Actes du colloque #2 Conference Proceedings #2
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Actes du colloque #2 Conference Proceedings #2
1 Actes du colloque #2 Conference Proceedings #2 Actas del Coloquio #2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 2 Sous la direction de : Laurent Bourdeau, Pascale Marcotte et Mohamed Habib Saidi Réalisation infographique de la couverture : Laurent Bourdeau Photos de la couverture : Laurent Bourdeau et Pascale Marcotte Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Québec, 2012 Dépôt légal — Bibliothèque nationale du Canada, 2012 ISBN PDF: 978-2-7637-1789-0 © Presses de l’Université Laval. Tous droits réservés. Toute reproduction ou diffusion en tout ou en partie de ce livre par quelque moyen que ce soit est interdite sans l’autorisation écrite des Presses de l’Université Laval. All rights reserved. No reproduction, copy or transmission of this publication may be made without permission of Presses de l’Université Laval. Todos los derechos reservados. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 3 NOS REMERCIEMENTS / THANKS / GRACIAS Nous tenons à remercier les personnes et les organismes suivants pour leur collaboration et leur soutien à l’organisation de ce colloque / We would like to thank the following people and organizations for their collaboration and support in organizing this Conference /Nos gustaría dar las gracias a las personas y organismos siguientes por su apoyo y colaboración en la organización de esta Coloquio: Commanditaires et partenaires financiers / Partners and sponsors / Socios y patrocinadores : Commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs Conseil de recherches en sciences humaines du Canada Département de géographie de l'Université Laval Faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval Université du Québec à Trois-Rivières Office du tourisme de Québec. Comité organisateur / Organizing Committee / Comité organizador: Laurent Bourdeau, Université Laval, Canada Maria Gravari‐Barbas, Université Paris 1 Panthéon‐Sorbonne, France Mohamed Habib Saidi, Université Laval, Canada Sébastien Jacquot, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France Pascale Marcotte, Université du Québec à Trois-Rivières, Canada Mike Robinson, University of Birmingham, UK. Comité scientifique / Scientific Committee/ Comité Científico : Manuelle Aquilina, Université Catholique de l’Ouest – Bretagne Sud, France Alexandra Arellano, Université d’Ottawa, Canada Mickaël Augeron, Université de La Rochelle, France Biagio M. Avena, Institut fédéral d’éducation, science et technologie de Bahia, Brésil Laurent Bourdeau, Université Laval, Canada Hugo Capella Miternique, Université de Concepción, Chili Noga Collins-Kreiner, University of Haifa, Israël Alfredo Conti, Université National de La Plata, Argentine François H. Courvoisier, Haute école de gestion Arc, Neuchâtel, Suisse Fiorella Dallari, University of Bologna, Italie Wanda George, Mount Saint Vincent University, Halifax, Canada Maria Gravari-Barbas, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France Anne Hertzog, Université de Cergy-Pontoise, France Sébastien Jacquot, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France Myriam Jansen-Verbeke, University of Leuven, Belgique Zhong Linsheng, Chinese Academy of Science, Chine Robert Maitland, University of Westminster, UK Wided Majdoub, Université de Sousse, Tunisie Yoel Mansfeld, University of Haifa, Israël Pascale Marcotte, Université du Québec à Trois-Rivières, Canada Alessia Mariotti, University of Bologna, Italie Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 4 Guy Mercier, Université Laval, Canada Sylvie Miaux, Université du Québec à Trois-Rivières, Canada Carmen Maria Ramos, Catedra Unesco de Turismo Cultural Untref/Aamnba, Argentine David Picard, New University of Lisbon, Portugal Mike Robinson, University of Birmingham, UK Mohamed Habib Saidi, Université Laval, Canada Noel B. Salazar, University of Leuven, Belgique Marc St-Hilaire, Université Laval, Canada Jordi Tresserras Juan, Universitat de Barcelona, Espagne Jean-Didier Urbain, Université Paris Descartes-Paris 5, France Henrique-Oswaldo Urbano, Universidad de San Martín de Porres, Pérou Dolors Vidal-Casellas, Universitat de Girona, Espagne. Secrétaire à l’administration / Secretary / Secretario: Sandra Bélanger, département de géographie, Université Laval. Édimestre / Webmaster Sylvie St-Jacques, département de géographie, Université Laval. Tous nos conférenciers et délégués / All our speakers and delegates / Todos los oradores y delegados Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 5 La Via Recta de Damas quand une rue devient une identité Jack Keilo (Université Paris-Sorbonne [Paris IV], France) Jack Keilo Université Paris-Sorbonne (Paris IV) [UMR CNRS 8185 Espaces, Nature et Culture] 191 avenue France 75013 Paris, FRANCE Tel. +33 6 11 22 68 04 Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 6 La Via Recta de Damas quand une rue devient une identité Résumé : La Via Recta, « la rue nommée la Droite » à Damas, figure parmi les plus anciennes voies dans le monde. Elle est intrinsèquement liée à l’histoire de la conversion de Paul de Tarse, selon les Actes des Apôtres (9 : 11-13). Cette rue fait partie, et constitue l’achèvement physique et spirituel, du « chemin de Damas ». En dépit de la longue histoire et des transformations que la ville de Damas a subies, elle a conservé comme colonne vertébrale la Via Recta, qui à son tour a toujours été présente dans la configuration spatiale et l’identité spirituelle de la communauté chrétienne de la ville. Cette communication vise à démontrer l’importance de la Via Recta dans la construction de l’identité de la communauté chrétienne de Damas, en suivant une approche géohistorique de la question. La première étude de cas consiste à une analyse de la localisation géographique des lieux de culte et de pèlerinage, et des lieux diocésains chrétiens à travers les siècles et jusqu’à présent. Elle montre l’importance de la Via Recta en tant que l’artère spatiale de la vie de la communauté chrétienne damascène. Malgré les transformations spatiales et sociales subies par cette communauté depuis le VIIe siècle EC, cette étude révèle qu’il était toujours capital de conserver son existence autour de la Via Recta, qui en devient le « témoin physique » de la continuité depuis le premier siècle EC. Cette persistance a pris de nouvelles dimensions avec le pèlerinage de Jean-Paul II à Damas en 2001. Le « chemin de saint Paul » entrepris par le pape affirme, pour les chrétiens de Damas, l’importance de la Via Recta comme lieu physique d’une « révélation divine » du christianisme, selon les mots du Pontife. Dans une deuxième étude de cas, le chemin et les discours du pèlerinage damascène de Jean-Paul II sont analysés spatialement, afin de montrer de nouveau la centralité de la Via Recta dans la vie de la communauté chrétienne locale et sa centralité dans la présente image donnée à Damas par les Eglises chrétiennes. Cette centralité est assurée par des nouveaux aménagements autour de la Via Recta (autoroutes et restaurants/hôtels) qui font qu’elle fait partie du circuit immanquable des touristes à Damas. Nous pouvons conclure que la persévérance de la configuration spatiale de la communauté chrétienne autour de la Via Recta est maintenant intrinsèque à son identité spatiale. Pourtant elle est le résultat d’un long processus géohistorique. Nous pouvons argumenter que les chrétiens damascènes ont insisté sur la conservation de leur présence ici, en mettant l’accent sur l’importance symbolique de la Via Recta comme un témoignage d’une « présence réelle », biblique et doctrinale, du christianisme à Damas. Mots-clés : Via Recta, Damas, communauté chrétienne, géohistoire, Jean-Paul II. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 7 La Via Recta de Damas quand une rue devient une identité « Pars, reprit le Seigneur, va dans la rue Droite et demande, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse » (Actes des Apôtres 9 :11) La communauté chrétienne de Damas figure parmi les plus vieilles du monde : elle est déjà mentionnée dans les Actes des apôtres dans le Nouveau Testament. La configuration spatiale de cette communauté marque et jalonne la Vieille Ville de Damas ; spécialement les « lieux pauliniens » : les endroits où les histoires bibliques sur la conversion au christianisme de Paul de Tarse sont supposées s’être passées. Cette configuration est axée et centrée sur la Via Recta, la rue nommée la Droite, une des plus vieilles rues du monde. Pourtant cette « identité spatiale » est issue d’un long processus géographique-historique. Dans ce papier, la construction de cette identité est parcourue d’une façon exploratoire. Les évènements actuels en Syrie rendent quasiimpossibles les enquêtes sur place à Damas: mais le projet d’une étude exhaustive sur la construction d’une identité chrétienne locale autour de la Via Recta sera à effectuer dès que les conditions le permettent. Nous allons parcourir la présence chrétienne autour de la Via Recta entre les VIIe et XXIe siècles via deux études de cas. La première est une enquête sur les localisations géographiques des lieux diocésains et des lieux de pèlerinage damascènes entre les VIIe et XXIe siècles. Cette étude de cas est affirmée par la consultation d’une collection des écrits historiques sur la ville par des historiens et des géographes, et via la collection des travaux de plusieurs chercheurs qui ont étudié la communauté chrétienne damascène. La deuxième étude de cas consiste à lire spatialement les discours du pèlerinage damascène de Jean-Paul II en 2001 et la « confirmation » de la Via Recta. Ensuite, nous allons relever quelques nouveaux aménagements qui ont été mis en route lors et après la visite du Pontife, et qui ont donné à la rue son aspect actuel « indispensable» pour les visiteurs de la ville. Dans cette démarche, nous découvrons comment la Via Recta est devenue centrale à la fois pour l’identité et pour la configuration spatiale de la communauté chrétienne à Damas. 1. La Via Recta, présentation La Via Recta, la rue nommée la Droite (Al-Share’ al Mustaqeem en arabe), est l’artère principale de la Vieille Ville de Damas. Elle forme l’axe est-ouest de la ville intra muros (cf. Figure 1) (Will, 1994, p.6) (Sauvaget, 1949, p.326). La Via Recta est fonctionnelle depuis le temps des Romains, où elle est le decumanus maximus du réseau viaire damascène, d’une longueur de 1570 mètres et qui relie entre la porte du Soleil (Bab Sharqi aujourd’hui) à l’est et la porte de Jupiter (Bab al Jabiya aujourd’hui) à l’ouest. Il est fort possible que la Via Recta soit bâtie selon le style romain depuis le temps de Claudius César (Calcani, 2003, p.28). Avant, la rue construite par les Séleucides desservit la ville en tant que son axe principal. Aujourd’hui trois noms sont utilisés pour désigner cette rue : Via Recta et rue Bab Sharqi sont utilisés pour la partie orientale. Madhat Pasha est utilisé pour la partie occidentale. Selon l’histoire de la conversion de saint Paul dans les Actes des Apôtres, la Via Recta est l’achèvement physique et symbolique du « chemin de Damas » : c’est par la Via Recta Saul de Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 8 Tarse devient Paul l’Apôtre et commence son périple pour l’évangélisation d’Antioche puis le reste du monde jusqu’à Rome. Elle est, avec toute la Vieille Ville de Damas, sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979 (UNESCO, 1979). Figure 1 La Via Recta de Damas 2. La Via Recta, une configuration spatiale des chrétiens de Damas La Via Recta est le centre spirituel de la communauté chrétienne à Damas et, à une autre échelle, dans le Patriarcat d’Antioche. Le site de l’UNESCO parle de la communauté chrétienne de la partie orientale de la Vieille Ville « étant autour des lieux liés à la conversion de saint Paul » (UNESCO, 1979)1. Aujourd’hui, cette centralité nous paraît très ancienne et enracinée dans l’histoire de l’Eglise primitive à Damas. Pourtant elle est issue d’un long processus géographique et historique que nous allons parcourir ci-dessous. 2.1. La construction d’une identité chrétienne autour de la Via Recta (VIIe-XXIe siècles) La construction d’une identité spatiale chrétienne autour de la Via Recta date du VIIe siècle EC. La ville de Damas intra muros avait une quinzaine d’églises avant les conquêtes musulmanes. Mais, selon père Mitri Haji Athanasiou du Patriarcat grec-catholique à Damas, lui 1 Intéressant de voir que la version française du site de l’UNESCO ne dit rien sur la communauté chrétienne de Damas et les lieux liés à saint Paul. La version anglaise, par contre, en parle à la fin de l’article (Le site est visité le 10 septembre 2012). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 9 même spécialiste de géographie historique, la localisation de ces églises, à part les deux plus grandes et importantes2, est approximative, faute de sources écrites survivantes de ce temps-là et par manque d’intérêts des voyageurs de les localiser plus précisément. Depuis le début de l’ère islamique dans la ville (636 EC) il est décidé que la partie orientale de la ville soit laissée aux chrétiens et aux juifs, au « gens du livre ». La valeur de la partie orientale de la Via Recta commença à accroître dès ce temps-là. Avant le VIIe siècle, la localisation des lieux pauliniens n’était pas exacte (Will, 1994, p.32) (Haji Athanasiou, 1997, pp. 70, 110). Pourtant la tradition a voulu que les parties centrale et orientale de la Via Recta soient liées à la conversion de saint Paul. Cette tradition a été renforcée par le fait de la présence chrétienne dans la partie orientale et la formation d’une identité chrétienne locale autour de l’artère principale de la Vieille Ville de Damas. Au début du VIIIe siècle le calife Walid décida de convertir l’église de Saint-Jean-Baptiste, alors la cathédrale de Damas, en une mosquée : la Mosquée omeyyade. Depuis, et après quelques années, la cathédrale de la ville mute à la Via Recta pour occuper l’église Mariamite3, un autre très vieux sanctuaire de la ville (Cf. Figure 1). Depuis, une vraie identité spatiale chrétienne se développe autour de la Via Recta : l’archevêché de Damas étant le centre administratif et spirituel de sa communauté. La Cathédrale Mariamite a été détruite plusieurs fois : en 926 pendant des émeutes antichrétiens, 950 par des émeutes aussi, 1009 sous les ordres du Hâkim le calife fatimide, et en 1260 après l’échec de la campagne des Mongoles. Mais elle est rebâtie après chaque destruction et redevenue le siège diocésain de Damas (Haji Athanaiou, 1997, pp.102-104). Ibn Joubair, un géographe arabe du XIIe siècle parle de cette cathédrale comme étant « la plus grande église en Syrie après celle de Jérusalem» et qu’elle est aux mains des Melkites (E. J. W. Gibb Memorial Series, 1907, p. 283) Après la chute d’Antioche en 1268 aux mains des Mamlouks et sa destruction, les patriarches antiochiens décident de vivre à Damas, et de rendre la Cathédrale Mariamite en siège patriarcal (Haji Athanasiou, 1997, p. 120 ; 2001, p.565). Ce nouveau siège a été détruit lors des guerres de Tamerlan en 1400, mais les chrétiens damascènes l’ont rebâti. Le choix de l’endroit était dû à plusieurs facteurs, dont l’héritage paulinien du lieu, supposé être situé où était la maison de Judas, mentionnée dans les Actes des Apôtres, et où saint Paul a eu son baptême4. Le siège patriarcal devient, avec le temps, une grande enceinte qui comprend plusieurs petites églises, la cathédrale et le patriarcat. Le patriarcat melkite grec d’Antioche a été divisé, en 1724 entre orthodoxes et catholiques. Les patriarches grecs-catholiques errent dans plusieurs villes. Les patriarches orthodoxes conservent la cathédrale et le siège patriarcal, ainsi que la présence physique et directe sur la Via Recta. Mais en 1833 et avec la mainmise de Mohammed Ali Pasha d’Egypte sur la Syrie, les patriarches grecs-catholiques décident de s’installer à Damas aussi, où presque la 2 La cathédrale Saint-Jean-Baptiste (La Mosquée omeyyade aujourd’hui) et l’église de Marie (La Cathédrale Mariamite aujourd’hui). 3 L’église Cathédrale Mariamite est parmi les plus vieilles églises du monde : elle est déjà attestée au IVe siècle selon les sources du Patriarcat grec-orthodoxe à Damas. Quelques traditions locales y font le site du baptême de saint Paul. Elle est toujours la cathédrale de la ville et de son pays. Les sources différentes la mentionnent sous des noms différents : Sainte-Marie, église Marienne, église de Maryam, Cathédrale Notre-Dame, Notre-Dame-de-l’Assomption. Pour cet article nous avons choisi le nom le plus répandu à Damas et dans le Patriarcat d’Antioche. 4 Une recherche archéologique plus approfondie situerait la « maison de Judas » où saint Paul a eu son baptême à l’emplacement actuel de Khan Jaqmaq sur la Via Recta, à quelques centaines de mètres à l’ouest de la Cathédrale Mariamite. (Haji Athanasiou, 1997, pp. 77-78, 92). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 10 moitié de la communauté chrétienne adhère au Patriarcat grec-catholique (Schmidt, 1994, p.20). Une nouvelle cathédrale et un nouveau siège patriarcal s’érigent alors à cent mètres de l’extrémité orientale de la Via Recta, et à quelques centaines de mètres du lieu où la tradition dit que saint Paul prit fuite par le mur de la ville, selon les Actes des Apôtres (Haji Athanasiou, 2001, p.656). La nouvelle cathédrale grecque-catholique, nommée Notre-Dame de l’Assomption, a été bâtie sur le site d’une ancienne synagogue achetée des juifs damascènes (Site Internet du Patriarcat grec-catholique, archevêché de Damas). Cette nouvelle configuration spatiale montre l’importance majeure de la Via Recta et la volonté des nouveaux patriarches de « rester proches » des lieux de mémoires chrétiens à Damas. La Via Recta devient alors un pôle des patriarcats chrétiens et un lieu vital pour la communauté : écoles, instituts et charités s’y installent. En 1820 les Franciscains achètent et rénovent une vieille ruine d’une église du Ve siècle, supposée avoir été bâtie sur l’endroit de la maison d’Ananie, la personne qui baptisa saint Paul selon la narration biblique et devint le premier évêque de Damas selon la tradition. Cette église est toujours connue sous le nom de l’église Ananie: un lieu de pèlerinage important, à deux cent mètres au nord de la Via Recta (Site Internet du Commissariat de Terre Sainte, page House of Ananias). En 1860 une guerre civile communautaire se déroule à Damas. les deux patriarcats, avec les autres églises et sanctuaires, subissent l’incendie et le vandalisme5. Après ces évènements, les chrétiens rebâtissent les deux patriarcats et les établissements détruits sur les mêmes endroits, autour de la Via Recta. La Cathédrale Mariamite, sur la Via Recta, continue à jouer le rôle central dans la configuration spatiale de la communauté chrétienne malgré les conséquences négatifs de la guerre civile el l’étalement des quartiers habités par les chrétiens vers le nord, au faubourg de Qassâ hors les murs (Bocquet, 2005) Cependant le patriarcat catholique, pour se configurer plus sur le territoire de la Vieille Ville, décide de bâtir une église dans la porte Saint-Paul (Bâb Kisan) des murs : le lieu où la tradition localise la fuite de saint Paul dans un panier, une histoire mentionnée dans les Actes des Apôtres et dans la deuxième Epitre de Paul aux Corinthiens (2 Corinthiens 11:32-33). Les travaux ont commencé en 1885 pour finir en 1933. Cette église, Saint-Paul-des-Murs, située à deux cents mètres au sud de l’entrée de la Via Recta, contribue aussi à la construction de l’identité spatiale « paulinienne » de la ville même malgré son histoire récente par rapport aux autres églises intra muros. En 1959 un nouveau patriarcat s’installe près de la Via Recta et s’ajoute aux deux autres déjà existants : après presque sept cents ans de présence au Monastère Saint-Ananie (appelé aussi Deyr el Za’afaran, monastère du Safran) au nord de la Mésopotamie, les patriarches syriaquesorthodoxes décident d’habiter Homs en 1933. Puis Damas, où ils installent leur cathédrale dans l’église Saint-Georges, à cent mètres au nord de la Via Recta (Site Internet du Patriarcat syriaqueorthodoxe). Aux trois patriarcats s’ajoutent les sièges diocésains de la plupart des églises chrétiennes présentes à Damas : les Arméniens orthodoxes ont leur cathédrale juste à quelques mètres de Bab Sharqi, l’entrée de la Via Recta. Les Arméniens catholiques et les Syriaques-catholiques ont leurs 5 Cinq mille auraient été tués et Des dizaines de milliers de chrétiens prennent fuite vers Beyrouth (Abdel Nour, 1982, 178), où leurs descendants vivent et participent dans la vie économique et intellectuelle de la ville jusqu’à présent. Le premier président de la République libanaise, Charles Debbas, appartient à une famille damascène qui habite à Beyrouth depuis 1860 (Tarazi Fawaz, 2000, pp. 56-59). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 11 sièges respectifs à la rue Bab Touma, la voie qui relie la Via Recta à la porte Saint-Thomas des murs de la Vieille Ville6. 2.2. Le pèlerinage de Jean-Paul II à Damas, « sur les pas de saint Paul » Le début du troisième millénaire a témoigné une culmination de la mémoire de saint Paul à Damas. En 1999 Jean-Paul II, alors se préparant pour le jubile 2000, exprime ses vœux de visiter les lieux saints et les « lieux liés à l’histoire du Salut » (Jean-Paul II, 1999). Dans cette lettre, Jean-Paul II parle de Damas et ses lieux de conversion de saint Paul comme un « lieu important de l’Eglise primitive » en exprimant son intention d’y aller en pèlerin (ibidem). Les endroits pauliniens damascènes dans cette lettre, avec ceux liés à saint Paul à Athènes et à Malte, figurent parmi les lieux les plus saints du christianisme et les destinations des pèlerinages: Jérusalem, Bethlehem, Nazareth, le mont des béatitudes, le lieu du Baptême du Christ et le mont de la Transfiguration, entre autres. Une lecture spatialisée de la visite et des discours damascènes du Pontife montre que l’itinéraire de Jean-Paul II à Damas était centré sur la Via Recta. Le pèlerinage (Jean-Paul II, 2001 (1)) commence par la visite de la Cathédrale Mariamite, la plus ancienne des trois cathédrales damascènes et le site supposé du baptême de saint Paul (Jean-Paul II, 2001 (2)). Cette visite est suivie par deux rencontres aux cathédrales grecque-catholique (Jean-Paul II, 2001 (3)) et syriaque-orthodoxe (Jean-Paul II, 2001, (4)). Ensuite, un passage au mémorial Saint-Paul, dans un site extra muros supposé avoir fait partie du chemin de saint Paul vers la ville (Jean-Paul II, 2001 (6)). Le pape effectue, entre autres, une visite à la Mosquée omeyyade pour être « tout près du lieu de la tombe de saint Jean-Baptiste » (Jean-Paul II, 2001 (5)). La visite est aussi centrée sur la Via Recta, mais il est intéressant de voir que, dans tous les discours du Pape, aucune mention d’un lieu « exact » des histoires de saint Paul n’a eu lieu, le Pape parlant de la sainteté de Damas comme ensemble : la centralité est mise sur la Ville, sur saint Paul à Damas et sur son chemin vers elle, mais pas sur un lieu précis dans Damas. Le seul lieu « affrimé » dans le discours papal comme lieu « exact » est le sanctuaire de la tête de saint Jean-Baptiste dans la Mosquée omeyyade, l’ancienne cathédrale de Damas (Jean-Paul II, 2001 (5)). Pour le Pontife son périple à Damas conclut, spatialement et spirituellement, le pèlerinage qu’il a commencé en 2000 en Terre Sainte : le « chemin de Damas » finit dans la Cathédrale Mariamite où son discours est donné (Jean-Paul II, 2001 (2)). Dans les deux autres discours aux cathédrales grecque-catholique et syriaque-orthodoxe, le Pape parle de nouveau de son voyage « sur les pas de saint Paul » comme objectif ultime et conclusif (Jean-Paul II, 2001 (3)(4)(7)). La visite papale était médiatisée. Elle montrait un beau visage du pays où plusieurs religions vivent ensemble depuis des siècles et où les trois cathédrales visitées par le Pape sont sur ou à proximité de la Via Recta. Nous pourrions dire que ce voyage pontifical damascène a donné une visibilité internationale pour la communauté chrétienne de Damas et pour son centre, la Via Recta. La résilience des lieux de mémoire chrétiens damascènes, construits pendant des siècles, se trouve consacrée et confirmée à l’échelle internationale par la visite de Jean-Paul II. Il appelle, lors de son discours à la cathédrale syriaque-orthodoxe, à l’ « endurance face aux 6 La Porte Saint-Thomas (Bab Touma) est l’entrée nord-est de la Vieille Ville de Damas, elle représente aujourd’hui la liaison entre le vieux quartier chrétien de Damas et les nouveaux quartiers habités par les chrétiens et qui s’étendent sur le nord-est de la Vieille Ville intra muros (Cf. Figure 1). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 12 épreuves, maintenant peut-être plus que jamais » (Jean-Paul II, 2001 (4)). Sans doute, les mots du Pape reflètent le lieu dans lequel le discours est prononcé. 2.3. Les nouveaux aménagements La « pousse » morale du pèlerinage du Pontife est accompagnée d’une nouvelle vitalité économique de la Via Recta et autour d’elle: quelques jours avant la visite, le gouvernement syrien avait finalisé une nouvelle autoroute de qui relie directement Bab Sharqi, l’entrée de la Via Recta, à l’aéroport (Cf. Figure 2). Cette autoroute était destinée à optimiser l’entrée du Pape dans la Ville. Après, elle est toujours l’axe principale qui relie Damas avec son aéroport. Figure 2 Nouveaux aménagements Après la visite, un projet de rénovation de la rue et des bâtiments aux alentours est mis en route : le projet est complété en 2010 et la Via Recta a une nouvelle allure. Les vieilles maisons autour de la rue ont été aménagées en restaurants et en hôtels, et les vieux magasins d’artisanat et d’objets damasquinés ont été rénovés (Cf. Figure 2). Les vieilles ruelles aux alentours ont eu aussi leurs maisons aménagées en bars, en restaurants et en hôtels. Ces aménagements, avec la Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 13 nouvelle autoroute, font que la Via Recta soit une étape immanquable des touristes à Damas : c’est un chemin par lequel les visiteurs arrivent dans la Vieille Ville et commencent leur explorations des lieux. La Via Recta, après cette rénovation, rassemble deux fonctions importantes pour la communauté chrétienne : elle est à la fois le haut lieu diocésain et de pèlerinages pauliniens, et un lieu touristique important pour la vie économique de la communauté. L’église Saint-Ananie gagne une importance particulière, étant présentée comme le lieu authentique de la maison de saint Ananie (Devaux, 2008, pp.14-15). La centralité religieuse (ou spirituelle) qui y émerge depuis mille cinq cents ans est bien transformée en centralité commerciale et touristique. Le « chemin de Damas » amène très souvent les touristes et les visiteurs à la Via Recta et une centaine de restaurants et hôtels sur place ajoutent un goût spécial à son charme particulier. Dans les nouveaux aménagements l’Eglise et l’Etat ont coopéré ensemble pour rendre la Via Recta un des premiers pôles touristiques de Damas. Ce discours n’étant pas seulement religieux mais aussi politique : les lieux saints chrétiens de la Via Recta et ailleurs se voient privilégiés par les guides touristiques locaux (Devaux P, 2008, p.14) (Site Internet du Ministère du Tourisme syrien)7. Ce papier est rédigé en été 2012, la Syrie étant en pleine guerre civile. Malheureusement l’accès aux statistiques officielles syriennes sur le commerce et l’économie à la Via Recta est impossible. Les informations sur les aménagements sont issues d’un relève personnel que nous avons effectué en août 2009. Figure 3 Cathédrale Mariamite 7 Syriatourism.org est un site officiel du Ministère du Tourisme syrien. Le site n’est plus accessible depuis quelques mois (Le site n’est encore pas accessible le 10 septembre 2012). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 14 3. Conclusion et discussion: construction d’une identité autour d’une rue L’identité, configurée dans l’espace, ne serait pas seulement un status, mais aussi un processus. Comme vu dans ce papier la Via Recta devient un enjeu identitaire pour la communauté chrétienne de Damas avec l’arrivée de l’islam et le changement de la cathédrale : la rue n’est jamais exclusivement « chrétienne » dans sa population et dans sa configuration spatiale. Pourtant la forte présence chrétienne (patriarcats, administrations, écoles et commerce) témoigne d’une centralité que cette rue Droite exerce, dans les aspects spatial et symbolique, sur la communauté chrétienne de Damas, mais aussi sur les communautés chrétiennes de tout le Patriarcat d’Antioche (qui s’étend principalement, aujourd’hui, sur les actuels Syrie et Liban et sur la diaspora chrétienne syro-libanaise)8. La visite, médiatisée, de Jean-Paul II affirme implicitement cette centralité, ainsi font les nouveaux aménagements récents dans le quartier de et sur la Via Recta. Une étude plus exhaustive qui prend en considération à la fois le discours de la communauté chrétienne et ses emplacements dans la Vieille Ville de Damas sur la longue durée pourrait permettre de comprendre le développement de la centralité autour de la Via Recta. Pour généraliser le résultat, nous pourrions dire qu’une identité communautaire cherche souvent à ancrer sa géographie dans son histoire : les emplacements incertains des lieux de mémoire deviennent avec le temps sûrs et certains pour servir à affirmer, symboliquement comme fonctionnellement, la communauté dans sa dimension spatiale. Cette centralité confirmée se transforme en centralités plus « concrètes » et plus « pratiques » sur le territoire : elles peuvent être commerciales, financières et administratives. Il y a eu plusieurs destructions et plusieurs interruptions violentes de cette présence pendant l’histoire. Pourtant nous voyons que la Via Recta est toujours rebâtie et réappropriée par les chrétiens damascènes. Une explication peut être que cette voie est un témoin « physique » de leur foi : une sorte d’une « présence réelle » biblique, qui assure l’existence d’une communauté chrétienne à Damas depuis le premier siècle EC. Après l’arrivée de l’islam au VIIe siècle, la communauté voit dans la rue nommée Droite le meilleur témoin de sa continuité, alors de ses droits sur les lieux et dans la Vieille Ville. Il est sûr que la Syrie est en train de subir des changements majeurs et profonds. Le futur semble incertain pour la communauté chrétienne damascène : mais la Via Recta resterait sans doute un centre symbolique comme fonctionnel de cette communauté : la cathédrale Mariamite elle-même n’a-t-elle été détruite et rebâtie au moins six fois ? Références Abdel Nour, A. (1982), Introduction à l’histoire urbaine de la Syrie ottoman, Beyrouth, Université Libanaise. Bocquet, J. (2005), Un exemple de minorité au Levant à la fin de l'Empire ottoman : les chrétiens du quartier de Bâb Tûma à Damas, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, pp.107110. Disponible à l’adresse http://remmm.revues.org/2796 (Site visité le 10 septembre 2012). Calcani, G. 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The road is unique in Australia as it was purposely constructed as a scenic tourist route and was also intended to be a memorial to World War I servicemen. Over time, however, the road’s memorial function was largely overshadowed and forgotten in public memory, overtaken by its fame as a pleasure touring route. The Great Ocean Road is a landscape which embodies multiple layers of meaning and upon which purpose and meaning have continually been superimposed. The route’s long history of Aboriginal occupation, including massacre sites, have largely been disremembered, while sites associated with the many shipwrecks along this rugged coast inspire the most powerful and emotive memorial connections. The history of the road’s setting, construction, promotion and interpretation reveals that the road, as part of the physical and cultural landscape, is a space invested with memory, history and myth. It is a route which reflects changing, and sometimes conflicting, cultural preoccupations. Despite attempts to link its sublime setting and challenges of building the road with the heroic struggles of the servicemen in war; in spite of physical commemorative markers along the road; and in spite of the power and endurance of the ‘Anzac legend’ in Australian culture, the connection did not resonate as intended. The road’s construction and subsequent interpretation illustrate the difficulty of inscribing ‘memory’ onto a landscape with no prior connection to the events being memorialised. Its history reveals insights into the nature of landscape and memory; physical expressions of remembering and forgetting along the road; and the relationship between the road, landscape, memory and emotion. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 19 ‘Roads and Remembrance: Meaning, Memory and Forgetting along Australia’s Great Ocean Road’ Introduction The Great Ocean Road winds for over 240 kilometres along the south-west coastline of Victoria abutting Bass Strait and the Southern Ocean. It is renowned as one of Australia’s most spectacular tourist drives, revealing diverse landscapes and seascapes, including: the temperate rainforest of the Otway Ranges, lush farmlands, surf beaches and the ancient rock stacks of the Port Campbell Limestone Coast, most notably, the famed Twelve Apostles. In April 2011 the road and its environs achieved National Heritage listing for its ‘outstanding scenic landscape values, including some of ‘the world’s most dramatic cliff and ocean scenery able to be viewed from a vehicle’. It is described as ‘an inspirational landscape capable of evoking strong emotional responses’(Commonwealth of Australia Gazette, 2011). Less widely known is the road’s role as ‘the longest war memorial in the world’ (Planbooktravel, 2006: 13). The road was built between 1919 and 1932 by more than three thousand returned ‘diggers’ — as the Australian soldiers are commonly known — and largely funded by public subscriptions. As such, it presents a unique case study in Australia. Yet, the road’s memorial function is largely overshadowed and forgotten in public imagination, usurped by its fame as a tourist route. This paper examines the history of the road’s setting, construction, promotion and subsequent interpretation. The Great Ocean Road was built at a time when Australia was caught between the desire to commemorate the past and the pull of the future and modernity, as represented by the motor vehicle and the developing motor tourism industry. I argue that the overshadowing of the road’s memorial role reflects the difficulty of imposing ‘memory’ on a landscape disconnected from the events it is intended to commemorate; the mixed messages as to the road’s primary purpose; and the transformed cultural context in which the road has operated since World War II. [Insert Figures 1 (map) and 2 (aerial view of road) here] Figure 1 Great Ocean Road Map Australia trips info website Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 20 Figure 2 Aerial view of Great Ocean Road Australia trips info website A Terrible Beauty The south-west coastal region of Victoria contains remnants of an ancient and spectacular landscape, over one hundred million years old. It includes: dinosaur fossils, vegetation such as ferns, lichen, moss, and myrtle beech descended from Gondwanian forests, and Mezozoic rock platforms on the Cape Otway Coast, pre-dating the break-up of Gondwana (Cousland, 2007).1 Aboriginal occupation of the region dates to at least five thousand years before European colonisation (Australian Heritage Database). Explorer, Matthew Flinders, wrote in the early 1800s, as his ship rounded Cape Otway, ‘I have seldom seen a more fearful section of coastline’ (Planbooktravel, 2006: 67). In the 1 Gondwana or Gondwanaland is the name given to the land mass, of which Australia, New Zealand, Africa, India, Antarctica and South America were once part, before it began to break up approximately 185 million years ago (Cousland, 2007: 9-10). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 21 nineteenth century, clipper ships travelling the ‘Great Circle Route’, sailed along the coast, harnessing the ‘Roaring Forties’ in the Southern Ocean (Cousland, 2007: 33). The wild conditions and treacherous rocky coast claimed many victims, some of whom were buried on the mainland. The numerous wreck sites, some still extant, are recalled in place names such as Schomberg Rock and Loch Ard Gorge. European settlement began in the early nineteenth century when sealers and whalers operating in Bass Strait frequented the south-west coast. In the 1840s whaling gave way to timber-getting, farming and grazing and a number of small settlements sprang up. These grew in isolation, dependent on coastal trading vessels for transport and communications (Cecil and Carr, 1988; Cousland, 2007). Transport and Tourism If sea communications were dangerous, those by land were almost non-existent until the mid-nineteenth century as the terrain was so difficult. The few routes through the Otways to the coast were steep and circuitous. Visitors began coming to the area for recreation from the 1860s and by the later nineteenth century, places such as Lorne and Apollo Bay became popular destinations for Melbourne’s wealthier residents who came to bathe in the sheltered waters, fish, and walk in the forest. Yet, there was no land route to connect the developing coastal resorts. Access to Apollo Bay required travelling along the beach over sand, shingle and jagged rocks to cross creeks and rivers at their outlets. Around 1908 the idea of a coast road, to take full advantage of the scenic potential of such a route, was gaining popularity among local residents (Cecil and Carr, 1988). It was not until World War I, however, that serious plans for such a road began. The genesis of the Great Ocean Road began late in 1916 as part of plans for repatriating Australian servicemen. Road construction and maintenance would be one means by which men could be gainfully employed and reintegrated into society on their return from the war. The chairman of Victoria’s Country Roads Board, William Calder, suggested several potential new roads to the State War Council. Among these was a South Coast Road along the route that became the Great Ocean Road (Alsop, 1982). This road would later be invested with far greater symbolism. Australia and World War 1 — Birth of the ‘Anzac legend’ Here, it is important to understand the significance of World War 1 in Australian history and culture. The defining moment of the war for Australia occurred during the disastrous Allied campaign at the Gallipoli Peninsula in Turkey between April and December 1915. The Gallipoli campaign was a monumental failure — difficult terrain and fierce Turkish defence meant that it deteriorated into a bloody stalemate and Australia suffered heavy casualties, with over 8,000 killed and more than 18,000 wounded. Yet, it became hugely symbolic. This was the first major campaign in which Australians fought as a part of the first Australian Imperial Force and were separately identified as a distinct unit — the Australian and New Zealand Army Corps (ANZAC) (Davison, Hirst and Macintyre, 2001: 275). Gallipoli was said to represent Australia’s ‘coming of age as a nation’. No longer merely a dependant child of Britain, Australia had made a significant contribution to the Allied war effort. The ‘Anzac legend’ began with the war correspondent, Charles Bean, who, through his writings and images, portrayed the ‘Anzacs’ as exemplifying the qualities of courage, tenacity, resourcefulness and loyal mateship. They were depicted as taller, stronger and better fighters than others (especially the British) and had a laconic wit, anti-authoritarian attitude and larrikin streak. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 22 These qualities came to be seen as defining national traits. The first official Anzac Day celebration took place on 25 April 1916, the first anniversary of the landing. By that time the term ‘Anzac’ was widely recognised and imbued with a sacred quality as the Anzac legend was becoming firmly entrenched in Australian cultural mythology (Inglis, 1998: 84). While enthusiasm has waxed and waned over the years, Anzac Day continues as probably the most sacred national day in Australia, which is otherwise an extremely secular country. Anzac is thus one of Australia’s most enduring national foundation mythologies. ‘Practical Patriotism’: the ‘Anzac Memorial Highway’ or Great Ocean Road While some memorials to those who had fought and died in the Great War were built before the war ended, they usually comprised obelisks, columns, statues or honour rolls. The Returned Sailors and Soldiers Imperial League of Australia and State War Councils resisted spending large sums on permanent monuments until after the war. Many also believed that memorials should serve ‘some humanitarian and utilitarian purpose’ (Inglis, 1998: 120-21). The concept of a road constructed as a war memorial was novel, but the idea began to capture public imagination in 1917. The Australian Motorist, Australia’s first national motoring magazine, began a series of articles in February that year with the headline: ‘How to Preserve the Memory of the Anzacs — A Great National Anzac Highway’, which envisaged a highway almost entirely encircling the continent, connecting capital cities (Australian Motorist, February 1917). This and subsequent articles drew comparisons with America’s Lincoln Highway, then in its formative stage, as a model for the idea of a road as a national monument and a space capable of perpetuating memory and facilitating contemplation. In December 1917, the Mayor of Geelong, Howard Hitchcock, announced a scheme for the construction of the ocean road to be ‘carried out by returned soldiers as a memorial to those who had fallen’ (The Argus, 4 December 1917). Hitchcock believed that as well as providing employment for returned servicemen, the road’s setting, beside the ocean, would be a congenial and health-restoring environment in which the men could consider future repatriation options and indulge in leisure activities such as bathing, fishing and shooting. The road would also: assist settlers in transporting produce; open up further land, including timber country, for development; increase land values, and, importantly, enhance the tourism potential of the region. Hence, virtually from the outset, the Ocean Road had multiple aims and meanings. The Great Ocean Road Trust was established and chaired by Hitchcock to raise funds, employ workers and oversee the road’s development in co-operation with the Country Roads Board and the Repatriation Board. The Australian Motorist seized upon the launch of the ‘Great Ocean Road Scheme’ in March 1918 as signalling the ‘first link in the Anzac Highway’ (Australian Motorist, April 1918). A further article in May urged the adoption of the name ‘Anzac Highway’ as ‘carrying this title, a road would go down to posterity in the same manner as the “Appian Highway” and the more modern “Lincoln Highway”’ (Australian Motorist, May 1918). The road, however, never officially bore that title, nor did it circumnavigate the continent. The Great Ocean Road scheme received extensive and enthusiastic press coverage as patriotism ran high in the aftermath of the war and the nation searched for the most appropriate ways to honour those who had fought and died. The earliest news articles delighted in stressing the proposed road’s character as a ‘practical memorial’ (Sydney Morning Herald, 16 February 1918: 13). This suited the characterisation of the ‘diggers’ themselves as practical down-to-earth men of action rather than sentiment and ornament. Journalists declared that soldiers who have Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 23 given their all ‘would not appreciate a memorial erected at great expense which would serve no useful purpose’ (Land & Transport, May 1918: 11). The road’s proposed length of over one hundred miles was equated with the nation’s anticipated ‘long memory’ of the Anzacs (Land & Transport, May 1918: 11). The utility, permanence and longevity of the road were highlighted throughout its construction period as evidence of its superior status as a memorial in comparison to mere pillars, statues, obelisks or arches, which would soon decay, and whose purpose would be easily forgotten (Cairns Post, 20 December 1920: 7). The initial plan was that bridges in each locality through which the road passed would be named after local soldiers and that trees and landscaping would also personalise the memorial, connecting sites to particular individuals, but again, this did not eventuate. Landscape and Memory Simon Schama argues that ‘landscape is a work of the mind. Its scenery is built up as much from strata of memory as from layers of rock’ (Schama, 1995: 7). Schama’s thesis explores the way in which cultures view landscapes according to complex memories, myths and meanings particular to that culture. Although ‘diggers’ worked on the road, in constructing the Great Ocean Road as a memorial to the Anzacs, memory, mythology and emotion had to be imposed to a large extent upon a landscape not directly linked to the events of World War I. Links were made, often retrospectively, between the experiences of the returned soldiers in building the road and aspects of the Anzac legend. In the years immediately following the war it became apparent that many who returned bore mental and emotional as well as physical scars and did not fit the image of the heroic Anzac constructed by Bean and others. Moreover, authorities feared the potential threat they posed for social unrest unless they could be gainfully employed and rehabilitated. The Great Ocean Road project ideally suited that task and continued to provide work for unemployed diggers in the crisis years of the Great Depression. Howard Hitchcock associated the road’s environment with restoring the men to a state synonymous with the mythical image of the Anzacs. He recalled: I well remember meeting one party of seven men at the Geelong Railway Station… They were all suffering more or less from war strain, poison gas, and the like, and could eat little or nothing.…Three weeks later I met them at work on the Road at Cape Patton…and I was delighted to see that the fresh air and the tang of the ocean had turned them from invalids into healthy, vigorous, sun-tanned men (Cecil, 1990: 170). The work itself was extremely difficult and dangerous at times. The road had to be hewn and blasted out of rocky cliffs, over steep escarpments and through forest, following the natural contours of the landscape as far as possible. Place names such as Big Hill, Devil’s Elbow and Mount Defiance hinted at the obstacles to be overcome.The physical difficulties and dangers faced by the men in constructing the road were linked to the hardships and sacrifices they had endured in battle and to their character. Hitchcock declared in 1931 that the Great Ocean Road commemorated ‘the brave men whose spiritual ideals made them defy distance and defy death’. It would ‘stand as a memorial to persistent self-sacrificing effort’ (Cecil, 1990: 141). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 24 Figure 3 Diggers at Big Hil Alsop, 1982 In 1936, George Broadbent, a passionate advocate for roads and motoring, reflected on how travelling the road could be an act of memorialisation. He wrote: ‘A road is symbolical of life. Its long reaches are symbolical of journeys to be done; of long marches on the field of battle; its hills of difficulties to be overcome; its shaded nooks of rest’ (Broadbent, 1936: 30). Broadbent sought to exploit the sublime and spiritual qualities that were already associated with the road’s physical environment, in order to heighten its emotional impact as a war memorial. The scenic grandeur and majesty of the location would surely inspire contemplation of great and heroic deeds. Naming, or renaming places along the route was another way in which the existing landscape could be inscribed with and incorporated into the Anzac legend. As survey and construction work was carried out, the work parties renamed principal sites after World War I battlefields. For example, ‘Cape Patten became “Mount Kemmel,” Mutton Fish Cliff became “Messines Ridge,” and the mouth of the Grey River was “Suvla Bay”’(The Argus, 17 September 1918: 8). A stretch of road en route to Lorne was known as ‘The Somme’ (Cecil, 1990: 128). Most of these names did not stick, however, and were not officially adopted. Those still in use are Monash Gully (named after General Monash), Shrapnel Gully and Artillery Rocks — clusters of carbonate in sandstone, resembling cannon balls — west of Mount Defiance (Stone, 1991: 41). Memorial Structures Permanent structures reminding travellers of the road’s memorial role were few and did not appear until the 1930s. An archway, with the inscription, ‘Returned Soldiers and Sailors Memorial Great Ocean Road’, was built near the toll gate at The Springs, but was demolished some time after the toll was removed between 1936 and 1937 (Lewis, 1999: 9). A new archway at Eastern View was unveiled in October 1939; however, it was dedicated to the memory of the late Major McCormack, who had been Chairman of the Country Roads Board and honorary Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 25 engineer to the Great Ocean Road Trust during construction (The Argus, 26 October 1939: 2). Some time after 1939, tablets were added to the stone base of the Memorial Arch at Eastern View, honouring both Major McCormack and the soldiers and sailors who served in the Great War (Lewis, 1999: 31). A memorial wall at Mount Defiance, unveiled in April 1935, featured ‘two bronze tablets set in a stone parapet, 190 feet above sea level, commemorating both the late Alderman Howard Hitchcock and World War 1 servicemen. The siting of the memorial wall at one of the most spectacular look-outs along the road sought to unite the sublime scenery with the awe-inspiring memorial. The Argus enthused in its report on the opening ceremony: ‘The thunder of the surf on the rocks below, and the grandeur and beauty of the rugged coastline made the ceremony peculiarly impressive’ (The Argus, 5 April 1935: 11). Memory, Motoring and Modernity A memorial road alone could not realistically hope to attract vast numbers of tourists. Promoters of the Great Ocean Road knew that as well as commemorating the past it also represented the future. The road’s memorial function faced competition from an increasingly dominant discourse promoting pleasure touring, facilitated by the modern technology of motor vehicles, film, advertising and the developing tourism industry. Internationally, particularly in America, roads were being constructed specifically as scenic touring routes and Australian promoters were keenly aware of such developments. They compared the Great Ocean Road to California’s coast road — which became scenic Highway One, built between 1919 and 1937 — noting the enormous benefits brought to the state of California by tourist traffic (Southern, 2007: 38-9). The Columbia River Highway, Oregon, built in 1921 and the Blue Ridge Parkway through Virginia, built in 1935 are other examples (Jakle & Sculle, 2008). Of course, the Great Ocean Road was not always as ‘great’ as its name suggested. When the first section of the road opened in 1922 The Age’s assessment was scathing. The ‘road’ was little more than a winding, unsealed narrow track — a ‘tight-rope’. Yet, the element of danger added to the attraction for some motorists, and the article concluded that both the journey and the scenery were breath-taking (Alsop, 1982: 35-6). Increasingly, the language and imagery of the sublime were employed in promoting the road as a tourist destination. From the late 1920s as the road was extended around the coast, the section near Port Campbell and Peterborough received greater attention, with its dramatic limestone rock formations and its history of shipwreck tragedies. The technologies of cinema and photography were exploited to full effect in promoting the road locally and internationally. The place name, ‘Cinema Point’ recalls the production of a motion picture in 1918 to publicise the Great Ocean Road scheme and assist in fundraising. At the time it was described as ‘the most comprehensive film of its kind yet produced in Australia’ (Cecil & Carr, 1988: 74). While the memorial aspect of the road continued to feature in newspaper articles, more often it was combined with tourism promotion. The Great Ocean Road was designated officially as a ‘tourist road’ in 1936, further associating it with tourism rather than memorialisation.2 2 The ‘Tourist Roads Act’ was passed in 1936, allowing for roads of sufficient interest to be declared tourist roads, for which the Country Roads Board would bear all costs (Country Roads Board Victoria, 1964: 21-2). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 26 Pleasure, Remembering and Forgetting after World War II It may have been expected that the road’s memorial role would be revived and accentuated after World War II, commemorating those who fell and served in the second conflict as well as the first, but this did not occur. The road’s memorial function was almost entirely forgotten in the decades following the war. This was in part because of the altered cultural context and meanings for memorialising war. At the time of the road’s construction, war was seen by some as a purifying experience, ‘diverting attention from pleasure, leisure and material advancement to more serious, spiritual concerns’ (Lake, Reynolds, McKenna & Damousi, 2010: 31). In the aftermath of the Depression and another world war, Australians reacted against such sentiments; they wanted the good life. Importantly, a much more critical attitude towards Anzac Day developed from the 1950s and especially in the aftermath of the Vietnam conflict in the 1960s and 1970s. A more hedonistic attitude towards tourism along the Great Ocean Road after World War II reflected the impact of postwar prosperity and material consumption, including private car ownership and leisure, in Australia generally. Tourism promotion placed greater emphasis on personal enjoyment, escapism and indulgence through the consumption of beautiful scenery, superior accommodation and cuisine. ‘Paradise’ was within easy reach thanks to the ‘comfort, convenience and speed’ of improved roads and motor vehicles (The Argus, 16 June 1950 & 10 March 1951). In the late 1950s, the section of coastline through which the Great Ocean Road passed, was often referred to as the ‘Riviera of Victoria’, bestowing a sense of European sophistication on the ‘playgrounds of Anglesea, Lorne and Apollo Bay’ (Australian Women’s Weekly, 22 April 1959: 34). Another key development in this period was the rise of beach and surf culture, and especially the beach holiday road trip. Bell’s Beach, near Torquay, first held surfing contests in the 1960s and eventually gained international fame for its unique surf conditions (Commonwealth of Australia Gazette, 2011: 10). These factors ensured that the Great Ocean Road became known primarily as a touring route, synonymous with leisure and pleasure. Recovering Landscape and Memory: 1980s and Beyond In November 1982 the Great Ocean Road celebrated its ‘Golden Jubilee’. A ceremony to mark the fiftieth anniversary of its opening included a parade of vintage cars, which travelled from the Memorial Arch at Eastern View to Lorne (Cecil, 1990). When the Memorial Arch was destroyed in the Ash Wednesday bushfires of 1983, the Country Roads Board was reluctant to replace it, and only pressure by the local community ensured its reinstatement at the same location (Lewis, 1999: 31). While interest in the road’s memorial role revived to some extent, particularly in the wake of renewed enthusiasm for the Anzac legend since the 1980s and especially in the 1990s, pleasure tourism continues to dominate. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 27 Figure 4 Memorial arch Planbooktravel, 2006 Pleasure and sensory indulgence has become even more sophisticated, with guides published specifically catering to gastronomic touring. Greater emphasis is also placed on accessing an unspoilt natural environment and in exploring regions away from the roadside by bushwalking. The ‘Great Ocean Walk’, opened in 2005, is promoted as an accompaniment or alternative to driving the route (Australian Heritage Database). Guides and interpretive material produced in the last twenty years reflect an increasing awareness and acknowledgement of the region’s Aboriginal history. In the 1990s, for example, a Koori Heritage Walk opened through the Ironbark Basin, near Anglesea. The Aboriginal population suffered the devastating consequences of frontier warfare, disease, starvation and loss of their traditional lands. Only the place names — Massacre Bay, Massacre Point and Bay of Martyrs, west of Peterborough — hint at the violence that took place in this undeclared and officially unacknowledged warfare on Australian soil. No further explanation or interpretation of these place names has been revealed; however, such names were usually bestowed to record European victories rather than to commemorate the loss of Aboriginal lives (Lewis, 1999: 42). Recent research has identified at least thirty other massacre sites in the region, but none of the sites are publicly memorialised (Clark, 1995). In this respect, it is also a landscape of forgetting, or at least, selective memory. Many guides devote considerable attention to William Buckley, a convict who escaped from the Sorrento penal settlement in December 1803 and spent over thirty years in the area, living with the local Aboriginal people. A number of sites in the vicinity of the Great Ocean Road have been named after Buckley, including ‘Buckley’s Falls’ and ‘Buckley’s Cave’, at the foot of what is now known as Mount Defiance. Visitors can explore the area traversed by Buckley by following the ‘William Buckley Discovery Trail’ (Stone, 1991; Planbooktravel, 2006). Evidence of Buckley’s movements are based primarily on his ‘memoirs’, published in 1852 by John Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 28 Morgan.3 Subsequent editions of Morgan’s text include current place names. These works inform recent interpretive efforts, illustrating the textual superimposing of European memory on place. Tourist guides frame Buckley’s story as an example of positive European interaction with the Aboriginal peoples and a tale of remarkable survival. His story is promulgated as the origin of the saying: ‘you’ve got two chances — Buckley’s, and none.’ Such ‘interpretation’ also serves to overwrite a European narrative upon an unheard Aboriginal one, allowing no room for conflicting memories. Buckley’s legend represents yet another layer of ‘memory’ and mythology imposed upon the route. Yet, perhaps there is some cause for optimism. Currently, the Great Ocean Road Coast Committee (GORCC) is implementing a renewal program — a three-year $1.35 million project supported by federal government funding. The ‘Cultural Values’ strand of the project seeks to recover, interpret and manage the Aboriginal heritage of the region in an ongoing partnership with local Aboriginal groups. Shipwreck Coast In recent years, the coastline between Apollo Bay and Port Campbell was christened ‘The Shipwreck Coast’ and features prominently in tourism promotion. It is the ‘memory’ of these wrecks, with their sometimes visible remains, including wreck sites and graves, and the tragic, romantic stories they carry, that resonates most powerfully in this land and seascape, rather than the memory of World War I servicemen. Bill Bryson wrote of his trip along the Great Ocean Road in the late 1990s. After briefly acknowledging that the road was built as a ‘make-work scheme for veterans’, Bryson concludes that ‘this stretch of Victoria is famous for two things: surfing and shipwrecks’ (Bryson, 2000: 140-41). Conclusion To conclude, the Great Ocean Road is a landscape which embodies multiple layers of meaning and upon which purpose and meaning have continually been inscribed. It is a landscape of memory and forgetting. Conceived during World War I as both a memorial to fallen and returned servicemen and as a scenic tourist road, its memorial role became less well-defined over the long construction period from 1919 to 1932. Built at a time when motor vehicles were coming to prominence, the demands of the burgeoning motor tourism industry ensured that the discourses of pleasure and modernity overcame that of memorialising the war. That process intensified after World War II within a context of changing cultural assumptions regarding leisure, consumption and the Anzac legend. Despite attempts to inscribe memories and emotions associated with the Anzacs onto this route, it is the memorialisation of nineteenth-century shipwreck tragedies that dominates. This is largely because the shipwreck sites recall events directly associated with this place and bear tangible reminders of what happened there. Such memories are also perhaps more palatable for tourism interpretation than the sites recalling the massacre of Aboriginal inhabitants during colonial frontier warfare. Anzac Cove at Gallipoli, the battlefields of Western Front and the Kokoda Track in Papua New Guinea, though not on Australian soil, are war memorial pilgrimage sites which carry far greater emotional symbolism 3 According to Morgan, a marine, public servant, publicist and editor, Buckley could not read or write. Consequently, the ‘memoir’, was constructed from ‘rough notes’ and conversations with Buckley, who was then 72 years old, and supplemented by Morgan’s ‘personal acquaintance for several years with the habits of the Aboriginal inhabitants of the Australian continent’ (Schicht, 1996: viii). Hence, the reliability of this source is highly compromised. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 29 for Australians than could ever be evoked along the Great Ocean Road — a route that has long been and will continue to be a prime tourist destination. References Alsop, P. (1982), A History of the Great Ocean Road, Geelong, Vic, Geelong Historical Society. Australian Heritage Database, Great Ocean Road, Available at: environment.gov.au/heritage/places/national/great-ocean-road/information.html (Accessed 20 July 2011). The Australian Motorist, (monthly journal published 1908-1956), Melbourne, Edgerton & Moor. Australia-trips-info website, Available at: australia-trips.info/Destinations/Vic/Great_Ocean_Road_Victoria_Australia/Great-OceanRoad.html (Accessed May 2012). Broadbent, G. (1936), ‘The Great Ocean Road. Road of Remembrance. Soldiers’ Memorial Highway’, The Argus, 10 October, Weekend Supplement, p. 30. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 31 Les itinéraires culturels, moyens de valorisation des ressources territoriales pour un développement local et humain. Aicha Knidiri (Université Cadi Ayyad, Maroc) Aicha Knidiri Université Cadi Ayyad, Marrakech Faculté des lettres et sciences humaine Laboratoire des études et recherche sur les montagnes Atlasiques-Territoire, Durabilité, Développement. Avenue Prince Moulay Abdellah, B.P. 511 - 40000 - Marrakech, Maroc. Tel. +212661420525. Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 32 Les itinéraires culturels, moyens de valorisation des ressources territoriales pour un développement local et humain. Résumé : Le Maroc est parmi les pays qui ont choisi le secteur touristique autant que levier économique capable de créer un essor de développement sur tout le territoire. Plusieurs discours, stratégies et politiques se sont succédés afin de pouvoir sortir le meilleur de ce territoire même ces régions les plus pauvres. Le pays, c’est diriger vers le tourisme, en créant des projets qui procurent des emplois d'exécution mais sans jamais introduire vraiment les richesses des régions rurales et sa population dans cet élan. Même si ces régions ont été impliquées dans les axes des grandes visions touristiques marocaines, elles continuent d’afficher des taux élevés de pauvreté. Les circuits touristiques constituent le principal produit touristique dans ces zones. Ils ne sont pas toujours en respect avec les spécificités et la fragilité de l’environnement montagnard. Leur organisation se fait principalement depuis l’Europe ou les grandes villes, comme Marrakech, et connaît une spéculation dû au grand nombre d’intermédiaires. Cela induit à la réduction des retombés économiques sur la population locale rurale en faveur du réseau urbain de Marrakech et des tours opérateur européens. Aussi, ces circuits n’exploitent pas vraiment les vraies richesses de ces régions, ils n’ont pas pu valoriser les ressources, surtout culturelles qui sont folklorisées ou dénaturées. Les itinéraires culturels se présentent donc comme une industrie économique locale, qui tout en valorisant les ressources locales dans leur globalité, permettra des échanges rechercher autant bien par les touristes que par la population locale. Toutefois, cela n'est pas une tache facile ni dans le choix et la mise en œuvre de ces itinéraires, ni dans leur promotion, ni dans la coordination entre les différents acteurs. Le papier essayera de comprendre l’exclusion de la culture au sein de ces circuits, d’analyser les discours et stratégies étatiques et d’explorer les pistes et les conditions de la réussite et la mise en place des itinéraires culturels capable d’être un moyen de développement humain dans les régions marginalisés du Maroc. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 33 Les itinéraires culturels, moyens de valorisation des ressources territoriales pour un développement local et humain. L'industrie touristique est un phénomène en perpétuelle évolution. Aujourd’hui, les touristes avides d'aventures, d'échange et de contacts humains se tournent vers le tourisme culturel. Un tourisme susceptible de leur apporter, en plus d’un voyage dans l’espace, un épanouissement et un enrichissement personnel. Un tourisme marqué par une demande croissante pour des produits de loisir et de tourisme permettant aux consommateurs de connaître des paysages, des cultures et des habitats «authentiques». Ces atouts dépendent, pour beaucoup, de leur localisation et forment donc une part importante des stratégies de développement territorial dans certaines régions, essentiellement les sociétés rurales, dotées d’atouts touristiques et culturels. Parmi ce type de tourisme, on trouve les itinéraires touristiques à valeur culturelle qui peuvent être une façon de valorisation des ressources endogènes pour un développement local et humain. Les itinéraires culturels Le développement local est conçu à partir des ressources endogènes localement disponibles telles que les paysages, la nature, les connaissances, les aptitudes et compétences, les savoir-faire, la culture, etc. La culture rattachée à l’industrie du tourisme est susceptible de contribuer au développement économique endogène des régions marginalisées. La culture peut être le patrimoine culturel et historique d'une région spécifique, sa gastronomie, sa musique, son artisanat, ou même sa religion. Dans le domaine du tourisme « culturel » plusieurs ressources peuvent être impliquées dans une offre composite, tels les itinéraires culturels. Un itinéraire, c’est automatiquement une visite de plusieurs lieux, une consommation de plusieurs produits tangibles et intangibles et une mise en relation entre des connaissances et des personnes. Il relie entre différentes ressources et acteurs de plusieurs domaines. Il induit à un réseau de partenaires et d’échange entre régions à partir de leurs ressources endogènes au sein d’une stratégie commune pour promouvoir toute la région. Un itinéraire culturel peut être la base d’un projet de territoire qui a pour but le développement local d’une région à partir du secteur touristique. Le Conseil de l'Europe a lancé le programme des itinéraires culturels afin que ces derniers « incarnent de façon tangible les principes fondamentaux du Conseil de l'Europe: droits de l'homme, démocratie, diversité et identité culturelles européennes, dialogue, échange et enrichissement mutuels à travers les siècles et les frontières. Le programme des itinéraires culturels est devenu progressivement, un moyen essentiel d’amélioration de la qualité de vie et une source de développement social et économique pour les régions concernées ». À partir de là, l’itinéraire culturel impose l’adhésion à des principes qui peuvent être la base du développement humain. Ils permettent d’en faire un levier économique et un moteur d’innovation capable de créer un élan de développement local. L’itinéraire culturel, c’est la découverte d’une histoire et une identité en participant à des expériences d’échange et de contact, en découvrant des lieux patrimoniaux, en utilisant des ressources pour intensifier les sensations et pour accroître les savoirs. C’est une offre variée et complémentaire. Il est important d’exploiter des cibles, parfois méconnues, et de repérer des niches de développement, en fonction des caractéristiques locales, qui peuvent être inclues dans l’offre. La matière première pour la mise en œuvre des itinéraires est les ressources territoriales qui, selon une stratégie globale, marquent l’identité du lieu et proposent une offre composite, complémentaire et de qualité. La mise en place d’un itinéraire culturel permet donc Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 34 l’amélioration des prestations, la diffusion des connaissances et des valeurs et permet de donner une image de marque spécifique et identitaire au territoire. C’est aussi une offre complexe qui relève souvent d’éléments croisés où se mêlent différents acteurs. A cet égard, il importe de créer les itinéraires culturels, en essayant d’appuyer les acquis locaux par des systèmes valorisant les savoir-faire, les productions agricoles et artisanales, et les cultures locales. Cela ne peut se faire en dehors des vrais artisans de cette culture, la population locale qui par son autonomisation (en renforçant leur conviction que leurs ressources présentent un intérêt et en accroissant leur confiance en leurs modes de gestion) prendra son développement humain en main. Une politique pour repérer les bonnes pratiques en la matière est nécessaire. Elle permettra d’évaluer le potentiel touristique du territoire, d’adapter l’itinéraire aux réalités locales, et non pas le contraire, et l’implication de tous les acteurs locaux. Elle doit profiter des principes que véhicule l’itinéraire culturel pour amener les acteurs à partager les mêmes intérêts pour un objectif commun, le développement durable de tout le territoire. Il est aussi nécessaire de travailler sur l’harmonisation de l’ensemble des acteurs et les amener à concevoir un produit complet et cohérent qui répond aux normes internationales afin d’imposer leur offre dans le marché. La communication, la vente et la valorisation du produit s’avèrent aussi des tâches à travailler minutieusement, et le processus du début à la fin doit se baser sur la qualité pour assurer la durabilité en présentant la région comme un modèle qui peut fidéliser les clients. Les zones rurales du Maroc et la culture Le tourisme de randonnée et les circuits classiques, constituent une activité largement répandue dans les régions de montagnes marocaines. La randonnée dans ces régions reste soit une forme de loisir informel ou une véritable démarche touristique, génératrice de retombées économiques qui profitent essentiellement aux tours opérateurs internationaux et aux grandes villes, plutôt qu’à l’économie locale. Le tourisme de randonnée est perçu de plus en plus comme un enjeu du développement local. Plusieurs régions rurales, en Europe par exemple, en impliquant leur culture, profitent de telle économie. Le Maroc, où d’autres réalités et données existent, a aussi commencé à adopter ces idées dans ses stratégies de développement. Dans le secteur d’agriculture (Maroc vert, pilier II qui essaye de développer les produits de terroir qui peuvent être impliqués dans le tourisme rural) et le secteur touristique (vision 2020) afin de faire sortir ces régions, longtemps marginalisées, de leur sous-développement et conditions défavorables. Au Maroc, la rupture avec le rural est ressente (environ 40% de la population vie dans le monde rural) et ce besoin de retourner vers les régions rurale n’est pas encore très ressenti chez les marocains. Les circuits classiques sont d’abord l’affaire des touristes internationaux qui consomment essentiellement le paysage et quelques prestations folkloriques parfois loin de la culture locale. Le problème de fond c’est que la culture chez les autochtones, n’a pas un grand intérêt. Elle présente généralement et particulièrement chez les jeunes une image d’arriération avec quoi il faut rompre. Cela est dû à un manque de sensibilisation de la population locale à la différence et que la culture c’est différent mais ce n’est jamais inférieure ou supérieure. Nos manuels scolaires qui aujourd’hui, ignorent l’histoire, la culture et l’héritage de ces régions, peuvent jouer un rôle important afin de sensibiliser les jeunes à la valeur de leurs ressources qu’il faut d’abord en être fière et les préserver avant d’essayer d’en profiter de toutes les façons possibles. Parfois la découverte de la valeur d’une ressource patrimoniale (gravures rupestres, l’argan, la rose de kalât mgouna, etc.) induit à la surexploitation, au vol, à l’esclavage et au mensonge. La culture est aussi exclue dans l’unique centre des guides de montagne qui existe au Maroc et où on donne des cours de cartographie, de la faune et la flore, de secourisme et des façons de mener un groupe. Le Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 35 centre est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, même pas de l’éducation, du tourisme, de la culture ou tous les trois. Cela montre que notre pays privilège l’approche sécuritaire où il faut tout maîtriser sur l’approche participative et de développement territorial. Depuis l’année 2001, le Sud du Maroc connaît une progression constante du tourisme dit ‘de découverte’, de montagne ou de désert. Dans le haut Altas central, qui a été l’objet d’une politique étatique, les circuits sont très classiques, les touristes ont rarement de contact avec les gens locaux et la culture. Les circuits sont organisés soit par des agences de Marrakech, soit par des établissements hôteliers implantés sur les lieux de départ des circuits, soit des tours opérateurs européens qui vendent des packages tout inclus qui bradent la culture marocaine à 300 euros tout inclus. La majeure partie des rentrés touristiques, pouvant promouvoir un développement local effectif, vont ailleurs (Boujrouf 1995). Toutefois, on assiste de plus en plus à des modestes entrepreneurs dont les structures associatives défendent le ‘tourisme durable’ ou ‘solidaire’. Ils essaient de s’organiser dans des réseaux plus larges, tel le réseau marocain d’écotourisme. Aujourd’hui, les circuits de randonnées connaissent un essor dans ces zones rurales au Maroc, de montagne et ses environs oasiens, mis ces derniers continuent d’afficher des taux de pauvreté qui arrivent à plus de 30%. Il est important de mettre en place des stratégies de valorisation des ressources culturelles en se basant sur les liens entre qualité des produits et territoires. Les ressources de ces régions, paysages, cultures, savoir-faire, etc., se présentent comme la spécificité du rural qu’on ne peut trouver ailleurs et donc peut faire face aux processus de métropolisation en leur permettant de s’imposer par leurs produits aux marchés globaux. Le Maroc a été le carrefour des civilisations, il a été le point de liaison entre l’Europe et l’Afrique. Ses régions rurales ont joué un rôle important dans les routes caravanières et l’évolution de grande dynastie, tels les Almohade qui ont conquis l’Andalousie. Ce sont des régions qui témoignent aussi d’une grande tolérance entre les religions et où existent des Saints partagés entre les juifs et les musulmans. Comme celui au sud de la région de Taliouine1 (connue pour son safran), le Saint sidi Bou Âaissa. Ces régions témoignent d’une richesse culturelle par leur produit de terroir, leur héritage, leurs acquis ancestraux et leurs routes thématiques qui ont joué un rôle important dans l’histoire, dans la liaison entre l’Europe et l’Afrique, dans le passage des caravanes et dans l’évolution de grandes dynasties. Si ces ressources sont exploitées d’une façon optimale, elles peuvent ramener une plus-value et peuvent être la base de politiques alternatives de développement. Elles peuvent composer des itinéraires culturels riches et diversifiés. Des itinéraires culturels, conçus en concertation avec la population locale, sous plusieurs thèmes et qui racontent leurs histoires, leurs conquêtes et qui véhiculeront plusieurs valeurs ancestrales de ces régions. Les politiques au Maroc Conscient des potentialités de ces régions, culture, terroir, histoire, paysage bâti et naturel, etc., et l’existence des activités de randonnée lancées depuis l’époque du protectorat français. Nos stratèges ont impliqués ces régions rurales au sein des axes de développement de la vision 20102. 1 Taliouine un village du sud du Maroc. Située dans la région de Souss-Massa-Draâ. Le village est un producteur de safran, une épice très chère, qui est utilisée dans la cuisine raffinée, la cosmétique ainsi qu'en médecine. 2 La vision 2010 est une stratégie lancée lors des premières assises nationales du Tourisme, 10 janvier 2001 à Marrakech, qui ambitionne d'atteindre 10 millions de touristes, dont 7 millions d'étrangers et porter la contribution du secteur au PIB à 20 % à l'horizon 2010. Son objectif est de faire du secteur touristique un levier économique capable de faire sortir la majorité des régions du Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 36 L’article 13, intitulé « Développement du tourisme rural », de l’accord d’application de l’accord cadre signé le 29 octobre 2001 avait pour but la valorisation et structuration de l’offre en rencontrant entre des initiatives locales aujourd’hui foisonnantes mais souvent maladroites, et une volonté nationale affirmée pour stimuler et organiser ces initiatives. L’objectif était de créer des opérations pilote remarquables pouvant servir de référence et de modèle pour une extension progressive à l’ensemble du Royaume afin de démarrer un processus irréversible. Même avant 2001, les régions rurales ont fait l’objet d’initiatives et de projets pour y lancer l’activité touristique. On assiste alors à des coopérations Maroco-française, à la création du centre de formation des guides à Tabant3, au repérage d’un réseau d’itinéraires balisés (signalétique, brochure, etc.), à des gîtes d’étape chez l’habitant et parfois des activités complémentaires avec l’agriculture. Malgré ces discours et ces dynamismes, et après plus de 11 ans, les régions rurales ont connus la mise en place et le développement de quelques infrastructures touristiques mais continuent d’être pauvres et sous-développées (plus de 30% de pauvreté, 66,9% d’analphabétisme, 27% de mortalité maternelle, etc.). Leur source de revenu, en majorité, c’est une agriculture vivrière et quelques niches de tourisme où les circuits touristiques, à caractère classique hérité du protectorat et qui n’ont pas vraiment évolué depuis, constituent le principal produit. Dans certaines régions, le secteur est même qualifié de destructeur car il reste inorganisé et ses pratiques surexploitent les ressources. Ce développement donc, ne peut pas être synonyme de progrès humain car il n’a pas permis le développement de services à hautes valeurs ajoutées, telles la santé, l’éducation et l’égalité social au sein de ces régions. On constate qu'un décalage important existe entre les discours -les objectifs, stratégies et politiques qu'ils annoncent- et les réalités de terrain. Cela démontre un système global défaillant qui, malgré la volonté de vouloir bien faire, reste inapplicable au sein de notre société. L'analyse de ces discours montre que les notions exprimées ne sont pas très lucides et sont difficiles à cerner, encore plus, à traduire dans la langue courante et aux populations locales rurales en majorité analphabètes. Aussi, ces politiques ne convergent pas avec ceux du social et n'arrivent pas à dépasser l'aspect uniquement quantitatif face à l'aspect humain dans son sens le plus large. Les méthodes d'aboutissement à la qualité, à la participation de tous les acteurs essentiellement la population locale et au développement humain n’y sont pas très détaillées. Par rapport au secteur touristique, plus particulièrement, le développement de circuit ne profite pas à la population locale. Cela est dû essentiellement à la discrimination des vrais montagnards devant les gens qui ont du pouvoir et qui ont plus de facilité pour monter des projets (Berriane 1993) et cela fini alors à profiter à ceux qui n'en ont pas vraiment besoin et enfoncer l'écart social. Les projets qui vont dans ce sens se présentent comme des produits construits qui n’impliquent pas Tous les acteurs ou n’arrivent pas à créer de la synergie entre eux car ils ne trouvent pas leur racine dans une histoire commune. La culture de ces régions, qui jouera un rôle crucial dans de tels projets, n’est pas toujours prise en considération. . La mise en place de circuits touristiques qui valorisent les ressources territoriales dans les régions de la marge s'avèrent toujours un moyen capable de créer un élan de développement humain très évolué. Pour réussir un tel processus, le Maroc est censé mettre en place des lois qui protègent les plus démunis et qui les encouragent par des aides concrets et des formations selon leur besoin et leur "capabilité" (dans le sens d'Amartya 1999) à mettre en place des projets Maroc de leur « sous-développement ». Une vision qui s’est étalée sur 10 ans puis on a lancé encore la vision 2020. 3 Commune rural dans la région de Tadla-Azilal, Maroc. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 37 simples et efficaces. Ces circuits ne peuvent ignorer l'aspect culturel qui permettra l'innovation et l'authenticité afin de créer une image de marque capable d'imposer le produit global autour d'itinéraires culturels. La culture comme ressource territoriale peut, en plus, être un potentiel de légitimation, une source de mobilisation collective (Bleton-ruget 2004) et un outil de motivation et de synergie afin d’impliquer les populations locales dans tout le processus de la création et la mise en place des itinéraires culturels pour un développement humain. Les actions à entreprendre nécessitent, au préalable, une connaissance approfondie de l’état d’évolution en cours au sein des territoires. C’est sur cette base que l’ont peut dresser des stratégies d’intervention fondées sur un potentiels réel (Herzenni 1993) pour qu’elles encadrent et dirigent ce qui existe d’une façon subtile et intelligente dans l’intérêt des autochtones et du territoire local. Conclusion La culture est un élément de paix, de dialogue et un outil incontournable pour réaliser le développement humain. Le développement local ne peut exister que s’il s’appuie sur une appropriation par tous des valeurs culturelles de la société. L’une des façons pour préserver la culture, c’est de la promouvoir avec la population et dans son intérêt. Les itinéraires culturels sont un moyen à développer efficacement dans notre pays pour promouvoir la culture. Mais l’important c’est l’humain, sa dignité et ses besoins de base. Nos montagnards sont des héros. Il est temps pour nos décideurs de décider avec eux et non pas pour eux, de prendre comme base de toute stratégie leur besoins, leurs attentes et leurs ambitions. Références AMARTYA, S. (1999), Development as Freedom, New York, Oxford University Press. BERRIANE, M. (1993), Le tourisme de montagne au Maroc, Montagne et haut pays de l’Afrique (2) : Utilisation et conservation des ressources, 29, pp. 391-403. BLETON-RUGET, A. (2004), Histoire et patrimoine : la culture comme ressource territoriale, Montagnes Méditerranéennes, 20, pp. 75-78. BOUJROUF, S. (1995), « Tourisme et développement local » - Le cas de l’expérience de Tabant », Colloque international : « Quel avenir pour le tourisme en montagne au Maroc ? », Rabat, Ministère de l’intérieur et du tourisme, pp. 63-76. HERZENNI, A. (1993), Gestion des ressources et condition du développement local dans la haute montagne de province d’Azilal (Maroc). Montagne et haut pays de l’Afrique (2) : Utilisation et conservation des ressources, 29, pp. 333-354. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 38 The Great North Road: A Physical Testament to Great Expectations Siobhan Lavelle (Woodford, Australie) Siobhan Lavelle OAM PhD Senior Heritage Officer, Heritage Council of NSW (Australia) P.O. Box 42, Woodford, NSW 2778 Australia Tel. +61 2 4758 6204 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 39 The Great North Road: A Physical Testament to Great Expectations Abstract : The Great North Road was built by convict labour between 1826 and 1836 to link Sydney, New South Wales (NSW) with the Hunter Valley, a distance of some 240 kilometres. A key section of the Road was included in the eleven Australian Convict Sites which were inscribed on the World Heritage List in 2010 as pre-eminent examples of Australia’s rich convict history. 'Great Roads' were planned to the north, west and south of Sydney, the Colonial capital of NSW. These roads were named after the 'Great Roads' of England, and were envisioned by ambitious Governors, engineers and surveyors as a means to build rural development and settlement, with agriculture and thriving, orderly villages. Ironically, before it was even completed, some sources were already describing the Great North Road not as a premier public work, but as a grand folly. A new steam boat service established in 1832 provided reliable transport between Sydney and the Hunter Valley. Other alternative routes and roads developed through less hostile terrain, and parts of the Great North Road were superseded and abandoned as a key transport route. This created a unique item of historic engineering heritage. The road is an extraordinary outdoor museum which clearly demonstrates the technology brought by the engineers and surveyors, and the skills acquired and fostered by the convicts in the gangs. The road is striking in its integrity. The abandoned historic Great North Road has drawn in and fascinated people since the opening decades of the twentieth century, in particular early amateur historians seeking to understand and reflect upon the ‘progress’ made by the new Nation from its inauspicious convict beginnings. The Convict Trail Project was formed in 1990 by local people after the theft of stones from one of the convict-built structures. The Project's aims are 'to protect, restore, maintain and promote' the road, and it has successfully brought together local people, historical societies, local government councils in whose areas the road falls, and government bodies with an interest and responsibility in the conservation of the road. It has already succeeded in winning funding and support, in undertaking some restoration work, in collating existing and initiating further research. Through time the Great North Road can also be seen as a touchstone and a reference point. It can be interpreted as a palimpsest where the beliefs, ideology, cultural practice and behaviour of different of people intersect with the landscape. The road has a different appearance and meaning according to our reference point. For the Colonial people, the governors, the engineers and surveyors the road was inspired and ambitious; later it became abandoned as inefficient. For Aboriginal people the Road would mean that their own routes and their lands were appropriated. The Road also provided opportunities for settlers and convicts who made up the labour force to profit from new ventures and acquired skills. Most recently the Road has galvanised the communities of interest who value history, heritage and conservation. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 40 The Great North Road: A Physical Testament to Great Expectations In the modern era, mass transportation of criminal offenders to penal colonies commenced in the early 17th century. The practice of transportation survived into the 20th century until transportation to French Guiana and the Andaman Islands ceased in 1938. Britain, France, Spain, Portugal, the Netherlands, Russia and Argentina transported criminals to penal colonies around the globe. Transportation arose from geo-political ambitions whereby convicts could be used to build or expand colonies; punishment of criminal offenders to deter crime in the mother country; and notions of reform for the criminal elements of society (Australian Government, 2008). Between 1718 and 1775 about 50,000 British criminals were transported to colonies in America. The British Transportation Act 1718 intended that transportation would be a severe punishment and deterrent. The hostilities which resulted in the War of Independence and the loss of the American colonies after 1783, meant that convicts accumulated in both prisons on land and prison hulks at sea. Britain needed to find new options, either a national prison system or a new destination for convict transportation. His Majesty's Government chose Botany Bay in New South Wales as the location for a new colony based upon a brief visit made by Captain James Cook RN in 1770. When the First Fleet arrived there in January 1788 Captain Arthur Phillip, the first Governor of Australia, found the location unsuitable. The settlement was relocated to Sydney Cove within a fine natural harbour with secure anchorage, near a spring fed stream with good shore access. Further ships laden with convicts arrived as the Second Fleet in 1790 and the Third Fleet in 1791. Over 80 years between 1787 and 1868 about 160,000 men, women and children were transported to Australia. The British settlement occurred in already occupied territory, where Aboriginal people had been living on the coast and estuaries around Sydney for tens of thousands of years. Indigenous people fell victim to European diseases and to the brutality of the whites, some of whom had been brutalised themselves by the transportation system. The first settlers – convicts and their guards – found themselves on the edge of a vast unknown and unfamiliar island. Although second settlements were soon established along the Hawkesbury and Parramatta Rivers, unlike other continents the interior of Australia could not be reached by following rivers. The Sydney basin was hemmed in by rugged mountain ranges which formed natural prison walls around the prison settlement. Despite limited discoveries by sea in the 1790s and circumnavigation of the entirety of Terra Australis in 1803, this physical barrier was not breached until 1813, some 25 years after foundation of the colony. The first free settlers to the colony had arrived in 1793 and the successful expedition through the mountain barrier was organised by men from this settler class. The governor of the day, Lachlan Macquarie, had little interest in jeopardising the security of the convict colony through exploration, for an enclosed settlement would remain a secure prison. Macquarie had arrived in the Colony in late 1809. He was interested in tangible symbols of civic and national progress and his period as Governor saw an unprecedented expenditure upon public works. This eventually lead to the appointment of Commissioner John Thomas Bigge who visited NSW from 1819 to 1821 to conduct an inquiry into its history, present condition and future prospects. Macquarie was recalled and left the colony in February 1822. At home, Britain had been engaged at war against Napoleon since breaking the Treaty of Amiens in 1803. In 1812 the United States also declared war on Britain producing an additional theatre of military conflict. This situation resulted in an increased need for labour in England and Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 41 consequently lesser numbers of people were transported to Australia whilst these wars were underway. By the end of the Macquarie period New South Wales had changed dramatically from a prison outpost. The colony had been endowed with major public buildings and permanent communities with the establishment of the five 'Macquarie Towns' – Richmond, Windsor, Pitt Town, Castlereagh and Liverpool – all on the Cumberland Plain around Sydney. There were also settlements at Parramatta and at Newcastle on the Hunter River, where a second convict settlement had been established in 1804 following an unsuccessful uprising by Irish convicts. In New South Wales, the end of Britain's involvement in the Napoleonic Wars after 1815 had meant the influx of a larger number of convicts; free settlers and also military men with engineering and surveying skills. Growing numbers of emancipists who had completed their sentences received land grants and were encouraged to take up agriculture; free settlers also received grants of land based upon the amount of capital they brought to the colony. Although officially closed to settlement, land grants were made in the Hunter Valley in 1817 and 1818. An overland route to the upper Hunter was discovered by grazier John Howe in 1819. A decision was made in 1821 to send the convicts from Newcastle further north to a newly established convict settlement at Port Macquarie. This was intended to open the hinterland of the Hunter Valley for free settlement with Newcastle given a new town plan and prospects as a port town (Suters et al., 1997). The 1820s therefore marked the gradual increase in road traffic, as well as the arrival of men with vastly improved knowledge and skills in road tracing and building. Some of them were familiar with the new technology and philosophy developed and taught by British road engineers like Thomas Telford and John Loudon MacAdam; some had great expectations for the roads of New South Wales (Karskens, 1985). Governor Ralph Darling (1825-1831) wanted to invest the colony with an allencompassing network of good roads, modelled on the 'Great' roads of England. That newly constructed Great Road system itself was the product of the revolution in scientific road building providing the first durable, reliable and impressive roads since the Roman period. A revived interest in road construction in Europe and particularly in France during the eighteenth century, had spread to England in the 1790s and 1800s. Scientific road building arrived in New South Wales carried in the minds of military engineers and surveyors. Darling saw road-building as a source of useful work for convicted felons who would otherwise be 'eating the Bread of Idleness at a Penal Settlement, or in some other Place of confinement, occasioning a much greater expense'. Darling developed the road-gang system, which grew to 1500 people under his administration. Road building activities were first coordinated by the Civil Engineer, then by the Inspector of Roads and Bridges and finally, after the abolition of that office, by the Surveyor-General. Darling intended the Great Roads as a bequest to the colony, one which would assist in its proper ordering and development, and a lasting epitaph to his much more orderly and bureaucratic style of government (Karskens, 1982; Fletcher, 1984). In 1825 surveyor Heneage Finch was despatched to find a better route north, and his general tracing was the original line for the Great North Road. The settlers of the Hunter Valley, many of whom were wealthy and well-connected, presented a petition to Governor Brisbane praying that the line marked by Finch be constructed. As a result, work eventually began in a modest fashion in September 1826, when two gangs totalling 67 men were posted north of Castle Hill. Another gang was sent up to the road in December, while in 1827 gangs were also sent to Newcastle in the north to work on the road southwards. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 42 Major Thomas Mitchell who arrived in 1827, was a Peninsula War veteran with a distinguished career as a military surveyor in Spain and Portugal. An energetic, irascible Scotsman, from 1828 until his death in 1855 Mitchell was Surveyor General of New South Wales. Mitchell also took control not only of road selection and survey, but also of construction, by annexing the roads and bridges department to his own. Mitchell took to the roads with great zeal. Believing that the best, 'scientific' or 'true' roads were based not on the paths of 'black natives', nor the tracks of settlers, but on the straightest lines possible, he set about resurveying practically every road in the country, even if extensive construction had already been undertaken. This annoyed and then enraged Governor Darling because much existing work was then wasted (Foster, 1985; Karskens, 1985). Rather than roads rising up and down over hilltops with impossible gradients, Mitchell employed cut and fill construction on hillsides, creating roads which wound and zig-zagged on ascents and descents. Mitchell’s opinion of himself as expressed to the Colonial Secretary in 1830 stated: 'I defy any man ever to point out any material improvement in the lines laid down by me; for they have been marked only after a more careful survey of the ground than is made for such a purpose even in Europe. By the Governor’s Directions I have extended a survey along the three great lines of road through the Colony, north, south and west'... (Mitchell, 1856). Convicts who had committed second or third offences after transportation, or who had been returned from assignment back to the government by settlers who had found them troublesome or otherwise unsuitable, were posted to depots away from Sydney. They were worked in gangs of 32 men, generally under the supervision of a trustworthy convict, who was himself responsible to an Assistant Surveyor. Hours and conditions of labour were the same as at the Penal settlements but sentences were shorter ranging from 3 months to 2 years. The worst convicts were placed in irons. Luxuries such as tobacco were forbidden; rations were plain and sometimes unreliable. At night convicts were locked in huts surrounded by a timber stockade with guards to prevent escape. (Fletcher, 1984). Thus, the Great North Road was built by convict labour between 1826 and 1836 to link Sydney with the Hunter Valley, a distance of some 240 kilometres. The Great North Road was constructed in a period of colonial expansion, in terms of both geographic settlement and population growth. Envisioned by ambitious engineers, surveyors and governors, and built over a ten-year period by gangs of convicts under colonial sentence, it was the first of a network of 'Great Roads', which radiated to the north, west and south of Sydney, by then a rapidly growing port-town. The road was built to provide a land link between Sydney and the burgeoning settlements in the Hunter Valley to the north. The original line ran between Baulkham Hills and Wollombi via Wisemans Ferry, at the confluence of the Hawkesbury and MacDonald Rivers. From Wollombi it originally ran north east to Maitland and Newcastle; later in the construction period, branches were added to the upper and middle Hunter Valley via Broke. Today this historic line traverses a diverse range of cultural and natural landscapes: from the kerbed and guttered suburban streets and roads of Sydney, it leads through the transitional urban/rural fringes at Dural and over dry rocky ridges and eucalypt forests, plunging dramatically down spectacular gorges at Wisemans Ferry. The road winds through the narrow, isolated Wollombi valley, crossing and recrossing streams and rivers, and then reaches the open, undulating lands of the Hunter Valley. (Lavelle et. al., 1999) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 43 Figure 1 The Line of the Great North Road Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 44 Apart from useful employment for convicts, roads were also a means to facilitate settlement and promote prosperity. Road lines were marked out with 'reserves' for orderly villages and thus civilisation would follow the road into the wilderness. This was the road functioning as an armature and provides a key insight into the Colonial mindset. The Colony was a place of opportunity and confidence, where ambition and success could deliver recognition, promotion and even fame. The wilderness and vast distances of the young Colony could be conquered by massive new engineering works. These were planned and permanent structures. The road itself would be a civilising improvement. This is clearly evident in the various paintings by colonial artists such as Conrad Martens who travelled along the newly constructed lines of road. These paintings do not show not the typical untidy and unfinished Australian landscape of poor rocky soils with stunted, crooked trees in the dappled drab grey-green colours of modern warfare. Instead they show an arcadian landscape with idealised soft and rounded trees, craggy cliffs, a wide river and the civilising road as the central feature – either winding down into distant mists or climbing a steep hill. The new road captured the artist's imagination and was recorded as a great engineering feat in a romanticised wild landscape. For escaping convicts, for the European exploring parties and for surveyors who made these expeditions to find a way north, the land between the Cumberland Plain and the Hunter Valley was a barrier, an unknown wilderness and in many places barren, extremely rugged and inhospitable. But for the various Aboriginal bands and tribes the land was familiar, criss-crossed by paths, and marked by an intimate geography of sacred sites, places of shelter, rest and food sources, places for teaching and learning. Unlike the substantial bulk of parts of the European road, and the scars made in the landscape by clearing, cutting blasting and quarrying, the Aboriginal tracks were simply made, without any complicated engineering; their imprint was light, though distinct. In place of a lineal notion of an orderly, rationally planned Great Road, an artery connecting one place with another, which demonstrated a kind of struggle and triumph over the landscape, the ancient lines were a network of fine interconnected veins with multiple destinations; the landscape, crowded with meanings and stories, was integral to the journey. The Great North Road, surrounded as it is in some parts by sites and objects of Aboriginal origin and significance, may well have incorporated parts of a pre-existing network of tracks. The fact that the road skirts important sacred sites suggests that Aborigines may have assisted the European explorers, settlers and surveyors by showing them some paths, but at the same time carefully diverting them from their important sites. The European road, with its evocations of the colonial past, also has an older, Aboriginal context and significance: 'other footsteps that went before' (Edwards, 1996). Surveyors and engineers supervising the roadworks sought to construct ambitious structures, referring to 'lofty and massive side walls' of 'stone quarried by force of maul and wedge'; extensive cuttings; elaborate drainage systems and culverts; hand-laid pavements; and a series of timber beam bridges with stone abutments and piers. At Devine's Hill on the Hawkesbury River, Major Thomas Mitchell laid out a new alignment in 1829 and gangs under the supervision of Lieutenant Percy Simpson hacked and blasted the new road out of a solid mountainside and built a continuous retaining wall to the summit until 1832. Although work on the road continued north until 1836, by 1832 the substantial structures over the stony mountains, ridges and gorges on the Great North Road were mainly complete and the convicts who had acquired skills in their construction were shifted to other Great Roads to work on comparable large scale structures. These included ascents and descents on the Great Western Road over the Blue Mountains and the Great South Road over the Razorback Range. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 45 What was the result of these Great Expectations? The vast public works which comprised the three 'Great' 1830s roads of NSW could only arise because of the rapid economic and geographic expansion and because of the Colonial conceit that there were empty lands of boundless plenty available for settlement. These permanent works, however, were extremely costly in terms of time and labour. Ironically, before it was even completed, some sources were already describing the Great North Road not as a premier public work, but as a grand folly. A new steam boat service established in 1832 provided reliable transport between Sydney and the Hunter Valley. The steamers were apparently considered 'a more eligible mode of communication' by 1835, and public complaints about the poor condition, lack of water and the 'long, tedious and circuitous' road journey were common. Other alternative routes and roads developed through less hostile terrain, and parts of the Great North Road were superseded and abandoned as a key transport route. By the twentieth century substantial parts of the road were disused and upgrades prompted by newly formed Main Roads Departments or prompted by fears of invasion in WWII focussed on other routes out of Sydney such as the Pacific Highway closer to the coast. The abandonment of the Great North Road inadvertently created a unique item of historic engineering heritage. The road is an extraordinary outdoor museum which clearly demonstrates the technology brought by the engineers and surveyors; the skills acquired and fostered by the convicts and the toil required in the gangs. The Great North Road remains striking in its integrity and in its ability to evoke the remoteness and isolation of the expanding Colonial frontier. A key section of the Road is the 43 kilometres which is preserved within two National Parks, Dharug NP and Yengo NP north of Sydney. Here the road has not been upgraded and remains almost unaltered since construction surrounded by a natural bush setting. The construction of the road over a ten-year period by numerous gangs under different supervisors resulted in an extremely diverse range of retaining walls, including rubble, block-incourse and ashlar work. Extensive examples of these walls are extant, varying from about 300mm to over 9.5m in height, and between 300 and 1000mm in thickness. In some cases a single course of stones was laid to retain a slight embankment, while in others over twenty heavy courses were necessary to support the massive formation on the precipitous slopes. The best examples of the latter are the approaches to Wisemans Ferry (that on the north side of the river now on the World Heritage List), and at Ramsays Leap on Mt Simpson. (Lavelle, et al., 1999). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 46 Figure 2 Physical evidence on the Great North Road The surviving masonry bridges constructed on the Great North Road are the oldest known on the Australian mainland and constitute an excellent collection of evidence about bridgebuilding in NSW before the appointment of the first 'scientific' bridge builder, David Lennox, in 1832. Each bridge is different in scale and construction, but they are all stone conduit bridges which would have had timber decks built from girders and slabs. The most refined are Clare's Bridge at Ten Mile Hollow with its central cutwater pier and corbels to support struts for the deck; and the Circuit Flat bridge just south of Mt Manning, which features gently flared outer abutments, a projecting coping course and corbels. (Lavelle, et. al., 1999). Community Action The Convict Trail Project was formed in 1990 by local people after the theft of stones from one of the convict-built structures. The Project's aims are 'to protect, restore, maintain and promote' the road, and it has successfully brought together local people, historical societies, local government councils in whose areas the road falls, and state government bodies with an interest and responsibility in the conservation of the road. It has already succeeded in winning funding Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 47 and support, in undertaking some restoration work, in collating existing research and initiating further research. The project's website notes that whilst the Great North Road had been identified as one of the most important remnants of Australia's convict era, for many years little had been done to actively conserve it. The complexity caused by the length of the road – 240 km, the various management authorities – over a dozen local councils and several state agencies, and the lack of a co-ordinated approach had resulted in neglect and lack of awareness on the part of many agencies and individuals. (Convict Trail Project website: www.convicttrail.org). By bringing together all the agencies with a responsibility for the management of the Road, as well as groups with an interest in its history, heritage and management, the Convict Trail Project developed a unique forum for integrating the conservation of this important heritage item. Since local groups at Bucketty and Wollombi (populations of 150 and 300 people) undertook to restore sections of the road in their area, and the Convict Trail Project was established, management agencies have now become more active in looking after the road. A Conservation Management Plan for the entire Road was prepared for the Convict Trail Project by historical archaeologists Siobhan Lavelle and Dr Grace Karskens, and heritage surveyor William Evans in 1998-1999. That Plan was funded by a grant under the NSW Heritage Assistance program, and an in-house contribution by the NSW Roads and Traffic Authority. The 1999 Conservation Plan was adopted or endorsed by the majority of the councils along the Road, the NSW Heritage Council; the Roads and Traffic Authority and the National Parks and Wildlife Service. The Plan also won a National Trust Heritage Award. The plan dealt with the historic background and significance of the Great North Road, provided an overview description of its physical condition, assessed significance, considered present management issues, and provided policy and recommendations to assist with the future management of this highly significant heritage item. The plan was presented in three volumes with a main report; maps (41 A3 size maps at 1:25000 scale) and inventory. Work began by assembling all relevant material and by considering which parts of the Road were well-known and researched and which parts were not. The whole of the road was then divided into separate sections because the existing line or corridor of the Great North Road, being such a lengthy heritage item, changes its nature and character very sharply in different areas. The Sections were further subdivided into Precincts and then down to the level of individual Items as a way of organising and describing the character of the whole Road. This identified: 8 Sections; 35 Precincts; 13 Inventory Items. Sections and Precincts were described on a separate basic inventory format, which provided quick and accessible information about the Road. (Lavelle et. al., 1999). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 48 Figure 3 Section, Precinct and Inventory Sheets Completion of the Conservation Management Plan allowed the Convict Trail Project further access to funding or other support and allowed prioritising of specific projects such as restoration, repair or conservation of some key individual structures and installation of interpretative material and signage at key precincts. From the beginning the Project has also undertaken an extensive publication program to share and disseminate knowledge about the Road. Publications include self-guided tour brochures; newsletters and an annual journal; plus monographs about particular aspects of the Road which bring unpublished scholarship into the public domain. The state government heritage agency and the local governments contribute annual funding for a part-time executive officer to co-ordinate the project. The incumbents, originally Lorraine Banks and subsequently Elizabeth Roberts, have performed admirably in this role to keep government attention at all levels on the importance of ensuring the Road is appropriately managed. A particularly successful project was one in partnership with the Royal Australian Historical Society, called 'Adopt A Convict'. The ultimate aim of the Adopt a Convict project is to eventually produce a biography of every known convict who worked on the construction of the Great North Road and its branches. An initial list of 750 men has expanded to over 1400 men. Many of these men did not marry or leave descendants, so people volunteered to research a Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 49 convict, a group of convicts or a gang of convicts, and many Road convicts have now been researched (Convict Trail Website). Whilst completion of the Conservation Plan and the herculean efforts of the grass-roots Convict Trail Project have enhanced the profile and knowledge about the Great North Road, this has not prevented a range of ongoing issues. Progress with physical conservation works has been slow and intermittent, depending on limited grant funding or other one-off sponsorship. Public safety concerns and road upgrading, especially widening of those road sections which remain in use, result in continuing threats to the physical integrity of surviving convict-built precincts. In 2007 after interpretative signage directed the attention of passers-by to a stone-built causeway, several blocks were stolen from the structure. These have never been recovered and no offender has been identified or prosecuted. Other sections of road descents which featured convict cuttings have been covered with shot-crete (concrete) to reduce the risk of rock falls. In June 2010 a heavy vehicle impact caused significant damage to the stone wall and flume at Ramsay's Leap. Here the Great North Road is retained by a curved and battered ashlar masonry stone wall built in 1830-31. This major structure was built into the side of a steep hill with a valley to the west. The retaining wall is 100 metres long and stands some 4.5 metres high at its highest point. Stormwater flows along a squared side drain cut into the natural rock along the uphill side of the road and into the inlet of the culvert set in the centre of the curve of the road. This large and elaborate stone box culvert crosses perpendicular to the road alignment and extends for a distance of about 7 metres beneath it. The outlet is located on the west side of the road. Here, it discharges stormwater from an extended slab or cantilever sill stone onto a short horizontal water race below. From the race the water falls onto a spillway and into the valley below. The heavy vehicle dislodged the road safety barrier at the top of the wall and as the barrier fell it shattered and removed several stone blocks from the upper courses of the wall. The state heritage agency provided grant funding of $72,000 towards a total project cost of $420,000 for repairs and conservation. Works were undertaken with appropriate specialists in 2011, and a modified road design aims to restrict the speed of heavy vehicles on this section in future. Figure 4 Damage to the Ramsay's Leap Wall and Flume, 2010 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 50 World Heritage Listing In July 2010 eleven penal sites were inscribed on the UNESCO World Heritage List as the 'Australian Convict Sites' property. 'The sites illustrate the different types of convict settlement organized to serve the colonial development project by means of buildings, ports, infrastructure, the extraction of resources, etc. They illustrate the living conditions of the convicts, who were condemned to transportation far from their homes, deprived of freedom, and subjected to forced labour.' (World Heritage website, Australian Convict Sites, property id 1306). A key section of the Great North Road is one of the 11 sites included in the property (Serial id number 1306-006). The site near Wisemans Ferry comprises a 7.5 kilometre portion of the road. The road landscape incorporates a 2.5 kilometre section of Devine's Hill (built 1830-31) and a five kilometre section called Finch's Line (1828-1829) which was abandoned before completion for the straighter route. These roads are in a natural setting within a National Park with a strong sense of place and character evocative of the convict era. There is a specific recent Management Plan for this section of the Road prepared in 2008 to support the listing nomination. As at 2012, the Convict Trail Project continues its focus on the care, protection and promotion of the Great North Road. A Management Plan has been prepared which describes the context in which the Project operates and provides an overview of the strategic direction. It also includes a snapshot of the five principal activities, along with expenditure 2010-11, and revenue forecasts for 2011-12 to 2013-14. The key mission statement for the Project is summarised as 'Caring for the Great North Road'. Key focus areas identified in the plan are grouped around priorities to: Interpret; Conserve; Promote; Research and Organise. More detail is contained in subsequent sections of the plan such as Strategic Directions and Principal Activities which identify where we are now and where we aspire to be, with specific tables for actions and timing of key outcomes. Over time the Great North Road can be seen as a touchstone and a palimpsest. It is a place where the beliefs, ideology, cultural practice and behaviour of different of people intersect with the landscape. The road has a different appearance and meaning according to our reference point. For the Colonial people – the governors, the engineers, surveyors and painters – the road could be inspired and ambitious; later key sections were regarded as ineffective, misaligned through hostile terrain and therefore abandoned. For Aboriginal people the road would mean that their own routes and their lands were appropriated. Perhaps inadvertently, the road also provided opportunities for settlers and convicts who made up the labour force, to profit from new ventures and acquired skills. (Karskens, 1986). Most recently the Road has galvanised the communities of interest who value history, heritage and conservation. It is now recognised as a World Heritage asset. References Australian Government (2008), Australian Convict Sites: World Heritage Nomination, Canberra, Commonwealth of Australia, Department of Environment, Water, Heritage and the Arts. Convict Trail Project Website, www.convicttrail.org . Particular pages accessed September 2012: About the Project; Formation; Background; Conservation Achievements. Edwards, C. (1996), Interview, in Bill Bottomley, By Force of Maul and Wedge : Talking About the Great North Road, Kulnura, NSW, pp. 88-91. Fletcher, B. H. (1984), Ralph Darling : A Governor Maligned, Melbourne, Oxford University Press. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 51 Karskens, G. (1982), "As Good as Any in England" : the background to the construction of the Great North Road NSW, in Journal of the Royal Australian Historical Society, 68 (3), pp. 192204. Karskens, G. (1985), “The Grandest Improvement In The Country”: An Historical and Archaeological Study of the Great North Road, N.S.W., 1825-1836, MA Thesis, University of Sydney. Karskens, G., (1986) Deference, Defiance and Diligence, Three Views of Convicts in New South Wales Road Gangs, in Australian Historical Archaeology, 4, pp. 17-28. Lavelle, S., et.al., (1999), (S. Lavelle, G. Karskens and RTA Technology) Conservation Plan for the Great North Road, prepared for the Convict Trail Project. Mitchell, T. L. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 52 De la célébration d’un lien à la valorisation d’un bien patrimonial Sophie Le Coq (Université Européenne de Bretagne Rennes 2, France) Sophie Le Coq Maître de conférences en sociologie au Département Sociologie/Sciences du langage UFR Sciences Humaines Université Européenne de Bretagne (Rennes 2) / CIAPHS (EA 2241) Campus Villejean Place du Recteur Henri Le Moal CS 24307 35 043 Rennes Cedex Tel. 02 99 14 19 84 Fax. 02 99 14 19 05 Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 53 De la célébration d’un lien à la valorisation d’un bien patrimonial Résumé : Cette contribution cherche à montrer deux types de rapport patrimonial à l’espace : institutionnel et vernaculaire. Nous mettons en regard les orientations patrimoniales et culturelles d’un Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) à l’échelon d’un Département breton, en France, et les rapports des personnes fréquentant depuis plusieurs années un événement annuel relatif à Noël sur l’un des sites dont à la charge cet EPCC. Les missions publiques de mise en cohérence de cinq sites patrimoniaux de cet Etablissement occasionnent la création d’un itinéraire patrimonial, valorisant la tension entre ancrage et nouveaux horizons. Or, c’est plutôt par la convergence annuelle vers un même domaine, à l’occasion de la même célébration de Noël, que les visiteurs réguliers de cette manifestation élaborent leur relation patrimoniale au site. Nous assistons ainsi au passage de la valorisation d’un lien à celle d’un bien patrimonial susceptible de recouper la différence proposée par Pierre Nora entre lieux de mémoire et milieux de mémoire. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 54 De la célébration d’un lien à la valorisation d’un bien patrimonial Cette contribution investit la thématique de la route touristique à partir du projet culturel d’un Établissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) à vocation patrimoniale situé en Région Bretagne, en France, plus précisément dans le Département du Finistère. Notre propos vise à montrer que la mise en œuvre du projet culturel patrimonial de cette structure culturelle traduit l’invention politique d’un itinéraire patrimonial qui ne recoupe pas forcément des pratiques patrimoniales vernaculaires de l’espace, relevées à partir de l’histoire de la création d’une manifestation annuelle relative à Noël. Ces deux rapports patrimoniaux à l’espace sont susceptibles de trouver une certaine formalisation dans la distinction proposée par Pierre Nora entre lieux de mémoire et milieux de mémoire. Nous proposons de développer ces idées autour de quatre points : - une qualification générale de l’espace géographique dont il est question, - une présentation de l’itinéraire patrimonial porté par cet EPCC, - une différenciation dans le rapport à l’espace patrimonial, - un déplacement de la valeur patrimoniale, passant du lien au bien. 1. Qualification générale d’un territoire La région Bretagne se situe géographiquement au nord-ouest de l’hexagone français. Administrativement cette région présente quatre départements : l’Ile et Vilaine à l’est, le Morbihan au sud, les Côtes d’Armor au Nord, le Finistère à l’Ouest, bordant aussi le nord, le sud et le centre de la région. Pour bon nombre d’observateurs, une des caractéristiques de cette région se lit dans son armature urbaine : un réseau de villes petites et moyennes. Cette configuration spatiale limite les phénomènes de fracture sociale, économique, du fait de la multiplicité de villes petites et moyennes reliées à leur tissu rural. Le département du Finistère fait partie des quatre départements de la région Bretagne. Territorialement, sa superficie est de 6 785 km2 (il occupe le 23ème rang en France et le second rang en Bretagne) et recense, au 1er janvier 2006, 883 000 habitants. La moyenne d’âge des habitants du Finistère s’établit à 41,3 ans (Bretagne : 40,7 ans) pour une densité moyenne de 131 habitants au km21. La ville de Quimper en est le chef-lieu. Ce territoire départemental recense 283 communes. Administrativement, il est découpé en 48 cantons et 4 arrondissements. Les frontières de ces arrondissements recoupent celles des 4 pays2 de ce département : le pays de Brest, le pays de Morlaix, le pays de Cornouaille, le pays du Centre Ouest Bretagne. Un portrait rapide de chacun de ces pays3 rend compte de la diversité de ce territoire départemental. - Le pays de Brest Situé à l'extrême Ouest de la Bretagne, ce pays se caractérise par sa dimension maritime à travers ses sites naturels (l’archipel Molène Ouessant en mer d'Iroise, la presqu'île de Crozon, le 1 Sources : INSEE Bretagne, 2012. Défini par la loi Voynet de 1999, le pays ne renvoie pas un nouvel échelon de collectivité territoriale. Il repose sur une cohésion géographique, économique, sociale ou culturelle et constitue un espace de coopération entre des collectivités prêtes à travailler pour son développement en y associant les acteurs économiques, sociaux et culturels. 3 Source : Conseil Régional de Bretagne, 2005. 2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 55 paysage des abers), la construction navale – bien qu’affectée par des réductions de commandes dans la Défense –, les activités de pêche côtière et celles liées au tourisme. Malgré cette forte identité maritime, ce pays présente une dominante urbaine. Par ailleurs, il présente une bonne déserte par tous les modes de transport. Le solde naturel élevé dans la périphérie urbaine de Brest et Landerneau assure sa croissance démographique malgré un faible taux de nouveaux arrivants. Son économie est centrée sur les services (assurances, grande distribution) et sur une industrie bien implantée, mais encore peu diversifiée. À l'exception de l'industrie laitière, l'industrie agroalimentaire est peu développée. On y trouve aussi quelques pôles dominants : la fabrication d'équipement électrique et électronique, la formation et la recherche, notamment marine. - Le pays de Morlaix Délimité au sud par les landes des Monts d'Arrée et au nord par un littoral peuplé d'îlots, le pays de Morlaix est un territoire géographiquement contrasté. Il l'est aussi sur le plan économique. L'attrait du littoral a favorisé le tourisme. Ce pays a conservé, à Morlaix et Roscoff, une activité liée à la pêche côtière et, surtout, conservé sa vocation agricole : production légumière diversifiée autour de Saint-Pol-de-Léon, production bovine, élevage de porcs et volailles. Ces dix dernières années, il connaît un essor de son industrie agroalimentaire, essentiellement autour de Landivisiau. Pôle principal de services, Morlaix dessert surtout l'est du pays, l'ouest étant plus attiré par Landivisiau, voire par le pays voisin de Brest. Concernant l’emploi, le pays de Morlaix se singularise par un nombre d’emploi supérieur au nombre de résidents. À l’instar du pays de Brest, on note un faible flux de nouveaux arrivants et un vieillissement de la population. - Le pays de Cornouaille Ce pays est l'un des plus grands pays bretons par sa superficie comme par sa population, en dépit d'un faible flux de nouveaux arrivants. Il est caractérisé par une économie diversifiée. Sept de ses ports débarquent un quart de la pêche fraîche française. La pêche hauturière et côtière y occupe une place importante (10 % des actifs). Sa richesse patrimoniale est aussi un atout pour le tourisme. Ce sont d'ailleurs les services, touristiques notamment, qui offrent les trois quarts des emplois en Cornouaille. L'agriculture y reste aussi présente : production végétale, élevage laitier, porcin et avicole. L'industrie est dominée par l'agroalimentaire, mais diversifiée (biens d'équipements, textile et habillement). Enfin, ce pays est bien équipé en services : le pôle de Quimper est relayé par ceux de Concarneau, Douarnenez, Pont-L'Abbé et Quimperlé. - Le pays du Centre Ouest Bretagne Ce pays recouvre trois départements (Finistère, Morbihan et Côtes-d'Armor). Il présente un paysage contrasté par les vallées de l'Aulne, du Scorff et du Blavet, les landes et tourbières des Monts d'Arrée au nord et les Montagnes noires au sud. Il est le pays le moins densément peuplé de Bretagne. Si le nombre de nouveaux arrivants a augmenté durant la dernière décennie, la baisse et le vieillissement de la population restent endémiques. Son économie est dominée par l'agriculture (38 % des actifs), spécialisée dans l'élevage de vaches laitières, de volailles et par une industrie agro-alimentaire diversifiée. C'est dans ce secteur qu'ont été créés les principaux emplois. Carhaix-Plouguer, principale ville de ce pays essentiellement rural, est un véritable pôle de services. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 56 2. L’invention d’un itinéraire patrimonial Cet EPCC naît en 2006 d’une volonté politique de la Collectivité Départementale du Finistère d’utiliser le « levier patrimonial » pour participer à la réalisation des différentes orientations de la politique culturelle départementale. Ces dernières allient des arguments culturels et extra-culturels. En effet, cet EPCC doit contribuer : - à l’organisation, l’équilibre et la vivacité du territoire, - à la réalisation des objectifs départementaux en matière d’accès à la culture, d’équilibre entre les pratiques culturelles traditionnelles et émergentes, de promotion d’équipes artistiques de qualité, - au développement de l’attractivité touristique du département. Concrètement, ce « levier patrimonial » se rapporte à cinq lieux, dits patrimoniaux, distribués sur ce département et faisant l’objet d’une labellisation nationale. Présentons sommairement chacun de ces cinq sites : - une résidence forteresse datée du 16ème siècle et construite par une famille noble est située au nord du Département, entre Brest et Morlaix. Au début du 20ème siècle, l’État français achète le site et le classe aussitôt monument historique ; - une abbaye fondée au 12ème siècle par une communauté cistercienne répondant à ses valeurs de vie : une autarcie accessible. Cette abbaye est située un peu plus dans les terres du Département, au sud-est de la ville de Morlaix ; - sur le littoral atlantique, au sud est de Brest, un ancien monastère, daté du 12ème siècle et jouxtant un jardin de plantes médicinales, inspiré des jardins monastiques du 14ème siècle, est implanté dans un parc doté d’un étang ; - situé dans les terres du département, en Centre-Finistère, un domaine, aujourd’hui parc floral labellisé Jardin Remarquable, abrite un château caractérisé par sa pierre rose et des équipements les plus novateurs de la fin du 19ème siècle, également labellisé ; - plus proche du littoral, un manoir rural est situé au nord-ouest de la ville de Quimperlé. Ce dernier est daté du 15ème siècle et classé monument historique. Avant la création de cet EPCC, les activités de chacun de ces sites relevaient d’une direction et d’une administration respectives. Leurs activités présentaient une préoccupation territoriale, mais dans les limites de l’espace d’implantation de ces lieux, et s’actualisaient dans une offre d’animation locale. Désormais, l’EPCC subsume, à un triple niveau, les différentes activités de ces cinq lieux. - Au niveau organisationnel. Cet EPCC « s’incarne » dans une nouvelle équipe de professionnels autour d’une direction et de deux principaux services en charge de missions transversales. L’une concerne la responsabilité des expositions tant en termes de contenu que de modalités de mise en œuvre. L’autre s’occupe de la question des publics et de la médiation culturelle. - Au niveau des objectifs (missions) confiés à cet Etablissement. Il s’agit pour ce dernier d’organiser la complémentarité et la coordination des cinq lieux patrimoniaux en animant, administrant et gérant leur mise en valeur. - Au niveau du projet culturel de cet EPCC. La complémentarité entre ces différents sites se comprend dans le contenu du projet culturel de cet Etablissement et s’articule à deux idées centrales : • l’une s’appuie sur des spécificités des pratiques sociales associées à un territoire géographique (« un territoire particulier, celui d’une pointe Bretagne qui a su préserver ses traditions, sa langue, tout en intégrant nombre d’apports Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 57 extérieurs »4) et les inscrit dans une histoire dont les traces renvoient au bâti et au paysage : « des sites différents qui ont en commun, au regard de leurs bâtiments, parcs et jardins, d’avoir été des lieux de recherches et de témoigner d’une osmose réussie entre un territoire et de constantes innovations liées à des apports extérieurs venus le moderniser ». Ces sites sont ainsi considérés comme des « creusets de modernité, construits au fil des siècles dans une tension permanente entre traditions et modernités » ; • l’autre invite à la circulation entre ces différents lieux, mais une circulation douce, lente, autour du terme de « chemin », stimulant un imaginaire associé à un paysage de bocages, de vallons, de sinuosités, auquel se rapporte effectivement certains espaces d’implantations de quelques sites. Pour la direction de cet EPCC, la pertinence de la réalisation de ce projet dans l’époque actuelle se lit dans un postulat : dans le contexte « d’un monde globalisé, le sentiment d’appartenance à une culture spécifique est autant ressourcement que source de créativité ». Ce postulat justifie les modalités d’actions de ce projet culturel : valoriser les cinq sites « en les plaçant en prise avec le monde contemporain, par les expositions, la création contemporaine in situ, la médiation ». 3. Lier des lieux, converger vers un lieu L’invention de cet itinéraire patrimonial qu’illustre cet EPCC, lequel cherche donc à lier entre eux des sites patrimoniaux, apparaît, du point de vue de l’aménagement et de l’animation culturelles d’un territoire, comme une réponse institutionnelle pertinente. En effet, en invitant à développer la circulation des publics entre différents lieux patrimoniaux, cet EPCC serait au plus près de la spécificité d’un rapport contemporain au donné spatial, particulièrement saillant dans l’espace métropolitain. Selon plusieurs sociologues – Jacques Donzelot (Donzelot, 2009), Manuels Castel (Castel, 1999), Gilles, Lipovetsky (Lipovetsky, 2006), pour ne citer que ces auteurs –, ce rapport contemporain au donné spatial se caractériserait par une tension entre un cosmopolitisme et un attachement à un lieu, une commune, un quartier, ou encore une tension entre des lieux et des flux (Castel, 1999, pp. 155156) dont les combinatoires sont plurielles. Sous cet angle, cet EPCC pourrait illustrer, pour paraphraser Pierre Musso (Musso, Crozet, Joignaux, 2002), une nouvelle forme institutionnelle d’aménagement des territoires par les réseaux sans les déménager permettant de ne pas reconduire des qualités, souvent dichotomiques, rapportant l’ancrage à une lourdeur, une lenteur, un terroir disqualifié, et le réseau à une légèreté, une rapidité, une diversité. Du point de vue de la patrimonialisation des espaces, cette façon d’élaborer un itinéraire patrimonial serait susceptible de parer au risque de confiner le « rural », voire la « campagne », dans une image d’activités et de pratiques traditionnelles frôlant le pittoresque (Micoud, 2004). Pourtant, si du point de vue de l’aménagement et de l’animation culturelle d’un territoire, l’invention de cet itinéraire patrimonial semble pertinente, il contraste avec un autre rapport patrimonial au donné spatial, vernaculaire, relevé à l’occasion d’une enquête réalisée sur une manifestation annuelle relative à Noël sur un des cinq sites patrimoniaux dont cet EPCC à désormais en charge, situé dans les terres du département, en Centre-Finistère. Depuis 1987, l’association gestionnaire de ce site initie une exposition à l’occasion de la période de Noël. Cette dernière était conçue comme une occasion d’animer le domaine en période 4 Document officiel de communication sur le projet culturel de l’EPCC, 2011. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 58 hivernale. Il s’agissait de solliciter la diaspora bretonne, du fait d’un exode économique durant les années 1960-70 vers les continents américains, africains, asiatiques. L’idée de créer une animation sur le thème de Noël se justifiait au regard de son caractère universel, d’une présence probable en Bretagne de ces exilés à cette période de l’année. Au fil du temps, cette manifestation s’est pérennisée autour d’expositions de crèches visant à montrer la diversité des Noëls du monde. Elle accueillait un nombre important de visiteurs, de sorte que certains témoins de cette histoire avancent que cette exposition était « connue, reconnue, attendue ». La mise en œuvre du projet culturel de l’EPCC comme garant d’une qualité culturelle patrimoniale (cheminement entre tradition et modernité ; mise en valeur du patrimoine bâti par la création contemporaine) occasionne des frictions quant à la pertinence de reconduire une exposition sur les crèches, qui se solderont par la suppression de ces crèches. Les professionnels de l’EPCC déplorent leur manque de qualité artistique et l’absence de cohérence dans leur mise en exposition. En d’autres termes, le contenu de cette exposition et sa scénographie sont dévalorisés. Les initiateurs de cette manifestation et les visiteurs les plus assidus demeurent peu réceptifs à ces critiques. En revanche, ils expriment avec véhémence leur attachement au contenu de l’exposition, c’est-à-dire aux crèches de Noël, qu’ils relaient d’ailleurs dans la presse locale en contestant leur suppression lors de l’édition 2010 de cette exposition. 4. De la valorisation du lien à celle du bien patrimonial Plutôt que de lire ces frictions en termes de jeux d’acteurs, de rapports de force et de pouvoir ou de nous engager dans une analyse des justifications respectives, nous nous sommes intéressée à ce qui paraît a priori anecdotique, pourtant récurrent, en l’occurrence les crèches de Noël. Il nous semble en effet que c’est à partir de ces dernières qu’il est possible de montrer un autre rapport patrimonial au donné spatial, si on admet : - comme l’ont montré géographes, ethnologues, sociologues, que le « donné spatial » fait toujours l’objet d’un traitement par les personnes, lesquelles le font territoire, lieu, site. Autrement dit, toutes collectivités humaines organisent et modèlent le « donné spatial » dans lequel elles vivent à travers leurs pratiques symboliques, matérielles, sociales et de réglementations. Produire un territoire, un lieu, un site, c’est ainsi le signaler par une symbolique qui fait sens, le construire par son architecture et son urbanisme, l’instituer autour de codes sociaux qui régulent les relations sociales, le réglementer autour de règles ; - que le patrimoine, sociologiquement, ne se réduit pas à du bâti, voire à des pratiques, mais peut s’appréhender comme production d’une relation sociale à des objets, des pratiques, dans un rapport au temps pour se constituer socialement dans un présent, réflexion qu’ouvrent les questions générées par ce que l’UNESCO à nommé le Patrimoine Culturel Immatériel (Bortolotto, 2011). Avant la suppression des crèches, les visiteurs assidus de cette manifestation convergent vers le domaine et rapportent souvent la régularité de leur visite à un « rituel », voire à un « pèlerinage ». La particularité du domaine ne réside pas, pour eux, dans l’histoire des origines narrées de la construction du domaine, telle que la restituent et valorisent désormais les professionnels de l’EPCC. Elle consiste, pour les uns, résidants de longue date sur la commune d’implantation du domaine, en un topos avec lequel ils se sont produits, duquel ils se sont physiquement imprégnés et qu’ils habitent. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 59 Elle réside, pour les autres, visiteurs assidus, dans la convergence annuelle vers un même lieu pour célébrer une autre histoire : celle de la diaspora bretonne à laquelle font écho, durant plus de vingt ans, la tenue des expositions annuelles de crèches de Noël. C’est à ce niveau, nous semble-t-il, que se construit la relation patrimoniale au domaine pour ceux qui expriment leur attachement à ces crèches. Ces dernières fonctionnent comme l’emblème de cette histoire : une histoire reconnue devenant héritage accepté, voire assumé. La répétition annuelle du même événement, auquel assiste ces visiteurs, renforce le lien à cette histoire et dénote une sorte d’obligation sociale dont on s’acquitte, non par contrainte mais parce que l’on assume ce lien à cette histoire. Dès lors, la tenue de l’exposition se suffit à elle-même parce qu’à travers elle, c’est un héritage commun qui est fêté. Quant au lieu de la manifestation, il semble constituer un topos spécifique associé au lieu d’un exode d’une terre rurale, bretonne, un espace physique partagé avec ceux qui se reconnaissent dans cette histoire et qui, momentanément mais annuellement, accueille la célébration de ce lien à un héritage assumé. Ainsi, cette mise en rapport entre l’invention d’un itinéraire patrimonial fondé sur une invitation à cheminer à travers des sites pour lesquels le caractère patrimonial se construit par la narration de leurs origines historiques et le rapport des visiteurs assidus à cette exposition annuelle sur Noël nous semble illustrer la différence entre lieux de mémoire et milieux de mémoire formulée par Pierre Nora. « Il y a des lieux de mémoire parce qu’il n’y a plus de milieux de mémoire », nous dit l’auteur (Nora, 1997, p. 23). Plus précisément, ces lieux de mémoire seraient l’indicateur de la disparition « d’un immense capital que nous vivions dans l’intimité d’une mémoire pour ne plus vivre que sous le regard d’une histoire reconstituée ». Le sentiment d’une absence de « mémoire spontanée » viendrait expliquer l’apparition de ces lieux de mémoire. Mais, ce passage ne laisserait que des reliques : « les lieux de mémoire se sont d’abord des restes. La forme extrême où subsiste une conscience commémorative dans une histoire qui l’appelle, parce qu’elle l’ignore » (Nora, 1997, pp. 28-29). Remarquons que si ces lieux de mémoire ne sont pas les milieux de mémoire au sens d’une mémoire incarnée, ils maintiennent des « mémoires spécifiques », c’est-à-dire celles de groupes spécifiques (mémoire ouvrière, etc.) et intéressent « le plus directement ceux qui s’en sentent les descendants et les héritiers (…). Cette histoire est en fait leur histoire » (Nora, 1997, p. 4704), en l’occurrence, concernant les visiteurs attachés aux crèches de cette exposition annuelle sur Noël, celle de la diaspora bretonne des années 60-70. Références Bortolotto, C. (dir) (2011), Le patrimoine culturel immatériel. Enjeux d’une nouvelle catégorie, Paris, MSH. Castells, M. (1999), L’ère de l’information, tome 2, Le pouvoir de l’identité, Paris, Fayard. Donzelot, J. (2009), La ville à trois vitesses, Paris, eds. La Villette De. Lipovetsky, G. 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Sophie Lignon-Darmaillac (UFR de Géographie, Paris-Sorbonne, Labo ENEC, France) Sophie Lignon-Darmaillac Maître de conférences-HDR Directrice Master Alimentation, Cultures alimentaires UFR de Géographie et d’Aménégement Université Paris-Sorbonne 191 rue Saint Jacques 75005 Paris Laboratoire ENEC, UMR 8185 Espaces, Nature et Culture Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 61 Trouver sa route ou se perdre dans le vignoble ? Les routes du vin, une géographie multidirectionnelle, la nouvelle alliance du tourisme et du vin. Résumé : Les routes du vin sont généralement les premiers éléments structurant les vignobles touristiques. Pour autant, elles ne répondent pas aux mêmes objectifs et dessinent des itinéraires plus ou moins identifiables. Les premières routes ont tracé des itinéraires cohérents, qui d’un point de départ à un point d’arrivée, permettaient un itinéraire continu de cave en cave (en Alsace, dans la Napa Valley ...). Plus récemment, de nouvelles routes ont tenté de relier toutes les exploitations ouvertes au public au sein d’une même appellation (vallée du Rhône, Argentine ...). La route n’est plus un itinéraire clairement dessiné, mais un réseau d’opportunités de visites que le touriste doit sélectionner. Certaines routes ne sont jalonnées que d’exploitations viticoles, d’autres au contraire, s’enrichissent d’offres de nature très différentes, musées, éléments patrimoniaux divers, sites paysagers ... Certaines sont clairement balisées, d’autres non. Au-delà de ces routes, des sentiers viticoles viennent parfois se greffer à l’axe principal d’une route des vins, invitant à poursuivre la visite du vignoble, à pied, à vélo, à cheval ! Une telle profusion d’itinéraires est pensée parfois par des acteurs du tourisme, parfois par des éditeurs de guides touristiques, parfois par des interprofessions viticoles. Pour chacun de ceux qui les dessinent, les routes du vin s’inscrivent entre mémoire et développement, mémoire de sociétés vigneronnes qui ont construit des paysages exceptionnels, mais aussi développement d’activités viticoles en crise en favorisant les ventes directes, ou en faisant naitre une nouvelle offre touristique par des parcours sportifs ou ludiques, culturels ou gastronomiques. En étudiant la restructuration des territoires viticoles à travers l’aménagement de routes des vins, l’on se demandera si toutes ces routes favorisent l’essor du tourisme, et dans ce cas, si elles assurent la promotion d’un tourisme vitivinicole ou tout simplement d’un tourisme local ou régional. L’analyse de ces différentes générations de routes des vins de par le monde mettra en évidence différents degrés de structuration des terroirs viticoles et de valorisation de nouvelles destinations touristiques. Mots-clés : route du vin, œnotourisme, vignobles et découvertes, wineries. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 62 Trouver sa route ou se perdre dans le vignoble ? Les routes du vin, une géographie multidirectionnelle, la nouvelle alliance du tourisme et du vin. A travers les vignobles, les routes du vin, de l’Ancien comme du Nouveau Monde, ouvrent aujourd’hui de nouveaux itinéraires touristiques et culturels tant en milieu rural qu’en milieu urbain. Le plus souvent en Europe, ils répondent à l’obligation pour les vignerons de trouver de nouveaux débouchés pour leurs vins, ils cherchent à encourager les ventes directes alors que les circuits commerciaux traditionnels sont affaiblis par une plus forte concurrence sur les marchés internationaux. Dans le Nouveau Monde, là où le vignoble a été planté il y a peu, ces routes conduisent les touristes de caves en caves, pour y découvrir leurs vins et l’art de la dégustation. Il s’agit ici pour les viticulteurs, de capter une nouvelle clientèle et d’encourager le développement de la consommation nationale. Pour répondre à ces diverses motivations, les routes du vin se dessinent selon des configurations très différentes, parfois, simples itinéraires de caves en caves, parfois véritables réseaux à travers lesquels le touriste est invité à construire son propre cheminement sans qu’un véritable itinéraire ne lui soit indiqué. Symboles de l’alliance du tourisme et du vin, ces routes dessinent une géographie multidirectionnelle de plus en plus complexe, géographie culturelle invitant à découvrir non seulement le vignoble mais aussi ses caves et ses musées, d’une façon de plus en plus ludique pour se sensibiliser à l’histoire de la vigne et du vin la plus ancienne ou la plus récente. Devant une telle diversité d’itinéraires, le touriste est ainsi appelé à choisir de suivre des routes historiques, simples itinéraires touristiques au service des ventes à la propriété, ou à choisir de nouvelles routes à travers les vignobles, pour découvrir tout autant que des vins, de nouvelles opportunités de loisirs. Aujourd’hui, cette nouvelle alliance du tourisme et vin, signe tout particulièrement l’essor de l’œnotourisme en France où les routes du vin deviennent des destinations touristiques sous le label « vignobles et découvertes ». Les touristes partent à la découverte de prestigieuses appellations viticoles et de leurs vins, ou s’orientent vers des vignobles de moindre notoriété, mais reconnus pour la qualité de leurs prestations œnotouristiques par des labels de plus en plus variés, selon des itinéraires de plus en plus personnalisés. 1. Des routes historiques au service des ventes à la propriété En Bourgogne, en Allemagne, puis de nouveau en France en Alsace et en Champagne, plus tardivement en Afrique du sud, des routes ont permis de reconnaître la dimension touristique de grands vignobles. 1.1.Des routes du vin au service d’un tourisme gastronomique Dès le début des années 1920, la foire gastronomique de Dijon cherche à faire revivre les vieilles traditions culinaires et gastronomiques bourguignonnes, illustrées par ses vins fins et la célèbre cuisine de ses Ducs, comme l’annonçait le programme de L’Association bourguignonne pour le maintien et la renaissance des traditions et fêtes populaires, en 1928. Pour se faire, en 1934, à l’initiative de Camille Rodier et Georges Faiveley, apparaît la confrérie des Chevaliers du Tastevin. En plein marasme économique, cette dernière souhaite relancer la vente des vins de Bourgogne à travers le renouveau des traditions, pour une meilleure reconnaissance, non seulement des vins mais du vignoble lui-même désormais sillonné par « la Route des grands Crus ». De Dijon, la capitale de la Bourgogne, à Santenay, via Nuits-Saint-Georges, en passant Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 63 par Beaune, le touriste est invité à visiter les plus fameux caveaux de dégustation de GevreyChambertin, Morey-Saint-Denis, Chambolle-Musigny, Vougeot, Aloxe-Corton, Savigny-lesBeaune, Pommard, Meursault, Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet … désormais, l’intérêt gastronomique de la Bourgogne ne se limite pas aux seuls restaurants de la N7, mais associe les lieux de restauration à ceux des grands vins du vignoble. Ce mouvement touristique régionaliste valorise la gastronomie régionale pour en faire l’objet même du déplacement (Csergo, 1996). Dans ces années 1930, l’Italie mussolinienne encourage la reconnaissance de son économie rurale, la consommation de produits nationaux, en favorisant la visite des campagnes italiennes par la construction de voies ferrées. La Guida gastronomica d’Italia (1931) inventorie, décrit et localise les plats et les vins typiques de chaque région (le vin de Barolo, la truffe blanche d’Alba, le riz de Vercelli…). En 1963, une première route « du vin et des cerises » traverse le vignoble du Frioul. A la fin des années 1990, le Piémont vote une loi régionale pour instaurer de nouvelles routes des vins comme « parcours balisés avec une signalisation spécifique qui indique des endroits ayant un intérêt naturel ou culturel, des vignobles et des caves appartenant à des entreprises individuelles ou collectives ouverts au public »1. 1.2.Des routes du vin pour développer les ventes directes Accompagnant le mouvement naissant du tourisme gastronomique, ou motivées par des raisons plus conjoncturelles pour enrayer une crise viticole, de nouvelles routes encouragent l’organisation de ventes directes, non plus tant pour des clients locaux que pour de nouveaux touristes partis à la découverte du vignoble, de ses vins comme de ses paysages. En 1935, la route des vins du Palatinat représente le premier modèle de route du vin pour venir au secours de la crise viticole allemande. Depuis, la route a accru le nombre de ses adhérents, et diversifié son offre. En 1995, une maison de la route du vin a renforcé le caractère culturel de cet itinéraire. Sur ce modèle, une vingtaine d’années après les routes bourguignonne et allemande, en 1953 l’Alsace à son tour choisit de définir sa route des vins pour faire face aux méventes de ses vins en renforçant les ventes directes. Depuis, l’itinéraire historique n’a jamais cessé de s’enrichir de propositions nouvelles le long des 170 kms à travers les collines du vignoble, au pied du versant est des Vosges. En 1980, des sentiers viticoles se sont greffés à la route. Aujourd’hui, ils proposent 47 promenades différentes à travers vignes, autant d’occasion pour découvrir les travaux du vigneron, et reconnaître les caractéristiques de chaque cépage grâce aux panneaux qui jalonnent l’itinéraire. Pour certains d’entre eux, des pique-niques sont proposés dans les vignes, avec toujours l’occasion de déguster les vins des propriétés traversées. Plus tardive, mais dès l’origine conçue pleinement comme une offre touristique complète, la Route des vins de Stellenbosch servit de modèle pour les vignobles du Nouveau Monde. 1.3.Le modèle œnotouristique de la Stellenbosch En Afrique du sud, 60% des touristes qui visitent la ville du Cap, visitent au moins une cave. C’est en 1971, à l’époque de l’apartheid, alors que le pays n’était pas ouvert au tourisme international, et que les vins souffraient d’un embargo sur leurs exportations, que l’ouverture d’une première route des vins dans le vignoble de Stellenbosch, a pu conforter l’économie viticole locale et enrichir l’offre touristique de sa région. Un itinéraire fut balisé de cave en cave 1 Legge 27 luglio 1999, n. 268' Disciplina delle "strade del vino" 'pubblicata nella Gazzetta Ufficiale n. 185 del 9 agosto 1999 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 64 pour permettre d’accueillir des groupes, offrir des dégustations, le plus souvent payantes comme toute visite touristique, permettre d’acheter sur place dans leur boutique. Des tours-opérateurs y organisent des « wine tour », permettant aux touristes d’être conduits de propriété en propriété sans craindre les risques d’ébriété sur la route. Aujourd’hui plus de 300 producteurs accueillent les visiteurs œnophiles dans la plus grande région viticole d’Afrique du Sud. 14 nouveaux itinéraires se sont greffés à la route originelle de la Stellenbosch pour faire de la région du Cap, une grande destination œnotouristique qui attire aujourd’hui non seulement des sud-africains, mais aussi des touristes étrangers de plus en plus nombreux. 3ème vignoble sud africaine par sa superficie, la Stellenbosch est restée la principale route des vins par le nombre de ses adhérents, plus du 1/3 des routes du vins. De nouveaux restaurants ont été ouverts dans les propriétés viticoles. Les touristes peuvent aussi depuis 2006 participer au « Stellenbosch Wine Festival ». Sur ce modèle, les vignobles du Nouveau Monde, américains et australiens ont à leur tour, pensé l’offre œnotouristique qui encourage de nouveaux road movies à travers leurs vignobles. 2. Les routes du vin du Nouveau Monde : du rêve au marketing touristique Les routes historiques, ont permis de développer les ventes directes, de fidéliser leur clientèle. Elles se sont définies peu à peu comme un véritable outil de promotion pour la filière viticole. Soutenues par une demande de plus en plus affirmée d’un tourisme culturel plus diversifié pour lequel la dimension gastronomique s’associe pleinement à la découverte des patrimoines architecturaux originaux. Elles se sont développées chaque fois que de nouveaux vignobles ont dû s’inscrire dans le marché viticole international. La création de nouvelles routes, doit désormais diversifier les réseaux de commercialisation des vins pour un plus grand nombre d’appellations. 2.1. Le modèle californien En Californie, dans la Napa Valley, l'objectif des vignerons est de commercialiser 100 % de leur production en ouvrant les wineries aux touristes de passage. Pour amener les américains à acheter le vin à la propriété alors qu’ils sont rarement des consommateurs réguliers, il faut correctement aménager les propriétés de la route des vins. Les wineries sont construites et le personnel formé, pour accueillir les visiteurs. Plus que dans les vieux pays viticoles, les infrastructures d’accueil ont été pensées dès la conception des chais de vinification, pour recevoir des groupes, organiser des dégustations, offrir une restauration, voire un hébergement, et permettre à l’occasion, l’organisation de grandes fêtes. La « Napa Valley Vintners Association » regroupe la plupart des producteurs de la région. Elle organise des opérations de marketing d’envergure, comme le fit dès ces débuts, Robert Mondavi en alliant modernité et tradition en ouvrant sa winerie à la dégustaion. La Nappa Valley, reçoit ainsi aujourd’hui 4,5 millions de visiteurs dans les caves adhérentes de sa route, pour que les touristes découvrent des « architectures uniques » ou puissent pique-niquer dans les vignes, en découvrant un patrimoine et un art de vivre spécifiques aux vignobles, figure 1. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 65 Figure 1 La route du vin de la Napa Valley, wineries ouvertes au public en 2011 C’est sur ce modèle de route, que les caves argentines conçues dans les années 1990, ont été à leur tour aménagées, alors que traditionnellement, les propriétés les plus anciennes des immigrés venus des pays viticoles européens, sont trop petites pour recevoir des groupes de touristes curieux de découvrir les procédés locaux de vinification. 2.2. Les routes du vin argentin Après les années de crise, la relance de l’économie viticole par l’amélioration de la qualité, a favorisé un nouveau modèle d’exploitations viticoles dans des régions nouvellement Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 66 conquises par la vigne. Ces exploitations plantées de vigne dans les années 1990, ont conçu ensemble, la viticulture et le tourisme. Au cœur d’immenses domaines, des salles de dégustation et de ventes ont été aménagées en même temps que les chais, des salles de restauration, des boutiques et des chambres, ont été construites en même temps que les bâtiments viticoles. Ces exploitations visent un tourisme haut de gamme. Ces grandes sociétés, vastes fincas en partie seulement plantées de vignes, participent pleinement cependant, à l’offre touristique régionale, dans chacune des 8 provinces productrices de vin. En 2005, moins de 500 000 touristes visitaient les caves argentines, plus d’un million en 2008, 1 091 664 en 2010 ! L’association « les chemins du vin argentin » encourage le développement de l’œnotourisme. 168 caves sont ouvertes aux touristes à travers le pays, dont 65% dans la province de Mendoza où 36,4% des touristes visitent une cave (25,4 % des touristes de la province de la Rioja, 10,4% des touristes de la province de Salta)2 figure 2! Figure 2 Comparaison de la répartition du vignoble argentin et des visites de ses caves en 2010 Comme sur les routes historiques européennes ou sud-africaines, l’essentiel de l’offre touristique est liée à la dégustation des vins des propriétés visitées. 95% des caves ouvertes aux touristes offrent une dégustation lors de leur visite. Cependant, ici plus qu’ailleurs, l’offre 2 Comision nacional de turismo vitivinicola. Bodegas de Argentina AC., 2011 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 67 touristique a été enrichie, permettant la visite du vignoble à bicyclette (51% des caves ouvertes aux touristes), à cheval (43%), plus du tiers proposent des cours de cuisine (37%), d’autres offrent la possibilité de pratiquer à l’occasion d’une visite de la pêche, du tennis, du golf ou du polo ! 16% des caves touristiques, permettent de séjourner sur place, 14% ont ouvert un spa. Certes l’œnotourisme argentin ne concerne encore qu’un petit nombre de touristes, 2,9% des touristes visitant l’Argentine, (1,49% des touristes en 2004) mais leur nombre ne cesse de progresser. Leur nombre a progressé de 158,1% entre 2004 et 2010, là où le nombre de touristes en Argentine n’a augmenté que de 32,7% sur la même période3. Encouragée par ces routes du Nouveau Monde, l’Espagne, la première en Europe, puis la France, s’inspirent des nouvelles architectures des vignobles du Nouveau Monde, et diversifient leur offre touristique. 3. De la route du vin à la destination viticole, le vignoble comme destination touristique à part entière 3.1. De la route du vin au club de prestataires de services : l’exemple espagnol L’Espagne est avec la France et l’Italie, l’un des trois principaux pays viticoles au monde, tant par la surface et la diversité de ses vignobles, que par leur histoire ou le volume de leur production. Or, ce n’est qu’à l’extrême fin du XXème siècle, que les caves espagnoles ont commencé à s’ouvrir aux touristes. Les premières initiatives en matière de tourisme viticole furent prises par des acteurs indépendants du négoce vinicole. En 1994, l’Association Espagnole des Villes du Vin, ACEVIN, a été créée pour faire « la promotion de la culture du vin et des flux de touristes qu’elle apporte comme moyen de développement local, de création de richesses et d’emplois »4. A la fin de 2001, le secrétariat d’Etat du Commerce et du tourisme en partenariat avec les représentants des régions viticoles concernées, a reconnu 6 routes du vin, en 2003, 11 routes, en 2006, 17 routes, 21 en 2010. Toutes s’inscrivent dans le « Plan Intégral de Qualité du Tourisme Espagnol », PICTE, 2000-2006. 1 441 314 touristes ont visité l’une des 523 caves espagnoles en 2010, soit 1/3 de plus que les œnotouristes argentins. Cependant, ces données, comparées pour la même année 2010, montrent une différence fondamentale quant à la taille des structures d’accueil des caves argentines et espagnoles: ces dernières ont reçu en moyenne 2 759 touristes chacune, là où les caves argentines en recevaient en moyenne 6 498, soit plus du double. Ces données font apparaître deux modèles différents de routes des vins. En Argentine, de grandes caves conçues dès l’origine pour accueillir des œnotouristes, en Espagne, des caves souvent familiales, qui doivent être réaménagées pour s’ouvrir au tourisme. Les routes du vin espagnoles doivent conjuguer l’offre des caves elles mêmes, à celle de nombreux musées. Elles s’inscrivent comme l’un des éléments des routes du vin, mais doivent s’associer à d’autres acteurs pour développer l’offre œnotouristique de leurs vignobles. Chaque Route des Vins espagnole devient une destination-produit autour du tourisme vitivinicole qui offre un large éventail de services et produits liés à la culture du vin et à la gastronomie locale. Le Secrétariat Général du Tourisme conçoit depuis 2001, "Les routes des vins d'Espagne" comme un club de produits touristiques autour du vin et de la gastronomie espagnole à l’échelle des différents appellations viticoles du pays. Elles sont globalement un produit touristique, qui associe aux caves des hébergements et des restaurants, des musées (en 2010, 36 membres de l’Association des musées du vin d’Espagne), entreprises homologuées, 450 villes et villages et qui tous doivent répondre à des normes de qualité pour satisfaire à ce label. 3 4 ibid. crecimiento de visitas a bodegas en relacion al crecimiento turisticonacional ; Vintur, L’espace européen de l’oenotourisme, ACEVIN et Città del Vino, 2006, p.13. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 68 Pour s’adapter à la demande des touristes curieux de nouvelles découvertes, pour innover là où le respect des traditions locales suffisait à afficher la qualité d’un lieu, c’est aujourd’hui par une nouvelle modernité que de grands vignobles espagnols jouent la carte du tourisme. Sur le modèle architectural du nouveau Monde, la Rioja fut le premier vignoble européen à être l’objet de prestigieuses réalisations architecturales. De nombreux architectes de renommée internationale ont construit des chais aux formes très originales dans des matériaux contemporains. Rafael Moneo a construit un édifice qui entoure les anciennes installations de la cave Chivite, bâtiment sobre en ciment, bois et cuivre, Santiago Calatrava, à Laguardia, a choisi pour le bâtiment de la cave d’Ysios, une construction en béton armé recouvert de bois qui contraste avec la toiture ondulée en aluminium qui se détache, telle une vague, sur l’arrière plan des montagnes. Frank Gehry, l’architecte californien célèbre en Espagne pour sa participation à la ville olympique de Barcelone puis plus tard par le musée Guggenheim de Bilbao, a réaménagé la cave du marquis de Riscal en y adjoignant un hôtel. Sa réalisation est l’une des plus grandioses et spectaculaires des nouveaux chais de la Rioja. De même, le vignoble catalan affiche quelques réalisations contemporaines. Il y a une vingtaine d’années, en 1988, Domingo Triay construisait une pyramide tronquée pour l’une des caves de Codorniu, en 1991 Gabriel Mora et Jaume Bachà Sant Sadurni d’Anoia, mais aussi, Norman Foster à Ribera del Duero. Tous ont participé au renouveau architectural du monde du vin par des projets spectaculaires qui font des caves contemporaines, des objets d’art autant que des symboles de la réussite économique des grandes entreprises internationales qu’elles représentent. Ces nouveaux chais sont comme en Californie ou en Argentine, désormais adaptés à l’accueil, et sont par leur nouvelle architecture, objet d’attraction. Désormais, non seulement les caves espagnoles ne sont plus fermées aux visiteurs mais deviennent les principaux centres d’intérêt d’un œnotourisme en plein essor. A la fois dans le prolongement de ses routes historiques et inspiré par les expériences du Nouveau-Monde, l’œnotourisme français n’a cessé lui aussi, d’offrir de nouvelles propositions d’itinéraires touristiques, œnogastronomiques et culturels dans ses vignobles. A l’aide de cartes touristiques, de guides, de simples itinéraires touristiques, de chemins, de propositions de ballades ou à travers des routes des vins virtuelles à élaborer à l’aide d’un GPS, les œnotouristes doivent désormais construire leur propre route, offerte « à la carte » ! 3.2. L’extension des routes du vin : l’exemple français De plus en plus d’acteurs organisent l’offre œnotouristique française : les interprofessions viticoles, les syndicats, les coopératives, ou individuellement les viticulteurs eux-même. Ils collaborent avec les institutionnels du tourisme: OT, CDT, CRT, Ministère, avec les collectivités locales, ou les professionnels du tourisme: restaurants, hôtels, des vignobles promus, qui sont parfois les initiateurs de ces projets. Ainsi, alors que se sont multipliées les initiatives privées, ponctuelles, dispersées dans les vignobles, les acteurs institutionnels, ont tenté de les structurer sous différents labels pour encourager la qualité de leur offre et promouvoir un tourisme sélectif. Au milieu des années 1990, pour développer l’offre œnotouristique et l’étendre à des vignobles de moindre notoriété, le réseau des routes du vin s’est étoffé. Dans le prolongement des routes de Bourgogne, les routes des Côtes du Rhône se sont déclinées en neuf itinéraires, de même la route du Champagne s’est déployée sur 5 itinéraires différents. Ailleurs au contraire, aucune route n’a été revendiquée. En 2004, l’Aquitaine a préféré établir ses itinéraires touristiques comme autant de « destinations » possibles vers ses vignobles, et non par différentes routes peu adaptées à la configuration de ses vignobles. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 69 En 2009, sous l’égide du nouveau Conseil National de l’Œnotourisme, à l’intérieur de ces régions traversées par des routes du vin ou non, destinations ou pas, certains territoires ont été labélisés « Vignobles et découvertes » par la Conseil supérieur de l’œnotourisme5 pour permettre d'offrir aux touristes des visites culturelles associées au monde viticole, avec une meilleure mise en valeur des richesses patrimoniales des régions concernées, en labélisant, comme en Espagne, l’ensemble des acteurs du territoire concerné. Ainsi, plus qu’une route, les acteurs de l’œnotourisme, proposent aujourd’hui des destinations, non plus un itinéraire, mais des adresses labélisées reconnues pour la qualité de leurs services. 3.3. Le label « Vignobles et découverte », de nouvelles destinations œnotouristiques Le Conseil Supérieur de l’Œnotourisme, (CSO), a été installé le 3 mars 2009 par le Ministre de l’Agriculture et le Ministre du Tourisme. Il réunit l’ensemble des professionnels de la viticulture et du tourisme : les organisations viticoles nationales, (INAO, Viniflhor, Vignerons Indépendants, Confédération Nationale des Interprofessions, Association de la Presse du Vin...), et les institutions du tourisme français (Maison de France et ODIT France, Gîtes de France, Relais & Châteaux…), acteurs économiques et professionnels du voyage. Le CSO propose : - La création d’un label « vin et patrimoine » afin d’identifier les circuits de découvertes du vin, - La mise en œuvre d’un prix national de l’œnotourisme, pour récompenser les meilleurs projets, - La formation des acteurs, - L’amélioration de l’information, - L’amélioration de la mise en réseau et de la présentation des opérations existantes. Début 2012, en adéquation ou non avec les délimitations des routes des vins déjà existantes, 24 territoires « Vignobles et Découvertes » ont été délimités, d’autres sont à l’étude. Certaines s’intègrent à des routes du vin déjà existantes et les morcellent en différentes petites unités, laissant une partie de l’itinéraire historique hors de leur nouveau label comme en Alsace. D’autres renforcent la notoriété de routes plus récentes et plus modestes telle celle des vins de Savoie. En Val de Loire, pas moins de 8 territoires « Vignobles et découvertes » distinguent au sein d’une même route différents vignobles labélisés comme autant d’entités qui rompent l’unité ou la continuité de la route des vins de Loire. Le caractère viticole de la route des vin s’estompe alors au profit de références touristiques architecturales, celles des châteaux du Val de Loire, Chenonceau, Amboise, Azay … La référence au label « vignobles et découvertes », désigne un territoire restreint, d’un rayon d’une trentaine de kilomètres, or elle n’est pas toujours cohérente lorsqu’elle regroupe différentes unités « Chinon, Bourgueil, Azay », ailleurs, elle revendique pour son territoire la globalité d’un vignoble qu’elle ne couvre pas, « Vignoble de Cognac » ! Clairement, à la différence des routes du vin, le label « vignobles et Découvertes » définit plus globalement une destination touristique, dont l’une des caractéristiques est son appartenance à un vignoble sans que ce dernier ne soit l’offre exclusive du territoire ainsi délimité, figure 3! 5 Le CSO a été installé le 3 mars 2009 par le ministre en charge de l’Agriculture et le secrétaire d’État en charge du Tourisme. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 70 Figure 3 L’inégale répartition des « vignobles et découvertes » en 2012 Cœur d'Alsace Alsace Terre et vins au pays de Colmar Beaujolais Le Beaujolais des Pierres vivantes Colline de Corton Colline de Montrachet Bourgogne Dijon Côte de Nuits Le vignoble de Chablis Cognac Vignoble de Cognac Jura Vignoble du Jura Languedoc La Narbonnaise en Méditerranée Roussillon Perpignan Méditerranée Rivesalte Cœur de Savoie Savoie Savoie, lac du Bourget Sud-Ouest Pays des bastides et vignoble du Gaillac Val de Loire Val de Loire, Amboise Val de Loire, Chenonceau Vallée du Loir Chinon, Bourueil, Azay Saumur, Val de Loire Angers Loire Valley Vallée du Layo, Muscadet Loire océan Vallée du Rhône D'hermitage en Saint-Joseph Rhône Crussol Conclusion Après s’être structurée autour des routes du vin, pour conduire le touriste de cave en cave, et lui permettre de déguster les vins de la propriété visitée, pour mieux acheter à l’issue de la visite, l’offre œnotouristique se diversifie. La nouvelle alliance du tourisme et du vin a d’abord dessiné une géographie multidirectionnelle, celle de routes élargies à de vastes réseaux d’adresses répertoriées au sein d’un même vignoble. Les routes initiales se sont alors subdivisées et prolongées au rythme de l’intérêt grandissant pour cette nouvelle forme de tourisme. Des caves et de leurs vignobles, l’offre œnotouristique s’est ouverte à des propositions ludiques, culturelles ou de loisirs de plus en plus diverses, initiées non plus par des vignerons, mais bien par des professionnels du tourisme reconnus par la qualité de leurs prestations. Les labels se multiplient, l’offre se hiérarchise, pour attirer une clientèle plus exigeante. Les territoires œnotouristiques se concentrent dans les vignobles du Nouveau Monde, autour de grandes entreprises tout autant viticoles que touristiques. Les prestations de leurs restaurants, hôtels ou spas, deviennent tout aussi importantes, ou plus, que les conditions de visite de leurs chais. La dégustation du vin reste cependant au cœur de la visite, lien spécifique de la cave à la table, signe de reconnaissance d’une nouvelle culture élitiste des œnotouristes initiés. Dans les vignobles européens, ces territoires se Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 71 construisent au-delà de l’entreprise viticole, à l’échelle de sa région, en relation étroite avec son patrimoine architectural et paysager, à travers l’histoire et l’économie locale mises en scène par une offre culturelle revisitée. La culture du vin n’est plus uniquement agronomique mais se décline dans de multiples alliances des arts et du vin. Références Association bourguignonne pour le maintien et la renaissance des traditions et fêtes populaires,1928, éditions Henry-Petit, Mâcon. Csergo Julia, 1996, L'émergence des cuisines régionales. Flandrin, Jean-Louis, dir. ; Montanari, Massimo, dir. : Histoire de l'alimentation, pp. 823-841. Lignon-Darmaillac Sophie, 2002, L’émergence du tourisme viticole en Espagne » dans « Les vignobles du sud-ouest européen dans la mondialisation, Sud-Ouest Européen, n°14, décembre 2002, pp.69-78 ; Lignon-Darmaillac Sophie, 2009, L’œnotourisme en France. Nouvelle valorisation des vignobles. Analyse et bilan, Bordeaux, Féret. Touring club italiano, 2003, Guida gastronomica d’Italia, Milan, (1ère éd en 1931, réédité durant toutes les années 1950). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 72 Viaje Por La Gastronomia En El Turismo Cultural Dolores Martín Rodríguez Corner (PontifIcia Universidade Católica de São Paulo, Brasil) Dolores Martín Rodríguez Corner LEER- Universidade de São Paulo Av. Prof. Lineu Prestes, 159 Cidade Universitária, São Paulo/SP Brasil. CEP 05508-900 Tel. (5511) 8202-5080 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 73 Viaje Por La Gastronomia En El Turismo Cultural Resumen : Aunque reciente, el turismo gastronómico se expande en diversos países del mundo, pues muchos viajan motivados por los sabores. Este segmento del turismo cultural permite ingresos a la economía de la población local, por ser la cocina muchas veces el atractivo de un pueblo. La cocina étnica es memoria e identidad, es patrimonio inmaterial y puede ser ofrecida en los restaurantes, bares y hasta en las calles de las ciudades y pueblos. En Brasil, hay una expansión de la oferta del turismo gastronómico en sus diversas regiones y muchos platos ya hacen parte de su patrimonio. La ciudad de São Paulo acogió diversos grupos de inmigrantes: italianos, portugueses, alemanes, árabes, españoles, japoneses y otros más, desde fines del siglo XIX hasta mediados del XX y además recibió una migración expresiva que conservó su cocina. Los españoles, sin embargo, no dejaron huellas en la ciudad, o sea, ni un barrio como los italianos, japoneses o judíos, ni una representación en los muchos restaurantes de la ciudad. El hecho de haber recibido estos grupos étnicos hizo de la ciudad la tercera capital gastronómica mundial, por la variedad de cocinas presentadas, detrás solamente de las ciudades de Nueva York y Londres. Esta variedad está presente en muchos bares y restaurantes de cocina étnica, que permiten degustar los platos de diferentes cocinas, o sea, la variedad culinaria permite no solo a los que en ella viven o la visitan una experiencia única: conocer los diversos sabores del mundo, como a los inmigrantes probar los platos de memoria de su país de origen. Todo puede ser vivido y experimentado sin haber necesidad de viajar o salir de la ciudad para probar sus sabores. Palabras clave: gastronomía – turismo cultural – patrimonio inmaterial. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 74 Viaje Por La Gastronomia En El Turismo Cultural 1. El Patrimonio Inmaterial Aunque sea muy reciente, el turismo gastronómico está expandiéndose por los diversos países del mundo, pues muchos viajan motivados por los diversos sabores. Los países de Europa y América ya tienen preparadas rutas gastronómicas incluso con bebidas, como las rutas de enología que ofrecen degustación de vinos, según la época, también de las uvas y incluyen una visita a la bodega donde es posible visualizar todo el proceso desde la cosecha hasta el producto final. Estas rutas ya son tradicionales en algunos países como Francia, Italia y hasta en el sur de Brasil, en las regiones vinícolas. El concepto de Patrimonio no más se restringe a su concepto antiguo de patrimonio heredado, de herencia familiar o de bienes, se fue ampliando de tal manera que actualmente considera también toda la cultura, como el patrimonio natural, ambiental, histórico, cultural, pues adquirió un carácter simbólico. Patrimonio histórico nombra los bienes destinado al uso de una comunidad y se amplió a dimensiones planetarias, constituido por la acumulación continua de una diversidad de objetos que se congregan por su pasado común: obras y obras primas de las bellas artes y de las artes aplicadas, trabajos y productos de todos los saberes y el savoir-faire de los seres humanos.1 El patrimonio cultural lleva en cuenta todos los saberes de un grupo social, o sea, las actividades relacionadas con las artes, la artesanía, la danza e incluso la cocina, la gastronomía, que abarca su patrimonio inmaterial o intangible y hace parte de las costumbres arraigadas, o sea de los habitus2 de una nación. El habitus significa, en este contexto, la cultura interiorizada que orienta la práctica, los hábitos y costumbres, reflejada en el cotidiano. Se puede decir que es conocimiento adquirido, un patrimonio, algo que fue incorporado, que impulsa la acción, según la cultura, indica la identidad cultural, es de construcción colectiva, propia de los grupos sociales a que pertenece. La noción de Patrimonio se ha pasado de un régimen restringido a un régimen generalizado, de un patrimonio visible a un patrimonio invisible, de un patrimonio material a un patrimonio inmaterial, intangible, de un patrimonio estatal a uno socio étnico y comunitario. Pierre Nora revela que en las últimas décadas el patrimonio ha experimentado inflación, o por mejor decir, una explosión que ha desembocado en una metamorfosis de la noción.3 El hecho de la ampliación de lo que es el patrimonio de una Nación o de un pueblo, hizo con que el término se quedara más claro por todo lo que pasó a considerar. “El concepto de patrimonio, desde su invención en fines del siglo XVIII, no evolucionó para quedarse cada vez más refinado, pero se transforma según las demandas sociales [...] y no que se haya vuelto más preciso, sino al revés.”4 La noción de patrimonio, pues se subdividió en Patrimonio Material e Inmaterial, Tangible o Intangible con la intención de especificar los bienes culturales. 1 (Choay, 2001) La noción de habitus fue una de las categorías incorporadas por Chartier de la obra de Pierre Bourdieu y de Norbert Elias, y facilitan la comprensión de la adquisición de los hábitos en una cultura. 3 (Alvarez 2002) 4 (Camargo 2006) 2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 75 Sin embargo, fue al final de los años 1970, cuando hubo una gran valoración del patrimonio cultural, abarcando todas las prácticas del grupo, como un factor de memoria de las sociedades, enseñando a otras culturas, un poco de la historia, de la geografía de las costumbres de una sociedad. Resaltándose que estas prácticas a los hombres: “… hace recordarse y ampliar el sentimiento de pertenencia a un espacio, de compartir una misma cultura, y desarrollar la idea de un conjunto de elementos comunes, que dan el sentido de grupo e componen la identidad colectiva”5. Así, las personas se reconocen como del mismo grupo y terminan por crear una identidad cultural que sirve también una comunicación entre ellas y un sentimiento de pertenencia. Esta nueva amplitud de lo que representa el patrimonio permitió que el turismo cultural diera importancia, entre muchas manifestaciones culturales, a enseñar la gastronomía de un pueblo. Cada vez, más personas se desplazan durante todo el año por motivos distintos; hay las que van por trabajo, por estudios, aprendizaje o las que quieren solamente sol y playa, descanso, vacaciones, mientras otras buscan los sitios históricos y la cultura del lugar, el llamado turismo cultural, el segmento de turismo que más creció en las últimas décadas. Existen sensaciones gustativas para siempre grabadas con letras de oro en la memoria o que dan origen a la literatura. Exquisiteces habitualmente juzgadas comunes pueden ser sublimadas por las circunstancias y por el marco: el sándwich de arenque ahumado devorado por los dientes y mojado de aligoté en la aurora fresca de las vendimias de Borgoña, la castaña a la plancha de la esquina de las calles de París en los días de niebla y helada, los mejillones con patatas fritas degustados delante del Sena, son exquisiteces tan gastronómicas como el foie de gras d’Argent.6 El reciente fenómeno del turismo de masa tiene la capacidad de hacer populares a los destinos turísticos. En general, las personas prefieren elegir sus rutas y muchas de ellas viajan para ampliar sus conocimientos, cruzar fronteras y conocer nuevas culturas. El turismo cultural se vuelve a muchos aspectos de la cultura, como: la artesanía, la lengua, la danza, las artes y la cocina étnica. Así se puede decir, que todo el tipo de turismo es cultural, pues de una manera o de otra, todas las motivaciones del desplazamiento presentan distintos objetivos al visitar otro sitio, otra ciudad o país no hay como no acrecentar algo cultural. La cultura es una totalidad compleja hecha de normas, de hábitos, de repertorios de acción y de representación, adquirida por el hombre mientras miembro de una sociedad, hecha de prácticas y de creencias religiosas, alimentares, artísticas, lúdicas.7 Hay personas que viajan en búsqueda de placer, haciendo con que no solo la necesidad de alimentarse al viajar pueda tener alguna relevancia, sino van al encuentro de los sabores de la cocina del lugar. Los diversos países ofrecen sus productos turísticos, rutas que enseñan la naturaleza, los monumentos, también los museos y sobre todo su cocina, a los que prefieren nuevas experiencias. Hasta existen aquellos que eligen sus destinos turísticos especialmente para degustar su plato especial, sea para probarlo por primera vez, o para recordar un momento vivido y que se quedó en la memoria. Se suele decir, según la autora que: “El país es objeto de un inventario patrimonial donde la culinaria se enmarca, con museos, templos religiosos entre otros atractivos 5 (Rodrigues 2001) (Pitte 1993) 7 (Warnier 2002) 6 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 76 turísticos y de valor nacional. Conocer su territorio es también rencontrarse con su memoria.”8 En los muchos destinos turísticos existentes, hay la posibilidad de probarse los platos locales, de sentir los sabores de la tierra, conocer su historia y mucho de la cultura. El turismo mueve la economía de los pueblos y ciudades, al ofrecer a los turistas y visitantes, lo típico, la expresión del lugar, y se ha apropiado de la cocina étnica regional y muchas veces el objetivo de los que de ella se ocupan es tan solo financiero, olvidándose de la cultura o del patrimonio. El turismo gastronómico propicia el desarrollo de negocios relacionados a la alimentación, que van desde la producción de los alimentos, hasta la creación de restaurantes, bares, hosterías, entre otros servicios, aumentando la renta de las personas en las ciudades, ofreciendo más trabajo, lo que va a resultar mejor calidad de vida. La cocina es una manifestación cultural importante por estar arraigada, por hacer parte del cotidiano, por ser portable el último hábito a ser abandonado en el caso de inmigración. Reflexionando respecto a la gastronomía se puede decir que: “La cuestión gastronómica es una cuestión estética y filosófica. La cocina se relaciona con las bellas artes y con las prácticas culturales de las civilizaciones de todas las épocas.”9 Asocia, pues la gastronomía a la pintura, esculturas o sea, una arte, como fue considerada en un encuentro de invierno en un salón de París, la novena arte. La alimentación no es solamente un acto biológico, sino también es un acto social y cultural. Ella posee un significado simbólico para cada sociedad o para cada cultura, donde las personas se sienten ligadas afectivamente a determinados alimentos. Es factor de diferenciación cultural, una vez que la identidad es comunicada por las personas también a través del alimento, que refleje las preferencias, los rechazos, religiosos o no, las identificaciones y discriminaciones. El hombre por ser omnívoro, puede elegir lo que come, bien como los ingredientes para el preparo de su alimentación. Esta selección de los alimentos, está fuertemente anclada en la alimentación que le fue ofrecida en la niñez. Es la mujer o la persona que prepara la alimentación de los pequeños que va a formar el gusto, y los hábitos que se le acompañarán por toda la vida, quedándose muy difíciles de abandonar, hasta mismo en caso de inmigración. 1.1 La Ciudad de São Paulo La gastronomía hace parte de la cultura inmaterial, siendo la ciudad el sitio donde hay las mayores ofertas de negocios y de ocio, pues el turismo urbano es sobre todo cultural, una vez que en la ciudad se concentran los teatros, los museos, los restaurantes, las fiestas y los negocios. Las ciudades que valoran la gastronomía local y la explotan, pueden hacer de ella una excelente fuente de renta, pues los logros son ciertos, principalmente si está preparada una ruta gastronómica especial, solo encontrada ahí por su especificidad como atractivo. “La comida opera de manera muy poderosa en el nivel del imaginario, como ejemplo del consumo de caviar y champán a su turno, señala otras marcas de identificación y diferencia social”.10 Si el diferencial de cada una de estas ciudades es un plato o la variedad de platos que solo ellas poseen, esta oferta a los que prefieren el turismo gastronómico, tendría un retorno financiero seguro. La culinaria es importante en el turismo para la saciedad de los viajeros en su búsqueda de alimentación. Pero no solo el hambre direcciona el hombre que viaja, siendo que muchos viajan buscando el ocio y el placer, incluso en su alimentación, para disfrutar de los platos locales, poder conocerlos o volver a ellos si ya les son conocidos. A los que buscan el placer y la gastronomía, 8 (Lima, 1999) (Onfray, 1999) 10 (Alvarez 2002) 9 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 77 el hecho de haber probado una comida o un plato típico de memoria puede ser más especial e inolvidable que una visita a monumentos. La culinaria local es muy utilizada por el turismo, sea en las grandes ciudades, sea en los pueblos y su cocina típica. " ... no hay identidad sin memoria, como dice una canción catalana: ‘aquellos que pierden sus orígenes, pierden además su identidad.’11 Si el patrimonio gastronómico regional es bien gestionado puede transformarse en una de las bases de apoyo al desarrollo del turismo cultural, pero no hay que olvidarse del reto de la destrucción y de conservación de la cultura local. La ciudad de São Paulo recibió un expresivo número de inmigrantes europeos en dos grande desplazamientos en fines del siglo XIX y en el XX. Ella creció de tal manera que mantiene el titulo de Capital Gastronómica de América Latina, la tercera del mundo por la diversidad de sus cocinas. Los números ofrecidos por el Ayuntamiento de la ciudad12 pueden ofrecer una idea de la importancia de este sector en la economía local. La ciudad de São Paulo posee 12,5 mil restaurantes de 52 nacionalidades o regiones distintas, además 15 mil bares, 600 restaurantes japoneses, 3,2 mil panaderías, 6 mil pizzerías y 500 churrascarías carne a la parrilla. Son hechos 10,4 millones de panecillos al día, o sea 7,2 mil por minuto, un millón de pizzas con 720 por minuto y 400 mil sushis, con 278 por minuto. Llegando el inmigrante a la ciudad y pasado un tiempo para que se acostumbraran con la cocina local y con el cambio de ingredientes para la elaboración de sus platos de memoria, los inmigrantes iban adoptando una cocina posible de ser realizada, principalmente por cuestiones financieras que provocaban dificultades para adquisición de algunos ingredientes. A los españoles por ejemplo, les era difícil cocinar con aceite de olivas, tan común en España y no existente en São Paulo en aquella época, lo que los llevaba a cocinar con otros aceites, como el aceite de maíz, de soya, de algodón y muchos otros, que cambiaban el sabor de los platos. Los momentos que hacían con que los inmigrantes pudieran recordar su cocina, ocurrían en las Asociaciones Regionales de España, en sus eventos o en las reuniones familiares o de amigos, cuando los platos podían ser hechos con sus ingredientes. 11 Según destacó Funari (2000). Diversidade gastronómica. Site oficial de Turismo da Cidade de São Paulo, disponible em www.cidadedesaopaulo.com.br/diversidadegastronomica visitado en diciembre 2011. 12 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 78 Imagen 1 Inmigrante gallego José prepara su paella familiar. Al convivir con otros grupos inmigratorios, o sea, en la alteridad, se destacaban los contrastes culinarios que surgían de los olores de las cocinas en barrios obreros de la ciudad. Era posible reconocerse una familia japonesa o italiana por el perfume que salía de los fogones, especialmente a los domingos. Esta convivencia con otras culturas, con otros hábitos e costumbres hacía con que el inmigrante se sintiese más de su país de origen, por las distintas formas de alimentación existentes, oponiéndose a la suya. La fuerza de sus tradiciones, sus costumbres, su gusto, los ingredientes abundantes de su región de origen, ni siempre fueron de todo aceptados por los demás. En Río sufrí el primer impacto al ver un plato de “feijoada”, hecha de frijoles negros, y partes del cerdo, y yo sentía asco solo en mirarla. Porque era todo oscuro, no daba para identificar los ingredientes. Pero, por su turno, los brasileños sentían asco de los calamares que yo preparaba, diciendo: vosotros sois asquerosos porque coméis estas comidas tan raras.13 Lo que le hacía sentirse confortable era comer con los españoles, de los platos con calamares, pulpos, morcillas o garbanzos, aquellos muy familiares, los platos de identidad cultural. 13 José, inmigrante gallego en entrevista a la autora en el 23 de mayo de 2008. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 79 Los hábitos alimentarios tienen raíces profundas en la identidad social de los que emigran, pues son los hábitos más duraderos en el proceso de aculturación, por estar impregnados en las costumbres y en los hábitos, además son los hábitos más difíciles de abandonar en caso de inmigración. En este proceso, los inmigrantes en general llevan sus técnicas y procedimientos de elaboración del alimento, sus maneras a la mesa, a otro país por formar parte de su cultura. Según Poullain (2004), la sociología de los desplazamientos se depara con la alimentación como un elemento central de la construcción de las identidades y constata que las particularidades alimentares están entre los últimos trazos diacríticos a desaparecer. Los inmigrantes pasaron por un periodo de adaptación a la cocina hecha en São Paulo, y hubo muchos momentos de desconocimiento total de lo que se comía en la ciudad. Una vez, yo vi a unas amigas que estaban haciendo la comida brasileña y yo la hice, pero hasta entonces yo nunca he comido arroz blanco, sin un colorante. No había arroz blanco, el arroz siempre tenía alguna cosa, era el primer plato, alguna cosa, un poco de pollo, alguna cosa, porque a veces le pongo guisantes verdes frescos, de esta congelada que compro, un poco de pimentón rojo.14 El periodo de adaptación a la cocina brasileña fue distinto para cada inmigrante pues estaba relacionado con su contexto social, de quien hacía las compras de los ingredientes, o de quien hacía la comida, sus especias, su manera de preparar el alimento, sus costumbres. Si se trataba de una mujer española, había una proximidad con todo lo que era del país de origen, pero si no lo era, lo normal era que esta mujer procediera como lo aprendió, según sus costumbres. El relato de una inmigrante, enseña toda la lucha de su inicio de vida en la ciudad, preparando bollos caseros y otras exquisiteces para sobrevivir, hasta llegar a la paella, y hoy es una de las especialistas en este plato, con invitaciones de empresas y de familias. Si, el dulce lo hicimos en casa, y hacíamos los borrachuelos y los vendía en el mercadillo, después fuimos vender pasteles también. Después el alcalde Prestes Maia, prohibió fritura en la feria, pastel y todo tuvimos que parar. Después cuando me casé, me quedé un tiempo sin trabajar, pero va a hacer 30 años que me separé, en 79 y ahí me puse a trabajar en una casa de moda, de alta costura, en la calle Marconi por nueve años ahí. Después vendí palmito en los restaurantes, y hoy hago paellas para eventos y particulares.15 La cocina étnica es una de las manifestaciones culturales más presentes en la vida de los que emigran, por hallarse arraigada a cada cultura. La cultura alimentaria tiene algo de singular y amplio, por constituirse en un conjunto de prácticas que permanecen por toda la vida, donde el comportamiento alimentario resulta de la reproducción de pautas de comportamiento y las preferencias alimentarias, ponen en evidencia la pertenencia a un grupo. A los inmigrantes, sin embargo, es una forma de mantenimiento de la cultura y de memoria. Aunque los españoles corresponden al tercer grupo en números, no presentan una representación de su gastronomía en la ciudad, pues poseen no más que una docena de restaurantes, mientras hay miles de italianos, árabes, chinos, etc. 14 Juana, inmigrante andaluza en São Paulo, en entrevista a la autora en 2 agosto 2008. Fina, Josefina, inmigrante andaluza en São Paulo, en entrevista a la autora en 13 de mayo de 2008. 15 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 80 Imagen 2 Don Pepe chef del Restaurante La Alhambra en São Paulo. Con la necesidad de presentar un plato que representara España en el imaginario de las personas, de un país de sol, de fiesta, del flamenco, los chefs optaron por la paella, por su color y por su olor, propios del azafrán, acompañada por una sangría. La paella hace parte de la “tradición inventada”,16 recurso utilizado por el turismo siempre buscando mejores recaudaciones. Hay pocos restaurantes de la cocina española en São Paulo, pero son muy celosos de las tradiciones que representan y solo utilizan en sus platos los ingredientes importados, como el azafrán y el aceite que puede dejar el plato más caro. Como ejemplo hay el Restaurante La Alhambra, un típico andaluz, simples, acogedor, familiar, para sesenta personas. José Luis Almansa Esquetino, Don Pepe es el propietario y chef, quien comanda la cocina del restaurante. Su hijo José Luis, llegó a São Paulo después de completar un curso de jefe de cocina en Marbella, España, donde aprendió las nuevas tendencias de la cocina española. Pepe aprendió a cocinar con su madre Felisa, de quien heredó las recetas de paella valenciana con arroz, almejas, mejillones, calamares, pollo, carne de cerdo, y gambas grandes. La carta del 16 Esta idea de la “tradición inventada” aparece en la obra de Hobsbawn y se aplica perfectamente a la cocina en el mundo de los restaurantes. El cocido que es plato diario del español no es tan atractivo como la paella para lucir como el plato español. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 81 restaurante presenta muchos platos de la cocina española como el puchero, el bacalau al pil pil, el ajo blanco entre otros.17 Las distancia, sin embargo, no borran la cultura culinaria de un inmigrante, sino al revés lo hace echar de menos a su cocina y busca reproducirlo, o participar de eventos donde el aparezca para probarlos. Es posible, pues, “viajarse” por la gastronomía de los muchos países y regiones presentes en sus muchos restaurantes, llegando a más de setenta clases distintas, sin salirse de la ciudad, como es el caso de la ciudad de São Paulo. Hay una gran diversidad de cocina étnica regional brasileña y de los diversos países que enviaron para construir la ciudad, sus inmigrantes. Esto hace con que se puede ofrecer el más importante centro gastronómico de América Latina. Conclusión La cocina cuyos ingredientes no viajan, solo puede ser ofrecida en su sitio original, como los pescados gallegos, que aunque encontrados en muchos países del mundo, no presentan el frescor del momento de la pesca en ríos, rías o en la mar de Galicia. La importancia de la cocina étnica en el turismo cultural ya es reconocida, tanto por los que promueven los eventos, como de las personas que eligieron sentir el placer en todos los sentidos al viajar, incluso el sabor. Cada vez más crece el turismo cultural gastronómico en el mundo, pero esta actividad que posibilita mejoras en la economía de las ciudades, merece una atención especial con los productos que ofrece. Sin embargo, la oferta gastronómica no puede estar relacionada solamente con el financiero sin considerar los factores culturales de memoria y de identidad. Los propietarios de los restaurantes de cocina étnica, los que ofrecen los platos típicos de un país o de una región, por tratarse de un establecimiento comercial, muchas veces están más preocupados con las ganancias, que con la representación cultural o la tradición. Tanto los ingredientes empleados, como la higiene de los platos ofrecidos y la tradición deben estar muy presentes a los que se dedican a hacerlos, pues de esto dependerá que se queden inolvidables. Muchas veces la sustitución de ingredientes, por precio o por no encontrarse fácilmente, por la época o por necesitar importación de los mismos, pueden tornar el plato con otro sabor o muy alejado de aquellos platos de memoria. Para que el plato pueda representar seguramente una cocina étnica, hay que considerarse muchos aspectos, que son imprescindibles, como la receta la elaboración, la persona que lo elabora, los procedimientos, la elección de los ingredientes y especialmente. Permitir, por la cocina, que se sienta un sabor especial de un plato que se quedó en la memoria, muchas veces sin salir del propio país, por solamente adentrar a un restaurante en que los sabores son preservados en nombre de la buena gastronomía. Hacer de los establecimientos comerciales que elaboran las exquisiteces, no solo una fuente de empleos y de ingresos financieros, sino una referencia donde encontrarse en la mesa, toda la cultura representada en el plato y los sabores de un país distante cuya cocina se quedó en la memoria. Pensarse que estos momentos pueden representar lo mejor del viaje, o sea, el punto que no se apagará de la memoria, por haber sido tan especial y haber permitido degustar los sabores que el paladar esperaba. 17 José Luis es andaluz en entrevista a la autora en 16 de mayo de 2001. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 82 Referencias ALVAREZ. Marcelo. (2002), La cocina como Patrimonio (in)tangible. Primeras jornadas de Patrimonio Gastronómico. Comisión para Preservación del Patrimonio Histórico y Cultural de la Ciudad de Buenos Aires. Secretaria da Cultura. Ed. Victor Mariani. Pp 10 - 15 BOURDIEU, Pierre. (1989) O Poder Simbólico: Memória e Sociedade. Rio de Janeiro: Editora Bertrand Brasil. CAMARGO, Haroldo L. (2006), Patrimônio e Turismo, uma longa relação: história, discurso e práticas. Revista Patrimônio. Lazer & Turismo. CHARTIER, Roger. (1990), A história cultural: entre práticas e representações. Lisboa, Difel, CHOAY, Françoise. (2001), A alegoria do patrimônio. São Paulo: Unesp. ELIAS, Norbert. O processo civilizador: formação do Estado e civilização. Rio de Janeiro: Jorge Zahar, 1993. FUNARI, Pedro Paulo A. 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Bauru: EDUSC. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 83 Les Chemins De Saint-Jacques en Pologne: Héritage Culturel et Developpement. Bogna Matuszewska - Sulima (Université Jagellonne de Cracovie, Pologne) Bogna Matuszewska - Sulima Uniwersytet Jagielloński Instytut Geografii i Gospodarki Przestrzennej ul. Gronostajowa 7 30-387 Kraków Pologne Tel. +48/12/ 664-52-50 Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 84 Les Chemins De Saint-Jacques en Pologne: Héritage Culturel et Developpement. Résumé : Depuis des siècles les pèlerins suivent les chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle. Camino de Santiago appartient à des routes de pélerinage les plus importantes dès le Moyen Âge. Comme l’a constaté Johann Wolfgang Goethe: "L'Europe s'est faite en allant en pèlerinage à Compostelle". Aujourd’hui ces paroles se réfèrent à un public plus large car il vient de différents continents. Les Chemins de Saint-Jacques en Pologne appartient à un grand réseau des routes jacquaires. Les Polonais sont les plus nombreux mais les étrangers se montrent de plus en plus souvent. Les Chemins sont ouverts à tous, pèlerins ou touristes, sans tenir compte de leurs croyances réligieuses, motivations, conception du monde, nationalité, profession. Néanmoins, pour les Polonais, le facteur spirituel reste assez important. Quoique la circulation des pèlerins n’atteigne pas le niveau observé en Espagne, en France ou dans d’autres pays, elle augmente constamment. Il existe deux formes de faire le chemin: individuelle ou collective. Le centre du culte jacquaire en Pologne se trouve à Jakubów, village avec le premier sanctuaire de St-Jacques Apôtre. C’est ici qu’on a commencé la restitution des chemins St.-Jacques. Le 24 juillet 2005 le premier itinéraire a été inauguré: Dolnosląska Droga Świętego Jakuba. Les Polonais découvrent les chemins historiques, comme par exemple Vía Regia ou bien créent de nouveaux itinéraires (Chemin de Mazowsze). Les travaux progressent tout le temps, alors chaque année le nombre d’itinéraires augmente. En juillet 2011 le réseau comptait 2514 km, en septembre 2012 - 3118 km, en projet il y en a encore plus de 1000 km. Au cours de l’année les pèlerins et tous les enthousiastes du Camino échangent leurs idées pendant les conférences et réunions. Le milieu scientifique de Cracovie, Gdańsk, Toruń, Gniezno, Lublin est très actif. Il faut souligner de nombreuses initiatives de différentes organisations: religieuses, territoriales, touristiques, des bénévoles et des associations de St.-Jacques. On organise des concerts et rencontres en plein air, balades, expositions sans oublier l’entretien et le balisage des routes. La coopération internationale avec les organisations et les associations de Saint-Jacques devient de plus en plus importante. Sur les Chemins de Saint-Jacques il ne manque pas de sites qui se trouvent sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco comme Cracovie ou Toruń. Il arrive que de petites villes, villages cachent parfois de vrais trésors: vieilles églises en bois, chapelles, oeuvres d’art. Camino de Santiago en passant par différents pays nous invite à un renouveau spirituel, inspire un dialogue interculturel et fait découvrir le patrimoine historique et culturel. Le cas de Pologne le prouve aussi. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 85 Les Chemins De Saint-Jacques en Pologne: Héritage Culturel et Developpement. Depuis des siècles les milliers de pèlerins suivent les chemins de Saint-Jacques qui mènent au tombeau de l'Apôtre à Santiago de Compostela. Camino de Santiago est l'une des routes de pélerinage les plus importantes. L 'influence de la route jacquaire sur le développement politique, social, culturel et spirituel des pays européens est incontestable. Le riche patrimoine de l'Europe est né sur les chemins de Saint-Jacques. À partir des années 80 du XXe siècle Camino de Santiago vit sa renaissance. Plusieurs événements y contribuent. D'abord les visites de Jean-Paul II à Saint-Jacques de Compostelle: en 1982 (Année Sainte Compostellane) et sept ans plus tard, en 1989 pendant les Journées Mondiales de la Jeunesse. En 1987 le Conseil de l’Europe proclame les Chemins de St.-Jacques premier itinéraire culturel européen et fait appel aux autorités, institutions et citoyens afin de "redécouvrir le patrimoine historique, littéraire, musical et artistique créé par les pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle". En 1993 Camino de Santiago est inscrit au Patrimoine Culturel de l’UNESCO. 1. Histoire et héritage. Le 24 juillet 2005 le premier itinéraire est inauguré en Pologne: Dolnośląska Droga św. Jakuba. Le sanctuaire de St-Jacques Apôtre de Jakubów devient centre du culte jacquaire en Pologne. L'itinéraire commence à Głogów, traverse Jakubów, Grodowiec, Polkowice, Chocianów, Bolesławiec et Lubań, jusqu'à Zgorzelec/Görlitz. Sa longueur est de 164 km. Sur le pont Staromiejski de Zgorzelec/Görlitz on incorpore ce tronçon, d'une manière symbolique, au réseau européen des Chemins de Saint-Jacques (Ceglińska 2006). En 2007, le long de Dolnośląska Droga Świętego Jakuba, le chemin de retour: Zgorzelec/Görlitz-Jakubów est tracé (Hass 2008). Pourtant la présence des pèlerins allant à Compostelle était réelle déjà au Moyen-Âge. Les villages avec des églises dédiées à Saint-Jacques, situées d’une façon linéaire entre Sandomierz et Bestwina dans la région de Małopolska démontrent, selon les historiens, l’existence d’un chemin de Saint-Jacques. Les documents écrits qui se réfèrent à ce sujet sont très modestes. Les premières investigations sur les pèlerinages ont été entreprises par les médiévistes, les historiens et les archéologues dans les années 20 et 30 du XXe siècle. D'après les sources écrites de la fin du XIVe et du début du XVe les gens qui se mettaient en route pour vénérer Saint-Jacques en Espagne n'étaient pas nombreux. De même la distance à parcourir dépassait 3000 km, les conditions de voyage exigeaient beaucoup de force physique et psychique et la connaissance de l’Europe était assez limitée. Les découvertes de la coquille Pecten maximus L effectuées par les scientifiques polonais, confirment la présence des pèlerins médiévaux sur le territoire de la Pologne. Ces découvertes ont été réalisées dans les parties nord et ouest du pays à Ostrów Lednicki (1935), Kołobrzeg (1988), Elbląg (1999) et Poznań (2000) (Wyrwa 2009). Il faut souligner, à part des routes jacquaires, la présence de plusieurs itinéraires culturels du Conseil de l’Europe (ICE) en Pologne: la Hanse (1991), l’Itinéraire européen du Patrimoine Juif (2005), la Vía Regia (2005), la Route du Fer en Europe Centrale (2007), la Route européenne des abbayes cisterciennes (2010), la Route européenne des cimetières (2010). De même le patrimoine mondial de la Pologne est très important: le centre historique de Cracovie (1978), les mines de sel de Wieliczka (1978), le camp de Auschwitz Birkenau (1979), la Fôret de Białowieża (1979/1992), le centre historique de Varsovie (1980), la vieille ville de Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 86 Zamość (1992), le château de l’ordre Teutonique de Malbork (1997), la ville médiévale de Toruń (1997), l'ensemble architectural maniériste et paysager et le parc de pèlerinage de Kalwaria Zebrzydowska: (1999), les églises de la Paix de Jawor et Świdnica (2001), les églises en bois du sud de la Petite Pologne (2003), le parc Mużakowski (2004), la Halle du Centenaire de Wrocław (2006). Tous ces monuments sont sur, ou tout près des chemins de Saint-Jacques. Les routes de Saint-Jacques en Pologne sont très diversifiées. Elles traversent des régions historiques et géographiques, surtout dans la partie nord, ouest et sud du pays. Les régions les plus importantes sont: la Grande Pologne (Wielkopolska), la Petite Pologne (Małopolska), la Silésie (Śląsk) et la Poméranie (Pomorze). Les sites d'une grande importance historique y sont nombreux: Gniezno, Poznań, Cracovie, villes qui sont à la naissance de l'Etat polonais, ou d'autres villes, riches aussi en monuments: Gdańsk, Toruń, Olsztyn, Wrocław. La Poméranie, dans le nord, possède la séduisante côte baltique. À part de valeurs naturelles nous pouvons y admirerer de nombreux monuments, comme ceux de Lębork, ville gouvernée par les chevaliers Teutoniques au Moyen Âge, avec l'église gothique de Saint-Jacques. Par contre à Łeba, une église moderne de l’Apôtre est en construction (la paroisse érigée en 1998). Sur les chemins en projet se trouvent de villes historiques comme Kołobrzeg (archeveché fondée au XIe siècle), Gdańsk (ville hanséatique, riche en monuments, témoin d'histoire polonaise et allemande, berceau de "Solidarność"), Kamień Pomorski ou, plus éloigné de la côte, Szczecin. Warmia et Mazury, avec sa capitale Olsztyn, est un pays aux mille lacs. C'est là où le premier tronçon de Droga Polska (Chemin Polonais) a été inauguré (Antkowiak 2007). Cette région unit différentes cultures et nationalités. Les habitants ont des racines polonaises, ukrainiennes ou allemandes, ils sont catholiques, protestants ou orthodoxes. La cathédrale SaintJacques de Olsztyn attire les pèlerins et les touristes. L'autre ville digne d'intérêt est Toruń, inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco (l’ensemble architectural de la vieille ville). Il y a aussi quelques églises gothiques, entre autres celle dédiée à Saint-Jacques. À Toruń est né Nicolas Copernic. Dans la région de Wielkopolska, à l’Ouest, se trouve Gniezno, première capitale de la Pologne. Dans la basilique archicathédrale, avec la fameuse porte en bronze du XIIe siècle, chefoeuvre de l’art roman, on vénère Saint-Adalbert, patron de la Pologne. Près de Gniezno est située Poznań, capitale de la région de Wielkopolska, le deuxième siège des rois de Pologne. Actuellement c'est un centre historique et culturel qui se développe d'une manière très dynamique. La vieille ville garde son style du XIIIe siècle. Dans la cathédrale, reposent le premier souverain Mieszko Ierqui a christianisé les terres polonaises au Xe siècle et son fils Boleslas le Vaillant, premier roi de la Pologne, couronné en 1025. La ville suivante qui attire notre attention est Wrocław, capitale de la Basse Silésie. C'est une ville d'un riche passé historique et de monuments inspirés des cultures: polonaise, allemande, tchèque et juive. De la fin du Xe siècle jusqu’au milieu du XIVe siècle elle fut un centre important du royaume polonais des Piast. Pourtant un monument moderne est inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial: La Halle du Centenaire (2006). D'autres villes intéressantes, ce sont: Opole (vieille ville, édifices baroques et cathédrale gothique) et Brzeg (château renaissance). Nous arrivons en Małopolska et sa capitale Cracovie, ancienne capitale (du XIe au XVIIe siècle) et coeur du pays. Cette ville est célèbre pour ses précieux monuments historiques de la culture et de l'art: la colline du Wawel avec le château royal et sa cathédrale où reposent les rois de Pologne, la vieille ville inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco, de nombreuses églises: romanes, gothiques et baroques attirent beaucoup de touristes. L’une des plus anciennes universités d'Europe a son siège à Cracovie: l'Université Jagellonne, fondée en 1364 et beaucoup d'écoles supérieures. Tout près de Cracovie se trouvent trois sites appartenant au Patrimoine Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 87 Mondial de l’Unesco: les mines de sel de Wieliczka le camp de Auschwitz Birkenau, l'ensemble architectural et le parc de pèlerinage de Kalwaria Zebrzydowska et, en plus, dans la montagne les églises en bois du sud de la Petite Pologne (Bujak 2004). Varsovie, actuelle capitale du pays, a beaucoup souffert pendant la deuxième guerre mondiale. Néanmoins son centre historique, reconstruit grâce aux efforts de tous les Polonais, se trouve sur la Liste du Patrimoine Mondial. 2. La description et le dévéloppement et des routes jacquaires. Les chemins de Saint-Jacques en Pologne ont été ouverts successivement, à partir de 2005. Le plus souvent la date signifie l'inauguration du premier tronçon. Figure 1 Les Chemins de Saint-Jacques en Pologne, septembre 2012 Mendyk, Mróz, Mróz De 1 à 16 - chemins ouverts (couleur bleue), de 17 à 26 - chemins en projet (couleur rouge) 1. Dolnośląska Droga św. Jakuba, Głogów - Jakubów – Grodowiec – Polkowice – Bolesławiec – Lubań – Zgorzelec; 164 km, ouverte le 24 juillet 2005, 2. Wielkopolska Droga św. Jakuba, Gniezno – Lednica – Murowana Goślina – Poznań – Żabno – Lubiń – Leszno – Wschowa – Głogów, 234 km, ouverte le 6 novembre 2006, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 88 3. Droga Polska, Ogrodniki – Suwałki - Olsztyn – Gietrzwałd – Iława – Brodnica – Toruń – Mogilno – Trzemeszno, 523 km, ouverte le 25 juillet 2006 4. Droga św. Jakuba „Szlak Piastowski”, Mogilno – Trzemeszno – Niechanowo – Gniezno, 40 km, ouverte le 20 avril 2007, 5. Droga św. Jakuba Via Regia, Korczowa – Pilzno – Tuchów - Brzesko – Kraków – Zgorzelec, 935 km, ouverte le 6 octobre2006 6. Lubuska Droga św. Jakuba, Murowana Goślina – Oborniki – Szamotuły – Wronki – Międzychód – Międzyrzecz – Ośno Lubuskie – Słubice, 250 km, ouverte le1er juillet 2008, 7 Lęborska Droga św. Jakuba, Sianowo – Lębork – Łeba – Smołdzino, 90 km, ouverte le 25 juillet 2008, 8. Sudecka Droga Świętego Jakuba, Krzeszów – Jelenia Góra – Lubań, 105 km, ouverte le 7 septembre 2008, 9. Małopolska Droga św. Jakuba, Sandomierz – Kotuszów- Pałecznica – Kraków - Palczowice, 261 km, ouverte le 25 octobre 2008, 10. Ślężańska Droga św. Jakuba, Ślęża – Sobótka – Środa Śl., 55 km, ouverte le 25 juillet 2009, 11. Miedziana Droga św. Jakuba, Ścinawa – Lubin – Chocianów, 45 km, ouverte le 1er août 2009, 12. Nyska Droga św. Jakuba, Głuchołazy – Nysa – Lewin Brzeski - Skorogosz, 100 km, ouverte le 25 juillet 2010, 13. Beskidzka Droga św. Jakuba, Wadowice - Szczyrk - Cieszyn, 112 km, ouverte le 12 juin 2012, 14. Lubelska Droga św. Jakuba, Kraśnik - Annopol, 40 km, ouverture en septembre 2012, 15. Warszawska Droga św. Jakuba, Warszawa - Ożarów - Niepokalanów, 53 km, ouverte le 25 juillet 2012, 16. Nadwarciańska Droga św. Jakuba, Ląd - Miłosław - Lubiń, 111 km, ouverte le 22 juillet 2012. Les Chemins de Saint-Jacques en projet: 17. Pomorska Droga św. Jakuba (Vía Baltica), Braniewo, Elbląg, Gdańsk, Lębork, Słupsk, Kamień Pomorski, Świnoujście, 18. Podhalańsko-Orawska Droga św. Jakuba (Nowy Targ - Winiarczykówka - Bobrov), 19. Śląsko-Morawska Droga św. Jakuba, Góra św. Anny - Racibórz - Cieszyn, 20. Zachodniopomorska Droga św. Jakuba, Świnoujście - Szczecin - Słubice, 21. Jurajska Droga św. Jakuba, Częstochowa - Krzepice - Góra św. Anny, 22. Sądecka Droga św. Jakuba, Stary Sącz - Myślenice - Wadowice, 23. Mazowiecka Droga św. Jakuba, Przesmyki - Jadów - Warszawa - Mogilno, 24. Warszawska Droga św. Jakuba, Niepokalanów - Skierniewice - Piotrków Trybunalski, 25. Pelplińska Droga św. Jakuba, Żukowo, Kłodawa, Pelplin, 26.Człuchowska Droga św. Jakuba, Pelplin - Tuchola - Człuchów - Polanów. L'une des voie les plus connues et fréquentées en Europe Centrale à partir du Moyen Âge est la Vía Regia. Le long de cette voie se sont développées des villes importantes comme: Cologne, Leipzig, Wrocław, Cracovie, Lvov ou bien Kiev. De nouvelles villes sont apparues: – Lwówek Śl., Złotoryja, Środa Śl., Legnica czy Lubań. La Vía Regia a changé beaucoup à travers des siècles. Son développement a été bien souvent freiné par les inondations et les incendies. L'itinéraire proposé se réfère au Moyen Âge tardif où le mouvement de pèlerinage à Santiago de Compostela vivait son âge d'or (Mróz, Mróz 2011). Le balisage de cette voie a été terminé en 2012, à partir de la frontière polono-ukrainienne jusqu'à l'Allemagne. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 89 Le premier itinéraire de Wielkopolska Droga świętego. Jakuba, de Głogów à Gniezno, ouvert le 6 novembre 2006, compte 234 km. Il fait partie d'une route plus grande, qui mène de Silésie, par Poznań et Gniezno, jusqu' à Toruń et Olsztyn, et plus loin, vers la Lituanie. D'autres reconstruits, celui de Dolny Śląsk et Wielkopolska, appartiennent au fragment d'une voie historique fréquentée dans le passé par les commerçants et pèlerins qui se dirigeaient de la région de Wielkopolska à Prague en passant par Lusace (Ceglińska 2006). Sur le territoire de Wielkopolska il existe aussi un autre itinéraire (une partie de Lubuska Droga świętego Jakuba). Il commence à Słubice et passe par Międzyrzecz, Międzychód, Sieraków, Szamotuły et Oborniki jusqu' à Murowana Goślina où rejoint Wielkopolska Droga świętego Jakuba. L'une des plus importantes voies de commerce de l'Antiquité classique était la Route de l'ambre. Au Xe siècle, à l'époque de la naissance des pays en Europe Centrale, cette voie devenait encore plus importante, car elle liait la Tchéquie et la région de Wielkopolska, par la Silésie et Lusace (itinéraire Gniezno - Prague). C'est par cette voie que sont venues en Pologne la culture latine et la foi chrétienne. Nous pouvons constater alors, que les voies entre Gniezno, Poznań et Prague ont ouvert la Pologne à l'Europe. C'étaient des chemins fréquentés non seulement par les diplomates mais avant tout par les commerçants, pèlerins et chevaliers. La route: Gniezno-Prague est une reconstitution d'une voie historique mentionnée en 1563 par Jörg Gail de Augsburg, comme l'un des trois itinéraires de pélerinage liant la Pologne à l'Europe. Elle passait par Poznań, Leszno, Głogów, Zgorzelec/Gorlitz) et Żytawa /Zittau (Ceglińska 2006). La première partie de cette voie est Dolnośląska Droga św. Jakuba, ouverte en juillet 2005 (Mendyk, Mróz 2009). Elle passe par Głogów, Jakubów, Grodowiec, Polkowice, Chocianów, Bolesławiec, Lubań i Zgorzelec. En été 2006 elle a été rejointe par Droga Wielkopolska (Gniezno – Murowana Goślina – Poznań – Lubiń – Leszno – Wschowa – Głogów), au printemps 2008 on a ouvert Droga Żytawska (Zgorzelec/Görlitz-Żytawa/ZittauČeský Dub-Stara Boleslav-Praga). Afin de populariser et maintenir cette Route on a créé Międzynarodowe Stowarzyszenie na Rzecz Drogi św. Jakuba Gniezno – Zgorzelec – Praga (Association Internationale pour le Chemin de Saint-Jacques Gniezno-Zgorzelec-Prague). Elle accueille les membres de ces trois pays (Pologne, Allemagne, République Tchèque). L'inauguration de Droga Polska, à partir de la cathédrale de Saint-Jacques de Olsztyn jusqu' à l'église dédiée à ce saint à Toruń, a eu lieu le 25 juillet 2006. Ce premier tronçon de 240 km n'est pas facile à parcourir. La route existante est fondée sur les sentiers déjà balisées, entre autres le sentier international de randonnée E-11 et les voies locales (Antkowiak 2007). Les régions parcourues sont très pittoresques: voies forestières, vallée de Drwęca, nombreux lacs (Warmia, Mazury, Pojezierze Brodnickie, Pomorze Nadwiślańskie). L’initiative de reconstruire le Chemin de St.-Jacques est venue de la part de l’Association de la Protection des Monuments de la Culture Européenne en Pologne, une organisation non gouvernamentale, créée en 2005 à Toruń. Ses activités sont poursuivies par l'Agence Internationale des Recherches ainsi que par les amis des Chemins de Saint-Jacques (Mróz, Mróz 2011). Ślężańska Droga św. Jakuba est un nouvel itinéraire dans le reseau des chemins jacquaires. Cette route, située au pied de la montagne de Ślęża, est une trace d’anciennes voies de pèlerinage et de commerce. Elle est riche en endroits importants pour l'histoire et la culture de la région. En parcourant Ślężańska Droga św. Jakuba nous pouvons découvrir deux églises dédiées à Saint-Jacques le Majeur, celle de Sobótka et de Ujów. En plus la route commence dans un endroit nommé «berceau de la Silésie» au sommet de Ślęża. (Mróz, Mróz 2011). L’une des Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 90 villes situées sur cette route est Środa Śląska, ville de trésors et de vignobles. C'est grâce à son système de législation que les villes de Wrocław et de Cracovie ont été créées au Moyen-Âge. A Środa Śląska les pèlerins peuvent continuer leur marche en prenant la Vía Regia ou bien d’autres chemins européens qui mènent à Santiago de Compostela. Sudecka Droga św. Jakuba compte 105 km et elle se réfère à l'histoire du territoire situé en Basse Silésie, celui du Moyen-Âge mais aussi celui du XXe siècle (le chemin de fer de Kłodzko à Zgorzelec/Gorlitz). En 2010, la route a été prolongée jusqu’à Krzeczów, où se trouve le sanctuaire de Notre-Dame de la Grâce avec une magnifique abbaye baroque, endroit très fréquenté par les pèlerins silésiens (Mróz, Mróz 2011). Sudecka Droga św. Jakuba sert pour rejoindre l’itinéraire Gniezno-Zgorzelec-Prague et la Vía Regia ce qui rend possible la poursuite de la marche en Saxe. C'est pourquoi „Międzynarodowe Stowarzyszenie na Rzecz Drogi św. Jakuba Gniezno-Zgorzelec-Praga”de Żytawa/Zittau soutient aussi les travaux entrepris en Pologne. Sur le chemin nous pouvons rencontrer des églises médievales, comme celle de Radomice dédiée à saint-Jacques, le couvent des bénédictines de Lubomierz ou bien le mausolée renaissance de la famille Schaffgotsch de Gryfów Śląski. L'inauguration de Małopolska Droga św. Jakuba (tronçon Pałecznica-Kraków) a eu lieu le 25 octobre 2008 (Mróz 2009). Cette route traverse les terres où les premiers princes de la dynastie des Piast ont regné au Moyen Âge (provinces de Cracovie et Sandomierz). A cettte époque-là existait déjà une voie située le long de la Vistule, entre Sandomierz et Kraków. Elle faisait partie d'une voie russe qui menait de la région de Polesie et de Russie jusqu'à la capitale de la Pologne et la Silésie. Le projet de la reconstruction de cette voie a été lancé par des pèlerins de Cracovie, Sandomierz et Tarnobrzeg qui ont fait le Camino de Santiago. Les membres de l'Association de Saint-Jacques de Więclawice Stare les ont rejoint, de même que les maires des villes et villages, ainsi que les employés de l'administration locale et de nombreuses communes de la région de Małopolska. Le projet qui englobait le jalonnement et le balisage de la route, a été réalisé grâce à l'appui de Urząd Marszałkowski de Cracovie et la bienveillance du marechal de la voivodie de Cracovie et de ses collaborateurs. Lubelska Droga św. Jakuba fait partie de Małopolska Droga św. Jakuba. Actuellement est préparé le tronçon de Lublin à Sandomierz. En 2011 on a jalonné et balisé celui de Kraśnik à Annopol et Sandomierz. Par ce territoire au Moyen Âge passaient différentes voies, vers Kiev ou bien Vilnius. Les pèlerins l'empruntaient pour se rendre aux sanctuaires de Sandomierz, Sulisławice ou Częstochowa. Ce chemin porte un nom non officiel "des dominicains" car il lie les églises et couvents de Lublin, Sandomierz, Tarnobrzeg, Klimontów et Cracovie. Tous les endroits ci-mentionnés constituent une source inépuisable pour des recherches historiques, archiecturales et artistiques de cette région où se développent le tourisme culturel et physique. Le projet de la construction de Lubelska Droga św. Jakuba est financé par l'administration de la voivodie de Lublin. Lęborska Droga św. Jakuba: Sianowo-Lębork-Smołdzino (90 km) constitue une section de Pomorska Droga św. Jakuba qui est actuellement créée. Les Chemins de Saint-Jacques qui fonctionnaient dans le nord de la Pologne, allaient jusqu'à Koningsberg par Gdańsk et, à Rostock par Szczecin. Afin de réaliser Pomorska Droga św. Jakuba on a mis en œuvre le "Programme de la Coopération Internationale - Baltique du Sud". Le but du projet mentionné est de reconstruire les chemins et de les incorporer au réseau européen. Ses principaux objectifs sont les suivants: établir l'inventaire des églises de St.-Jacques en Poméranie (y comprises les photos), assurer l'accessibilité aux touristes, créer le site web, imprimer le guide pour les pèlerins et le calendrier. Le balisage du chemin sera réalisé grâce aux fonds de ce projet et à l'initiative du Centre d'Information du Diocèse. A part les offices, les conférences, sont organisés aussi des Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 91 événements sportifs et culturels, des kermesses (2010). A Łeba on organise en été “la course de la coquille”, ouverte à tout le monde, les petits et les grands. L'organisation et la promotion de Camino de Santiago s'effectue par l'intermediaire des paroisses, des organes de l' administration locale de tous niveaux. (Przybylska 2008) Un certain nombre d'organisations, d'institutions et de particuliers s'y engagent également. Le facteur le plus important est la consolidation des efforts des structures ecclesiastiques (paroisses, diocèses) et laïques (des structures locales, associations, entrepreneurs privés). Les activités de la Société des Amis des Monuments de Pelplin en sont un bon exemple. Lubuska Droga św. Jakuba sert à lier Wielkopolska Droga św. Jakuba aux chemins allemands de Brandebourg. Elle commence à Murowana Goślina, à l'église de Saint-Jacques l'Apôtre et, par Oborniki, Szamotuły, Ostroróg, Obrzycko, Wronki, Biezdrowo, Sieraków, Międzychód, Pszczew, Rokitno, Międzyrzecz, Bledzew, Lubniewice, Sulęcin, Ośno Lubuskie, Rzepin passe jusqu' à Słubice et Francfort-sur-l'Oder. Lubuska Droga św. Jakuba est un prolongement naturel de Droga Polska (Olsztyn-Toruń-Gniezno) et rejoint le sentier européen E11. C'est l'itinéraire de pèlerinage le plus court pour se diriger vers l'Ouest. Il compte 250 km et groupe plus de 50 villages. Nous pouvons y admirer beaucoup de forêts, des champs et lacs. Droga Lubuska fait partie d'un projet commun germano-polonais nommé: "Drogi św. Jakuba na wschód i zachód od Odry – Jakobsweg östlich und westlich der Oder". Ce projet a été préparé et réalisé par les étudiants polonais et allemands dirigé par prof. Ulrich Knefelkamp, historien de l'Université Européenne Viadrina de Francfort-sur-l'Oder dans les années 2005-2007 (Grabowski 2008). L'ouverture de cet itinéraire a été précédée par la description et la documentation de la voie ainsi que par les études des sources historiques concernant des anciennes voies de commerce et de pèlerinage. Lubuska Droga św. Jakuba a été ouverte en 2008 mais les activités ont diminué. On a repris le balisage en 2010 dans les districts de Słubice et Sulęcin, et terminé la même année. Nyska Droga św. Jakuba est un itinéraire de 100,5 km, situé sur l'ancienne voie de commerce de Basse Silésie jusqu'à Wrocław (Barska 2009). Son début est à la source de SaintJacques près de Głuchołazy. Sur le chemin nous admirons la basilique de Saint-Jacques de Nysa, l'église (ancien hôpital) de Skorogoszcz, la petite église, très pittoresque de Mroczkowa, ou bien l'un de trois couvents des bénédictins en Pologne à Biskupów et, des croix de penitence. A Skorogoszcz, Nyska Droga s'unit à la Via Regia (qui va le long de l'Oder). Probablement cette route va être prolongée en République Tchèque. Les initiatives de Nysa sont nombreuses. Le 10 janvier 2012 le maire de cette ville et le président du district ont signé, avec Alessandro Cardinali, président de I Cammini d’Europa European Economic Interest Group, le contrat sur la coopération dans le cadre de la promotion en Italie de la commune et du district de Nysa (le point de renseignement et promotion en Europe qui appartient aux Italiens). Ils ont aussi participé aux foires-expositions à Rome. La légende de Saint-Jacques qui a sauvé la ville de Nysa pendant la guerre contre les Suédois est très vivante. Dans le passé les bénédictins se sont occupés des pèlerins allant à Compostelle. Beskidzka Droga św. Jakuba relie les routes locales de pèlerinage qui facilitent l'accès aux routes principales. Dans le passé les ancêtres des montagnards actuels ont utilisé une voie similaire pour le pèlerinage religieux au sanctuaire de la Vierge de Frydek-Mistek. Les églises dédiées à Saint-Jacques se trouvent très souvent près des sanctuaires. Le chemin est divisé en quatre itineraires: Stary Sącz – Podegrodzie –Myślenice et Myślenice – Kalwaria Zebrzydowska – Wadowice (en préparation), Wadowice – Rzyki –Groń de Jean-Paul II – Ślemień – Rychwałd – Żywiec – Szczyrk (balisé), Szczyrk – Górki Wielkie.- Skoczów – Simoradz (ouvert). Ceux qui surveillent cette route sont: les Confréries de Saint-Jacques de Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 92 Simoradz et Szczyrk ainsi que l’Association Polonaise de Tatras de Nowy Sącz. À Szczyrk se trouve le sanctuaire de Saint-Jacques Apôtre (Mróz, Mróz 2012). 3. Les chemins de Saint-Jacques aujourd’hui Suivant l'exemple de Poméranie, nous pouvons constater que ces chemins servent à: - stimuler la conscience et l'identité des habitants, la fierté du fait d'habiter sur une voie européenne reconnue dans d'autres pays, - stimuler la responsabilité pour le passé et les traditions locales afin de les conserver et de les montrer en Europe, - assurer la protection des biens et de l'héritage culturel local, - stimuler la société par participation active des habitants dans la création des itinéraires, encourager les habitants à cultiver leurs traditions, à sauvegarder les souvenirs du passé et à découvrir le passé historique. Parmi les événements de l'année dernière nous pouvons mentionner: l'inauguration du premier tronçon de Warszawska Droga św. Jakuba qui compte 53 km: Varsovie- Ożarow Mazowiecki - Błonie - Niepokalanów (le 25 juillet 2012), l'ouverture de Nadwarciańska Droga św. Jakuba: Ląd nad Wartą - Miłosław -Lubiń, de 111 km (le 22 juillet 2012) et de Droga św. Jakuba pour Enfants à Olsztyn (juin 2012). D'habitude, vers le 25 juillet, toutes les paroisses dédiées à Saint-Jacques Apôtre préparent un programme spécial: concerts et rencontres en plein air, balades, expositions. L’ouverture d’un nouvel itinéraire est aussi l’occasion pour faire la fête. En été 2011 pour la deuxième fois on a proposé le voyage musical sur Wielkopolska Droga św. Jakuba, les concerts ont été donnés à Toruń, Leszno, Głogów et Jakubów. De nombreuses asociations jacquaires ont organisé les pèlerinage à pied, en kayaks ou à cheval, les kermesses de Saint Jacques ("Jarmarki Jakubowe") à: Szczecin, Lębork, Murowana Goślina, Nysa, Krzepice, Brzesko et Więcławice Stare, la marche œcuménique polonoallemande, de Gronowo à Zgorzelec/Görlitz, avec la participation des pèlerins en costumes historiques, événement qui a accompagné IIIe Exposition Nationale de Saxe à Görlitz consacrée à la Vía Regia. La restauration des monuments a été réalisée, comme celle des peintures ornant le plafond du sanctuaire de Jakubów, faites au XVIIIesiècle par Jan Hoff. En hiver ont eu lieu: le pèlerinage en ski - Beskidzka Droga św. Jakuba, et la marche d'hiver sur Sudecka Droga św. Jakuba. La coopération internationale avec les associations jacquaires en Allemagne, Autriche, Suisse, République Tchèque, Slovaquie, Pays-Bas s'est développée. En automne est venu à Wrocław Francisco Millán Mon, eurodéputé, président de l'Intergroupe parlementaire européen des "Amis du chemin de Saint-Jacques". La Pologne, pays d'un riche patrimoine historique et culturel, devient de plus en plus importante grâce aux itinéraires culturels et aux routes jacquaires qui attirent des touristes et des pèlerins venus de près et de loin, de différentes croyances réligieuses, motivations, conceptions du monde, nationalités, et professions. Les chemins de Saint-Jacques qui se développent très vite facilitent l'ouverture aux autres, à l'Europe ou encore plus loin. Ils font découvrir l'héritage de la Pologne mais aussi inspirent de nombreuses initiatives sociales, culturelles et réligieuses. Alors les paroles de Johann Wolfgang Goethe: "L'Europe s'est faite en allant en pèlerinage à Compostelle" restent toujours actuelles. Références: Antkowiak, W. (2007), Szlak św. Jakuba. Polska Droga. Odcinek Olsztyn – Toruń. Przewodnik dla pielgrzymów i turystów, Toruń. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 93 Barska, J. (2009), Trakt św. Jakuba w Nysie, in, Pielgrzymi na Drodze św. Jakuba. Przeszłość i teraźniejszość, in. I. Hodorowicz, F. Mróz (eds), Kraków, pp. 165–170. Bujak, A. (2004), Światowe dziedzictwo, Polska na liście UNESCO, Biały Kruk, Kraków. Ceglińska, A., Karaś H., Mendyk, E., Smyk, J., (2006), Droga św. Jakuba Gniezno – Zgorzelec – Praga. Część polska: Droga Wielkopolska i Droga Dolnośląska. Przewodnik Pielgrzyma, Fundacja Wioski Franciszkańskiej, Janice. Grabowski, P. (2008), Lubuski szlak Drogi św. Jakuba, in, Drogi św. Jakuba w Polsce. Stan badań i organizacja, in. A. Jackowski, F. Mróz, I. Hodorowicz (eds), IGiGP UJ, PPWSZ Nowy Targ, Bractwo św. Jakuba Starszego Apostoła Oddział Małopolski w Więcławicach Starych, Kraków, p. 117. Hass, W. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 95 Une lecture de la patrimonialité à travers l’expérience de la promenade dans les espaces du quotidien Sylvie Miaux (Université du Québec à Trois-Rivières, Canada) Sylvie Miaux Professeure Département d'études en loisir, culture et tourisme 4034, Ringuet, Département d'études en loisir, culture et tourisme Tel. 819-376-5011 poste 3298 Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 96 Une lecture de la patrimonialité à travers l’expérience de la promenade dans les espaces du quotidien Résumé : La promenade porteuse de conversation philosophique a tour à tour laissé place au jeu de séduction dans les jardins secrets de la Renaissance italienne pour se développer par la suite parmi les gens de la Cour dans les jardins, les parcs (sous Louis XIV) puis le long des grands boulevards. En France, la promenade se développe à Paris sur les grands boulevards haussmanniens et dans la plupart des villes européennes comme en Italie (à Padoue, Gênes, Venise, Parme, Vérone, Palerme…) au cours du dernier quart du XVIIIème où des promenades seront ouvertes pour le plaisir des habitants qui s’y retrouveront à la fin de la journée, véritables lieux de rendez-vous. La promenade italienne (passeggiata) est le lieu des échanges et des rencontres, certains parlent même de rituel (Gruet, 2006, 178) tellement les comportements sont codés. Petit à petit on assiste au développement des promenades publiques (Paquot, 2006, 81), à tel point que le terme « promenade » ne se limite pas à la seule action de marcher, se promener mais également fait référence à un lieu aménagé pour se promener. Alors que la promenade urbaine comme lieu de sociabilités se développait en Europe, la figure du flâneur, solitaire apparaissait. Le flâneur propose une nouvelle forme de promenade « sans hâte, au hasard, en s’abandonnant à l’impression et au spectacle du moment. À travers la promenade ce sont des lieux, des éléments patrimoniaux plus ou moins remarquables qui se donnent à voir. Qu’en est-il des parcours quotidiens qui parfois prennent la forme de promenade dans les quartiers de résidence? Au rythme des pas du citadin quelle lecture peut-on faire de hauts lieux patrimoniaux comme la Sagrada Familia, la Rambla (Barcelone), le boulevard des Pyrénées (Pau) ou le fleuve Saint-Laurent (Montréal)? Nous analyserons plus spécifiquement l’expérience de marche le long des parcours du quotidien sous l’angle de la patrimonialité qui se définit comme « le rapport d’attachement des pratiquants ordinaires d’une ville avec ce qu’ils considèrent comme leur patrimoine » (Watremez, 2008). De plus, c’est à travers une approche méthodologique fondée sur le récit en temps réel du parcours inspirée de la méthode des itinéraires (Petiteau, 2001) et du Go Along (Kusenbach, 2005) que les expériences des piétons ont été collectées pour nous permettre de saisir l’expérience du quotidien à travers le mouvement, le participant étant le guide et à travers l’énonciation du parcours il nous donne à lire sa relation aux lieux communs et parfois emblématiques. C’est à partir de l’analyse des 5 parcours (5 sur 60 au total) réalisés sur trois terrains de recherche (Barcelone, Pau et Montréal) que nous mettrons en perspective le rôle des hauts lieux patrimoniaux à la fois pour le résidant ainsi que pour le touriste à travers l’expérience de la marche. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 97 Une lecture de la patrimonialité à travers l’expérience de la promenade dans les espaces du quotidien 1. Mise en contexte De nos jours, tant la valorisation du patrimoine bâti, qui est devenu un enjeu important pour les municipalités désireuses d’offrir une gamme de produits touristiques variés et attrayants, que l’accès toujours plus grand à travers les médias (télévision, internet, etc.) aux hauts lieux patrimoniaux ainsi que les tendances en aménagement des espaces publics touristiques (Vlès, 2011) jouent sur la relation du touriste au patrimoine qui tend à se banaliser (Venon,2004). Il semblerait que ce qui autrefois était une expérience exceptionnelle se limite à une expérience touristique convenue. En parallèle de cette tendance, c’est un rapprochement de l’ordinaire, du quotidien que certains touristes vont rechercher dans leurs destinations touristiques. Comme le mentionnait Robert Maitland (2012), le touriste cherche « à voir l’extraordinaire dans l’ordinaire ». Ceci se formalise dans certains guides touristiques comme le piéton de « … », etc. qui donnent à découvrir la ville autrement en se mêlant au quotidien des habitants, à l’ambiance de certaines ruelles moins connues. Plus qu’un patrimoine ou la juxtaposition de hauts lieux patrimoniaux, c’est une ville dans sa globalité que les touristes sont invités à découvrir, en utilisant les transports en commun, en partageant les trottoirs, espaces piétonniers, pistes cyclables, promenades, avec ceux qui habitent cet espace. Néanmoins, certains lieux touristiques victimes de leur notoriété ce sont vidés de leurs habitants (GWIAZDZINSKI, 2009). Au regard des effets néfastes du tourisme de masse et des changements dans les façons d’aborder l’expérience touristique, il semble nécessaire d’opérer un rapprochement entre les expériences des habitants et des touristes dans la lecture du patrimoine touristique. Comme le souligne Mme Gravari Barbas et Mr Ripoll « Peu d’études abordent ainsi les stratégies d’appropriation de l’espace par les résidents locaux (plus anciens ou nouveaux venus) face aux populations de passage, vues dans leur diversité (travailleurs émigrés, étudiants, touristes, mobilités d’affaires) » (2010). Ce constat nous a amené à reprendre l’analyse d’un corpus de 60 parcours effectués depuis 2004 jusqu’en 2008 (à Pau, Barcelone et Montréal) qui présentent l’expérience de piétons (habitants en majorité) dans leur quotidien. Ceci a nécessité une nouvelle lecture de ces récits d’expérience in situ à partir du concept de patrimonialité (Watremez, 2008) qui a pour avantage de mettre l’accent sur la façon dont l’habitant vit un patrimoine au quotidien. Sachant qu’à l’origine, ces récits avaient été utilisés pour analyser l’itinéraire comme révélateur de l’expérience du mouvement du sujet et par là même saisir ce qui stimule le choix du parcours, nous avons opéré une nouvelle lecture de certains récits à partir du concept de patrimonialité et plus exactement selon trois indicateurs de la patrimonialité (Watremez, 2008): - la patrimonialité en tant que cadre de vie sensible familier (ceci fait référence à l’attachement au lieu et également met en avant la proximité de l’objet qui permet de voir le lieu autrement); - être en lien avec les humains du passé (se remémorer comment vivaient les prédécesseurs); - être témoin du « ça a été » de la vie du lieu : partager une histoire personnelle (on fait référence à la mémoire du lieu). 2. Retour sur le concept d’itinéraire Tout d’abord, l’itinéraire ne se résume pas à un parcours d’un point A à un point B, il englobe à la fois la dimension spatiale (chemin suivi d’un lieu à un autre) et la dimension Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 98 existentielle en référence au chemin de vie. De plus, l’itinéraire tient compte de l’aménagement de l’espace comme autre dimension. En effet, il est matérialisé spatialement dans l’idée de structurer le cheminement. Il englobe également la dimension subjective qui révèle l’importance de l’autonomie du sujet dans le choix du parcours. Ces deux autres dimensions de l’itinéraire mettent en avant le décalage entre les comportements attendus et les comportements effectifs en termes de déplacement. Plutôt que de les envisager comme contradictoires, le concept d’itinéraire va à l’inverse les rassembler afin d’établir un consensus entre les éléments morphologiques de l’espace et l’expérience de l’usager. Ce rapprochement interroge sur les propositions qui peuvent être faites en terme d’aménagement des espaces publics pour que ces derniers puissent à la fois répondre à des exigences spatiales et planificatrices d’un lieu tout en intégrant une part de choix laissée au sujet. Cela revient à réfléchir sur le « sens du lieu » (tel que définit par Eyles (1985), comme dépendant de la propre expérience du sujet et de ses perceptions), sur l’idée d’inattendu et de surprise, nécessaire à l’adhésion du sujet. Pour compléter, le concept d’itinéraire intègre le corps comme dimension centrale de l’expérience du mouvement. En effet, c’est à travers le corps que l’expérience sensible se révèle et par la même le rapport au monde (Merleau-Ponty, 1964; Le Breton, 2007). Pour saisir l’expérience le long de la promenade urbaine, c’est sur l’expérience du corps en mouvement et donc aux sens que nous devons nous référer. Dans ce projet de recherche, la conception du corps s’inspire de la phénoménologie et de l’anthropologie des sens (Le Breton, 2006) pour saisir la relation réciproque entre le sujet et le lieu qui fonctionnent comme deux primitives de l’expérience humaine (Berdoulay et Entrikin, 1998; 118). En effet, comme le montre Eyles (2008), l’approche phénoménologique a fait ses preuves (Philo, 1995; Midtgaard and al., 2007) dans différents domaines : des études sur l’expérience de l’architecture sur les émotions (Smith and Bugni, 2006), sur l’environnement sonore urbain (Arkette, 2004), sur les paysages thérapeutiques (Williams, 1998; Baer and Gesler, 2004) représentent une véritable richesse pour explorer le « sens du lieu » et les effets de ce dernier sur les citadins. Le fait de travailler sur l’ensemble des sens (sound, smell, touch, view, taste) enrichit la compréhension de l’expérience. Enfin, pour compléter le concept d’itinéraire, il convient d’intégrer l’altérité. À travers la relation à l’autre durant le mouvement il sera possible de repérer les éléments que peuvent rencontrer les usagers qui diminueraient ou accentueraient le sentiment d’appartenance au lieu, d’une personne, d’une situation, etc. Pour analyser l’itinéraire nous avons eu recours à l’identification de marqueurs de l’itinéraire afin de nous informer sur ce qui fait distinction dans l’expérience du mouvement du sujet. De la même façon qu’Erving Goffman, qui traite des marqueurs1 en tant que signes laissés par un individu, a décliné différents types de marqueurs, les « marqueurs centraux », les « marqueurs frontières », les « marqueurs signets »…, nous avons repéré les marqueurs spatiaux de l’expérience du mouvement, grâce aux différentes études de terrain. Le marqueur a pour rôle de mettre en évidence l’élément fort du vécu de l’itinéraire avec sa dimension spatiale, sachant, qu’en terme d’opérationnalité, le marqueur, en tant que signe distinctif, sera d’autant plus pertinent et repérable que l’expérience sera analysée dans sa globalité. Le marqueur permettant de formaliser la part de subjectivité qui incombe à l’expérience. À travers le rapprochement opéré avec le concept de patrimonialité, nous souhaitons enrichir la variété des marqueurs de l’itinéraire afin de mieux saisir la complexité du choix du parcours des piétons. 1 Erving GOFFMAN. La mise en scène de la vie quotidienne. 2. les relations en public, p. 55 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 99 3. Le récit de la marche en temps réel (Miaux, 2010): l’expérience au cœur de la méthode et de l’analyse Comment repérer toutes les subtilités de l’expérience ? Dans notre recherche d’une méthode appropriée à notre démarche fondée sur l’expérience du déplacement, nous avons eu recours à différentes approches. D’une part, depuis quelques années se développe un nouveau paradigme de la mobilité (Sheller et Urry, 2006) qui met l’emphase sur l’importance du mouvement dans nos vies. Les écrits sur le sujet mettent en avant le manque de prise en considération du mouvement dans la compréhension des relations des individus entre eux, aux lieux, aux choses. L’avènement de ce nouveau paradigme a généré une augmentation de l’utilisation des « mobile methods ». Ces dernières se caractérisent par l’utilisation de différents modes de déplacements, la marche étant surtout privilégiée pour révéler l’expérience des lieux visités. Il existe une large variété de dispositifs qui peuvent être utilisées de différentes façons : « mobile technology » tels que les médias synchronisés, l’outil d’analyse de visualisation (Bennardo & Schultz, 2004), l’expérience émotionnelle a été également étudiée à partir du biomapping (Nold, 2007), et la « mobile conversation » dont le Go-Along (Kusenbach, 2003), le « guided walk » (Ross et al., 2009). D’autre part, en France, dans le domaine de la sociologie et de l’architecture, un ouvrage rassemblant des méthodes d’analyse de l’espace urbain, intitulé : l’espace urbain en méthode (Thibaud, 2001), et plus exactement la méthode des itinéraires (Petiteau, 2001) peuvent nous a particulièrement interpelé. Cette méthode permet à la personne d’énoncer son expérience, d’impulser la mise en récit. Comme a pu le noter J.-P. Thibaud, nous considérons le sensible comme embrayeur de parole et les ambiances locales comme motifs à la verbalisation (Grosjean et Thibaud, 2001). La personne qui se trouve mise en situation dans une action qui lui est familière, va s’appuyer sur des éléments déterminants puisés dans l’espace parcouru et dans son vécu pour énoncer son parcours. L’utilisation de l’outil photographique comme illustration des propos et des comportements de la personne tout le long de son parcours, permet de lier l’espace, l’environnement et les objets au ressenti. En effet, l’acte de marcher est au système urbain ce que l’énonciation est à la langue (De Certeau, 1990). L’apport fondamental de la méthode des itinéraires est de pouvoir révéler cette dimension énonciative de la marche par la mise en récit de cette dernière en temps réel. Ainsi, l’ensemble des relations qui s’établit avec l’environnement urbain et l’espace parcouru est explicitement dévoilé. Ainsi le récit de la marche en temps réel s’inspire à la fois des « mobile conversation » (Go Along) ainsi que de la méthode des itinéraires pour saisir au mieux l’expérience du mouvement et les effets du lieu sur cette expérience. Le récit de la marche en temps réel comporte quatre étapes, que nous allons détailler dans les quatre paragraphes suivants. Seule la première étape s’inspire de la méthode des itinéraires. 2.1.1. Recueillir en temps réel l’expérience du parcours Un premier contact est établi avec la personne interrogée lors d’un pré-entretien (inspiré de la méthode des itinéraires), qui prend la forme d’un entretien semi-directif, durant lequel le chercheur interroge la personne sur sa façon de se déplacer en ville, ses modes de déplacement, ce qui motive ses déplacements (travail, activités de loisirs, etc.), avant de centrer la discussion sur les déplacements réalisés à pied et la place qu’ils occupent. En faisant part de ses déplacements lors du pré-entretien, la personne interrogée commence à dévoiler la façon dont elle conçoit la marche dans sa vie quotidienne et cette conception s’affine, par la suite, durant l’itinéraire, permettant ainsi d’établir une relation entre conception et expérience de la marche. Pour finir, le chercheur repère alors avec la personne le parcours piétonnier qui lui semble le plus Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 100 habituel, puis lui demande si elle accepterait d’être accompagnée sur ce trajet et, chemin faisant, d’expliquer son parcours et de faire part de ses impressions. Ainsi, durant la réalisation de l’itinéraire, l’interviewé devient guide. Il institue un parcours sur un espace et l’énonce en le sillonnant. Ce qui nous intéresse dans cette exploration, ce n’est pas qu’il illustre son périple par des images témoins, garantissant une objectivation de ce qu’il nomme, mais c’est qu’au rituel de la conversation face à face, il ait le pouvoir de nous faire marcher ; c’est-à-dire qu’il nous initie à son propre parcours en construisant sur un espace auquel il se réfère une chronologie de son discours (Petiteau, 1987 ; 38). Le chercheur pénètre en quelque sorte dans l’espace de vie de l’interviewé. Il aborde le territoire d’un autre par sa parole, le territoire se donnant à lire au fil de son récit (Petiteau et Pasquier, 2001 ; 65). Le chercheur doit accepter de se laisser guider dans l’espace des références de l’interviewé. Précisons que la mise en œuvre du récit de la marche en temps réel nécessite la présence de deux personnes, un chercheur équipé d’une caméra qui marche aux côtés du piéton et un photographe un peu en arrière qui prend des photographies de la personne en mouvement. Ce photographe prend un cliché à chaque modification de parcours, temps d’arrêt, variation du mouvement ou changement émotionnel perceptible, suivant en cela Petiteau et Pasquier (2001 ; 65). Le chercheur utilise une caméra vidéo pour enregistrer le récit de la personne en même temps que ce qu’elle voit, entend et fait durant son parcours. L’utilisation de la caméra s’inspire plus spécifiquement des mobile conversation. Ainsi, les interactions avec les autres usagers, les comportements et les stratégies dans le déplacement sont davantage mis en évidence. Une cartographie qui restitue le parcours de l’itinéraire permet par la suite de lier le récit à l’espace parcouru. 2.1.2. Valider le récit du parcours, le retour d’expérience Cette étape de retour d’expérience vise à faire valider par la personne interrogée son récit et les photographies retenues dans le montage qui illustre les propos recueillis. Lors de cette étape, la personne a la possibilité d’apporter des compléments sur ses stratégies et d’insister sur l’importance de certains éléments. 2.1.3. Analyser chaque itinéraire, la lecture de l’expérience piétonne Chaque itinéraire est analysé par le chercheur à partir de l’identification de différents paramètres : les éléments déterminants du parcours (esthétique, ambiance, sentiment de sécurité…), les stratégies dans le choix des itinéraires, les attributions données à certains événements ayant lieu durant le parcours, ainsi que les limites et qualités de l’environnement urbain, sans oublier les doutes et incompréhensions du piéton vis-à-vis de l’espace parcouru. Ceci donne les éléments nécessaires à la réalisation d’une carte interactive sur laquelle chaque itinéraire localisé est caractérisé par les éléments déterminants du parcours, les qualités et limites de l’environnement urbain livrés par les piétons. On s’appuie à cet effet sur une base de données contenant les éléments déterminants du parcours qui sont localisés et associés à l’illustration photographique ou vidéo correspondante. 2.2. Un nouveau rapport du chercheur à l’interviewé La méthode que nous avons utilisée s’apparente aux méthodes biographiques en ce que l’histoire de vie reste le fil sur tout le cycle de la relation entre le chercheur et l’autre […] (Petiteau et Pasquier, 2000 ; 116). Le rapport particulier à l’interviewé du chercheur qui dépasse sa position du spécialiste ayant le monopole de l’analyse est un intérêt de la méthode des Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 101 itinéraires. Ici, à l’inverse, le postulat de départ est que chacun détient une capacité d’analyse équivalente, qui apparaît dans une relation contre-transférentielle (Petiteau et Pasquier, 2000 ; 119). Ces auteurs font ici référence au concept psychanalytique du contre-transfert, défini par Georges Devereux comme la somme totale des déformations qui affectent la perception et les réactions de l’analyste envers son patient comme si celui-ci constituait un imago primitif, et se comporte dans la situation analytique en fonction de ses propres besoins, souhaits et fantasmes inconscients, d’ordinaire infantiles (Devereux, 1980). Dans notre enquête, les rôles sont inversés, tant au niveau de l’entretien que durant le parcours, puisque le chercheur suit l’interviewé et cette position relative permet à l’interviewé de révéler son expérience dans toute sa richesse et sa complexité. De plus, la marche facilite cette posture de guide qui met en récit son parcours, dans la mesure où La marche implique une scansion dynamique par rapport au temps, la parole est mise en demeure de s’énoncer au fil des pas. Le parcours impose une temporalité qui porte le récit (Petiteau, 2001). L’interviewé conduit le chercheur autant par ses pas que par sa parole. En donnant à la personne interrogée la place de guide, on s’introduit dans son monde, dans son système de référence. Le fait de marcher ensemble désacralise la situation et permet de libérer l’interviewé. La lourdeur du dispositif (caméra, présence du photographe) aurait pu représenter une limite en elle-même. On peut en effet imaginer que la présence de la caméra gêne la personne interrogée, bien que la caméra ne soit pas dirigée vers elle, mais vers l’avant, de manière à enregistrer une image de ce qui était perçu et serait par la suite associé à ses réactions. Nous avons pris la précaution de présenter le photographe à l’interviewé lors du pré-entretien et de le rassurer quant à l’usage qui serait fait des photos et de la vidéo, lui ménageant même un temps pour des questions. La mise en confiance était réussie puisque nous avons constaté que le photographe, qui marchait à quelques mètres derrière, était souvent oublié et ne représentait donc pas de véritable problème. 3. Analyse de la patrimonialité à partir des récits de trois parcours À travers trois des itinéraires réalisés entre 2004 et 2008, nous avons repéré des liens important avec l’approche conceptuelle sur la patrimonialité développée par Anne Watremez qui permettent de mettre en évidence trois indicateurs de la patrimonialité lors des récits d’expérience. Pour commencer, à Barcelone, c’est l’attachement au lieu dont Xavier nous fait part. Figure 1 Sagrada Familia Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 102 Xavier, résidant de Barcelone depuis sa naissance, s’arrête à chaque jour devant la Sagrada Familia pour avoir une idée de l’avancée des travaux. Il est très sensible au devenir de ce monument qui a toujours suscité de la curiosité même s’il n’est pas sensible à ce type d’architecture, il est conscient de la portée de ce monument qu’il côtoie au quotidien au milieu des touristes. Ainsi Xavier nous dit : « Ici on voit les travaux, je m’arrête toujours en face de la Sagrada Familia parce qu’ici c’est en vérité l’entrée de la Sagrada et il était prévu d’enlever cet édifice pour faire une sorte de passage (escalier) pour entrer à la Sagrada Familia, ça m’interpelle toujours… Normalement tout ce lot de l’Eixample doit être détruit. J’aime beaucoup cet endroit où ils sont entrain de construire car on voit bien le bosquet que symbolise la Sagrada Familia. J’aime voir l’évolution. Ca aussi c’est normal de passer au milieu des gens car c’est toujours un endroit où il y a beaucoup de touristes mais de l’autre côté du trottoir c’est pire, comme il y a des travaux. Ici toujours l’obstacle des touristes ». À travers le récit de Xavier, on note une grande proximité vis-à-vis du patrimoine (la Sagrada Familia) qu’il examine au quotidien, à la recherche du moindre changement. Ce monument lui est familier à tel point qu’un réel attachement à ce lieu est perceptible dans son discours et dans son attitude lors de son parcours. Une certaine fierté de côtoyer ce patrimoine au quotidien donnait encore plus de sens à son parcours. Pour continuer, à Pau, c’est le souvenir des lieux qui ont subi des transformations dont Claudie nous parle. Figure 2 Porte ancienne rue Serviez Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 103 Claudie est un professeur en art plastique à la retraite qui est passionnée par l’architecture, le patrimoine ancien notamment. Durant son parcours, l’attachement au lieu est très présent mais ce qui est singulier dans son récit c’est le souci de garder en mémoire la richesse patrimoniale de la ville. « Ici dans ce quartier il y a de jolies portes anciennes j’en ai fait toute une série de photos.. ou des petites maisons du XVII… Je voulais garder une trace comme c’est voué à disparaître. Je ne suis pas contente par ce que par exemple ce fromager est parti d’ici, ça allait bien plutôt que des fringues ou… lui il est parti dans zone industrielle vers Lons. Mais c’est dommage pour le quartier, elle était jolie cette boutique dedans il y avait une fresque avec les montagnes… La petite boulangerie a toujours été là mais pour combien de temps encore. Je trouve qu’il n’y a aucun effort pour refaire les façades, cette petite place est sympatique mais à restaurer. J’aime bien la terrasse du resto… Pause pour aller acheter du café… Là je voulais vous montrer une autre porte ancienne. On va traverser pour la voir mieux. Comme il fait beau je vais aller vers le château. » Ce récit d’expérience met l’emphase sur la mémoire du lieu qui se révèle à travers l’histoire personnelle du promeneur qui a vécu dans ce quartier et a immortalisé différents lieux, objets remarquables voués à disparaître ou déjà disparu. Ainsi comme le mentionne Watremez, Claudie est témoin du « ça a été » de la vie du lieu, ici le centre ville de Pau. À travers l’expérience de l’itinéraire l’histoire de vie des piétons se révèle et en même temps la mémoire des lieux empruntés. C’est pourquoi, l’intégration de la patrimonialité dans l’analyse du récit du piéton prend tout son sens. Toujours à Pau, cette fois-ci avec une touriste, Martine. Arrivée un dimanche après-midi à Pau, Martine disposait uniquement d’une carte de la ville. L’office de tourisme étant fermé, elle n’a pas pu retirer de fascicules explicatifs de la ville. Elle a alors choisi de commencer son périple à partir de la mairie qui constitue, d’après elle, un point central de la ville. Son premier contact avec la ville et le secteur se fait sous l’orage qui menace. L’endroit qui devait lui offrir un premier contact avec les Pyrénées, pour cause d’orage ne permet pas de profiter du panorama élément central de l’image touristique de la ville avec son château. À la différence les habitants de Pau qui ont l’avantage de pouvoir profiter de ce panorama sous différents angles et dans différentes conditions. En quelque sorte ils ont ainsi l’opportunité de voir le lieu autrement. Ceci est particulièrement le cas avec un panorama qui va évoluer au grès des saisons et le long d’une même journée. Ceci donne une plus grande proximité de l’habitant au patrimoine qu’il voit évoluer à sa guise. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 104 Figure 3 : Vue sur la montagne depuis le Boulevard des Pyrénées à Pau Enfin, à Montréal, Michel nous fait part de sa proximité affective vis-à-vis du fleuve. Figure 4 Vue sur le fleuve Saint-Laurent depuis le boulevard Notre-Dame (Montréal) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 105 Michel vit dans le quartier Sainte Marie à Montréal et affectionne tout particulièrement le fleuve qui le rapproche de son lieu de naissance l’île du Prince Édouard. « Regarde le fleuve! Le fleuve St Laurent, magnifique! La ronde, un bateau de plaisance, voilà encore le pont Jacques Cartier… Ici je viens assez souvent avec mon pitou parce que c’est réellement [plaisant], on peut quasiment oublier la rue notre Dame, puis on est réellement en contact avec Montréal comme c’était peut être il y a des siècles : le fleuve… N’oublies pas que c’était le chemin principal pour l’ouverture de Montréal, c’était par les bateaux au début, donc… on peut rêver un peu! » À travers le récit de Michel on retrouve à différents moments des références au passé, à la façon dont on vivait autrefois, le fleuve lui rappelle l’histoire de l’implantation de colonies à Montréal, la création de la ville. En plus de l’importance accordée au passé, à l’histoire du lieu, des gens qui y ont vécu, Michel a une grande proximité affective et physique vis-à-vis du patrimoine naturel qu’est le fleuve. On voit à quel point la patrimonialité est un marqueur essentiel de son itinéraire et ceci à différents niveaux : proximité et mémoire du lieu. Michel a une conception de la marche en tant que mode de vie (Miaux, 2008) qui explique en partie l’importance du marqueur patrimonialité. En effet, lorsque la marche est vécue comme un mode de vie, le piéton se sent engagé dans son quartier, il est soucieux de ce dernier et souhaite s’investir dans l’amélioration de son lieu de vie. Les références à la patrimonialité viennent appuyer cet engagement. Conclusion En reprenant l’analyse de quelques itinéraires sous l’angle de la patrimonialité, c’est un enrichissement du concept d’itinéraire qui s’est opéré. En effet, à travers l’histoire de vie des piétons, que l’itinéraire permet de révéler, la patrimonialité apparaît comme un marqueur de l’itinéraire qui permet un rapprochement du vécu du sujet en interaction avec les lieux qu’il fréquente au quotidien. Ce rapprochement pouvant prendre la forme d’une proximité physique et affective avec le lieu, ou bien une manière de révéler la mémoire du lieu à travers l’histoire de vie du sujet en mouvement, ou les différentes manières dont le lieu patrimonial se décline dans le temps au fil des saisons et des années pour le citadin qui le fréquente au quotidien. Ainsi les expériences quotidiennes nous apportent une autre lecture des hauts lieux patrimoniaux qui rappellent qu’ils font partie d’un espace de vie pour lequel les habitants développent un fort sentiment d’attachement. À travers l’approche du quotidien que nous révèle les différents itinéraires étudiés jusqu’ici, l’ouverture vers la patrimonialité nous amène à nous interroger sur le patrimoine du quotidien. Peut-on dépasser l’analyse des hauts lieux patrimoniaux pour mettre en avant l’existence d’attachement, de relations particulières aux lieux qui se tissent, notamment, à travers des éléments patrimoniaux moins remarquables mais néanmoins forts de sens pour ceux les côtoient au quotidien? Références : Arkette, S. (2004). Sounds like city. Theory, culture & society, 21, 1, 159-168. Baer, L.D., Gesler, W. (2004.) Reconsidering the concept of therapeutic landscapes in J D Salinger’s The Catcher in the Rye, Area, 36, 4, 404-413. Bennardo, G., Schultz, K. (2004). Three innovative research Tools to store, visualize, and analyze data in and from the field, Field Methods, 16, 4, 396-413. De Certeau, M., (1990). L’invention du quotidien. Tome1 : arts de faire. Gallimard, Paris. Gesler, W. (1993). Therapeutic landscapes :theory and case study of Epidauros, Greece, Environment and Planning D : Society and Space, 11, 171-189. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 106 Gravari Barbas, M. et Ripoll, F. (2010). Introduction : de la valorisation à l’appropriation et retour. Norois, 4, 7-12 Gruet, B. (2006). La rue à Rome, miroir de la ville. Paris, Presses de l’Université de Paris Sorbonne. GWIAZDZINSKI, L. (2009). Pour une mise en tourisme des nuits urbaines. Cahier espaces, 103, 44-56. Kusenbach, M. (2003). Street phenomenology: the go-along as ethnographic research tool. Ethnography, 4, 3, 455–485. Merleau-Ponty, (1964). Le visible et l’invisible. Gallimard, Paris. Miaux, S., (2008). Comment la façon d’envisager la marche conditionne la perception de l’environnement urbain et le choix des itinéraires piétonniers : l’expérience de la marche dans deux quartiers de Montréal. Recherche Transport Sécurité, 101, 327-351. Miaux, S., Morency, P., Drouin, L., Paquin, S., Gauvin, L., & Jacquemin, C. (2010). Making the narrative walk-in-real-time methodology relevant for public health intervention: Towards an integrative approach. Health and Place, n°16, p. 1166-1173. Mondada, L., (2003). La polyphonie urbaine produit des ordres multiples de la ville. Urbanisme, 19, 8-15. Murray, L. (2009). Looking at and looking back: visualization in mobile research. Qualitative Research, 9, 469-488. Nold, C. (2007). www.biomapping.net/ Paquot, T., (2001). Le quotidien urbain : essais sur les temps des villes. Editions la Découverte & Syros, Paris. Petiteau J.Y., (1987). Territoires et itinéraires, Cahiers du centre de recherches sociologiques, 5, 25-37. Petiteau J.Y, Pasquier, E., (2000). « je marche donc je suis » ou les jalons de l’être dans la méthode des itinéraires. In Ostrowetsky, S. (Eds), Processus du sens, l’Harmattan, Paris, pp.114128. Rossa, N., Tremblay, S., Graham, K. (2004). 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 107 Literary routes - walking through literary landscapes: case studies of literary tourism itineraries in SW England Tim Middleton (Bath Spa University, UK) Tim Middleton Vice Provost (Research & Graduate Affairs) Bath Spa University Corsham Court Campus Corsham, Chippenham, Wiltshire UK, SN13 0BZ Tel. +44 1225 875 660 E-mail: [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 108 Literary routes - walking through literary landscapes: case studies of literary tourism itineraries in SW England When a tourist takes a walk through a landscape with literary associations as part of their leisure time they may be motivated to do so by a host of factors. In this brief paper I will highlight some trends and issues in the research literature on UK literary heritage tourism before examining some routes created by Dorset County Council and the National Trust to help visitors explore the area around the town of Dorchester in the county of Dorset in SW England which they are promoting as ‘Hardy Country’ - based on the area’s association with the famous novelist and poet Thomas Hardy (1840-1928) [http://www.nationaltrust.org.uk/hardy-country . Accessed 03/06/2012] – locations include the writer’s birthplace cottage at Higher Bockhampton and Max Gate, the home he spent his final years in located on the outskirts of Dorchester. I am interested in the extent to which the literary heritage aspect of these itineraries is deployed by the originating organisation as either a convenient occasion for a more general touristic experience or their prime motivation. My paper reflects on the ways that the itineraries map onto what the research literature in the field of literary tourism studies suggests are the literary tourists’ expectations. I conclude with a brief outline of the approach a research group at Bath Spa University is taking to create literary routes for ‘Hardy Country’ for the diverse audience groups targeted by the UK’s National Trust. Literary Tourism In this paper I am concentrating on a particular kind of tourist itinerary – one that people follow in order to explore a place or landscape associated with a writer’s work. National data for UK tourism suggests that cultural tourism involving visiting literary, music, TV or film locations is very much a niche activity, with just 2% of visitors actively doing so nationally: but that is still well over a quarter of a million visitors across England (14 million total visitors in 2006, (FORESIGHT, 2007)) Even seemingly “high culture” literary venues can attract reasonable numbers – regional data shows Hardy’s cottage averaging over 18,000 visitors a year whilst a general heritage centre such as the Dorset County Museum, with its large Writer’s Dorset galleries spread across 5 rooms, pulls in substantially more visitors. Table 1 Visitor number to SW Britain literary heritage destinations Year Clouds Hill Coleridge Cottage Dorset County Museum Hardy’s Cottage 2007 13,522 3,019 30,000 17,812 2008 13,157 3,066 30,000 16,955 2009 14, 619 3, 673 34000 21723 (Sources: SW Tourism Quick Regional Facts 2008/ private correspondence with West Dorset National Trust manager) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 109 The UK government’s Visit Britain Culture and Heritage (2010) report groups literary tourists as part of its wider category of “Culture visitors” whom it classifies as follows: • The purposeful cultural tourist /culture vulture • The sightseeing cultural tourist • The serendipitous cultural • The casual cultural tourist • The incidental cultural tourist [http://www.visitbritain.org/Images/Culture%20%26%20Heritage%20Topic%20Profile%20Full_ tcm29-14711.pdf , page 11, accessed 26/05/12]. It is only really the first two categories here that are actively motivated by the literary aspect of the tourist offer and Visit Britain’s Culture & Heritage (2010) report notes that: Although research shows respondents that had read books … that were set in Britain … are keen to see ‘the real places’, we need to be careful. Literature can give consumers an idea of Britain and its culture but it is rarely a strong enough driver to motivate an actual visit http://www.visitbritain.org/Images/Culture%20%26%20Heritage%20Topic%20Profile%20Full_t cm29-14711.pdf , page 58, accessed 26/05/12 For those tourists who are interested in a location’s literary associations, research suggests that four main factors motivate their visits: 1. a places' connection with the writers' life, 2. people being drawn by the settings for novels, 3. a places' capacity to act as a catalyst for memory or to deepen an ideal associated with the writer’s work 4. association with some event in the writer's life ( Bhandari, 2008, 285). All of these motives might be glossed as pointing up a kind of secular pilgrimage aspect to literary tourism. It is precisely because ‘places have a capacity to deepen an ideal associated with the writer’s work’ (Bhandari, 2008, 285) that people walk to the ruined farmhouse at Top Withins above Haworth in Yorkshire on a wintry day to commune imaginatively with Emily Bronte’s Wuthering Heights, or walk up the boggy coombes in Somerset’s Quantock Hills in the hope of sharing an echo of the experience of the Romantic Poets Wordsworth and Coleridge who walked those paths more than 200 years ago. Of course such tourist activity is not unmediated, even if undertaken without a printed itinerary since, as Urry has argued, touristic “consumption” of place rests upon a number of culturally determined ways of seeing. Adapting his work on the tourist gaze we might suggest that the ways of seeing associated with literary tourism will draw on the following types of ‘gaze’: Table 2 Urry, typology of tourist gazes (Urry , 1995) Gaze Characteristics Romantic Solitary Sustained immersion Gaze involving vision, awe, aura Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 110 Spectatorial Communal activity Series of brief encounters Glancing at and collecting of different signs Anthropological Solitary Sustained immersion Scanning and active interpretation Urry’s work can be used to suggest that the way visitors’ engage with literary heritage tourism locations is culturally determined in complex ways - that these places are ‘consumed in terms of participants’ prior knowledge, expectations, fantasies and mythologies generated in the tourist’s origin culture rather than by the cultural offerings of the destination’. (Craik, 1997, 118). This hypothesis that the ‘romantic gaze’ is a key factor in how visitors perceive literary heritage tourism activity and locales is supported by Shelagh Squire’s study of visitors to celebrated children’s’ author Beatrix Potter’s’ home at Hill Top in the English Lake District. Squire’s research found that this type of literary tourism provided participants with a ‘temporary escape from a variety of external pressures: everyday life, modernity, and urban industrialization’ (Squire, 1994:113). As her study notes, this suggests a convenient ignoring of the realities of visiting highly managed tourism sites like Hill Top, which are never untouched by ‘modernity or … industrialization’ - after all where do the tea towels, lavender gift sets and novelty soft toys in the gift shop come from? That isn’t to suggest that tourists are the dupes of cynical visitor experience managers, since, as Cohen has argued: Mass tourism does not succeed because it is a colossal deception, but because most tourists entertain concepts of “authenticity” which are much looser than those entertained by intellectuals and experts (Cohen, 1998, p.383). A comparative study by Herbert of tourists visiting Jane Austen’s home at Chawton and Dylan Thomas’s home in the Laugharne explored some of the issues around “authenticity” in literary heritage tourism, noting that whilst a literary place may ‘start from some unequivocal fact’ such as the writer was born here/ wrote a particular work based on the locale, etc, ‘authenticity becomes a subjective experience, a combination of the developer’s intentions, the consumers’ interpretations, and the interactions among them’ (Herbert, 2001, 317). Squire’s research also revealed that ‘visitors were actively negotiating and transforming the meanings of authenticity in attempts to fulfil expectations about what Potter’s home, the setting for her books … should be like’ (Squire, 1994: 115). Literary tourism is thus an activity in which ‘visitors make sense of their encounters with literary places’ through the interaction of ‘private meanings …with public forms and images’ (Squire, 1994: 107). Literary walking routes seem to me an especially interesting area to focus on when thinking about this interplay of ‘private meaning … with public forms’ since, however much they are framed by a heritage organisation’s route guide, the visitors’ experience on them cannot be wholly predetermined. If literary tourism is, as Squire suggests, undertaken in part as an ‘escape from modernity’ (1994: 113) literary walking routes are doubly so since, as Solnit influentially argues, walking in the developed world in the C21st can be viewed as ‘a reaction against [the] speed and alienation’ of an increasingly car dominated suburbanized world (Solnit, 2002: p.267). Solnit’s work presents rural walking in the developed world as the bodily equivalent of Urry’s romantic gaze, arguing Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 111 that whilst ‘walking is natural … choosing to walk in the landscape as a contemplative, spiritual, or aesthetic [or indeed touristic] experience has a specific cultural ancestry’ (Solnit, 2002: 86). As the Visit Britain typology of cultural tourists I cited earlier notes, whilst you might be seeking a temporary escape you don’t have to be a pilgrim to enjoy visiting a literary location. Herbert’s comparative study of tourists at two literary destinations found that: Many people arrive with ill defined reasons, but the actual visit invokes and awakens a range of reactions that can include a sense of nostalgia or of longing for the particular kind of world they associate with the writer’ (Herbert, 2001, 327) Work on enhancing the visitor experience by the National Trust in Dorset actively seeks to develop new audiences who don’t always fit preconceptions about the literary tourist as romantic gazer or on a pilgrimage –it’s work on Hardy Country does not seek to build experiences for the Hardy cognoscenti who visit the houses in its custody but rather proposes using the association with Hardy and places in Dorset as a way of attracting a wider audience to the region. The National Trust is working with my University to create walking routes. for three categories of visitor as follows:* Explorer Families Focused on getting the most from time spent together as a family Independently minded not package deal people High energy They want to stimulate their imagination and broaden their experience They look for ‘a truly wholesome day out .. beautiful scenery and want to know about wildlife and the history This group comprises 15% of the UK ‘days out’ market and 24% of the Trust’s membership fall into this category. Out and about Spontaneous and sociable – they don’t want to stick around anywhere for too long They don’t have all consuming interest or passions – they want to be intrigued and fascinated and to have something a little bit juicy to chat about with their friends Walking and talking are top priorities – much more comfortable walking in managed countryside with a good path This group comprises 28% of the UK’s days out market and 24% of NT membership falls into this category. Curious Minds Like to piece together information and question what they are told Majority are over 45 and many are over 60 Appreciate a new perspective on a subject they already know They are always seeking that “getting away from it all” feeling They are particularly keen on way marked trails and uncovering points of interest This group represents just 18% of the UK days out market but is 30% of National Trust membership. * Visitor categories and market share taken from unpublished NT in-house training material for property managers shared with me by the Trust in May 2012 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 112 Researchers at Bath Spa University are creating routes aimed at one or other of these categories – routes that take people out into Dorset’s landscape not just in the footsteps of Hardy but in search of their own version of the inspiration that he once gleaned from the wider region. The existing County Council published routes, as we will see shortly, have no clear target audience and do not seem to take into account either the typical motivations of literary heritage tourists or those attributed to the Trust’s visitor categories. Walking with Hardy There is currently a concerted effort to develop “Hardy Country” as part of the Dorset region’s tourism offer, with support from the local Council, National Trust and Natural England. Thomas Hardy has long been the occasion for literary journeys into Dorset and he collaborated with photographer Hermann Lea on some tourist itineraries for guides published in his own lifetime including A Handbook to the Wessex Countryside of Thomas Hardy’s Poems and Novels (1905) and Thomas Hardy’s Wessex (1912). When in 1939 Arthur Mee published his volume on Dorset in the popular King’s England series he subtitled the book Hardy’s Country and declared that the author had provided ‘the breath of immortality’ to the county’ (Mee, 1939: 3): so history at least suggests that people once visited the region precisely because of Hardy’s association. Today, despite a voluminous literature of Hardy guidebooks, the custodians of the Dorset county tourism web site don’t reflect this historical sense of Hardy being in any way fundamental to the region’s tourism offer. Whilst the main landing page makes brief mention of Hardy’s Cottage (illustrated by a picture of women in a bonnet), the writer’s homes and related walks are not mentioned in the list of “top ten things to do in 2012” ( see http://www.visitdorset.com/things-to-do/top-10-for-2012 accessed 27/5/12) and the creation of a circular cycle route, first mooted in July 2007, to link Max Gate with the Cottage is still under development. This suggests there is some work to be done to make Hardy Country a reality again or even that it is a project doomed from the outset given the National Trust’s target audience’s at best passing interest in literary itineraries. The Dorset county tourism web site lists 44 recommended walks but only 3 have any literary connections and just one route is devoted to Hardy – see http://www.visit-dorset.com/things-to-do/activities/west-dorset-walks-thomas-hardys-cottagep1160903 - accessed 26/05/2012. This covers the area close to the writer’s childhood home and follows established, if patchily signed, paths from the town. The walk leaflet includes a plug for Claire Tomalin’s biography of the writer and the Thomas Hardy Society, so appears to have been aimed at visitors with some interest in the writer. It has a very vague map and brief notes on Hardy’s cottage and the nearby Stinsford Church. The leaflet is terse and factual. It notes that the river side path between Lower Bockhampton and Stinsford was walked by Hardy and that his heart is buried at the church but there is no further biographical detail provided to whet the interest of the ‘Out and About’ or ‘Curious Minds’ category of visitor. Neither the walk or the cycle route provide much in the way of ‘temporary escape[s] from … everyday life’ (Squire, 1994, 113)– the bike ride requires you to negotiate the traffic heading for the busy high street and crosses several tricky junctions that even the most gung ho ‘Explorer Family’ would be wary of. Once away from Dorchester and heading into the countryside things improve somewhat but even on a mid-week day in May, out of school holidays, I found cars and delivery vans passing every few minutes on the road sections. The walk trumps the bike ride on the ‘temporary escape’ front, and walking in Hardy’s footsteps along the path to Stinsford there are moments of tranquillity to be had, but the proximity to the Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 113 busy Kingston Maurward college - with its chatting students taking breaks along the path - and the distant surf of traffic on the A35, all conspire to break the mood. If these routes suffer because of proximity to the things that literary tourists might avert their ‘romantic gaze’ from, they might still offer a potentially good fit with some of the more general tourists the Trust is keen to attract. But given the differences in expectation and interests of their varied target visitor groups we have been thinking not of paper based route guides but rather of digital tools that enable visitors to efficiently create user configurable guides to Hardy Country. Locative Media and Literary Routes In our work with the National Trust the research team at Bath Spa University will draw on a prototype literary tourism tool that provided a rich locative media mapping of an area of SW Scotland used as a setting for much of Ian Banks best-selling 1992 novel The Crow Road ( see http://www.pervasive.org.uk/projects/crow_road: accessed 26/05/12) . We created a GPS enabled resource that included text excerpts, location specific still photography and video assets, critical commentary and audio files with readings of the narrative. Through the Crow Road project we found that literary itineraries can be augmented via locative media technologies and that these can make the transformation of locations via writerly imagination susceptible to illustration and field analysis. Locative media tools seem to work best when they involve social interaction with a specific place through the use of user controlled mobile technologies. Many locative media projects have a tendency to engage with social, critical or personal memory around a location and as such are especially useful platforms in cultural heritage tourism settings where the visitors’ own knowledge and ideas are a key part of the motivation to visit. Whilst tourist guides using GPS are no longer novel (Node, Stuttgart2Go, GUIDE, etc) we believe that locative media provides a tool that can enrich visitor engagement with literary heritage locations by adding additional layers of detail for specific locales. Some guides of this type are already available – e.g*. Literary Belfast – http://www.belfastcity.gov.uk/tourism/literarybelfast.asp. With voice sections from poets like Seamus Heaney Dickens Dark London - With sketches by Boz http://www.museumoflondon.org.uk/Resources/app/Dickens_webpage/index.html Jane Austen app for Bath – http://visitbath.co.uk/things-to-do/tours-and-sightseeing/the-jane-austen-app-tour-of-bathp1316123 There is a Hardy Trail App (but it has a poor user interface) http://itunes.apple.com/gb/app/thomas-hardy-trail/id433130815?mt=8&ign-mpt=uo%3D4 And several universities have research groups working on these tools e.g. Scottish institutions associated with http://www.smarttourism.org/projects. Where our work differs is that rather than approaching this as programmers we bring multi-disciplinary creative and cultural industry research expertise together through a digital storytelling approach to create a rich media tool that can incorporate visitors’ own experience and insights. Commencing with the novel Tess * Web sites cited all accessed 03/6/12. The Smart Tourism programme brings together university informatics and computing science research from across SICSA, tourism organisations, and industry to address some of the key challenges in the sector. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 114 of the D’Urbervilles (1891), we will create locative media resources which offer “annotated” texts, layered with audio-visual information, interpretation and critical analysis, for situated use via mobile technologies that enable visitors to explore the cultural and physical contexts within which the work resonates. Rather than a wholly curated experience, our approach seeks to offer users multiple points of entry to the settings of the novel and a crowd-sourcing dimension to its on-going interpretation. We hope that this inclusive approach breaks down barriers between participants and custodians by allowing users to add content based on their experience of the itineraries. We hope that this interactive aspect will make these literary tourism routes accessible to the range of audiences targeted by the National Trust. A key research question for us will focus on the extent to which a locative media tool can enhance the visitor experience of literary landscapes. References Bhandari, K, (2008), Touristification of cultural resources: A case study of Robert Burns, Tourism: An International Interdisciplinary Journal, 56 (3), 283-293 Cohen, E. (1988). Authenticity and commoditization of tourism. Annals of Tourism Research, 15, 371-386 Craik, J, ( 1997) The Culture of Tourism, in., Touring Cultures: Transformations of travel and theory, C. Rojeck and J. 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Accessed 26/05/12 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 115 Landscapes of Movement and Historical Spatial Literacy Heather M.-L. Miller (University of Toronto, Canada) & Candis Haak (University of Toronto, Canada) Heather M.-L. Miller Associate Professor Anthropology, University of Toronto 3359 Mississauga Road North Mississauga, ON L5L 1C6 CANADA Tel. 1-905-828-3741 E-mail : [email protected] Candis Haak Anthropology, University of Toronto E-mail : [email protected] Acknowledgements: Funding and support for the research projects has been provided by the Social Science & Humanities Research Council of Canada (SSHRC); Directorate of Archaeology & Museums, NWFP (now Khyber Pakhtunkhwa), particularly Prof. Dr. Ihsan Ali, the first and longest-contributing collaborator; Gor Khuttree Museum staff; University of Peshawar Department of Archaeology; Hazara University and Hazara Museum in Pakistan; Government of Pakistan and Department of Archaeology and Museums; American Institute of Pakistan Studies; Connaught New Faculty Grant, Univ. of Toronto; University of Toronto Anthropology Graduate Student Pilot Research Grants; Dr. Peter Johansen and the Maski Archaeological Research Project; Dr. Andrew Nicholson, GIS librarian, University of Toronto Mississauga; space prohibits the listing of the many, many individuals who have contributed to date. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 116 Landscapes of Movement and Historical Spatial Literacy Abstract : Archaeologists tend to focus on the end-points of travel, a place-centred approach. Our various projects in South Asia are interested in these end-points, but also the experiences of travelers along the way, a transit-centred approach taking the perspective of movement through a landscape. Such an approach is road-focused, with way-stations, shrines and settlements seen as points along a progression. To examine chronological, economic, political, religious and social aspects of these movements, we are creating a database of historical travel accounts and physical remains in northern Pakistan (Miller, as part of the Caravanserai Network Project) and in southern India (Haak, pilgrimage in medieval Vijayanagara). This information can be analyzed with a geographical information system (ArcGIS) or in other ways to look for spatial patterns. The flexible structure of the projects are designed to encourage on-going and additional collaborations with scholars pursuing their own interests, but sharing information and facilities related to the central goals and themes of the project. While the formal research projects will utilize a complex database and GIS program, a parallel development is the creation of a Google Earth based system of information designed for use in undergraduate classes on South Asian history, archaeology, religion, and art history. This aspect of our work is designed to enrich the student learning experience through the development of a spatial learning tool. Google Earth is used as a framework to engage students in historical and archaeological studies while also cataloguing, organizing and integrating visual and documentary sources in an interactive, temporal and spatial capacity. It will be particularly helpful for student understanding of the multi-period palimpsests of settlements, routes and travel throughout South Asia. The emphasis is not on a static map of places, but on landscapes as experienced by travelers, past and present. Eventually, this tool may appeal to a wider audience of modern travelers and pilgrims as part of their own experience with the South Asian landscape. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 117 Landscapes of Movement and Historical Spatial Literacy We are interested in looking at the past from the perspective of movement through a landscape, in our work as archaeologists studying travel in South Asia over the past millennium. Archaeologists, like many people, tend to focus on the end-points of travel, a place-centred approach. Our various projects in South Asia research these end-points, but additionally investigate the experiences of travelers along the way, a transit- or travel-centred approach. The transit-centred approach takes the perspective of moving through a landscape, focusing on movement along roads or trails, with resting places, water sources, way-stations, shrines, festivals and settlements seen as points or nodes along a progression or network. In other words, we ask the questions ‘What was it like to be a traveler in South Asia during the Late Historic period? What amenities, hardships, wonders and oddities did they encounter?’ Here we present one particular aspect of our two large and multi-faceted projects, focusing on the process of scholars and students themselves becoming travelers, travelers both in space and time, to try to understand what it was like to be a traveler in this place, South Asia, and time period, the Late Historic or Medieval period, from about 1000 to 1800 AD/CE and into the modern era. In order to do this, we have to untangle the multiple layers of the past represented in the present landscape, a palimpsest effect (e.g., Shaw 2000). Transportation systems provided – and still provide – conduits of access and modes of integration, both physical and mental (cognitive). These transportation systems channeled and symbolized economic flows, spirtual pathways, and political power (Deloche, 1993; Miller, 2006; Snead et al., 2009; Neelis, 2011). Landscapes Of Movement In South Asia: Research Projects To examine chronological, economic, political, religious and social aspects of these movements, we are creating on-going databases of caravanserais, wells, minars, and other travel amenities in northern Pakistan (Miller, as part of the Caravanserai Networks Project, extended into India by Jennifer Campbell) and of shrines, waystations, temples and other aspects of pilgrimage travel in southern India (Haak, pilgrimage in medieval Vijayanagara). Figure 1 Map of South Asia, showing locations of the Caravanserai Networks Project (north) and the Vijayanagara Pilgrimage Project (south) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 118 These compilations are based on both historic and archaeological data, for which parallel but separate datasets are being devised to allow comparison of one against the other. Data include physical remains from archaeological and architectural investigations, and textual ‘remains’ such as historic maps and texts, both foreign and local travelers’ accounts. This information can be analyzed for spatial patterns both visually and in more complex ways with geographical information systems software such as ArcGIS, to examine what routes are used when, who is building what kind of amenities along the routes, who is using them, and so forth. The types of analysis possible with this data are many and varied, and different project members work in different directions. The flexible structure of the projects are designed to encourage on-going and additional collaborations with scholars pursuing a variety of their own interests, but sharing information and facilities related to the central goals and themes of the project. For example, the Caravanserai Networks Project is a joint endeavor of the University of Toronto, the NWFP (now KPP) Directorate of Archaeology and Museums, and scholars from a number of universities in Pakistan and the United States. It involves archaeologists, historians, art historians, and cultural anthropologists. The long-term goals of the Caravanserai Networks Project are to document changing exchange and communication patterns between South and Central Asia over time, and to examine cultural change in relation to changing contact with other people, through communication and transportation changes. (See Miller and Ali 2010 for a more complete description, and list of participants and sponsors.) Caravanserais are a particular type of traveler’s way-station – a self-enclosed, walled, square structure built in the form of cells around a central courtyard. Caravanserais and other travel amenities such as wells and distance markers are found throughout the historic Islamic diaspora, from Africa to South Asia and beyond, and studied in many countries but chiefly in the Middle East (Sims, 1978; Michell, 1978; Kleiss and Kiani, 1995). They are markers of increasing worldwide economic and cultural connections, and for South Asia begin around 1000 AD/CE with greater connection to the Islamic world, reach a peak of use during the Mughal period (roughly 1550 through the 1700s AD/CE), and largely end with the late British period in the 1900s, although some caravanserais continue in use up until the present (Deloche, 1993; Habib, 1986; Asher, 1995; Campbell, 2009, 2011). Way-stations of different types with similar functions existed in South Asia outside of the Islamic diaspora region and time period (Dar, 1999, 2006; Chakrabarti, 2005). In fact, the organized provision of amenities for travelers seems to have a much greater antiquity that is only beginning to be studied. Throughout all of these time periods, such travel amenities were used by traders, pilgrims of various faiths, government officials, rulers, and everyday people traveling to visit family, and so affected a very large proportion of the population. Another essential travel amenity, even more important than the shelter and security of the caravanserais, was the provision of water for both humans and their animal transport. Wells were available both at serais and between them, usually with a superstructure to make them more visible on the flat plains (e.g., Ali, 1999-2000). In the plains, distance markers were also constructed to guide travelers, in the form of kos minar. Fords, bridges (often made of boats), and even paved roads were also amenities constructed by local or regional organizations or elites for a variety of reasons. These structures are physical signs of a landscape focused on travel rather than settlement. As noted, different members of the Caravanserai Networks Project have contributed to the overall project goals and data through pursuit of questions of their own. Such research projects include Campbell’s (2009, 2010, 2011, this volume) analyses of architectural construction and changes, using tools such as three-dimensional computer reconstructions and space syntax Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 119 analyses, to examine political and social change through time. Other members of the project have looked at the types of activities found inside or near an urban caravanserai (Miller and Ali, 2010); identified physical structures with caravanserai mentioned in historic documents (T. Ali, M. Naeem Qazi, and others, in preparation); and analyzed changes in routes over time. Miller is currently investigated the location of wells inside caravanserais, outside of caravanserais, or in both places, which might give us information about the types of patrons using the amenities, whether they traveled mainly on foot or in large groups with many animals, and might even give clues to the routes used by the important horse trade from Central Asia to India. For both of our projects, the addition of historic texts and images allows us to see more of the mental associations with this landscape of movement. Haak’s South Indian pilgrimage project provides particularly good examples of the creation of cognitive landscapes. Her PhD project investigates the experiences of Hindu pilgrims travelling to Vijayanagara, a major pilgrimage center in Southern India, throughout the reign of the Vijayanagara Empire, 1346 to 1565AD/CE (Fritz, 1986; Fritz and Michell, 1987; Michell, 1990; Morrison and Sinopoli, 1992; Sinopoli, 2000; Sinopoli & Morrison, 2007; Verghese, 2000, 2004). (See Figure 1 above.) Haak’s Vijayanagara Pilgrimage Project addresses how perceptions and experiences shape and become reflected in sacred geography through the institution of pilgrimage. Instead of an economic or political view of roads and amenities, her research examines how meaning coalesced in a palimpsest to create conceptual sacred maps of the landscape that were intrinsically bound with myth and ritual actions, and especially the journey aspect of the pilgrimage tradition. Pilgrimage is a distinctive form of travel and experience, existing outside of mundane life, as the pilgrim enters into a particular time and space corresponding to the religious tradition. Haak is focusing on South Asian Hindu religious traditions, within which the long-term importance of tirtha-yatra (pilgrimage) is attested to in considerable religious and philosophical literature, accessible to the elite and non-elite alike to gain liberation from rebirth (moksha) and achieve other benefits that particular pilgrimage centers are thought to offer. Classically, the tradition of pilgrimage is referred to through the two nouns: tirtha and yatra (Fuller, 2004, p. 205). Tirtha literally translates to a “ford” or a “crossing place”, referring to the holy pilgrimage center as a space linking the divine and human worlds. Yatra refers to the act of pilgrimage and the journey in which one becomes a temporary renouncer – forsaking worldly and materialistic pursuits and comforts in exchange for transformative spiritual pursuits (Fuller, 2004, p. 209; Karve, 1988). There has not been much examination of the journey half of tirtha-yatra in the study of physical remains, and even to some extent historically. Instead archaeologists and art historians have focused on the pilgrimage centers – the destination, the tirtha (e.g., Mack 2011). However, numerous ethnographic sources in Fuller (2004) have shown that to modern pilgrims in India, the journey and its experience are equally as significant as reaching the center. Is this the case historically? Haak’s project addresses the journey/pilgrimage half of the tirtha-yatra through a theoretical and methodological approach to landscapes in which landscape is treated as a mentally constructed space, combining sensual (physical) experiences with imagination to create a total cognitive landscape with special meaning for the pilgrim. Using a synthesis of the methodological and theoretical approaches developed by Darling (2009), Fogelin (2011) and Shaw (2009), her plan is to examine how meaning was created in the pilgrimage landscape, what role space, perception and movement played in the transformative process of Hindu pilgrimage, as well as how and why traditions may have changed over time in past pilgrimage traditions in India. She will devise a meaningful phenomenological methodology that blends the cognitive geographic archaeological work of Darling (2009) in an examination of Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 120 landscape, movement and space; the spatial syntax and line-of-sight architectural work of Fogelin (2011); and the isovist landscape research done by Shaw (2009). The result will be the creation of cognitive maps that represent the experience and perception of the sacred geography of the pilgrimage landscape of historic Vijayanagara. Historical Spatial Literacy: Interactive Teaching Project While the formal research projects utilize complex databases and GIS programs, a parallel development is the creation of a Google Earth based system of information designed for use by all team members in all locations, and especially for undergraduate classes on South Asian history, archaeology, religion, and art history. This aspect of our work is designed to enrich the student learning experience through the development of a spatial learning tool. In other words, we try to get students – or anyone in the modern world who is not a specialist in this topic – to understand what it was like to travel in this past time and space. Both temporal and spatial training are necessary, so we must use a fusion of temporal and spatial tools to create this understanding. Understanding past time requires an exposure to historical and artifactural information. Google Earth has the potential to help with an understanding of geographical space, and also time to some extent, with its feature showing map images from the recent past. Fusing both together will allow for enhanced historical spatial literacy, the ability to ‘read’ patterns across space through time. This is a project still in its initial developmental stages, but we will use the South India location and history to briefly illustrate its potential. Modeled after a pilot study developed by Andrew Nicholson and Andrew Graham of the University of Toronto Mississauga Library for Introductory Classical Civilization courses, our Historical Spatial Literacy project incorporates Google Earth as a framework to engage students in historical and archaeological studies while also cataloguing, organizing and integrating visual and documentary sources in an interactive, temporal and spatial capacity. It will be particularly helpful for student understanding of the multi-period palimpsests of settlements, routes and travel throughout South Asia. The emphasis is not on a static map of places, but on landscapes as experienced by travelers, past and present. Eventually, this tool may appeal to a wider audience of modern travelers and pilgrims as part of their own experience with the South Asian landscape. Google Earth allows users to create paths with pop ups containing additional information about the landscape, history, and other information related to topics of interest or student papers; it can currently can hold up to 10 pages at a time with images. Placemarkers can also be used as stopping points for the traveler to examine linked photographs. (See Nicholson (2012) for a helpful introductory guide to Google Earth.) Nicholson and Graham’s model for Classics focused more on a microcosmic or site-based level, employing the extensive data and online databases available for ancient Pompeii and Rome. For our purposes, with an interest in travel across parts of South Asia, we want the students to experience and learn about connections of space on a larger scale, in a landscape likely to be entirely new to them. Thus, creating or retracing important routes will involve finding geographical features, putting important locations into their geographical context, overlaying significant maps or plans of sites, adding text from textual or other research, and incorporating photographs or images. The expansion and contraction of historical empires might also be included by tracing and color coding territories. In general, the idea is to integrate students’ research papers into their map projects, and vice versa. Setting placemarkers is relatively easy, and these can incorporate text. When filling in the details of the placemark there will be an area to alter what the placemark looks like, the caption, and an area to put in research/relevant information, links, etc. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 121 Figure 2 Examples of Google Earth placemarkers (red flags), overlay map (Vitthala Temple), & added text. The images and features in Figure 2 are all associated with the ancient capitol city of Vijayanagara, at its core in the modern-day village of Hampi. If there are pictures nearby that are already embedded in Google Earth (and as a layer that is turned on), the creator or user of a Google Earth ‘journey’ could also suggest that these be examined. For example, if a student is discussing architecture or features like a particular temple complex, there may well be an image created by a real-life visitor and placed on the Google Earth landscape for any viewer to see; there are many in the area shown in Figure 2, including many 360 degree images. However, these existing images have to be carefully checked; many of them are incorrect in either location or text, linked to the wrong spot on the map or with an incorrect name provided for the object in the image. Alternatively, the ‘journey’ creator could include an image of their own on the landscape, using the ‘placemark’ description box. Maps can also be overlain on the Google Earth image; we have provided the example of the travel network map for the Vitthala Temple, as seen in Mack (2004). Using Google Earth to georeference images does not provide the same precision as in ArcGIS, but it is adequate for students to convey spatial information and concepts. To overlay a precisely georeferenced image, the image could be imported into ArcGIS, georeferenced there, then imported into Google Earth. This is done in Google Earth by selecting the ‘Image Overlay’ button at the top of the screen, uploading and naming the picture or map, then placing it correctly in space by maneuvering it with the green crosshatch, corners or diamond that appears. Once all placemarkers are set in place, journeys can be recorded using the “Record a Tour” tab at the top of the screen. Voice recordings can be added to this if desired. Viewers can follow the tour, and simply press the space bar at any stop to interact with the areas. Perspective Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 122 should be taken into account when designing a tour as well, so that the viewers can spatially situate themselves. In order to help students understand the connection between Google Earth images and reality, we start them off with a trial tour set in their own campus as it exists on Google Earth. As they subsequently physically walk the ‘tour’ they have taken (or created) on Google Earth, they quickly discover the problems of incorrect image attribution, incorrect locational tags, and changes that have taken place since the Google Earth base map of their campus was created. This makes them more aware of the pitfalls they may face when creating or using Google Earth tours of a distant landscape. The lesson is even stronger if an archived Google Earth map is used, to show changes over just the past few years. They then become much more aware of the changes likely in a landscape over the hundreds of years since the time period under study. Having students create tours and interact with spatial dimensions of their subject encouragse a deeper perspective and reflection on geographical relationships, as well as the problems and solutions that past communities would have faced – or so we hope. Once they are comfortable with the tools, we can discuss issues of spatial relationships and geography, to create greater spatial literacy. After that, we can add issues of temporality, so that unilinear or static portraits of events are not created. This will engender a greater understanding of the relationship between geography and history, and the idea of landscapes actually being layers or palimpsests of past events, affecting and being affected by current events, and as places both lived in and traveled through, experienced and imagined. Thus, we hope to link enhanced historical spatial literacy with research into ancient landscapes of movement. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 125 Estudio del Itinerario Cultural Intercontinental Europa – América con el eje de la vid y el vino. ICOMOS Región Cuyo - Argentina Cristina Monfort (Universidad Nacional de San Juan, Argentina) & Inés Persia (Universidad Nacional de San Juan, Argentina) Cristina Monfort IDIS Instituto de Teoría, Historia y Crítica del Diseño- IDIS Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la Universidad Nacional de San Juan. Campus Universitario CUIM Av. Ignacio de la Roza y Meglioli Rivadavia. CP 5400 Provincia de San Juan, Argentina. Tel. +54 264 423239 Correo electrónico: [email protected] Inés Persia IDIS Instituto de Teoría, Historia y Crítica del Diseño- IDIS Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la Universidad Nacional de San Juan Campus Universitario CUIM Av. Ignacio de la Roza y Meglioli Rivadavia. CP 5400 San Juan, Argentina Tel. +54 264 4232395 Correo electrónico: [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 126 Estudio del Itinerario Cultural Intercontinental Europa – América con el eje de la vid y el vino. ICOMOS Región Cuyo - Argentina Resumen: Este Coloquio se propone entre sus objetivos: conocer, analizar y reflexionar sobre las acciones para el estudio, difusión y conservación de Itinerarios Culturales, que desarrollan las instituciones gubernamentales y no gubernamentales, de carácter nacional e internacional, y las Instituciones Académicas. Se presenta un avance del trabajo: de estudio del “Itinerario Cultural Intercontinental Europa – América con el eje de la vid y el vino”, propiciado por ICOMOS Región Cuyo- Argentina (en particular las Provincias de San Juan y Mendoza) y las Universidades de la Región y el Instituto de Conservación y Restauración de Bienes Culturales de la Generalitat de Valencia, España, a través de la firma de convenios de cooperación académica. La conservación del patrimonio urbano-arquitectónico debe necesariamente vincularse a una adecuada gestión, realizada desde los órganos del estado, con el apoyo de organismos que investigan y trabajan sobre la preservación del acervo cultural, las Universidades, Centros de Investigación y las organizaciones no gubernamentales, como es el caso de ICOMOS (Consejo Internacional de Monumentos y Sitios). Los Itinerarios, elementos de relación entre lugares, creadores de sentido territorial, vectores de memoria, y las rutas pueden ser interrogados en sus diversas dimensiones: económica, geográfica, antropológica, cultural, para una adecuada gestión del patrimonio y turismo. El Proyecto de Itinerario Cultural, con el eje en la vid y el vino, es una herramienta de gestión del patrimonio, propuesta como estudio en una red temática entre las regiones del país, sus relaciones con otros países de América y Europa, en el marco de la nueva categoría patrimonial “Itinerarios Culturales”, que reúne en un sistema conjunto los bienes patrimoniales, realza su significado y los interrelaciona a través de una perspectiva científica que proporciona una visión plural, más completa y justa de la historia. De esta forma, no sólo favorece la comprensión y la comunicación entre los pueblos, sino también la cooperación para la conservación del patrimonio. Carta de Itinerarios Culturales del CIIC del ICOMOS. Quebec, 2008. Se trabaja en un Documento Base: fundamentos, objetivos, metodología de la investigación y gestión para conformar la base científica del Itinerario propuesto para el trabajo institucional conjunto. Se analiza el Itinerario de cada región, para hallar las características territoriales que lo identifican y sus potencialidades en términos culturales, económicos y de desarrollo sustentable, para su integración a un Itinerario de carácter nacional y multinacional. En la Provincia de San Juan, el patrimonio de la producción vitivinícola es un recurso cultural de gran significado en la memoria colectiva. Se estudia en dos etapas: la época Colonial (inserción del cultivo de la vid y la cultura del vino, ligada a las órdenes religiosas que acompañaron la colonización española) y la época de desarrollo del cultivo y producción (la llegada del Ferrocarril y las grandes corrientes migratorias europeas, fines siglo XIX y principios del XX), para este caso se trabaja el Proyecto de investigación: Patrimonio Cultural de las Migraciones. Diseño y Producción. Influencia Valenciana en la Comunidad Sanjuanina, en la Universidad Nacional de San Juan, como aporte al estudio del Itinerario Cultural. Palabras claves: itinéraire culturel, route, viticulture, du patrimoine, le développement. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 127 Estudio del Itinerario Cultural Intercontinental Europa – América con el eje de la vid y el vino. ICOMOS Región Cuyo - Argentina 1. Introducción El trabajo presenta dos aspectos conceptuales Rutas Turísticas e Itinerarios Culturales, que son abordados en la temática de este Coloquio, que son diferentes y complementarios y su aplicación a los Casos de estudio: de escala intercontinental, regional y local, que son: El Proyecto Estudio del Itinerario Cultural Intercontinental Europa – América con el eje de la vid y el vino. Coordinado por la Delegación del ICOMOS Argentina - Región Cuyo, que forma parte de un Proyecto más amplio: El Itinerario Cultural Intercontinental del Vino entreEuropa – África y América coordinado por el Instituto Valenciano de Conservación y Restauración de Bienes Culturales de la Consellería de Cultura de la Generalitat Valenciana, España. Y el Proyecto Patrimonio Cultural de las Migraciones. Diseño y Producción. Influencia Valenciana en la Comunidad Sanjuanina, desarrollado la Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la Universidad Nacional de San Juan, Argentina, de escala regional y local. Se trabaja en base a los aspectos doctrinarios establecidos en la Carta de Itinerarios Culturales, elaborada por el Comité Científico Internacional de Itinerarios Culturales (CIIC) del ICOMOS. Ratificada por la 16ªAsamblea General del ICOMOS, Québec, el 4 de octubre de 2008 y en los aspectos teóricos de la convocatoria al Coloquio Internacional Rutas Turísticas e Itinerarios Culturales. Entre la memoria y el desarrollo 13 al 15 de junio de 2012, Québec, Canadá. 2. Diferencias conceptuales: Rutas turísticas e Itinerarios culturales 2.1 Los Itinerarios Culturales, representan procesos interactivos, dinámicos, y evolutivos de las relaciones humanas interculturales que reflejan la rica diversidad de las aportaciones de los distintos pueblos al patrimonio cultural. El reconocimiento de los Itinerarios Culturales como un nuevo concepto o categoría patrimonial guarda armonía y no se solapa con otras categorías o tipos de bienes (monumentos, ciudades, paisajes culturales, patrimonio industrial, etc.) que pueden existir en su seno. Simplemente los enmarca en un sistema conjunto que realza su significado y los interrelaciona a través de una perspectiva científica que proporciona una visión plural, más completa y justa de la historia. De esta forma, no sólo favorece la comprensión y la comunicación entre los pueblos, sino también la cooperación para la conservación del patrimonio.1 2.1.1 Definición2 Toda vía de comunicación terrestre, acuática o de otro tipo, físicamente determinada y caracterizada por poseer su propia y específica dinámica y funcionalidad histórica al servicio de un fin concreto y determinado, que reúna las siguientes condiciones: - Ser resultado y reflejo de movimientos interactivos de personas, así como de intercambios multidimensionales, continuos y recíprocos de bienes, ideas, conocimientos y valores 1 Carta de Itinerarios Culturales elaborada por el Comité Científico Internacional de Itinerarios Culturales (CIIC) del ICOMOS, Québec. 2008 pp 1 http://www.international.icomos.org/charters/culturalroutes_sp.pdf 2 Carta CIIC - ICOMOS – 16a AG – Québec 2008 – Itinerarios culturales – pp 2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 128 - entre pueblos, países, regiones o continentes, a lo largo de considerables períodos de tiempo. Haber generado una fecundación múltiple y recíproca, en el espacio y en el tiempo, de las culturas afectadas que se manifiesta tanto en su patrimonio tangible como intangible. Haber integrado en un sistema dinámico las relaciones históricas y los bienes culturales asociados a su existencia. 2.1.1 Definición Toda vía de comunicación terrestre, acuática o de otro tipo, físicamente determinada y caracterizada por poseer su propia y específica dinámica y funcionalidad histórica al servicio de un fin concreto y determinado, que reúna las siguientes condiciones: - Ser resultado y reflejo de movimientos interactivos de personas, así como de intercambios multidimensionales, continuos y recíprocos de bienes, ideas, conocimientos y valores entre pueblos, países, regiones o continentes, a lo largo de considerables períodos de tiempo. - Haber generado una fecundación múltiple y recíproca, en el espacio y en el tiempo, de las culturas afectadas que se manifiesta tanto en su patrimonio tangible como intangible. - Haber integrado en un sistema dinámico las relaciones históricas y los bienes culturales asociados a su existencia. 2.2 Ruta, Rutas Turísticas Según la fundamentación de la convocatoria: Coloquio Internacional RUTAS TURÍSTICAS E ITINERARIOS CULTURALES. Entre la memoria y el desarrollo 13 al 15 de junio de 2012, Quebec, Canadá. 2.2.1 La ruta ha sido siempre un lugar de encuentro y de intercambio de mercaderías, de ideas, de personas, de culturas. A la vez vía y eje, espacio de idas y regresos, de huidas y de reencuentros, la ruta potencia nuestra condición de nómades. 2.2.2 Rutas Turísticas: Al recorrer estas rutas, cada vez más los turistas eligen también crear, mantener, reencontrar o recrear su memoria individual, familiar, comunitaria, nacional; su memoria colectiva. En el espacio-tiempo libre del viaje, los turistas, desligados de su identidad cotidiana, pueden también estar más abiertos al encuentro. Crean y confirman a la vez sus recuerdos, sus ancestros y sus descendientes. 2.3 Uso sostenible – relación con la actividad turística3 Por lo que se refiere a su utilización, el Itinerario Cultural puede servir para promover una actividad de interés social y económico de extraordinaria importancia para el desarrollo sostenible. Debe ponerse especial atención en evitar la confusión conceptual entre rutas turísticas, aún las de interés cultural, e Itinerarios Culturales. Sin embargo, también es preciso reconocer que un Itinerario Cultural es una realidad que puede tener gran importancia para la cohesión territorial y el desarrollo sostenible. La visita turística deberá ser racionalmente administrada de acuerdo con estudios previos de impacto ambiental, planes de uso público y participación social, así como con medidas de control y seguimiento destinadas a evitar los impactos negativos del turismo. 3 Idem i pp 6 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 129 La promoción turística de un Itinerario Cultural debe garantizar en todo caso la participación prioritaria de la población local y de empresas turísticas locales y regionales. No deben crearse sistemas de monopolio de grandes empresas transnacionales o de empresas fuertes de los países con mayor desarrollo por los que atraviese el trazado histórico del Itinerario. 2.4 Rutas e Itinerarios, aspectos comunes: La Memoria y el Desarrollo Los Itinerarios, elementos de relación entre lugares, creadores de sentido territorial, vectores de memoria, y las rutas pueden ser interrogados en sus diversas dimensiones: económica, geográfica, antropológica, cultural4. El concepto de patrimonio cultural ante los nuevos escenarios del desarrollo incorpora relaciones complejas entre éste y el contexto territorial y social en el que se inserta. La aparición de nuevas categorías patrimoniales ha contribuido a un cambio en los objetivos de desarrollo, que deben estar basados en el equilibrio entre las necesidades sociales, la economía, el medio ambiente y el reconocimiento de la identidad y diversidad cultural.5 2.5 Itinerarios Culturales, Paisajes Culturales e identidades locales Los itinerarios culturales, junto a los paisajes culturales6, obligan a la necesidad de un cambio de escala con la que entender el patrimonio. Para hablar de itinerarios pierden peso los conceptos tradicionales de monumento e, incluso, de conjunto histórico. Ahora el verdadero referente es el territorio. Los valores culturales de los itinerarios son mucho más que la simple suma de elementos patrimoniales dispuestos a lo largo de una de estas vías; se trata de un sistema que tiene como referente sus interrelaciones con el espacio que atraviesa. Los itinerarios y los caminos históricos son importantes en los procesos de construcción de los territorios y de sus paisajes; y, en consecuencia, son básicos para entender las identidades locales y regionales. 3. Casos de Estudios En el mundo existen Itinerarios Culturales que, por su recorrido histórico, implican a diferentes países. Por esta razón, la cooperación internacional es fundamental para la investigación, valoración y conservación de los bienes que conforman los Itinerarios Culturales internacionales. 3.1 Proyectos de Escala multinacional e Intercontinental: Objetivo: Estudiar y recuperar el Itinerario Cultural del Vino y el cultivo de la vid a través de la Historia entre los Pueblos implicados en el proceso de desarrollo de la viticultura y su continuidad hasta la actualidad. Propósito: 4 Convocatoria al Coloquio Internacional Rutas Turísticas e Itinerarios Culturales. Entre la memoria y el desarrollo 13 al 15 de junio de 2012, Quebec, Canadá. 5 Fundamentación del IV Congreso Internacional: Patrimonio cultural y cooperación al desarrollo. Sevilla 2010. Foro UNESCO. 6 Documento Presidente CIIC del ICOMOS Dr. Victor Fernández Salinas. Actas de las Jornadas Nacionales de ICOMOS 2012 : rutas e itinerarios culturales / compilado. - 1a ed. - Mendoza : Idearium , 2012. E-Book. ISBN 978-950-624-021-9 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 130 Presentar a través del ICOMOS Internacional el Proyecto a UNESCO dentro de la Categoría de Itinerario Cultural Intercontinental en la Lista de Patrimonio Mundial. 3.2 Proyectos en estudio y desarrollo: “Itinerario Cultural Intercontinental del Vino entre- Europa – África Y América”, coordinado desde el Instituto Valenciano de Conservación y Restauración de Bienes Culturales7 IVC+R, Consellería de Cultura de la Generalitat Valenciana. Con el asesoramiento del CIIC Comité Internacional de Itinerarios Culturales del ICOMOS: En dos líneas de investigación: - Norte de África. La introducción y desarrollo de la viticultura en la Península Ibérica a través de la colonización fenicia y púnica a partir del s. V a.C. - América Centro y Sur . Primera etapa con la colonización y evangelización los españoles introducen el vino vinculado a las órdenes religiosas. . Segunda etapa vinculada a los movimientos migratorios. En relación a América el Proyecto “Itinerario Cultural Intercontinental Europa – América con el eje de la vid y el vino”. Coordinado por Delegación ICOMOS Región Cuyo- para Argentina.8 En particular las Provincias de San Juan y Mendoza y la vinculación con otras regiones del País. Antecedentes de la vitivinicultura en América9 la introducción del vino en América reproduce, de alguna manera, el esquema de la llegada del vino a la costa mediterránea de la Península Ibérica. La llegada de los españoles al Continente Americano trajo al vino como un elemento indispensable para la implantación de la religión cristiana y la celebración de la misa. Las migraciones de europeos a América desde finales del s. XIX y principios del XX aportaron nuevas tecnologías e impulsaron la producción. La viticultura pasó del autoconsumo y del comercio regional a una industrialización y a una proyección internacional. Es el inicio de las grandes bodegas y del comercio a gran escala que configuraría los grandes espacios vitivinícolas que hoy conocemos. Metodología10 El concepto de Itinerario Cultural exige una metodología específica para su investigación, valoración, protección, conservación, uso y gestión. Teniendo en cuenta su envergadura y su valor de conjunto, así como sus dimensiones territoriales, dicha metodología requiere establecer un sistema de actividades coordinadas y gestionadas de forma integral. Es fundamental partir de la identificación global del Itinerario y la de sus diversos tramos, acompañada de la confección de inventarios de los bienes que comprende, así como realizar un diagnóstico de su situación que 7 Directora Gerente Doña Carmen Pérez y Arqueóloga Municipal Requena – Valencia Asunción Martínez Valle. 8 Delegada Región Cuyo del ICOMOS Argentina, (2012- 2015), Especialista Arquitecta Cristina Monfort 9 Pérez García, C. y Martínez Valle, A: Artículo Itinerario cultural del vino. Relaciones entre España y América desde el siglo XVI. Proyecto de cooperación internacional del Instituto de Conservación y Restauración de Bienes Culturales de la Generalidad Valenciana 10 Idem ii pp 5 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 131 sirva para la posterior elaboración de un plan estratégico destinado a su salvaguarda y conservación. Investigación: El estudio de los Itinerarios Culturales puede abarcar diferentes áreas geográficas, incluso muy distantes entre sí. Por ello, es conveniente organizar diversos equipos de investigación en los principales puntos característicos de la ruta. La metodología de investigación, así como el desarrollo de medidas y la fijación de indicadores para la identificación y estimación de los valores de un Itinerario Cultural en sus diferentes tramos, no deberá perder de vista su valor de conjunto, evitando que se pierda su sentido y significado histórico. Forma de trabajo: La conservación del patrimonio debe necesariamente vincularse a una adecuada gestión, realizada desde los órganos del Estado, con el apoyo de organismos que investigan y trabajan sobre la preservación del acervo cultural, las Universidades, Centros de Investigación y las organizaciones no gubernamentales. Actualmente se trabaja con Convenios entre las Universidades: Nacional de San Juan; de Mendoza, de Congreso, a través sus Unidades y Centros de Investigación, y el Comité ICOMOS Argentina y el IVC+R. Se trabaja en un Documento Base: fundamentos, objetivos, metodología de investigación y gestión para conformar la base científica para el trabajo conjunto. Se analiza el Itinerario de cada región, para hallar las características territoriales que lo identifican y sus potencialidades en términos culturales, económicos y de desarrollo sustentable, para su integración a un Itinerario de carácter nacional y multinacional. Se puede ampliar a las distintas regiones del país y obtener los avales de los gobierno provinciales y nacional, como Ong´s y del CIIC del ICOMOS. 3.3 Desarrollo del Proyecto: escala regional y local Proyecto Patrimonio Cultural de las Migraciones. Diseño y Producción. Influencia Valenciana en la Comunidad Sanjuanina, desarrollado la Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la Universidad Nacional de San Juan, Argentina, de la escala Regional y Local. Desarrollado por un Equipo Interdisciplinario; 11 Directora: C. Monfort: Codirectora: I. Persia. Se propone desde una matriz conceptual de la inteligencia creadora, diseño- proyectoproducto, explorar y sistematizar los aportes de diversos campos: patrimonio cultural, sustentabilidad, territorio, en relación a la producción vitivinícola de la provincia de San Juan. Para Antonio Marina, la mayor parte de los modelos, que nos sirven para inventar cosas, entre ellas proyectos, son aprendidos. “Una cultura es, entre otras cosas, un repertorio de proyectos, elaborados por sus miembros a lo largo de la historia”12 11 Equipo de Investigación Interdisciplinario: Directora: Esp. Arq. Cristina Monfort, CoDirectora: Arq. Inés Persia. Integrantes: DG. Antonio Díaz, DG. Roberto Fonseca, Esp. Arq Nora Lucero, Arq Silvana Molina, DI. Ana María Yañez, Estudiante Avanzada DI. Yanina Ruarte, DG Eliana González y D Textil Ayalén Barrionuevo.Instituto de Teoría, Historia y Crítica del Diseño- IDIS, Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la Universidad Nacional de San Juan. 12 Marina, A. Teoría de la inteligencia creadora. . Anagrama, Barcelona. 1993. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 132 La valoración del Patrimonio Cultural, como recurso al servicio del desarrollo duradero, representa al mismo tiempo la memoria colectiva de la población y un recurso potencial para su futuro para las comunidades involucradas, siendo el “diseño” un potenciador del mismo. 3.3.1 Migraciones. Diversidad Cultural Para el caso de nuestro país, el Patrimonio Cultural está constituido en gran parte, por aporte de culturas de diferentes pueblos del mundo, que migraron desde su lugar o región de origen por diversos motivos y en ciertos casos las migraciones fueron masivas, como también tuvieron la particularidad de asentarse en grupo en una misma región. Territorios que por sus características ambientales y económicas, permitieron desarrollar trabajos similares y desarrollar la cultura productiva de su región de origen. Antecedentes vitivinícolas en la Provincia de San Juan, esta provincia de la Región Cuyo, es uno de los lugares de Argentina, donde fructificó la vid y desarrolló la vitivinicultura, aprovechando sistemas de irrigación anteriores a la llegada de los españoles, continuó su desarrollo en las distintas etapas, favorecido por la llegada de los inmigrantes europeos, entre ellas, para el caso de San Juan, las migraciones valencianas en los dos movimientos migratorios13, uno de finales del s. XIX hasta principios del XX y el otro de mediados del s. XX, que aportaron no solamente sus sistemas de producción sino también su cultura y tradiciones y que ha dejado testimonios importantes en manifestaciones religiosa, en la toponimia de la provincia sanjuanina, fiestas populares, gastronomía, actividades deportivas, entre otras. El patrimonio de la producción vitivinícola es para la provincia de San Juan un recurso cultural de gran significado en la memoria colectiva. El desarrollo de la misma, de acuerdo a su evolución, presenta distintas características que se han podido clasificar en periodos o etapas14. Fue una de las primeras actividades productivas de los procesos económicos regionales de la provincia. La Convención de UNESCO sobre la protección y promoción de la diversidad de las expresiones culturales, define: la “interculturalidad” como la presencia e interacción equitativa de diversas culturas y la posibilidad de generar expresiones culturales compartidas, adquiridas por medio del diálogo y de una actitud de respeto mutuo. 3.3.2 Territorio15. Globalización. Desarrollo. Diseño Territorio entendido como contenedor de un conjunto de conocimientos originados a partir del desarrollo de la cultura local. Boisier propone la revalorización del territorio como escenario efectivo de la globalización y componente indispensable a la hora de evaluar, idear y plasmar estrategias de desarrollo. Esta reposición del territorio tiene, según el autor, fundamentos genéticos en tanto el Hombre antes de ser el aristotélico “animal político” es “animal territorial” que habita, interactúa y defiende su espacio físico, componente principal de la serie de relaciones que definen la identidad del individuo. 13 . Fuente: Historia Centro Valenciano en San Juan. Argentina. www.valencianosanjuan.com.ar 14 Inventario del Patrimonio Arquitectónico de la Industria Vitivinícola de la Provincia de San Juan. 1995- 1999 Director: A rq. Nello Raffo Co-director: Arq. Inés Persia FAUD- UNSJ 15 Rodrigo Lazcano Abrigo. Revista de Geografía Norte Grande, 31: 129-133 (2004). Sergio Boisier: El desarrollo en su lugar (El territorio en la sociedad del conocimiento). Santiago: Serie Geolibros, Instituto De Geografía, Pontificia Universidad Católica De Chile. pp156 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 133 Si un territorio busca posicionarse y competir en el contexto de la globalización, debe complejizar su estructura interna, dado que a mayor conocimiento mayor complejización. Surge aquí la relevancia del recurso humano en cuanto en él radica la acumulación, generación y transmisión del conocimiento y por ende de la innovación, y son precisamente las ventajas construidas a partir de estos dos últimos conceptos las que permiten a un territorio y específicamente una región y mantener cierta competitividad en el tiempo Cabe destacar también la reivindicación que se hace del ser humano en tanto persona humana como elemento de una función de producción, dada su capacidad de aprender, conocer, almacenar y generar conocimiento. Figura 1 Territorios inteligentes. Dimensión Patrimonial. Compilación imágenes Yanina Ruarte 3.3.3 En Referencia al estudio de la Ruta del Vino en San Juan, zona Sur. La Propuesta se inicia en el Departamento Pocito - San Juan, por iniciativa de los propietarios de Bodegas, algunas de ellas de origen valenciano, ésta ruta ha logrado el reconocimiento de las agencias turísticas, conectando el recorrido con otras zonas de la provincia, integrando actividades culturales en relación a la actividad productiva de la cultura del vino. Viñas Segisa y Bodega Miguel Mas Son dos de las Bodegas de la Ruta del Vino de origen valenciano. De la primera su fundador, Vicente Pérez Ganga, emigró a San Juan en 1925 del poblado de Sax que es una población dedicada al cultivo de la vid y a la elaboración de Vinos, trae consigo los conocimientos y secretos del arte de cultivar la vid y producir vinos de calidad artesanal. Miguel mas, produce vinos cava orgánicos artesanales, con la técnica heredada de su abuelo valenciano. Criterios de estudio adoptados a través de “historias de familias” de inmigrantes valencianos que se dedicaron a la producción vitivinícola directa o indirectamente. Y “Estudio de Casos” de Establecimientos Vitivinícolas de familias valencianas en San Juan, como los que integran la Ruta del Vino. 3.3.4 Propuestas de integrantes del equipo investigación: Para lograr la reafirmación de las características locales y particulares de esta “Ruta” que permitirán una mejor integración en red a las Rutas e Itinerarios Culturales, regionales, nacionales y/o internacionales, como su sustentabilidad a partir de acciones concretas de Diseño, se han elaborado las siguientes propuestas. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 134 Propuesta 1 Artesanía y Diseño Tejido de fibras naturales. Tejido de mimbre y de palma de influencia valenciana: El tejido como actividad humana, como experiencia integral de vida, como pensamiento que interrelaciona el medio ambiente con las necesidades físicas y espirituales que el hombre experimenta, comparte y transforma en objetos útiles y estéticos aplicando los conocimientos técnicos que han sido adquiridos a través del tiempo y de la acumulación histórica de las vivencias de una comunidad. El tejido, como creación humana responde a un sentimiento, a una razón espiritual y a una necesidad básica de supervivencia, los objetos tejidos tienen diferentes usos: para almacenar y transportar se utilizan cestos y bolsos, para protegerse del sol se utilizan los sombreros, además se construyen objetos decorativos y todo aquello que alcanza la imaginación del tejedor. Figura 2 Artesanías de Palma y Mimbre de Valencia y San Juan, en relación con la vitivinicultura. Compilación de Imágenes Yanina Ruarte. Taller Creativo Fusión - Artesanía + Diseño Diseñadoras Industriales: Ana M. Yáñez, Estudiante avanzada y ayudante Taller Yanina Ruarte, Asesoras: C. Monfort FAUD UNSJ , DI Beatriz Galán FADU UBA Transferencia a la Area Docente, Cátedra de Primer Año diseño Industrial FAUD UNSJ: Taller y Génesis Formal. La experiencia se realizó en los talleres de la Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la UNSJ. Tuvo como invitados los maestros artesanos I. Bertomeu y D. García quienes enseñaron a los alumnos la técnica del tejido de origen valenciano y que fue usado desde la dominación árabe en la península ibérica. Los alumnos debieron resolver creativamente una estructura contenedora - protectora para el producto regional pasas de uva por medio del ejercicio de la observación, el análisis y posterior aplicación de la técnica de tejido sobre las fibras naturales de palma. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 135 Figura 3 Taller Creativo Fusión - Artesania + Diseño Génesis Formal. Diseño y Construcción Contenedores de productos regionales, pasas de uva. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 136 Propuesta 2 Uso de Tecnologías TIC`s DIG Roberto Sergio Fonseca, DG Díaz Antonio Valentín, han desarrollado un software online: geopuntos16, fundamentos: Las nuevas herramientas TIC son un aporte a los objetivos de estos proyectos en particular aplicable a un proyecto marco de trabajo en red. El diseño relacionado con el territorio, y su distribución en clusters, o zonas con determinados criterios de agrupación, exige de poder contar con herramientas de representación que permitan obtener esa dimensión de lo colectivo, permitiendo incorporar información individual de las unidades o elementos que lo componen. Se puede representar de forma eficiente y simple una situación de diseño y territorio. En un primer abordaje a esta problemática se plantea la necesidad contar con un soporte tecnológico adecuado. Google maps permite la visualización geográfica a través de coordenadas de latitud y longitud con distintos niveles de acercamiento (zoom o coordenada z) permitiendo mutar el modo de representación a mapa con rutas, satelital o híbrido. Esto es posible a través de información recopilada de forma periódica de forma satelital por Google, que genera una actualización de la superficie terrestre y sus tipos de mapas de todo el planeta. Esta información es de acceso público a través de su sitio web y aplicaciones relacionadas con internet. Registro de dominio www.geopuntos.com.ar y hosting en plataforma Linux. Figura 4 Sitio http://www.geopuntos.com.ar/ 16 Sitio web geopuntos.com.ar - Sistema de Geolocalización Territorial Todos los Derechos Reservados bajo Ley de Propiedad Intelectual 11.723 - República Argentina - Diseño Web Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 137 4. Conclusiones El estudio está en desarrollo por lo que permite conclusiones parciales, no obstante se puede afirmar que: - El estudio integral e interdisciplinario de las características locales y particulares de una “Ruta Turística” y su valoración permitirán una mejor integración en red a las Rutas e Itinerarios Culturales regionales, nacionales y/o internacionales, y contribuirá a su sustentabilidad. - El estudio de la nueva categoría patrimonial “Itinerario Cultural” exige nuevos enfoques y desafíos, en su aplicación a los Casos de Estudio y revisión de los criterios de inclusión en la Lista del Patrimonio Mundial. - Acordamos con Fernández Salinas, Presidente del CIIC de Icomos, en referencia a la nueva categoría patrimonial “Itinerario Cultural”, sólo en la medida en que los protagonistas de los distintos territorios que atraviesa un itinerario asuman el compromiso, con sus ventajas y responsabilidades, de su gestión, se podrá decir que el itinerario habrá generado sinergias territoriales que no sólo preservarán sus valores, sino que tendrán un importante retorno social, económico y cultural para las poblaciones que viven en su proximidad. Referencias Informe de Avance Proyecto: “Patrimonio Cultural de las Migraciones. Diseño y Producción. Caso: Influencia Valenciana en la Comunidad Sanjuanina” 2011- 2013, subsidiado por la Universidad Nacional de San Juan. Equipo de investigación: Directora: Esp. Arq. Cristina Monfort, Co-Directora: Arq. Inés Persia. Integrantes: DG. Antonio Díaz, DG. Roberto Fonseca, Esp. Arq Nora Lucero, Arq Silvana Molina, DI. Ana María Yañez, Estudiante Avanzada DI. Yanina Ruarte, DG Eliana González y D Textil Ayalén Barrionuevo.Instituto de Teoría, Historia y Crítica del Diseño- IDIS, Facultad de Arquitectura, Urbanismo y Diseño de la Universidad Nacional de San Juan. Berenguer, M. T., Berenguer, T. (2010): El Mundo de los Valencianos en San Juan. EFU. UNSJ. San Juan. Carta Internacional de Itinerarios Culturales. (Febrero, 2006). Comité Científico Internacional de Itinerarios Culturales (CIIC) de ICOMOS. Ratificada en Québec, 2008. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 138 Lazcano Abrigo, R. (2004): para Revista de Geografía Norte Grande, 31: 129-133 Sobre Sergio Boisier: El desarrollo en su lugar (El territorio en la sociedad del conocimiento). Santiago: Serie Geolibros, Instituto de Geografía, Pontificia Universidad Católica de Chile. Marina, Antonio (1993): Teoría de la inteligencia creadora. Ed. Anagrama. Barcelona. Pagina Web www.valencianosanjuan.com.ar . Posee el reconocimiento de CEVEX Centros Valencianos en el Exterior. Consellería de solidaridad y ciudadanía. Generalitat de ValenciaEspaña. Pérez García, C. Y Martínez Valle, A (2010): Artículo Itinerario Cultural del Vino. Relaciones Entre España Y América desde El Siglo XVI. Proyecto de cooperación internacional del Instituto de Conservación y Restauración de Bienes Culturales de la Generalidad Valenciana. 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Madrid. http://www.euroresidentes.com/libros/varios/territorios_inteligentes.htm Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 139 Les Routes de la Lavande : au carrefour du développement culturel et de la valorisation de la ressource Romain Monge (UMR TELEMME Université de Provence, France) Romain Monge UMR TELEMME 6570 c/o MMSH 5, rue du Château de l’Horloge BP 647 13094 AIX-EN-PROVENCE Cedex 2 Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 140 Les Routes de la Lavande : au carrefour du développement culturel et de la valorisation de la ressource Résumé : La lavande française a connu et connaît une dynamique territoriale remarquable, surtout en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où elle s’intègre dans des réseaux d’échange et de production fortement mondialisés. D’autre part, elle est une représentation symbolique de la Provence. Parallèlement, le tourisme est une base forte de l’économie régionale, puisque près de 220 millions de touristes se sont rendus en région PACA en 2010. Face aux crises de production de la lavande des années 1980 et 1990, il fût primordial d’allier tourisme, Provence et ressource naturelle par le biais des « Routes de la Lavande », opération touristique faisant partie du Plan de Relance de 1994. Ces itinéraires revalorisent une espèce qui était devenue un peu désuète, mais met également en scène tout le patrimoine provençal puisqu’ils traversent les petits villages provençaux, les réserves forestières, les parcs naturels… Aussi, ces « routes » ont aidé la filière lavandicole à se structurer et à coopérer ensemble : grâce à la mutualisation des idées et des savoir-faire, des unités se sont équipées en matériel High-tech, le développement de la vente directe a donné plus d’indépendance aux producteurs et la lavande redevient un produit noble. En empruntant les nouveaux concepts de la géographie économique, industrielle et culturelle (issus des travaux du Groupe de Recherche sur les Milieux Innovateurs), cette démonstration vise à montrer que la lavande est un hybride entre produit touristique et culturel, et que les « Routes de la Lavande » est un concept innovant qui a remis en valeur un produit en perdition et qui a renforcé une filière agricole atypique. Mots-clés : Ressource naturelle, développement local et durable, modèle productif, innovation, lavande. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 141 Les Routes de la Lavande : au carrefour du développement culturel et de la valorisation de la ressource Introduction La lavande incarne depuis les trente dernières années une représentation emblématique de la Provence, où le tourisme est une base forte de l’économie régionale. Elle est d’ailleurs la deuxième région touristique française. Parallèlement, « Les Routes de la Lavande » sont des routes artificielles créées au début des années 1990, dans le cadre du Plan de Relance de la lavande. Elles visent à lier la lavande au tourisme et elles s’inscrivent dans une double perspective qui consiste à protéger une culture en perdition et à fédérer les acteurs de la filière lavandicole. Ces « routes » pourraient être une opération touristique parmi tant d’autres, mais à première vue, elles sont auréolées d’un challenge de taille. Cette réflexion, portant sur les impacts culturels et structurels des « Routes de la Lavande » s’organise en deux temps. Il s’agira dans un premier temps d’aborder le processus de construction du lien qui unit la lavande à la Provence, à travers une posture historique et chronologique. Puis, il conviendra de se pencher sur l’offre touristique des « Routes de la lavande » et d’analyser leurs impacts sur la vision de la Provence et sur la filière lavandicole. 1. La lavande, le symbole de la Provence 1.1 Une espèce très ancrée au territoire La lavande est un arbrisseau qui pousse sur des sols secs, calcaires et ensoleillés hérités des défrichements de la Préhistoire (Schönfelder, 1989). C’est également une plante spontanée, et endémique de l’ouest du bassin méditerranéen puisqu’elle s’étend de la Provence jusqu’au centre de l’Espagne ; on en trouve également dans le nord de l’Italie. Le genre Lavandula se décline en sept variétés1 mais c’est le genre lavandula angustifolia qui est propre à la Provence. Ce sont les Grecs et les Romains qui ont été les premiers à l’utiliser pour parfumer et assainir les bains ; en Provence, elle fût utilisée dans la préparation de pommades, de médicaments et de collyres lors des grandes pestes, dès le Moyen Age. Mais, c’est durant XIXème siècle que l’économie de la cueillette apparaît, à travers l’exploitation des baiassières qui sont les lavanderaies sauvages. C’est dans ces espaces que la récolte avait lieu ainsi que la distillation à l’aide des alambics ambulants, témoignages de l’évolution des savoir-faire locaux traditionnels. Finalement, c’est l’implantation des parfumeries dans la région de Grasse et les techniques modernes qui vont contribuer à l’essor de l’huile essentielle de lavande provençale. En effet, c’est au début du XXème siècle qu’apparaît la mise en culture organisée systématique de la lavande. La découverte du lavandin vers 1930 en fera également l’objet. La lavande devient un produit industriel dès les années 1950 et 1960 puisqu’elle est utilisée en grande partie pour parfumer les détergents et les produits de nettoyage, avec l’apparition des grands lessiviers (SOUPLINE apparaît en 1964, MONSIEUR PROPRE en 1966). La production de lavande a largement contribué à la richesse de la Haute Provence jusque-là très difficile à valoriser de par sa nature aride et pauvre. Le record de production d’huile essentielle de lavande de Provence est atteint en 1960 avec plus de 150 tonnes produites. Au même moment, les promoteurs immobiliers réalisent les premières publicités dans le bâtiment en prenant comme produit d’appel la lavande, et notamment à Sault, dans le département du Vaucluse. C’est alors 1 Lavandula angustifolia, lavandula latifolia, lavandula hybrida (le lavandin), lavandula stoechas, lavandula viridis, lavandula pinnata, lavandula lanata, lavandula dentata. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 142 que cette culture en Provence bascule d’une activité traditionnelle vers une activité industrielle : tout le long du XXème siècle verra apparaître la naissance d’un véritable système productif régional de la parfumerie en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la Haute Provence aura pour fer de lance la culture de la lavande et du lavandin (carte 1). Aujourd’hui, cette culture représente 18500 hectares pour environ un millier d’exploitations, selon le dernier recensement général agricole de 2010. Par conséquent, la France est le leader en production d’huile essentielle de lavande et de lavandin, qui est davantage utilisée pour parfumer les produits ménagers. Les concurrents directs de la France sont l’Espagne qui produit une moyenne de 100 tonnes annuelles (quoiqu’il s’agit de lavandula spica), et les pays de l’Europe de l’est, en particulier la Bulgarie, qui produit une trentaine de tonnes, et l’Ukraine, qui en produit 82. 1.2 La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, région la plus visitée après Paris et l’île de France C’est dès le début des années 1980 que se développe le tourisme en région ProvenceAlpes-Côte d’Azur, puisque l’offre se structure (établissements hôteliers variés, activités sportives et touristiques, ballades en moyenne et haute montagne, exploration des parcs et des réserves naturelles) et connaît un élan remarquable si bien qu’aujourd’hui, elle est la deuxième région française la plus visitée en termes d’arrivées de touristes français comme étrangers3. Au même moment, et après trente ans d’utilisation pour parfumer les produits ménagers, la lavande souffre d’une image « rétro », folklorique et devient une production vieillissante, vidée de quelconque valeur patrimoniale, et le tourisme pourrait remettre cette culture sur pied. Ainsi, les premiers guides touristiques qui associent lavandes et Provence paraissent (Naviner, 2002) et les parfumeurs commencent aussi à lier lavande et Provence ; ce sont d’ailleurs les premiers médias qui vont construire ce lien. Enfin, cette période correspond aussi à la mise en place du label « Appellation d’Origine Contrôlée Huile Essentielle de Lavande de Provence »4, qui est le fruit de l’association des producteurs de lavandes de Haute Provence, excédés de voir leur production chuter au profil de lavandes étrangères (Monge, 2011). L’idée est donc d’allier le tourisme et la lavande et afin d’en comprendre l’articulation, il conviendrait d’avoir une approche chronologique quant au processus de symbolisation de la lavande qui a motivé la création des « Routes de la Lavande ». 1.3 La lavande, un produit d’appel C’est en 1969 que le conseil général des Basses-Alpes (devenues aujourd’hui les Alpes de Haute-Provence) publie un petit opuscule intitulé la « Route de la Lavande » : il s’agit en fait d’itinéraires touristiques, des circuits pédestres et automobiles dans les Basses-Alpes et la vallée de l’Ubaye. La lavande semble n’être qu’un lien un peu artificiel, puisqu’elle n’est visiblement pas l’objectif du déplacement. Elle n’est mentionnée que très brièvement et il est indiqué au début de la brochure une liste non exhaustive des localités où l’on peut trouver des distilleries (Naviner, 2002 ; Langevin, 2005). Puis, au début des années 1970, une « étude sur l’environnement de la Route de la Lavande » à l’origine du conseil départemental des Alpes de Haute Provence visait à mettre en place les conditions de l’aménagement touristique d’une route ou d’un itinéraire dans le respect de l’environnement. Mais au cours des années 1980 et 1990, la lavande de Provence va connaître deux crises graves et une nouvelle offre touristique axée sur cette ressource va se mettre en place. Nous 2 Sources : France AgriMer – antenne de Volx, 2010 Observatoire du tourisme en région PACA, chiffres de 2010. 4 Reconnue par le décret du 14/12/1981. 3 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 143 avons vu que l’année 1981 correspond à la mise en place du label AOC Huile essentielle de lavande de Provence ; ainsi que le souligne Naviner (op. cit.), en 1987, le conseil général des Alpes de Haute Provence décide de créer une nouvelle route avec des possibilités d’extension vers Grasse ou vers les départements limitrophes. Cette route se matérialiserait par des relais d’information, des thèmes proposés par des conservatoires botaniques, et des journées découvertes. Enfin, suite à la seconde crise au début des années 1990, où la production d’huile essentielle de lavande de Provence atteint 25 tonnes, est mis en place le Plan de Relance de la lavande, en 1994. Décidé par l’Union Européenne et les conseils départementaux, il est piloté par la DATAR5. Ce plan de relance, pensé et voulu pour sauver cette production inclut un volet touristique dans lequel plusieurs itinéraires tournant autour de lavande et du patrimoine provençal seraient crées. C’est ainsi que sont officiellement lancées les « Routes de la Lavande » en 1996, gérées par l’association du même nom, jusqu’en 2008. L’objectif de ces routes étant de remettre en valeur un produit typique local à travers le prisme du territoire. 2. La lavande, hybride entre produit culturel et produit touristique ? Zoom sur l’offre des « Routes » 2.1 Une nouvelle gestion qui continue à développer l’image de la Provence Depuis 2008, c’est la Grande Traversée des Alpes qui a repris la gestion des Routes de la Lavande ; elle continue à développer l’image Provence, à travers six circuits sont proposés (carte 2). Ces six circuits s’étendent du pays grassois jusqu’aux Préalpes d’Azur, de la Haute Provence au Verdon, puis du Ventoux à la montagne de Lure jusqu’au Luberon. Une extension vers la Drôme Provençale est proposée, qui s’étend du Haut Vaucluse, jusqu’au Haut Buech. Ces itinéraires ont pour dénominateur commun des visites de fermes, de distilleries, de lavanderaies, et qui proposent plusieurs activités liées à la lavande. Ces circuits sont à cheval sur 4 départements et 2 régions ; la stratégie de ces routes n’est pas uniquement de valoriser la lavande mais de valoriser également le patrimoine provençal. Ainsi, le circuit « Ventoux, Lure et Luberon » permet d’admirer le Mont Ventoux et les vallées du Luberon, tandis que le circuit « Haute-Provence-Verdon » traverse le parc naturel des Gorges du Verdon et les petits villages emblématiques comme Moustiers-Sainte Marie. Par ailleurs, cette opération touristique a favorisé l’essor de la vente directe d’huiles essentielles, ce qui n’était pas envisageable avant la naissance des routes, puisque ces produits étaient destinés à la parfumerie industrielle. 2.2 Zoom sur l’axe Forcalquier-Grasse Afin d’illustrer notre réflexion, il convient de prendre pour exemple l’axe ForcalquierGrasse, qui est l’itinéraire liant la Haute Provence, berceau de la lavande et du lavandin au pays grassois, berceau de la parfumerie moderne et industrielle. De plus, cet axe est doté d’une stratégie touristique et culturelle (Gagnon, 2003) puisqu’il met en valeur les plateaux lavandicoles de Valensole et de Puimoisson, et traverse le parc naturel du Verdon. Dans un premier temps, la ville de Forcalquier se distingue par la visite de bâtiments anciens qui font office de musées dotés de jardins expérimentaux, à l’image du musée de Salagon ; il est possible de suivre des ateliers et des formations à l’Université Européenne des Senteurs et des Saveurs qui se trouve dans le couvent des Cordeliers, bâti vers 1236, et inscrit comme monument historique. Enfin, la ville de Manosque se distingue par la visite de l’usine de 5 Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité territoriale. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 144 L’OCCITANE EN PROVENCE, pour ensuite parvenir au plateau de Valensole, où les exploitations lavandicoles se succèdent et où l’on peut visiter des coopératives (photos 1 et 2). La ville de Digne-Les-Bains se caractérise par la présence de jardins expérimentaux mais aussi par l’organisation de foires et de fêtes de la lavande tandis que le pays dignois est riche en exploitations certifiées AOC. Certaines de ces exploitations labellisées fabriquent leurs propres cosmétiques et procèdent à la vente directe. Ainsi, ces unités peuvent se détacher du sérail industriel en valorisant leurs produits à travers un circuit alternatif. Mais l’une des opérations de revalorisation majeure de ce secteur reste la réhabilitation de la distillerie de Barrême, qui abrite la plus ancienne installation de génération de vapeur indépendante pour la distillation de la lavande et qui est doté d’un patrimoine bâti remarquable. A l’heure où nous écrivons ces lignes, un projet d’éco-musée est en cours et qui tournerait autour du patrimoine de la lavande, du patrimoine provençal et de la sensibilisation du grand public aux challenges environnementaux. Enfin, la ville de Grasse a complètement restructuré son offre touristique axée sur le patrimoine de la parfumerie. En effet, le Musée International de la Parfumerie a été rénové misant sur l’articulation entre le bâti ancien et moderne. Aussi, le musée propose plusieurs ateliers ludiques et pédagogiques. Dans la même perspective, la Bastide du Parfumeur est un jardin aménagé où l’on peut admirer des plantes à parfum remarquables, typiques du bassin méditerranéen, comme la rose, le jasmin, la tubéreuse, la lavande, etc. En somme, les « Routes de la Lavande » offrent trois lectures différentes du patrimoine provençal à travers la ressource naturelle, l’industrie et les savoir-faire locaux et le paysage. 2.3 Vers un nouveau modèle innovant ? Que retenir de cette réflexion sur ces routes touristiques ? Elle montre que ces routes sont un vecteur de communication : ainsi que le soulignait Bourdieu dans Le marché des biens symboliques, le produit est une référence au passé, au présent et à l’image d’un territoire. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’en premier lieu, les « Routes de la Lavande » sont l’expression de tout un ensemble culturel en évolution. Les travaux du Groupe de Recherche Européen sur les Milieux Innovateurs (GREMI) ont mis en lumière l’idée que le passé peut être un tremplin pour l’innovation en « réactivant » le potentiel des ressources naturelles et culturelles (Camagni, Maillat, Matteaccioli, 2004). Nous avons vu précédemment que la lavande était devenue un produit folklorique, dénué de sens culturel et patrimonial. Puis, les premiers médias, en l’occurrence les parfumeurs et les guides touristiques ont « révélé » cette ressource en l’associant à la Provence : ainsi, la lavande est devenue alors l’expression d’un territoire à partir de laquelle on va construire un paysage autour du back to basics : les pratiques locales, des savoir-faire ancestraux, d’authenticité… En faisant de la lavande un produit symbolique de la Provence, de nouveaux circuits commerciaux se développent (la vente directe), un alter-tourisme durable prend forme (les touristes ne viennent plus en Provence uniquement que pour le soleil et la mer) et dépasse le simple cadre de l’industrie du parfum (les itinéraires mettent en scène les parcs régionaux, les réserves naturelles). Enfin, les « Routes de la Lavande » confèrent aux produits locaux une dimension territoriale. Par conséquent, les produits provençaux à base de lavande ne sont plus achetés « par hasard » : en s’inscrivant dans la trilogie « Made by, made of, made in » emprunté à Michel Bourqui, les vertus du terroir provençal ne sont plus vantées bêtement. Pour conclure, les « routes » sont un modèle de développement avant-gardiste : en considérant que l’innovation n’est pas forcément liée aux progrès technologiques, remettre sur pied une ressource ancrée au passé en la réactualisant et l’associant à un territoire a généré des externalités positives. Conclusion Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 145 Cette démonstration a mis en lumière, par le biais des « Routes de la Lavande », l’articulation entre la lavande comme produit touristique et culturel. Nous avons vu que cette opération touristique ne cherchait pas seulement qu’à revaloriser une ressource locale, mais à valoriser tout le patrimoine (naturel et industriel) qui s’y rattache. Il convient de souligner que l’aménagement de ces routes a eu pour effet de maintenir les emplois et le tissu rural dans une zone en voie de désertification. Par la même, les « Routes » ont permis à la filière lavandicole de se structurer. En effet, certaines localités se disputaient la place de numéro 1 de producteurs de lavandes et aucune coopération territoriale n’était envisageable ; aujourd’hui, la mise en réseau des acteurs qui sont partie prenante dans cette offre touristique favorise la coopération et le développement. C’est ainsi que quelques exploitations de lavandes en Drôme Provençale se sont dotées du système d’extraction au dioxyde de carbone supercritique tout en mutualisant leurs compétences. Les « Routes de la Lavande » seraient alors la base d’un nouveau modèle productif. 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Guillermo Moreno (Museo De Arte Religioso Y Colonial “Juan De Tejeda”, Argentina) & Fabiana Palacios Museo De Arte Religioso Y Colonial “Juan De Tejeda” Independencia 122 CP (5000) Córdoba, Argentina Tel: 54 351 6713218 Correo electrónico : direcció[email protected] Web: www.museotejedacordoba.com.ar Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 149 Aportes Para La Resignificacion De La Identidad Cordobesa A Traves Del Plan De Recuperación Y Puesta En Valor Del Patrimonio Arquitectónico, Cultural, Turistico Y Religioso Del Museo De Arte Religioso Y Colonial Juan De Tejeda”- Cordoba- Argentina 2010/2016 Su Relacion Con El Itinerario Cultural De La Manzana Jesuitica Y Edificios Del Casco Historico. Resumen : La experiencia de ingresar al Museo Tejeda hace retroceder al visitante 400 años. Monumento histórico nacional desde 1941, emplazado en el casco fundacional de la Ciudad de Córdoba, Argentina, en un edificio de arquitectura barroca colonial construído entre finales del siglo XVI y principios del siglo XVII, el Museo ocupa desde 1970 el más antiguo de los patios y las habitaciones circundantes del Convento San José de las Carmelitas Descalzas. El trabajo procura dar cuenta de los caminos elegidos en el proceso de revitalizar y rescatar al Museo Juan de Tejeda del estado de abandono y deterioro en que se encontraba, intentamos resignificar y valorizar el itinerario cultural del que forma parte e integrarlo al resto de los edificios del casco histórico y de la Manzana Jesuítica, declarada Patrimonio de la Humanidad por la UNESCO en el año 2000. El Museo transita una etapa de restauración del edificio patrimonial y revitalización institucional que integra el PLAN MAESTRO PARA LA RECUPERACIÓN Y PUESTA EN VALOR DEL PATRIMONIO ARQUITECTÓNICO, CULTURAL, TURíSTICO Y RELIGIOSO, el cual intenta posicionarlo en el lugar que los cordobeses y sus visitantes se merecen. Trabajando el edificio como continente y el turismo como uno de los ejes del desarrollo de la vida institucional, pusimos en marcha un PROYECTO DE DESARROLLO TURÍSTICO que es el “CENTRO DIGITAL DE PROMOCIÓN DE TURISMO CULTURAL Y RELIGIOSO DE CORDOBA” Este Centro, inaugurado en el año 2011 funciona en el ámbito del Museo Juan de Tejeda y promueve la difusión de su patrimonio artístico, arquitectónico e histórico a través del Turismo, el cual potencia a la institución en sus modos de hacerse conocer a la comunidad local y a turistas nacionales e internacionales, respetando valores y tradiciones propios del lugar que lo contiene. La propuesta de creación del Centro digital impacta positivamente en la adecuación de contenidos y criterios expositivos del Museo, nuevos modos de expresión y comunicación, que llegan a mayor cantidad y variedad de público. El centro permite al visitante, conocer, disfrutar en pantalla y organizar su propio recorrido por las rutas culturales locales, provinciales y nacionales. Se conjugan el rescate de la memoria, la arquitectura, la historia y el empleo de tecnologías de comunicación actuales, dando al visitante la posibilidad de re-pensar la multiplicidad de culturas, hechos y circunstancias que conforman nuestra identidad. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 150 Aportes Para La Resignificacion De La Identidad Cordobesa A Traves Del Plan De Recuperación Y Puesta En Valor Del Patrimonio Arquitectónico, Cultural, Turistico Y Religioso Del Museo De Arte Religioso Y Colonial Juan De Tejeda”- Cordoba- Argentina 2010/2016 Su Relacion Con El Itinerario Cultural De La Manzana Jesuitica Y Edificios Del Casco Historico. 1. Breve Reseña Histórica El Museo de Arte Religioso Juan de Tejeda se encuentra en el casco histórico de la Ciudad de Córdoba, Argentina. Pertenece al Arzobispado de Córdoba y ocupa desde 1970, el primero y más antiguo de los patios y las habitaciones circundantes del Convento San José de las Carmelitas Descalzas. Casona original de la familia Tejeda, fue Juan de Tejeda y Miraval quien realizó las modificaciones a su vivienda de finales del siglo XVI, para fundar en ella, en 1628 el primer convento de la orden de Santa Teresa de Ávila en Latinoamérica. (Denaro.2008 /Frías.2006 / Colombres. 1973) De incalculable valor arquitectónico y patrimonial, declarado monumento histórico nacional, el edificio, fue uno de los primeros solares construidos en el casco fundacional y es el único en su tipo que se mantiene hasta nuestros días en su estado original. 2. La Ciudad De Cordoba Córdoba es una importante ciudad cultural, con una población de 1.330.023 habitantes, siendo la más poblada de Argentina, después de la Ciudad Autónoma de Buenos Aires. (Censo Nacional 2010) Ubicada en el centro geográfico del país, es y ha sido a poco de su fundación, un estratégico cruce de rutas desde el sur de Brasil y Uruguay hasta la Cordillera de los Andes, Chile y el Alto Perú. Esta condición devino en un desarrollo comercial y de provisión de insumos, que en la época colonial eran las mulas, las mercaderías del puerto y las manufacturas locales y más recientemente, las industrias, el turismo, los servicios y la educación. Su Universidad, fundada por los Jesuitas en 1613, (Congreso Internacional “Jesuitas 400 años en Córdoba. 1999) es la primera de Argentina y la cuarta más antigua de América. Cuenta con más de 100.000 estudiantes provenientes del resto del país y de otros países del mundo. 3. La Actividad Turística La ciudad tiene puntos históricos, culturales y turísticos importantes. Tradicionalmente el turismo llegaba a Córdoba atraído por las bellezas naturales de la Provincia por lo que la Ciudad funcionaba esencialmente como centro distribuidor hacia los distintos destinos de ciudades y pueblos del interior provincial. Los visitantes, preeminentemente argentinos, visitaban algunos atractivos que se presentaban de manera dispersa y realizaban turismo de compras. A partir de la década del 80, comenzó a desarrollarse en la ciudad el turismo de Convenciones y Congresos, se potenció gradualmente la hotelería y los centros comerciales. También, el gran caudal de jóvenes universitarios que representa alrededor del 8 % de la población total de la ciudad, generó progresivamente el desarrollo de una gran oferta específica, de servicios de entretenimiento, gastronomía y venta de indumentaria. En el año 2000, Unesco declaró a la Manzana Jesuítica, junto al conjunto de sus estancias, Patrimonio de la Humanidad y en 2006 Córdoba fue nombrada Capital Americana de la Cultura de ése año. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 151 A partir de la declaración de las Estancias Jesuíticas como Patrimonio de la Humanidad y su promoción a todo nivel, las mismas generaron un incremento significativo en el turismo en general en Córdoba y en particular el cultural – religioso. El Gobierno Provincial ha potenciado esta sinergia, con intervenciones estratégicas en las fachadas y el entorno de los edificios históricos religiosos del Casco fundacional de la Ciudad. Desarrollar el turismo a través de éstos sitios, especialmente los religiosos y considerando que Córdoba tiene en su centro histórico numerosas capillas de la época colonial, es lograr sumar un elemento más de desarrollo del turismo local y extranjero, durante todo el año. En un contexto nacional e internacional que favorecen el desarrollo turístico, se hace imprescindible que la gestión turística- cultural de todos los sitios de interés sea potenciada y organizada de modo integrado, conformando un conjunto de valor, que tanto en su recorrido provincial como en la ciudad, justifiquen por sí mismos un viaje a Córdoba, favoreciendo el crecimiento y diversificación de la oferta hotelera, gastronómica, comercial y de entretenimiento. 4. Iniciando Un Nuevo Camino En Mayo de 2010, a partir del nombramiento del Arzobispo de Córdoba, nos hicimos cargo de la Dirección del Museo Juan de Tejeda. El mismo presentaba numerosas falencias. La gestión administrativa, la extensión cultural y la comunicación institucional eran inexistentes. (Moreno-Palacios. 2010) Se percibía al Museo aislado de la realidad cultural que lo contiene, a pesar de estar emplazado en el corazón histórico de Córdoba, rodeado de instituciones emblemáticas de la Ciudad. No existía agenda de eventos culturales, visitas o actividades de extensión programadas, jornadas de puertas abiertas, capacitación, ni actividades para la comunidad. El Museo carecía de un presupuesto estable para su funcionamiento. Hasta la actualidad, ninguna entidad oficial o privada lo sustenta de manera sostenida, ni se cuenta con personal suficiente para su funcionamiento, lo que obstaculizó las primeras decisiones y demandó un esfuerzo adicional, para encontrar estrategias de acción para su recuperación. El edificio patrimonial se encontraba en avanzado estado de abandono y deterioro. La falta de mantenimiento de años, había ocasionado daños casi irreparables en algunas estructuras de madera, en revoques y sectores de la cubierta de techos. La instalación eléctrica se encontraba funcionando con cableado obsoleto y sub-dimensionado y no existía protección contra incendios ni sistema adecuado de seguridad con alarmas ni videocámaras. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 152 La funcionalidad se encontraba limitada, no se contaba con sanitarios para el público, área administrativa y de servicios ni con un espacio de usos múltiples o auditorio para dar respuesta a los eventos de extensión cultural que requiere el Museo. Situación similar podía observarse con el estado de conservación de las obras de arte. Valiosas obras llevaban varios años sin exponerse al público, se encontraban atiborradas en salas devenidas en depósitos circunstanciales, sin el debido cuidado y protección para evitar su deterioro. Un aspecto fundamental que tiene que ver con el patrimonio del Museo, es que el inventario de las colecciones de objetos y obras de arte se encontraba incompleto y desactualizado. No existía un registro cierto de la integración de la colección. El problema de fondo que entendimos se presentaba, es que la falta de mantenimiento y desarrollo de actividades en un lugar emblemático de nuestra ciudad y su virtual abandono, reflejaba una desatención profunda, de parte de las autoridades y actores locales responsables del rescate de la memoria colectiva, lo que de una u otra manera nos involucra a todos. Esto ha generado una pérdida de valor de los elementos característicos y simbólicos que reflejan y conforman nuestra identidad. 5. Gestiones Estratégicas: De La Acción A La Reflexión Inmersos en una realidad que agolpaba datos con sólo querer hacer una lectura crítica de lo que estaba sucediendo, se tomó como estrategia diseñar un diagnóstico particular y contextual que duró cien días. Con una dimensión valorativa de la praxis, analizamos los nudos problemáticos que se presentaban, seleccionando los dispositivos necesarios para tejer un entramado de acciones. (Cicalese. 2010/Equipo de Centro de Comunicación La Crujía.2010) Por lo expuesto, se hizo prioritario proyectar y ejecutar un plan de restauración integral y paulatino, hacia el interior y el exterior del Museo, (Moreno-Palacios.2010) que lo Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 153 posicionara en el lugar que se merece, más aún considerando que es uno de los pocos y más destacados de su tipo en el país y reconocido en Latinoamérica. Para lograr esto, diseñamos el PLAN DE RECUPERACIÓN Y PUESTA EN VALOR DEL PATRIMONIO ARQUITECTÓNICO, CULTURAL, TURÍSTICO Y RELIGIOSO DEL MUSEO DE ARTE RELIGIOSO Y COLONIAL JUAN DE TEJEDA”- Plan de rescate en diferentes áreas y desarrollo de seis años, potenciando no sólo la vida institucional del Museo, sino también la ruta turística del Legado Jesuítico (Salinas Izurza-Linares Urioste.2008) y los demás sitios de turismo cultural y religioso del casco histórico de Córdoba.(MorenoPalacios.2010) 5.1 Nudos Problemáticos: Poner en valor al Museo Tejeda. Dar a conocer y apreciar el valor de nuestro patrimonio, que conlleva la posibilidad de observar un sitio que ha estado presente a lo largo de toda la historia de la Ciudad desde su fundación. Propiciar la difusión, conocimiento y apreciación del patrimonio artístico y arquitectónico del Museo, la Ciudad y la Provincia. Lograr una mayor interrelación del Museo Tejeda con la sociedad cordobesa y con el flujo turístico en general, transmitiendo valores, historia y características de nuestra identidad a través del patrimonio, arte y la belleza. Cohesionar los distintos sitios emblemáticos del turismo cultural- religioso a fin de que puedan interpretarse como un conjunto de valor, propiciando el desarrollo de variadas rutas turísticas conformadas por la selección personal de sitios y sus diversas combinaciones. Difundir valores inmanentes que son comunes y permanentes a lo largo de la historia Fomentar la difusión del arte religioso a través de actividades periódicas culturales en el Museo y actividades afines en toda la Provincia, posicionando a nuestra institución como centro promotor y difusor de contenidos culturales relacionados. Incentivar las nuevas expresiones de arte religioso y expresiones culturales producidos por nuevas generaciones con las tecnologías actuales de comunicación y expresión, de tal manera de llegar a nuevos públicos. 5.2 El Continente: El Edificio Histórico Considerando como prioridad la restauración arquitectónica del edificio histórico y el rescate de su alto valor patrimonial, la recuperación progresiva nos permitirá ofrecer al visitante la belleza intrínseca de su arquitectura colonial. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 154 Para ello pusimos al servicio todos nuestros conocimientos sobre patologías constructivas y diseño. A partir de estudios pormenorizados e interdisciplinarios para llevar adelante la restauración, eliminamos las alteraciones realizadas en los últimos años que desvirtuaban al edificio original, resolvimos los sectores en riesgo de derrumbe y diseñamos los distintos proyectos de obra graduados de acuerdo a las carencias más urgentes que tenía el edificio. Algunos de estos fueron el proyecto de instalaciones eléctricas y luminotecnia, restauración de muros, cielorrasos y pisos, el diseño de áreas complementarias y de servicio como el auditorio y grupos sanitarios, desarrollados siempre con el mayor respeto por el legado histórico. Este proceso de restauración, si bien está diseñado en su totalidad, lleva ejecutado un 25% del total y se desarrolla a medida que se obtienen los recursos financieros para llevarlo a cabo. 5.3 El Contenido: Patrimonio Tangible E Intangible, Al Servicio De La Recuperación. Así como hablamos del valor del continente, el valor de la colección y la trama tejida en esos muros de historia cordobesa que dan cuenta de la forma y el estilo de vida de los cordobeses de aquella época, también se erigieron en piezas claves para comunicar y re-significar. Atendiendo estos aspectos el Plan contempla el desarrollo de varias áreas inherentes a la vida del Museo, llevados a cabo en proyectos específicos como por ejemplo: Comunicación, Cultura, Educación y Turismo. 5.3.1 Comunicación Y Difusión Pusimos especial énfasis en el desarrollo de una nueva estrategia comunicacional y de difusión, ya que el público definía al Museo Tejeda como una institución de puertas cerradas. En este marco desarrollamos un PROYECTO DE INNOVACION ESTRATÉGICA Y Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 155 COMUNICACIÓN que mostrara un lenguaje actualizado, ágil y más acorde con el mensaje institucional y el concepto de museo de siglo XXI. Este proyecto contempló el desarrollo de una página web institucional, la gestión de un dominio propio del Museo, la presencia en redes sociales, lo cual permitió llegar a un público más amplio con un costo operativo relativamente acotado y la difusión de contenidos aprovechando las tecnologías digitales. A partir del segundo semestre del año 2012, tenemos previsto desarrollar la comunicación y difusión a través de medios tradicionales de comunicación, como la prensa gráfica, la televisión y la radio, haciendo visible a nuestra comunidad cordobesa, el valor de este recinto, los avances de la restauración y los logros obtenidos en estos dos años de gestión. 5.3.2 Extensión Cultural En el aspecto socio cultural, nuestro proyecto tiene una incidencia interesante, ya que contiene matices y características necesarias y valiosas para el desarrollo cultural en Córdoba, ofrece desde la óptica particular, valores trascendentes subyacentes en el contenido estético e histórico del patrimonio que el Museo difunde, teniendo características propias que le permiten funcionar como un centro promotor de la cultura. Nos encontramos a la fecha concluyendo el inventariado de las obras de arte y una vez concluido se procederá a la digitalización del mismo. A partir de éste trabajo imprescindible para la vida del Museo y su seguridad, se diseñó y llevó a cabo una nueva muestra expositiva, sobre la base de criterios actuales y atractivos, resaltando cada objeto elegido en su presentación y renovando el mensaje que se quiere transmitir. Elaboramos proyectos de extensión cultural, que se van implementando progresivamente. Con ese objetivo celebramos convenios de colaboración recíproca con diversas instituciones y organismos, a fin de potenciar y jerarquizar las actividades de extensión cultural, priorizando aquellas que puedan contribuir a la investigación, reflexión, recuperación y difusión de nuestra propia identidad. Desarrollamos también las bases para la puesta en marcha de un concurso anual de arte digital. La primera edición 2013 tendrá por título “¿Dónde viste a Dios?” y está dirigido especialmente al público joven como una manera de acercar a este grupo etario a la riqueza de este patrimonio. 5.3.3 Educación Otro de los pilares de desarrollo de la vida institucional es la educación, concebida como un camino directo hacia la re-conceptualización de este espacio y su proyección como Museo con las características que propias de este tipo de sitios en el siglo XXI, reconocemos en ella una pieza clave para lograr que el Museo Tejeda se defina paulatinamente como un espacio amplio de participación e intercambio, en donde el adentro y el afuera mantengan una dinámica ágil y comprometida con la realidad que lo circunda. Elaboramos proyectos educativos, con variadas temáticas y dirigidos a públicos de diversas edades para los ámbitos de educación formal, no formal e informal. Recientemente el área educativa de la Fundación Thyssen Bornemisza de España los ha seleccionado para ser presentados en el II Congreso Internacional “Los Museos en la Educación” a desarrollarse a fines del año 2012 en Madrid. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 156 El proyecto educativo del Museo Tejeda se implementará a partir del año próximo con distintas instituciones de la Ciudad, luego de seguir poniendo en práctica durante 2012 varias pruebas piloto con los colegios, las guiadas juveniles y adultos mayores. Propiciamos al igual que en la extensión cultural, los convenios de colaboración recíproca con organizaciones e instituciones educativas, a fin de llevar a cabo en el ámbito del Museo, charlas, presentaciones, talleres, diplomaturas (actualmente se dicta en el Museo la Diplomatura en Turismo Religioso). 5.3.4 Turismo En el marco del Proyecto de Turismo, diseñamos y pusimos en marcha el CENTRO DIGITAL DE PROMOCIÓN DE TURISMO CULTURAL Y RELIGIOSO DE CÓRDOBA”. Proyecto estratégico para la promoción y revitalización del Museo, promueve el conjunto de los sitios emblemáticos del Casco Histórico de la Ciudad, rescatando sus valores particulares e individuales, no sólo en el aspecto patrimonial, sino también su la historia y los valores que cada uno de estos hitos aportaron a nuestra identidad, propiciando el desarrollo de diversos recorridos o rutas, según el interés personal de cada visitante y el interés potenciado que ofrecen los sitios de manera conjunta. Tendiente a la revitalización y promoción del patrimonio artístico y arquitectónico del Museo a través del turismo, el mismo se verá potenciado en sus modos de hacerse conocer, a la comunidad local y turistas nacionales e internacionales. (Moreno-Palacios.2010) La idea del centro digital de promoción surge a partir de la necesidad de buscar alternativas de desarrollo de la vida institucional y unirla a la dinámica del turismo cultural y religioso local, logrando de esta manera un proyecto que le aporte dinámica, perfilando este espacio de arte-belleza-cultura y trascendencia como un espacio del siglo XXI, respetando valores y tradición religiosa propias del lugar que lo contiene. Funciona con una estética atractiva y moderna, que puede consultarse en pantallas táctiles dispuestas en el Museo a tal fin, permitiendo al visitante que lo requiera, descubrir sitios, sus contenidos, armar sus propios recorridos, conocer horarios, referidos al Turismo religioso de la Ciudad de Córdoba, al que progresivamente se le irán incorporando sitios de la Provincia, el País y Latinoamérica, para que despierte interés también en el cordobés interesado que quiera planificar un viaje. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 157 A su vez el Turismo Religioso se ve favorecido ya que cuenta con un espacio privilegiado por su ubicación espacial estratégica y por el desarrollo que intentamos realizar, por un lado a nivel de la propuesta tecnológica que se corresponda con las nuevas formas de comunicación y por el otro generando un espacio de intercambio con otras manifestaciones culturales y religiosas de nuestra Ciudad y Provincia. La propuesta de creación del Centro digital impacta positivamente en la adecuación de los contenidos y criterios expositivos del Museo, en la apertura hacia nuevos modos de comunicación, tendientes a llegar a mayor cantidad de público, generando el interés tanto del visitante local como del turista, nacional e internacional, siendo hasta la actualidad el primer y único centro digital en su tipo que funciona en la órbitas de los museos y centro culturales de la Ciudad. Con el logro obtenido en la inauguración del centro digital en agosto de 2011 y su incidencia altamente positiva, tanto por el estilo estético elegido como por la revalorización de los contenidos que posee en relación a otros sitios patrimoniales cercanos, se plantea ahora el desafío de impactar positivamente con la propuesta, puertas afuera del Museo, intentando integrar estos espacios emblemáticos de una manera geográfica. Aunque cercanos y significativos en su número (existen más de nueve Iglesias, Capillas y Museos en siete manzanas del Centro Histórico) la multiplicidad de actores, dueños y concepciones, transforma en un verdadero desafío el armado de una ruta turística geográfica. Es fundamental que los actuales custodios de estos sitios, reconozcan en el presente, la conexión, el hermanamiento de historias y protagonistas que los unen de manera simbólica. Conscientes o no de la tarea que realizaban y con una especial concepción y visión antropológica y social, aquellos hombres y mujeres de la Ciudad Colonial tejieron un especial entramado de acciones, edificios e historias propias de este lugar, que sin lugar a dudas llega hasta nuestros días y forma parte del ser individual y colectivo de la Ciudad, factor fundamental y suficientemente potente para lograr una Ruta Turística que refleje esa historia, muestre la maravilla de este patrimonio arquitectónico, no se banalice y contribuya a fortalecer la identidad. 6. Indicadores: Seguimiento Y Evaluación Para continuar hacia el funcionamiento pleno y la gestión del Museo, se requiere la conformación de un grupo de trabajo que cubra las áreas: administrativa, relaciones institucionales, comunicación, marketing, gestión cultural, atención al público, seguridad y limpieza, más pasantes y voluntarios. Para la puesta en valor del patrimonio, las acciones culturales periódicas y difusión del contenido patrimonial, seguimos gestionando a fin de conseguir el financiamiento directo del Arzobispado de Córdoba, orientando la auto-sustentabilidad institucional en un financiamiento de tipo mixto, con aportes directos y aportes indirectos más subsidios o donaciones eventuales que nos permitan continuar la tarea de restauración y mantenimiento. En cuanto al contexto nacional e internacional, estimamos que seguirá siendo favorable al desarrollo del turismo en general y al turismo religioso en particular. Los riesgos más directos tienen que ver con la posibilidad de que no se consiga el financiamiento previsto en las gestiones que se han realizado, o que se consiga sólo parcialmente. En el caso que las gestiones no tengan éxito, la flexibilidad radica en tener previstas otras formas de financiamiento alternativas, que pueden ser útiles en caso que las fuentes originales sólo financien una parte del proyecto. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 158 Las políticas actuales de apoyo del Gobierno Provincial son favorables al Plan de Restauración y Puesta en valor emprendido, se observa buena predisposición a nivel nacional, como así también de varias instituciones del medio. Distintos indicadores de seguimiento tratarán de aproximarse a una lectura del proceso y resultados, medibles y verificables considerando lo acotado del actual plantel de personal. Se analizarán periódicamente para verificar si la evolución de los mismos es sustentable, favorable y el resultado el esperado, en base al análisis se efectivizarán los ajustes necesarios para optimizar el proyecto a fin de mejorarlo y ampliarlo, lo cual nos dará un parámetro de evolución positiva o negativa de los distintos dispositivos observados y puestos en marcha. 7. Conclusiones. Córdoba es y ha sido una ciudad atravesada por una superposición de rutas y de entramados que tejieron su historia y su identidad actuales. Las rutas comerciales, políticas, religiosas, culturales, fueron otorgándole un carácter particular. La temprana llegada de varias órdenes religiosas que ocuparon efectivamente los espacios que el Rey de España les destinaba en cada fundación y la temprana creación de la Universidad por los jesuitas, terminaron de conformar una identidad. Como prueba la historia, ya que los cordobeses siempre fueron protagonistas en los momentos claves de la Nación. Por estas razones y ante la amenaza de la pérdida de los símbolos de la memoria y la identidad, debido a la falta de mantenimiento y puesta en valor responsable, resulta necesario seguir revirtiendo las condiciones de deterioro y desatención. El Museo Tejeda es una pieza clave para recuperar y poner de manifiesto uno de los conjuntos que reflejan una parte del entramado de nuestra historia. Desde el mismo, por su ubicación junto a la original Plaza Mayor y la Catedral y por haber sido construido en los primeros años de la ciudad y ser hoy uno de los pocos lugares que se mantienen originales, permite difundir y poner de relieve a todo el conjunto histórico religioso colonial y sus más de 400 años de incidencia en nuestra comunidad. Además de su valor intrínseco, el Museo cuenta con la particularidad de formar parte del turismo histórico y patrimonial arquitectónico, en conjunto con el Museo Sobremonte, el Cabildo, la Catedral y las Iglesias y monasterios del casco histórico, siendo un exponente valioso de la arquitectura colonial, un exponente simbólico cargado de historia por haber sido la vivienda de uno de los fundadores de Córdoba, de misterio por permitir adentrarse en la historia de un Convento de Clausura, por haber sido parte integrante del mismo y además porque cuenta con una colección propia de objetos y obras de arte religioso. Por tanto, el Tejeda se encuentra en la intersección de varios subconjuntos culturales y turísticos, integrando varios circuitos de la historia cordobesa: el religioso, el colonial, el cultural y el turístico, lo que aumenta su potencialidad, siendo actualmente apto y atractivo para la actividad turística. Considerando el estado de recepción deficitario del Museo, los recursos insuficientes y los riesgos latentes, pero teniendo en cuenta las enormes potencialidades y el contexto relativamente favorable, hemos hecho viable concretar parte de la restauración, la potenciación del mismo y actividades variadas. Respecto del diagnóstico inicial, que nos posibilitó diseñar un Plan de acción y comenzar a ejecutarlo, al evaluar las primeras repercusiones y encuestas, se evalúa la intervención como altamente positiva y de impacto creciente, por la cantidad de respuestas positivas desde distintos ámbitos, que si bien representan sólo un muestreo de la sociedad, permiten comprender lo acertado del camino elegido. Por ésta razón, estamos convencidos que transformar al Museo progresivamente en un sitio activo, protagonista, con la atención puesta en su gente y su entorno, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 159 multiplicador de la cultura cordobesa, que sume sus características particulares, se integre y además difunda otras manifestaciones culturales relacionadas, tendrá seguramente un resultado positivo en el desarrollo cultural regional, cuyos alcances los podremos evaluar en el tiempo. La reflexión sobre las propias prácticas y evaluación de resultados es progresiva y se realiza sobre indicadores, que integran un Informe de tipo mixto, midiendo los resultados a nivel técnico y el grado de avance que obtengamos a Junio de 2013, respecto de las metas que nos propusimos y la evolución de los resultados de los nudos problemáticos planteados. En definitiva, se trata con nuestro Plan, de revalorizar, interrelacionar y poner de manifiesto el valor patrimonial y simbólico de los sitios históricos que se encuentran en el casco fundacional de la Ciudad, como aporte para re-significar y fortalecer, nuestra identidad cordobesa. Referencias: Liliana Denaro (2008) Buscando la identidad cultural cordobesa. Tomo I. pp 120-147 Pedro Frías (2006) Memorias de Córdoba. Ed. Del Copista pp 43-60 Carlos Luque Colombres (1973) Para la Historia de Córdoba. Ed. Biffignandi pp 225-270 Instituto Nacional de Estadísticas y Censos. (2010) Censo de población nacional. Congreso Internacional “Jesuitas 400 años en Córdoba” (1999) Ed. Copiar pp 15-30 Guillermo Moreno – Fabiana Palacios (2010) Informe de estado de recepción Museo Juan de Tejeda. Córdoba) Guillermo Moreno – Fabiana Palacios (2010) Análisis de Situación y Análisis FODA Museo Juan de Tejeda. Córdoba Gabriela Cicalese (2010) Yo soy…¿nosotros somos? Ed. San Pablo Equipo del Centro de Comunicación La Crujía (2010) Comunicación comunitaria Ed. La Crujía Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 160 Salinas Izurza –Linares Urioste (2008) La Obra Jesuítica en la Real Audiencia de Charcas. Ed.Imag. pp 50-63 Guillermo Moreno- Fabiana Palacios. (2010) Plan estratégico de intervención y desarrollo para el Museo Juan de Tejeda. Guillermo Moreno- Fabiana Palacios. (2010) Proyecto de Comunicación y Turismo “Centro Digital de Promoción del Turismo Cultural y Religioso de Córdoba”. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 161 Rutas literarias en Catalunya. Estado de la cuestión desde una perspectiva de género Mireia Munmany Muntal (Universitat de Vic, España) Mireia Munmany Muntal Estudis de gènere, traducció, literatura, història i comunicació (AGAUR SGR 833) Universitat de Vic C. Sagrada Família, 7 • 08500 Vic (Barcelona) Tel. 0034 93 886 12 22 Correo electrónico : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 162 Rutas literarias en Catalunya. Estado de la cuestión desde una perspectiva de género Resumen : «Un cambio de época es un cambio de velocidad» (Duch, 2002: 242) Vivimos en un flujo de cambios constantes y acelerados. Un periodo de incertidumbre marcado, de una parte, por la crisis económica y de valores, de identidad; y, de otra, por el exceso y el acceso a la información que nos ha llevado a una mundialización de las relaciones políticas, económicas, sociales y culturales, a la vez que ha abierto nuevas maneras de entendernos y relacionarnos socialmente. El antropólogo francés Marc Augé (1998) señala la proliferación de los no lugares, que contagiados por la velocidad y la falta de reflexión se convierten en lugares simplemente de paso, fríos. Ante la proliferación de los no lugares, crecen el miedo y la necesidad como pueblo de reforzar la cohesión social y fomentar un sentimiento de pertenencia que, a menudo, encontramos recuperando lugares de memoria en los que nos sentimos identificados como comunidad. Las “rutas literarias” pueden jugar ese papel. Conservar y difundir el patrimonio significa mantener una herencia común que, gracias al pasado, razona el presente y ofrece un proyecto de futuro. Se trata de compartir el hecho de ser un «lugar de tránsito, frágil e inestable» Duch (2002: 170), con el de ser un lugar de memoria, de identidad, que nos une e identifica como pueblo. En esta comunicación presentamos el estado de la cuestión de las rutas literarias en Catalunya desde una perspectiva de género. Dividimos la comunicación en tres partes. En primer lugar, definimos las rutas literarias encuadradas en el espacio, el tiempo y el lenguaje. En segundo lugar, aplicamos el concepto de heterotopia de Foucault a las rutas literarias y a las mujeres escritoras. En tercer lugar, pasamos a argumentar el estado de la cuestión de las rutas literarias en Catalunya desde una perspectiva de género, analizando las rutas centradas en mujeres. Palabras clave: Patrimonio literario, rutas literarias, heterotopia, escritoras, Catalunya Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 163 Rutas literarias en Catalunya. Estado de la cuestión desde una perspectiva de género 1. Espacio, tiempo y lenguaje en las rutas literarias «Siempre leemos en un tiempo y un espacio concretos, en el seno de una determinada tradición». (Duch1, 2002: 201) Las rutas literarias forman parte del patrimonio literario y geográfico de una sociedad. Un recurso que pone en valor el legado literario que posee una sociedad, que hereda del pasado y es reconocido como propio dentro de una comunidad, en sintonía con los valores de ésta que lo acepta, lo reconoce como suyo y lo transmite. Es en el paso del tiempo y en la transmisión2 de esta herencia frágil (Bauman, 2007), que necesitamos concreción y el conocimiento de la obra literaria viene acompañada por el interés hacia el autor. Cogiendo conceptos de Barthes, Foucault o Benjamin, el autor3 se ha convertido en el elemento más importante del patrimonio literario, y con él todo su universo: tanto su lado más humano y personal, como el creativo. Tanto su figura real como divina. La gestión del patrimonio literario da valor a la mirada de un escritor sobre el territorio y convierte ese sitio en lugar de memoria y peregrinaje. Eagle & Carnell (dentro Herbert, 2001: 313) hacen referencia a la figura del visitante como peregrino –pilgrim-, persona que admira y sigue los lugares literarios con devoción. «There is a fascination about places associated with writers that has often prompted readers to become pilgrims; to visit a birthplace and contemplate the surroundings of an author’s childhood, to see with fresh eyes places that inspired poems or books, to pay homage at a grave side or public memorial». Se sigue el recorrido diario que hacía el autor, se visita la casa donde nació, los lugares que frecuentaba, el paisaje que lo vio crecer, la pluma que utilizaba, los manuscritos que dejó, su correspondencia, su biblioteca, etc. Elementos reales y simbólicos que constituyen el patrimonio literario y nos acercan al universo literario del autor ayudándonos a entender mejor su obra. La ruta literaria lo hace legible y legítimo trazando un recorrido diseñado para que el visitante descubra el mensaje a medida que transita por el espacio. Al recorrer las pisadas literarias de un autor o de una obra literaria te desplazas al lugar de los hechos a buscar respuestas al texto, a dialogar con el autor y su contexto. Así, en toda literatura toma importancia el espacio- lugar (Foucault, 1967; Gaston Bachelard, 1983; Casey, 1998); el espacio y el tiempo (Duch, 2002; Todorov, 2007); el espacio, el tiempo y el lenguaje (Pujolar, 2010; Halbwachs, 1950). Lo ejemplifica la siguiente frase extraída de la conferencia radiofónica Utopías y heterotopías que Foucault pronunció en la emisora France-Culture en 1 Las diferentes traducciones al castellano que encontramos en esta comunicación de Duch y Godayol son mías. 2 «Cualquier transmisión se basa en y es, al mismo tiempo, un proceso de traducción», Duch (2002: 181) 3 El autor tiene aura, según Benjamin (1993). Cogiendo el mito de Barthes, en su articulo L’écrivain en vacances (1980) se trata la figura del autor desde una esencia superior, la sacralización del autor. Foucault (1969), en cambio, teoriza sobre el nombre del autor y su alteración del discurso, le asigna un rol que determina el discurso. «The author function today plays an important role in our view of literary Works». Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 164 1966: «No vivimos en un espacio neutro y blanco; no vivimos, no morimos, no amamos dentro del rectángulo de una hoja de papel». Si se tiene en cuenta el concepto de lugar, vemos que su importancia viene dada, en parte, por su capacidad de inspirar al autor, como marco de existencia y fuente de inspiración; y, al contrario, cuando la escritura lo acaba domesticando, es decir, lo hace visitable y le confiere valor añadido, gracias a las palabras que el escritor ha dejado impresas sobre este lugar. La rutina de los escritores, su espacio, sus paisajes... se convierten en lugares originales, con aura. Lugares en donde juega la complicidad intelectual y la proximidad emocional entre lector y autor (Zemgulys, 2011; Lotman, 1973; Lévy, 1996; Fabre 2002). Al incorporar el concepto de tiempo, la literatura traducida, para decirlo como Duch (2002), en un espacio y tiempo determinados ejerce la capacidad de crear una memoria colectiva compartida en el seno de una comunidad, que se relaciona con el pasado. Y de rebote genera un sentimiento positivo entre sus miembros, de autoestima e identificación, de orgullo de pertenecer a un grupo. La lengua con la que escribe y se identifica el autor también ayuda en la identificación. De hecho, la lengua y la literatura son dos de los elementos que más singularidad dan a una cultura, y por eso son tan importantes para la nación. Las rutas literarias se presentan como lugares de memoria, testimonios del pasado que muestran los rastros, recorren sitios que la literatura ha hecho emblemáticos, hacen explícito aquello que a primera vista se nos oculta y que dejaron los escritores como presente. Seguir el recorrido de una ruta es trasladarse a una especie de taller en el que se fabrican traducciones del pasado. Un pasado «cada vez más inaccesible a causa de la aceleración creciente que experimenta el tiempo en la cultura occidental» (Duch, 2002: 172). Un pasado que recordamos con nostalgia y al que nos aferramos para no olvidar. Precisamente las rutas literarias nos recuerdan cómo el pasado sobrevive en la ciudad del presente. 2. Las Rutas Literarias Como Heterotopias «En las civilizaciones sin barcos los sueños se secan, el espionaje sustituye la aventura, y la policía a los corsarios» (Foucault, 1967) Cogiendo el concepto de Foucault y con la idea de encontrar la utopía4 dentro los espacios reales, me gustaría hablar de las rutas literarias como «espacios otros», que Foucault llama heterotopias5: «esos espacios diferentes, esos otros lugares, una especie de contestación a la vez 4 Entendiendo la utopía como hechos y paisajes imaginarios, pero también como hechos pasados que se idealitzan. Por tanto, podemos afirmar que muchas obras literarias relatan momentos, hechos, paisajes utópicos, mundos imaginarios que nos muestran como reales, sin serlo. 5 Es para una sesión al Cercle d’études architecturales que Foucault redacta la conferencia Des espaces autres (De los espacios otros), pronunciada en 14 de marzo de 1967. Fruto de una conferencia radiofónica pronunciada el 1 y 21 de diciembre de 1966, en France- Culture, en el marco de una serie de emisiones dedicadas a la relación entre utopía y literatura. El texto no se publicó hasta 1984 en la revista Architecture, mouvement, continuité. Todas las citas literarias a las que hago referencia en esta comunicación, son de una traducción del texto de Foucault, de http://textosenlinea.blogspot.com.es/2008/05/michel-foucault-los-espacios-otros.html; fecha de consulta: 13.05.2012 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 165 mítica y real del espacio en donde vivimos»6 (1967). Foucault pone como ejemplo la experiencia del espejo y su reflejo. Lo que vemos en el espejo son espacios que están entre la utopía y la realidad, espacios que están fuera de cualquier espacio. Una experiencia que podemos llevar a las rutas literarias. Las rutas literarias expresan un vínculo entre el tiempo infinito y la velocidad del tiempo actual. Conectan pasado y presente, realidad y ficción. Recrean un recorrido escrito por la mirada de un escritor, creando un espacio nuevo, un espacio entre lo real y lo imaginado (en la obra literaria). Foucault, en su conferencia sobre Des espaces autres (1967) habla de los diferentes principios y características que tienen las heterotopías. Y en esta comunicación intentaremos extrapolar sus reflexiones a las rutas literarias. Una de las características es cuando Foucault explica que en el transcurso de la historia las heterotopías pueden funcionar de manera muy diferente y lo ejemplifica con la heterotopía del cementerio «un lugar otro en relación con los espacios culturales ordinarios» (ídem) que primero estaban situados dentro la ciudad y ahora se encuentran en las afueras. En ese contexto global y a la vez de incertidumbre en el que a menudo se echan de menos los valores más fundamentales, las rutas literarias pueden devenir esos otros espacios donde encontrar la sabiduría de las grandes obras literarias, el rastro de las palabras bien dichas de nuestros antepasados que el tiempo sacraliza. Otro principio de las heterotopías es el que «tiene el poder de yuxtaponer en un solo lugar real varios espacios, varios emplazamientos, incompatibles entre sí» (ídem). Y en el recorrido literario que traza una ruta también encontramos diversos espacios. Ubicado en un sitio concreto, se leen textos, se enseñan fotografías... que te trasladan a otro contexto, a otra realidad. Ubicado físicamente en una plaza llena de tránsito, la mirada del escritor sobre ese mismo lugar, en otro momento, permite al pilgrim ver otro espacio, entrar al mundo simbólico del autor. Por eso decimos que la ruta literaria se nutre de lugares vinculados a todos los otros. Espacios con diferentes capas de significado o relaciones, que en este caso vienen dados de la mano de la literatura. Y que a menudo nos trasladan a un espacio nostálgico, creando un espacio de ilusión. De hecho, Foucault nos dice que otro rasgo de las heterotopías es precisamente el de crear un espacio de ilusión. Foucault también hace referencia a dos clases diferentes de heterotopías según el tiempo. Aquellas donde el «tiempo que se acumula al infinito», y pone de ejemplo el museo «donde el tiempo no cesa de amontonarse y de encerrarse sobre sí mismo». Y, al contrario, las heterotopías «vinculadas al tiempo [...] ya no eternas, sino absolutamente crónicas». Son aquellos otros espacios donde «queda abolido el tiempo pero también son el reencuentro con el tiempo» (ídem). Las rutas literarias estarían bebiendo de una y de otra. De una parte, el solo hecho de considerarse patrimonio literario ya implica que son heterotopías donde el tiempo no deja de amontonarse, el pasado persiste. Pero de otra, no son eternas ya que el reencuentro con el tiempo acumulado solo se hace evidente en el momento en el que se hace una ruta literaria o, mejor dicho, cuando el lector tiene intencionalidad de seguir las huellas literarias de un territorio. Como dice Foucault, «a un emplazamiento heterotópico no se accede de repente (…) se precisa algún permiso y el cumplimiento de un cierto número de gestos» (ídem). Esa apertura, en las rutas literarias se puede obtener escuchando a la guía literaria, o bien teniendo un conocimiento previo de la obra o del escritor. 6 Foucault afirma que vivimos (s. XX) en la época del espacio «la época de lo simultáneo, estamos en la época de la yuxtaposición, en la época de lo cercano y de lo lejano, del pie a pie, de lo disperso» (1967). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 166 Es por todas esas definiciones que Foucault aplica a las heterotopías, que creemos que las rutas literarias se pueden considerar espacios otros: porque tienen la capacidad de situar al visitante entre la realidad y la imaginación, porque se ponen en valor en relación a su tiempo, porque incorporan diversos espacios en uno de solo, y porque requieren de una intencionalidad por parte del visitante -que se convierte en pilgrim-, etc. 3. Las Mujeres Escritoras Como Heterotopias «Las mujeres, como sujetos no hegemónicos, siempre han tenido que habitar en un espacio intermedio, intentando negociar con un lado y con otro». (Godayol, 2000: 20) El concepto de heterotopía, aplicado en el apartado anterior a las rutas literarias, tiene un principio que también se puede aplicar a las mujeres escritoras del siglo XIX e inicios del siglo XX. En este caso cogeremos el concepto foucoliano de heterotopía de crisis y de desviación. Foucault ubica la heterotopía de crisis en las sociedades llamadas “primitivas”». Son «lugares privilegiados, o sagrados, o prohibidos, reservados a los individuos que se hallan, en relación con la sociedad y con el medio humano en cuyo interior viven, en estado de crisis». «Sin embargo», dice Foucault, «las heterotopías de crisis desaparecen hoy en día, sustituidas, creo yo, por heterotopías que podrían llamarse de desviación, o sea aquéllas donde están colocados los individuos cuyo comportamiento es desviante en relación con el promedio o la norma exigida». Las mujeres escritoras del siglo XIX y XX, podríamos decir que se encuentran al límite de la heterotopía de crisis y de la de desviación. No es ni una ni otra, pero tiene aspectos de las dos. En el siglo XIX e inicios del XX no se permitía a las mujeres dedicarse a la escritura, ni a nada que no fuese ocuparse de la casa, los hijos y el marido. Por tanto, se entiende que las mujeres que tenían inquietudes literarias vivían en estado de crisis por el hecho de no poder dedicarse exclusiva ni públicamente a la escritura. Sino que escribían de forma personal y silenciosa. Las mujeres que, a contracorriente, se atrevían a dedicarse a la literatura eran conscientes que iban contra la tradición7 y muy a menudo usaban pseudónimos masculinos donde esconder su identidad (Víctor Català por Caterina Albert). Eso demuestra que vivían en estado de crisis, que las llevaba a ocultar su personalidad debajo de un nombre ficticio. Pero también lo entendemos como heterotopía de desviación en el sentido que las mujeres escriben a pesar de vivir en unos tiempos en los que no estaba reconocida su tarea literaria y que además se menospreciaba. Razón por la que aun son muy pocas las mujeres que han conseguido entrar en nuestro patrimonio literario. La mayoría de mujeres residen en espacios de frontera, «espacios indeterminados fruto de residuos emocionales en estado de transición constante», (Godayol, 2000: 14). Escritoras, poetas, que querrían vivir su creatividad con total libertad, pero el mundo masculino no lo permitía, relegándolas a un segundo plano. Es precisamente para visibilizar la frontera interpelada en femenino, para decirlo como Godayol (2000: 19- 20), que en el estado de las rutas literarias en Catalunya nos centraremos en las rutas literarias que recorren la vida y el legado de las escritoras catalanas, contextualizadas dentro del patrimonio literario catalán. 7 Incoporamos la idea de Hobswawn y la capacidad de inventar la tradición y establecer como norma, (Hobswawn& Ranger, 1998). Una tradición inventada por y para hombres. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 167 4. Estado De La Cuestión De Las Rutas Literarias Catalanas Desde Una Perspectiva De Género «La buena transmisión es la auténtica salvación del tiempo» (Duch, 2002: 242) En Catalunya fue en la segunda mitad del s. XIX, durante el nacionalismo romántico, cuando los autores renacentistas crearon el imaginario de país y los paisajes evocados en sus obras literarias devinieron símbolo de la patria: es el caso de Canigó (con Verdaguer) o Montserrat (con Maragall). Para Catalunya fue un momento de normalización cultural y la literatura se convirtió en «una parte muy importante de nuestra tradición, de nuestro imaginario y de nuestra cultura», Francesc Xavier Hernández (2005). Es con el objetivo de conocer el legado literario de un autor ubicado en su contexto natural que aparecen las rutas literarias. The mother England organizó las primeras rutas literarias en 1913 (Zemgulys), y ligadas a las clases altas de cuello blanco8. Pasa lo mismo en Catalunya, donde las primeras rutas están ligadas a los «círculos intelectuales que, movidos por sus lecturas, tenían interés en recorrer los escenarios vitales y creativos de los poetas. En cambio, la creación de rutas divulgativas es un fenómeno reciente que empieza en la década de 1990», (Torrents, 2007: 604). La mayoría se ponen en circulación entorno al año 2006, hecho que se debe, en gran medida, al nacimiento y asesoramiento de la red de patrimonio literario catalán Espais Escrits. Xarxa de Patrimoni Literari Català (2005) una asociación privada formada en la actualidad por 54 centros (2012) que velan, cada uno desde la profesionalidad y conocimiento específico de un autor, por la difusión y divulgación del legado tangible e intangible de su escritor. Desde el nacimiento de Espais Escrits son muchas las rutas literarias que han surgido por el territorio, aprovechando una efeméride y convirtiéndose en rutas puntuales, o consolidándose en el tiempo. Así nos encontramos espacios totalmente patrimonializados en relación con sus autores y sus obras, como es el caso de Josep Pla y Palafrugell, Víctor Català y la Escala, Jacint Verdaguer y Folgueroles, etc. Lugares y autores que ya son indisociables dentro de la memoria colectiva de la sociedad catalana y, a la vez, se convierten en recurso de desarrollo para estos territorios. Territorios normalmente alejados de la capital (Barcelona) y que se han unido en Red para poder obtener más difusión y asesoramiento. De los 54 centros de patrimonio literario que forman parte de la Red, observamos que la mitad gestionan rutas literarias (28 centros). Hay centros que gestionan una ruta de su autor, y en cambio otros que amplían su oferta hasta gestionar cinco rutas diferentes de su autor pero en diferentes territorios. En todas ellas, solo encontramos representadas a tres mujeres9. Se trata de Caterina Albert, conocida con el pseudónimo masculino Víctor Català, que tiene una ruta en la Escala; Mercè Rodoreda con una ruta en Romanyà de la Selva; y Maria Àngels Anglada con diferentes rutas entre su ciudad natal (Vic) y las tierras gerundenses que la acogieron después. Tanto la ruta Víctor Català, creada en 2005, como la Mercè Rodoreda, creada en 2008 como conmemoración del centenario de su nacimiento, han sido creadas por iniciativa del consistorio municipal que ve en las rutas una nueva forma de atraer turismo. Utilizando los mecanismos de difusión que la red Espais Escrits nos pone al alcance, vemos que para atraer la atención del visitante, se ha creado un catálogo de rutas (http://www.espaisescrits.cat/home.php?op=43&module=rutes) que incorpora información considerada de interés para los gestores de las rutas. Como pueden ser los puntos del itinerario, la 8 Concepto ancuñado por Urry (dentro David Herbert, 2001: 314) Esta diferencia es fruto del porcentaje de centros patrimoniales dedicados a la figura de un escritor. De los 56 que hay, 51 representan a un escritor y solo 5 a una escritora 9 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 168 distancia y accesibilidad, el tiempo, el coste económico, el público a quien va dirigido, etc. Y se acompaña con propuestas de restauración que evidencian su creación como recurso turístico. Las diversas rutas tienen la opción de ser guiadas o autoguiadas a partir de material que te dan en el centro que las gestiona o en las oficinas de turismo de la zona. Acostumbran a durar entre una y dos horas y pararse entre 10 i 12 puntos considerados de interés. Lugares en los que se leen fragmentos de la obra o se conocen aspectos biográficos de la autora, que te ayudan a entender mejor su universo literario y conocer el territorio que la acogió. Aunque se hacen en diferentes idiomas, su publico es mayoritariamente catalán. Figura 1 Catálogo Rutas Literarias: detalle de ruta Víctor Català Con el objetivo de promover la difusión y el conocimiento de la literatura catalana en el mundo, la red Espais Escrits también ha puesto en funcionamiento el Mapa Literari Català (Mapa Literario Catalán: www.mapaliterari.cat). El resultado ha sido construir sobre la base cartográfica del mundo, y haciendo uso de los recursos libres de la red “Google maps” y “Google earth”, una galería de lugares literarios que permiten hacer una lectura hipertextual de los autores asociados a la red de patrimonio literario catalán, acompañado de contenido multimedia como fotografías, vídeos, locuciones y traducciones. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 169 Figura 2: Mapa Literario Catalán: con espacio escrito de Mercè Rodoreda Si nos fijamos en la ruta Maria Àngels Anglada: vemos que una ruta literaria está formada por diferentes espacios escritos enlazados entre sí. Cada espacio escrito está localizado geográficamente en el lugar al que hace referencia al texto. Hay una pequeña introducción de la ruta y los diferentes espacios escritos que forman parte de ella están acompañados con una fotografía del lugar y un fragmento de la obra a la que hace referencia. Si te acercas al mapa puedes localizar las calles por donde trascurre la ruta. Y si lo que se quiere es aprovechar esta información para ir a hacer la ruta en el terreno, hay la posibilidad de descargar la información (clicando a Guía) y el trazado en formato de archivo GPX. Figura 3 Mapa Literario Catalán: detalle de ruta de M. Àngels Anglada en Vic Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 170 Es así como Espais Escrits y los centros de patrimonio literario catalán que forman parte de la red, han encontrado una plataforma digital para darse a conocer y estar presentes en el mapa mundial literario, con el objetivo de reivindicar el patrimonio literario catalán. 5. Conclusiones Por tanto, entendemos que las rutas literarias además de ser un recurso turístico, visto así para la mayoría de consistorios y gestores patrimoniales, son un recurso cultural interesante por su capacidad de generar identidad y cohesión social. En este momento en el que vivimos, envueltos en una crisis económica y de valores, dar importancia a la simbología literaria que da la mirada de un escritor sobre un territorio es importante e interesante. En el sentido que las rutas literaris se pueden presentar como lugares de memoria, testimonios de nuestro pasado. Unirse en red es una buena forma de difundir y reivindicar la importancia del patrimonio literario, teniendo en cuenta que los centros que lo gestionan son de tipología muy diversa y la mayoría con escasos recursos económicos. Con las rutas literarias han encontrado, gracias a su capacidad de trasladar al visitante a un espacio otro, pero a la vez común para una serie de personas, un recurso para dar a conocer su autor a la gente. Y el público va en aumento. Porque aunque vivamos en un mundo global, como pueblo necesitamos conocer nuestro pasado. Y las rutas literarias nos ayudan a recordar cómo el pasado sobrevive en la ciudad del presente. Referencias Augé, Marc (1998). Los “no lugares”. Espacios del anonimato. Una antropología de la sobremodernidad, Barcelona, Gedisa. Barthes, Roland (1980). 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The increase in tourism and easy access to inexpensive air transport has resulted in increasing the number of British tourists in the region. Many contemporary theories and practices relating to the ”conservation” of cultural heritage have emerged in the past few decades. One such new area relates to cultural routes. The potential of cultural routes as a new and important form of heritage has now been appreciated in many countries and more especially thanks to movement of people through travel. Tourism is one of the best means to promote the major sites and crossroads of European civilisation as places of interest. Low cost carriers in Europe allows for easy access for exploration by tourists of different images and perceptions of local and regional destinations. Key words: tourism ; British ; low cost ; region ; itinary ; cultural routes ; France ; South west ; economic development. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 174 Cultural Routes and British Tourism in South of France: the impact of Low Cost Carriers Introduction Tourism is increasingly a major economic activity, the innovation and new information technologies together with different means of travelling have become determining factors for the competitiveness of the tourism sector. This has enabled a broad positive impact on economic growth and employment in Europe. It is also an increasingly important aspect in the life of European citizens, more and more of whom are travelling, either for leisure or business. Tourism is an activity which impinges on cultural and natural heritage and on traditions and contemporary cultures in the European Union. Tourism provides a textbook example of the need to reconcile economic growth and sustainable development, including an ethical dimension. Tourism is also an important instrument for reinforcing Europe's image in the world, projecting our values and promoting the attractions of the European model, which is the result of centuries of cultural exchanges, linguistic diversity and creativity. 1. Cultural Routes 1.1. The Meaning of Cultural Routes The term “cultural routes” which was first used by the Council of Europe, has many different aspects. The ‘European cultural route’ was initially defined as‚ “a route crossing one or two more countries or regions, organised around themes whose historical, artistic or social interest is patently European, either by virtue of the geographical route followed or because of the nature and/or scope of its range and significance”. This implies that a cultural route should reflect the key values and identity of, in this case, the Europeans and accommodate some aspects of values, either tangible or intangible heritage. On 13 October 19641, a Council of Europe working group proposed the idea of the European Institute of Cultural Routes, with the prime objectives of raising awareness of European culture through travel, setting up networks for cultural tourism and cultural landscape of Europe, and promotion the sites of European civilisation as places of interest to tourists. The European Institute of Cultural Routes has described the term cultural routes as “an instrument for understanding the European values arising from the complex cultures and societies that have formed Europe” The Madrid Meetings (24-25 november 1994) organised by UNESCO and International Committee on Cultural Routes (ICOMOS-CIIC) the concept of cultural routes, agreed upon by UNESCO’s World Heritage Committee, was defined as a heritage route is composed of tangible elements of which the cultural significance comes from exchanges and a multi-dimensional dialogue across countries or regions, and that illustrate the interaction of movement, along the route, in space and time. The term cultural route has been defined by the International Council on Monuments and Sites (ICOMOS), the key professional organisation operating globally in the cultural heritage field, as ”a land, water, mixed or other type of route, which is physically determined and characterised by having its own specific and historic dynamics and functionality; showing interactive movements of people as well as multi-dimensional, continuous and reciprocal 1 European Institute of Cultural Routes, GR-C (2000)22, 20 June 2000 ; Information document from the Directorate General IV : Education, Culture, Youth and Sport, Environment. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 175 exchanges of goods, ideas, knowledge and values within or between countries and regions over significant periods of time; and thereby generating a cross-fertilisation of the cultures in space and time, which is reflected both in its tangible and intangible heritage’’. Upon examination of these different definitions, it may be concluded that cultural routes have three main aspects - exchange, interaction in space and time, and identity. All of these involve social, economical, cultural and spiritual issues. 1.2. Categories of cultural routes International Council on Monuments and Sites classified five categories of cultural routes: (1) territorial scope (e.g. national, international); (2) cultural scope—aspects of cultural influences that have share in the formation of their cultural values (e.g. within a given cultural region, across different cultural areas); (3) prime or still continuing purpose (e.g. social, economical, commercial,administrative, cultural and spiritual); (4) historical physical frame (e.g. land, aquatic, mixed or other type of physical route); (5) frequency of use-cultural routes exists within two types of used, namely ‘no longer used’ and ‘still used’ Types of Cultural Route UNESCO proposes inscription of heritage routes on the World Heritage List, because the cultural routes raise awareness of how the cultures and the lands where people live have developed as a result of common processes and share a heritage which links together the history of places separated by distance. UNESCO offers a typology of cultural routes which are currently inscribed on the World Heritage List 1. Transportation (all feature under the category Industrial Heritage): Railways, Canals (e.g. Iron Route in the Pyrenees, Semmering Railway, St Martin of Tours, Canal du Midi); 2. Trade Routes (e.g. Silk Road, Salt Route, Spice Route, Wine Route, Frankincense Route); 3. Religious Roads such as:crusades, pilgrimages (e.g Santiago de Compostela, Road of faith, the Hadji pilgrimage to Mecca). The Council of Europe has promoted the status of cultural heritage to cultural route programs and has employed cultural routes as a tool for social, economic and cultural development of Europe. A major role was also played by the Non-Government Organisations (NGOs), private sector and civil society organisations because they had responded accordingly to this movement, researching cultural routes and establishing the link to heritage tourism. We must take also into account the role of UNESCO in launching programmes related to roads that connected the people of the world. Cultural heritage and its associations historical memory, journey of mankind’s progress, cultural relics and archaeological sites have long become heritage tourism resources. Well-known and even world-famous cultural routes are growing in number and are developed for the cultural tourism market. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 176 1.3. Cultural Routes in South of France Southern France (or the south of France), colloquially known as le Midi is defined geographical area consisting of the regions of France that border the Atlantic Ocean south of the Gironde, Spain, the Mediterranean, and Italy. The Midi includes: Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corsica and the Southern parts of RhôneAlpes Compostela Pilgrim Routes In 1987 the Council of Europe suggested that the Santiago de Compostela Pilgrim Ways should constitute the first cultural route with the aim to symbolise the process of European construction and to serve as a reference and example for future route projects. At the time of European medieval pilgrimage activity in the thirteenth century, around half a million pilgrims per year visited the shrine of Saint James at Santiago de Compostela, Spain. Seven centuries later, the network of routes is crossed annually by tens of thousands of pilgrims who walk to Santiago de Compostela. Therefore, given the power and beauty that still emanate from these paths, UNESCO did not hesitate to register them on the list of mankind’s World Heritage sites. Pilgrims from the past have left traces of their passage, delighting today’s visitors with the construction of river crossings, bridges, church towers, monasteries, crosses, chapels, oratories, abbey churches, basilicas, and other works built to honour the relics of St. James in Spain, the ultimate aim of the journey. It must be noted that several tourist-historic cities are located along the route of Santiago de Compostela, the most important of which being Arles, Le Puy-en-Velay, Rocamadour. These cities became the principal nodes of tourist attraction of the route. The Santiago de Compostela Routes has made popular attractions of many charming, but previously little-known cities. A symbol open-mindedness, this route reminds us that a border is only a human creation and that "you always have to push borders away to make adventure go on forever" (Michel Maffesoli, sociologist). Iron Route in the Pyrenees The Pyrenean Iron Route received the certification “Cultural Route of the Council of Europe” in 2004, it goes through Andorra, France, and Spain. The Pyrenees region is rich in iron ore and has a long iron making tradition. This activity has produced economic wealth and left a great deal of evidence, the majority dating from the beginning of the 17th century to the end of the 19th century. Forestry, mining and processing factories have left substantial traces as much in the landscape as in the urban fabric of the mountain range. As the trail makes it’s way through parts of the Pyrenees, including the Cercs Mines Museum in the Palau forge at Ripoll in Catalonia, the Pyrène forge at Montgailhard (Ariège) and D’Arthez d’Asson (Aquitaine), the tourist becomes aware of all the different aspects of this heritage: the mines, charcoal kilns and ironworks, as well as miner’s and ironworker’s homes and some typical features of architecture of ironworks. Via Domitia The Via Domitia is one of the major landmarks of France which has left its mark and shaped the landscape of the area forever. The Via Domitia is the oldest Roman road in Gaul. It links Rome in Italy to Cadiz in Spain, and is part of an immense road network of more than 70,000 miles, built by the Romans over eight centuries, completion was in approximately 118 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 177 b.c. it can still be visited today along most of its full length. Part of the Via Domitia is still used as a road today, while other sections may be discovered in the open landscape. The Via Domitia runs from the Rhone river of France near Beaucaire to the Pyrenees, thereby passing through the french region of Languedoc. At many points along it’s length and particularly and each end the Vita Domitia was intersected and interconnected to a vast network of roman roads. The Via Domitia, however, was indispensable for the development of this coastal region of France and still is today. The Via Domitia entered the city of Nimes through a gate still visible today (Porte Auguste) and left the town west of the amphitheatre (Arenes) through a gate today named Porte de France. Additional noteworthy and remarkable tourist attraction from the roman times are: the Maison Carree (probably the most well conserved Roman temple in this world), the Tour Magne, the Castellum Divisiorum (central distribution pond of the Roman water supply system for the city) and a part of the Roman town wall. Narbonne is the oldest Roman colony outside Italy, founded in 118 BC. A paved piece of the Via Domitia is displayed in the center of Narbonne in front of the palast of the archbishop. The road the crossed what was the river Aude during the Roman era on a living bridge still today covered with houses on both sides. Remnants of the Via Domitia can still be seen today in well-preserved sections at Ambrussum, Rome’s “superhighway. A nearby rest area on the A9 motorway is also named Ambrussum in honor of the site, and motorists on the A9 can read a sign that translates roughly, “You are following the Via Domitia”. Canal du Midi The Canal du Midi, waterway between the Mediterranean and the Atlantic, was opened by Pierre-Paul Riquet in the 17th century. UNESCO calls it "one of the modern era’s most extraordinary achievements.” The Canal du Midi was added to the UNESCO list of World Heritage sites in 1996. The “Royal Canal between two seas” flows through a region steeped in history. Major and minor cities dot the length of the canal. Hundreds of hotels sit along the canal's 150-mile length, in addition to this infrastructure an interesting industry has developed on the canal: the floating hotel. On a boating holiday on the canal the tourists can explore nearly 150 miles of navigable waterways, choosing from a wide range of accommodation and boating holidays, from barge boats converted into floating hotels to modern cruisers. Carcassonne is a major tourist destination along the Canal du Midi. Carcassonne was built between the 12th and 14th centuries and restored in the 19th century. The spectacular walled town is one of France’s most famous national monuments and a UNESCO World Heritage Site. The River Aude and the Canal du Midi separate the citadel from the lower town. At the end of the Canal du Midi is the Canal du Rhône à Sète and the Canal de la Robine, which links Narbonne to the sea. The Canal du Rhône à Sète runs from Beaucaire to the port of Sète. It passes through Saint-Gilles-du-Gard, once home to the Counts of Toulouse, and crosses the landscape of the Camargue with its lagoons, salt marshes, wild white horses and pink flamingos. Finally, the canal enters the Thau Lagoon near the port of Sète. The Canal de la Robine gives direct access to the heart of Narbonne. The canal flows on towards the sea through the Bages and Sigean lagoons, passing close to the nature reserve of Sainte Lucie Island, then finally reaches Port-la-Nouvelle. The junction canal is lined with parasol pines and bordered by vineyards, which makes it one of the prettiest inland waterways in the region. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 178 2. British Tourism in South of France 2.1. The History of British Tourism in South of France British people are particularly linked to the South of France. This relationship is based on history. They were the pioneers of tourism here. The use of cultural attractions and images to attract visitors is not a new phenomenon as its roots may be traced back to the 17th century European Grand Tour. British tourism in South of France started with the medieval pilgrimage, English wine ships were used by medieval pilgrims heading for Santiago De Compostela. Although, on the surface, pilgrimages were undertaken for religious reasons, pilgrims clearly saw the experience as a holiday away from their normal lives (the term holiday is a derivative of 'holy day'). Pilgrims were responsible for the idea of souvenirs, bringing back relics and reminders of their trips to shrines. The development of tourism in the South of France began with the "colonisation " of the coast, mainly from the French Riviera to Provence, by rich English people. So, the first English tourists were people from the monarchy and the aristocracy. This British selective colonisation can be seen as the mirror of the powerful British Empire. It was a sort of informal meeting point of the monarchy and the aristocracy, in which they shared their desire for power and luxury. The first British tourists came in winter, mainly for the climate, because they suffered from the hard and wet climate of the England. Some weather statistics show that the Côte d’Azur is sunny 2500 or 3000 hours per year. At this time, medical research wasn’t as advanced as today, and one of the good treatment known to avoid winter flu or congestion of the lungs was to evitate the bad climates. The influence of wealthy British people in the development of South of France can be symbolised in the type of architecture of all the "Hotels" built at that time to welcome this new clientele. In many other historic resorts in south of France, old well-established palace hotels have names like the Hotel Bristol, the Hotel Carlton or the Hotel Majestic – reflecting predominantly English customers. The development of English tourism was also due to the fact that at the end of the nineteenth century Marseille became an industrial city. The harbour allowed the development of relationships with the whole world thanks to the expansion of French, so Marseille became one of the most important town in France. The British settlement in Provence is also due to the cheapness of the standard of living, allowing for the purchase of houses from poor farmers for nothing because at the end of the nineteenth century Provence was underdeveloped. The economical development of the "Côte d’Azur" started thanks to British personalities and an important point is that it contributed to develop the idea of tourism. The trips were mostly done by explorers, so British were maybe the first to have created "holidays". A negative point to the fact that the Côte d’Azur became in the twentieth century one of the most attractive places for tourism in France, it is now suffering from "architectural pollution". The Belle Epoque ended with the first world war which stopped tourism and hotels were turned into hospitals, hosting refugees and the injured. After the war in 1919, the English tourism in French Riviera underwent a revival. With the economic crisis of 1929, which affected the whole western world, marked the end of the British settlement in this part of France. Nevertheless, British people played a large part in the making of the French Riviera. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 179 2.2. British tourists in South of France today The 2009 Eurobarometer Survey, showed which are the motivations in terms of travel for the EU citizens, by nationality. In table 1 below , we can see that natural environment, such as: scenery and climate, history and culture and food/drink are the main motivators for the English tourists when they chose a holiday. Table 1 Motivation by nationality of responsdents (in percentage) Source: Eurobarometer 2007 In terms of the visits made during all trips visits, towns and monuments and nature reserves are the most important categories for the English tourists. According to figures released by the INSEE, the French statistical office in 2010, the average number of days of British tourists staying in the hotels in region Provence-Alpes-Côte d'Azur was 2,4 days. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 180 Figure 1 The number of international tourists staying in French hotels and in Provence-Alpes-Côte d’Azur region in 2011 Année 2011 Provence-Alpes-Côte d'Azur France métropolitaine Durée Durée moy. de moy. de Arrivées Nuitées séjour Arrivées Nuitées séjour (en (en jours) jours) Ensemble Europe 2 544 080 6 256 323 2,5 22 318 560 47 703 196 2,1 dont Allemagne 387 350 968 371 2,5 3 044 555 6 187 813 2,0 dont Belgique 230 880 617 500 2,7 2 776 012 5 327 365 1,9 dont Espagne 157 084 317 007 2,0 2 174 971 4 982 117 2,3 dont Italie 461 024 1 015 262 2,2 2 547 150 5 823 314 2,3 dont Pays-Bas 128 835 325 187 2,5 1 740 397 3 289 240 1,9 dont Royaume-Uni 459 891 1 146 987 2,5 5 049 849 10 468 822 2,1 dont Suisse 190 630 470 730 2,5 1 312 710 2 674 140 2,0 Ensemble Amérique 403 929 983 010 2,4 3 807 590 9 554 010 2,5 dont États-Unis 278 300 682 238 2,5 2 436 775 5 929 953 2,4 Ensemble Asie304 074 642 826 2,1 3 681 393 8 149 375 2,2 Océanie dont Japon 75 371 147 355 2,0 1 109 291 2 400 079 2,2 dont Chine 57 069 105 954 1,9 728 996 1 425 143 2,0 dont Proche-Orient 52 375 132 599 2,5 531 029 1 439 650 2,7 et Moyen-Orient Ensemble Afrique 31 782 75 527 2,4 454 677 1 125 191 2,5 Ensemble Monde 3 283 866 7 957 687 2,4 30 262 219 66 531 772 2,2 Source: INSEE http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=5&ref_id=sertc13505 In the Midi-Pyrénées region, in the same year (figure 2 below), the number of British tourists was 168 197 and average length of stay was 2,2 days. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 181 Figure 2 The number of international tourists staying in French hotels and in Midi-Pyrénées region in 2011 Année 2011 Midi-Pyrénées Arrivées Nuitées France métropolitaine Durée moy.d e séjour (en jours) Arrivées Nuitées Duré e moy. de séjou r (en jours ) 2,1 2,0 1,9 2,3 2,3 1,9 2,1 2,0 2,5 2,4 Ensemble Europe 939 352 2 231 897 2,4 22 318 560 47 703 196 dont Allemagne 98 119 196 135 2,0 3 044 555 6 187 813 dont Belgique 74 562 196 204 2,6 2 776 012 5 327 365 dont Espagne 164 293 318 038 1,9 2 174 971 4 982 117 dont Italie 248 444 696 831 2,8 2 547 150 5 823 314 dont Pays-Bas 40 446 92 555 2,3 1 740 397 3 289 240 dont Royaume-Uni 168 197 361 723 2,2 5 049 849 10 468 822 dont Suisse 27 533 67 525 2,5 1 312 710 2 674 140 Ensemble Amérique 99 065 183 242 1,8 3 807 590 9 554 010 dont États-Unis 63 263 120 053 1,9 2 436 775 5 929 953 Ensemble AsieOcéanie 62 323 112 112 1,8 3 681 393 8 149 375 2,2 dont Japon 12 331 19 635 1,6 1 109 291 2 400 079 2,2 dont Chine 4 630 7 875 1,7 728 996 1 425 143 2,0 dont Proche-Orient et Moyen-Orient 10 249 20 882 2,0 531 029 1 439 650 2,7 Ensemble Afrique 7 806 16 358 2,1 454 677 1 125 191 2,5 Ensemble Monde 1 108 546 2 543 608 2,3 30 262 219 66 531 772 2,2 Source: INSEE http://www.insee.fr/fr/regions/midi-pyrenees/ Many parts of France are now less than 4 hours from any British town and although the sterling is still weak compared to the Euro since the crisis, France remains a very attractive destination for those who would like to take advantage of our hotel rates which are about a third of those in London. It must be added that a considerable number of British tourists are also staying with friends or relatives, rented a self-catering gites or stayed in chambres d’hotes or campsites. They tend to visit and explore different areas of France and have many visits before settling at their favourite t place. This is why, British home owners in South of France were tourists first and home owners of a French property second. The impact of the second home tourism are often similiar with the impacts of the other form of tourism. The characteristic of the second home tourism such the long duration of the visit in the destination area implies a certain impacts on change are more prominent. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 182 In fifteen years, the number of British people who have their main residence in France has multiplied tenfold, from 50,000 in 1990 to 500,000 in 2006. According to figures published by INSEE in 2010, British people are clustered around four regions; the Ile de France, Midi Pyrénées, Aquitaine and Poitou Charentes. The second largest region for permanent British residents, after the capital, is MidiPyrénées (13,500), followed by Aquitaine (13,100), Poitou Charentes (12,972), and Brittany (approx 11,000). Provence-Alpes-Côte d’Azur and Rhône-Alpes come in fourth and fifth respectively. Lower Normandy is also popular, with around 5,000 British inhabitants. By department, outside of the capital, Dordogne (6,300) that takes second place as the department with the largest number of British having permanent homes, followed by AlpesMaritime (5,900), Charente (5,083), Lot and Garonne (3,100), Gironde (2,100), PyrénéesAtlantiques (1,200) and Landes (600). So what is it that attracts them? Dordogne- Aquitaine region Dordogne has acquired the familiar epiphet 'Dordogneshire', because of the number of British who are believed to have homes there and because of generalisations that are often made about this region, such as being, “crowded with Brits”. The causes of this attraction of the Dordogne department are best and easiest access from points across the UK and Ireland, because we have the international airport of Bordeaux just an hour away, Bergerac International Airport is only ½ hour away, Limoges is only 1½ hours from the heart of the region and the International airport at Brive la Gaillarde. In the top of the list of advantages offered by this region of France, after the easy access, is the quality of life. The Dordogne attracts British buyers whose primary motivations are usually centered around a change in lifestyle and moving home to a new country to recapture a lifestyle that has perhaps been lost. There are a large amounts of British in the Dordogne department who have purchased a second home here. Some reasons for this is the stunning beauty and tranquility of this “garden of France” and because the area is very well served by airports and the low-cost airlines giving a affordable access to their French home from almost anywhere in the UK. Since the beginning of 2002 until the end of 2007, prices of the houses across the Dordogne rose by 45% putting the region well above the average for France. The prices have stabilised during the last 12 to 18 months and in many cases asking prices are falling strongly due to the reduced demand resulting from the global recession. Currently, the southwest of France offers the best prices in the whole of France, so the Dordogne compares very favourably on price with the neighbouring Limousin region. Bergerac is home of some of the finest wines in the region (Bordeaux). The land drainage is excellent due to its proximity to the Dordogne river. This free drainage is one of the reasons the area has produced 12 recognised wine A.O.C's (Appellations d'Origine Contrôlée). If you rent a car from Bergerac you can visit places such as : Bourdeaux, Pergueux, Cahors, Cognac and Toulouse, to name but a few, and you have the freedom to travel in the beautiful Bergerac region discovering its many wines and gastronomic delights. Gironde- Aquitaine region The region’s prestige comes in the form of Bordeaux’s 2007 addition into the list of UNESCO World Heritage Sites. Other local UNESCO sites further add to the sense that this area is among the richest in France in terms of the historical treasures it possesses. These include the Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 183 medieval city of Saint Emilion, the pilgrimage routes to Saint Jacques de Compostella and the fort in Blaye. The region is equally known for the famous cave paintings of the Grottes de Lascaux, the spectacular coastline of the bassin d’Arcachon, and the Pyla Dune - the highest natural sand dune in Europe. Bordeaux is typical of the South of France in terms of atmosphere, architecture and the fact that the city enjoys over 2,200 hours of sunshine every year, Bordeaux is France’s premier spa destination benefitting from an historical reputation for its medical benefits, the spa’s offer very modern facilities. Provence-Alpes-Côte d’Azur(PACA) region The British tourists have plenty of variety of attractions in this area such as: 3 national parks, 5 regional nature reserves (Camargue, Luberon, Queyras, Verdon and Les Alpilles). It should also be pointed out the cultural heritage of the region: 2 200 protected historic buildings, more than 400 museums and more than 27 000 archeological sites registered. A top historical and cultural attraction in South France is the Via Domitia which passes through Provence- Alps -Cote d'Azur. From the aromatic lavender fields and unspoiled villages to the fishing harbors and the coastline of the Cote d'Azur, Provence is one of the most popular holiday destinations in South of France. With two international airports: Marseille – Provence and Nice - Côte d’Azur, it is definitely easy to reach the PACA region. Regular flights allow people to access the area from Great Britain. British tourists choose PACA, mainly to spend their holidays, as opposed to Dordogne, because the property prices are amongst the highest of France and it is very difficult to find suitable property at suitable prices, given by the popularity of Provence-Alpes-Côte d’Azur and especially the French Riviera all over the world. Tourism in PACA remains a key contributor to the local economy. In 2011, for example, revenues from a range of tourist services earned the region’s businesses and tax offices a total of 14 billion Euros. According to figures released by the Regional committee on tourism in PACA and INSEE, the Provence-Alpes-Côte d'Azur region represent 11.5 % of the touristic employment in France and 7,5 % of the regional employment is dedicated to tourism, respectively. A poll conducted by the Regional committee on tourism in PACA, over the course of 2010-2011, showed that the British tourists, during their Provençal holiday/vacation spend an average of 114 euros a day per person. This is the third highest daily expenditure behind the Americans and Italians. In conclusion, the South of France remains for the British people their favourite place due to the exceptional weather, the charms of the diversity of countryside, between sea and mountains, the cultural heritage from Greek and Latin civilisations to the Italian renewal with monuments. 3. The impact of low cost carriers (LCC) on the regional tourism in South of France Since air transport liberalisation airline competition has increased, the routes and frequencies which offer lower fares also rose which led to major changes in the way people travel. Prior to air service liberalisation, many consumers could not afford to travel by air and many regions and cities were without air access. Therefore, they could only be reached by connection through a hub airport or other transport as ferries, trains, cars and buses. Those regions were unexploited tourist potential destinations. Even on major tourist routes, services available were highly seasonal with high fares and limited capacity. Moreover, during the peak season, the services related to these destinations, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 184 such as hotels and restaurants, were also highly seasonal with higher prices in order to recover losses in the off peak. The low cost carrier market expansion affected the European tourism market in three ways. • First, the low cost airlines have increased the number of new tourist destinations accessible by air, and this, by using secondary and regional airports. For example, when travelling from the British midlands to western France, it is no longer needed to travel via London or Paris, as now there is a great choice of direct routes between United Kingdom provincial cities and the French regions. This new network has a positive impact on inter-regional tourism growth. • The low fares and an expanded network encourage people to travel more and more often for leisure or visiting family. Low costs airlines also offer a range of routes between peripheral regions and major hubs. • Within the frame of the low cost carriers marketing campaigns to increase its “brand awareness”, some peripheral towns and regions with no or little international recognition have been revealed as a potential tourist market. For example, according to ELFAA, Strasbourg was considered as a business destination due to the presence of many European and other international institutions. Since the establishment of LondonStrasbourg route by Ryanair in 2002, Strasbourg proved to be a very popular tourist destination among English travellers. Ryanair is the first carriers to adopt the low-cost model in Europe in the 90’s. In 2011, the number of passengers was 76.4 million passengers, up 5.1% on 2010. The second position is filled by EasyJet who carried 55.5 million passengers which represents an increase of 11.6% on its 2010 passenger numbers. New routes from the two main low cost airlines are appearing almost annually in France from the United Kingdom. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 185 This is on the chart below an overview of Ryanair Routes in Europe. Ryanair destination map Source: Ryanair 2012 EasyJet, the second most important low cost carrier in Europe launched “EasyJet Holidays”, a low cost tour operator, in February 2011, following an agreement between EasyJet and Low Cost Holiday. The objective is 1.5 millions of clients in 3 years2. If it this goal is reached EasyJet Holidays will become the third biggest tour operator in the UK, after TUI and Thomas Cook. In 2010, 49.72 million passengers flew with EasyJet. This company operates in more than 30 countries, with nearly 200 aircrafts on more than 540 lines. Despites bad weather conditions in December 2010, the company increased the number of passengers by 7.6% in 2010 compared with 2009. It works in partnership with hotelbeds.com, lateroom.com, Hostelword.co and Eurostar. EasyJet passengers receive a cost reduction in hotels, youth hostels, etc. 2 Source : Company Information/Mintel Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 186 EasyJet destination map Source: EasyJet 2012 3.1. The impact of low cost airlines on the tourism in South of France During the last decade, the proliferation of Low Cost Carriers and the related huge increase in traffic has been the most visible efect of the deregulation of the airline market in Europe. Many low fares airlines opt for the use of regional and secondary airports; hence they help spread traffic across a larger number of airports and regions. For example, those wishing to travel from the British Midlands to the South of France are no longer forced to travel via London or Paris to get to their final destination, as they now have a choice of direct links between UK provincial cities and the French regions. This has greatly facilitated inter-regional tourism as passengers travelling on holidays or visiting friends and family in the regions are generally reluctant to travel by air if it involves the more complex task of connecting through a congested hub airport. There are several impacts of air travel on the destination. On the one hand, there is the impact on regional tourism development. Air travel makes a destination accessible, which is a prerequisite for tourism. For example, the Rodez airport had an important impact on visitors to the Aveyron region. Aveyron was until recently one of the least well known departments in France, even some Parisians found it hard to put Aveyron on the map! The main reason that Aveyron remained hidden was due to inaccessibility. Rodez airport is the perfect location for exploring the massif central, eastern Lot department, and the Aveyron (e.g. the villages of Belcastel and Conques). On the other hand, there are the impacts of air travel on other industries. As airports are mostly situated close to urban agglomeration areas, other industries are likely to settle there and profit from the infrastructure and accessibility. Consequently more passengers need transport to and from the airports, more employees are needed to dispatch and service the passengers. For example, Bordeaux Airport is one of Aquitaine's major economic centres. Bordeaux Mérignac airport platform alone has over 7,000 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 187 employees, and directly houses over one hundred companies and public establishments. Each of these contributes, in its own area of expertise, to the proper functioning of the airport and to the expansion of its sphere of influence. In fact, in regions with air access there are not only companies related to tourism, but also companies of other branches. Airports can be very attractive locations for a variety of companies. Being near the airport and benefiting directly from its operation can attract further corporate customers which can benefit by locating in the vicinity of the airport. For example, both Airbus and ATR assemble aircraft at nearby facilities and test them from the Toulouse-Blagnac Airport A business location will generally benefit from a well-developed infrastructure leading to the airport and can there by minimize the commute of its customers (e.g. conference centres). Airports and especially hubs play a role in attracting tourism, conferences and, most important of all, new industrial and commercial businesses, all of which can give further fresh impetus to the local economy. The present modern regional airports situated in south of France are no longer just providing infrastructure for airlines, but have evolved into a sophisticated market entity with diversified provision of services such as: car rental, accommodation, retail, services, food and beverages, parking, local transport, passenger access, etc. As air travel has become affordable to a larger segment of society, due to the low cost carriers, passengers have altered from a rather homogenous group of business and high-income travellers, to a more heterogeneous group representing a wider spectrum of society. 3.2. The South of France regional airports analysis France has international arrivals and departures in all regional airports in almost all parts of the country. According to the 2011 Annual Report on activities of the french airports, we can notice that the airports which are situated in the south of France, notably those in the south-west of the country, had a substantial increase over the national average of 6,3%, respectively 12,4% for Bordeaux and 9% for Toulouse. At this point I will analyze the situation of some airports situated in the south of France, where main aircraft operators are the low cost carriers and which attract a large number of British tourists. Bordeaux-Merignac Airport A fantastic entry point as the gateway to the entire South-West of France. A large number of countries are served from Bordeaux-Merignac Airport. In terms of destination, the most popular country is United Kingdom with 13% of the airport destinations (see Annex 5). After one million passengers at Bordeaux-Mérignac in 1980, 2 million in 1988 and 3 million in both 2000 and 2005, Bordeaux Airport reported a second year of growth higher than 10%, +12.4% with 4,117,000 passengers in 2011, one year after a 10.3% leap in traffic to 3,663,700 passengers in 2010. A low cost terminal was built in May 2010 and it brought a large number of low cost operators such as: Aer Lingus, BMI, Vueling, Cimber Air, EasyJet, Flybe, Jet4you, Norwegian and Ryanair. 980,000 passengers regularly took low cost flights from Bordeaux Merignac Airport, with up to 27 countries on offer, this increased by 29%. (see Annex 5) Easyjet is the airport’s second company in terms of volume with 481,000 passengers, a 31% increase in 2011. Ryanair transported 200,000 passengers, a rise of 33%in 2011. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 188 Toulouse-Blagnac Airport Airline presence at Toulouse, Blagnac is massive with a total number of 24 airlines having an active presence here. The biggest airline is Easyjet with 26% of the airport destinations (see Annex 4). A number of 18 countries are served from Toulouse-Blagnac Airport. In terms of destination, the most popular country, after France with 26% of the airport destinations, is United Kingdom (see Annex 4). According to the statistical data released by the Toulouse- Blagnac Airport, in December 2011, in the list of top 10 destinations, we will find on fourth position London-Gatwick Airport with a total number of 20 091 passengers and on the sixth positon London-Heathrow Airport with a total number of 15 588 passengers(see Annex 5 ). If we look at the 2011 year, we can see that the passenger traffic was 477 587 on the route London-Toulouse-London. Nice-Cote d’Azur Aiport Nice airport has the greatest number of low-cost traffic in France, there are around twenty airlines transporting 30% of passengers. Departing from Nice, Cote d'Azur International there is a huge choice of countries to fly to: 39. In terms of destination, the most popular country is United Kingdom with 13% of the airport destinations (see Annex 4). The ever-popular and glamorous French Riviera has seen an increase in low cost flights in and out of the area, reporting a 16.2 per cent increase in commercial traffic during 2011. The Airport is controlled by the Chamber of Commerce and Industry (ICC) of Dordogne, but SMAD (Air Dordogne Mixed Union) is in charge of the functioning. The Airport plays a prominent role in the business and tourism development. In economic terms, the Airport directly generates around 200 million Euros a year in Dordogne Department. The annual traffic amounts to 300,000 passengers. The tourist flow is made up mainly of British (88%) with 11 regular lines open, since 2002, connecting Bergerac to Great Britain which contributed to the development of the region. Bergerac Airport is situated in the Dordogne and offers frequent services to the UK, both Flybe and Ryan Air operate flights from Bergerac. Bergerac and the area of Perigord Dordogne has many British expats living within the region and it's airport provides good connection to the UK Airports such as: London Stansted, Bristol, Southampton, Birmingham, Liverpool, Nottingham, East Midlands, Exeter, Leeds, Bradford. Aéroport Rodez-Marcillac Rodez airport is one of the smaller airports in France. Rodez is a small but efficient airport served by Ryanair, with flights from London Stansted airport. However it is the airport of Rodez which must be given credit for attracting the British tourists because in terms of destination, the most popular country is United Kingdom with 25% of the airport destinations. 3.3. Negative aspects of the British presence in the South of France The expansion in British property ownership increased the rural housing stock. They improved the rural housing quality by renovations or restoration of traditional old buildings and brought an unwanted farm building into residential use. This had effect on house prices, the price significantly increased. The social integration of the English second home owners into the local community is not self-evident. Many new arrivals have little interest in the French or French ways and are criticised Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 189 for their unwillingness to integrate. At school their children prefer not to mix with French pupils and many speak no French. Until the end of the 1990s, these were mostly retired people coming to spend their twilight years in the south of France having a retirement fund available without worrying about finding a job or withdrawing perhaps to write or to achieve some inexpensive self-sufficiency. Today, ever more middle-class families are moving here with their children, mainly to Périgord, Dordogne or the Côte d’Azur. The English purchasing consumer are now younger, with families, and they need to work. They arrive with enough cash to keep going for a year or two, then very quickly the problem of getting a job arises. People arriving with an English mindset inevitably come into conflict with the French, especially over work.There are now whole families of English coming to France to find a more favourable system of social and medical protection. Conclusion So what are some of the conclusions one can draw here? First, I would like to highlight the fact that cultural routes by their nature are regarded as a useful mechanisms that brings visitors to sites along the route that is linked to the major attraction or the pillar of a route. The cultural routes are a suitable instrument for unknown sites and many attractive and rich monuments, villages or archaeological sites benefit from the positive effects of cultural routes programmes. Due to its close proximity to the UK, climate, rich culture offerings, varied landscapes and world renowned gastronomy, cheap homes, the south of France attracts up tens of thousands of British tourists. As mentioned before, the cheap air transport, is a permissive factor for regional tourism. With plenty of low cost flights the tourism market increased significately in south of France, as the trend goes from package tours towards more individual holidays low cost air travel. Even if the English are fond of making jokes about the French and vice versa, it seems that between the two peoples, it is - more than ever - a time of entente cordiale. References: Assaf, A. (2009) A fresh look at the productivity and efficiency changes of UK airlines. Journal: Applied Economics, Vol. 43, Issue 17, July 2011, pages 2165-2175. Barret, S. (2004) How do the demands for airport services differ between full-service carriers and low-cost carriers? Journal of Air Transport Management, 10 , pages 33 - 39. Chiambaretto, P. (2012) Book review:airline marketing and management. Journal: Transport Reviews, vol.32, Issue 2, pages 261-262. Garnham, N. (1987) Concepts of culture: public and the cultural industries. Cultural Studies, vol.1, Issue 1, January 1987, pages 23-37. Garriga, J. (2004) Low-cost, a regional affair – A winner business model, new catalysts for airport regions, in: Airport Regions Conference , Barcelona : DVA associats . Hall, M; Müller, D.K. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 191 The Achaemenid Royal road An archaeological- historical perspective Kamal Aldin Niknami (University of Tehran) & Leila Makvandi (University of Tehran) Kamal Aldin Niknami Leila Makvandi Department of Archaeology University of Tehran Enghlab Street Tehran, Iran Tel. 098- 21- 66950932 E-mail : [email protected] [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 192 The Achaemenid Royal road An archaeological- historical perspective Abstract : When Darius the Great (521- 486 B.C) extends vastness of his realm from Asia minor to India, confront diversity in different aspects- language, cultural, geographical, etc- of his territory. To control and establish facility transmission between these diverse regions creates the famous Achaemenid Royal road, that it's immediate historical and cultural of first world wide emperor. Parties could travels 2,699 km from Sardis to Susa through Royal road, that assuredly there were a number of towns and stop stations in the grand territory under the purview of it, which cannot be located with certainty. Achaemenid archaeologists and historians for search of royal road trace should have to deal with different sources written in Old Persian, Elamite, Babylonian, Aramaic, Hebrew, Greek and other languages, beside archaeological evidence. However, even more challenging, is the task to integrate and use of these sources, each one with its own limitations and problems, to achieve a logical perspective of royal road. The Greek narrative historiography, specially Herodotus history about royal roads and Achaemenid couriers that pass it in 7 days for a long was center of Achaemenid studies, but now after critical of their limited view, largely has changed, although does not means that Greek evidence have to be ignored but should cautiously evaluate. Today, one major corpus of basic sources is the Persepolis Fortification archive that belonged to the reign of Darius the great (508- 493 B.C); the archive excavated in 1933/34 at Persepolis, a royal residence of Achaemenid kings in southwestern Iran, the archive almost comprises about 1000 legible tablets and inscribed in Elamite cuneiform, up to 700 tablets written in Aramaic. The Persepolis Fortification tablets document the production, storage and redistribution of food commodities. One of the most important parts of archive is travel texts (Q texts), which travelers came from different areas of empire to central administrative (restricted area between Persepolis to Susa) under capacity of Fortification archive and got their food rations in stop stations on the road. So except of the origin and destination of traveler, we have a third toponym that is a stop station, but when it comes to putting these toponyms that we encounter in the texts on the map, uncertainty abounds. Although, Fortification archive covered part of the royal road between Susa to Persepolis, which fell partly within the scope of the Persepolis administration, but somehow could provide us with a geographical frame of royal road based on coming traveler from other areas like Sardis, Egypt, India and etc. So as we know the deficiency of historical and archaeological evidence about royal road, in first part of this paper, base on travel texts (almost 719 texts) in Fortification archive we attempt to trace routes of royal road in Achaemenid territory, then in second part we compare the information that we got from texts with other historical and existence archaeological evidence. As study shows Achaemenid royal road was first international road that connect east to the west, Silk Road and Islamic caravanserais follow the road that Darius the great create, so it's important in tourism industry of passing travelers through a different culture and history from east to west. Key Word: Achamenid, Royal Road, Persepolis, Persepolis Fortification Archive, Greek Historian Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 193 The Achaemenid Royal road An archaeological- historical perspective Introduction When Darius the great (521-486 B.C) in Behiston inscriptions proudly proclaimed the vastness of his realm, the first world empire, he overstating diversity of territory by calling it an empire of ‘many tongues.’ Indeed, historians of the Achaemenid or Persian Empire (550-330 B.C) have to deal with sources written in Old Persian, Elamite, Babylonian, Aramaic, Hebrew, Demotic, Lydian, Greek and other languages, not to mention archaeological and material culture. Even more challenging, however, is the task to incorporate such various sources – each one with its own limitations and problems – into a coherent perspective. The Greek narrative historiography, specially Herodotus Histories for long functioned as main source of Achaemenid studies, but after critical re-evaluation of its biased and limited views, has now largely concede that position, This, naturally does not means that Greek evidence have to be ignored but should cautiously be evaluated. To control and establish facility transmission between these such vastness territory, Darius the great creates the famous Achaemenid Royal road that links east to west, as parties could travels 2,699 km from Sardis to Susa through Royal road, then follow it through Persepolis and east of Iran go to India. Assuredly there were a number of diverse roads; there were towns and stop stations in the surroundings and sides of the grand territory under the purview of Royal road, which still most of them cannot be located with certainty. Actually Achamenids creates the Royal road to facilities travel in their vastness territory for Army, administrative works, trade; interchange craftsman's and work groups and etc. Process and success of Royal road studies are slow, since Achaemenid archaeologists and historians for such research should have to dealt with different sources written in Old Persian, Elamite, Babylonian, Aramaic, Hebrew, Greek and other languages, not to mention archaeological evidence to achieve a logical perspective of the Royal road. Naturally such diversity in sources, not a simple problem, as before excavated of Persepolis Fortification Archive we did not know about east part of the Royal road that reach to India as it seems Greek historian did not know too. In first part of this paper, base on Fortification archive we attempt to trace routes of royal road in Achaemenid territory, then in second part we compare the information that we got from texts with other historical evidence. Footprint of the Royal Road in Persepolis Fortification Tablets Today, one major corpus of primary sources is the Persepolis Fortification Archive, They excavated in 1933/34 by Herzfeld at Persepolis (figure 1), a royal residence of Achaemenid in southwestern Iran on the heartland of the empire (Hertzfeld 1934: 231, Ibid, 1941: 127, 226). Main body of archive comprises about 10,000 legible tablets inscribed in Elamite cuneiform (figure 2,a), as well it has almost 700 tablets written in Aramaic alphabetic script (figure 2,b), and at least some 5000 tablets that have only impressions of cylinder and stamp seals (figure 2,c), from 509- 493 B.C (13- 28 year of Darius the great region), Most of the Elamite and Aramaic tablets are sealed as well (Hallock 1969, 4- 7; Garrison& Root 2001, 7- 9; Henkelman 2008a, 8688, idem 2010a: 27; Stolper& Jones 2008, 27- 29, Tavernier 2008: 62- 63). Archive provides a unique window on the administrative system in Heartlands of the Achaemenid Empire and simultaneously brightens many aspects of society in general. Among these are language, management and control of administrative works, the royal road, travelers stopping at the royal way-stations, taxation, the religious landscape, the status of dependent and foreign workers, etc. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 194 The area under purview of the Persepolis administrators was vast1, more than 1500 thousands official's works on the institutions (Hallock 1985: 588- 590; Henkelman 2008a, 65- 66, Ibid, 2010a, 26- 29; Garrison& Root 2001, 9- 15). Henkelman said that, the thousands of documents make it easy to gain the impression of an enclosed world, of perfect, self contained machinery. Though direct evidence is hard to come by, this image is certainly a false one: the institutional sphere was sharply delineated neither in geographical, nor in economic or societal terms." (Henkelman 2011, 4) 1 For further studies about administrative system in Persepolis fortification tablets look at: Dandamayev & Lukonin, 1989, 90- 237; Hallock 1985, 588- 609; Kuhrt 2007, 763- 814; Lewis 1984, 592- 602; Wiesehofer 1994, 102- 148, 348- 255. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 195 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 196 The Persepolis Fortification texts are about production, storage and redistribution of food commodities in southwestern of Iran (Heartlands of Achaemenid Empire). (figure 3) One of the most important parts of archive is travel texts (Q texts) (Hallock, 1969, 40- 42), which travelers came from different areas of empire to central administrative (restricted area between Persepolis to Susa) under purview of archive and got their food rations in stop stations on the road.2 So except of the origin and destination of travelers, we have a third toponym that is a stop stations, but when it comes to putting these toponyms on the map, uncertainty abounds. Although, Fortification archive covered part of the royal road between Susa to Persepolis (Henkelman, 2008b, 301), which fell partly within the scope of the Persepolis administration, but somehow could provide us with a geographical frame of royal road based on coming traveler from other areas like Sardis, Egypt, India and etc . the Achaemenids were aware of the ideological potential of their multi-ethnic and multi-cultural Empire is obvious from the royal inscriptions and reliefs, where the wide range of peoples constituting the Great King’s realm is celebrated in lists and visualized in superimposed registers of gift bringers and platform-supporters (carrying the king), and from actual manifestations, such as the ceremonial army reviews and processions during which King of Kings paraded his ethnic riches. Achaemenid awareness and recognition of ethnic identities existing within the Empire does not stop, however, at the message the king wanted to convey to his subjects, and to posterity.3 We find it again, though with different objectives and seen through a different lens, in many hundreds of tablets from the Fortification archive from Persepolis. Individual texts speak of workers, travelers and other individuals referred to as Indians, Babylonians, Carians, Arabs, Greeks, and Egyptians (Henkelman& Stolper, 2012, 271). Quite regularly, we find groups and individuals travelling from distant parts of the empire to Persepolis or Susa (or ‘the king,’ i.e. the court), which with sealed document of King, Satraps or high ranking officials; they received rations on their travel route. Except the origin or destination of traveler they sometimes being referred to by ethnonym, Indians,‘Arachosians,’ etc. As Henkelman mentioned, there are some cases in which there is documentation of a travel party from a named part of the empire for which the corresponding ethnonym is not attested. Thus, on the basis of travel texts, one would expect stationary groups of Sagartians and Areians, but texts documenting such groups have not been identified as yet (Ibid, 274) Travel texts in archive may be considered as miniaturized of what going on the Royal road, different travel parties referred by their ethnicity or their origin and destination. Texts show some clues that Greek historian mention it before about Royal road; facility to traverse, that in PF 1532, mention 2454 worker pass the road between Susa to Persepolis (Hallock, 1969, PF 1532). Continuity of road between different places and towns and relation of Royal road with regional roads, as in half of texts traveler pass part of royal road and part of regional roads. Security it is one of the important aspects of Royal road, as tax collector, treasurer pass the road with 2 or 3 parties and did not mention any security guard with them, or alone or group of women freely 2 For more studies about Geographical area and roads in Persepolis fortification tablets look at: Aphergis 1996; Arfaee 1999; idem 2008; Briant 1992; Koch 1990; Potts 2008; Tuplin 1998, Volgesang 1985; idem 1992. 3 For further study about ethnicity and foreign traveler and worker in Persepolis archives look at: Giovinazzo 1989 (Babylonians); Henkelman& Stolper 2011; Uchitel 1991 (Forein worker); Vogelsang 1985 (Arachosian); idem 1992 (Hinduš), Zaccagnini 1983 (foreign workers) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 197 travel on road without any companion of men, like in PF 1550, one women travel from Susa to Kandahar.4 In travel texts there are some peoples that referred as messenger or fast messenger, The main origin or destinations are Sardis (PF 1321, PF 1404, etc), Kandahar (PF 1440, PF 1550, etc), Arachosia (PF 1385, PF 1484, etc), India (PF 1556, etc) and some places still we don’t have any idea where they are. In texts like PF 1315, PF 1319, etc, destination of fast messenger is the king, in PF 1321, messenger from the king in Susa go to Sardis. Some of the texts that about receiving ration for horses that travelling, we can relate them to texts that travelers man receiving ration, but it is still need more research. It seems that messenger in Fortification texts are same couriers as Herodotus and other Greek historian write about them, that carried messages from King to different part of Empire in very short time. Greek Historian and Royal Road Much of what is known about the Royal Road comes not from archaeological field work, but from Herodotus and other Greek historian, who described the Achaemenid imperial postal system. Archaeological evidence suggests that there were several precursors to the Royal Road: that portion which connects Gordion to the coast was likely used by Cyrus during his conquest of Anatolia. It is possible that the first roads were established in the 10th century B.C under the Hittites. These roads would have been used as trade routes by the Assyrians and Hittites at Boghakzoy, then Achamenid organized and secured these roads and formed acritical link in the series of roads with other strategic and main roads (see Briant 1992, French 1998, Graf 1994, Starr 1963, Young 1963). Calder in his review of Herodotus writing about Royal Road route suggested that Herodotus was partly wrong about tracing the route cross the Halys, and he showed that though his account of distances in parasangs are approximately correct, but distances over the areas that he describes bear no relation to geographical facts (Calder, 1925). As Greek historian writes, the journey from Susa to Sardis was taken 90 days on foot, and three more to get to the Mediterranean coast at Ephesus. The journey would have been faster on horseback, and carefully placed way stations helped speed the communication network. They mention that almost a hundred and eleven stop stations were reported to existing on the main branch of Royal road between Susa to Sardis, where fresh horses were kept for couriers. Herodotus and other Greek historian said messengers changing their horse on the Royal road; it was called pirradaziš (a word related to modern Persian pishtaz, "post"). As almost based on Fortification texts, we know a lot about the continuation of the road and stop stations, as from Susa through the formidable Persian gate to Persepolis it is almost 650 kilometers and it seems 23 stations were settled. Herodotus describes the pirradaziš: There is nothing mortal which accomplishes a journey with more speed than these messengers, so skillfully has this been invented by the Persians. For they say that according to the number of days of which the entire journey consists, so many horses and men are set at intervals, each man and horse appointed for a day's journey. Neither snow nor rain nor heat nor darkness of night prevents them from accomplishing the task proposed to them with the very utmost speed. The first one rides and delivers the message with which he is charged to the second, and the second to the third; and after that it goes through them handed from one to the other, as in the torch race among the Greeks, which they perform for Hephaestus. This kind of running of their horses the Persians calls angareion. 4 - For more Studies about ersepolis Fortification texts look at Hallock 1969, idem 1977 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 198 [Histories 8.98] To the Greeks, Royal roads and post system of Achamenid was most impressive. There is a story by Diodorus of Sicily that between Susa and Persepolis, couriers could even reach greater speeds: Although some of the Persians were distant a thirty days' journey, they all received the order on that very day, thanks to the skilful arrangement of the posts of the guard, a matter that it is not well to pass over in silence. Persia is cut by many narrow valleys and has many lookout posts that are high and close together, on which those of the inhabitants who had the loudest voices had been stationed. Since these posts were separated from each other by the distance at which a man's voice can be heard, those who received the order passed it on in the same way to the next, and then these in turn to others until the message had been delivered at the border of the satrapy. [World history, 19.17.5-6] As other aspects of Achamenid Empire, it seems that Greek historian, did not know that Royal road stretched From Susa to east. The road from Susa connected to Persepolis and India, and intersected with other road systems leading to the ancient allied and competing kingdoms of Media, Baktria and Sogdiana. A branch from Fars to Sardis crossed the foothills of the Zagros Mountains and east of the Tigris and Euphrates rivers, through Cilicia and Cappadocia before reaching Sardis. Another branch led into Phyrgia. Fortunately Persepolis Fortification tablets recompense this deficiency of Greek sources. As Royal Roads that extended from Persepolis eastward through present-day Herat to Kandahar and farther eastward through the Khyber Pass to India still in use nowadays. No less important was, for example, the road that connected Babylon and Ecbatana, which crossed the Royal road near Opis (near Babylonia), and continued to the holy city of Zoroastrianism, Rhagae and This road continued to the Far East and was later known as Silk Road, that any of Greek historians did not mention it. Somehow Herodotus like most of his histories may exaggerate about how courier pass road from Sardis to Persepolis, travel texts in archive inform us that round trip from Susa to Persepolis (almost 650 Km) take one month. It means they pass almost 1300 Kilometer in one month, so optimism they travel from Sardis to Susa almost in one month, not less than 10 day as Herodotus supposed. Although our study is start recently but we hope to open new window on studies of Royal road (see Briant 1992, Graf 1994, Young 1963, Volgesang 1985; idem 1992). The Royal Roads and Tourism The road relates pasts and future of peoples, places and cultures, from first worldwide Achaemenid Royal road to the Silk Road across Asia to Egypt and Europe. These Roads in time allows traffic of people, commodities and more important cultures and ideas through centuries. Although, main functional of roads it was to facility economy and trade into creating a complex networks, but in time cultures, languages and idea cross the boundaries of routes and spread in territories. Today's roads have a main role in tourism. In modern tourism people go to see the life, culture, nature and landscape, so basically along the road, they can see passes of life and cultures, in stop stations they could settle and make a memories. In countries like Iran, in many cases building on historical routes, like caravansaries. The Royal road can have a main part in tourism of Iran, as Silk roads and Islamic road follow the footstep of it, and nowadays still in some areas modern routes pass Royal road course. As archaeological and historical data shows, without the pirradaziš system the road that Achamenid creates was still in use in Roman times. The bridge near Amida (modern Diyarbakir in eastern Turkey) is an illustration. David French has argued that the much later Roman roads would have been constructed along the ancient Persian roads as well; some of the Roman roads Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 199 are used today, meaning that parts of the Royal Road have been used continually for some 3,000 years. References Aperghis , G.G. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 201 Et si Brasilia m’était racontée ? Yara Regina Oliveira (Université Catholique de Brasília, Brésil) Yara Regina Oliveira Professeure Architecte Paysagiste Université Catholique de Brasília SMPW Quadra 05 Conjunto 09 Casa 01 Núcleo Bandeirante –Brasília – DF 71735-509 Tel. 00 55 61 99 07 43 37 Courriels : [email protected] [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 202 Et si Brasilia m’était racontée ? Résumé : Cet article correspond à un projet dont la démarche est d’explorer les différents chemins pour la mise en valeur du patrimoine culturel de la ville de Brasilia. L’accent est mis sur des itinéraires touristiques qui ont le potentiel de traiter le tourisme du point de vue de la marche à pieds et des liaisons douces. D’un point de vue théorique, aborder la ville de Brasilia - ville classée patrimoine culturel de l’humanité par l’Unesco en 1987, le défi est posé : traiter le sujet par le biais du tourisme durable d’un patrimoine contemporain qui fut construit pendant la période du « plein boom de l’industrie automobile ». Le projet de Brasilia, conçu par Lúcio Costa, est fondé sur quatre échelles urbaines, des idées au départ abstraites qui peu à peu deviennent un concept et une réalité. L’échelle résidentielle ou quotidienne et l’échelle monumentale, sont celles par lesquelles l’homme acquiert la dimension collective, expression urbaine de ce nouveau concept de noblesse. L’échelle grégaire incorpore quant à elle les dimensions de l’espace délibérément réduites et concentrées pour favoriser le regroupement et le rassemblement des personnes. La quatrième est l’échelle bucolique représentée dans les lieux ouverts destinés aux fins de semaines lacustres ou champêtres (L. Costa -1961)1 et introduite par géométrie variable selon chaque niveau de l’échelle urbaine. Fondé sur la démarche évoquée par Edgar Morin sur la complexité, l’article comportera deux parties : la première où sont présentés les fondements théoriques employés dans la démarche des recherches menées à l’intérieur du département d’Architecture et Urbanisme de l’Université Catholique de Brasilia, et la deuxième partie correspondant aux propositions d’itinéraires thématiques parcourus à pieds ou via les circulations douces Ce travail réalisé dans le domaine académique a comme objectif de sensibiliser les différents acteurs sociaux, politiques et économiques dans l’amélioration des espaces publics de la capitale brésilienne. 1 Lucio Costa, entretien avec Cláudius Ceccon, Jornal do Brasil, 8 novembre 1961. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 203 Et si Brasilia m’était racontée ? 1. Le tour du problème par la voie des concepts sur le patrimoine culturel. L’association de trois approches : paysage culturel, itinéraire culturel et patrimoine moderne semble donner la matière nécessaire pour aborder de manière cohérente un territoire selon les principes avancés par la Carte du Patrimoine Culturel. La création d’itinéraires aussi bien naturels que culturels en tant que vecteur de développement du tourisme mesuré pour découvrir et mettre en valeur le patrimoine intègre une des catégories de biens transcrits dans les directives opérationnelles de 2005 de la Convention du Patrimoine Mondial (1972). L’itinéraire culturel correspond à une voie de communication terrestre entre autres, matérialisée physiquement avec une dynamique et une fonction propre au service d’un objectif défini et concret. Selon les principes conceptuels et opérationnels avancés dans la Charte Internationale d’itinéraires culturels d’ICOMOS (2008), on constate une avancée de la méthodologie investigatrice pour l’identification, la recherche et la promotion des itinéraires culturels. Ceci est permis par des feuilles de route qui garantissent, souvent de manière investigatrice, la protection, la conservation, les bons usages et une gestion adéquate. L’itinéraire culturel est traité de manière à réunir les conditions suivantes : - être le résultat d’une réflexion de mouvements interactifs de personnes et d’échanges à dimensions variables continues et réciproques de biens, d’idées, de connaissance et de valeurs sur les périodes significatives entre les peuples, les pays les régions et les continents - avoir généré une relation mutuelle, entre l’espace et le temps des cultures concernées aussi bien du point de vue matériel qu’immatériel. - Avoir été intégré dans un système dynamique les rapports historiques et les biens culturels associés à son existence. La deuxième approche est celui du paysage culturel qui, selon L Castriota (2010) et Aldo Rossi (2001), associe la ville à un artefact et à une œuvre d’art parfois conçue pour l’usager, comme le musée de Guggenheim, ou d’autres fois conçue par l’usage, comme le versant de la Rocinha à Rio de Janeiro. La ville est le résultat du progrès de la raison humaine. Elle est un ensemble qui se construit par soi-même et que tous les éléments contribuent à donner forme à « l’âmera de la cité » La géographie de la ville est indissociable de son histoire. Pour comprendre la ville, le concept de base est le fait quelle s’associe à un artefact et à son environnement quotidien générant ainsi sa forme et ses fonctions dont la méthode du locus résulte d’une juste analyse. La description de la morphologie urbaine décrit ainsi les faits urbains et l’âme de la ville avec une qualité du fait urbain. Pour tempérer cette approche qui porte sur des tissus urbains ‘traditionnels’, et faire le rapprochement à un bien culturel contemporain, la déclaration faite par André Malraux (1959) lors de sa visite à Brasília semble nous donner une piste : « Sachez comme savent tous les artistes, alors que les gouvernements ne le savent pas aussi bien – que les formes amenées à perpétuer dans la mémoire des hommes sont des formes inventées. Cette ville qui a son origine dans la volonté de l’homme et dans l’espoir d’une Nation, comme les anciennes métropoles émergeant de la volonté impériale de Rome ou des héritiers d’Alexandre, le Palais de l’Alvorada que vous avez bâti et la cathédrale que vous avez projetée nous présentent certaines formes des plus audacieuses de l’architecture, et devant les Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 204 épures de la future Brasília, nous percevons que la ville sera la plus osée que l’occident n’a jamais connu. Au nom de tant de monuments illustres qui peuplent notre mémoire, que la grâce vous soit accordée d’avoir fait confiance à vos architectes pour la création de la ville et à votre peuple pour qu’il la tienne à coeur. Telle audace, crainte par nombre de personnes, même par certaines impliquées dans ce projet, peut induire qu’ils appréhendent mal ce qui lui confère une valeur historique décisive. Il est temps de comprendre que l’oeuvre qui s’érige devant nous est la première capitale de la nouvelle civilisation »1. 2. Les fondements urbanistiques à valeurs historiques Brasília, actuellement avec un compteur d’à peine 52 ans d’existence exhibe le titre de patrimoine culturel de l’humanité depuis 25 ans. Cela relève d’un défit important : celui de sauvegarder ce qui n’est pas encore conclu ! Devant ce fait, le travail s’oriente vers les valeurs urbanistiques dont les principes nous semblent importants pour le préserver aux générations futures. 2.1 L’interaction des quatre échelles urbanistiques. La conception urbaine de Brasília est traduite par quatre échelles distinctes : la monumentale, la résidentielle, la grégaire et la bucolique. La présence de l’échelle monumentale dépasse le sens ostentatoire pour mettre en exergue la conscience de ce qui vaut et ce qui porte une signification, et marque depuis son début les symboles d’un capital d’un vaste pays2. L’échelle résidentielle porte une idée innovante de la ‘superquadras, un élément de l’unité de voisinage dont la sérénité de l’espace est assuré para un gabarit homogène en six étages. Grâce aux pilotis le sol est libre, dégagé et accessible à tous. L’intense présence végétale apporte une caractéristique particulière au mode de vie des habitants tellement contrasté aux conditions du reste du pays.3 Les ‘superquadras’ résidentielles, intercalées aux entre-quartiers – destinés aux commerces locaux, aux équipements de loisirs et aux usages publics- se succèdent de façon régulière et linéaire disposées le long des 6 kms sur chacun des deux axes en demi arc ; c’est l’axe routier-résidentiel. L’échelle urbaine résidentielle définie para cette séquence entre croise l’échelle urbaine monumentale. il est possible de percevoir la diversité des volumétries des constructions ainsi que la particularité de disposition géométrique du bâtis sur le site dans chaque quartier. Une ceinture verte arborée en ruban de 20 mètres autour de chaque quartier confère l’idée de cour urbaine. L’unité de voisinage est composée par l’ensemble de quatre quartiers, avec des facilités de commerces et des activités de proximité, entre autres cinéma, temples religieux. « Tel comme un collier, les unités de voisinage se succèdent le long des 6 km. D’un quartier à l’autre, un espace intermédiaire de 300 mètres de long par 80 mètres de large est destiné aux activités de loisir », Lúcio Costa (1987). L’échelle grégaire, prévue pour le centre de la ville – encore en phase de construction- est constituée d’un espace plus dense afin de favoriser la rencontre et le croisement de personnes. Elle se place dans l’intersection des deux axes : le routier résidentiel et l’axe monumental. 1 Traduction faite par l’auteur, d’un texte portugais à un texte français http://www.youtube.com/watch?v=hcrjuT0B93A Monumental 3 http://www.youtube.com/watch?v=aNTsWDwRcUE Residencial 2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 205 L’endroit névralgique de la ville porte encore la fonction de gare routière qui relie Brasília aux villes satellites4. Le gabarit est plus important que dans le reste du Plan Pilote. Dans cette échelle urbaine l’arborisation n’est pas encore lancée. L’importante aire libre destinée à une arborisation dense ou avec une couverture végétale native contiguë aux secteurs urbanisés manifeste l’échelle bucolique5 L’intervention de l’échelle bucolique dans le rythme et l’harmonie des espaces urbains se fait sentir par le passage, sans transition, du vide au plein. Au lieu de muraille, la ville se dote des aires libres arborées, la ceinture verte autour de chaque quartier. La pelouse présente dans l’axe monumental, ne contribue pas simplement au confort de l’environnement. Tels que les tapis, elle porte les traces distinctes du parcours aléatoire créé para les usagers. Lorsque la pelouse est fragilisée, il suffit de la faire reposer pendant un certain temps. Préserver sur la pelouse les empreintes du désir des passants est indispensable. 2.2 Mais le territoire n’était pas vide au départ – histoire des routes et des voies Parmi les plus ancienness des villes satellites de Brasília, Planaltina, Brazlândia et Sobradinho, vague la croyance de l’existence d’un trésor en attente d’exploitation. La légende est née d’un texte qui a été écrit au XVIII siècle. La légende de l’or urbain est à peine une curiosité, fil conducteur de l’histoire de Brasília. Toutefois, il existe le site d’art rupestre aux alantours de Formosa et des artefacts présents à Taguatinga et dans le site du Parque National de Brasília qui témoignent de la présence de l’homme il y a plus de dix mille ans. Membre de la Mission Cruls (1892), le paysagiste et botanique Auguste Glaziou décrit ce qu’il a vu « je suis arrivé dans un vaste territoire irrigué par le cours d’eau Torto, Vicente Pires, Gama, Riacho Fundo, Bananal et autres, j’étais impressionné par le calme, la sévérité et le majestueux paysage de cette vallée », Correio Brasiliense (2011). Dans la deuxième expédition Cruls, les points de départs étaient définis depuis 5 endroits différents qui se sont joints sur le plateau central. La superficie du quadrilatère formé à cette période était plus importante que l’actuelle. Le territoire était croisé et visité par différents groupements humains, indiens, esclaves, « bandeirantes6 », paysans, fermiers, forestiers, troupiers, colonisateurs, étrangers... une diversité de groupes nommés de « cerratense » par Paulo Betran. L’arrivée de Juscelino Kubistchek et des autres personnes provenant du « sertão goiano », en 1956 est le passage le plus vertueux de ce ruban historique et de ce fait prend le dessus des scènes des périodes précédentes. De manière encore timide, des itinéraires historiques sont déjà mis en place. Des démarches sont en cours pour inventorier toutes ces traces et empreintes du territoire afin de le rendre public sous la forme de dépliants ou autres. Le présent article a pour objectif de le signaler. Voir Figure 1. 4 http://www.youtube.com/watch?v=2qoGV_psOCo Gregaria http://www.youtube.com/watch?v=RF558wJMPAE Bucólica 6 L’homme qui dans le XVII et XVIII siècle qui avaient pour but de fonder des villages miniers et siège des éleveurs, missions commandés par Bandeirantes sous les auspices de la Couronne de Portugal. 5 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 206 Figure 1 3. Trois thèmes et une multitude d’itinéraires Les échelles urbaines, le parcours buissonnier et la promenade poétique sont les trois thèmes élus pour la définition des itinéraires proposés. Le premier est le seul dont les recherches sont abouties7, les deux autres sont encore en cours. 3.1 Le parcours des quatre échelles urbaines comporte un itinéraire d’une extension de 14 kilomètres, potentiellement réalisés par les déplacements doux ou par les transports collectifs, 7 Barboza Junior, Frederico cooauteur pour la définition du projet des itinéraires des quatre échelles urbaines. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 207 proposé en 4 boucles : l’échelle monumentale, l’échelle bucolique, l’échelle résidentielle et l’échelle grégaire. Voir les Figures 2, 3 et 4. Figure 2 Figure 3 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 208 Figure 4 3.2 Pour la deuxième thématique, en cours de recherche, il s’agit du parcours buissonnier, par lequel des parcours pédagogiques portent sur la structure végétale du Plan Pilote et son environnement. Le principe est de réaliser des parcours de promenade fondés sur le principe de la floraison des différentes espèces végétales présentes dans le tissu urbain, le fil d’ariane se place dans l’étroite relation existante entre l’homme et son environnement. 3.3 La troisième entrée se propose de créer des parcours poétiques s’inspirants des textes, poèmes et musiques réalisés sur la ville et la scène. Il s’agit de l’espace bucolique. L’intervention de l’échelle bucolique se fait aussi dans le rythme et l’harmonie des espaces urbains, en comprenant le passage sans transition, du bâti au non bâti. Au lieu des murailles, la ville se dote d’espaces libres arborés8. Lieux de flâneries qui ont inspirés nombreux poètes : Clarice Lispector, les poètes de « Brasilia Poétique ». L’imaginaire de ces écrivains a parcouru des lieux symboliques de la ville, qui correspondent aussi à des lieux vécus, itinéraires touristiques exploités de manière très timide par certains. Cette démarche renchérit un autre thème que tient à cœur les démarches académiques et sort des sentiers battus des cartes postales : la ville avec ses contradictions, traitée par les sociologues et anthropologues tel que Aldo Paviani, Cristovão Buarque parmi d’autres. La recherche soulève le débat sur Brasilia en tant que patrimoine contemporain afin de promouvoir un développement durable et une justice sociale en favorisant l’accès à la population 8 COSTA, Lucio. Brasília revisitada. Casa de Lucio Costa. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 209 plus modeste à l’opportunité de profiter de la production d’un espace de qualité et à la connaissance d’une ville qui leur est propre : Brasília vue et ressentie par l’homme du quotidien. Références : AUGÉ, Marc. Não lugares. Introdução a uma antropologia da supermodernidade. Campinas: Papirus, 1994 Castriota Leonardo Barci (O rg.), Paisagem Cultural e Sustentabilidade Editora UFMG / Ieds Belo Horizonte2009 COELHO, Marcelo. O Lugar das Ilus.es: Bras.lia e os Paradoxos do Desenvolvimentismo. In : Lua Nova. Revista de cultura de politica. S.o Paulo: Centro de Estudos de Cultura Contemporânea, n. 23, mar.o de 1991 COSTA, Lucio. Relat.rio do Plano Piloto de Bras.lia (1956). In Bras.lia, cidade que inventei. Bras.lia: ArPDF, Codeplan e DePHA, 1991. COSTA, Lucio. Lucio Costa, registro de uma viv.ncia. 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Entrevista Lúcio Costa http://www.vitruvius.com.br/revistas/read/entrevista/10.038/3280?page=3 en 4 juillet 2012 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 210 Marcher sur un chemin de mémoire pour reconfigurer un sens Jacques Caroux (CNRS, Centre d’Anthropologie Sociale de Toulouse, France) & Pierre Rajotte (Université de Sherbrooke, Canada) Jacques Caroux Chargé de recherche CNRS, Centre d’Anthropologie Sociale de Toulouse 5, allées Antonio-Machado 31058 Toulouse cedex 9, France Tel. +33 05 61 50 24 30 Courriel : [email protected] Pierre Rajotte Professeur titulaire Faculté des lettres et sciences humaines Université de Sherbrooke Sherbrooke, Québec, Canada, J1K 2R1 Tel. +1 819 821 8000 (62265#) Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 211 Marcher sur un chemin de mémoire pour reconfigurer un sens Résumé : À partir des années 1980, on assiste à la résurgence d’un rite ayant occupé une place centrale dans l’imaginaire de l’espace romano-occidental, le pèlerinage à Saint-Jacques-de Compostelle. L’importance de ce pèlerinage s’inscrit tout d’abord dans les chiffres. De 1982 à 2010, le taux de fréquentation du « chemin » est passé de 120 pèlerins à 275 000 pèlerins selon les statistiques du site de la cathédrale de Santiago. À l’instar des Européens et des Américains, les Québécois sont également de plus en plus nombreux à pérégriner sur les chemins de Compostelle. À partir des années 1990 voit le jour une nouvelle pratique d’écriture à laquelle s’adonnent, bien souvent en dilettantes, des pèlerins qui souhaitent témoigner de leur expérience du Camino. Plus précisément, de 1995 à 2010, nous avons recensé 33 récits québécois concernant le pèlerinage à Saint Jacques. Dans ces écritures se déploie tout un éventail d’émotions, de réactions et d’impressions qui peuvent sembler anecdotiques. En fait, ces scribes-pèlerins, passeurs de mémoire, font lien, réaffirment une filiation qu’ils n’enferment pas, dans la reproduction d’une tradition. Ce processus de filiation transite en effet par une opération de sélection de ce qui constitue à leurs yeux le meilleur de l’héritage culturel occidental. Posant la nécessité de refonder des identités individuelles et collectives viables dans le contexte de sociétés multiculturelles plongées dans les turbulences de la mondialisation, ils esquissent, de récit en récit, un travail d’élaboration de nouveaux pactes identitaires et mémoriaux. Face à ce qu’ils perçoivent comme un processus de désymbolisation de leur société, le chemin leur permet de reconfigurer du sens pour le présent et le futur; il constitue une réserve de valeurs une fois triées et écartées les scories déposées par les dérives et violences de l’histoire. Mots-clés : Pèlerinage, lieu pour faire mémoire, imaginaire instituant, reconfiguration symbolique du temps et de l’espace. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 212 Marcher sur un chemin de mémoire pour reconfigurer un sens «… Moi, Jean-Paul […] successeur de Pierre sur le siège de Rome, siège que le Christ a voulu placer en Europe qu’il aime à cause des efforts qu’elle a fait pour diffuser le christianisme à travers le monde, moi évêque de Rome et pasteur de l’Église universelle, depuis Saint-Jacquesde-Compostelle, je lance vers toi, vieille Europe, un cri plein d’amour : retrouve-toi toi-même, sois toi-même. Découvre tes origines. Avive tes racines. Revis ces valeurs authentiques qui ont rendu ton histoire glorieuse et bienfaisante ta présence sur les autres continents ». Appel lancé par Jean-Paul II depuis Compostelle en novembre 1982 (René Luneau et al. 1989). En 2010, année sainte1, près de 275 000 pèlerins ont parcouru le chemin de SaintJacques-de-Compostelle. Fulgurance d’une poussée pérégrine comme aurait pu l’écrire avec emphase Alphonse Dupront (1985) qui voit les Européens mais aussi les Américains et les Canadiens marcher de plus en plus nombreux vers ce sanctuaire catholique de l’extrémité nordouest de l’Espagne. Notons que ces pèlerins du « nouveau continent » font à rebours le chemin d’une migration opérée dans le sillage de l’expansion occidentale. Leur présence sur le Camino redessine une géographie imaginaire, celle de l’espace romano-chrétien s’étant donné potentiellement le monde pour théâtre de ses opérations de conversion. Ils reconvoquent ainsi sur le plan mémoriel l’un des récits fondateurs de l’Occident et sur le plan temporel ils « revisitent » certains des évènements qui ont marqué son devenir. Cette venue sur un chemin de randonnée et/ou de pèlerinage prend bien souvent des aspects de retour aux origines, comme en témoigne la citation en exergue du pape Jean-Paul II. L’ampleur du phénomène est pour le moins impressionnant. Selon les statistiques du site de la cathédrale de Compostelle, le nombre annuel de fréquentations du « chemin » est passé de 120 pèlerins en 1982 à près de 275 000 pèlerins en 20102. L’ampleur s’inscrit aussi dans le nombre de mises en récits de cette marche pèlerine. Avec la fin du XXe siècle, voit le jour une nouvelle pratique d’écriture à laquelle s’adonnent, bien souvent en dilettantes, des marcheurs qui souhaitent témoigner de leur expérience. Pour la période de 1995 à 2010, nous avons recensé, et entrepris d’étudier, 33 récits québécois édités concernant le pèlerinage à Saint-Jacques-deCompostelle. Les pèlerins qui constituent notre corpus ont cette particularité d’appartenir à un groupe d’âge bien défini, les plus de 55 ans, d’avoir mis en récit et publié leurs impressions de marcheurs au long cours. Ces scribes pèlerins deviennent de facto et le plus souvent à leur insu des passeurs de mémoire. Ils font lien, réaffirment une filiation qu’ils n’enferment pas dans la reproduction d’une tradition. Comment s’opère et s’exprime ce travail paradoxal ? Rappelons d’abord que, quelles que soient les raisons qui poussent nos pèlerins à entreprendre ce pèlerinage — motivation religieuse et/ou spirituelle, découverte de soi-même, défi sportif, tourisme écologique, etc. — il se présente à eux comme une « manière de vivre autrement » (Dionne 2005) et de combler le vide laissé par la pente déshumanisante prise par nos sociétés plongées dans la mondialisation. C’est donc une quête de sens qui les conduit à recourir à l’un des outils rituels idoines en cas de trouble sociétal majeur, soit le pèlerinage vers un lieu sacré. L’espace de pérégrination devient alors un lieu hétérotopique qui, selon Michel Foucault, désigne un lieu réel où d’autres lieux réels peuvent être « représentés, contestés ou inversés » 1 L’année sainte à Compostelle est décrétée lorsque le 25 juillet tombe un dimanche. Il s’agit en fait de pèlerins ayant obtenu le Compostela, c’est-à-dire possédant la credencial, ayant effectué suffisamment de kilomètres et étant arrivés à Compostelle. 2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 213 (Foucault 2001). Il constitue un lieu tiers qui fait coupure par rapport à la quotidienneté et permet à un travail de restauration, d’instauration et/ou de bricolage symbolique de s’accomplir au profit d’un partage collectif de sens, de représentations et de valeurs. Mais la plupart des pèlerins se rendent vite compte que pour apprendre à vivre autrement, partir ne suffit pas, qu’il importe plus encore de se départir et a fortiori de s’habituer sur le Chemin à de nouvelles valeurs de temps et d’espace. Voyons ce qu’il en est pour chacun de ces deux éléments. Un rythme aliénant L’une des idées reçues qu’on associe généralement à l’expérience de la marche sur le Camino est celle de l’émancipation à l’égard du rythme du monde moderne. Les pèlerins espèrent en effet y retrouver « un rythme naturel », se libérer « de la dictature du temps mesuré à la vitesse des activités économiques qui écourtichent nos liens mutuels » (Dionne 2005), « de l’allure effrénée dans un monde de productivité et de concurrence » (Bilodeau 2005). Aux yeux des pèlerins, la marche, véritable effort physique qui n’est rattaché à aucune rentabilité au sens capitaliste du terme, est donc liée a priori à une quête d’équilibre et de rythme personnel, à une résistance à l’égard d’un « processus d’uniformisation et de standardisation, qui nous convoquent au nom de la « Raison » et du « Progrès » et nous pressent de nous plier aux exigences d’un temps qui se contracte et d’un espace qui se rétrécit » (Roux 2002). Ce besoin de détachement, « d’apprendre à prendre son temps » (Bilodeau 2005), « de sortir de l’espace et du temps » (Le Blanc 2001) anime notamment plusieurs de nos auteurs, pour lesquels le Camino participe d’un rite de passage entre la vie professionnelle et la vie de retraité. Il s’agit alors, écrit le pèlerin Dionne, de s’habituer « à mieux habiter le temps inutile, le temps désaffecté de la production, le temps gratuit » (Dionne 2005). Mais ce nouveau rythme ne s’impose pas de lui-même sur le terrain et plusieurs vont après quelques jours de marche s’étonner d’y trouver plutôt un rythme qui n’a rien de naturel. Précisons que la plupart des marcheurs parcourent le Camino en respectant une approche balisée et ritualisée. Parmi les quatre grandes voies qui mènent à Compostelle, presque tous optent pour la mieux aménagée et la plus fréquentée, soit la Via Podiensis qui converge vers le Camino Francès. Tous s’assurent également d’obtenir le passeport officiel, la credencial, ou carnet du pèlerin que l’on doit faire estampiller « dans chaque ville, village ou refuge afin de rendre authentique la marche » (Frigault 2000) et avoir accès aux gîtes qui jalonnent le Chemin. Or, avec le flot croissant de pèlerins, cet usage ritualisé donne bien souvent à nos marcheurs, dans les premiers jours de marche en particulier, l’impression de participer à une course à relais, à « une course aux lits disponibles », dira le pèlerin André Raymond (2010). Pour s’assurer d’avoir une place dans un refuge, plusieurs en effet déplorent d’avoir à adopter un rythme compétitif, de retrouver sur ce Chemin du passé le rythme aliénant de la vie moderne. Après quelques jours de marche, Laurent Bilodeau écrit: Chaque matin, c’est la course pour le départ ; ces mêmes pèlerins qui, même avant le chant du coq, laissent leur place vide dans les gîtes dans l’espoir d’en trouver une autre en fin d’étape d’un jour qui n’est même pas encore levé. Pourquoi tant se presser ? Les pèlerins du Moyen Âge et ceux des siècles suivants, eux, prenaient tout le temps nécessaire. Armés de courage et portés par une grande foi, ils s’engageaient pour un long aller-retour et devaient, de plus, apprendre à vivre avec tous les aléas de la route, ce qui n’est pas nécessairement le cas de nos jours. Serait-ce à croire que ceux des années 2000 sont plus nerveux et trop souvent contraints d’arriver à Compostelle au plus vite, modelant leur démarche au rythme effréné de la vie d’aujourd’hui ? » (Bilodeau 2005) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 214 Ce rythme effréné est souvent incompatible avec la possibilité de trouver sur le Chemin ce qu’on espérait y trouver. Nicole Gélinas, qui caressait le projet d’écrire de la poésie pendant son périple, constate après 12 journées de marche intensive : « Je suis fatiguée […], je me sens au bout du monde et je me demande ce que je fais là. […] J’essaie d’écrire, de réunir quelques idées de poésie, mais j’ai l’imaginaire en panne » (Gélinas 2004). « Je suis venue chercher de l’énergie et jusqu’à présent je m’épuise », note pour sa part avec consternation Simone Bettinger (2007). Après quelques jours de marche seulement, elle écrit : Je me demande vraiment ce que ce Chemin a de mystique… J’y vois plutôt une réelle quête physique avec ses défis matériels de toutes sortes : distances à parcourir dans un temps relativement restreint, réponses à des besoins primaires de nourriture, d’hygiène, d’intimité, fatigue, épuisement. En ce qui me concerne, il n’y a rien là qui me porte à la méditation. […] À en croire certaines personnes, le Chemin est un itinéraire sur lequel, comme dans la vie, il nous faut être performant. Prouver son endurance, sa vitesse, sa foi… […] N’y a-t-il qu’une seule façon de vivre le Chemin ? N’y a-t-il qu’une seule façon d’envisager la vie ? (Bettinger 2007) Un espace décevant En plus du rythme de la marche et de la répétition de l’effort exigé au milieu de ce que certains appellent « une autoroute à pèlerins », la deuxième forme de désillusion à laquelle vont se buter les marcheurs concerne l’espace même qu’ils parcourent. S’engager sur le Camino c’est notamment faire un voyage dans le temps, dans un passé transformé en illud tempus3. Aussi nos marcheurs, qui se sont généralement documentés à son sujet, l’entreprennent-ils avec beaucoup d’attentes, souvent liées à des récits d’espace, à des « rhétoriques cheminatoires » et iconographiques préconçues, dirait Michel De Certeau (1990). En fait, nos marcheurs voient dans ce lieu de mémoire la possibilité de s’inscrire dans la continuité d’une filiation. Bon nombre, par exemple, reprennent à leur compte le fameux cliché qui veut qu’ils ne se sentent jamais seuls sur ce chemin millénaire où résonne l’écho « des pas des millions de pèlerins qui l[es] ont précédé[s] » (Bernier 2005). « Je ressens, écrit Hugues Dionne, une fierté inattendue, à m’inscrire dans un même récit, à traverser une même histoire, notre histoire commune. J’ai la sensation de partager un même espace sacralisé. Ma marche prend des allures d’épopée » (Dionne 2005). Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que les marcheurs soient d’abord portés à rechercher constamment des vestiges patrimoniaux éparpillés sur la route comme les cailloux du Petit Poucet. À telle enseigne qu’ils s’offusquent lorsque l’espace ne correspond pas à leur propre fiction historique. Jean-Marc Labrèche exprime ainsi sa déception et son besoin de « consolation » à l’approche de Santiago : Il y avait manifestement des indices de modernité envahissante et le contraste avec nos idéaux était d’autant plus accentué, je dirais même choquant, que nous étions conditionnés à atteindre une cathédrale ayant une histoire millénaire. (Labrèche 2003) D’autres pèlerins déplorent de ne pas pouvoir visiter les églises et les vestiges historiques qui parsèment le Chemin. À Santo Domingo, Simone Bettinger est particulièrement déçue de ne pas pouvoir admirer la cathédrale avec son tombeau entouré d’un mausolée d’albâtre, ni de voir la poule et le coq blancs qui normalement devraient s’y trouver pour perpétuer la fameuse légende « du Pendu dépendu » que rapportent tous les guides. En effet, l’église est fermée, 3 « Dans sa marche vers le lieu sacré, en vue d'y participer à l'efficacité de l'événement primordial, le pèlerin rejoint l'illud tempus, le temps au cours duquel s'est déroulé l'événement » (Chelini et Branthomme 1987). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 215 « comme le sont la plupart des lieux du culte sur le Chemin » (Bettinger 2007). D’autres encore se désolent plutôt de ne retrouver sur le Chemin que des ruines bien peu évocatrices. « Hormis l’enclave de Pampelune […], écrit Laurent Bilodeau, je suis loin mais très loin de reconnaître la Route de Compostelle qu’on m’avait vantée : celle décrite dans la littérature traitant du sujet » (Bilodeau 2005). Pour plusieurs marcheurs, en effet, leur façon de voir le Chemin est largement tributaire des connaissances livresques qu’ils en ont, issues notamment d’une mince traduction du Guida del pellegrino du clerc poitevin Aymeri Picaud. Composé vers l’an 1130, ce guide propose un regard qui a perdu de son actualité. Aussi plusieurs s’y réfèrent-ils essentiellement pour relever ce qu’on ne retrouve plus sur le Chemin. Certes, des récits plus modernes s’imposent à nos pèlerins comme modèles d’interprétation et d’usage de l’espace. C’est le cas notamment de récits mystiques comme Le Pèlerin de Compostelle de Paulo Coelho. Mais là encore, ces sources qui relèvent essentiellement de la fiction suscitent bien souvent la déception. Simone Bettinger rapporte ainsi sa discussion avec le propriétaire d’un refuge : Je [lui exprime] ma déception en regard du Chemin. Je lui mentionne que je croyais pouvoir y vivre des expériences mystiques un peu comme celles que décrit Paulo Coelho dans son livre. Il me répond qu’il a entendu dire que ce dernier est bien venu sur le Chemin, mais qu’il ne l’aurait pas fait à pied. Il circulait, semble-t-il, en voiture et s’arrêtait de temps en temps pour s’imprégner des lieux afin de pouvoir les décrire. Ces nouvelles affirmations ne font qu’amplifier ma déception… (Bettinger 2007). En quête d’authenticité et de naturel, certains pèlerins découvrent rapidement que le Camino n’est pas forcément le locus sacer qu’ils espéraient. Ils seront peu à peu amenés à comprendre que les valeurs et le sens qu’ils recherchent se trouvent avant tout en eux, dans leur façon de choisir de vivre le Chemin. Alors, pourquoi continuer ? Souvent déçus comme nous venons de le voir par un espace qui ne correspond pas tout à fait à leurs attentes, harassés par la fatigue, par un rythme soutenu de marche et par l’effet de foule, plus d’un marcheur éprouvent à un moment à un autre la tentation d’abandonner le pèlerinage avant la fin. Même le prêtre Bernard Houle écrit après 23 jours de marche : « Qu’estce qui me tient encore sur la route ? Pourquoi continuer ? » (Houle 2000). Pour certains, il s’agit alors d’une véritable nuit de Gethsémani ou encore d’une tentation dans le désert : Depuis plusieurs jours, je ne me suis pas, ou si peu laissé envahir par la mystique de […] cette voie qui est censée mener vers un ailleurs où la Grâce transforme. Même si j’ai toujours considéré que la marche et la course à pied peuvent être plus souvent qu’à leur tour ascèse de la tête et fête du corps, je suis loin de considérer comme telles l’activité que je fais depuis quelques jours. Loin de là, c’est plutôt athlétique, plutôt animal, plutôt une punition, voire une flagellation, ce que je m’impose. […] Il y a bien […] une quarantaine de démons qui m’envoient des messages. Ça ne fait pas leur affaire que je sois sur un chemin de grâce. […] Un feu brûlant aux orteils et sous la plante des pieds m’assaille […] Serait-ce que l’un de ces êtres maléfiques passe par mes pieds pour arriver à ses fins ? Il me suggère […] de lancer la serviette (Bilodeau 2005) Que ce soit à la suite d’une révélation, d’un ressaisissement ou de ce qu’Alphonse Dupront appelle « une thérapie d’imprégnation par la fatigue » (Dupront 1967), nos marcheurs choisissent finalement de poursuivre leur périple. Évidemment notre corpus se rapporte à des pèlerins qui ont surmonté l’étape du doute et terminé le Camino, mais on peut présumer et affirmer que les abandons ne sont pas rares. Or, c’est avec la décision de continuer que va bien souvent se mettre en place la volonté de voir le Chemin autrement, d’en faire un autre usage, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 216 voire de « l’habiter en poète » pour reprendre l’expression de Martin Heidegger (1958), et donc de cheminer différemment. Le pacte poétique Comment ? D’abord, en modifiant le rythme pour le parcourir. André Raymond, par exemple, décide de ne plus céder à « cette crainte toute moderne de manquer de confort » qui l’incite à courir « après ce qui n’existe plus ou ce qui n’existe pas encore » (Raymond 2010). Nicole Gélinas apprend peu à peu à résister à ce qu’elle appelle son démon de l’insécurité qui la pousse, dit-elle, à « faire le Chemin pour trouver une qualité de vie et courir encore comme si on était au boulot » (Gélinas 2004). Mais surtout, de vivre dans un espace autre une situation semblable à celle de sa vie quotidienne lui permet de prendre particulièrement conscience de l’aliénation dont elle souhaite se libérer. Je vis à un autre rythme, plus rien n’est pareil, les repères bien loin derrière. […] Il y a maintenant beaucoup de ces instants [magiques] où ma priorité n’est plus d’arriver à Compostelle mais de profiter au maximum de tout ce que je vis, les rencontres, les émotions. Chaque détour du Chemin apporte un paysage nouveau et chaque pas que je fais met à jour un paysage intérieur que je ne croyais pas avoir et pourtant… (Gélinas 2004) Le Chemin offre donc aux marcheurs devenant pèlerins l’occasion de vivre une expérience de déprogrammation. En les incitant à retrouver le rythme supposé de la marche des pèlerins d’une autre époque, elle leur permet, par le jeu des analogies, de relativiser leur façon acquise d’habiter le temps. Outre le fait de choisir leur rythme, plusieurs pèlerins vont également choisir leur façon de percevoir l’espace. Pour certains, par exemple, la « course aux reliques », posée a priori, ne représente plus le seul mode d’emploi du Camino. En effet, peu à peu, la marche en incite plus d’un à considérer que l’important n’est pas uniquement de voir ce qui fait partie des impératifs culturels et historiques, mais aussi les petits spectacles de la route et les paysages inattendus, ces « non-lieux que le voyage tient pour nous dans sa manche », disait le célèbre écrivain voyageur Nicolas Bouvier (2004). À cet égard, le parcours de Jean-Marc Labrèche est intéressant. Après s’être offusqué d’une modernité envahissante sur un chemin millénaire, Labrèche réalise bientôt à quel point il est conditionné à voir l’espace au point de confondre des poteaux électriques avec des croix. Peu à peu, il renonce à un usage codifié du Chemin. Plus il progresse dans sa marche, plus il s’affranchit d’un rapport convenu à l’espace. Il en est d’ailleurs le premier surpris : Je m’aperçois que progressivement dans mon récit, je parle de moins en moins des monuments religieux dont l’histoire a su parsemer le chemin de Compostelle. Les collèges, les églises et les monastères étant de nos jours désertés, il ne reste de ces constructions que les murs et quelques statues. Sans les bruits de pas et de voix qui font écho dans leurs enceintes et leur parlent, ils perdent vie. Si bien qu’une simple croix de chemin saluée de la main par les pèlerins au passage m’émeut davantage du fait qu’elle s’inscrit dans mon présent. […] Les scènes de saints martyrisés qui expriment l’incommensurable douleur unie à celle de Jésus torturé me paraissent moins pathétiques d’une visite à l’autre. Elles cessent de m’émouvoir. Je ne m’attendais pas à ce phénomène. (Labrèche 2003) On le voit, certains marcheurs prennent peu à peu conscience que parcourir le Chemin selon des règles dogmatiques ne comble pas leurs besoins d’accomplissement et de ressourcement. Le passé peut certes être remobilisé, mais pour mieux favoriser le recentrement dans le présent. Ultimement l’élément clé du paysage est l’humain car sans lui l’espace est sans vie qu’il corresponde au mythe ou non. De même, que le tombeau de Saint-Jacques soit un cénotaphe ou non, semble, in fine, n’avoir que peu d’importance et ce qui compte avant tout, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 217 c’est d’y trouver le sens nécessaire pour continuer à avancer. Le tombeau de Saint-Jacques est vide, comme le laissent entendre certains théologiens, qu’à cela ne tienne, chaque pèlerin est appelé à le remplir à sa façon. Je suis, moi aussi, convaincu que le tombeau est vide. Mais est-ce si important ? Le miracle n’est-il pas plutôt de voir tant de gens se diriger depuis un millénaire vers cette boîte vide, ce trésor de l’imaginaire collectif ? […] Le plus grand miracle, c’est peut-être de continuer de marcher et d’avancer sans miracle ! (Dionne 2005). Le pari pascalien Si certains renoncent à la course aux reliques, d’autres, on le voit dans la dernière citation, décident plutôt d’accepter de jouer le jeu volontairement, de rappeler à point nommé des légendes traditionnelles, de signaler les multiples rituels à accomplir, les sites et les vestiges du visitandum est à contempler, de proférer des paroles sacramentelles : « Ultréia, plus outre ! ». Ainsi, au moment où Louis Valcke traverse le Bois d’Ostabat, la consignation de son voyage devient une opération de relecture qui consiste à citer longuement des extraits du guide d’Aymeri Picaud décrivant « les difficultés » (Valcke 1997) que rencontraient les voyageurs du Moyen Âge en cet endroit du chemin, bien qu’il n’en subsiste aucune trace. De marcheur, de pèlerin, Valcke devient ainsi célébrant et procède, à la lettre, à une commémoration symbolique. Pour sa part, Simone Bettinger a beau se désoler que Paulo Coelho n’ait pas fait le Chemin, qu’il ait en quelque sorte triché, elle finit néanmoins par s’abandonner au pouvoir de l’imaginaire, par admettre implicitement que cet horizon, voire cette densité fictionnelle de l’espace mène à une forme d’occupation davantage porteuse de sens. Les pages du Pèlerin de Compostelle de Paulo Coelho me reviennent en tête. Tout y est, les murs écroulés, les toits d’ardoise détruits et les poutres pourries. Dans un coin roulé, en boule, l’épaisse fourrure noire d’un chien… Je crois rêver […] Fait assez étonnant, j’ai remarqué que chaque fois que j’ai le temps de lire quelques pages du Pèlerin de Compostelle, je me trouve toujours dans le même lieu que celui que décrit le livre. Ma progression semblant, par un curieux hasard, suivre celle du héros ! (Bettinger 2007) Ce rapport à l’imaginaire et à l’histoire, en y incorporant l’incroyable, semble rendre visible l’invisible. Mais surtout, il permet de retrouver un sens, apparemment inaccessible d’une autre manière. Considéré d’abord comme utopique voire trompeur, il se révèle finalement indispensable à une certaine forme d’espoir. Nous avons besoin, écrit Hugues Dionne, d’inventer des récits pour enchanter le monde et lui donner sens. C’est comme si nous avions besoin de nous inscrire dans des dimensions qui dépassent l’homme pour mieux le guider. Ici encore, c’est moins la véracité du récit qui importe que son existence même. Est-ce simplement un besoin de nous inventer des baumes devant la finitude et la mort ? (Dionne 2005) Perpétuer une tradition millénaire, s’inscrire dans une grande histoire commune, même sur le mode de la fiction, tient d’un dispositif symbolique permettant au pèlerin des temps modernes d’apaiser son angoisse existentielle. Comme le mentionne Louis-Vincent Thomas au sujet des rites de mort, « les actes rituels ont un effet cathartique en tant qu’expression libératoire des angoisses et mode de résolution des drames et conflits » (Thomas 1985). Comme l’a bien montré Danièle Hervieu-Léger, c’est là une des solutions (parmi d’autres possibles) « de la résolution symbolique du déficit de sens qui résulte, pour les individus et les groupes, de l’exacerbation de la tension entre l’extrême globalisation des faits sociaux et l’extrême atomisation de l’expérience des individus » (Hervieu-Léger 1993). Dans « le marché » des produits de la croyance, pour reprendre une analogie quelque peu surexploitée depuis quelques Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 218 années, le phénomène compostellan présente l’avantage de répondre au « besoin viscéral d’être ensemble » (Dionne 2005), de marcher dans le même sens ou encore de redonner du sens à la marche. Conclusion En somme, pour pouvoir accéder au sens du Chemin, plusieurs pèlerins semblent préalablement devoir faire, sur ce même Chemin, l’expérience du non-sens. Dans leur témoignage, on relève d’abord une forme de désillusion, de doute qu’ils parviennent généralement à surmonter en le considérant comme un détour nécessaire, nécessaire à une meilleure connaissance de soi-même, d’une part, et nécessaire à une meilleure connaissance des valeurs et des « signes d’humanité déposés dans les œuvres de culture4 », d’autre part. D’une part, en effet, ce que semblent retenir nos pèlerins, c’est que la réussite de leur expérience du Camino dépend de leur façon de le percevoir et de s’y adapter5. Plus explicitement, Denis LeBlanc, dont le témoignage a servi de sources d’inspiration à plusieurs pèlerins par la suite, écrit dans son Journal d’un pèlerin moderne : Ce long et dur périple à pied [a été] pour moi un artifice pour tromper mon intellect, afin qu’il lâche prise et laisse mon subconscient faire le vrai voyage : celui qui me conduit au plus profond de mon être pour trouver le vrai Denis LeBlanc et le monde spirituel qui l’habite. Selon moi, je l’avoue, ce paradis caché n’est pas un endroit physique. C’est un état de conscience, une autre façon de voir la création. Pour parvenir à cet état de conscience, cela exige de développer sa sensibilité, sa capacité de percevoir au-delà des apparences. Un pèlerinage comme celui que [j’ai accompli] est un excellent exercice pour développer cette sensibilité qui permet de plus en plus de palper le sacré. Le résultat, j’insiste, n’est pas proportionnel à la distance parcourue. Chacun obtient un résultat qui lui est propre, selon ce qu’il est. (LeBlanc 2001) Mais, d’autre part, rendre signifiant cet espace culturel nécessite également dans une certaine mesure d’embrasser la légende, de la mobiliser au profit de la promotion de valeurs pour le présent et pour l’avenir. Le processus de filiation transite en effet par une opération de tri qui suppose de ne retenir que le meilleur de l’héritage. À titre d’exemple, dans plusieurs récits, on assiste à la dénonciation de la posture de Saint Jacques comme saint guerrier et tueur de Maures, au refus critique de la violence fondatrice inhérente à la légende6. En revanche, les modalités de la vie quotidienne qui se développent, ici et maintenant, sur le Camino sont finalement jugées plus humaines que celles vécues et imposées dans la société industrielle, urbanisée et engagée dans la compétition internationale. Sur un Chemin considéré comme un lieu pour faire mémoire, 4 Comme l’écrit Paul Ricœur (1986), « contrairement à la tradition du Cogito et à la prétention du sujet de se connaître lui-même par intuition immédiate, il faut dire que nous ne nous comprenons que par le grand détour des signes d’humanité déposés dans les œuvres de culture ». 5 Cette « capacité de s’adapter, pour l’individu ou la communauté, à des formes et à des exigences nouvelles de la vie » constitue selon Rachid Amirou (1995) l’un des traits caractéristiques des pèlerinages. 6 Comme le disait Paul Ricœur (2000) au sujet de l’héritage de la violence fondatrice : « C’est un fait qu’il n’existe pas de communauté historique qui ne soit née d’un rapport qu’on peut dire originel à la guerre. Ce que nous célébrons sous le titre d’événements fondateurs, ce sont pour l’essentiel des actes violents légitimés après coup par un État de droit précaire, légitimés, à la limite, par leur ancienneté même, par leur vétusté. Les mêmes événements se trouvent ainsi signifier pour les uns gloire, pour les autres humiliation. À la célébration, d’un côté, correspond l’exécration, de l’autre ». Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 219 les pèlerins, en tant que chercheurs de sens, y voient avant tout l’occasion de raviver leur humanité. « Peut-être est-ce là le motif de ma marche vers Compostelle », écrit Hugues Dionne, « mieux m’inscrire dans ce chemin d’humanité pour apprendre à devenir plus humain ! » (Dionne 2005). Dans un monde où sont exacerbées « les illusions de la réussite individuelle, un mythe que nous avons tous si bien intériorisé » (Dionne 2005), le Camino actualise la possibilité de mettre en scène un espace de sens commun dans lequel l’individu est susceptible de trouver « le réconfort de ne pas être isolé dans [sa] solitaire entreprise » (Labrèche 2003). La remise en cause d’un imaginaire récent décapité des questions ultimes, celui d’un individualisme défini par des règles de performance et de compétitivité, passe dès lors par l’élaboration d’un nouvel imaginaire collectif. Et si un spectre hante le Camino, ce n’est plus vraiment celui de Saint Jacques — dont l’image a été trop ternie par les violences multiformes auxquelles l’histoire l’a associé —, mais celui de l’humanisme, aux racines tant chrétiennes que laïques « Par un retournement mémoriel orchestré en faveur de l’avenir, ce sont les anciens qui doivent être solidaires des projets des contemporains et non l’inverse » (Létourneau 2000). C’est bien ainsi que nos scribes pèlerins, passeurs de récits, d’histoires et de mémoires, conçoivent de forger un nouvel imaginaire instituant en marchant pour le futur, pour un sens à venir. Références Amirou, R. (1995), Imaginaire touristique et sociabilités du voyage, Paris, PUF. Bernier, C. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 222 Des itinéraires culturels et commerciaux, à l’abri de la marginalisation Cas de l’oasis d’El-Ouata, Algérie Bekhedda Redouane (Université de Bechar, Algérie) & Zenay Salem Soraya (USTOran, Algérie) & Lazreg Rekia (Université de Bechar Algérie) Bekhedda Redouane Enseignant Université de Bechar, Algérie Courriel : [email protected] Zenay Salem Soraya Enseignante USTOran Algérie Lazreg Rekia Université de Bechar Algérie Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 223 Des itinéraires culturels et commerciaux, à l’abri de la marginalisation Cas de l’oasis d’El-Ouata, Algérie Résumé : De par sa qualité d’aridité, le Sahara est perpétuellement apprécié comme espace cohérent, nonobstant son maillage disparate et ses frontières poreuses, qui constituent l’un des mécanismes propulsifs du troc entre les deux franges nord et sud. L’organisation de la mobilité, des trocs, ainsi que des structures d’accueil (les établissements humain), qui confèrent la vitalité de ces espaces sahariens, rend compte des liens matériels et immatériels sur lesquels s’appuie la perpétuation des sociétés. En fait le Sahara maghrébin a longtemps servi de prestataire et de truchement à la dynamique commerciale, dont les oasis Algériennes en forment le lieu migratoire traditionnel. L’oasis en fait : un aspect originel, une culture inédite inhérente au désert, et une composante indissociable de sa palmeraie. Du reste, d’innombrables modèles emblématiques de nœuds qui parfois représentaient des puits, des garnisons militaires, des bourgs ruraux,….ont pu se développer grâce aux pratiques commerciales et de troc, l’exemple d’El-Ouata au sud de la ville de Bechar venant de Reggane (Algérie) ; ou plutôt des villes relais en dehors des frontières, ce sont sur le dispositif spatial, des nœuds canalisant les échanges et déplacement entre le Sahel et l’Afrique du Nord. En passant par cette oasis (El-Ouata) qui se compte comme la plus grande dans le Sud Ouest Algérien, cette dernière cohabite avec un chapelet de Ksour (une dizaines de Ksours) qui ont marqué un itinéraire commercial très fréquent par les caravanes venant du Sud vers le Nord ou de l’Est vers l’Ouest favorisant l’activité commerciale et les échanges culturelles dans les temps les plus reculés. Malheureusement cet itinéraire a été déviée dans la période de la colonisation française en faisant changer de trajet, ce qui a influencé négativement sur la vitalité de ces établissements humain et les rendent forcément marginalisés jusqu’à nos jours. Ce constat nécessite d’attirer une attention particulière et de chercher de nouvelles alternatives aux problème souvent enregistré en matière de préservation de ce patrimoine et cette richesse naturelle dans une logique de subsistance des populations locales. Aussi, essayer de promouvoir le tourisme au sein de ces oasis par le biais de la valorisation de cet itinéraire qui constitue la mémoire de plusieurs générations et le patrimoine d’une société, et ce, dans le but de leur préservation pour les futures générations. Mots-clés : itinéraire, établissement humain, Ksour, patrimoine, tourisme, oasis. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 224 Des itinéraires culturels et commerciaux, à l’abri de la marginalisation Cas de l’oasis d’El-Ouata, Algérie 1. Introduction Au sud Ouest de l’Algérie, on relève une spécificité de l'habitat traditionnel qui s'est développé dans le passé sur les tracés des itinéraires caravaniers constituant un point vital et de rencontre de plusieurs caravanes. « Il est possible de distinguer quatre axes latitudinaux qui connectaient les rives septentrionales et méridionales sahariennes, dont un transitait par des ensemble oasien Algériens, Touat et Tidikelt … » (PLIEZ 2002). Les maisons des populations sédentaires oasiennes furent construites sous forme de petites forteresses servant à la défense envers des ennemis menaçant ces habitats, soit sous la forme de maisons isolées, soit sous la forme d'agglomérations appelées Ksar. Les maisons sont construites comme de petits châteaux défensifs qui sont caractérisées par une richesse patrimoniale valorisable très importante. Malgré les actions qui ont été entreprises, plusieurs régions arides caractérisant les anciens itinéraires caravaniers sont encore enclavées et marginalisées. La valorisation de ces itinéraires et cette richesse locale par l'organisation de tous les acteurs locaux semblent une solution intéressante et primordiale pour le développement de ces zones difficiles. La région d’El-Ouata est l'une des régions défavorisées, « Le Sahara connaît actuellement un essor rapide du tourisme, « encore mal contrôlé et peu encadré » diront certains » (PNUE 2006), confrontée à plusieurs difficultés pour suivre le mode de développement, mais cependant caractérisées par une richesse locale très abondante. Les ksour font partie de cette richesse locale. Ce patrimoine culturel révélant le point de rencontre de plusieurs itinéraires caravaniers, et témoignant de l'évolution historique et sociologique de ce territoire. L'idée soutenue dans ce travail est la valorisation du patrimoine local par des acteurs locaux constitue en lui-même un moteur pour le développement local durable de la zone aussi bien du point de vue économique, social, environnemental et géographique. 2. Contexte de la recherche « Oasis d’El-Ouata » 2.1 Présentation : Espace saharien, et les itinéraires caravaniers Le sujet des itinéraires, objet de la présente recherche se manifeste au sein du SAHARA, « Comprendre l’espace saharien et les territoires qui le composent, s’est tout d’abords s’interroger sur les spécificités marquantes du support physique qui ont déterminé historiquement la structuration du peuplement et les pratiques socio-spatiales des populations. Car si cet espace est un des plus inhospitaliers pour la vie humaine à l’échelle mondiale, il a cependant été en partie approprié et maitrisé par des populations depuis des millénaires (capotRey, 1953). ». Partant de ce postulat, Le Sahara demeure de fantasmes et de mythes, un monde nomade, hostile et caractérisé par le danger, l’enclavement et l’absence de peuplement. Force est de constater qu’aujourd’hui ces visions mythiques sont largement battues en brèche par une réalité globale, géographique, sociale et économique bien différente, du moins au Sahara algérien.1 Malgré la présence multiséculaire attesté d’un peuplement au sahara, notamment par le biais des vestiges préhistoriques (BISSON 2003), les bases structurales du réseau urbain au 1 KOUSMINE Y, 2005, « les villes saharienne s algérienne et le développement urbain durable, ville réelle et ville normative », bultin de la société neuchâteloise de Géographie p85-103. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 225 sahara actuel sont en partie héritées des mouvements caravaniers d’échange qui animèrent le sahara à partir du VIIIe siècle jusqu’à XIXe siècle. Des réseaux se développèrent ainsi entre Nord du Maghreb (Fès, Ghardaïa et Tripoli…) et Afrique subsaharienne (boucle de Niger, pays de Haoussa) selon des configurations méridiennes (PLIEZ 2002). Les pôles de peuplement s’inscrivaient dans la logique réticulaire du commerce transsaharien en constituant des relais, des étapes sur ces parcours, des nœuds dans un espace relationnel (COTE 2005). Ces oasis trouvaient donc leurs essences, leurs fondements ainsi que leurs facteurs principaux d’évolutions dans les pratiques socio spatiales liées à l’échange. Le grand nomadisme transsaharien qui perdura jusqu’au XXe siècle, déclina inexorablement avec le contrôle politique accru des autorités coloniales sur ses territoires, mais également avec l’introduction de l’automobile, du camion ou encore de l’avion établissant une concurrence déloyale mais efficace. Subsistent aujourd’hui des formes de pastoralisme local ou à vocation spatiale régionale, mais sans commune mesure avec les grands itinéraires caravaniers des siècles passés. 2.2 Situation de l’oasis d’El-Ouata Cet espace saharien caractérise deux événements géographiques, ce sont deux gigantesques surfaces de dunes. La première se situe à l’Ouest algérien appelée le grand Erg Occidental et la deuxième à l’extrême Sud Est appelée le grand Erg Oriental. Géographiquement, ces deux masses de dunes présentent d’énormes réservoirs d’eau qui s’écoulent horizontalement et se capte par l’effort manuel de l’homme habitant l’espace saharien jusqu’à l’arrivée au pied des dunes ce qu’on les appelle les puits horizontaux ou bien « les FOGGARA ». Sur les rives des dunes s’émergent autant d’oasis2 celle d’El-Ouata objet de la présente recherche. Elle se présente comme la plus grande oasis dans la région de la Saoura, cette dernière est située au sud Ouest Algérien à une distance 1000 km de la capitale Alger. 2 Une définition des oasis est de les donner comme l’association d’une agglomération humaine et d’une zone cultivée (souvent une palmeraie) en milieu désertique. Sa palmeraie est un espace irrigué fortement anthropisé qui supporte une agriculture classiquement intensive et en polyculture. Les oasis cumulent une biodiversité élevée et d'intenses pressions sur leurs ressources naturelles Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 226 Figure 1 Situation de la région d'El-Ouata La Saoura englobe un ensemble des oasis, généralement situé au pied des dunes de l’erg Occidental où s’émergent des villages en terre. Ces derniers ce sont des maisons construites en terre assemblées d’une façon très organique et chevauchées les une dans les autres, ces entités de maisons s’appellent un ksar3. 2.3 Caractéristique géographique d’oasis d’El-Ouata : Ce site naturel est caractérisé par quatre principaux éléments : Le grand Erg Occidental, le plateau rocailleux, le cours d’eau appelé Oued et une très grande palmeraie épousant les petits villages en terre (Ksour). Ainsi que deux éléments artificiels tels que l’ancienne route reliant les différents villages de terre caractérisant les anciens itinéraires caravaniers et l’autre route nationale n° 06 qui se situe au niveau du plateau rocailleux destinée au transport public. 3 Le ksar est un ensemble de construction faites en briques ou en pisé et avec des ornements artificiels, il possède une multifonctionnalité: la fonction du ksar est essentiellement agricole. A l'origine, c'est un grenier collectif qui sert de lieu d'ensilage des céréales, des olives, des produits de bétail. C'est aussi un lieu sûr où les objets de valeur sont bien en sécurité. Le ksar était aussi une appropriation du lieu à but d'habitation. Le caractère défensif est spécial des ksour de montagne. Maintenant quelques ghorfas et maisons troglodytes sont affectées à des prestations touristiques de passage, c'est la nouvelle fonction de ces monuments. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 227 Figure 2 Caractéristique géographiques d'El-Ouata L’oasis d’El-Ouata englobe un chapelait de ksours (villages en terre) en nombre de 09 (bayada, agdal, anfid, madja, ammas, Ksar l’ma, Ouata ksar, boukhlouf, bouhdid,) Elle occupe un site stratégique qui la qualifie pour être un minaret touristique et un pôle de relais entre le sud et le nord, sa position géographique s’avère très stratégique par rapport aux différentes villes limitrophes celle d’Adrar au sud et Timimoun, ainsi que la ville de Bechar au nord d’une distance de 300 km de chaque direction. 3. Origines de la nomination « El-Ouata » Les opinions sont différenciées sur l'origine de la nomination de la région de l'El-Ouata, selon les références des manuscrits de la région a été la direction des explorateurs à cause de la richesse par besoins de voyage, elle est nommée en leurs opinions "El-ghaba" (la forêt). Autres opinions montrent que la région était le lieu de décisoire pour les caravanes commerciales et de pèlerinage dans ses longs voyages, la nomination était « lambata » à cette période faisant référence à une nuitée, puis a changé par le temps à "El-Ouata" résultant de langue vulgaire de la région. (SIDI Mohammed. B, Manuscrit de Xe siècle) Figure 3 Photo panoramique du site d'El-Ouata Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 228 4. L’itinéraire caravanier d’El-Ouata comme objet de relai : La route reliant les différents Ksours reflétant les itinéraires des caravanes dans les temps les plus reculés, elle faisait du bonheur à ces villages en terre par les événements qu’avait vécu cette région en matière d’échanges culturels, cultuels et commerciaux. Sur le long de ces oasis qui s’émergent dans le SAHARA les échanges étaient ; (transporter les dattes vers le Maroc et ramener du Blé venant du Nord du pays). La région d’El-Ouata est très connue par les échanges culturels, telle que la poésie, les manuscrits de littératures, les échanges de cultures folkloriques qui sont hérités jusqu’à nos jours. Ces itinéraires constituent un véritable réseau caravanier animé par les échanges cultuels qui s’avèrent les plus essentiels comme les événements des fêtes religieuses et de pèlerinage aux sages et saints qui avaient marqué le territoire de la Saoura en général4. (Insérer fig4) Figure 4 Courant caravanier en Algérie 4 Cette région avait vécu des époques très difficile de guerre entre les différents tribus qui habitent le territoire de la Saoura, c’est grâce aux poids et gestes des saints, allant du village de Kerzaz à côté d’El-Ouata jusqu’à la ville de Bechar. Ces gens là, par leurs sagesses, leurs décisions ont pacifié le territoire et ils avaient mis de l’ordre et de l’équilibre économique et sociologique dans cette région. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 229 On distingue parmi les événements cultuels qui restent hérités jusqu’à nos jours les Ziarets ce sont des rencontrent qui se font chaque année montrant toutes une fidélité des habitant à leurs saints. La « Hadra » c’est un évènement par lequel les gens indiquent les changements saisonniers. Ils avaient marqué une véritable cohésion sociale entre les habitants des Ksours. (SIDI Mohammed. B, Manuscrit de Xe siècle) 5. L’itinéraire caravanier d’El-Ouata : lecture chronologique 5.1. Destruction du réseau caravanier Par l’avènement de la colonisation venant de la ville de Bechar en 1903 vers le sud de l’Algérie, l’ordre et la structure de ces établissements humains avaient changé pour raison de surveillance et de contrôle. Commençant par la voie mécanique transsaharienne qu’avait été mise en œuvre et qui avait, par la suite affaibli le régime économique de ces villages. Cette route avait enclavé les différents établissements humains d’autant plus qu’elle était sur le plateau rocailleux tout en isolant et négligeant l’ancienne route caravanière, provoquant, bien évidemment, un tropisme routier « les oasis d’Afrique du Nord ne virent cesser le commerce transsaharien qu’avec les conquêtes militaires coloniales — responsables de ce déclin pour J. Bisson (1995 : 18-19) »5. Cette stratégie avait poussé les gens de rapprocher cette route provoquant un exode vers la voie mécanique et c’était la naissance du village colonial à El-Ouata. Figure 5 La voie mécanique (route nationale n°06) projetée à l'époque coloniale 5 Pour Busson, Fèvre et Hauser (1910 : 116) dans l’ouvrage Notre empire colonial : « Le commerce saharien […] a d’ailleurs perdu beaucoup de son importance depuis que l’occupation des oasis algéro-tunisiennes par la France en a éliminé l’élément le plus rémunérateur, le trafic des nègres enlevés au Soudan. » Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 230 Aussi, le grand projet de la voie ferrée élaboré par les colons dans le cadre de la géante opération Mer Niger qu’avait destiné pour le transport des marchandises et du charbon qui constituaient la première source économique à l’époque du Sud vers le Nord. Cette politique militaire française avait déstructuré les réseaux des villages en terre d’ElOuata, et même le système oasien. 5.2. Après l’indépendance : y’a-t-il une revalorisation ? Cette époque de la vie de cette oasis constitue La période critique et la plus difficile notamment dans les années 70-80 où l’Algérie était socialiste. Il s’agissait de maintenir la même politique de l’époque coloniale, et la voie mécanique (transsaharienne) comme voie principale de relais, aussi la crise économique qu’avait vécue le pays avait influé négativement sur le développement de ces villages. 5.3. À l’horizon des années 90-2000 En attendant jusqu’à les années 90-2000 où il y’avait une volonté politique de mise à niveau des secteurs : économique, éducatif et culturel, et même une volonté d’aide pour le développement local, cette prise de conscience avait, évidement, touché même les petites agglomérations. Sur le plan opérationnel, il a été décidé de reprendre l’ancienne route reliant les différents Ksours d’El-Ouata. Cette route a vu le jour jusqu’à l’an 2009, et ce, depuis 1993 à cause des problèmes de coordination administratives, mais l’impact sur le territoire était très pissant car la distance de se déplacer entre les différents villages a été réduis, en plus cette route accompagne les jardins des habitants et elle était sur la rive du cours d’eau et des dunes de sables offrant un très agréable paysage à voir. Cette volonté de reprise et de développement local qu’avait touché la région d’El-Ouata s’avère très importante car depuis les anciennes époques l’activité économique la plus dominante était l’agriculture, l’élevage des animaux et la production artisanale ; et plus particulièrement l’agriculture qui était la seule source de nourriture exercée par les femmes. Cette activité était pratiquée d’une façon très naturelle que ce soit pour le système d’irrigation des parcelles agricoles, ou l’entretien des palmiers, qui est reposée sur le maintien de l’équilibre de l’écosystème oasien (homme, eau, palmier). Ce système est préservé jusqu’à nos jours offrant une image du développement durable qui nécessite d’être mis en valeur à travers des mécanismes efficaces de développement local par le biais du tourisme oasien à titre d’exemple. 6. Conclusion L’histoire et les moments de perturbation et de marginalisation qu’avait vécu cet ancien itinéraire caravanier reliant des différents villages en terre et manifestant une très grande oasis, avait duré plus d’un siècle, depuis l’avènement de la colonisation française, il a vu le jour par une volonté en matière d’aménagement visant sa reprise. Ainsi, le défi d’aménager les conditions pour préserver le système oasien avaient donné une réaction satisfaisante en matière de développement local et à partir de là, on peut expliquer clairement le poids du contexte géographique, historique et économique de l’ancien itinéraire reliant les différant Ksours nous a donné un model réussis du développement durable. De ce modeste travail de prospection de la région d’El –Ouata se dégagent certaines piste de réflexions et de recherches : Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 231 1. Est-il méritoire de donner l’importance à ces localités en faisant sauvegarder ce patrimoine culturel qui est en voie de disparition et le développer pour les futures générations. 2. Est-il méritoire, de préserver la qualité paysagère de cette région d’autant plus que dans les autres régions de la Saoura les sites naturels ont été abusé et même les établissements humains entant que patrimoine. 3. Est-il encore, méritoire de penser pour un développement sérieux et efficace de ce site naturel tout en préservant d’une façon respectueuse la mémoire du lieu car il est chargé d’événements historiques. 4. Est-il possible de repenser le développement de cette ancienne route dans le cadre du tourisme oasien6 afin de désenclaver ces oasis et les ouvrir vers un tourisme national et pourquoi pas international. Références : Berriane, M. 2000, « Le patrimoine culturel et son utilisation touristique: le cas de l'habitat en terre du Sud marocain », ln: M. Berriane, A. Kagermeier (éd.) : Le Maroc à la veille du troisième millénaire. Actes du colloque maroco- allemand de Paderborn 2000, Passau 200 l, pp. 201-205 Maghreb-Studien, vol. 14. 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PNUE (PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT) 2006 Tourisme et Déserts : guide pratique pour gérer les impacts environnementaux et sociaux du tourisme dans les déserts, s. l. PNUE (World Tourism Organization. Tour Operators' Initiative for Sustainable Tourism). SIDI Mohammed Ben Moussa, Manuscrit de Xe siècle « El-Ouata endroit privilégié pour les caravanes). 6 Dans le tourisme au Sahara, les oasis constituent avant tout des lieux d'hébergement, des étapes confortables permettant d'accéder au désert dans les meilleures conditions possibles. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 232 From Memories to Marketing: Exploring the identity of tourist routes and cultural itineraries - characterisation approaches. Emma Jane Robinson (Heritage Research and Consultancy, UK) Dr Emma Jane Robinson Independent Heritage Research and Consultancy 101 Colindeep Lane London, NW9 6DD Tel. +44 (0)20 8205 1905 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 233 From Memories to Marketing: Exploring the identity of tourist routes and cultural itineraries - characterisation approaches. Abstract : In exploring the identity of places on tourist routes and cultural itineraries conflicts are identified between representations of their authentic heritage identity and the rhetoric of economically driven contemporary visitor destination marketing practices. It is argued that the latter often results in an undue focus being placed on promoting commercial attractions and retail outlets. Techniques of content analysis are applied to visitor literature and empirical approaches developed with a view to identifying the main characteristics selected to promote places as visitor destinations over time. The central study area is Salisbury Plain [located in the south of the English county of Wiltshire] – with a focus on the Salisbury area. This area is selected since it lies at the hub of a network of ancient long distance routes and has been an important visitor destination since prehistoric times – as witnessed by the presence of the World Heritage Site Stonehenge. The approaches developed were benchmarked against other well defined landscape areas possessing different histories and characteristics. In developing these approaches theoretical consideration is given to the notion that location or position is not an essential condition of place and that tourist routes and cultural itineraries are a construct of peoples’ place based experiences reflecting historical and cultural change. Whilst phenomenological approaches are adopted for the study of place from many disciplinary perspectives it is argued that these may be less appropriate for the study of visitor literature since its fundamental purpose is destination marketing. Here it is argued that social constructionist approaches reflecting general underlying social and economic processes may be more apposite. In conclusion it is considered that the approaches outlined contribute some new insights for exploring the authentic heritage identity of places and identifying conflicts with economically driven visitor destination marketing practices. It is further considered that insights are also gained as to: • The development of visitor destination marketing practices over time – with particular reference to the Salisbury area. • The rise of sustainable / green tourism. • Theoretical perspectives on visitor destination literature as a social construct of people’s place based experiences reflecting historical and cultural change. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 234 From Memories to Marketing: Exploring the identity of tourist routes and cultural itineraries - characterisation approaches. 1. Introduction The origins of this paper lie in my study Making Sense of Place Identity: Characterisation Approaches (Robinson, 2008) in which I first began to assess the potential of using visitor literature as a data source for place-based study. Here I observed that conflicts were arising between representations of the authentic heritage identity of places and the rhetoric of economically driven visitor destination marketing practices – with the latter often bringing with it vigorous promotion of commercial attractions and retail outlets. I concluded that approaches adopted for marketing places as visitor destinations do not necessarily fully correlate with their authentic heritage significance. Although some general conclusions were drawn I considered that further research was indicated. This paper reports on my progress to date – with particular reference to tourist routes and cultural itineraries. My interest in memories associated with places can be traced back to when I was growing up in the cathedral city and medieval market town of Salisbury (or New Sarum) – located on Salisbury Plain in the south of the English County of Wiltshire. This area was selected for study because: Salisbury is my home city; it is located at the hub of an ancient communications network; the area has been settled since Neolithic (BC 3500 to 2000) times; it has great time depth as a visitor destination; and, it is outstandingly well documented in the literature. I argue that by applying techniques of content analysis to contemporary and historic visitor destination literature new insights may be gained as to: • Representations of their authentic heritage identity and identification of any conflicts with economically driven visitor destination marketing practices. • The development of visitor destination marketing practices over time. • The rise of sustainable and green tourism. • Theoretical perspectives on tourist routes and cultural itineraries as a social construct of peoples’ place based experiences reflecting historical and cultural change. Salisbury Plain Described “Salisbury Plain, to those who have never been there, is probably the place on the map where Stonehenge is. To others it is mist, mud on the road and the occasional tank. For many … the sound of artillery fire, fast jets and low flying planes are regular reminders of a military presence ... but look around and it becomes much more … The Plain is a magical place, an ancient place, and a place where battles have been fought for thousands of years” (Cordon, 1998). I am fortunate in my home city since it has particularly rich inheritances from the past. I also grew up in a unique house The North Canonry in the Salisbury Cathedral Close whose origins go back to the 1220s when work on the Cathedral began. My parents were interested in heritage matters and the family regularly explored ancient routes radiating from Salisbury in our old Land Rover. We also visited local museums and I remember seeing artefacts found in ancient graves on the Plain and being told that many had been brought by travellers from places far away. I began to ask questions and learned that people have been travelling across the Plain from the mists of time. Modern science has helped us discover more about people’s travel itineraries. For example, the Neolithic Amesbury Archer who died and was interred quite close to Stonehenge (located some nine miles north of Salisbury) was actually born in the European Alps. In his rich grave artefacts were found which were probably made in Wales, Scotland, France, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 235 Spain and Switzerland. The routes the Archer doubtless followed across Salisbury Plain substantially survive today and are still used by travellers and tourists. Figure 1 The North Canonry Gardens - View of the Cathedral from the Bank of the River Avon. I became aware that cultural landscapes are palimpsests where vestiges of generations of peoples’ passing are both tangibly engraved on the face of the landscape and intangibly preserved in archival records, folk memories, dialect and names associated with places, people and landscape features. Palimpsest seems a most appropriate metaphor for landscape study - since its original definition is of parchment manuscripts the text of which has been substantially erased and overwritten by later texts. An early proponent of this approach was Hoskins (1955). W.H. Hudson in describing the Plain says: “You can picture this high chalk country as an open hand … with Salisbury in the hollow of the palm, placed nearest the wrist, and the five valleys which cut through it as the five fingers …” (Hudson, 1944 – first published 1910) [Figure 2]. Geologically the Plain comprises an undulating chalk plateau divided by five deep river valleys. It is one distinct element of the great chalk framework of southern England and represents its hub. It is of international importance being the largest surviving area of chalk grassland in NW Europe. Ancient long distance routes substantially follow the high land between the rivers – this being both easier and safer for travellers. Many of these routes are still broadly followed today - with others being ‘rediscovered’ and promoted as leisure routes. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 236 Figure 2 Sketch Map of the Five Rivers of Salisbury Plain – Described as an Open Hand (After Hudson, 1910) Salisbury - the ‘Capital of the Plain’ - is known as the ‘town that upped and moved’ in the early 13th century from its’ windy cramped hill top site to the river meadows below. Old Sarum has its substantive origins as an Iron Age (BC 800 – AD 43) hill fort and was the focus of an important network of Romano-British roads (AD 43 to 410) which continues to have a lasting influence. New Sarum was built by the Bishops of Salisbury on their own land leaving the castle folk behind. This move was made partly for economic reasons and easier access to water - but the relationship between Church and Castle was often tense. Salisbury has an enviable geographical location but has also nurtured many lifelines including new bridges, roads, railways, bus stations and car parks since “these are the inducements which bring the traveller to the city …” (Chandler, 1983). The Plain’s rivers, however, are not easily navigable and in historic times never played a major transport role. Six categories of routes on Salisbury Plain are identified: ancient long distance paths and drove roads: a Romano-British communications hub focussed on Old Sarum; networks of local roads and tracks - many of ancient origins; new roads to meet new requirements and often broadly following older routes (for example, the prehistoric Harroway is known to tourists as the A303 taking them past Stonehenge to ‘West Country’ holiday destinations); a railway network which developed from the mid-19th century – with branches serving armed forces needs from the late-19th century; and, designated leisure routes from the late 20th century often following ancient routes which had fallen into disuse with the rise of motorised transport. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 237 The three defining faces of the Plain in historic times are often cited as “Stonehenge, Sheep and Soldiers”. Since cultural itineraries and tourist routes reflect historical and cultural change perhaps some mention should now be made about the local economy and power nexus in the Salisbury area? The Primary Economy pre-1918 and from at least Romano-British times was sheep and corn. Sheep manure fertilised the corn fields and the Plain became an important grain exporting area. The wool trades also brought great prosperity to the area - but this declined from the mid-19th century. The 18th century saw a rise in British tourism - driven by the turmoil of Revolutionary France when it was not always advisable to travel to Europe. By the late 19th century armed forces training on the Plain grew rapidly. The Economy Post-1918 became more mixed – although armed forces training remained important. Agriculture saw some revival with progressive mechanisation and diversification. From the 1960s travel, tourism, heritage and the service industries became increasingly dominant. Material Evidence of Historical Power Contestation is significant. The main power nexus in medieval times was between Church and King. The Royal Palace of Clarendon lies three miles east of Old Sarum on an ancient long distance path, It was here in 1164 that a council was held at which the “Constitutions of Clarendon” were determined. These re-affirmed the power of the King over the Church. The Palace fell into decline from the mid-15th century and by the late 16th century was ruinous. New Sarum, however, was a Bishop’s city and the power nexus here was substantially between Church and Town. Old Sarum soon fell out of use and was abandoned - much of the stone was granted to the Bishop in the 14th century for building work in the Cathedral Close. New and Old Sarum, and Stonehenge have been essential British tourist destinations from at least the 17th century (Ousby, 2002). Their histories reflect the development of English travel, tourism and travel writing. With regard to the latter although the term guidebook was not widely used until the 19th century, the concept of the guidebook as a personal guide or companion had its origins in the published tours, diaries and local guides of the 18th century. Easton’s Salisbury Guide (Easton, 1771) is an early example of the genre. The title summarises what he considered the main visitor attractions to the area as: Old Sarum; New Sarum; Fairs, Markets and Trade; the Cathedral and its monuments; Historic buildings and Stately Homes – together with its excellent location. By 1959 the Town Clerk is writing in the official city guide that: “Few cities are richer in remains and memories of olden days. Its world-wide fame has been gained by its wonderful Cathedral, its carefully preserved monuments, its appeal to those of literary taste and its military associations. To few cities come more visitors interested in beautiful surroundings” (Town Clerk, 1959). The 1960s saw an explosion in relatively affordable mass tourism and private car ownership. Tourism became a major industry bringing with it contemporary visitor destination marketing practices which reflect underlying social and economic change. The rise of green and sustainability agendas from the late 20th century has seen older routes and byways being revived and promoted for leisure use. Alternative or counter-culture views of the Plain increasingly emerged from the 1960s - represented by the notion of the ‘land of myth and legend’ (as witnessed by interest in the Stonehenge summer solstice celebrations, crop circles, ghost walks, UFOs etc.). The international banking crisis of the early 21st century (triggering a global economic downturn) resulted in a greater interest in identifying and promoting free visitor attractions and ideas for taking vacations at home. 2. Theoretical Context In his influential study on place Relph considers that place and sense of place do not lend themselves easily to analysis “for they are inextricably bound up with all the hopes, frustrations, Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 238 and confusions of life” (Relph, 1976, preface). This study had a singular impact since it “attempted to unravel … the essential experiential nature of place … in other words why and how are places meaningful to people” (Seamon, 1996). Relph adopted broadly phenomenological approaches which take the phenomena of the lived in world of immediate experience and seeks to clarify them in a rigorous way by careful observation and description. Whilst I have adopted such approaches for studying the authentic characteristics of place identity I argue that these are less appropriate for the study of commercially mounted visitor attractions and retail outlets which have been engineered by marketing professionals. Here I argue that social constructionist approaches reflecting underlying social and economic processes are more apposite. A substantial corpus of research exists about people, mobility and place from various disciplinary perspectives – however often central to this are considerations of nomadic peoples and their way of life (Wendrich and Barnard, 2008). It is concluded that location or position is not a necessary or sufficient condition of place - even it is a very common condition (Relph, 1976 - citing Levi-Strauss, 1971). Tourist routes and cultural itineraries are also not located in the conventional sense yet are considered and marketed both as places and destinations. Pilgrim routes - such as the Route of Santiago de Compostela on the Iberian Peninsula - are one excellent example of this. It is of no surprise that medieval “cockle shell badges” of pilgrims returning from Santiago along the ancient long distance routes of the Plain have been found in Salisbury. These and other pilgrim badges found in the city are displayed in Salisbury Museum. Naturally amongst these are badges commemorating visits to the Cathedral shrine of Salisbury’s own Saint Bishop Osmund (d. 1099). Two definitions of place which it is argued have strong resonances with the identity of tourist routes and cultural itineraries are given below. The first is from heritage perspectives and the second from human geographical perspectives: “a site, area, land, landscape, building or other work, group of buildings or other works, and may include components, contents, spaces and views” (Australia ICOMOS – citing Burra Charter 1999). “… place as a centre of meaning … a construct of experience in all its modes … [where] passive experiences must be supplemented by active perception and awareness” (Tuan, 1975). 3. Methodological Approaches Initial explorations of implications arising from the use of visitor literature as a data source for place based study were made in 2005 (Robinson, 2008). The idea was for this to act as a ‘reality check’ to inform development and evaluation of methodological approaches for a study of the characterisation of place identity - since visitor literature is often consulted by researchers if only through guiding and interpretation encountered in the field. It is argued that in marketing visitor destinations biases may be identified between representations of their authentic heritage identity and the rhetoric of economically driven visitor destination marketing practices. Potential biases identified include: imbalances between representations of the past and present; imbalances between tangible and intangible characteristics represented; imbalances between authentic heritage representations and the promotion and marketing of commercial outlets and attractions; and, any conflicts between representations of main stream and alternative or counter culture views of place. The methodological approaches adopted were based on techniques of content analysis. Here data are seen not necessarily as representations “of physical events but of texts, images and expressions that are created to be seen, read, interpreted and acted on for their meanings, and must therefore be analysed with such uses in mind” (Krippendorff, 1980). No preconceived Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 239 notions were taken as to the likely outcomes of the analysis. Whilst acknowledging that such approaches could be open to some potential criticism since both qualitative and quantitative approaches are explored in tandem in my defence I must stress that the purpose of my initial analysis was merely to act as a reality check in the context of a larger study. In early 2011 I observed shifts in the marketing messages being applied in official visitor literature promoting the Salisbury area and this triggered the current study. Official visitor guides to the Salisbury area are selected for this analysis since I argue that they should best chart any shifts in approaches to marketing the area over time - thus facilitating comparative studies. However, since visitor literature is fairly ephemeral in nature some older material proved challenging to locate. Analysis of official visitor guides to Wiltshire was rejected since the County must promote all areas of Wiltshire - not just those with the greatest heritage significance. For the purposes of this short paper four official visitor guides to the Salisbury area are selected to demonstrate the methodology: • 1939 / 1940 - since it was effectively written just before the outbreak of World War Two (1939-1945). • 1959 / 1960 - since it reflects: economic recovery after the War; cultural effects of wide public access to TV; tourism before the rise of public car ownership in England in the 1960s; and, tourism before the first commercially mounted leisure theme parks opened in England. (Longleat House Safari Park c. 20 miles from Salisbury was the first in western Europe opening in 1966). • 2005 / 2006 - since it was the original year analysed (Robinson, 2008). • 2011 / 2012 – since it reflects the consequences for tourism of the global economic downturn triggered by the international banking crisis of 2007. Methodological Approaches Adopted • Official visitor literature (print and web based) marketing the Salisbury area for 2005 / 2006 was collected in 2005. • The content was analysed to identity attributes / descriptors used to market the area. Occurrences of attributes / descriptors applied in main titles / subtitles were given a weighting of 5. Further occurrences in a new context in each section were given a weighting of 1. Photographs included in the literature (excluding adverts) were given a weighting of 5 – since it is argued that these were selected with a view to reinforcing key marketing messages. • A ranked list of inter-related attributes / descriptors emerged and this was thematically clustered with a view to distilling the essence of the marketing message. 22 attributes summarising the highest ranked clusters were identified. • With a view to tracking changes in the marketing message over time the frequency of occurrence of these 22 attributes were scored in official visitor guides from the early 1930s to date. The 2011 / 2012 Official Guide Briefly Explored Before moving on to consider results of the analysis I suggest that exploration of the preliminaries of the 2011 / 2012 official Salisbury Pocket Guide and Map (Visit Wiltshire, 2011) may assist in gaining better understandings of the methodology adopted and in interpreting the results. I observed that the marketing messages used convey both sacred and secular facets of the area’s identity – together with its nature as a contemporary visitor destination. Tangible and intangible aspects of the area’s identity are also well represented. I argue that the images used on Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 240 the cover should summarise the thrust of the marketing messages chosen to promote the area – taken together with its superb location and the notion of the “city in the countryside”. Cover - Seven images are used. These are listed below in descending order of size: • Salisbury Cathedral. • Two images: a) New Sarum – Medieval Market Town; and, b) The Market. • Stonehenge. A national icon but located some 9 miles from Salisbury. • Three small images which I consider are meant to represent: a) cup of coffee = café culture; b) olives = continental food culture; and, c) a burning lantern = cultural events (since lanterns are carried in secular and religious city processions) Introduction – The themes used to introduce the area are: • Welcome to Salisbury - The City in the Countryside. • Superbly situated in southern England’s rural heartland. • Stands serenely amid a landscape that is quintessentially English. • The city’s water-meadows have been immortalised in the paintings of Constable. • The sight of the Cathedral rising up from these lush green fields has been described as ‘Britain’s Best View’. • This historic medieval city offers everything from cosmopolitan pavement cafés to traditional coaching inns, specialist independent retailers to major high street stores. • A fine array of historic attractions to excellent year round entertainment is offered. • The perfect fusion of ancient and modern. It makes an unbeatable destination for day trips and short breaks alike. List of Contents – Note: The index, adverts for shops, places to stay, eat, dine etc. and general information is omitted from this list. • Location, Location, Location • A Medieval Masterpiece – A World Apart • Outstandingly Green & Pleasant • From the Dawn of Time • Out and About Around Salisbury • Salisbury on a Shoestring • Arts, Events and Entertainment • Things to Do • Great Value Shopping • Eating and Drinking 4. Results (See Table 1 below) A summary of the interpretation of the analysis is given below • Approaches adopted for marketing the Salisbury area from 1939 has changed over time – but its authentic heritage characteristics are well represented throughout. • New Sarum – Market Town and New Sarum Cathedral / Close are consistently identified as determining characteristics of the areas’ authentic heritage identity. • Stonehenge is used as an icon for marketing the area although situated nine miles away. However, many Stonehenge visitors are on route to West Country holiday destinations and do not visit Salisbury which thus receives no economic benefit. It is argued that shifts in its rankings reflect changes in marketing strategy. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 241 • • • • • • It is argued that the fall of Old Sarum in the rankings in 2011 reflects a change in the marketing strategy adopted for this important heritage site (see below). The rise of green and sustainable tourism from the late 20th century has seen the promotion of leisure routes which reuse ancient routes as a special feature of the area. Old Sarum is well represented on recommended itineraries. From 2005 a rise in promotion of free cultural events is observed – doubtless with a view to enticing visitors to the city in times of global economic downturn. Such events are often linked to traditional events in the City (secular and religious) – although a rise in open air concerts, markets and other events is also observed. A rise of alternative or counter culture views of place from the 1960s is noted and this is often linked to green and sustainability agendas. This is often represented by the notion of Salisbury Plain as a “Land of Myth and Legend”. It is argued that the results effectively map economic and cultural changes from 1939 in England. With the 1960s seeing the rise of: mass tourism; car ownership; the opening of the first commercially mounted leisure theme parks; and, from the mid-20th century a rise in marketing cultural attractions with entrance charges (including museums) and promotion of commercial / retail outlets generally. Some initial comparative studies using historic guides to Salisbury were made (e.g. Easton, 1771). Here the attributes selected to promote the area as a visitor destination have remarkably strong resonances with contemporary visitor guides. Table 1 Summary of Findings from Analysis of Official Visitor Guides: Top 10 attributes used to market the Salisbury area as a visitor destination from 1939 ranked by frequency of occurrence. 1939 / 1940 1959 / 1960 2005 / 2006 2011 / 2012 New Sarum New Sarum Stonehenge New Sarum – Market Town Cathedral / Close Market Town New Sarum New Sarum New Sarum New Sarum Cathedral / Close Market Town Cathedral / Close Cathedral / Close Historic Historic New Sarum Markets / Fairs Buildings Buildings Market Town etc. Old Sarum Markets / Fairs Old Sarum Cultural Etc. Attractions Towns & Old Sarum Historic Buildings Stonehenge Villages Outdoor Leisure Outdoor Leisure Landscape – Museums Activities Activities Character of / Galleries etc. Landscape – Associations Gardens / Parks Historic Character of Literary etc. Buildings Communications Towns & Villages Museums / Galleries Landscape – / Travel etc. Character of Stonehenge Places to Stay / Open Air Museums Outdoor Leisure Eat / Dine etc. / Heritage Sites Activities Associations – Armed Forces Towns & Villages Communications Literary etc. / Travel Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 242 5. Benchmarking Studies The methodological approaches described were benchmarked against other well defined geographical areas specifically selected for the diversity of their history and origins of their cultural itineraries and tourist routes. In this short paper only Iceland can be mentioned. Iceland is a volcanic island in the N. Atlantic Ocean lying on the mid-Atlantic Ridge. It was settled substantially from the 9th century and stories of the settlement are recorded in the Icelandic sagas. It has the oldest parliament in Europe Thingvellir – set in an iconic cultural and natural landscape (a World Heritage Site). It is selected since its identity draws strongly on the country’s more intangible cultural and natural heritages. Until the mid-20th century the travel and communications infrastructure was largely by sea, on foot or on horseback. Although an established tourist destination from the 19th century, until the coming of affordable air transport from the early 1980s visitor numbers were low. Iceland is also associated with the rise of ecoand cultural tourism from the late 20th century. Substantive support was gained from this and other benchmarking studies for the view that the approaches developed are robust in practical applications 6. Conclusions Summary - It is considered that the approaches described above contribute: • The basis of a rational approach for characterisation of the identity of places associated with significant tourist routes and cultural itineraries - and identifying potential conflicts with economically driven contemporary visitor destination marketing practices. • Insights as to how places associated with tourist routes and cultural itineraries are promoted in visitor literature over time – with particular reference to the identity of Salisbury (Old and New Sarum). • Insights relating to the rise of green and sustainable tourism. • Theoretical perspectives on visitor destination literature as a social construct of peoples’ place based experiences reflecting historical and cultural change Assessment of Research Value - It is argued that: • The innovation in the research design lies in taking empirical approaches to explore the identity of places as visitor destinations over time through conceptual analysis of visitor literature. • The study provides empirical support for the view that the importance of places as visitor destinations arises from both their authentic heritage significance (tangible and intangible) and economically driven visitor destination marketing practices. Further Research - Current avenues of investigation include further: • Explorations of the potential of visitor literature as a data source for place-based study. • Exploration of visitor guides to the Salisbury area over time – together with earlier published tours, diaries and itineraries. • Comparative studies with other visitor destinations selected for the diversity of their history and origins of associated tourist routes and cultural itineraries. • Explorations of theoretical perspectives on tourist routes and cultural itineraries as a social construct of peoples’ place based experiences - reflecting historical and cultural change. References Australia ICOMOS. Burra Charter. Available at: http://australia.icomos.org/publications/charters (website accessed May 2012). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 243 Chandler, J. (1983). 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 244 Literary Routes: Contributions to Natural/Cultural Heritage Tourism How landscape transforms literature and tourism Rosalinda Ruiz Scarfuto (Universidad de Alcalá, Spain) Rosalinda Ruiz Scarfuto University of Alcalá Address: Olivar 1, 3C, Madrid, 28012, Spain Hm.: +34 467 6127 Tel. +34 616 500 607 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 245 Literary Routes: Contributions to Natural/Cultural Heritage Tourism How landscape transforms literature and tourism Abstract : Literary routes inspired by landscapes is a topic where cultural and natural routes merge to form an added value of heritage that is greater than either one standing alone. Landscape is traditionally defined as a consequence of transformations by humans, and its scope rarely takes into account how nature has inspired literature to advance the “intellectual development of humankind,” hence transforming heritage. Literary routes paralleling transhumance routes embraced by the Saami, First Nations, or Spanish shepherds (full of landscapes, seascapes, and riverscapes), can actively transmit traditional technologies, biodiversity, and cosmic philosophy for the betterment of humankind; for example, the depth of literary heritage inspired by landscapes enhances our collective memory through a network of archives (libraries, collections). The continuous dissemination of this literature traversing borders, language barriers, and time periods has stimulated literary routes to emerge as a function of moving the experience from an intangible heritage based on imaginary landscapes to a tangible sensory experience in situ following a plot, author’s life, or a myth. Literary routes respond to the demand of the growing target travellers, who are more literate and active today than in the past. They are excited followers of their favourite writers, and seek ways to be in contact with them. Now it is time to rekindle the collective memory, expand the literary dimension, and offer a sensorial in situ experience by adding a literary link. For instance, myths of the Ohlone Nation based near a California wetlands use the symbolic coyote as the intermediary to teach humans how to live in harmony with their ecosystem; or in Spain, Arcipreste de Hita’s novel Buen Amor (1330) describes traditions and gastronomy as it criss-crosses the Guadarrama mountains, alongside the Poets’ Route that includes international Nobel prize winners in literature; Don Quijote of La Mancha (1603) was first made tangible as a literary route in 1780 with a detailed topographical surveyor map inspiring visitors like Washington Irving (1829), Alexandre Dumas (1861), and Hans Christian Andersen (1880) to the Spanish plains. This eventually galvanized into an innovative move to pass the Don Quijote Route Law (2007), complete with GPS coordinates. In Japan, Basho’s literary route (1700) with its natural elements changed the style of Japanese Haiku, encouraging writers around the world to follow in his footsteps, and Humboldt’s account of his Andes’ route in South America inspired Lewis & Clark, Darwin, and Muir to follow a similar path that spurred events, websites, and even a NASA astrobiology project to conserve and access the accumulated heritage of these literary routes. Public-private funding schemes alleviate the financial burdens on society to preserve this natural/cultural heritage in the form of land trusts, tax incentives, and/or memorial plaques to solidify the heritage. Economic investments in literary routes in natural settings have been initiated by worldwide government ministries of culture, recreation/tourism, environment, economy, and/or education, demonstrating commitments to the conservation of landscapes which have inspired literature. Hence, literary routes can highly contribute to cultural itineraries in natural settings. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 246 Literary Routes: Contributions to Natural/Cultural Heritage Tourism How landscape transforms literature and tourism Introduction Literary routes inspired by landscapes contribute to cultural heritage itineraries; they highlight the collective memory, combining natural and cultural heritage, and add value to currently recognized world heritage. The intellectual development of humankind over time has been enhanced through authors following the footsteps of their predecessors in situ, especially along a route. On the other hand, to develop a literary route in rural areas with sensitive ecosystems and cultural values it is necessary to create interpretative centres first and foremost to orientate visitors to a strange land. In addition, CRM tools can be applied to maximize a sound plan of management to create, maintain, and promote a literary route. Each nation, as the caretaker of its natural and cultural heritage, has the social responsibility to take into account the local stakeholders and the global conventions to preserve this precious treasure for the betterment of humankind. Language as an intangible world heritage has been the communication channel for traditional knowledge, and has been able to sustain us for millenniums with legends, myths, and symbolism; rightfully so, it deserves to be given tribute. Literary routes can string together landscapes to offer a robust cultural itinerary, where appreciation of both natural and cultural heritage values are considered. Finally, literary sites have been demonstrated, through the use of CRM tools, to be consistent economical sources for a community, with events and programs that promote cultural heritage aimed at an increasing literate population that consumes cultural heritage. 1. Literary Succession: Collective Memory Landscape as inspiration for “the intellectual development of humankind” acknowledges how first an individual author is transformed through contact with nature, and then influences others to follow in his/her footsteps physically and/or philosophically; consequently, such a profound change in an individual serves as the base of a trajectory that projects a new construct for society on a whole. For example, La Mancha is the pivotal landscape in Spain where Cervantes’ intellectual transformation is developed by his walking from Toledo to Seville; he contemplates his adventurous life and weaves it into the protagonist of his novel, Don Quijote. The official DQ literary route is a walking route and was created to celebrate this unique literature published 400 years ago. At the same time the route preserves the landscapes (natural heritage) that could offer future generations (domestic and international) a tangible experience in situ related to his masterpiece (cultural heritage). In Japan, Basho walks from Tokyo to Kyoto, producing Haiku poetry inspired by nature on this route, and his influence marks a noteworthy change in Japanese literary style of poetry. Another example is Humboldt, who covers the ridges of the Andes in Peru, contemplating details of nature and writing down his thoughts that later inspire explorers like Darwin, Muir, and Lewis and Clark to embark on their adventures with a pen to write and reflect. Thoreau and Whitman walk in their nearby landscapes seeking an adventure close to home, and yet their intellectual transformation is on par with other nature writers that greatly contributed to society by changing the paradigm for literature (humanities) and ecology (science). Hence, nature becomes the protagonist for natural/cultural heritage itineraries that can raise our intellectual development. UNESCO World Heritage precisely noted that Alcalá de Henares is significant due to Cervantes and his contribution to the “intellectual development of humankind.” Today these cultural routes Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 247 that bring visitors to landscapes that have inspired literature are becoming a marketable tourist offer that merge the sensibility of nature and culture. Interpretation centres along these routes can motivate and orientate visitors to conserve the natural/cultural heritage for further creativity, contemplation and understanding of ourselves and our surrounding ecosystems. 1.1 Intellectual Development Foreign market demands for a particular destination can be tracked through literary tourism as a consequence of an author’s impression expressed in travel writing. The collective memory is stimulated with translations and a sense of exotic travel writing that open the eyes of a community (writer homeland base) to a far away land. This type of writing that focuses on a specific location can be built up over time to create a strong affinity among nations, linking the original author with a foreign landscape---e.g. Hemingway’s Spain. The overall result is expressed in a long-term effect of a stream of visitors that a nation can cultivate to enhance return visits. A genuine emotional link to the landscapes and people is produced through journal or diary writing from foreigners in the course of a travelogue. In turn, these travelogues become literary routes inspired by the overwhelming experience of contact with a new landscape of a foreign land. The exotic experience outside the comfort of the routine at home can produce a transformational leap in the thinking or philosophy of an author. The desire to visit the location after experiencing the landscape through the eyes of the author can stimulate visitors to follow in their footsteps, seeking inspiration. For example, Alexandre Dumas ventured to Spain and wrote Voyage Paris a Cadix, based on Washington Irving’s Tales of the Alhambra and Cervantes’ Don Quijote. Following in the footsteps of Dumas, Hans C. Andersen travels to Spain, producing Spanien. Both these travelogues are memoirs chronicling their adventures in parallel to the characters of past literature set in the specific Spanish landscapes. The landscape with its flora and fauna is etched in these types of memoirs and shared by the traveller upon returning home and producing publications for a wider dissemination. The cycle begins again with another visitor, author, and literary work. This can be tracked over time and show the market trend that was initiated by a particular literary work inspired in situ. Markets appear from these homelands, where authors have returned to publish widely, introducing gastronomy, customs, and language amongst other cultural aspects. Their prose describes the land and its contrasting landscapes to their own countries, and its effect on their mood; for example, Andersen experiences the open plains of La Mancha as a contrast to his native land of dense forests. While viewing an eagle, Dumas has a philosophical breakthrough in the Sierra Morena mountains and contrasts this landscape to his urban dwelling in Paris. Washington Irving is transformed by the Andalus culture as he moves along from Seville to Granada, where the ruins of art and architecture had been forgotten. Irving is able to apply diplomacy in his storytelling, stimulating a greater appreciation for past cultures regardless of a wounded nation’s perspective. In these three cases, each author has his own intellectual development brought about with an inspirational backdrop of natural landscapes that makes his journey unique. The dissemination of these authors' memoirs through translations, libraries, salons, or university halls has helped launch humankind forward. Each writer built on previous authors’ experiences and contact with a particular landscape due to his/her overwhelming drive to follow a parallel route. Eventually, these routes have become historical pilgrimages for writers, readers, students and society in general. How these routes are marketed and cultivated are the social responsibility of each nation as the caretakers of this precious natural and cultural heritage. Anthropologists can be useful to provide a deeper level of cultural heritage from indigenous artefacts and symbolism in Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 248 language, as well as ecologists who can add the value of the ecosystems that are the base of inspiration documented in written texts or oral legacies. 1.2 Historical Literary Tourism Trajectory in Spain 1330-1930 “Foreign writing on Spain has served to…generate interest, curiosity and genuine affection.” (Barke: 2002) Spain’s tourist market can possibly be traced to domestic travelogue literature dating back to 1330, with Aripreste’s Libro de Buen Amor, which was made up of chronicles (from a nonnative point of view) depicting the landscape and people in villages along the Guadarrama central mountain range. Three centuries later in 1605, Cervantes was able to publish Don Quijote, based on his travels through La Mancha. There is a similarity in both authors' overall plots that trace a man encountering various situations along his journey; in addition, both novels are written with good humour that reveals the essence of each place; also, both are designed to impart morals and justice for the community at large. Figure 1 Trajectory of literary tourism in Spain 1330 to 1863 1.3 Accumulated Literary Heritage; Value Added Literary routes inspired by landscapes are part of the quest for meaning in natural/ cultural heritage values. UNESCO has acknowledged these routes by opening up cultural landscapes to include literary works as inspiration and heritage value. UNWTO Davos meeting emphasised the goals of sustainability, which include the local stakeholders and our social responsibility for the environment in the tourism industry. Language as an intangible world heritage has been linked to biodiversity (Gorenflo, et al.: 2012); hence, in conserving ecosystems and acknowledging the Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 249 importance of the role of caretaker, languages and their literary heritage can be preserved simultaneously. Literary routes contribute greatly to cultural heritage tourism by tapping into the accumulated cultural value of authors and their inspirational landscapes by attracting literary tourists in situ. This is how “literary succession” occurs, in which a solid foundation is formed based on past natural/cultural heritage values; for example, Homer (Iiliad:1194 A.D.) , one of Joyce’s oldest influences, has a literary cultural value behind this author of more than 3000 years of tangible data including (but not limited to) publications, events, and monuments. A literary tool can analyse landscapes that inspire these authors by using tangible data to measure the level of cultural heritage value in society. The overall influence of several authors upon another author and linked to a landscape can be expressed as “Literary Succession” or “Literary Stratification.” This value is accumulative and can be measured quantitatively as well as qualitatively with a literary landscape tool (Ruiz, R.:2012). Figure 2 Literary Landscaê Stratification & Acumalated Value Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 250 2. Literature In Situ: Development Literary Tourists who are drawn to the authors and their work look for footprints and clues. Interpretation centres orient and educate literary tourists, and can promote anniversary events of literature and responsible cultural exchanges. This form of bringing visitors to a central point of departure for their literary route can cultivate sensitivity to the area and its local people with exhibits that combine information and emotional links through presentation---e.g. Lighting, text, visual arts, video. In addition architectural design can play an important role in attraction benefits. Displays of the texts, vintage replicas, and close up viewing are important to include in a literary route to satisfy book lovers' fascination with the physical beauty of the heritage. Nature literature describing flora and fauna is a natural point of departure for education about the ecosystem in the area, and can be made available to use along the route, or for post travel enjoyment to share the appreciation of the ecosystems. In the past, visiting houses and tombs were the traditional styles of literary tours, unlike today, where the offer is diversified with a literary route that can expand on the inspiration of the author and put visitors in touch with literary landscapes in rural areas; however, unlike urban areas which offer familiar icons and generic styles of tourism, rural areas require a different style of orientation to promote respect for flora, fauna, and culture (language, customs). Local stakeholders become major players for the success of a route and should be the protagonists in the creation, development, and maintenance of a route (UNWTO: Davos). For example, the balance between global conventions and local interests can be mitigated with interpretation centres that attract the participation of the local community. The development of a literary route that launches the reader into a rural environment that has inspired their favourite author, follows the predestined desire to travel (even long distances) to follow in the footprints of these authors. A centralized interpretation centre can serve to orientate literary tourists to envision the whole route in parallel to a story-line or an author’s life story. Smaller “welcome centres” or “tourist information centres” can support visitors on the route. NSP Fort Clatsop in Oregon is located at the end of the Lewis and Clark Heritage Trail (based on their journals) on the open sea, and is unlikely to be a starting point for literary tourists. Portland, Oregon is a major city (airport, bus, & train access) and could be a starting point to orientate visitors to enjoy the Columbian River Gorge section of the LC Heritage Trail. Therefore, an overall view of the route before embarking on their adventure to visit smaller points of interest is a key factor to maximize customer satisfaction. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 251 Figure 3 Map Lewis & Clark Heritage Trail, NPS Fort Clatsop, Oregon, USA 2010 2.1 Indoor/Outdoor Interpretation Centres: Collaboration & Innovation The combination of an indoor/outdoor interpretation strategy is effective for first-time visitors to fully enjoy and understand their surroundings and the cultural heritage in situ. The landscape is the interaction of humankind with nature, and this is the essence that is conveyed with interpretive centres; otherwise nature stands alone and visitors can be confused and disoriented, especially if they have travelled to a landscape to find the footprints of their favourite literary texts and inspiration. In the USA, the strategy of combining an indoor/outdoor orientation process prepares the visitor first indoors to acknowledge the traditional heritage by giving him/her prior knowledge for increased recognition and education; then an outdoor interpretation, such as a riverboat tour is offered. Furthermore, Columbia Gorge Interpretative Center along the Lewis & Clark Heritage Trail houses an immense stone sculpture of a First Nation (Chinook) fisherman designed by Doug Taylor. This contribution depicting cultural heritage comes forward in time as a piece of contemporary art that endures with the materials chosen to solidify its presence beyond paper or wood. The perspective is interesting, especially since its depiction is on a grand scale (unrealistic) and denotes a respectful stance for the onlooker from below, as one is dwarfed by its sheer size. Outside on the river, the authentic traditional fishing platforms are hidden under brush and perhaps unnoticed if passed by quickly. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 252 Figure 4 Indoor/Outdoor, Lewis & Clark Heritage Trail Traditional Knowledge Orientation/Education Photo: Ruiz, R. Observation & Respect Willapa National Wildlife Refuge teamed up with The Forest Foundation and the University of Washington Public Arts Program to create an outdoor interpretation centre that is family oriented and literary. It is located on one of the many inner waterways, where kayaks or canoes can be launched. There is a 2.5 mile hike with signage that educates and stimulates all ages. Sculptures produced by artists from the University of Oregon compliment the surroundings and are universal considering the authors selected (E. Dickinson, Blaise Pascal, E.E. Cummings). 2.2 Orientation and education; Long-term heritage A brief overview of the long-term heritage strategies for literary routes across the globe can provide insights to a robust contribution of literary routes to the cultural heritage tourism industry. Each country has a unique contribution to the field and researchers can choose to mix and match a combined strategy for tourism consultation. Spain, New Zealand, South Africa, Canada, and the USA are active in this area. For example, the Don Quijote Route in Castilla-La Mancha autonomous region of Spain is a walking route equipped with parking lots for easy access to the 2,700 km route and has various points of entry. Festivals and anniversary celebrations are organized on municipal, regional, national, and international levels to commemorate the masterpiece. The DQ literary route is a natural/cultural heritage route, which solidifies the link between landscapes and historical literary sites protected by a unique law (Don Quijote Route Law 7/2006 20 de Deciembre) that went into effect in 2007, with GPS coordinates for each section to guarantee future generations’ enjoyment. South Africa offers literary routes with the support of universities. The research component of the South African literary routes publishes papers through a website with user friendly downloadable tools. Promotional materials as well as maps accompany these literary routes. Research includes “Colloquiums”, “Presentations”, “Articles”. This type of documentation adds value to the long-term heritage component of South African literary routes. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 253 New Zealand has an extensive literary map for mainly rural tourism, with routes in every region of its territory. The interactive map is broken down into smaller regions to support rural and small communities on the coasts and in the mountains. Individual maps and brochures are downloadable with writer promotional material supported by the Book Council of New Zealand. This government agency is partially funded by private sponsors, and demonstrates how to weave public/private finances together to promote cultural heritage. Prince Edward Island (PEI) Canada was innovative and linked its literary tourism to university research, data collection. It was marketed in Japan through a publisher after it was determined that young Japanese women could identify with the character in Anne of Green Gables, and Japanese tourists were among the top spenders. The marketing plan was directed to bring these women closer to the experience of a western farm and countryside as described in the novel by Montgomery (Squire:1992). In 2012 the route was opened up to other segments, utilizing high-tech user-friendly prompts through cell phone applications to accompany the offer starting in the Lucy Montgomery museum-visitor centre. Twenty years later, CRM tools continue to manage this route. First Nations as one of the local stakeholders in a literary route, which passes through their ancient lands, can participate through bi-lingual signage in key points to highlight their contribution to the literary succession and heritage of a landscape. For example, the Chinook Nation welcomes visitors to one of the literary sites from the journals of Lewis and Clark on the open sea in Washington State. A bilingual sign was placed at the WA State Park Lewis and Clark Interpretive Center at Cape Disappointment on the only path leading from the parking lot to the entrance to the building. The Sami people of the Arctic have been able to establish their university language departments, parliaments, and policies through being a part of The International Centre for Reindeer Husbandry, The Giellagas Institute (languages) and The Reindeer Herding Women’s Network. The Sami language has been dynamically preserved as a cultural link to their landscapes of tundra and pastures, hence a midterm report to the Norwegian government is called EALÁT, a Sami word. “The term «ealát» is from the language of the indigenous Sámi people of Fennoscandia, and means «good pasture». This word is related to the term «eallu», which means «herd» and the origin of these terms derives from the word «eallin», or «life». In other words, pastures are the foundation for the reindeer herd, and reindeer herds are the foundation for the lives of reindeer herding peoples.” (Oskal, Anders, et al: 2009). CRM and data analysis could help channel the types of literature of international interest to assist the Sami people with successful literary tourism, while at the same time augment their efforts for cultural heritage preservation by creating an affinity with foreigners to preserve their treasures. 2.3 Customer Relationship Management (CRM): Data collection advantages Customer Relationship Management (CRM) tools are highly effective in data collection and analysis for product adaptation and repeat customers. (Giner, Russell S. 2001). A literary route with a physical visitor centre equipped to collect data differs greatly from a literary route lacking a visitor centre. A mood to begin the route is created from a visitor centre, which can increase customer satisfaction on the route (Rojas, C. and Camarero, C. 2008). Post travel data analysis is possible with collected data from visitor centres (Poria, Yaniv, Butler, Airey, David. 2003). A website can enhance visitor centres and interpretation centres, but is not a substitute to Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 254 accommodate literary tourists and fans, who desire to re-live the adventure of their favourite authors or texts in situ. Local participation in welcome centres, visitor centres, interpretative centres, or tourist information posts can enhance the offer of heritage from a “sense of belonging” and “community pride” creating a unique link with visitors as authentic and warm. Visitor centres, interpretation centres, welcome centres, and/or cultural centres build a “sense of belonging” for local stakeholders with their own perspective; thereby “increasing self-esteem, self-determination, and economic independence” for local communities (Nolan, Mary Lee, Browne, Rita-Jean. 1989). Furthermore, the local participation in the form workshop leaders or guides can provide an authentic experience for visitors, while raising self esteem for the local community at large as experts of their own heritage. Employing outsiders to the region can possibly marginalize the local stakeholders and may create a negative view of the natural/cultural heritage. The actual contact between local people and visitors is the key to dialogue and sustainability of a heritage site or trail. By incorporating them at early stages of development, their “sense of belonging” to the global village is increased along with their commitment to the overall success. “Simply the presence of tourists would hardly increase the self-esteem of the favela residents, because the tourists have no contact with them…and in any case, self-esteem is something very deep and personal… This is why Favelarte is not only about the safeguarding of memory but the rescue of dignity through artistic activities.” (Savova, Nadezhda Dimitrova: 1999) In Concord, MA, a steering committee was formed to coordinate efforts in literary tourism including the major tourist attractions and public services. Training for guides is regulated with uniform exams to certify their expertise, and the public library reference staff participates to authenticate the information to avoid bias. Mark Twain literary tourism in Hannibal, MO (boyhood town) is mainly generated by the visitor bureau, which created a hub with several spokes by coordinating with outlying smaller towns. This style of collaboration spreads income throughout the area. In addition, the Hannibal Convention and Tourist Bureau is able to design packages to attract a broader audience with more overnight possibilities by increasing the variety of activities to enjoy. For instance, in 2009 Mark Twain tourism accounted for 25% of Hannibal's revenues. CRM Analysis: The National Parks Service (NPS) in the United States publishes data collection on a monthly, yearly, and 5-year basis for research and improvement. Literary sites show a remarkable stability with literary events and programs generating substantial funds. These reports can be found with easy friendly data sheets that are downloadable and useful. The Longfellow Historical Site YTD data 2009 was examined for an in-depth study of visitation trends in the Boston area. Centennial anniversaries of deaths, births, or author works account for jumps in visitations to literary sites. Special events surrounding these momentous years are used as a tool to attract visitors. Monthly visitation may vary for author birthdates and death anniversaries. In the case of Longfellow, the highest number of visits consistently fall in July & August (2006-2010), not in February & March, which mark his death and birth dates respectively; however, 2009 program attendance was up in March, showing 127 attendees as compared to August, registering at zero due to lack of programs. In fact special events in summer draw high numbers; for example one event in August drew 660 visitors as compared to March registering 105 visitors in 2009. In addition, organized tour visits to Longfellow HS in October 2009, when the trees are changing colors, accounted for 95 Organized Tours with 586 visitors, and 8 Group Tours with 70 visitors, as compared to December with only two Group Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 255 Tours that drew 19 visitors. The inspiration of the landscape in October and the event program with CRM tools accounted for the largest visitations registered Conclusions Literary routes transform intangible literary heritage (imaginary landscapes) into tangible literary landscapes; natural/cultural heritage. Landscapes with a literary dimension heighten the emotional link to the landscape and make it possible for a person to revisit the footprints of favourite authors in situ. Literary succession creates a stronger heritage value for a landscape as accumulated cultural heritage value. Local communities increase their “sense of belonging” with links to a world cannon of literature on a national, regional, intercontinental level. Literary routes function better with a physical hub to orient visitors to an initial destination point; additionally, websites can supply supportive material. Literary routes combined with local interpretation centres allow for richer cultural exchanges with local staff, guides, and literature. Each literary route inspired by landscapes evaluated in this study has its advantages. Prince Edward Island in Canada, which promotes Lucy Montgomery’s Anne of Green Gables, is one of the longest-standing literary routes with a 20-year track record and model for a specific target audience and customer base. The NPS Heritage Sites with literary significance in the USA serve as a model of evaluation based on data collection from their interpretative centres. This data management is vital to create, maintain, and promote cultural heritage, especially in rural environments. The amount of data available gives rise to several evaluation possibilities that would not have been possible without this systematic analytical tool. The Sami commitment to give access to their literary heritage through translations, language institutes, and interpretive centres is forward thinking in bringing forth First Nations into dialogue with other nationalities and peoples by orientating and educating visitors helping to raise awareness of their cultural heritage. The DQ Route Law is an innovative step towards natural/cultural heritage preservation that is solidified by mapping tools of the 21st century (GPS), stringing together a group of landscapes from the 17th century. The preservation of these landscapes guaranteed by law, can possibly inspire a future Cervantes to walk along La Mancha with an open horizon to contemplate a new Don Quitote. The New Zealand literary map and the National Geographic travelogue are useful models for high tech interactive literary routes that allow for followers to add their own creative inspiration or publication to the list of poems and literary texts promoted as classic to the region. References: Andersen, Hans Christian (2005), Viaje por España. Madrid: Alianza pp. 272-274. Andersen, Hans Christian (2009), I Spanien (Reitzel, 1863) Original: Universidad of Gante Digitalized 23 Jan 2009.Available at: http://www.books.google.es (Accessed April 2012) pp.250255. Anne of Green Gables Museum (2012), PEI Canada. Available at: http://www.annemuseum.com/ (Accessed January 2012). Arcipreste de Hita, Juan Ruiz (1913), El Libro de Buen Amor (edición y notas de Julio Cejador y Frauca). Madrid: La Lectura. B.O.E. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 258 Le Tourisme Durable : une opportunité de développement pacifique? Le cas de la route de la soie. Olivier Saissi (Université du Sud Toulon Var, France) Olivier Saissi Maître de Conférences ès Sciences de Gestion Université du Sud Toulon Var Avenue de l’Université F – 83957 LA GARDE Courriel : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 259 Le Tourisme Durable : une opportunité de développement pacifique? Le cas de la route de la soie. Résumé : Historiquement, les conflits affectent des populations qui souhaitent obtenir le contrôle de ressources limitées. Ces ressources convoitées permettent de créer des richesses de diverses natures : agraire, halieutique, minière, humaine, … . Des traités peuvent mettre un terme à ces heurts. Cependant, la paix n’est que temporaire et les confrontations renaissent régulièrement. L’objet de cette analyse est d’évaluer, dans quelles mesures, l’apparition d’une ressource commune et la volonté de la développer sont susceptibles d’emmener les acteurs à privilégier un intérêt commun aux dépens d’intérêts particuliers. Ainsi l’existence d’un bien commun est-il en mesure de privilégier des échanges pacifiques entre les populations. La ressource commune envisagée est celle de l’industrie du tourisme durable. La zone géographique d’application étudiée est celle de l’ancienne route de la soie. Créée plusieurs millénaires avant l’ère chrétienne, la route de la soie traverse aujourd’hui de nombreuses anciennes républiques de l’URSS en proie actuellement à des tensions, notamment illustrées par des revendications territoriales ou bien le partage de ressources hydriques, minières et pétrolières. Ces tensions sont notamment renforcées par le faible état de développement des pays et la pauvreté dont souffre la population. Le développement d’une activité de tourisme durable est conditionné à l’instauration d’une paix entre les pays afin de pouvoir accueillir les touristes. Celle-ci est obtenue et préservée par elle génère par ses conséquences l’enrichissement et donc le développement économique des populations concernées. L’instauration d’un tel processus reste, cependant, conditionnée à l’obtention de ressources financières nécessaires au développement des infrastructures d’accueil et de transport. La construction d’une autoroute transcontinentale, par la Chine, apparaît comme une voie de solution permettant le transport de marchandises et de personnes. Cependant ce développement d’infrastructures s’accompagne d’une influence politique de nature à inquiéter une autre puissance de la région : La Russie. Mots-clés : Tourisme, Asie, Géostratégie, Route de la Soie, Développement Durable. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 260 Le Tourisme Durable : une opportunité de développement pacifique? Le cas de la route de la soie. La préhistoire, si obscure soit-elle dans les imaginaires, semble avoir donné naissance, en sa période paléolithique, à des échanges commerciaux, entre l’Europe et l’Asie, connus sous la dénomination de Route du Jade (Grataloup 2008), dont des vestiges peuvent être vus au musée de la Route de la Soie situé à Jiuquan. Les premières chroniques chinoises (Bellec 2003) attestent de l’institution de voies commerciales, fréquemment empruntées, au terme du IIème siècle avant l’ère chrétienne. Au XIXème, le géographe allemand Richtoffen leur conférera l’appellation communément admise de Route de la Soie (Richtoffen 1876). Jusqu’au XVème Siècle de l’ère chrétienne, la Route de la Soie connait une intense activité. A l’échange de biens marchands comme les étoffes, les pierres précieuses ou encore l’ambre, se mêlent des influences culturelles, cultuelles ou encore technologiques. C’est ainsi que les religions du livre s’implantent en Chine ou bien encore que la poudre à canon, la boussole et l’imprimerie arrivent en occident. Les itinéraires empruntés sont longs et difficiles. L’ensemble du parcours s’effectue en 7 ou 8 années. De Nombreuses étapes sont instituées pour limiter le trajet des commerçants. C’est ainsi que des villes ou des caravansérails comme Urumqi, Koutcha ou bien encore Pamir et Samarkand s’inscrivent comme les piliers oniriques d’une mémoire qui s’enfuit. La présence d’un nombre croissant de voleurs qui attaquent les caravanes et les progrès en matière de navigation maritime sonnent le glas de l’activité économique de la Route de la Soie. Telle une flamme faiblissant sous l’action d’un vent contraire, la Route de la Soie s’éteint laissant aux monuments et aux paysages le soin d’être des témoins silencieux d’un passé qui fût faste. Aujourd’hui les vestiges de la Route de la Soie s’étalent de la Turquie à la Chine en passant par la Géorgie, l’Arménie, l’Iran, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, l’Afghanistan, le Kirghizstan, et le Tadjikistan. Nombreux sont ces Etats qui, au XXème siècle, inscrivent leur nom au panthéon des luttes armées, des tensions sociales ou encore des difficultés économiques. En ces circonstances, il paraît légitime de s’interroger sur la pertinence d’un recours au tourisme durable comme facteur de développement économique et vecteur de paix. 1. La Route de la Soie : Etats des lieux. 1.1 La vision socio-économique. A l’exception notable de la Turquie, l’ensemble des pays inscrits sur la Route de la Soie, présente des caractéristiques communes : Un forte part de l’activité économique relève de l’activité primaire. Il s’agit en l’occurrence d’une agriculture de subsistance visant à établir une auto suffisance nationale. Dans certains cas, comme celui de l’Ouzbékistan avec le coton, des cultures intensives sont pratiquées mais induisent des consommations excessives de ressources altérant l’environnement comme l’exemple de la mer d’Aral l’illustre. Par ailleurs, le sous sol fait l’objet d’une exploitation économique. L’Iran est connu pour ses gisements de gaz et de pétrole, les autres états exploitent principalement des métaux non ferreux tout en développant l’extraction de pétrole et de gaz. . A l’exception de l’Iran, l’exploitation des sgisements est réalisée par des opérateurs privés et les retombées économiques pour les populations se mesurent à l’aune des faibles salaires accordés. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 261 La non répercussion des richesses exploitées sur l’économie locale s’illustre, par exemple, par l’analyse du classement de l’Indice de Développement Humain (IDH) (PNUD 2001) Pays I.D.H. (Rang Mondial sur 186) Afghanistan 172 Arménie 86 Chine 101 Géorgie 75 Iran 88 Kirghizstan 126 Ouzbékistan 115 Tadjikistan 127 Turkménistan 102 Turquie 92 A ces difficultés économiques, s’ajoutent des tensions sociales alimentées par les attentes déçues d’une jeunesse représentant généralement plus de 50% de la population totale. Utilisant les nouvelles technologies de l’information, regardant la télévision par satellite, cette jeunesse aspire à un mode de vie identique à celui des pays développés C’est ainsi que se justifient pour partie, les émeutes qu’ont connues récemment la Chine et l’Iran. A ce fait générationnel s’ajoutent des dimensions ethniques et cultuelles supplémentaires. Terres de voyages et de rencontres, ces pays sont peuplés par différentes ethnies que la pauvreté ambiante conduit souvent à l’affrontement. C’est ainsi que s’expliquent les affrontements entre Hans et Ouïghours dans le Xinjiang, au nord ouest de la Chine. Au-delà de la simple vision analytique des pays, il est à noter de nombreuses tensions internationales. 1.2 Les tensions géopolitiques Aux tensions intérieures se greffent des conflits internationaux qui ne peuvent contribuent qu’à renforcer les problèmes économiques. Dès lors, une spirale sans fin s’enclenche. Celle-ci reste, pour l’instant, contenue par des répressions et une absence de médiatisation. Plusieurs éléments alimentent ce phénomène : Les minorités ethniques : Après soixante dix années d’intégration au sein de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, de nombreux états connaissent une indépendance en 1991. L’ethnie majoritaire porte au pouvoir un de ses représentants et place, de facto, sous son autorité des ethnies minoritaires (Gonon - Lasserre 2003). Comme l’atteste l’enclave ouzbèke de Chakhimardan au Kirghizstan, ces minorités sont souvent des composantes d’une ethnie majoritaire dans un autre pays. Dès lors les conflits interethniques au sein d’un état se muentelles en tensions voire conflits internationaux. Ainsi se justifient l’intervention russe en Géorgie en 2008 et les très fortes tensions entre l’Ouzbékistan et le Kirghizistan en 2010 (Ferrando 2010). Le partage des ressources naturelles : les tensions actuelles évaluables portent essentiellement sur la gestion internationale des ressources en eaux (Allouche 2003). Le bassin hydrographique, qui alimente la mer d’Aral, est composé essentiellement de deux fleuves (Micklin 2000) : Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 262 ¾ L’Amu Darya : il prend sa source dans les montagnes du Pamir au Tadjikistan et rejoint la mer d’Aral au terme d’un périple traversant l’Afghanistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Eu égard sa position, le Tadjikistan est en mesure de contrôler près de 80% du débit du fleuve. En aval, en Ouzbékistan, vivent plus de 50% de la population du bassin hydrologique. ¾ Le Syr Darya : il est issu de deux sources situées dans la montagne du Tian Shan au Kirghizistan. Cette position permet à cet état de contrôler près de 74% du débit avant que le fleuve ne rejoigne la mer d’Aral. A la fin de l’Union Soviétique, les gouvernements des états du bassin hydraulique de la mer d’Aral ont signé un accord sur le partage en eau de ces deux fleuves (Tishkov 1996). Des divergences apparaissent cependant du fait de la situation énergétique de chaque état. Le Kirghizistan et le Tadjikistan ne possèdent que très peu d’énergie fossile et restent fortement tributaire du gaz que leur vend l’Ouzbékistan. Afin de limiter cette dépendance, ces états souhaitent développer une production hydroélectrique qui se traduirait par une diminution des débits des fleuves. Or une telle situation serait de nature à influencer la production agricole et à altérer les conditions de vie des populations situées en aval. Si les fortes tensions restent pour l’instant contenues par une forte présence de la banque mondiale et les nations unis, des incidents réguliers sont observables. Ainsi, dans le but de protester contre l’augmentation du gaz pratiquée par l’Ouzbékistan, le Kirghizstan met en œuvre des mesures de représailles : l’hiver, les vannes du réservoir de Tokogoul sont ouverte ce qui provoque l’inondation des champs agricoles de l’Ouzbékistan. L’été, des rétentions d’eau sont pratiquées pour assécher les champs et altérer une grande partie des cultures. L’augmentation des besoins en ressource, induits par le développement démographique, ne peut qu’être à l’origine d’une récurrence croissante des incidents. Les revendications territoriales : considérées comme questions secondaires du temps de l’Union Soviétique, les revendications territoriales renaissent avec l’indépendance des états (Thorez 2003). Les tensions les plus fortes apparaissent le long de la frontière kirgho-ouzbèke. L’Ouzbékistan exige que soit fait référence au tracé des frontières de 1924 alors que le Kirghizstan revendique, quant à lui, le tracé issu des négociations de 1954. L’enjeu est important et porte sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares comprenant les régions de Severnyï Sokh et Bourgabdinskiï massiv. Ce conflit géographique porte sur trois types de ressources : l’eau, les terres agraires et des ressources en hydrocarbures 5raballand 2005). De cette situation conflictuelle résultent des échanges internationaux fortement limités par des entraves douanières associées à l’utilisation de dispositifs militaires passifs potentiellement meurtriers. L’ancienne Route de la Soie est donc le lieu d’intenses tensions et potentiellement une zone de conflits majeurs dans une région qui connait déjà de fortes déstabilisations notamment en Afghanistan. Une solution de régulation nécessiterait le développement d’intérêts et objectifs supra nationaux auxquels les états pourraient souscrire du fait notamment des retombées économiques qui pourraient en résulter. C’est ainsi que le développement d’une activité touristique dans la région prend tout ses sens et pertinence. 2. Le Tourisme Durable : Examen d’une alternative 2.1 Etat des lieux de l’activité touristique A l’aune de la lecture des revues distribuées par les agences de voyages spécialisées dans la commercialisation de circuits à destination de la région centre Asie, il apparait que la dénomination « Route de la Soie » est fortement utilisée comme vecteur d’attraction de touristes Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 263 potentiels. Elle reste porteuse de sens, de valeurs associées aux caravanes, aux villes et aux caravansérails. Cependant, les circuits proposées restent localisés au sein d’un pays et permettent donc pas d’avoir une vue complète de l’ensemble du parcours. Deux destinations se dessinent : La Chine : d’un point de vue du marketing touristique, la route de la soie est souvent associée à l’empire du milieu (Clavairolle 1989). Cette association est pour partie justifiée par les faits et chiffres suivants. La route historique était longue de 7 000 km dont 2 600 se trouvent au Xinjiang, province occidentale de la Chine. Tout au long de ce parcours se trouvent 1 322 vestiges culturels dont 31 villes anciennes et 26 sites touristiques majeurs parmi lesquels 5 font l’objet d’un classement au titre du Patrimoine Mondial de l’Humanité (Quotidien du Peuple 5 Septembre 2011). Les entrées touristiques, en Chine, se faisant principalement par Shanghai et Pékin, le périple « Route de la Soie » fait l’objet d’une association avec la visite d’autres sites majeurs comme la grande muraille de Chine, la citée interdite ou bien encore la région de Shanghaï – Suzhou. L’Ouzbékistan : l’essentiel des prestations commercialisées concerne l’offre d’un périple allant de Tachkent, la capitale, à Samarkand, ville classée au patrimoine de l’humanité. Des extensions sont possibles pour Boukhara, ville aux 140 monuments classées par l’Unesco, Khivia ou encore La citadelle d’Itchan Kala. D’autres initiatives sont en voie d’éclosion comme au Kirghizistan, où l’Unesco mène un projet de co-développement touristique. La situation actuelle présente l’activité touristique comme un pan de l’économie nationale. Il s’agit d’exploiter des éléments constitutifs de la touristicité, d’engranger des devises étrangères et de pourvoir à une évolution de l’économie nationale d’un secteur fortement agricole vers une économie de service. Une collaboration qui pourrait donner naissance à une offre internationale et globale ne fait, pour l’instant, l’objet que de vœux pieux de l’Unesco, de l’OMT et de la Chine avec certaines réserves. 2.2 Le tourisme Durable comme vecteur de développement. Tel qu’il a été défini (Charte du Tourisme Durable 1995), le tourisme devient durable en fonction de ses conséquences et de son mode de réalisation. Ainsi, réaliser un tourisme durable c’est : ¾ Procéder à l’exploitation optimale des ressources disponibles en veillant à la préservation des éco systèmes et à la sauvegarde des ressources naturelles. ¾ Respecter l’équilibre socio culturel des communautés accueillantes en contribuant, notamment, à l’entente et à la tolérance interculturelle. ¾ Assurer une activité économique viable inscrite à long terme en offrant des avantages socio économiques équitablement répartis, participant ainsi à une réduction de la pauvreté. A l’encontre d’une forme de tourisme de masse qui fait l’objet de critiques (Girod 2011) du fait d’une exploitation intensive sans répercussions positives majeures pour les économies locales, un tourisme durable international autour de la thématique de la Route de la Soie serait de nature à fédérer les différents états au tour de projets communs. L’objet premier recherché serait avant tout le développement de valeurs et perspectives supra nationales opposables aux revendications régionales ou nationales. D’un point de vue théorique, une telle approche ne peut que recueillir l’adhésion de tous. L’activité touristique durable assurerait une prospérité commune tout en respectant l’équilibre Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 264 socio-économico-culturel et proposerait des opportunités professionnelles à une jeunesse, qui en l’état actuel des choses, a un avenir bien sombre. Cependant, la mise en œuvre est plus difficile car elle nécessite le respect de différents préalables : • Une collaboration étroite entre les états qui devraient de faite mettre un terme à leurs aspirations et revendications ; • Le développement d’infrastructures destinées assurer l’accueil des touristes et à faciliter leurs déplacements tout le long de la Route de la Soie ; • La formation des personnels pour assurer l’hébergement et le guidage des touristes. Le tout obtenu devra, pour être validé, recueillir l’adhésion des touristes. Tout comme la paix, ce projet n’a pas de prix. Les infrastructures sont inexistantes ou bien obsolètes : il n’y a pas de d’unités de traitement des eaux, les compagnies aériennes utilisent encore des aéronefs issus du démantèlement de l’ancienne Aeroflot. Les établissements de formation sont à construire de même que les formateurs sont à formés. Le tourisme durable comme vecteur de paix est un projet pharaonique. Comment arriver à concilier les intérêts divergents ? Comment fédérer les énergies ? A prime abord, l’on pourrait songer de confier cette tâche aux Nations Unies qui, directement ou par le biais d’un programme satellite, serait en mesure de mettre en œuvre un tel projet. Cependant, un acteur national, la Chine, a affirmé sa volonté d’être le maître d’œuvre de cet ouvrage (Quotidien du Peuple, édition du 5 Septembre 2011). Parallèlement à son projet de construction d’un axe routier reliant la Chine à l’Europe en passant par l’Asie centrale (Quotidien du Peuple, édition du 15 Avril 2011), La Chine souhaite progressivement instaurer une nouvelle Route de la Soie à des fins touristiques. Au départ de la province du Xinjian, les circuits gagneraient progressivement l’Asie Centrale puis l’Europe. Les besoins en investissements sont colossaux mais la Chine semble disposée à les honorer progressivement. Pour la Chine, cette percée économique et touristique vers l’Asie Centrale s’avère stratégique. Aux activités économiques se grefferont des influences politiques. Afin de faire face à son développement économique, la Chine a besoin de ressources que les pays d’Asie Centrale sont, pour toute ou partie, en mesure de lui fournir. Celles-ci apparaissent donc comme la contre partie naturelle de l’exportation touristique. Ainsi établie, la Chine apparaitrait comme un acteur d’influence important dans la région. Se substituant à la défunte U.R.S.S., elle serait en mesure, sous couvert d’une aide au développement, de renforcer sa position au sein des organisations internationales. Dans l’Art de la Guerre (Sun Tzu 1999), Sun Tzu use du précepte suivant : la meilleure façon de gagner une guerre est de ne point la livrer. Après la zone du Sud Pacifique et l’Afrique, la Chine étendrait son influence en Asie centrale et renforcerait ainsi les rangs d’une coalition susceptible de lui permettre, lors d’un éventuel vote aux Nations Unies, de privilégier ses objectifs nationaux. . Références : Allouche J., Géopolitique de l'eau en Asie centrale : de la colonisation Russe à la conférence internationale d'aide à l'Afghanistan (1865-2002) , CEMOTI, La question de l'enclavement en Asie Centrale, 2003, no 35, p. 123 à 154. Bellec F., Marchands au long cours, Editions du Chêne-Hachette, Paris 2003 CIA, FactBook 2011. 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Playa Ancha 850 Playa Ancha, Valparaíso, Chile Correo electrónico : [email protected] [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 267 La Ruta De La Poesía Resumen : El creciente interés de los visitantes por vivir una experiencia turística, de calidad implica que la oferta de turismo basado en activos culturales, requiere rigurosidad respecto de la autenticidad de los guiones con que se vertebra el producto. Las ideas planteadas son las siguientes: La articulación de los territorios heterogéneos y heterotópicos a partir de los relatos literarios. Las comunidades y los entes público privados de producción local como protagonistas de las decisiones, respecto de planes, acciones y la imagen con que desean ser reconocidos. Los guiones y argumentos como parte de la comunicación intercultural y de comprensión de los significados simbólicos de un territorio. La producción literaria inserta en guiones y argumentos de productos turísticos, como parte de la experiencia del visitante. Palabras claves : Turismo, cultura, comunidad guiones, poesía. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 268 La Ruta De La Poesía 1. La región de Valparaíso como destino turístico La Región de Valparaíso se ha consolidado como uno de los destinos turísticos más importantes de Chile, es diversa en patrimonio cultural y natural. La conforman 8 provincias y 38 comunas, con una superficie de 16,396 km2, y una población estimada de 1.539.852 habitantes. El espacio regional se ubica al centro de la larga y angosta faja de tierra, al sur de la región de Coquimbo y al norte de la región del Libertador Bernardo O’Higgins y limita al sureste con la Región Metropolitana (capital nacional) al este con la Cordillera de Los Andes y al oeste con el Océano Pacífico. Dos de sus comunas son insulares: Isla de Pascua y el Archipiélago de Juan Fernández. El estar ubicada a una hora del aeropuerto internacional, Comodoro Arturo Merino Benítez. y a 120 km del mercado emisivo interno más importante del país como es la región Metropolitana, que cuenta con una población de 6.061.185 de habitantes resulta una oportunidad para el desarrollo turístico y un imperdible para el visitante extranjero. En la actualidad la región de Valparaíso es el segundo destino nacional más visitado por turistas internacionales, el mercado emisivo argentino sigue siendo el más significativo para la región. Concentra además el 19% de los establecimientos turísticos que prestan servicios en el país, convirtiéndose en la segunda región con mayor planta turística nacional respecto de los alojamientos y la primera en camas disponibles.1 Este territorio ha sido distinguido con dos Patrimonios de la Humanidad, (Isla de Pascua y Valparaíso) y dos Reservas de la Biósferas (La Campana –Peñuelas y El Archipiélago de Juan Fernández) Cuenta además con un importante patrimonio marítimo portuario, valles que producen vinos de alta calidad con D.O. Se ha fortalecido además una oferta de turismo rural reflejo de las tradiciones vivas de nuestro campesinado, que sin duda apunta a la comprensión y la valoración de sus expresiones y de sus simbolismos como objeto del desarrollo turístico. El variado patrimonio del espacio turístico permite acoger a visitantes con diferentes motivaciones respecto de la experiencia turística que desean vivir. No obstante Sol y Playa y el turismo con contenidos culturales son la principal motivación de los visitantes nacionales y extranjeros, respecto de la región de Valparaíso ¿Es posible recorrer la región de Valparaíso a través de la residencia de sus vates y la poesía que sus rincones inspiran? 2. Valparaíso, Región de Poesía Gabriela Mistral, Pablo Neruda, Rubén Darío, Gonzalo Rojas, Vicente Huidobro, Nicanor Parra, Jorge Tellier, Carlos Pezoa Veliz, Juan Guzmán Cruchaga. Nuestros laureados poetas y poetisa, tuvieron un territorio común, la Región de Valparaíso que resaltaron con su pluma. Desde la Cordillera Gabriela Mistral canta: “Yo he visto, yo he visto Mi monte Aconcagua Me dura para siempre 1 SERNATUR (2011) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 269 Su loca llamarada” Pablo Neruda desde un balcón al Pacífico entona “Te declaro mi amor, Valparaíso, y volveré a vivir tu encrucijada, cuando tú y yo seamos libres de nuevo, tú en tu trono de mar y viento, y yo en mis húmedas tierras filosofales” Las tendencias que evidencia el comportamiento y exigencias de los turistas, en los destinos que han elegido para su experiencia turística, permite afirmar que una estrategia de elaboración de circuitos temáticos posibilitan una oferta de productos turísticos de mayor calidad, mejorando los contenidos y guiones pudiendo además transformarse en una forma eficiente para la comunicación multicultural, suministrando información de los significados simbólicos del espacio turístico en cuestión. Otro de los efectos deseados por las comunidades, es propender a la descentralización de la producción local, logrando como efecto una mayor motivación de los agentes de producción cultural y turística que habitan el territorio, por la conservación del patrimonio, por participar en la planificación del mismo promoviendo la prosperidad local a través de la integración de sus miembros, el reparto equitativo de los beneficios que el turismo y la cultura puede reportar a dicha comunidad gestionando un encadenamiento productivo turístico de integración horizontal. ¿Cuál es la columna vertebral de nuestro territorio? ¿Cómo se aborda la promoción de un lugar tan diverso sin expresar obviedades y despertar el legítimo interés del viajero/a por vivir una experiencia integral que va del conocer al sentir o del sentir al conocer? Quizás, este sea uno de los dilemas más complejos a resolver en un territorio tan diverso y con representaciones simbólicas tan marcadas y heterogéneas, como son Isla de Pascua, y Valparaíso, sin abordar aún las heterotopías de estos espacios. Sin duda la poesía, que se impregnó en los lugares, en las comunidades y en el imaginario colectivo, esté llamada a dotar de contenido el mensaje heterogéneo de un espacio con patrimonios tangibles e inmateriales únicos y excepcionales, evitando así guiones o relatos homogeneizados, estandarizados y memorizado por guías que en muchos casos son contratados por tour operadores que no pertenecen al lugar que se visita y que además son proclives a elaborar relatos con anécdotas que amenicen, los recorridos sin una fuente fidedigna que los avale. ¿Es posible otra propuesta? La historia de una marca. Un esfuerzo por integrar a la experiencia del viajero el sentir poético, es el emprendido por el litoral sur, Provincia de San Antonio, de la región de Valparaíso, su nombre surge el año 2001, en un encuentro denominado “Cabildos Culturales” . El año 2002, las agrupaciones de microempresarios/as de la mesa público privada de turismo de la provincia, donde participan, agentes de producción local públicos y principalmente prestadores de servicios de carácter local y de temporada estival, con una oferta destinada principalmente al mercado doméstico, proponen como marca “Litoral de los Poetas”. El por qué del nombre El litoral sur, lo han habitado, nuestros vates. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 270 Pablo Neruda es sin duda uno de los personajes más atractivos del siglo XX para la poesía mundial. Vivió en la comuna de “El Quisco” en una localidad llamada originalmente “Las Gaviotas” y que rebautizaría como “Isla Negra”. El poeta compra una casa y se afana por refaccionarla y transformarla, dotándola de espacios, objetos y cosas, que fue recolectando. Hoy los visitantes escudriñan los juguetes del poeta, también se sientan alrededor de su tumba frente a la mar, en los jardines de su casa museo, uno de los más visitados en Chile. Vicente Huidobro, y Adolfo Couve habitaron la comuna de “Cartagena”, otrora lugar de veraneo de la burguesía chilena, hoy convertido en uno de los balnearios más populares. Nicanor Parra, nuestro antipoeta vive en Las Cruces, comuna de “El Tabo” donde su sola presencia es un atractivo para visitar la comuna. La articulación de los agentes de producción local de este litoral, han permitido desarrollar una oferta turística relacionada con la poesía y sus vates. Circuitos que integran atractivos y servicios con contenido poético a través de la gastronomía ha sido uno de los esfuerzos exitosos en esta construcción. La guía gastronómica Nerudiana recoge esta propuesta, donde la red de restaurantes del litoral ofrece un plato al estilo de Pablo Neruda, orientados en su oportunidad por “Chez Camilo”, cocinero de Neruda. La creación artística y artesanal, enlazada con la oferta vitivinícola de calidad que ofrece la zona, permite tener los elementos de una experiencia integral de tradiciones, patrimonio y poesía. La Ruta de la Poesía puede transformarse en un potente elemento movilizador de visitantes Chilenos/as y extranjeros, si somos capaces de articular a los agentes de producción local y continuar con el esfuerzo de ligar territorio turísticos con guiones poético. 3. “Litoral de los Poetas "una decisión comunitaria El año 2002 los artistas, los artesanos y los prestadores de servicios turístico del litoral sur, provincia de San Antonio decidieron identificar la oferta turística con el nombre “Litoral de los poetas”, la comunidad se sentía profundamente identificada con esta denominación, la que fue un acierto para la posterior gestión y para la promoción. El Litoral de los Poetas es la apuesta de una comunidad que habita un lugar real, concreto y que trabaja por integrar a la experiencia del viajero el sentir poético que se impregnó en ese lugar que albergó a poetas y poetisas, que en su creación, contribuyeron con la construcción de un espacio yuxtapuesto un espacio mítico . Pablo Neruda, Vicente Huidobro, Adolfo Couve, Nicanor Parra, son los vecinos que esta comunidad, ha elegido para presentar su territorio, su cultura, el entorno natural y la oferta de servicios turísticos, desarrollados principalmente por microempresarios/as del litoral sur de la región de Valparaíso. El análisis de los recursos culturales que movilizan a los visitantes de la región de Valparaíso nos va entregando claves: Dos de las tres casas de Neruda, La Sebastiana y la casa de Isla Negra, son los museos más visitados de la Región de Valparaíso. Paulatinamente se ha ido desarrollado una oferta turística en torno a la figura de Neruda. Los guías turísticos han incorporado crecientemente relatos relativos a su vida, tanto en Valparaíso como en Isla Negra, Artesanías con réplicas de sus mascarones de proa, esfinges del poeta, pinturas, gastronomía, señaléticas, programación cultural, visitas guiadas, es parte de la creación para el encadenamiento productivo local. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 271 El centenario del natalicio de Neruda el año 2004, fue una oportunidad para la comunidad local del Litoral de los Poetas, que apoyada con instrumentos públicos de fomento productivo, dieron un salto cualitativo como destino mejorando los productos, generando nueva oferta de turismo y cultura, profesionalizando además la actividad y a sus actores. Hay que tener en cuenta que al igual que el resto de la región este litoral es diverso y además segmentado socialmente, La provincia de San Antonio, es el destino de vacaciones de la comunidad pobre, especialmente de la región Metropolitana y también en este mismo territorio tienen la segunda residencia o veranean sectores acomodados del país, sin embargo no hubo inconvenientes para que los agentes de producción local se articularan como destino integral, que les permitió la elaboración de un Plan de gestión del territorio y un Plan de Marketing, que orienta y ordena la actividad turística en este importante espacio turístico. Este fortalecimiento e integración del territorio turístico, superando a las divisiones político administrativas de cada comuna, también los dotó de mejores condiciones y generó las simetrías necesarias a la hora de negociar con las elites públicas y privadas, nacionales y regionales, la inversión en el territorio. Principales logros del Litoral de los Poetas • Elaboración del Plan de Desarrollo Turístico. • Elaboración del Plan de Marketing • Creación de logo y marca. • Coordinación y articulación del territorio intercomunal, abarcando las seis comunas de la provincia de San Antonio y la comuna de Casa Blanca, de la provincia de Valparaíso. • Formación de redes para el desarrollo turístico y cultural del territorio. • Fortalecimiento de la articulación privada en la formación de nuevos productos. • Mejoramiento de los espacios públicos. • Circuitos que integran atractivos y servicios con contenido poético a través de la • Gastronomía. • Participación en ferias y Workshops • Internacionalización del destino, captando mercado argentino. • Instalación de señalética • Elaboración de merchandising. • Desarrollo de oferta complementaria: artesanía, eventos, ferias, muestras gastronómicas, etc. • Puesta en valor del patrimonio vivo. • Adjudicación de recursos públicos para la restauración del patrimonio y para la promoción de destinos. • Atracción de nuevas inversiones • Diversificación de la oferta: turismo rural, turismo aventura, ecoturismo. • Profesionalización de los prestadores de servicio • Captación de subsidios estatales para el mejoramiento de la oferta • Fortalecimiento del liderazgo de los agentes privados de la microempresa local. En la actualidad la oferta del Litoral de los Poetas se puede encontrar en la página web www.litoraldelospoetas.com En este sitio se puede encontrar la oferta articulada y bien presentada del litoral sur de la región de Valparaíso, producto de este trabajo sostenido, con apoyo de instituciones públicas a Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 272 través de instrumentos de desarrollo productivo, de articulaciones simétricas y fundamentalmente, a través de la confianza en las capacidades endógenas, del territorio. El “Litoral de los Poetas” o litoral sur,logra posicionarse como el segundo destino regional en número de prestadores de servicios turísticos.(figura 1) Figura 1 Servicios turísticos de la región de Valparaíso por áreas de destino. Fuente: Sernatur 2011 En definitiva la puesta en valor de la poesía y sus vates y la articulación de los agentes de producción local de este litoral, han permitido desarrollar una oferta turística que ha beneficiado a la comunidad y a la microempresa haciéndola competitiva y más atractiva. Los guiones y la autenticidad de los relatos del espacio turístico, tema pendiente. Gestionar un territorio convocante para el turismo nacional como internacional implica elaboración de guiones y argumentos de calidad. ¿Cómo enfrentamos los parámetros para los nuevos enfoques que nos propone Damián Moragues a partir de nuestro patrimonio y las comunidades que lo viven? “La adaptación e interpretación de los activos culturales de un territorio deben adecuarse a los lógicos requisitos de la dinámica turística, pero no transformarse en algo nuevo, ajeno a la identidad cultural autóctona. La magnificación o la mixtificación de determinados atractivos culturales puede excluir otros aspectos de la cultura local o hacer perder uno de los valores más importantes del desarrollo sostenible ,la autenticidad”2 Uno de los problemas detectados en la oferta turística es la debilidad de los guiones y los relatos elaborados para dar a conocer el patrimonio tanto material como inmaterial del destino. 2 Moragues, Damián 2006 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 273 Es frecuente que el contenido de los relatos no se elaboren con la intención de hacer vivir al visitante una experiencia, los guiones o relatos informan: fechas, incidentes, alguna anécdota para sacar una sonrisa de quien escucha. ¿Es posible que el visitante sea el protagonista en todo momento de la experiencia turística? ¿Cómo se aborda la promoción de un lugar tan diverso sin expresar obviedades y despertar el legítimo interés del viajero/a por vivir una experiencia integral que va del conocer al sentir o del sentir al conocer? Sentir es la clave de esta propuesta. Cuando un destino turístico decide asociar a su imagen y a su promoción un patrimonio intangible surge inmediatamente la interrogante ¿Cómo ofrecer al visitante una experiencia significativa con relatos y contenido de calidad? Los poetas y poetisas se han refugiado temporal o permanentemente en la región Valparaíso, representan una oportunidad para integrar no solo el anecdotario o el patrimonio material que ha quedado de su residencia en el territorio, sino que su poesía puede formar parte de los relatos que visitantes pueden conocer y sentir, leyendo, escuchando o declamando un poema mientras reconocen a través de él los rincones que han servido de inspiración en la creación poética. Poesía descriptiva de cultura y atractivos. Un pequeño ejercicio puede servir para comprender de mejor forma la propuesta. A través de dos poetas y una poetisa nos asomaremos a Chile y a la Región de Valparaíso. A la pregunta ¿Cómo es Chile? Alonso de Ercilla y Zuñiga poeta y soldado español contestaría : “Chile, fértil provincia y señalada en la región antártica famosa, de remotas naciones respetada por fuerte, principal y poderosa; la gente que produce es tan granada, tan soberbia, gallarda y belicosa, que no ha sido por rey jamás regida ni a extranjero dominio sometida”.3 Y desde la Cordillera de Los Andes Gabriela Mistral exclamaría Yo he visto, yo he visto mi monte Aconcagua. Me dura para siempre su loca llamarada y desde que le vimos la muerte no nos mata. Manda la noche grande, suelta las mañanas, se esconde en las nubes, bórrase, acaba... 3 Alonso de Ercilla y Zúñiga (1569) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 274 y sigue pastoreando detrás de la nubada.4 Mientras Neruda desde un balcón al Pacífico describiría: VALPARAÍSO, qué disparate eres, qué loco, puerto loco, con un nombre tatuado en la barriga, y con sombrero, te agarró el terremoto, corriste enloquecido, te quebraste las uñas, se movieron las aguas y las piedras, las veredas, el mar, la noche, tú dormías en tierra, cansado de tus navegaciones,5 Proyección La Ruta de la Poesía puede transformarse en un potente elemento movilizador de visitantes de Chile y de la Región de Valparaíso, si somos capaces de articular a los agentes de producción local y continuar con el esfuerzo de ligar al territorio y al producto turístico con contenido y guiones poéticos. ¿Quiénes están llamados a elaborar estos contenidos? Es indudable que por la calidad y rigor del trabajo que se debe realizar respecto de la poesía y sus exponentes, las instituciones de educación superior, las Universidades, deberían ser parte de los gestores de la producción local en esta materia, pasando a tener un rol más activo en su vinculación con el medio. Los Municipios, los profesionales del turismo, los empresarias/os turísticos, la comunidad de destino deben proporcionar el producto ya diseñado para integrar guiones y relatos al servicio de la experiencia turística. ¿Cómo presentar estos contenidos? Para la presentación de los contenidos y guiones, se deben seleccionar los soportes con los cuales el visitante vivirá la experiencia poética turística, lo importante es que el soporte esté es sintonía con el espacio visitado, y con la actividad que realizará el turista. 4 5 Gabriela Mistral. Poetisa chilena. 1889, 1957. Premio Nobel de Literatura 1945 Pablo Neruda. Poeta chileno. 1904 – 1973.Premio Nobel de Literatura 1971. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 275 Guías impresas, audio guías, aplicaciones para celulares, servicio de guías, cuenta cuentos, paneles en ubicaciones estratégicas ,pueden ser parte de la apuesta, pensada desde una planificación turística sustentable e inclusiva. Se debe tener especial cuidado de no interferir entre el visitante y la poética, él decidirá como desea vivir esta experiencia, en tanto que los agentes de producción local son responsables de entregar un producto cultural de calidad. Conclusión Mejorar los contenidos y los guiones de los destinos cuyos productos tienen como propuesta hacer interactuar al visitante con los activos culturales, seleccionados por la comunidad para la experiencia turística, es un imperativo de calidad y de autenticidad. Existen territorios inspiradores, descritos, cantados, poetizados. Estos relatos son también un activo valioso para la construcción argumental de un espacio, que además permite al visitante vivenciar desde la perspectiva del artista el significado simbólico de ese espacio. Más aún si el/la intérprete del territorio es un Nobel, promueve el interés por visitar ese destino. La coordinación público privada para el desarrollo del turismo debe tener una estructura inclusiva y ágil que resulte efectiva en la formulación y ejecución de planes y proyectos que interprete los deseos y reconozca las heterotopías de los espacios que se verán afectados, sean estos proyectos tangibles o que correspondan a expresiones de cultura viva o ciudadana. La identificación, valoración y reconocimiento que hace una comunidad y sus agentes de producción local de una representación simbólica, facilita la articulación e integración de territorios y actores, acelerando los procesos de desarrollo local. Referencias SERNATUR (Servicio Nacional de Turismo) (2011), Plan de Desarrollo Turístico de la Región de Valparaíso 2011-2014.Disponible en : www.sernatur.cl (sitio visitado el 10 de septiembre de 2012) Moragues, D. (2006), Turismo, cultura y desarrollo. Agencia española de Cooperación Internacional. Dirección General de Relaciones Culturales y Científicas. www.sectorlenguaje.cl Ercilla y Zúñiga, Alonso de (1569), “La Araucana “, Poema épico.(sitio visitado el 12 de abril de 2012) www.gabrielamistral.uchile.cl Gabriela Mistral. Monte Aconcagua.(sitio visitado el 15 de abril 2012) www.neruda.uchile.cl Neruda, Pablo Poeta, Oda a Valparaíso.(sitio visitado el 20 de marzo 2012) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 276 Literary Trails: A Chance for Heritage or just the Disneyfication of Cityscapes? Anja Saretzki (University of Lüneburg, Germany) Dipl.-Kffr. Anja Saretzki M.A. Lecturer Institute for Urban and Area Studies (IFSK) Leuphana University of Lüneburg Scharnhorststraße 1 D-21335 Lüneburg Germany Tel. +49-4131-677-2678 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 277 Literary Trails: A Chance for Heritage or just the Disneyfication of Cityscapes? Abstract : The look of the websites of tourist information offices of a lot of cities recently shows a new trend under the heading of city tours: walking tours on the trail of a novel, so-called literary trails. The city is explored following the trail of a fictional character. Tourist offices develop a route for visiting the settings of a novel and so bring the plot to life. In novels drawing intensely on history (such as “The Da Vinci Code” by Dan Brown), historic sites become interlinked from a new perspective. Literary trails are initially an invention for tourists, unlike the tourist marketing of classical routes such as the Silk Road or the Way of St. James. However, tourists follow these trails like neo-pilgrims. The circuit of culture by Hall can be used to describe these relationships. Heritage manifests itself not just in traditional local practices, but is also formed in the global space of discourses. Heritage as a traditional practice is encoded on specific local conditions. These encodings can be stabilized in global discourses (e.g. in discourses on the novel or the film version of the novel) but can be externalized as well. Externalized heritage is disembedded from its traditional framing; it has lost its original meaning. However, it becomes decoded under new conditions and is dynamized by tourist practices. The question is, which kind of reading turns out to be the dominant one for the heritage. The result is due to social forces backing up the articulation of different meanings and enforcing them. The invention of literary trails can be considered from two different perspectives with regard to the city and its heritage, which should be discussed with the help of two spanish novels. On the one hand, a city gets the chance to promote its heritage in reference to the novel. This is especially true for cities like Valladolid, which are not hot spots on the map of international tourism. These cities consequently gain new marketing possibilities. Global discourses contribute stabilizing traditional encodings within the framework of a literary trail. On the other hand, this kind of marketing implies an intensified disneyfication of cityscapes and also a commodification of heritage. A new meaning is ascribed to cityscapes by way of a literarily implicated theming which orients itself, to a lesser extent, towards historical facts, and more to literary fiction. Discourses on “The Da Vinci Code” and the conspiracy theories contained within the book may substantiate this. In this case, heritage becomes externalized and the city’s history becomes a distory, a disneyfied history. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 278 Literary Trails: A Chance for Heritage or just the Disneyfication of Cityscapes? Literary tourism Literature has been an inducement to travel for a long time (Towner, 2004; Watson, 2008). Examples of places, cities or regions profiting from literary associations can be found all over the world: Prince Edward Island in Canada is strongly linked to Lucy Maud Montgomery and her well-known novel, Anne of Green Gables (Cormack and Fawcett, 2004; Fawcett and Cormack, 2001). The Rider Haggard Literary Trail in South Africa links the locations of the writer’s life in the province of KwaZulu-Natal and the settings of his novels (Stiebel, 2007). In France, Cabourg on the Normandy coast is associated with Marcel Proust and his fictional resort ‘Balbec’ (Herbert, 1996). In Great Britain, places with artistic and literary associations have been promoted as tourist destinations for centuries, which makes it the primary locus of literary tourism concerning anglophone writers (Hardyment, 2000). South Tyneside, which is known as Catherine Cookson Country (Pocock, 1987, 1992), as well as the Lake District, which is known as the landscape of Wordsworth and also of Beatrix Potter (Squire, 1994a, b), may serve as examples. Robinson and Andersen (2004, p. 3) define literary tourism as “the tri-partite relationship between authors, their writings, and the concepts of place/landscapes”. It can be regarded as a kind of special interest tourism, and also as part of the heritage and cultural tourism sector (Herbert, 2001). A typology of literary tourism sites could contain the following categories (Herbert, 2001; MacLeod et al., 2009): (1) The sites are concerned with the biography of an author, e.g. Stratford-upon-Avon as Shakespeare’s birthplace or the Cimetière Père Lachaise in Paris as the burial plot of a lot of famous writers. (2) Places which provide the setting for a novel, e.g. Baker Street in London as Sherlock Holmes fictional home or the moors of Haworth as an inspiration for Brontë’s Wuthering Heights (Barnard, 2004; Tetley and Bramwell, 2004). (3) Themed visitor attractions associated with a famous literary figure or character, such as the World of Beatrix Potter in Windermere, Cumbria, or Green Gables Heritage Place as part of L. M. Montgomery’s Cavendish National Historic Site in Prince Edward Island, Canada, where the place is promoted with activities, such as themed hotels, gift shops or cafés (Squire, 1994a, 1996). (4) Literary towns with an extensive literary repute, such as Dublin, which is linked with the life and work of several of the most famous writers in the English language (Johnson, 2004), or literary festival towns, such as Trois-Rivières in Canada, the capitale nationale de poésie du Québec, with an international poetry festival, other poetry linked events and the Promenade de la Poésie, a tourist trail to discover downtown Trois-Rivières while reading excerpts from 300 Québec love poems displayed on the city’s walls (Festival International de la Poésie, 2012). (5) From a future perspective, novels and cities can be linked within the framework of so-called story tours. This is a new way of exploring a city based not on existing novels, but by writing a historical novel or a crime story that can be downloaded onto smart phones. As a form of location-based storytainment, it is possible to walk through a city, from place to place, from chapter to chapter, on the track of the main character of a story developed to discover the city (Storytude, 2012). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 279 The literary interest in every category is linked to sight-seeing and often examples of literary tourism are linked to heritage sites. However, MacLeod et al. (2009, p. 157) characterize the relationship between the reader/visitor and the literary site as more powerful, as in the case of generic heritage sites: The first literary tourists in the 18th century visited sites such as the birthplaces, preserved homes or graves of dead poets because of a purely literary interest (Watson, 2008, p. 5). This kind of early fan culture links literary tourism to pilgrimage: Writer’s birthplaces, homes and graves become shrines for literary pilgrims (Ousby, 2002, pp. 18-19). Nevertheless, what Herbert (1996, p. 77) calls the experiential qualities of literary places also has an emotional aspect. Concerning Brontë country, Pocock (1987, p. 138) describes that visitors were not just affected by the imagery of following in Brontë’s footsteps, but “with the thought that Heathcliff might appear”. Today, the contemporary neo-pilgrims may have special imaginative experiences and knowledge about a place that are often affected by film and television adaptions (MacLeod et al., 2009, p. 157). The merging of real qualities and tourists’ imagination gives literary places a special meaning (Herbert, 1996, 2001). The tourists’ encounters with the places constitute them as spatial narratives. The question is: What influences the production of these spatial narratives and how can they be read and interpreted? Urban literary trails may serve as examples to answer these questions. Literary trails Literary trails, as a special kind of themed tourist trail, organise “the visitor experience by providing a purposeful, interpreted route” (MacLeod et al., 2009, p. 156; see also Dove, 1997; Goodey, 1974; Hayes and MacLeod, 2007; Hughes, 1998, pp. 29-30). They refer to places that provide the setting for a novel. Urban literary trails are (mostly) walking tours on the trail of a fictional character in a novel. Local tourism organisations develop a route for visiting the settings of the novel, and so to bring the plot to life. In novels drawing intensely on history (such as „The Da Vinci Code“ by Dan Brown), historic sites become interlinked from a special perspective. “Linking individual attractions and sites of literary interest together creates a more potent and penetrative tourist product” from a promotional point of view (Robinson and Andersen, 2004, p. 22). Hayes and MacLeod (2007, pp. 48-49) opine that tourist trails can be helpful for environmental conservation, visitor management and economic development, and they contribute to creating a more holistic experience of place. Heritage trails especially are also contributing to a deeper sense of place (Patullo, 1997, pp. 143-147). Heritage from a tourist perspective is as much as literature an inducement to travel. Visiting a city often means visiting its historic areas. Historic city centres are heritagescapes as well as touristscapes. From a social constructionist perspective, tourist space and heritage are not “given”, they are “made” (for heritage: Bendix, 2000; Brett, 1996; Wöhler, 2008; for tourist space: McCabe and Marson, 2006; Voase, 2006; Young, 1999). In a Lefebvrian sense, heritage and space cannot only be thought of as products but must also be considered as mediums of social action (Lefebvre, 2000, p. 85). Geography-making can be understood as a permanent dialectic process between production and the produced, including the physical as well as the social and the mental (Werlen, 1997; see also Van Wezemael, 2005). In this context, senses of heritage and senses of spaces and place are being produced and reproduced between various kinds of stakeholders. The producers could be locals, experts, marketing managers, and, of course, tourists. This idea refers to a circular context of doing tourism as well as doing heritage. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 280 Circuit of heritage and literary tourism With regard to the work of Stuart Hall (1980; see also Pillai, 1992) and the Austrian historian Ernst Langthaler (1999), the circuit of heritage and literary tourism can be used to describe these relationships (Fig. 1). Heritage manifests itself not just in traditional local practices, but is also formed in the local as well as in the global space of discourses. Heritage as a discourse (text perspective of heritage; Langthaler, 1999, p. 32) is produced by texts; texts from historians and also from city or tourism marketing. It is a form of encoding heritage for local practice, as well as for tourist practice. Figure 1: The circuit of heritage and literary tourism Heritage as a local practice is now decoded on specific local conditions. The so-called life perspective of heritage (ibd.) refers to what local people think about their city’s heritage: If they regard it still as a vital resource for their life, or if they do not care much about it (Saretzki, 2010a). It is a kind of inner world, a kind of mental representation, recognized in the individual memories of locals and also in the collective memory of a city. This inner world comes to live in local festivities, for example, when people celebrate their community referring to the history of their city. Heritage as a tourist practice is decoding heritage from the life perspective of tourism. From this perspective, doing tourism is performing spaces and places, e.g. in the way of visual consumption or entertainment. In the case of literary tourism, it is also influenced by the discourse of literature. Book reviews or film versions of a novel cannot only spark interest in reading a novel, but also influence the way of perceiving the setting, which means here: a city and its heritage. These relationships will be illustrated with the help of Barcelona’s literary trail inspired by the novel Cathedral of the Sea by Ildefonso Falcones (2006). “Visit the settings for this thrilling novel, which you'll rediscover after almost 700 years filled with the same light and shade as in the feudal period” (Turisme de Barcelona, 2012). With these words, Barcelona’s tourism office promotes a guided walking tour on the trail of Falcones’ novel. The novel is about a man whose life is dedicated to building a cathedral in Barcelona. The highlights of the tour in the historic heart of the city also belong to Barcelona’s heritage. From Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 281 the text perspective of the discourse of literature, the heritage sites are decoded as a setting of a historic novel, which means they were not regarded as heritage sites with a heritage value as such, but they have a visual and emotional value for the literary tourist, arousing sentiments connected with the characters in the story. The novel is set in Barcelona in the 14th century, and understanding the plot necessitates making yourself a picture of the city’s fabric at that point in time. However, the sites are also decoded from the perspective of the heritage discourse. Local historians will emphasize the historic meaning of places and buildings, while tourism marketing managers tend to communicate heritage as an economic resource, as an attraction for tourists. In this case, literary trails are nothing more than another way of selling the city, and in the Barcelona case, it is one way among a lot of others. The case is a little different if the city is not a tourism hot spot. The marketing of Valladolid as the city of Miguel Delibes’ The Heretic (2006) is more extensive than in the Barcelona case. The novel’s main character, Cipriano Salcedo, is a merchant who is a member of Valladolid’s small Lutheran community. The community was persecuted by the inquisition and so the members had to practice their worship in secret. Valladolid Turismo (2012) developed a brochure for the Route of the Heretic, which draws on the reconstruction of 16th century Valladolid, as well as on Valladolid as Delibes’ hometown. The fact that part of the story and its characters are historically warranted, and that Delibes explicitly refers to the academic work of several historians may harmonize the relationship between the heritage and the literature discourse. The brochure links Delibes’ story and its characters with the city’s heritage and history. It is trying to explain what happened in Valladolid in the time of The Heretic, the problems of the protestant community, the inquisition, and the auto-da-fés. The sense of the city’s material heritage is constructed and the city is reconstructed in a double way: by the narrative of the novel and by the narrative of the literary trail. The pre-narrative of the city can be read by following the tracks of the texts. However, it is not just the double perspective of the narratives. The code of any communicated message is contingent on something. Communication is not just a form of transmission; communication has to be understood as culture (Carey, 2009). The cultural approach to communication implicates a ritual view that “conceives communication as a process through which a shared culture is created, modified, and transformed” (p. 33), “whereby reality is produced, maintained, repaired, and transformed” (p. 19). As a consequence, the reality of the heritage/tourist setting of the literary trail cannot be seen as antecedent to the visit (Saretzki, 2010b). As a form of cultural communication (Squire, 1994a, b; see also Herbert, 1996, 2001), literary tourism constitutes the trail as a kind of community of understanding with regard to the identification with the narrative. That is what Bowman (1994) calls a ‘country of words’, the imagined community (Anderson, 1991) of literary pilgrims. Nevertheless, literary places as well as tourist or heritage sites are the result of discursive processes of producing meanings. Hall (1980) conceptualises processes of communication as circuits, as structures that are “produced and sustained through the articulation of linked but distinct moments – production, circulation, distribution/consumption, reproduction” (p. 128). The distinct moments exert their determinacy upon the text, but in a relatively autonomous way. As an implication, no moment can fully determine another (Pillai, 1992) or, as Herbert (2001) shapes it for literary tourism: “… there is no guarantee that messages are read and interpreted in intended ways” (p. 316). Discursive processes refer to the problem that decoding and encoding are not always symmetric. To conceptualise literary trails as communities of understanding necessitates asking Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 282 for hegemonic structures of meaning. Hall’s encoding/decoding model is a political model of communication: Which meaning turns out to be the dominant one is not inherent in the process of communication but results from social processes behind the structures of meaning. According to Hall (1980), practices of encoding prefer a certain reading of a text. This inscribed meaning is what Hall calls the preferred meaning. It corresponds, to some degree, to Gramsci’s senso commune. Preferred meanings from a historical perspective have to be understood as sedimentations of an antecedent consensus that become hegemonic (Lears, 1985). The preferred meaning is the property of the text, but cannot prescribe the correspondence between encoded and decoded meanings. Primal through practices of decoding preferred readings (as properties of readers) can occur (Pillai, 1992). When literary tourists, as consumers of literary texts as well as of heritage messages, join in the process of signification by the way of their tourist practices – for example, by attending a guided walking tour on the trail of The Heretic and asking questions about the city’s history – how are they decoding the message? The degree of correspondence between the decoder and the encoder of the message will affect the degree of understanding, misunderstanding or disapproving of heritage messages. In Hall’s terms: Besides the preferred readings, there are negotiated or oppositional readings of the literary trails text and its heritage understanding. For Valladolid’s literary trail of The Heretic, preferred meanings may include the historical understanding of Valladolid in the 16th century. The trail tries to reconstruct the splendour of the city at this time and to emphazise the heritage value that connects the city’s historical centre with the famous novel. Negotiated readings are constestations of preferred readings. Even if the decoder recognises the legitimacy of a hegemonic definition (abstract understanding), he reserves the right to a negotiated decoding in accordance with his particular local conditions (situated logics; Hall 1980). In the Valladolid case, tourists may cut out the literary and historical significance because the trail is only regarded as a kind of tourist entertainment without any deeper meaning. Tourists constitute their own situated meaning while experiencing the trail. In the case of an oppositional reading, the decoder understands the message, but he completely rejects it and decodes it in an alternative way. The route of The Heretic is no longer accepted as a route through a historic city centre with a heritage value but as a route through the setting of a historic novel. The attempt of the trail’s developer to prefer a heritage reading of the urban narrative seems to fail. But what does this kind of failing means for tourism marketing? A text can be characterised as polysemic rather than plural. Readings are hierarchically organised and so are not equally available to the decoder. The preference of ways of reading over others refers to a power structuring inscribed within the text (Pillai, 1992). This is crucial for cities as tourist destinations. Understanding cities as place narratives (Lichrou et al., 2008) means to accept multiple ways of reading the city. The influence of positions of power has to be taken into account in the circuit of heritage and literary tourism: Who organises the reading’s structure of dominance? Who defines which heritage belongs to the trail? Global discourses, local practice The invention of literary trails and the link to a city’s heritage is a way of doing heritage. The inner world of the literary tourist contains mental representations. These representations are influenced by the outer worlds of discourses of literature as well as of heritage discourses. Guided walking tours as a way of doing tourism bring these representations to life. The novel generates what Barthes (1989) called a reality effect and, therefore, the capacity to offer narrative and visual anchors of meaning in fragmented urban scenarios (Jaguaribe, 2005). By using the reality effect, the novel and the literary trail serve as a kind of framing. Framing means “to select Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 283 some aspects of a perceived reality and make them more salient in a communicating text” (Entman, 1993, p. 52). Thereby preferred readings become pioneered. Tourist practices in heritage tourism can be regarded as a way of actualizing heritage (Saretzki and Furnell, 2009). Their readings of the heritage message reproduce, i.e. modify, discourses of heritage. The interest and appreciation of heritage sites by tourists can stabilize heritage as a local practice. Attracting tourists to cities in the name of literature is a way of stabilizing the community- and identity-serving nature of heritage. The way of linking several heritage sites in a novel’s context fills heritage with new meanings and thus it enables the revival of forgotten or disregarded places and serves identity again. In the case of Valladolid, the literary success of Delibes’ novel directs people’s attention to an experience of a relatively unknown side of Spanish heritage. On the other hand, the reality effect makes tourists perhaps less concerned with the distinctions between the fictional world of the novel and the historic meaning of a site. When a novel excites interest, feelings and involvement may be real for the tourist, but it may have no connection to the reality of the heritage. Even if you share the postmodern idea of history as the fiction of the fact (White, 2010), the complete literary perception of heritage sites externalizes heritage. This kind of oppositional reading of heritage messages may lead to the disembedding of heritage from its traditional framing. Heritage may lose its traditional meaning when the fiction of a medieval cathedral overlays the local reality of a religious heritage site. The global discourse of literature and tourism destabilizes the local practice. The effect is what we call disneyfication of heritage or cityscapes. The inner world and outer world of the local side of the process of heritagefication are no longer available for each other; the mutual relationships are disrupted when the preferred encoding of tourism marketing dominates the heritage discourse and a tourism-oriented theming suppresses local needs for serving identity. Heritage is going to be externalized and the city’s history becomes a distory, a disneyfied history (Fjellman, 1992). Finally, the circuit of heritage and literary tourism highlights the relationships between discourses and practices, as well as between the local and the global side of the heritage process. References Anderson, B. (1991), Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, London, Verso. Barnard, R. (2004), Tourism Comes to Haworth, In Literature and Tourism: Essays in the Reading and Writing of Tourism, M. Robinson & H.-C. Andersen (eds), London, Thomson, pp. 143-154. Barthes, R. (1968), L’effet de réel, In Communications, 11, pp. 84-89. Bendix, R. (2000), Heredity, Hybridity and Heritage from One Fin de Siècle to the Next, In Folklore, Heritage Politics and Ethnic Diversity, P. Anttonen (ed), Botkyrka, Multicultural Centre, pp. 37-54. Bowman, G. 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Première véritable structure nationale de coordination et promotion du développement touristique, elle participe à la création de trois routes touristiques en France avant la première guerre mondiale dont la Grande Route des Alpes. L’analyse de la conception du projet et l’évaluation de ses effets à long terme doivent mettre en évidence l’intérêt de la route pour l’aménagement du territoire et le développement du tourisme. Nous mettrons également en évidence son influence sur une nouvelle forme de pratique touristique qui privilégie la mobilité sur la résidence, la découverte paysagère des espaces sur la visite d’un site, ou encore un tourisme actif par rapport à un tourisme oisif. La création de la Grande Route des Alpes est initiée en 1907 par un député savoyard, César Empereur. Sa proposition consiste essentiellement à moderniser les infrastructures routières existantes. Seule la route du col de l’Iseran est à construire et ne sera achevée qu’en 1937. La motivation du député savoyard est liée au développement touristique, mais aussi et surtout au désenclavement des populations montagnardes. Pour le TCF, ce projet est une formidable opportunité car la route touristique constitue un merveilleux outil à plusieurs titres. En premier lieu, elle met au centre de l’activité touristique la mobilité. Le déplacement n’est pas une contrainte nécessaire, mais une fin en soi. Il est important de rappeler que le TCF a été créé initialement pour développer le cyclotourisme. Si son activité s’est décentrée vers le développement du tourisme, il garde néanmoins un intérêt marqué pour les engins de transport, motorisé ou non. Ce tourisme actif, défendu par une bourgeoisie urbaine qui s’adonne désormais aux sports, promeut une nouvelle forme de pratique du tourisme. Le déplacement et l’effort qui l’accompagne, sont une source d’un plaisir renouvelé et d’une découverte des lieux. En second lieu, il est important de révéler l’intérêt manifeste pour le paysage. Chacune des routes créées permet d’accéder à des lieux jusque-là reculés, qui offrent des vues uniques sur le littoral ou la haute montagne prisées des touristes. La Grande Route des Alpes franchit des cols audessus de deux mille mètres pour dévoiler les glaciers du massif des Ecrins, de la Vanoise et du Mont-Blanc. L’effort manifeste pour aller successivement d’une vallée à l’autre assure également un renouvellement du paysage exceptionnel, garantissant le plus vif intérêt du voyageur devenu spectateur. Enfin, la mise en réseau des centres touristiques participe à la construction d’un nouveau territoire qui dépasse les frontières de la ville. La route touristique contribue ainsi à un maillage du territoire, notamment en termes d’offre hôtelière, et à l’émergence d’une identité de massif. Le TCF joue pleinement son rôle d’encouragement et de coordination du développement touristique. Mots clés : Grande Route des Alpes, Touring-Club de France, histoire du tourisme, aménagement du territoire. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 289 Le Touring Club de France et la conception d’itinéraires : l’exemple de la Grande Route des Alpes La route touristique représente un double enjeu pour le tourisme. D’une part, elle représente l’infrastructure de transport indispensable à l’activité touristique, puisque, par définition, le tourisme implique un déplacement. D’autre part, elle représente, par sa nature spécifique, une but de voyage. Aussi, questionner le développement d’une route touristique nécessite que l’on s’intéresse à la fois sur son rôle pour le développement des territoires qu’elle dessert, mais également sur son succès en tant que destination. L’objet de la présente analyse met en évidence cette double fonctionnalité. En effet, le « Grande Route des Alpes » en France s’inscrit dans un vaste territoire marqué à la fois par un fort potentiel de développement touristique et certaines difficultés liées à l’accessibilité des sites (Roy, 1953). Ce projet fait partie des premiers de ce genre (Larique, 2006) et se concrétise peu avant la Première Guerre mondiale. Aussi, c’est à travers un regard d’historien, que nous analyserons les enjeux de sa mise en œuvre, en nous appuyant essentiellement sur un travail d’archives1. Le recul offre également l’intérêt d’évaluer les effets à long terme du projet. Deux hypothèses seront éprouvées de manière complémentaire. La première est économique : la création de la Grande Route des Alpes, infrastructure de transport et destination, contribue-t-elle efficacement au développement du tourisme ? La seconde est culturelle : l’émergence des routes touristiques au début du XXe siècle modifie-t-elle les manières de faire du tourisme ? La démonstration porte d’abord sur le lancement du projet qui s’inscrit dans le cadre d’un projet politique global lié à l’aménagement du territoire. Rapidement, les acteurs du tourisme appuient ce projet à la fois pour sa concrétisation, puis sa valorisation. Enfin, avec un recul temporel, l’impact à long terme de ce projet permet de dégager les effets et de mesurer l’éventuel décalage avec les objectifs initiaux. 1. Le déclencheur : un projet politique 1.1 Favoriser les circulations entre les vallées savoyardes Les transports au XIXe siècle connaissent un essor prodigieux. Le transport ferroviaire est probablement le plus bel exemple (Ribeill, 1985), mais il ne faut pas négliger les progrès dans le domaine maritime et le domaine routier. Dans ce dernier cas, Napoléon impulse une première étape importante en favorisant la création des routes nationales. A la fin du XIXe siècle, un second élan important accompagne l’évolution des moyens de transports. Le vélocipède atteint une degré de perfectionnement à la fin des années 1880 qui en fait un outil efficace. Puis, l’automobile et tous les véhicules motorisés prennent le relais au tournant du siècle. Dès lors, il est nécessaire de faire évoluer le réseau routier en conséquence. Les circulations alpines sont naturellement plus difficiles compte tenu du relief. Les vallées les plus importantes ont bénéficié des progrès des infrastructures de transport, mais les hautes vallées restent à l’écart du réseau. De plus, les villes alpines, encerclées par la montagne, constituent souvent des terminus, ne profitant pas d’un trafic supplémentaire lié au transit des voyageurs. Cette problématique est particulièrement forte dans le département de Savoie. Ce territoire est marqué par de profondes 1 Les principales sources de ce travail sont constituées des archives et publications du TouringClub de France et de la compagnie de chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 290 vallées parallèles qui remontent vers l’Est. Elles sont séparées entre elles, et également de l’Italie par des cols dépassant 2000 mètres d’altitude. L’élu de l’une de ses vallées, César Empereur, propose en 1896 au Conseil Général de Savoie le développement d’une route touristique qui passerait par le col de l’Iseran et permettrait ainsi de relier les deux plus importantes vallées du département. Compte tenu du faible trafic susceptible de transiter par cette route, il ne voit pas sa demande aboutir. Cependant, il obtient le classement de la route d’accès vers le col en route Nationale, ce qui permet d’améliorer la qualité de l’infrastructure routière sur une partie de l’itinéraire. Le contexte est favorable car, à la même époque, le col du Galibier, ressemblant à l’Iseran par son altitude et son enjeu stratégique, obtient son classement en 1902. Pour Onde (1934), leur destin est lié. La perspective d’une route des Alpes qui traverserait successivement ces cols apparaît pour la première fois dans une dépêche ministérielle du 24 mai 1904. En 1899, César Empereur est devenu député et conservera son siège jusqu’en 1909, date à laquelle il rejoindra le Sénat. Au cours des dix années à l’Assemblée Nationale, l’élu savoyard dépose et présente un grand nombre de rapports concernant la déclaration d'utilité publique de chemins de fer d'intérêt local. Il prend également une part active aux discussions budgétaires. C’est à l’occasion des échanges sur le budget de 1908 que César Empereur propose la création de la Grande Route des Alpes. Le projet est accueilli favorablement par l’Assemblée, mais la question du financement se pose rapidement. 1.2 Un projet ambitieux L’itinéraire prévu qui relie le lac Léman à la Méditerranée représente 600 kilomètres de route entre Thonon/Evian et Nice (carte 1). En longeant la frontière italienne, le tracé de l’itinéraire prévoit le franchissement de nombreux cols élevés. Ainsi, le voyageur peut découvrir successivement les grandes vallées alpines. Par souci de faisabilité, l’itinéraire emprunte majoritairement des routes existantes, y compris des itinéraires secondaires. Aussi, la qualification de la Grande Route des Alpes comme route nationale nécessite différents travaux d’aménagement, d’élargissement et de confortement des routes existantes. Un seule section doit être créée : les seize kilomètres de route qui permettent de franchir le col de l’Iseran. Au total, l’ensemble du projet est estimé à près de quatre millions de Francs (Francs 1909). L’Etat s’engage sur la moitié de la somme totale et sollicite les Conseils généraux pour compléter le budget à parts égales. Parmi les cinq départements concernés figure le département des HautesAlpes, le plus pauvre de France. Aussi, le Conseil général ne peut s’engager à hauteur de 376.000 francs comme l’exige l’Etat. Sans un maillon central de la chaine, le projet ne peut démarrer. Les acteurs publics ne sont pas en mesure de garantir la mise en œuvre du projet touristique. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 291 Carte 1 Tracé de la Grande Route des Alpes (Revue mensuelle du Touring-Club de France, mai 1909, p. 195) Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 292 2. L’impulsion décisive du Touring-Club de France 2.1 Le Touring-Club de France, sa mission Le Touring-Club de France est une association créée en 1890. A l’origine, ses membres étaient des cyclotouristes réunis pour développer leur activité (Poyer, 2003). Rapidement, l’ambition du groupement s’élargit pour porter son action sur le développement du tourisme sous toutes ces formes. L’association constitue un important réseau à travers tout le territoire national. Ses rangs grossissent rapidement et elle dépasse le seuil des 100.000 membres en 1906. Le succès du club accompagne celui de ses actions. En effet, le Touring-Club de France se révèle particulièrement efficace pour impulser et accompagner des projets touristiques de tous ordres. Pour cela, il peut compter sur deux forces principales. D’une part, le grand nombre de membre qui le compose lui donne des moyens financiers conséquents qui sont principalement mobilisés pour mener les actions de publications et d’aménagement. D’autre part, l’origine sociale des membres issus des classes sociales les plus aisées, constitue rapidement des réseaux d’influence particulièrement efficaces. Parfois les relations permettent de convaincre un décideur de l’intérêt d’un projet ; d’autres fois, les besoins financiers particuliers d’une action font l’objet d’une souscription qui réunit systématiquement de nombreux donateurs. Parmi ses actions, le Touring-Club de France est particulièrement efficace dans la promotion touristique du territoire national. Son important travail sur les sites et monuments est à l’origine de la législation sur la protection du patrimoine (Bertho-Lavenir, 1992). Mais son champ d’action est très large, lié à la fois à la législation sur la circulation, l’encouragement des hôteliers pour l’amélioration des normes de confort de leurs établissements ou encore la signalisation sur les routes. Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses actions, les travaux d’aménagements financés par, ou avec le concours du Touring-Club de France, sont extrêmement nombreux et touchent l’ensemble du territoire. Ici un chemin, là une passerelle, ou encore un chalet ; le club est très sollicité et réponds favorablement à un grand nombre de demande. Bientôt, sa volonté, confortée par des moyens grandissants, l’autorise à envisager… une route. 2.2 Les routes touristiques développées avec l’aide du Touring-Club de France avant la Première Guerre mondiale Les routes représentent un enjeu majeur pour le Touring-Club de France. En effet, depuis sa création, le club regroupe un nombre important de cyclotouriste. Les différentes évolutions technologiques de la Belle époque ont multiplié les moyens de transport pour (re)conquérir les campagnes françaises. Le canoë, le ski, la voiture, puis la motocyclette ou l’avion sont autant de moyens de transports que les membres du club vont s’approprier pour assouvir leur désir de tourisme. Cumulé à une soif inaltérable de découverte des paysages de France, le tourisme du TCF est mobilité. Aussi, la route joue un rôle fondamental car elle est le moyen indispensable à la circulation de nombreux membres du club qui utilisent le vélo ou la voiture. La première réalisation de cet ordre voit le jour sur la Côte d’Azur. En 1899, le TouringClub de France décide de tout mettre en œuvre pour réaliser une route le long de la corniche de l’Estérel. Ce lieu remarquable de la côte méditerranéenne abrite déjà plusieurs stations touristiques. Mais, compte tenu d’un relief très accidenté, le principal axe de communication s’éloigne du rivage. Les membres du Touring-Club de France, saisis par le désir de rivage dépeint par A. Corbin (1988), dessinent un itinéraire qui longe la côte et relient les différents lieux de villégiature situés entre Saint-Raphaël et Cannes. Ainsi, cette route ne se veut pas une simple infrastructure de transport, mais bien une attraction touristique à part entière et dote ainsi « le Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 293 Midi d’un attrait nouveau qui contribuera à attirer les étrangers »2. Le Touring-Club de France met tout en œuvre pour obtenir le financement de la route : sollicitation des élus à l’échelle locale, départementale et nationale, souscription et mobilisation de ses propres fonds. Au final, la route a coûté 541.000 francs et le Touring-Club de France aura versé une subvention représentant 17% du total. Le 11 avril 1903, la route est officiellement inaugurée. Cette première réalisation a permis aux dirigeants du club d’acquérir une certaine expérience et surtout de démontrer une réelle efficacité. Par la suite, plusieurs projets de routes touristiques mobiliseront l’énergie et les fonds du club. Deux d’entre eux ont une envergure exceptionnelle : il s’agit de la Grande Route des Alpes, puis, très peu de temps après, de la route des Pyrénées. Les deux projets sont semblables puisqu’ils proposent de traverser le massif d’une extrémité à l’autre en reliant les stations touristiques par les plus beaux sites naturels, notamment en traversant les plus hauts cols qui offrent des panoramas exceptionnels sur la haute montagne dont l’attrait touristique est particulièrement important à cette époque (Hoibian, 2001). 2.3 Le Touring-Club de France au secours de la Grande Route des Alpes Alors que le projet de la Grande Route des Alpes est arrêté par les limites budgétaires du département des Hautes-Alpes, le Touring-Club de France s’investit et s’approprie le concept. Dès lors, il met en œuvre son savoir-faire pour débloquer les situations les plus complexes. Pour cela, deux éléments jouent un rôle décisif. D’une part, le conseil d’administration du club décide, lors de sa réunion du 26 avril 19093, de voter une subvention de 188.000 francs pour se suppléer au département des Hautes-Alpes. L’autre moitié de la somme réclamée par les travaux est demandée à l’Etat. Le Ministre des Travaux Publics, Louis Barthou, est sollicité directement par le club. Ce dernier en est membre d’honneur, car le Touring-Club de France a toujours pris soin d’étendre son réseau dans les plus hautes sphères de l’Etat. Les dirigeants du club ont préparé leurs arguments, repris ici lors d’une conférence du Dr Léon Petit à la Sorbonne : « Carte à payer : quatre millions, un rien si on compare ce chiffres aux sommes énormes que la route ne peut manquer d’apporter dans les pays qu’elle traverse. Déjà on escompte une plus-value d’au moins douze millions par an du fait des facilités commerciales et agricoles, et à ces millions le Tourisme, ce grand semeur de prospérité, apportera sa part qui sera grosse, car notre Route des Alpes présentera pour lui l’attrait incomparable d’être la plus haute d’Europe et, sans contredit, la plus belle du monde !!! »4 (p. 6). Finalement, les négociations aboutissent favorablement. Un travail complémentaire de lobbying dans les départements permet de lever les derniers obstacles liés à la cession des terrains nécessaires à l’élargissement de la chaussée. A la fin de l’année 1909, l’ensemble des conditions est réuni pour voir la réalisation du projet. Le 29 mars 1912, le Sénat, à la suite de l’Assemblée, vote la loi qui entérine le projet et assure la pérennité de la route. Si la conviction de l’intérêt touristique a su se propager auprès de l’ensemble des décideurs, il reste néanmoins à séduire les touristes pour assurer sa fréquentation. 2 Revue mensuelle du Touring-Club de France, novembre 1899, p. 464 Revue mensuelle du Touring-Club de France, mai 1909, p. 225 4 Conférence du 05/12/1909 en présence du Ministre des Travaux Publics, Revue mensuelle du Touring-Club de France, janvier 1910, p. 2-9 3 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 294 3. La valorisation et la commercialisation de l’itinéraire La réalisation de la route touristique est une première étape indispensable, mais insuffisante en elle-même. Il est indispensable de donner envie aux touristes de découvrir cet itinéraire et de rendre possible, voire confortable, le parcours de cette route. Dans ce domaine, le Touring-Club de France est au cœur de son activité et déploie habilement tout son savoir-faire au profit de la valorisation et de la commercialisation de la Grande Route des Alpes. 3.1 L’édition Dans un premier temps, il est nécessaire d’engager des actions de promotion en direction des touristes pour favoriser la fréquentation de la route des Alpes. Si les membres du TouringClub de France ont pu suivre l’évolution des décisions et découvrir le tracé de la route dans les colonnes de la revue mensuelle, l’essentiel de l’information reste à faire. Dans ce domaine, le club joue un rôle décisif d’abord par ses propres moyens d’édition et de promotion : la revue publie fréquemment des informations sur l’avancement du projet, puis des récits de voyages réalisés sur l’itinéraire5. L’action se prolonge plus indirectement grâce aux délégués du Touring-Club de France qui œuvrent sur leurs territoires et font paraître des articles dans la presse locale. L’effort du TCF est également relayé par les rédacteurs de guides touristiques et, très rapidement, les ouvrages6 consacrés à la découverte des Alpes intègrent la description de cet itinéraire. Enfin, des publications dédiées à la route paraissent sous la plume des membres du club7 et des acteurs du tourisme comme le Syndicat d’Initiatives de Grenoble qui propose une carte des routes des Alpes qui intègre le tracé de la Grande route des Alpes ou la PLM qui édite un dépliant en 1911 intitulé « Guide itinéraire de la route des Alpes d’Evian à Nice ». Ainsi, un important flux d’informations arrive par de multiples canaux. Les touristes sont informés sur l’itinéraire et attirés par les récits de voyages richement illustrés. Enfin, l’offre commerciale qui leur est opposée les assiste dans l’organisation de leur séjour. 3.2 La PLM : un service d’autocars sous contraintes La compagnie PLM est gestionnaire des transports ferroviaires dans le sud-est de la France. Le projet de la Grande Route des Alpes la concerne directement et représente une opportunité intéressante. Néanmoins, il lui pose le problème du décalage complet entre son offre traditionnelle de transports par les voies ferrées et le tracé par les hautes routes alpines. Aussi, la PLM met en place dès 1910 un service de correspondance par automobiles8. A partir de ce moment-là, l’itinéraire peut toucher un très large public de touristes. Cependant, la Grande Route des Alpes n’est pas encore praticable. Les travaux restent à faire, notamment au col de l’Iseran 5 L. Boulanger : « Gorges de Daluis et du Cians » (06) situées sur la grande route des Alpes Revue mensuelle du Touring-Club de France, novembre 1912 pp. 505-508 ; P. Préteux « A propos de la route des Alpes » Revue mensuelle du Touring-Club de France, novembre 1912 pp. 510-512 ; etc. 6 On peut citer par exemple la 3e édition du Guide moderne de la Savoie, révisé et augmenté d’un chapitre spécial sur la nouvelle route des Alpes. 7 Henri Ferrand La Route des Alpes, du Léman à la mer éd. Jules Rey, Grenoble 1912 8 Information de la mise en place d’un service de correspondance par automobiles sur la route des Alpes mis en place par la PLM p.157-158 (Revue mensuelle du Touring-Club de France, avril 1910). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 295 qui ne peut pas se franchir en voiture. L’itinéraire proposé par la PLM se distingue donc du tracé prévu (carte 2). Le service d’autocars de la PLM propose de nombreuses variantes qui transforment le projet de la Grande Route des Alpes. En effet, la PLM tend à rapprocher les touristes des centres urbains comme Grenoble ou Chambéry où l’offre hôtelière est importante et les gares ferroviaires du réseau assurent les correspondances des voyageurs vers leurs lieux de résidence. De cette manière, la Grande Route des Alpes ne peut pas jouer pleinement son rôle au service des petites communes de montagne. Celles-ci sont traversées sans que les touristes ne s’y arrêtent. Le trafic de voyageur et ses retombées économiques profitent d’abord aux villes principales, seules en mesure d’offrir les infrastructures nécessaires pour la mise en commercialisation immédiate de la route. Aussi, l’enjeu touristique essentiel, au lancement de la route, est de figurer parmi les villeétapes, qui bénéficient seules des nuitées liées à la mise en tourisme de l’itinéraire. En 1910, les voyages proposés sont découpés en trois tronçons: Evian-Albertville, Albertville-Briançon et Briançon-Nice. En 1919, l’itinéraire est constitué de six étapes qui passent par les villes de Nice, Barcelonnette, Briançon, Grenoble, Annecy, Chamonix, Thonon. Trois de ces villes ne sont pas sur le tracé initial et offrent l’alternative de traverser le nord des Alpes par le chemin de fer, sans passer par les hautes vallées de la Savoie. A la fois pour des raisons pratiques liées à l’achèvement futur des travaux de la route, aux infrastructures de transports et d’hôtellerie, et également pour des raisons commerciales de rentabilité économique de la PLM, la route des Alpes est déviée vers les centres urbains et tend à renforcer leur polarité au détriment des zones rurales du massif. L’attrait touristique initial de la route des Alpes est malgré tout maintenu à travers un ensemble d’excursion possible au départ des villes étapes qui permettent de découvrir les paysages alpins, notamment dans les vallées de Savoie (carte 2). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 296 Carte 2 Réseau PLM autour de la Grande Route des Alpes Source : Agenda PLM, 1914, p. 138 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 297 Dans les Alpes du sud, le tracé est respecté mais les étapes sont sensiblement plus longues et réduisent le nombre de ville étape à deux : Barcelonnette et Briançon. Briançon s’impose naturellement grâce à la correspondance avec la gare ferroviaire, son hôtel Terminus exploité par la PLM et sa situation géographique avantageuse. La traversée du département des Basses-Alpes ne profite qu’à Barcelonnette. La victoire est importante pour la ville. En effet, située en amont de la vallée de l’Ubaye à plus de 1000 mètres d’altitude, elle subit une forme d’isolement en dépit de son statut de sous-préfecture du département. Le chemin de fer maintes fois promis par les élus n’est jamais arrivé pour faciliter les communications. Aussi, le passage de la Grande Route des Alpes est accueilli très favorablement9. Cette situation suscite des envies et bientôt, le village d’Aiguilles, situé entre Barcelonnette et Briançon, souhaite devenir une ville étape, prétextant l’intérêt des excursions montagnardes dans le massif du Queyras, et la qualité de ses infrastructures hôtelières. La force de persuasion du Syndicat d’initiatives est importante et, dès 1912, les voyageurs ont la possibilité de réaliser une étape supplémentaire à Aiguilles10. Cette initiative est à souligner car elle montre la voie à suivre pour permettre à des villages alpins de bénéficier de l’essor du tourisme sur leur territoire grâce à la définition de la route touristique. Les acteurs du tourisme sont d’ailleurs nombreux à prédire un développement économique exceptionnel autour de l’itinéraire. La revue spécialisée L’industrie hôtelière présente la Grande Route des Alpes en ces termes : « Elle favorise au plus haut point les grands voyages, par conséquent l’industrie hôtelière et toutes celles qui s’y rattachent ; elle augmente dans des proportions très sérieuses la prospérité des stations déjà connues et fréquentées ; elle apporte la vie et la richesse dans les régions des Hautes et Basses Alpes, trop peu connues jusqu’ici faute de communications suffisantes et rapides. »11. Alors que le développement du tourisme est accompagné par la création de formations spécialisées d’industrie hôtelière, l’inauguration de l’école de Thonon est l’occasion de souligner l’enjeu que représente l’itinéraire alpin : « dans quelques lustres, grâce à l’école pratique de Thonon et à l’exploitation éclairée de l’industrie hôtelière tout le long de la route des Alpes, des fortunes s’édifieront, nombreuses et importantes, et une influence bienfaisante s’exercera sur la situation économique de cette belle région »12. La Grande Route des Alpes offre un potentiel important et les acteurs sont nombreux à vouloir s’en saisir au profit d’une prospérité économique portée par l’industrie touristique. Différents éléments qualitatifs tendent à révéler que la fréquentation s’accélère rapidement. L’Auto13 évoque plusieurs centaines de voyageurs drainés par l’itinéraire. Un chiffre ponctuel 9 « Un grand enthousiasme s’est emparé de cette petite ville qui désespère de son chemin de fer si souvent et si électoralement promis, et voit dans la création de la Route des Alpes un dédommagement à son isolement. » p. 400. Henri Ferrand « La route des Alpes françaises » Revue mensuelle du Touring-Club de France, septembre 1911 pp. 399-403 10 Revue mensuelle du Touring-Club de France, mai 1912, p.208. 11 Citation d’un article du Colonel Humbert paru dans L’industrie hôtelière du 1er février 1911 (Revue mensuelle du Touring-Club de France, mars 1911, p. 112). 12 Revue de presse Le Messager agricole de Thonon-les-Bains, 28 septembre 1912 « L’Avenir de nos enfants : l’Ecole d’industrie hôtelière de Thonon » Eug. Charabot (Revue mensuelle du Touring-Club de France, octobre 1912, p. 471). 13 Georges Casella : « Un attentat », L’Auto, 24 janvier 1913 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 298 évoque un trafic de 546 voitures au col des Aravis le 16 août 191214. La Première Guerre mondiale interrompt brutalement cet essor. Pour autant, il est intéressant d’analyser à long terme les effets de la création de cet itinéraire. 4. L’impact à long terme Le lancement du projet est relativement rapide et soutenu par une dynamique positive résultant d’une synergie des acteurs en présence. Malheureusement, la guerre marque le début d’une période de ralentissement pour le développement touristique. En effet, les investissements sont plus difficiles. D’abord, la reconstruction mobilise les financements. Puis, les difficultés monétaires perdurent pendant les années 1920. Enfin, quand R. Poincaré trouve une solution efficace pour rétablir la valeur du Franc, la France n’a qu’un bref sursis avant d’être happée par la crise de 1929. Bref, même si l’entre deux guerres se clôt sur les accords de Matignon et la mis en place des conditions du développement du tourisme de masse, les progrès en terme de développement touristique restent limités, à l’image des difficultés de l’Office National du Tourisme à mener une action efficace (Larique, 2007). 4.1 Un succès limité Avant de mesurer les effets à long terme de la création de la Grande Route des Alpes, il est important d’en rappeler les enjeux principaux. D’abord, le projet politique initié par César Empereur, élu savoyard, est de désenclaver les vallées par la création de voie de communication entre elles. La route du col de l’Iseran, en particulier, permet une jonction importante entre les deux principales vallées du département : la Maurienne et la Tarentaise. Ensuite, le Touring Club de France s’est approprié le projet et a investi fortement dans sa réalisation pour stimuler le développement de l’industrie touristique et notamment les petits hôtels de montagne. Ces derniers sont trop rares ou trop inconfortables pour accueillir les touristes intéressés par les beautés des panoramas montagnards. En générant du trafic de voyageurs, le Touring Club de France espère stimuler les investissements des hôteliers au bénéfice des touristes. C’est sur ces deux points des infrastructures et du développement de l’hébergement touristique qu’il est intéressant d’évaluer l’impact de la création de la route touristique. Outre les nombreux travaux d’amélioration de la qualité des infrastructures routières le long de l’ensemble de la route, il est important d’insister sur le fait que la route du col de l’Iseran se concrétise. Les délais de réalisation se sont largement étendus puisque ce n’est qu’en 1937 que la route est inaugurée, en présence du Président de la République, Albert Lebrun, du Ministre des Travaux publics, des élus savoyards et du président du Touring Club de France, Edmond Chaix. Cette réalisation représente symboliquement le succès du projet politique initial. L’infrastructure routière est acquise et la Savoie bénéficie enfin d’une communication entre ses hautes vallées. Edmond Chaix, lors de son discours à l’occasion de l’inauguration de la route du col, parle d’un grand jour non seulement pour le département mais « dans l’histoire du tourisme français »15, car l’enjeu principal pour le Touring Club de France est d’abord le développement touristique que devait provoquer la création de cette route. 14 546 voitures le 16 août 1912 au col des Aravis « Le mouvement créé par la route des Alpes va augmenter encore dans d’énormes proportions, le nombre de touristes désireux d’admirer les sites grandioses de la Savoie et notamment ceux à travers lesquels se déroule la route des Aravis » (Revue mensuelle du Touring-Club de France, décembre 1912, p. 544). 15 Edmond Chaix, « La Route de l’Iseran » Revue mensuelle du Touring-Club de France, n°514, juillet 1937, p.259 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 299 Très tôt, le club a débuté l’édition de guides des hôtels à destination des touristes. Aussi, à travers l’analyse de ces guides régulièrement réédités et mis à jour, il est possible de porter un regard sur l’évolution des infrastructures hôtelières présentes sur les communes traversées par la Grande Route des Alpes. La comparaison entre le guide de 1909, date de début du projet et 1931, plus de vingt ans après et peu avant les effets néfastes de la crise économique mondiale, est pertinente (cartes 3 et 4). Deux hypothèses peuvent être légitimes : d’une part, le renforcement de l’offre dans les villes touristiques ainsi reliées, d’autres part, le développement significatif d’une offre hôtelière dans certaines communes devenues ville étape. Carte 3 Les établissements hôteliers le long de la Route des Alpes en 1909 Source : Annuaires du TCF, 1909 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 300 Carte 4 Les établissements hôteliers le long de la Route des Alpes en 1931 Source : Annuaires du TCF, 1931 Globalement, à la lumière du nombre d’établissements, les différences sont relativement localisées. Certaines villes, portées par le développement précoce des sports d’hiver, bénéficient de politiques de développement local dynamiques (Megève en Haute-Savoie ou Tignes en Savoie). En dehors de ces cas singuliers, les seules villes à bénéficier des effets de la route des Alpes semblent être les villes touristiques qui étaient déjà les plus importantes : Evian et Nice. Ainsi, aucune des hypothèses ne peut être confirmée avec certitude. La prospérité économique qui devait naître de cet itinéraire reste limitée pour les acteurs du tourisme. En définitive, la création de la Grande Route des Alpes a amélioré la qualité des infrastructures routières et même permis de nouvelles communications entre vallées alpines. Pour autant, il apparaît clairement que le développement touristique qu’elle devait générer doit être relativisé. Il faut reconnaître que le contexte n’a pas été favorable. Le premier élan a été stoppé par la guerre et le second souffle a été étouffé par une forte instabilité économique. 4.2 Un changement culturel : mobilité et paysage Si l’impact économique est mitigé, la création des premières routes touristiques, et notamment de l’itinéraire alpin, contribue à une évolution culturelle dans la façon de faire du tourisme. Jusqu’à présent, le tourisme en montagne est profondément marqué par le Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 301 développement du tourisme de santé, lié aux plaisirs de la cure (Carribon, 2011). Les villes d’eau accueillent des établissements luxueux dans lesquelles la détente, le loisir et le bain offre à la bonne société des conditions d’accueil idéales. Parfois, des excursions à proximité permettent de découvrir des lieux pittoresques. Aussi, le voyage est rythmé par un déplacement, généralement en train, mais qui s’apparente à une contrainte. Puis, arrivés à destination, les touristes prennent leurs quartiers pour des périodes parfois longues de plusieurs mois. D’autres voyageurs ont une plus grande mobilité et viennent dans les Alpes pour visiter un lieu qui « vaut le voyage », pour reprendre un libellé de la nomenclature des guides Michelin. Dans cette modalité, le déplacement prend une place plus importante, mais ne constitue pas pour autant un élément constitutif du plaisir du voyage. Malgré tout, il faut reconnaître que le confort apporté par le train a contribué à faire émerger des impressions positives liées au déplacement. Mais le Touring-Club de France s’est toujours inscrit dans une forme d’éloge de la mobilité. Si son but est lié au développement du tourisme au sens large, les dirigeants se sont toujours particulièrement intéressés aux sports qui permettent des déplacements. A ses débuts, le cyclotourisme est au cœur de ses préoccupations. Par la suite, le club s’investit dans l’automobile, le motocyclisme, le nautisme ou encore l’aviation. Ainsi, à travers ces engins, le touriste peut découvrir une multitude de paysages. Un même village offre des points de vue pittoresques différents s’il est vu de la route, de la rivière qui le traverse ou du ciel. De plus, ces paysages ne sont pas statiques, mais s’inscrivent dans un défilement continu. Le tableau du peintre paysager du siècle précédent est remplacé par le film, récemment mis au point par les Frères Lumières. Les plaisirs de la mobilité et de la découverte du paysage sont au cœur du projet de route touristique. Avec la Grande Route des Alpes, l’intérêt du voyage réside essentiellement dans la vue successive des hauts paysages alpins dont on profite particulièrement au passage des nombreux cols qui dépassent 2000 mètres d’altitude. Cette évolution culturelle dans la façon de voyager est particulièrement visible dans les affiches de promotion du tourisme16. L’analyse des productions de la PLM est révélatrice. La promotion du tourisme thermal en montagne a donné lieu à la production de supports qui sont marqués par une composition sensiblement identique : un personnage ou une famille de niveau social élevé qui se détend ou goûte au plaisir des sports bourgeois occupent le premier plan ; le second plan donne à voir l’établissement thermal susceptible d’accueillir le curiste ; tandis qu’un arrière plan donne à voir un environnement montagnard, qui constitue davantage un cadre naturel agréable, voire sanitaire, pour le touriste souvent d’origine urbaine qui nourrit un besoin de s’éloigner de la ville (Baubérot et Bourrillon, 2009). Enfin, le message textuel cible souvent la ville de cure. Avec le développement de la Grande Route des Alpes, ce standard est abandonné, car il est inapproprié. Les affiches mettent fréquemment en avant une carte qui révèle l’itinéraire à travers les montagnes. Le paysage montagnard prend de plus en plus d’importance et occupe l’image de manière croissante. Enfin, l’établissement thermal s’efface logiquement. Il est remplacé par l’autocar de la PLM, dans lequel le touriste est en position de spectateur face à l’esthétique du panorama qui s’offre à lui. Cette mutation révélée par les outils de promotion de l’itinéraire est importante, car elle ouvre une nouvelle façon de faire du tourisme qui place la mobilité au centre de l’activité du voyageur. Derrière cette mobilité, c'est la polarité du tourisme qui s'étiole. Même si la ville étape prolonge ce modèle, la mise en réseau des centres crée une identité de territoire qui dépasse l'échelle de la ville. Dès lors, les acteurs du tourisme peuvent et doivent penser leur identité à travers le massif. Cette évolution préfigure l'organisation du tourisme à un niveau géographique 16 A ce sujet, se référer au travail d’analyse réalisé par J.-Y. Guillain (2008). Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 302 intermédiaire, nécessitant une coordination de l'action des jeunes syndicats d'initiatives qui se multiplient dans les centres de tourisme. Ainsi, la création de la Grande Route des Alpes apparaît comme un événement important de l'histoire du tourisme. Pas nécessairement pour le développement de l'activité dans le massif alpin, même si elle a entraîné une certaine fréquentation, mais surtout pour l'évolution culturelle de la façon de faire du tourisme : considérer le déplacement comme une activité touristique à part entière. Elle a également contribué à entretenir l'attrait du paysage montagnard notamment (Granet-Abisset, 2011). Ce bouleversement pour le touriste impose une reconfiguration de l'offre et la déconstruction des villes destinations au profit des territoires d'accueil dont les attraits s'agglomèrent autour d'une unité émergente. Conclusion La création de la Grande Route des Alpes dans les premières années du XXe siècle s’inscrit dans un moment important, au cœur de la définition des premières routes touristiques en France. L’analyse réalisée a révélé les enjeux croisés du tourisme et du développement local pour l’amélioration des infrastructures de transport, même si les besoins économiques généraux ne sont pas toujours en parfaite adéquation avec les objectifs des acteurs du tourisme. Dans ce projet, le Touring-Club de France joue un rôle déterminant dans la réalisation de l’itinéraire par son action de lobbying et sa participation au financement. Cet investissement se justifie d’autant plus que le Touring-Club de France défend un tourisme de mobilité, porté par les progrès technologiques dans les moyens de transports de loisir. La route touristique est le support structurel au développement de cette nouvelle forme de tourisme où l’itinérance est une fin en soi, agrémentée par la découverte du paysage pittoresque des montagnes alpines. Références Baubérot, A. et Bourillon, F. (2009), Urbaphobie, la détestation de la ville aux XIXème et XXème siècles, Paris, Bière. Bertho-Lavenir, C. (1992), L’invention du monument historique. 1794-1914, 48/14. Cahier des conférences culturelles du musée d’Orsay, 4, pp. 15-28. Carribon, C. (2011), Mer, montagne et santé en France. Du milieu du XIXe siècle à la Belle Epoque, in Mer et montagne dans la culture européenne (XVIe-XIXe siècle), in A. Cabantous, J.L. Chappey, R. Morieux, N. Richard, F. Walter (eds), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, chapitre 5, pp.73-88. Corbin, A. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 303 Larique, B. (2007), Les débuts et déboires de l’organisation officielle du tourisme en France : l’expérience malheureuse de l’Office National du Tourisme (1910-1935), Entreprises et histoire, 47, pp. 73-93. Onde, H. (1934), L'équipement touristique de la Savoie vers l'achèvement de la route des Alpes. L'ouverture de l'Iseran (2 770 m.), Revue de géographie alpine, 22 (1), pp. 237-249. Poyer, A. (2003), Les premiers temps des véloce-clubs, Apparition et diffusion du cyclisme associatif français entre 1867 et 1914, Paris, L’Harmattan. Ribeill, G. (1985), Aspects du développement du réseau ferré français sur la longue durée. L'approche historique, Cahier / Groupe Réseaux, 1, pp. 10-25. Roy, J.-M. 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Résumé : D’innombrables livres historiques, géographiques, romans et poèmes furent publiés depuis plusieurs siècles pour décrire la Casbah d’Alger et ce, lors de visites touristiques, de conquêtes ou le temps d’un échange commercial. De nos jours, la visite de cette ancienne médina se fait (dans la majorité des cas) bon gré, mal gré en compagnie d’un policier en civil et d’un guide plus ou moins connaisseur, mais sur un circuit appelé « le circuit touristique de la Casbah d’Alger ». En réalité, il existe plusieurs circuits modifiés à chaque époque et suivant les risques ou les tensions qui règnent dans la ville. Durant la décennie noire (décennie du terrorisme entre 1990 et 2000) plus aucun touriste ne s’aventurait dans les ruelles enchevêtrées de l’ancienne ville antique. Mais depuis quelques années, la demande est telle que les agences de tourisme proposent une visite guidée de la Casbah et le ministère de l’aménagement du territoire, de l’environnement et du tourisme offre gratuitement un petit fascicule avec un dépliant pour visiter la Casbah « par le haut » ou « par le bas ». Ce qui est très intéressant dans tout cela, est le fait que pratiquement tous les guides et circuits touristiques de la Casbah ne font que contourner la ville, ils sont rares les touristes qui ont pu voir le cœur de la Casbah car, en plus du fait que toute la haute casbah1 ne soit pas carrossable, elle a été victime d’une mise en mots et d’une représentation intra et extra-muros qui repousse le visiteur. En effet, depuis l’époque coloniale, visiter « ce coupe gorge »2 était déconseillé aux Français. Aujourd’hui, il suffit de lire entre les lignes des articles de presse pour déceler cette image négative qui a détruit sa réputation3. Je vais tenter, à travers cet article de comprendre, le rôle des circuits touristiques dans les représentations que l’on se fait de l’identité de la ville et leur impact dans la pratique même des lieux de ville. 1 Voir « carte de la casbah illustrant les limites entre la haute et la basse Casbah » en annexe. Pour ne prendre qu’un simple exemple «… ces petites ruelles noires et étroites… où des Teurs farouches à tête de forbans (parlaient) à voix basse comme pour concerter un mauvais coup » DAUDET, A (1872) Tartarin de Tarascon, Paris, Plon. 3 Un simple exemple : le 20 janvier 2011, un article est paru dans le quotidien algérien « El Watan » dont le titre était La Casbah : Agressions en plein jour, nous pouvons lire « … Le jeune homme victime de cette énième agression a été évacué à l’hôpital… » où « énième » donne au caractère « populaire » attribué au quartier le sens de violence plus qu’autre chose. 2 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 306 Les circuits touristiques de la Casbah d’Alger ou les chemins de l’oubli forcé d’une mémoire et d’une identité en crise. Introduction Cet article a pour objectif de mettre la lumière sur le rôle des circuits touristiques proposés par un organisme étatique officiel dans la valorisation/dévalorisation de la mémoire collective, et dans la concrétisation des représentations que se font les concepteurs de ces circuits de la ville en question. Il traitera essentiellement du cas de la Casbah d’Alger, mon terrain de recherche depuis plusieurs années. Les derniers circuits touristiques de la Casbah ont été proposés par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du Tourisme. Il invite les touristes à visiter l’ancienne ville d’Alger « par le haut » ou « par le bas », les voici : Figure 1 Visite de la Casbah par le haut Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 307 Figure 2 Visite de la Casbah par le bas Ces circuits m’ont été offerts parce que je venais de m’adhérer à une association qui lutte pour la sauvegarde de la Casbah et j’étais accompagné d’un groupe de touristes étrangers. De plus, la qualité de la carte est très loin de toute plausibilité graphique : les rues ne sont pas nommées, le touriste a le nom du palais mais pas celui de la rue ni du quartier (sinon rarement); beaucoup de ruelles sont carrément supprimées et les détails de la légende ne correspondent pas à ce qui est sur la carte : la couleur du tracé discontinu du circuit par exemple n’est pas de la même couleur entre la carte et la légende. Mais ce qui est plus intéressant que tout cela est le tracé de ces circuits : une simple observation démontre que les deux circuits ne font que contourner la Casbah, c’est la particularité des circuits touristiques de la Casbah. Ils sont rares les touristes qui ont pu voir le cœur de la Casbah car beaucoup de personnes leur déconseillent de s’y aventurer seuls. Encore mieux, le deuxième circuit (la visite par le bas) concerne en fait la visite de la basse casbah uniquement ce qui est une aberration, pourtant il y a beaucoup de choses à voir à l’intérieur de l’ancienne médina d’Alger. Je peux m’autoriser à avancer que les concepteurs de ces circuits ont été victime du syndrome de la tentation du cartographe4, une liberté qu’aimeraient se donner les dessinateurs de cartes à modifier, déplacer ou supprimer certaines réalités urbaines. 4 Jacob, Christian. (1992) L’empire des cartes. Approche théorique de la cartographie à travers l’histoire. , Paris, Ed Albin Michel, p379. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 308 Je travaille sur la Casbah d’Alger depuis un certain nombre d’années, j’y ai mené beaucoup d’enquêtes sociolinguistiques dans le but de comprendre le vécu des habitants de la Casbah et son identité à travers leurs pratiques langagières. Je me suis intéressé également au rôle de la mémoire collective dans la construction de l’identité casbadjie5. J’ai découvert qu’en relation avec l’espace, cinq composantes de la ville sont indissociable de la mémoire collective : les cafés, les bains, les mosquées, les fontaines et les marchés. Dans ces circuits touristiques, il n’y a qu’une seule fontaine à visiter parmi tant d’autres et un seul bain. Pourtant beaucoup de café sont chargés de mémoire et d’histoire dans la guerre de libération, beaucoup de bains racontent encore les souvenirs des générations précédentes et chaque fontaine possède sa propre histoire. Je vais tenter de m’attarder sur ces repères sociaux et spatiaux dans le but de décrire le rôle des circuits touristiques dans les représentations que se font leurs concepteurs de la Casbah, et de comprendre ce que les circuits touristiques permettent de maintenir dans la mémoire collective et ce qu’ils induisent dans l’oubli collectif (accidentel ou forcé). De la mémoire collective des lieux ou les lieux de mémoire casbadjis : 1) Les cafés : « Tous les enfants de la Casbah s’installent dans les cafés ». C’est la première réponse qu’un de mes enquêtés m’a livrée lorsque je lui avais demandé de me parler des cafés casbadjis. Il existe deux sortes de cafés à la Casbah, les anciens cafés maures et les cafés modernes. Les seconds se trouvent beaucoup plus à la basse Casbah, certains sont appelés « salon de thé » pour recevoir une clientèle variée (hommes, femmes, familles ou couples). Mais à la haute Casbah, la plus grande majorité des cafés sont traditionnelles, les salles sont toujours aussi petites, les cadres accrochés n’ont pas changé depuis l’indépendance, seul élément auquel les propriétaires ont apporté une modification est la peinture mais ni le décor, ni les cadres accrochés ni la musique n’ont changé. Ce sont les anciens cafés maures de la Casbah à l’identique, de véritables pièces de musée, une partie de l’histoire se fait sentir avant même le seuil de la porte. Ils sont en nombre incalculable et représentent un pilier dans les relations sociales des casbadjis. En effet, en plus du fait qu’ils soient bien évidemment un lieu de rencontre des habitants de chaque quartier, ils révèlent les tensions, les relations et les discriminations socio-langagières comme aucun autre endroit collectif à la Casbah. Il faut dire que tout le monde entre dans ces cafés, la ségrégation n’est pas flagrante ni provocatrice mais elle existe. L’enquête m’a permis de découvrir que s’il y avait les hammams comme lieu où les femmes pouvaient établir des noces, pour les hommes ce sont les cafés qui tiennent ce rôle. En effet, j’ai appris que lorsqu’un jeune garçon veut épouser une fille, il commence par révéler son secret à sa mère. Celle-ci le confie à son mari qui généralement commence par faire son enquête sur la famille de la fille et s’il a des connaissances parmi l’un de ses membres, il entame une discussion sérieuse avec son fils ou confie ce qu’il a à lui dire à sa femme qui le lui transmet aussitôt. Après la première entrevue entre les femmes (au cours de laquelle la mère exprime sa satisfaction ou non rien qu’à la vue de la jeune fille, cette entrevue est appelée « echouffa »), le père du jeune garçon se rend au café du père de la fille (généralement accompagné d’un ami ou d’un voisin commun) et c’est là qu’ils font connaissance avant de parler de leurs origines en premier, parce qu’en faisant connaissance, chacun cherche à savoir si l’autre est citadin, s’il est casbadji et si sa famille a une bonne réputation. 5 Ce qui est de la Casbah. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 309 Une autre fonction est particulière à un bon nombre de cafés de la Casbah : les artistes et les groupes musiciens en font une sorte de bureau où ils ont leur table habituelle pour recevoir les demandes de leurs services pour célébrer un mariage ou une circoncision. Ces artistes s’attachent généralement à un seul café dont le patron prend les commandes et les coordonnées de leurs clients en leur absence. Le célèbre café des musiciens s’appelait « qahouet lefnardjia » (café des allumeurs de gaz), aujourd’hui c’est le fameux café Malakoff cité par la plupart de nos enquêtés hommes ou femmes, de très grands chanteurs et musiciens y ont laissé une trace. Il faut dire que dans pratiquement tous les anciens cafés de la Casbah, il y a les photos des maîtres du chaabi lors d’un de leur passage pour une fête dans le coin. C’est une sorte de trophée présentée aux clients. L’autre fonction qu’occupait et qu’occupent les cafés aujourd’hui est celle de tous les cafés du monde, c’est un centre de renseignement exactement comme le hammam pour les femmes. Les gens du quartier se retrouvent pour échanger les derniers évènements importants ou même insignifiants de tous les voisins ce qui met tout le monde sous surveillance à cause de la proximité des bâtisses. Tout était rapporté, les disputes, les visites, les petites ou grandes effractions éthiques, sociales, religieuses ou citadines. Chaque groupe prend le relai de l’autre, ce qui forme une organisation inconsciente de la pratique sociale du café maure casbadji. 2) Les bains : Aller au bain à la Casbah fait partie d’une pratique collective héritée depuis l’époque ottomane, l’absence d’eau et donc de salle de bain dans les maisons traditionnelles explique ce recours à des endroits collectifs où les habitants de la ville pouvaient prendre leur bain. Certaines maisons étaient dotées de puits mais beaucoup d’anciens habitants s’approvisionnaient en eau grâce aux fontaines et en récoltant les eaux pluviales dans ce qu’ils appellent « El-djeb »6. Ceci dit, dans les grandes et riches maisons (des nobles et mêmes des petits maîtres) il y avait ce qu’ils appelaient l’entresol, en arabe ils le nomment « el-aloui » en dessous duquel il y avait « elfernaq » (le four) qui servait, entre autres, à faire chauffer le bain. A cette pratique s’était associé tout un discours et des rites qui ont créé une manière casbadjie d’aller au bain à travers une manière de se préparer avant d’y aller, une manière de s’habiller et tout un ensemble d’ustensiles de bain. Ces pratiques socio-langagières ont fait que le bain occupait une place de centralité sociale puisqu’il regroupait les hommes et les femmes7 de la Casbah, mais aussi un centre géographique puisqu’il sert de repère dans les parcours et les itinéraires individuels et collectifs. Sur la carte ci-dessous, il est facile de comprendre l’importance des bains dans les pratiques sociales quotidiennes. 6 M’hamsadji, Kaddour. (2010) El Qasba Zemân. La Casbah d’Alger autre fois. Tome I, Alger, OPU, p123. Il rapporte qu’avant l’arrivée des turcs, les algérois envoyaient chercher l’eau à la campagne avant de l’emmagasiner dans des jarres ou dans des citernes et que bien après ils avaient une seule fontaine, celle de Bab-Lebhar très réputée pour son eau d’une fraicheur et d’une douceur qui explique pourquoi ils l’avaient vénérée. 7 Les femmes allaient plus que les hommes aux bains et elles accordaient une très grande importance à tout ce qui s’y rapportait, c’était, en plus du fait qu’il permettait la réactualisation des informations sur les voisins et voisines, pour beaucoup c’est un centre de renseignements où l’on apprenait tout sur les voisins qu’ils soient anciens ou nouveaux. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 310 Figure 3 Carte illustrant le nombre et l’endroit des bains dans la Casbah durant la période coloniale Cette carte illustre l’emplacement des bains à la Casbah durant la période qui a précédé la démolition de la basse Casbah. On voit bien que sur une superficie assez réduite comme celle de la Casbah8, il y a tant de hammams actifs, c’est dire leur importance et leur profondeur dans les pratiques sociales. Si j’examine superficiellement cette carte il apparait que la disposition des bains n’est pas homogène, dans la partie centrale et basse de la Casbah, ils sont nombreux et très proche, les uns des autres, alors que dans les autres parties, plusieurs ruelles n’en comptent que très peu voire aucun. L’explication de cette remarque tient dans le fait qu’à l’époque turque, dans les endroits où les bains ne sont pas nombreux, les familles qui y habitaient étaient riches ou nobles et possèdent toutes un bain dans leur maison, ce qui était le cas de beaucoup de maison de la Casbah. Ceci signifie que dans les quartiers où les bains pullulent, les familles sont modestes ou pauvres. Une autre information en relation avec ces bains renseigne sur le waqf d’un très grand nombre d’entre eux à différentes institutions et différents pays destinataires. Le waqf signifie le don d’un bien rentable ou bénéfique de quelque sortes que ce soit, fait par une personne ou une institution à l’intention d’une famille ou d’un groupe de personnes voire à tout un pays. La mission caritative du waqf implique le blocage du bien de toute transaction, héritage, transfert ou offre, il s’agit de léguer l’usufruit d’un bien à une œuvre bien précise selon la volonté de son propriétaire. A titre d’exemple, le propriétaire d’un terrain peut en faire un waqf pour qu’on y bâtisse uniquement des mosquées ou des écoles coraniques. L’état peut alors détruire un édifice 8 Elle s’étend sur 45 hectares environ. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 311 qui servait d’école coranique ou même une ancienne mosquée pour y construire une nouvelle mosquée mais personne ne peut annuler cette volonté. Ce détail est important car un très grand nombre de bains de la Casbah avaient été bâtis et inscrits dans la liste des waqf à différentes destinations. A tire d’exemple, huit bains étaient des waqf pour la grande mosquée (Djamaa-el-kebir), huit autres étaient destinés à la Mecque et à Médine en Arabie Saoudite, neuf pour l’entretien des fontaines de la Casbah et enfin quinze bains étaient destinés aux différentes autres mosquées de la Casbah (à cette époque il existait environ quarante bains, les autres bains n’étaient pas inscrits dans les waqf). Ce caractère religieux des bains trouve sa source dans le fait que ces lieux fonctionnent aussi comme des lieux d’ablutions, ce qui symbolise la purification du corps et de l’âme. En ce qui concerne la purification de l’âme il existe plusieurs textes que les clients du bain récitent avant, pendant et après les gestes d’ablutions. Mais une remarque est ici nécessaire car le hammam tel qu’il est pratiqué dans la tradition algéroise n’est pas toléré par l’Islam puisque les hommes et les femmes se dénudent partiellement ou totalement ce qui est strictement répudié par les principes religieux de l’Islam. Mais faute d’autre solution pour les habitants de la Casbah qui n’avaient pas d’eau à la maison, le bain restait le seul endroit où les uns et les autres pouvaient bénéficier d’une véritable toilette efficace. Tout le monde allait au bain à la Casbah même après l’indépendance sauf que cette pratique a commencé à diminuer au fur et à mesure que les habitants de la Casbah installèrent les conduites d’eau dans leur maison. Mais elle est restée dans l’imaginaire collectif, une pratique citadine et algéroise par excellence de surcroit, sans oublier que tous les enfants de la Casbah, filles ou garçons, étaient, et sont toujours, initiés à l’expérience du bain dès les premiers mois de leur naissance, c’est pour cette raison que cette pratique reste ancrée dans les esprits desdits casbadjis qui continuent d’y aller même s’ils possèdent des bains chez eux. Si les mosquées sont publiques (elles appartiennent toutes à l’état), les bains eux, sont privés, et à la Casbah il y en a aujourd’hui une trentaine, autant comme dans aucun autre quartier en Algérie. Ces bains ouvrent toujours leurs portes aux femmes durant la journée et aux hommes à partir de 17h. Dans les entretiens directifs une question a été consacrée à leur connaissance des bains qui les entourent, les données recueillies prouvent l’aspect de centralité de ces lieux publics dans les représentations spatiales de la ville et dans la toponymie urbaine. 3) Les mosquées : Comme le tissu urbain de la Casbah est compact, il est facile de comprendre pourquoi c’est l’endroit où la densité est parmi les plus importantes de l’Algérie. Elle s’étend sur 70,58 hectares dont la presque totalité est accidentée (118 mètres de dénivellation), s’y élèvent 6874 bâtisses destinées à l’habitation, 518 immeubles administratifs, 30 établissements éducatifs, et 13 mosquées, 11 écoles coraniques pour 45 453 habitants.9 Dans tous les itinéraires demandés aux informateurs que j’ai rencontrés, il est toujours question de se situer par rapport aux mosquées. Le phénomène est plus attirant lors des entretiens audiovisuels où le recours à la mosquée comme repère est quasi indispensable. Ainsi, la mosquée occupe une place de centralité collective puisqu’elle regroupe les habitants de toutes les rues qui lui sont mitoyennes. Dans leur dénomination il y a deux types d’appellations : celles attribuées à des marabouts, en somme, ce sont toutes celles dont le nom commence par Sidi (ici monseigneur ou le saint) et celles dont le nom renvoie à une mémoire collective comme la mosquée Betchine (qui porte le nom d’un célèbre corsaire et armateur italien 9 Statistiques de 2005. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 312 du nom de Beccinino Ali-Betchinin, c’est lui qui l’a construite en 1622) ou encore la mosquée Ketchaoua (construite en 1794, ketchaoua en turc veut dire chèvre et la mosquée a pris ce nom-là parce que les turcs avaient ainsi nommé l’endroit où elle a été bâtie qui était à leur époque un pré ou un pâturage dont le troupeau était en grande partie constitué de chèvres.10) Les mosquées à la Casbah contribuent énormément à la préservation de la mémoire collective puisque beaucoup, pour ne pas dire toutes, possèdent un passé profond et certaines sont même associées à des légendes comme la mosquée sidi Bougdour. Il faut savoir que contrairement aux autres quartiers, La Casbah ne possède pas de nouvelles mosquées, au contraire elle en a perdu beaucoup puisque les Français en ont détruit toutes celles qui étaient dans les anciens quartiers où a été construite la ville européenne à la basse Casbah. La mémoire de la fameuse mosquée Es-saïda détruite durant les toutes premières années de la colonisation, perdure même de nos jours. Diego de Haëdo avait dénombré plus de 109 petites mosquées, 13 grandes et célèbres (comme la mosquée appelée djamaa Ejdid bâtie en 1660 qui existe encore aujourd’hui juste à côté de Djamaa Elkbir bâtie en 1097) ainsi que 12 zaouïas. C’est dire à quel point les mosquées occupaient un rôle central dans la médina. Aujourd’hui, il n’en reste que vingt cinq édifices religieux entre mosquées, salles de prières et écoles coraniques. Mais là aussi, le nombre de mosquées confirme l’aspect « de ville » de la Casbah considérée officiellement comme un quartier. En effet, aucun quartier en Algérie ne possède autant de mosquées et d’écoles coraniques, dans presque chaque quartier il y a une mosquée et ce, dans le meilleur des cas. La fonction de repère pour la mosquée est multiple. C’est un repère des différents groupes des quartiers voisins (les jeunes, les personnes âgées, les nouveaux ou anciens habitants…) et là, la mosquée révèle le degré de croyance des uns et des autres. A titre d’exemple, pour la prière d’El-Fedjr (la prière de l’aube) est obligatoire pour tous les hommes qui habitent à côté de la mosquée. Cette prière constitue un indice de croyance puisque des récits de la Sirra Nabaouiya (Les textes du Prophète Mohamed Prière et Salut soient pour lui) rapportent que si un homme venait à manquer trois de ces prières successivement, il perdait le titre de pieux, alors tous les habitués se constituent en groupe (dans la mosquée) entre ceux de la première rangée sont connus et se connaissent(la plupart d’entre eux ce sont des personnes âgées) c’est un groupe à part, ceux du côté gauche ou droit eux aussi forment d’autres groupes. C’est un petit exemple sur le rôle de la mosquée dans la catégorisation sociale. 4) Les fontaines Selon quelques historiens, les anciens habitants de la ville d’Alger s’approvisionnaient en eau potable des montagnes qui l’entouraient. De grandes jarres en argile leur permettaient de la conserver pendant un certain temps. La première fontaine a été bâtie près de Bab Lebhar (à côté de l’Amirauté actuellement), Tous les citadins s’y alimentaient et emmagasinaient son eau qui a fini par être vénérée. Ensuite, au XVème siècle, avec l’aide des arabes chassés d’Espagne en 1492, les habitants de la ville ont construit plusieurs aqueducs, ils les ont fait converger vers la ville et très vite, toutes les grandes maisons de la Casbah possédaient leur puits. Les autres, plus modestes avaient dans chaque quartier une fontaine. Avec l’arrivée des Turcs la ville s’est de plus en plus organisée, les aqueducs et les fontaines étaient contrôlées par « Caïd el-ayoûn »11 (le Chef des sources d’eau) qui supervisait le bon entretien des fontaines exclusivement sous les ordres de l’Amîn (responsable des fontaines). 10 11 Je tiens cette version d’un de mes informateurs. M’hamsadji, Kaddour. Op.cit. p125. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 313 Il y avait à Alger au moins cent soixante quinze12 fontaines au seizième siècle, durant les années quatre-vingts il en restait vingt trois à la Casbah, aujourd’hui seules six13 (des cinquante initiales) d’entre elles ont pu subsister, desquelles jaillit encore l’eau de source qui descend des hauteurs d’Alger. Il s’agit de Aïn14 Sidi Ramdan, Aïn M’zaouqua, Aïn Bir Djebah, Aïn Sidi M’hamed Chérif, Aïn Sidi Benali et Aïn Bir Chebana. Il en existe bien d’autres mais soit elles ne fonctionnent plus, soit il n’en reste que leur emplacement et/ou sa décoration. Durant la période coloniale, les Français avaient déjà regretté leur disparition mais ils n’ont rien fait pour préserver celles qui demeuraient fragilisées par le temps et les agressions de toutes sortes à l’exception de certaines qui furent sauvées grâce aux demande du comité du vieil Alger qui a laissé sous la plume de son fondateur Henri Clein une reconnaissance de la spécificité des pratiques citadines et culturelles de la Casbah : « Elles sont hélas peu nombreuses aujourd’hui, les fontaines mauresques algéroises, si intéressantes par leur lignes, par les souvenirs historiques qu’elles évoquent, par les groupes pittoresques qu’elles réunissent devant leur onde chantante »15. La plupart de fontaines faisaient partie du waqf (des dons de bienfaisance), elles ont été offertes par des familles nobles ou du gouverneur lui-même comme celles bâties par MustaphaPacha au XVIIème siècle. Voici un exemple de ce qui a été écrit sur une fontaine ses fontaines : "Ali Pacha, ayant examiné parfaitement ce monde périssable, a songé à gagner son salut par l'emploi de ses richesses tout en élevant une construction. Il a fait couler ces fontaines qui donnent la vie et la pureté. Il espère en son cœur des éloges sincères, que Dieu soit satisfait de lui. Puisse-t-il être admis sans jugement au plus haut du paradis. Année 1178 de l'Hégire (17641765) » Voici un autre exemple : « Ô mon Dieu ! fais que Mohamed Pacha, le constructeur de cete édifice, soit toujours heureux. Donne-lui pour habitation un palais dans le paradis, et placele loin de l’enfer ». Le but de ses textes inscrits généralement sur la façade la plus fréquentée de la fontaine, est de faire que le passant qui lit ces textes se trouverait en train de prier pour celui qui a fait aumône de la fontaine sans s’en rendre compte. Leur décoration ne laisse pas les passants et les touristes insensibles, beaucoup d’auteurs décrivent justement cette particularité dans leurs œuvres. Par ailleurs, la raison de leur importance est qu’elles étaient les seules qui alimentaient en eaux les habitants de la Casbah n’ayant pas de puits à l’intérieur de leur maison. Par la suite, elles sont devenues des composantes indissociables de l’identité de la ville. Leur nom renseignait sur une pratique spécifique de l’espace. A titre d’exemple, il y a une ancienne fontaine, qui n’existe plus aujourd’hui, appelée « Aïn Lehdjadjel » (la fontaine des veuves et des femmes divorcées), point de rencontre d’une certaine catégorie de femmes casbadjies, il y avait aussi « Aïn Laatach » (la fontaine de la soif) à cause de la qualité de son eau, une eau très plate. En gros, les fontaines de la Casbah représentaient un point rencontre pour les habitants du quartier, un lieu de jeu pour les enfants, un lieu de discussion pour les femmes, un lieu de travail pour les Biskri (personne d’origine de Biskra) chargés de transporter l’eau dans les différents quartiers de la Casbah et un lieu de culte pour d’autres comme les marins qui buvaient et s’approvisionnaient en eau de source de leur quartier avant de prendre la mer. Pour eux, la fontaine est purificatrice et protectrice. 12 Khlifa,Abd errahmen. (2010) Alger : Histoire et patrimoine, Alger, éditions ANEP. Source, quotidien El Moudjahid, édition du 20 mai 2009. 14 Aïn veut dire fontaine 15 Clein, Henri. (2003) Feuillets d’El-Djezaïer, Tmoe II (réédition), Alger, Du Tell, p45. 13 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 314 Aujourd’hui, elles sont avant tout un lieu de mémoire, une marque mémorielle à laquelle beaucoup de casbadjis accordent une importance identitaire et pour laquelle ils œuvrent dans le but de la préserver et la restaurer. 5) Les marchés Tous les marchés étaient situés à la basse Casbah qu’on appelait l’Eouta (qui veut dire le plat) durant l’occupation turque et française. Une fois détruite entièrement, les marchés ont été déplacés tout en restant aux limites entre la haute et la basse Casbah à la rue Amar Ali ou la rue Arbadji Abd Errahmen. Il y avait plus de vingt marchés différents, chacun se spécialisait dans une activité spécifique. Les bougies avaient leur marché « souq echemmâ’ine », le charbon avait lui aussi son marché « souq lefham ». Les agriculteurs allaient aux marché de l’agriculture « souq ezirâ’a », les menuisiers, les bijoutiers, les chaudronniers et les potiers, tous avaient leur propre marché. Aujourd’hui, la basse Casbah a gardé son caractère commercial. Certaines rue ne sont plus appelée par leur nom mais par leur activité commerciale comme « zanqet Laarayes » (la ruelle des mariées) parce qu’on y vend tout le nécessaire pour la fête et le trousseau de la mariée. Il y a aussi « droudj el kebda » (les escaliers du foie) à cause du grand nombre de petites boutiques qui préparent des plats traditionnels faits à base de foie. Durant le début des années quatre vingt dix, la commune de la Casbah à installé un marché tout à fait en haut de la ville, il était placé en face de la maison de détention « Sekadji » et juste à côté de la brigade de la gendarmerie. Evidemment, avec le début des évènements de la décennie noire, il a très vite été fermé pour devenir un hangar exploité par la brigade de la gendarmerie. Ce qu’il faut savoir maintenant sur le rôle de ces marchés dans les pratiques spatiales est que d’abord, il s’agit d’un lieu de rencontre et de socialisation, c’est aussi un repère géographique et social, c’est enfin un lieu vital pour la ville. Sauf que la multiplication des marchés informels à transformé la ville en un lieu très sensible à cause du nombre alarment des agressions qui s’y produisent tous les jours. Néanmoins, les femmes continuent de venir faire leurs courses sur le trottoir qui leur est réservé, de par les produits mis en vente. La présence tolérée de la femme active dans ces milieux est symptomatique. Elle est soit vendeuse de « Mhadjeb » et autres plat traditionnel algériens, ce qui la garderait comme une femme exerçant une spécialité féminine, soit elle est exploitée dans la vente des bijoux, ce qu’on appelle « edellalat » (les négociatrices d’or). Conclusion A voir le nombre de lieux de mémoire que proposent les circuits touristiques de visiter, il est très facile de confirmer l’hypothèse selon laquelle il est plus question de circuits historiques que mémoriels. C’est l’histoire qui est mise en valeur et non la mémoire de la population qui a occupé et occupe encore la ville. L’impact qu’induisent ces tracés touristiques peut facilement se traduire en un oubli forcé de la mémoire collective et avec le temps celui de l’identité de la Casbah. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 315 Nous assistons aujourd’hui a la mort certaine du langage casbadji qui n’est parlé que par une certaine catégorie de familles casbadjies et essentiellement par les personnes âgées16. Le décalage temporel et culturel entre le parler jeune et celui des personnes âgées a engendré la perte d’un grand nombre de pratiques socioculturelles et linguistiques qui étaient à un certain moment en harmonie avec le tissu urbain de la ville. En d’autres termes, la Casbah a été bâtie pour abriter des familles qui se connaissaient. Il y avait des familles nobles et d’autres très modestes mais tout le monde se connaissait dans les bâtisses proches l’une de l’autre. Le rapprochement des bâtisses avait un but de complicité culturelle et identitaire. C’est l’un des seuls endroits où les bâtisses sont si proches l’une de l’autre comme sur cette photo : Figure 4 Le phénomène du rapprochement des bâtisses de la Casbah Aujourd’hui le mode de vie casbadji qui est aussi un mode d’emploi pour la préservation du bâti de la Casbah et de son identité est en train de disparaître et les circuits touristiques ne révèle que ce qui fait partie de la macro mémoire collective, la micro mémoire est petit à petit écartée jusqu’au jour où le mot casbadji n’aura plus aucun sens. En suivant les circuits touristiques officiels de la Casbah, les touristes ne verront qu’un seul bain, celui du Dey, ils ne découvriront qu’une seule fontaine et ne comprendront jamais le rôle des cafés, des marché et terrasses dans l’identité de la Casbah. Ils ne comprendront jamais pourquoi les casbadjis ne nettoient pas les maisons à grand eau et ne saisiront jamais pourquoi certaines rues ont pu garder leur nom d’origine alors que d’autres ont en trois ou quatre. 16 Sebih, Réda. (2007) « La Casbah d’Alger entre fracture urbaine et stigmatisation langagière. » dans, Ségrégation spatio-linguistique : dynamique socio-langagière et habitat dit populaire, Actes des JISU 5, Assia Lounici et Thierry Bulot (dirs), Alger, Edition DEK, p167-206. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 316 Un circuit touristique doit être fait sur le terrain avec les habitants de la ville, non derrière un bureau pour satisfaire une demande commerciale. Car, et c’est là une réalité universelle, le tourisme peu faire vivre le commerce de la ville mais il détruit son âme s’il ne montre pas au monde son vrai visage. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 317 Two World Heritage Sites; One Border: Visitor Experience and Management of Pre-Columbian Sites on Both Sides of a Fortified Frontier Richard G. Shieldhouse (Strategic Partners & Associates, United States) Richard G. Shieldhouse Senior Vice President Strategic Partners & Associates 1468 Edgewood Circle Jacksonville, FL 32205 USA Tel. +1 (904) 388-0158 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 318 Two World Heritage Sites; One Border: Visitor Experience and Management of Pre-Columbian Sites on Both Sides of a Fortified Frontier Abstract : After 40 years and 962 cultural and natural sites with outstanding universal value (OUV), the relationship between tourism and inscription on the World Heritage list has been the subject of much study and speculation. This research examines two sites – Chaco Culture, in New Mexico, US, and Paquimé, in Chihuahua, Mexico. Both sites represent Amerindian civilizations of the Sonora and Chihuahua Deserts that dominated territory now controlled by the United States and Mexico. Given their common patrimony, their World Heritage status, and their proximity, the two sites were thought to provide an opportunity to investigate differences in visitor levels, visitor experience, and management that are driven by their physical location on either side of the heavily protected US-Mexico border. Research involved site visits, interviews, and a review of available literature, including internal documents. Results revealed that management philosophies impact visitor levels and the visitor experience. However, other influences, such as physical characteristics of a site, such as size and proximity to population centers, and a perception of violence in northern Mexico are more important. There is a tendency to generalize about World Heritage sites, but this comparison of two similar sites suggests one should resist the urge to draw quick conclusions. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 319 Two World Heritage Sites; One Border: Visitor Experience and Management of Pre-Columbian Sites on Both Sides of a Fortified Frontier Introduction The World Heritage List (as of September 2012) consists of 962 cultural and natural sites with outstanding universal value (OUV). The interpretation of this term has evolved since the 1972 World Heritage Convention (Jokihleto, 2008). The 2008 Operational Guidelines for the Implementation of the World Heritage Convention (UNESCO, 2008) defines OUV as “cultural and/or natural significance which is so exceptional as to transcend national boundaries and to be of common importance for present and future generations of all humanity.” This definition suggests noble intentions, but in a practical sense, does inscription on the World Heritage further the opportunity to transcend borders? This analysis examines two World Heritage Sites – Paquimé, in Casas Grandes, Chihuahua, Mexico and Chaco Culture, Nageezi, New Mexico, United States. The two sites, which are separated by 875 highway kilometers (544 miles) and the heavily fortified US-Mexico frontier, arguably emerge from the same broader civilization from the Southwestern United States and Northern Mexico. It has been argued that the two sites are a part of a sequence of large ceremonial, commercial, and population centers dating from about 900 to 1450 CE, each of which was located along –108 degrees W. (Lekson, 1999). The basic similarity of the two sites invites further scrutiny which may offer us insights into the effect of inscription on the World Heritage list. The idea here is that, as with medical twin studies, it may be possible to examine these two very similar sites and derive some conclusions about whether the nature of these places is a consequence of simply being on the list or whether it reflects their different management: nature versus nurture. This paper will examine three aspects of Paquimé and Chaco and how they differ with respect to: • Visitor levels; • Management issues; and • The visitor experience. Finally, with the two sites selected as manifesting OUV and thus transcending national borders, how feasible is it for residents of both the United States and Mexico to visit both sites, that is, to transit national borders? Background The 2008 Guidelines integrated aspects of the 1994 Nara Document on Authenticity which “provided a practical basis for examining the authenticity of properties proposed for World Heritage listing ” (Rössler, 2008). The result are eight paragraphs, supplemented by the Nara Document of 1994 (UNESCO, 1994), which provide a means of simultaneously creating a universal concept of authenticity, while recognizing cultural variation. This is characterized by paragraph 11 in the Nara Document, which reads: All judgments about values attributed to cultural properties as well as the credibility of related information sources may differ from culture to culture, and even within the same culture. It is thus not possible to base judgments of values and authenticity within fixed criteria. On the contrary, the respect due to all cultures requires that heritage properties must be considered and judged within the cultural contexts to which they belong. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 320 The Nara Document artfully puts into play Erik Cohen’s notions that authenticity is a socially constructed concept and therefore is negotiable (Cohen, 1988). Within this context, it is hardly difficult to imagine two cultures as different as Mexico and the United States managing similar sites representing similar ancient cultures, but with entirely different interpretations of the relevance of the cultural artifacts and landscapes. The prevailing view is that inscription on the World Heritage list brings increasing amounts of visitors and with them economic growth, but the assumption has not been methodically studied. Brijesh Thapa summarizes the situation as follows: “… there is a paucity of empirical research that actually confirms the correlation that designation of a World Heritage Site truly results in increased visitation” (Thapa, 2010). It is widely believed that World Heritage Site designation leads to increased publicity and higher visitor levels is a central theme in UNESCO’s 1998 Management Guidelines for World Cultural Heritage Sites. Its authors state that “the designation of a site as World Heritage implies changes. Increased numbers of visitors demand new facilities and bring more traders” (Feilden and Jokilehto, 1998). Myra Shackley’s work added some nuance to this assumption. Based on a review of ten case studies, Shackley concluded that “it is frequently assumed that any site awarded World Heritage status will immediately receive a marked increase in visitors. However, this is not necessarily the case and visitor numbers depend on a number of factors including the way in which the site is marketed and issues connected with access” (Shackley 2006). In other words, World Heritage designation is not enough. She further asserts that lesser-known sites attaining World Heritage status (such as Biertan, Romania) see hardly any increase in visitors, while better-known sites (Easter Island or Rapa Nui, for example), are so famous that most people would expect them to already be on the World Heritage list. Consequently, they see no increase in visitors. An analysis by James Rebanks stratified World Heritage sites according to 15 criteria assessing their motivations for inscription, their focus and their actions (Rebanks Consulting Ltd. and Trends Business Research Ltd., 2009). Rebanks found four basic categories of World Heritage sites, ranging from those interested merely in “saving stuff” to those that see the designation as an essential element to the definition of a place. Within this context, it is possible to envision two similar sites, such as Chaco and Paquimé, demonstrating different behaviors with respect to management and extracting economic benefit from tourism. Shackley and others fail to consider another possibility, namely that the World Heritage designation may contribute to an initial burst of interest, only to be followed by declining visits due to unfulfilled expectations, or poor planning and management. Another analysis performed a statistical analysis of Mexican government tourist data for seven World Heritage cities. It concluded that a significant increase in tourism follows inscription. However; it also determined that long-term trends are dictated by such influences as management strategies, sophistication of planning, and other public policies (Shieldhouse, 2011). The connection between Chaco and Paquimé is clearly articulated in a work by archaeologist Stephen H. Lekson devoted to the subject (Lekson, 1999). He observes that Chaco, Paquimé, and two other intervening ceremonial cities, occupied from 900 to 1450, were linked by architectural similarity, by their importance as trading hubs linking communities to the north with communities to the south, and by their shared location along the same meridian. The problems related to having a technical organization, Mexico’s National Institute of Anthropology and History (INAH), charged with centrally managing cultural resources are highlighted in an essay by Nelly M. Robles García and Jack Corbett (2010). The authors note that Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 321 INAH adopted a basis for configuring management plans that was modeled by the United States National Park Service. The Concept Chaco Culture and Paquimé (the latter also known as “Casas Grandes”) are two sites from the Amerindian culture of the US southwestern states, Arizona, Colorado, New Mexico, and Utah, and Mexico’s northern states of Chihuahua and Sonora. Both sites are on UNESCO’s World Heritage list. Chaco Culture, in New Mexico, was inscribed in 1987 under Criterion III, “to bear a unique or at least exceptional testimony to a cultural tradition or to a civilization which is living or which has disappeared” (UNESCO, 2012). The original nomination was expanded to include neighboring sites, including Pueblo Aztec, which is 122 km (76 miles) due north of Chaco Culture National Historical Park. Paquimé, in Chihuahua, Mexico, was inscribed in 1995 under Criteria III and IV. A 1989 assessment by ICOMOS asserted that it was “uncomfortable judging this proposal without the benefit of a comparative study which could analyze similar sites in both the United States and Mexico” (UNESCO, 1989) A review of Internet resources failed to reveal if such a study was performed. Interestingly, ICOMOS expressed no need for an analysis of how Chaco fits into the picture regarding ancient civilizations in the US Southwest and northern Mexico. Possibly, the documents represent an evolving approach by ICOMOS. UNESCO’s Chaco documents referred to the collection of sites as a subset of the broader Anasazi culture of the Southwest. In Mexico’s nominating files a different and more obscure geographical definition, attributed Paquimé to the “Oasis American Culture, which was also found in several states in the American south” (UNESCO, 1998). When one abandons the available array of pigeonholes, Lekson’s arguments -- that Chaco and Paquimé are manifestations of a similar culture during different time periods, one that was seeking a more stable water supply and other characteristics conducive to developing a more advanced civilization – become more appealing. Figure 1 shows the general location of Paquimé and Chaco along -108° West, along with the intervening pueblo and ceremonial city at Aztec. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 322 Figure 1 General Location of Chaco and Paquiné In addition to their location along this meridian, the sites bear numerous other similarities, including a north-south orientation, and t-shaped doorways. The outward similarities of the two sites invite a comparison which could highlight the influence of their respective locations on either side of the US-Mexico border. These two World Heritage sites, which share so many similarities, are fertile ground for gaining an understanding of the relationship between management practices and visitor experience. During their periods of influence, the two sites were trading centers as well as ceremonial centers. Trade goods from the south, such as copper, shells, or psittacines, would find their way to northern settlements by pathways through these two cities, just as turquoise from the north would find its way south, ultimately to Mesoamerica. In light of this historical connectedness, this investigation also considers practical barriers to experiencing a tourist route connecting Chaco and Paquimé. Visitor Levels The cases of Chaco and Paquimé appear to validate the assertions of Shackley, Rebanks, and others that impact of World Heritage status on tourism levels to sites depends on an array of Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 323 factors independent of inscription. Figure 2 shows the trend in visitor levels to the two World Heritage sites. Figure 2 Historic Visitation Levels to Chaco and Paquiné The graph suggests both sites witnessed increases in total annual visitors after their inscription, in 1987 for Chaco Culture and 1998 for Paquimé. Over a longer horizon, the results are mixed. Looking beyond the peaks and valleys which correspond heavily to significant events, such as the discovery of the Sun Dagger phenomenon at Chaco and subsequent documentary films or Paquimé’s new visitor center which led to a 1996 spike in visitors, the overall trend for Chaco in recent years has been toward flat levels of arrivals. (The pronounced dip in 2005 principally reflects a change in the method of counting visitors from prior years.) For Paquimé, the years since 2005 have been marked by a sharp decline in visitors, with annual levels declining 46.1% by 2011. The causes for this trend are well known: • A continued perception of violence in Mexico, especially among the US frontier, including the state of Chihuahua; • The 2008 H1N1 influenza scare; and • Continued effects of a sluggish recovery from economic recession. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 324 Figure 3 (below) shows that the impact is more substantial for foreign visitor levels at Paquimé. Only 415 visitors (mostly North Americans) came to Paquimé in 2010, down from 10,319 only three years earlier – a 96.0% decline. Figure 3 Domestic vs. Foreign Visitors to Paquiné There is evidence that safety has improved in and near Casas Grandes. During a recent visit, many locals said things were bad three years ago, but have since returned to normal. Many locals suggest it was bad three years ago, but normal today. During the first quarter of 2012, Chihuahua State witnessed a 42.4% decline in armed homicides. This was exceeded by the 64.8% decline in notoriously dangerous Ciudad Juárez. The nearly city of Nuevo Casa Grandes, with population of 59,337 had four armed homicides in the first quarter of 2011, but only one during the first four months of 2012 (Government of Mexico, 2012). Conceivably the new Mexican government under president-elect Enrique Peña Nieto will bring a different approach toward drug cartels which will lead to a more tranquil environment. Likewise, the expectation of his election may have contributed to improved murder statistics during the first quarter of 2012. Management Issues Chaco and Paquimé face strikingly different management challenges. Chaco Culture National Historical Park covers 53 square miles (137 square km) contains 4,000 archaeological sites, 37 of which are open to visitors. Chaco “is managed to provide independent and contemplative visitor experiences, along with opportunities to explore the prehistoric cultural Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 325 sites.” (Chaco Culture National Historical Park, 2012). Chaco’s landscape is rich with artifacts which are frequently revealed by wind and rain, and the temptation to loot remains an ongoing challenge to the park’s law enforcement and emergency-services staff, which consists of only 2.5 full-time equivalent personnel out of 27 in total. Chaco’s base budget in 2010 was $2.1 million (ibid.). Continued governmental pressure to limit spending should keep those levels relatively constant for the foreseeable future. The enormity of Chaco, combined with limited budgets site and a lightly supervised, hands-off attitude toward visitors, have forced management to consider various means of restricting visitation. The principal access to the park is from the northeast via County Road 7950, that starts at New Mexico 44/US 550, the main highway from the Four Corners region (named for the intersection of the states of Arizona, Colorado, New Mexico, and Utah) to New Mexico’s largest city, Albuquerque. The distance from that highway to the park entrance is 21 miles, of which 13 are unpaved and effectively impassable for large recreational vehicles and buses. A proposal by San Juan County, New Mexico, seeks to pave the final 13 miles. Chaco’s NPS managers and their consultants project an initial 12% annual increase in visitor levels for three years, outpacing average the 3.6% compound annual growth rate in park budgets between 2002 and 2010. Visitor pressures on Chaco are not solely attributable to potential road improvements. The recent boom in fossil fuel exploitation has significant impact on areas to the north of Chaco Culture National Historical Park. While hydraulic fracturing and other modern techniques of national resources exploitation may have unfortunate long-term consequences for the numerous Pre-Columbian sites north of Chaco, including large sites at Salmon Ruin, near Bloomfield and Aztec Ruin, near Aztec, the more immediate threat may arise from the economic growth which was triggered by the natural resources boom. Bloomfield, 66 miles (122 km) and 110 minutes from the Chaco Visitors Center, has witnessed a 26.4% population increase between 2000 and 2010, according to the United States Census (United States Census, 2010). Oil and gas drilling on adjacent lands threaten the integrity of the park. In 2011 it was added to the National Trust for Historic Preservation’s list of Most Endangered Historic Places. A recommended new management plan would take several measures to deal with visitorrelated problems, including crowding and looting, related to increased visitation with concurrent flat budgets. The alternative preferred by Chaco’s managers would provide increased education and new limits to access. Under the proposal, “all visitors would be required to participate in a structured education program before accessing the park’s main loop road (where the primary cultural sites are located) (Chaco Culture National Historical Park, 2012). Slight increases in staff would provide additional patrols and interpretation, particularly during peak periods. New controls would limit group access to two per day. Larger groups would be required to split in subgroups of less than 20 people. Groups may be banned during peak moments. Finally, a reservation system for campgrounds would be initiated. While Chaco struggles to find ways to control visitors, Paquimé’s chief management problem is lack of visitors.1 (A glimpse of Paquimé’s visitor log revealed only 17 visitors on March 17, 2012.) The physical characteristics of the site, including the Museum of Northern Cultures (El Museo de las Culturas del Norte), facilitate crowd management and minimization of vandalism and theft. The facility is equipped to handle far larger volumes of visitors than it currently handles. 1 Interview with Eduardo Gamboa, Carrera, 27 March 2012. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 326 The entire facility covers 146 hectares or .56 square miles – 1.1% of Chaco’s size. Visitors tread a well-defined path, rimmed with steel edges. In contrast to Chaco’s generally unsupervised roaming, visitors are always supervised by up to five security guards observing from an elevated guard station. Its spacious museum is capable of handling 150 visitors at any moment. Present daily averages are less than 100. The Visitor Experience Although the visitor experiences at Chaco and Paquimé are different, the vast differences in physical characteristics overshadow any influences of the management philosophies of NPS and INAH. Chaco is isolated and huge, with its visitor center located nearly two hours from the nearest hamburger or hotel. Paquimé, on the other hand, is adjacent to the city of Casas Grande, population 10,587 in 2010 (INEGI, 2010) and less than15 minutes from Nuevo Casas Grandes, with 59,337 inhabitants. Nuevo Casas Grandes has 433 hotel rooms (SiiMT, 2012). The site’s convenient location makes it a popular site for school groups from the adjacent region, which have become a more important source of visitors as violence increasingly deterred casual tourism. The compact site is well supervised by security officials at an elevated position. Wellmarked pathways are marked with steel borders to highlight their boundaries. As noted, Paquimé has a large visitor center housing El Museo del Culturas del Norte. The museum displays an array of artifacts related to culture, industry, and everyday life during the years of Paquimé’s prominence, and many displays highlighting Paquimé within the context of previous and living Indian cultures in northern Mexico and the US Southwest. The newly opened visitor center at Chaco provides far less exhibit space. Furthermore, most Chaco artifacts uncovered during the 19th and 20th centuries are warehoused in collections in New York and Washington. A more appropriate comparison could be between Paquimé and Aztec Ruins National Monument, a satellite component of the Chaco Culture World Heritage site, 76 miles (122 km) due north, in Aztec, New Mexico. Like Paquimé, Aztec Ruin is on the fringe of a small city. Aztec’s restored West Ruin is compact and easily supervised. Other ruins are closed to the public. Total area of that park is 320 hectares, including the East Ruin and other areas barred to the public. While both Paquimé and Chaco Culture World Heritage sites acknowledge that status on signage, Chaco Culture National Historical Park and Aztec Ruins National Monument provide far more emphasis on World Heritage list inscription than does the Mexican site. Both, for example, prominently display large brass plaques outside their visitor centers, proclaiming that designation. In contrast, Paquimé displays a simple sign at its entrance acknowledging its UNESCO status, but on an equal footing with references to INAH and the Consejo Nacional para la Cultura y las Artes (CONACULTA). Visiting Chaco and Paquimé Given strong evidence for their connectedness, as well as their World Heritage status, many tourists would wish to visit both Chaco and Paquimé. A tourist route connecting the two sites, which have demonstrated a long history of connectivity. Given its remote location, no visitor to Chaco can be assumed to be a casual visitor; it takes an effort to get there. One would suspect that many US residents visiting Chaco would likewise wish to visit Paquimé. At Paquimé, in particular, exhibits emphasize the shared culture of Mexico’s Chichimeca and early civilizations of the Southwest United States. This contrasts with Chaco’s emphasis on links to contemporary native populations – the Navajo, Hopi, etc., in the United States. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 327 How expedient is it for either Mexican or US residents to visit the World Heritage site on the other side of the frontier and experience its Outstanding Universal Value present? The answer is “not easy,” particularly for Mexicans wishing to visit the United States. Mexican Visitors to the U.S. All Mexican visitors must have a visa, which costs US $160. The visa requires an appointment with the US Embassy or Consulate to provide fingerprints, photographs, and, in many cases, an interview. Applicants also must complete an online application, Form DS-160, which prompts visitors to truthfully answer questions about illegal activity. Some examples include the following: • Are you a member or representative of a terrorist organization? • Do you seek to engage in espionage, sabotage, export control violations, or any other illegal activity while in the United States? • Are you the spouse, son, or daughter of an individual who has committed or conspired to commit a human trafficking offense in the United States or outside the United States and have you within the last five years, knowingly benefited from the trafficking activities? • Have you ever been involved in, or do you seek to engage in, money laundering? The questionnaire is only in the English language. One might guess that most answers flagging suspicious activity are merely the result of misreading the questions. For example, an applicant unfamiliar with the idiomatic expression “money laundering” might believe the question pertains to forgetting to remove currency from pockets before washing a pair of trousers. US visitors require no visa for visits of up to 180 days to the Mexican interior, but must have a tourist card, which costs approximately $22, for visits below the frontier zone. Additionally, automobiles are charged approximately US $48.84, plus a refundable deposit of up to $400. The penalty for nonpayment of these fees is confiscation. The Mexican side of the border includes border zones where the tourist cards and vehicle deposits are not required. Approaching Paquimé from the United States, the border zone extends to south of Janos. Mexican border zones are not uniform and in some places, such as Baja California, extend deeper into Mexican territory to areas frequented by US tourists. Tourism to Paquimé could be enhanced by extending the border zone the additional distance from the customs station south of Janos to Casas Grandes -- 32 km (or 19 miles). The major deterrent for US visitors to Paquimé continues to be a perception of violence. The US Department of State continues to display this travel warning on its website: You should defer non-essential travel to the state of Chihuahua. The situation in the state of Chihuahua, specifically Ciudad Juarez, is of special concern. Ciudad Juarez has one of the highest murder rates in Mexico. The Mexican government reports that more than 3,100 people were killed in Ciudad Juarez in 2010 and 1,933 were killed in 2011. (United States Department of State, 2012). The State Department warns travelers to avoid all of Chihuahua, despite clear evidence that many parts of that Mexican state are safe. The warning cites high murder statistics for Ciudad Juárez, but ignores the 37.6% improvement demonstrated by the same 2010-2011 statistics it cites. Homicides for the State of Chihuahua were down 23.7% during the first six months of 2012 when compared with the same period during the previous year. In May 2012, the US National Park Service implemented a “sister parks” agreement between Casa Grande National Monument in Arizona and Paquimé (National Park Service, 2012). The agreement between has many goals; largely with respect to knowledge sharing, but encouraging visits to both sites is not one of them. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 328 Summary A comparison of two sites representing a similar cultural heritage, but separated by the heavily fortified US-Mexico frontier provides some interesting insights on the impact of World Heritage list inscription on World Heritage sites. Verifying some recent literature, it is clear that inscription does not automatically trigger constant increases in visitors. In cases such as Chaco, managers deem uncontrolled visitation as a threat to a site’s integrity, and are taking steps to thwart additional visits. Paquimé provides an example of a World Heritage site that desires additional visitors, but is prevented from doing so by an unfortunate perception of violence. Human nature may urge us to assume sites under the World Heritage rubric are more alike than different. Beneath the label and beyond any shared heritage, the management challenges faced by these sites are heavily dictated by their physical characteristics, their locations, and by exogenous influences, such as crime, the will of local highway departments, and pollution. The World Heritage Convention seeks to identify and preserve monuments, groups of buildings, and sites of “outstanding universal value.” Chaco Culture and Paquimé were added to the list in 1987 and 1998 because of their outstanding universal value, implying their value transcends boundaries. Further, the two sites are representative of the cultural heritage of PreColumbian Amerindian inhabitants of the Southwest United States and northern Mexico. Whether or not the two societies are willing to acknowledge it, this represents a cultural heritage shared between the US and Mexico. The ancient routes for trade and migration that defined these places mark a common, universal heritage for people in Mexico and the United States. Real barriers to entry prohibit Mexican and US nationals from experiencing this shared heritage. References Chaco Culture National Historical Park (2012), General Management Plan Amendment/Environmental Assessment, Available at: http://parkplanning.nps.gov/document.cfm?parkID=43&projectID=21575&documentID=46038 (Accessed March 19, 2012). Cohen, Erik (1988), Authenticity and Commoditization in Tourism. Annals of Tourism Research, Vol. 15, pp. 371-386. Feilden, Bernard M. and Jokilehto, Jukka (1998), Management Guidelines for World Heritage Sites. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 329 Rebanks Consulting Ltd. and Trends Business Research, Ltd. (2009), World Heritage Status: Is There Opportunity for Economic Gain? Availabe at: http://www.lakeswhs.co.uk/documents/WHSTheEconomicGainFinalReport.pdf (Accessed April 24, 2012). Robles García, Nelly M. and Corbett, Jack (2010), Heritage Resource Management in Mexico, In Cultural Heritage Management: A Global Perspective, P.M. Messenger and G.S. Smith (eds), Gainesville, University Press of Florida, pp. 111-123. Rössler, Mechtild (2008), Applying Authenticity to Cultural Landscapes, APT Bulletin, 39. Shackley, Myra (2006), Visitor Management at World Heritage Sites, In Managing World Heritage Sites, A. Leask and A. Fyall (eds), Burlington, Massachusetts, Butterworth-Hinemann, pp. 84-93. 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Ester Kruk Senior Programme Manager Tourism Asia and Eastern Europe Ministry of Foreign Affairs, CBI The Hague, Netherlands E-mail : [email protected] Dr. Chandra Shrestha Professor for Transportation Engineering and Management Nepal Engineering College E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 331 Promotion of innovative heritage routes to contribute to poverty reduction, sustainable development and heritage conservation in the Kailash Sacred Landscape. A case study from Humla District, Nepal. Abstract : This study argues that revitalization of ancient Himalaya heritage routes can be used as a tool to promote a responsible tourism industry that brings social and economic development to isolated communities in the Kailash Sacred Landscape (KSL), while at the same time preserving its unique natural environment and its unsurpassable historical, cultural and religious heritage. The KSL is located in the remote south western part of the Tibetan Autonomous Region of China, in northern India and in the north western part of Nepal. The area is considered sacred for Hindu, Buddhist, Bon Po, Jain, and Sikh religious traditions, and attracts tens of thousands of pilgrims every year from around the world. Remoteness preserved the cultural and religious traditions in the KSL area, however, at the cost of economic and social development. The rapid global economic growth of the last 50 years largely bypassed the local communities of the KSL. Humla, one of the remote districts in northwestern Nepal and access routes to Mt. Kailash (6,714m), is currently one of the poorest districts in Nepal, with 90% food insecurity and over 68% of the population living below the international poverty line (ISRC, 2007/08). Large-scale infrastructure projects such as national highways have been set up to mainstream development in Humla and to unlock the district from the outside world. Massive road construction, however, is putting the historical trail network, and its tangible and intangible cultural assets, under increasing pressure. Under the KSL Conservation Initiative, an extensive study was conducted to identify and assess promising heritage routes in north-western Nepal that could be promoted as a responsible and marketable tourism product. The objective of the study was to locate historical routes, and to identify historical artifacts, and other heritage assets. The study included a description of the historical trans-Himalayan caravan trade as well. Field work was conducted in Humla by a team of tourism specialists, anthropologists, historians, rural development specialists and transport development specialists. It was found that an eclectic mix of ethnic groups, yak caravans, traders, pilgrims, Sadhus, Shamans, administrators, mail runners, security forces, explorers and researchers walked the ancient Himalayas footpaths. In their footsteps, an extensive, interconnected network of trails was created, impregnated with religious, cultural and historical landmarks and monuments. Over the course of history, various Mongolian ethnic groups of Tibeto-Burmese origin migrated from the East to settle on the ridges of the Himalayan mid-hills, whereas different groups of Indo-Aryan origin migrated from the Southern Gangetic Plains into the valleys, creating unique traditions that have been well-preserved in the remote environment. Eighteen significant historical routes were identified, documented and mapped. Inspired by UNESCO’s recognition of the Himalaya as a common heritage of mankind, ICIMOD has developed a Himalaya Heritage Routes approach in collaboration with the Swiss agency of ViaStoria. This regional approach aims to support responsible tourism by preserving and promoting iconic heritage routes to contribute to poverty reduction, sustainable development and heritage conservation in the Himalayas, such as the ones identified in this study. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 332 Promotion of innovative heritage routes to contribute to poverty reduction, sustainable development and heritage conservation in the Kailash Sacred Landscape. A case study from Humla District, Nepal. Background The Humli folk song says: “This year chilli’s price at Golaghat reached to nine rupees; this year and time is not good for us, we cannot meet each other.” This folk song illustrates the remoteness of Humla and their dependence on far away Terai towns, that can only be reached after a long mountain walks. For centuries, the majority of Humlies have crossed the mighty Himalayas following arduous trails that link Tibet with Terai road heads and markets, for example Golaghat of Kailali district. However, more recently this trend has changed, as the Tibet/China-based salt trade has ended, and motorable roads have extended towards the district. After the construction of a two-lane metallic road up to Hilsa from the Chinese side, Humlies are currently more dependent on Tibetan markets (Figure 1) than Nepali markets. Figure 1 From Simikot, the district headquarters of Humla, Hilsa – the Sino-Nepal border, is located at the distance of 5 walking days. More or less similar time is required to walk up to Martadi – the nearest Nepalese side road head. However, the road connecting to Martadi is gravelled and bridges on major rivers are yet to be constructed. On the other hand, Chinese Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 333 consumer goods are cheaper than Nepali and Indian goods. Simikot is also connected by air route to the Nepalese market towns, although these connections are often not reliable and very expensive. From the 10th until the 17th century, the Karnali region, including Humla, was one of the most prosperous regions of Nepal due to its trade with Tibet and India. A majority of Humlies were involved in the salt trade. They used to bring salt from Tibet to the mid-hills and used to barter food grains. This arrangement made Humla food sufficient, a situation that otherwise would have been difficult to achieve, with less than 1% of land being cultivable. Now that the salt trade has ended, Humla has become almost entirely dependent on external support for food supply. Humla’s other development indicators are also not encouraging. Humla is currently one of the poorest districts in Nepal with more then 90% of the population food unsecured and more than 68% population living below the international poverty line (CBS, 2001). It is the least populated district with 2 people per square km and has a significant male outmigration for labour. Compared to the national average, the basic Human Development Indicators show a poor picture in practically all aspects of human development components. In 2007 (ISRC, 2007) the diarrhoeal incidence is 456 per 1000 children and the proportion of malnourished children is 38.7. The literacy rate is only 34.7 percent. For the district population, it requires at least 8,225 Metric Ton of food of which more than 6300 M. Ton needs to be imported from other districts. About 55 % of the population in the Far-West has to walk more than half an hour to reach a health post, and 55 % has to walk for more than three hours to reach a bank, and 37 % to walk the same distance to reach a telephone booth. With a mass scale unemployment rate and a lack of alternative livelihood opportunities, illegal selling of timber has been on the rise. The heavy concentration of poverty, low social development, weak governance and high cost of development due to inaccessibility and scattered settlement has compounded the problem of mainstreaming development. However, there are a number of potentials for improving economic situation of the Humla district. Production of medicinal plants, other non-timber forest products, and water resources for hydropower are some of the major potentials of Humla. Tourism is prioritized by the Nepali government as one of the main economic opportunities of the region (GoN, 2011). There is a possibility of using historical trails for promoting tourism which can be instrumental for improving livelihoods of the Humla people, while at the same time conserving their precious and irreplaceable natural and cultural resources, which are currently in a process of rapid deterioration. Historical trails – a strong tourism potential Historical trails connected the Indian plain and mid hills of Nepal to the Guge region of Tibet. Tucci (1956) found that there was a fairly good trail network between the Indian Plain and the Zan–zun (Zhang Zhung) and Guge provinces of Tibet during the medieval period. The businessmen of India used to go from this roadway to Suvarnabhumi for procuring gold and doing business of their commodities (Tucci, 1956). It is further confirmed that most of the trade between India and Tibet used to take place through Nepal. Hager (1961) points out that the trade routes of Khojarnath, Mugu, Langu, Mustang and the Mansarowar Lake were in use for about one thousand years and they ceased to be used after 1959. After realising the significance of this road and the troubles of the pilgrims and tradesmen, Devavarma Chhatyala, the Prime Minister of Prithivimalla (1488), built a good quality reservoir (vapi) on its right side in the vicinity of Dullu. It provided water and shelter to the tired pilgrims of the road. A large numbers of inscribed pillars Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 334 are found on the road between the Surkhet Valley and Tibrikot. They served the purpose of milestones and acquainted the travellers about the achievement of various kings and nobles who ruled over this region in the past (Naraharinath, 1974). Hamilton (1819) further confirmed that the highways in Karnali region were linked up with several capitals of the Baisi Rajas. Regmi (1966) also mentioned that there was an ancient all weather trail from Jumla to Surkhet Valley through Dullu. The evidence of such trail is further confirmed by Fuerer-Haimendorf (1975). He mentioned that there were two main routes serving the trade with Tibet and these two routes correspond to the two branches of the Karnali river system, the Mugu Karnali and Humla Karnali. The route through Humla Karnali was the more important one in view of volume of trade. In 2010, the International Centre for Integrated Mountain Development (ICIMOD) conducted several studies in connection to their Kailash Sacred Landscape Conservation Initiative (KSLCI). One of the studies assessed the feasibility of the development of a Himalaya Heritage Routes pilot project in the Nepali section of the Kailash Sacred Landscape (ICIMOD 2010a). This study used Via Storia’s (www.viastoria.ch) expertise in identifying historical trails and assessing their potential for responsible tourism development and promotion. It also collaborated with Nepal Engineering College’s Nepal Transportation and Development Research Centre (NTDRC) for their expertise in regional development planning and mapping. The study laid the foundation for a Himalaya Heritage Routes approach, envisioned by ICIMOD and ViaStoria. This approach aims to contribute to poverty reduction, sustainable development and heritage conservation through the revival, development and/or promotion of innovative heritage routes in the Himalayas - routes and circuits, consisting of a network of outstanding trails for responsible (trekking) tourism that link up regionally significant elements of the rich cultural and natural heritage of the Greater Himalaya Region. This paper has borrowed a substantial body of knowledge from the inception phase report (ICIMOD 2010a). The map above showcases the major historical trails in the Kailash Sacred Landscape Region of Nepal, including Humla district. The major sections of the historical route with identified tourism potential, include: Lapcha (Limi) Pass–Simikot The Laepcha (Limi) – Simikot trail (90 km) was one of the major ancient pilgrimage and trade routes to join Humla and Jumla with Zhangzhung and Guge . Since this route passes through the alpine grassland meadows, it was most suitable for caravans of all kinds, especially yak. It is the only route from where the panoramic view of Kailsh and Manasarovar can be seen from the Nepalese border. There are ruins of Buddhist monasteries, Mani walls and a fort called Ganmodzong in Takche. There is a hot spring in Takche. The mountains in Talung and Chhongsa valleys are considered to be the abodes of Shamans’ deities and these are worshiped during the caravan journey for longevity and prosperity. There are lakes, waterfalls, alpine meadows with full of floras and faunas. Rhododendron is another attraction which covers the major chunk of the trail. This trail is rich in wildlife too such as wild yaks, wild horses, blue sheep, snow leopard, musk dear etc. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 335 Hilsa (Yulsa) – Simikot This is another historical routes (90 km) to join Humla with west Tibet. It is believed to be the pious place for Khasa people where it is believed that the roles and responsibilities of shaman deities were divided after they returned from Manasarowar. In Hilsa, there are nine groups of Holy springs, which are considered to be pious for Shamans. In Yari (Yangrig), there is one natural red rock which is famous as ‘Yari ThadoDunga’, in which the inscription of Buddhist Bodhisattvas, Avalokesvara and Bajrapani are engraved. The image of Avalokesvara indicates the Dalai Lama of Tibet and Bajrapani indicates the King of Nepal. The Thado-Dunga’s inscription was engraved just after the peace negotiation between Sardar Bir Balbhadra of Nepal and Mongol Galden Tshewang of Tibet. In Tumkot (Tumbu), there is an archive form of Sakyapa monastery constructed during the 13th century with Tibetan architecture. In Muchu, there is an old monastery of Jowo khasar Pani1. A big Nyingmapa monastery called Namkha Khyungdzong is built in Yalbang which is the prototype of the original Namkha Khyungdzong which was constructed at the source of River Karnali in west Tibet. In Yalbang chaur (thangma chhu), there used to be a trade mart in autumn where Nepali and Tibetan people used to participate. This trail was used for the sheep, goats, crossbreeds of horses and donkeys. The condition of the trail is generally good, but now it criss-crosses with the road which is under construction. There is a good grazing facility during the summer along this route in Drauphon and Yangsi. Sher and Khochhar village from Tibet bring their animals there during the summer time. In Yangsi there is another Buddhist monastery. Takche–Hilsa Being adjacent to Kailash-Manasarovar and western Tibet, Limi was the hub of Buddhist civilization of western Tibet. Oldest and Largest monasteries (of 11th Century) are found in the Limi valley which was supported by Ashok Challa (1255-78 AD), the strongest Malla king of Sinja, Jumla. Because of relatively warmer weather condition, Rinchhen Zangpo (of 11th Century), the main initiator of the 2nd Buddhist diffusion in West Tibet, choose this valley for his life long retreat. He took shelter in the cave of Cha-se Namka Dzom which is decorated with Kasmiri art. This cave situated just below the trail. At present, the glacier on the southern side of Gurla Mandala range just above Halji village of Limi is melting faster due to climate change. Consequently the Rinchhen Ling monastery is threatened by flood in the summer. Limi Valley sometimes fell under Tibetan territory and sometime in Sinja (Jumli) territory. Ultimately, it was included in Nepal as a consequence of the negotiation between Sardar Bir Balbhadra of Nepal and Mongol Galden Tshewang of Tibet. There is a hot spring at Takche and Jhang. This is the valley where natural floras and faunas are well preserved according to the Buddhist monasteries’ moral ethic. Also this valley is home for the strongest polyandry practicing community called Limi. 1 This is the Buddhist form of yoga. It originated from Kamarupa of Bengal and passed to Kathmandu during Lichhivi reign. It went to Tibet with Birkhuti. From there, it arrived to Muchhu through Khojarnath and Taklakot. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 336 Simikot–Raling Gompa This trail (15 km) is used by Pilgrims. This is also a caravan route for the Barthapale (Nyinba) community. The valley to the east of Simikot is called Nyin (Sunny valley) in Tibetan language. The sun has important meaning in the cold High Himalayas. Historically it was very important strategic point, because this village used to supply grain to Tibet and salt to mid-hills. Nyin valley was the home for one of the most successful sheep caravans in the district. It was point of amalgamation of pre-Buddhist shamanism with Tantric Buddhism of Nyingmapa sect. Nyinbas’ ancestors were strong devotees of both Shamanism and Tantric Buddhism. The Nyingmapa practice can be considered as the first batch of Buddhism in Tibet. Along the Nyinba’s trail from Burangshe (Trangshod) to Limatang (Nyotang), there are a numbers of of Mani walls and Stupas. There is good and smooth trail from Simikot to Limatang khola, but after that it has steep ascent. Some of these religious monuments and trail from Limatang Stream up to Raling Gompa need repairing. Raling Gompa is the Mini Kailash in Humla for all sects of religions-Shamans, Buddhists and Hindus. It is also the place from where the copper inscription of 1257 AD of Ashoka Challa, the strongest Malla king of west Nepal was found. On the way from Torpa village to Limantang, there is a Holy cave of Guru Padmasambhava, which contains with 8 big Buddhist Stupa monuments and this cave is also believed to be the place where Guru Padmasambhava hid the key of ‘Beyul’ (hidden valley) Trophulung. This valley is home of one of the strongest polyandry communities. Simikot – Changla (Tsangla) Pass Historically, this trail (75 km) was the migration route for Baragaun (Barkhang) and Limatang (Nyimatang) people. This trail serves as route to pastureland. This route also leads to Changma tang mart and to Tibet. This trail follows along the biggest Shaman Khasa village of Thehe. The shaman god, Rampal, is one of the archaic tradition of prehistoric period. Before 1950, Changmatang was the trading centre in summer, where Tibetan nomads used to come for the barter trade. This is also one of the most beautiful alpine meadows in Humla, which contains rich floras and faunas. Between Polkyong to Dozam, the trail goes through deep rocky ravine crisscrosses over the Dozam khola. The trail and bridges needs to be repaired. Though this trail is planned as road but construction has not began yet. This trail is connected to highland alpine meadow and resources around are believed to be spiritually controlled by wild-demigod of the shaman of this valley. So those who pass over this pass or who graze or hunt in this meadow, they have to worship the wild lord of the area in a shamanic way, meaning they have to sacrifice a goat. Thefts are also believed to be controlled by the spirit. Simikot–Margor Pass–Darma This trail (50 km) starts at Simikot and crosses through Kharpunath, Margor Pass, Melchham and finally reach at Darma. Historically it was a major Pilgrim, administrative and postal trail to Sinja and Jumla. At the confluence of the Karnali River and Dozam khola, there is a Hindu temple called Kharpunath. This site is of pre-historic and pre-inscription period. Some people believe that this place is related to Tonpa Shenrab Mibo, the originator of Bon faith. However, this place is converted with the power spot of Hindu Shaiva Margies (Yogi). There are some Buddhist images such as Guru Padmasambhava inside the temple. During the Colloque international, Québec, Canada, 13‐15Confluence at Kharpunath juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 337 Shiva Ratri festival in Magh month of Nepali calendar, a Shamanic Hindu festival takes place in Kharpunath. There are stone pillars with inscription in every 3 km, which indicate the distance from Hanuman Dhoka, Kathmandu. Salt, rice and barley export and import was done on this trail by mostly sheep, goats, horses and human. Later the alternative to this trail has been developed along the Karnali river bank. The condition of this trail is still very good. Some part needs repairing. But due to ascent and descent it is not much used by far distant travellers. Postal service is still carried on this trail during the summer. On this way, there is a hot spring at Kharpunath. As this trail follows over the high alpine passes, it has very beautiful sceneries. Darma–Gamgadhi–Rara–Sinja This trail (90 km) starts at Darma and crosses via Changkhili Pass of Humla district, Gamgadhi, Rara lake of Mugu, Chautha (Bhulbule) of Jumla district and finally reaches at Sinja valley of Jumla district. There are postal stone inscriptions installed during the reign of Gorkha rule. This trail was the middle section of the famous pilgrimage route that existed between Bodhgaya of India to Holy Mt. Kailash and Lake Manasarovar of Tibet. It was also used to connect Sinja with Taklakot and Kailash Manasarowar. Initially, Purang (Taklakot) was the summer and Sinja was the winter capital of Khasa empire. Later Sinja was transformed as summer capital and Dullu as winter capital. This shows the strong linkage between Dailekh to Taklakot. Historical monuments are still found in these areas. The monuments such as well carved stone Buddhist stupas, Hindu temples, water reservoirs, water taps, stones inscription, copper inscription etc. are found in most of the locations. There are innumerable Buddhist stupas in Michigaon village of Jumla. People believe that these monuments are built by Pandavas whereas those are the creations of Buddhist Malla kings. This trail passes through the villages of different indigenous ethnic populations, which is the ethnic living museum of pre-historic Shamanism. For travellers’ convenience, Dharmashalas2 were constructed on both sides of the high passes. On the way from Simikot to Sinja, the Lake Rara, Nepal’s biggest and most beautiful Lake is situated in the Rara national park just above Gamgadhi, the district headquarters of Mugu. General maintenance of the trail is required and the bridge over Mugu Karnali at Battechaur needs to be constructed urgently. Sinja–Dullu–Surkhet This (90km) trail starts at Sinja and passes through Rakal dhara (border between Jumla and Kalikot districts), Nagmaghat (Phahi Mahadev village), Pantadi (Gela village), Dhachauda (Mugra village), Haudi pass (Phukutia village), Beuli of Kalikot district, Dandi Mau, Shirsthan and Dullu of Dailekh district. Ultimately this trail reaches to Surkhet bazaar. UNESCO considers nomination of the Sinja Valley as a World Heritage Site which indicates its historical importance. Dullu is full of Malla kings’ monuments of different religion such as the Buddhists, Hindus and even of Jain. There are several perpetual flames of natural gasses which are considered to be the holy sites (Jwala Mai) and they are kept inside the temples. In the old days if the fire of the perpetual lamp at Khojarnath blew off, the fire was taken from here for relighting. There are five Shaiva’s (Lord Shiva followers) holy sites in Dailekh district. They are Tallo Dungeshwari, Mathillo Dungeshwari, Padhukasthan, Shristhan, Jaleshwara which are commonly known as Panchkosh. 2 Night shelter for travellers. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 338 The trail sides in Dailekh were demarcated by well carved stones pillars. When the Malla empire reached at the height of prosperity, during the reign of king Prithivi Malla (15th century), he improved the pilgrimage and trade route between India and Tibet and converted it into the Highway. For the travellers’ convenience, he constructed water reservoirs of Buddhist Stupa models intermittently along the side of the route. Well designed Dharmashala3 were constructed around the Haudi pass on the way from Dailekh to Kalikot. There is the biggest stone pillar inscription at Dullu erected by the King Prithivi Malla, in 1357 AD. Dullu Padukasthan is full of monuments such as the oldest stone pillar inscription of Nepali language erected by King Ashoka Challa (1255-78), Shivalingum, the stone pillar monuments of martyrs, Hindu Yogies’ tombs etc. Surkhet was also one of the rich cities of Buddhist heritages and Kangre Bihar is believed to be one of the few remnants of Ashoka Challa’s reign. Present Status of Tourism in Humla Humla is seen as the gateway to Mt. Kailash from Nepal, which makes it an important tourist icon for national and regional tourism. Even though Mt. Kailash, and the adjacent holy lake, Lake Mansarover, are physically located on Tibetan/Chinese side, there is a main access route via Humla, Nepal. The Kailash and Mansarover area currently attracts many pilgrims (especially Indian pilgrims) but also an increasing number of international tourists. The number and quality of tourist facilities and services along the route is currently limited. Humla has some bare essentials for tourism development, such as a functional airport (though with unreliable connections). The main tourist center in Humla district, Simikot, is a small trekking base, containing some hotels and teahouses, some local restaurants, provision shops, one handicraft shop, and some local agents who can organize treks and supplies and internet access. In 2007, only 3,000 tourists visited to Humla and all of them were bound to Mt. Kailash. Out of them 2,000 were Indian tourists and 1,000 were non Indian western tourist. Western tourists normally trek from Simikot to Hilsa. Indian tourists generally travel by a helicopter. Trekking companies normally bring along all food and service people from Kathmandu, leaving local communities with hardly any tangible tourism benefits. Socially Responsible Tourism on the Historical Routes Experiences of pro-poor mountain tourism development initiatives in the Himalayas have demonstrated that mountain tourism – if well planned and managed – could be one of the more successful tools for integrated conservation and development planning in the region (East et al. 1998b; Nepal 2002; Rana 2007; Nepal and Chipeniuk 2005; Rasul and Karki 2008; Kreutzmann et al. 2009; Shakya 2009; Kruk et al 2011). It is important to consider the type of tourism development envisaged, as well as its planning and management mechanisms, in the specific socio-economic and development context of Humla. Unexploited areas like Humla need a rather different tourism development and marketing approach. It is essential that the proposed interventions are relevant for and feasible under the given development conditions in Humla, and that local communities benefit from tourism, in order to make it a viable development option for policy makers and development planners. Community-based socially responsible tourism, also referred to as ‘Sustainable Tourism’, or ‘Eco-tourism’, is generally small scale, based on direct interactions between visitors and host communities, and is particularly suited to rural and regional areas (Asker et al., 2010). Regardless 3 Night shelter for travellers. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 339 of terminology used, community-based tourism is commonly understood to be a tourism practice and tourism model that is managed and owned by the community for the community, and is an approach already widely implemented in Nepal (Upadhayaya and Sharma, 2010, Nyaupane and Chhetri, 2009). In community-based tourism models, goods and services are sourced locally, and attention is given to interpreting and communicating local culture, the environment, as well as its heritage conservation initiatives (Asker et al. 2010, UNWTO 2010a). An example of a fairly successful community-based tourism model for rural mountain regions in the Himalaya region is provided by Village Ways (see box 1) Box 1: Case Study: Village Ways India Village Ways is a community-based responsible ecotourism company focused on improving livelihoods of rural communities through the development of sustainable, commercial tourism. The model has been operational in Uttarakhand since October 2006 and has been recognized as a good practice in community-base tourism, and praised for its success in combining development, conservation and commerce. The company mobilises target communities and also provides loans and grants for constructing guest houses. The marketing of the company is done in the United Kingdom. Villagers pay their loans back from revenue that is generated by tourism. The company also provides skill training to villagers so that they can produce goods that can be marketed in the national and international market. The diagram below shows the Villageways operational model in India. In this model, the Villagers do not require any investment: all risks are taken by the company. Figure 2 Schematic Diagram of Villageways Operations Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 340 The Villageways model could be one of the suitable models for Humla, because the financial capital of Humlies to invest in tourism is very limited. The development and promotion of Himalaya Heritage Routes could be point of interest for Villageways target customers, who are normally matured people with a serious interest in society, people, culture and history. By planning and developing mountain tourism in a responsible way – ensuring that it is based on integrated concepts and strategies embedded in a wider, pro-poor, sustainable, and inclusive mountain development context, and linked with their historical heritage – tourism can support mountain communities in the pursuit of new livelihood options that fit naturally with their mountain environment, increasing their resilience to climate change and other drivers of change that are making traditional livelihoods increasingly unsustainable (Kruk, 2011). If set-up with a people-oriented focus, and based on pro-poor principles, tourism can bring multiple socioeconomic benefits to local communities: | employment of the poor in tourism enterprises | supply of goods and services by the poor | direct sales of goods and services to visitors | establishment of tourism enterprises by the poor | tax and levy on tourism income benefiting the poor | voluntary giving and support by enterprises and tourists | investment in infrastructure benefiting the poor in the locality Source: UNWTO 2010b To realise tourism’s great potential to contribute to poverty reduction, heritage conservation and sustainable development, it must be sensitively planned and deliberately linked Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 341 with the development needs of mountain people and the challenges of their mountain environment. Failure to do so may result in an accumulation of benefits to the (mostly urban) rich – in the case of Nepal, for instance, Kathmandu-based tour operators rather than mountain communities per se – and might actually increase the economic, environmental, and sociocultural problems of the visited areas (e.g., Hummel 1999; Shakya 2003; Godde et al. 2000a Kruk, 2011). It is therefore important to follow a tourism model that is sensitively planned and linked with the development concerns in Humla. ICIMOD’s study (2010a) makes clear that there is a possibility of using historical trails for promoting tourism which can be instrumental for improving livelihoods of the Humla people within a short period of time and with relatively limited investment costs. Humla has the potential to become an attractive tourism destination, and efforts are being made to capitalize upon this, for instance through the ongoing Great Himalaya Trail development project, which is currently being piloted in Humla and Dolpo (www.thegreathimalayantrail.org). With adjacent major attractions, such as Rara Lake and Bardia National Park (Nepal), and Mt. Kailash and Lake Manasarover (China), the area can, with sound tourism planning, attract a critical mass of visitors to develop tourism as a viable income source for local communities while protecting the environment, and safeguarding its unique and irreplaceable cultural, religious and historical heritage (ICIMOD 2010b). Conclusion Humla has the potential to develop its historical trails as an economically viable attraction for the development of tourism in the Hindu Kush-Himalayas: it is rich in historical monuments, artefacts, temples and monasteries, and being at the crossroad between the Gangatic Aryan civilisation and Tibetan Tantric Buddhism it has developed highly rich cultural and religious traditions. In addition, the pristine flora and fauna and alpine climatic conditions are attractive for tourists. Historical trails have the potential to contribute to the sustainable development of Humla, and address its main development constraints, such as accessibility as well as rampant poverty and rapid deterioration of its unique and irreplaceable natural and cultural heritage. In order to exploit these potentials, local governments and Humla people need to rehabilitate the historical trails and other historical monuments, for the benefit of local communities, as well as tourists. ICIMOD and the Swiss institution ‘ViaStoria’ are interested to promote some of the more commercially promising historical trails, as per the research conducted in 2010, as part of their jointly developed Himalaya Heritage Routes programme. ViaStoria has twenty five years of experience in rehabilitating trails, preserving environment and promoting tourism in the European Alps, which can be adapted to Humla and other similar districts. Combined with ICIMOD’s mountain development experience (ICIMOD 2010c) it could offer a promising basis for facilitating regional tourism development which directly benefits local communities, by contributing to poverty reduction, sustainable development and heritage conservation through the revival, development and/or promotion of innovative heritage routes in the Greater Himalaya Region. However, such an integrated approach needs initial support from the government and donors to rehabilitate trails that will improve access for isolated local communities, and enable them to prepare for an influx of outside visitors as well. References Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 342 Asker, Boronyak, L., Carrard, N. & Paddon M. (2010), Effective Community Based Tourism: A Best Practice Manual. Asia Pacific Economic Cooperation (APEC) Tourism Working Group. Gold Coast, Australia: Sustainable Tourism Cooperative Research Centre. CBS (Central Bureau of Statistics), (2001), Population Census, Kathmandu, Nepal. East, P; Luger, K; Inmann, K (eds) (1998b), Sustainability in mountain tourism: Perspective for the Himalayan countries, Delhi: Book Faith India; Innsbruck: STUDIENVerlag Furer-Haimendorf, C. 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Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 344 La Vía Verde Del Mariachi Monica Solorzano Gil (Universidad Jesuita de Guadalajara, México) Dra. Arq. Mónica Solórzano Gil Coordinadora del proyecto Departamento del Hábitat y Desarrollo Urbano ITESO, Universidad Jesuita De Guadalajara Periférico Sur Manuel Gómez Morín #8585 Tlaquepaque, Jalisco. C.P. 45604 Tel: (52) (33) 3669-3434 Correo electrónico: [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 345 La Vía Verde Del Mariachi Resumen : El Estado de Jalisco es una de las 31 entidades federativas en la República Mexicana que cuenta con un vasto patrimonio industrial ferroviario conformado por antiguas estaciones, casas de trabajadores, tanques, puentes e infraestructura diversa para el servicio del ferrocarril. Gran parte de este patrimonio industrial se encuentra en desuso, en el abandono y se ha vuelto obsoleto. Todos estos elementos han sufrido en los últimos años un deterioro acelerado, siendo preocupante su conservación y permanencia. El proyecto de Vía Verde del Mariachi1 parte de la idea de recuperar la memoria del antiguo ferrocarril a Chamela, un puerto del Pacífico Mexicano, construida en 1917. Esta vía recorría 32 km. y funcionó por 10 años aproximadamente hasta 1929 que se desmanteló por completo. La ruta original, existe como caminos y veredas en 4 ejidos de la región, en tres municipios de Jalisco cercanos a la Zona Metropolitana de Guadalajara. Este proyecto surge con el criterio de conservar rutas y patrimonio ferroviario obsoleto y abandonado convirtiéndola en vía verde como en otros países, promoviendo el desarrollo turístico y económico de regiones con patrimonio ferroviario, aprovechando vías de comunicación antiguas y en desuso, así como el patrimonio con que cuenta, para rehabilitarlo y adecuarlo con la infraestructura necesaria para su reutilización. Así como la ruta a Chamela gran parte de las vías ferroviarias en México el mal estado de conservación y abandono de las estaciones es una constante. En el Proyecto de Vía Verde del Mariachi se encuentra la estación Santa Ana en este estado deplorable. La recuperación de la ruta, hoy inexistente, construida originalmente hasta la ciudad de Cocula donde se dice nació el tradicional mariachi, se presenta como una oportunidad para la conservación de la memoria histórica del ferrocarril y su infraestructura, para beneficio de las comunidades por donde originalmente circulaba. La vía verde involucra la conservación del patrimonio cultural, industrial y natural mediante proyectos estratégicos en los 32 km. Éstos incluyen, entre otros, la restauración de dos estaciones ferroviarias, el mejoramiento de la imagen urbana de dos poblaciones, la conservación y restauración de un acueducto y una ex hacienda azucarera para convertirla en hotel boutique, proyectos de infraestructura vial, así como el aprovechamiento de los recursos hidrológicos de la región. Se plantean además acciones de reforestación y adecuación ambiental y diversas actividades dentro del Plan de Manejo y Gestión diseñado específicamente para esta vía. Este proyecto se desarrolló en ITESO2, en el Departamento del Hábitat y Desarrollo Urbano, en el marco de los Proyectos de Aplicación Profesional durante 7 periodos escolares, con 57 alumnos de las Licenciaturas de Arquitectura, Ingeniería Civil, Diseño, Mercadotecnia, Derecho, Ingeniería Ambiental y Ciencias de la Comunicación así como diversos asesores. Key words: heritage, railway, greenway, rehabilitation, conservation. Mots clés: patrimoine, chemin de fer, voie verte, la réhabilitation, la conservation. 1 La información del proyecto completo se puede consultar en el sitio oficial: http://viaverdemariachi.weebly.com 2 ITESO (Instituto Tecnológico de Estudios Superiores de Occidente), Universidad Jesuita de Guadalajara, Jalisco, México. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 346 La Vía Verde Del Mariachi 1. Antecedentes generales A partir del año de 1837 en México comienza el largo proceso de construcción y consolidación del ferrocarril con la apertura paulatina de tramos y líneas, que al transcurrir de los años, funcionaron como detonador del desarrollo político, económico y social de las regiones. Durante las primeras décadas del siglo XX este medio de transporte llegó a consolidarse como el más importante, al haber aumentado su extensión geográfica cubriendo gran parte del país. En este periodo se construyeron además de la infraestructura férrea, las estaciones de cada línea y ramal, ofreciendo servicios de transporte de carga y pasajeros a distintos destinos del país. El transporte de pasajeros por ferrocarril no duraría para siempre, ya que después de 157 años de servicio, en el año de 1994 se inicia en México el proceso de reestructuración y privatización del sistema ferroviario a través de reformas constitucionales, promovidas por iniciativa del entonces Presidente Ernesto Zedillo. El objetivo de esta reforma era la transformación de todo el sistema, con la finalidad de contar con un ferrocarril eficiente, confiable, seguro, competitivo y sobre todo rentable.3 A partir de este momento, el sistema ferroviario mexicano se abre a la inversión privada y social y con estas medidas comienza a desaparecer el servicio de pasajeros paulatinamente, hasta que se finalmente cancela por completo. Las edificaciones y la infraestructura como las estaciones de ferrocarril, empiezan a quedar en desuso y sin el mantenimiento adecuado, y con ello comienza un rápido y acelerado deterioro de todas ellas. De esta forma, desde 1994 hasta el año 2012, las casi mil estaciones ferroviarias que existen en México4 han sufrido deterioros de consideración, provocados por diversos agentes, siendo el más importante el nulo mantenimiento, el vandalismo y diversos agentes de alteración y deterioro sin control. Al suspenderse el servicio de pasajeros, también diversos tramos antes de uso cotidiano, comienzan a desaparecer por completo al levantarse los rieles y desmantelarse en su totalidad; intentando borrar con esto y el paso del tiempo los vestigios del ferrocarril en su territorio. El caso de estudio de este artículo es un ejemplo de una ruta ya desaparecida que comunicaba las poblaciones de Acatlán de Juárez, Villa Corona y Cocula, en el estado de Jalisco. Esta vía que comenzó a construirse en 1917, tuvo algunos problemas a causa de la Revolución Mexicana, y finalmente en 1919 logró completarse el único tramo que se construiría de 32 km.5 Este ferrocarril se puso en marcha pero el servicio tuvo cada vez menos éxito por la corta distancia que cubría y las pocas mercancías que transportaba, hasta que en 1929 se levantó definitivamente la vía para vender los rieles como fierro viejo. 1.1. ¿Qué es una vía verde? Una vía verde hace referencia a un pasillo de comunicación con fines recreativos y/o para realizar desplazamientos cotidianos de tipo obligado, (trabajo, estudio, compras, etc.), también 3 SCT (Secretaría de Comunicaciones y Transportes), (1995) De las Estaciones, Ferrocarriles Nacionales de México, Museo Nacional de los Ferrocarriles Mexicanos, p. 1 4 Museo Nacional de los Ferrocarriles Mexicanos, Monumentos históricos, información disponible en: http://www.museoferrocarrilesmexicanos.mx/monumentos_historicos.php, (fecha de consulta: 26 de junio de 2012) 5 Diversos documentos y datos relativos al Proyectado ferrocarril de Chamela a Aguascalientes, México 1890, (1982), edición facsimilar, Guadalajara, México. p. 10 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 347 denominados utilitarios, sobre infraestructuras no accesibles a vehículos motorizados. Otra característica es el aprovechamiento y rehabilitación de infraestructuras de comunicación en sitio propio, parcial o totalmente fuera de servicio, y que, una vez acondicionadas, se ponen a disposición de los usuarios no motorizados como peatones, ciclistas, personas con movilidad reducida, patinadores sobre ruedas, esquiadores de fondo, jinetes, etc.6 Asimismo una vía verde se restringe a desplazamientos no motorizados, con una planificación integrada que, gracias a la valorización del medio ambiente y de la calidad de vida, así como al cumplimiento de condiciones suficientes de anchura, pendiente y calidad superficial, garantiza una utilización en convivencia y seguridad a todos los usuarios de cualquier capacidad física. En este sentido, la utilización de los caminos de servicio de canales y de las vías de ferrocarril abandonadas constituye un elemento privilegiado para el desarrollo de vías verdes.7 Una de las características constantes es que reutilizan en su gran mayoría, vías férreas en desuso, caminos de servicio de vías de agua, caminos de peregrinación, trashumancia, itinerarios históricos, caminos forestales y agrícolas, caminos vecinales, diques fluviales, etc. Todas estas rutas de comunicación son fácilmente reconocibles por sus características físicas, su integración en el paisaje y los elementos constructivos que en ocasiones van a estar presente a lo largo de ellas, como en el caso de los ferrocarriles, donde encontramos estaciones, puentes, acueductos, canales y cuerpos de agua e infraestructura diversa. 1.1.¿Por qué el nombre del proyecto? El nombre de Vía verde del Mariachi, pretende mostrar la identidad cultural de la región donde se localiza esta ruta, ya que uno de los puntos de origen-destino de la vía verde es precisamente Cocula, Jalisco. Esta ciudad localizada en el occidente mexicano, fue declarada el 6 de septiembre de 2009 como “Cuna Mundial del Mariachi”. En noviembre de 2011 el Mariachi fue inscrito en la lista representativa de Patrimonio inmaterial de la Humanidad por la UNESCO con el nombre de: “Mariachi, música de cuerdas, canto y trompeta”.8 La importancia de esta declaratoria para los mexicanos, radica en el hecho de que el mariachi representa no sólo la música tradicional, tiene además una importante carga histórica y simbólica como elemento de nuestra identidad. Esta música se crea a partir de la combinación de diversos instrumentos como vihuelas, guitarras, trompetas, guitarrones y violines, a los que en ocasiones se les añade también el uso del arpa y flautas. El contenido de las letras que se interpretan con ésta música se basa en relatos históricos con tintes locales y regionales cotidianos, sobre la diversidad de las regiones del país, la naturaleza y sus ciudades, sobre sus mujeres y su belleza, historias de amor y desamor así como leyendas y costumbres religiosas. Así como la música y el empleo de diversos instrumentos, la indumentaria típica del mariachi también se ha modificado con el tiempo, siendo inicialmente atuendos sencillos, hechos con telas de algodón y sombreros de paja, hasta llegar a trajes ornamentados, generalmente negros con blanco con aplicaciones de plata o algún material metálico a manera de herrajes y botones; así como el mundialmente conocido sombrero de charro o mariachi bordado con hilos de plata y aplicaciones de metal. 6 Ídem. AEVV (Asociación Europea de vías verdes), Declaración para una red verde europea, (2000), Lille, disponible en el sitio: http://www.aevv-egwa.org, (fecha de consulta 20 de junio de 2012). 8 UNESCO (United Nations, Educational, Scientific and Cultural Organization) (2005), Lista del Patrimonio Mundial; consultado en: http://www.unesco.org , (fecha de consulta: 20 de junio de 2012). 7 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 348 La Vía Verde del Mariachi, aprovecha este factor cultural para generar a través de su nombre, una identificación geográfica, espacial y cultural vinculada directamente a la región donde históricamente se originó esta música tradicional en México. Quien visite y recorra la ruta estará en un territorio con una carga histórica importante, donde surgió uno de los elementos identitarios más característicos del mexicano, que lo hace reconocido en todo el mundo, además del tradicional tequila. De esta forma, tomando en consideración el patrimonio cultural tangible e intangible en el área de estudio, el proyecto de vía verde busca recuperar la memoria histórica de la región, a través de la puesta en valor de la ruta férrea desaparecida que en su origen pretendía antes que ningún ferrocarril en México, vincular la zona occidental de México con la costa del Océano Pacífico. 2. Metodología de diseño de la Vía verde del Mariachi. El proyecto de vía verde se diseñó a partir de tres etapas. La primera contiene la definición del problema, la prospección así como la definición de alcances y limitaciones del proyecto. Posteriormente el estudio de factibilidad incluye: la revisión e investigación histórica del sitio, los análisis del medio físico natural y transformado, así como diversos análisis socioculturales de las comunidades involucradas. Para esta etapa fue determinante el hallazgo del plano antiguo de 1919 que muestra la vía del ferrocarril y la extensión geográfica que cubría, lo que facilitó los trabajos de campo para la prospección y levantamiento de la ruta en su estado actual. Esta vía fue desmantelada hace más de 80 años y el territorio durante este tiempo ha sufrido diversas transformaciones provocadas entre otros factores, por el crecimiento y consolidación de asentamientos así como la modificación de las características del paisaje por actividades agropecuarias. Esta situación dificultaba la identificación de la ruta actualmente, haciendo imposible imaginar en algunos tramos que alguna vez hubiera existido dicho ferrocarril. Gracias al plano histórico se tuvo la pauta para la investigación del sitio y con ello para desarrollar el diagnóstico, delimitar la estrategia de intervención para la recuperación de la memoria histórica del ferrocarril y el diseño de la Vía verde del Mariachi. La figura 1 incluye el plano histórico9 de la ruta construida hasta 1919. Figura 1 9 Plano general de la línea indicando el avance del trabajo hasta esta fecha, (1919), México, Archivo Histórico de Jalisco, Mapoteca, clave de plano: PL 1.3. 1919 311 Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 349 La segunda etapa, derivada de los estudios anteriores, establece el desarrollo de estudios y proyectos estratégicos para complementar el “Plan Maestro”, para posteriormente realizar la gestión, promoción y puesta en marcha del proyecto. Entre los estudios complementarios se incluyen los proyectos ambientales, legales y de mercado. Los proyectos estratégicos incluyen proyectos urbanos, arquitectónicos y de conservación y nuevo uso del patrimonio así como proyectos de identidad gráfica, señalética y publicidad. La tercera etapa, una vez concluido el Plan Maestro, se centró en el diseño del Plan de Manejo y Gestión, con la finalidad de establecer las pautas para su correcto funcionamiento y aprovechamiento de la vía verde tanto para el usuario local, como para el turista. Este plan incluye, entre otras cosas, una guía de mantenimiento, una guía de conservación ambiental, el reglamento sugerido para el uso y manejo de la vía verde, una propuesta de modelo de gestión y administración, así como propuestas de itinerarios didácticos con ejercicios y programas de actividades que se puedan desarrollar sobre la vía una vez en funcionamiento. 3. Estado actual de la ruta. Tomando como referencia la información producto de la investigación histórica y los trabajos de campo y levantamiento, se pudo identificar la ruta en su estado actual. El trayecto de la vía verde, recuperando el antiguo trazado ferroviario se presenta en la siguiente relación a partir del kilómetro cero en la estación de ferrocarril de Santa Ana, en Acatlán de Juárez con destino a la zona conocida como el Crucero de Santa María en Cocula, pasando en su trayecto por diversas localidades y elementos patrimoniales que se presentan en la figura 2 y se describen de la siguiente forma: a) Km. 0. Estación de ferrocarril de Santa Ana b) Km. 3.75. Cruce carretero 1, Villa Corona. c) Km. 4.52-5.68. Zona Urbana de Villa Corona d) Km. 15. Cruce carretero 2, Cofradía de la Luz. e) Km. 17.5-18.4. Incorporación con carretera f) Km. 20.75. Presa “El Verde” g) Km. 21.05. Acueducto h) Km. 25.8. Cruce carretero 3, Cocula. i) Km. 28.5. Antigua Estación de ferrocarril de Cocula. j) Km. 32. Crucero de Santa María, Cocula. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 350 Figura 2 Asimismo para este análisis del estado actual se consideraron otros elementos y sitios que no están vinculados directamente con la antigua vía ferroviaria, ya que se consideran que los proyectos de vías verdes buscan ser detonadores de nuevas dinámicas sociales expandiendo su área de influencia a un nivel regional. De esta forma, además de los elementos que se identificaron directamente siguiendo la ruta original, se consideraron otros como el pueblo de Cofradía de la Luz y la antigua hacienda azucarera del mismo nombre que data de del siglo XIX, donde existe una propiedad que históricamente si se veía beneficiada por el ferrocarril.. 4. Descripción del proyecto de Vía verde del Mariachi El proyecto de Vía Verde del Mariachi involucra directamente a los Municipios de Acatlán de Juárez, Villa Corona y Cocula, todos ellos en el Estado de Jalisco. La región donde se encuentran estos tres municipios es una zona rica en recursos hidrológicos, que se manifiesta en yacimientos, manantiales, arroyos, ríos, cuencas, encharcamientos y presas. Asimismo es una zona rica en minerales gracias a sus aguas termales que rodean toda la zona principalmente Villa Corona. En estos municipios podemos encontrar fuentes de agua importantes y puntos de interés cultural y atracciones naturales como la gran cantidad de haciendas e ingenios azucareros que aprovechan, aun hoy, las ventajas de este recurso natural. 4.1. Estudio de Factibilidad. El Estudio de Factibilidad se enfocó en analizar el área de estudio para identificar la viabilidad y pertinencia de la vía verde, tomando en cuenta el potencial y características específicas del sitio y se estructuró con los siguientes apartados. • Presentación del proyecto. • Fundamentación teórica y conceptual. • Prospección y reconstrucción histórica. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 351 • • • • • • Análisis del medio físico natural. Análisis de la infraestructura y el medio transformado. Estudio sociocultural. Diagnóstico general. Definición de la estrategia. Propuesta preliminar. Además de los apartados anteriores, este estudio integra reflexiones y conclusiones, referencias y anexos con sondeos y encuestas realizadas en el área de estudio, como usuarios directos, y en la zona Metropolitana de Guadalajara como usuarios indirectos. Toda esta información estableció la pauta para la toma de decisiones y el diseño del Plan Maestro de Vía verde del Mariachi. 4.2. El Plan Maestro. Partiendo del estudio de factibilidad y de la propuesta preliminar fue posible determinar los alcances específicos a desarrollar para el Plan Maestro. Para ello fue indispensable contar con un equipo multidisciplinar que desarrollara los estudios y proyectos complementarios y estratégicos. Las especialidades involucradas en el diseño del Plan son: Arquitectura, Diseño, Ingeniería Civil, Ingeniería Ambiental, Derecho, Mercadotecnia y Ciencias de la Comunicación. Los estudios complementarios incluyen los estudios ambientales, legales y de mercado y los estudios y proyectos estratégicos contienen los proyectos de ingenierías, urbanos, arquitectónicos y de diseño, los cuales se estructuraron de la siguiente forma: Tabla 1 Estudios complementarios y proyectos estratégicos del plan maestro ESTUDIOS ALCANCE COMPLEMENTARIOS Estudio y proyecto ambiental Estudio ambiental Plan de reforestación Catálogo de especies propuestas Estudio legal Identificación de ejidos y parcelas Propuesta de aprovechamiento Estudio de mercado Sondeos y encuestas Análisis y recomendaciones PROYECTOS ALCANCE ESTRATÉGICOS Proyectos de Ingenierías Estudios geográficos y topográficos de los 32 km. para adecuación de senderos Diseño y cálculo de 3 puentes para cruces con carretera. Proyectos Urbanos Mejoramiento de imagen urbana de Villa Corona Mejoramiento de imagen urbana de Cofradía de la Luz Proyectos Arquitectónicos Restauración y conservación de la estación de ferrocarril de Santa Ana, (Acatlán de Juárez) Restauración del Acueducto en la Presa El Verde, Cocula Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 352 Restauración y adecuación a nuevo uso turístico hotelero. Ex Hacienda de Cofradía de la Luz Restauración y adecuación de la antigua estación de ferrocarril de Cocula, y la adecuación de la imagen urbana Diseño de identidad Diseño de señalética Diseño de mobiliario urbano Diseño de artículos publicitarios Proyectos de Diseño 4.2.1. Estudios y proyectos complementarios. Los proyectos complementarios indispensables en el proceso de diseño de la vía, los cuales se presentan a manera de estudios técnicos y proyectos de intervención directa e indirecta en el contexto a intervenir. Algunos de estos estudios no representan como tal elementos tangibles y visibles de la ruta, sin embargo, integran factores determinantes para la implementación y puesta en marcha de la misma. En el estudio ambiental se analiza la recuperación de la vegetación natural que se perdió inicialmente por el uso del ferrocarril, y partiendo de las características climatológicas, edafológicas, la flora y fauna, poder diseñar el plan de reforestación. Con éste se plantea la conservación de la biodiversidad para la creación de hábitats para fauna, así como la persistencia de especies típicas del sitio como el cedro rojo. Uno de los aspectos fundamentales que se buscan con la reforestación es la recreación, para incentivar el turismo mediante un recorrido atractivo, considerando el paisaje como valor agregado de la vía verde. Este plan de reforestación incluye la definición de un catálogo de especies adaptado al sitio que incluye árboles, árboles frutales, arbustos, cítricos y herbáceas. El estudio legal analiza el régimen de propiedad de la tierra a lo largo de la antigua vía férrea, tomando en consideración que la vía fue desmantelada después de 1929, y parte de las tierras colindantes fueron fraccionadas y entregadas como ejidos y parcelas a campesinos aplicando lo establecido en la Reforma Agraria iniciada en 1915 en México. A través de la investigación en el acervo del Registro Agrario Nacional, a partir de actas y los planos de los ejidos y/o parcelas colindantes con la vía, el estudio legal permitió identificar el régimen de propiedad de las tierras a lo largo de la ruta, y establecer una relación de propietarios o posibles afectados con el proyecto. Con esta información se establece una pauta importante en el proceso de gestión y recuperación del trazo original. La figura 3 muestra la identificación de ejidos y parcelas10 en el trayecto de la vía verde así como imágenes de los sitios más representativas de la misma. 10 Plano elaborado por el equipo de investigación con información contenida en actas de delimitación y destino de parcelas y ejidos así como en planos del Registro Agrario Nacional, México. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 353 Figura 3 El objetivo del estudio de mercado fue conocer el alcance positivo para los habitantes de los municipios de Acatlán, Villa Corona y Cocula, mediante estudios cualitativos, entrevistas e información de fuentes y acervos de referencia. Del estudio de mercado se concluyó que la gran mayoría de los habitantes de los municipios están de acuerdo y les gustaría que esta ruta pudiera mejorar su calidad de vida, generar más empleos en la región y mayores ingresos para la economía de los municipios con la llegada de los posibles turistas. Los tres municipios involucrados tienen una densidad de población importante lo que establece que el número de beneficiados sería alto, sumado a la población flotante que éste provocaría. Asimismo es una región con una diversidad de festividades tradicionales tanto civiles como religiosas, que pueden propiciar mayor difusión y promoción en la implementación de la vía verde. Este estudio determinó que a partir de la ejecución de la vía verde, se pueden generar nuevas fuentes de ingreso, reactivar la economía de la región y disminuir la migración hacia otras regiones. Como conclusión del estudio se determinó que el Proyecto Vía Verde del Mariachi permitiría crear una demanda que actualmente no existe, un sector nuevo de potenciales usuarios. Crear un producto con el atractivo suficiente para atraer a un sector de población que actualmente no encuentra estímulos o facilidades suficientes para practicar este turismo activo, ecológico y cultural. De ahí que se determinó que la vía verde debe ofrecer un grado máximo de accesibilidad a todo tipo de usuarios, facilidad en el recorrido, tranquilidad y disfrute total del entorno medio ambiental y cultural. 4.2.2. Estudios y proyectos estratégicos Los proyectos estratégicos se desarrollaron tomando en consideración las diversas acciones identificadas en el estudio de factibilidad, estableciendo que producto de la intervención directa en cada uno de los casos identificados se conformaría el proyecto de la vía verde como un producto integral. Los proyectos de ingenierías se dividen en dos etapas, la primera compuesta de los diversos estudios geográficos, topográficos y el levantamiento del estado actual de la vía. La segunda etapa corresponde al diseño de los pasos a desnivel o puentes en las intersecciones con la carretera a Barra de Navidad para poder garantizar la continuidad de la ruta a lo largo de los 32 km. La segunda etapa consistió en el diseño y cálculo estructural de los tres puentes en los cruces carreteros con la intención de emular las antiguas estructuras que servían para Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 354 salvaguardar grandes claros en los antiguos caminos del ferrocarril. Se analizaron varias opciones hasta llegar a un diseño que cumple la función estética retomando y reinterpretando las antiguas formas de estos puentes, así como también con la función estructural ya que se cubriría un claro de aproximadamente 60 metros. La idea de estos puentes es recuperar la memoria estética y visual del ferrocarril a través de la implementación de estructuras con tipologías y características del ferrocarril en México. Los proyectos urbanos desarrollados tienen el objetivo de integrar las características geográficas, urbanas y arquitectónicas del sitio a la vía verde. Un factor interesante que motivó estos proyectos fue el hecho que la ruta original, que se encontraba fuera del pueblo de Villa Corona, y éste después de 90 años creció de forma tal que fue absorbida por la zona urbana. Considerando esta situación y con la intención de ser muy respetuoso de las dinámicas naturales de los asentamientos, se decidió integrar en el recorrido de la vía verde a este contexto urbano, que es una localidad pequeña pero con un centro histórico de valor patrimonial con importantes elementos arquitectónicos. De esta forma este proyecto de mejoramiento de la imagen urbana recupera a través de sus calles, la memoria de la ruta original. A través de las calles se puede visitar el contexto urbano y al mismo tiempo vincularse nuevamente con la vía verde fuera de la zona urbana. El segundo proyecto de imagen urbana tiene que ver con un contexto que no está ligado o vinculado directamente a la vía verde, sin embargo, se encuentra dentro del área de influencia de la misma a 600 metros de la ruta, de ahí que se consideró importante incluirla dentro de los proyectos estratégicos. Se trata del pueblo de Cofradía de la Luz, donde se encuentra una antigua hacienda azucarera, de las más importantes de la región. Como parte del Plan Maestro, se desarrolló además un proyecto de conservación y adecuación a nuevo uso de la ex hacienda para adecuarla para el uso turístico hotelero. Por esta razón, con la finalidad de que la comunidad tenga, además de la propiedad histórica recuperada, una imagen urbana digna que ofrecer al visitante, se desarrolló el proyecto de imagen urbana de la localidad. Parte de los planteamientos considerados dentro de los proyectos de imagen urbana toman en consideración lo establecido por la UNESCO en relación a los Paisajes urbanos históricos, estableciendo “estrategias de conservación, gestión y ordenación de conjuntos históricos urbanos en los procesos de desarrollo local y planificación urbana, como los asociados a la arquitectura contemporánea, la creación de infraestructuras, y que la aplicación de un planteamiento paisajístico contribuiría a mantener la identidad urbana”.11 De esta forma los proyectos urbanos pretenden ofrecer alternativas de imagen armónica y atractiva para la población local, recuperando elementos de su identidad cultural al tiempo que invite al turista o usuario posible de la vía verde a recorrer el sitio. Los proyectos arquitectónicos que se desarrollaron como parte del Plan parcial tienen que ver con la conservación del patrimonio arquitectónico encontrado en la ruta y su área de influencia. El primer proyecto se desarrolló en la Estación de Santa Ana que data de 1895, que es un inmueble deteriorado y en desuso, considerado el punto de origen-destino de la vía verde. Se realizó un proyecto de restauración y conservación para propiciar el rescate de este inmueble y su contexto, implementando la opción de rehabilitación y adecuación de nuevo uso compatible y sustentable para su conservación y la memoria historia de la región. Asimismo se diseño un espacio público en los terrenos del patio de la estación con la idea de implementar un parqueestación, para integrar equipamiento e infraestructura de recreación y descanso para la región. 11 UNESCO, Recomendación sobre el paisaje Urbano Histórico. Proyecto revisado. 27 de mayo de 2011 consultado en: http://unesdoc.unesco.org, fecha de consulta 26 junio 2012. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 355 El segundo proyecto arquitectónico corresponde a la restauración del Acueducto en la Presa El Verde, en el cual se busca fundamentalmente establecer las pautas para revertir las alteraciones y deterioros del inmueble y garantizar su correcta conservación para el uso actual y como atractivo para la vía verde. Originalmente el ferrocarril pasaba por debajo de este acueducto que mide aproximadamente 250 metros lineales. El ferrocarril atravesaba la presa, pasando por debajo de uno de los arcos del acueducto, lo que hace que se encuentre en un contexto de una belleza particular. Este elemento es uno de los grandes atractivos paisajísticos y arquitectónicos de la vía verde. El tercer proyecto corresponde a la restauración y adecuación a nuevo uso turístico hotelero de la ex Hacienda de Cofradía de la Luz. Este inmueble del siglo XIX se encuentra en desuso y tiene gran valor patrimonial por sus características físicas y espaciales, así como la localización en su contexto urbano. A través de la recuperación y nuevo uso se busca incentivar la economía de la localidad mediante la generación de empleos y la atracción del turismo, hasta ahora inexistente. Todo esto propiciando a su vez importantes beneficios sociales en una comunidad del área rural. El cuarto proyecto arquitectónico corresponde a la restauración y adecuación de la antigua estación de ferrocarril de Cocula incluyendo la adecuación de la imagen urbana. Hasta este sitio se completó la construcción del ferrocarril. El proyecto se enfoca en la recuperación y conservación del inmueble, hoy propiedad particular, con el criterio de museo de sitio donde además de preservar sus características originales, integre espacios de información y reconocimiento del lugar sobre la historia del paso del ferrocarril en su territorio. Finalmente, los proyectos de diseño toma en cuenta toda la información de los proyectos anteriores para la definición de la identidad gráfica del proyecto de vía verde y poder mostrar, a través de ella, la riqueza cultural y particularidades del área de estudio. Es importante considerar que durante el proceso de desarrollo del Plan Maestro de Vía verde del Mariachi, incluyendo todos los estudios y proyectos realizados de todas las disciplinas, se consideró la suma de ellos como parte de un solo producto turístico y cultural. De este modo, la definición de una identidad gráfica del proyecto general, con la cual se pudieran diseñar distintos elementos y aplicaciones de apoyo, tanto en señalética, en cédulas informativas o como productos publicitarios fue un factor fundamental para poder presentar la Vía verde del mariachi como un proyecto cultural integral, para esta región de Jalisco. 4.2.3. Plan de manejo y gestión. El plan de manejo y gestión se desarrolló tomando en consideración la necesidad de contar con un documento que funcionara a manera de un manual, para poder establecer, de manera preliminar, como llevar a cabo la administración y organización de la vía verde, considerando los escenarios políticos en que se encuentra. Al ser una ruta que atraviesa tres entidades y las cuales son gobernadas por tres autoridades diferentes, este plan pretende establecer una pauta importante para el buen manejo de un proyecto regional, con grandes implicaciones históricas y culturales, como producto turístico a su vez, e incorporando estrategias y dinámicas que posibilitarían la preservación y organización de la vía verde una vez en funcionamiento. 3. Conclusión La vía verde del mariachi, pretende entre otras cosas ser el medio para difundir la importancia que tiene el patrimonio ferroviario en nuestro país, mismo que hoy se encuentra abandonado y en desuso en gran parte del territorio nacional. Estos inmuebles forman parte de la Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 356 identidad colectiva del país, siendo urgente y necesaria la reapropiación de este patrimonio industrial para otorgarle nuevas dinámicas y propiciar su conservación. Este proyecto es solo un ejemplo de la forma en que las rutas férreas pueden, como originalmente lo hicieron, transformar las dinámicas de las comunidades y regiones donde se encuentra, generando nodos de actividad, elementos de identidad y el aprovechamiento espacios públicos que logren satisfacer diversos tipos de necesidades sociales de forma sustentable. Asimismo el objetivo de la vía verde, es que sirva como elemento generador y transformador de la región a través de la conservación y fortalecimiento de su identidad cultural, de su patrimonio y la puesta en valor de los elementos que contiene. La figura 4 muestra el escenario ideal de lo que sería una transformación territorial en términos de movilidad, propiciado inicialmente por la vía verde y los proyectos de conservación y adecuación que incluye. A partir de ésta, la vía verde funcionaría como columna vertebral en la parte central, haciendo factible vincular la región por diversas rutas hacia antiguas haciendas, cuerpos de agua, conjuntos urbanos y localidades de la región con características únicas y particulares. Esto además de servir de red de comunicación local, podría sumarse a la oferta de itinerarios turísticos y culturales en una zona rica en historia, tradiciones y patrimonio cultural y que a su vez es tan representativa para los mexicanos. Figura 4 Las iniciativas que se realizan en torno al patrimonio cultural deberán integrar a la sociedad civil, involucrando a entidades públicas y privadas en las labores de conservación y rescate de su patrimonio cultural. La vía verde del Mariachi es un ejemplo de cómo la recuperación y planeación estratégica del patrimonio cultural de podría ayudar a regenerar y revitalizar zonas con una carga histórica y patrimonial importante de forma consciente y respetuosa con su entorno y sus habitantes y con esto fortalecer la identidad cultural. Asimismo propiciaría la revalorización de un contexto cultural al que no se le ha puesto atención. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 357 Referencias La información del proyecto completo se puede consultar en el sitio oficial: http://viaverdemariachi.weebly.com ITESO (Instituto Tecnológico de Estudios Superiores de Occidente), Universidad Jesuita de Guadalajara, Jalisco, México. SCT (Secretaría de Comunicaciones y Transportes), (1995) De las Estaciones, Ferrocarriles Nacionales de México, Museo Nacional de los Ferrocarriles Mexicanos, p. 1. Museo Nacional de los Ferrocarriles Mexicanos, Monumentos históricos, información disponible en: http://www.museoferrocarrilesmexicanos.mx/monumentos_historicos.php, (fecha de consulta: 26 de junio de 2012) Diversos documentos y datos relativos al Proyectado ferrocarril de Chamela a Aguascalientes, México 1890, (1982), edición facsimilar, Guadalajara, México. p. 10 AEVV (Asociación Europea de vías verdes), Declaración para una red verde europea, (2000), Lille, disponible en el sitio: http://www.aevv-egwa.org, (fecha de consulta 20 de junio de 2012). UNESCO (United Nations, Educational, Scientific and Cultural Organization) (2005), Lista del Patrimonio Mundial; consultado en: http://www.unesco.org , (fecha de consulta: 20 de junio de 2012). Plano general de la línea indicando el avance del trabajo hasta esta fecha, (1919), México, Archivo Histórico de Jalisco, Mapoteca, clave de plano: PL 1.3. 1919 311 Plano elaborado por el equipo de investigación con información contenida en actas de delimitación y destino de parcelas y ejidos así como en planos del Registro Agrario Nacional, México. UNESCO, Recomendación sobre el paisaje Urbano Histórico. Proyecto revisado. 27 de mayo de 2011 consultado en: http://unesdoc.unesco.org, fecha de consulta 26 junio 2012. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 358 ‘Can I Live’ on Beale Street? Cathryn Stout Saint Louis University, United States Cathryn Stout Saint Louis University 4340 Maryland Ave., APT 9C Saint Louis, MO 63108 USA Tel. 1-901-238-5430 E-mail : [email protected] Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 359 ‘Can I Live’ on Beale Street? Abstract : Earning more than $30 million in sales annually, Beale Street is a world famous destination for music tourists who pilgrimage to Memphis, Tennessee to visit the ‘Home of the Blues.’ But before it became a part of the American sonic landscape, Beale Street served as a middle passage in the African American voyage from resident alien to first-class U.S. citizen. This research follows the road’s journey from ‘Negro Main Street’ to an international tourism hub, and examines what some Memphis residents have gained and lost during this journey. Today, there is a palpable disconnect between many Memphians and the former town center. This interdisciplinary cultural history combines historical records, oral history and music criticism to examine this modern-day tourist site from the perspective of the host community. Founded in 1841, Beale radically changed during the U.S. Civil War when Union troops established a camp and school on the road near the Mississippi River. The abolition of slavery during the war breached the levees that once confined black Southerners to rural plantations, and many of these freedmen and women flooded into urban areas like Memphis. To deter miscegenation, Memphis leaders sanctioned Beale Street as a black borderland, and from 1865 to 1968, the local road served as a porous border between black and white Memphians. Here, black Memphians who were more than slaves but less than citizens practiced the tenors of American democracy like property ownership, associationalism and politics. Beale was the place where Dr. Martin Luther King, Jr. led his last march. His assassination in 1968, just blocks away from Beale, was one of the reasons for the street’s demise. After years of neglect, in 1983, real estate developer John Elkington christened the new Beale. His reinterpretation created a street filled with faux juke joints and souvenir shops. In 2010, after legal battles over profit shares from the publically-owned street, the city ended its management contract with Elkington and created a committee which is planning the road’s next phase. This management change offers an opportunity to improve local engagement on Beale by implementing sustainable tourism practices. This essay offers some critical suggestions on how Beale Street’s leaders can begin to incorporate the principles of sustainable tourism. Such changes are necessary because the long-term viability of Beale Street depends on the city’s ability to balance the interests of visitors with the needs of the host community. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 360 ‘Can I Live’ on Beale Street? A display of black cotton t-shirts bearing a seemingly harmless slogan hang in the window of a Beale Street gift shop on a bustling Saturday night. Declaring “No white, No black, Just the Blues, Beale St. Memphis,” the t-shirts are popular amongst tourists that evening who buy a couple of the shirts, made in Honduras, as souvenirs from their weekend in Memphis, Tennessee. The t-shirts appear to promote an uplifting message about a post-racial society until one ponders the t-shirts’ slogan in context to the history of Beale Street. From the second half of the nineteenth century until the 1960s, Beale Street served as a middle passage in the African American voyage from resident alien to first-class U.S. citizen. On the once segregated street, black Memphians who were more than slaves but less than citizens practiced the tenors of American democracy like property ownership, associationalism, capitalism, freedom of expression and politics. When and how did Beale shift from a community gathering site that fostered uplift for oppressed African American Memphians into an international tourist strip lined with kitsch t-shirts, souvenir shops and faux juke joints? This research follows the road’s journey from ‘Negro Main Street’ to an international tourism hub, and examines what some Memphis residents gained and lost during this journey. I argue that there is a palpable disconnect between many Memphians and the tourist site. As late bluesman Rufus Thomas stated in 1992, “Beale Street is tourist now. It’s not for the people who live here” (Vance, 1992, 5). This interdisciplinary cultural history combines historical records, oral history and music criticism to examine this modern-day tourist site from the perspective of the host community. The first half of this essay details the early days of Beale Street as a black borderland and its critical role in the African American journey from freedmen to first class citizen. A riot, shifting shopping patterns and urban clearance destroyed historic Beale Street in the 1970s, and the street remained largely shuttered until 1983 when real estate developer John Elkington ushered in a new era on Beale. The latter half of this essay examines the impact of Elkington, a man whose leadership and vision fashioned Beale Street into the tourist playground of “No white, No black, Just the Blues.” Elkington’s tenacity helped to financially revive Beale in the 1980s, but a crossroads moment came for Beale in 2010 when it began a new phase under new management. The format and future of Beale remains in flux, and I argue that city leaders should view this transition as an intervention point where they can work to strengthen locals’ ties to the “tourist district.” The tenets of sustainable tourism offer valuable insight on how to create spaces that fulfill the needs and interests of both tourists and locals, and I close by suggesting some sustainable tourism measures that are vital for the future of Beale Street. Black Borderland: 1863 to 1967 Understanding Beale’s past is essential in accurately presenting its history to today’s tourists and in determining future usage for the space. Since the U.S. Civil War, Beale Street has undergone four significant phases: The Black Borderland from 1863 to 1967, The Difficult Days from 1968 to 1981, the Elkington Era from 1982 to 2010, and the current post-Elkington Era. The name Beale dates back to 1841, when white Shelby County real estate developer Robertson Topp created the street (Madajczyk, 2010). Several theories exist on the origins of the name, but none are conclusive (Lollar, 2011). Following the city’s recovery from the yellow fever epidemic of 1878, black real estate developer and entrepreneur Robert Church, Sr. bought land cheaply on Beale Street. Church’s business ventures helped to increase Beale’s appeal as a destination for African Americans, a process that may have started in the 1860s when the Union Army and Navy Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 361 captured the city from the Confederacy in the Battle of Memphis. Soon thereafter, Union troops established a freedman’s headquarters and school at 533 Beale. The school was one of the many family oriented businesses on historic Beale Street. Figure 1 Drawing of the Freedmen’s Bureau on Beale Street in Harper’s Weekly June 2, 1866. Photo courtesy of the Memphis Public Library and Information Center Although Beale Street is best known for its lively nightlife, during the second half of the nineteenth century and first half of the twentieth century, Beale was a town center where social, civic and political affairs intertwined. A closer examination reveals that the businesses on early Beale Street were not merely places of frivolity and vice, but also sites that hosted and concealed important cultural work. In the 1860s, Joseph Clouston, one of the first documented black business owners in Memphis, ran a barbershop and grocery store at 145 Beale Street (Jenkins, 2009). Like Clouston, many of the city’s prominent African Americans built their homes, businesses and dreams on Beale Street. Beale Street ambassador Lt. George Lee branded Beale “the Main Street of Negro America” because of its diverse retail and residential mix (Lee, 1969, 13). At the center of this “Main Street” was Beale Street Baptist Church, one of the oldest black churches in Memphis. Founded in 1863 by free and enslaved African Americans, the church evolved from a brush arbor and christened its sanctuary at 379 Beale in 1878. The church housed the Memphis Free Speech and Headlight newspaper where Ida B. Wells published her earliest editorials against lynching in the 1880s. Recognizing the street’s popularity with African Americans, the federal government Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 362 opened the Freedman’s Savings and Trust Company Bank on Beale to help former slaves establish financial independence. The bank served the community from 1865 until the system’s collapse in 1874. Another historic bank on Beale was Robert Church Sr.’s Solvent Savings and Trust Bank. Founded in 1908, Solvent was the first black-owned and operated bank in the U.S. with more than a million dollars in deposits (Lindsay, 2010). Historic Beale was the home to several black entrepreneurs and civic leaders in an era when black-owned businesses were scarce and black political participation was dangerous. In the mid-twentieth century, Civil Rights photographer and FBI informant Ernest Withers operated a famed studio in the heart of Beale. Before Withers’ studio, there was Hooks Brother Photography at 162 Beale, which opened in 1907 and was a staple on the street for more than forty years. The matriarch of the Hooks family, Julia Hooks, ran the Hooks School of Music inside Church Park and Auditorium on Beale. Opened in 1899 by Robert Church Sr., the 2,000-seat auditorium was the resident theater for bluesman W.C. Handy. Although a renowned entertainment venue, Church Auditorium hosted political events as well. In 1902, the auditorium welcomed President Theodore Roosevelt, and in 1916, it hosted the inaugural meeting of the Lincoln League, a nationally respected black Republican club that worked to increased African American voter participation. A private photo of the league’s inaugural meeting shows several hundred men and women gathered at the event that took place three years before the ratification of the Nineteenth Amendment; the presence of women at the inaugural meeting indicates that suffrage may have also been a part of the League’s platform. In 1953, the Elks Club at 401 Beale hosted the League’s dinner discussion on “Women’s Role in National Politics.” Six years later, the Elks Club turned its dance floor into a community organizing space to help the Volunteer Ticket with voter registration drives. The Volunteer Ticket was a coalition of five black men, who in 1959, tried to make history by becoming the first African Americans to hold various local offices. The establishment of the ticket’s campaign headquarters on Beale is further evidence of the long history of Beale Street as a space for political engagement. Although it is often mislabeled as a mere entertainment district, it is more accurate to describe historic Beale Street as a black borderland because, like Ellis Island, Angel Island and the U.S.-Mexico border region, historic Beale Street facilitated transition and transformation. In an era when African Americans were fleeing the bleakness of plantation life, Beale Street represented opportunity. This is not to suggest that African Americans on Beale escaped the omnipresent hand of racism that hovered over the U.S., but Beale did provide a preview of what the American dream could mean. It was a sacred site where American residents collectively struggled to become fully recognized American citizens. Scholars have done innovative work in clarifying the function and locations of borderlands, and their work illuminates how historic Beale Street filled this role. Borderlands are traditionally viewed through the lens of international relations as the geographic zones surrounding national boundaries, yet this definition is limiting because it privileges the work borderlands perform for governments without fully acknowledging their often contrasting roles in the lives of individuals. Historian Bradley Parker argues that the processes that create borderlands are not fixed to national boundaries, and he invites scholars to identity where distinct worlds intersect throughout the geographical and intellectual landscape (2006). In their historiography of borderland theory, Baud and Schendel offer the helpful term “outer borderlands,” described as areas that form and fade inside a nation in response to specific political circumstances. As Baud and Schendel explain, “Just as a tidal wave may sweep far into the interior, so a political storm may suddenly engulf this zone and involve it directly in border dynamics. In this way, borderlands may at times, though briefly, stretch to embrace entire countries” (1997, 222). The Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 363 abolition of slavery during The Civil War is an example of the political tidal wave Baud and Schednel described. The Emancipation Proclamation in 1863 helped to breach the levees that once confined populations of black Southerners to rural plantations and allowed these freedmen and women to flood into urban areas. To deter miscegenation, municipal governments nationwide quickly sanctioned black borderlands. In Memphis, Beale was a de facto dividing line between black neighborhoods clustered in the southern parts of the city and white neighborhoods clustered in the north (Madajczyk, 2010). Thus, Beale Street served as a porous border that separated to two racially distinct populations. Looking at historic Beale Street and other early black commercial centers within the context of borderland theory illuminates their pivotal places in American history. The first generation of Americans born into freedom (and sometimes emancipated slaves) gained opportunities to nurture creative arts, own businesses and participate in politics in the black borderlands that flourished in the South and Midwest during The Great Migration. Black-owned and black-centric stores, banks, insurance companies, houses, newspapers, studios and nightclubs filled strips like Bronzeville in Chicago, Indiana Avenue in Indianapolis, Treme in New Orleans, Deep Ellum in Dallas, Sweet Auburn in Atlanta and Farish Street in Jackson, Mississippi. More than the mere entertainment districts that civic boosters now tout, these strips were town centers where African Americans, only decades removed from slavery, could practice the tenors of American democracy like property ownership, associationalism, capitalism, freedom of expression and politics. The Difficult Days Several factors caused black borderlands to fade in the 1960s and 1970s. Treme in New Orleans boasted homes, shops and jazz clubs until it went into economic decline in the 1960s after the construction of a highway through the neighborhood. Like Beale, Deep Ellum had a blues tradition, yet the music stopped on the Dallas strip in 1969 when a railroad line sliced through the community. Other black borderlands declined after the Civil Rights Movement as black consumers, business owners and homeowners found new opportunities in neighborhoods once off limits to African Americans. Furthermore, the U.S. went through a period of urban decline following World War II as frustrations over integration fueled white flight from American cities, and the federal government subsidized highway expansions to the suburbs and mortgage loans for new suburban homes. Another significant event that contributed to the decline of Beale Street was the assassination of Dr. Martin Luther King, Jr. less than a mile away on April 4, 1968. In his last speech in Memphis, King stated that there would be some “difficult days ahead.” King’s prediction proved prophetic as costly riots on Beale followed his death, and many other black borderlands endured similar destruction. The final nails in the coffin of historic Beale Street were the rounds of urban clearance that took place in the 1970s. The opposite of historic preservation, urban clearance is the destruction of aging structures in an attempt by government officials to eliminate eyesores or prime a targeted area for redevelopment. According to historian W. Fitzhugh Brundage, during the 1960s and 1970s, the federally funded bulldozer revolution led to the demolition of more than 300,000 properties in historic black neighborhoods (2005). Urban clearance on Beale Street started in 1969 under the administration of Memphis Mayor Henry Loeb and continued into the 1970s under Mayor J. Wyeth Chandler. Reflecting on the demolition, a 2010 report by a city official concluded: Under that program, the Street essentially was closed, with the exception of (A.) Schwab’s. Some would say there was an effort by the then City Administration to move the African American Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 364 community farther south of Union (Avenue) so that Beale Street could become an economic and unwritten barrier between the predominantly white population on the north side of Beale and the predominant African American population on the south side. It was reported in the June 10, 1979 Memphis Press-Scimitar that “urban renewal destroyed Beale Street” as the City had undertaken the demolition of 474 buildings along with an expansive condemnation process commonly referred to as the Urban Renewal Projects, Beale Street I and Beale Street II. (Madajczyk, 3-4) It is telling that, in its own review, the City does not refute the allegation that racism played a role in the decision to bulldozer Beale rather than preserve and repair its historic structures. This reckless destruction forever compromised the authenticity of Beale Street. A source of embarrassment, Beale Street digressed from a black Main Street to Shame Street during the difficult days. Joni Mitchell captured the sad state of Beale Street in her 1976 folk song “Furry Sings the Blues.” The song, inspired by Mitchell’s 1975 visit, tells of Beale’s decline as seen through the eyes of real life Beale Street blues guitarist Walter “Furry” Lewis. In the song, Mitchell moans, Pawn shops glitter like gold tooth caps In the grey decay They chew the last few dollars off Old Beale Street’s carcass Carrion and mercy Blue and silver sparkling drums Cheap guitars eye shades and guns Aimed at the hot blood of being no one Down and out in Memphis Tennessee Old Furry sings the blues The folk singer opines that Furry sings the blues in tribute and in sorrow while sitting on the “shanty street.” Mitchell’s rich alto voice captured the somber mood of one of Beale Street’s darkest eras. Revitalizing Beale became a pressing issue in the mid-1970s as some black leaders in Memphis began discussing ways to resuscitate the decaying street. They formed the Beale Street Development Corporation and successfully lobbied for twenty-two million dollars in federal and state funds to restore three, city-owned blocks. This organization, comprised mostly of politicians and preachers, had political clout, but no experience in real estate development. One developer who stepped forward to offer his service was John Elkington, a Washington D.C. native who spent his formative years at an all-white high school in Fort Lauderdale, Florida. Elkington moved to Memphis in 1970 to attend law school and later became involved in commercial real estate. Whereas the civic leaders had a wealth of cultural knowledge but no real estate expertise, Elkington had development skills but knew little about the cultural history of Beale. The two entities joined forces with city officials, and, on October 21, 1982, the Beale Street Development Corporation and interim Mayor Wallace Madewell signed a contract with Elkington to redevelop Beale. The 52-year contract made Elkington the manager of Beale until 2034 and gave Elkington control over the public funds collected for the project. Elkington’s goals were threefold. First, he aimed to erase the stigma of Beale as a segregated borderland and to make it more welcoming to white patrons. Secondly, he wanted to return commerce to the area. And third, he planned to make it a music hub that would draw tourists (Elkington, 2008). Despite some construction blips, Elkington opened the first wing of Beale in October 1983, just eleven months after taking over the street. Beale Street sputtered along the first few years. One of the earliest businesses on the new Beale was Mama Josie’s ice Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 365 cream parlor which Sonia Walker opened with three other business partners. Walker had hoped that the parlor would become a profitable business that she could pass along to her children, but frustration soon drifted in. As Walker recalled, It went well on weekends as we first opened, but as the winter came we just didn’t have anything to draw people down there … Everybody was struggling. People were kind of suspicious. Black people didn’t know if they wanted to come down there, white people didn’t know if they wanted to come down there. There was some of that racial stuff (Walker, 2011). Too far ahead of the parade, businesses like Mama Josie’s came and went during the first few years on Beale Street (Gulyas, 2008). The early days of Beale’s revitalization were further complicated by Elkington’s split with his business partner, Steve Keltner. Lawsuits over unpaid contracts added to some Memphians’ mounting skepticism of Elkington. In his memoir, beale street: Resurrecting the Home of the Blues, Elkington recounts the height of his financial woes explaining, “I was in bad shape in 1988. Elkington & Keltner’s cash was taken away by our controlling partners, and we were left with $120,000,000 in debt and $18,000 in the bank” (2008, 81-82). The former high school football player toughed out the early struggles, rebranded his business into Performa Entertainment Real Estate and managed to recruit marquee businesses to the strip like B.B. King’s blues club in 1991. An optimistic thirty-something during the early days of the revitalization, Elkington said that a youthful tenacity helped him to stay the course until the “new” Beale Street became financially stable. Figure 2 Sales on Beale Street have climbed from $2.1 million in 1986 to $31.8 million in 2009 Cathryn Stout Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 366 Elkington succeeded in turning the strip into a profitable venture, but at whose expense? Sales on Beale Street have climbed from $2.1 million in 1986 to $31.8 million in 2009. As of 2010, the street had an occupancy rate of ninety-eight percent, employed more than eight hundred people and boasted an annual payroll of ten million dollars. In its current incarnation, however, Beale lacks the kinds of businesses and services that, in the past, gave it strong appeal to Memphians, particularly black Memphians. Historic Beale contained schools, banks, seamstress shops, political headquarters, civics clubs and photography studios that provided services and resources for families. Today, Beale Street is a world famous destination for music tourists featuring faux juke joints, souvenir shops and bars. Whereas Beale Street nightclubs in the 1930s and 1940s featured musicians and artists who were displaying cutting edge work for their day, in 2012, Beale Street clubs are inundated with the older African American traditions of blues and soul music without allowing ample space for new art forms popular with African Americans like slam poetry, live painting, gospel plays, contemporary R&B music and hip hop culture. This mismatch between supply and demand creates a tension between black Memphians and Beale Street club and shop owners. On a typical Saturday night, hundreds of young black adults, largely Memphians, congregate on Beale; branded loiterers, they infrequently patronize the street’s souvenir shops and blues bars. Inside many of the businesses, older adults, including a large number of white tourists, cluster around quaint stages enjoying the blues revues. The image of black Memphians on the outside and white tourists on the inside gives the appearance that the descendants of those who popularized Beale Street have been displaced, and now, find themselves on the periphery of Beale Street culture. To deter these black weekend revelers from “loitering” rather than patronizing, in 2010, the Beale Street Merchants’ Association proposed charging a fee to walk down the public street. Although the association reconsiders the idea each year, it has yet to implement it. The businesses and events on Beale Street have struggled to remain relevant to young adults and African Americans Memphians. Blues enthusiast Robert Nicholson’s poignant account of the 1990 Handy Awards at the New Daisy Theater on Beale illuminates this culture clash. Nicholson recalled: It was certainly a strange crowd for a Memphis blues gathering—unusually white and unusually old. They chit-chatted throughout and the music might as well have been background entertainment at their latest charity dance or garden party. Where were the hard-core fans, the white kids in their ‘Delta Blues Festival, 1990’, T-shirts or the black, middle-aged city slickers with shiny suits and processed hair? Not here, with the tickets at $50 apiece. They were probably in a club somewhere watching a better band for a tenth of that price. Instead it was society fatcats (sic) in sports jackets and plump hostesses in cocktail dresses, flashing their stuffed wallets and expensive jewelry. (1999, 70-71) Although describing the Handy Awards, Nicholson’s statement is a larger critique on the state of the blues. Once known as the creative voice of the black American struggle for mobility, the blues has largely fallen out of vogue with black urban young adults. As music scholar David Jones noted, “Hip hop is widely presumed, in fact, to be the musical style with the most current relevance to everyday African American life. Blues, on the other hand, is widely thought to be anachronistic as black cultural expression” (2007, 668). Jones and Nicholson both acknowledge the unpopular truth that the current audience for the blues is older and lighter than it was in the music’s heyday. This reality is problematic in a city where the average resident is an African American between the ages of 25 and 34 and one of the biggest attractions is a strip of blues clubs. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 367 Incorporating hip hop culture into Beale Street is one way to bridge the divide between the tourist district and young Memphians, but city leaders have been leery of allowing a hip hop club to operate in one of the city-owned buildings on Beale. One of the most popular hip hop nightclub operators in Memphis is Curtis Givens, who, in addition to his two clubs, runs an annual summer series of concerts, parties and community service projects called “Can I Live?” Celebrity Weekend. The rhetorical question, Can I Live?, is a hip hop slogan which means can I embrace my culture and define myself on my own terms without judgment. Rap mogul Shawn “Jay-Z” Carter popularized the plea for self-determination and self-expression in his 1996 single “Can I Live?” Despite the success of Givens’ clubs and the annual ‘Can I Live?’ summer series, city leaders denied Givens’ 2009 proposal to open a hip hop club on Beale Street citing the idea as financially unviable. The building that the then 31-year-old Memphian pursued as a hip hop club opened as Ground Zero Blues Club in 2010, but it closed that same year ironically because of financial difficulties. The year 2010 also brought an end to the Elkington Era on Beale Street. The city and John Elkington had been embroiled in legal battles for years over revenue shares, and that year, the City of Memphis ended its management agreement with Elkington in an out of court settlement. After the settlement, the Beale Street Strategic Planning Committee formed and began discussing what management structure and programming format was best for the city-owned entertainment district. Those conversations continue. While commending the efforts of Elkington and his colleagues in making Beale Street a renowned tourist district, it is imperative to look ahead at how the Post-Elkington Era brings an opportunity to strengthen the connection between Memphians and Beale Street. Figure 3 Officials installed John Elkington’s brass note on the Beale Street Walk of Fame in 2010. It lies at the entrance of Handy Park, near the foot of the W .C. Handy statue. Cathryn Stout Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 368 The tenets of sustainable tourism offer valuable guidance on how to help publicly funded attractions appeal to both visitors and residents. Sustainable tourism promotes travel practices that encourage economic development, protect natural resources, teach the history and culture of a destination, and enhance the quality of life for the host community (Smith & Brent, 2001). To maximize Beale Street as an engine for economic development city leaders must work to increase the number of minority owned-businesses in the area; ironically, this was once a distinctive feature of Beale Street. In 2012, Memphis was sixty-three percent African American and the poorest, large metropolitan area in the United States. Beale Street is the one of the most successful tourist attractions in Tennessee and the majority of its businesses are run by white Americans. Beale Street’s best natural resource is its cultural history, and in order to protect this resource, Beale Street’s new managers must continue to promote the rich heritage of blues music while embracing the contemporary art forms that echo the blues message of overcoming hardships and oppression with hard work, humor, hustling, faith and activism. Additionally, Beale Street is overdue for an interpretative center and community space that tells a comprehensive narrative of Beale while fostering entrepreneurship, artistic innovation and civic engagement. Such additions would enrich both the community and Beale Street’s bottom line by increasing community buy-in and, in turn, increasing the time and money locals spend on Beale. These improvements would also enhance the experience of tourists who are increasingly seeking meaningful interactions with locals (Smith & Brent, 2001). If city leaders hope to increase Beale Street’s appeal to Memphians then, in this new phase, they must provide the services and entertainment that meet the needs of the average Memphian which, according to data from the U.S. Census Bureau, is an African American between the ages of 25 and 34. This author happens to fall within that demographic and has often been amongst the crowd of weekend “loiters” who felt like an outsider in a place that was once called “the Main Street of Negro America.” By implementing the suggested sustainable tourism measures, Beale will become more culturally and financially sustainable and, perhaps, one day there will be an affirmative answer to that critical question ‘Can I Live’ on Beale Street? References : Articles: Baud, M. & Van Schendel, W. (1997), Toward a Comparative History of Borderlands, Journal of World History, 8 (2), pp. 211-242. Jones, D. 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(2009), Images of America: African Americans in Memphis, Chicago, Arcadia Publishing. Lee, G. (1969), Beale Street Where the Blues Began, College Park, Maryland, McGarth Publishing Company. Digital and print media: Vance, J. & Gordon, G. (1992), Beale Street Can Talk, Downtowner Magazine, February, pp. 26. Lollar, M., (2011), Theories hit dead-end on how world famous Beale Street got its name, The Commercial Appeal [Memphis], February 28, A1. Nicholson, R. (1999), Mississippi Blues Today, New York, De Capo Press Personal communications: Elkington, J. (2011), Interview with author, Memphis, Tennessee, Performa Real Estate Entertainment office, January 25. Walker, S. (2011), Telephone interview with author, February 2. Unpublished papers: Gulyas, S. (2008), Creating a Blues Playground: A Comparison of Beale Street in Memphis, Tennessee, and Farish Street in Jackson, Mississippi, MA thesis, Louisiana State University. Madajczyk, J. 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Tél. : (506) 444-5892, Fax : (506) 4532416, Courriel : [email protected] L’auteur remercie Émilie Comeau-Sinclair, Gestionnaire, Section innovation de produits, Direction Ventes et partenariats (CTHL) pour sa précieuse collaboration. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 371 Le développement des routes du patrimoine culturel au Nouveau-Brunswick : une opportunité pour conserver notre héritage culturel ? Abstract: Three collaborative approachs used in New Brunswick (Canada) to develop regional tourism strategies for the South East Region, for the St. John Heritage Corridor, and for a cross-border tourism initiative called "Two Nation Vacation" between the U.S. State of Maine and our Province are examined. The Greater South East Tourism Region is strategically located in the central hub area of Greater Moncton and truly is the NB gateway to the other Maritimes Provinces, with unique connecting points to both Prince Edward Island (Confederation Bridge) and Nova Scotia (Aulac). It also benefits from the legacy of human settlement – aboriginal, acadian, english – and experiences that focus on that heritage. I explain the challenges in creating a destination for this broad area which includes 13 municipalities with many tourism development and marketing projects, and present the benefits for tourism stakeholders (at least 300 operators directly involved in some form of tourism, including non-profit and private sectors) to adopt a common regional vision – the New Brunswick’s Cultural Coast – and create a strong parternships within the entire region. The second part focus on the St. John Heritage Corridor and the product experience clusters that consider product authenticity and market readiness as well as key motivators for travel to New Brunswick. I outline the steps for the interpretive plan proposed for the 4 regions of the Heritage Corridor: the River as a road to nationhood, industry and transportation, nature and environment, comtemporary culture. The St. John River Heritage Corridor has been in development for several years and is the result of buy-in from industry and community stakeholders who believe that a Heritage Corridor provides the best model to promote sustainable economic development along the St. John River in New Brunswick through heritage and natural tourism. This project spans from Clair, N.B. at the Québec/New Brunswick border to the port city of Saint John. This International waterway that has its origins in the U.S. State of Maine and the Province of Québec is well known for its pivotal role in shaping and refining the history, culture and development of Canada. The third part of my presentation proposes a cross-border tourism initiative called "Two Nation Vacation". The model developed by the Maine Office of Tourism and the Department of Culture, Tourism and Healthy Living includes Web resources that suggest vacation travel itineraries that link sites in Maine and New Brunswick. These suggest a Scenic Coastal Loop, an Acadia and River Valley Loop and, a Fredericton and Bangor Loop. Keywords: Partnership, tourism, cultural heritage route, network, community Mots clés : Collaboration, tourisme, route du patrimoine culturel, réseau, communauté Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 372 Le développement des routes du patrimoine culturel au Nouveau-Brunswick : une opportunité pour conserver notre héritage culturel ? 1. Introduction Le tourisme est un moteur économique indéniable et constitue la plus importante industrie au monde (OMT/WTO 2003). Les retombées économiques sont signifiantes, que l’on parle des emplois créés ou du revenu généré. En 2007, les dépenses dans les secteurs associés au tourisme ont contribué près d’un milliard de dollars à l’économie du Nouveau-Brunswick (Statistique Canada 2007). Les revenus touristiques génèrent des emplois dans toutes les régions de la province. On estime que cette industrie soutient 23 000 années-personnes (équivalents temps plein) d’emploi (Tourisme et Parcs 2009). Il ne faut donc pas s’étonner de voir notre province vouloir tirer son épingle du jeu et proposer des pratiques de tourisme durables. Une de ces pratiques, élaborée à partir de l’analyse du marché actuel, donne la priorité au développement du tourisme expérientiel dans des domaines où la demande du marché est la plus forte et la qualité de l’expérience néobrunswickoise la plus élevée. Cette emphase sur le tourisme expérientiel suggère des moyens pour que les visiteurs s’immergent dans la culture et le patrimoine du Nouveau-Brunswick, et explorent ses grands espaces, ses communautés, son littoral et son arrière-pays de manière mémorable et significative (Tourisme et Parcs 2010). La province cible plus particulièrement les adeptes d’expériences authentiques, les explorateurs culturels et les touristes sans tracas, identifiés grâce aux profils psychographiques de la clientèle touristique possédés par la Commission canadienne du tourisme (CCT). Les valeurs sociales et touristiques combinées aux caractéristiques comportementales en voyage, influencent l’importance que les visiteurs accordent à la nature, à la culture, à l’histoire, aux relations personnelles et au bien-être social. Il est donc essentiel de comprendre ces valeurs et d’y faire écho pour faciliter la réussite des expériences touristiques. La démarche retenue vise à combler les attentes des visiteurs qui recherchent des activités invitantes, réelles et intégrées, où ils deviennent participants plutôt qu’observateurs. Cette année, le Nouveau-Brunswick offre 135 expériences qui répondent à ces exigences. De ce nombre, 72 expériences sont offertes par les exploitants situés sur les routes retenues pour les fins de cette présentation. De son côté, le secteur du patrimoine ne demeure pas en reste puisque la Politique culturelle du Nouveau-Brunswick (CTVS 2002) a favorisé l’implantation d’un réseau des musées et des lieux historiques qui couvre l’ensemble de son territoire. Le modèle est bâti dans une perspective de complémentarité entre institutions. Le réseau respecte l’unicité de chacun de ses membres et est adapté à la réalité vécue par les musées qui, pour la très grande majorité, ne sont accessibles qu’en saison estivale seulement. La flexibilité du réseau permet aux musées plus dynamiques de s’insérer dans des « grappes » qui favorisent le développement d’alliances stratégiques. Le déploiement de grappes fait partie d’un processus qui accorde un avantage régional sur le plan de la concurrence (Porter 2000, 1990). L’émergence d’un tel réseau tend à consolider et harmoniser, lorsque bien établi, les relations de confiance et la coopération entre les organisations (Lipsey et Bekar 2002). Selon les chercheurs, la confiance s’appuie sur des racines culturelles communes et se nourrit de contacts personnels et continus entre les acteurs afin de diminuer les incertitudes. Les initiatives de concertation des membres du réseau muséal se sont tout d’abord traduites par le développement de produits marketing culturels qui a en quelque sorte accéléré le maillage entre les divers intervenants, sans qu’il n’existe de méthode unique d’une région à Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 373 l’autre. L’ensemble des institutions muséales intégrées, participe à l’augmentation de la durée du séjour des visiteurs sur leur territoire respectif. Ce mouvement d’insertion des musées dans le circuit des « routes touristiques », souvent perçues comme la panacée permettant la revitalisation économique de régions plus marginales, manifeste le virage amorcé par de plus en plus d’organisations qui se définissent maintenant comme contributeurs au développement économique des régions auxquelles ils appartiennent (Briedenhann et Wickens 2004). En améliorant la qualité des services offerts au visiteur qui voit son rôle passer de simple consommateur culturel à celui d’acteur engagé et producteur de sens, et en établissant une meilleure connexité au sein de leur communauté pour satisfaire ceux qui les fréquentent, les institutions muséales accomplissent des actions garantes de leur survie dans l’avenir. Comme le précisent Moulin et Boniface (2001), les routes touristiques – itinéraires de voyage, et les réseaux – mécanismes pour créer les routes, existent dans la complémentarité et recherchent des objectifs similaires, leurs bénéfices pouvant particulièrement être notés là où les ressources sont limitées. En présentant deux études de cas portant sur des projets de développement de routes touristiques au Nouveau-Brunswick et en introduisant le concept « Two Nation Vacation » en discussion, nous verrons comment la collaboration et le développement des partenariats s'organisent et de quelle manière l’aptitude à réagir au changement au sein du marché du tourisme global est encouragée. Nous regarderons dans quelle mesure les voies de communication entre les groupes représentants le patrimoine et le tourisme favorisent la participation de la communauté locale dans la prise de décisions. Nous tâcherons de comprendre si la dynamique de collaboration va jusqu’à soutenir la durabilité et la conservation des attraits. 2. Revue de la littérature L’intérêt pour le tourisme patrimonial est en expansion constante et la relation qui existe entre le patrimoine et le tourisme, bien documentée (Ashworth 2000; Garrod et Fyall 2000; Prentice 1993). Les études de marché confirment cette tendance au Nouveau-Brunswick et l’analyse des résultats révèlent que les activités rattachées aux lieux historiques, aux musées et aux galeries d’art se classent parmi les plus grands facteurs motivants les intérêts primaires des voyageurs nord-américains et européens (Tourisme et Parcs 2007), et s’inscrivent parmi les cinq activités qui intéressent le plus les visiteurs de notre province (Tourisme et Parcs 2010). Si l’interdépendance du patrimoine et du tourisme est reconnue et que l’intérêt du visiteur pour des destinations riches en ressources culturelles ne se dément pas, le sentiment de pouvoir bénéficier de nouvelles opportunités économiques amène de plus en plus de défenseurs du patrimoine local, aux prises avec les coûts élevés rattachés à la conservation et à la gestion du patrimoine, à dévoiler leurs trésors, et à rêver en terme de préservation. Cette approche conciliante qui s’effectue quelquefois au détriment d’une conservation, doit être développée en concertation avec le milieu (Aas, Ladkin et Fletcher 2005) afin de diminuer les irritants et de ne pas mettre en péril tant l’intégrité des lieux que des collections mises en valeur, et risquer de compromettre jusqu’à la survie de ces attraits (McKercher et du Cros 2002). Afin d’illustrer l’environnement dans lequel évolue les intervenants du milieu culturel et patrimonial ainsi que les tentatives d’intégration de ses membres au sein des routes touristiques du Nouveau-Brunswick, nous avons retenu une approche préconisant les études de cas en raison du succès de leur analyse par d’autres chercheurs (Xiao et Smith 2006; Hardy 2003) mais aussi parce qu’elles proposent des modèles contrastant quant à leur développement, leur promotion et leur gestion. La sélection des cas est également justifiée du fait que l’auteur est impliqué dans la gestion de lieux historiques incorporés dans deux de ces exemples et que pour le troisième, il a Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 374 participé à la mission d’étude qui a mené à son implantation. Les caractéristiques des routes retenues sont présentées au tableau 1. Tableau 1 Critères de sélection des cas étudiés 3. Présentation des cas 3.1 La Côte culturelle du Nouveau-Brunswick Le territoire de la Côte culturelle, située sur la côte est de la province, s’étend du comté de Kent jusqu’à la frontière du sud-est du Nouveau-Brunswick. La région de Kent longe le détroit de Northumberland et englobe une superficie de 4 877 km2. La région du Sud-Est s’étire sur plus de 2 000 km2. La plupart des communautés se trouvent à moins d’une heure de route de l’aéroport international du Grand Moncton. La Côte culturelle (www.lacoteculturelledunouveaubrunswick.com) comprend de nombreux sites touristiques qui mettent en valeur les ressources naturelles, culturelles et récréatives de ces régions. La plupart des attraits offrent des activités de type expérientiel au visiteur – 13 en 2012 – et peuvent être découverts de manière individuelle ou par l’entremise d’une interprétation professionnelle. Ces lieux populaires où les pratiques touristiques liées à la mémoire sont regroupés sur un même trajet, alimentent le sentiment d’appartenance de la communauté (Bideau et Marcotte 2011). Ils contribuent également au développement de d’autres attractions et permettent aux entrepreneurs existants et nouveaux de fournir des services et des produits aux milliers de touristes qui visitent la région, particulièrement durant la saison estivale qui demeure la période la plus achalandée de l’année. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 375 L’initiative touristique du Grand Sud-Est a été amorcée avec une grappe de partenariat, le premier entre Entreprise Sud-Est et Entreprise Kent2, qui ont travaillé avec treize municipalités, deux associations touristiques régionales et plus de 250 exploitants d’entreprises touristiques. Avant la création de ce partenariat sans but lucratif qu’est la Côte culturelle, chaque organisme touristique – l’Association touristique de la région de Kent et l’Association touristique du SudEst – devait préparer son propre programme et trouver une façon d’attirer le tourisme. La carte reproduite à la figure 1, représente le territoire couvert par la Côte culturelle. Figure 1 Carte de la Côte culturelle du Nouveau-Brunswick 3.1.1 Une approche aux racines profondes La réflexion qui a mené au développement d’une approche régionale pour l’industrie touristique du Sud-Est a débuté en 2005. Après avoir effectué une mission exploratoire au Salon international tourisme voyage de Montréal afin de mieux comprendre les façons retenues par d’autres régions pour promouvoir leurs attraits, Entreprise Sud-Est a soumis une demande de financement au gouvernement provincial pour la création d’un poste d’agent de développement touristique à temps plein pour une période déterminée. Entre temps, les intervenants du secteur touristique, considérant qu’il s’imposait aux régions, aux associations, aux exploitants et aux intéressés de travailler ensemble comme une seule région, le partenariat entre les Entreprises Sud-Est et Kent était conclu en août 2008 avec comme objectif commun d’élaborer une stratégie régionale en tourisme pour les trois prochaines années. 2 Le réseau Entreprise, dont font partie Entreprise Sud-Est et Entreprise Kent, regroupe quinze agences Entreprises régionales réparties à travers la province. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 376 Suite à des consultations auprès de plus de 150 partenaires régionaux, la Stratégie touristique régionale du Grand Sud-Est (Tourism Synergy 2009) voyait le jour et l’étiquette de Côte culturelle du Nouveau-Brunswick devenait l’image de marque de la région. Un comité consultatif composé de représentants du secteur a été mis en place afin d’implanter la structure de la Côte culturelle et d’établir un plan de travail qui se concentre surtout sur le marketing, la formation au tourisme et le développement de produits, offrant ainsi des opportunités de croissance future pour la région du Grand Sud-Est. Le modèle mis en place préconise une approche horizontale (Snowball et Courtney 2010) basée sur les exploitants qui interviennent dans la prise de décision et formulent leurs demandes auprès des membres élus qui les représentent. La flexibilité du modèle favorise l’apport direct de la communauté au processus décisionnel et rend les organisations responsables de leur développement. 3.2 Le Corridor patrimonial du fleuve Saint-Jean Le Corridor patrimonial du fleuve Saint-Jean (www.stjohnrivervalley.ca/fr/home.php) suit la route panoramique de la vallée. Il longe le fleuve qui, au départ, agit tel un cours d’eau frontière sur près de 110 km entre l’État du Maine et le Nouveau-Brunswick. Le fleuve se lance ensuite à l’assaut des collines réputées pour la culture de pommes de terre, passe par la Capitale de la province, Fredericton, et poursuit son cours jusqu’à la ville portuaire de Saint John où il se jette dans la baie de Fundy, une des merveilles naturelles du Canada. Cette route offre des vues panoramiques à en couper le souffle pour qui veut bien l’emprunter et être inspiré par les 400 kilomètres du fleuve qui se raconte. Ce cours d’eau est reconnu pour sa valeur contributive à l’histoire, la culture et au développement du Canada. Le long du fleuve Saint-Jean, nous retrouvons 3 villes, 8 municipalités, 12 villages et plusieurs collectivités rurales qui ont à cœur de maintenir le caractère distinct de la vallée. L’inégalité des forces en présence a des répercussions sur les moyens dont disposent les intervenants pour mettre en valeur leurs attraits. La route propose près de 30 activités de type expérientiel aux visiteurs. Il faut découvrir ce circuit en parcourant les chemins de campagne où se succèdent les communautés riveraines. Toutes ces localités qui marquent le paysage, regorgent d’artisans, de musées et de lieux historiques. La carte reproduite en figure 2, représente le territoire du Corridor patrimonial. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 377 Figure 2 Carte du Corridor patrimonial du fleuve Saint-Jean 3.2.1 Étapes menant à la mise en place de la route Corridor En juin 2005, le rapport de l’Initiative de développement du tourisme dans la vallée du Haut-Saint-Jean (Tourism Synergy 2005) était dévoilé par le ministère du Tourisme et des Parcs de l’époque. Le ministère avait commandé cette étude afin de de trouver des solutions proactives pour contrer les impacts potentiels sur l’achalandage touristique du nouveau tronçon de l’autoroute Transcanadienne sur le point d’être complétée entre Edmundston et Fredericton. Les 45 recommandations formulées ont porté sur plusieurs aspects touchant le marketing de la région, les produits et la conception de forfaits, les services aux voyageurs, la création de partenariats ainsi que la participation des communautés à la stratégie d’implantation. Le document a en quelque sorte servi de guide au concept de regroupement des attractions naturelles, culturelles et patrimoniales situées dans la vallée du fleuve Saint-Jean. En novembre 2006, le comité de coordination organise une première mission de pratique exemplaire. Un groupe composé de 15 représentants de l’industrie touristique de la région, des leaders de la communauté de même que des fonctionnaires provinciaux et municipaux effectue ainsi une visite d’exploitations et rencontre les membres de la South Carolina National Heritage Corridor3 3 Plusieurs similitudes peuvent être établies entre la structure communautaire de la Vallée du fleuve Saint-Jean et le modèle de corridor exploité par la South Carolina National Heritage Corridor (www.sc-heritagecorridor.org/) qui s’étire sur 240 milles, le long de la rivière Savannah Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 378 (SCNHC). Cette mission a permis de mieux comprendre la contribution de la SCNHC à l’économie de l’État, alors qu’elle choisissait d’intégrer les éléments culturel et naturel à son offre touristique. Le comité travaille par la suite à la rédaction d’un plan de développement. Différents modèles de structure organisationnelle seront proposés. Beaucoup d’énergie aura été déployé pour favoriser une représentation juste et équitable des membres issus de chacune des quatre régions territoriales – Madawaska, Vallée, Capitale, Bas-Saint-Jean – et assurer la gestion du futur Corridor. En 2009, après des années d’efforts et de collaboration entre les communautés, les associations touristiques, les groupes de conservation et les instances gouvernementales pour le support financier, le conseil d’administration du Corridor patrimonial du fleuve Saint-Jean était formé tandis que la coordination de l’entité se voyait remise entre les mains de la direction générale de la Société du fleuve Saint-Jean. Depuis sa création en 1992, cet organisme sans but lucratif a surtout concentré ses efforts dans la région du Bas Saint-Jean. Ces dernières années, elle a bâti huit circuits touristiques dont la route des loyalistes, la route des églises, la route de l'art et des artisans et la route des phares, autant d’occasion d’explorer la région du Bas Saint-Jean qui s’étend de Fredericton à Saint John. La Société a récemment lancé deux autres circuits thématiques qui couvrent cette fois le Corridor dans son ensemble. La route des festivals du fleuve Saint-Jean qui souligne entre autres les différentes traditions culturelles de la province et les événements musicaux saisonniers, et la route des fermes et marchés agricole. Le fleuve regorge en effet de fermes d’auto-cueillette alors qu’on y retrouve les meilleures terres arables de la province (Bone 2002). La popularité croissante de cette activité qui amène le touriste à s’arrêter aux kiosques des maraîchers le long des chemins de campagne est noté par la Commission canadienne du tourisme (CCT 2003). L’achat direct des produits de la ferme fraîchement cueillis n’est pas sans évoquer un rituel rappelant le souvenir d’un passé pas si lointain. Cette relation qui existe entre les marchés de fermiers, le tourisme au Nouveau-Brunswick et le potentiel de développement que représente la découverte d’expériences culinaires authentiques ont été étudiés par Lee Jolliffe (2006). 4. Discussion À l’image du fleuve qui coule dans une vallée haute en contraste, la diversité des communautés impliquées et leurs différents stades de développement caractérisent cette route. La dynamique du groupe présente donc des défis stimulants tant au niveau des communications que de l’implication financière des intervenants touristiques et des divers paliers de gouvernement.4 Puisque le leadership ne se commande pas par une structure, mais qu’une structure peut empêcher le leadership de s’exprimer, les membres du Conseil d’administration du Corridor patrimonial ont récemment convenu de créer leur propre corporation. Le modèle en place propose une approche de gestion verticale que nous qualifierions de « mixte » puisque la représentation des membres comprend des exploitants, des élus ou administrateurs municipaux ainsi que des fonctionnaires qui agissent à titre de membres « ex-officio ». jusqu’à la ville portuaire de Charleston. Les fondements de la SCNHC sont approuvés par le Congrès américain depuis 1996. 4 Il importe de rappeler qu’au Nouveau-Brunswick, le nombre des districts de services locaux (non incorporés en ville, municipalité ou village) regroupe environ 40% de la population de la province et couvre 80% du territoire. Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 379 Plutôt que de consacrer un budget à la direction générale de l’organisme, le modèle de gestion retenu est basé sur le partage des ressources humaines des partenaires les mieux structurés qui mettent à profit leur champ d’expertise pour faire progresser les dossiers. Le financement se trouve assuré à part égales par les régions Madawaska, Vallée et Capitale alors que le Bas-Saint-Jean a décidé d’établir sa contribution en préconisant une approche par projets. Les régions ont de plus décidé d’initier des projets qui leur tiennent à cœur sans nécessairement les inclure à l’ensemble du Corridor patrimonial ou attendre que chacune d’entre elles soient partantes pour aller de l’avant. Ainsi, la région de la Vallée comprise entre PerthAndover, Woodstock et Nackawic propose cette année « Discover the talent here… Art in the Valley ». Le projet regroupe 19 artistes régionaux, 3 galeries et 2 événements. 4.1 Économie en transition Le tourisme au Nouveau-Brunswick est considéré comme une industrie saisonnière. Les employés qui œuvrent dans ce secteur sont à la merci des conditions climatiques, de la crise financière mondiale et par conséquent, des plans d’action économique retenus par les gouvernements. Ce n’est pas la première fois que la situation force les gens de l’industrie à réfléchir aux moyens envisagés pour poursuivre le développement ou relancer la croissance. Il faut voir ce séisme comme une opportunité de repenser les modèles opérationnels. Certes, toute secousse provoque des fissures qui permettent de vérifier la solidité des structures en place… et laissent passer la lumière à travers les lézardes. Un peu à cette image, l’innovation et l’imagination, l’originalité et l’authenticité dont font preuve les artistes et les organismes communautaires qui gèrent nos lieux du patrimoine ajouteront leurs solutions créatrices à l’incertitude qui les entoure. Une mesure qui permettrait le financement public des attraits patrimoniaux est présentement à l’étude. Elle illustre bien à notre avis l’aptitude de l’industrie à réagir au changement au sein du marché du tourisme global. Un comité consultatif a en effet été formé pour explorer la possibilité d’implanter une taxe de séjour, à l’exemple d’autres provinces canadiennes et de plusieurs pays. Présentement, 4 régions touristiques ont initié cette approche partenariale sur une base volontaire. L’instauration d’une telle mesure constituerait un levier économique important pour les régions de la province qui choisiraient d’exercer ce pouvoir administratif. Les fonds recueillis serviraient à soutenir et à améliorer l’offre touristique, et pourraient être affectés à la promotion, au développement de produits, aux infrastructures, aux projets innovants, dans une perspective de création d’emploi. 4.2 « Two Nation Vacation » Le Maine Office of Tourism ainsi que Tourisme et Parcs du Nouveau-Brunswick, maintenant le CTVS, ont conçu une initiative touristique binationale appelée « Two Nation Vacation ». Les recherches dans le but d’élaborer ce concept entre l’État du Maine et le NouveauBrunswick ont débuté en 2007. À la lumière des résultats obtenus, Tourisme et Parcs a développé un plan d’affaires pour cibler les voyagistes du Canada et des États-Unis plutôt que le voyageur individuel, et vendu cette nouvelle initiative à son homologue du Maine. La campagne marketing du Nouveau-Brunswick a tout particulièrement ciblé les adeptes de la nature ainsi que les membres de l’American Association of Retired Persons (AARP). Depuis 2009, le Maine et le Nouveau-Brunswick ont investi dans des campagnes promotionnelles afin de mousser le concept. Pour 2012-2013, ils accentueront sa présence sur les médias sociaux et sur le Web. La campagne ciblera les adeptes de plein air, des consommateurs qui font plusieurs voyages par année et qui représentent une clientèle privilégiée pour « Two Colloque international, Québec, Canada, 13‐15 juin 2012/ International Conference, June 13th-15th, Quebec City, Canada/ Coloquio International, 13 al 15 de junio de 2012 380 Nation Vacation ». Une brochure présentant de manière inspirante 20 à 30 idées d’expériences authentiques sur les deux territoires est réalisée et sera distribuée lors des participations res