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Mars 2016 EG6_Mise en page 1 21/03/16 11:05 Page1 Entrepriseactu N°2 - Mars 2016 Entretien Juridique Décryptage avec Chrystel Desrumaux, directrice de la crèche inter-employeurs Bisous d’Esquimaux. Entretien professionnel et compte pénibilité. Ce qui a changé pour les stages en entreprise. Édito 6, avenue du Beauvaisis, PAE du Haut-Villé CS 50993 60014 - Beauvais cedex. www.ccmo.fr Tél. : 03 44 06 90 00. Mutuelle soumise au livre II du code de la Mutualité - N°780508073. Dossier A la lecture de ce second numéro d’Entrepriseactu, vous constaterez le nombre de modifications législatives et réglementaires que nous subissons dans notre secteur d’activité et dans l’entreprise en général : contrat responsable, ANI, entretien professionnel, DSN, réglementation des stages ou loi sur la santé. Face à tous ces bouleversements dont les conséquences peuvent être lourdes financièrement, la CCMO est là pour vous aider, vous éclairer et vous accompagner. N’hésitez pas à contacter votre conseiller ou l’administration des ventes. Ils sont à votre disposition. Comme les entreprises, les directions de ressources humaines, nous avons besoin de stabilité dans les règles de fonctionnement du marché de l’assurance complémentaire. Stabilité fiscale, car nous sommes le seul secteur de l’économie à être autant taxé. En sus des impôts de droit commun, nous devons verser à l’État et à la sécurité sociale entre 13,27 % et 20,27 % du montant des cotisations encaissées. C’est simple : en France et en Europe, aucun secteur n’est autant taxé ! Stabilité réglementaire aussi car les changements incessants de législation fragilisent notre organisation. Que l’on se rassure, la CCMO est solide et sa pérennité certaine. Nos indicateurs et nos résultats le prouvent. Bon courage à tous et merci de votre confiance. Christian Germain Directeur général. LFSS 2016 : Ce qui change pour l’employeur La Loi de Financement de la Sécurité Sociale (LFSS) a été promulguée le 21 décembre 2015. Elle contient différentes mesures essentielles pour les entreprises. Tour d’horizon des principaux points de ce texte. Cette LFSS est encore une fois marquée par les obligations en matière de complémentaire santé. L’article 34 de la loi apporte en effet quelques précisions concernant la généralisation de cette couverture aux salariés, en vigueur depuis le 1er janvier dernier. Dispense d’adhésion Un décret d’application prévoit que certains cas de dispenses s’appliquent désormais « de plein droit » pour le salarié, à sa demande uniquement. Sont concernés les travailleurs : bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS), de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C). couverts par une assurance individuelle au moment de la mise en place du régime, ou de l’embauche lorsque celle-ci est postérieure. La dispense cesse à échéance du contrat. protégés, même en temps qu’ayants droit, par une couverture collective obligatoire, le régime local d’AlsaceMoselle, le régime complémentaire relevant de la Caisse d’assurance ● ● ● ☞ Entrepriseactu - N°2 - Mars 2016 1 Mars 2016 EG6_Mise en page 1 21/03/16 11:05 Page2 travail hebdomadaire n’excède pas 15 heures. Les modalités sont prévues par le décret du 30 décembre 2015. Il peut être mis en place par les accords collectifs depuis le 1er janvier dernier. D’autres dispositions insérées dans la LFSS concernent directement les entreprises, mais ne sont pas liées à la complémentaire santé. PUMA maladie des industries gazières et électroniques (CAMIEG), des mutuelles des fonctions publiques, des contrats « Madelin ». Un cas de dispense d’ordre public est prévu : les salariés en CDD ou en contrat de mission inférieur à 3 mois couvert par un contrat individuel. Financement à 50 % La portée de la participation minimale de 50 % au financement de la complémentaire santé d’entreprise est clarifiée. Elle porte bien sur le régime mis en place au sein de l’entreprise et non sur le panier de soins « ANI » minimum. « Chèque santé » L’employeur devra verser une contribution destinée au financement de la complémentaire santé individuelle des salariés dont la durée du contrat de travail est inférieure ou égale à 3 mois ou de ceux dont le temps de Parmi les mesures emblématiques de ce texte, la création de la Protection Universelle Maladie (PUMA). Ce dispositif vise à assurer « la simplification et la continuité des droits pour les assurés ». Il supprime la notion d’ayant droit majeur et les conditions d’ouverture de droits sont simplifiées. Pour les salariés, seul l’exercice d’une activité professionnelle est pris en compte (sans seuil minimum). Pour les autres, l’affiliation uniquement sur critère de résidence « stable et régulière » en France depuis moins de trois mois est possible. DSN Les employeurs et tiers mandatés devront mettre en place la DSN (Déclaration Sociale Nominative) à des dates fixées par décret, « au plus tard » le 1er juillet 2017. La montée en charge sera donc progressive pour les TPE et les PME, en fonction de leur taille et des tiers déclarant pour le compte de certaines d’entre elles notamment les experts comptables. La DSN est déjà applicable à titre volontaire et pour les grosses entreprises. Témoignage « La CCMO est pour nous un choix historique. C’est d’abord un partenaire local, puisque nos entreprises se trouvent en Picardie ou au nord de la région parisienne. De plus, les services de la CCMO sont à taille humaine, ce qui permet un contact direct avec les collaborateurs par rapport à d’autres organismes dans lesquels l’organisation administrative est beaucoup plus lourde. L’accompagnement est un vrai point fort, nous pouvons 2 Entrepriseactu - N°2 - Mars 2016 présenter nos besoins et aussi les évolutions notamment introduites par les conventions collectives, sur le panier de soins par exemple. Nos demandes sont ensuite ajustées par rapport à la réglementation avec le service juridique. Nous avons également des échanges réguliers concernant le suivi de nos prestations et de nos résultats avec le conseiller commercial qui nous est dédié . » Dominique Rocroy, responsable paie de l’entreprise Transport Prévôté. Questions réponses La LFSS 2016 traite de la complémentaire santé des seniors avec l’introduction de labels (article 33). Marisol Touraine, Ministre de la Santé et des Affaires sociales, a également annoncé lors de la présentation de ce texte la mise en place d’un dispositif intéressant plus directement les employeurs : la refonte, par décret, de l’article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 consacré au maintien de la couverture santé du salarié partant à la retraite. Que prévoit le dispositif en vigueur actuellement ? L’article 4 de la loi Evin impose aux organismes assureurs d’organiser les modalités de maintien de la complémentaire santé aux anciens salariés à la retraite et qui ne font donc plus partie du contrat collectif d’entreprise. Ces derniers peuvent conserver leurs garanties à un tarif encadré, la cotisation ne pouvant excéder de plus de 50 % celle appliquée aux actifs. Quelles sont les modifications souhaitées par le gouvernement ? Un projet de décret soumis à consultation prévoit deux taux intermédiaires et donc le lissage de cette hausse sur trois ans. La première année suivant la sortie de l’entreprise, les tarifs restent identiques. La deuxième année, l’augmentation est de 25 % maximum, elle atteint 50 % au bou de 3 ans. L’entrée en vigueur est prévue le 1er juillet 2017. 76% des retraités picards déclarent « avoir fait le nécessaire pour avoir une bonne complémentaire santé » pour préparer leur départ en retraite, selon le baromètre CCMO Mutuelle des 58-68 ans. D’après une étude menée par Occurence pour CCMO Mutuelle. Mars 2016 EG6_Mise en page 1 21/03/16 11:05 Page3 Entretien Juridique La CCMO a créé il y a 5 ans une crèche inter-employeurs, à Beauvais. Entretien avec sa directrice, Chrystel Desrumaux. ”Faciliter l’accès au travail des salariés ” de ses salariés un nombre de places, les familles règlent ensuite leur participation en fonction de leurs revenus, selon un barème fixé par la Caisse nationale d’allocation familiale (Cnaf). DROITS RÉSERVÉS Que prévoit votre projet d’agrandissement et où en êtes-vous ? Pouvez-vous présenter votre structure ? Notre crèche inter-employeurs Bisous d’Esquimaux a ouvert en octobre 2010. Ce projet a été initié par Christian Germain, Directeur général de la CCMO, pour faciliter l’accès au travail des salariés. Car à l’époque, il n’y avait aucune crèche d’entreprise dans l’Oise. Nous travaillons avec des entreprises privées et aussi des collectivités. La gestion est assurée par CCMO Eveil, association à but non lucratif. Nous sommes une crèche multiaccueil employant 19 personnes pour 43 berceaux (places ndlr), le nombre d’enfants peut augmenter jusqu’à 51 (la loi prévoit une capacité d’accueil supplémentaire de 20 %). Compte tenu de la demande croissante, un agrandissement a rapidement été évoqué. Les travaux ont démarré pour une ouverture prévue le 1er septembre 2016. Quel en est son fonctionnement ? Les collectivités réservent des berceaux. Une convention précise le tarif, les modalités concernant le nombre d’heures, et la gestion de la liste d’attente. Nous travaillons pour l’instant avec 12 structures, dont la CCMO. L’employeur met à disposition Nous étendons notre offre avec deux espaces dédiés, un pour les bébés/moyens et un pour les grands, en favorisant « l’itinérance ludique » et les échanges entre les enfants et le personnel. Notre capacité d’accueil augmente mais nous améliorons aussi la qualité en passant de 43 places pour 400 m 2 à plus de 800 m 2 pour 60 berceaux. Nous allons travailler avec l’ADAPEI , (Association Départementale de Parents, d'Amis et de Personnes Handicapées) pour les enfants atteints de troubles autistiques. L’extension a été adaptée avec un espace aménagé, et nous voulons nous former pour répondre au mieux aux besoins des familles. La crèche Bisous d’Esquimaux est ouverte à toutes les entreprises. P o u r r é s e r v e r u n berceau ou prendre contact avec la crèche, vous pouvez joindre Chrystel Desrumaux au 03 44 89 85 09. 23 520 places, c’est la capacité d’accueil de l’ensemble des crèches d’entreprises ou inter-entreprises en France. L’entretien professionnel. Depuis la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale, l’employeur a l’obligation de tenir un entretien professionnel pour chaque collaborateur ayant au moins 2 ans d’ancienneté, tous les 2 ans ou en cas de longue période d’absence. Il a pour objet d’échanger sur ses perspectives d’évolution professionnelle en termes de qualification et d’employabilité et ne doit donc pas être confondu avec l’entretien d’évaluation. La non réalisation de cet entretien vous expose à des sanctions pécuniaires pouvant aller jusqu’à 3 900 €. Le compte pénibilité. La loi du 20 janvier 2014 garantissant l'avenir et la justice du système de retraites a remplacé la fiche pénibilité par le compte pénibilité. L’article D4161-2 du code du travail prévoit 10 risques. Quatre sont entrés en vigueur le 1 er janvier 2015 (parmi lesquels le travail de nuit). Six autres devront être pris en compte à compter du 1 er juillet 2016 conformément aux décrets du 30 décembre 2015. L’employeur doit déclarer l’exposition du salarié et sa durée via la DADS ou DSN. Il devra s’acquitter d’une cotisation en fonction du nombre de facteurs de pénibilité. Le compte permettra d’acquérir des points, notamment pour effectuer une formation ou bénéficier d’une anticipation de départ à la retraite jusqu’à 2 ans. Caroline Aubry, responsable du service juridique de la CCMO. Entrepriseactu - N°2 - Mars 2016 3 Mars 2016 EG6_Mise en page 1 21/03/16 11:05 Page4 ZOOM ✎ en f e r b Votre guide CCMO Mutuelle. Pour faciliter ses relations avec les correspondants dans l’entreprise ou dans la collectivité, CCMO Mutuelle a mis en place un guide pratique. Celui-ci permet au contact dans l’entreprise de mieux connaître le fonctionnement de la CCMO. Il contient toutes les informations nécessaires à l’établissement et au bon suivi du contrat santé. Le guide du correspondant a été mis à jour pour intégrer les évolutions de la mutuelle. Il sera disponible dès la fin du mois d’avril. Pour en recevoir un exemplaire, vous pouvez contacter le service Relation collectivités au 03 44 06 91 00. Stages en entreprise : ce qui a changé. Le décret du 26 octobre 2015 parachève l'encadrement du recours aux stagiaires par les entreprises, introduit par la loi du 10 juillet 2014. AMIANTE : l’employeur ☞ peut se retourner contre l’État. Un employeur condamné pour manquement à son obligation de sécurité peut se retourner contre l’État en cas d’insuffisance de la réglementation. C’est ce qu’a décidé la Cour de cassation dans un arrêt rendu le 9 novembre dernier, à propos de l’amiante. Dans cette affaire, une société avait été condamnée pour « faute inexcusable » après le décès de centaines d’ouvriers exposés. En retour, l’entreprise avait invoqué la carence des pouvoirs publics dans leur mission de prévention des risques professionnels. Un argument reçu par les juges : l’État devra s’acquitter d’un tiers de l’amende. Le vapotage interdit ☞ sur le lieu de travail. ✎ 89% des seniors interrogés par le baromètre CCMO Mutuelle des 58-68 ans se déclarent en bonne santé, quelle que soit leur catégorie sociale ou situation matrimoniale. D’après une étude menée par Occurence pour CCMO Mutuelle. Décryptage Depuis la loi de santé, dite loi “Touraine”, plus possible de vapoter en entreprise. Cette pratique est désormais prohibée dans « les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif ». En conséquence, seuls les salariés bénéficiant d’un bureau individuel pourront (en théorie) continuer à utiliser leur cigarette électronique. Par ailleurs, l’obligation pour les employeurs de se doter d’un local dédié, prévue dans le projet de loi initial, n’a pas été retenue. Allongement des délais ☞ de paiement. Selon une étude du cabinet ARC, le recouvrement de créance devient préoccupant. Le retard de paiement atteint en moyenne 14 jours en 2015, contre 10 en 2014, pour les PME. Pour les grandes entreprises respectivement 12 et 8. Or, 25 % des faillites seraient causées par le non respect de ces délais. Pour 42 % des entreprises, la récupération des sommes dues est plus compliquée, notamment à cause des difficultés de trésorerie de leurs clients. Nombre de stagiaires. Sur une même semaine, le nombre de stagiaires est fixé à 15 % maximum de l’effectif pour les structures employant au moins 20 salariés, à 3 % en dessous de ce seuil. Ces plafonds peuvent être dépassés pour les élèves en alternance. Dans ce cas, la proportion grimpe à 20 % pour les entreprises dont les effectifs sont d’au moins 30 personnes et à 5 % pour les plus petites structures. Un même tuteur ne pourra pas prendre en charge plus de 3 stagiaires. Dans un groupe, ces quotas s’appliquent dans chaque société ou filiale. Contrôle de l’inspection du travail. Sur demande de l’établissement d’enseignement ou de l’organisme d’accueil, les inspecteurs du travail peuvent obtenir une copie de la convention de stage. Sanctions. En cas d’abus et de non respect des nouvelles règles d’encadrement des stages, l’employeur pourra être sanctionné. La Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) pourrait prononcer des amendes : jusqu’à 2 000 € par stagiaire concerné, 4 000 € en cas de récidive. Ces dispositions sont en vigueur depuis le 28 octobre 2015, mais, a priori, ne concernent pas les stages commencés avant cette date. Lettre trimestrielle - Directeur de la publication : Christian Germain - Directeur de la rédaction : Élise Alphonse - Comité de rédaction : Élise Alphonse, Caroline Aubry, Emilie Guédé - Conception et Réalisation : Michel Ramos - Crédits photos : Cocktail Santé - Publicité distribuée à titre gratuit - N°ISSN 2490-550 - Dépôt légal : Mars 2016. 4 Entrepriseactu - N°2 - Mars 2016