ensemble des services d’action sociale. À partir de ses résultats, nous verrons apparaître de nouveaux besoins. Le propos n’est pas de repenser les services, de dire qu’ils travaillent mal ou sont mal organisés. Nous sommes sollicités, en particulier, par les circonscriptions d’action sociale pour des demandes de création de postes. Nous n’avons pas une vision globale de ces besoins supplémentaires, c’est pourquoi nous souhaitons disposer de cet état des lieux pour agir dans le cadre des contraintes budgétaires qui sont les nôtres. Thierry Clément vient de rédiger le cahier des charges. L’audit sera lancé à la rentrée. A.L. : La MDPH souffre d’un manque de dotation en personnel. Les délais de réponse aux dossiers déposés vont en s’allongeant. C’est un dysfonctionnement qu’on ne peut laisser perdurer. des postes à créer, ce sera dans le social. » A.L. : Il l’a dit et même répété… J.B. : Ce qui a fait plaisir aux services. C’est la reconnaissance d’une réalité car ce secteur est en pleine expansion compte tenu des charges qui nous incombent du fait des transferts opérés par l’État. Les services sont compressés. Malgré toute l’expérience, toute la compétence et la conscience professionnelle qu’on leur connaît, ils sont à la limite de leurs possibilités dans certains secteurs. > Le président vous laisse-t-il entière liberté d’action ? J.B. : Le président a le mérite de déléguer en toute confiance à ses vice-présidents. D.P. : La condition de cette liberté, et la seule limite que nous nous donnons, est d’ordre financier. A.L. : Il y aura un moment où nos projets rencontreront les comptables et où le président devra trancher. > Pourrez-vous répondre à toutes les sollicitations ? J.B. : Franchement, non. On le voit aujourd’hui à travers nos rendez-vous. Nous ne pourrons pas suivre, d’où notre volonté de disposer d’un véritable état des lieux pour planifier et mettre en route. > On sait que l’Ain est déficitaire en matière d’offre de soins. Allez-vous poursuivre le travail engagé ? D.P. : J’ai fait partie de ceux qui ont poussé en faveur de ce dossier bien élaboré par la précédente majorité. Il a été mené avec une vraie réflexion et le souci de ne pas rajouter une couche d’aide par rapport à ce qui existe déjà. La proposition de mener des études par bassins de vie est pertinente pour laisser s’exprimer des propositions comme la création de maisons de santé pluridisciplinaires. Nous ne voulons rien figer : nous attendons que les élus et les professionnels de santé s’expriment. Certains l’ont déjà fait. A.L. : C’est même le trop-plein qui nous guette. D.P. : Ensuite, il faudra assumer. Nous nous sommes engagés à subventionner les investissements, comme nous le faisons pour les ateliers-relais. Le taux d’intervention n’a pas encore été fixé. Plus que le déficit de > L’audit s’intéressera-t-il aux besoins exprimés par les associations ou par des secteurs en forte progression démographique ? J.B. : Entendons-nous bien : l’audit porte sur les services de l’action sociale. Il n’est pas prévu d’entendre les associations. À titre consultatif, pourquoi pas ? Pour les secteurs en évolution, l’audit prévoit des ratios puisque nous lui demandons d’examiner un niveau de services rendus à la population afin de déterminer quels sont les besoins locaux. L’audit sera engagé en septembre ; nous connaîtrons ses conclusions en novembre. Elles seront débattues à la session de décembre. > Une des premières déclarations du président Rachel Mazuir allait d’ailleurs dans ce sens : « S’il y a > Denis Perron > Jacky Bernard InterAction n°57, juillet 2008 7 Interview > André Lamaison médecins, c’est leur mauvaise répartition qui fait problème. Nous devrons probablement rendre notre territoire attractif pour qu’il attire des internes, en leur proposant de vrais logements, ou des externes, en participant à leurs frais de déplacement. > Pour le logement, allez-vous continuer sur la lancée du précédent mandat ? D.P. : Nous nous inscrivons dans la continuité en insistant sur le développement durable. Dans le parc public, les réhabilitations devront adapter les logements aux besoins énergétiques actuels. Nous allons signer une convention avec le Cal-Pact pour la mise en œuvre d’un PIG (programme d’intérêt général) destiné à lutter contre le logement indigne dans l’habitat privé. Le service Logement du Conseil général est jeune. Il compte un nouveau directeur, Jacques Chapeau, et quatre collaboratrices. Des évolutions étaient prévues dont la mise en place d’une Maison de l’habitat et du cadre de vie qui réunira l’ADIL, le CAUE, le Codal et Hélianthe en un même lieu. L’ouverture de ce guichet unique, qui suppose un accueil commun, a été différée dans l’attente de l’ouverture du site de la Madeleine. Ce qui nous donne plus de temps pour réfléchir aux missions de ce service. L’Observatoire départemental du logement – obligation réglementaire et outil stratégique – sera géré par nos services et non en externe. > L’objectif est-il toujours d’aider à la construction de 1 000 logements sociaux par an ? D.P. : Nous sommes au-delà puisque 1 360 seront “primés” en 2008. Nous ne nous arrêterons pas au quantitatif puisque nous voulons 8 InterAction n°57, juillet 2008 aller vers du logement encore plus social, c’està-dire moins de PLS* et davantage de PLUS* à usage plus social. Nous encouragerons aussi les PLAI* qui font toujours un peu peur à cause de leur aspect insertion. Ils accueillent des familles désinsérées et nous en manquons. Jean-Luc Luez, le directeur de Bourg Habitat, me disait récemment que 70 % des candidats au logement sont éligibles aux PLAI. > L’action sociale dans l’Ain est depuis longtemps marquée par le rôle moteur joué par le Conseil général en terme de partenariat, de conventionnement ou de délégation. Ce rôle sera-t-il remis en cause ? J.B. : Nous n’avons aucune raison de changer de politique en ce domaine. Nous souhaitons agir avec et non à la place. D.P. : L’action que nous menons avec la MSA pour la création de Marpa et de petites unités de vie en est un bon exemple. Elles permettent de sortir des maisons de retraite des personnes âgées encore valides qui n’ont rien à y faire. Elles apportent une qualité de vie qui saute aux yeux. Je suis très favorable à la poursuite de ce partenariat mais je suis aussi très prudent : une petite unité de vie n’est pas qu’un projet architectural, c’est un projet de vie élaboré par une association. Nous n’en viendrons pas à une construction effrénée de bâtiments vidés de leur sens. J.B. : Nous venons d’illustrer cette volonté de partenariat, avec la CAF en particulier, en votant une aide aux micro-crèches sur les mêmes critères de répartition que pour une structure multi-accueil, à savoir 3 000 € par place pour des structures qui peuvent accueillir 9 enfants de 1 à 6 ans. > Quelles orientations de gauche donnerez-vous à l’action sociale du Conseil général ? A.L. : Nous serons un peu plus à l’écoute du personnel que ne l’était la majorité précédente, ce qui lui a valu d’ailleurs de connaître une grève. Du jamais vu ! J.B. : C’est l’écho que nous renvoient les représentants du personnel. Quelles orientations ? Je poserai la question de la transparence et d’une plus grande justice dans la répartition des subventions. Mon souci est de revoir l’équilibre établi entre les différentes associations pour plus de justice dans la répartition des missions confiées à certaines d’entre elles, pour lutter contre certains monopoles. D.P. : En matière de logement, suivre des orientations de gauche, c’est être à l’écoute de nos partenaires. Même en raisonnant à budget constant, on peut faire mieux pour le logement des personnes défavorisées, aller vers des logements générant moins de charges, choisir d’aider des programmes plus sociaux, aider les propriétaires bailleurs privés qui acceptent des loyers conventionnés. J.B. : Nous sommes tellement pris par le quotidien que nous n’avons pas le recul nécessaire pour réfléchir à une politique sociale plus globale. Nous le ferons lors d’un séminaire programmé début juillet au cours duquel nous fixerons nos orientations budgétaires et politiques. > Vous pressentiez l’ampleur de la tâche ? J.B. : Nous savions la machine lourde mais pas aussi complexe. J’avoue que nous avons été un peu dépassés par la lourdeur des dossiers à traiter, par la nécessité de passer de l’un à l’autre, d’enchaîner rendez-vous et réunions. La machine tourne depuis longtemps et nous avons été obligés de prendre le train en marche. Intellectuellement, en fin de journée, c’est un peu dur. A.L. : Je siège depuis 16 ans à la commission des Affaires sociales où j’ai pu me familiariser avec les dossiers des personnes âgées et des personnes handicapées. J’avais donc un avantage sur mes collègues. Propos recueillis par Pauline Froppier et Alain Gilbert * PLS : Prêt locatif social ; PLUS : Prêt locatif à usage social ; PLAI : Prêt locatif aidé d’intégration Un an après La création du Point info famille répond à une véritable attente du public. Tout savoir sur les services aux familles L e concept du Point info famille est né lors de la Conférence de la famille de 2003. « Tout est parti d’un constat : face à la multitude d’informations distribuées au public, les gens n’arrivent pas toujours à faire le tri. Trop d’informations tuent l’information ! », explique Isabelle Paysserand, animatrice départementale des Points info famille (PIF). L’objectif d’un PIF est de rassembler en un seul lieu toutes les informations concernant les services aux familles dans tous les domaines : santé, logement, garde d’enfants, droits et justice… Ces informations sont ensuite synthétisées pour orienter efficacement les familles. « C’est un lieu où l’on prend le temps d’accueillir et de comprendre les besoins de la personne. L’accès est entièrement gratuit. Notre principe : que personne ne reparte sans une réponse à sa question ou une orientation vers le partenaire concerné. » La prise de contact se fait aussi bien physiquement que par téléphone ou par mail. Un travail de réseau Financé par la DDASS, la Caf et l’UDAF, le premier PIF de l’Ain a été inauguré en mars 2007. Avec l’appui des associations familiales* du département, il a ouvert rapidement cinq antennes à Saint-Trivier-de-Courtes, Saint-Trivier-sur-Moignans, SaintMaurice-de-Gourdans, Lagnieu et Neuville-les-Dames. « Pour les antennes locales, nous nous appuyons sur des partenaires tels que les mairies, les centres sociaux… En 2008, notre partenariat s’est élargi à dix centres sociaux, il nous reste à trouver des points d’ancrage dans le Pays de Gex et le Bas Bugey pour avoir une bonne couverture départementale », souligne Isabelle Paysserand. Après une année de rodage et de prise de contacts, un réseau va se formaliser par la signature de conventions le 3 octobre prochain entre le PIF et les partenaires déjà impliqués, mais aussi avec des collectivités territoriales et des organismes sociaux. Des outils de proximité Le constat établi après cette première année de fonctionnement est que le dispositif apparaît utile aux familles. « Même s’il n’a pas été très médiatisé, le PIF a été sollicité toutes les semaines. Cette première année de rodage nous a amené à chercher des outils, des locaux. La mise en route a été plus longue que prévue, la personne qui s’en occupait avant moi étant partie en congé maladie. » Un important travail de communication est en cours. Le PIF participe déjà à de nombreuses actions de terrain ciblées : forum des associations d’Attignat, journée de la femme à Lagnieu, forum d’information pour les licenciés de Smoby-Berchet… Les demandes sont très diverses et portent sur tous les champs de la vie quotidienne. L’aide à domicile puis les gardes d’enfants, la les documents des organismes. Mais nous nous appuyons surtout sur le réseau local et associatif. Nous menons un travail de recensement des acteurs privés et publics pouvant répondre aux attentes des personnes, au plus près de chez eux. » Un véritable travail de fourmi qui simplifiera la vie de beaucoup de familles ! • P.F. justice, les papiers et démarches administratives, le handicap, la santé, le logement, les litiges à la consommation : tous les thèmes sont abordés. Pour répondre à la demande, les PIF s’appuient sur un outil informatique adossé au site national des démarches administratives (servicepublic.fr). Mais au-delà de la simple diffusion d’informations, les PIF connaissent les partenaires, les services et les permanences. « Nous avons les fiches pratiques, * Maisons familiales rurales, Familles de France, ADMR, Familles rurales, Association familiale laïque, Confédération syndicale des familles PIF : 04 74 32 11 46 [email protected] InterAction n°57, juillet 2008 9 Table ronde Quelle place en charge des Marie-Claude Châtillon Présidente d’Alfa3a et déléguée au CCAS de Ferney-Voltaire « Sans logement, il n’y a pas d’emplois, pas d’insertion sociale. » Anny Sanlaville Maire de SainteEuphémie, viceprésidente de la communauté de communes Saône-Vallée « Ma première démarche est de faire le point avec l’assistante sociale de secteur pour chaque dossier. » Maryse MullerHugon Maire-adjoint de la ville d’Oyonnax, en charge de la politique de la ville « À Oyonnax, nous fonctionnons en tandem avec les affaires sociales. Ce n’est pas toujours facile au départ de bien séparer les attributions. » 10 InterAction n°57, juillet 2008 Petites communes, grandes communes, intercommunalités, comment se met en place une politique d’action sociale ? À l’issue des dernières élections, un rapide tour d’horizon semble utile. L’action sociale est-elle une compétence majeure des collectivités locales ? Ancienne élue aux affaires sociales de la ville de Ferney durant 18 ans, Marie-Claude Châtillon admet que la prise en charge de la délégation compétence sociale a évolué. « Auparavant, personne ne courait après ce poste. Dès que l’on trouvait quelqu’un qui voulait s’en charger, il avait toute confiance pour agir ! L’action sociale était souvent le parent pauvre de l’action municipale. » Une fonction souvent beaucoup plus assumée par des femmes que des hommes, bien que de plus en plus, le domaine de compétence soit partagé entre plusieurs adjoints. « À Oyonnax, je suis plus spécifiquement chargée de la politique de la ville. Je travaille en tandem avec Laurent Harmel, adjoint aux affaires sociales », explique Maryse Muller-Hugon. Actions à destination des seniors, des enfants, du logement : les collectivités locales se sont vues attribuer de plus en plus de compétences en matière sociale. Au sein de la Communauté de communes Saône Vallée, Anny Sanlaville assume la fonction via l’aide à la petite enfance. Ce qui n’est pas le cas de toutes les intercommunalités. « Sur L’agglo, il n’y a pas de compétence sociale. On peut le déplorer, car il va bientôt falloir travailler en réseau avec les autres communes, notamment sur la prise en charge de l’accueil petite enfance », souligne Denise Darbon. L’action sociale est-elle affaire de travail en réseau ? « Pour les communes, le fer de lance de l’action sociale, c’est le Centre communal d’action sociale (CCAS) », lance Denise Darbon. Un fer de lance qu’il est parfois difficile de manier. Chantal Bolomier, investie au sein du CCAS, avoue être un peu déçue de l’impossibilité d’agir avec des mesures de première urgence : pour débloquer rapidement des fonds en vue de régler un impayé d’électricité par exemple, il faut trouver d’autres relais. Anny Sanlaville ajoute : « Pour faire vivre un CCAS, il faut bien connaître le réseau existant sur le terrain. Un CCAS agit en complémentarité avec d’autres services. Ses délégués sont bien souvent référents d’autres associations. » Cette nécessaire mise en réseau se retrouve aussi bien dans les petites communes que dans les grandes. « Tout n’est pas toujours affaire de chiffres et de dépenses. Les associations comme l’ADMR font des visites à domicile et peuvent repérer des besoins », explique Anny Sanlaville. Pour Marie-Claude Châtillon, le contact avec les assistantes sociales de secteur est aussi un point essentiel. Car détecter les difficultés en amont permet ensuite au CCAS d’agir plus rapidement. Éric Thomas souligne que les interventions relèvent souvent d’engagements personnels : « On le voit principalement envers les seniors. Il n’est pas rare qu’un ou deux membres du CCAS s’organisent pour accompagner telle ou telle personne âgée qui ne peut se déplacer seule. » Une entraide qui se retrouve aussi beaucoup au sein du tissu associatif. « C’est ce qui fait la qualité de vie de nos villages : de nouveaux habitants réclament des services qu’ils ont connus auprès de grandes agglomérations, comme l’accueil périscolaire. Il faut pouvoir compter sur le tissu associatif pour répondre à tous », souligne Anny Sanlaville. pour les élus affaires sociales ? Denise Darbon Maire-adjoint de la ville de Bourg, en charge des affaires sociales, viceprésidente du CCAS « Je regrette un peu que les postes d’adjoint aux affaires sociales soient plus souvent attribués aux femmes. » Éric Thomas Maire de Certines « Il faut une bonne dose d’altruisme pour agir. Il faut penser aux autres avant soi-même. » Les domaines prioritaires d’intervention sont-ils les mêmes pour tous ? « Dans les campagnes, nous avons aussi des gens désocialisés, avec des problèmes de drogue et d’alcool, souligne Chantal Bolomier, il convient de les accompagner en s’appuyant sur le réseau. » Pour autant, toutes les collectivités territoriales n’ont pas la même façon d’aborder les sujets. « À Certines, le CCAS intervient surtout auprès des seniors, dans l’organisation de rencontres. Nous menons une action autour de la petite enfance et de l’adolescence au sein de la communauté de communes BresseDombes-Sud Revermont », explique Éric Thomas. Il reconnaît toutefois que la commune va devoir réfléchir à des actions pour aider les gens sur d’autres problématiques, comme le paiement de la garderie de l’école. Mais les actions menées sur chaque territoire relèvent aussi bien des besoins exprimés que de la volonté politique. « L’action sociale municipale était complètement sinistrée. Nous venons d’ouvrir une ligne budgétaire. Des choses se faisaient auparavant, dans le cadre du Contrat urbain de cohésion sociale, mais de façon non coordonnée, par une association qui s’était vue confier la politique de la ville par l’ancienne municipalité », explique Maryse Muller-Hugon. Le logement semble bien être le premier vecteur d’injustice sociale. « 80 % des situations exposées à un élu sont liées au logement ou à un problème de voisinage », souligne Denise Darbon. À Bourg, en plein opération de renouvellement urbain, il y a urgence à construire et reconstruire pour loger aussi tous ceux qui attendent depuis le début des travaux des échanges d’appartement. Du côté d’Oyonnax, avec 48 % de logements sociaux, on s’oriente plutôt vers de la démolition et de la réhabilitation ou construction en maison individuelle. « Il y a urgence à transformer la commune, c’est le souhait sans équivoque des habitants », assure Maryse Muller-Hugon. Chantal Bolomier Conseillère municipale de Villereversure, déléguée au CCAS « Le lien social est important : dans les manifestations locales, on voit malheureusement souvent les mêmes ! » InterAction n°57, juillet 2008 11 Table ronde « Aller vers un Centre médicopsychologique ou un CCAS est une démarche parfois difficile à accomplir seul… » Volonté politique et devoir d’agir E ntre les nouveaux élus et ceux ayant déjà exercé un mandat, la discussion est riche. Pour certains, il s’agit de partir de rien. À Oyonnax, Maryse Muller-Hugon travaille pour l’instant seule, sans l’appui d’un service qui n’avait jamais été créé. Denise Darbon, nouvelle élue aussi, reconnaît que le regard change lorsqu’on est aux manettes. « Il faut dégager une ligne budgétaire pour envisager des actions. » Au-delà de la connaissance des mécanismes administratifs, l’action sociale a-t-elle une couleur politique ? La question a été posée au cours du débat. Une opposition droite/gauche qui finalement n’aura pas eu lieu, les intervenants se retrouvant autour d’un consensus : face aux familles en difficulté et aux besoins exprimés par la population, la mise en place de dispositifs est indispensable. Nécessité fait donc loi. La différence se verrait plutôt dans la façon de travailler et l’engagement personnel des élus en place. Maryse Muller-Hugon aura ainsi souligné le manque évident d’affirmation politique et de coordination qu’a vécu Oyonnax ces dernières années. Donner au CCAS toute sa place, y compris dans les manifestations locales, impliquer les habitants dans la recréation du lien social, dynamiser le partenariat associatif… les pistes d’action sont pourtant nombreuses. Altruisme et générosité sont aussi des termes qui sont souvent revenus dans la bouche des participants. Mais surtout sans aller vers l’assistanat, l’accent est mis sur l’implication des habitants. La mise en valeur des salles de quartier, des locaux communs résidentiels (présents dans tous les logements sociaux collectifs) est un atout majeur pour recréer du lien social. Déontologie et devoir d’assistance Quid des petites communes qui voient parfois arriver une population pas toujours bien intégrée à la vie du village ? Accueillir une population plus rompue à l’anonymat des grandes villes demande une bonne dose de diplomatie. Pour Anny Sanlaville, cela suppose que l’élu doit alors aller au-devant des personnes pour présenter les règles. Arrivé à Villereversure il y a 12 ans, Chantal Bolomier aura été surprise d’arriver en tête des suffrages lors des dernières élections. « C’est la preuve que l’on peut ne pas être du pays et s’intégrer facilement si on va vers les autres. » Le devoir d’agir envers les plus démunis reste le point commun à tous ces élus. « Ce que nous ne pouvons pas faire en revanche dans nos petites communes, c’est de l’anonymat », souligne Anny Sanlaville. Tout le monde se connaît, la limite étant celle du devoir de réserve que s’impose l’élu. À la différence des grosses agglomérations, où les dossiers ne sont jamais nominatifs. Un choix de l’anonymat dans les dossiers. L’essentiel étant pour tous de répondre aux besoins de tous les administrés. • P.F. Les compétences sociales des collectivités territoriales Communes et intercommunalités > Logement Définition d’un Programme local de l’habitat au travers d’un EPCI (Établissement public de coopération intercommunale). Participation possible à la gestion et à la construction de logements pour les étudiants. À titre expérimental : possibilité de lutter contre l’insalubrité. > Action sanitaire et sociale En complément du Département via les CCAS. Compétences possibles sur la vaccination, la lutte contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les MST. Possibilité de gérer tout ou partie du FAJ (Fonds d’aide aux jeunes). > Enseignement Construction, entretien et équipement des écoles publiques. Intervention dans la définition de la carte scolaire. Possibilité de créer à titre expérimental des 12 InterAction n°57, juillet 2008 établissements publics locaux d’enseignement primaire. > Éducation Construction, entretien et financement des collèges. Département > Action sociale et logement Définition et mise en œuvre de la politique d’action sociale. Gestion de l’ensemble des prestations d’aide sociale à l’enfance, aux personnes handicapées, à l’insertion sociale et professionnelle. Protection sanitaire de la famille et de l’enfance Création, gestion et financement du FAJ. Création, gestion et financement du Fonds social du logement (FSL). Compétences possibles sur la vaccination, la lutte contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les MST. Depuis 2004, expérimentation de compétences élargies en matière de protection judiciaire de la jeunesse. Région > Éducation et formation professionnelle Construction, entretien et équipement des lycées et établissements d’éducation spéciale. Financement d’une partie des établissements universitaires. Élaboration du plan régional des formations professionnelles. Adoption d’un programme d’apprentissage et de formation professionnelle continue. > Santé Compétences possibles sur la vaccination. Participation à titre expérimental au financement et à la réalisation d’équipements sanitaires. Source : www.vie-publique.fr Entre nous Colette Chanel, responsable de l’antenne insertion au sein du Groupe pour l’emploi des probationnaires (GREP), travaille pour la réinsertion professionnelle des condamnés. Laisser la chance « aux ex-détenus de rebondir » Qu’est-ce que le GREP ? C’est une association loi 1901 qui a été créée dans le Rhône en 1985 à l’initiative d’un Juge de l’application des peines du TGI de Lyon et de quelques travailleurs sociaux du comité de probation*. Son objectif est de mettre en place un dispositif efficace et adapté permettant d’assurer l’insertion professionnelle et donc sociale des probationnaires. Ce travail permet de satisfaire trois intérêts convergents : celui de la victime qui peut percevoir son indemnisation, celui de la société qui fait l’économie d’un risque de récidive et celui du condamné qui retrouve sa dignité et son autonomie financière. Car qui dit condamnation, dit obligations : de travailler, de rembourser les victimes et de soins. Or comment rembourser lorsque l’on n’a ni emploi ni revenus ? Partant de ce constat, les services pénitentiaires du Rhône ont souhaité se doter d’un outil pour aider les probationnaires à répondre à leurs obligations. Comment s’est-il implanté dans l’Ain ? En 2004, la préfecture de région et la direction régionale pénitentiaire ont mandaté le GREP pour mener des études d’implantation en Rhône-Alpes et Auvergne. Deux départements ont manifesté leur intérêt pour le dispositif : l’Ain et la Loire. Les projets de construction de centres pénitentiaires dans ces départements ont fortement motivé la demande. Nous avons ouvert l’antenne de l’Ain en mai 2005. C’est une structure assez originale… Le service est gratuit et notre seul prescripteur est le Service de probation et d’insertion pénitentiaire (SPIP). Il n’y a aucune obligation pour le probationnaire d’intégrer le dispositif : la démarche doit être volontaire pour avoir des chances de réussir. Ma mission est triple. J’anime les permanences ouvertes au public. J’assure l’interface entre le monde économique et les services de la justice. Enfin, je constitue un réseau d’entreprises partenaires. Concrètement, comment travaillezvous avec les probationnaires ? Au cours d’une première rencontre d’une heure, je réalise avec la personne un bilan diagnostic de sa situation. Nous établissons ensuite ensemble un projet personnel qui peut le conduire soit à suivre une formation, soit à se diriger vers des structures d’insertion professionnelle pour bénéficier d’une mesure de remise à l’emploi, soit vers l’emploi direct. Je prépare les candidats à leur futur entretien avec un employeur, aux questions qui peuvent lui être posées sur son dossier pénal. J’ai connaissance des dossiers, mais je ne donne jamais le motif de la condamnation aux chefs d’entreprise. Généralement, je fais un travail en amont avec l’employeur pour connaître les types de délits auxquels il ne souhaite pas être confronté. Les entreprises jouent-elles le jeu facilement ? C’est un travail de longue haleine. Les entreprises ont besoin de maind’œuvre. Les probationnaires partent évidemment avec un handicap. Mais j’ai tendance à dire qu’il ne faut pas les stigmatiser. Ils ont eu une cassure dans leur vie. Ils ont effectué leur peine. S’ils ont la capacité de rebondir, il faut leur laisser cette chance. Pour convaincre les entreprises, j’ai rencontré des présidents de zones d’activité économique. Accompagnée du procureur adjoint et du directeur des services pénitentiaires, j’explique ma mission. Petit à petit, par le bouche-à-oreille, un réseau se constitue. Je peux dire, sans me vanter, que sur le Rhône, les entreprises ne se posent plus de questions depuis longtemps lorsque j’oriente une personne vers eux. Elles me font confiance. Pour mobiliser les chefs d’entreprise, nous avons constitué un groupe d’appui composé de bénévoles en exercice – directeurs de ressources humaines, responsables de formation, chargés de missions…. Ce groupe prépare les candidats par des simulations d’entretien d’embauche. Le système est très efficace. Quelles sont les perspectives de développement du GREP dans l’Ain ? Continuer le travail de réseau et développer des permanences sur le département. Une assistante vient de me rejoindre. Seule, cela devient difficile d’être à la fois sur le terrain et d’assurer tout le suivi administratif. Nous allons aussi renouveler l’expérience menée fin 2005 sur des rencontres à la maison d’arrêt avec le groupe d’appui, l’ANPE et le SPIP, permettant d’informer les détenus sur les métiers en tension et les secteurs qui recrutent. En amont, nous avions mené des ateliers de préparation à l’élaboration d’un CV, pour pointer leurs compétences et leurs besoins. Les détenus avaient vivement apprécié la manifestation. Propos recueillis par Pauline Froppier * ndlr : ancien nom du SPIP, Service de probation et d’insertion pénitentiaire GREP Tél. : 04 74 21 06 38 Des permanences sont assurées : – à la maison de la justice et du droit de Bourg, deux après-midi par semaine, sur rendez-vous, – à la maison d’arrêt de Bourg, à la demande, – au sein de la Circonscription d’action sociale de Saint-Mauricede-Beynost, une fois par mois. InterAction n°57, juillet 2008 13 Handicap > Accessibilité des commerces La Chambre de commerce et d’industrie de l’Ain, en partenariat avec la direction départementale de l’Équipement, a lancé des réunions de sensibilisation des gestionnaires d’établissements recevant du public (commerçants, prestataires de services et hôteliers), sur l’accessibilité des commerces aux personnes handicapées. Deux ont eu lieu en mai, dont un atelier spécifique pour les hôteliers avec le concours de l’UMIH 01 (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie). L’action devrait se poursuivre à la rentrée. Tél. 04 74 45 63 40 (DDE, service Accessibilité) APF Évasion Créé en 1936, le service vacances de l’Association des paralysés de France, APF Évasion, organise des séjours pour les personnes handicapées, enfants et adultes, en centres de vacances ou en milieu ordinaire, en France et à l’étranger. 2 000 accompagnateurs bénévoles apportent une aide personnalisée – il en manque 500 : appel est lancé. Dans l’Ain, près d’une vingtaine d’adultes partent ainsi en vacances et des séjours enfants sont aidés financièrement. Du 4 au 18 août, l’IEM (institut d’éducation motrice) Le Coryphée accueilla un séjour APF Évasion, pour 6 jeunes polyhandicapés de 18/25 ans. Une première dans l’Ain. Tél. 04 74 21 41 59 (Délégation APF de l’Ain) – www.apf.asso.fr Musique Les créations des Percussions En résidence à Condrieu (Rhône) du 14 au 19 juillet, les Percussions de Treffort préparent une nouvelle création. Une première ébauche a été présentée au festival Voix et musique en chapelles du Pilat. Le groupe, qui réunit depuis bientôt trente ans musiciens handicapés et valides, travaille également à un spectacle-rencontre avec Louis Sclavis, qui sera créé le 7 octobre au festival Orphée à Versailles. Autre nouvelle étape : en avril 2009, lors des prochains 7 bis Chemin de Traverse, les musiciens mettront en scène leurs créations individuelles, mêlant image et son, mouvement et musique. Tél. 04 74 45 23 04 – www.resonancecontemporaine.org Pratiquer l’improvisé Depuis trois ans, un petit groupe de résidents du foyer-ÉSAT* La Fréta (Orsac), à Hauteville, pratique les musiques improvisées au sein d’un atelier animé par Sébastien Églème, musiciencompositeur, et Benoît Voarick, vidéaste, organisé en partenariat avec Résonance contemporaine. « L’objectif était que l’environnement des personnes – visuel, sonore, l’outil de travail, le bois très présent… – soit le support de la création » explique Thierry Boulet, éducateur spécialisé. Vu l’écho favorable reçu après la création réalisée pour le 20e anniversaire de l’établissement en 2006, le groupe a été sollicité par le musée du > La création naît de l’exploration de l’environnement Bugey-Valromey pour créer une œuvre présentée quotidien. lors de la clôture de saison, en 2007. Éloignement de l’un et promixité de l’autre offre au public le fruit d’un travail d’inspiration-création mené sur quatre lieux : le musée, les carrières d’Hauteville, la chèvrerie de la Ramasse et les étangs de Genevrey à Thézillieu. Présenté également lors des Rencontres départementales des personnes handicapées en mai dernier, ce spectacle original sera rejoué le samedi 20 septembre, pour les Journées du patrimoine, au musée du Revermont, à Cuisiat. La saison prochaine, l’atelier préparera une œuvre où, à la création sonore et visuelle, s’ajoutera la dimension de l’écriture et de la voix. Tél. 04 74 35 13 29 * Établissement et service d’aide par le travail. > Les mots… des vies Créée début 2008, l’association La Compagnie Les mots… des vies propose des ateliers d’expression artistique, mêlant théâtre, danse, chant, spectacle de rue et jonglage, animés par des intervenants professionnels. Accueillis au sein des locaux de la Z Compagnie à Bourg-enBresse, ils s’adressent pour l’instant aux personnes valides. Mais dès la rentrée, l’association souhaite les ouvrir aux personnes handicapées, physiques ou psychiques. Le projet Handic’arts est prêt. La présidente Sophie Boulanger, infirmière psychiatrique, assurera bénévolement l’encadrement des ateliers. Seul reste à trouver un lieu adapté. Tél. 06 03 32 34 81 (Pierre Esposito) [email protected] © APF Évasion 14 InterAction n°57, juillet 2008 > Vol à voile Le Centre de vol à voile bressan souhaite ouvrir cette activité de loisirs aux personnes handicapées des membres inférieurs. Du 12 au 14 juillet, un stage et des vols d’initiation à bord d’un planeur biplaces équipé d’un manonnier (dispositif permettant d’actionner le palonnier avec la main), avec un instructeur spécialisé, ont été proposés. L’achat d’un planeur équipé est envisagé, afin de poursuivre cette dynamique. Tél. 04 74 22 57 35 – http://cvvbressan.free.fr Médico-social Centre psychothérapique de l’Ain Déménagements Le 19 mai, à Bourg-en-Bresse, le centre de consultations médico-psychologiques pour enfants (jusqu’à 18 ans) Guidance et le centre d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP) pour enfants du CPA, ont quitté le site de Sainte-Madeleine pour s’installer dans des locaux neufs construits par la Semcoda, rue de l’École. Fin août, le service Passerelle, hôpital de jour pour enfants de 3 à 13 ans, d’une capacité de 14 places, déménagera lui aussi dans des locaux neufs, rue Paul Bert. Prochain transfert de locaux : le Château, structure de 25 lits d’hospitalisation libre, s’implantera à Saint-Georges à l’automne 2009. Arts plastiques Les patients et personnels des hôpitaux de jour de Bellegarde, du Bastion (Bourg), de Ferney et Montrevel, des services Passerelle et Interligne, et de l’US Ados ont uni leur créativité afin de réaliser une vaste exposition itinérante multi-matières et inspirations. Présentée au public du 17 au 20 juin au château de Salvert à Attignat, Arts plastiques a accueilli près de 300 visiteurs, dont des enfants de l’école et du centre de loisirs. > L’exposition mêlait peintures, collages, objets en papier mâché, masques, galets peints, photos, modelages, poèmes, mosaïques, arbre de vie, histoire du temps à travers le jean, diaporama sur le processus de création… Deuxième étape : tous les participants seront conviés à l’exposition Autrement dit organisée par le Département d’activités thérapeutiques, avec des artistes de l’Ain et du festival Itinéraires singuliers de Dijon, du 22 au 27 septembre, à l’hôpital Saint-Georges à Bourg. 3e et 4e étapes : l’exposition Arts plastiques sera accueillie à Bourg et Bellegarde cet hiver puis, en 2009, à Bellegarde et Ferney. L’action ne s’arrête pas là : un film retracera son parcours. Et la rencontre a suscité la volonté de mettre en place des échanges entre équipes professionnelles et aussi entre patients. ITEP Paul Mourlon Art et métallurgie Sept jeunes de l’ITEP Paul Mourlon*, à Châtillon-la-Palud, en dernière année de CAP Métallerie, ont mené un projet alliant arts plastiques, travail technique et découverte culturelle, avec pour point d’orgue un voyage de 5 jours à Barcelone en avril. Leurs créations, inspirées de l’œuvre de Miro, ont été exposées lors de la fête de fin d’année. L’expérience, marquante, leur a permis aussi de préparer le dossier et l’épreuve orale d’histoire-géographie du CAP. Autre initiative créative : cinq jeunes ont participé tout au long de l’année à un atelier rap (écriture de textes, répétitions à la Tannerie à Bourg, sortie concert à Lyon…). Les « Mâles Fêteurs » ont enregistré un CD de 6 chansons, présenté aux familles et amis en juin. Côté sport, l’ITEP a participé aux championnats de France de sport adapté en juin à Roanne, où l’équipe de basket s’est > Les jeunes ont découvert et se sont classée 1re. Au week-end de tournoi de rugby inter-ITEP à Aixinspirés de l’œuvre de Miro. en-Provence, les jeunes ont terminés 8es sur 25 équipes. Le sport est aussi d’actualité durant les trois camps organisés du 2 au 10 juillet : 7 jeunes accompagnés de 5 éducateurs randonnent autour du Mont-Blanc avec nuits en gîtes d’étape, 9 jeunes découvrent Belle-Ile en VTT, un autre groupe a opté pour un séjour nature-aventure au lac des Sapins, en Haut-Beaujolais. * Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique. Géré par l’Entraide universitaire, il accueille 50 garçons de 12 à 18 ans, ayant des troubles du comportement et de la personnalité. > Conseil de l’ordre des infirmiers La mise en place d’un Conseil national de l’ordre infirmier, institué par une loi de 2006, a démarré par l’élection de conseils départementaux, le 24 avril 2008. Celui de l’Ain compte 13 membres titulaires (6 du secteur public, 4 du privé et 3 du libéral) et 13 suppléants. L’Ordre a pour missions de défendre la profession infirmière, veiller à l’éthique, la déontologie, la formation, réguler les pratiques professionnelles. Tous les infirmiers (3 600 dans l’Ain) y seront inscrits. Pour l’instant, le Conseil de l’ordre de l’Ain fonctionne sans moyens mais non sans volonté. Le bureau se réunit tous les mois. Les trois commissions (communication, logistique, technique) sont à l’œuvre. Le Conseil national sera élu le 8 novembre. Tél. 04 74 32 98 64 (Didier Pegoraro, président) > Un centre médicosportif en projet à Bourg Parce qu’il existe une forte demande de suivi médical, d’information et de formation, un centre médico-sportif (CMS) est en voie de reprendre vie à Bourg-en-Bresse. Le projet est soutenu par 56 clubs sportifs dont 17 de haut niveau ou assimilés, selon une enquête de l’Office municipal des sports (OMS), et 50 clubs sur le territoire Cap 3B selon une enquête de la Direction départementale de la jeunesse et des sports (DDJS). La phase de concertation et d’études a été finalisée par les clubs le 7 juillet. Dotés du matériel médical technique existant, les locaux devraient être mis à disposition par le centre hospitalier de Fleyriat, ainsi que le personnel médical en plus des médecins du sport. > Des clubs de toutes disciplines (ici, le rolley-hockey) soutiennent le projet. InterAction n°57, juillet 2008 15 Prévention MSA La MSA de l’Ain souhaite développer sa politique familiale. Pari réussi, avec trois appels à projets qui soutiennent la petite enfance, les jeunes et les familles. Encourager S outenir les porteurs d’idées, mobiliser les partenaires, accompagner la conception et la réalisation des projets : depuis 2006, la MSA de l’Ain s’engage de plus en plus pour la famille. « Nous avons un double objectif », explique Nathalie Boyer, chargée d’études famille/handicap. « Nous voulons répondre aux besoins de l’enfant et de ses parents et privilégier l’accompagnement des adolescents jusqu’à l’âge adulte. » Dans cette optique, les administrateurs MSA de la commission Familles se sont penchés sur trois appels à projets proposés au niveau national. Les micro-crèches : une solution nouvelle pour les territoires ruraux > L’appel à projets part toujours d’une démarche empirique. Il prend en compte les besoins des personnes, laisse une large place à la créativité et à l’innovation et s’appuie sur les ressources locales. La MSA ne propose pas un cadre défini à l’avance mais un outil adaptable pour accompagner la réalisation. Un décret ministériel paru en février 2007 propose l’expérimentation de micro-crèches. La MSA décide de participer au développement de ces structures qui répondent bien à la problématique de l’accueil de la petite enfance en milieu rural. Dans l’Ain, l’appel à projets est lancé en octobre 2007. Nathalie Boyer souligne : « Les micro-crèches constituent une solution nouvelle pour les territoires ruraux où les parents ont rarement le choix du mode d’accueil de leur enfant. La densité de population n’est pas toujours suffisante pour une crèche et l’investissement administratif et financier est souvent trop lourd pour la commune. » L’organisation d’une micro-crèche est très souple, proche des conditions d’accueil au domicile d’une assistante maternelle. Neuf enfants au maximum sont accueillis simultanément dans un local qui peut être une > Les activités de loisirs, d’animations locales ou d’actions de prévention santé sont les maison ou un apparpriorités du jury 2008. 16 InterAction n°57, juillet 2008 tement suffisamment spacieux et sécurisé pour l’accueil de jeunes enfants. L’encadrement associe assistantes maternelles et/ou professionnels de la petite enfance. La mise en œuvre technique et éducative de la structure peut être assurée à temps partiel. De plus, la micro-crèche a la possibilité d’évoluer, au fil du temps, vers une structure plus conséquente. « Sur cet appel à projets, nous travaillons en étroite collaboration avec le Conseil général et la Caf, détenteurs de la compétence réglementaire, de savoir-faire reconnus sans oublier l’accompagnement financier. L’information a été diffusée sur l’ensemble du département par les délégués, les administrateurs, les réseaux associatifs comme Familles rurales et nos partenaires », continue Nathalie Boyer. « Les porteurs de projets sont tous des acteurs de la vie locale (collectivités locales, familles, associations, entreprise) et doivent tenir compte des critères de qualité fixés par la MSA, en partant des besoins réels des familles. Trois d’entre eux ont été sélectionnés par la MSA de l’Ain. Les validations seront effectuées entre juillet et septembre par le niveau national. Une enveloppe de 20 000 euros sera ensuite attribuée à chacun. » Permettre aux jeunes d’être acteurs de leur territoire Le second appel à projets « Mieux vivre en milieu rural » a été mis en place en 2006. Son but ? Soutenir les initiatives sociales, culturelles, humanitaires, sportives ou de santé de groupes de jeunes de 13 à 22 ans, vivant en milieu rural ou affiliés à la MSA. « Nous voulons encourager la créativité et la prise de responsabilité des jeunes », commente Denise Brunet, administrateur à la commission Familles et membre du jury de sélection. « En accompagnant leurs projets, nous leur permettons d’être acteurs de leur territoire, d’améliorer les les initiatives conditions et la qualité de la vie locale. » Pour ce faire, la MSA a ancré sa démarche dans un cadre partenarial : d’une part en participant au Rés’ain, réseau des accompagnateurs de projets de jeunes pilotés par la DDJS, d’autre part en travaillant avec la DDJS et le Conseil général, à une coordination des dispositifs d’aide aux projets de jeunes existant sur le département. Désormais, les jeunes de l’Ain souhaitant solliciter une aide peuvent le faire via un dossier de candidature unique et sont amenés à défendre leurs projets devant un jury unique. « Nous nous acheminons vers la signature d’une convention qui associera également le Crédit agricole au plan départemental. » Cinq jurys se réunissent sur le département entre avril et octobre pour répondre à la demande d’accompagnement des jeunes. Des bourses d’un montant minimum de 500 euros sont accordées par la MSA aux projets retenus. « Nous voulons favoriser le plus grand nombre d’initiatives possibles, remarque Denise Brunet, et nous devons être très réactifs. Le jury n’est pas là pour évaluer une action déjà montée mais bien pour accompagner la mise en œuvre du projet. » Les meilleures idées sont primées chaque année pendant le Salon de l’agriculture. Favoriser les relations parents-enfants Conjointement avec les Maisons familiales rurales (MFR), l’appel à projets « Relations parents-jeunes : Qu’est ce qu’on fait ? On en parle » a été créé en 2006. À l’origine de la démarche, un constat : établir des liens entre parents, formateurs et adolescents sur des sujets non scolaires permettant de maintenir l’équilibre dans la famille. « Les maisons familiales ne proposent pas uniquement une structure d’apprentissage », explique Denise Brunet, elle-même ancienne directrice de la MFR de Pont-de-Veyle. « Ce sont des Des projets innovants > Micro-crèches Trois territoires ont été retenus pour l’expérimentation des micro-crèches : la communauté de communes du canton de Coligny, porteur de projet pour une micro-crèche sur la commune de Domsure, l’association « Les enfants d’abord » pour la commune d’Artemare et la communauté de communes de la vallée de l’Albarine. Parmi les critères d’éligibilité des projets, cinq principes de qualité à respecter : l’adaptation aux besoins des familles, la sécurité et la santé, l’accessibilité à toutes les familles, une perspective de développement social et local et la viabilité juridique, financière et économique de la structure. > Mieux vivre en milieu rural jeunes veulent valoriser le patrimoine agricole en mettant en place un échange culturel de savoir-faire entre le Togo et Corveissiat. > Relations parents-jeunes : qu’est ce qu’on fait ? On en parle ? L’IRÉO (Institut rural d’éducation et d’orientation) de Montluel a choisi d’aborder les thématiques de la santé (sexualité, alimentation, alcool) pour l’année scolaire 2007-2008. Un questionnaire et une conférence-débat animée par l’École des parents et des éducateurs ont été proposés aux parents sur ce sujet. Une journée sur le même thème était organisée en parallèle pour les élèves de 17-18 ans. À la clé, des comptesrendus devraient être remis aux uns et aux autres pour impulser des échanges en famille. – Trois porteurs de projet, de 13 à 16 ans, originaires du secteur Centre-Dombes, se passionnent pour le cirque. Ils souhaitent organiser une tournée dans la Drôme pour se présenter, se faire connaître et montrer leur savoir-faire. – Un groupe d’étudiants en archéologie s’est investi sur le secteur de Corveissiat. Après avoir fait l’inventaire du patrimoine local, des conférences, une université populaire sur le thème de l’archéologie, en association > Denise Brunet et Nathalie Boyer : « Les administrateurs relaient les appels avec les écoles du village, les à projets sur le terrain ». établissements qui forment l’adolescent à la vie adulte. La MSA s’est associée à ce savoir-faire pour créer un comité de pilotage qui rassemble des formateurs, des membres du conseil d’administration, des enseignants, des jeunes et des parents. » Les MFR qui le souhaitent réfléchissent à l’appel à projets. Le comité de pilotage apporte une aide aux établissements pour sensibiliser, mettre en place des actions, des outils qui favorisent les relations parents-enfants. Une subvention de 500 euros est octroyée après validation du projet. « La MSA apporte ainsi un soutien à la fonction parentale », commente Nathalie Boyer. « Il n’est pas toujours facile d’être parent. Parler des conduites à risque, des questions de santé, d’alimentation, d’argent de poche, et favoriser le débat au sein de la famille permettent de prévenir les difficultés et de désamorcer les conflits. » • S.G. InterAction n°57, juillet 2008 17 Les Mutuelles de l’Ain Complémentaire santé Déremboursement de médicaments, franchises médicales… de plus en plus, les complémentaires santé deviennent nécessaires. Encore faut-il pouvoir les payer. Aide à la complé un dispositif En place depuis le 1er janvier 2005, sa dénomination peu claire au départ a été modifiée en 2006 pour devenir Aide à la complémentaire santé (ACS). « Pour l’instant, nous n’avons pas beaucoup de jeunes dans le dispositif. Mais les chiffres sont en constante évolution. Le changement de dénomination a relancé les demandes. De même, les campagnes nationales de communication semblent faire effet. » Concrètement, les personnes le plus souvent concernées sont celles qui ont fait une demande de CMU mais dépassaient de peu les plafonds de ressource. « Aux Mutuelles de l’Ain, nous avons 1 500 personnes protégées bénéficiaires d’une ACS. » Un chiffre peu élevé au regard des 120 000 adhérents ! Relayer l’information > Quelle que soit sa composition, le chèque santé solvabilise la complémentaire santé pour l’ensemble du foyer. S ur les 2 millions de personnes en France susceptibles de bénéficier d’une aide à la complémentaire santé, seuls 500 000 ont déjà fait la démarche. « Il y a un véritable déficit d’informations sur la question », souligne Anne-Claire Rivière, responsable du secteur individuel aux Mutuelles de l’Ain. La loi du 16 août 2004 avait institué une aide à l’acquisition d’une couverture individuelle en complémentaire santé pour les personnes à faibles ressources, intitulée alors crédit d’impôt. > Témoignage Adhérent aux Mutuelles de l’Ain depuis 1985, André B. est entré dans le dispositif depuis seulement deux ou trois mois. « J’avais fait une demande de CMU auprès de la CPAM. Mais j’étais un peu au-dessus des plafonds. Ils m’ont alors donné les papiers pour l’aide à la complémentaire santé. » Âgé de 76 ans, André n’a pas une grosse retraite. La cotisation commençait à peser lourd dans son budget. « Avant l’aide, il me restait à payer 700 €. Maintenant, je n’ai plus que 300 €. » Le dispositif pour lui est une véritable bouffée d’air. 18 InterAction n°57, juillet 2008 « D’une manière générale, les gens ne sont pas informés de l’existence de ce dispositif, déplore Christian Rappy, responsable complémentaire santé, la démarche est individuelle et volontaire. La personne doit se rendre auprès de l’organisme de sécurité sociale pour monter un dossier. Puis, si son dossier est accepté, elle reçoit un chèque santé dont elle ne connaît pas toujours l’utilisation. Elle ne sait pas forcément quelles sont les démarches à accomplir et à quelles mutuelles s’adresser. » Beaucoup de personnes âgées n’osent pas non plus faire la démarche. « Nous avons un rôle de conseil auprès de nos adhérents ou futurs adhérents. Nous pouvons faire connaître l’ACS lors de changements familiaux ou professionnels », souligne Anne-Claire Rivière. Une difficulté de paiement est aussi un motif pour relayer l’information. Car même si les organismes de complémentaire santé ne sont pas prescripteurs, ils peuvent participer à l’effort de communication sur de tels dispositifs solidaires. • P.F. mentaire santé, indispensable L’ACS, mode d’emploi > Qui est concerné ? Les revenus des bénéficiaires ne doivent pas dépasser un plafond mensuel, établi selon la composition du foyer (montants au 01/01/08) Composition du foyer Plafonds de revenus mensuels (€) 1 personne 727,25 2 personnes 1 090,83 3 personnes 1 309,00 4 personnes 1 527,17 Au-delà par personne supplémentaire + 290,83 > Comment ça marche ? L’aide est accordée pour un an et peut être reconduite l’année suivante sur demande. Son montant est calculé en tenant compte de chaque membre du foyer. Elle s’élève à : * 100 € pour une personne de moins de 25 ans * 200 € pour une personne âgée de 25 à 59 ans * 400 € pour une personne de plus de 60 ans. > Comment en bénéficier ? On peut se procurer le formulaire « Aide pour une complémentaire santé » auprès des caisses d’assurance maladie, des CCAS, des services sociaux, des associations agrées et des hôpitaux. Il est aussi téléchargeable sur le site www.amelie.fr Il faut alors le compléter et le renvoyer à la caisse d’assurance maladie. En cas d’acceptation du dossier, le bénéficiaire reçoit une « attestation de droit à l’aide pour une complémentaire santé », où est intégré le chèque santé qui lui servira à solvabiliser tout ou partie des frais de sa mutuelle. Ce chèque doit être utilisé dans les six mois suivant son émission. > Anne-Marie Rivière, responsable du secteur individuel des Mutuelles de l’Ain, espère une extension du dispositif. > De l’information au service de l’usager La Mutualité française a édité une brochure qui reprend l’ensemble des éléments d’information sur le dispositif. Un document simplifié sur le chèque santé est disponible dans les 13 agences des Mutuelles de l’Ain du département. InterAction n°57, juillet 2008 19 Formation > Dessine-moi une entreprise Six classes, du CM1 à la 3e, ont participé au 8e concours de projet de création d’entreprise organisé par le Rotary club de Bourg-en-Bresse en partenariat avec Centre Ain Initiatives, avec le soutien de l’Éducation nationale. Une opération unique en son genre, qui favorise la créativité et l’esprit d’équipe. « C’est une action motivante qui permet de prendre confiance en soi, on s’est tous vraiment investis » témoigne une élève. « Chaque enfant devient acteur du projet. J’ai vu des enfants se révéler ! » souligne un enseignant. Le 16 juin, les 160 élèves étaient conviés à la remise des prix, au technopole Alimentec à Bourg-en-Bresse. Cinq prix ont été décernés : artistique (école d’Attignat), innovation (école de Montagnat), créativité (école de Viriat), jeune entreprise (collège Saint Louis Saint Pierre, Bourg) et, pour la première fois, le prix de la meilleure affiche (école de Montagnat). > L’affiche de l’école de Montagnat a reçu le prix de la créativité. La VAE s’ouvre aux TH Le 4 juillet, sept travailleurs handicapés mentaux de l’ÉSAT* de Charnoz-sur-Ain ont reçu leur CAP passé grâce à la validation des acquis de l’expérience. Une action menée en partenariat avec le GRETA dans l’Ain par l’APAJH, déjà pilote pour la mise en place de la reconnaissance des savoir-faire professionnels (RESF). Un CAP de cuisinier, un en entretien d’espaces verts et cinq en conduite de système industriel ont été attribués. * Établissement et service d’aide par le travail 20 InterAction n°57, juillet 2008 Du nouveau au Greta > Le Greta Val Bugey Léman ouvre en novembre, à Belley, une formation diplômante Agent d’accompagnement des personnes âgées et personnes dépendantes. En octobre, le Greta Val Bugey Léman met en place une formation diplômante Mention complémentaire Aide à domicile, à Nantua, ouverte aux demandeurs d’emploi et aux salariés dans le cadre du congé individuel de formation. Elle complète l’offre de formation en ce domaine sur l’Ain : le Greta Bourg-Ambérieu prépare au DEAVS (diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale), de niveau équivalent. Depuis 2005, le Greta Val Bugey Léman est habilité pour la formation dans le cadre de la VAE (validation des acquis de l’expérience) Aide-soignant et, depuis 2007, Auxiliaire de puériculture. Deux modules obligatoires de 70 h débuteront à la rentrée, à Nantua et Belley. En complément, un accompagnement VAE (aide à la rédaction du livret, préparation au jury…) de 15 h est proposé. Le Greta Bourg-Ambérieu prépare au CAP Petite enfance et assure, par convention avec le Conseil général, la formation obligatoire des assistants maternels. Les Greta préparent également aux concours sanitaires et sociaux : infirmier, aide-soignant, éducateur… Tél. 04 74 77 36 17 (Greta Val Bugey Sud Léman) 04 74 32 15 90 (Greta Bourg Ambérieu) > Pleins feux sur l’électricité Suite à un appel à projets de la Mission handicap EDF, l’institut médicoéducatif La Savoie*, à Hauteville, et l’organisme de conseil et formation Caldera ont noué un partenariat innovant afin de proposer à des jeunes de 16 à 19 ans, amenés à s’engager dans un parcours professionnalisant ou une recherche directe d’emploi, d’acquérir des compétences techniques en électricité. Du 11 septembre au 20 décembre 2007, dix garçons et une fille se sont initiés au matériel électrique, à la théorie de base (courants, matériaux conducteurs…), à la prévention des risques, en lien avec la réalité professionnelle de leurs formations respectives : cuisine, espaces verts, maçonnerie, menuiserie, métallerie ou peinture. L’accent a été mis sur les savoir-faire et savoir-être de base en situation de travail. En parallèle, ils ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé visant la construction d’un projet professionnel et la recherche d’une entreprise d’accueil. Au-delà de ces 11 jeunes, cette formation technique adaptée a été dispensée à tous les élèves de l’établissement. L’action sera reconduite à la rentrée, en la structurant davantage et en développant les échanges avec les unités EDF et ses sous-traitants. Tél. 04 74 35 26 22 (IME La Savoie) 04 69 69 16 12 (Caldera) * L’IME accueille des jeunes présentant une déficience intellectuelle légère et moyenne avec troubles associés. Trajectoires : pour l’emploi des seniors Lancé par Opcalia* Rhône-Alpes, le programme Trajectoires permet à des entreprises de bénéficier d’une aide méthodologique pour recruter et employer des personnes de 45 ans et plus. L’accompagnement comprend deux temps : la formation des managers aux entretiens de 2e partie de carrière et une aide au développement de compétences transversales des seniors, indépendamment du tutorat. Tél. 06 09 02 86 42 (Alexia Develay) www.opcalia-ra.com * Organisme paritaire collecteur agréé au titre de la formation professionnelle, interbranches, interprofessionnel et interrégional. > 69 % des jeunes ont exprimé le souhait de continuer la formation à l’électricité. Dossier n u m é r o 5 7. j u i l l e t 2 0 0 8 LE MAGAZINE DU SOCIAL DANS L ’ AIN Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? L ’Ain compte 69 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans*, représentant plus d’un habitant sur dix (12,2 %, un pourcentage similaire à celui de la France). L’État, les collectivités territoriales et de nombreuses structures associatives et consulaires s’emploient à accompagner ou à aider la jeunesse du département. Une tâche souvent délicate en présence de ce public on ne peut plus mouvant. Entrer dans l’âge adulte, accéder à son autonomie et trouver sa place dans la société ne sont pas choses aisées… Les professionnels des secteurs éducatifs, de l’orientation, de l’emploi, du médico-social ou des loisirs, mais aussi des élus et des bénévoles associatifs s’efforcent d’adapter leurs services ou leurs structures aux besoins de ces « grands ados et tout jeunes adultes ». L’offre de services est finalement mal recensée dans l’Ain, hormis dans des secteurs bien balisés comme l’enseignement et la formation. En matière de loisirs, d’activités ou d’équipements sportifs par exemple, les administrations compétentes se sont donc lancées dans ce travail de mise en commun de l’information… et de rapprochement des acteurs. Le travail en réseau et le partenariat sont en effet des injonctions fortes, que ce soit pour la prévention santé ou l’aide aux jeunes en difficulté. Ils seront nécessaires pour améliorer la répartition des services sur tout le territoire. L’objet de ce dossier n’est pas de dresser une liste exhaustive de tous les acteurs qui s’occupent des jeunes dans le département, mais de mettre en lumière le maillage territorial existant en lien avec quelques expériences parlantes. * données Insee – estimation 2006 Dossier réalisé par Agnès Bureau et Aurélie Seignemartin © Illustrations : Hervé Jardin Photo : Jupiterimages Dossier InterAction n°57, juillet 2008 21 DOSSIER Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? ORIENTATION – EMPLOI De nombreuses structures Plus de cinquante organismes du secteur public, privé ou associatif sont en mesure d’accompagner les jeunes de 16 à 25 ans, les plus grands correspondant au maillage du territoire autour des pôles urbains suivants : Ambérieu-enBugey, Belley, Bourg-en-Bresse, Ferney-Voltaire, Oyonnax, Miribel et Trévoux. Voici un aperçu des structures d’aide à la décision des jeunes. > CIO. Ouvert à tous les jeunes – collégiens, lycéens – et adultes à la recherche d’une formation – parents, formateurs, enseignants, etc.–, les centres d’information et d’orientation (CIO) informent sur les métiers et les filières qui y préparent, la formation professionnelle continue. Six sont répartis sur le territoire : Ambérieuen-Bugey, Bellegarde-sur-Valserine, Belley, Bourg-en-Bresse, Oyonnax et Trévoux. > BIJ et PIJ. Les bureaux information jeunesse (BIJ) à Bourg-en-Bresse et Bellegarde, et les points information jeunesse (PIJ) à Belley, Bellignat, Châtillon-sur-Chalaronne, Mézériat, Montrevel, Saint-Maurice-de-Beynost, SaintRambert-en-Bugey et Trévoux, permettent à tous les jeunes du département, aux étudiants et futurs étudiants, d’avoir accès à l’information et aux services développés dans le réseau information jeunesse. > Point Cyber : les points d’accueil de Bourgen-Bresse et Belley gérés par Alfa3A offrent plusieurs services : accès à l’information, services de proximité, développement de l’expression et échanges entre jeunes. > Maison des étudiants. Si l’Ain ne compte pas de service commun universitaire d’information et d’orientation (SCUIO) en propre, il dispose d’une Maison des étudiants à l’initiative de la ville de Bourg-en-Bresse. Sa mission : accueillir et accompagner les étudiants et futurs étudiants des quinze établissements d’enseignement supérieur de l’agglomération regroupés au sein de l’association Pôle Sup 01, en s’appuyant sur le BIJ et son réseau très 22 Dossier InterAction n°57, juillet 2008 fourni de partenaires : formation, logement, emploi, jobs d’été ou pendant l’année scolaire, activités culturelles, loisirs, santé… En 2009, la structure disposera d’un accueil commun avec le BIJ et la Mife. > Maison de l’information sur la formation et l’emploi (Mife) : dotée d’une antenne à Bourg-en-Bresse et à Oyonnax, la Mife propose une guidance professionnelle personnalisée pour les plus de 18 ans. > Le centre interinstitutionnel de bilans de compétences (CIBC) s’affirme comme le réseau de l’orientation tout au long de la vie, au service des hommes, des organisations et des entreprises. Ses prestations diversifiées au bénéfice des jeunes, financées généralement par le Conseil régional ou le Conseil général, s’adressent à des jeunes de 16 à 26 ans dans le cadre d’un partenariat avec leur réseau d’accueil (Missions locales, PAIO…). > Cap emploi. Cette structure répond à toutes les questions liées au recrutement, au reclassement et l’accompagnement des personnes handicapées, dans le cadre de la mission de service public de placement, en complément de l’action de l’ANPE. > ANPE. Les agences pour l’emploi d’Ambérieu-en-Bugey, Belley, Bourg-en-Bresse, Oyonnax, Saint-Genis-Pouilly, Trévoux et le Point relais de Miribel proposent une large gamme de services aux demandeurs d’emploi et aux entreprises. L’ANPE travaille notamment avec les missions locales, pour les jeunes non admissibles aux critères de demandeur d’emploi de l’Assedic (avoir travaillé au moins six mois dans les vingt-deux mois précédant la demande d’inscription), ni éligibles au Revenu minimum d’insertion (RMI). Des manifestations • Ain’formations métiers : les journées initiées par le Conseil général proposent une information concrète sur les filières professionnelles qui recrutent, afin d’atténuer les a priori sur la formation professionnelle et sur certains métiers. • Jeunes avec professionnels (Japro) : sur une initiative lyonnaise impliquant de nombreux partenaires dont l’Inspection académique et le Medef de l’Ain, l’opération Japro permet à des jeunes âgés de 15 à 25 ans et des professionnels de se rencontrer, pour parler « métiers », sur le lieu de travail du professionnel. d’aide et d’information Missions locales jeunes : l’approche globale Dans un contexte de précarisation de l’emploi, de mobilité réduite des jeunes sur certains secteurs et d’un accès difficile au logement, les Missions locales constituent le réseau pour l’accueil des jeunes âgés de 16 à 25 ans souhaitant conseil, appui et accompagnement pour faciliter leur entrée dans la vie professionnelle. En 2007, 7 174 d’entre eux se sont tournés vers l’une des trois Missions locales du département : la Mission locale jeunes Bugey Plaine de l’Ain à Ambérieu-en-Bugey et son antenne à Belley, celle d’Oyonnax et ses antennes à Gex et Bellegarde et la Mission locale de Bourg-en-Bresse et ses antennes à Miribel, Montluel et Trévoux. Au même titre que l’ANPE, Cap emploi et le Conseil général, elles sont prescripteurs de l’ensemble des mesures de droit commun, de formation et d’emploi, ainsi que des aides spécifiques prévues pour l’accompagnement des jeunes. Le parcours d’un jeune. L’entretien d’accueil permet de faire le point sur les acquis scolaires et professionnels et d’évaluer la situation personnelle et sociale (santé, logement…) du jeune. En fonction des besoins identifiés, un conseiller référent accompagnera le jeune sur son parcours vers la formation ou vers l’emploi, afin de réduire au maximum le risque d’échec. En 2007, 54 % des jeunes ont été reçus en premier accueil, 3 230 ont accédé à un emploi et 1 144 sont entrés sur des dispositifs d’orienta- tion et de formation. Les missions locales s’alarment de la précarisation des emplois : plus de 70 % relèvent de contrats intérimaires ou à durée déterminée. Autres constats : le manque de réponse pour les jeunes âgés de 16 à 18 ans et avec une qualification faible. En termes de mobilité, des solutions se concrétisent, comme la création du parc de cyclomoteurs à Ambérieu. « Nous allons développer des ateliers de recherche d’emploi en zone rurale en partenariat avec les communautés de communes, à commencer par Châtillon-surChalaronne et Montrevel » indique Bernard Borron, directeur de la Mission locale de Bourg. Les points info santé. Enfin, les Missions locales offrent un ac- compagnement social à travers les « points info santé » en lien avec les acteurs médico-sociaux. Elles fournissent des aides financières, des aides au transport, au logement, à la culture, aux loisirs et aux sports, et coopèrent au quotidien avec les services et les institutions qui ont en charge ces questions. « La spécificité des Missions locales réside dans leur approche globale de la situation du jeune. Un individu, c’est un tout », souligne Gaëlle Blusseau, directrice de la Mission locale d’Oyonnax. Et leur mission n’est pas moins ambitieuse, comme le rappelle l’Observatoire des jeunes : « aider les jeunes à accéder à leur autonomie et à trouver leur place dans la société ». LOGEMENT L’Ain compte des foyers et résidences réservés aux jeunes et aux étudiants, des logements banalisés et des logements d’insertion. Trois zooms sur des structures particulières. > Un centre d’hébergement d’urgence pour les jeunes Encore dans l’attente du feu vert du CROSMS (Comité régional de l’organisation sociale et médico-sociale) en septembre, un centre d’hébergement de 10 places devrait ouvrir fin 2008 sur l’agglomération de Bourg. Ce CHRS sera réservé à des hommes de 18 à 25 ans et sera éclaté entre plusieurs appartements ou chambres, loués auprès des bailleurs sociaux et d’Alfa3A. Il est mis sur pied par L’appart‘. > L’appart’. Créée en 2000, l’association a le statut de comité local pour le logement autonome des jeunes (CLLAJ). Elle a pour mission de faciliter l’accès au logement autonome des jeunes de 18 à 26 ans rencontrant des difficultés pour se loger. C’est à la fois un lieu d’accueil et d’information, et un organisme qui développe des réponses adaptées : sous-location avec accompagnement social, recherche de logement dans le parc privé et public, hébergement d’urgence… > Résidence accueil jeunes Les 3 Saules. Seul foyer de jeunes travailleurs de l’Ain, les 3 Saules à Bourg accueillent les jeunes de 16… à 30 ans, qu’ils soient au travail, en formation ou en apprentissage. La résidence dispose de 110 lits, d’un service de restauration et participe à la vie du quartier. Dossier InterAction n°57, juillet 2008 23 DOSSIER Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? SANTÉ La prévention d’abord Les jeunes ont la santé, certes, mais ils sont – à juste titre – la cible principale des actions de prévention. La DDASS, qui instruit avec la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) les dossiers de demandes de financement, en fait le constat sans équivoque. Les promoteurs de ces actions d’information et de sensibilisation sont de plus en plus des associations bien structurées et à vocation de centre ressources : Adessa, Anpaa 01, Ligue contre le cancer… Outre les lieux de loisirs, les établissements scolaires sont des lieux privilégiés pour toucher les jeunes (la prévention santé fait d’ailleurs partie des missions de l’Éducation nationale). Un regret : il manque encore dans l’Ain des lieux d’accueil ou d’information « généralistes », au carrefour entre santé et social. 24 Dossier InterAction n°57, juillet 2008 > Prévention : des promoteurs de plus en plus professionnels Le plan régional de santé publique a été arrêté par le préfet de Région pour la période 2006-2010. Il est géré par un groupement régional de santé publique qui décide de l’attribution des subventions. Dans l’Ain, les demandes sont instruites par la DDASS et la CPAM et étudiées par un comité qui regroupe la DDJS, la Protection judiciaire de la jeunesse, le Conseil général, la Santé scolaire… Quarante dossiers ont été déposés dans l’Ain en 2007, et trente retenus, pour un budget qui stagne. Les « promoteurs » sont peu nombreux. Outre l’Adessa et l’Anpaa 01 (voir encadré), antenne de l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, on retrouve souvent les mêmes : Accueil et aide aux jeunes, l’association Aides (qui couvre aussi le Rhône, avec une poignée de bénévoles dans l’Ain). Les financeurs veillent à la cohésion entre les actions proposées et poussent au travail en réseau… Une exigence « forte » qui peine encore à être suivie. Il est pourtant important de trouver des solutions de proximité, en réunissant les partenaires concernés. > Anpaa 01 (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie). L’Anpaa 01, connue sous le nom de centre d’addictologie (ex-centre d’alcoologie), assure une prévention et des soins en matière d’alcool, de cannabis et de tabac. L’équipe est composée de cinq psychologues, un éducateur spécialisé, des médecins vacataires, deux animatrices de prévention et deux secrétaires, plus le directeur. Des permanences hebdomadaires sont assurées dans quatorze communes de l’Ain. > Accueil et aide aux jeunes. Cette équipe pluridisciplinaire (soignants et travailleurs sociaux) assure depuis une vingtaine d’années l’accueil des toxicomanes, les soins et une prise en charge globale (elle reçoit aussi des jeunes à partir de 15/16 ans, non consommateurs mais « à risque »). Depuis 1996, elle gère une unité méthadone. L’antenne de Gex dispose d’une même unité méthadone. AAJ est rattaché au Centre psychothérapique de l’Ain. La MSA et les jeunes en milieu rural Afin de les accompagner vers l’âge adulte, la MSA développe des actions auprès des jeunes en milieu rural, en lien avec ses élus et les acteurs locaux. En matière de prévention, les actions sur les comportements à risque, par exemple, sont développées avec l’ensemble des structures compétentes, notamment l’Adessa et les Maisons familiales rurales (MFR), pour lesquelles une convention de partenariat est renouvelée tous les six ans. À l’échelle du canton de Pontde-Veyle, une action s’est concrétisée en mars 2008. Au cours de veillées, la MFR locale a constaté que les jeunes avaient besoin de parler mais ne disposaient pas d’un lieu approprié. Pour y remédier, l’établissement scolaire et l’Adessa ont proposé d’associer dans leur réflexion les autres structures intercommunales (collège, MSA, communauté de communes, centre médico-social), lesquelles ont répondu favorablement à l’appel. Le choix s’est porté sur l’organisation d’un forum santé au cours duquel les jeunes de la MFR ont témoigné. « Pour la première fois, un projet pour la santé a permis une synergie autour des jeunes pour aller plus loin que le cadre structurel de l’école », souligne Denise Brunet, administratrice MSA. > L’association Dire (Drogue information réflexion entraide) a été créée en 1986 à Gex, pour faire de la prévention en toxicomanie. Elle est composée de membres bénévoles et d’une psychologue clinicienne. > Chocolat chaud, seul en son genre On peut y venir sans rendre de compte, sans prévenir et sans promesses. Chocolat chaud est un lieu « à bas seuil d’exigence », connu des jeunes à la rue qui viennent pour un café, une douche, une lessive ou un contact. L’accompagnement individuel et éducatif ne vient que lentement, prudemment, pour ceux qui l’acceptent. Ouvert il y a presque 15 ans à Bourg, ce lieu d’accueil est géré par l’ADSEA (Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence). > Les centres de planification et d’éducation familiale. Ils sont destinés avant tout aux jeunes et leur offrent de façon anonyme et gratuite une écoute et une prise en charge sur les questions de sexualité, de grossesse, de MST… Ils permettent d’avoir accès, toujours gratuitement, à des consultations médicales et à la contraception jusqu’à 21 ans. Ils ont une mission de prévention, d’information et d’éducation. Sur les huit centres de l’Ain, cinq sont gérés par le Conseil général et trois dépendent de centres hospitaliers. • Chez les 15/24 ans dans l’Ain, 75 % des décès concernent les garçons. Première cause de mortalité pour cette tranche d’âge : les morts violentes (accidents de la circulation pour presque la moitié des garçons et un tiers des filles, puis les suicides). • La consommation de tabac, de cannabis et d’alcool est similaire dans l’Ain et en France. Un peu plus d’un tiers des jeunes de 17 ans disent fumer régulièrement. La moitié des jeunes de 17 ans disent avoir expérimenté le cannabis au moins une fois, un tiers en ont consommé dans le mois précédent. Enfin, un quart des garçons affirment boire régulièrement et 6 % des filles. Toxicomanies Partant du constat que les conduites addictives sont plus fréquentes chez les jeunes, la prévention cible en priorité les 15-25 ans. Les structures de soins reçoivent, elles, surtout des adultes plus âgés (il faut souvent passer la trentaine pour démarrer une démarche de soins). Accueil et aide aux jeunes est la principale structure de soins dédiée aux jeunes dans l’Ain (le centre d’addictologie de l’Anpaa 01 est « tous publics »). En matière de prévention, la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) subventionne les actions présentées par des associations ou structures départementales. Le budget d’environ 200 000 € en 2007 a permis de financer 44 actions. Mais le nombre d’initiatives répertoriées atteint presque le double. Un regret : elles portent essentiellement sur l’information, alors que les lieux d’écoute manquent terriblement. « Nous avons besoin d’un type de réponse “léger”, pour des jeunes qui ne sont ni marginalisés ni encore dépendants », plaide Xavier Harmel, cheville ouvrière du dispositif à la DDJS. L’Association éducation et santé (Adessa), pôle ressource et porteur de projets Créée en 1981, l’association « constitue tout d’abord un pôle ressource avec des outils mis à disposition des professionnels comme les médecins, les infirmières scolaires, les crèches, les centre sociaux… », indique Charlotte Péron, directrice adjointe. Chargée de promouvoir et de faciliter la mise en œuvre d’actions d’éducation pour la santé sur le département, l’Adessa propose notamment un espace documentaire étoffé, un lieu d’échanges et de concertation entre acteurs ainsi qu’un conseil méthodologique pour l’accompagnement de projets. « Notre but est d’agir sur l’ensemble de la population, mais nous nous rendons compte que les trois quarts de nos activités concernent les jeunes » précise la directrice. Les principales thématiques sont alors l’éducation nutritionnelle, la prévention du tabagisme, des conduites à risques ou la sensibilisation au dépistage du VIH et des hépatites. Seconde mission de l’Adessa : être porteur de projet. Les programmes sont élaborés soit dans le cadre d’appels d’offre, soit sur devis. Ainsi, l’action conduite depuis 2000 avec les Maisons familiales rurales (MFR), a pour but de développer des compétences psychosociales chez les jeunes sur la prévention des addictions. « Trois thèmes sont tout d’abord traités avec les jeunes, en classe et en journée. Ensuite, sur la base du volontariat, nous intervenons en veillée (internat) sur un thème que les jeunes souhaitent aborder. Tout ce qui est dit reste dans la salle. La troisième phase consiste à construire des outils ou des formations par les jeunes eux-mêmes, par exemple une pièce de théâtre, un spot radio publicitaire… » L’Adessa a également monté des programmes avec la Maison des étudiants et le BIJ, ou avec les MLJ pour les jeunes sortis du cursus scolaire. À la recherche de lieux d’accueil « généralistes » Il n’existe pas dans l’Ain de lieux d’accueil et d’écoute pour les 14/18 ans, au carrefour entre social et santé, animés par des professionnels expérimentés capables de détecter et de répondre aux difficultés d’adolescents tentés par la rupture familiale ou scolaire, le suicide ou la drogue. C’est la vocation des points accueil écoute jeunes (PAEJ), mais il n’en existe qu’un dans l’Ain, Chocolat chaud, et il reçoit des jeunes plus âgés et très marqués par la marginalité et la précarité. Dossier InterAction n°57, juillet 2008 25 DOSSIER Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? VIE QUOTIDIENNE Favoriser les initiatives Le réseau de structures dédiées aux loisirs culturels et sportifs des jeunes est dense et bien réparti. Un grand nombre de ces structure de loisirs sont regroupées au sein d’associations plus importantes ou de fédérations : Fédération des œuvres laïques, Francas, UFCV, Foyers ruraux, Alfa3a… Au niveau de l’État, la Direction départementale de la jeunesse et des sports (DDJS) est la première administration compétente, chargée de favoriser l’accès aux pratiques culturelles et sportives des jeunes et de les aider à prendre des responsabilités. Elle soutient en particulier les actions des collectivités locales, avec lesquelles elle passe des conventions, et met l’accent sur le travail en réseau et les partenariats. Les CUCS (contrats urbains de cohésion sociale, qui viennent de succéder aux contrats de ville) font de cette coordination des acteurs sur les quartiers un de leurs objectifsclefs, en particulier en direction des publics jeunes. > Pôle ressources diagnostic. Ce pôle a été créé en 2008 par la DDJS afin de mutualiser les données existantes tant dans le domaine de la jeunesse que du sport et de la vie associative. L’objectif est de les partager et d’en faire part aux acteurs oeuvrant dans ce champ (collectivités territoriales et secteur associatif) . > Fonds d’aide aux jeunes. Le Conseil général a la responsabilité du fonds d’aide aux jeunes (FAJ), destiné à contribuer à l’autonomie sociale et professionnelle des jeunes en difficulté âgés de 18 à 25 ans, en finançant des projets d’insertion négociés entre le bénéficiaire et un conseiller. Il le finance, aidé par l’État, la CAF et la MSA. Sur le terrain, les MLJ en sont les chevilles ouvrières. En 2007, 663 jeunes ont été aidés, en majorité des femmes. Pour moitié, il s’agissait d’aides alimentaires, suivies d’aides à la mobilité et à l’hébergement. > Envie d’agir Envie d’agir est un programme développé par la DDJS qui encourage, soutient et valorise la capacité d’initiative des jeunes de 11 à 30 ans, seuls ou en groupe, et dans tous les domaines : culturel, social, humanitaire, sportif, économique… Il apporte un soutien à la fois pédagogique, technique et financier permettant d’accompagner les jeunes, de l’émergence à la réalisation effective de leur projet. En 2007, 46 projets individuels ou collectifs ont été soutenus, qui concernaient 375 jeunes de l’Ain. Plus d’information auprès des BIJ. > Conseil général des jeunes. Il sera mis en place en décembre, à la suite des élections dans les classes de 4e des collèges de l’Ain. Il réunira au maximum 62 conseillers généraux jeunes (un par collège, si tous les collèges sont volontaires). Il leur sera demandé de définir des projets concrets, en rapport avec les compétences du Département, et de les mener à bien. > Juniors associations. Elles permettent aux mineurs d’être regroupés en association autonome 26 Dossier InterAction n°57, juillet 2008 et juridiquement reconnue, d’ouvrir un compte bancaire, de se faire prêter un local municipal ou de recevoir une subvention (les associations loi 1901 doivent être présidées par un majeur). Les formalités sont simples, le projet étant accompagné par le délégué départemental, Sylvain Bouthier (FOL). Une douzaine de juniors associations existent dans l’Ain. > Collectif cultures actuelles. Il regroupe une trentaine de structures de l’Ain (fédérations, MJC, Addim, associations…) qui veulent ainsi, collectivement, favoriser l’expression artistique des jeunes. Avec les structures adhérentes, des tremplins et des concours sont organisés dans les domaines de la musique, des arts plastiques, de la photo… et les lauréats sont aidés par le collectif pour leur diffusion et/ou pour de la formation. Le collectif, qui dispose d’une permanente, coordonne également de grosses manifestations communes (En avant scène, Le jour le plus court…). C’est aussi un lieu irremplaçable d’échange et de mise en réseau pour ses membres, au service des jeunes. Passerelles Le passage d’un établissement d’accueil (type ITEP ou MECS*) – ou de la famille – à l’indépendance, souvent contraint par l’âge de la majorité, est rarement une étape simple et rapide. De plus en plus de services « passerelles » ont été créés, pour permettre une transition en douceur. C’est le cas du service Passerelle de la MECS des Marmousets dans le Pays de Gex. L’orientation des jeunes est décidée par le Conseil général (DIPAS) ou le tribunal pour enfants. Le service dispose de 14 places d’hébergement dans des studios, pour des jeunes de 17 à 21 ans. La demande doit émaner du jeune en difficulté, quel qu’en soit le motif. L’accès à l’autonomie prend en compte les aspects physiques, matériels, affectifs et intellectuels. Au quotidien, l’accompagnement se construit autour des domaines professionnels, sociaux, administratifs, financiers, civiques et personnels. * institut thérapeutique, éducatif et pédagogique, maison d’enfants à caractère social Les centres sociaux, foyers d’initiatives Le département de l’Ain compte vingttrois centres sociaux agréés Caf, dont vingt regroupés au sein de la fédération départementale, à laquelle adhèrent également deux structures de proximité. Les trois autres centres sociaux sont gérés par Alfa3a. Ces structures se définissent comme étant des « foyers d’initiatives portés par les habitants appuyés par des professionnels, développant des projets pour l’ensemble de la population d’un territoire ». Ceux impliqués plus spécifiquement auprès des jeunes proposent des lieux d’accueil et développent diverses offres d’activités et de loisirs. Ils accompagnent également les initiatives de jeunes, souvent collectives. La mission des animateurs professionnels référents consiste à accueillir, susciter et accompagner des projets de jeunes dans le domaine des loisirs, de la culture ou de la solidarité. D’autres appuis sont proposés selon les centres : accès à une salle de rencontre, à des outils multimédia… Chez les jeunes, la tendance est à la recherche d’un accueil, d’une écoute, chez les centres sociaux, à des mises en relation avec d’autres partenaires. Travail de rue Avec les jeunes en rupture scolaire, familiale ou d’emploi, ou en voie de marginalisation, la « rue » reste souvent le seul lieu de contact possible pour les éducateurs spécialisés. C’est la mission de la prévention spécialisée, assurée essentiellement par la Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (ADSEA) pour le compte du Conseil général et des communes. Onze sites dans l’Ain sont actuellement concernés. Les éducateurs travaillent dans l’optique d’un accompagnement éducatif, individuel et parfois collectif, qui ne se met en place qu’en gagnant la confiance et l’adhésion des jeunes. La Maison de Savoie : aider les jeunes à devenir autonomes Intervenant sur le centre-ville de Bellegarde-surValserine et les quartiers d’Arlot et Coupy au sud, la « Maison de Savoie » accueille cent vingt jeunes environ, de 12 à 18 ans. Signe particulier : sa double gestion par la Caf et l’association des usagers du centre social. Les animateurs sollicitent les jeunes sur leurs envies et les aident à monter leur projet. Un groupe de neuf garçons et filles (la mixité étant une règle de base), de 16 à 18 ans, a ainsi souhaité passer des vacances en Espagne cet été. Les parents ont été associés, les jeunes ont travaillé et cherché des sponsors, et ont bouclé le budget de 3 000 euros. Une commission jeunes a été créée en 2005, au cours desquelles s’instaurent des discussions sur les activités proposées par le centre social et sur des projets. Des « débats d‘ados » ont été initiés pour aborder des sujets de fond, comme la discrimination ou l’identité, en lien avec les questions d’actualité. Vers la création d’un conseil de jeunes Dans le cadre d’un contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), la municipalité a missionné la Maison de Savoie pour piloter une réflexion sur la création d’un « conseil de jeunes ». Parmi les structures socio-éducatives impliquées : les centres sociaux et structures de proximité de Bellegarde, la Maison des jeunes et de la culture, la Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, et le conseil de la vie lycéenne. Trente jeunes environ formeront l’instance à terme. Certains ont déjà rencontré un conseil de jeunes à Gardanne dans les Bouches-duRhône. Le jeune, citoyen et futur adulte Le conseil intercommunal de jeunes (CIJ) de la communauté de communes de Pont-deVeyle est né il y a 5 ans et compte 24 élus, comme le conseil intercommunal adulte, et se réunit chaque mois. Des commissions permettent d’élaborer les projets (sports, loisirs, culture ; solidarité, échanges et communication ; nature et environnement). Les conseillers, âgés de 11 à 16 ans et élus pour 2 ans, sont collégiens pour l’essentiel, lycéens pour les plus anciens. Des actions citoyennes Le CIJ est un lieu d’expression mais aussi et surtout d’action qui doit permettre aux jeunes de prendre des engagements et de s’inscrire dans des projets collectifs. À ce titre, le CIJ édite périodiquement un journal, le « Kantonveu ». La ludothèque qui vient d’ouvrir, à destination de tous les habitants de la communauté de communes, est l’exemple d’un projet entièrement élaboré par les jeunes du CIJ, encadrés par leur accompagnateur et par le directeur du service jeunesse, Emmanuel Taton. Et après ? Pour une dizaine de jeunes sortis du CIJ, soit parce qu’ils n’avaient pas été réélus (c’est rare), soit parce qu’ils étaient trop âgés, s’est posé récemment le problème de l’après. Parce qu’on ne perd pas si rapidement le goût de l’engagement, le service jeunesse a accompagné ces jeunes, très demandeurs, dans la création d’une junior association. Baptisée Kunjana, elle travaille en partenariat avec une association d’étudiants lyonnais à l’installation d’une école à Bamako, au Mali. De l’adolescence à l’âge adulte La communauté de communes de Pont-deVeyle dispose aujourd’hui d’un service jeunesse, qui offre diverses activités aux 4-15 ans. Mais pour les jeunes de 16 à 25 ans, il n’y a à l’heure actuelle aucune disposition particulière. « Une problématique sur laquelle nous allons nous pencher sérieusement, dit Emmanuel Taton, en envisageant notamment la création d’un BIJ. Mais à cet âge-là et parce que les jeunes sont scolarisés soit sur Bourg soit sur Mâcon, il est plus difficile de cibler les besoins. » Dossier InterAction n°57, juillet 2008 27 DOSSIER Qui s’occupe des jeunes dans l’Ain ? Adresses utiles Adessa Zac Norélan – 111, avenue San Sévéro 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 23 13 14 www.ades01.org ADSEA de l’Ain 526, rue Paul Verlaine – 01960 Péronnas Tél. 04 74 32 55 91 www.sauvegarde01.fr Agence locale pour l’emploi 5 ter, avenue des Sports 01006 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 25 51 18 16, place du 8 Mai 1945 – BP 309 01503 Ambérieu-en-Bugey Tél. 04 74 38 44 33 Ilot Grammont – BP 133 01306 Belley Tél. 04 79 81 21 48 40, rue Pascal 01100 Oyonnax Tél. 04 74 77 90 24 4, rue de la Liberté 01630 Saint-Genis-Pouilly Tél. 04 50 28 24 14 627, route de Jassans 01600 Trévoux Tél. 04 74 08 78 00 Point relais ANPE de Miribel 71, rue du Tour – BP 246 – 01702 Miribel Tél. 04 74 38 44 33 Anpaa 01 Centre d’addictologie 114 bis, boulevard de Brou 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 23 36 61 Bureau information jeunesse Rue Joseph Bertola 01206 Bellegarde Tél. 04 50 56 60 83 4 bis, boulevard de Brou 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 24 69 49 http://bijbourg.free.fr Cap emploi 01 5 ter, avenue des Sports 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04.74.47.20.90 www.capemploi.net 28 Dossier InterAction n°57, juillet 2008 Centre accueil et aide aux Jeunes 8, rue du Pont des Chèvres 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 23 67 66 Centres d’information et d’orientation Ambérieu-en-Bugey – Tél. 04 74 38 33 46 Bellegarde-sur-Valserine – Tél. 04 50 56 06 13 Belley – Tél. 04 79 81 08 65 Bourg – Tél. 04 74 21 34 08 Oyonnax – Tél. 04 74 77 94 22 Trévoux – Tél. 04 74 08 97 59 www.orientation-lyon.org/choix/structures/ carte_cio.php Chambre d’agriculture de l’Ain Service Emploi Formation 4, avenue du Champ de Foire 01003 Bourg-en-Bresse Cedex Tél. 04 74 45 47 01 Chambre de commerce et d’industrie de l’Ain Pôle Emploi Formation 1, rue Joseph Bernier 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 32 13 00 www.ain.cci.fr Chambre de métiers de l’Ain Centre d’aide à la décision 3, rue Paul Pioda 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 23 88 84 www.chambre-metiers-01.com CIBC 3, rue du Cordier 01000 Bourg-en-Bresse Tél : 04 74 22 19 08 www.cibc.net CIDF de l’Ain Maison de la vie associative Boulevard Joliot Curie – 01000 Bourg-en-Bresse Tél : 04 74 22 39 64 Collectif cultures actuelles 21A, allée de Challes 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 52 18 73 Dire (drogue information réflexion entraide) Le Clos des Abeilles 41, rue de Domparon – 01170 Gex Tél : 04 50 41 77 46 Fédération des centres sociaux de l’Ain 10 Allée de Challes 01000 Bourg-en-Bresse Tél : 04 74 24 61 01 Inspection académique de l’Ain Division de la scolarité 10, rue de la Paix 01012 Bourg-en-Bresse Cedex Tél. 04 74 45 58 60 – 04 74 45 58 58 www.ia01.ac-lyon.fr L’appart’ Immeuble Horizon 3, boulevard Saint-Nicolas 01000 Bourg-en-Bresse Tel : 04 74 23 59 50 Maison des étudiants 4 bis, boulevard de Brou 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 24 69 49 Mife 8, boulevard de Brou 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 24 69 49 www.intermife.fr/ain Mission locale de Bourg-en-Bresse 5 ter, avenue des Sports 01000 Bourg en Bresse Tél. 04 74 45 35 37 www.mljbourg.com Mission locale d’Oyonnax, Gex, Bellegarde 40, rue René Nicod 01100 Oyonnax Tél. 04 74 73 51 66 mlajoyo.free.fr Mission locale Bugey, Plaine de l’Ain 13, avenue Roger Salengro BP 522 01505 Ambérieu-en-Bugey Tél. 04 74 34 61 22 www.j-net.org Résidence accueil jeunes Les 3 Saules 16, place Alexandre Dumas 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 23 12 62 www.residence-accueil-jeunes.fr Expérimentation Durant toute cette année, Orsac Insertion mène une expérimentation sur le champ de l’évaluation du handicap psychique. Pour bien compenser le handicap psychique D epuis trois ans, le réseau Galaxie travaille sur le chantier de l’évaluation des personnes en situation de handicap psychique. Ce réseau national, financé sur des fonds européens, regroupant une vingtaine de structures réparties sur l’ensemble du territoire, a ainsi pu développer un programme de recherche et d’expérimentation pour promouvoir, renforcer et améliorer les pratiques spécifiques d’évaluation et d’accompagnement socio-professionnel des personnes ayant un handicap psychique. Une mission d’appui Au cœur de ces réflexions est né le concept ESEHP, équipe spécialisée d’évaluation du handicap psychique. Pour tester et enrichir le dispositif, cinq sites en France ont entamé une démarche d’expérimentation, financée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Dans l’Ain, c’est Orsac Insertion qui a mis en place une expérimentation ESEHP-Orsac sur le terrain. « La mission première d’une ESEHP est de fournir un appui aux équipes pluridisciplinaires de la MDPH confrontées à l’évaluation d’un cas complexe. Ce que la CNSA veut savoir au final, c’est quel est le public concerné par le handicap psychique ayant besoin d’une évaluation approfondie, et quelles réponses et compensations peut-on mettre en place pour eux », explique Frédéric Dewulf, directeur d’Orsac Insertion. Une mise en réseau Car s’il est plus facile d’évaluer un handicap physique, sur les conséquences dans la vie quotidienne, l’évaluation du handicap psychique reste complexe. « Pour envisager une compensation du handicap, il faut bien en cerner les conséquences. » La variété de manifestations de la maladie en fonction des personnes et dans le temps, comme de ses conséquences sur la vie > Frédéric Dewulf, directeur d’Orsac Insertion, et Aline Gilibert, chargée de projet. professionnelle et sociale, sont autant des facteurs fluctuants rendant l’évaluation du handicap plus difficile. Aline Gilibert, psychologue chargée de projet, a pris en charge la coordination du dispositif. « L’équipe regroupe une conseillère à l’emploi, une formatrice chargée des relations avec les entreprises et plusieurs établissements de l’Orsac : l’ÉSAT Dienet, le SAS et le SAL Orsac, l’ÉSAT La Fréta, le Foyer La Roche Fleurie, et le FAT Orsac. Dans chacun de ces établissements, un référent ESEHP est identifié. J’assure l’interface avec la MDPH. » Cette mise en réseau de compétences et de professionnels différents de chaque établissement a enrichi la réflexion sur les outils mis ou à mettre en place. Une expérimentation de terrain « Concrètement, la MDPH peut saisir l’ESEHP pour examiner la situation d’une personne dans le cadre de l’instruction de ses demandes. L’équipe investigue les différents champs d’observation au travers d’entretiens individuels, d’ateliers collectifs, de mise en situation technique et ou professionnelle, de visites à domicile ou de passation de tests psychométriques. Les différents éléments recueillis sont ensuite retournés à la MDPH, sous forme de synthèse, accompagnés de préconisations qui ont été auparavant discutées avec la personne. » Au niveau national, près de 40 % des personnes reçues par les MDPH sont porteuses de handicap psychique. Souvent, la MDPH dirige vers l’ESEHP des personnes dont elles soupçonnent une maladie psychique. « On touche là un public glissant, souvent en échec, bien connus des dispositifs d’insertion, mais qui n’ont jamais été diagnostiqués ou en contact avec le soin. » Ensuite des contacts sont pris avec les partenaires qui ont été en lien avec la personne sous réserve de son accord. Parfois, la collecte d’informations remet en mouvement des intervenants (travailleurs sociaux, assistantes sociales…) qui avaient perdu le dossier de vue. Cette approche très individualisée débouche sur des formats de réponse souvent hors des standards. « L’idée de la CNSA dans cette expérimentation est de clairement modéliser et essaimer les ESEHP auprès d’autres MDPH », souligne Frédéric Dewulf. En attendant, l’évaluation finale du dispositif aura lieu en décembre. À la mi-juillet, un premier bilan d’étape permettra déjà de valider et d’amender ce dispositif. À terme, l’objectif est bien de mieux en prendre en compte les besoins des handicapés psychiques pour promouvoir une meilleure adaptation de leur environnement et répondre ainsi aux termes de la loi de 2005. • P.F. InterAction n°57, juillet 2008 29 Résidence sociale ALFA3A Entièrement réhabilitée en 2006, la résidence sociale Charles de Foucauld a changé son image et le quotidien de ses résidents en s’inscrivant dans la vie locale. S’inscrire dans L > Arbre de Noël, aide aux devoirs et fêtes de quartier participent à l’ouverture sur la vie locale. > La résidence en chiffres (2007) > Âge des résidents Moins de 20 ans 5,3 % 20/40 ans 51,66 % 40/60 ans 33,11 % Plus de 60 ans 9,93 % > Nombre de logements ......................................95 61 chambres en unités de vie 21 studios individuels 13 appartements familiaux > Nombre de résidents hébergés ................... 151 > Nationalité Française Pays du Maghreb Autres > Taux d’occupation moyen ................... 94,34 % > Logements accessibles aux handicapés .........6 > Nombre total de nuitées ..........................32 711 > Activité professionnelle Étudiants ou stagiaires 5,3 % Chômeurs 6,62 % Autres 1,99 % Changer son image Inactifs 7,28 % Retraités 7,28 % CDI 44,37 % Travail précaire ou intérimaire 27,16 % 30 InterAction n°57, juillet 2008 60,26 % 23,84 % 15,9 % a résidence Charles de Foucauld est implantée à Ferney-Voltaire, à quelques pas seulement de la frontière helvétique. Elle s’appelait autrefois foyer Schweitzer et accueillait essentiellement des « vieux » migrants. Après deux tranches de réhabilitation et une réouverture complète en 2006, les bâtiments de la nouvelle résidence sont méconnaissables et depuis quelques mois, résidents et riverains réapprennent à se connaître. Quelques personnes seules mais aussi des familles occupent aujourd’hui les 95 logements disponibles, des studios pour une ou deux personnes, quelques appartements en colocation et des appartements familiaux répartis en deux bâtiments. Parmi les résidents, certains vivent des situations difficiles : chômage, problèmes de santé, éclatement familial. Plusieurs migrants sont également encore là, qui partagent des appartements. Mais pour l’essentiel, les résidents sont des personnes en mobilité, qui arrivent d’autres régions ou d’autres pays, ont trouvé un travail sur le secteur mais pas d’hébergement adapté à leurs revenus. Les locaux sont propres, accueillants, les logements bien aménagés et le personnel agréable, « une résidence très correcte » semblent dire tous ses occupants. Au fil du temps et lors des conseils de concertation qui réunissent, deux fois par an, le personnel et les résidents, des attentes se sont pourtant exprimées, pour que la résidence devienne un véritable lieu de vie. Les locataires ont souhaité favoriser la communication et les échanges internes mais aussi s’ouvrir sur l’extérieur, en allant à la rencontre des habitants du quartier. Il faut bien l’admettre, le foyer tel qu’il existait avant la réhabilitation était mal connu de la population, un peu à l’écart. Mais l’engagement des résidents, du responsable de la résidence, Thomas Tewolde, et de son équipe ont changé cela, en étant encouragé dans la vie de la cité cette voie par l’agence territoriale Haut-Jura qui pilote les sites d’Oyonnax et du Pays de Gex. En 2006 ainsi, à l’occasion de la fête des quartiers de la commune (le 11 juin), la résidence a invité les riverains à une journée portes ouvertes. Chaque résident devait apporter une spécialité culinaire. Les visiteurs ont pu découvrir les lieux et rencontrer leurs habitants. Le résultat fut plus que satisfaisant avec une forte affluence et un retour très positif des habitants du quartier, « qui ne s’attendaient pas à des bâtiments aussi bien ». Quelques semaines plus tard également, une association voisine s’est proposée pour venir jouer du jazz, en invitant les résidents et les riverains, avec succès là aussi. Cette année, l’idée sera d’ailleurs reprise avec une soirée musicale organisée en juillet, animée par le même groupe musical et quelques résidents, musiciens amateurs. En soirée mais aussi en journée, de nombreux efforts sont faits pour ouvrir la résidence. Ainsi, en 2007, à deux reprises, les mères de famille ont invité leurs homologues du quartier à venir déguster quelques gâteaux. Les évènements festifs, comme Noël, sont d’autres occasions pour « rompre la glace ». Un arbre de Noël a lieu chaque année avec des cadeaux pour les enfants, collectés par des bénévoles extérieurs. Les adultes sont, eux, invités à un apéritif. En 2006 et en 2007, toujours à l’occasion des fêtes de fin d’année, la commune de Ferney a mis un bus à la disposition de la résidence pour que les enfants puissent se rendre à un spectacle. Et il y a quelques mois, plusieurs enfants ont pu participer à un stage d’initiation au golf, à Saconnex. Enthousiasme garanti. Des projets pour animer le quotidien Au total, une quarantaine de mineurs en comptabilisant ceux de la résidence (non sociale) voisine, gérée elle aussi par Alfa3A, bénéficient des animations mises en place à l’intérieur de la résidence de Foucauld. Pour répondre à la demande des parents et organiser le quotidien des plus jeunes, un service d’aide aux devoirs a été mis en place, assuré par des bénévoles de Ferney-Voltaire et quelques voisins suisses. Tous les mardis soirs et mercredis après-midi, les enfants âgés de 6 à 15 ans se retrouvent dans une salle mise en place à cet effet, pour du soutien scolaire et des activités diverses. Ils peuvent également suivre des cours d’anglais. Ces services sont gratuits. En échange, certains bénévoles ont souhaité pouvoir s’initier à la langue arabe. Et comme l’une des résidentes a bien voulu se prêter au jeu, il existe dorénavant un cours hebdomadaire d’arabe. On appelle ça un échange de bons procédés. La vie au sein de la résidence, depuis deux ans, s’organise donc. Certains locataires ne s’attardent guère et trouvent rapidement un autre logement. D’autres en revanche séjournent plus longuement et s’investissent davantage dans ces dispositifs. Grâce à ceux-ci, il y a donc toujours des projets sur les rails, qui se concrétiseront plus ou moins rapidement. Un cours d’anglais pour adultes devrait voir le jour prochainement. Les familles demandent à ce qu’une aire de jeux avec des bancs soit installée, pour que les enfants ne jouent plus sur les parkings. Et enfin, mais ceci sera sans doute plus long, les résidents souhaitent utiliser un terrain attenant, propriété de l’État, pour en faire des jardins familiaux. Une idée qui devra faire son chemin auprès des instances locales mais qui illustre bien le besoin de vie sociale qui anime toute la résidence. Un logement et un accompagnement social L’accession aux résidences sociales est soumise à un certain nombre de critères sociaux, le niveau de revenus du foyer notamment, et au dépôt par le locataire d’un dossier de demande de relogement. C’est une condition absolument obligatoire. Le logement en résidence sociale étant en effet limité dans le temps, deux ans au maximum, il ne peut être qu’une solution temporaire, proposée à des personnes seules ou à des familles qui sont « en panne » de logement. En parallèle du logement qui leur est proposé, les locataires bénéficient également d’un accompagnement > Thomas Tewolde (à gauche), responsable de la résidence, et Josué social individualisé. Il se limite parfois Melis, directeur de l’agence territoriale Haut-Jura. à l’entretien d’arrivée lorsque le locataire n’affiche pas d’autre problématique que la recherche d’un logement durable. Il peut aussi être bien plus lourd lorsque s’associent à cette difficulté des problèmes de chômage, de santé ou des évènements familiaux qui fragilisent le foyer. Une prise en charge régulière est alors exercée, grâce à la présence au sein de l’équipe d’une conseillère en économie sociale et familiale. InterAction n°57, juillet 2008 31 Réhabilitation DYNACITÉ À Bellignat, les habitants du plus ancien immeuble social ont vécu une réhabilitation lourde. Accompagn pour habitants Être attentif aux autres > Étienne et Michèle Rigaud racontent la réhabilitation à Marie-Claude Ancian et Isabelle Bignon. « Je me souviens très précisément du début des travaux dans notre logement. C’était le 8 janvier 2007 ! », dit Michèle Rigaud, 79 ans. Arrivée en 1959 dans l’immeuble, elle occupe avec son mari, Étienne, 84 ans, un petit F4 où ils ont élevé leurs deux enfants. Très impliqué dans la vie de la cité, Étienne a dirigé les chants de la messe du dimanche durant 35 ans. « À l’époque, on se connaissait tous. On avait le souci de notre voisin ! » Il se souvient notamment de l’élan de solidarité dans l’immeuble le jour où le fils de l’un des occupants est décédé sur le terrain de foot voisin. « Aujourd’hui, le plus difficile à vivre, c’est le comportement des gens. C’est vraiment différent de l’ancienne époque », tempête Étienne. Les poubelles jetées n’importe où, les portes de l’immeuble non fermées, les chiens qui font leurs besoins n’importe où, Étienne Rigaud n’en peut plus d’autant d’incivilités. Alors, en ajoutant le marteau piqueur à supporter à côté de son oreille pendant plusieurs mois, on comprend combien la période a été difficile à vivre. Et pourtant, 32 InterAction n°57, juillet 2008 Étienne et Michèle ont toujours le sourire aux lèvres. Ils se souviennent des poêles à mazout constituant au début le « chauffage central » du logement. D’un point de vue général, ils sont plutôt contents de la rénovation de l’immeuble. L’isolation phonique des fenêtres et des portes fonctionne bien. Le chauffage central au gaz aussi. Étienne en profite pour rappeler qu’avec ce nouveau système, les cheminées sur le toit ne sont plus utiles. Elles seront enlevées plus tard. « Je me suis toujours permis d’intervenir et de signaler à l’OPAC quand il y avait un problème sur l’immeuble », dit M. Rigaud avec simplicité. C’est pour lui une façon de rendre service à tous. En revanche, la salle de bains ne correspond pas vraiment à leur attente, ou plutôt à l’habitude d’usage qu’ils en avaient. « Avant, il y avait un bac de douche. Je pouvais poser mes genoux dessus pour me laver la tête. » Avec la porte de la douche, le bac au sol et le siphon, Michèle a dû changer de stratégie ! C onstruit dans le cadre d’une « Opération Million améliorée » en 1959, l’immeuble Mont Olivet de Bellignat répondait à cette époque à un objectif de construction de « trois pièces de 50 m2 pour la moitié du coût d’un logement social de l’époque » : pièces exiguës, pas de carrelages sur les escaliers communs, un seul robinet pour le bac à laver et le lavabo… Ce fut le premier immeuble construit sur la commune, le premier aussi à vocation sociale. « Le bâtiment de 50 logements n’avait jusque-là subi que quelques petites rénovations. Une éventuelle démolition/ reconstruction a été envisagée mais se posait alors le problème du relogement. Au regard de la spécificité de l’occupation du bâtiment, c’est finalement une solution de réhabilitation lourde qui a été choisie », explique Isabelle Bignon, responsable de projets au pôle renouvellement urbain et patrimonial. Une réhabilitation lourde Avec la présence de 44 % de locataires de plus de 60 ans, l’hypothèse d’évolution retenue sera finalement une requalification du bâtiment en privilégiant le maintien à domicile des personnes âgées tout en préservant la mixité des populations. Outre l’amélioration du confort thermique, la réfection complète des sanitaires, la rénovation des parties communes (marches anti-dérapantes, mains courantes…), la mise en place d’interphones et la révision des portes d’entrée et de service, les appartements des deux premiers étages ont été équipés de douches à siphon de sol, de sièges relevables et barres d’appui dans les douches. Les entrées des bâtiments ont été aménagées avec des plans inclinés, des auvents de protection, des rampes d’escaliers et des volets roulants électriques. Au final, l’opération aura coûté 1,5 million d’euros, dont 96 000 consacrés à l’adaptation des logements. ement social vieillissants Un accompagnement social spécifique « Cette réhabilitation devait intervenir en site occupé par une population fragile. Dix habitants avaient plus de 80 ans ! Avec Michèle Barbi, assistante de projet, nous sommes allées rencontrer les personnes âgées. Le chantier allait être long, les travaux lourds : un accompagnement était nécessaire », souligne Isabelle Bignon. Une mission de maîtrise d’œuvre sociale en interne a alors été mise en place avec pour objectif d’accompagner 13 ménages âgés lors de la phase de travaux. De juin 2006 à juillet 2007, un partenariat s’est engagé avec la commune de Bellignat pour soutenir les personnes âgées durant le chantier. Faire du portage de repas, aider à déménager ou déplacer les meubles, proposer des nuits d’hôtel, réaliser quelques travaux spécifiques dans certains logements : ces aides de terrain ont été fort appréciées des résidents. « Certains nous ont fait part au télé- phone ou par courrier de leur reconnaissance pour cette intervention pendant une phase de chantier particulièrement complexe et longue », confirme Isabelle Bignon. Marie-Claude Ancian, maire adjoint aux affaires sociales de la commune, a participé activement à cette action. « Ce chantier a été très traumatisant pour certains résidents. Il fallait les soutenir moralement. » Au final, le calme est revenu dans la petite cité. Mais de mémoire d’habitants, on gardera trace de cette épopée ! • P.F. « On a vécu comme des bohémiens » > Angèle Chagros et son fils Georges apprécient le calme revenu dans l’immeuble. Pour Angèle Chagros, 80 ans, l’opération de réhabilitation aura été l’occasion de descendre du 3e au 1er étage, avec son fils, Georges. Arrivée dans l’immeuble à sa construction, elle est passée d’un petit deux pièces à l’entrée de Bellignat à un T5 équipé en sanitaires et chauffage avec son mari et ses six enfants. Un bouleversement à l’époque dans la vie de cette famille modeste. La rénovation, Angèle l’a attendue. Elle en apprécie maintenant le confort. Sauf peut-être qu’il a fait trop chaud cet hiver ! L’isolation thermique nécessite quelques ajustements sur le réglage de la chaufferie. « J’apprécie vraiment la douche ! Et puis les barres dans les escaliers pour se tenir en montant : elles sont doublées, une pour les petits, une pour les grands ! Et puis, ils ont mis du carrelage, c’est beaucoup plus propre. » Avec l’âge, on perd un peu de sa mobilité. « Vous savez, avant, il n’y avait pas de rampes aux escaliers de l’entrée de l’immeuble. Quand on est jeune, ça va. Mais avec le temps. Je ne peux pas vous dire combien de fois je me suis retrouvée par terre quand il y avait du verglas ! » La fermeture des accès posait aussi problème. « Avant, les portes des caves étaient vraiment très légères, et l’accès n’était pas correctement fermé. On s’est fait pas mal voler : vélo, mobylette, bouteilles de champagne… » Elle avait fait alors une pétition. Le problème ne devrait plus se renouveler avec les nouvelles portes de service. « Pendant les travaux, il faut bien le dire, on a vécu comme des bohémiens ! Et la poussière ! On en a mangé, de la poussière ! », souligne t-elle. Au milieu du salon encombré de meubles, un petit réchaud servait pour la cuisine. Et puis, il a fallu refaire entièrement l’appartement qu’elle récupérait, un peu en urgence. « Heureusement, j’ai la chance d’avoir un fils, un gendre et deux petits-enfants qui ont pris 8 jours de vacances pour venir tout refaire ! » Le calme est revenu dans l’immeuble. Et la tourterelle aussi, « la fille de la maison » qui vient lui rendre visite régulièrement ! InterAction n°57, juillet 2008 33 Reportage Festiv’Reyssouze : accueillir la S amedi 28 juin en fin de matinée, dans le quartier de la Reyssouze à Bourg-en-Bresse, la chaleur est déjà écrasante, même au bord de l’eau. Pour ajouter un peu d’ombre, des petits chapiteaux sont dressés sur la prairie entourée d’immeubles qui borde la rivière. Une scène, une sono annoncent les concerts programmés ce soir. Les bénévoles, une trentaine en tee-shirts orange vif, sont à leur poste. On démarre l’apéritif : top départ pour la version 2008 de Festiv’Reyssouze, la fête annuelle du quartier. Les gens arrivent petit à petit. Musique, saucisses grillées, annonces au micro : « N’oubliez pas de respecter l’environnement, ramassez les canettes et les papiers ». On se hèle, on s’embrasse, on se tape dans le dos, on s’installe. « Cette année, c’est la fête de la Grande Reyssouze », se réjouit David Bouillard, coordinateur de l’événement au centre social. « Nous faisons un gros travail de communication, d’élargissement. Nous sommes allés à la rencontre des habitants des quartiers des Crêts, du Pont des Chèvres, du 34 InterAction n°57, juillet 2008 Canal et de la Reyssouze pour les associer tous à l’événement. Les bénévoles viennent d’ailleurs des quatre territoires. Nous voulons instaurer une dynamique, créer des liens qui permettent de faire tremplin vers d’autres actions. » Des ateliers ludiques pour tous Dans la cuisine du foyer des Saules, l’activité est à son comble. Fidèle, Emma et quelques bénévoles font frire beignets et tranches d’aubergines dans l’huile bouillante. « Nous faisons partie de l’association burgienne Ébène, précise Emma Tauzi, la présidente. « Notre but est de promouvoir la culture africaine par l’amitié, la solidarité et l’entraide. Nous préparons un menu d’Afrique centrale, commandé par le centre social, pour 380 personnes. » Mireille, une bénévole, dispose les légumes dans un plat. « On n’a pas chômé ! Nous avons travaillé jusqu’à une heure et demi cette nuit et nous avons réattaqué à six heures ce matin ! » Après le déjeuner, les adultes s’attardent à table tandis que des familles avec landaus, poussettes investissent le terrain. Des ateliers ludiques sont proposés aux plus jeunes : grand jeux en bois, échasses, casseboîtes, pêche à la ligne, maquillage… Tyrolienne et tournoi de foot occupent les grands. « Cette année, nous avons voulu mettre l’accent sur l’accueil des familles et des enfants », commente Catherine Parizot, assistante-animatrice au centre social. « Des animateurs de centres socioculturels sont là bénévolement aujourd’hui pour encadrer les activités et aider les volontaires. » Se voir tranquillement entre voisins Les enfants courent de stand en stand, les adultes discutent. Dalila, 9 ans, se précipite vers sa maman, assise au milieu d’un groupe de femmes de tous âges : « Le trampoline, c’est trop bien ». Des rires fusent de part et d’autre, l’ambiance est détendue. « Nous sommes fidèles à la fête », racontent Sofia, Dahla et Ismahen. « La Reyssouze, c’est une famille. On a grandi ici, dans les bâtiments qui ont été détruits. En principe, on se connaît tous, mais il y a des gens qu’on croise sans leur parler. Aujourd’hui, c’est l’occasion de prendre le temps, de se mélanger. » L’après-midi s’écoule sur fond de musiques variées, grandes discussions, galopades et cris d’enfants. « On est bien ici », sourit Diop, jeune femme originaire du Sénégal, qui habite le quartier depuis 2001. Installée sur un fauteuil de jardin, elle allaite une ravissante petite fille aux cheveux nattés. « C’est la deuxième fois que je viens. C’est très convivial. Les enfants retrouvent leurs copains, on peut se voir tranquillement entre voisins. » Un peu plus loin, trois expositions présentent le travail original des ateliers ouverts du quartier. Odile, retraitée, admire les œuvres d’art. « J’habite le quartier depuis deux ans. Je n’osais pas venir à la fête, on m’avait dit qu’il y avait de la bagarre. En fait, c’est très sympathique. » diversité pour créer des liens Un gâteau inédit Devant l’immeuble d’en face, Françoise, Joëlle et Michelle papotent au frais. Elles sont du coin depuis longtemps, plus de cinquante ans pour Françoise ! « J’ai vu le quartier se construire et se déconstruire. J’aimais bien mon bâtiment. J’étais bien. Je ne sais pas pourquoi ils l’ont cassé. J’aime mon quartier. On côtoie tout le monde. Et puis, on a tout sous la main, on est près du marché, on a de la verdure, on n’a pas besoin de moyen de locomotion. » 17 h 30 : fin des jeux. Le départ du traditionnel lâcher de ballons est donné par Xavier Breton, député de la circonscription. Tous les participants à la fête se rendent ensuite près de la buvette pour un événement inédit. On apporte un très long gâteau, orné d’un pont, d’un pêcheur, de feuillage et de petits poissons. « Il a été confectionné par un groupe de femmes du quartier », explique Catherine Parizot. « Elles se sont retrouvées toutes les semaines depuis le mois d’avril pour mettre au point une recette originale, représentative des différentes cultures du quartier. Elles ont apporté leurs origines : Afrique, Antilles, Brésil, Europe de l’Est. » Diversité culturelle Avant de procéder au partage des 400 parts de dégustation, Francine, une des cuisinières, explique : « Nous avons fait deux génoises, de deux couleurs différentes. Nous les avons mises l’une sur l’autre. Elles symbolisent la diversité culturelle de notre quartier. » Troisième temps de la fête : des spectacles de rap, de percussions proposés par des groupes de jeunes du territoire, des danses africaines et le groupe de reggae Brousaï, originaire de Mâcon. Youssa, Myriam, Abdelhah répètent leurs textes de slam avec cinq autres adolescents. Ils ont commencé il y a un an dans un atelier qui mélange Reyssouze, Croix-Blanche et centre-ville. Les textes parlent du quartier, du gouvernement, de l’amour. « Le slam est un moyen de dire ce qu’on a sur le cœur de façon artistique, de faire passer un message en douceur. » À la fin de la soirée, les habitants repartent avec le sourire. Bénévoles et salariés du centre social soufflent. Les objectifs sont atteints : l’organisation s’est révélée sans faille, toutes les générations ont participé, les quatre quartiers ont été bien représentés. Rendez-vous cet hiver pour une prochaine fête, au Pont des Chèvres, cette fois. • S.G. > Déconstruction, reconstruction En lien avec le Centre social de la Reyssouze, trois ateliers ont exposé leurs réalisations pendant la fête. « Plein Cadre », dont l’objectif est de faire découvrir la photographie aux habitants du territoire, a travaillé cette année sur la Reyssouze et ses couleurs. « Le quartier est en pleine transformation, explique Stéphane Bouillard, mais il n’y a pas que le gris du béton. Les participants ont traqué la couleur pour mieux montrer que les jolis coins existent encore ici. » L’atelier « Portes et fenêtres » a peint et mis en scène des portes et fenêtres d’appartements récupérés lors de la démolition d’immeubles. Les menuiseries servent de cadre à des « grafs » réalisés dans des ateliers ouverts. Le but de « Gravats gravés » ? Donner une âme à des objets récupérés dans des immeubles en déconstruction, en accord avec Bourg Habitat. « Les habitants étaient tous tristes de voir leurs bâtiments démolis », rappelle Christine Colin, animatrice socioculturelle. « On leur a proposé de reconstruire autrement, de tourner la page, en transformant toutes sortes de matériaux récupérés en objets d’art. » Sébastien Degluaire, artiste sculpteur burgien, est intervenu pour aider les participants à donner une touche esthétique à leur réalisation. InterAction n°57, juillet 2008 35 Développement durable SEMCODA La marge de manœuvre est étroite pour les bailleurs sociaux : comment améliorer les performances en matière d’économie d’énergie sans peser sur les charges ? En d’autres termes : comment dépenser pour économiser ? « Tu veux faire vivre U n jeudi matin. Réunion de staff à la SEMCODA. Ordre du jour : les économies d’énergie. Le café n’a pas le temps de refroidir. Gérard Lévy, le patron, cadre d’emblée : — Offrir toujours mieux pour le même prix de location, c’est compliqué. Quand j’examine le poste des charges, je n’imagine pas que l’on puisse toucher à la ligne Prestations aux locataires. En revanche, on peut comprimer les postes eau et chauffage. Gérard, on t’écoute. Gérard Vullin, responsable du service maintenance, a préparé son topo : — Comment faire face aux augmentations du coût de l’énergie ? Elles ont une incidence importante sur les loyers et entament notre capacité à les recouvrer. Pour un loyer de 400 €, nous avons des appels de charges de 100 € par mois pour 2008. En mai, l’augmentation du fuel est de 15 points. Le gaz a un léger retard mais il suit derrière. G. L. : Il y a un vrai risque de décrochage. Nous n’avons pas encore répercuté ces augmentations dans les charges, mais si ça continue, il faudra le faire à hauteur de 7 ou 8 €. Gérard Aulner, directeur du département Développement et Habitat, souligne : – Nous travaillons dans le développement durable pour que nos futurs locataires puissent choisir des appartements qui consomment peu. G. L. : Ceux-ci auront le choix. Nous avons néanmoins 30 bâtiments aujourd’hui dont les performances énergétiques ne sont pas satisfaisantes. Je parle des immeubles où l’on maîtrise l’énergie, pas de ceux qui sont en énergie individuelle. G. V. : Il faut traiter ces programmes les plus énergivores. Ceux qui dépassent 130 kWh au m2 par an. Ces 30 immeubles en font partie. G. L. : L’objectif de traiter ces immeubles est raisonnable à condition d’avancer par 36 InterAction n°57, juillet 2008 > La Marpa (Maison d’accueil rurale pour personnes âgées) de Saint-Jean-le-Vieux est équipée de chauffage au bois, d’une centrale de traitement de l’air raccordée à un puits canadien, de brise-soleil en bois sur les façades sud et ouest. paliers. Nous savons que les locataires vont délaisser les immeubles mal positionnés en terme de charges, ce qui provoquera à terme de la vacance. Le problème qui se pose à la Semcoda, c’est le financement des travaux. Gérard Vullin a ses solutions: — On freine les dépenses non obligatoires. On isole en façade. G. L. : Du solide et du durable, pas du cachemisère ! G. V. : On choisit ensuite les énergies renouvelables. Je suis réticent sur le bois : ça pollue et on ne maîtrise pas le coût de la matière première qui grimpe. Je propose aussi des économies sur l’eau qui représente 15 % des charges. On pose des limiteurs dans les chasses d’eau, on installe des douches plutôt que des baignoires. G. L. : Et comment tu fais pour le bain du gamin ? T’es gentil mais j’aime bien les solutions qui restent connectées à la réalité. G. V. : Le problème, c’est de pérenniser les installations dans le temps. Avant, on ne se posait pas la question de la durée et des économies d’énergie. Globalement, nos immeubles sont performants mais la maintenance doit être sans faille. S’ensuit une discussion sur les mérites des ins- tallations double flux, un système qui demande nettoyage et entretien. Là aussi, l’impact sur les locataires n’est pas négligeable. G. V. : Il faut mobiliser les gens sur la qualité de nos immeubles. G. A. : Les gens, c’est qui ? G. V. : Les locataires qui n’aèrent pas assez les appartements et qui vivent dans des nids à microbes et les entreprises qui nettoient des installations. Difficile pour nous d’aller faire des contrôles dans les gaines. Gérard Lévy continue de suivre son idée : — Ça veut dire qu’à budget égal, on aura un parc à 100 kWh. C’est excellent puisqu’on est actuellement à 130, que l’objectif du gouvernement était à 150 et que le Grenelle de l’environnement veut descendre la barre à 80. Comment va-t-on financer ? G. V. : Selon le principe en vigueur à la SEMCODA, nous partageons avec les locataires. Si on économise 100 €, on se partage chacun 50. Ça veut dire que le locataire aussi va participer aux investissements. Et je m’aperçois en discutant avec eux qu’ils comprennent et qu’ils adhèrent à cette démarche. J. P. Grisard, directeur des agences : – Je sais, mais je te rappelle que nous sommes dans le logement social… les gens dans 19° ? » G. V. : J’ai une préférence pour les chaufferies collectives. C’est nous qui prenons le risque financier mais au moins on maîtrise la consommation et on peut s’adapter aux nouvelles technologies. Je vous rappelle que nous avons rénové les deux tiers de nos chauffages électriques. Sur ce point, nous sommes bien placés. Toujours dans les solutions d’économie, il faut lutter contre les déperditions et faire changer les comportements. G. L. : Tu veux faire vivre les gens dans 19° ? G. V. : Non, mais dans le collectif, on peut être autoritaire : on peut baisser la température. En individuel, chacun décide. G. A. : C’est pour ça qu’il y du vol de calories. G. V. : Je viens d’en voir un bel exemple à Saint-Genis-Pouilly. On ne peut pas faire grand chose contre. Second passage de la cafetière. Au tour de Gérard Aulner et de Patrick Giachino, responsable du service construction, de plancher sur le neuf cette fois. G. A. : Dans la conception de nos programmes, nous intégrons désormais plusieurs solutions : isolation maximale en extérieur, bonne orientation du bâtiment quand c’est possible, éclairage des parties communes par vitrage, chauffe-eau solaire, chauffage en dalle avec pompe à chaleur. À Marcy-l’Étoile, en collectif, on est descendu en dessous de 50 kWh. Mais l’opération est difficile à monter pour avoir le label HQE et l’investissement financier est important. G. L. : Le Grand Lyon apporte des aides. C’est pas partout pareil… Il en faut pour donner l’élan. Ce n’est pas utopique d’être en dessous de 50 s’il y a le terrain, les aides et pas d’ennuis. Gérard Aulner est incollable sur les nouvelles solutions pour stocker et répartir l’eau chaude, ce qui permet des gains de 50 %. Gérard Lévy, un peu gâte-sauce : — Les consommations d’eau sont toujours en progression ? Méfions-nous des bonnes fausses idées. Je vous signale que la récupération d’eau de pluie, c’est interdit dans beaucoup de départements. La DDASS est contre. L’eau doit être buvable partout. Le double flux refait son apparition, fortement soutenu par les représentants du neuf : G. A. : J’en suis partisan : on règle les problèmes phoniques et on apporte un bon niveau de confort à condition de ne pas diminuer les débits d’air. Ça permet aussi de ne pas vivre dans une fournaise l’été et il y a moins d’humidité dans les logements. P. G. : Mais ça coûte cher et les bureaux d’études ont encore beaucoup de progrès à faire pour maîtriser la conception et l’entretien. Double flux, pompe à chaleur, chauffe-eau solaire… les prix s’envolent, même si c’est l’avenir. Gérard Lévy marmonne : — Il faut obtenir des modifications de législation et il n’y a pas que le locataire qui doit en bénéficier. Il ne suffit pas de souffler dans le pipeau du développement durable, encore faut-il nous aider, sinon on n’y arrivera pas. G. A. : C’est vrai qu’à Miribel, on avait prévu pompe à chaleur plus gaz. On a dû supprimer la pompe à chaleur qui n’apportait pas grand chose de plus en terme d’économies. G. L. : Je maintiens qu’il faut que les architectes évoluent et que les élus aient une réflexion sur ces sujets. P. G. : On nous dit que les constructions HQE, c’est moche. C’est vrai que le HQE a un côté “boîte”. Il suffit d’aller en Allemagne ou en Suisse pour s’en rendre compte. Chez nous, on a du mal à accepter les coursives communes. Les élus acceptent mieux le principe HQE pour les bâtiments publics que pour les logements. La discussion tire à sa fin. Gérard Lévy revient à la charge sur les surfaces des logements. — À la SEMCODA, la surface moyenne de nos logements est de 62 m2. Si on descend à 52, comme les promoteurs privés qui n’ont peur de rien et qui proposent des T3 à 55 m2, ce sera plus facile à chauffer. C’est vrai qu’il faut avoir les moyens pour venir chez nous. Mais jusqu’à quand les Français vont-ils accepter de vivre dans 55 m2 ? G. A. : Si on fait monter les cellules, les gens ne pourront pas payer. G. L. : Je suis partisan de ne pas toucher la taille de nos logements et la qualité de vie proposée à nos clients. Faut savoir ce qu’on veut ! On est au bout du bout et on va rouvrir les yeux rapidement : des logements sociaux de 55 m2 seront difficiles à remettre dans le circuit pour ceux qui en produisent encore aujourd’hui. L’énergie, c’est très long à renouveler. Je vais finir par croire que la nôtre aussi. • A.G. > Cet ensemble de 19 logements, en projet à Replonges, sera labellisé THPE 2005 ENR (très haute performance énergétique), c’est-à-dire que tous les matériaux employés seront étudiés et choisis pour leurs qualités et performances énergétiques. InterAction n°57, juillet 2008 37 Bloc-notes Mireille Cordier raconte et Isabelle Mencarelli commente. Les maîtresses de maison du Service accompagnement au logement de l’Orsac composent à quatre mains l’aventure au quotidien de leur métier. > Isabelle Mencarelli et Mireille Cordier entourent les deux éducateurs du SAL, Alain Dérudet et Jean-Philippe Quignard. Ils font partie de l’équipe de 11 personnes qui comprend aussi une assistante sociale, trois veilleurs de nuit, un comptable, un chef de service et un directeur. Accompagner vers l’autonomie > Mardi 8 h Après trois semaines d’absence, je prends connaissance de ce qui s’est passé depuis. Puis j’aménage un nouvel appartement avec la personne accueillie. Vaisselle, ménage, achat de lustres et d’ampoules, commandes de draps et torchons de vaisselle, tout y passe. Ma journée se finit à 16 h. Au sein du SAL, une maîtresse de maison a pour principale fonction l’accueil et le suivi des accueillis. Il faut faire vivre les lieux collectifs par le biais des apprentissages de la vie quotidienne. Chaque journée est différente, même si nous programmons certaines choses, nous devons nous adapter aux priorités, aux demandes ponctuelles. > Mercredi 13 h Je lis les rapports des collègues de la journée et de la nuit précédentes avant la réunion avec le chef de service. Puis je passe au contrôle de l’état des deux appartements. Un résident est inquiet, il a peur de perdre son emploi le 10 août à la fin de son CDD. Je dois le rassurer, le remettre en confiance. Puis, avec les deux autres locataires, nous mettons en route la préparation du repas du soir. L’occasion pour eux de me raconter ce qu’ils ont fait pendant mon absence. Vers 19 h, je me rends dans un autre appartement pour préparer le repas avec trois autres résidents. Ils me questionnent sur l’avancement de leurs dossiers qui ont pris un peu de retard : APL, carte Vitale… À 20 h j’accompagne l’un des deux au gymnase pour son cours de badminton. Le surveillant de nuit viendra le chercher vers 22 h. Après avoir rédigé le compte-rendu de la journée, je pars vers 21 h. Les menus sont préparés pour la semaine, par appartement. Le plus souvent, ce sont les résidents qui les choisissent. Cela leur apprend à organiser, à prévoir. Cela permet aussi de satisfaire au mieux les demandes de chacun et de respecter les croyances. Ces moments sont privilégiés car ils facilitent le dialogue. > Jeudi 8 h Un employeur appelle. Un résident de l’autre appartement est absent de son lieu de travail. Son colocataire me dit qu’il est malade. À 9 h 45, je l’emmène chez le médecin que j’ai trouvé pour une consultation. De retour à l’appartement, je l’aide à lire son ordonnance et à prendre ses médicaments. Étant donné le problème de santé de la personne, je sors faire quelques courses pour modifier le menu de midi. À 11 h 30, j’ai rendez-vous avec un autre résident pour l’accompagner à la banque : il doit retirer de l’argent pour racheter une carte téléphonique. Il n’est pas là. Je le cherche, demande à son colocataire où il est. Finalement, je vais chercher la carte téléphonique seule. À 13 h 15, je le retrouve en train de préparer le repas. Son colocataire prend la suite, pendant que nous nous rendons à la banque tout en discutant des motifs de sa disparition… Je repasse ensuite voir le résident malade et son colocataire dans l’autre appartement. J’avais l’intention de manger avec eux, mais en raison des imprévus, le colocataire du résident malade a préparé le repas seul et ils ont déjà mangé. Ma journée se finira à 18 h. Nous partageons certains repas des accueillis. On en confectionne certain avec eux, on leur apprend des recettes, on partage des astuces de cuisine. C’est un moment d’observation, d’écoute et d’évaluation. Il y a souvent des confidences, des malaises soulevés, des petits problèmes abordés… > Vendredi 13 h Après la lecture des comptes-rendus, j’entame plusieurs lessives pour une résidente qui a de gros handicaps. Je discute pendant ce temps avec sa colocataire qui part en week-end à Lyon. À 16 h, j’explique à l’éducateur comment répartir les lustres dans l’appartement en cours d’aménagement et nous décidons d’effectuer un barbecue le soir. Il ne reste que 5 résidents sur les 11 habituellement. Puis j’établis les menus de la semaine et la liste des courses avec un résident. Nous effectuons aussi les achats pour le barbecue. À 18 h 30, tous les accueillis viennent aider à la mise en place des tables pour notre petite fête improvisée. Les résidents doivent participer pour devenir autonomes. À 21 h 30, tout le monde nettoie. Je finis ma journée à 22 h. Ce week-end, c’est Isabelle qui proposera des animations : balades et pique-nique au bord d’un lac. La semaine prochaine, en raison des soldes, beaucoup de résidents souhaitent renouveler leur garde-robe. Cette semaine-là sera donc une semaine « achats » ! Notre travail est très diversifié. Hormis l’apprentissage des gestes de la vie quotidienne, nous sommes amenées à accompagner les accueillis pour les démarches administratives, les visites médicales ou l’achat de vêtements… Nous sommes là aussi pour les aider à préparer leur valise de départ en vacances ou rédiger une lettre. Le week-end étant réservé à la détente, nous pouvons partager d’autres choses avec eux autour d’animations diverses. Nous avons la chance d’être dans une structure innovante qui valorise le métier de maîtresse de maison et nous implique totalement dans notre rôle éducatif ! 38 InterAction n° n°57, 57,juillet juillet2008 2008 Social > Rendez-vous conte Animation de quartiers Un premier centre social en Pays de Gex > Cent cinquante personnes ont assisté à l’après-midi conte d’avril. Depuis deux ans, l’Espace associatif et social de Montluel, agréé centre social communal, propose une fois par trimestre un après-midi conte ouvert à tous, enfants, parents et grandsparents, assistantes maternelles… « Nous alternons conte traditionnel et conte innovant. Le rendez-vous est vraiment attendu, avec chaque fois plus de cent personnes » note Isabelle Henry, directrice. Le 9 avril, le thème était d’actualité : l’environnement et le tri sélectif. Autour de la Baleine bleue contée en musique par les bénévoles Cécile Gaude et Jacques Cutzach, des jeunes de la Maison familiale rurale invitaient à une exposition et des ateliers. Des écoliers avaient confectionné des bonshommes en papier recyclé. Des enfants de l’accueil périscolaire et des adultes des Atelec avaient réalisé les décors. L’atelier d’échanges de savoirs et savoir-faire avait mis la main à la pâte du goûter. Prochains rendez-vous le 21 octobre, pour un conte gourmand, en janvier autour des étoiles, en avril pour un conte-forum sur l’eau. « Le CUCS* signé en 2007 a facilité les partenariats, il permet de monter des projets communs qui mixent vraiment les populations. » Exemple : les « Petites mains » (ateliers 3/7 ans, ouverts aux enfants, parents et assistantes maternelles), l’accueil périscolaire et les Atelec préparent une fresque qui sera réalisée à l’automne avec un artiste professionnel. Tél. 04 78 88 85 86 Née en 1978 dans le quartier de Derde à Gex, avec pour première action l’accompagnement scolaire, l’association Animation de quartiers a développé au fil des ans des activités pour enfants, ados et adultes, en privilégiant l’implication des habitants : centre de loisirs, apprentissage socio-linguistique, rencontres sur la parentalité, organisation d’un festival gratuit des arts de la rue… La mixité sociale a fait son chemin : 60 % des usagers de la structure viennent aujourd’hui d’autres quartiers. Labellisée structure de proximité par la Caf en 1999, l’association a franchi une nouvelle étape en mai 2008 : l’agrément centre social. « Ce n’est pas une fin en soi mais plutôt une reconnaissance du travail mené depuis des années, un nouveau démarrage avec de nouveaux projets. C’est le premier centre social dans le Pays de Gex », souligne le directeur, Pierre Battut. L’apport financier supplémentaire permettra de renforcer l’équipe de personnel (actuellement, 3 salariés à temps plein, 2 animateurs mis à disposition par la commune, auxquels s’ajoutent les intervenants et vacataires), « afin d’améliorer la qualité des prestations et développer de nouvelles actions collectives ». Une réflexion sur la construction de nouveaux locaux est lancée, en concertation avec la commune, principal partenaire financier. Les échanges sont également actifs avec la fédération des centres sociaux de l’Ain. « Nous sommes loin de Bourg mais ils sont très réactifs, très présents. » Tél. 04 50 28 34 17 > Séminaire Socrates/ Grundtvig : fin… et suite > Au début du séminaire, les nouveaux apprenants ont exprimé leurs souhaits et motivations. Durant trois ans, des formateurs et des apprenants des ateliers d’alphabétisation d’Écosse, de Belgique, de Suisse, du Pays basque espagnol et des Atelec ont organisé une rencontre annuelle, afin d’échanges expériences et pratiques. Du 27 au 30 mai, à Giron, le dernier séminaire Socrates/ Grundtwig* a réuni 40 participants, dont 16 apprenants. Objectif : « réaliser un Manifeste pour faire entendre la voix des apprenants et de leurs accompagnants et pour défendre les démarches émancipatrices et les valeurs qu’elles portent (reconnaissance, valorisation…) » explique Anne SeyveMarkley, directrice des Atelec. Réunissant des textes nés lors des ateliers (en français, espagnol ou basque) et une synthèse des travaux de réflexion, le livret Liberté d’apprendre… Apprendre pour la liberté, accompagné d’un DVD, sera édité à l’automne et diffusé largement dans chaque pays. Afin de prolonger cette dynamique, les participants ont lancé l’idée d’organiser une conférence annuelle des apprenants. Tél. 04 74 22 48 36 * Soutenu par l’Union européenne (voir InterAction n° 49, juillet 2006, p. 45). > En juin, le 7e festival des arts de la rue Tôt ou T’Arts organisé par le centre social a réuni 22 compagnies venues de toute la France et de Belgique. Les spectacles, tous gratuits, drainent un large public. Es-tu déjà entré dans le rêve d’un autre ? Alors, cesse de rêver à sa place. Est-ce que c’est mauvais d’être différent ? Chaque femme, chaque homme a une richesse en lui pour faire grandir la société. Extraits d’un atelier d’écriture InterAction n°57, juillet 2008 39 Insertion professionnelle ADAPEI En 2005, la loi transformait les ateliers protégés en entreprises adaptées. Retour sur un changement qui va au-delà de la simple appellation. Entreprises le pari de C > Aux Ateliers de Brou, l’emballage et le conditionnement sont systématiquement vérifiés pour répondre aux exigences de zéro défaut des clients. onsidérées comme des entreprises ordinaires, les entreprises adaptées (EA) doivent être compétitives. Ce qui est loin d’être facile. Elles n’échappent pas aux contextes économiques locaux et nationaux de leur secteur d’activité. À Oyonnax, les Ateliers de la Tuilerie travaillaient beaucoup en lien avec la plasturgie. Les délocalisations de la soustraitance vers des pays où les coûts de main d’œuvre sont moins élevés rendent la pérennité de l’activité fragile. Cette année, l’entreprise adaptée d’Oyonnax a donc ouvert une nouvelle activité, plus porteuse : l’entretien des espaces verts. « Cela demande une grande polyvalence de nos salariés qui doivent se reconvertir vers un nouveau métier », souligne Francis Moricheau, directeur du secteur adultes d’Oyonnax. Aux Ateliers de Brou, le parte- > Entreprises adaptées : mode d’emploi L’objectif est de permettre aux travailleurs handicapés d’exercer une activité professionnelle dans des conditions adaptées à leurs possibilités. L’entreprise adaptée doit employer au moins 80 % de travailleurs handicapés, orientés vers le marché du travail par la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées Une aide au poste forfaitaire est versée par l’État à l’entreprise adaptée. Le salarié dispose d’un statut de droit commun avec un contrat de travail à durée déterminée ou indéterminée et un salaire répondant à la convention collective de la branche professionnelle de l’entreprise. Depuis le 1er janvier 2006, ce salaire ne peut être inférieur au SMIC. Autre adaptation, le salarié handicapé qui a intégré une entreprise non adaptée peut dans un délai d’un an retourner dans l’entreprise adaptée qu’il avait quittée. Les travailleurs handicapés employés dans une entreprise adaptée 40 InterAction n°57, juillet 2008 nariat engagé avec Renault Trucks depuis 40 ans permet de garantir le chiffre d’affaires. « Il faut savoir bien évaluer le marché auquel on doit faire face. Et savoir dire non lorsque nous ne disposons pas des compétences pour réaliser le travail demandé », explique le directeur, Giovanni Niccolini. Miser sur la qualité Les EA ont dans le passé souvent été en déficit. « Même avec une aide au poste, nous avons des charges supplémentaires de personnel évidentes. Il nous faut impérativement un personnel encadrant très bien formé, avec un profil difficile à trouver : avoir des qualités humaines et une bonne compétence éducative ! » sourit Bernard Marchandise, directeur de l’IME Georges Loiseau et de l’entreprise Maison Nette. Alors, au-delà du prix proposé, qui est rarement au moins-disant, c’est surtout la qualité que les EA mettent en avant. « Les chefs d’équipe contrôlent systématiquement les chantiers », souligne Nicolas Panisset, responsable de production. Maison Nette a vu ainsi revenir vers eux des anciens clients. De peuvent, avec leur accord et en vue d’une embauche éventuelle, être mis à la disposition d’un autre employeur. > Les entreprises adaptées de l’ADAPEI Les Ateliers de Brou (Bourg) : 25 salariés. Secteur d’activité : emballage, conditionnement, soudure. Maison Nette (Bourg) : 27 salariés (équivalents temps plein). Secteur d’activité : nettoyage industriel. Maison des Pays de l’Ain (Saint-Étienne-du-Bois) : 17 salariés. Secteur d’activité : restauration traiteur Adapaysage (Treffort) : 23 salariés. Secteur d’activité : entretien des espaces verts Les Ateliers de la Tuillerie (Oyonnax) : 29 salariés. Secteurs d’activité : sous traitance industrielle, mise à disposition de personnel en entreprise, entretien d’espaces verts. adaptées : l’insertion même, dans les opérations de sous-traitance industrielle, aux Ateliers de Brou et aux Ateliers de la Tuilerie, le zéro défaut est un point crucial. « Si une seule pièce est défectueuse, le client nous renvoie automatiquement tout le lot », souligne Francis Moricheau. Insérer en milieu ordinaire « Le parcours idéal serait de commencer par un travail en ÉSAT (établissement et service d’aide par le travail) pour se stabiliser et rebondir vers l’entrée en milieu ordinaire, via l’entreprise adaptée », explique Bernard Marchandise. Avec l’obligation de travailler avec un partenaire spécialisé dans l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés, on pourrait penser que ce parcours est facile à suivre. Pourtant les résultats restent modestes. « En trois ans, je n’ai dû avoir que 5 ou 6 personnes qui ont pu partir. Mais pour beaucoup d’autres de nos salariés, les garder, c’est déjà de l’insertion professionnelle à part entière », souligne Bernard Chevalier, directeur de la Maison des Pays de l’Ain et d’Adapaysage. Aux Ateliers de la Tuilerie, Francis Moricheau a créé un service de mise à disposition des entreprises des travailleurs handicapés en vue d’insertion. En interne, comme en externe, un véritable travail de fond est mené. Le service accompagne une à deux personnes par an. « Il ne faut pas croire que cela est ouvert à tout le monde, qu’il suffit de le vouloir. Il y a beaucoup de paramètres en jeu : l’existence d’un emploi pérenne dans l’entreprise accueillante, un management particulier du personnel handicapé, et la volonté du chef d’entreprise de jouer la carte de l’emploi de travailleurs handicapés sont des conditions indispensables de réussite. » Conditions favorables « On ne peut pas non plus toujours faire d’insertion professionnelle en atelier protégé car nos salariés ne veulent plus partir », explique Giovanni Niccolini. À salaire égal, le travailleur handicapé préfère rester en entreprise adaptée, où la dimension humaine de l’encadrement est importante. Un avis que partage Nicolas Panisset. « Une entreprise de nettoyage en milieu ordinaire propose des horaires très découpés dans la journée. À Maison Nette, nous cumulons pour rassembler les heures. Nos conditions contractuelles sont très bonnes, surtout depuis la loi qui oblige au paiement du SMIC. » Difficile aussi pour les personnes handicapées de répondre toujours à la forte demande de polyvalence du milieu ordinaire. « J’ai, dans le restaurant, des personnes qui font le service mais sont incapables de répondre au téléphone et de prendre une réservation », souligne Bernard Chevalier. Toutes ces raisons rendent le rôle de sas vers l’emploi en milieu ordinaire difficile à remplir pour les EA. Reste que la nouvelle réglementation permet aujourd’hui aux travailleurs handicapés de bénéficier d’une véritable reconnaissance professionnelle. • P.F. Scène de ménage À Maison Nette, Catherine et Estelle ont pris leur « C’est plutôt pratique d’avoir nos après-midi, on service dès quatre heures du matin. Aujourd’hui, peut faire des choses. Et même si on travaille le elles interviennent avec deux autres collègues, samedi matin, on le récupère le lundi ! » Un rythme encadrées d’Éric Terrier, chef de site, dans un de travail que Catherine suit depuis près de 17 lotissement d’immeubles situé avenue Amédée ans. Demain, elles interviendront sur un autre Mercier à Bourg. « Ici, nous nous occupons juste de chantier, dans des bureaux ou des foyers, sur des l’entretien des parties communes, tous les 15 jours. opérations spéciales de nettoyage industriel. La Le hall d’entrée est fait par le gardien », souligne monotonie n’est pas de mise dans le métier ! Éric Terrier. L’une balaye, l’autre lave, le travail est bien rodé. Les escaliers, en béton, sont un peu la crainte de Catherine, qui balaie à reculons avec précaution. « Mais le plus pénible, c’est les poils de chiens ou d’animaux. Ça se colle partout et ça salit l’eau ! À croire qu’ils ont tous des animaux dans les appartements », souligne Estelle. Tous les deux étages, il faut changer l’eau. Ce qui n’est pas simple, le point d’eau étant dans l’entrée voisine ! Ces aléas ne semblent pas déstabiliser les deux employées. Leur journée de > Les travaux techniques simples permettent aussi aux débutants de commencer travail se termine à 12 h. à travailler sans délai. InterAction n°57, juillet 2008 41 Handicap CONSEIL GÉNÉRAL Le 30 mai dernier, le Conseil général consacrait une journée de rencontres autour de la place des personnes handicapées dans la cité. L’occasion de faire le point et d’envisager les perspectives d’action. L’Ain avec se mobiliser en faveur L a loi de 2005 a porté un nouveau regard sur le handicap. De nouvelles obligations aussi qui incombent pour partie aux collectivités territoriales. Un véritable droit à l’école, au travail, à l’accessibilité est aujourd’hui affirmé. Chaque département doit se doter d’une Maison départementale pour personnes handicapées (MDPH) dont les compétences vont de l’accueil, l’information et l’orientation à l’accompagnement dans les démarches, l’application des droits, le suivi des aides. L’objectif est de poursuivre l’intégration des personnes handicapées dans la cité, avec pour toile de fond la nécessaire information et sensibilisation de tout citoyen envers le handicap. Les tables rondes organisées en amont et les échanges durant la journée doivent être suivis d’actions et d’engagements forts. D’ores et déjà, cinq axes prioritaires d’action ont été retenus, présentés par Rachel Mazuir, président du Conseil général, en conclusion des Rencontres. > L’art et la culture sont des vecteurs d’intégration. © Conseil général de l’Ain – Élise Fathet Les associations mobilisées Le collectif comité d’entente 01 est composé de toutes les associations* du département. Au sein de la MDPH, il élabore une parole commune pour mieux défendre les intérêts des personnes handicapées auprès des pouvoirs publics. « La loi a accordé une place importante aux associations au sein des instances. Il faut être très présent pour que les choses ne se fassent pas n’importe comment », souligne Xavier Falaise, de l’AFM. Caroline Leymarie, de l’APF, ajoute que ce comité a vocation à être force de proposition. « La loi prévoit que la MDPH soit un lieu d’accueil, d’écoute. Pour l’instant, le mode de traitement des dossiers reste encore assez administratif, l’attribution des aides ne se fait encore qu’en fonction du dossier médical et non sur des critères de besoins de la personne », 42 InterAction n°57, juillet 2008 déplore-t-elle. La mise en place de l’observatoire départemental permettant une évaluation fine des besoins sur le département est une attente forte des associations. « Pour nous, la qualité de la réponse apportée aux personnes est primordiale. Les instances ne doivent pas s’égarer dans des considérations administratives et comptables », souligne Xavier Falaise. On peut compter sur les associations pour rester vigilantes et être force de propositions au sein de la MDPH pour la charte d’engagement dans les trois années à venir. * ADAPEI, ADPEP 01, AFHP, AFM, APF, APAJH, APEDYS, ASSA, Avenir Dysphasie, Éclat, Enfants soleils, FNATH, Intégration 01, ORSAC, Polyhandicap 01, Unafam, Vivre en ville 01. > Créer un observatoire pour les personnes handicapées Il apparaît plus que nécessaire de mettre en place les outils pour définir précisément la situation exacte des personnes handicapées dans l’Ain. Cet observatoire permettra non seulement de connaître le nombre de personnes en situation de handicap mais aussi de nourrir la réflexion sur les réponses à apporter. > Adapter les réponses aux projets de vie de chacun Il ne faut pas laisser les personnes handicapées enfermées dans des logiques exclusives qui ne leur laisseraient pas d’alternatives quant au choix de vivre à domicile ou en établissement. Les réponses à apporter doivent prendre en compte d’abord le désir de chacun. L’objectif est d’arriver à penser différemment la compensation par les établissements et services. > Achever la construction de la MDPH Développer les antennes locales dans toutes les circonscriptions d’action sociale est l’autre : des personnes handicapées Prendre en compte les conséquences du handicap Jean-René Marchalot, président de la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) de la MDPH, et Jean-Louis Paris, vice-président, sont unanimes pour dire que dans l’Ain, le dialogue entre associations et institutionnels fonctionne plutôt bien. « Il y a une bonne collaboration entre le personnel de la MDPH et les différentes commissions qui la composent. Pour autant, ce personnel n’est pas en nombre suffisant, et il s’essouffle. Certains dossiers de demandes prennent beaucoup de retard », déplore Jean-Louis Paris. Depuis sa création, la CDAPH a examiné 21 000 dossiers. « Nous tenons une commission tous les 15 jours, avec des commissions préparatoires en amont. Il faut savoir que nous recevons les personnes handicapées pour qu’elles viennent nous parler de leur difficulté et de leur projet de vie. Nous ne décidons pas sur le seul dossier de l’attribution d’aides », souligne J. R. Marchalot. La loi impose que les personnes soient reçues. C’est un point sur lequel les membres de la commission ne transigent pas. Tout en reconnaissant qu’il n’est pas toujours facile pour les personnes concernées de venir parler de leur situation. « Nous entrons vraiment dans la vie des gens. Nous leur demandons pourquoi ils demandent une allocation », explique Jean-Louis Paris. Cependant, cet échange reste important : la CDAPH est là pour prendre une décision, mais elle ne le fait pas à l’aveugle, elle prend le temps de recevoir et d’écouter la personne qui fait la demande. Une démarche importante pour une meilleure évaluation et prise en compte du handicap et de ses conséquences au quotidien. > André Lamaison, vice-président du Conseil général en charge des personnes âgées et des personnes handicapées « La loi de 2005 a permis des avancées très concrètes sur l’aspect matériel de la prise en charge du handicap. Il reste encore à accomplir la révolution des esprits pour une meilleure inclusion des personnes handicapées dans la vie quotidienne. Il nous faut aussi faire des efforts dans les délais de traitement des dossiers au sein de la MDPH. Il faut dire que le Conseil général a hérité de l’État (via l’ex-Cotorep) une situation très dégradée : le délai d’attente de traitement des dossiers s’étalait sur deux ans ! Avec la MDPH, un effort considérable a été fait. Nous sommes parvenus à rattraper le retard en quatre mois. Il faut veiller maintenant à ce que tous les moyens soient mis en œuvre pour que les réponses apportées à chaque situation n’excèdent pas les délais prévus par la loi. Les associations sont très impliquées dans le dispositif et elles ont tout naturellement de très fortes attentes à ce sujet. » > Jacky Bernard, vice-président du Conseil général, en charge de l’enfance et de la famille, de la cohésion sociale et de la santé « Pour réussir l’insertion professionnelle des personnes handicapées, il faut réussir leur insertion scolaire. Les enjeux aujourd’hui passent par un rapprochement de l’école ordinaire et de l’éducation spécialisée. Il faut un accompagnement social et médico-social de cette intégration. » un objectif à tenir, tout en gardant intact le partenariat établi avec les associations. Une évaluation générale des besoins en personnel des services sociaux du Conseil général, et en particulier de la MDPH, doit être faite pour déterminer les moyens supplémentaires à mettre en œuvre. > Développer une politique d’inclusion Le Conseil général met en place les outils et services indispensables à cette mission. Sur l’accessibilité des bâtiments et des transports, sur l’emploi, sur le sport et la culture, toutes les actions sont étudiées et devront être développées. > Promouvoir la formation des enfants et des jeunes porteurs de handicap Avec les partenaires de l’éducation, le Conseil général veut aider les jeunes handicapés à mieux se former. Une façon aussi de changer l’image du handicap dans les esprits. Ces cinq axes de travail viennent constituer la charte stratégique établie en concertation et partenariat avec tous les acteurs du handicap pour les trois ans à venir. • P.F. > Ils ont dit © Conseil général de l’Ain – Élise Fathet > L’intégration des personnes handicapées dans la cité est aussi affaire de regard porté sur eux. > Thierry Clément, directeur général adjoint au Conseil général, chargé de la prévention et de l’action sociale « Le manque d’observation et de connaissance de personnes handicapées dans l’Ain nous conduit à reproduire toujours le même schéma. Un observatoire nous permettra de passer d’un aspect quantitatif de la prise en charge à un aspect qualitatif. » > Muriel Rauturier, directrice de la MDPH « La MDPH n’est pas un service administratif. C’est une structure composée d’associations, de services de l’État et d’organismes de protection sociale. C’est un lieu des possibles qui permet de rassembler les énergies. » InterAction n°57, juillet 2008 43 Enfance > Un RAM à Vonnas… Un seul relais assistantes maternelles existait auparavant sur les communautés de communes Chalaronne Centre et des Bords de Veyle, à Châtillon. Depuis mars, la centaine d’assistantes maternelles et les parents des six communes de la CC des Bords de Veyle disposent d’un RAM, à Vonnas, dans les locaux de l’ELEJ (Espace loisirs enfance jeunesse). Créé par la communauté de communes, il est animé par Martine Sculfort, éducatrice de jeunes enfants. Outre les permanences d’accueil et les temps collectifs bi-hebdomadaires, le relais met en place des réunions d’information (exemple en juin, sur le contrat de travail) et des sorties telles qu’une journée à la ferme. Sont en projet à la rentrée, entre autres, un temps collectif délocalisé par mois et la mise en place d’une formation aux gestes de premier secours. Tél. 04 74 50 24 39 Un état des lieux statistique L’Observatoire départemental de l’accueil de la petite enfance a publié un publié un état des lieux chiffré* des besoins et de l’offre d’accueil des 0/6 ans dans l’Ain. Diffusé auprès des élus des collectivités locales et des porteurs de projet, et disponible sur simple demande, ce document en trois volets sera réactualisé tous les deux ans. L’enquête montre une forte évolution démographique (7 000 naissances en 2005) et un fort taux de double activité parentale des familles ayant des enfants de moins de 6 ans (59,5 %), supérieur à la moyenne régionale. D’où un besoin important de modes de garde. 80 % des besoins d’accueil régulier sont couverts, dont 68 % par les assistants maternels. Mais ce taux cache des disparités selon les cantons. D’ici à 2010, 21 projets de multi-accueil collectif des 0/4 ans porteront la capacité totale à plus de 2 000 places. « Les communautés de communes s’investissent vraiment, elles sont souvent porteurs de projets » note Marie-Noëlle Bourguignon, chargé de mission Petite enfance au Conseil général. Pour les 3/5 ans, le développement de l’accueil périscolaire est à poursuivre. Parallèlement à ce premier état des lieux départemental, l’Observatoire publiera prochainement les 2e fiches cantonales de l’accueil des 0/6 ans (données 2006). > Un enfant différent La commission départementale d’accueil du jeune enfant a édité un livret pratique de 20 pages destiné aux parents, listant les aides et services pour l’accueil, l’orientation, le suivi, l’éducation et les soins des enfants présentant des signes de handicap. Tél. 0800 888 444 (gratuit depuis un poste fixe) 04 74 32 13 68 ou 04 74 74 32 33 10 * Données 2005, recueillies auprès du Conseil général, de la Caf, de la MSA, de l’Éducation nationale, de la DDJS, des mairies et de l’INSEE. Tél. 04 74 32 58 28 Les 3I anti-autisme > Le relais propose deux temps collectifs par semaine, les mardis et jeudis matin. > ... et d’autres en projet 26 relais assistantes maternelles fonctionnent dans l’Ain. Trois nouveaux sont en construction, à Pont-d’Ain, Saint-Trivier-de-Courtes et Meximieux. À Saint-Didier-deFormans, le futur espace petite enfance accueillera le relais intercommunal actuellement implanté à Trévoux. Un RAM est en projet sur la communauté de communes Val de Saône Chalaronne. > En Pays de Gex Un dispositif d’accueil de jour des enfants handicapés est en projet dans le Pays de Gex. L’initiative, menée par l’association Éclat, l’APF, l’Entraide universitaire et l’Institut des jeunes sourds, permettra d’offrir des réponses de proximité aux besoins d’accompagnement et suivi médicosocial, et aide à la scolarisation. 44 InterAction n°57, juillet 2008 À Béréziat, les parents d’Evan Lerouzic, enfant de 2 ans présentant des troubles autistiques, ont lancé un appel à bénévoles afin de mettre en place la méthode des 3I (stimulation intensive, interactive, individuelle) créée par l’association AEVE (Autisme espoir vers l’école). 45 personnes ont répondu. Depuis début juillet, elles se relayent auprès de l’enfant, à raison de quatre séances de 1 h 30 par jour, 6 jours sur 7, pour jouer avec Evan. « La méthode est à la portée de tous, il suffit d’aimer jouer avec les enfants. Le but est de capter son regard, entrer en communication avec lui » souligne sa mère. Tél. 06 79 08 94 72 – www.autisme-espoir.org > L’actualité des CAMSP L’Entraide universitaire ouvre un centre d’action médico-sociale précoce* de 25 places, en septembre, à Ambérieuen-Bugey, au 74 rue de la République. L’initiative, menée en collaboration avec le CAMSP de Bourg-en-Bresse géré par l’APF, s’inscrit dans la volonté d’apporter une réponse de proximité aux besoins. Les familles sont accueillies provisoirement cet été au 126, rue Paul Painlevé, dans les locaux du Sessad (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile). Le CAMSP de Bourg ouvrira fin 2008 une antenne à Bellegarde, avec deux relais à Nantua et Ferney-Voltaire. Tél. 04 74 38 09 30 (Entraide universitaire de l’Ain) 04 37 61 09 54 (Sessad d’Ambérieu) 04 74 22 00 73 (CAMSP de Bourg) * Les CAMSP ont une mission d’évaluation, orientation et soins, pour les enfants de moins de 6 ans présentant des troubles d’ordre moteur, mental, comportemental ou sensoriel. Ils peuvent être contactés directement par les familles. La prise est charge est financée par l’Assurance maladie et le Conseil général. Vu d’Europe 24 des 27 États membres ont un – ou des – minima sociaux destinés à « couvrir les besoins essentiels en situation de dénuement ». Droit à vivre ou droit à survivre, les minima sociaux sont de plus en plus liés à des contreparties. Droit à survivre Q u’y a-t-il de commun entre le minimex* belge et le RMI français ? Ni l’âge minimum du bénéficiaire (18 ans et 25 ans), ni l’antériorité (créés respectivement en 1974 et en 1988) pas plus que leur durée (illimitée pour l’un, renouvelable annuellement pour l’autre). En comparant les minima sociaux européens, on trouve quantité d’autres différences, des plus techniques aux plus fondamentales. Il en va ainsi du montant de ce minimum vital : le toimeentulotuki finlandais (un panier de biens indexé sur les pensions) représente pour une personne isolée presque 60 % du revenu médian (celui qui partage une population en deux : la moitié gagne plus, l’autre moitié gagne moins). Le RMI français n’atteint que 50 % du revenu médian, la renta minima espagnole que 37 %, ce qui laisse leurs bénéficiaires en dessous du seuil de pauvreté. Le revenu minimum pour les per- sonnes en âge de travailler a été adopté par 24 pays sur 27. Plusieurs pays ont également mis en place des minima spécifiques pour les chômeurs, les personnes handicapées, les personnes âgées… la France étant, on s’en doute, la plus zélée avec 9 minima sociaux. Ses voisins lui emboîtent – modérément – le pas, par une tendance à cibler ces prestations vers des publics prioritaires et surtout à les assortir de politiques « d’activation » vers l’emploi. Minimum social en Bulgarie La Bulgarie a mis en place un revenu minimum garanti en 1992, peu après la fin du régime communiste et de l’emploi garanti ; son versement est conditionné par la participation à des programmes de travaux municipaux. Cette prestation, même faible, est essentielle dans un pays dont le niveau de vie est encore très bas. Le pourcentage de population vivant en dessous du seuil de pauvreté est à peu près le même qu’ailleurs en Europe (environ 15 %), mais le « panier de biens » accessible à ce seuil par une famille est 8 fois moindre. Ramené au standard européen, « 70 % des ménages sont sous le seuil de pauvreté et il y a peu de perspectives pour améliorer la situation », avance Douhomir Minev, président de la fondation Perspektiva, une ONG bulgare de lutte contre la pauvreté. « Certes, nous pouvons améliorer les qualifications des gens qui ne sont pas adaptés au marché du travail. Certes, nous faisons 5 à 6 % de croissance par an. Pourtant l’exclusion et la pauvreté augmentent. Notre salaire minimum est à 110 euros et le minimum social à 30 euros. Nous devons revoir notre manière de redistribuer les revenus, améliorer la transparence afin que l’Europe puisse continuer à assurer notre développement. » Le manque de transparence et d’efforts dans la lutte contre la corruption avait justifié le gel d’une partie des fonds structurels européens en mars. • A.B. * pour « minimum de moyens d’existence » ; la réforme de 2002 l’a renommé « revenu d’intégration ». • En 2008, 16 % de la population européenne vit en dessous du seuil de pauvreté. Ce seuil de pauvreté est fixé par convention à 60 % du revenu médian, soit en France 817 € pour une personne seule (en 2005). • Trois pays européens n’ont pas de prestation assurant un revenu minimum : l’Italie, la Grèce et la Hongrie (ils ont seulement des systèmes locaux). • 20 pays européens ont fixé un salaire minimum garanti. Les 7 exceptions : Allemagne, Autriche, Chypre, Danemark, Finlande, Italie et Suède. La Bulgarie a le salaire minimum le plus bas (le plus élevé est celui du Luxembourg). À niveau de vie équivalent, les écarts vont de 1 à 7. • La fondation Perspektiva fait partie de l’EAPN (European Anti Poverty Network), un réseau d’ONG et d’associations soutenu par la commission européenne. www.eapn.eu • L’ADAI 13, association d’insertion basée à Marseille, a organisé début juin un colloque sur les minima sociaux en Europe (présenté sur www.minima-sociaux.org). Les actes devraient être disponibles fin juillet sur www.adai13.asso.fr. InterAction n°57, juillet 2008 45 Personnes âgées > Un répertoire pour les retraités Le Coderpa* a édité un répertoire de 55 pages d’informations pratiques pour les personnes âgées. Disponible sur simple demande et téléchargeable sur le site du Conseil général, il liste les centres locaux d’information et de coordination gérontologique, les aides pour le maintien à domicile, les démarches pour obtenir l’APA, les maisons de retraite, les alternatives à l’hébergement, etc. Au sein du Coderpa, en lien avec la Ciaqa (Cellule inter-établissements d’assurance qualité de l’Ain) et la Ddass (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales), un autre groupe de travail prépare un livret unique pour l’entrée des personnes âgées en établissement. * Comité départemental des retraités et des personnes âgées de l’Ain Tél. 04 74 32 32 70 – www.ain.fr Jeunes et vieux, connectez-vous Jeunes et vieux… ensemble : le thème 2006/2007 de la Semaine bleue a donné lieu à un échange actif entre une classe de 6e du collège de Vonnas et la fédération départementale des clubs d’Aînés ruraux (FDCARA). Lors du rassemblement départemental des clubs 2006, chaque jeune a recueilli le témoignage d’un ancien. L’année suivante, la rencontre s’est assortie de la remise d’un recueil illustré réunissant ces interviews. L’action se poursuivra en 2008 : la Semaine bleue a pour thème Jeunes et vieux, connectez-vous. Rendez-vous le 24 octobre, à Vonnas. En février 2008, la Fédération nationale des Aînés ruraux a été reconnue d’utilité publique. « C’est la plus grande association nationale de retraités. Et c’est la première à obtenir cette reconnaissance, qui met en valeurles bases de notre mouvement : solidarité, partage, lien social, accueil et échange, lutte contre l’isolement, ouverture à tous » souligne Lucette Richard, présidente de la fédération départementale et administratrice de la fédération nationale. Les Aînés ruraux réunissent en France 10 000 clubs (soit 730 000 adhérents), dont 126 dans l’Ain (8 000 adhérents). Tél. 04 74 45 99 69 [email protected] www.aines-ruraux.com > Des collégiens ont participé au rassemblement départemental des Aînés ruraux. Le schéma départemental, en bref Le Conseil général a publié une version synthétique de 50 pages du Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2005-2010. Ce document est disponible sur simple demande. Cahier des charges Alzheimer Journées de gérontologie Mardi 30 septembre, de 9 à 17 heures, le théâtre de Bourg-enBresse accueillera la 79e journée de la Société Rhône-Alpes de gérontologie, sur le thème À l’articulation du sanitaire et du social, la coordination gérontologique : un modèle à réinventer. Ouverte à tous, elle est organisée avec l’appui du Conseil général, de la Ville, du Centre médico-psychologique pour les personnes âgées et de l’Adapa. Tél. 04 74 45 51 70 [email protected] 46 InterAction n°57, juillet 2008 Développer les unités spécialisées Alzheimer est une des préconisations du Schéma départemental en faveur des personnes âgées. Élaboré par le Conseil général, la Ddass et le CPA (Centre psychothérapique de l’Ain), un cahier des charges pour la création de ces unités d’hébergement définit les principes d’élaboration du projet d’établissement et les préconisations architecturales. Un appel à projets sera lancé, sur la base de ce cahier des charges. Tél. 04 74 32 32 70 – www.ain.fr Des CLIC en projet Un CLIC (Centre local d’information et de coordination gérontologique) est en cours de création à Belley. Porté par le Syndicat mixte du Pays du Bugey, il devrait ouvrir fin 2008/ début 2009. Trois autres nouveaux CLIC sont en projet : à Nantua (avec la Coordination gérontologique du bassin d’Oyonnax), à Ambérieu-enBugey (CLIC de la Plaine de l’Ain) et le CLIC de la Côtière, sur les cantons de Miribel et Meximieux. Des Marpa et des Puv Alternatives entre l’hébergement à domicile et en maison de retraite, les Maisons d’accueil rurales pour personnes âgées et les Petites unités de vie accueillent des personnes âgées non dépendantes. Il existe actuellement 4 Marpa dans l’Ain et 5 Puv. 8 Marpa sont en projet. > À Bellignat, la petite unité de vie, résidence Dallex Allombert, a été inaugurée le 24 janvier. Jeunesse Zoom sur… Marie Michelard « Être jeune dans un village roumain » « Découvrir de nouveaux horizons est toujours enrichissant. La connaissance apporte la tolérance. » Marie Michelard, 21 ans, en est fermement convaincue. À la rentrée, elle complètera ses études de BTS Assistante de direction par une formation de 4 mois en Espagne. Plus tard, elle souhaite voyager en Amérique du Sud et centrale. En août, avec quatre autres jeunes d’Étrez, elle ira à la rencontre de jeunes en Roumanie, afin de filmer leur quotidien et le faire connaître ici. C’est le deuxième volet de leur projet présenté au jury du Printemps des initiatives en juin dernier. « Au départ, l’association Coopération et solidarité internationales, portée par la communauté de communes de Montrevel, voulait créer des liens entre des jeunes français et roumains. Amandine, Charlotte, Sylvain et moi, avons monté notre projet ; Sibille nous a rejoints cette année. Le premier volet, c’était le séjour de 4 jours en 2007, dans un village très rural à l’ouest de la Roumanie » explique la jeune fille, par ailleurs fortement impliquée dans la vie locale : elle est > « La vidéo sera diffusée à la communauté de communes, au collège, au PIJ… L’association Opération villages roumains est intéressée aussi » précise Marie. secrétaire du club des jeunes d’Étrez et membre du comité de pilotage du PIJ* de la communauté de communes de Montrevel. Donner envie de monter des projets Le séjour 2008 s’étendra sur 2 semaines et 6 villages. Marie s’est initiée à la vidéo. « C’est le meilleur moyen de montrer la vie, on espère aussi donner envie aux jeunes des deux pays de monter des projets. » Avec pour fil conducteur la journée-type d’un jeune roumain, le témoignage filmé abordera divers sujets : l’éducation, les loisirs, la religion, la place de la femme, l’avenir, l’Europe… « On voudrait aussi rencontrer des Roms. » Troisième volet : outre la diffusion de la vidéo à Montrevel et au-delà, les cinq jeunes de l’Ain souhaitent accueillir les jeunes Roumains en 2009. • A.P. * Point Information jeunesse > Se former avec Imera En 2008, après l’Isère et la Drôme, les Chambres de métiers et de l’artisanat de l’Ain et de la Loire ont mis en œuvre le projet européen Imera, en vue de favoriser l’accès au contrat d’apprentissage des jeunes suivis par les Missions locales et en difficulté d’insertion professionnelle. « Dans l’Ain, l’objectif était d’accompagner douze jeunes de 16 à 25 ans, en difficulté, sans qualification et ayant du mal à s’intégrer dans un système de formation par alternance », commente Françoise Galland, responsable du service apprentissage emploi de la Chambre de métiers de l’Ain. La formation par apprentissage a démarré en février. « 350 heures ont été sous-traitées à l’ADEA. Les jeunes, de profil varié, ont découvert le monde de l’entreprise, en immersion quinze jours à deux reprises. Ils ont travaillé trois jours en centre de formation d’apprentis, puis en groupe de travail à l’ADEA. » Bilan : fin mai, 10 jeunes avaient accompli tout le processus, 2 étaient sortis du dispositif pour des problèmes de comportement ; fin juin, 5 ont obtenu leur contrat d’apprentissage, 2 pouvant le décrocher. « Pour les organismes impliqués, ce projet nous a également permis d’apprendre à travailler ensemble ». Le 3 juillet, les partenaires ont dressé le bilan de l’action au plan régional. Aide aux projets Fonds d’aide aux initiatives des jeunes Depuis juin 2007, le PIJ de la communauté de communes de Montrevel propose un accompagnement méthodologique et financier (de 500 € maximum) aux projets, individuels ou collectifs, menés par des jeunes de 12 à 25 ans. Trois projets ont déjà bénéficié de ce Fonds d’aide aux initiatives des jeunes. Un groupe de 13 jeunes filles de l’atelier théâtre du collège de Montrevel a ainsi pu présenter son spectacle au festival d’Avignon 2007. Des jeunes du foyer rural de Malafretaz ont monté une section théâtre animée par une intervenante de la Z Compagnie, créé un spectacle de comedia dell’arte, et se sont ensuite mobilisés pour une opération intervillages. En février, d’anciens collégiens rejoints par des membres du MRJC (Mouvement rural de jeunesse chrétienne) d’Étrez ont organisé une soirée sur le racisme, avec exposition, saynètes et débat. Aux quatre coins de l’Ain Un Fonds d’aide aux initiatives des jeunes a également créé par la communauté de communes des Bords de Veyle à Vonnas. À Châtillon-surChalaronne, le Fonds est porté par la Maison de l’enfance et de la jeunesse. Sur l’agglomération burgienne, un « Coup de pouce aux projets de jeunes » a été mis en place début 2008 par les communes de Péronnas, Saint-Denis-lès-Bourg et Viriat. À Bourg-enBresse, il est en cours de création. Les dossiers de demande d’aide peuvent être retirés dans les mairies. Ce fonds devrait ensuite s’étendre et être porté par la communauté d’agglomération. À Bellegarde, un accompagnement est également offert aux jeunes porteurs de projets, avec le soutien du CUCS (contrat urbain de cohésion sociale). > Les jeunes et les partenaires de l’opération, réunis à la fin de l’action. > Inter-étudiants Le 2 octobre, à Bourg-en-Bresse, la Maison des étudiants, en lien avec les établissements d’enseignement supérieur et les associations étudiantes, organise une grande journée d’accueil des étudiants. Au programme : tournoi de volley, buffet-cocktail à la Tannerie et soirée dansante. Tél. 04 74 24 69 49 http://mde01.ton-hebergementgratuit.com InterAction n°57, juillet 2008 47 Vie des associations > Droit individuel formation 01 Née en février 2008, l’association DIF 01 a pour but de répondre aux besoins constatés de formation des salariés (informatique, maîtrise du français, législation du contrat de travail…). « Le droit individuel à la formation est une avancée très importante mais, souvent, les salariés ne savent pas où s’adresser » souligne son président, Christian Cadier. Animées par des bénévoles, les premières formations débuteront à la rentrée, à Bourg-en-Bresse. Centre du bénévolat des pays de l’Ain « L’association, lieu de démocratie » Tél. 06 80 66 27 15 [email protected] > OR.GE.CO Outre son siège à Bourg-enBresse, l’association de défense des consommateurs OR.GE.CO 01 tient des permanences à Oyonnax, Ambérieuen-Bugey, Belley, Divonne, Treffort et, depuis mars, à Bellegarde (du lundi au jeudi, de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures, au 7 rue des Papetiers, tél. 04 50 48 83 60). En novembre, elle fêtera son 30e anniversaire. Tél. 04 74 22 58 40 [email protected] – www.orgeco.net > Bienvenue au CBPA Le Centre du bénévolat des pays de l’Ain, à Bourgen-Bresse, restera ouvert tout l’été, du lundi au vendredi, de 14 à 18 heures. Depuis janvier, > « Une dynamique le Centre tient est lancée pour également une développer le permanence à bénévolat des jeunes» souligne Clémentine l’hôpital Fleyriat, à Lacoste-Blanchard, la Maison des usagers, le mardi, de nouvelle respnsable du Centre. 9 h à 11 h 30. Des antennes existent à Belley, Ferney-Voltaire, Montluel et Oyonnax. À l’automne, une nouvelle devrait ouvrir à Bellegarde. Le 5 décembre, la Journée mondiale du bénévolat sera axée sur le développement du bénévolat des jeunes, thème 2008 du réseau France Bénévolat. 48 InterAction n°57, juillet 2008 > Le Salon des associations a réuni une quarantaine de stands. Riche d’échanges et de rencontres, le 2e forum du bénévolat organisé par le CBPA, les 25/26 avril, a ouvert le débat sur de multiples points. Balayant les préjugés, Dominique Thierry, vice-président de France Bénévolat, a réfuté l’idée de « crise du bénévolat » : les bénévoles s’engagent toujours autant, sinon plus, et surtout pour les jeunes, différemment. Une crise existe toutefois : celle du renouvellement des dirigeants associatifs. « Gérer une association, humainement et financièrement, demande une vraie formation » a souligné JeanYves Flochon, conseiller général et maire de Ceyzériat, lors de la première table ronde. Au cœur du débat : la complémentarité de l’action publique des collectivités territoriales et de l’action d’utilité sociale des associations. Complémentarité indispensable « et non pas substitution » rappelait Benjamin Ziziemski, adjoint à la politique de la ville de Bourg-en-Bresse. La future charte de la démocratie locale, en projet à Bourg, inclura une charte de la vie associative. Être complémentaire, c’est « co-construire ensemble » insistait Catherine Croiset, déléguée départementale à la vie associative. Avis unanime sur la délicate question de l’évaluation de l’utilité sociétale des associations : les critères doivent à l’évidence dépasser les simples notions de budget et nombre d’adhérents. Autre délicate question : y a-t-il concurrence entre les associations ? Parfois, oui. Elle est à bannir, au profit d’une efficace mutualisation. Redéfinir l’association n’était pas le propos mais les intervenants l’ont très bien fait : l’association, c’est « une école de démocratie », « un lieu de formation et coformation », « le seul organe de la vie civile qui relie des acteurs individuels de la société ». « Et le seul qui peut répondre instantanément à un besoin qui se manifeste » ajoutait Yves Le Pecq, ex-directeur du CBPA. Tél. 04 74 45 38 36 www.benevolat01.org > Dimbelé Créée en janvier 2007 à Bourg-en-Bresse par Marie Cattin, l’association Dimbelé (« aider » en wolof, dialecte africain) a pour but de soutenir des projets, essentiellement axés sur l’éducation des enfants et l’autonomie des femmes, en Afrique et à Madagascar. Pas de carte d’adhérent : l’association tire ses ressources de la vente d’articles d’occasion (vêtements, livres, bibelots…) et d’artisanat (commerce équitable du Sénégal et objets fabriqués par des sympathisants de l’association). Après une année de vide-greniers et marchés de Noël, elle a désormais pignon sur rue : fin février, elle a ouvert une « boutique » au centre-ville, dans un local mis à disposition par Bourg Habitat. L’argent collecté a aidé une école d’un village sénégalais à s’équiper de mobilier, un étudiant ivoirien à poursuivre ses études d’ingénieur agronome dans son pays, et permet de parrainer deux enfants sénégalais élevés par leur grand-mère sans ressources, en partenariat avec l’association Les Amis de Fandène, et de soutenir un centre de formation malgache pour jeunes filles. Tél. 06 09 64 32 26 > La boutique d’artisanat et farfouille, au 20 passage des Cordeliers, est ouverte du mardi au samedi sauf mercredi matin. A G E N C E D E C O M M U N I C AT I O N É C O U T E R CONSEIL PROPOSITION CONCEVOIR GRAPHISME / RÉDACTION ÉVÉNEMENTIEL COMPOSER M I S E E N PA G E PA P I E R / W E B ILLUSTRER PHOTO / LOGO DESSIN / IMAGE Chorégraphic – 158, boulevard de Brou – 01000 Bourg-en-Bresse Tél. 04 74 24 69 13 – Fax 04 74 45 07 08 – Email : [email protected] – Site : www.choregraphic.com moniteuréducateur auxiliaire de vie sociale aide-soignant assistante sociale assistant familial Formations métiers du social aux aide médicopsychologique maîtresse de maison Nouveaux parcours, nouvelles compétences Rencontres d’InterAction en partenariat avec l’IREIS du département de l’Ain 8 Jeudi 6 novembre 200 à la salle des fêtes de Péronnas de 9h à 17h Le programme complet et les modalités d’inscription seront diffusés en septembre. Renseignements : InterAction, 04 74 24 69 13 ou www.interaction01.info éducateur spécialisé auxiliaire de vie scolaire À l’initiative d’InterAction et de l’Institut régional et européen des métiers de l’intervention sociale (IREIS), ces Rencontres réuniront professionnels, étudiants, employeurs et formateurs autour d’un double objectif : comprendre le sens des évolutions qui affectent les métiers du social et du médicosocial, et parler « formation ». Parmi les thèmes qui seront présentés et débattus : les nouvelles qualifications et pratiques de terrain, la réforme des diplômes, les nouveaux métiers, les métiers et compétences, l’exercice du tutorat, le décloisonnement des métiers, la mobilité professionnelle, la formation tout au long de la vie… La journée abordera également l’action collective et le travail en réseau : cette nouvelle dimension du travail social, intégrée dans les formations, devient pour tous une réalité. Les étudiants de l’IREIS présenteront leur expérience du développement social local, au travers de leurs travaux sur la conduite de projet. Cette journée sera aussi pour tous l’occasion de s’informer sur les offres de formation et leurs moyens d’accès. Témoignages, tables rondes, ateliers-débats, film, forum et stands. © Fotolia Conseiller en économie sociale et familiale