Etude du comportement d`un mur en maçonnerie

Transcription

Etude du comportement d`un mur en maçonnerie
Contribution à la gestion des risques de catastrophes
naturelles : cas des inondations aux Comores
Présenté par
ANWADHUI MANSOUROU
Pour l’obtention du Master en Développement de l’Université Senghor
Département Environnement
Spécialité Gestion de l’Environnement
Le 12 mars 2013
Devant le jury composé de :
Directeur Dr. Arona DIEDHIOU
Directeur de l’Institut de Recherche
pour le Développement (IRD)
Dr. Martin YELKOUNI
Directeur du Département environnement, Université Senghor,
Alexandrie, Egypte
Pr. Marianne VON FRENCKELL
Directrice du département des sciences, et gestion de
l’Environnement. Université de Liège-Campus d’Arlon, Belgique
Dr. Arona DIEDHIOU
Directeur de Recherche de l’IRD ; (Institut de Recherche pour le
Développement)-Grenoble, France
Président
Membre
Membre
Remerciements
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes sincères reconnaissances à toutes celles et à tous
ceux, qui de près ou de loin, ont contribué à sa réalisation.
Je remercie M. Fouad Ben Mouhadji, Vice-Président de l’Union des Comores chargé du Ministère de la
Production, de l’Environnement, de l’Energie, de l’Industrie et de l’Artisanat pour sa contribution
financière.
Je remercie tout le personnel administratif et le corps professoral de l’Université Senghor qui ont fait
que ces deux ans d’expérience soient enrichissants tant sur le plan académique et professionnel que
sur le plan culturel et social.
J’exprime ma reconnaissance au Dr. Arona DIEDHIOU, LTHE-IRD- Université de Grenoble en France
et Manon Jozroland, qui m’ont permis de parfaire ce travail en m’apportant des remarques sur son fond
et en corrigeant mes nombreuses fautes et erreurs.
Mes remerciements vont également à l’ensemble du personnel du Programme de Nations Unies pour le
Développement (PNUD) en Union des Comores et plus particulièrement à :
Mme. Anliyat Mzé Ahmed, Associée au Programme Environnement/ Crise et relèvement ;
M. Karim Ali Ahmed, Associé au Programme Environnement et Développement Durable ;
M. Boina Issa Attoumane, Président du comité de stages au sein de PNUD ;
M. Youssouf Mbechezi, Assistant du Représentant Résident ;
M. Abdou- salam Saadi, Chargé de programme gouvernance ;
M. Ali Soumaila, Analyste des Opérations associé Mobilisation et ressources ;
M. Maturafi K.Mabaé, Associé au Programme (Programme Manager Support Unit);
Qui pendant ma mise en situation professionnelle m’ont accueilli, soutenu, conseillé et accompagné en
toute confiance.
Sincères remerciements au Dr. Martin YELKOUNI, le Directeur du Département Environnement de
l'Université Senghor qui n'a ménagé aucun effort pour la réalisation de ce travail ainsi que madame
Suzanne Zikry Assistante de direction pour les conseils.
i
Dédicace
A ma famille, ma femme Ifadati Zaki Ahamada et mon fils Iwad Mansour pour votre amour, votre
patience et votre soutient malgré la distance. Ce travail est pour vous.
A mes parents M. Mansourou Soilihi et Madame Echat Attoumane Toilibou, je vous dédie ce
travail car vous seuls connaissez le secret de ma réussite. Grace à votre éducation que vous m’avez
toujours donnée dans la rigueur j’ai vite compris que l’expertise est mon meilleur chemin de réussite.
Vous avez enseigné à être courageux et combatif car la vie est un combat de tous les jours.
A mes sœurs Rouati Mansourou et Sanadati Mansourou
Vous êtes toujours mes confidentes. Vos soutiens, vos encouragements, votre amour et vos conseils
quand je perdais espoir me serviront des leçons. Que Dieu nous unisse toujours.
A mon grand frère M. Abdelnasser Djamal Mansourou
Tes conseils et ton soutien sont le fruit de ce travail.
ii
Résumé
L’Union des Comores subit des aléas naturels de nature géodynamique et hydrométéorologique qui
deviennent de plus en plus fréquents et intenses. Les risques hydrométéorologiques sont les montées
de marées, les cyclones et les inondations. Ces dix dernières années, la récurrence des inondations a
évolué. La période de retour est de 10 ans dans les années 80 et 90, mais depuis 2000, elle est
biannuelle et leur étendue reste toujours nationale. De plus, trois petites inondations locales sont
observées dans les localités affectées avant l’arrivée d’une inondation catastrophique. Ces inondations
touchent directement trente localités dans les trois îles comoriennes dont seize à la Grande Comore, six
à Mohéli et huit à Anjouan.
Notre travail a pour objectif de contribuer à l'élaboration d'un plan de gestion des inondations à l’Union
des Comores.
La méthodologie suivie dans la présente étude, est à la fois transversale, descriptive et analytique pour
obtenir le maximum d’informations aux enjeux affectés et les lacunes de gestion des inondations aux
Comores. Des visites dans les structures de gestion des catastrophes aux Comores et les
communautés affectées par les inondations ont été effectuées. Le scénario privilégié était le scénario le
plus probable. Des outils informatiques sont utilisés pour cartographier les bassins versants à risque
d'inondation et le contexte climatologique des Comores.
Les conséquences des inondations sont la destruction des écosystèmes et cultures, des infrastructures
et habitations, des populations déplacées et sans abri, rarement des pertes en vies humaines. Les
bassins versants les plus à risque d’inondations ont été identifiés et cartographiés lors de cette étude. Il
s'agit du centre ouest et du centre est de l'île de la Grande Comore; l'extrême est, le nord et le nordouest de l'île de Mohéli; le sud-ouest de l'île d'Anjouan. Grâce à la cartographie du climat comorien,
nous avons pu la confronter avec la perception des acteurs de différentes structures interviewés,
notamment au regard de décalage de saisons, la mauvaise réparation spatio-temporelle des
précipitations sur le territoire national et le renforcement de vents zonaux. Les lacunes dans les
structures de gestion des inondations sont identifiées: manque des moyens matériels et des ressources
humaines qualifiées.
A la suite de cette étude, cinq principaux axes stratégiques d’intervention ont été définis pour la
réalisation d'un plan de lutte contre les inondations aux Comores. Il s'agit de l'amélioration de la
prévision météorologique, le renforcement des capacités des acteurs institutionnels de gestion des
risques de catastrophes, la mise en œuvre d'actions d'adaptation répondant à des besoins identifiés
localement, le renforcement des capacités communautaires pour lutter contre les inondations, et
l'intensification de la lutte anti érosive combinée à l'adaptation des pratiques de gestion durable des
terres (GDT).
Mot-clefs
Changements climatiques, risque d’inondation, vulnérabilité, plan de gestion, prévention, adaptation
iii
Abstract
The Union of Comoros undergoes natural hazards and geodynamic nature Hydrometeorological
become more frequent and intense. Hydrometeorological hazards are mounted tides, cyclones and
floods. Over the past decade, the recurrence of floods has evolved. The return period of 10 years in the
80s and 90s, but since 2000, it is biannual and extent remains national. In addition, three small local
floods are observed in the affected communities before the arrival of a catastrophic flood. The floods
affecting directly thirty localities in the three islands in the Comoros, sixteen in Grande Comore, six in
Moheli and eight in Anjouan.
Our work aims to contribute to the development of a flood management in the Union of Comoros.
The methodology followed in this study is transversal, descriptive and analytic to obtain the most
information on flood management in the Comoros. Visits to the disaster management structures in the
Comoros and communities affected by the floods were performed. Computer tools are used to map
areas vulnerable to flooding and climate in Comoros.
The consequences of these floods have destroyed crops, infrastructure and housing, displaced and
homeless, rarely casualties. Watersheds most at risk of flooding have been identified and mapped in
this study. It is the center of the west and center of the est Grande Comore island, the far east, north
and northwest of the Moheli island, the southwest of the Anjouan island.
Climates mapping Comoros (monthly precipitations evolution and anomalies, wind and temperature),
links between rising floods and climate change have been highlighted, particularly with regard to shifting
seasons, improper patio temporal rainfall in the country and the strengthening of zonal winds. Gaps in
flood management structures are identified: lack of material resources and skilled human resources.
Following this study, five principal axes of intervention have been identified for the implementation of a
plan to fight against floods in the Comoros. There are the improved of weather prevention, capacity
building of institutional actors risk management disasters, the implementation of adaptation actions
responding to locally identified needs, building community capacity to fight against the floods, and the
intensification of anti-erosion combined with the adaptation of sustainable management practices land
(SLM).
Key-words
Climate change, flood risk, Vulnerability, Management plan, Prevention, Adaptation
iv
Liste des acronymes et abréviations utilisés
-
ANACM : Agence National de l’Aviation Civile et de la Météorologie
BAD : Banque Africaine de Développement
BM : Banque Mondiale
BTP : Bureau de Travaux Publics
CC : Changements Climatiques
CCNCC: Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CGP: Commissariat Général au Plan
COI : Commission de l’Océan Indien
COSEP : Centre des Opérations de Secours et de la Protection Civile
CRF : Croix – Rouge Française
CRCo : Croissant Rouge Comorien
CROSEP : Centre Régional des Opérations de Secours et de la Protection Civile
DD : Développement Durable
DGSC : Direction Générale de la Sécurité Civile
DIPC : Décennie Internationale de la Prévention des Catastrophes
DMN : Direction de la Météorologie Nationale
DNEF : Direction Nationale de l’Environnement et de la Forêt
DNS: Direction Nationale de la Santé
DPC : Direction de la Protection Civile
FAO : Food and Agriculture Organization
GDT: Gestion Durable des terres
OCHA : Office de Coordination des Affaires Humanitaires
OIF : Organisation internationale de la Francophonie
OMM : Organisation Météorologique Mondiale
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation non Gouvernementale
OVK : Observatoire du Volcan Karthala
PIED : Petits Etats Insulaires en Développement
PNC : Plan National de Contingence
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PPM : Parc Marin de Mohéli
PSSC : Plan de Secours Spécialisé Cyclone
UNDAC : United Nation Desaster Assessment Coordination
UNICEF : United Nation International Children’s Emergency Fund
UNISDR : UN/Office de la Stratégie Internationale pour la Réduction de Risques de
Catastrophes
UNSIPC : UN/ Stratégie Internationale de Prévention de Catastrophes
v
Table des matières
Remerciements ..........................................................................................................................................i
Dédicace ................................................................................................................................................... ii
Résumé ................................................................................................................................................... iii
Mot-clefs .................................................................................................................................................. iii
Abstract.................................................................................................................................................... iv
Key-words ................................................................................................................................................ iv
Liste des acronymes et abréviations utilisés .............................................................................................v
Table des matières .................................................................................................................................. 1
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................. 4
CHAPITRE I. PRESENTATION DU CONTEXTE DE L'ETUDE ............................................................... 6
1.1.
Présentation biophysique de l’Union des Comores..................................................................... 6
1.1.1. Présentation géographique .................................................................................................... 6
1.1.2. Données démographiques ..................................................................................................... 7
1.1.3. Occupation des sols et végétation .......................................................................................... 7
1.1.4. Données géomorphologiques et hydrologiques...................................................................... 9
1.1.5. Régimes climatiques : vent moyen, température et pluviométrie............................................ 9
1.2.
Enjeux de l’étude ...................................................................................................................... 11
1.3.
Enoncé de la problématique soulevée ...................................................................................... 12
1.4.
Hypothèse................................................................................................................................. 13
1.5.
Objectifs .................................................................................................................................... 13
1.5.1. Objectif général .................................................................................................................... 13
1.5.2. Objectifs spécifiques............................................................................................................. 13
1.6.
Questions d’étude ..................................................................................................................... 13
1.7.
Définitions opératoires des termes............................................................................................ 14
1.8.
Revue de la littérature ............................................................................................................... 16
CHAPITRE II. ETAT DES LIEUX DES RISQUES NATURELS AUX COMORES .................................. 19
2.1.
Portrait des Comores en matière des risques et catastrophes naturelles ................................. 19
2.1.1. Les risques géodynamiques .................................................................................................... 19
2.1.1.1. Eruptions volcaniques ...................................................................................................... 19
2.1.1.2. Tremblements de terre ..................................................................................................... 19
2.1.1.3. Tsunami ........................................................................................................................... 20
2.1.1.4. Glissements de terrain ..................................................................................................... 20
2.1.2. Les risques hydrométéorologiques .......................................................................................... 20
2.1.2.1. Cyclones et tempêtes tropicales....................................................................................... 20
1
2.1.2.2. Sécheresse ...................................................................................................................... 21
2.1.2.3. Montées de marées.......................................................................................................... 21
2.1.2.4. Inondations ....................................................................................................................... 21
2.2. La situation des inondations aux Comores : synthèse des données .......................................... 22
2.3. Les réponses institutionnelles aux différentes crises : cas des inondations d’avril 2012 ............ 23
CHAPITRE III. METHODOLOGIE ET MOYENS DE L’ETUDE ............................................................. 26
3.1. Phase préparatoire ..................................................................................................................... 27
3.2. Le travail pendant le stage.......................................................................................................... 27
3.2.1. La recherche bibliographique .............................................................................................. 27
3.2.2. Un travail quotidien.............................................................................................................. 27
3.3. Préparation de l’atelier de plan de relèvement précoce (Recovery) ........................................... 28
3.4. La visite terrain dans les îles ...................................................................................................... 29
3.5. Cartographie du contexte climatologique des Comores ............................................................. 29
3.6. Critères de collecte des données de l’étude pendant le stade .................................................... 30
3.7. Outils et moyens de collecte et de traitement des données ........................................................ 31
3.8. Les difficultés rencontrées .......................................................................................................... 31
CHAPITRE IV. RESULTATS : contribution à l’élaboration d’un plan de gestion des inondations ......... 33
4.1. Récurrence et conséquences des inondations aux Comores ..................................................... 33
4.2. Cartographie de bassins versants à risque d'inondation aux Comores ...................................... 37
4.3. Contexte climatologique des Comores ....................................................................................... 41
4.4. Institutions de gestion des risques de catastrophes aux Comores ............................................. 45
4.4.1. La Direction de la météorologie nationale ........................................................................... 45
4.4.2. La Direction générale de sécurité civile ............................................................................... 46
4.4.3. La Direction de l’observatoire du volcan Karthala ............................................................... 46
4.5. Proposition des axes stratégiques pour un plan de gestion et de lutte contre les inondations aux
Comores ............................................................................................................................................ 47
CONCLUSION GENERALE................................................................................................................... 50
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 52
Liste des figures ..................................................................................................................................... 54
Liste des tableaux .................................................................................................................................. 54
LISTES DES ANNEXES ........................................................................................................................ 55
Annexe 1 : Evolution des cyclones et des inondations aux Comores de 1980 à 2012 ...................... 56
Annexe 2 : Région à risque d'inondation sur l'île de la grand-Comore .............................................. 56
Annexe 3: Région à risque d'inondation sur l'île d'Anjouan ............................................................... 57
Annexe 4: Les hauteurs moyennes mensuelles de pluies avant 200 aux Comores .......................... 58
Annexe 5: Evolution de vent zonal aux Comores de 1950 à 2010 .................................................... 58
2
Annexe 6: Evolution de la température moyenne aux Comores ........................................................ 59
Annexe 7: Services et outils de la direction nationale de la météorologie, Comores ......................... 59
Annexe 8: Services et outils de la direction générale de la Sécurité Civile, Comores ....................... 60
Annexe 9: Services et outils de l'Observatoire du volcan Karthala (OVK) aux Comores ................... 60
Annexe 10: Guide d'entretien communautaire ................................................................................... 60
3
INTRODUCTION GENERALE
Depuis la déclaration de la décennie internationale de la prévention de catastrophes (DIPC) par la 42 ème
Assemblée Générale de Nations Unies, des efforts se sont intensifiés dans le monde pour réduire la
vulnérabilité des populations exposées aux risques naturels. La Stratégie Internationale de Prévention
des Catastrophes (ISDR) crée en 1990, vise à conscientiser toutes les couches de la société aux
catastrophes environnementales. Elle insiste sur la prévention des risques et la réduction de la
vulnérabilité des populations. Dix ans après la 1ère conférence mondiale sur la prévention des
catastrophes naturelles tenue en 1994 à Yokohama au Japon, le tsunami de 2004 a montré la force de
la nature en soulignant le manque flagrant de préparation aux désastres naturels.
En dépit de tout, les catastrophes naturelles sont de plus en plus nombreuses, elles ont des effets
dévastateurs sur les populations et entrainent la destruction des biens économiques et sociaux1.
Avec James, nous reconnaissons maintenant qu'il y a un certain nombre de façons dont le
changement climatique dû aux actions humaines ont été l'augmentation de l'incidence et de la gravité
des risques naturelles. Les pays en développement présentant un risque élevé d'inondations, 55 n'ont
pas de système de chauffage adéquat. Mais l'expérience montre que les prévisions d'inondation fiables
et de réchauffement climatique peuvent réduire les dommages causés entre 6 et 45% (James, 1992).
A la suite de la dégradation environnementale et des changements climatiques, les menaces induites
sur les vies humaines, les infrastructures socio-économiques et l’environnement mondial sans cesse
croissantes, constituent un enjeu majeur. Les pays en développement ont du mal à promouvoir la
gestion des risques climatiques alors que leurs populations sont les plus vulnérables par rapport aux
impacts potentiels des changements climatiques. Chaque année, l’inondation est l’aléa naturel qui
touche le plus grand nombre des personnes dans le monde soit 102 millions, suivi des cyclones avec
37 millions alors que 366.000 personnes seulement sont touchées par des glissements de terrain 2.
L’Union des Comores située à l’entrée Nord du Canal de Mozambique, au Sud –Ouest de l’océan
Indien et à égale distance entre la côte Est de l’Afrique et Madagascar, est le pays de l’Afrique
subsaharienne le plus exposé aux chocs climatiques suivi de Madagascar (Ratsimamanga et
Bettencourt, 2010). Il subit de par sa position, des risques hydrométéorologiques parmi lesquels, les
inondations sont de plus en plus fréquentes et intenses. Elles représentent 36% des risques qui ont
frappé les Comores de 1980 à 2012. Une seule inondation a été enregistrée dans les années 80 et trois
dans les années 90, cinq ont frappées le pays ces dix dernières années. En ce sens, les autorités
Comoriennes doivent intégrer les mesures d’adaptation aux aléas climatiques présents et attendus pour
faire face aux inondations récurrentes. Cela représente un défi majeur pour les Comores si l’on tient
compte de sa vulnérabilité élevée. La probabilité d’occurrence des inondations est certaine avec une
Soixante et unième session de l’Assemblé générale des Nations Union, (2006). Développement durable : Stratégie
internationale de prévention des catastrophes, Rapport de synthèse, p 3.
1
2
Organisation des Nations Unies, (2012). Développement durable: résilience aux catastrophes, Rapport de synthèse, p 2.
4
intensité très forte. La pauvreté, la surexploitation des ressources environnementales, la non-application
des normes d’urbanisation et de construction aggraveraient l'impact des inondations aux Comores.
Enfin, malgré la récurrence des inondations, les activités résilientes restent très modestes dans le pays.
Ainsi, face à la récurrence des catastrophes naturelles survenues aux Comores, il importe de faire le
point sur les conséquences, les actions menées et en fin rechercher s’il existe des liens entre la
récurrence des inondations et les changements climatiques. Les conséquences des inondations aux
Comores sont-elles attribuables à l’absence d’un plan de gestion ?
L'étude sur la contribution à la gestion des risques de catastrophes naturelles: cas des inondations aux
Comores vise à mettre à la disposition des acteurs locaux, régionaux et nationaux des informations
fiables sur les inondations qui affectent et dégradent les activités socio-économiques et l'environnement
du pays. Les résultats obtenus permettront d'orienter la démarche à suivre dans le cadre d'un plan
stratégique global.
Cette étude est organisée en quatre chapitres et finit par une conclusion générale:
Le premier chapitre expose une vue d’ensemble des caractères humains et biophysiques des Comores,
l'enjeu de l'étude et les objectifs à atteindre.
Le deuxième, un état des lieux des risques naturels aux Comores, présente les risques géodynamiques
et hydrométéorologiques qui surviennent aux Comores, et la réponse à apporter en cas des crises.
Le troisième présente la méthode et les moyens entrepris pour la collecte et le traitement des données,
et les difficultés rencontrées.
Le quatrième chapitre trace la récurrence des inondations, les conséquences, les bassins versants à
risque d'inondation, le contexte climatologique des Comores et les grands axes stratégiques proposés
pour mettre en place un plan de gestion des inondations aux Comores.
5
CHAPITRE I. PRESENTATION DU CONTEXTE DE L'ETUDE
Ce premier chapitre fait référence à la présentation biophysique des Comores sur ses aspects
géographiques, l’évolution de sa population, l’évolution de l’occupation des sols, sa géomorphologie
avec ses écoulements hydrologiques et son climat. Ensuite, présentera la justification du choix de
l’étude pour les Comores exposés à des chocs climatiques et le problème qui se pose pour la gestion
des inondations devenues très fréquentes. Il énonce l’hypothèse soulevée, les questions d’étude et les
objectifs à atteindre. Il finit par une synthèse des travaux antérieurs réalisés en rapport à cette étude.
1.1.
Présentation biophysique de l’Union des Comores
1.1.1. Présentation géographique
L’Union des Comores se situe à l’entrée Nord du canal de Mozambique, entre 11°20’ et 13°10’ de la
latitude Sud et 43°10’ et 45°20’ de la longitude Est, à égale distance entre la côte est de l’Afrique et
Madagascar. Elle est formée de 4 îles, la Grande Comore (1025Km2), Mohéli (211Km2), Anjouan
(424Km2) et Mayotte (374Km2). Cette dernière est restée sous l’administration Française.
Les trois îles de la présente étude ont une superficie de 1660Km2.
Source : Division Géographique de la Direction des Archives du Ministère des Affaires Etrangères, de la
Francophonie et du Monde Arabe, 2012.
Figure 1: Carte géographique des Comores
6
1.1.2. Données démographiques
La population des Comores est estimée à 575.660 habitants (243732 habitants à Anjouan, 296177
habitants à la Grande Comore et 35751 habitants à Mohéli) 3. Son indice de pauvreté est estimé à
36,9% en 20044.
La répartition spatiale de la population est déséquilibrée entre les hauts plateaux et la côte, avec une
forte concentration dans les zones côtières. Toutefois la particularité majeure de la population
comorienne est son extrême jeunesse, les moins de 15 ans représentent 42% de la population totale et
plus de 53% de la population est âgée de moins de 20 ans. La densité moyenne du pays est de 309
habitants au Km2 alors qu’il était de 263 habitants/Km 2 en 1991. Cependant l’île avec la densité la plus
élevée est Anjouan avec 320 habitants au Km2 en 1980, 446 habitants au Km2 en 1991 et 574,8
habitants au Km2 au recensement dernier en 2003. 72% de cette population vit en milieu rural. Dans
certaines régions de cette île, la population dépasserait 1.000 habitants au Km 2.
A la Grande Comore, la population est passée de 182.656 habitants en 1980, à plus de 233.533
habitants en 1991 et 296.177 habitants en 2003. La croissance annuelle de cette population est
estimée à 2,7% entre 1980 et 1991, et de 2% entre 1991 et 2003. Elle était moins élevée que celui
d’Anjouan (2,1%) et de Mohéli (3,3%).
A Mohéli, la population est passée de 16.536 en 1980 à 24.331 habitants en 1991 et 35.751 habitants
en 2003. Le taux de croissance est passé de 3,6% entre 1980 à 1991 à 3,3% entre 1991 et 2003. Ainsi,
la densité a augmenté de 57 habitants au Km2 en 1980, à 83,9 habitants au Km2 en 1991 et de 123,3
habitants au Km2 en 2003 (RGPH, 2003)5.
1.1.3. Occupation des sols et végétation
L’occupation des sols comoriens en 1990 sur un territoire de 1660 Km2, est reparti comme suit : les
cultures avec 47% soient 781 Km2, le pâturage avec 1.9% soit 32 Km2, la forêt avec 7,9% soient une
superficie de 131 Km2 et tous les autres activités représentent une superficie de 716 Km 2 soient
43,13%6.
Le rythme de disparition des forêts comoriennes est particulièrement rapide (de 31.000 hectares en
1950 à près de 8.000 hectares selon des dernières estimations)7. Avec le rythme de croissance de la
population, des enjeux de production agricole parfois contradictoires et sans stratégie d’adaptation des
systèmes de culture, les Comores devront faire face à des problèmes environnementaux graves
amplifiés par la disparition de ses forêts qui garantissent ses réserves de bois, et contribuent à atténuer
3
Commissariat Général au Plan des Comores, (2003). Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), p 4.
Commissariat Général au Plan des Comores, (2011). Stratégie de Croissance et Réduction de la Pauvreté, Revue de la
deuxième année de mise en œuvre. p 6.
4
5
Commissariat Général au Plan des Comores, (2003). Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), p 5.
6
Ministère de la Production et de l’Environnement des Comores. Profil environnemental de l’Union des Comores, p 9.
7
Ministère de la Production et de l’Environnement des Comores. Profil environnemental de l’Union des Comores, p 17.
7
les effets néfastes des changements climatiques. Aux Comores, les forêts sont détruites à la fois pour
l’agriculture et pour se procurer du bois.
La Grande Comore était couverte auparavant des forêts naturelles lors de ses premiers peuplements.
Au début du siècle, il existait encore 2 forêts naturelles d’altitude : le massif du Karthala et le massif de
la Grille. La forêt naturelle de la Grande Comore estimée à 16.640 hectares en 1960 couvrait moins de
5.000 hectares en 1993 (FAO/PNUE, 1998)8. Actuellement la forêt primaire naturelle est localisée sur
des surfaces de plus en plus réduites sur les pentes les plus inaccessibles du Karthala ; les
exploitations pionnières atteignent actuellement 1.700 m d’altitude.
A l’heure actuelle, les deux principales forêts de la Grande Comore sont 9:
-
La forêt dense de Karthala caractérisée par une composition floristique très variée, varie en
fonction des microclimats, de la pluviométrie, de la présence de « brouillards », de l’altitude, et
l’ancienneté de coulée de lave. En effet, l’altitude introduit des changements dans la composition
floristique de la structure de la forêt :

La partie basse du massif du Karthala, comprise entre 300 m et 600 m sert de l’agriculture de
terroir et entre 800 m à 900 m débute la forêt pluviale formée d’arbres de 20 à 30 m de haut ;

L’étage intermédiaire, situé entre 1.000 m et 1.600 m, est constitué par la forêt de « brouillard »
formée des arbres couverts de lichens, hépatiques, lycopodes, fougères ainsi que de nombreuses
orchidées. C’est le niveau de la forêt dense humide de part et d’autre des versants Est et Sud, les
plus arrosés. Sa limite supérieure est située entre 1.700 et 1.800m.
-
La forêt humide de la Grille située à environ 1.000 m d’altitude était originellement une forêt
humide sempervirente tropicale de grand intérêt qui se rattachait à celle à l’Ouest de Karthala.
Cette forêt est envahie à 95% par un système agrosylvopastoral.
A Mohéli, la forêt naturelle actuelle est limitée principalement à la crête dorsale de l’île au-dessus de
600 m d’altitude. Toutefois, elle peut descendre jusqu'à 370 m dans la partie Sud-Ouest de l’île,
notamment à Wallah et Miringoni (Louette et al, 2008). Sur la crête, les grands arbres ne dépassent pas
15 m de hauteur10. La forêt primaire dans la petite île, est passée de 5.200 hectares en 1949, 3.400
hectares en 1983, 1.300 hectares en 1993 et 1.100 hectares en 1996, soit une progression de
l’occupation forestière de 80 hectares par an depuis 1949 (Mouleart, 1998). La déforestation dégrade
la couverture végétale, ce qui augmente la surface d’ensoleillement à l’échelle locale.
FAO/PNUE, (1998). Aménagement des zones côtières en République Fédérale Islamique des Comores, l’île de la Grande
Comore: Profil côtier et stratégie de planification, Série de rapports techniques des Mers régionales d’Afrique de l’Est, p 39.
8
FAO/PNUE, (1998). Aménagement des zones côtières en République Fédérale Islamique des Comores, l’île de la Grande
Comore: Profil côtier et stratégie de planification, Série de rapports techniques des Mers régionales d’Afrique de l’Est, p 39.
9
10
www.mohéli-marinepark.org, consulté le 20/12-2017.
8
Dans l’île d’Anjouan, une des conséquences directes de l’augmentation de densité de populations sur
ce petit territoire de 424 Km2 est que le taux de déforestation atteint actuellement 47%. En parallèle,
entre 1945 et 1990, 45 cours d’eau permanents sont devenus intermittents (Arnaud, 2012)11.
1.1.4. Données géomorphologiques et hydrologiques
La Grande Comore est l’île la plus étendue avec une largeur qui varie de 15 à 24 Km selon les régions
et une longueur des côtes de 170 Km. L’île est naturellement divisée en trois (3) parties (la péninsule de
Mbadjini au sud, le Massif de Karthala au centre culminant à 2.361 m et le massif de la Grille au nord).
Malgré une pluviométrie bénéfique, les sols de la Grande Comore sont caractérisés par une
perméabilité élevée. Le réseau hydrographique est inexistant sur l’île car il n’existe aucun écoulement
de surface permanent en raison d’une forte porosité de la roche basaltique qui couvre la quasi-totalité
de l’île. Quelques cours d’eau temporaires sont localisés à l’ouest de la Grille et sur les deux versants
les plus abrupts à l’est et à l’ouest du Karthala.
L’île de Mohéli à la forme ovale, présente un plateau basaltique à l’est (le plateau de Djando) et se
redresse à l’ouest à 765 m par le mont Kiboina. Les cours d’eau les plus denses et actifs sont situés
dans la région de Wallah, Miringoni, Hoani, Mbatsé, Fomboni et Hamavouna (Abdoulkarim et Soulé,
mars 2011). De plus, les exutoires se situent à moins de 2 Km de la côte et la pente en long est très
importante.
Anjouan est l’île ayant le relief le plus accidentée des îles Comores. Elle a la forme d’un triangle
équilatéral. Les trois principales lignes de crêtes se rejoignent au centre de l’île au mont N’Tringui
(1.595 m). Le réseau hydrographique très dense a creusé des nombreuses vallées étroites et
encaissées. Aux trois (3) extrémités de l’île, on trouve des falaises dominant le littoral. Quarante-cinq
cours d’eau pérennes ont été recensés en 1950 à Anjouan, 30 en 1982 et 10 en 2011 (rivière
Trantringa, Ajoho, Gegé, Trondroni, etc.)12. Les régions les plus drainées sont Vassy, Pomoni, Moya,
Hajoho, Domoni et Bimbini, et sont aussi les plus affectées par les inondations.
Les ruissellements de surface sont la principale source d’approvisionnement d’eau de boisson aux
Comores. Pendant les inondations, l’approvisionnement s’arrête par la destruction des tuyaux. Les
populations s’approvisionnent directement avec l’eau de la rivière sans un moindre traitement. Cela
élèverait les risques de maladies hydriques.
1.1.5. Régimes climatiques : vent moyen, température et pluviométrie
Le climat des Comores est défini comme étant de type tropical humide sous influence océanique. Ce
climat est caractérisé par deux grandes saisons : une saison chaude et humide (été austral) et une
saison sèche et fraiche (hiver austral). De grandes variations locales sont enregistrées en fonction du
11
http://www.ecddcomoros.org/fr/2012/09/anjouan-ressources-eau-tarissement consulté le 16/12/2012.
Direction Nationale de l’Environnement et des Forêts des Comores. Environnement marin et côtier, Rapport, p 10.
http://www.unep.org/NairobiConvention/docs/Comoros_National_State_of_Coast_Report.pdf consulté le 17 décembre 2012.
12
9
degré d’exposition aux vents dominants et de l’altitude (Bouwers et Latrille, 1971 cité dans FAO/PNUE,
1998)13.
- l’été austral est une saison chaude et humide de novembre à mars-avril, avec des températures
moyennes variant entre 24°C et 27,8°C caractérisée par une pluviométrie importante voir
maximale de décembre à mars. Des vents de mousson de secteur Nord à Nord-Ouest appelé
« Kashkazi » soufflent souvent de façon variable et faible avec plus d’intensité en janvier et février
(mois le plus chaud) ;
- l’hiver austral, d’avril-mai à octobre, est une saison sèche et plus fraiche. Les températures
moyennes varient entre 23,2°C et 27°C et sont minimales (14°C et 15°C) sur les hauteurs 14. Les
alizés du Sud-Est appelés « Kussi » sont localement orientés du secteur Sud-Ouest et viennent du
Canal de Mozambique. Ces vents sont de plus en plus forts de mai à aout (mois le plus frais).
En dehors du Kashkazi et du Kussi, deux autres régimes de vents sévissent sur les îles Comores : le
« matulay » du Sud/Sud-Est en juillet, aout et septembre et le « mnyombeni » du Nord-Est en octobre et
novembre.
Dans les moyennes de température observées, il existe peu d’écarts entre le mois le plus chaud et le
plus frais (3°C à 4°C). La diminution de température en fonction de l’altitude est de l’ordre de 0,6°C en
moyenne par 100 m. Les écarts de température au sommet du Karthala (2361 m) sont de 35°C, variant
de 0°C à 35°C.
La pluviométrie moyenne est comprise entre 1.500 mm et 5.00 mm. Il existe à l’intérieur de chaque île
des microclimats résultants des facteurs tels que la pluviométrie, l’exposition aux vents dominants,
l’altitude et la topographie. On distingue des zones à climat sec et des zones à climat plus humide 15.
L’île de la Grande Comore, à altitude égale, est la plus arrosée des trois îles de l’archipel des Comores.
Les versants et les côtes ouest sont les plus arrosés (1.500 mm/an à 2.500 mm/an), par contre la
région côtière orientale est sèche à localement très sèche. La pluviométrie annuelle peut varier de 600
mm à 7.000 mm selon les altitudes et l’exposition des versants aux vents : Sur le Karthala entre 600 et
800 m et à étage de formation végétale dense, on observe la formation de brouillards provenant de la
convection thermique. En ce qui concerne le pourcentage de l’humidité dans l’air, les données de 1994
de la station météorologique de Moroni indiquent que la région côtière est caractérisée par un minimum
moyen d’humidité de 61% en aout et septembre avec un maximum moyen de 95% en juillet16.
FAO/PNUE, (1998). Aménagement des zones côtières en République Fédérale Islamique des Comores, l’île de la Grande
Comore: Profil côtier et stratégie de planification, Série de rapports techniques des Mers régionales d’Afrique de l’Est, p 23.
13
FAO/PNUE, (1998). Aménagement des zones côtières en République Fédérale Islamique des Comores, l’île de la Grande
Comore: Profil côtier et stratégie de planification, Série de rapports techniques des Mers régionales d’Afrique de l’Est, p 23.
14
15
Ministère de la production et de l’environnement des Comores. Profil environnemental de l’Union des Comores.
FAO/PNUE, (1998). Aménagement des zones côtières en République Fédérale Islamique des Comores, l’île de la Grande
Comore: Profil côtier et stratégie de planification, Série de rapports techniques des Mers régionales d’Afrique de l’Est, p 24.
16
10
A Mohéli, les précipitations moyennes vont de 1.187 mm à Fomboni la capitale (15 m d’altitude) à 3.063
mm à Saint-Antoine (697 m d’altitude) alors qu’à Anjouan, elles varient de 1.371 mm à M’Remani à plus
de 3.000 mm dans la zone centrale de l’île17.
1.2.
Enjeux de l’étude
Au regard de l’histoire des activités de gestion de risques et catastrophes naturelles qui se sont
développées dans le monde depuis la DIPC, la SIRC et des leçons tirées des catastrophes naturelles
précédentes, on est en droit d’affirmer qu’en Afrique, la gestion des risques de catastrophes naturelles
est toujours en retard.
A la différence de nombreux pays, ni la constitution de l’Union des Comores, ni celle des îles ne se
réfèrent à un état d’urgence permettant aux autorités de prendre des mesures exceptionnelles en
situation de crise ou de catastrophe. Il y a aussi l’absence d’un cadre légal (règles et normes) prenant
en compte tous les aspects de la gestion des risques de catastrophes (GRC).
La gestion des risques de catastrophes naturelles, comme les inondations, engendre de nombreux
avantages environnementaux, sociaux et économiques18. Elle permet aux sociétés frappées souvent
par les risques naturelles de reprendre une vie normale et contribuable à l’économie locale et nationale.
Dans un cas contraire, les populations exposées aux chocs peuvent ne pas récupérer complètement
leur niveau de vie avant une nouvelle crise et ainsi s’appauvrir 19. Pour cela, il convient pour les
Comores qui comptent beaucoup sur son agriculture, ses recettes fiscales et aux sources de
financement exogènes de protéger son environnement et ses infrastructures de base pour accroitre son
Produit Intérieur Brut (PIB) et de tirer les leçons des inondations précédentes pour concilier son
développement avec l’environnement. Ceci passe par la définition des zones exposées aux impacts
socio-économiques et environnementaux par les structures de gestion des risques de catastrophes, par
le gouvernement et la société civile, des stratégies objectives de lutte contre les inondations pour
réduire les dommages et pertes immatérielles et matérielles. Il devient important de connaitre de façon
pratique les outils de gestion des inondations à l’échelle nationale, régionale et locale ainsi que leur
mise en œuvre pour faciliter la prise des décisions éclairées avant et après les crises. La gestion des
crues contribue de façon importante à protéger les populations des effets néfastes des inondations et à
préserver ainsi le développement socio-économique20.
L’accroissement de la fréquence des inondations catastrophiques voire meurtrières dont sont
victimes les Comores et qui portent atteinte à la vie des populations et à leur environnement méritent
17
http://www.fao.org/nr/water/aquastat/countries_regions/COM/indexfra.stm consulté le 16/12/2012.
Ministère de la production et de l'environnement des Comores, (2011). Cadre stratégique de programmation (2011-2016):
Changement climatique-Environnement naturel et Réduction des risques de catastrophes, p 5.
18
Diedhou, A. (2012). Changements Climatiques, support de cours à l’Université Senghor d’Alexandrie/Département
Environnement, p 194.
19
20
http://www.wmo.int/pages/themes/water/index_fr.html consulté le 03/01/2013
11
une recherche scientifique. Cette dernière permettrait de cerner ce phénomène en lui trouvant des
solutions pluridisciplinaires et transversales.
L’insuffisance manifeste d’une recherche scientifique dans ce domaine aux Comores et
l’inefficacité de structures de prévention et de gestion des risques de catastrophes constituent
aujourd’hui l’une des raisons qui nous a amené à nous intéresser à ce thème.
C’est dans le sens d’apporter une contribution à la gestion des risques hydrométéorologiques :
cas des inondations aux Comores, que s’est opéré le choix du thème de ce mémoire. Ce sera le
premier travail de recherche universitaire réalisé dans le domaine de prévention des risques naturels
prévisibles (PRNP) pour les Comores. Il constitue une base de données sur les risques et catastrophes
naturels survenus aux Comores pendant ces trente dernières années, les pertes et dommages des
inondations dans les trois îles ainsi que les outils disposés par les institutions de gestion des
catastrophes. Il reste également l'étude la plus récente.
1.3.
Enoncé de la problématique soulevée
Face aux différents risques naturels que subissent les Comores, un plan de contingence national a été
élaboré et mise à jour le 23 avril 2010 couvrant 3 aléas : les perturbations tropicales (les cyclones), les
épidémies de choléra et les éruptions volcaniques sur la période d’avril 2010 à avril 201121. Dans ce
plan très général, il est prévu un Comité National de Gestion des Risques et Catastrophes (CNGRC)
qui est sous la tutelle du ministère en charge de la sécurité nationale. Le Centre des Opération de
Secours et de la Protection Civile (COSEP) appuie techniquement ce comité. A la suite de ce plan,
d’autres plans spécifiques ont été développés. Il s’agit de : plan de secours spécialisé cyclone en mai
2011 et le plan de secours spécialisé Tsunami en novembre 2011. Pour les éruptions volcaniques, un
plan Karthala a été déjà élaboré bien avant, en octobre 2004 ainsi que la cartographie de risques
volcaniques. A chaque plan est définie l’organisation opérationnelle et les procédures d’alerte en cas
d’un des risques.
La direction nationale de la météorologie a placé près de quatre-vingt-cinq (85) pluviomètres sur
l’ensemble du territoire national et une carte d’emplacement de ces pluviomètres est élaborée depuis
2010. Un guide scolaire sur les risques naturels qui touchent les Comores a été aussi élaboré en 2010
mais il reste non enseigné. Bien que des progrès soient enregistrés, les inondations constituent le
risque le plus imminent et le plus avéré dans le pays ces dix dernières années (2002, 2006, 2007, 2009
et 2012) et causent le plus de dégâts socio-économiques et environnementaux juste après les
cyclones. Elles ne sont ni intégrées dans les politiques et les programmes, ni dans les projets de
développement. Plus encore aucun plan de gestion ou de lutte contre les inondations n’est élaboré. Ce
sont du coup les populations affectées qui informent les autorités locales et régionales et les institutions
spécialisées de l’Etat. Il existe des lacunes dans la coordination de crise au niveau national et les plans
21
Ministère de l'intérieur et de la protection civile des Comores, (2010). Plan national de contingence, p 12.
12
développés ne sont pas appliqués22. En effet, les acteurs de gestion de crise ne se sont pas approprié
des plans qui existent. Ces plans ne sont d’ailleurs pas été mis à la disposition des acteurs lorsqu’ils
sont rédigés et/ou réactualisés. Les partenaires des Nations Unies sont prêts à renforcer le COSEP
dans ce domaine.
Les pratiques d’évaluation environnementale stratégique ne sont pas appliquées lors des examens des
politiques, des programmes et des plans d’une part et d’autre part, les études d’impacts sur
l’environnement ne sont également pas réalisées en cas de nouveaux projets susceptibles d’affecter les
zones humides (ministère de l’environnement) aux Comores23.
1.4.
Hypothèse
La gestion des catastrophes naturelles aux Comores, connait un déficit des outils de gestion des
risques naturels prévisibles. La gestion des inondations d’avril 2009 et avril 2012, a souffert de manque
de coordination des interventions, de la faible mobilisation des ressources et du manque des moyens
sur le terrain malgré l’assistance des Système des Nations Unies (SNU).
L’absence d’un plan de gestion des inondations aux Comores, est un obstacle majeur pour la définition
d'un protocole de coordination en gestion de crises.
1.5.
Objectifs
1.5.1. Objectif général
Contribuer à l'élaboration d'un plan de gestion des inondations aux Comores.
1.5.2. Objectifs spécifiques
 Connaitre les caractéristiques de l'aléa inondation, la récurrence, les conséquences et les
bassins versants à risques aux Comores.
 Identifier les outils nécessaires pour les différentes structures de gestion de catastrophes
naturelles aux Comores.
 De façon coordonnée, proposer des axes stratégiques pour un plan de gestion des inondations
aux Comores.
1.6.
Questions d’étude
Au regard des chocs des inondations que subissent les Comores, la question principale qui nous vient à
l’esprit est : Comment améliorer la performance de la gestion des inondations aux Comores ?
Croix Rouge Française, (2009). Compte rendu de l’atelier national DIPECHO réunissant les acteurs de gestion de risques
des catastrophes aux Comores, Rapport de synthèse. Le Ministère en charge de la sécurité national est le responsable
territoriale des opérations de secours. Au niveau insulaire, c'est le Gouverneur qui est le Directeur des opérations de
secours. Le Directeur du COSEP actuel DGSC est le responsable technique des opérations de secours.
22
Vice-présidence chargée de la production, de l'environnement, de l'énergie, de l'industrie et de l'artisanat des Comores,
(2012). Application de la convention de Ramsar sur les zones humides, Rapport du Cop11, p 15.
23
13
Cette question engendre les interrogations sous-jacentes à savoir :
1. Quels sont les impacts susceptibles d’être produits pendant les inondations et les bassins versants
y afférant à l’échelle locale, régionale et nationale ?
2. Quelles sont les structures de gestion des inondations aux Comores et pourquoi sont-elles
défaillantes ?
3. Quelles leçons tirer des précédentes inondations aux Comores pour l’élaboration d’un plan de
gestion des inondations permettant la résilience des populations comoriennes ?
Par ailleurs, les résultats obtenus devraient nous aider à mieux appréhender les risques d’inondation et
de leur trouver des solutions durables dans le contexte comorien. De cette manière on proposera un
plan qui tient compte de l’analyse des risques inondation (l’occurrence, la cinétique et la gravité des
impacts potentiels) et qui définira et justifiera les mesures visant à réduire la vulnérabilité des
populations. L’obtention des résultats nécessite une revue des documents disponibles sur les
terminologies utilisées et les questions de gestion et de lutte contre les inondations pour dégager des
leçons précédentes, en vue de promouvoir une gestion durable des inondations aux Comores.
1.7.
Définitions opératoires des termes
Inondation
L’inondation est une submersion, rapide ou lente, d’une zone habituellement hors d’eau 24.
On distingue trois (3) types d’inondations :
Les inondations de plaine se produisent lorsque la rivière sort lentement de son lit mineur et inonde la
plaine pendant une période relativement longue. La rivière occupe aussi bien son lit moyen et
éventuellement son lit majeur.
Après une ou plusieurs années pluvieuses, il arrive que la nappe affleure et qu’une inondation
spontanée se produise : on parle d’une inondation par remontée de la nappe.
La formation rapide des crues torrentielles : lorsque des précipitations intenses, telles des averses
violentes tombent sur tout un bassin versant, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans le
cours d’eau, engendrant des crues torrentielles brutales et violentes. Le cours d’eau transporte de
grandes quantités des sédiments et des flottants, ce qui se traduit par une forte érosion du lit et un
dépôt des matières transportées. Ces matériaux transportés peuvent se transformer en barrage.
Le risque d’inondation
Le risque d’inondation est la conséquence de deux composantes25 :
Ministère de l’écologie et du développement durable de France, (2004). Les inondations, risques naturels majeurs, dossier
d’information, Août 2004 mise à jour novembre 2004, p 3.
24
14
L’eau qui peut sortir de son lit habituel d’écoulement et l’homme qui s’installe dans l’espace alluvial pour
y implanter toutes sortes de constructions, d’équipements et d’activités.
Changements climatiques
Variation de l’état du climat, que l’on peut déceler par des modifications de la moyenne et/ou de la
variabilité de ses propriétés et qui persistent pendant une longue période, généralement pendant des
décennies ou plus. Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels, à
des forçages externes ou à des changements anthropiques persistants dans la composition de
l’atmosphère ou dans l’utilisation des terres.
On notera que la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUCC),
dans son article premier, définit les changements climatiques comme des « changements qui sont
attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition atmosphérique
mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observé au cours des périodes
comparables ». La CCNUCC fait ainsi la distinction entre les changements climatiques attribuables aux
activités humaines altérant la composition de l’atmosphère et la variabilité du climat imputable à des
causes naturelles (GIEC, 2007).
Aléa hydrométéorologique
Processus ou phénomène de nature atmosphérique, hydrologique ou océanographique susceptible de
provoquer des pertes en vies humaines, des blessures ou autres impacts sur la santé, des dégâts
matériels, la perte des moyens de subsistance et des services, des perturbations sociales et
économiques ou une dégradation environnementale, (UNISDR, 2009).
Vulnérabilité
La vulnérabilité est un terme polysémique. A chaque auteur et acteur sa définition, ceci engendrant
divergences et lacunes pour la gestion du risque. En France, cette notion demeure floue, évolutive dans
le temps et dans l’espace, et multiple. Elle caractérise tantôt le matériel (dégâts) et tantôt l’immatériel
(vécu des populations) (Laganier et Scarwell, 2003 cité dans Barroca et al, septembre 2005). La
pluralité des définitions montre différents aspects de vulnérabilité (vulnérabilité physique ou structurelle,
sociale, environnementale et économique).
La vulnérabilité est fonction de l’exposition et de la sensibilité d’un système aux effets négatifs de l’aléa,
et de la capacité d’y faire face. Les aspects cités fond référence à l’exposition, au choc, résistance, et
forment la vulnérabilité biophysique (GIEC, 2007). Elle dépend des facteurs physiques,
environnementaux, économiques et sociaux, exemples : manque d’information du public et de
sensibilisation, gestion de l’environnement, mauvaise conception et de construction des bâtiments,
…etc. Elle varie au sein d’une communauté et dans le temps (UNISDR, 2009).
Ministère de l’écologie et du développement durable de France, (2004). Les inondations, risques naturels majeurs, dossier
d’information, Août 2004; mise à jour novembre 2004, p 3.
25
15
Catastrophe
Rupture grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société impliquant d’importants impacts
et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société
affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources. Résultat d’une combinaison entre l’exposition
d’un danger, les conditions de vulnérabilités existantes et l’insuffisance de capacités ou des mesures
visant à réduire ou à faire face aux éventuelles conséquences négatives, (UNISDR, 2009).
Résilience
La capacité d’une communauté ou une société exposée aux risques de résister, d’absorber, d’accueillir
et de corriger les effets d’un danger, en temps opportun et de manière efficace, notamment par la
préservation et la restauration de ses structures essentielles et des fonctions de base (UNISDR, 2009).
Elle désigne la capacité de revenir ou à rebondir après un choc. Dans une communauté concernée par
des risques potentiels, elle est déterminée dans la mesure où la collectivité a les ressources
nécessaires et est capable de s’organiser elle-même avant et pendant les périodes de besoins.
Adaptation
Initiatives et mesures prises pour réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux effets
des changements climatiques réels ou prévus. On distingue plusieurs sortes d’adaptation : anticipative
ou réactive, de caractère privé ou public, autonome ou planifiée. Citons d’exemple l’édification de
digues le long des cours d’eau ou des côtes et le remplacement des plantes fragiles par des espèces
résistant aux chocs thermiques (GIEC, 2007).
Ajustement dans les systèmes naturels ou humains en réponse à des changements climatiques actuels
ou attendus, ou à leurs effets, qui atténue les dommages ou en valorise les bénéfices (UNISDR, 2009).
Cette définition qui provient du Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (UNFCCC), tient compte des préoccupations sur les changements
climatiques. Elle peut toutefois s’élargir à d’autres facteurs non climatiques. Des nombreuses mesures
de prévention des catastrophes peuvent contribuer directement à une meilleure adaptation.
1.8.
Revue de la littérature
Cette partie fait une synthèse des travaux antérieurs réalisés en rapport avec la gestion et la lutte
contre les inondations pour tirer les leçons et voir dans quelle mesure peut-on les confronter à la
situation comorienne.
Dans le domaine des risques majeurs, l’Afrique garde une particularité pour ce qui est de la gestion des
situations d’urgence. Les pays sinistrés réagissent souvent par des mesures d’intervention et
d’assistance aux citoyens affectés, s’appuyant sur l’aide internationale ; mais en général on reste
indifférent aux risques tant que la probabilité de catastrophes n’est pas formellement validée (Kpwang
Abdessolo, 1994). Les inondations sont surtout causées par des phénomènes climatologiques
accouplés aux données géologiques, géomorphologiques, topographiques, pédologiques, etc. (Ward,
1978, cité dans Kpwang Abessolo, 1994). Parmi les causes climatiques, on peut citer les précipitations
16
qui entrainent généralement des crues des cours d’eaux et l’envahissement des plaines inondables ;
mais il faut relever que même les régions arides d’Afrique sont exposées aux inondations pour peu que
le sol soit de faible perméabilité, sans couverture végétale et qu’il se produise des orages.
Grâce aux progrès des sciences hydrologiques et de la technique, des méthodes d’analyse
économique et d’évaluation des impacts sur l’environnement, les projets de lutte contre l’inondation
deviennent plus efficace et réussissent à mieux atteindre leur but : une protection à un coût abordable
avec un impact minimum sur l’environnement et les équilibres écologiques (Kamal et Iman, 1990). Peu
des choses peuvent être entreprises par l’homme contre l’occurrence des grandes crues, toutefois il est
possible de réduire les dégâts sur les cultures et sur les installations dans la zone inondable du cours
d’eau par diverses mesures mises en œuvre soit de manière isolée, soit de façon combinée. L’un des
moyens d’adaptation les plus efficaces est de contrôler l’aménagement des zones inondables par
l’étude de risques d’inondation correspondant à divers niveaux de probabilité.
Les zones à risques d’inondations sont définies, présentées à travers les cartes et traitées
explicitement en fonction des activités, des opinions des populations et des infrastructures recensées
dans le lit majeur des cours d’eau (Tchotsoua et al, 2007).
Les aléas à prendre en compte, aux Comores, sont principalement les inondations et les cyclones qui
risquent de perturber l’approvisionnement de secteurs primaire et secondaire (Montfraix, 2011). Les
Comores sont aussi touchées par des aléas d’origine géodynamiques liés au volcanisme actif (Volcan
Karthala) sur l’île de la Grande Comore tels que les tremblements de terre, les glissements de terrain
et d’une moindre mesure du tsunami, et d’autre part des aléas hydrométéorologiques tels que les
cyclones, les inondations et les montées des eaux océaniques occasionnées par les houles de
tempêtes, les marées d’équinoxe et l’élévation du niveau de la mer (Abdoulkarim et Soulé, 2011).
Cette récente étude fait une mise au point sur les causes des inondations en distinguant les causes
naturelles liées aux aléas climatiques, les causes anthropiques directes (dégradation et
imperméabilisation des sols) et les causes anthropiques indirectement liées aux modifications globales
du climat. Deux types des inondations sont évoqués dans cette étude. Il s’agit des inondations lentes
sur une longue période et des inondations brutales après un orage violent. On peut aussi noter que les
inondations qui ont fait les plus de dégâts se sont produites pendant la période de janvier- avril ou les
précipitations sont les plus élevées dans les trois îles. Des localités sont affectées par les inondations
dans trois régions (Hambou, Dimani et Bambao) de la Grande Comore.
Contrairement à notre étude de vulnérabilité aux risques d’inondation en Union des Comores effectuée
en aout 2012, une remontée de la nappe phréatique est identifiée dans certaines localités telle que :
Miringoni à Mohéli et à Vouani à Anjouan. Ce phénomène est encore plus grave car il surprend les
habitants. Il semblerait qu’il est nouveau.
Le village de Wallah I à Mohéli classé comme la plus vulnérable aussi bien dans l’étude de
vulnérabilités aux aléas climatiques et géologiques en Union des Comores et dans l’étude de
vulnérabilité aux inondations semble ne pas concerner par ce phénomène. La crue enregistrée dans ce
17
village, a été le plus faible (moins de 0,5 m). Toutefois cela pourrait s’expliquer par le fait que ce village
est bien entouré par des zones humides à l’Est et à l’Ouest et par la forêt dense par rapport aux autres
villages visités. En effet, la forte humidité et la litière ralentissent le ruissellement et retardent les crues.
Dans d’île d’Anjouan, ce sont les localités de Sud-Ouest à Nord-Ouest qui sont les plus affectées par
les inondations sauf le village d’Ongoni qui se situe à l’Est. Il est remarquable que les crêtes de
montagnes soient proches de la côte par rapport à la Grande Comore où les rivières qui inondent les
régions d’Ouest et d’Est (respectivement, les régions de Bambao, Hambou, Dimani et Domba) ne
soient pas délimitées par des lignes de crêtes. Cela montre une géomorphogenèse en évolution.
18
CHAPITRE II. ETAT DES LIEUX DES RISQUES NATURELS AUX COMORES
Ce chapitre fait le portrait des Comores en matière des risques naturels, une synthèse aux inondations
survenues aux Comores, ces dix dernières années et les réponses institutionnelles apportées en cas
des crises (l’exemple de 2012).
2.1.
Portrait des Comores en matière des risques et catastrophes naturelles
L’Union des Comores située au Sud-Ouest de l’Océan Indien à l’entrée Nord du Canal de Mozambique
entre la côte est de l’Afrique et Madagascar, est exposée aux risques géodynamiques et
hydrométéorologiques.
2.1.1. Les risques géodynamiques
Les Comores sont constituées de quatre (4) îles volcaniques qui résultent d’une fissure crustale due à
un point chaud. Ce dernier a favorisé la formation d’un fossé d’effondrement. Ces îles sont alignées
suivant un axe orienté Sud-Est et Nord-Ouest. Cette évolution dans l’espace et dans le temps
géologiques, génère des mouvements géodynamiques ressentis par les populations sous formes de
tremblements de terre, d’éruptions volcaniques, de tsunami ou de glissements de terrain.
2.1.1.1. Eruptions volcaniques
Le volcan actif aux Comores est situé à la Grande. Des éruptions ont été déjà ressenties bien avant les
années quatre-vingt tel en 1977 à Singani, c’est cette éruption qui reste la plus dévastatrice depuis
trente ans. Les éruptions peuvent se manifester sous trois formes : magmatique, phréatique et phréatomagmatique, associés à des retombées de cendres, de coulée de lave, de lahars ou d’émissions
gazeuses. Ce dernier type d’éruptions a été recensé en 1991, 2005 (en avril et novembre) de la même
année, 2006 et 2007. Ces éruptions peuvent avoir des conséquences multiples comme : le
déplacement des habitants, la pollution des citernes de stockage d’eau, pollution de l’air par la forte
émanation de gaz et des zones agricoles. Elles ont augmenté ces dix dernières années (DOVK)26.
Ces événements accélérés ces derrières années semblent réduire fortement l’infiltration des eaux des
pluies à cause de cendres que rejettent les éruptions. Les cendres colmatent les ports des roches
basaltiques couvrant toute la partie centrale de l’île et augmentent le ruissellement. Ces phénomènes
ont également contribué l’augmentation de nombre des inondations ces dix dernières années.
2.1.1.2. Tremblements de terre
Les séismes ressentis aux Comores ont une magnitude inférieure ou égale à 5. Ces séismes ont été
signalés en 1999, 2001, 2004 et 2007. Ils sont parfois associés à des pertes des vies humaines comme
en 2001 et à la destruction de plusieurs habitations. Les tremblements de terre aux Comores ont deux
origines : tectonique avec une étendue nationale et volcanique avec une étendue régionale. Ces deux
de séismes ont une fréquence décennale mais les tendances augmentent ces dix dernières années. Sa
26
Entretien avec la Direction de l’Observatoire du Volcan Karthala (OVK).
19
proximité avec la région de la Rift Valley le rend vulnérable aux tremblements de terre d’origine
tectonique. De plus, des études récentes ont mis en évidence l’existence d’un réseau de failles
océaniques dans la partie Ouest du Canal de Mozambique27.
2.1.1.3. Tsunami
Les Comores peuvent être touchées par des tsunamis bien que les effets ressentis sont de faible
intensité comme ce fut le cas le 24 décembre 2004. Les zones qui exposent les Comores à un risque
de tsunami, sont :
 La zone de l’Asie du Sud-Est au large de l’Indonésie par la faille de Sumatra-Andaman.
Toutefois le tsunami provoqué par cette faille, n’affecte que faiblement les Comores vu la distance et la
ligne de temps qui les sépare. De plus, la situation géographique de Madagascar par rapport aux
Comores a un effet protecteur.
 La zone du Golf d’Arabie par la faille de Makran, située directement au nord du Canal de
Mozambique expose les Comores à un risque réel.
Elle n’est géographiquement pas éloignée des Comores. Le jeu de cette faille pourrait générer des
vagues intenses pouvant atteindre le pays car la ligne de temps n’est pas très éloignée comme celle de
la faille de Sumatra-Andaman28.
2.1.1.4. Glissements de terrain
Les glissements de terrain sont des phénomènes géodynamiques qui sont ressentis à une échelle
locale dans chaque île. Toutefois, ils peuvent avoir des conséquences économiques aussi importantes :
barrage de routes (la route de Miringoni à Mohéli, à Anjouan et à la Grande Comore), de fortes érosions
et tarissement des zones agricoles. Ils sont souvent observés pendant les périodes de fortes
précipitations ou des inondations sous forme d’effondrement, d’affaissement ou d’éboulement.
2.1.2. Les risques hydrométéorologiques
L’Union des Comores fait partie des pays de l’Afrique subsaharienne les plus exposé aux chocs
climatiques (Ratsimamanga et Bettencourt, 2010). Elle est située dans une zone ou les prévisions
futures du climat estiment une hausse des tendances aux risques cycloniques29.
2.1.2.1. Cyclones et tempêtes tropicales
Les Comores ont subi quarante cyclones entre 1910 et 1990. Elles peuvent être touchées par les
cyclones frappant la côte est de Madagascar en cas de changement de trajectoire vers le nord. Ces
cyclones ont une étendue nationale et une fréquence de 5 ans. Ils ont des conséquences très
27
Entretien avec la direction de l’Observatoire du Volcan Karthala (OVK).
28
Aliaga, B. et Tony, E. (2011). "Training Cours on Standard Operating procedures", Support de formation, Comores.
Programme des Nations Unies pour l'Environnement, (2009). Climat en Péril: Guide grand public des derniers rapports du
GIEC, p 32. http://www.unep.org/PDF/ClimateinPerilFRENCH.pdf consulté le 17 février 2013.
29
20
dévastatrices sur les populations et les infrastructures de base après leur passage. Ceux qui ont causé
plus de dommages sont ceux de 1950 avec 524 morts, 75000 cocotiers déracinés à Mohéli et Anjouan ;
le cyclone, ELINAH en janvier 1983 avec 3 morts, 9 rescapés, 30 disparus, 52 blessés et 805 maisons
détruites à Anjouan et à Mohéli 4000 familles affectées, 80% de maisons détruites et 90% de terres
agricoles endommagées soient 1200 ha de terres cultivées et 2100 ha de forêt 30. Le cyclone de 1987 a
fait 24 morts alors que le cyclone DOLORESSE en 1996, a causé 67 morts à Mohéli et provoqué des
glissements de terrain dans la région de Miringoni (PSSC, mai 2011). Les cyclones qui ont frappé les
Comores dans les années 80, ont provoqué des dégâts estimés à 42.804. 000 million dollars
(CRF/PNUD, 2009). Les deux derniers des années 2000, GAFILO en 2004 a provoqué la naufrage du
ferry comorien « Sam-Son » au large de la côte et en 2007, le cyclone GAMED a coupé la route de
Hahaya-Mitsamihouli en plusieurs endroit, détruit 2 entrepôts de riz et a engendré une coulée de boue
qui a touché la capitale du pays, Moroni.
2.1.2.2. Sécheresse
La sécheresse aux Comores est traduite comme le manque d’eau lors de la saison sèche. Ce n’est pas
un aléa en tant que tel mais elle peut avoir des fortes conséquences dans certaines régions. A Mohéli,
elle est plus ressentie à l’est de l’île et au plateau de Djando. A la Grande Comore, c’est toute la partie
nord, certaines localités du nord-ouest et du sud de l’île.
2.1.2.3. Montées de marées
Les remontées des eaux océaniques aux Comores sont expliquées par le réchauffement climatique
global qui augmente le niveau de la mer par des marées exceptionnelles (équinoxes) et parfois par des
tsunamis liés au glissement de terrain ou des séismes océaniques.
2.1.2.4. Inondations
Les inondations aux Comores ont des causes climatologiques associées aux structures géologiques,
géomorphologiques, pédologiques, et aux activités anthropiques. Parmi les causes climatologiques, on
peut citer les fortes précipitations pendant la période de janvier à avril. Les inondations aux Comores
ont été souvent associées aux cyclones avant les années deux mille (2000) comme en 1887 et 1996,
excepté les années 1998 et 199931. Après 2000, les inondations ont augmenté dans l’ensemble du pays
en 2002, 2006, 2009 et 2012. Ces dernières ont été les plus dévastatrices et coûteuses (7 et 8 Milliards
de Francs Comoriens(FKM) soit 1milliard 875mille dollars32.
En avril 2012, la Direction de la météorologie nationale a enregistré l’équivalent des précipitations d’une
année en sept jours. Sur une période de 24 heures, dans la nuit du 26 au 27 avril 2012, 423 mm ont été
30
31
32
Centre des Opérations de Secours et de la protection civile de Comores, (2011). Plan de Secours Spécialisé Cyclone, p 3.
Ministère de l'intérieur et de la sécurité, (2001). Rapport de l’atelier sur la sécurité national, Rapport de synthèse, p 71.
Banque Mondiale, (2012). Evaluation sommaire des effets des inondations en Union des Comores, Rapport, p 2.
21
enregistrés. En effet, ce mois d’avril 2012 a été principalement marqué par une transition assez rapide
de la saison chaude (régime de Kashkazi) à la saison froide (régime des alizés du sud appelé Kussi)33.
Les inondations, aux Comores, sont de types divers : torrentielles, plaines d’inondation avec
débordement (à Vassy et Pomoni, Miringoni, Wallah) ou une remontée de la nappe phréatique avec
une hauteur qui varie de 0.50 m à 8 m selon les localités et l’endroit précis, et de temps variant d’une
semaine à 48 heures. Elles sont un obstacle pour le développement durable (DD) du pays.
2.2. La situation des inondations aux Comores : synthèse des données
Ces dix dernières années, les inondations sont devenues plus fréquentes par rapport aux années 80 et
90. Elles ont une fréquence de 36% et une période de retour de 10 ans dans les années 80 et 90.
Durant cette période, elles avaient une étendue nationale et étaient associées aux cyclones. Depuis
2000, elles sont devenues plus fréquentes (38,46%) que les autres types de risques naturels et leur
étendue reste toujours nationale. En plus, trois (3) petites inondations locales sont observées dans les
localités affectées avant l’arrivée d’une inondation catastrophique.
En estimant à trois (3) petites inondations locales avant une inondation catastrophique tous les dix (10)
ans, la probabilité d’observer au moins une inondation dans les cinq (5) prochaines années est 1/10*5=
0.5 (p au moins 1)= 1- p (k=0) = 1-0.6065= 0.3935 soit 39,35%.
Ces inondations touchent directement trente (30) localités dans les trois (3) îles dont seize (16) à la
Grande Comore, six (6) à Mohéli et huit (8) à Anjouan:
 A la Grande Comore : Vouvouni, Boueni, Nioumadzaha, Salimani, Mitsoudjé, Bangoi, Mdjoièzi,
Chouani, Djoumoichongo, Pidjani, Bandamadji, Fouboudzivouni, Idjinkoundzi, Réhémani, Mawéni
et Malé. C’est dans cette île que la submersion de 8 m, la plus profonde a été identifiée dans le
site de production d’eau à Vouvouni (Voir Résultats : Carte de cours d’eau à risque d’inondation) ;
 A Mohéli: Wallah I, Miringoni, Hoani, Mbatsé, Fomboni et Hamavouna. La submersion de 1,5 m la
plus profonde a été identifiée à Hoani et la plus faible (0,2 m) à Wallah I (Voir Résultats : Carte de
vulnérabilité aux zones inondables à Mohéli) ;
 A Anjouan : Saandani, Vassy, Salamani, Assimpao, Maraharé, Pomoni, Moya et Ongoni (Voir
Résultats : Carte de vulnérabilités aux zones inondables à Anjouan).
Ces localités ne subissent pas les chocs des inondations à la même intensité. Certaines sont plus
exposées que d’autres. Vint trois présentes une forte probabilité d’occurrence et neuf ont déjà été
sensibilisées aux aléas naturels (comme l’éruption volcanique et ses conséquences et les inondations
en juillet 2012) plus particulièrement à la Grande Comore. Ce qui montre que 75% des localités
affectées n’ont reçu jusque-là aucune connaissance sur les conduites à tenir en cas des inondations.
Une liaison pourrait être mise en évidence entre la vulnérabilité des populations aux risques à encourir
pendant ces inondations et les dégâts constatés sur le terrain.
33
Entretien avec la direction de la météorologie nationale, service de climatologie.
22
Les localités affectées sont situées dans les régions les plus arrosées des îles Comores. Ce sont donc
les régions les plus agricoles du pays. Bien que ce secteur soit le plus affecté pendant les inondations,
il soutient la croissance en volume du PIB de 2,1% en 2011, surtout dans le domaine de produits de
rente, l’élevage et la pêche34. L’agriculture est le secteur clé pour la subsistance, l’économie et l’emploi
aux Comores. En 2002, il offrait des emplois à 73% de la population active et contribuait pour 41% du
PIB. Ce secteur est le plus affecté par les risques hydrométéorologiques (inondations, les cyclones,
etc.) surtout les cultures vivrières à part la fluctuation des prix des produits de rente (vanilles, girofles,
Ylang-ylang, etc.) dans le marché international. Trois quart de la population comorienne dépendent de
ce secteur alors que les secteurs secondaire et tertiaire ne représentent qu’un quart de cette
population35.
L’approvisionnement d’eau de consommation à Mohéli et à Anjouan, provient de rivières qui les
inondent. Ces réseaux d’adduction d’eau sont directement détruits pendant les inondations. A la
Grande Comores, les citernes de stockage d’eau de consommation peuvent être polluées pendant les
inondations.
2.3. Les réponses institutionnelles aux différentes crises : cas des inondations d’avril 2012
Les Comores ont connu des précipitations exceptionnelles durant la période du 20 au 27 Avril 2012.
Lors de ces inondations le gouvernement comorien s’est mobilisé pour apporter des secours d’urgence
aux populations victimes avec l’appui des partenaires de développement bilatéraux, multilatéraux et des
organisations non gouvernementales nationales et internationales36.
Le comité national de gestion de risques et catastrophes s’est réuni pour la gestion de cette crise. Il
était composé d’acteurs de différents secteurs chargé chacun en ce qui le concerne de surveiller de
façon continue les zones sinistrées et d’apporter la réponse appropriée : dans les domaines de la santé,
de l’éducation, de l’eau, de la sécurité alimentaire. Ce comité s’occupe aussi, de l’hébergement et de la
fourniture des articles de 1ier nécessité avec l’appui logistique de l’état-major de l’armée nationale.
En effet, les opérations de secours sur le terrain ont été l’œuvre de l’armée nationale, l’unité de sapeurpompier de du Centre des Opérations des Secours et de Protection civile (COSEP), du Croissant
Rouge Comorien et les communautés riveraines des localités sinistrées. L’état comorien était assisté
par le Système des Nations-Unies en Union des Comores. A cet effet une équipe d’Office for the
Coordination of Humanitarian Affaires (OCHA) et l’équipe d’évaluation d’United Nations for Disaster and
Assessment Coordination (UNDAC) ont été dépêchée. L’équipe d’évaluation UNDAC a été envoyée
sur le terrain pour effectuer des évaluations sur les dommages et les pertes afin de définir les besoins
prioritaires. De ce fait, Les priorités qui se sont dégagées pour renforcer les efforts
34
Commissariat Général au Plan des Comores, (2011). Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté, Rapport, p 14.
35
Ministère de la production et de l’environnement des Comores. Profil environnemental de l'Union des Comores, p 6.
En 2012, à l’appel des autorités comoriennes, le PNUD s’est investi largement, aux côtés des agences sœurs du SNU et
d’autres partenaires, dans l’appui d’urgence aux sinistrés. Par la suite, il a accompagné le pays dans l’élaboration d’un plan
de relèvement précoce et la mobilisation des ressources pour son financement.
36
23
communautaires sont : le ravitaillement en eau potable, un complément en moustiquaires imprégnées
d’insecticide, des outils de nettoyage notamment des camions, des brouettes, des pelles, etc. Une
campagne de sensibilisation des populations dans les villages sinistrées sur les mesures à prendre
pour mieux se protéger d’éventuelles maladies hydriques a été menée pendant trois semaines.
L’hébergement d’urgence organisé par la Direction générale de la sécurité civile, a été de deux types37 :
-
Par familles d’accueil identifiées par le COSEP ;
-
L’accueil spontané par des membres des familles, des connaissances des sinistrés qui se sont
organisés eux-mêmes pour trouver un abri.
Le Croissant Rouge Comorien (CRCo) a distribué 400 kits d’eau à Anjouan et 350 personnes
couvraient les opérations du secours à Ngazidja. Il a aussi nettoyé 80 citernes de stocks d’eau.
La Direction nationale de travaux publics, malgré l’absence d’équipements, a déblayé dans un 1er
temps les barrages naturels et a comblé avec des pouzzolanes les endroits endommagés de la route
nationale n°2 (RN2) au sud de la capitale nationale (Moroni) à Kafouni et à Péssini. C’est ce qui a
permis la reprise de la circulation routière entre le sud de l’île et la capitale trois semaines après les
inondations. A Malé et Pidjani, elle a aussi dégagé les blocs entrainés sur cette route par les éboulis.
Ces mêmes activités ont été reprises à Anjouan pour établir la liaison entre le sud-ouest (Moya et
Pomoni) et la capitale de l’île (Mutsamudu). Le devis estimatif de ces activités était de TRENTE
MILLIONS CENT NEUF MILLE FRANCS COMORIENS (30. 109. 000frcs) et a été remis à la cellule de
crise installée au COSEP38. Les activités d’extraction des sables par les populations pendant les
inondations, et les pluies empêchaient le bon déroulement des opérations de la direction nationale de
travaux publics. Malgré les difficultés financières, la société de production et de distribution d’eau de la
Grande Comore a réparé le site de pompage des eaux trois (3) semaines après les inondations.
Un Poste Médical Avancé (PMA) a été mise en place à Mitsoudjé avec l’appui du: Croissant Rouge
Comorien et du service de santé à partir du 26 avril au soir. Deux médecins et des paramédicaux ont
été déployés dans le poste de santé avancé de Mdjoièzi rendu opérationnel39 :
-
cent cinquante (150) personnes consultées (du 26 au 29 avril) avec fièvres, diarrhées, et
traumatismes et la distribution des médicaments avec l’appui de la pharmacie nationale autonome
des Comores (PNAC) ;
-
mise à disposition de deux (2) véhicules pour faire le suivi et les évacuations des malades et pour
les distributions alimentaires.
Entretien avec la Direction Générale de la Sécurité Civile (DGSC), le CGRC a toujours renseigné les autorités sur l'état
des impliqués pendant les inondations de 2012.
38 Direction Nationale des Routes et Transport Routier des Comores, (2012). Evaluation des sinistres, Rapport, p 3.
37
Nous n'avons pas eu assez des informations sur la désignation du Directeur de Secours Médicaux (DSM) pendant les
inondations et le fonctionnement du PMA mise en place à Mitsoudjé. Le PMA a bien fonctionné malgré tout.
39
24
Les villages de l’ouest de la Grande Comores ont été nettoyés et désinfectés. Une équipe médicale est
mise en place pour assister les sinistrés à Ongoni (Anjouan).
Les autorités locales ont distribué vingt (20) tonnes de vivres dans les zones les plus touchées pour
quatre mille cinq cent (4 500) personnes.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a fait acheminer six mille (6. 000) kg de biscuits à haute
valeur énergétique (HEB) à partir de son stock pré-positionné au Kenya. Le PAM a aussi assisté les
personnes temporairement déplacées à travers la distribution de biscuits HEB sur l’ile d’Anjouan.
D’autres articles ont été distribués par le Système des Nations Unies (SNU): deux mille (2.000)
jerrycans, deux mille (2.000) nattes, deux mille (2.000) kits de cuisines, deux mille (2.000) seaux, deux
mille (2.000) moustiquaires et deux mille (2.000) lanternes.
Cette crise a durée deux (2) semaines malgré la mobilisation nationale et internationale. La durée de
décrue a varié d’une île l’autre. A la Grande Comore, les eaux stagnantes ont perduré pendant un mois
dans la région de Bambao et en particulier dans le village de Vouvouni alors que dans les autres
régions cette durée varie de trois jours à une semaine. A Mohéli et à Anjouan, la durée de crue
prononcée par les localités visitées est de deux jours. Toutefois il est évoqué que les sols déjà saturés
sont susceptibles de provoquer des petites crues lors de précipitations de faible intensité dans les jours
qui suivent. Les prévisions de temps à la météo nationale ne permettaient pas de donner des
éclaircissements sur l’évolution du temps dans les jours suivants. Dans ces deux îles (Mohéli et
Anjouan), les centres régionaux des opérations de secours et les Comités Régionaux de Croissant
Rouge ont bien identifié les localités affectées mais, faute de moyens, ils n’ont pas pu faire une
véritable évaluation des dégâts environnementaux constatés sur les terrains à part un inventaire des
dommages sur les infrastructures.
La gestion de la crise a souffert de manque de coordination des interventions par la méconnaissance
des zones susceptibles d’être inondées, de la faible mobilisation des ressources et du manque des
moyens sur le terrain malgré l’assistance de Système des Nations Unies (PNUD, UNDAC, UNICEF,
UNFPA, OMS, PAM). Cette crise a connu un obstacle majeur dû à l’absence d’un plan de gestion qui
aurait permis de définir un protocole de coordination.
Malgré cette mobilisation, les expériences et leçons apprises lors de la gestion de ces inondations
ayant causées de forts dégâts immatériels et matériels, ont montré le déficit du pays en matière de
prévention, de préparation et d’adaptation aux éventuelles inondations futures. Les mesures prises
n’ont pas été efficaces pour répondre à un tel événement parce qu’il n’y avait pas de plan de gestion
des inondations. Les mesures prises n’ont pas été efficace pour répondre à un tel événement car les
outils tels que les cartes des zones inondables n’ont pas été élaborées. De ce fait les actions ont donc
été mal orientées sur le terrain.
C’est dans cette perspective que se situe ce mémoire qui a pour objectif de contribuer à l'élaboration
d'un plan de gestion et de lutte contre les inondations aux Comores.
25
CHAPITRE III. METHODOLOGIE ET MOYENS DE L’ETUDE
Les méthodes suivis durant cette étude sont à la fois pluridisciplinaires et transversales pour obtenir le
maximum des informations sur les inondations aux Comores :
 Une méthode d’étude rétrospective est suivie pour identifier les grands événements survenus
durant ces trente dernières années afin de les documenter et comprendre comment l‘ampleur de
ces différentes crises est liée aux changements climatiques.
 Des interviews semi-structurées ont été effectuées dans les structures de gestion des risques de
catastrophes pour identifier les outils qu’elles disposent et les défaillances afin de les intégrer dans
le plan de gestion qui sera élaboré.
 Les visites de terrain dans les localités affectées ont été réalisées pour connaitre la perception des
gens sur les réponses apportées lors des crises, leur niveau des connaissances sur les inondations
et les institutions qui gèrent les risques de catastrophes aux Comores.
 Les outils informatiques et de géolocalisation sont utilisés dans la présente étude pour l’analyse des
données collectées.
Déroulement du Stage
Le stage professionnel prévu dans le cursus de formation de l’université Senghor d’Alexandrie permet
de donner aux étudiants l’occasion de mettre en application dans un domaine donné la formation
théorique acquise et de tirer profit des expériences pour le développement de l’Afrique.
Le stage professionnel s’est déroulé du 15 mai au 15 aout 2012 au Programme de Nations
Unies pour le Développement (PNUD) en Union des Comores. Les travaux ainsi réalisés sont l’objet du
présent mémoire. Le thème de notre analyse pendant le stage entre dans la contribution de la réduction
des risques de catastrophes naturelles en Union des Comores. Il s’agit entre autres de collecter les
données sur les catastrophes naturelles des dix dernières années, de cartographier les zones
vulnérables aux inondations et d’améliorer la base des données du Centre des Opérations de secours
et de la Protection Civile (COSEP) sur la gestion des risques de catastrophes (GRC) en intégrant les
différents travaux réalisés et les acteurs intervenants en cas de catastrophes. Hasard du calendrier du
stage a coïncidé avec les pires inondations qu’ont connues les Comores ces dix dernières années (20
au 26 avril 2012).
Les bénéficiaires de la prestation du stagiaire sont :
-
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ;
-
Le Centre des Opérations de Secours et de la Protection Civile (COSEP) ;
26
-
La Direction de la Protection Civile (DPC) ;
-
La Direction de la météorologie nationale ;
-
L’Observatoire du Volcan Karthala (OVK) ;
-
Les CROSEP (Grande Comore, Mohéli et Anjouan).
3.1. Phase préparatoire
La phase préparatoire consistait à élaborer un protocole de recherche pendant le stage, des outils de
collecte et traitement des données.
La collecte des données a concerné aussi bien les institutions de l’Etat impliquées dans la gestion des
risques de catastrophes et les ONG mais aussi les communautés souvent affectées par les inondations
pendant les dix dernières années.
3.2. Le travail pendant le stage
3.2.1. La recherche bibliographique
Une recherche bibliographique a été réalisée dans la structure d’accueil, les structures de gestion de
risques de catastrophes, au ministère de l’environnement, à la bibliothèque de l’université des Comores
et au Centre National de Documentation et de la Recherche Scientifique (CNDRS). Cette recherche
consistait à recenser les risques et catastrophes qui sont survenus aux Comores et de voir quelle était
leur probabilité d’occurrence, les impacts associés, leur localisation et étendue. Ce travail nous a
permis de faire une classification des risques en fonction de leur origine. Deux classes ont été
identifiées : des risques géodynamiques d’une part, c'est-à-dire ceux qui résultent des mouvements
géodynamiques de plaques lithosphériques et d’autre part, les risques hydrométéorologiques résultant
de l’hydrodynamisme atmosphérique;
3.2.2. Un travail quotidien
Le travail quotidien dans les locaux du PNUD consistait à la conception de la base des données et la
cartographie des localités dans les bassins versants à risque d'inondation aux Comores. Ce sont les
données issues de la première étape qui ont servi à l’élaboration de la base de données sur les
catastrophes de dix dernières années aux Comores.
Cartographie des localités dans les bassins versants à risque d'inondation aux Comores.
Nous décrivons ci-après la démarche menée pour la réalisation des cartes des bassins versants à
risque d'inondation à partir des cartes de l’Institut Géographique National (IGN) :
1. Géoreferencer les cartes IGN de chaque île ;
2. Cartographier le contour de chaque île ;
3. Cartographier les réseaux hydrographiques de chaque localité affectée par les inondations ;
27
4. Cartographier à partir de courbes de niveau les lignes de crêtes de bassins versants ou
délimitation des bassins versant ;
5. Nommer les localités affectées par les inondations dans chaque île ;
6. Mettre la légende, la rose des vents (le Nord) et l’échelle de la carte ;
7. Enregistrer la carte ainsi établie en format JPEG ou BMP.
De cette manière, on aboutit à la réalisation de cartes des localités dans les bassins versants à risque
d'inondation. Toutefois la carte de la Grande Comore ne dispose pas des lignes de crêtes du fait de ses
courbes de niveau qui sont souvent des iso-courbes dans toutes les zones affectées (région centrale).
Elaboration de la base de données
Pour élaborer de la base des données, nous avons mise en place un dispositif permettant l’intégration
des données renseignant les conséquences enregistrés pendant une catastrophe dans un fichier Excel
composé comme suit :

la datation (date, mois, année et la source de l’information) ;

la localisation (île, la région, la ville ou le village, la latitude et la longitude) ;

la nature de phénomène (géodynamique ou hydrométéorologique) ;

et les conséquences (matérielles et immatérielles).
Le deuxième fichier intègre chaque institution qui intervient dans la gestion des risques de
catastrophes, les responsables à contacter et leurs coordonnées (adresse électronique et numéro de
téléphone).
Visite des structures opérationnelles
Des visites dans les structures opérationnelles impliquées dans la gestion des catastrophes et crises
sont effectués pour faire des interviews directes et participer à des réunions de restitution sur les
avancés de crise des inondations d’avril 2012. Il s’agit de :
 la Direction Générale de la Sécurité Civile (DGSC) ;
 la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) ;
 l’Observatoire du Volcan Karthala (OVK) ;
 les Directions régionales de la sécurité civile ;

Direction Nationale des travaux publics (DNTP) ;
 et le Croissant Rouge Comorien (CRCo).
3.3. Préparation de l’atelier de plan de relèvement précoce (Recovery)
Le plan de relèvement est l’ensemble des mesures à mettre en place dans un bref délai pour faire
fonctionner les besoins de bases (transport, approvisionnement d’eau, etc.) juste après la catastrophe.
28
Il se distingue du plan de reconstruction qui s’étend sur une longue période. A la suite des inondations
d’avril 2012, il s’agit de coordonner les activités dans le but de mettre l’ensemble les acteurs des
différents secteurs (eau et assainissement, éducation, infrastructure routière, santé et nutrition, sécurité
alimentaire, hébergement et logistique) qui préparaient les projets pour le relèvement, au même niveau
d’information et à temps.
L’atelier a eu le mardi 17 et le mercredi 18 juillet 2012. C’est durant cette mission que j’ai pu être en
contact avec les représentants de la direction générale de la santé (DNS), direction de l’habitat, de
direction nationale de travaux publics (DNTP) et des membres du commissariat du plan national.
Les travaux sectoriels sont entrepris avec l’appui du système des nations-unies pour élaborer des
projets de relèvement précoce qui ont été soumis aux bailleurs au mois d’aout 2012 en Afrique du Sud.
Les objectifs de cet atelier étaient les suivants :
-
finaliser les travaux sectoriels ;
-
restituer les travaux sectoriels.
3.4. La visite terrain dans les îles
Les visites de terrain lors de l’étude de vulnérabilité aux risques inondation aux Comores nous ont été
confiées durant ce stage. Avant sa réalisation, un questionnaire a été préparé pour faire des interviews
dans les trente localités affectées par les inondations aux Comores dont 6 à Mohéli, 16 à la Grande
Comore et 8 à Anjouan. Ces visites ont été dirigées par les directeurs régionaux de CROSEP et le
maire ou le chef de village des communautés visitées. Durant cette étude sur le terrain, les crues de
références, les pertes et dommages ainsi que la récurrence des inondations ont été relevées pour
chaque île et dans chaque localité. C’était également l’occasion de faire des observations pour
apprécier les dégâts et d’obtenir des données hydrologiques et géologiques de chaque localité.
3.5. Cartographie du contexte climatologique des Comores
La cartographie de paramètres climatiques des Comores s’est déroulée pendant le 3ième semestre de
notre formation de Master avec logiciel GrADS. Il s’agit de cartographier la variation de vent moyen,
l’humidité dans les basses et moyennes couches troposphériques, et la température pendant les mois
pluvieux (janvier, février et mars) et les mois les plus secs (juillet, août et septembre).
On procède de la manière suivante après lecture des fichiers de vent, de température et d’humidité :

on intègre les coordonnées géographique (longitude, latitude et l’altitude) de la zone d’étude ;

on calcule et on trace le vecteur vent à partir des : vents méridien et zonal ;

on trace les températures de l’air dans les basses et moyennes couches atmosphériques ;

on trace l’humidité dans les basses et moyennes couches atmosphériques (925 HPa à 1.500 m et
600 HPa à 3.500 m) ;

on enregistre la carte en format GIF ou JPEG.
29
De cette manière on aboutit sur notre zone d’étude,
 la carte de vents moyens et l’humidité relative dans les basses et moyennes couches
atmosphériques ;
 et la carte des températures de l’air dans les basses couches.
Pour la carte de l’évolution mensuelle de précipitations et des anomalies, la méthode suivie est la
suivante :

lire le fichier de pluies mensuelles ;

intégrer les coordonnées géographiques (longitude et latitude) ;

calculer la moyenne climatologique ;

calculer et tracer l’anomalie (valeur mensuelle-moyenne climatologique) ;

enregistrer la carte sous format GIF ou JPEG.
De cette manière, on aboutit à la carte pluviométrique avec les zones de fortes et de faibles pluies.
3.6. Critères de collecte des données de l’étude pendant le stade
-
La récurrence40
La récurrence de l’inondation est liée à une période de retour de débit de crue. Elle peut être définie par
l’évaluation, sur la base d’observation et d’enquêtes de terrain, de l’occurrence d’inondations dans les
localités affectées.
Trois types de récurrence ont été définie suivant la période de retour des inondations dans la
zone d’étude : la récurrence faible pour une période de retour comprise entre 50 et 100 ans, la
récurrence moyenne pour une période de retour entre 25 et 50 ans, et pour les inondations dont la
période de retour est inférieure de 25 ans, la récurrence est dite plus élevée.
-
La submersion
La submersion des inondations est caractérisée par sa profondeur, sa durée et son étendue.
Trois types de submersion sont classés dans la présente étude en fonction de la profondeur. Il s’agit de
la submersion faible pour des profondeurs inférieure à 0,2 m de hauteur, la submersion moyenne dont
la profondeur est comprise entre 0,2 m et 1 m de hauteur, et la submersion élevée pour des
profondeurs supérieures à 1 m de hauteur.
-
les impacts
Les impacts sont caractérisés par le nombre de décès, l’arrêt de service et les dommages sur les
ressources environnementales. Ils sont classés comme suit : moyens (pas de mort, blessés multiples,
40
http://environnement.wallonie.be/de/dcenn/plan_pluies/index.htm consulté le 17/07/2012.
30
arrêt de service pendant une semaine et dommage sur l’environnement), importants (moins de 100
morts et blessés, arrêt de service pendant deux (2) semaines et de nombreux dommages sur
l’environnement) et catastrophiques (nombreux morts et blessés et plus de dommages
environnementaux).
3.7. Outils et moyens de collecte et de traitement des données
La collecte des données s’est faite à l’aide d’un questionnaire élaboré pour recueillir les données issues
des interviews lors de l’étude sur le terrain.
Les données ainsi collectées sont traitées par des logiciels informatiques à savoir :
 EXCEL : pour déterminer la fréquence des risques ;
 GPS : Global Positionning System ;
 MAPINFO : pour l’élaboration des cartes des zones vulnérables aux risques inondation ;
 OpenGrADS : cartographie du climat des Comores.
3.8. Les difficultés rencontrées
La difficulté essentielle rencontrée pendant le stage était de réussir à interroger les Directeurs des
institutions de gestion des risques de catastrophes à part l’Observatoire du Volcan Karthala.
On relève donc deux contraintes majeures : l’absence de spécialistes et le manque de données fiables.
-
l’absence de spécialistes en gestion des risques naturels aux Comores
La gestion des risques de catastrophes est une discipline de synthèse pour laquelle il n’y a pas de
spécialistes dans les structures chargées de la gestion des risques dans le pays. Pour cette raison,
notre travail s’imprégner des concepts et nous avons créé nos propres références et, à plusieurs
occasions pendant les interviews, les visites sur le terrain, création de la base de données, …etc.
-
le manque de données fiables dans les différentes structures rencontrées
Les documents disponibles sur le sujet sont très rares d’autant plus qu’il n’existe pas des recherches
scientifiques sur ces questions aux Comores. Ces documents manquent de précisions. La collecte de
données a pris beaucoup plus de temps que prévu. Les données moins fiables concernent celles
collectées après 2000. Les données collectées sur les risques et catastrophes avant 2000, manquent
de précisions sur la localisation, la date, le mois et les dégâts provoqués à part les événements les plus
dévastateurs. Certaines données dont dispose le Centre d’Analyse et de Traitement de l’Information
(CATI) au COSEP, n’ont pas été accessibles car les serveurs sont attaqués par des virus. Ce sont
surtout des données de géo-référencement pour les zones d’hébergement de tout le pays.
Nous n’avons également pas eu l’occasion d’avoir accès aux données d’observation journalières de la
direction de la météorologie nationale. Ce sont plutôt les données mensuelles que nous avions
examinées. Il s’agit de données de moyenne mensuelle de précipitations et des températures. En plus il
31
n’y a pas une base de données statistique (données horaires, cartes des isohyètes, etc.) à la direction
de la météorologie nationale.
Les cartes de l’institut de la géographie nationale (IGN) datent de 1993 et depuis, elles n’ont jamais été
actualisées. Ainsi, les cartes de zones vulnérables aux inondations élaborées manquent de précisions
en raison d’une variation de la géographie actuelle des Comores qui n’est actualisée ni documentée.
Il est aussi à rappeler que pendant les interviews dans les localités affectées, il manquait des femmes
pour recueillir leur perception des événements et de la gestion des crises par les autorités. Leur opinion
aurait été importante dans la mesure où ce sont les femmes et les filles qui puisent l’eau à la rivière
quand les tuyaux sont détruits par les inondations et qui assurent également l’agriculture maraichère
fréquemment détruite par les crues pendant les inondations. Elles semblent plus vulnérables face aux
inondations.
Les résultats présentés dans cette étude vont aider à mieux comprendre les impacts potentiels, les
zones vulnérables aux inondations à l’échelle locale, régionale et nationale et ainsi faciliter la prise de
décisions plus judicieuses en termes de gestion et de prévention des inondations. Ces résultats ne
peuvent donc être considérés comme absolus. Ils reflètent la limite et la fiabilité des données et des
connaissances disponibles dans les institutions concernées. En plus, les connaissances actuelles sur le
plan scientifique et technique ne permettent pas de faire de corrélations directes entre les inondations
observées ces trente dernières années et l’état du climat car il manque beaucoup des données.
32
CHAPITRE IV. RESULTATS : contribution à l’élaboration d’un plan de gestion des
inondations
Dans ce dernier chapitre, il nous faut partir de l'évolution passée pour expliquer la situation présente.
Les résultats acquis sur la chronologie des risques et les conséquences associées seront les premiers
jalons d'une base de données scientifiques à mettre à la disposition des décideurs comoriens. Dès lors,
il y a donc nécessité de faire le lien entre ces événements et le climat pour perfectionner les
connaissances scientifiques sur les différents paysages de l’environnement comorien et son évolution.
4.1. Récurrence et conséquences des inondations aux Comores
Tableau 1: Risques et catastrophes naturelles de trente dernières années aux Comores
Année d'occurrence
Risques/catastrophes
Etendue
10/01/1983
Cyclone ELINAH
Nationale
14/02/1985
Cyclone
Nationale
03/01/1987
Cyclone et inondations
Nationale
11/07/1991
Eruption volcanique
Grande Comore
1994
Cyclone NADIA
Au large des Comores
1996
Tempête DOLERESSE et
inondations
Nationale
1998
inondations
Nationale
1999
Tremblement de terre et Inondations
Nationale
2001
Tremblement de terre
Mohéli
04/ 2002
Tempête et inondations
Nationale
03/ - 2004
Tremblement de terre et cyclone
GAFILO
Nationale
16/04-25/11/2005
Eruptions volcaniques
Grande Comore
28/05/- 2006
Eruption et inondations
Grande Comore
Cyclone GAMED
Grande Comore
Tremblement de terre
Grande Comore
13/01 - Eruption volcanique
Grande Comore
Inondations
Nationale
20/04/2009
Inondations
Nationale
20-26/04/ 2012
Inondations
Nationale
2007
Source : (données d'enquête et des rapports des synthèses sur les risques)
33
Ce tableau nous montre la chronologie des risques naturels qui se sont survenus aux Comores de 1980
à 2012 et leur étendue. Avant les années 2000, on a eu des inondations associées aux cyclones et des
inondations non associées aux cyclones. Toutes les inondations de cette période avaient une étendue
nationale. Dans les années 80, il y a eu une seule inondation. C’est la période des inondations
modérées. Dans les années 90, trois inondations ont été recensées, elles semblent être plus probables
durant cette période. Après les années 2000, l’étendue des inondations est à la fois nationale et
régionale. Entre 2002 et 2012, cinq inondations ont affecté les Comores. Leur probabilité d’occurrence
est donc pratiquement certaine. Toutefois en 2002 et 2007, deux inondations sont associées aux
cyclones. Quatre éruptions volcaniques se sont manifestées de 2000 à 2007. En 1991 et 2005, ces
éruptions ont émises des cendres, des poussières et de gaz41. Entre 1980 et 2000, une seule éruption
volcanique a eu lieu dans le pays (1991).
En résumé, inondations deviennent de plus en plus récurrentes et plus intenses ces dix dernières
années. La récurrence a donc évoluée.
(Voir annexe 1) : Evolution des cyclones et des inondations aux Comores de 1980 à 2012
Tableau 2: Récurrence et étendue des catastrophes naturelles de 1980 à 2012 aux Comores
Type d’aléa
Inondations
Nombre
9
Année d'occurrence
1987, 1996, 1998,
1999, 2002, 2006,
2007, 2009, 2012
1983, 1985, 1987,
1994, 1996, 2002,
2004, 2007
Fréquence (%)
Etendue
36
Nationale
Régionale
32
Nationale
Cyclone
8
Eruption volcanique
4
1991, 2005, 2006,
2007
16
Régionale
Tremblement de terre
4
1999, 2001, 2004,
2007
16
Nationale
Régionale
Total
25
100
Ce tableau montre la récurrence de type des aléas naturels auxquels sont confrontés les Comores. Ces
aléas sont au nombre de vingt-cinq de 1980 à 2012. Il s’agit des aléas hydrométéorologiques :
inondations et les cyclones et géodynamiques : éruptions volcaniques et tremblements de terre. Sur les
trente dernières années, neuf inondations sont enregistrées soit une fréquence de trente-six pour cent,
suivies de huit cyclones soit une fréquence de trente-deux. Les inondations ont une étendue nationale
et régionale et les cyclones ont toujours une étendue nationale. Les éruptions volcaniques et les
tremblements de terre ont la même occurrence, quatre soit seize pour cent. Les éruptions ont une
étendue régionale (à la Grande Comore) alors que les tremblements de terre ont à la fois une étendue
nationale et régionale. Ce tableau constitue une base de données pour les Comores.
41
Entretien avec la direction de l’Observatoire du Volcan Karthala (OVK).
34
Tableau 3: Fréquence et étendue des inondations et des cyclones aux Comores (1980 à 2012)
Aléas
Nombre
Fréquence (%)
Etendue
Inondations
9
36
Nationale et régionale
Cyclones
8
32
nationale
Ce tableau montre directement que les cyclones qui étaient jusqu’en 2000, le risque le plus fréquent,
ont laissé la place aux inondations devenues les plus fréquentes avec un écart de 4%. Ces deux
risques comparés aux autres risques naturels, représentent respectivement, 32% pour les cyclones et
de 36% pour les inondations de 1980 à 2012. Cela montre que les inondations sont devenues les
risques le plus imminent aux Comores.
La différence résulte de ces dix dernières années, entre 2000 et 2012. Pendant cette période, il y a eu
cinq inondations contre trois cyclones. Ce qui donne une statistique de 36,1% des inondations et 21,3%
pour les cyclones dans les dix dernières années, sachant que les éruptions volcaniques (21,3%) et les
tremblements de terre (21,3%) représentent 42,6%.
Tableau 4: Dommages et pertes dues aux inondations et localisation aux Comores de 2000 à 2012, sur chacune des
îles des Comores
Année
Avril
2002
Avril
2009
Mai 2012
2007
2009
Avril
2012
Pertes humaines et effets socio-économiques/environnementale
2.400 personnes affectées, 5 maisons détruites, un pont fracturé, un
terrain de foot totalement détruit ;
Sédimentation des rivières et perte de la couverture végétale ;
Terres agricoles inondées à 80%, glissement de terrain ;
Dépôt intense de boues dans les bassins côtiers.
125 familles affectées, 1 blessé grave ;
27 maisons détruites et 4 écoles endommagées ;
Système d’adduction d’eau détruit dans 6 villages ;
Sédimentation des rivières et fort dépôt des boues dans les
bassins côtiers.
17.592 affectées, 4 blessés, 180 personnes déplacées;
39 maisons détruites, 1 école primaire détruite;
2 Km de route nationale détruit, adduction d’eau 6 village;
Erosion des sols et glissement de terrain;
Entrainement vers l’aval des sédiments sur les cours d’eau et perte de
la couverture végétale, dépôt des boues dans les bassins côtiers.
Maisons emportées, arbres emportés et terres agricoles détruites.
1 mort, 43 familles affectées et 1 village entièrement évacué
77 maisons affectées, 3 ponts détruits, certaines routes coupées.
22.859 affectées, 120 déplacées ;
20 maisons détruites et 2Km de route nationale totalement détruits ;
Erosion des sols, glissement de terrain, déstabilisation des sols, de la
couverture végétale et des habitats ;
Tarissement des rivières et dépôt des boues dans les bassins côtiers.
35
Villes, villages et
région
Ile
Hoani, Mbatsé et
Wallah
Hoani, Miringoni,
Wallah I,
Hamavouna,
Fomboni et
Mbatsé
Hoani, Mbatsé,
Fomboni,
Hamavouna,
Wallah I,
Miringoni
Mohéli
sud et nord
nord et sud-ouest
(Pomoni, Moya,
Salamani,
Assympao,
Maraharé)
Sima (Sandani,
Salamani,
Assympao,
Maraharé,
Pomoni et Moya),
Domoni (Ongoni,)
Anjouan
2006
5 morts et deux personnes blessées ;
10 maisons et un pont détruits.
Avril
2009
59 familles affectées et 2 blessées graves,
50 maisons en tôle détruites, routes détruites ;
Des citernes polluées et des latrines bouchées ;
Terres agricoles inondées à 80%, effets nocifs sur la santé due aux
boues déposées dans ces localités, érosion des sols.
Mai 2012
17.232 affectées, 3 décédées (2femmes et 1 enfant), 82 personnes
blessées, 1.318 déplacées;
Centre de santé totalement inondé à Mitsoudjé ;
500 maisons détruites et 18 Km de route nationale détruite ;
Erosion et déstabilisation des sols, constitution des barrages naturels,
contamination de sols due aux vidanges des hydrocarbures et au
débordement des eaux usées et des produits chimiques ;
Effets sur la vie des animaux et de végétaux et perte de la couverture
végétale et de l’habitat, retombée de lignes électriques ;
Sédimentation des cours d’eau et fort entrainement des sédiments vers
l’aval.
Sud-est (Mbadjini)
Bambao
(Vouvouni,
Boueni), Hambou
(Mitsoudjé,
Salimani) Dimani
et
Domba (Pidjani)
Bambao
(Vouvouni,
Boueni,
Dzahadjou),
Hambou
(Mitsoudjé,
Salimani, Bangoi),
et Domba
(Bandamadji)
Grande
Comore
Source : (enquêtes de stage et conclusions atelier national de GRC, 2009)
Ce tableau sur les dommages et les pertes causés par les inondations aux Comores, est élaboré à
partir de données collectées lors de notre enquête sur le terrain et les rencontres avec les acteurs de
gestion des catastrophes, et du rapport de l’atelier national sur les risques (CRF, 2009).
En 2002, 2006 et 2007, les dégâts enregistrés sont moyens bien qu’on recense des morts. En 2009, les
dégâts sont de plus en plus importants sur tout le territoire comorien alors qu’en 2012, ils sont plutôt
catastrophiques sur l’ensemble du pays. Les populations rurales ont perdu 80 à 90% de leurs
productions agricoles d’où une diminution importante de leurs revenus monétaires 42. On remarque
donc que plus la récurrence est élevée, plus l’intensité des effets dévastateurs devient forte et plus on a
des dégâts catastrophiques. La dégradation des forêts et l'érosion des sols mènent à forte
sédimentation des rivières, et contribuent à l'augmentation des inondations, des dommages et pertes.
En plus les écosystèmes n’ont pas le temps de se régénérer avant les prochaines inondations. Les
terres de production potentielles se dégradent. Les réseaux d’adduction d’eau réalisés sans aucune
évaluation des impacts des inondations, sont détruits pendant les fortes précipitations. Il ne fait aucun
doute que le principal facteur des dommages et pertes accrues en cas des inondations aux Comores
n'est pas l'évolution de l’aléa inondation, mais plutôt la vulnérabilité croissante des localités affectées.
Le nombre des localités affectées augmente pour chaque épisode.
Ce tableau constitue une base de données pour les pertes et les dommages probables de se produire
pendant les inondations aux Comores.
42
Direction Générale de la Sécurité Civile, (2012). "Rapport de la réunion sur les inondations et les réponses apportées".
36
4.2. Cartographie de bassins versants à risque d'inondation aux Comores
Figure 2: Carte des cours d’eau à risque d’inondation sur l’île de la Grande Comore
Les rivières à haut risque inondations à la Grande Comore
Cette carte de la Grande Comore fait référence aux réseaux hydrographiques de l’île. Ces réseaux ont
une forte concentration à l’est et à l’ouest au centre de l’île. Dans le sud-est de l’île, se concentre un
faible réseau hydrographique. Cette région est la plus arrosée des Comores. Le mont Karthala se
trouve au centre de la région à égale distance 12 Km sur le 24 Km de largeur à 2361 m d’altitude. Les
réseaux hydrographiques ne sont pas délimités par des lignes de crêtes. De ce fait sur le terrain, on
observe :
 une défaillance de systèmes hydrographiques ;
 des fortes pentes orographiques avec de falaises et de pentes topographiques très raides. La
pente en long est très raide et ne s’annule qu’à la cote ;
 des retards de débits proportionnels aux rivières et les rivières sont toutes vidées juste après la
pluie;
 les sols de cette région sont constitués d’un basalte volcanique avec une forte perméabilité due
à sa porosité élevée.
Dans cette région centrale, l’infiltration des eaux de pluies était la plus importante du pays. La
retombée de cendre des éruptions volcaniques de 2005 a fortement colmaté les pores de la roche mère
dans cette région (Est et Ouest). Les eaux de pluie, en plus d’une pente déjà forte et d’une perméabilité
réduite, sortent des lits moyens et inondent les localités proches. La forte concentration des villages se
37
trouve à l’ouest de cette partie centrale. C’est donc la partie la plus touchée par les inondations (en
2006, 2007, 2009 et 2012). Les inondations dans la zone (est, ouest et sud), s’expliquent des données
géologiques, géomorphologiques, hydrographiques, climatiques d’une part et d’autre part avec des
activités anthropiques qui se sont intensifiées ces dernières années. C’est dans cette région que la
hauteur d’eau maximale de 8 m a été mesurée (dans le site de pompage d’eau de Vouvouni) lors de
l’épisode d’avril 201243. La forte diminution d’infiltration et une augmentation de ruissellement sont
révélées par toutes les structures et par les communautés rencontrées. On constate également une
réduction du temps de réponse des rivières. Cette région centrale et le sud sont couverts par 30
pluviomètres depuis 2010. Toutes les inondations recensées sont de type « Crue torrentielle ».
Les localités soumises aux inondations régulières se concentrent à l’ouest et à l’est de la partie centrale
de l’île de la Grande Comore. Il s'agit donc centre ouest et du centre est de l'île de la Grande Comore.
Notre zone d'étude est aussi confirmée par la cartographie de MapAction de 2012 (voir annexe 2).
Figure 3: Carte de bassins versants à risque d'inondation sur l'île de Mohéli
Cette carte montre une concentration des villages inondés au nord et nord-ouest de l’île et un village à
l’est. Ces villages sont bien délimités par les lignes de crêtes qui permettent de voir les limites des
bassins versants contractant des inondations pendant les fortes précipitations. Il s’agit de :
-
au nord, Fomboni (la capitale de l’île), Mbatsé et Hoani ;
-
à l’ouest, Miringoni et Wallah I ;
Cette mesure nous a été donnée par les employés de la Direction Nation de l'Electricité et de l'Eau (MAMWE) lors de
notre visite au site de production d'eau à Vouvouni. Cette hauteur a été variable dans l'ensemble de la localité de Vouvouni à
cause de la topographie. La submersion a entrainé d'énorme dépôt de boues dans toute la localité. Le PNUD a financé un
projet pour assainir la localité afin d'améliorer la cadre de vie des populations.
43
38
-
et à l’est, le village de Hamavouna.
Fomboni, la capitale est entourée à l’est et l’ouest par deux cours d’eau. Une déforestation a été
révélée par la Direction régionale de l’environnement depuis les années 90. Un tarissement est observé
dans les deux rivières qui entourent la ville. En cas de fortes précipitations, ces rivières débordent de
leurs lits mineurs et inondent les lits majeurs ou se concentrent les enjeux.
Contrairement à ce que l’on pense, la crête séparant le village de Miringoni et Hoani (Sanit-Antoine), est
la plus arrosée de l’île. Ces deux villages partage la même crête et tous les deux sont inondés.
Toutefois, on remarque que le réseau hydrographique à Hoani présente une certaine particularité. Trois
affluents de débit presque égal se rejoignent à l’exécutoire. Le débit à la sortie est donc très important.
Il y a aussi un fort tarissement de la rivière dû à la déforestation. La rivière est complètement vidée en
aval après les pluies. Il en est de même pour le village de Mbatsé où une forte infiltration a été identifiée
mais son exécutoire est plus éloigné du village.
Le village de Miringoni a beaucoup de sources. L’affleurement de la nappe phréatique pendant les
fortes précipitations combiné aux débordements des eaux des rivières causent les inondations. Dans ce
village, les sols sont constitués des argiles et des limons.
La forêt dense et les zones humides de l’île se concentrent à Wallah I. Ce village est aussi entouré par
des mares. C’est ici que le niveau le plus bas (0,2 m au-dessus du niveau de la mer) a été signalé44.
Ceci est lié à la retenue de l’eau par la litière qui ralentisse le ruissellement et les mares qui retardent
les crues. On retient qu’il y a une faible perte des eaux de pluie dans cette localité.
Hamavouna est le seul village inondé à l’est de l’île. Bien que cette région de l’est soit la plus sèche de
l’île, un site Ramsar d’importance internationale se trouve près ce village (lac de Boundouni). Ce village
est le plus arrosé dans cette région45. Son sol est formé des argiles de faible perméabilité.
A part les localités de Wallah I et Miringoni, les plus arrosées de l’île, le débit d’écoulement est retardé
pendant un certain temps et devient important après les pluies alors que dans les autres bassins
versants, le risque est plus élevé car le pic de crue est plus important. L’écoulement de base et la
durée totale moyenne ont fortement augmenté ces dernières années. Les élargissements des lits
moyens sont soulevés par les populations qui y vivent notamment à Fomboni et à Hoani (des arbres et
des îles se trouvent entourés par deux cours d’eau en aval de l’exutoire).
On retient qu’il y a eu une diminution de l’infiltration et une augmentation de ruissellement bien que
certains bassins versants ont plus ou moins maintenu leur système hydrologique. Le niveau
piézométrique de la nappe semble augmenter à Miringoni car les moindres précipitations font apparaitre
Pendant l'entretien avec la communauté de Wallah I, la population nous rassure que les eaux de pluie n'ont jamais
atteignit 0,5m de hauteur. Elle ajoute qu'elle est plutôt confrontée aux montées de marée. Un tour dans le village est aussi
effectué.
45 La Direction régional de la météorologie à Mohéli, nous informe que ces données sont encore très récentes.
44
39
des sources dans le village46. Le phénomène est assez ressenti par la population. Toutes les localités
affectées par les inondations dans l’île sont dotées de pluviomètres. Les inondations sont de type
torrentiel sauf à Wallah I et dans une moindre mesure à Miringoni.
Les localités vulnérables aux inondations se situent toutes au nord et à l’ouest de l’île sauf le village de
Hamavouna. Il s'agit donc de l'extrême est, le nord et le nord-ouest de l'île de Mohéli. Toutes ces
rivières servent de carrières pour l’extraction de matériaux de construction (graviers, galets et roches de
sous bassement) dans l’île.
Figure 4: Carte de bassins versants à risque d'inondation sur l'île d'Anjouan
Cette carte de zones vulnérables montre que les bassins versants à haut risque d’inondations se situent
au sud-ouest de l’île. C’est la zone est la plus affectée par les inondations. Il s’agit des villages de
Moya, Pomoni, Vouani, Salamani, Vassy, Assimpao, Maraharé et Sandani. A l’Est, une localité est
souvent affectée, il s’agit de la localité d’Ongoni. Elle est la plus dénudée des localités inondées.
Anjouan est l’île la plus accidentée et la plus déboisée des Comores. Son sol est aussi constitué des
argiles et elle a une faible perméabilité comme à Mohéli. Par conséquent, elle a une faible capacité
d’infiltration due à la faible porosité de ces argiles. Toutefois dans la partie sud-ouest, les localités
souvent inondées ont un réseau hydrographique dense et concentrent les zones humides de l’île. Les
versants des rivières dans ces zones sont très raides et trop déboisés pour la production agricole. C’est
l’agriculture vivrière qui demande plus d’espace dans l’île. Le débit d’écoulement est retardé dans le
46
A Miringoni, la communauté renseigne qu'il y a deux petits cours d'eau qui sont la source des inondations dans la ville.
40
temps et devient important après les fortes pluies à Maraharé, Assimpao et Vassy alors que dans les
autres bassins tels que Pomoni, Moya et Ongoni, le risque est plus élevé car le pic de crue est plus
important. La hauteur maximale d’immersion est de 1 m, dans le village de Pomoni et à Moya 47. Le
niveau de la nappe semble augmenter à Vouani car les moindres précipitations font que des sources
affleurent dans le village. Le phénomène est assez récent48. Trois localités affectées par les
inondations sont couvertes de pluviomètres depuis 2010. Les inondations sont de type torrentiel.
Il s'agit du sud-ouest de l'île d'Anjouan. Cette zone d'étude est confirmée par la cartographie de
MapAction en avril 2012 (voir annexe 3: région à risque d'inondation sur l'île d'Anjouan).
4.3. Contexte climatologique des Comores
L’Union des Comores est située au sud-ouest de l’Océan Indien à l’entrée nord du Canal de
Mozambique entre Madagascar et l’Afrique de l’est.
Figure 5: Carte climatique des Comores
A l'entrée de la localité de Pomoni, il y a une zone humide qui atténue le ruissellement. La population explique que les
inondations proviennent de la rivière de Lingoni dans une zone ou la topographie est assez élevée par rapport à la localité.
48 La communauté de Vouani, révèle une remontée de la nappe phréatique pendant les inondations bien qu'elle soit récente.
47
41
Observation des données climatiques dans les basses et moyennes couches atmosphériques aux
Comores : Vent moyen, humidité relative et température.
Pendant l’été austral (janvier, février et mars) ; (JFM), les vents moyens qui touchent les Comores
viennent au nord-est (mousson d’été), principal vecteur de l’air chaud et humide et de l’est (alizé) de
l’océan indien. Ces vents sont chargés d’une humidité relative assez importante (65% à 70%). Toutefois
cette humidité relative est moins importante (46% et 50%) dans les moyennes couches. Les
températures moyennes observées s’élèvent à l’ordre de 22°C à 24°C dans les basses couches
pendant cette même période. Il est aussi signifié pendant les visites de terrain que des températures
élevées sont de plus en plus ressenties ces dernières années surtout le mois de décembre et janvier 49.
C’est le trimestre le plus arrosé dans le pays, toutefois il ressort que ces précipitations sont inégalement
réparties ces dernières années et sont à la fois spontanées et violentes. La variabilité du microclimat
semble avérée dans toutes les localités de la présente étude dont six à Mohéli, huit à Anjouan et seize
à la Grande Comore.
C’est pendant l’été austral que les orages sont assez fréquents aux Comores. Les cyclones se
manifestent à la même période. La mousson australe est le principal vecteur de l’air chaud et fortement
humide pour la formation des précipitations aux Comores. Les alizés se manifestent en début et en fin
de la saison.
Dans les basses couches, les vents de mousson sont chauds et chargés d'humidité relative.
Pendant l’hiver austral (juillet, aout et septembre) ; (JAS), les vents moyens qui touchent les Comores
sont assez importants pendant le troisième trimestre de l’année aussi bien dans les basses et dans les
couches moyennes de l'atmosphère. Ils viennent du sud-est (alizée) de l’océan indien, dans les basses
couches atmosphériques alors que dans le canal de Mozambique, ils viennent au sud. Ils sont
relativement faibles dans le canal. Dans les couches moyennes, ils sont chargés de l'air sec. L’humidité
est moins importante par rapport au 1ier trimestre de l’année aussi bien dans les basses couches (55%
à 60%) que dans les couches moyennes (20% à 25%) de l'atmosphère. Il en est de même pour les
températures (19°C à 20°C). Il est probable que Madagascar a un effet protecteur sur les vents du sud
- est car lorsqu’ils traversent la grande île, ils sont plus ou moins atténués. A l’échelle locale, les
localités les plus exposées à ces vents sont celles du sud et sud-est. Il ressort aussi que ces vents
deviennent de plus en plus forts surtout au mois d’aout avec la prédominance des alizés. Ce mois
d’août reste le mois le plus frais des Comores50. C’est donc la période pendant laquelle les
températures les plus basses sont enregistrées dans les basses couches troposphériques. Les villages
en haute altitude sont les plus exposés aux vents.
La transition de deux saisons pendant la période de mi-avril et mi-mai, entre octobre et novembre
semble être rapide ces dernières années (voir annexe 4). Les vents zonaux sont de plus en plus
renforcés (Voir Annexe 5) : Evolution de vent zonal aux Comores de 1950 à 2010.
49
50
Les trente localités de la présente étude et la direction de la météorologie nationale parlent de ce phénomène.
Toutes les communautés interrogées évoquent ce même mois comme le plus froid aux Comores.
42
Figure 6: Evolution mensuelle de précipitations et Anomalies à moyen et long terme (1979 à 2010) aux Comores
La carte d’évolution mensuelle des précipitations et des anomalies aux Comores, montre des fortes
corrélations entre l’évolution mensuelle des précipitations et les anomalies. Il ressort également des
variabilités de précipitations dans le temps. Elle révèle que la tendance générale tend à une baisse des
précipitations de 1979 à 2010.
Durant la dernière décennie, le flux du sud à sud-est humide et très instable dans les basses couches,
surmontée d’une divergence notable dans les hautes couches qui produit au contact du relief de
l’archipel de très fortes précipitations localisées sur les régions sud et sud-est des iles51.
51
Entretien avec la direction de la météorologie nationale, service de climatologie.
43
Les précipitations enregistrées pendant la période du 20 au 26 avril 2012, ont été six fois plus
importantes que celles communément observées en cette période de l’année (266 mm en moyenne).
Le samedi 20 février 2010 à 7h30mn, 48.12 mm de pluie ont été enregistrées à Hoani et ce même jour
à 14h, des inondations ont été observées dans cette localité52.
La forêt comorienne a été fortement dégradée et ne représente que 7,9% de la superficie nationale
soient une superficie de 131 Km2 sur 1.660 Km2. Les rivières n’atteignent plus la côte sur une longue
durée. Il y a donc eu une augmentation de la surface d’ensoleillement. A ceci, s’ajoutent les fortes
émissions de gaz volcaniques de plus en plus importantes et des cendres du volcan Karthala en 1952
(septembre à octobre), 1965 (5 au 10 avril), 1972 (11 juillet), 1977 (16 avril), 1991 (25 novembre), en
2005 (avril et novembre) et en 2007. Il y a eu quatre éruptions volcaniques et cinq inondations entre
2000 et 2012.
Les aérosols émis dans les basses couches troposphériques sont donc à la fois naturels mais aussi
anthropiques (déforestation). Ces aérosols contribuent à l’effet de serre et modifient les caractéristiques
des systèmes convectifs de la méso-échelle mais aussi la pluviométrie moyenne des mois de janvier à
avril dans le pays. Les précipitations déjà mal réparties ces dernières années arrivent avec de fortes
intensités dans un territoire où les écosystèmes naturels sont assez dégradés. Les écoulements
pendant les fortes précipitations, sortent des lits moyens de rivières et débordent les berges puis
inondent les populations dans la mesure où les dispositions ne sont pas prises.
(Voir annexe 6) : Evolution de la température moyenne aux Comores de 1950 à 2010
Ce graphe montre qu’il y a une augmentation de la température moyenne globale aux Comores selon
ce modèle, dans les années avenir.
La cartographie du contexte climatologique des Comores a permis de ressortir :
 les inondations deviennent plus fréquentes, plus intenses et plus catastrophiques ;
 le décalage des saisons : la grande saison pluvieuse semble être réduite et les fortes
précipitations se concentrent vers la transition de l’été austral et l’hiver austral (mars-avril). Ce
phénomène a pour conséquence la dégradation de la biodiversité, la modification du régime
hydrologique;
 la mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations sur l’ensemble du territoire national;
 les fortes chaleurs ressenties dans les localités côtières avec pour conséquences la
destruction des cultures ;
 les vents zonaux sont de plus en plus renforcés et plus ressentis à l’est et au sud-est des îles
pendent les mois de juillet et d’août ;
 et l'élévation du niveau marin avec comme effets directs, les érosions côtières.
52
Ces données sont fournies par la direction régionale de la météorologie à Mohéli
44
4.4. Institutions de gestion des risques de catastrophes aux Comores
L’accroissement continu des catastrophes naturelles et technologiques a conduit l’état comorien à créer
des institutions avec des missions bien définies pour assurer la prévention et la protection des
populations, leur économie et le transport. Il s’agit de la direction de la météorologie nationale, de la
direction de la protection civile, du centre des opérations de secours et de l’observatoire du volcan
Karthala. Il y a aussi la création du Croissant Rouge comorien qui est une organisation non
gouvernementale (ONG) nationale qui joue un rôle crucial dans la réponse aux urgences.
4.4.1. La Direction de la météorologie nationale
La direction de la météorologie nationale est l’une des directions techniques de l’Agence Nationale de
l’Aviation Civile et de la météorologie (ANACM) des Comores. Cette direction est censée assurer les
activités relatives aux informations, prévisions météorologiques, climatologiques et l’évolution du
système climatique nécessaire pour satisfaire tous les besoins des usagers au plan national et assurer
les échanges internationaux des données en application des accords ratifiés par l’Union des Comores.
Elle met en application la politique de l’Etat en matière de sécurité météorologique des personnes et
des biens conformément aux lois et règlements en vigueur en Union des Comores dans le secteur
météorologique.
Elle est divisée en plusieurs services : service de la climatologie, de l’environnement et de l’observation,
service de la prévision et de la recherche, service de l’agro-météorologie, service de l’hydro
météorologie et le service de la météorologie maritime et océanographie53.
(Voir annexe 7) : Services et outils de la direction nationale de la météorologie
Ce tableau montre les services, les ressources humaines, l’expertise, les outils et les alertes dont
dispose par la direction de la météorologie nationale. Cette direction manque de base de données pour
élaborer des statistiques. Les outils d’observation et de surveillance du temps et du climat ne sont pas
adéquats car ils ne permettent pas à l’heure actuelle de faire de prévision et d’émettre un bulletin
météorologique dans le pays. Il existe aussi des directions régionales (à Mohéli et à Anjouan) qui font
des observations de données journalières et les envoient à la direction nationale car elles ne disposent
pas des outils de stockage et de traitement de ces données. A Mohéli et à Anjouan, ces directions sont
représentées par une seule personne. Elles ont des problèmes de collecte de données car les appareils
tombent souvent en panne. Les données observées sont : la pression, la température et les
précipitations. Elles sont enregistrées dans des cahiers puis transférées à la direction nationale pour le
traitement. Les problèmes auxquels sont confrontées les directions régionales sont : le manque de
ressources humaines, des moyens matériels et le problème de relevée des données sur le terrain. Il est
donc difficile de faire de la prévision à court échéance pour prévenir les autorités et les populations
dans un délai respectable en cas de risque d’inondation avéré.
53
Ces informations sont obtenues lors de l'entretien avec la Direction de la météorologie nationale.
45
4.4.2. La Direction générale de sécurité civile
En 2003, la direction nationale de la protection civile (DNPC) a été créé par le décret No.03-78/PR sur
l’organisation du Ministère de la Défense avec la responsabilité de «concevoir et d’appliquer les
mesures relatives à la prévention des risques et à la sécurité des biens et des personnes » et «
d’élaborer et mettre en application tous les plans de prévention des risques naturels ».
En 2006, le décret N°06-51/PR a séparément créé un « Centre des Opérations de Secours et de
Protection Civile » (COSEP), sous le Ministère de la Défense, avec des responsabilités très similaires à
celles de la direction nationale de la protection civile.
En janvier 2012, un autre Décret a créé la Direction générale de la Sécurité Civile (DGSC) fusionnant le
Centre des Opérations de Secours et de Protection civile et la Direction Nationale de la Protection
Civile. Elle a pour mission de veiller à la prévention des risques et à la sécurité de la population par la
mise en coordination des acteurs impliqués dans la gestion des risques de catastrophes (GRC). Elle
assure le rôle du Secrétariat permanent du Comité interministériel.
(Voir annexe 8) : Services et outils de la Direction générale de la Sécurité Civile
Dans ce tableau, il ressort le manque d’une cellule de crise présente dans la structure de la Direction
générale de sécurité civile. Cette cellule n’existe pas non plus dans l’organigramme de la direction. La
présence d’une cellule de crise dans la structure avec des missions bien définies, permettrait un mise
en situations des crises, tirer les leçons de précédentes situations après le retour d’expérience. Elle
identifierait les lacunes des situations passées pour définir des mesures appropriées pour des crises
futures.
Dans le centre d’analyse et de traitement de l’information, le seul logiciel disponible est l’ARCGIS
version 9.3. Toutefois, il est ressorti que pendant les dernières inondations d’avril 2012, aucun membre
du centre n’est assisté l’équipe MAP-ACTION de l’UNDAC qui élaboré les cartes des zones sinistrées.
Il existe déjà des directions régionales dans les îles (à Mohéli et à Anjouan) qui sont également
confrontées à des difficultés en matière des ressources humaines pour assurer la bonne coordination.
Elles manquent des moyens de collecte, de traitement des données.
Il manque des moyens d’action à la disposition des structures. Le Système des Nations unies aux
Comores, est le partenaire potentiel qui renforce les capacités institutionnelles et les outils d’aide à la
décision dans cette structure.
4.4.3. La Direction de l’observatoire du volcan Karthala
La Direction de l’observatoire du volcan Karthala est censée contribuer à renforcer un attrait pour le
volcanisme comorien et à prévenir les risques volcaniques et leurs conséquences notamment sur le
patrimoine culturel54.
54
http://www.cndrs-comores.org/OBSERV.HTM consulté le 11/01/2013.
46
(Voir annexe 9): Service et outils de l'Observatoire du volcan Karthala (OVK)
La Direction de l’Observatoire du Volcan Karthala dispose déjà des outils pour la surveillance des
éruptions volcaniques bien qu’il reste beaucoup à faire. Le problème couramment rencontré par la
structure est le vol de certains équipements tels que : - les panneaux solaires qui alimente l’électricité
du réseau de l’observatoire. Il est aussi assuré par la direction que le réseau ne suffit pas pour prévenir
les éruptions bien que des anomalies sismiques sont enregistrées avant les éruptions. Les éruptions
sont plutôt confirmées par la direction après leur manifestation55.
Le Croissant Rouge Comorien (CRCo):
A côté de ces trois institutions spécialisées de l’Etat, il y a également le Croissant Rouge Comorien
(CRCo) crée en 1982, reconnu officiellement par le gouvernement comorien comme auxiliaire des
pouvoirs publics en 1985 et membre de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge depuis 2005. Ses activités sont entre autres : la formation en secours et en santé
d’une part et d’autre part la réponse aux urgences, et préparation aux catastrophes. Il a des
représentations des trois îles (comité régional) et dans des nombreuses localités aux Comores (comité
local)56.
Il existe dans toutes ces institutions un manque de ressources humaines ayant une expertise qualifiée
pour apporter les réponses assez éclairées aux situations de crises actuelles et futures. Il ressort de
cette description que ces institutions sont surtout orientées aux mesures d’intervention et d’assistance
aux citoyens sinistrés en cas des catastrophes malgré les plans qu’elles disposent pour certains
risques. Les mesures de prévention et d’adaptation sont presque inexistantes.
Pour cela, nous proposons des actions à entreprendre dans cinq axes stratégiques pour réduire la forte
vulnérabilité aux inondations, aux Comores.
4.5. Proposition des axes stratégiques pour un plan de gestion et de lutte contre les inondations aux
Comores
Dès lors que les inondations sont pratiquement certaines avec des intensités plus fortes et des dégâts
catastrophiques dans un territoire accidenté, il convient pour les Comores d’intégrer ce risque dans ces
stratégies, programmes et projets de développement. Du moment où les populations ne peuvent pas
fuir ces risques, elles doivent résister et s’adapter. C’est pour cette raison que nous allons définir et
justifier un certain nombre des mesures transversales à l’échelle locale à nationale pour gérer et lutter
contre ces inondations. Ces mesures vont permettre aux populations d’augmenter leur résilience en
réduisant les impacts socio-économiques et des écosystèmes naturels car un système résilient
surmonte mieux les risques de catastrophes. Ce plan concerne les 30 localité de la présente étude dont
six à Mohéli (Fomboni, Mbatsé, Hoani, Miringoni, Wallah I et Hamavouna), huit à Anjouan (Saandani,
55
Entretien avec la direction de l’Observatoire du Volcan Karthala (OVK).
Informations collectées lors des entretiens avec le Comité national et les comités régionaux du Croissant Rouge
Comorien.
56
47
Vassy, Salamani, Assimpao, Maraharé, Pomoni, Moya et Ongoni) et seize à la Grande Comore
(Vouvouni, Boueni, Nioumadzaha, Salimani, Mitsoudjé, Bangoi, Mdjoièzi, Chouani, Djoumoichongo,
Pidjani, Bandamadji, Fouboudzivouni, Idjinkoundzi, Réhémani, Mawéni et Malé).
Tableau 5: Mesures de prévention et d’adaptation aux inondations et aux changements climatiques aux Comores
Actions à entreprendre
Acteur de mise en œuvre
Axe 1 - Amélioration de la prévision météorologique
Renforcement du réseau d'observation du temps et du climat en
matériel d’aide à la prise de décisions éclairées, ressources
humaines qualifiées, etc…
ANACM, DMN, OVK, DNS
Etablir des bulletins de prévision par île
DMN
Mise en place d'un système d'alerte précoce aux inondations
Amélioration de la collecte, du traitement et de l'exploitation des
données pluviométriques
DMN
Renforcement des capacités du personnel des services de la DMN
pour l’amélioration des techniques de traitement des données
Parténaires
potentiels
Organisation
mondiale de la
météorologie
(OMM), UNISDR,
Centre
Météorologique
Régional
Spécialisé
DMN et DGSC
UNISDR,
OMM/PNUD
ANACM
OMM /ASECNA
Axe 2 - Renforcement des capacités des acteurs institutionnels de GRC pour l'amélioration de la gestion de crise
Création d'une plateforme de concertation et de gestion des
catastrophes naturelles et changements climatiques
Redynamisation de la base de données des risques de catastrophes
existante
Réalisation d'un plan d'urgence national Inondations
Mise en place d'exercices de simulation nationaux réguliers
Renforcement des capacités des autorités municipales sur les
techniques de gestion des inondations
Renforcement des capacités du personnel de la DGSC pour
l'amélioration des évaluations d'impact des catastrophes
DGSC, DMN, DNEF, OVK
UNISDR/PNUD
DGSC, DMN
DGSC, DMN
DGSC, DMN, DNS, CRCo
PNUD/UNICEF
PNUD/ UNICEF
UNISDR, PNUD,
DG ECHO
DGSC, DMN
PNUD/UNISDR
DGSC, DMN
Service de système
d’information géographique
de la DNEF
Réactualisation des cartes IGN des Comores
PNUD, UNDAC,
UNICEF/OMS
PNUD, FAO
Axe 3 - Entreprendre des actions d’adaptation répondant à des besoins identifiés localement
Organiser l'entretien régulier des cours d'eau (curages et drainages
des lits moyens) et des berges
Construction d'ouvrages de drainage des eaux de pluie dans les
localités inondables
Renforcement du système d'assainissement
Identification et protection des zones sensibles en bord des rivières
par des digues et des levées de gabionnage
48
DTP, DNEF
PNUD, UE, BM
DTP, Communes
Organisations
communautaires de gestion
de l’eau
BM, UE, PNUD
DTP, DNEF
BAD, AFD, BM
BM, UE, PNUD
Axe 4 - Renforcement des capacités communautaires pour lutter contre les inondations
Identification des facteurs de vulnérabilité pour chacune des
communautés cibles.
Mise en œuvre d'une campagne de sensibilisation auprès de la
population sur la conduite à tenir face aux inondations
Réalisation de plans d'urgence communautaires
Test des plans d'urgence par des exercices de simulation réguliers
DSC, autorités communales
DSC, DMN, CRCo
PNUD
PNUD, UNICEF,
DG ECHO
DSC, DMN et les autorités
communales
PNUD, UNICEF,
OMS
DSC, DMN, CRCo, autorités
communales
PNUD, UNICEF
Axe 5 - Intensification de la lutte anti-érosive combinée à l'adaptation des pratiques d'agro-foresterie pour une baisse de la
vulnérabilité des activités du secteur primaire (gestion durable des terres)
Mise en place d'une campagne de sensibilisation et d'information des
agriculteurs sur la gestion durable des terres
Mise au point de calendriers culturaux adaptés
Renforcement de l'encadrement des services forestiers
Diversification de l'utilisation des terres par rotation
Appui aux boisements et reboisements par les associations
communautaires
Amélioration de la gestion intégrée de l'agriculture et des pâturages
Mise en œuvre de mesures de stockages de sous-produits agricoles
pour alimenter les animaux en cas de crise
Promotion à la création de pépinières autour des zones humides
DNEF, les associations des
agricultures
FAO, PNUD
DNEF, DMN
DNEF
DNEF
FAO, PNUD
FAO, PNUD
FAO, FIDA, PNUD
DNEF
DNEF
FAO
FAO, FIDA
DNEF
DEF, les associations
communautaires de gestion
de l’environnement
PAM, FAO, FIDA
PNUD, FAO,
Ramsar
La proposition du plan de gestion et de lutte contre les inondations aux Comores, est basé sur cinq
axes stratégiques des secteurs clés à mettre en œuvre pour répondre aux besoins identifiées et
exprimées par les acteurs et les communautés. Dans la mesure où l'état comorien, ne peut pas
entreprendre l'ensemble de cinq axes, il nécessite de commencer par les actions de trois premiers.
L'amélioration de la prévision météorologique permettra d'alerter les populations des localités situées
dans les bassins versants à risque d'inondation, évacuer les zones inondables pour réduire le nombre
de dommages. Entreprendre des actions d’adaptation répondant à des besoins identifiés localement,
est un besoin assez urgent, l'absence des ouvrages de drainage des eaux de pluie dans les localités
victimes des inondations aux Comores favorise la crise. Le système d'approvisionnement d'eau est
détruit pendant ces inondations. Le renforcement des capacités des acteurs institutionnels en gestion
des risques de catastrophes et surtout la communication en cas de crise est une urgence pour les
Comores.
La mise en œuvre de ce plan nécessite la mobilisation coordonnée des acteurs et partenaires identifiés
aux Comores. La direction nationale de l’environnement et des forêts (DNEF) doit veiller aux impacts
environnementaux pendant les réalisations des projets et des programmes que propose ce plan
notamment les aménagements des cours d'eau.
49
CONCLUSION GENERALE
L’étude sur la contribution à la gestion des risques de catastrophes naturelles : cas des inondations aux
Comores, a permis de faire l’inventaire des risques naturels aux Comores. Cette étude ne prétend pas
être ni parfaite ni complète. Elle ne prend pas en compte les détails de la phase de la reconstruction et
du retour à la vie normale. Les réponses aux questions qu’elle pose la ramènent plutôt à la phase de la
prévention et de la préparation.
Elle ressort qu’il existe un déficit des outils de prévention et de préparation aux risques naturels
prévisibles aux Comores. Cela se traduit par l’incapacité d’appliquer les plans qui existent, de mettre en
place des systèmes d’alerte précoce efficace, d’informer les populations des situations de l’évolution du
temps, du climat et de maintenir les infrastructures opérationnelles pendant les inondations.
Cette étude a permis de rencontrer les structures de gestion des risques de catastrophes aux Comores
et des communautés affectées par les inondations. Elle a permis de faire ressortir l’accroissement
continu des inondations aux Comores et les risques associés dans les bassins versants qu’elles
affèrent. Les dommages et les pertes matériels et immatériels causés pendant les inondations résultent
de la vulnérabilité liée à l’insularité, la forte exposition aux aléas climatiques et d’une économie
vulnérable.
Les risques d’isolement des communautés touchées en cas de catastrophes hydrométéorologiques
sont élevés. Pourtant, les populations n’ont pas de connaissances adéquates des inondations ce qui
entraine des comportements inappropriés lors de leur occurrence. Un fort pourcentage des ménages
dépendant d’une agriculture de subsistance, le manque de stocks aggravent les situations pendant les
inondations. La circulation routière difficile, le faible accès à l’eau potable, électricité et
télécommunication exposent plus les populations et suscitent une méfiance envers le gouvernement.
Les infrastructures routières sont très vulnérables, souvent coupées, renforcent l’isolement des
communautés touchées par les inondations. Les habitations et bâtiments fragiles, construit avec des
matériaux peu résistants (tôles, bois, argiles) ne tiennent plus. Il y a aussi d’importants risques des
maladies après les inondations.
Les écosystèmes naturels exposés aux inondations répétitives, se dégradent à chaque épisode. Ils
n’ont suffisamment pas le temps de se restituer avant une nouvelle inondation. Les sols perdent la
fertilité, ce qui compromet une gestion durable des terres comoriennes en plus des mauvaises
pratiques agricoles. Les inondations conduisent à la sédimentation des rivières et à la dégradation des
ressources naturelles dans tout le pays et appauvrissent les sols.
La cartographie du contexte climatologique des Comores, appuyées par les avis des structures de
gestion de catastrophes et de communautés interrogées, a permis de mettre en exergue la récurrence
des inondations intenses et catastrophiques, la mauvaise répartition spatio-temporelle des
précipitations sur l’ensemble du pays, les fortes chaleurs ressenties dans les localités côtières, les
50
vents de plus en plus renforcés en Est et au Sud – Est des îles pendant les mois de juillet et d’août et
l'élévation du niveau marin avec des érosions côtières.
Les structures de l’Etat chargées de la gestion des risques de catastrophes n’ont pas les outils
appropriés pour gérer et lutter contre les inondations devenues déjà récurrentes. Cela s’explique aussi
par l’absence d’un plan de gestion des inondations qui compromet la coordination des acteurs. Bien
que les fortes précipitations soient difficiles à prévoir, pour le cas de Comores, la direction de la
météorologie nationale n’arrive pas encore à donner les prévisions de temps (bulletins météos) aux
citoyens pour assurer la protection des populations et le transport (maritime et aérien). Pour parvenir à
une gestion efficace des inondations aux Comores, il nous parait urgent pour le pays d’adopter une
stratégie de renforcer les outils nécessaires et la coordination des structures nationales et régionales de
prévention et de gestion de catastrophes ainsi que de formation et de recyclage du personnel.
Malgré les résultats de notre recherche sur les inondations aux Comores, on ne sait pas trop quelles
sont les conditions atmosphériques et océaniques qui expliquent exactement la variabilité des pluies
aux Comores et à quel rythme évolueront- elles dans le futur ?
Pour cette raison, il reste de savoir quels sont les systèmes climatiques qui expliqueraient les
précipitations aux Comores et à quoi est liée l’augmentation de la fréquence des inondations, s’agit-il
d’un retour vers une période humide ou nous allons vers des années déficitaires mais avec de fortes
précipitations ?
Le plan de gestion et de lutte contre les inondations aux Comores propose les principaux axes à
intégrer dans les stratégies et les plans de développement du pays pour augmenter la résilience des
enjeux vulnérables, exposées aux inondations catastrophiques. Cinq principaux axes d’intervention ont
été définis pour la réalisation d'un plan: l'amélioration de la prévention météorologique, le renforcement
des capacités des acteurs institutionnels de gestion des risques de catastrophes, la mise en œuvre
d'actions d'adaptation répondant à des besoins identifiés localement, le renforcement des capacités
communautaires pour lutter contre les inondations, et l'intensification de la lutte anti érosive combinée à
l'adaptation des pratiques de gestion durable des terres (GDT).
Ce plan permettra aux acteurs de gestion des catastrophes d’agir de manière coordonnée et efficient
dans la gestion des inondations dans un contexte comorien.
Il ne prévoit pas toutes les contingences car la méthodologie suivie est basée sur une étude
rétrospective. Il est nécessaire d’améliorer ce plan en prenant en compte l’évolution du climat.
51
BIBLIOGRAPHIE
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53
Liste des figures
Figure 1: Carte géographique des Comores .............................................................................................................................. 6
Figure 2: Carte des cours d’eau à risque d’inondation sur l’île de la Grande Comore ............................................................. 37
Figure 3: Carte de bassins versants à risque d'inondation sur l'île de Mohéli ......................................................................... 38
Figure 4: Carte de bassins versants à risque d'inondation sur l'île d'Anjouan ......................................................................... 40
Figure 5: Carte climatique des Comores ................................................................................................................................. 41
Figure 6: Evolution mensuelle de précipitations et Anomalies à moyen et long terme (1979 à 2010) aux Comores .............. 43
Liste des tableaux
Tableau 1: Risques et catastrophes naturelles de trente dernières années aux Comores ...................................................... 33
Tableau 2: Récurrence et étendue des catastrophes naturelles de 1980 à 2012 aux Comores ............................................. 34
Tableau 3: Fréquence et étendue des inondations et des cyclones aux Comores (1980 à 2012) .......................................... 35
Tableau 4: Dommages et pertes dues aux inondations et localisation aux Comores de 2000 à 2012, sur chacune des îles
des Comores ................................................................................................................................................................. 35
Tableau 5: Mesures de prévention et d’adaptation aux inondations et aux changements climatiques aux Comores ............. 48
54
LISTES DES ANNEXES
55
Annexe 1 : Evolution des cyclones et des inondations aux Comores de 1980 à 2012
Année
Risques/catastrophes
Etendue
10/01/1983
Cyclone ELINAH
Nationale
14/02/1985
Cyclone
Nationale
03/01/1987
Cyclone et inondations
Nationale
1994
Cyclone NADIA
Au large des Comores
1996
Cyclone DOLERESSE et inondations
Nationale
1998
Inondations
Nationale
1999
Inondations
Nationale
2002
Tempête et inondations
Nationale
2004
Cyclone GAFILO
Nationale
2006
Inondations
Grande Comore
2007
Cyclone GAMED et inondations
Nationale
09/04/2009
Inondations
Nationale
20-26/04/2012
Inondations
Nationale
Source: MapAction, 4 mai 2012.
Annexe 2 : Région à risque d'inondation sur l'île de la grand-Comore
56
Source: l'équipe MapAction, 4 mai 2012.
Annexe 3: Région à risque d'inondation sur l'île d'Anjouan
57
Source: Direction de la météorologie nationale
Annexe 4: Les hauteurs moyennes mensuelles de pluies avant 200 aux Comores
Annexe 5: Evolution de vent zonal aux Comores de 1950 à 2010
58
Annexe 6: Evolution de la température moyenne aux Comores
Annexe 7: Services et outils de la direction nationale de la météorologie, Comores
Services administratifs
Localisation
Service de prévision et de
recherche
Service climatologie
Service hydrométéorologie
Service de la météorologie
maritime et océanographie
Observations générales
Direction nationale de la
météorologie à Moroni,
Grande Comore
Ressources
humaines
Expertises
Outils
04 personnes
03 ingénieurs
et 01 dans la
recherche
Modèle numérique et
synergie
05 personnes
Observations
journalières
ND
ND
Stations
météorologiques
classiques
85 pluviomètres
Néant
Néant
Marégraphe
Disposition des systèmes d’alertes cyclones et tsunami
Source : (entretien avec la Direction de météorologie nationale)
ND veut dire non disponible
59
Annexe 8: Services et outils de la direction générale de la Sécurité Civile, Comores
Services administratifs
Centre d’analyse et de
traitement de l’information
(CATI) et salle
opérationnelle
Sapeurs-pompiers
Observations générales
Localisation
Ressources humaines
Expertise
Outils
ND
ND
Matériels informatiques,
ARCGIS 9.3
Direction générale
de la sécurité civile
à Moroni Grande
Comore
120 personnes dont
02 camions incendies, 02
60 (Grande Comore),
ND
ambulances, moteurs à
35 (Anjouan) et 25
pompe,
(Mohéli)
Disposition des plans : plan national de contingence, plan de secours spécialisé cyclone,
plan Karthala, plan de secours Tsunami
Source : (entretien avec la Direction Générale de la Sécurité Civile)
ND : non disponible
Annexe 9: Services et outils de l'Observatoire du volcan Karthala (OVK) aux Comores
Service
Localisation
administratif
Ressources
humaines
Expertise
Sismographe, inclinomètre,
Centre National des
Observatoire du
Volcan Karthala
Documentations et de
la Recherche
Scientifique (CNDRS) à
Outils de surveillance
imagerie et caméra de
02
01 géologue et
surveillance, station de
personnes
01 géophysicien
mesure de CO2 et station de
mesure de Radon, alerte
Moroni Grande Comore
éruption volcanique
Méthode de
Détection et enregistrement des microséismes, variation des pentes ou gonflement, mesure
surveillance
de différence de potentielle
Source : (entretien avec la Direction de l'Observatoire du Volcan Karthala)
Annexe 10: Guide d'entretien communautaire
1. Connaissances des institutions et des ONG de gestion des risques de catastrophes aux
Comores.
Avez-vous déjà entendu parler du Centre des Opérations de Secours et de la Protection Civiles ……?
Avez-vous entendu parler de la direction de météorologie nationale……..……………………………....?
Si oui, quelles sont ses/leurs activités ……………………………………………………………………….?
Que font ces institutions quand il y a une catastrophe dans votre village…………………………………?
60
1ers secours / aide médicale, distribution de matériel de première nécessité et de nourriture, formation
risques / hygiène, sensibilisation aux catastrophes / à l’hygiène et à la santé, formation risques /
hygiène, alerter les populations aux risques.
On ne sait pas
ou
Autres.
Avez-vous déjà entendu parler du Croissant Rouge Comorien ……………………………………………?
Y-a-t-il un comité local de Croissant Rouge dans votre localité ……………………………………………?
2. Connaissances générales sur les risques naturels aux Comores
Quelles sont les risques auxquels vous êtes confrontés dans votre village ………………………………..?
Inondations, cyclones, éruption volcanique, coulées de boues, glissements de terrain, tsunamis,
sécheresse, incendies, maladies ou autres.
Lequel vous semble le plus dangereux pour votre communauté ……………………………………………?
Inondations, cyclones, glissements de terrain, éruption volcanique, coulées de boues, tsunami,
sécheresse, incendies, maladies ou autres.
Pensez-vous que votre village est-il situé dans une zone dangereuse aux inondations et vos
habitations sont-elles construites dans les zones inondables ………………………………………………?
Oui
Non
Quelle était la hauteur maximale enregistrée pendant les inondations de 2002, 2007, 2009 et 2012….. ?
Entre 0,1 m à 0,5 m: faible, entre 0,5 m à 1,5 m: moyenne et supérieur de 1,5 m forte
Avez-vous déjà reçu des informations sur Inondations………………………………………………………?
Si oui par quels moyens …………………………………………………………………………………………?
Radio, télévision, journaux, affiches, séances de sensibilisation communautaire, troupe de théâtre.
On ne sait pas ou autres.
3. Attitudes et Pratiques pendant les inondations
Que faut-il faire pour être bien préparé pour faire face à une inondation……………………………………?
Connaître les lieux de rassemblements et les zones de refuge;
Connaître et comprendre les risques des inondations;
Connaître les comportements à adopter en cas d’inondation;
Avoir participé à un exercice de simulation;
Ne pas parler des risques inondation à sa famille pour ne pas les effrayer;
Construire son habitation près d’une rivière pour avoir de l’eau;
61
Mettre les papiers importants dans un sac plastique fermé;
Faire des réserves de nourriture et d’eau;
On ne sait pas ou autres.
Que faites-vous en cas d’alerte ………………………………………………………………………?
Vérifier et avoir toujours avec soi son sac de secours;
Téléphoner à sa famille et à ses connaissances;
Se rendre tout de suite à la capitale;
S’informer de la situation par radio et des mesures à prendre auprès des secouristes et des autorités;
Faire ce que les voisins disent;
S’enfermer dans sa maison en attendant les secours et suivre les consignes données par les autorités;
S’assurer que toute la famille connaît les consignes à suivre lors d’une inondation;
On ne sait pas ou Autres.
Apres une inondation, que faites-vous dans le village……………………..………………………………?
Si le village a été évacué, attendre les consignes des autorités et des secouristes pour revenir;
Nettoyer sa maison et le village;
Secourir les victimes et aider les personnes âgées;
Informer des dégâts constatés aux autorités puis reconstruire ce qui a été détruit;
Vérifier que l’eau des robinets, des citernes / puits n’est pas polluée et nettoyer si c’est le cas;
On ne sait pas ou autres.
4. Secteurs affectés pendant les inondations
Quels sont les secteurs les plus affectés dans votre localité pendant les inondations…………………….?
Les populations;
Eau et assainissement;
Les routes;
Les écoles et les habitations;
Les cultures et les terres agricoles;
Combien de temps faudra-t-il pour les réparer………………..…………………………………………….?
5. Ouvrage d'évacuation des eaux de pluie
Existent-t-ils des canalisations des eaux de pluies dans votre village …………………………….………?
62
Oui
Non
En cas des inondations, comment êtes-vous alerté………………………………………………………….?
De visu, connaissances / famille / voisinage, chef du village/ Maire, mosquée, gendarmerie / armée,
service Météo ou COSEP, volontaires CRCo, radio, télévision, presse écrite, taximan ou autres.
Existe-il de voies d’évacuation en cas d’inondation …………………………………………………………?
Route nationale
ou
Routes secondaires
Le gouvernement a déjà apporté une réponse pour résoudre les problèmes des inondations dans votre
village …………………………………………………………………………………………………………….?
Oui
Non
Si oui, quel genre de réponse…………………………………………………………………………………. ?
63