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Au cœur du chantier de La Samaritaine
Philippe Baverel | 13 Mai 2016, 00h00 | MAJ : 13 Mai 2016, 06h19
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C’est en 2005 que le grand magasin a fermé. Il ne répondait plus aux normes incendie.
(LP/Eric Le Mitouard.)
Entre Seine et Rivoli, la Samaritaine (groupe LVMH propriétaire du Parisien) n'est
plus qu'une énorme carcasse métallique vide. Près d'un an après le démarrage de ce
chantier pharaonique dont le budget s'élève à 500 M€, « la Samaritaine est
désossée », observe son président, Jean-Jacques Guiony.
A l'intérieur du bâtiment Jourdain (1907-1910), chef-d'œuvre de l'Art Nouveau dont
témoignent les magnifiques rampes d'escalier toujours en place, la mise à nu des
structures en acier qui seront conservées, résonne comme une ode à l'architecture
de style Eiffel !
Dans ces immeubles en partie inscrits aux monuments historiques, inaccessibles au
public depuis la fermeture du célèbre grand magasin en juin 2005, « le respect du
caractère historique des lieux et celui des normes de sécurité sont deux exigences
contradictoires », remarque Jean-Jacques Guiony. Pose de planchers coupe-feu,
application d'une peinture garantissant la stabilité au feu des structures en métal
permettent néanmoins aujourd'hui de concilier ces deux impératifs. De même, si la
charpente métallique de la verrière du bâtiment Jourdain sera conservée, les verres
seront remplacés par un vitrage qui s'adaptera à la luminosité. Un dispositif qui
évitera aux clients attablés à la terrasse (installée juste sous la verrière) du
restaurant de l'hôtel de luxe Cheval Blanc, d'être ébloui par le soleil.
Ouverture prévue fin 2018
Mener à bien des travaux d'une telle ampleur portant sur une surface totale de 70
000 m2, est une gageure. Actuellement, 400 personnes se relaient six jours sur sept
de 8 heures à 19 heures sur le chantier qui fait relâche le dimanche. « Depuis le feu
vert du Conseil d'Etat en juin 2015, nous n'avons pas perdu de temps. Même s'il y a
eu parfois plus d'amiante à retirer que prévu, notre objectif reste une ouverture
simultanée du grand magasin, de l'hôtel, des bureaux et des 96 logements sociaux
fin 2018 », affirme Jean-Jacques Guiony.
Le grand magasin s'étendra sur 21 000 m2, répartis sur les rez-de-chaussée, premier
étage et sous-sol des trois bâtiments (Sauvage, Jourdain et Rivoli) ainsi que sur les
cinq premiers étages installés sous la verrière de Jourdain. L'hôtel de luxe dont
chacune des 72 chambres et suites offrira une vue sur la Seine, occupera l'aile
Sauvage dont la façade Art déco constitue la proue quai du Louvre.
Sise naguère au 83, rue de Rivoli (Ier), au rez-de-chaussée d'un immeuble désormais
détruit pour laisser place à la fameuse façade en verre ondulé de 25 m de hauteur et
73 m de longueur de l'agence d'architecture Sanaa, la maison du projet — conçue
comme une fenêtre ouverte sur le plus vaste chantier en cours au cœur de Paris
avec les Halles — rouvre aujourd'hui au 1, rue du Pont-Neuf. Les curieux y
trouveront une maquette du site, un panneau d'information, des photos d'archives,
quelques films aussi. Selon la formule de Jean-Jacques Guiony, il s'agit de « voir ce
qu'il y a derrière la palissade »...
1, rue du Pont-Neuf les mercredis, vendredis et samedis de 13 heures à 20 heures.
Entrée gratuite
Le Parisien