Circuit de la Zugspitze Circuit de la Zugspitze
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Circuit de la Zugspitze Circuit de la Zugspitze
Circuit de la Zugspitze 03-06/07/14 Tyrol Autrichien Voilà plusieurs kilomètres que je ne n’ai pas quitté le petit plateau et le grand pignon. A la forte pente s’ajoute la chaleur du soleil réverbéré, en l’absence de végétation, par le sol et les parois de la montagne. Le groupe de huit vététistes s’étire sur le chemin à flanc de montagne. Deux d’entre nous sont restés ce midi avec l’assistance. Certains sont à pied. Nous sommes au début de l’après-midi du dernier des trois jours de notre périple dans le Tyrol Autrichien. Les organismes sont émoussés par le profil particulier des trois étapes : un pic (un cap que dis-je une péninsule) de 800 à 1000m en une seule montée sur peu de kilomètre (pente 13 à 18%) pour un dénivelé positif de 1700m et 70km journalier. La respiration s’accélère, les cuisses brulent, la bouche s’assèche, les yeux piquent, mes vêtements sont trempés de sueur. Pourquoi ne pas mettre pied à terre et pousser ? Cela rendrait la progression si ce n’est facile, tout du moins moins pénible. Surtout qu’il n’y a aucune prouesse technique. Le chemin est carrossable, il suffit juste d’appuyer très fort sur les pédales. Peut-être pour en remontrer aux copains ou par défi personnel ? Certainement un peu des deux ! Ah les hormones ! Ignorer la sudation, gérer la boisson, faire abstraction de la douleur et se concentrer sur l’essentiel : la respiration. L’ombre et le courant d’air frais du tunnel, creusé dans la roche, nous permet une courte pause réparatrice. En avant, van ! Assurément la côte la plus dure de ce séjour. Le chemin quitte l’aplomb du versant, la pente diminue. Circuit de la Zugspitze La fin de l’ascension et l’arrivée au col, point privilégié car synonyme d’inversement de pente, autrement dit : descente ; se fait sur un single technique. Nous basculons. Cette fois la gravité fait office d’accélérateur. Instinctivement, le cerveau mobilise la vue, l’ouïe et le touché pour garder le sacro-saint équilibre. Debout sur les pédales, les doigts sur les leviers de freins, le regard porté au loin, en fonction des obstacles on privilégiera la vitesse ou le franchissement. Le plaisir du pilotage nous enivre. Prudence, gare à l’accident dans ces coins inaccessibles. Oh la belle randonnée ! La splendeur des paysages, objet d’innombrable interjection et photographie, contrebalance avantageusement le faible niveau technique de l’itinéraire. Nous avons roulé majoritairement sur pistes cyclables, chemins forestiers. Heureusement, le travail de récupération des fonds de carte numériques réalisé en amont par nos navigateurs nous a permis d’emprunter à la descente des singles hors trace officielle. L’opulence du programme éprouve les organismes les moins affûtés parmi les onze vététistes. Heureusement, les nombreuses Page 2/2 FFCT ASCAP VTT pauses ; en avant, van ; le déjeuner confortablement attablé préparé par l’assistance, la possibilité de réaliser seulement des demi-étapes, les bains dans la piscine froide, la restauration et le douillet couchage des hôtels permettent de profiter pleinement de cette excursion en sol étranger. La région à l’est d’Innsbruck (Imst, Reutte, Seefeld) est très touristique : ski alpin, nordique, sentiers balisés, golfs, espaces aquatiques et leurs toboggans, hôtels. L’activité rurale est très présente. Peu d’industrie hormis celle du bois. On observe des piles démesurées de bois de chauffage dans la majorité des propriétés. Ces dernières sont très bien entretenues à l’identique des villages. Aucun signe de pauvreté. Autre particularité, le grand nombre de vététistes croisés et souvent en VAE. Ils répondent de façon disparate à nos saluts. La réputation d’hospitalité est-elle usurpée ? Cette dernière descente termine hélas notre périple. Nous retrouvons l’assistance, non pas pour déjeuner comme à l’accoutumé mais pour le début du trajet de retour. Passage par les douches d’un camping afin de se débarrasser de la crasse et d’un peu de fatigue. En avant, van ! La somnolence ne tarde pas mais les sursauts sont nombreux. Après la pause de 19h, je prends le volant. Il ne se passe pas une demi-heure avant que la douleur aigüe dans la fesse se fasse sentir. Je me tortille sur le siège. Je suis autrement mieux sur la selle de mon vtt ! Autant le voyage « aller » peut être agréable car plein d’espoir autant le « retour » est toujours pénible. Nous voilà de retour ce dimanche 06 juillet 22h22 sur le parking à droite de la portière Montbéliard du site PSA Sochaux, lieu de départ jeudi à 13h13. Auteur : William Carrez. Prochain séjour 25-28 septembre 2014 GTA Les chemins du soleil Circuit de la Zugspitze Page 2/2