ANALYSE D`UN SPECTACLE VIVANT Voir extrait présenté en
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ANALYSE D`UN SPECTACLE VIVANT Voir extrait présenté en
ANALYSE D’UN SPECTACLE VIVANT Document réalisé par Corinne Bourdenet, enseignante en arts plastiques Les "arts du spectacle vivant" regroupent : Théâtre, Spectacle musical, Comédie musicale, Danse, Mime, Arts du cirque, Arts de la rue, Marionnettes, Arts équestres, Feux d'artifice ou jeux pyrotechniques, Jeux d'eau, Patinage artistique, Danse synchronisée, etc… Voir extrait présenté en classe : http://www.profartspla.info/index.php/histoire-des-arts/niveau-3/104royal-de-luxe Introduction de l’analyse 1. Identification : cartel du spectacle - Le Scaphandrier, sa main et la petite géante, partie qui appartient à la Saga des Géants - 2010 et lieu de représentation : rues d’Anvers en Belgique - Durée : trois jours (20 au 22 août 2010) - Genres, type de spectacle et styles utilisés : spectacle de rue, marionnettes - Mode de diffusion : spectacle en plein air - Sujet : Narration tirée d’une légende locale : un géant sanguinaire aurait régné sur Anvers par la terreur, jusqu’à ce qu’un soldat romain le tue et lui tranche la main, la jetant dans le fleuve, L'Escaut, qui traverse la ville. Cette légande a donné le nom à la ville Hand werpen : jeter la main = Antwerpen (Anvers en néerlandais). 2. Présentation du créateur (chorégraphe, metteur en scène) et/ou des acteurs : biographie Jean-Luc Courcoult : metteur en scène Né à Paris en 1955, il s'aventure dans le monde artistique dès l'âge de 11 ans à travers la photographie. Très timide, la création d'images devient pour lui un véritable moyen de communication et d'expression. Il découvre ensuite le goût du théâtre à l'âge de 14 ans lorsqu'il s'inscrit aux cours proposés par l'atelier théâtre de son lycée technique. Ses premiers pas sur scène sont pour lui une révélation lui permettant de dominer ses émotions. Il décide rapidement d'en faire sa vie. A 18 ans, inscription à l'Institut de Formation des Comédiens Animateurs de la Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence. Peu attiré par les enseignements théoriques, il suit parallèlement les ateliers de pratique théâtrale au Théâtre du Centre, dirigé par Jean Digne. C'est là qu'il rencontre Didier Gallot-Lavallé et Véronique Loève avec qui il décide de se lancer dans la fabrication d'un spectacle pour la rue, dans la dynamique de la manifestation « Aix, ville ouverte aux saltimbanques et aux amuseurs de rue ». Convaincue qu'il est plus facile de toucher le public en allant jouer dehors, la petite bande joue sa première création - Le Cap Horn - à la manche dans les villages et jardins publics. C'est dans cette volonté de s'inscrire dans l'espace urbain et d'aller à la rencontre du public que le trio créé, en 1979, la Compagnie Royal de Luxe. Dès les premières créations, comme Les Mystères du grand congélateur (1980) ou Le Bidet cardiaque (1981), Jean-Luc COURCOULT affiche son désir de détourner les objets du quotidien pour en faire les héros d'un monde merveilleux et extraordinaire. A partir de 1984, Jean-Luc COURCOULT abandonne le rôle de comédien pour se consacrer uniquement à celui de metteur en scène. Il souhaite avant tout créer des histoires pour apporter une dimension nouvelle au réel, de l'émotion, de la poésie là où on ne l'attend pas. Sillonnant le monde, de Nantes au Maroc, du Cameroun à la Chine, de la Nouvelle-Zélande au Mexique... Jean-Luc Courcoult métamorphose les villes et les villages en immenses scènes de théâtre. Remettant sans cesse en question les traditions théâtrales, Jean-Luc COURCOULT n'a pas fini d'offrir au public l'occasion de rêver à un univers où tout devient possible. 3. Type de marionnettes : Une marionnette à fils ou fantoche contrôlée par des fils qui relient les différentes parties de son corps (tête, bras, jambes, torse…) à un support (lorsqu’elles sont de petite taille, le support est en bois nommé croix d'attelle ou contrôle). Elle est donc manipulée par le dessus. Ce type de marionnettes n’invite pas à un dialogue avec le public (contrairement à la marionnette à gaine comme Guignol). L’objectif est plutôt de mimer le plus fidèlement possible les mouvements naturels des personnages pour leur donner vie et raconter des histoires. Document détaillant les différents types de marionnettes : http://animation.hepvs.ch/acm/images/stories/Marionnettes_sandra/type_de_marionnettes.pdf 4. Pourquoi avoir choisi ce spectacle ? / Quel est son intérêt ou son originalité ? Réponse personnelle attendue. 5. Pourquoi ce spectacle appartient au domaine artistique des arts du spectacle vivant car ces spectacles se déroulent dans la rue et sont issus de la grande tradition du spectacle de marionnettes. 6. Pourquoi ce spectacle appartient à la thématique Arts, ruptures et continuités : les spectacles de marionnettes existent depuis l’Antiquité mais cette compagnie opère deux grands changements très innovants : la monumentalité des marionnettes et la rue, l’espace urbain, public comme décor. 7. Quel est le contexte historique et artistique de création (commande, événements...) ? Contexte artistique : 1970 naissance de la compagnie ; 1989 : installation à Nantes et subventions par la ville et le Ministère de a Culture ; 1993 début de la Saga des Géants Développement de l’analyse : Décrire ce que l’on perçoit (vue, ouïe, toucher, odorat…) Analyse de l’extrait choisit LE CADRE SPATIAL L’action se déroule sur une place recouverte de sable fin, telle une plage. Une petite fille semble se réveillée, se lève de son transat, et « lavée » par l’eau qu’un éléphant lui diffuse, est habillée par les acteurs humains vêtus de costumes rouges tels des valets. La ville autour n’est pas cachée, l’action est publique. Les visiteurs sont mis à distance par des barrières de sécurité. L’action se découvre et s’admire de loin. Les processus de mise en mouvement ne sont pas cachés : tous les câbles, grues, et actions humaines sont montrées. La machinerie et les processus de la mise en mouvement de la marionnette sont intégrés au spectacle de celle-ci se déplaçant dans la rue : on regarde autant les marionnettistes que la marionnette ! LE LIEU / DECOR : Réaliste En extérieur Paysage urbain d’Anvers Paysage Réel LES FIGURES LES PERSONNAGES et/ou les ELEMENTS du spectacle Plusieurs personnages (ou éléments), combien ? La petite fille, l’éléphant et les nombreux acteurs, cascadeurs, marionnettistes. Un personnage ou élément est mis en valeur : C’est la petite géante Elle est mise en valeur car elle poursuit sa marche seule dans la rue et sur la plan de la vidéo, elle seule est filmée souvent en gros plan. Comment sont habillés les personnages ? La petite fille porte une robe verte. Les cascadeurs, machinistes, marionnettistes sont habillés de costumes rouges. On dirait des valets. LES MOUVEMENTS et GESTUELLE Les personnages sont en mouvement : La petite fille marche lentement et mange une glace. Les marionnettistes s’affèrent sautent sur des cordes, font leviers ou contrepoids pour activer les machines. Les gestes de la petite ne sont dirigés vers aucune personne. Les mouvements, les expressions de la petite fille sont autonomes. Il n’y a pas d’interpellation avec le public sauf lorsque des petites filles (visiteurs) montent sur les bras pour faire de la balançoire. Les gestes sont pantomimiques (rôle muet qui ne s’exprime que par les mimes et gestes) et très travaillés pour être au plus proche de la réalité. LA MISE EN SCENE La mise en scène est-elle répétée très répétée : pour actionner cette marionnettes, il a fallu des heures de répétitions, trouver les justes actions des grues et cascadeurs pour obtenir ce résultat. La mise en scène forme une boucle : la petite fille se lève d’un transat, marche, mange une glace et retourne se reposer dans un transat, dans un parc où elle devient autonome, tous les câbles sont ôtés. LE SUPPORT SONORE Comme la vidéo présente un spectacle filmé dans la rue, les sons captés en direct ont été supprimés lors du montage de la séquence. Une musique a été ajouté en doublage, lors du montage et synchronisée avec les images. Quelques phrase parlées sont intégrées à la bande son. LA STRUCTURATION DE LA DUREE Dans le théâtre classique : unité de temps, d’action, de lieu, la construction en actes chronologiques et linéaires dans un temps concentré. Dans cet extrait c’est le cas : • Unité de temps : la journée qui commence pour cette petite fille • Unité d’action : sa marche vers le parc • Unité de lieu : la rue d’Anvers Les actions sont chronologiques et linéaires : on suit en l’évolution de sa journée. LES RAPPORTS AU SPECTATEUR Le spectateur est regardeur, parfois mis à distance par des barrières (pour des questions de sécurité). Mais il est parfois aussi inviter à s’approcher, voir à faire partie du spectacle : petites filles sur les bras faisant de la balançoire + dans le parc, lorsque la marionnette est couchée, les visiteurs peuvent venir la toucher, la voir de près. A qui s’adresse ce spectacle ? Ce spectacle s’adresse à tous : petits et grands. Aux enfants (univers de la marionnette) et aux grands (qui ont gardé une âme d’enfants). Les spectateurs sont dans la rue, debout ou assis sur le mobilier urbain. Ils peuvent admirer ce spectacle depuis la rue ou depuis les fenêtres de leur habitation. Ils peuvent suivre, marcher avec la petite fille, et suivre son trajet. Quels sont les effets du spectacle sur le spectateur ? • Sur la mémoire : c’est le débrayage personnel (notre mémoire personnelle, qui se met en marche pendant le spectacle) ; effets sur l’imaginaire social (ce que nous partageons, le collectif). Mémoire et imaginaire commun pour tous ceux qui ont vu des spectacles de Guignol ou qui connaissent l’histoire de Pinocchio. Les images que l’on a vécues seul ou avec un collectif, vont se superposer pendant le spectacle. • Stimulation de l’émotion : flux d’émotions, sensations, affects, extase, ravissement Les effets sont volontaires, souhaités par le créateur : Jean-Luc Courcoult en parle. Il veut provoquer de l’émotion chez le spectateur. Admiration mais aussi peur : du fait des découpages permettant les mouvements, le visage de la petite fille peut faire peur. Pour certains nous avons aussi en mémoire les poupées ou marionnettes maléfiques et effrayantes vues au cinéma comme Annabelle, Chucky, Billy... COMMENT LIRE LES SIGNES D’UN SPECTACLE ? On peut repérer : - signes scénographiques : datation temporelle (costumes des machinistes) - signes de la lumière : c’est la lumière naturelle donc non maîtrisée - signes sonores (sons et musiques) : musique ajoutée au montage Développement de l’analyse : Interpréter 1. Quel est le message de ce spectacle ? Jean-Luc Courcoult souhaite éveiller une émotion chez le spectateur. Le public chemine avec les personnages le long des rues et de l’histoire. 2. Le rapport avec la vie et les idées du metteur en scène ou chorégraphe : Jean-Luc Courcoult veut aller chercher le public et ne pas attendre qu’il pousse la porte d’un théâtre ou achète un billet. Dans la rue, le spectacle est libre, gratuit, on peut l’admirer et s’en aller. Vu la qualité et les prouesses de sa compagnie, il est rare que le public détourne les yeux et ne soit pas subjugué par ces spectacles ! 4. Pourquoi peut-on dire que ce spectacle a une valeur politique / historique / artistique ? Ce spectacle a une grande valeur artistique car il donne un caractère contemporain à la tradition de la marionnette (qui pouvait semblée être tombée en désuétude) : entre le spectacle théâtral et la performance artistique. 5. Ces spectacles sont très novateurs : taille des marionnettes, mécanismes de mise en mouvement, décor urbain en plein air et libre accès. Conclusion Explique comment tu as travaillé ? Quelles sources as-tu utilisées ? Comment as-tu vérifié leurs informations ? Explique ce que tu as appris en travaillant sur ce spectacle et/ou le metteur en scène ou chorégraphe concerné, ce que tu as ressenti. Réponses personnelles attendues Œuvres en liens : - Marionnettes de Guignol et Pinocchio - Sculpture Maman de Louise Bourgeois exposée devant le musée Guggenheim de Bilbao Bronze, marbre et acier inoxydable, 895 x 980 x 1.160 cm, Fonte de 2001 - Sculpture La Bicyclette ensevelie, de Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen, 1990, Parc de La Villette, Paris Point communs : monumentalité, exposition en plein air, dans l’espace public, urbain, le rapport à l’enfance