article de Big Bike

Transcription

article de Big Bike
L'ETE INDIEN
DANS LES PYRENEES
LE REFUGE DE CAL PAI
TEXTE ET PHOTOS : KENO DERLEYN
FIN OCTOBRE. IL PLEUT SUR LES ALPAGES, LA NEIGE A RECOUVERT LES HAUTS
SOMMETS DES ALPES ET LA TEMPÉRATURE A CHUTÉ DANGEREUSEMENT. C'EST
LA SAISON MORTE, CELLE OÙ ON NE PEUT PAS ENCORE SKIER, CELLE OÙ
FAIRE DU VÉLO APRÈS UN ÉTÉ BIEN CHARGÉ A PEU D'INTÉRÊT. SI CETTE SITUATION EST COMMUNE DANS LES ALPES, IL SUFFIT DE REGARDER UN PEU À
L'OUEST VERS LES PYRÉNÉES, OÙ L'ÉTÉ INDIEN EST TOUT AUSSI COMMUN.
ALORS QUAND JOSEPH, DE RIDE ABILITY, M'A PROPOSÉ D'ALLER DÉCOUVRIR
LES TRAILS AUTOUR DE SON GÎTE DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES, JE N'AI
PAS HÉSITÉ UNE SECONDE D'AUTANT QUE LE SIEUR ROMAIN PAUHLAN GRAVITE DANS LE COIN ET QU'IL EST DE FORT BONNE COMPAGNIE.
Soyons honnête, j'avais aussi appelé ma Mimi
(LA Pompon, ou Myriam Nicole pour les intimes)
mais la blonde la plus rapide de l'Ouest a trouvé
le moyen de tomber malade et de me laisser seul
avec l'ami Paulhan. Bref…
Un peu de culture maintenant : le lieu de notre
pèlerinage mountain bike en ce début d'hiver, le
gîte Cal Pai, est niché dans le village d'Eyne, en
Cerdagne, dans les Pyrénées-Orientales. Pour les
cancres qui n'en auraient jamais entendu parler,
la Cerdagne est une région située tout à l'est des
Pyrénées-Orientales (à vingt minutes de l'Espagne
- La Molina - et à une heure de l'Andorre - Vallnord), dont l'altitude moyenne est de 1200 mètres. De quoi manger un peu de dénivelé, d'autant
plus que le coin est vraiment désertique, laissant
par conséquent assez de place pour qu'on y pose
40 BIGBIKE#64
nos roues dans une paix royale. Ce côté sauvage
est bien typique des Pyrénées, que je considère
désormais comme la petite sœur des Alpes : les
deux ont des points communs, mais comme toute
cadette qui se respecte la chaîne montagneuse du
Sud-Ouest est plus rebelle et plus inattendue que
son aînée. Ça tombe bien, un peu de changement
ne fait jamais de mal…
petite sœur a décidé de faire parler son côté rebelle… Du coup, il faut bien se tourner vers des
plaisirs plus terrestres et en la matière, les Pyrénées possède une chose que les Alpes n'ont pas :
Cédric Gracia ! On a donc passé une soirée en
Andorre, une très bonne soirée devrais-je dire,
tant et si bien que le lendemain on repart avec un
nouvel ami appelé Migraine (oui, avec un grand
M).
UN TERRAIN DE JEU À LA HAUTEUR
Compte tenu du relief (des hauts plateaux) et de
l'absence de remontées mécaniques, l'arme la
plus adaptée à Cal Pai s'avère un bon enduro.
Paulhette a choisi un hardtail pour le fun, histoire
de se faire brasser un peu et de varier les plaisirs.
Pour autant, le jour de notre arrivée, c'est plutôt
une motoneige qu'il nous aurait fallu. Eh oui, la
Arrivés au gîte, une aspirine nous débarrasse de
notre encombrant ami, comme le fœhn a débarrassé les pentes de la neige. On roule en short et
tee-shirt, un vrai bonheur alors que l'on n'est qu'à
quelques encablures de l'hiver… Pour se dégourdir, on attaque le petit bike park créé juste à côté
du gîte, qui offre quelques bosses de dirt et trois
41 BIGBIKE#64
pistes de DH (verte, bleue et rouge). Pas de secret, il faut pousser pour accéder au sommet de
ces pistes mais le jeu en vaut la chandelle car
l'asso Naturiders s'est bien débrouillée pour shaper ces tracés ludiques. Vous ne rencontrerez
donc pas de difficulté, juste quelques modules
bienvenus comme des tables ou un hip, préformés un peu à l'image des modules d'un snowpark. Mais ici ce sont surtout les tracés naturels
qui valent le coup de pédale, et là on a l'embarras
du choix, à deux pas, juste autour du village
d'Eyne.
Au premier trail, l'enchantement commence : on
arrive devant un énorme pont métallique suspendu, le pont Gisclard, construit pour le "petit
train jaune" qui dessert la Cerdagne depuis Villefranche de Conflent. Un allié de choix pour remonter depuis le fond de la vallée avec les bikes,
mais à éviter au mois d'août car c'est une attraction touristique particulièrement prisée, du fait de
la vue qu'elle offre. On enchaîne ensuite par la
descente de St Thomas, un autre single très naturel parsemé de pierres et de virages qui offre un
super flow. Ici, le ride, un peu plus engagé, reste
tout de même accessible au commun des mortels. Il y a plusieurs itinéraires possibles sur ce
tracé : soit une descente assez raide, pas trop
piégeuse en monotrace, soit un single dans les
bois avec (fait très rare ici !) des marques de shapage à la main. Le terrain change complètement :
exit les pierres, place à la terre et aux racines sur
une piste en super état vu que presque personne
n'y roule. On trouve partout des appuis entre les
arbres pour poser nos roues, nous incitant à rouler à fond. Tout simplement génial ! Ce tracé
mène aux bains d'eau chaude naturels de St Thomas les Bains, d'ailleurs notez que la région possède plusieurs sources de ce type, exploitées… ou
« LES PILOTES ONT DES
OBJECTIFS À REMPLIR,
DES OBJECTIFS QUI EN
RÉALITÉ OBÉISSENT À
UNE CERTAINE VISION
DU SPORT, POUR LE
MOINS TRÈS ÉLITISTE… »
pas ! Du coup, on peut se relaxer tranquillement
dans une petite cuvette d’eau chaude, tout ça sur
le compte de Dieu. Merci Dame Nature. On enchaîne ainsi les trails toute la journée, soit en remontant en vélo, soit en profitant des lifts avec
notre cher guide, appelé communément Jo.
UN POTENTIEL EXCEPTIONNEL
Le soir, c’est ambiance conviviale garantie : feu
de bois, une grande tablée où tous les gens du refuge s’installent. Cela permet de rencontrer des
gens de tous horizons, de boire des bières (belges
XXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXX
42 BIGBIKE#64
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
L'ETE INDIEN
DANS LES PYRENEES
LE REFUGE DE CAL PAI
en plus !) et enfin de profiter de la nourriture succulente de la mère de Jo : un mélange de traditionnel et d'innovant, mais toujours ultra-bon.
C'est bien le principal, non ? On se couche vannés
et après un petit-déjeuner de champion le lendemain, on fait un petit tour sur la pump track que
Joseph a construite dans le jardin du refuge, une
piste bien agréable pour se détendre le soir après
une bonne journée de ride, mais aussi pour
s'échauffer le matin avant d'enchaîner les singles.
C'est d'ailleurs notre programme du jour, puisque
cette fois-ci, Jo a décidé de nous emmener rouler
la grande classique du coin, la descente d'Olette.
Cette dernière propose de jolies mensurations,
avec ses vingt kilomètres de long pour 1300 mètres de dénivelé. Romain est comme un fou, et
même s'il avoue qu'une petite suspension arrière
serait bienvenue, ça n'a pas l'air de vraiment le
gêner… Sur cette piste, un guide est indispensable vu le nombre faramineux de variantes possibles, et le nôtre a vraisemblablement choisi le
bon itinéraire. Toute la descente se fait sur un single varié et technique, mais pas trop afin de pouvoir lâcher les freins et se faire plaisir en
44 BIGBIKE#64
engrangeant de la vitesse. Cerise sur le gâteau, on
ne donne presque pas de coups de pédales, bref,
c'est super plaisant à rouler. Attention toutefois
plus typé méditerranéen à l'arrivée. Sur le haut du
parcours, situé sur la Serre de Clavera, vous pourrez même facilement voir des vautours, chose qui
n'engage pas à se la coller sévère, ces oiseaux
étant plutôt amateurs de chair ramollie…
« LES PILOTES ONT DES
OBJECTIFS À REMPLIR,
DES OBJECTIFS QUI EN
RÉALITÉ OBÉISSENT À
UNE CERTAINE VISION
DU SPORT, POUR LE
MOINS TRÈS ÉLITISTE… »
Cette première incursion dans les Pyrénées a dévoilé un potentiel énorme côté mountain bike,
pour ceux qui sont attirés par un riding très naturel. La région est vraiment sauvage, vous pouvez
profiter pleinement et égoïstement des singles car
très peu de monde vient rouler, on ne peut pas en
dire pareil côté alpin ! En plus de rider au calme,
cela veut dire que les trails sont en très bon état,
pas de trous de freinages à déplorer ni autres fantaisies de ce genre. Les paysages sont superbes et
personnellement, c'est une ambiance qui me fait
plus penser à la véritable essence du VTT. Là, on
roule en toute liberté sur des trails où l'on peut
aller à fond, sans jamais se faire peur, découvrant
par la même occasion une région très typique et
où le coût de la vie est encore très raisonnable.
Avec un bilan pareil, vous n'avez plus aucune raison de ne pas aller toucher de vos propres crampons les trails autour du gîte Cal Pai, et pourquoi
pas vous engager un peu plus loin dans la décou-
lors des traversées de villages (Llar et Canaveilles), restez bien courtois avec les villageois car
le piéton est le roi ! Tout au long de la descente,
l'ambiance s'avère très variée, la végétation de
montagne du début laissant place à un paysage
XXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXX
XXXXXXXXXXX
L'ETE INDIEN
DANS LES PYRENEES
LE REFUGE DE CAL PAI
L'ETE INDIEN
DANS LES PYRENEES
LE REFUGE DE CAL PAI
PRATIQUE
RIDE ABILITY
Ride Ability est une société mettant à votre disposition des
guides (moniteurs diplômés d'état) pour organiser vos sorties VTT dans des spots mythiques comme Morzine, le MontBlanc et plus récemment les Pyrénées. Quelle que soit votre
discipline de prédilection, Joseph Pauly et ses collègues sauront vous emmener sur des spots adéquats (vous avez aussi
la possibilité de prendre des cours ou de réaliser des stages
en leur compagnie). Pour plus d'infos, rendez-vous sur
www.ride-ability.com
LE GÎTE CAL PAI
Niché en Cerdagne (un haut plateau culminant à 1600 mètres), le gîte profite d'un emplacement idéal pour le VTT, la
région étant la plus ensoleillée de France (une moyenne de
trois cents jours de soleil par an !), possédant en prime un
sol granitique idéal pour évacuer les rares pluies qui s'y posent. Comme précisé plus haut, un vélo d'enduro est idéal
pour les trails qui s'étalent autour du gîte, mais un DH ira
bien ici puisqu'il est possible d'effectuer des remontées en
navette. N'oubliez pas non plus que les bike parks de Vallnord, La Molina et Les Angles ne sont pas loin, aussi vous
pouvez rentabiliser votre DH facilement lors du séjour.
TARIFS
40€ par jour et par personne, comprenant l'accompagnement, les navettes au départ ou à la fin du ride ainsi que le
transfert depuis la gare ou l'aéroport le plus proche.
51€ par jour si vous décidez de prendre la demi-pension au
gîte Cal Pai plus le pique-nique (chose qu'on ne saurait trop
vous conseiller, le gîte étant aussi chaleureux que l'accueil,
et la nourriture aussi bonne que… Scarlett Johansson ?!)
ACCÈS
Par avion : aéroports de Perpignan ou Girone/Barcelone
Par train : train direct tous les jours depuis Paris jusqu’à Latour de Carol
Par la route : autoroute jusqu’à Perpignan/Toulouse puis
N116
46 BIGBIKE#64
47 BIGBIKE#64

Documents pareils