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Montmartre La Gazette de Le Moulin Rouge 125 ans de féérie ! Depuis 125 ans, le plus mythique cabaret au monde accueille des millions de spectateurs venus admirer ses célèbres revues ! Depuis le 6 octobre 1889, le Moulin Rouge entraîne Paris et le monde entier dans le tourbillon de la fête et célèbre cette année son 125ème anniversaire ! L a v o i x d u v i ll a g e N° 52 Octobre - Novembre - Décembre 2014 - 1 $ © Moulin Rouge® Sommaire L’actualité du Syndicat p.04 Roger DANGUEUGER, Rédacteur en chef Nouveau ! dvd montmartre ! A découvrir absolument, en vente en exclusivité au S.I. Montmartre ! L e Syndicat d’initiative de Montmartre se met à la page, un nouveau site internet a été mis en place il y a quelques semaines et les visites guidées marchent bien. Nous avons, avec le Comité Régional du Tourisme signé une convention pour 2014 avec son nouveau président Monsieur François Navarro à qui je renouvelle toutes mes félicitations. Des contacts avec le nouveau directeur de l’office de tourisme de Paris, Monsieur Nicolas Lefebvre, ont été établis pour échanger nos informations. L’équipe du Syndicat d’initiative de Montmartre est au travail pour le bien de Montmartre et je veux les en remercier. DR La vie du village p.09 Dossier Le Bicentenaire du mot « Bistrot ». Les 200 ans de La Mère Catherine. Virginie et Jean-Victor CLERICO. Montmartre et son histoire p.28 Les poètes de Montmartre avant le retour des vignes. Montmartre en photos p.30 Carl Smith-Thomas ©Moulin Rouge®-S.Franzese © Collection Privée Moulin Rouge® Le Moulin Rouge fête ses 125 ans p.20 Montmartre des Montmartrois p.27 Frédéric Loup Edito Les vendanges de Montmartre auront lieu le deuxième week-end d’octobre, souhaitons une belle fête pour notre Butte. La cuvée 2013 du Clos Montmartre est en vente dans nos locaux, la production a été de 1 000 fillettes et ce sera cette année un vin rosé à déguster, bien sûr, avec modération mais toujours pour le bien de nos œuvres. Enfin, la saison touristique qui dans l’ensemble a été très moyenne dû certainement à la crise économique et à un temps particulièrement maussade pourrait se voir bien améliorée compte tenu de l’été indien qui pointe son nez. Par Daniel Besson. Sur la couverture : La revue “Féerie”. La Gazette de Montmartre N°52 / 03 L’actualité CARACTERISTIQUE DU FILM : Durée : 1h 38 mn Format : 16x9 Couleur : PAL Edition : « J’aime Paris » Tarif : 18€ TTC du Syndicat Nouveau ! dvd montmartre ! A découvrir absolument, en vente en exclusivité au S.I. Montmartre ! C u Nouvea is x a d m in tr a te u r Saint-Jean et la basilique. Sans oublier les secrets de la vigne du closMontmartre et de son vin, ou ceux de l’exceptionnelle Cité des arts et son « allée sans nom ». Donnant à voir une colline à la fois mystique et révolutionnaire, qui sait concilier le spectacle et la fête avec la créativité artistique, la solitude avec la vie associative, ce film permettra au spectateur de redécouvrir un site aussi célèbre que finalement très méconnu… mais toujours aussi enchanteur. ◆ NL Philippe Cochinard est le fondateur et le producteur de Paris Web-TV. Fort d’avoir réalisé plus de 2 000 reportages sur de nombreux sujets parisiens, il réalise un premier documentaire sur son quartier de prédilection : Montmartre. Après 9 mois de tournage, c’est aussi une véritable invitation au voyage réalisée grâce aux documents de la société Le Vieux Montmartre, aux archives de l’INA et aux images contemporaines, pour que rien, des charmes du dernier vrai village de Paris, n’échappe au spectateur. Jean-Manuel Gabert F. Loup DR e film retrace, pour la première fois, l’histoire complète du plus mythique des quartiers parisiens sous un angle original, et riche en documents d’archives inédits. Des origines de la colline sacrée, ce film retrace, pour la première fois, l’histoire complète du plus mythique des quartiers parisiens sous un angle original, et riche en documents d’archives inédites. Des origines de la colline sacrée des premiers âges jusqu’à l’épopée artistique de ses peintres, écrivains, poètes, artistes et cabaretiers, aucun des aspects contrastés de ce site sans équivalent n’a été oublié. Un parcours initiatique dans Montmartre et ses domaines à sortilèges nous fait découvrir, entre autres : le passage de la sorcière, le très onirique château des Brouillards, le charme des moulins chers aux peintres depuis Corot et Renoir, les maisons d’artistes de l’avenue Junot ou la diversité des architectures sacrées, de l’antique église Saint-Pierre à la moderne église est écrivain, conférencier : rédacteur en chef du magazine Paris-Montmartre, président de la société d’histoire et d’archéologie Le Vieux Montmartre, il est l’auteur du commentaire du film – un texte composé en quatre chapitres, non chronologiques, afin de traiter toute la richesse historique et culturelle d’un quartier aux nombreux et surprenants visages. s 04 / La Gazette de Montmartre N°52 Brice Moyse Willy Descamps José Algaba DR DR DR Nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux administrateurs du S.I. Montmartre : Brice MOYSE, Willy DESCAMPS, José ALGABA et Xavier CASTEX. Quatre grands acteurs de la vie active et associative de la Butte Montmartre. Ils nous accompagneront dans le développement de toutes nos activités et projets, avec un objectif commun : promouvoir Montmartre à travers le monde entier, tout en préservant l’authenticité qui fait la spécificité de notre village et en utilisant tous les derniers outils de communication. DR Quatre nouveaux administrateurs S.I. Montmartre Xavier Castex La sortie de la Gazette au 18.75 DR Mercredi 2 avril dernier, abonnés de la Gazette, partenaires, membres du Bureau, administrateurs et rédacteurs, étaient réunis dans le cadre exceptionnel du 18.75, nouveau bar lounge du Mercure Paris Montmartre pour célébrer le 51ème n° de la Gazette de Montmartre. De gauche à droite : Charlotte Vernay, Responsable Commerciale de l’hôtel Mercure Paris Montmartre, Eric Rochedy, Directeur de l’hôtel Mercure Paris Montmartre et Frédéric Loup. DR Hommage De gauche à droite : Gilbert L’Hôte, Frédéric Loup, la petite fille de Charles Féola, Charlène Féola, Verena, Thierry, Christine Féola les enfants de Charles Féola, Mathilde Humbert, Conservatrice du Musée Labenche à Brive la Gaillarde et Jacques Bachellerie. La soirée s’est finie au Wepler autour d’une bonne table et de bons vins dans le respect de la tradition Montmartroise. Nous avons bien retenu l’invitation de Eric Rochedy, Directeur du Mercure Paris Montmartre pour une prochaine sortie de la Gazette et nous NL l’en remercions par avance. ◆ DR ric Rochedy, Directeur du Mercure Paris Montmartre et Charlotte Vernay, responsable commerciale, nous ont chaleureusement accueillis dans ce nouveau lieu qui promet de jolis moments de détente, avec une belle terrasse extérieure… En parallèle de la sortie Gazette, Jacques Bachellerie, en plus du très bel article sur le peintre Féola, avait organisé une très belle exposition éphémère, en hommage à Charles Féola : six magnifiques tableaux illustrant les grands paysages Montmartrois dans la tradition d’Utrillo. Enfants et petits-enfants de l’artiste sont venus spécialement d’Argentan en Corrèze pour répondre à l’invitation de Jacques et nous ont honorés de leur présence. Le Syndicat d’Initiative renouvelle ses remerciements à toute l’équipe du Mercure Paris Montmartre pour leur disponibilité et professionnalisme. On l’appelait MARIE ROSE Madame rose et Pierre Labric. DR E Rose Une œuvre du peintre Féola. DR Quatrième édition du tournoi Poulbot de pétanque A l’occasion de la quatrième édition du tournoi Poulbot de pétanque, organisé par le S.I et la Pétanque du Tertre, représentée par son Président François Tardy, les enfants ont pu s’initier à ce jeu ludique et stratégique, en triplette montée ! Un véritable tournoi dans les règles de l’art, récompensé par deux coupes aux gagnants de la finale. Un grand bravo aux gagnants ! Qui, ici se souvient de Dame Rose ? Lorsqu’elle descendait le soir Dans notre quartier, jamais morose. Elle allait dignement, d’un trottoir à l’autre De café en bistrot Vendre ses boutons de roses. Discrètement elle apparaissait Comme dans un mouvement d’aile Légère et gracieuse Toute de rose vêtue Jusqu’à sa chevelure. Elle ressemblait à une libellule Et elle avait fière allure… Sollicitant, ici et là (en recours à sa misère) La vente d’un bouton de rose. Ô, elle ne dérangeait personne Rose Elle frôlait à peine la clientèle rassasiée Où chacun lui faisait bonne grâce. Frêle comme un roseau Toute de rose poudrée, pour mieux paraître, Portée par l’espoir quand finirait le soir, Pour manger et s’asseoir. Qui, ici, se souvient de Dame Rose ? Elle allait dignement, d’un trottoir à l’autre, De café en bistrot Vendre ses boutons de roses. Tout comme moi, vous le savez aussi, Elle s’est usée à monter, à descendre, Puis, à remonter, puis à redescendre Sur les pavés de la Butte Jusqu’aux brasseries des Abbesses, La Mascotte, son dernier port Pour vendre ses boutons de roses Poussant parfois son courage Jusqu’au petit matin… Mais la faim aura terni son teint Tout comme à ses roses, pareil. Poly La Gazette de Montmartre N°52 / 05 L’actualité du Syndicat Quatrième édition de la Fête des Mères DR De gauche à droite : Claudine Bouygues, Evelyne Dams, Roger Dangueuger Evelyne DAMS Lors de dernière Assemblée Générale du S.I. Montmartre, Madame Claudine Bouygues nous a présenté Madame Evelyne Dams, qui lui succède à la mairie du 18ème au poste de chargée des sports, du tourisme et du quartier Amiraux Simplon. Madame Evelyne Dams représentera donc la Mairie du 18ème pour le siège de membre associé avec voix consultative du Conseil d’Administration du S.I. Montmartre. Pour la quatrième année consécutive, le Syndicat d’Initiative a organisé dimanche 25 mai 2014 trois ateliers avec les enfants. Le thème de cette édition était de réaliser une pancarte « maman est occupée » à placer sur les poignées de la maison en fonction du moment. Une charmante attention des enfants… Si elle est suivie d’effet ! Disparition Robert Eymard Le Printemps de Robert Son pas sûr et léger ne brisait point la tige D’une campanulette émergeant du pavé ; Ainsi Monsieur Robert... Et ainsi qui rédige, S’en souvient gentiment, tout de simplicité. Le maître du lilas et de fleurs inconnues Le conteur malicieux, aimé de poésie S’est offert au printemps un départ impromptu... Qu’il est dur en saison de peiner ses amis. A deux pas du Sacré-Cœur. Ouvert tous les jours Restaurant-cabaret depuis 1928. Un vrai dîner spectacle, Chansonniers, Magiciens, Imitateurs, Humoristes… Tél. : 01 46 06 49 35 - Fax : 01 42 64 27 87 12, rue Norvins 75018 Paris E mail : [email protected] Site : cabaretchezmacousine.com 06 / La Gazette de Montmartre N°52 Un adieu musical mêlant aux pierres grises, A la peine un soleil, immense de pardon. Je tenais la photo d’un Robert souriant... Une image récente et déjà hors du temps. Robert, les bras levés, tenait tout l’horizon... Alain B DR Chez ma Cousine Un Mozart a surgi, aérien dans l’église... Une nouvelle version pour le site internet du S.I. Montmartre Chers lecteurs, chers montmartrois, comme nous vous l’annoncions dans le numéro précédent, le S.I. Montmartre vous propose une nouvelle version de son site internet, qui est aujourd’hui en ligne. Nous l’avons voulu complet, simple d’utilisation, ouvert sur la vie associative et facile à mettre à jour. Il devrait permettre également à tous ceux qui se connectent de découvrir notre patrimoine et la richesse de notre village. Les internautes pourront réserver et acheter en ligne les différents produits du S.I. Montmartre : souvenirs, le DVD de Montmartre, billetterie, certaines visites guidées, téléchargements d’applications (visites guidigo, chasse au trésor…). Alors, si ce site s’adresse aux montmartrois qui vont y trouver toutes les informations nécessaires, il se veut aussi tourné vers l’extérieur. Il a été conçu pour donner envie à celui qui le consulte : envie de nous connaitre, envie de découvrir notre patrimoine et pourquoi pas envie de nous soutenir dans notre démarche de modernité. N’hésitez pas à cliquer sur : www.montmartre-guide.com Sylvie Fourmond, Présidente de l’Association des Commerçants Lepic-Abbesses La Gazette de Montmartre N°52 / 07 L’actualité du Syndicat La Mounjetade à Montmartre, première édition ! La Mounjetade vous connaissez ? Le meilleur cassoulet du monde ! Cassoulet géant en plein air au pied du Sacré-Cœur le 19 octobre… Inscrivez vous !!! A l’initiative de Sébastien Roch (cofondateur de Radio Avenue Junot) et de la commune du Fossat (Ariège) dont il est originaire, le S.I. Montmartre, la République de Montmartre et nos nombreux partenaires accueilleront du 18 au 19 octobre prochain La Confrérie Pacifique et Souveraine des TASTO MUNJETOS DU COMMINGUES autour d’un grand banquet dans la pure tradition du Sud-Ouest. Un grand RDV montmartrois à ne pas manquer ! Le syndicat d’initiative de Montmartre - TASTO MOUNJETOS du COMMINGES – La République de Montmartre - Le comité des fêtes du Fossat – La Mairie du 18ème – La Mairie du Fossat, vous invitent à participer à La Mounjetade à Montmartre le 19 octobre 2014. Programme 09H30 Petit déjeuner, casse-croûte campagnard dans les jardins de l’église Saint-Pierre de Montmartre. Patrice Sonnier et le Père Arnaud Richard de la paroisse de Martres-Tolosane. DR 10H00 Messe en l’église Saint-Pierre de Montmartre, célébrée par le Père 11H30 Les Arènes de Montmartre (en contre-bas des escaliers de la rue Affiche réalisée par l’artiste Montmartrois C.B. Chappe.) Cérémonie d’intronisations des confreries Tasto Mounjetados du Comminges et de la République de Montmartre présidées par le Grand Maître Roger Casimir et le Président Alain Coquard. 12H30 Photo officielle sur le parvis du Sacré-Cœur. 12H45 Grand défilé en costume accompagné de la célèbre Banda Festayre. Départ du Sacré-Cœur, grand tour de la place du Tertre et arrivée sur le parvis de l’église Saint-Pierre de Montmartre. 13H00 Apéritif musical sur dans les jardins de la paroisse Saint-Pierre de Montmartre. 13H30 Repas des Mounjétaïres. Ambiance festive et musicale assurée par l’artiste Jean-Paul Césari, ses troubadours de Montmartre et Eric Valery le célèbre Ventriloque Ariégeois. Tirage de la Tombola au profit de l’Association des Toulousains 2 au profit d’enfants malades. BULLETIN D’INSCRIPTION (Obligatoire) à retourner avant le 5 octobre 2014, pour que cette journée soit un véritable succès. M. / Mme __________________________________ Participera(ont) à la Mounjetade accompagné de : M. / Mme __________________________________ M. / Mme __________________________________ M. / Mme __________________________________ M. / Mme __________________________________ M. / Mme __________________________________ Tarif journée complète : 50€ Tarif spécial enfant : (- 14ans) : 15€ Ci-joint un chèque* de: _________ x € = ________________________ € Pour toutes demandes d’informations contacter Nadia : Tél. : 01 42 62 21 21 [email protected] 08 / La Gazette de Montmartre N°52 *Chèque libellé à l’ordre de : Association Avenue Junot. à renvoyer avant le 5 octobre 2014, à l’adresse suivante : Syndicat d’initiative de Montmartre 21, Place du Tertre 75018 Paris MENU Foie Gras de Canard en Planchette Servi à discrétion en lobe entier avec confiture d’oignon rouge et petite mâche Médaillon de sole sauce vigneronne « Trou du Mounjétaïre » Sorbet citron vert - alcool de poire « Mounjétade » Magret de canard confit Plateau de Fromages du Pays Omelette Norvégienne Café Vins rouge et rosé « Côtes du Frontonnais » Vin blanc sec Blanquette de Limoux La vie Le folklore cosaques à Montmartre. du village 29 et 30 mars bicentenaire du mot « Bistrot » FL Les 200 ans de La Mère Catherine PS La foule de la place du Tertre assistant au 200 ans... Henri Boulard entourant ses invités. DR Michou, les P’tits Poulbots, Ola et Angie. L’Ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov. FL FL La République de Montmartre, Michou et la Commanderie du Clos Montmartre. FL PS Gille Guillet, Jean-François Roques et Henri Boulard dévoilant la plaque... Le 30 mars restera dans les mémoires… Montmartre a célébré les 200 ans de La Mère Catherine. Henri Boulard, Jean-Francois Rocques, les heureux propriétaires et toutes leurs équipes costumées en cosaques pour la circonstance ont ouvert les festivités. Le folklore était au rendezvous. Chanteurs, danseurs, poulbots, La République, le S.I. Montmartre, Montmartrois… Tout le monde s’est retrouvé devant La Mère Catherine pour assister aux démonstrations de danses folkloriques russes. Les cocktails maisons coulaient à flots… Comme le veut la tradition. Le nouveau logo du Comité Régional du Tourisme Paris Ile-de-France (CRT IDF) apposé sur la façade du Syndicat d’Initiative de Montmartre illustre l’engagement de notre structure dans une démarche globale de qualité pour l’accueil et le renseignement de nos visiteurs, ainsi que de notre étroite collaboration avec notre partenaire. La Gazette de Montmartre N°52 / 09 La vie du village Nouvel adhére nt Timhotel Opéra HHHH Blanche Fontaine itué non loin de la gare Saint-Lazare, des grands magasins (Galeries Lafayette Boulevard Haussmann) et du boulevard de Clichy, l’établissement propose un cadre très reposant au cœur d’un quartier animé tourné vers la musique et le théâtre : idéal pour découvrir des spectacles parisiens mondialement renommés et accéder aux points stratégiques de la capitale. Dans une belle cour privée à l’écart de l’agitation, le Timhotel Opéra Blanche Fontaine vous reçoit 24h/24 en trois langues. Outre ses chambres climatisées dont certaines ont vue sur la Tour Eiffel ou Montmartre, il vous sera proposé un petit déjeuner copieux en buffet, de grands écrans LCD avec vidéo à la demande, un parking et le WIFI gratuit. À votre disposition également, un room service de haute qualité digne d’un 4 étoiles. L’accueil particulièrement chaleureux vous orientera vers les meilleures astuces pour découvrir le Paris des Parisiens. Offre complète de services et de restauration à toute heure dans le quartier. ◆ 34, rue Pierre Fontaine, 75009 Paris Tél. : 01 44 63 54 95 www.timhotel.com DR S DR Timhotel Opéra Blanche Fontaine a rejoint notre prestigieuse liste d’hôtels adhérents, situé à 200 mètres du fameux Moulin Rouge, le Timhotel Opéra Blanche Fontaine vous accueille entre les quartiers de l’Opéra et Montmartre. « L’Art, un chemin pour la Paix » L’église Saint-Pierre de Montmartre présente : Autour de Notre Dame de Beauté Patronne universelle des Artistes du monde entier et Reine de la Paix Samedi 22 novembre 2014 à 19h00 Messe solennelle de la Fête du Christ Roi Où participeront les artistes qui présenteront leurs œuvres et celles écrites à plusieurs mains à l’exposition. BJALAVA Djoti DESVAUX Hervé HASQUIN Marcel KORAÏCHI Rachid PONTHAUD – NEYRAT Florence (de) ROSSINE Solomon SUMIYOSHI Akeji Georgie chrétien orthodoxe France catholique Belgiquecatholique Algérie musulman France catholique Russie juif Japon shinto La Messe sera suivie par le vernissage de l’exposition dans les salles paroissiales. Le Père Patrice SONNIER, M.Id., curé de la Paroisse, Les Ateliers Saint-Bernard Exposition, Le Commissaire d’exposition : M. Didier BENESTEAU, Les Auxiliaires du Cœur de Jésus, Vous invitent à ce temps où des hommes de pays, de religions, de cultures différentes, s’unissent pour un évènement de beauté, avec un désir d’unité et de paix, à travers l’Art. Dimanche 23 novembre à 11 h 00 • Messe solennelle présidée par Mgr FOLLO Francesco, Observateur permanent du Saint Siège auprès de l’Unesco, Le Père Sonnier, M. Philippe Marie Christophe – Président de l’Amicale des Artistes et des Ecrivains – nous invitent avec les Chevaliers du Saint Sépulcre, les Chevaliers de l’Ordre de Malte, et les Diplomates à nous unir à la prière pour la Paix autour de Notre Dame de Montmartre, Notre Dame de Beauté – Reine de la Paix. • Concert de musique classique à 16 heures par la pianiste Yanase MACHIKO. Exposition du mercredi 19 novembre au mardi 26 novembre 2014 de 10h00 à 19h00 10 / La Gazette de Montmartre N°52 81ème édition ! Du 8 au 12 octobre 2014 DR Montmartre fête les poètes, Montmartre fête la poésie ! ▲ Un vin rosé a été produit avec les vendanges 2013. D epuis 1934, en octobre, on célèbre le vin du Clos Montmartre durant 5 jours joyeux de fête populaire où le goût et la gastronomie sont à l’honneur ! Expositions, concerts, défilés, dégustations de produits artisanaux, produits du terroir et animations diverses seront au rendez-vous pour ravir petits et grands, touristes et parisiens. A ne pas manquer le magnifique feu d’artifice du samedi ! Toute l’équipe du S.I. Montmartre est heureuse de vous inviter à venir déguster le Clos Montmartre dans ses locaux et sur son stand durant toute la Fête des Vendanges. ◆ L’actrice Sandrine Bonnaire et le chanteur Jacques Higelin seront les parrains de la 81ème Fête des vendanges de Montmartre, du 8 au 12 octobre, troisième événement parisien avec 500 000 visiteurs, après Paris-Plage et la Nuit blanche, ont annoncé à l’AFP les organisateurs. Pour la première fois, un vin rosé a été produit avec les vendanges 2013. Les 950 bouteilles de la production seront mises en vente au profit intégral des œuvres sociales du XVIIIème arrondissement, à l’occasion d’une fête célébrant les poètes, de Verlaine à Nougaro. DR Invité par la « Galerie Atelier Guy Montis », Guy Jouary présentera ses peintures et sculptures du 11 octobre au 30 novembre 2014. DR Sandrine Bonnaire et Jacques Higelin parrains des vendanges de Montmartre Un Catalan montmartrois en Anjou ! P eintre de la matière à tendance métaphysique, il décline la Loire dans tous ses états. Après avoir exposé ses « Passages montmartrois » dans divers lieux de Montmartre : Bateau Lavoir, La Mascotte, Commanderie du Clos Montmartre… il s’est expatrié en Anjou pour créer des œuvres de plus grands formats. A voir à la Galerie « Atelier Guy Montis » créée fin novembre 2011 par Françoise Montis, ex-directrice du Festival Montmartre en Europe, initié par UVA (Union pour la Vie Associative du Grand-Montmartre) pour présenter la collection des peintures de Guy Montis (1918-1976) dont l’atelier était situé à Pigalle et autres artistes invités par l’association « Le Cercle des Amis de Guy Montis » www.montis.fr ◆ Du 11 octobre au 30 novembre 2014 – tous les samedis et dimanches de 15 h à 18 h 30 et sur RDV Tél. : 06 26 13 44 66 Galerie « Atelier Guy Montis » 10, levée Jeanne de Laval 49250 St Mathurin s/Loire [email protected] La Gazette de Montmartre N°52 / 11 La vie du village Le tourisme à Paris Quelques chiffres pour l’année 2013* 29,3 millions de touristes estimés à Paris intramuros en 2013, tout hébergement confondus. 90,3 millions de passagers ont été accueillis dans les aéroports de Paris CDG et Paris Orly ! Record historique ! Loisirs et culture 72,1 millions de visiteurs dans les musées et monuments parisiens en 2013 (enquête annuelle OTCP), soit une augmentation de 1,2 % par rapport à 2012. Les cinq principaux monuments et musées parisiens : 13 650 000 visiteurs Sacré Cœur/Montmartre (2013) 10 500 000 visiteurs Louvre (2013) 9 660 609 visiteurs Tour Eiffel (2013) 6 270 000 visiteurs Centre Pompidou (2013) 3 800 000 visiteurs 1 Notre Dame de Paris (2013) 2 3 4 5 Profil des touristes Le CRT ID mène de façon permanente une enquête auprès des passagers des trains internationaux au départ et à l’arrivée de Paris, ainsi que dans les aéroports. Dans le cadre de cette enquête, 25 300 touristes ont déclaré séjourner à Paris en 2013. Le top 10 des principales clientèles internationales demeure inchangé avec en 1ère position les Britanniques, suivis des Américains, des Allemands, des Italiens et des Espagnols. Motivations de visites à Paris en 2013 Abonnez-vous à Montmartre La Gazette de Bulletin d’abonnement à retourner 21 place du Tertre 75018 Paris accompagné de votre règlement par chèque bancaire libellé à l’ordre du S.I. Montmartre 10€ pour un an port inclus pour la France métropolitaine Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : Email : 12 / La Gazette de Montmartre N°52 Découvrir Paris en parcourant ses quartiers est la principale motivation de séjour pour les visiteurs interrogés (69,9 %). Cette activité intéresse particulièrement les russes, les espagnols et les français. 53 ,8 % de touristes citent la visite de musée de monuments comme une raison de leur séjour parisiens ; les américains, les australiens et les japonais sont particulièrement attirés par cette activité. Le shopping parisien fait rêver les japonais, les chinois et les néerlandais. La gastronomie et la visite des parcs et jardins spécificités françaises interviennent fortement dans le choix de séjour des américains et des brésiliens. Tourisme d’Affaires 4,35 milliards d’euros de retombées économique générées par les 407 salons** qui se sont déroulés en 2013, dans les 20 principaux centres d’expositions de la région parisienne. * Sources : CRT IDF – OTCP ** Le S.I. Montmartre et 5 de ses adhérents et partenaires : La Mère Catherine, Le Cadet de Gascogne, La Crémaillère, Canauxrama, Promotrain seront présents sur le salon Top Résa. Le S.I. Montmartre sera également sur le salon Map Pro en collaboration avec le CRT Ile-de-France (réservé aux professionnels du tourisme), les 23, 24, 25, 26 septembre prochain. Fermeture du Terrass Hôtel pour rénovation Nouveau look pour un commerçant bien implanté dans le quartier de Montmartre DR Après quelques semaines de travaux, l’agence BNP Paribas de Lamarck Caulaincourt s’est offert un petit lifting. ▲ De gauche à droite : Clément Voinot, Frédéric Loup, Sylvie Fourmond, Alain Coquard, José Algaba, Roger Dangueuger. Monsieur Clément Voinot, le Directeur de l’agence, bien connu des commerçants du quartier, accompagné de son équipe se sont fait un plaisir d’accueillir, le jeudi 3 juillet 2014, une soixantaine de clients. L’équipe du Syndicat d’Initiative et la République de Montmartre ont été conquis par la clarté, les couleurs et la réalisation de cette agence du 21ème siècle. Dès le mois de novembre 2014 sera lancé un vaste programme de rénovation pour redonner au Terrass Hôtel sa véritable place au cœur de Montmartre et en faire l’adresse immanquable de tous les amoureux de Paris. Les portes du Terrass Hôtel seront officiellement fermées du 1er novembre 2014 au 30 avril 2015. Six mois de fermeture seront nécessaires à la réalisation de travaux de grande envergure sous la houlette de l’agence d’architecture Oscar Ono Interiors. - Le hall d’accueil, antichambre moderne et conviviale. - Les chambres décorées comme des loges et coulisses. - 300 m2 de terrasse extérieure et restaurant-bar en intérieur au dernier étage de l’hôtel, face à l’une des plus belles vues panoramiques de la ville lumière. - Les ateliers équipés des dernières technologies pour tous types de réunions et séminaires. - La bibliothèque, espace de réflexion et d’échanges. Cet établissement familial depuis cinq générations restera fidèle à l’esprit artistique de Montmartre et ses ambassadeurs souriants seront ravis de vous retrouver dès 2015. Jusqu’au 1er novembre, le Terrass Hôtel continuera d’accueillir ses clients avec le plus grand soin et toute l’équipe se tient à votre entière disposition pour tous renseignements complémentaires. La Gazette de Montmartre N°52 / 13 La vie du village Vente aux enchères à l’Espace Dali par leur Capitaine, Arnaud Clément…, et bien d’autres dons. Comme chaque année, cette vente a été dirigée avec maestria par l’un des plus brillant Commissaire Priseur Maître Pierre Cornette de Saint-Cyr. L’ensemble des œuvres et objets ont trouvé preneur et le produit de cette vente aux enchères permettra de financer une partie de l’Action Sociale au profit des personnes âgées et des enfants défavorisés en cette année 2014. Cette magnifique soirée s’est conclue autour du verre de l’amitié agrémenté d’un buffet. Brigitte Houdinière, la présidente du COFAS, remercie, au nom de l’ensemble des membres du conseil du COFAS, les artistes qui ont fait don d’une de leurs œuvres pour cette vente aux enchères et qui, avec ce geste fort de solidarité, contribuent à la continuité de l’Action Sociale du COFAS indispensable auprès des défavorisés. ◆ DR Une Carafe en cristal ayant appartenu à Boris Vian. ’atelier-appartement de Suzanne Valadon et Maurice Utrillo, l’Hôtel Demarne, nouvel espace d’exposition temporaire et le Café Renoir, toute l’année, de 11h30 à 17h, qui accueillera les visiteurs au rez-de-chaussée de l’hôtel Demarne et dans les Jardins Renoir. Ils pourront faire une pause gourmande sous une verrière chauffée en hiver et décorée par Hubert Le Gall. L’exposition « L’Esprit de Montmartre et l’Art Moderne, 1875-1910 » (17 octobre 2014 - 25 septembre 2015) sera également présentée. A noter, il y aura une petite augmentation de 0,50 € par prestation à partir du 17 octobre sauf pour l’abonnement annuel du Musée qui sera de 19 € par personne au lieu de 20 €. Les abonnés auront la possibilité de profiter du salon de thé ainsi que du musée quand bon leur semble. ◆ 12, rue Cortot - 75018 Paris www.museedemontmartre.fr Un bonnet et une belle médaille de 1953 des P’tits Poulbots. DR e nombreuses personnes ont répondu à l’appel du Comité pour venir acquérir les œuvres ou objets d’exception donnés par bon nombre d’artistes comme notamment une paire de lunettes bleues de Michou ou une Carafe en cristal ayant appartenu à Boris Vian, de belles lithos de Gen Paul offertes par la Galerie Roussard, un foulard Patou au parfum de Gisèle Casadesus, un album Edith et Marcel dédicacé par Claude Lelouch, un bonnet et une belle médaille de 1953 des P’tits Poulbots, des photos dédicacées et signées Georges Brassens, des œuvres picturales de nos amis Pépère, JeanMarc Tarrit et Gilbert Fleury, un tee-shirt labellisé Bernard Werber, Le disque d’Or du petit soldat Rose dédicacé par Nolwenn Leroy et Thomas Dutronc, un tee-shirt de l’équipe de France de la Coupe Davis signé par tous les grands tennismen français actuels, offert L DR D Un album Edith et Marcel dédicacé par Claude Lelouch. Le 17 octobre se déroulera l’inauguration de trois nouveaux espaces au Musée Montmartre : DR En cette belle soirée du 18 juin 2014, à partir de 19h30, s’est déroulée à l’Espace Dali, 11, rue Poulbot, à deux pas de la Place du Tertre, la traditionnelle vente aux enchères organisée par le Comité Officiel des Fêtes et d’Action Sociale du 18ème, ce lieu prestigieux, mis à disposition gracieusement par sa direction. Nouveauté au Musée Montmartre ! DR Chez Valadon et Utrillo 30, rue des Abbessses 75018 Paris - Tél. : 01 46 06 50 14 - Email : www.leautey.fr 14 / La Gazette de Montmartre N°52 DR L’Hôtel Demarne, Le Café Renoir La 1ère Fête du « Clos Montmartre » A l’occasion de la 6ème Biennale de la Palette, de l’Objectif et du Burin de la République de Montmartre et la sortie de Paris Montmartre s’est tenue la 1ère Fête du « Clos Montmartre ». DR DR De gauche à droite : Roger Dangueuger, Alain Coquard, Midani M’Barki. Le Comité des Fêtes du 18ème. Michou, entouré de Alain Coquard , Roger Dangueuger et de... la sculpture de l’homme en bleu ! DR Marielle Frédérique Turpaud, Maire de la Commune Libre de Montmartre. DR Les Compagnons de Montmartre. Nadia du S.I. Montmartre. DR Tous les visiteurs ont apprécié la qualité des œuvres exposées. Midani partenaire artistique de la Biennale et Jean-Manuel Gabert, rédacteur en chef, ont présenté le nouveau numéro de Paris Montmartre toujours de grande qualité, fort apprécié bien au-delà de notre village. En raison du temps, la Fête n’a pu se poursuivre le dimanche dans le jardin. Patrick et Luc Fracheboud ont alors mis gracieusement à disposition leur restaurant la Bonne Franquette. Le Collectif leur renouvelle ses remerciements ainsi qu’aux artistes qui ont enthousiasmé l’assis- DR De gauche à droite : Pierre-Yves Bournazel, Jean Villain, Eric Lejoindre (Maire du 18ème), Alain Coqaurd, Michou (assis). DR es 28 et 29 juin derniers, les jardins et les salles paroissiales de l’Église Saint-Pierre de Montmartre ont été le théâtre de ces trois événements inoubliables. Un grande fête conviviale mais aussi historique car, pour la première fois, les 21 associations du Collectif des associations de Montmartre se sont rassemblées pour offrir une fête aux montmartrois tout en mettant en évidence les traditions culturelles, artistiques, caritatives et la volonté de défendre le patrimoine unique, sacré de la Butte. Sans oublier la célébration de nos vignes mythiques dont le vin, vendu au profit des œuvres sociales, est le symbole de l’esprit bachique qui règne ici. Les festivités se sont enchaînées de façon ininterrompue au milieu des danses et des chansons. Elles ont commencé le samedi matin par l’inauguration, sur le parvis de l’Eglise, d’un massif de rosiers République de Montmartre, une création des roseraies Delbard. Puis ce fut l’intronisation de Sosh Shar, artiste américaine de renommée internationale. Les amis de Michou lui ont offert la superbe sculpture de l’homme en bleu qu’elle exposait. De façon très professionnelle, la Biennale a présenté des productions de 31 peintres, sculpteurs, photographes sélectionnés par Paris Montmartre et la galerie L’Œil du Prince. DR L Intronisation par la République de Montmartre de Sosh Shar, artiste américaine. Les petites histoires de Marielle tance nombreuse jusqu’à une heure avancée. Musiques et chansons se sont succédées durant les deux jours avec Alain Turban, Bernard Beaufrère, Carine Erseng, Franco Perry, Georgette Lemaire, Patty K, la chorale des Compagnons de la Butte Montmartre, Isabeau, le Grand Amiral avec son accordéon maritime et bien sur les P’tits Poulbots. Malgré la pluie, ces journées ont été un succès dans une ambiance très, très montmartroise particulièrement chaleureuse, généreuse et amicale. Les remerciements du Collectif vont également, bien entendu, à la société Ricard qui a offert les pots de l’amitié de la Biennale, de la Fête et de la sortie de Paris Montmartre… ainsi qu’au Syndicat d’Initiative de Montmartre et tout particulièrement à Nadia lesquels ont consacré beaucoup d’énergie pour la réussite de cette grande première festive et artistique. ◆ Nous vous donnons rendez-vous l’an prochain… avec le beau temps. Marie-France COQUARD La Gazette de Montmartre N°52 / 15 La vie du village Laurette De Paname : un succès international ! Nouvelle exposition à l’Espace Dali Dali fait le Mur 11 septembre 2014 – 15 mars 2015 © Speedy Graphito BD © Valeria Attinelli Hd Laure Bontaz vient de terminer une tournée internationale en Corée du Sud et Amérique Centrale ! Nous avions annoncé son spectacle lors du numéro précédent, Laure Bontaz, artiste adhérente du S.I Montmartre revient avec son spectacle « Laurette de Montmartre » au théâtre Montmartre Galabru à partir du 7 septembre 2014, tous les dimanches à 16h30. Valeria Attinelli - Galipette Speedy Graphito - Dans L’œil De Dali © Espace Dali BD Lundi 10 novembre Prix Wepler - Fondation La Poste 17 ème édition Jérôme Mesnager - La charge des éléphants surréalistes Durand-Baïssas, Jadikan, Jérôme Mesnager, Les King’s Queer, Kool Koor, Kouka, Levalet, Thomas Mainardi , Manser, Nikodem, Nowart, Paella, Pioc PPC, Sack, Speedy Graphito, Valeria Attinelli, Zokatos. Des « invités » prestigieux (Basquiat, Banksy, Keith Haring, Ramellzee) et des événements (fresque murale dans la rue Poulbot, rencontres-signatures avec les artistes…) viendront rythmer de manière éphémère cette exposition en perpétuel mouvement. Un atelier spécifique autour du street art destiné aux enfants et aux adultes sera également mis en place. ◆ Commissaire de l’exposition : Véronique Mesnager, expert en art aurbain. Réservations visites : Groupes, ateliers, visites scolaires Cultival Tél. : 0825 05 44 05 [email protected] www.cultival.fr Contact presse : Agence Observatoire Céline Echinard Tél. : 01 43 54 87 71 [email protected] 16 / La Gazette de Montmartre N°52 DR 1974. Granollers, Espagne. Dali réalise un happening dans la rue de ce petit village catalan, muni de 8 tuyaux d’arrosage branché sur des barils de couleurs vives. Stokes, Royaume-Uni. La même année, Banksy, poète contestataire underground, voit le jour. 1983. Pubol, Espagne. Dali s’efface de la vie publique après la mort de sa femme bien-aimée Gala. Paris, France. Les premières « tracesempreintes » de Jérôme Mesnager apparaissent sur les murs. Olivier Rizzo commence à peindre sous le nom de Speedy Graphito. 2014. Paris, France. Le 11 septembre. Dali fait le mur. Polymorphe, explosive, rebelle, déconcertante, drolatique, insolite, anticonformiste, populaire : s’agit-il de définir la démarche dalinienne ou celle du street art ? Au-delà de la démarche artistique, ce qui rapproche ces créateurs, cette façon de dévoiler le monde : provocatrice, iconoclaste et sauvage. A l’instar de Dali, les artistes du street art ne s’imposent aucune limite dans leur source d’inspiration, leurs matériaux, leurs supports, leurs revendications. Une vingtaine d’artistes urbains ont ainsi relevé le défi. En dialogue avec les œuvres exposées à l’Espace Dali, chacun d’eux a créé une œuvre qui ose confronter l’univers surréaliste au vocabulaire et aux codes de l’art urbain : peinture, pochoir, dessin, lumière, son, installation. Akiza, Artiste Ouvrier, BTOY, Fred Calmets, Codex Urbanus, Hadrien Prix littéraire fondé et organisé par la Librairie des Abbesses, la brasserie Le Wepler et la Fondation La Poste. Depuis dix sept ans, ce prix indépendant, émanant de la librairie indépendante, se bat pour proposer sa vision d’une littérature contemporaine exigeante. Marie-Rose Guarniéri (directrice de la librairie des Abbesses à l’origine du Prix Wepler-Fondation La Poste) et son équipe poursuivent leur démarche originale. Prix remis à la brasserie LE WEPLER (place de Clichy), haut lieux de l’art et de la culture de Montmartre, lundi 10 novembre à 19h. Journées du Patrimoine Du samedi 20 au dimanche 21 septembre Pour cette 31ème édition des Journées du Patrimoine, le patrimoine naturel est mis à l’honneur. Les monuments et hauts lieux historiques ouvrent leurs portes (souvent gratuitement) pour nous faire découvrir leurs secrets ! Pour la 1ère fois : Les Galeries Lafayette participent aux Journées du Patrimoine et nous offrent à cette occasion des visites guidées du bâtiment, pour découvrir les coulisses de la mythique coupole ! Découvrez tout le programme sur : www.journeesdupatrimoine.culture.fr DR DR Une exposition consacrée à la présentation d’œuvres inédites d’artistes du Street Art ayant été inspirés par l’œuvre du maître du Surréalisme. Nouvel 18ème édition ! Du vendredi 14 novembre au 16 novembre. Amateurs d’art contemporain, préparez-vous à envahir les ateliers du 18ème les 14, 15, et 16 novembre 2014, à l’occasion des Portes Ouvertes « d’Anvers aux Abbesses » ! DR Ateliers d’Artistes Portes Ouvertes D’Anvers aux Abbesses 2014 DR DR DR Art-exprim, notre nouvel adhérent, propose des ateliers d’arts plastiques à l’année (hors vacances scolaires). éveil à partir de 3 ans ; BD ; Manga ; modèle vivant ; arts numériques ; sculpture ; arts plastiques. nt DR L’Art pour tous… petits et grands… adhére Nos ateliers débutent le 22 septembre 2014. • Depuis 2013 nous proposons des workshops à des groupes étrangers en anglais. • Anniversaires. Nous proposons d’animer vos anniversaires (3 à 13 ans). Contacts 01 42 62 18 08 - 89 rue Marcadet - 75018 Paris www.art-exprim.com Une fois par an, le 3ème week-end de novembre et pour la 19ème année consécutive, les artistes de l’Association « d’Anvers aux Abbesses » ouvrent exceptionnellement, au public, les portes de leurs ateliers, installés au cœur des 18ème et 19ème arrondissements de la capitale. Au total, près de 70 lieux se prêtent au jeu, afin de montrer, aux amateurs, passionnés ou même curieux d’art contemporain, une certaine approche de leur métier. Cette année, plus de 120 artistes plasticiens ont répondu présent à cette manifestation. L’occasion de proposer une large palette artistique de leurs travaux, et d’apprécier leur créativité et le dynamisme d’une association qui anime la vie de quartier. Dans le cadre des « Portes ouvertes », l’association organise aussi le concours annuel des « Emiles ». Il s’agit pour les artistes de réaliser une œuvre dont le format est défini par le lauréat de l’année précédente. Un vrai défi pour les artistes ! Horaires : Vendredi 14 de 18h00 à 21h00, samedi 15 et dimanche 16 de 11h00 à 20h00 www.anversauxabbesses.com La Gazette de Montmartre N°52 / 17 La vie du village Les coups de cœur du S.I. Montmartre La Villa de Poulbot 10, rue Dancourt On vient déguster en famille une cuisine maison et savoureuse Chez Petit Pois. Alors que petits et grands patienteront avec les magazines mis à disposition, les curieux pourront observer les maîtres de maison en activité dans la cuisine ouverte. Trois formules brunch sont à la carte : le brunch du Moment, le brunch Petit Pois et le brunch Pois Gourmand. Chacun comporte une base commune : une tarte salée, tartine ou charcuterie et fromage espagnols. C’est ensuite à vous de choisir votre assiette salée parmi celles à l’ordre du jour (salades, soupes ou produits espagnols). Cet endroit cosy est par ailleurs le lieu idéal pour déguster un chocolat chaud espagnol, cette boisson si densément chocolatée. Un espace est réservé aux enfants ! Un accueil simple et chaleureux. La cuisine est faite maison et excellente, et les prix modérés. La Taverne de Montmartre propose également des spécialités fromagères, telles que : tartiflette, raclette sur appareil à braise, ou d’excellentes pierrades. On peut aimer la tradition, l’authenticité, la qualité avec d’excellents produits, et pour autant ne pas dépenser plus! Tél. : 01 46 06 88 48 DR 25, rue Gabrielle DR La Taverne de Montmartre 57, rue du Mont Cenis DR Les Petits Pois La Villa de Poulbot est un restaurant, bar à cocktails et alcoothérapie. Avec un décor vintage et une ambiance cosy, la Villa du Poulbot vous accueille chaleureusement. Le restaurant propose une carte atypique où l’on retrouve un mélange de saveurs et d’épices du monde, qui s’associent parfaitement aux différents mets de la cuisine française. Un plaisir des sens total pour les épicuriens en quête de bonne table. En soirée, la Villa de Poulbot devient plus intime aux lueurs des bougies et musique d’ambiance.... Tous les plats sont faits maison. Tél. : 07 77 75 85 73 Tél. : 01 42 51 86 23 Au Rêve L’Assiette 26, rue Tholozé 89, rue Caulaincourt 78, rue Labat DR DR DR Tentazioni… Cucina italiana Comme il est affiché sur la vitrine… « On peut résister à tout sauf à la tentation» ! Et... la meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y succomber... Un p’tit coin d’Italie pour un peu d’paradis... Une petite famille très sicilienne qui ensoleille Montmartre ! C’est tellement bon qu’on y mangerait!... tous les jours. Tous les produits sont d’excellentes qualité : calamars farcis, caponata d’aubergine, rouleaux de mozzarelle de bufflonne farcis au thon ou au jambon de Parme, poulpes alla luciana et un large choix de pâtes cuisinées (spaghetti aux oursins, ravioles aux aubergines...). Tél. : 01 53 28 45 20 18 / La Gazette de Montmartre N°52 Tous les habitués et… montmartrois se souviennent d’Elyette, l’ancienne propriétaire, qui enveloppait la salle de sa jolie gouaille ! Aujourd’hui, Au Rêve, a gardé son charme d’un bistrot / restau montmartrois pour les amateurs d’ambiance « entre potes ». S’y côtoient des artistes qui exposent, des gourmands qui dégustent une cuisine goûteuse mais sans prétention. Une super ambiance y règne. Tous les mardis soir, à partir de 19 h, le restaurant sert un plat à 5 € ! Tél. : 01 46 06 20 87 Servie par un couple sympathique, cette cuisine qui surfe sur la tradition du Sud-Ouest est très appréciée pour son originalité, sa créativité et sa générosité. L’endroit est discret, mais les prix le sont également. Prenez le temps de lire la carte… vous pourrez déguster à l’Assiette des plats classiques comme la Tête de veau ou Le Pressée de Queue de Bœuf ou plat plus inventif comme Le Bœuf Mariné avec sauce d’Huîtres et sa salade d’Algues… A découvrir ! Tél. : 01 42 59 06 63 Inauguration de la plaque Suzanne Denglos-Fau DR DR Bertand Delanoë dévoilant la plaque. DR Christian Denglos, le fils de Madame Suzanne Denglos-Fau portant fièrement la plaque illustrant l’hommage à sa maman. La place au nom de Suzanne Denglos-Fau a été inaugurée, le 13 mars 2014, entre les rues Lamarck et Caulaincourt, pour rendre hommage à la défunte présidente de la République de Montmatre. Bertrand Delanoë, Daniel Vaillant et Alain Coquard, Président actuel de la République de Montmartre Alain Coquard, Daniel Vaillant, étaient présents à l’inauguration Bertrand Delanoë et de la place, aux côtés du fils de Christian Denglos. Suzanne Denglos-Fau. Suzanne Denglos-Fau présidait la République de Montmartre depuis le 8 mars 1994 jusqu’au moment de son décès, le 12 février 2002. Note d’information aux habitants de la rue Azaïs DES TRAVAUX DE CONFORTEMENT ET DE RECONSTRUCTION DE L’EGOUT ET DE LA CHAUSSEE DEMARRERONT EN OCTOBRE PROCHAIN La fermeture à la circulation de la rue Azaïs fait suite à un affaissement causé par une fuite sur le réseau d’eau. A la demande d’Éric Lejoindre, Maire du 18ème, l’Inspection Générale des Carrières a été missionnée pour évaluer le périmètre de sécurité à mettre en place et définir les travaux de confortement nécessaires et préalables aux travaux de reconstruction de l’égout et de la chaussée. Les travaux de confortement ne pourront démarrer qu’une fois le terrain stabilisé, en octobre prochain. Plusieurs mois de travaux seront ensuite nécessaires pour reconstruire l’égout et la chaussée. La Mairie du 18ème communiquera sur la durée exacte de ces travaux dès que possible. Samedi 1er novembre Ouverture exceptionnelle du cimetière du Calvaire ! Le cimetière du Calvaire, outre le fait d’être le plus petit cimetière parisien (600 mètres carrés) bénéficie aussi de deux autres particularités : il est le plus ancien cimetière parisien et n’est ouvert qu’une fois par an, lors de la fête de la Toussaint. Quelques sépultures : Les Debray (tombe n°32), famille légendaire de meuniers de Montmartre, Les Lécuyer (tombes n°5, 38 et 61), famille de carriers de Montmartre, Félix Desportes (tombe n°43) qui fut le premier maire de Montmartre, en 1790, à l’âge de 27 ans et Bougainville (tombe n°65) ; la sépulture de la famille du célèbre navigateur Louis-Antoine de Bougainville (17291811) qui contient seulement son cœur, ainsi que celui de son fils, et la dépouille de sa femme… Ouverture de 9h00 à 17h00. Entrée gratuite. Montmartre La Gazette de Directeur de le publication et rédacteur en chef : Roger Dangueuger 21, place du Tertre 75018 Paris Tél. : 01 42 62 21 21 www.montmartre-guide.com Email : [email protected] Ont participé à ce numéro : Nadia Laraba, Mélanie Moya, Fréderic Loup, Jacques Bachellerie, Catherine Loup, Daniel Besson, Sylvie Fourmond, MarielleFrédérique Turpaud, Géraldine Dujat, Isabelle Ducatez, Alain Barta, Alain et Marie France Coquard, Sébastien Roch, Talita Denize. Comité de rédaction : Jacques Bachellerie, Philippe Simon, Daniel Besson, Marielle Frédérique Turpaud, Sylvie Fourmond, Roger Dangueuger, Nadia Laraba, Mélanie Moya Impression : DCFA 34 allée des Soudanes Création/Réalisation : Philippe Simon 78430 Louveciennes Commission paritaire : Secrétariat de rédaction : Géraldine Dujat en cours ISSN : 1626-9640 La Gazette de Montmartre N°52 / 19 DR Dossier Le Moulin Rouge fête ses 125 ans 125 ans et toujours dans le vent ! Création du Moulin Rouge De la Reine-Blanche au Moulin Rouge © Collection Privée Moulin Rouge® C’est dans le périmètre de la Barrière Blanche que fleurissent les premiers bals et cabarets artistiques ; le bal populaire de la Reine-Blanche, le plus connu, ouvert à la fin du ▲Joseph Oller 20 / La Gazette de Montmartre N°52 Second Empire où les ouvrières et les rapins venaient se divertir, le dimanche, eut une certaine vogue jusqu’en 1884. Fréquenté peu à peu par la crapule et les filles venues de bistrots mal famés plutôt que par des clients honnêtes, ce bal ferme ses portes en 1885. Mis en vente, ce sont deux astucieux hommes d’affaires Joseph Oller et Charles Zidler qui se portent acquéreurs et créent là le Moulin Rouge et le Jardin de Paris réunis. Oller confie la direction de ce nouvel établissement à Zidler mais chaque étape de la réalisation est supervisée par Oller. Avant tout, homme d’affaires tenace et redoutable, Oller se dit qu’il y a beaucoup d’argent à gagner en permettant aux riches bourgeois de venir s’encanailler dans un quartier populaire et à la mode. Le projet est confié à Adolphe Willette qui réalise une maquette. C’est un caricaturiste célèbre mais aussi un illustrateur de grand talent et le décorateur de plusieurs lieux parisiens comme le fameux, © Moulin Rouge® Posé sur le tarmac du Boulevard de Clichy, le Moulin Rouge, aéronef le plus célèbre de la “Compagnie des Cabarets Parisiens” se prépare à fêter son 125ème anniversaire et à prendre un nouvel envol, cap le bicentenaire. Ce jeune vieillard de plus cent ans ne fait pas son âge, bien au contraire, et reste un adulte bien vert et vigoureux même si le chemin de sa vie fut long, chaotique et semé d’embûches. Ce roi du music-hall parisien, parvenu jusqu’à nous, continue à vivre avec autant de réussite et de succès… Chat Noir, et de nombreux cafés et restaurants ainsi que le plafond de La Cigale. L’idée de Willette pour le projet d’Oller et de Zidler est de réaliser un lieu rappelant le côté campagnard traditionnel et ancestral du Un éléphant et des ânes Autour de ce moulin dédié à la fête et au plaisir, Willette ajoute quelques constructions hétéroclites au décor bizarre, constitué d’un faux château espagnol et d’une curieuse chaumière normande se faisant face, côté place Blanche. De grandes portes vitrées et une petite et modeste entrée prolongée d’un couloir et d’un bar permettent d’accéder à une salle de bal ainsi qu’à un jardin. L’architecture de la salle est considérée comme révolutionnaire par les spécialistes car c’est le dépouillement total : pas d’entrée solen- © Collection Privée Moulin Rouge® © Collection Privée Moulin Rouge® haut de la Butte Montmartre qui autrefois était couvert de moulins. Il crée alors un curieux moulin rouge vif, couleur qui symbolise la fête, le luxe, le faste et la sensualité. Plus inspiré des moulins de Hollande que de ceux de l’Ile-deFrance, le moulin de Willlette prend le nom de Moulin Rouge et l’enseigne précise “Bal, divertissements, variétés”. Il a les ailes mobiles, avec une meunière regardant par une fenêtre et un meunier penchant la tête par une autre. Sur ses ailes, la nuit, s’allumaient des lampions multicolores qui éclairaient le ciel de Montmartre. nelle avec portiques, arcades et colonnes à pilastres comme on le faisait à cette époque pour ce type de bal. Willette brise la tradition et impose un surprenant mélange de formes et de couleurs : la salle est une sorte de hangar carré avec poutres apparentes ornées de drapeaux, éclairé par des rampes à gaz, des globes et des lustres électriques. Le Moulin Rouge est la première salle à être pourvue de l’électricité. Des galeries promenoirs entourent la salle, la dominent et offrent une vue plongeante sur la piste de danse. Le mur du fond est recouvert d’un grand miroir reflétant la salle avec, au-dessus une loggia pour l’orchestre. Des tables de bistrot cernent la piste de bal et permettent au public de se reposer et de consommer. Pour l’été est aménagé un superbe jardin ombragé d’arbres centenaires. Une scène accueille tous les soirs un spectacle de café-concert, avant la danse mais c’est surtout un décor étonnant qui frappe les visiteurs : au milieu des arbres, un éléphant géant en stuc, provenant de l’Exposition Universelle, domine ce jardin. Un escalier dissimulé dans une patte du pachyderme permet d’arriver à une salle installée dans le ventre creux de l’animal où, sur une scène, se déroule plusieurs fois par jour, une démonstration de danse du ventre réservée aux hommes pendant que de petits ânes blancs promènent, ▲Charles Zidler La Gazette de Montmartre N°52 / 21 Dossier Le Moulin Rouge © Collection Privée Moulin Rouge® et leurs froufrous, au rythme de l’orchestre et autour de Valentin le Désossé, comme une tempête, elles emportent tout sur leur passage ; le sol tremble sous le grand écart. On se bouscule dans la cohue pour voir la Goulue et son port de tête de reine. Les chapeaux des spectateurs volent et on entend hurlements et applaudissements : quadrille, quadrille vocifère le public ! C’est un immense succès ! Une inauguration très remarquée C’est le dimanche 6 octobre 1889 à 20 heures que le Moulin Rouge ouvre ses portes. Une population très mélangée socialement se précipite sur la place Blanche : aristocratie, célébrités des cercles littéraires et artistiques, bourgeois en calèches des beaux quartiers parisiens côtoient voyous à casquette, mauvais garçons et jeunes femmes aux cheveux noués en chignons. Pour les badauds venus voir l’arrivée des voitures à chevaux, c’est simplement l’inauguration d’un établissement de plaisir de plus dans ce quartier qui en compte déjà beaucoup. C’est sans compter l’ambition de Joseph Oller qui a décidé de créer le “premier palais de la Femme, le plus grandiose des temples de la danse et de la musique”. Un spectacle unique : quadrille, chahut, cancan, french-cancan C’est à 22 heures qu’entrent en scène pour la première fois, la Goulue à la toison d’or en chignon, sensuelle, 22 / La Gazette de Montmartre N°52 canaille, pleine de gouaille et provocatrice et Valentin le Désossé qui exécutent, sur le rythme endiablé d’une musique de Jacques Offenbach, une danse baptisée “quadrille naturaliste” devenu le chahut ou le cancan. Ils sont entourés d’autres “chahuteuses” comme Grille d’Égoût, au nom lié à l’écartement de ses dents, Nini-Patte-en-l’Air, la Môme Fromage, la Sauterelle, Rayon d’Or, Cri-cri qui mourut dans un grand écart, Étoile filante, Arc-en-Ciel… toutes ces vedettes, débauchées par Oller de l’Elysée Montmartre, où le quadrille triomphait. Ce soir-là, Valentin le Désossé qui a une part importante dans le quadrille, est porté en triomphe par les danseuses. La danse du cancan exprime l’état d’esprit des femmes des lavoirs montrant rage et révolte sociales dans ces lieux. Est-ce les commérages des lavandières, les “cancans” qui allaient bon train ou la démarche et les cris des canards qui donnèrent leur nom au cancan ? C’est l’anglais Charles Morton, très intéressé par cette danse qui la baptisa french-cancan. Tous les soirs, la nuit est chaude au Moulin Rouge. Ça pétille comme du champagne : les “cancaneuses” arrivent, telles des pantins à ressort, en criant et en soulevant leurs jupes C’est Jane Avril, dansant seule, qui apporta chic, élégance, raffinement, passion au Moulin où elle entra grâce à la protection de Zidler. Avec son chapeau noir sur sa superbe chevelure rousse, elle est distinguée et sa véritable personnalité n’a rien à voir avec la gouaille et la provocation de la Goulue. Très souvent, après le spectacle, Jane Avril accompagne Lautrec au restaurant du Père Lathuile, avenue de Clichy. Entre deux quadrilles, elle évolue dans les cercles littéraires et parmi les artistes et les intellectuels du cabaret du Chat Noir. Zidler la baptisa, comme elle était pleine d’énergie, La Mélinite (nom de l’explosif fabriqué en 1885). En 1890, la chanteuse Yvette Guilbert, après s’être produite à l’Eldorado sans grand succès, débute au Moulin Rouge à l’heure du caféconcert sous le pseudonyme de Nurse Valérie : sa caricature d’une nurse anglaise à qui on confie des ®Moulin Rouge®-Habas-Smadja dans les allées du jardin, entre les différentes attractions, les belles à froufrous de la Belle Époque. © Collection Privée Moulin Rouge® ▲La facade du Moulin Rouge en 1900. Des attractions célèbres ▲La facade du Moulin Rouge de nos jours. ©Moulin Rouge®-S.Franzese © Collection Privée Moulin Rouge® © Collection Privée Moulin Rouge® ▲French Cancan de la revue “Féerie”. © Collection Privée Moulin Rouge® messieurs riches et malades mais très amoureux de “leur bonne à tout faire” est parfaite mais n’attire guère l’attention du public. Il faudra attendre une critique du journal Gil Blas affirmant “qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte, cette étrange créature, grande diseuse nationale et aller l’applaudir d’urgence au Moulin Rouge” pour qu’elle rencontre le succès Sa robe de soie tombant jusqu’aux pieds, ses longs gants noirs et sa façon de présenter des chansons réalistes ou grivoises avec ironie font d’elle une femme plus distinguée que ses contemporaines. Durant son tour de chants, elle joue de ses lèvres et de la tête. Ovationnée tous les soirs, par les gens du monde, les peintres, les chansonniers et les poètes, elle devient, en quelques semaines, une diva en interprétant la chanson Le Fiacre de Léon Xanrof. À partir de mars 1891, elle chante au cabaret Le Divan Japonais, rue des Martyrs, juste après sa représentation au Moulin Rouge. S’essayant à un nouveau répertoire, elle crée un personnage qu’elle veut ironique, mais que les critiques qualifient de “morbide, de macabre et de divinement pervers”. Elle devient ainsi un phénomène de mode, le symbole de la femme décadente, “l’égérie fin de siècle” selon Émile Zola. Une autre attraction, sans doute la plus insolite du Moulin Rouge est celle que présente Joseph Pujol dit le Pétomane. C’est un numéro de fantaisie exceptionnel et unique au monde. Avec son organe et en réglant l’évacuation de l’air, il produit des roulades et exécute un numéro musical. Après une “audition” Zidler lui signa un contrat et fit imprimer sur les affiches : “ Tous les soirs de 8 h à 9 h au concert du Moulin Rouge, LE PÉTOMANE, le seul artiste qui ne paie pas de droits d’auteur ! ” C’est le soir du 11 février 1890 qu’on le découvrit sur la scène à l’intérieur de l’éléphant : rires et même crises de fou rire furent si fortes et si nombreuses dans le public qu’on peut lire dans la revue Le Temps que “des infirmières furent appelées pour évacuer les femmes proches de l’évanouissement après avoir fait éclater leur corset, à force de rire”. Ô Toulouse Toulouse Comme tous les soirs, un petit homme installé à une table du premier rang ou sur un tabouret près du bar, son carton à dessin à ses pieds et sa canne, dissimulant un verre à absinthe, posée sur la table, hurle “La vie est belle, voilà le quadrille”. C’est le Comte Henri-de-Toulouse-Lautrec, artiste difforme de 25 ans, descendant authentique des comtes de Toulouse. La moustache toujours humide plongée dans un éternel verre d’alcool, ce génial nabot albigeois tient enseigne au Moulin Rouge qui lui sert véritablement de port d’attache qui lui permet de mener à bien une œuvre qui n’en finit pas de surprendre les générations d’aujourd’hui par sa modernité. Marché honnête car la gloire de l’un a fait celle de l’autre : tout ce que Montmartre et le Moulin Rouge doivent à Lautrec, Lautrec le leur doit. Sans Lautrec, Valentin le Désossé, la Goulue, Jane Avril ou Yvette Guilbert n’auraient jamais trouvé place dans l’Histoire de l’Art. Sa célèbre affiche à la composition moderne fut une véritable nouveauté picturale qui révolutionna cet art. Créée en 1891, elle remplace l’affiche qui avait été réalisée pour l’ouverture du Moulin en 1889 par Jules Chéret, “le Watteau des rues”. L’affiche de Lautrec, placardée dans tout Paris, permet au peintre d’atteindre la célébrité, attire la foule et apporte la gloire au Moulin Rouge. Lorsque Chéret la découvre, il déclare : “Lautrec est un maître”. Dans les nombreux portraits de la danseuse Jane Avril et de la chanteuse Yvette Guilbert ainsi que dans ceux de la Goulue et de Valentin le Désossé, Lautrec sait montrer le point faible de ses modèles mais aussi leur force de vie éclatante et puissante. La Goulue apprécie beaucoup le travail de l’artiste qu’elle appelle affectueusement “mon petit bonhomme touffu” et déclare “quand je vois mon cul dans ses peintures, je le trouve beau”. Leur complicité est telle que, chaque vendredi, elle est admise dans son atelier de la rue Tourlaque où il reçoit ses amis. Toulouse-Lautrec va se découvrir ensuite une passion forte pour Jane Avril. Nos deux complices s’entendent à merveille : Jane apprécie l’humour de l’artiste et lui témoigne affection et admiration, La Gazette de Montmartre N°52 / 23 Dossier Évolution et transformations du Moulin Rouge Quelques grands moments : Le 19 avril 1890, débute la 1ere revue intitulée Circassiens et Circassiennes et le 26 octobre 1890, le prince de Galles, futur Edouard VII, qui effectue un séjour privé à Paris, retient une table pour découvrir le quadrille dont la réputation avait déjà franchi la Manche. En le reconnaissant, la Goulue, jambe en l’air et tête dans les jupons, lance sans hésiter : “Ohé, Galles, tu paies le champagne !”. En 1893, le Bal des Quat’z’Arts fait scandale avec son défilé de Cléopâtre nue entourée de jeunes filles tout aussi dénudées. Tout va changer avec la rupture entre Oller et Zidler en 1894 et surtout avec le départ de la Goulue au printemps 1895. Le 12 novembre 1897, le Moulin rouge ferme exceptionnellement ses portes en raison des obsèques de son ancien directeur Charles Zidler. En octobre 1902, la direction annonce un ultime quadrille dont Valentin le Désossé est la vedette et fin novembre c’est le dernier bal au Moulin Rouge. 24 / La Gazette de Montmartre N°52 ▲Prologue Rouge de la revue “Féerie”. Premières revues, opérettes et grands spectacles En janvier 1903, le Bal du Moulin Rouge ouvre à nouveau ses portes, transformé en théâtre concert par l’architecte Édouard Niermans : la salle de musichall, très confortable, est tapissée de velours blanc et orangé, les fauteuils sont changés et un restaurant où l’on peut dîner pendant le spectacle est installé. Oller reste propriétaire des murs mais confie la direction à PaulLouis Flers. C’est le début des revuettes, redoutes et opérettes qui vont durer jusqu’à la première guerre mondiale pendant que les directeurs se succèdent très régulièrement. Le Moulin rouge se transforme en véritable temple de l’opérette. Les spectacles s’enchaînent : “Voluptata”, “La Feuille de Vigne”, “Tais-toi tu m’affoles”… et bien d’autres revues aux titres plus évocateurs les uns que les autres. Début 1907, la revue Rêve d’Egypte avec Colette fait scandale : la scène évoque l’histoire d’un vieux savant qui tombe amoureux d’une momie qui déroule ses bandelettes, se dresse devant le savant, danse pour le séduire et échange un long baiser langoureux… Mais dans le rôle ©Moulin Rouge®-S.Franzese quant à Henri, il la trouve “extrêmement frémissante avec sa petite face de rongeuse, de rate funèbre”. Le peintre se prend également de passion pour Yvette Guilbert et succombe à sa gestuelle et à la magie de ses gants noirs. En revanche elle n’apprécie pas les portraits qu’il fait d’elle : “petit monstre vous m’avez fait une horreur et, pour l’amour du ciel, ne me faites pas aussi laide”. Par vengeance elle le surnomme “le Quasimodo de l’art”. Avec la mort d’Henri de Toulouse-Lautrec, en 1901, à l’âge de 35 ans, c’est une page importante de l’histoire de Montmartre et du Moulin Rouge qui se tourne. C’est un Montmartre pris sur le vif, en pleine chair que nous laisse son œuvre, un Montmartre vivant, le plus fidèle qui soit, mais un certain Montmartre, celui des viveurs, des noceurs des fêtards et des artistes des cabarets et du Moulin Rouge. ©Moulin Rouge®-S.Franzese Le Moulin Rouge ▲Tableau “Les Pirates” de la revue “Féerie”. du vieux savant il y a une femme, la fille du Duc de Morny. Dès le lendemain, le préfet Lépine menace le music-hall de fermeture si la direction ne fait rien : c’est alors que le rôle du savant est donné au comédien Georges Wague. © Collection Privée Moulin Rouge® © Collection Privée Moulin Rouge® Les grandes revues de la “Miss” C’est à Francis Salabert que le Moulin doit sa renaissance, en 1923. Il confie la direction artistique à Jacques Charles, le revuiste numéro un de l’époque. Jacques Charles et Mistinguett sont à l’origine de créations devenues mythiques : “la Revue Mistinguett” (1925), “Ça, c’est Paris” (1926) et “Paris qui tourne” (1928). La Miss est habillée de somptueux costumes dessinés par Gesmar. Au Moulin rouge, Mistinguett crée de nombreuses chansons devenues éternelles, dont “Valencia”, “Ça, c’est Paris”, “Il m’a vue nue”, “On m’suit”, cette dernière avec Jean Gabin. En 1929, Mistinguett se retire de la scène et quitte le Moulin Rouge après le départ de Jacques Charles. Pierre Foucret, huissier de justice qui avait des parts dans l’affaire, décide de remplacer les revues par des variétés. Le Moulin accueille alors la troupe des Lew Leslie’s Black Birds, troupe d’étoiles et de cent artistes américains de couleur. Puis il transforme le musichall en une des plus grandes salles de cinéma d’Europe avec en première partie des artistes de MusicHall. La Renaissance © Collection Privée Moulin Rouge® Le 29 juillet 1907, c’est la première apparition d’une jeune débutante, Mistinguett, sur la scène du Moulin Rouge dans “La Revue de la Femme”. Très vite, son talent éclate au grand jour et elle triomphera, l’année suivante, avec Max Dearly dans “La Valse chaloupée”. Le Moulin Rouge est détruit lors d’un incendie le 27 février 1915. Les travaux de reconstruction ne débuteront qu’en 1921. © Collection Privée Moulin Rouge® ▲Mistinguett. © Collection Privée Moulin Rouge® ▲La revue Mistinguett en 1925. En 1937, Pierre Sandrini et Pierre Dubout, déjà directeurs du Tabarin, prennent la direction du Moulin et l’architecte Robert Hartman transforme la salle en night-club ultra moderne ; cette même année, le Cotton Club, qui fait fureur à New York, se produit au Moulin Rouge, en juin ainsi que Ray Ventura et ses collégiens en septembre. En février 1939, c’est le retour de Mistinguett dans la revue Refrains de Paris, avec ses principaux succès : “Valencia, C’est vrai, Je suis née Faubourg Saint-Denis, Mon homme, Je cherche un millionnaire”… La Seconde Guerre mondiale vient interrompre l’effervescence du Moulin Rouge, dont la salle du sous-sol devient un dancing, le Robinson Moulin Rouge. Le cinéma ferme et la salle accueille des chanteurs pour les aider à débuter. Quelques jours avant la libération de Paris en 1944, Édith Piaf, dont le talent est déjà reconnu, se produit sur la scène du Moulin Rouge, avec Yves Montand, débutant qu’on lui impose. On connaît la suite… La nouvelle salle du Moulin Rouge En juin 1951, Georges France, dit Jo France, fondateur du Balajo, acquiert le Moulin Rouge et entreprend de considérables travaux de rénovation. Il confie à Henri Mahé, l’un des décorateurs les plus en vogue, l’aménagement de la nouvelle salle. Ce décor ravit aujourd’hui encore les visiteurs du Moulin Rouge. Les soirées dansantes, les attractions et bien sûr le célèbre French Cancan sont de retour au Moulin. Entre 1951 et 1960, des artistes célèbres et des débutants pleins d’avenir se produisent chaque semaine en attraction : leur recrutement est fait par André Pousse, un jeune imprésario qui deviendra un comédien célèbre ; ainsi, se succèdent Charles Trenet, Charles Aznavour, Line Renaud, Bourvil, Philippe Clay, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Fernand Raynaud... De temps à autre, des soirées de gala exceptionnelles sont également organisées : en mai 1953, le 25ème Bal des Petits Lits Blancs, organisé par le romancier Guy des Cars, a lieu au Moulin Rouge en présence du président de la République, Vincent Auriol, et avec, pour la première fois sur une scène européenne, Bing Crosby. La soirée attire 1 200 artistes et vedettes venus du monde entier, dont Joséphine Baker qui, avant de chanter J’ai deux amours, offrira un bouquet tricolore de myosotis, de pâquerettes et de coquelicots à Charlie Chaplin. Les bénéfices de cette soirée de charité seront distribués à la recherche sur la leucémie infantile. La Gazette de Montmartre N°52 / 25 Dossier Le Moulin Rouge À partir de 1955, c’est une époque de renouveau qui commence : Joseph et Louis Clérico, déjà directeurs du Lido et Jean Bauchet, ancien acrobate à la carrière brillante reconverti en propriétaire de plusieurs casinos, rachètent le Moulin Rouge dont Jo France désire abandonner l’exploitation. En 1962, Jean Bauchet cède la direction à Jacki Clérico, le fils de Joseph. C’est le début d’une nouvelle ère d’un succès qui se poursuit aujourd’hui… mais ça c’est une autre histoire que vous trouverez dans le prochain numéro de La Gazette de Montmartre. Nous vous présenterons le Moulin Rouge de la dynastie Clérico. Comme au XXème siècle, le Moulin du XXIème est aussi célèbre, dans le 26 / La Gazette de Montmartre N°52 ©Moulin Rouge®-S.Bertrand Le Renouveau du Moulin Rouge monde, que la Tour Eiffel, sa sœur jumelle née comme lui en 1889. Le spectacle continue, the show must go on... ◆ Remerciements à Mélanie Moya Jacques Bachellerie Sources : ▲Le grand écart La vie secrète de Montmartre de Philippe Mellot du French Cancan Ceux de la Butte d’André Warnod de la revue “Féerie”. Montmartre de A à Z de Georges Renoy Les secrets du Moulin Rouge de Jacques Habas Le Moulin Rouge de Jacques Pessis et Jacques Crépineau Dossier de presse du Moulin Rouge. Montmartre des Montmartrois Virginie et Jean-Victor CLERICO : 125 ans d’héritage… D’entrée, la tâche peut paraitre délicate...Prétendre en seulement quelques lignes, vous parler du Moulin Rouge, est très difficile… D onc, je me tourne de suite vers la jeunesse qui elle, peut sans peine supporter près de 125 ans d’héritage... Tout respect à Virginie et Jean-Victor Clerico, quaVirginie Clerico s’occupe depuis deux ans de la stratégie marketing, du développement et de l’image de la marque Moulin Rouge, son frère Jean-Victor a en charge depuis un an l’administration et la gestion financière. Le Moulin Rouge est avant tout une entreprise familiale mais aussi le fruit d’une évolution historique… Virginie et Jean-Victor perpétuent la tradition tout en travaillant sur des axes de renouvellement. On pourrait parler de mutations générationnelles avec l’arrivée de nouvelles compétences qu’apporte la génération montante. Aux côtés de la génération précédente, Virginie et Jean-Victor participent à la stratégie de l’entreprise et apportent un œil nouveau sur la partie opérationnelle en collaboration avec les équipes en place. Point de jeux dans les coulisses, nulles courses dans les travées ; ils n’étaient pour autant pas insensibles à l’univers Moulin Rouge et ont été très tôt en contact avec des personnes travaillant encore dans l’entreprise aujourd’hui. Tout naturellement, c’est près du père, Jean-Jacques, et sous les ailes de la place Blanche qu’ils ont décidé d’exercer leurs talents. Avec bonheur... Virginie travaille également avec les Maisons d’art du groupe Mou- Carl Smith-Thomas trième génération du nom et nouvel enthousiasme du mythe .... lin Rouge, dont récemment l’ate- ▲Jean-Victor et lier de création Mine Vergès, et Virginie Clerico. leur intégration dans la stratégie de l’entreprise. Qui se demande d’où viennent ces plumes géantes, ces parures d’oiseaux mégalos et ces boas vertigineux ? De la maison Février, seule en France à fabriquer de tels fantastiques ornements. Des plumassières, (hé oui), s’activant avec patience pour un spectacle trop vite passé... D’ailleurs, les trois journées portes ouvertes des Maisons d’art du Moulin Rouge ont bien prouvé l’intérêt que les gens portent à ces métiers du rêve... Regardez de plus près les bottines des cancaneuses... grand écart et pied jeté sur un nuage ; signé maison Clairevoy, bottier parisien spécialisé dans le spectacle ; aucune différence avec les plumes : même légèreté, même envol.... Jean-Victor ajoute lui le coté administratif et gestion. Il est Secrétaire Général du Moulin Rouge, ces compétences acquises dans différents cabinets financiers en Europe et en Asie lui permettent d’assumer avec un œil nouveau, l’administration, la gestion financière et le management international du Moulin Rouge. Si moins de spectacle en apparence, autant de responsabilité devant une mécanique qu’il doit huiler en permanence... Car c’est innocent de croire qu’une maison telle que le Moulin Rouge tourne gentiment au rythme de ses ailes... Toujours se tenir à niveau, à la tradition qu’un modernisme bouscule, à l’excellence sans cesse exigée, est un défi excitant relevé main haute, je crois... ◆ Nadia L. La Gazette de Montmartre N°52 / 27 Montmartre et son histoire... Les poètes de Montmartre S i je dois une grande reconnaissance à l’anthologie savoureuse d’André Velter chez Gallimard Les Poètes du Chat Noir, 1996, je me servirai aussi de sources multiples, depuis mes souvenirs de famille jusqu’aux trésors du Musée de Montmartre ou aux conférences de Laurent Bihl, descendant de Willette. salle des ventes, avant enchères – que les poètes de Montmartre qui passaient au Chat Noir nous sont connus. Le journal parut dès le 14 janvier 1882. L’idée du journal fut ensuite copiée par Bruant (Le Mirliton, 194 numéros) ou mon prédécesseur René Toziny, depuis son cabaret de La Vache Enragée où il fit débuter Pierre Dac. Certains devinrent illustres, tels Verlaine l’habitué de la Bonne franquette (textes repris dans Jadis et Naguère), Jean Richepin, Bruant, Alphonse Allais, Charles Cros ; d’autres furent reconnus de leurs admirateurs, mais n’eurent pas toujours la reconnaissance des programmes scolaires, tels Raoul Ponchon, Maurice Rollinat (en 2003 son centenaire fut splendidement fêté par un spectacle et un CD de Laurence Fosse) le très oulipien Jean Goudezki (qui finit triste bourgeois en province), le très parodique Georges Fourest (ancêtre de Caroline, réédité chez Grasset en 2009 dans les « Cahiers rouges ») ou Vincent Hyspa (1865-1938, qui fut l’ami de mon beau-père chansonnier montmartrois de l’entre-deux-guerres). L’Eponge en porcelaine de Hyspa (1921) fut illustré par Jules Depaquit mon prédécesseur, le fondateur de la Commune Libre de Montmartre : « Si vous désirez avoir une idée exacte de la baleine, figurez-vous le bassin de la place Pigalle se promenant sur la mer, avec son petit jet d’eau.» Chercher fortune autour du Chat Noir « Il était poète et poète accablé d’idées, donc accablé d’ouvrage. Du matin au soir il cultivait l’analyse, bêchait la synthèse et versait rigoureusement les rimes bien et dûment labourées. Or, ce métier de travailleur acharné diurne et nocturne, ô labeur de toutes les minutes ! ce dur métier d’ouvrier accablé d’ouvrage ne rapportait rien. » C’est ainsi qu’Emile Goudeau décrivait le poète montmartrois. Ce texte savoureux était l’un des joyaux du N° 107 du journal Le Chat Noir, hebdomadaire de quatre pages qui était l’écho des artistes qui passaient sur scène. Goudeau était le fondateur des Hydropathes, que Rodolphe Salis avait emmené dans sa folle aventure du cabaret du Chat Noir en novembre 1881, au 84 du boulevard Rochechouart. C’est grâce à ces précieuses feuilles – une collection partielle reliée, de 1882 à 1893 seulement, soit 612 numéros, et estimée 6000 euros en DR Les poètes de Montmartre, aussi disparates et bohèmes que possible en cette fin de XIXéme siècle qui porte sans cesse le deuil de la guerre perdue, se regroupaient pour se réchauffer les plumes dans quelques lieux emblématiques. Nous allons les dénicher depuis l’antre invraisemblable du Chat Noir... ▲ Charles Cros On voit que l’inventeur du Tabac sans Fumée (un visionnaire…) était prêt à tout. Déjà le portrait du poète famélique mais avec panache était magnifiquement campé par Murger dans ses Scènes de la vie de Bohême (1851, rééd. Folio) et par Zola décrivant ses amis (L’œuvre, 1886, contemporain du Chat Noir, mais situé sous Napoléon III). L’expression « poète maudit » fut inventée par Verlaine pour son livre sur ses amis (1884 et 1888) dont Villiers de l’Isle Adam, chatnoiriste assidu. Le cabaret du Chat Noir fut d’abord un minuscule café. Salis déménage le 10 juin 1885 au 12 de la rue Laval (rebaptisée Victor-Massé), dans un incroyable charivari nocturne où la chanson Je cherche fortune autour du Chat Noir de Bruant fut chantée pendant des heures. Bruant installe son Mirliton dans le café déserté. Goudeau s’indigne de ce que la Vérité sorte du puits ; en bon hydropathe, il proteste : (…) Or, afin de partir de notre monde froid Vers le Ciel, où le Vrai tout chaud se manifeste, Le Buveur, sans fatigue, use d’un simple geste : Il prend son verre plein, ferme les yeux, et boit... C’est donc, ô vendangeurs, faire oeuvre pie et juste Que de cueillir, là-bas, les grappes du Soleil, De presser en la Cuve un laitage vermeil, Puis d’enclore le Vin dans la Futaille auguste. ▲ Paul Verlaine 28 / La Gazette de Montmartre N°52 DR DR La Tonne, dans la Cave obscure, abritera, Contre l’Eau des mouilleurs abjects, la pourpre exquise ; On fermera la porte ainsi qu’un huis d’église, Et l’Alme vérité dans le Vin descendra. ▲ Arthur Rimbaud Le journal cesse le 30 septembre 1897, ne survivant guère à Salis (17 mars 1897) ni au cabaret. Dans les murs vidés, le fantaisiste Henri Fursy (Chansons rosses) ouvre La Boîte à Fursy. En 1908, Jehan Chagot rachète à la veuve de Salis le droit d’ouvrir un « Caveau du Chat-Noir » au 68 boulevard ▲ Vincent Hyspa DR DR DR avant le retour des vignes ▲ Pierre Mac Orlan de Clichy (ou au 64, avant les 3 Baudets ?). Aujourd’hui le « Bistro ChatNoir » étale son plastique et ses néons à la même adresse : voilà pourquoi certains confondent les deux adresses, les deux boulevards et les deux histoires. Les artistes orphelins s’étaient déjà dispersés dès 1892, et nombre d’entre eux se groupaient autour du feu du premier étage d’une maisonnette biscornue en face d’une porte du cimetière Saint-Vincent, où une enseigne attirait l’œil : un lapin refusant la casserole en sortait triomphant, tenant à la main le vin blanc où il aurait dû cuire, symbole de la révolte des artistes (« lapin » est un terme d’argot d’atelier). Peint par André Gill, ce lapin à Gill, cabaret anarchique, fut racheté en 1905 par Bruant qui le donna en gérance à Frédéric Gérard, le père Frédé – le véritable créateur de l’esprit du Lapin Agile, qui, du fils Paulo à la compagne de celui-ci Yvonne Darle et au fils de celle-ci Yves Mathieu, a perduré jusqu’à nos jours. S’il n’y eut pas de journal du Lapin, il nous reste de très nombreux livres de souvenirs : Carco, Dorgelès (à l’origine du canular du tableau peint par la queue de l’âne de Frédé), Dullin, Jehan-Rictus, Pierre Brasseur… et à partir de 1928 des enregistrements sonores de ces mêmes artistes, dont la fine fleur est sur 4 CD édités par EPM en 2003 : Dullin dans son monologue DR Le quai des brumes rue des Saules ▲ Max Jacob ▲ Francis Carco de l’Avare, qu’il commence au rez-dechaussée au pied de l’escalier !... On peut considérer Le quai des brumes, roman autobiographique de Pierre Mac Orlan (1927) qui se passe au Lapin agile en 1910, comme une reconstitution de l’ambiance étrange et dangereuse de ce flanc nord de la Butte. C’est Max Jacob qui appela Frédé « le tavernier du quai des brumes » et le nom était resté parmi les habitués. Mac Orlan rencontre Monique Morelli à Montmartre où elle vit avec son accordéoniste Lino Leopardi et où elle ouvre de 1962 à 1969 le cabaret Chez Ubu, au 23 rue du Chevalier de la Barre. Elle interprète nombre de ses chansons : Les Rues barrées (Lino Léonardi, Pierre Nicolas) Les Compagnons du Tour de France (Lino Léonardi) Marie-Dominique (V. Marceau) La Chanson de Margaret (V. Marceau) Bel-Abbès (V. Marceau)… Francis Carco est né en Nouvelle-Calédonie, avec « la chaîne » des bagnards passant sous ses fenêtres. Ballotté de ville en ville au gré des mutations du père fonctionnaire, il s’évade vers Paris en janvier 1910 (le mois de l’Inondation) et va à Montmartre devenu une île. Ses romans noirs, centrés sur les quartiers mal famés, font parfois oublier que Le doux caboulot de 1931 c’est lui (son frère, Jean Marèze, écrit Sombre dimanche, « la chanson du suicide ») : Le doux caboulot Fleuri sous les branches Est tous les dimanches Plein de populo. La servante est brune, Que de gens heureux Chacun sa chacune, L’une et l’un font deux. Amoureux épris du culte d’eux-mêmes. Ah sûr que l’on s’aime, Et que l’on est gris. Ça durera bien le temps nécessaire Pour que Jeanne et Pierre Ne regrettent rien. Je n’ai fait que survoler cet incomparable foisonnement d’artistes, et encore je me suis limitée à deux foyers précis de créations et à une époque passée d’avant nos premières vendanges de 1934. Et comment penser que les peintres, les dessinateurs, les musiciens, n’ont pas été déclencheurs de poésie chez nos poètes ? Mon souhait est que vous alliez dans une librairie – pourquoi pas celle de Marie-Rose Garnieri, 30 rue Yvonne le Tac, à l’entrée de la place des Abbesses ? ou dans l’escalier de livres de celle sur la place Clichy ? – pour les découvrir vous-même et y trouver la joie que j’y ai trouvée. ◆ Marielle-Frédérique Turpaud, cinquième maire de la Commune Libre de Montmartre La Gazette de Montmartre N°52 / 29 Montmartre en photos Lectures Une approche moderne de la lecture sur les marches du Sacré-Cœur. vu par l’œil de Daniel Besson C ’est à croire que les pentes de la Butte favorisent la lecture ! En effet, à la belle saison, quel bonheur de s’asseoir dans le (bon) sens de l’herbe, côté ubac de préférence, et d’ouvrir un livre ou d’allumer sa tablette tactile ? La chose peut se faire également sur le banc de l’un des nombreux squares dédiés à des personnages emblématiques de l’histoire et des lettres. Frédéric Dard et Louise Michel peuvent en témoigner. L’on peut aussi s’installer à la terrasse animée d’un café ou feuilleter les nouveautés à l’étal des bonnes librairies du village. Elles ne manquent pas. Quoi qu’il en soit, lire est un mélange des genres, entre Anciens et Modernes, papier et électronique, littérature et SMS personnels ... ◆ Camille, à la terrasse d’un bistrot. Lecture, au square Suzanne Buisson. Lecture et repos associés au square Louise Michel. Texte et photos, Daniel Besson La libraire L’Attrape-Cœurs. Le coin-lecture de la librairie L’Attrape-Cœurs. Adaptation de Tardi dans la librairie. Devant l’ancienne épicerie (vers 1436) de Jehan Doulcet. Marie-Rose Guarniéri à La Librairie des Abbesses. 30 / La Gazette de Montmartre N°52 Photos : DanielBesson Ballerine, près du réservoir de la Butte.