Tableau 7 - World Bank
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Tableau 7 - World Bank
IPP300 V2 Rapport d’étude Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Public Disclosure Authorized Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées autour du secteur Mikeno du Parc National des Virunga Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées sur la conservation autour du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Public Disclosure Authorized plan de developpement des peuples autochtones pygmees (pdpa) du mikeno a nyabirehe Rapport d’Etude Réalisée Par RADD Juillet 2012 APLHA RFC Av. Murara N° 42 Quartier MURARA, COMMUNE DE KARISIMBI/ GOMA [Sélectionnez la date] BP 289 GOMA Recherche et Actions pour le Développement Durable ASBL Tél. +243 9 9860 1890 Email : [email protected] Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -2Rapport d’étude Sous la direction de M. Gratien BASHONGA Ont collaboré à la réalisation de cette étude : Equipe de récolte des données - SHAMAMBA MATEMBERA/ Enquêteur - Patrick HABAKARAMO/ Enquêteur - ODAMA CHIGENDERA/ Enquêteur - AMANI PASCAL BASHONGA/ Enquêteur - Thierry KAMENA/ Enquêteur - MATEMBERA Maombi Steve/ Enquêteur - BAHATI BAHINYUZA/ Enquêteur Saisie des données : Kachelewa Revue du texte : Jeff MATUNGURU, Alison MOLLON et Akilimali KAHIMBI Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -3Rapport d’étude AVANT PROPOS Le présent rapport contient les résultats d’une enquête socio économique qui a porté sur les populations Pygmées du secteur Mikeno, en Territoires de Rutshuru et Nyiragongo au nord-Kivu, République Démocratique du Congo. Nous avons tenu compte des exigences du bailleur des fonds, et attentif aux conseils des experts sociaux du projet PREPAN en matière de sauvegarde sociale, conformément à la Politique Opérationnelle 4.10 de la Banque Mondiale contribuant à la mission de réduction de la pauvreté et de promotion d’un développement durable poursuivie par la Banque tout en garantissant un processus de développement respectant pleinement la dignité, les droits de la personne, les systèmes économiques et les cultures des Populations autochtones. C’est aux fins de quoi qu’il s’est avéré indispensable de mener cette étude socio économique comme démarche préalable au démarrage des travaux de construction des maisons de logement et au développement socioéconomique des Pygmées du secteur Mikeno dans la concession de Nyabirehe leur accordée par le Mwami Ndeze de la collectivité chefférie de Bwisha en territoire de Rutshuru. Cette étude a été confiée par la FZS à l’expertise de « RADD » Recherche et Actions pour le Développement Durable, une association à but non lucratif active en matière de Recherche et Conservation Intégrée au Développement dans la Province du Nord-Kivu. Les résultats obtenus à l’issue de la présente étude ont permis d’élaborer un plan de développement de PA qui servira ainsi à la FZS et autres parties prenantes de référence pour une planification réaliste et effective des actions d’aménagement des infrastructures sociales de base, à la mise en œuvre des autres interventions devant contribuer à leur développement socio-économique ainsi qu’au mécanisme pour un suivi et évaluation de l’ensemble des travaux tout au long de la réalisation du projet. La réalisation de cette étude par RADD asbl a donc été rendue possible grâce au financement des fonds PREPAN/ICCN. Ont également apporté leurs contributions de façon particulièrement remarquable l’équipe technique de FZS Virunga entre autres Alison MOLLON, Jeff MATUNGURU et Akilimali KAHIMBI ainsi que l’expert sociologue de la Banque Mondiale et de l’ICCN, par leur notable disponibilité et collaboration pour sa réussite. Nous remercions toutes les autorités locales des groupements de Jomba, Kisigari, Rugari et Kibumba en territoire de Rutshuru et Nyiragongo qui n’ont ménagé aucun effort pour nous assister dans l’accomplissement de nos travaux de collecte des données sur le terrain. Nous remercions également le Président de la communauté pygmée au Nord-Kivu (Monsieur Kamena) , le chargé de la jeunesse pygmée du Nord-Kivu (Monsieur Thierry Barebererahole) ainsi que les leaders de 5 villages pygmées qui ont largement contribué à la réalisation de cette étude dans leurs sites respectifs. Et finalement, nous voudrions que toute l’équipe RADD se félicite de son esprit d’équipe démontré du début à la fin de l’étude. Puissent les résultats du présent rapport faciliter à FZS de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des ménages pygmées qui seront installés à Nyabirehe. Nous accueillerons avec humanisme tout autre travail, à nous demander, dans cette perspective. M. Gratien BASHONGA Président Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -4Rapport d’étude Sigles et abréviations APN CAURWA CNDP COCO FARDC FZS ICCN IDPS IST l’AFDL MGNP MIP MNC/L OIT PA PFNL PIDP/Kivu PLD PNV PNVi PDPA P.O 4.10 PREPAN RN5 RCD SIDA SIG VIH : Association Pygmée de Nyabirehe : Communauté des Autochtones Rwandais : Congrès National pour la Défense du Peuple : Conservateur Communautaire : Forces Armées de la République Démocratique du Congo : Frankfurt Zoological Society : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature : Personnes Déplacées : Infection Sexuellement Transmissible : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Zaïre : MGahinga National Park : Migrations des Peuples Indigènes : Mouvement National Congolais Lumumbiste : Organisation Internationale du Travail : Peuples Autochtones : Produits Forestiers Non Ligneux : Programme d’Intégration et de Développement des Peuples Autochtones au Kivu : Plan Local de Développement : Parc National des Volcans : Parc National des Virunga : Plan de Développement des Peuples Atochtones : Politique Opérationnelle de la Banque Mondiale relative aux populations : Projet de Réhabilitation du Réseau des Parcs Nationaux : Route Nationale N°5 : Rassemblement Congolais pour la Démocratie : Syndrome d’Immino Déficience Acquise : Système d’Information Géographique : Virus d’Immunodéficience Humaine Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -5Rapport d’étude Sommaire AVANT PROPOS ...................................................................................................................................... 3 Sigles et abréviations ................................................................................................................................ 4 Sommaire .................................................................................................................................................. 5 Liste des tableaux ..................................................................................................................................... 6 Liste des figures ........................................................................................................................................ 7 Liste des graphiques ................................................................................................................................. 8 Summary ................................................................................................................................................. 10 Résumé ................................................................................................................................................... 10 Muhtasari................................................................................................................................................. 11 1. Présentation du milieu d’etude ........................................................................................................... 12 1.1. Situation géographique ................................................................................................................ 12 1.2. Description de la zone d’Etude .................................................................................................... 12 2. Revue de la littérature sur la vie des Peuples Autochtones ............................................................... 17 2.1. Situation géographique et socio démographique .................................................................. 17 2.2. La discrimination : Le problème majeur ...................................................................................... 17 3. Présentation de l’étude ....................................................................................................................... 23 3.1. Contexte et justification de l’Etude .............................................................................................. 23 3.2. Objectif de l’étude ........................................................................................................................ 23 3.3. Objet de la mission de l’étude ..................................................................................................... 24 3.4. Population d’étude ....................................................................................................................... 24 3.5. Méthode et techniques de récolte ............................................................................................... 24 3.6. Formation et standardisation des assistants à la recherche ....................................................... 25 3.7. Récolte de données ..................................................................................................................... 25 3.8. Les groupes de discussion focalisée /interview semi structurées............................................... 25 3.9. Nettoyage, saisi et analyse des données .................................................................................... 25 3.10. Equipe de recherche.................................................................................................................. 25 3.11. Les principales activités ............................................................................................................. 25 3.12. Présentation des paramètres d’études retenus dans le questionnaire ..................................... 26 3.13. Difficultés rencontrées ............................................................................................................... 26 4. Résultats de l’étude ............................................................................................................................ 27 4.1. Données démographiques.......................................................................................................... 27 4.2. Structure par âge dans le ménage .............................................................................................. 28 4.3. Comportement et Milieu de vie de la population sous étude ...................................................... 28 4.4. Les conditions environnementales de vie pygmée du secteur Mikeno ....................................... 30 4.5. Niveau d’accès aux biens et a bien d’autres avantages ............................................................. 35 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -6Rapport d’étude 4.6. Vie sociale ..................................................................................................................................... 40 4.8. Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) ............................................................................... 47 4.9. Tradition et culture pygmée .......................................................................................................... 50 4.10. Santé et Nutrition ........................................................................................................................ 57 5. Conclusions......................................................................................................................................... 70 6. Référence bibliographique .................................................................................................................. 74 Annexe I. : Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA) Pygmées ............................. 76 Annexe II. : Chronogramme des activités.............................................................................................. 90 Annexe III. : Plan de collecte des données ............................................................................................ 91 Annexe IV. :Questionnaire d’enquête socio économique....................................................................... 93 Annexe V. : Liste des chefs des ménages pygmées du secteur Mikeno ............................................ 100 Annexe VI. : Les Cartes ........................................................................................................................ 102 Liste des tableaux Tableau 1: Répartition des ménages selon les sites .............................................................................. 27 Tableau 2: Composition des ménages ................................................................................................... 27 Tableau 3: Nom de la personne ayant la plus vécu sur le site ............................................................... 34 Tableau 4: Les types des conflits entre Pygmées et autres communautés ........................................... 42 Tableau 5: Méthode de résolution de conflit entre individus .................................................................. 43 Tableau 6: Appartenance à une organisation quelconque ..................................................................... 44 Tableau 7: Cultures de champ pratiquées pour la survie ....................................................................... 45 Tableau 8: Appréciation de la quantité produite par saison culturale .................................................... 45 Tableau 9: Les produits ramassés destinés à la vente .......................................................................... 46 Tableau 10: Type d’élevage du bétail pratiqué....................................................................................... 46 Tableau 11: Destination des produits d’élevage..................................................................................... 47 Tableau 12: Produits forestiers non ligneux d’origine végétale.............................................................. 48 Tableau 13: Produits forestiers non ligneux d’origine animale ............................................................... 49 Tableau 14 : Noms différents de denses chez les Pygmées ................................................................. 52 Tableau 15: Le lieu de soins en cas de maladies .................................................................................. 57 Tableau 16: Nombre d'enfant né dans un centre de santé ou la maternité ........................................... 58 Tableau 17: Nombre d’enfants morts au bas âge .................................................................................. 58 Tableau 18: Aliments de base dans le ménage ..................................................................................... 61 Tableau 19: Le nombre de repas pris par jour ....................................................................................... 61 Tableau 20: Nombre de fois par semaine pour se rendre au marché ................................................... 61 Tableau 21: Le lieu d'approvisionnement en bois .................................................................................. 63 Tableau 22: Source d’éclairage le soir ................................................................................................... 63 Tableau 23: Quantité de bois vendus par ménage ................................................................................ 63 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -7Rapport d’étude Tableau 24: Quantité de braise produite par semaine ........................................................................... 64 Tableau 25: Prix de vente par sac de braise .......................................................................................... 64 Tableau 26: Nombre d'enfant qui étudient.............................................................................................. 65 Tableau 27: Importance du parc selon les Pygmées ............................................................................. 66 Tableau 28: Ressources autorisées à collecter dans le parc................................................................. 66 Tableau 29: Pygmées travaillant pour le parc ........................................................................................ 67 Tableau 30: Fonctions exercées par les Pygmées ................................................................................ 67 Tableau 31: Les animaux qui sont protégés dans le parc ...................................................................... 67 Tableau 32: Les animaux qui ravagent les cultures ............................................................................... 68 Tableau 33: Comment empêcher les animaux de ravager les cultures ................................................. 68 Tableau 34: Les avantages du Parc ....................................................................................................... 68 Tableau 35 : Attitudes envers les travailleurs du parc............................................................................ 69 Tableau 36: Conseils de Pygmées aux gestionnaires du parc .............................................................. 69 Liste des figures Fig. 1: Carte du secteur Mikeno du PNVi ............................................................................................... 13 Fig. 2: Vue du Nyiragongo à partir de Kanyarutshinya........................................................................... 15 Fig. 3: Le Mikeno avec fissures/ torrents ................................................................................................ 15 Fig. 4: Les pygmées batwa de la région des grands lacs © Minority Rights Group 2001 ..................... 17 Fig. 5: Etat de santé physique d'un Pygmée à Sesero .......................................................................... 29 Fig. 6: Style d'habillement des Pygmées à Sesero ................................................................................ 29 Fig. 7: Type de maison à Kibaya/Bunagana........................................................................................... 30 Fig. 8: Type de maison pygmée à Jomba .............................................................................................. 30 Fig. 9: Maison d’hébergement pygmée à Jomba ................................................................................... 31 Fig. 10: Type d’abris pygmée à Sesero .................................................................................................. 31 Fig. 11: Etang d'eau de Kibaya/Bunagana, lieu d'approvisionnement en eau par les Pygmées........... 60 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -8Rapport d’étude Liste des graphiques Graph. 1:Structure par âge de la population étudiée ............................................................................. 28 Graph. 2: Répartition par sexe des répondants...................................................................................... 28 Graph. 3: Etat de santé physique des membres du ménage ................................................................. 28 Graph. 4: Tenue vestimentaire des membres du ménage ..................................................................... 28 Graph. 5: Occupation du répondant à l'arrivée de l'enquêteur............................................................... 29 Graph. 6: Caractéristiques de la maison du répondant .......................................................................... 30 Graph. 7: Age de la maison du répondant.............................................................................................. 31 Graph. 8: Caractéristiques de l'intérieur de la maison............................................................................ 32 Graph. 9: Caractéristiques des alentours de la maison ......................................................................... 32 Graph. 10: Etat de latrine du répondant ................................................................................................ 32 Graph. 11: Etat de la poubelle du répondant.......................................................................................... 32 Graph. 12: Temps vécu par le répondant sur le site .............................................................................. 33 Graph. 13: Visite du répondant vers son lieu de provenance ............................................................... 33 Graph. 14: Motif de visite au lieu de provenance ................................................................................... 34 Graph. 15: Connaissance de la personne ayant la plus véçue .............................................................. 34 Graph. 16: Statut des occupants de la parcelle...................................................................................... 35 Graph. 17: Dimensions de la parcelle du répondant .............................................................................. 36 Graph. 18: Possession de champ.......................................................................................................... 36 Graph. 19: Nombre des champs............................................................................................................. 37 Graph. 20: Statut du champ en possession ........................................................................................... 37 Graph. 21: Lieu d’emplacement du champ du répondant ...................................................................... 37 Graph. 22: Dimension du champ desiré par le répondant...................................................................... 38 Graph. 23: Motif d’emplacement exprimé par le répondant ................................................................... 38 Graph. 24: Les biens que possède le répondant .................................................................................. 38 Graph. 25: Etat dans lequel se trouvent les biens du répondant ........................................................... 39 Graph. 26: Type de maison de rêve du répondant ................................................................................. 40 Graph. 27: Biens rêvés par le répondant................................................................................................ 40 Graph. 28: Moyens d’obtention des biens .............................................................................................. 40 Graph. 29: Les relations sociales avec les autres ménages .................................................................. 41 Graph. 30: Les moyens de communication ............................................................................................ 41 Graph. 31: Réclamation de son droit ...................................................................................................... 41 Graph. 32: Les sources de conflits chez les Pygmées........................................................................... 42 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -9Rapport d’étude Graph. 33: Les efforts fournis pour vivre en paix.................................................................................... 43 Graph. 34: Types de conflits entre Pygmées et autorités ...................................................................... 44 Graph. 35: Produits des champs destinés à la consommation .............................................................. 45 Graph. 36: Principaux produits de ramassage ....................................................................................... 46 Graph. 37: Type d’élevage convoité ....................................................................................................... 47 Graph. 38: Objets d’arts fabriqués .......................................................................................................... 50 Graph. 39: Destination des objets fabriqués .......................................................................................... 50 Graph. 40: Organisation de la dense chez les PA ................................................................................. 51 Graph. 41: Les plus impliqués dans la cérémonie de danse ................................................................. 51 Graph. 42: Les biens réclamés pour la dot............................................................................................. 52 Graph. 43: Organisation d’une cérémonie de mariage .......................................................................... 53 Graph. 44: Appréciation du mariage interethnique ................................................................................. 53 Graph. 45: Disposition pour une jeune fille rendue grosse .................................................................... 54 Graph. 46: Causes de la mort chez les Pygmées de Mikeno ................................................................ 54 Graph. 47: Procédure d’organisation des obsèques .............................................................................. 59 Graph. 48: Sens du nom attribué à l’enfant ............................................................................................ 55 Graph. 49: Considération de la femme chez les PA .............................................................................. 56 Graph. 50: Considération sur la scolarisation des filles ......................................................................... 59 Graph. 51: Maladies fréquentes dans les ménages ............................................................................... 57 Graph. 52: Maladies les plus fréquentes chez les enfants de moins de 5 ans ...................................... 59 Graph. 53: Connaissance des IST et SIDA ............................................................................................ 59 Graph. 54: Moyen de protection contre les IST et le SIDA .................................................................. 62 Graph. 55: Distance pour atteindre l’hôpital ........................................................................................... 59 Graph. 56: Distance du lieu d'approvisionnement .................................................................................. 60 Graph. 57: Distance parcourue pour atteindre le marché ...................................................................... 62 Graph. 58: Types de produits habituellement achetés au marché......................................................... 62 Graph. 59: Montant maximum disponible à l’achat de la nourriture ....................................................... 62 Graph. 60: Quantité de bois par ménage .............................................................................................. 63 Graph. 61: Collecte de bois de chauffe .................................................................................................. 63 Graph. 62: Dépense mensuelle pour la scolarité ................................................................................... 65 Graph. 63: Distance parcourue par les enfants pour atteindre l’école ................................................... 65 Graph. 64: Autorisation d'entrer dans le parc ......................................................................................... 66 Graph. 65: Connaissance sur les activités illégales dans le Parc .......................................................... 69 Graph. 66: Ce que doit le parc pour améliorer les conditions de vie pygmée ....................................... 69 Graph. 67: Ce que les Pygmées feront pour aider le Parc..................................................................... 70 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -10Rapport d’étude Summary This socio-economic study, cultural, attitude and perceptions of the communities Twa Pygmies took place in Mikeno sector of the National Park of Virunga. This sector is located between 29° 21' E-29° 36' and 1° 20' - 1° 31' S, in the southern part of PNVi. Adopted methodology was the description of the socio-economic and cultural conditions of the Indigenous People like their perceptions and attitudes towards the Park. Not only we managed one questionnaire on the level of the households but also utilized free interviews and discussions in groups with targeted people supposed sufficiently informed in order to reach the qualitative data. For reasons of reliability and exhaustiveness of the data to be collected, the investigation was made in a systematic way village by village by a team of 7 investigators. The investigation made it possible to collect information on 292 individuals brought together in 70 households. The results are presented according to the aims of the study in descriptive cross tables and graphs. The developed points are as follows: Identification of the detailed socio-economic parameters of the PA bordering of the Mikeno sector in connection with their life mode, perceptions and attitudes of these communities with respect to the natural stock management of the Mikeno sector of the National Park of Virunga, Identification of the practices likely to influence negatively as well as positively the perennial management of the resources of the Park waitings of the Pygmies communities which can contribute to the management of the Park. The study thus made it possible to index the principal problems lived by PA, the causes for each problem and the consequences which result from this. With a view to an installation of an effective and participative mechanism making it possible to preserve the natural resources while improving the socio-economic living conditions of the PA, a Development Plan of the Autochthones People of the Mikeno sector was elaborated. This Plan defines the objectives to pass from the negative state in a positive state of the living conditions of PA, the best possible solutions or strategies to solve the various problems as well as the actions to be carried out to concretize the solutions. The principal actors for each action to carry out are defined in this Plan as well as the indicators and mechanisms of follow-up and evaluation. Résumé L’étude socio-économique, culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées a eu lieu dans secteur Mikeno du Parc National des Virunga. Ce secteur est situé entre 29° 21’ E-29° 36’ et 1° 20’ – 1° 31’ S, dans la partie sud du PNVi. La méthodologie adoptée a été celle de la description des conditions socio-économiques et culturelles des Peuples Autochtone ainsi que leurs perceptions et attitudes envers le Parc. Nous avons, non seulement administré un questionnaire au niveau des ménages mais également fait intervenir des interviews libres et des discussions en groupes avec des personnes ciblées supposées suffisamment informées afin d’accéder aux données qualitatives. Pour des raisons de fiabilité et d’exhaustivité des données à collecter, l’enquête a été faite de manière systématique village par village par une équipe de 7 enquêteurs. L’enquête a permis de récolter les informations sur 292 individus réunis dans 70 ménages. Les résultats sont présentés suivant les objectifs de l’étude dans des tableaux croisés descriptifs et des graphiques. Les points développés sont les suivants : Identification des paramètres socio-économiques détaillés des PA riveraines du secteur Mikeno en rapport avec leur mode vie, perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des ressources naturelles du secteur Mikeno du Parc National des Virunga, Identification des pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur la gestion pérenne des ressources du parc Les attentes des communautés Pygmées pouvant contribuer à la gestion du Parc. L’étude a ainsi permis de répertorier les principaux problèmes vécus par les PA, les causes pour chaque problème et les conséquences qui en découlent. Dans le souci d’une mise en place d’un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout en améliorant les conditions de vie socioéconomiques des communautés Pygmées, un Plan de Développement des Peuples Autochtones du secteur Mikeno a été élaboré. Ce Plan définit les objectifs pour passer de l’état négatif à l’état positif des conditions de vie des PA, les meilleures solutions possibles ou stratégies pour résoudre les différents problèmes ainsi que les actions à mener pour concrétiser les solutions. Les principaux acteurs pour chaque action à mener sont définis dans ce Plan ainsi que les indicateurs et mécanismes de suivi et évaluation. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -11Rapport d’étude Muhtasari Utafiti hii ya kijamii na kiuchumi, utamaduni, tabia na mitazamo ya jamii ya Wambuti TWA ulifanyika katika Mikeno sekta ya Hifadhi ya Taifa ya Virunga. Sekta hii iko kati ya 29 ° 21 'E-29 ° 36' na 1 ° 20 '- 1 ° 31' S, katika sehemu ya kusini ya PNVi. Umepitishwa mbinu ilikuwa maelezo ya hali ya kijamii na kiuchumi na kiutamaduni ya Watu wa asili kama mitizamo yao na mitazamo kuelekea Park. Si tu sisi imeweza moja dodoso katika ngazi ya kaya lakini pia itatumika mahojiano bure na majadiliano katika vikundi na watu walengwa walidhani kutosha taarifa ili kufikia data ya ubora. Kwa sababu ya kuegemea na exhaustiveness ya data kukusanywa, uchunguzi ulifanywa katika kijiji utaratibu kwa njia ya kijiji na timu ya wapelelezi wa 7. uchunguzi alifanya hivyo inawezekana kukusanya taarifa juu ya watu 292 kuletwa pamoja katika kaya 70. matokeo ni iliyotolewa kwa mujibu wa malengo ya utafiti katika meza ya kina msalaba na grafu. pointi maendeleo ni kama ifuatavyo: Ubainishaji wa vigezo kina ya kijamii na kiuchumi ya PA inayopakana wa sekta Mikeno katika uhusiano na mode maisha yao, mitizamo na tabia ya jumuiya hizo kwa heshima na usimamizi wa sekta ya asili hisa Mikeno ya Taifa ya Hifadhi ya Virunga, Identification ya mazoea ya uwezekano wa kushawishi vibaya kama vile vyema usimamizi wa rasilimali za kudumu wa waitings Hifadhi ya Mbilikimo wa jamii ambayo inaweza kuchangia katika usimamizi wa Park. Utafiti hivyo alifanya hivyo inawezekana ripoti ya matatizo makuu ya kuishi na PA, sababu za kila tatizo na matokeo ambayo matokeo kutoka hii. Kwa nia ya ufungaji wa mfumo madhubuti wa kushiriki na kufanya hivyo inawezekana kuhifadhi maliasili wakati kuboresha hali ya maisha ya kijamii na kiuchumi ya PA, Mpango wa Maendeleo ya Autochtones Watu wa sekta Mikeno alikuwa na kufafanua. Mpango hii inaelezea malengo ya kupita kutoka hali hasi katika hali nzuri ya hali ya maisha ya PA, ufumbuzi bora au mikakati ya kutatua matatizo mbalimbali kama vile hatua ya kufanyika kwa concretize ufumbuzi. watendaji wa kuu kwa ajili ya kila hatua ya kutekeleza hufafanuliwa katika Mpango huu pamoja na viashiria na mifumo ya ufuatiliaji na tathmini. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 1. Présentation du milieu d’étude 1.1. Situation géographique La présente étude a été réalisée dans les villages riverains du Parc National des Virunga secteur Mikeno. Ce Parc se situe sur l’équateur, à l’Est de la République Démocratique du Congo, le long de la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Sa superficie est de 784368 ha1. Il a une forme allongée selon un axe nord –sud. Il est limité au Nord par la rivière Puemba à 00°56’ et au Nud par l’île Tchegera dans le lac Kivu, à 01° 39’ sud. Sa longueur maximale est de 300 km et sa largeur moyenne de 23 km (avec un minimum de 2,3 km au sud de Mabenga). Son altitude est de 5119 m (Pic Marguerite sur le Ruwenzori et le plus basse est de 680 m, au confluent des rivières Puemba et Semuliki. Le secteur Mikeno, quant à lui, situé entre 29 ° 21 'E - 29 ° 36' E et 1 ° 20 'S - 1 ° 31' S, est une partie du secteur sud du PNVi (Mikeno et Nyamulagira), formant la partie congolaise de la chaîne des volcans Virunga. L’espace Mikeno est adjacent et contigu avec les Parc National des Volcans au Rwanda et le Mgahinga Gorilla National Park en Uganda.2 Cette étude s’est passée dans quatre groupements dont Kibumba en territoire de Nyiragongo et Jomba, Kisigari, et Rugari en territoire de Rutshuru. Elle correspond à la région de massif des Virunga qui partage des frontières avec le Rwanda et l’Uganda et protégé dans ces deux pays par le Parc National des Volcans et le Mgahinga Gorilla National Parc. Cette région comprend six principaux volcans non actifs formant un arc de cercle et dont le massif forestier est couramment appelé massif des Virunga. Il s’agit de Mikeno, Karisimbi, Visoke, Sabinyo, Gahinga et Muhabura. Seul le Volcan Mikeno est entièrement dans PNVi, mieux en RDC. Les volcans Karisimbi, Visoke et Sabinyo sont en partie à l’intérieur du PNVi ; les deux premiers formant la frontière entre le Rwanda et la RDC alors que le dernier est partagé entre la RDC, l’Uganda et le Rwanda. Ce parc qui est jusqu’à ces jours en proie à des conflits armés récurrents, fait l’objet d’une littérature abondante. Ces conflits sont sources de ravages dans cette zone et affectent son environnement naturel. 1.2. Description de la zone d’Etude Le secteur Mikeno fait partie du secteur sud du PNVi (Mikeno et Nyamulagira) 29° 21’ E - 29° 36’ E et 1° 20’ S - 1° 31’ S, formant la composante congolaise des volcans éteints. Le secteur Mikeno est donc contigu au PNV (Rwanda) et au MGNP (Ouganda). b. Végétation et valeur biologique du secteur Mikeno La végétation du secteur Mikeno est celle connue sous le nom d’afromontagnarde. Il s’agit, selon la classification, celle qui se développe à des altitudes différentes sur le continent africain selon la latitude et les climats locaux (en particulier l’importance et surtout la fréquence des pluies). Au PNVi, la forêt de montagne telle qu’on en observe sur le Mikeno se développe à partir de 1800 m environ au niveau du couloir écologique de Mwaro. Entre 1800 et 2800 m d’altitude on observe une forêt dense humide à Ficalhoa laurifolia et Podocarpus milanjianus très diversifiée et riche en espèces. Les arbres atteignent 25 m de haut avec des feuilles généralement petites. A la même tranche altitudinale les endroits récemment déboisés sont indiqués par le développement d’une forêt secondaire à Neoboutonia macrocalyx. La forêt de bambou se trouve généralement entre 2300 et 2600 m d’altitude sur sol meuble et riche en humus. Il s’agit ici d’une végétation monospécifique dont l’espèce y est Sinarundinaria alpina. Sauf dans les clairières, ce type de forêt n’est pas propice au développement d’un sous bois riche et diversifié. On y retrouve que peu de plantes herbacées dont Viola abyssinica et Clematis sinensis. 1 2 LANGUY, M. et De MERODE, 2006, p 21 BASABOSE, K, A et al. June 2010, p8. Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -13Rapport d’étude A partir de 2600 m d’altitude se développe une végétation afro-subalpine. Sur cet étage, les précipitations diminuent sensiblement et la température moyenne chute rapidement. Le principal type de végétation vers 3000 m est la forêt à Hagenia abyssinica qui est une forêt claire largement dominée par cette espèce. Aux plus hautes altitudes se développe une forêt de bruyère, constituée essentiellement de l’espèce Philippia johnstonii pouvant atteindre 10 m de haut et sur les pentes plus sèches l’espèce Erica arborea. Le sol y est typiquement recouvert d’une épaisse couche de mousse. A la limite supérieure des Hagenia et des bruyères arborescentes (étage afro-alpin), on observe des vastes clairières vers 3700 m d’altitude. Les espèces les plus typiques de ces altitudes sont les Senecio et les Lobelia, atteignant environ 8 m de haut. Les faces supérieures du Mikeno sont abruptes contrairement à ce qui s’observe sur les autres volcans éteints ou dormant selon certains auteurs. KIBAYA/BUNAGANA JOMBA SESERO KIBUMBA TSHANZU HEHU Figure 1: Carte du secteur Mikeno du PNVi c. Faune Au centre de la diversité faunique se trouve l’espèce de gorille de montagne endémique pour le secteur Mikeno et dont sa conservation fut l’objet même de la création du Parc National des Virunga alors Parc National Albert en 1925, suite à l’idée et aux pressions du naturaliste et taxidermiste Carl Akeley. Le Parc National de Virunga abrite au moins 218 espèces des mammifères. Ce nombre d’espèces exceptionnellement élevées est dû à l’extrême diversité et biotopes du PNVi, en raison de variation d’altitude et de pluviosité très importantes. Parmi ces espèces on en trouve 13 qui sont considérées comme menacées d’extinction parmi lesquelles les Gorilles de montagnes appelés Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -14Rapport d’étude Gorilla beringei beringei et les éléphants. Ceci place le PNVi au tout premier plan des zones protégées recelant le plus d’espèces menacées. d. Gestion du secteur Mikeno La gestion du secteur Mikeno comme celui de tout le parc a été confiée par le gouvernement congolais à l’ICCN. Pour mieux superviser et gérer ce secteur, 5 postes de patrouilles y ont été installés notamment: Gatovu, Bukima, Bikenge, Jomba et en fin le poste de patrouille de Gikeri à Kibumba. e. Milieu humain 1°) Contexte démographique Comme partout autour du Parc national des Virunga, le secteur Mikeno est entouré par une population très dense. Une des graves conséquences de cette démographie galopante est la pression qui s’exerce sur les ressources du Parc National des Virunga. En début 2007, la population de la chefferie de Bwisha était de 334 341 personnes avec 65.164 hommes, 71.648 femmes et 197.528 enfants dont 101.666 filles, soit 234 ha/km². Source: Tableau synoptique de la population Congolaise et Ethnique quatrième Trimestre 2009. 2°) Contexte économique et social La population pratique principalement l’agriculture sur un sol volcanique très fertile et un climat tempéré par l’altitude permettant de produire une variété de produits agricoles. Il y existe un grand potentiel agricole pour la production des bananes, maïs, sorgho, haricot, pomme de terre légumes divers; fruits divers comme les avocats, les papayes, ananas, orange ect3. Avant la guerre, la région produisait énormément de produits agricoles dont le surplus se vendait sur les marchés locaux de Rutshuru et de Goma et une partie était écoulée à Kinshasa. La région dispose aussi d’un potentiel en élevage de vache. Il y a également l’élevage du petit bétail : chèvre et mouton et des porcins ainsi que la volaille : poule, canard et dindons. Mais, l’élevage a été gravement affecté par la guerre au point que nombreux paysans ne disposent plus d’animaux domestiques, bien que certains puissent encore élever quelques têtes de vaches à la lisière du parc. f. Cadre de la conservation, création du parc, migration et déplacement des populations Suivant différentes recherches, l’utilisation des forêts (et Parcs) dans les pays africains est passé par trois étapes et le Virunga n’a pas échappé à cette réalité ; - l'occupation précoloniale, lorsque les habitants étaient libres de convertir et d'utiliser les terres boisées; - les périodes coloniale et postcoloniale qui excluaient les populations des forêts denses; - la récente période de l'évolution de la conservation prévoyant des formes de gestion communautaire. Le décret royal du 21 avril 1925 créait le PNVi avec une étendue de 50.000 ha autour de la chaîne des volcans éteints (Mikeno et Karisimbi) dans le Sud-Est de la zone administrative de Rutshuru pour la conservation et protection des gorilles de montagne découverts autour de 1900 dans cette région. Entre 1929 et 1958, le parc s’étendra sur les autres parties des territoires de Rutshuru, Beni et de Lubero jusqu’à couvrir une superficie de 809.000 ha. Le parc a été constitué grâce à 4 opérations à savoir : - les expropriations paysannes pour cause d’utilité publique ; - le déplacement des populations en raison de l’épidémie de la maladie du sommeil ou dans le cadre des migrations des peuples indigènes (MIP) ; - cession et échange des collines ; - rachat des droits indigènes. g. Relief La zone a un relief multiforme caractérisé par des plaines, des plateaux, des collines et chaînes de montagnes dont certaines avec souvent des vallées profondes où coulent des cours d’eau avec des potentialités hydro électriques énormes. La chaîne des Mitumba traverse la zone du 3 . BASHONGA, 2009 ; voir liste bibliographique Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -15Rapport d’étude Sud au Nord dans sa partie Ouest. La chaîne des volcans endormis forme en même temps la limite du Parc National des Virunga et celle du Parc National des Volcans au Rwanda et la limite Est de la zone d’étude. Cette chaîne se caractérise par une succession de 4 volcans endormis : le Karisimbi 4.500 m, Mikeno 4 437 m, Visoke 3 711 m et Sabyinyo 3 501 m et ne dispose d’aucun cours d’eau. Elle est fissurée en plusieurs endroits en forme des vallées sur pente créant des torrents mortels pendant la saison des pluies. Les torrents les plus connus sont Magarure, Rihato, Kanyamagufa (Rutaka) sur le Mikeno ; le Nyabugondo et Kamonyo sur le Sabyinyo. La zone centrale est limitée au Nord par lac Edouard (916 m, 2.240 km²) et une vaste plaine s’étendant vers le Sud et qui s’élève progressivement jusqu'à 1900 m d’altitude (Mwaro) avant de se dresser en montagne. Au Centre, la zone forme une chaîne de montagne composée par des volcans actifs dont deux principaux (le Nyiragongo, 3 470 m et le Nyamulagira, 3 056 m d’altitude) entourés d’innombrables volcans adventifs qui émergent d’un vaste plateau de laves. Fig.2: Vue du Nyiragongo à partir de Kanyarutshinya Fig.3: Le Mikeno avec fissures/ torrents h. Géologie et sols Les montagnes de la frange ouest du Paysage sont faites de roches métamorphisées d’âge protérozoïque. Les plaines au sud du lac Edouard sont faites d’alluvions quaternaires, qui donnent des sols sableux ou argilo-sableux, mais elles comprennent aussi des horizons de poussières volcaniques. Les formations volcaniques les plus anciennes datent du Miocène (12 millions d’années); les plus récentes sont actuelles. Ces formations volcaniques donnent des sols très perméables, incapables de retenir l’eau mais extrêmement fertiles. Les sols des plaines autour du lac Edouard ont aussi été influencés par la zone de volcanismes explosifs située en Ouganda juste à l’est du Paysage dans le Parc National Queen Elizabeth. Le Sol du Territoire de Nyiragongo est un sol volcanique dans la partie Est. Dans les parties Ouest et le Sud du territoire la couche arable est faible et se plaque sur la coulée de laves. De part son aspect physique et sa pédologie le territoire de Nyiragongo est à vocation agropastorale. Dans le domaine agricole les cultures maraîchères constituent le principal atout du territoire. Le sol du territoire de Rutshuru est aussi très fertile et d’origine volcanique. Comme dans le Masisi, la couche arable est importante sur toute l’étendue du Territoire. Les cultures les plus importante sont le manioc, le soja, le haricot, la banane, le sorgho, le mais et le riz. i. Hydrographie La zone de notre étude se penche sur les deux lacs à savoir le lac Edouard au nord et le lac Kivu au sud. En territoire de Rutshuru, quatre rivières importantes ; la Rutshuru, la Rwindi, la Evi et l’Ishasha drainent les eaux collectées des ruisseaux et petites rivières vers le lac Edouard. La superficie du lac Edouard est de 2.150 Km² dont 1.630 Km² pour la partie congolaise et 520 km² pour l’Uganda. Comme pour la plupart des lacs du Rift Albertin ou des bassins hydrographiques du fleuve Nil, ce lac est très connu pour ses poissons dont les genres Tilapia, Clarias, Protoptères, Barbus. La capture des Tilapia constitue une source importante de revenus pour les familles riveraines du parc et pour les pêcheurs dans les enclaves de pêcheries de Vitshumbi, Nyakakoma. Ce lac est devenus célèbre par son enclavement total dans le Parc National des Virunga, site du patrimoine mondial. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -16Rapport d’étude Plusieurs étangs occupent aussi des espaces non négligeables dans le territoire. Le groupement de Gisigari possède 5 grands étangs : Chuki, Kijege, Kirwa, Buchoko et Nyehanga. Le groupement de Bukoma en dispose deux grands. Dans le groupement de Jomba, citons l’étang Chankeri d’origine tectonique. Il y a lieu de signaler l’existence de plusieurs zones marécageuses dont les plus importantes se localisent au niveau de Jomba sur la rivière Kamira, près de Kinyandonyi sur la Kabaraza, au niveau de Kibirizi sur la Rwindi. g. Climat D’une manière générale, la zone de notre étude connaît deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches qui se repartissent comme suit : De mi-septembre à mi-décembre, grande saison pluvieuse, De mi-mars à mi-mai, petite saison pluvieuse, Mi-décembre à début mars, petite saison sèche, Mi-mai à début septembre, grande saison sèche. La pluviométrie est très variable et se situe entre 900 mm et plus de 2 000 mm d’eau de pluie par an. Les zones les plus arides sont les régions nord, autour du lac Edouard et les plus humides se localisent dans la zone haute du secteur Mikeno. Comme pour la pluviométrie, les températures varient aussi beaucoup avec les milieux. Dans les milieux de basses altitudes, elles sont trop élevées et varient de 23 a 28 ºC dans les milieux de haute altitudes (ici la partie occupée par la population humaine), les températures sont tempérée et varie entre 24 ºC et 16 ºC ; de fois elles vont plus bas et peuvent atteindre 14 ºC. h. Description sommaire du conflit entre Parc et population4 Les conflits opposant l’ICCN aux populations riveraines présentent différentes formes au point qu’il est difficile de sérier le vrai déterminant. Toutefois, on note : a. La violation des limites du Parc par les populations locales à la recherche dit - on de la terre pour raison de croissance démographique et infertilité des terres. Mais aussi par incitation politicienne pour des raisons électorales. Cette violation prend différentes formes suivant les milieux : installation humaine (construction des maisons), envahissement pour des raisons agropastorales, etc. L’occupation des certaines portions du Parc par les populations riveraines ne date pas seulement de cette décennie. Ce sont des actes qui se répètent surtout durant les périodes troubles de la RDC comme le signale Mugangu5 pour les périodes de « 1958 par le MNC/L, 1964 durant la rébellion, dernières durant les deux guerres de l’AFDL et du RCD. b. L’absence ou mieux l’inadéquation des mesures (actions) incitatives au profit des communautés locales. Ces dernières, reconnaissant qu’elles ont perdu leurs terres au profit du Parc, ne tirent aucun profit de la protection du Parc alors qu’ils présument que l’Institution en charge de la gestion (ICCN) fait entrer des recettes de ce Parc. c. L’insécurité grandissante dans la province. Depuis plus d’une décennie, la province du Nord-Kivu subit des guerres et conflits armés à répétitions avec des conséquences graves sur les populations de cette contrée : pillage, destruction des cultures, assassinat et tuerie des populations, déplacement des populations, etc. d. La pauvreté et le manque d’opportunité d’emploi est un autre déterminant au point que toute la population active se rabat sur l’exploitation des ressources du Parc sans conscience : fabrication de braises, sciage, braconnage, coupe de bois de construction et tuteurs, etc. 4 KUJIRAKWINDJA et al. 2008 MUGANGU, S., 2003. Conservation et utilisation durable de la biodiversité en temps de troubles armes, cas du Parc National des Virunga. 5 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -17Rapport d’étude 2. Revue de la littérature sur la vie des Peuples Autochtones Les Pygmées de la région des Grands-Lacs Figure 4: Les pygmées batwa de la région des grands lacs © Minority Rights Group 2001 2.1. Situation géographique et socio démographique Les Pygmées Batwa de la région des Grands-Lacs6 vivent dans des régions du sud de l’Ouganda, de l’Est de R DC, du Rwanda et du Burundi. On estime que cette population Batwa compte de 70000 à 87000 personnes dispersées sur une zone d’environ 100.000km2. Les Batwa sont minoritaires en nombre et aussi politiquement, rassemblant de 0,02% à 0,7% de la population des divers pays qu’ils occupent aujourd’hui. Ils ne constituent ni une force ni un groupe politique important. Les Batwa se considèrent comme un peuple colonisé : tout d’abord par les agriculteurs, puis par les pasteurs en maints endroits et enfin par les Européens. Dans certaines zones, les Batwa ont défendu avec acharnement leurs forêts ancestrales contre les empiétements de ses envahisseurs. Mais aujourd’hui, ils ont presque tous vu leurs forêts disparaître ou leur droit d’y vivre dénié. Chaque groupe colonisateur a fait peser une forte pression sur la forêt d’origine, en transformant la majeure partie en terre cultivée, en pâturage, en plantation commerciale et, plus récemment, en zones protégées pour les réserves de chasse et les exercices militaires. Dans ces régions, de nombreux Batwa furent incapables aux dix-neuvième et vingtième siècles, de subsister uniquement grâce à la chasse et à la cueillette à cause d’une déforestation à grande échelle. 2.2. La discrimination : Le problème majeur La discrimination contre les Batwa revêt trois formes principales7 : les stéréotypes négatifs, la ségrégation et le déni des droits. Au mépris de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, ces types de discrimination vis-à-vis des peuples autochtones sont courants et représentent 6 7 LEWIS 2001, p.5 LEWIS Op. cit. p.14 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -18Rapport d’étude un problème grave dans un certain nombre de pays d’Afrique. Les chasseurs-cueilleurs et les anciens chasseurs–cueilleurs sont parmi ceux qui subissent les types les plus graves de discrimination ethnique en Afrique aujourd’hui principalement de minuscules minorités qui sont reconnues par ellesmêmes et par leurs voisins comme étant la véritable population autochtone, descendant des premiers habitants des zones qu’ils occupent. En contraste avec les points de vue locaux populaires, des études comparatives montrent que la discrimination est très grave et très dommageable lorsque les chasseurs-cueilleurs ont perdu presque toute possibilité de vivre de la chasse et de la cueillette, et ont dans une large mesure, adopté le mode de vie de leurs voisins. La discrimination est bien plus un problème à la campagne fait des populations locales y compris des fonctionnaires locaux. La situation des Batwa en est un exemple cruel. Les stéréotypes négatifs En général, leurs voisins pasteurs et agriculteurs associent étroitement les chasseurs-cueilleurs à la vie sauvage, à la brousse inculte. Tout comme la vie sauvage, les Batwa sont méprisés mais aussi craints. Ils sont comme des animaux dont la sexualité n’est pas limitée par des interdits culturels, des gens qui comme des animaux insatiables, se nourrissent d’aliment écoeurant et tabous, qui sont incapables de ressentir la moindre honte ou décence, des gens qui sont capables de tout. Ils ne sont bons que pour emplois sales et fastidieux et soient identifiables par leur attitude et leur petite taille. Ces stéréotypes, impliquant une infériorité physique et innée, sont caractéristiques d’idéologies racistes présentes dans le monde entier. Les différents types de violation des droits humains dont souffrent les peuples autochtones confirment toute ces questions fondamentales : ils sont tous marginalisés et beaucoup n’ont pas droits à l’existence en tant que peuples, ni le droit de déterminer leur propre développement. Marginalisation dans les services sociaux Selon IWIGIA8, citant le rapport du groupe de travail d’experts de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur les populations, dans beaucoup de régions occupées par les peuples autochtones, les infrastructures sont insuffisantes voire inexistantes. Les services sociaux comme les écoles, les infrastructures sanitaires, les réseaux routiers sont rares et éloignés ou légers. Cela a eu un impact négatif sur le nombre d’employés et la qualité de leurs services. En conséquence, le taux d’analphabétisme et le taux de mortalité dans ces régions sont beaucoup plus élevés, considération faite aux régions occupées par le reste de la société. Le manque de leurs propres professionnels dans les domaines de l’éducation, de la santé humaine et animale, du système judiciaire et de l’administration publique prive les peuples autochtones de la représentation dans les instances importantes de prise de décision à tous les niveaux. Vivant dans des endroits éloignés, retirés, isolés, beaucoup d’autochtones n’ont pas d’accès suffisant à l’école. Ce qui fait que le taux de scolarisation est souvent de moins de 50% inférieur au niveau national et le taux d’alphabétisation sont aussi très faibles en général. En raison des faibles niveaux d’instruction, les peuples autochtones se retrouvent avec des faibles revenus par habitants, une espérance de vie faible et décroissante à cause de la faiblesse des normes nutritionnelles et du niveau insuffisant des soins de santé primaire. A cela s’est récemment ajouté l’abus de l’alcool, le niveau élevé de violence conjugale, le crime et la dépression. Des exemples de la marginalisation sociale des peuples autochtones sont de plusieurs ordres et nous en citerons juste quelques-uns : - Le droit aux soins de santé et à l’assistance médicale ; - Le droit à l’éducation ; - Le droit de déterminer son propre avenir ; - Les droits fonciers. Le droit aux soins de santé et à l’assistance médicale Les Batwa du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda sont très discriminés en ce qui concerne les soins du fait de leur pauvreté et de leur marginalisation. L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Les taux de malnutrition et les statistiques de la santé sont généralement mauvais dans la région des 8 IWIGIA, 2005 : p. 58 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -19Rapport d’étude Grands Lacs et dans ces conditions, les Batwa, qui n’ont ni terre ni d’autres ressources pour se nourrir sont parmi les premiers à souffrir9. Les taux de mortalité infantile sont très élevés chez les Batwa. Les autorités reconnaissent que les niveaux de mortalité infantile chez les Batwa sont extrêmement élevés et que leur nombre dépasse toutes proportions. Les Batwa connaissent beaucoup de difficultés dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition et les enfants batwa souffrent de malnutrition chronique. Ils n’ont pas accès à l’eau potable parce qu’ils vivent dans des régions éloignées. Par manque d’argent pour s’acheter des médicaments et en raison de la discrimination dont ils sont victimes, les Batwa ne vont pas aux centres de santé et il ne leur reste qu’à espérer que la maladie guérira d’ellemême ou à faire de l’automédication. Beaucoup de Batwa, spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent de paludisme parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. Les Batwa ont un niveau très bas de vaccination des enfants et ces derniers sont exposés aux maladies les plus dangereuses (tétanos, coqueluche, rougeole et poliomyélite). Les mères enceintes ne fréquentent pas les centres de santé, elles ne reçoivent pas les vaccins nécessaires et généralement, elles accouchent à la maison dans de mauvaises conditions d’hygiène. Beaucoup de mères et enfants Batwa meurent ainsi pendant l’accouchement. Le droit à l’éducation Selon MRG10, au Rwanda, au Burundi et en Ouganda, le préjudice courant consiste à considérer les Batwa comme des retardés mentaux, et la grande majorité ne va pas à l’école. Même ceux qui commencent l’école ne peuvent résister jusqu’au bout simplement du fait de se sentir discriminés, marginalisés par les enseignants et leurs camarades. Les raisons de ce mépris et de cette discrimination sont que les enfants Batwa sont mal habillés, mal nourris, et sans assurance devant les autres enfants en raison de l’isolement qui caractérise leur vie. Le mépris de certains enseignants est reflété par exemple dans le fait que lorsqu’un enfant Twa commet une erreur, l’enseignant affirme que l’enfant est un bon à rien, un rétrogradé ou un retardé mental. A cause de leur pauvreté, les parents Batwa ne sont pas à même de trouver pour leurs enfants le nécessaire pour l’école à savoir l’uniforme scolaire, les livres, les cahiers, les stylos, etc. Tout cela a pour conséquence pour les enfants Batwa d’une part de ne pas fréquenter l’école, d’autre part de quitter ou abandonner l’école pour ceux qui s’étaient déjà inscrits. Le taux de fréquentation de l’école primaire chez les Batwa de RDC est de 11% contre 72% pour l’ensemble du pays. L’analphabétisme en RDC tourne autour de 20% à 53%, mais il est de 94% pour les Batwa11. Selon CAURWA12, pour le cas du Rwanda, comparativement au niveau national, le taux net de scolarisation à l’école primaire des bénéficiaires de la CAURWA est trop faible (48%) contre 72,8% du niveau national. Au primaire le taux net de scolarisation chez le sexe féminin est un peu plus élevé par rapport à celui du sexe masculin c’est-à-dire 55% contre 45%. Le droit de déterminer son propre avenir Selon ROGER13, en violation de l’article 22 de la charte africaine, l’idée fondamentale de la plupart des gouvernements et des ONG pour la politique de développement des Batwa et des autres peuples Pygmées est profondément discriminatoire envers leur culture et leurs valeurs traditionnelles. On considère souvent que le développement des Batwa va de pair avec la cessation de leur savoir et de leur technologie traditionnelle. Les activités traditionnelles des Batwa comme la chasse, la cueillette, le partage et le nomadisme sont souvent perçues à tort, comme représentant un stade inférieur de l’évolution sociale, conduisant à des famines et à des privations constantes. Ces suppositions ne sont pas confirmées par les études sur pygmées chasseurs-cueilleurs qui montrent qu’ils ont une meilleure alimentation que la plupart des peuples de l’Afrique subsaharienne. 9 IWIGIA Op. cit. p.59 MRG, 2003 p.42 11 WOODBURN, 1997 12 CAURWA 2004 p.17 13 ROGER, 1994 p.8 10 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -20Rapport d’étude L’idée de moderniser la technologie de la chasse et de la cueillette est écartée d’emblée. Alors qu’on encourage les paysans à acheter des charrues et des pesticides, les pasteurs à agrandir leurs troupeaux, à les vacciner et à les décontaminer, on empêche activement les Batwa qui continuent à chasser et à faire la cueillette d’obtenir des armes et des munitions adéquates pour remplacer leurs lances, leurs arcs et leurs flèches. Alors qu’on encourage les fermiers à vendre leurs récoltes, les gardiens de troupeaux leurs bétails et leurs chèvres et que les pêcheurs peuvent vendre leurs prises, on ne permet pas aux Batwa de chasser légalement et de vendre la viande du gibier qu’ils abattent. Quelles que soient les justifications invoquées, tout cela implique clairement une discrimination contre le mode de vie traditionnel des Batwa14 Les stéréotypes négatifs sur les Batwa sont profondément ancrés qu’il est rare que les organisations qui proclament le « développement », « l’intégration », ou « l’assimilation » des Batwa les consultent, parce qu’ils sont considérés comme « arriérés » et sans opinion valant la peine d’être entendue. Les solutions sont planifiées et imposées de l’extérieur très fréquemment par des non-Batwa vivant dans les centres urbains. Dans certaines régions, les Eglises rivalisent entre elles dans leur effort pour convertir et « fixer » les Batwa15 Ces initiatives ne font fréquemment que substituer, à la dépendance envers les fermiers, la dépendance envers une autre institution extérieure. De telles entreprises peuvent avoir de sérieuses conséquences pour les Batwa. Les communautés se divisent, de faux leaders émergent, soutenus par ces projets, opposant les progressistes, aux « traditionalistes », utilisant les bénéfices de ceux-ci pour en favoriser certains et en isoler d’autres, parfois causant l’effondrement de leur organisation sociale.16 Les droits fonciers En matière de droits fonciers LEWIS17 signale le mépris flagrant de la charte africaine, le déni des droits fonciers des chasseurs cueilleurs comme étant presque universel en Afrique, bien que ces droits aient été reconnus dans d’autres parties du monde comme l’Australie et le Canada. La chasse et la cueillette sont souvent considérées comme écologiquement non viables ou comme un usage rétrograde et non économique de la terre. La terre utilisée de cette manière est considérée comme disponible et est librement, voire sans ménagements, prise, sans aucune considération des droits de propriété des chasseurs-cueilleurs. L’idée largement répandue et fortement discriminatoire est que la chasse et la cueillette ne sont pas un usage légitime de la terre et ne confèrent pas de droits à son occupation continue. Cela contraste avec la vision largement répandue que l’agriculture et parfois aussi l’élevage, constituent un usage légitime de la terre pour lequel les occupants peuvent réclamer des droits exclusifs et ne peuvent pas être dépossédés irrégulièrement et sans obtenir réparation. Beaucoup de communautés Batwa conçoivent leur droit à la terre en terme de droit collectif, à titre plus souvent clanique qu’individuel. Ceci est spécialement vrai pour les Batwa vivant en forêt. La faible responsabilité des Batwa a rendu difficile l’organisation d’une résistance contre l’empiètement des étrangers sur la terre possédée en commun spécialement quand cette terre est constituée de forêt. Le droit collectif à la terre n’est pas reconnu dans le droit foncier actuel dans la région. Seuls des particuliers ou des institutions officiellement reconnues peuvent demander des titres de propriété foncière. De plus, les règlements relatifs à l’occupation continue dans les demandes de titres fonciers font une discrimination envers les Batwa nomades en ne tenant pas compte du fait que la majeure partie de leur terre semble être inoccupée la plupart du temps. On continue de refuser aux Batwa le même accès à la terre qu’aux autres peuples. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux est sans terre, ils sont relégués comme locataires ou squatters sur des terres qui appartiennent à d’autres particuliers, à des Eglises ou au gouvernement. S’ils possèdent quelque terre, ce n’est souvent que celle où se trouve leur maison. En Ouganda (1995), 82% des Batwa étaient insuffisamment sans terre, ceux qui en possèdent la trouvaient insuffisante pour leurs besoins alimentaires18. LEWIS et KNIGHT19 affirment qu’au Rwanda en 1993 seulement 1,6% des Batwa avaient suffisamment de terre pour cultiver. C’est seulement de manière exceptionnelle que des Batwa ont 14 LEWIS et KNIGHT, 1996 p.34 ADRIAENSSENS, 1996. 16 DOCIP :(59-60). 17 LEWIS, Op. cit. p.18 18 ROGER, 1994 p.40. 15 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -21Rapport d’étude été inclus dans la redistribution des terres après l’indépendance, la plupart des terres toujours occupées par les Batwa l’étaient déjà avant l’indépendance. Dans le passé, des Batwa avaient reçu de la terre des chefs de lignage pour les services rendus. Quelques communautés batwa créèrent même leurs propres terres de cultures par débroussaillage dans la forêt. Aujourd’hui, plusieurs de ces communautés restent sur une petite partie de leur terre originelle. Il a cependant été difficile pour les Batwa de garder leur terre, même quand ils possédaient des droits reconnus. La région montagneuse habitée par les Batwa est extrêmement fertile et convient très bien à l’agriculture. Il s’est produit une migration si intense de fermiers que ces régions ont une des plus fortes densités de population de l’Afrique rurale. La compétition pour la terre est féroce. Un très petit reste inexploité et les propriétés sont distribués inégalement entre les groupes de fermiers et pasteurs. Avec de telles pressions sur la terre, les Batwa sont des victimes faciles pour l’expropriation. Cela peut arriver de plusieurs façons : - Expulsion de la terre appartenant aux Batwa LEWIS20 a montré que beaucoup de Batwa sont locataires de fermes privées. Comme les installations des fermiers s’agrandissent et que la demande de terre s’intensifie, les endroits occupés par les locataires sont récupérés pour pourvoir aux besoins des parents des propriétaires des terres. Les Batwa ressentent souvent cela comme une injustice, surtout quand ils résident sur place depuis de nombreuses années. Beaucoup refusent de partir, provoquant des conflits dans lesquels les probabilités de succès penchent lourdement en leur défaveur. - Diminution des terres des Batwa Des communautés Batwa pourvues de terres racontent fréquemment comment des voisins étendent les limites de leurs champs pour incorporer la terre batwa, particulièrement si celle- ci est forestière ou en jachère. Cela est souvent fait subtilement et sur de longues périodes mais peut aussi se produire par intermittence, souvent avec menaces et intimidations. Dans certains cas, les autorités locales sont elles-mêmes impliquées dans la guerre d’usure. Il est à remarquer que des fermiers locaux entrent en collusion avec les autorités locales pour s’accaparer des terrains des Batwa. - Epuisement des ventes de terre Bien qu’à l’origine les Batwa aient possédé suffisamment de terres cultivables pour leurs besoins, comme leur population s’est accrue, souvent en raison de locataires expulsés et d’autres parents Batwa sans terre venus chercher refuge chez eux, la terre cultivable disponible pour chaque famille a diminué. Quand les Batwa n’ont plus assez de terre pour se nourrir toute l’année, ils sont exposés au cercle vicieux de famine et de perte de terre. Généralement, les Batwa qui sont dans cette situation souffrent d’une grande disette durant la période juste avant la moisson, quand les récoltes mûrissent encore, et quand les provisions de l’année précédente sont épuisées (et surtout que les réserves sont presque inexistantes chez eux). Les voisins qui convoitent leurs terres viennent dans la colonie batwa avec des moutons ou de la banane et les persuadent de vendre ou de leur accorder le droit d’utiliser la terre en échange de nourriture. De cette façon, de nombreuses communautés Batwa ont perdu toutes leurs terres cultivables. Dans d’autres endroits, il arrive que de l’alcool soit fourni en abondance aux propriétaires batwa pour leur faire accepter de vendre leur terre, souvent pour une bouchée de pain. Il est probable que dans des circonstances sociales et économiques moins éprouvantes, ils ne se laisseraient pas si facilement persuader d’abandonner leur terre. La vie sociale des Batwa21 La plupart des Batwa d’aujourd’hui, environ 60.000 à 76.000 personnes, font partie de cette catégorie qui reflète assez mal les activités de la plupart des Batwa (potiers) aujourd’hui, mais doit être comprise dans le contexte historique d’adaptation des Batwa alors que les fermiers immigrants et les bergers ont colonisé sans répit leur habitant forestier. 19 LEWIS et KNIGHT, Op. cit. p.38 LEWIS Op. cit.p.19 21 LEWIS, Op. cit. 20 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -22Rapport d’étude Au fur et à mesure que de nouveaux arrivants s’installaient dans les forêts batwa et les transformaient en terre agricole ou en pâturages, les batwa diversifiaient leur activité. En plus de la chasse et de la cueillette, ils allaient de ferme en ferme, les hommes offrant leurs services en tant que protecteurs, artisans et ouvriers, tandis que les femmes travaillent comme potières. Comme un nombre croissant d’immigrants est arrivé, transformant la forêt en terres agricoles, il est devenu de plus en plus difficile pour de nombreux batwa de trouver de la nourriture sauvage et d’autres ressources de la forêt. Bien que s’installant parfois pour de longues périodes comme clients ou locataires de fermes particulières, la plupart des Batwa restaient très mobiles, vivant dans des huttes de feuillage et de feuilles de bananiers et semblaient peu se soucier, jusqu’ à une époque récente, du fait qu’ils n’avaient pas de terre. Tout en maintenant leurs propres valeurs et leur mode de vie, ces groupes ont adopté de plus en plus les langues et les pratiques religieuses de leurs voisins. Ils partagent leurs noms de clans et leurs pratiques matrimoniales et tiennent des rôles de première importance pendant les rites en l’honneur des chefs et les rites de fertilité de la terre. En raison de la transformation de la forêt en terres arables et pâturages, un grand nombre de Batwa en est venu à dépendre de la poterie si bien que celle-ci a remplacé la forêt et la chasse comme symbole de l’identité Batwa. Le fait que ce soit une activité féminine qui en soit venu à symboliser leur identité reflète l’importance croissante des femmes dans l’apport de moyens d’existence pour le groupe. Avec la mise hors la loi stricte de la chasse non autorisée et aucune terre à cultiver, la contribution des hommes à l’économie du ménage a diminué considérablement. Aujourd’hui les femmes sont le noyau de la vie familiale. En général, les mariages sont instables et de nombreuses femmes interviewées avaient déjà eu plusieurs maris : Les enfants restent toujours avec leur mère et quand celle-ci est malade ou se trouve dans l’incapacité de travailler pour la famille, ils perdent leur rôle de soutien de famille, ils perdent également leur amour propre et leur valeur sociale. De nombreuses femmes se plaignent de l’alcoolisme de leur mari. Les hommes quant à eux, se plaignent d’avoir du mal à garder leurs femmes parce qu’ils sont trop pauvres pour leur acheter des vêtements ou des cadeaux des investissements à long terme, de nombreux Batwa choisirent des activités économiques au revenu immédiat. Ils sont devenus travailleurs du bois, rétameurs, forgerons, potiers, travailleurs journaliers, griots et artistes. Economiquement, les Batwa sont généralement caractérisés par une pauvreté extrême. Comme partout ailleurs les Batwa du Rwanda seraient parmi ceux qui ont peuplé le Rwanda dans les premières heures. Cette population avait au départ un mode de vie particulier, du temps des forêts au Rwanda, ils vivaient de la chasse et de la cueillette. Ils étaient toujours nomades, se déplaçant à la recherche du gibier. Une partie de la population Batwa qui vivait dans les forêts y a été expulsée. Actuellement, ils vivent dans des conditions vraiment déplorables et inhumaines, ils vivent sans terre ni logement du tout. Ceux qui n’ont pas été victimes d’expulsion qui ont appris à s’adapter à la vie sédentaire n’ont malheureusement pas eu la chance de s’adapter facilement aux conditions de vie. Ils ont été victimes d’une farouche marginalisation de la part des autres membres de la population. A cause de l’exclusion qu’ils ont vécue ce qui ne les a pas du tout avantagé, au contraire ils en ont récolté de graves conséquences qui les rendent victimes d’une injustice sociale. Socialement cette partie de la population est la plus arriérée. Elle compte plus de 99% d’analphabètes, leurs enfants en âge scolaire n’étudient pas pour plusieurs raisons : Leurs parents n’ont pas encore compris le bien fondé des études, ils n’ont pas des moyens nécessaires, ils ne parviennent pas à nourrir leurs familles convenablement et ils ne peuvent vêtir leurs enfants, les familles qui vivent sans maisons d’habitation pour toutes ces raisons22. 22 CAURWA, Op. cit. pp.6-7 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -23Rapport d’étude 3. Présentation de l’étude 3.1. Contexte et justification de l’Etude Les problèmes auxquels le Parc National des Virunga (PNVi) fait face sont essentiellement liés à des pressions externes, en raison de la forte densité de population et du niveau de pauvreté. Se sont récemment ajoutés à ces facteurs les mouvements récents des populations déplacées des guerres ou de conflits internes (Idps). Le niveau de dépendance des populations riveraines sur les ressources naturelles ; le type de ressources recherchées ; les activités économique des habitants ; le potentiel de développement des activités alternatives et d’autres paramètres socio-économiques, ont besoins d’être documentés et quantifiés afin d’une part de pouvoir établir une politique de collaboration ICCN populations riveraines et d’asseoir les projets de conservation et de développement intégrés, et d’autre part, de servir de ligne de base pour le suivi à long terme du projet PREPAN, et d’autre projets partenaires associés. Dans ce cadre, la Frankfurt Zoological Society (FZS) est impliquée dans les activités d’appui à la gestion du Secteur Mikeno du Parc National des Virunga à travers le projet PREPAN ICCN/BCECO/DG/DPM/EM/2010 qui lui confère la qualité de Maître d’Ouvrage Délégué pour l’implémentation d’activités pour améliorer la gestion du Secteur Mikeno. Ce projet poursuit quatre objectifs spécifiques et dont le quatrième consiste à mettre en œuvre de manière satisfaisante des sauvegardes environnementales et sociales des 5 documents de la Banque Mondiale en matière de projet, à savoir : (1) le cadre de Politique de Réinstallation des peuples autochtones (2) le cadre Fonctionnel/procédural de l’ensemble des opérations du projet ; (3) le plan de développement des Populations Autochtones ; (4) le plan de gestion environnementale et sociale et enfin (5) l’Etude d’Impacts Environnemental et social. En Août 2011, l’étude socio-économique réalisée par le projet PREPAN avait permis de mettre en évidence le statut socio-économique, les attitudes et perceptions des communautés riveraines du secteur Mikeno vis-à-vis de la conservation des ressources naturelles de cette partie sud du Parc National des Virunga. Bien que quelques aspects touchant la vie des Peuples Autochtones Batwa avaient été décrits dans cette étude dans l’ensemble, les informations y afférentes n’étaient que partielles et incomplètes. Vu l’urgence et la pertinence de procéder à la réinstallation de 131 ménages de cette population installée actuellement au travers les cinq communautés pygmées ( Hehu/Kibumba, Sesero/Kisigari, Bunagana/Djomba et Chanzo/Djomba) dans le terrain de Nyabirehe d’une superficie 47,9 ha leur octroyé par l’Honorable Mwami NDEZE Dieudonné de la Chefferie de Bwisha/Territoire de Rutshuru, il s’avère indispensable d’avoir une compréhension plus approfondie des conditions de vie socioéconomique & culturelle et surtout leurs attitudes et perceptions actuelles. Une fois collectées, ces informations seront utilisées pour l’élaboration d’un Plan de Développement de ces Peuples Autochtones BATWA qui devra orienter le projet sur les stratégies à développer pour une mise en œuvre effective et efficace de l’ensemble des activités liées à leur vie non seulement dans le nouveau village de Nyabirehe où ils seront installés mais aussi et surtout avec les communautés d’accueil voisines avec qui ils seront appelés à vivre. 3.2. Objectif de l’étude Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -24Rapport d’étude L’étude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées sur la conservation autour du secteur Mikeno/Secteur Sud du Parc National des Virunga se propose les objectifs ci-dessous : 3.2.1. Objectif global Collecter les données socio-économiques, culturelles et environnementales des peuples autochtones Pygmées vivant autour du secteur Mikeno en vue de l’élaboration d’un plan de développement qui guidera la mise en œuvre des activités relocalisation de cette population dans leur nouveau site de Nyabirehe. 3.2.2. Objectifs spécifiques a. Identifier les paramètres socio-économiques détaillés des communautés Pygmées riveraines du secteur Mikeno en rapport avec leur mode vie qui sont des paramètres de classification des classes sociales (habitat, équipement, ect.), les soins de santé et l’éducation. b. Dégager les perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des ressources naturelles du secteur Mikeno du Parc National des Virunga ; c. Identifier les pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur la gestion pérenne des ressources du parc ; d. Dégager les attentes des communautés Pygmées pouvant contribuer à la gestion du Parc; e. Proposer un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout en améliorant les conditions de vie socio-économiques des communautés Pygmées ; f. Produire un plan de développement des Peuples Autochtones BATWA Pygmées à réinstaller dans leur Village de Nyabirehe. 3.3. Objet de la mission de l’étude La logique actuelle de la gestion des ressources naturelles se veut participative dans la mesure où elle cherche à impliquer les communautés riveraines. Cette logique part du postulat selon lequel la vie des communautés dépend directement ou indirectement des ressources naturelles. Cette dépendance peut avoir de l’impact positif voire même négatif sur la longévité de celles-ci. Cette étude veut s’attelle à dégager les sentiments des Pygmées, leurs opinions, leurs perceptions du problème et des suggestions pour la gestion du Parc. 3.4. Population d’étude Cette étude cible les populations Pygmées vivant dans les 5 villages riverains du secteur Mikeno, sud du Parc national des Virunga en Province du Nord – Kivu dans le paysage Virunga (Landscape 12), territoires de Rutshuru et Nyiragongo; Collectivité chefferie de Bwisha et Bukumu. 3.5. Méthode et techniques de récolte L’étude s’est attelée à récolter les données quantitatives et qualitatives. Les données quantitatives ont été accessibles grâce à des interviews structurées soutenues par questionnaire dans le ménage, tandis que les données qualitatives ont été obtenues en recourant aux techniques telles que les interviews semi structurées avec des informateurs clés et les groupes de discussions focalisées qui ont été organisés dans certains villages ciblés. A ceci, il convient d’ajouter la technique d’observation directe qui a consiste à observer et décrire le comportement et l’environnement de chaque ménage Pygmées. L’approche enquête ménage consiste à utiliser la méthode de boulle de neige. Celle –ci consiste à considérer par village un certain nombre de ménage à enquêter selon le principe de proportionnalité. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -25Rapport d’étude Cependant, étant donné que la population pygmée à étudier a été numériquement très réduite, (130 Ménages attendus), nous nous sommes proposés de passer de porte à porte et de soumettre notre questionnaire à tous les ménages possibles. L’analyse documentaire nous a aidé à accéder aussi aux informations disponibles sur les populations sous étude, mais aussi elle a permis de comparer les résultats des études antérieures ou la littérature existante sur la situation environnante du milieu d’étude. 3.6. Formation et standardisation des assistants à la recherche 7 assistants à la recherche (enquêteurs) ont été choisis et formés sur les méthodes adoptées pour conduire et pour se familiariser sur le questionnaire et tous les concepts utilisés dans cet aperçu. La formation a porté sur les objectifs de l’étude, la méthodologie et les techniques de collecte de données. L’outil principal de collecte des données a été revu question après question pour s’assurer que tout le monde le comprend de la même manière. 3.7. Récolte de données Pour le besoin de l’étude, 7 (sept) enquêteurs ont été recrutés et formés à Goma et déployés sur le terrain. Ceux-ci ont été recrutés sur base de l’expérience passée en matière d’enquête similaire tout en privilégiant le critère d’engagement à travailler de façon indépendante dans des endroits difficilement accessibles. Pour raison de fiabilité et d’exhaustivité des données à collecter, l’enquête a été faite de manière systématique village par village. Ainsi, l’étude a ciblé les villages de Hehu/Kibumba, Sesero / Rugari-Kisigari, Bunagana /Djomba et Chanzo/Djomba où sont situés les ménages des 5 communautés pygmées existant autour du secteur Mikeno. Une enquête ménage a été menée avec comme objectif principal la récolte des données quantitatives. 3.8. Les groupes de discussion focalisée /interview semi structurées Trois groupes de 8 à 12 participants ont été organisés dans quelques communautés pygmées cible de l’étude. Dans les focus groupes certains aspects ont été approfondis notamment l’accès à la terre, l’utilisation et le droit de propriété du sol, les activités de la conservation, les relations entre population et gestionnaires du parc, les problèmes rencontrés et les solutions envisagées avec un accent particulier sur les problèmes spécifiques des pygmées. 3.9. Nettoyage, saisi et analyse des données Le traitement et l’analyse de données ont été faits dès la sortie sur terrain après nettoyage et vérification de la fiabilité des celles-ci. Ce travail s’est réalisé grâce à l’expertise d’un saisisseur sous la supervision du Consultant. Ce travail a compris la mise en forme des protocoles, le nettoyage, l’encodage, la mise en place d’une maquette de saisie, la saisie des données en recourant au prologiciel SPSS et la sortie des résultats en Word. L’analyse est une opération consistant à la production et à l’interprétation des fréquences, des tableaux, des graphiques et de toutes mesures utilisées (mesures de tendance surtout par le cas). Ce sont ces résultats qui ont facilité la rédaction du rapport final. 3.10. Equipe de recherche L’équipe de recherche est composée comme suit: - Un Consultant Chercheur - Sept Enquêteurs - Un saisisseur des données 3.11. Les principales activités Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -26Rapport d’étude Pour le présent travail, les principales activités incluent ce qui suit : La conception de la méthodologie ; La conception des outils de collecte des données (Questionnaire d’enquête) ; Revue de la littérature ; Le recrutement, formation des enquêteurs et test des outils de collecte des données, La collecte proprement dite des données, Le traitement et analyse des données, Rédaction et production du premier draft du rapport des travaux de terrain. Finalisation du rapport après le feed – back de FZS 3.12. Présentation des paramètres d’études retenus dans le questionnaire Les indicateurs évalués pour cette étude socio – économique sont les suivants : Les données telles que la démographique (sexe, taille du ménage, structure par âge dans le ménage, ancienneté dans le milieu, le niveau d'éducation, l'emploi…) ; Les données socio – économiques telles que le revenu de ménage, les activités d’autosubsistance, vente et commercialisation des produits, produits agricoles source de revenu, accès aux marchés, affectation des produits agricoles) ; Niveau d’accès aux biens et certains avantages : la terre, biens meubles et immeubles, aux services socio – sanitaires (soins de santé, eau potables), source d’énergie, accès aux infrastructures éducative etc. Ravage des cultures par les animaux et leur incidence sur la vie socio-économique des populations, méthodes de lutte contre les animaux ravageurs des cultures, Attitudes envers des activités de conservation (connaissance d’existence du parc et de sa biodiversité, son importance, perception sur les agents du parc ainsi que leur travail, et ses avantages, avantages tirés du parc, etc.) ; Ressources naturelles convoitées par les pygmées dans le parc (gibier, produits forestiers ligneux et PFNL,…); Possibilité et le désir d’accès à l’espace forestier ; Le souhait des pygmées pour améliorer leurs conditions de vie ; Relation entre communauté Pygmées et autres communautés ainsi qu’avec le personnel du parc. Coutume, vie et mœurs des pygmées : l’art, tradition, genre. 3.13. Difficultés rencontrées Les difficultés rencontrées par les enquêteurs sur le terrain sont telles que les répondants s’attendaient à quelque chose à la fin de l’interview mais à leur grande surprise rien ne leur était remis, ce qui causait une certaine déception, colère pour certains et injures perpétrées contre les enquêteurs. D’autres difficultés à signaler par-ci par-là sont à savoir : - Certaines autorités locales rencontrées sont plus penchées à demander de l’argent qu’à donner de l’information ; - Des longues distances à parcourir pour atteindre certaines localités ciblées dans Kisigari, - Le nombre élevé des questions ouvertes ainsi que des questions exigeant des réponses complexes ont aussi alourdi le processus de traitement et d’analyse. - Nombre élevé des réponses par question et pour l’ensemble du questionnaire lesquelles, selon le saisisseur a dépassé la fenêtre de saisie du logiciel ; Néanmoins, tous les partenaires dans cette étude ont bravé ces aléas avec courage pour que ces résultats soient mis à disposition pour matérialiser ce rapport. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -27- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 4. Résultats de l’étude 4.1. Données démographiques Cette section porte sur la présentation des résultats sur la répartition de ménages pygmées, leurs effectifs par village selon les différents sites prospectés, la structure par âge dans le ménage ainsi que la répartition par sexe des enquêtés. Tableau 1 : Répartition des ménages selon les sites Site Village SESERO Tableau 2: Composition des ménages Effectif ménage 17 Taille de ménage Maya 2 Mukepfu Sesero Kitamorekwa Nbre de personnes Effectif Pourcentage 1 5 5 7,1 2 12 6 8,6 2 3 51 17 24,3 4 4 68 17 24,3 5 35 7 10,0 6 42 7 10,0 7 63 9 12,9 Katale 3 Ruhanga/Rebero 3 Ruhibi/Rebero 6 Gishamwa 1 KIBUMBA Kibumba 3 HEHU Hehu 5 KABAYA Kabaya 9 CHANZU/GASIZA Chanzu 13 JOMBA TOTAL 70 8 16 2 2,9 Total 292 70 100,0 D’après le tableau 1, le gros des effectifs est localisé à SESERO (28 ménages). Le village CHANZU (13 ménages) vient en deuxième position suivie de KIBAYA (9 ménages). Le tableau 2 montre au total une population pygmées de 292 âmes repartie dans 70 ménages. On peut s’en apercevoir qu’un ménage est en moyenne constitué de 4 à 5 personnes bien que les ménages de 5 à 7 individus ne soient pas également à négliger. Rares sont les ménages pygmées de 8 personnes. Ce tableau présente seulement 2 ménages alors que ceux à 2 personnes sont à 12. Il y a lieu de conclure que les pygmées ne sont pas nombreux dans l’aire d’étude contrairement à ce qui à été établi dans nombreux rapports existants en rapport avec leur effectif dans le secteur Mikeno. Il faut cependant souligner que, lors de passage des enquêteurs, certains individus on été signalés en déplacement vers des sites hors Mikeno comme au Rwanda, Kisharo et ailleurs pour des visites à leurs connaissances. Nous avons également retenu un cas de mort à Tshanzu. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -28Rapport d’étude La structure de la population sous étude selon l’âge et sexe est visualisée dans les graphiques ci-dessous. 4.2. Structure par âge dans le ménage Graph. 1:Structure par âge de la population étudiée Graph. 2: Répartition par sexe des répondants Les chefs des ménages de sexe masculin représentent 67,1 % contre 32,9 % chefs des ménages du sexe féminin. Toutefois, les chefs de ménage sont plus nombreux au niveau des groupes d’âge 20- 50 ans. 4.3. Comportement et Milieu de vie de la population sous étude Graph. 3: Etat de santé physique des membres du ménage Graph. 4: Tenue vestimentaire des membres du ménage Quoique apparemment en bonne santé physique pour la plupart de Batwa du secteur Mikeno (57,1%), il en demeure une certaine portion (27 %) dont l’état de santé physique apparaît mauvais ou déplorable. Bon nombre d’entre eux marchent sans soulier avec des habits sales ou déchirés, certains quoique minoritaires sont habillés mais à moitié nus (1,4%). Il a été constaté plus haut que la majorité de chefs de ménage interrogés étaient du sexe male. Ainsi, à la question de savoir l’occupation des enquêtés au moment de l’arrivée de l’enquêteur, le graphique ci-dessous montre la tendance suivante : Les hommes qui ont été les plus permanents à la maison au moment de l’interview, cette haute tendance à l’oisiveté observée dans le graphique ci-contre (67,1%) pourrait leur être attribuée. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -29Rapport d’étude Figure 5: Etat de santé physique d'un Pygmée à Sesero Figure 6: Style d'habillement des Pygmées à Sesero En effet, dans la communauté pygmée en général ce sont les femmes qui s’impliquent plus à l’économie du ménage comme l’a montré une étude antérieure23. C’est ce qui explique qu’au moment de l’interview les femmes soient en majorité absentes. Selon LEWIS cité par UWAYEZU24, les femmes sont en général le noyau de la vie familiale car en général, les mariages sont instables et de nombreuses femmes interviewées avaient déjà eu plusieurs maris. Les enfants restent toujours avec leur mère et quand celle-ci est malade ou se trouve dans l’incapacité de travailler pour la famille, ils perdent leur rôle de soutien de famille, ils perdent également leur amour propre et leur valeur sociale. De nombreuses femmes se plaignent de l’alcoolisme de leur mari. Les hommes quant à eux, se plaignent d’avoir du mal à garder leurs femmes parce qu’ils sont trop pauvres pour leur acheter des vêtements ou des cadeaux. Graph. 5: Occupation du répondant à l'arrivée de l'enquêteur 23 24 BREAD op cit. UWAYEZU (2007) voir liste bibliographique Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -30Rapport d’étude 4.4. Les conditions environnementales de vie pygmée du secteur Mikeno L’habitat est considéré comme indicateur révélateur de la pauvreté observée dans bien de pays du tiers monde. Nous examinerons dans le paragraphe qui suit les caractéristiques de l’habitat en ce qui concerne la communauté sous étude. Caractéristique de la maison Les études socio-économiques de ce type ont révélé que l’habitat en milieu rural n’est pas décent pour plus de 70% d’habitants25. Le graphique ci-contre indique que toutes les maisons ont un pavement en terre et qu’environ 5 maisons sur 10 ont des murs en paille contre environ 2 sur 10 en bâche tandis que 8 sur 10 ont leurs toitures en bâche ou en paille. Ceci prouve à suffisance que cette communauté vie encore sous une pauvreté criante et que les conditions de vie n’ont pas changé ou alors se sont aggravées depuis leur expulsion en forêt. Figure 7: Type de maison à Kibaya/Bunagana Figure 8: Type de maison pygmée à Jomba Graph. 6: Caractéristiques de la maison du répondant D’autres caractéristiques examinées au cours de l’étude sont les dimensions des maisons pygmées, l’âge de chaque maison, les caractéristiques de l’intérieur de chacune d’entre elles, la situation de chaque parcelle de la maison où vivent les différents ménages ainsi que les alentours immédiats.. Ages des maisons pygmées du secteur Mikeno Comme on peut l’observer sur le graphique 7, sept sur dix maisons ne dépassent pas 3 ans. Ainsi, quelque soit le temps que les pygmées du secteur Mikeno viennent de passer sur leurs sites, les maisons 25 BREAD, Op. cit. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -31Rapport d’étude servant pour leurs abris sont éphémères car la pauvreté qui leur caractérise ne peut en aucun cas leur permettre de se procurer des maisons fut-ce que semi-durable. Graph. 7: Age de la maison de l'enquêté Figure 9: Maison d’hébergement pygmée à Jomba Figure 10: Type d’abris pygmée à Sesero Les caractéristiques à l’intérieur de chaque maison sont telles que les Pygmées construisent leurs abris en prévoyant pour 6 maisons sur 10 une seule chambre à coucher, celle des parents. Environ 2 manages sur 10 possèdent une chambre pour les enfants et 3 ont une cuisine. Chez 2 sur 10 maisons on peut observer la séparation de 2 chambres à couché avec un salon ( graphique 8). Le graphique 9 montre qu’à l’extérieur de la maison ; la parcelle n’est pas entretenue laissant ainsi pousser les mauvaises herbes pour 48,6% des ménages tandis que 31,4% essayent d’entretenir leurs cours. Des cas où des maisons des voisins existent aux alentours immédiats de la maison sont constatés pour 11,5%. Nous avons observé seulement un seul ménage sur 10 qui pense à un jardin autour de sa maison. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -32Rapport d’étude Graph. 8: Caractéristiques de l'intérieur de la maison Graph. 9: Caractéristiques des alentours de la maison Pour s’informer sur les conditions hygiéniques des communautés pygmées du secteur Mikeno, la situation de latrine et de celle de la poubelle ont également été examinées. Les graphiques 10 et 11 obtenu sont révélateurs de la situation environnementale de vie pygmée. Graph. 10: : Etat de latrine du répondant Graph.11: Etat de la poubelle du répondant Latrine et poubelle sont quasi inexistantes dans le milieu pygmée du secteur Mikeno (Graphiques 10 et 11) . Pour le cas de la latrine, seules 4 ménages ont été observés posséder leurs propres latrines et bien entretenues, tandis que 13 répondants ont déclaré en posséder mais utilisées de manière collective sans s’occuper de l’entretien. 4 latrines ont été observées en bon état et utilisées de manière collective. Informations sur les conditions historiques d’implantation L’organisation sociale pygmée est fondée sur un campement temporaire occupé généralement par quelque 60 personnes réparties dans une dizaine de huttes rapidement construites. Les campements doivent pouvoir s’agrandir ou diminuer de manière à maintenir la viabilité des activités de chasse et de cueillette ainsi qu’une certaine harmonie sociale. Une ‘stratégie d’évitement’ ; s’éloigner des gens avec qui l’on est en conflit est une méthode commune pour résoudre les problèmes. Ils se servent en général de leur mobilité pour éviter les problèmes tels que la faim, la maladie, la domination politique par leurs voisins agriculteurs ou les différends qui peuvent s’élever entre eux. Nous avons, en ce qui concerne les pygmées Batwa du secteur Mikeno, souhaité sonder les opinions pour savoir le temps vécu sur leurs sites respectifs, le cas échéant leur milieu de provenance ainsi que le contact existant à l’heure actuelle avec leurs milieux de provenance. Les graphiques cidessous ont permis de répondre à nos différentes préoccupations. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -33Rapport d’étude Graph. 12: Temps vécu par le répondant sur le site La lecture du graphique 12 montrent que les pygmées du secteur Mikeno ont perdu leur tradition nomade en ce sens que beaucoup d’entre eux affirment ne pas connaitre leur lieu de provenance car né ou venu étant enfants. Très rares sont ceux qui reconnaissent arrivés il n’y a pas longtemps. Graph. 13: Visite du répondant vers son lieu de provenance Dans une discussion tenue en groupe à Kibaya (Bunagana), les pygmées déclarent arriver sur le site depuis 5 ans en provenance de Tshanzu. Ils se sont déplacés à cause de la guerre. C’est à Tshanzu que la plupart d’entre eux sont nés. Le plus vieux d’entre eux qui a été particulirement intérrogé déclare ceci. Je suis né à Tshanzu même mon père est né là bas. Le site de Tshazu a été occupé par nos grandspères après leur expulsion de la forêt du parc national des Virunga, secteur Mikeno où ils vivaient. A Kitamurekwa (Sesero) par contre, tout le monde est inanime ; nous sommes tous nés ici, nos pères et nos grands pères également. Nous ignorons donc quand est-ce que nous sommes arrivés ici. Durant toute leur vie nos grands parents vivaient grace aux ressources de la forêt à coté de nous qui est devenue aujourd’hui le Parc. Les Pygmées de Kibumba reconnaissent quant à eux provenir de Hehu. Ils habitaient Hehu après leur expulsion de la forêt du Parc. Ceux de Hehu par contre se disent ne pas avoir de lieu de provenance. Ils se déplacent de temps à autre pour rendre visite à leurs confrère du Rwanda. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -34Rapport d’étude Graph. 14: Motif de visite au lieu de provenance Dans 44 ménages les repondants ne trouvent pas quoi dire (graphique 14) en ce qui concernele motif de visite du lieu de provenance. Il va s’endire que ne reconnaissant pas leurs lieux de provenance, ils ne peuvent que garder silence. Les repondants qui reconnaissent leurs milieux de provenance sont tentés d’y revenir pour des visites familiales ou pour y trouver à manger. Nom de la personne ayant plus vécu sur le site Tableau 3: Nom de la personne ayant la plus vécu sur le site Graph. 15: Connaissance de la personne ayant KIBURISI WA PINGA WASHA SEBASENI BIRIHANZE FREDERIC RUBIGA Site/Nom de la personne BUHIMBI 0 1 0 0 0 SESERO 4 3 4 2 0 KIBAYA 1 2 1 0 0 CHANZU/GASIZA 4 3 1 0 2 MAYA 1 1 0 0 0 HEHU 1 0 0 1 0 RUHANGA/REBERO 0 0 0 1 0 MUKEFU 0 0 0 0 1 RUHIMBI/REBERO 1 1 2 0 1 KITAMOREKWA 0 0 2 1 1 KIBUMBA 0 1 0 0 2 GISHAMWA 0 0 0 0 1 Total 12 12 10 5 8 La majorité des Pygmées interrogés reconnaissent les hommes le plus anciens sur leurs sites et même et même sur les sites voisins. Globalement, les hommes les plus anciens et dont les noms reviennent partout sur les sites visités sont les sieurs : KIBURISI WAPINGA, WASHA, SEBASENI, BIRIHANZE FREDERIC et RUBIGA ; cependant, les trois premiers sont les plus cités comme le montre le tableau 3. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -35Rapport d’étude 4.5. Niveau d’accès aux biens et a bien d’autres avantages Les Batwa ont été dépossédés de presque toutes leurs terres et ne jouissent pas d’un bail assuré pour ce qui reste. Ils ont été dépouillés de leurs terres sans aucune procédure légale, en particulier à une époque récente, lors de la création des réserves de chasse et des zones de conservation. Les projets de conservation ont obligé les derniers groupes d’habitants de la forêt à quitter leurs forêts au début des années 1990. Sans consultation ni réparation, le droit à pratiquer leur culture traditionnelle a été dénié aux Batwa. L’économie d’artisanat des Batwa est devenue de plus en plus obsolète à cause des marchandises produites en masse et bon marché, et ils sont devenus plus dépendants de stratégies de subsistance marginales comme le travail journalier occasionnel ou la mendicité. En 1993, la mendicité était l’activité principale de 70 % des Batwa rwandais. Le manque de sécurité des stratégies de subsistance des Batwa a contribué à leur appauvrissement et à leur marginalisation. Nous avons, dans cette section, identifié les biens essentiels auxquels les pygmées du secteur Mikeno peuvent accéder. Il s’agit des biens meubles et immeubles disponibles pour chaque ménage. Graph. 16: Statut des occupants de la parcelle Le graphique 16 montre que 57,1 % des chefs de ménage interrogés ont leurs propres parcelles. Il s’agit de la même tendance observée dans une étude similaire menée par BREAD26 (2010) dans la même contrait pour l’ensemble de la population du secteur Mikeno. Celle-ci a révélé que 63,6 % des pygmées étaient propriétaires des parcelles qu’ils occupaient. Dans ce même ordre d’idée, le graphique montre que 12,9% sont locateurs tandis que 25% sont gardiens de parcelles. BREAD a observé quant à lui 21,2% des Pygmées locateurs contre 15,2% des gardiens de parcelles. Ces tendances à la location et garde des parcelles se sont plus observées à Kibaya et Jomba où les Pygmées vivent en déplacement suite aux effets de la guerre observés dans la région. Notons en passant qu’au moment de la rédaction de ces lignes cette situation devrait être plus catastrophique à Jomba, Tchanzu et Kibaya suite aux nouveaux affrontements qui sévissent dans cette même région. Les dimensions de la majorité de parcelles des répondants varient entre 1 et 40 m2 comme le montre le graphique 17. En effet, 38,6% des ménages occupent des parcelles de dimensions entre 1 -20m2 et 31,4% des parcelles de 21 à 40m2. On observe également que quelques 11,4% des répondants possèdent des parcelles de dimension entre 80 et 100m2 et 11,2% autres ménages possèdent celles variant entre 201 et 300m2. Des rares cas des ménages ont été observés où des parcelles mesurent entre 700 et 2500 m2, 40 et 80m2, 140 à 200m2 et en fin entre 300 à 500m2. 26 BREAD, Op. cit.p.41 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -36Rapport d’étude Graph. 17: Dimensions de la parcelle du répondant Accès à la terre Le premier bien qui garantit la stabilité d’un ménage est la terre. Généralement, les Batwa sont dans une situation telle qu’ils souffrent d’une grande disette durant la période juste avant la moisson, quand les récoltes mûrissent encore, et quand les provisions de l’année précédente sont épuisées (et surtout que les réserves sont presque inexistantes chez eux). Les voisins qui convoitent leurs terres viennent dans la colonie Batwa avec des moutons ou de la banane et les persuadent de vendre ou de leur accorder le droit d’utiliser la terre en échange de nourriture. De cette façon, de nombreuses communautés Batwa ont perdu toutes leurs terres cultivables. Dans d’autres endroits, il arrive que de l’alcool soit fourni en abondance aux propriétaires Batwa pour leur faire accepter de vendre leur terre, souvent pour une bouchée de pain. Nous avons, dans la présente étude cherché à vérifier si les répondants possèdent des champs qu’ils exploitent pour leur survie, le nombre des champs possédés, le statut de chacun des champs et en fin réaliser un sondage sur la volonté d’en obtenir ailleurs que là où ils vivent. Graph. 18: Possession de champ Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -37Rapport d’étude Graph. 19: Nombre des champs Graph. 20: Statut du champ en possession Le graphique 18 montre que 41% des ménages des répondants vivent sans champs sur les 42% qui en possèdent. Nous n’avons pas obtenu de résultats sur 17% des ménages. La grande majorité de répondants ne possèdent qu’un seul champ par ménage (graphique 19). En ce qui concerne le statut du champ, le graphique 20 montre que parmi les ménages qui possèdent un champ, 24,3% seulement ont affirmé être propriétaires des champs qu’ils exploitent tandis que 11,4% louent les champs et 2,9% ont mis en sont locateurs. A la question de savoir si les Pygmées étaient prêts à occuper le terrain qui leur a été attribué à Nyabirehe ; dimension du champ désiré et le type de maison rêvée ; les avis sont partagés. Graph. 21: Lieu d’emplacement du champ du répondant Quoique 62,9% des répondants souhaitent avoir leurs champs là où nous les avons trouvés (graphique 23), 20% d’entre eux seulement déclarent demeurer dans leurs milieux initiaux (graphique 22). 32,9% déclarent ne pas avoir de choix (graphique 23), leur besoin n’étant rien d’autre qu’avoir un champ, peu importe le lieu ; 26% craignent les maladies s’ils se déplaçaient vers Nyabirehe tandis que 54% souhaitent occuper leurs champs là où ils auront en même temps leurs propres maisons (graphique 22). Le graphique 21 montre qu’environ 4 sur 10 ménages sont trop exigeant en ce qui concerne la dimension du champ désiré obtenir à Nyabirehe, c’est-à-dire plus de 4 ares. Environ 2 sur 10 répondants exigent 2 à 4 ares tandis que 3 n’ont pas de choix. . Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -38Rapport d’étude Graph. 22: Dimension du champ désiré par le répondant Graph. 23: Motif d’emplacement exprimé par le répondant Graph. 24: Les biens que possède le répondant Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -39Rapport d’étude Graph. 25: Etat dans lequel se trouvent les biens du répondant Graph. 26: Type de maison du rêve du répondant Biens meubles possédés Il s’agit, dans ce paragraphe, d’identifier les types et l’état de biens que possèdent les chefs de ménages interrogés. Les bien dont il est question sont entre autre : la radio, le vélo, la machine à coudre, la moto, le téléphone, les outils aratoires, les ustensiles de cuisine et autres outils de chasse. Le graphique 24 montre que 81,4% de ménages possèdent des ustensiles de cuisine usés. 21,4% possèdent une radio, 18,6% possèdent des houes, 12,9% ont une machette et 8,6% ont une lampe torche. Il n’est donc pas possible, pour ainsi dire, de retrouver des biens précieux dans le milieu pygmée au Mikeno à cause de l’extreme pauvrété qui les caractérise. Maison de son rêve Quoique les condition d’habitat sous lesquelles vivent les pygmées du secteur Mikeno très miserable, ils rêvent obtenir un jour des bonnes conditions de logement grâce au projet PREPAN. Le graphique 26 fait ressortir les résultats du sondage des opinions des répondants sur le type de maison de leur rêve. Il ressort de ce graphique que la majorité de personnes intérrogées visualisent des maisons en dure, par contre, une minorité d’entre elles se reservent et attendent n’importe quel type de maison qui pourrait leur être offerte. Au sujet de la maison de son rêve, un jeune Pygmée de Bunagana déclare dans un groupe de discussion qu’il souhaite obtenir une maison ordinaire de 30 tôles métalliques avec 4 chambres. Une vieille maman souhaite avoir une maison à 5 chambres à couché car dit-elle, elle dispose de plusieurs enfants, elle rêve une maison à deux salons; un pour elle et un pour ses enfants. Le salon devrait contenir des bons meubles et les chambres avec lit et literie. Elle sollicite des ustensiles de cuisine. Plusieurs autres intervenants optent pour des maisons en dur avec 4 chambres et un salon. A Bunagana, Sesero et Kibumba, ils sont tous inanimes ; que les promesses se concretisent car disent-ils ; « nous sommes fatigués avec vos promesses, vous dites que vous allé construire mais nous venons de faire longtemps à attendre sans rien voir, assez avec vos promesses. Ne revenez plus nous parler nous avons besoin des actes » Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -40Rapport d’étude Biens rêvés Graph. 27: Biens rêvés par le répondant Graph. 28: Moyens d’obtention des biens Pour connaitre les biens que ces derniers rêvent obtenir, les résultats du sondage sont repris dans le graphique 27. La plupart de repondants souhaitent obtenir des ustenciles de cuisine (62,9%). Les meubles de la maison comme les chaises et tables sont cités dans environ 50% de ménages tandis qu’environ 3 sur 10 ménage citent les outils arratoires comme machettes et houes. 4 sur 10 repondants souhaitent obtenir une radio, 4 à 5 souhaitent un matelas et 3 citent un téléphone pour leur communication. On s’apercoit donc que les biens prioritaires chez le pygmées sous étude sont les ustenciles de cuisine, les meubles de la maison ; les outils aratoires ne viennent qu’en 4ème position après la radio. Comme moyens possibles pour obtenir ces bien, le graphique 28 montre une majorité de repondants à environ 30% qui espèrent en obtenir grace dès qu’ils obtiennent du travail, soit par l’activité d’élevage ou de champ. 15% d’entre eux sollicitent l’aide et 12,9% souhaitent pratiquer le petit commerce. 4.6. Vie sociale Les structures sociales traditionnelles sont basées sur un système de parenté et de classe d'âge. Le système de parenté s'appuie sur la famille, le lignage, le sous-clan et le clan. Le clan est composé d'individus se réclamant d'un même ancêtre, réel ou fictif. Nous avons, en ce qui concerne la population sous étude eu à constater qu’à 60% de cas (graphique 29) il s’agit plutôt d’un types de relation sociale basé sur des liens familiaux au sein de différent sites. Les liens claniques ont été déclarés dans 20% de cas. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -41Rapport d’étude Graph. 29: Les relations sociales avec les autres ménages Graph. 30: Les moyens de communication Moyens utilisés par le Pygmées de Mikeno pour communiquer entre eux : En ce qui concerne les moyens de communication avec leurs connaissances, le graphique 30 présente les résultats suivants : les Pygmées du secteur Mikeno utilisent plus le message verbal (72,9%), parce que bon nombre d’entre eux ne savent ni lire ni écrire ; 15,7% communiquent par lettre; 18,6% seulement ont un téléphone et 1,4% communiquent à la radio. Revendication de droit Graph. 31: Réclamation de son droit En matière de revendication de droit, la communauté Pygmée est soumise au verdict du Conseil des Anciens et placée sous l'autorité d'une chefferie traditionnelle. Loin d'être une structure formelle, le Conseil des Anciens ne se réunit que ponctuellement, pour résoudre un problème précis qui se pose au niveau du campement. Entrent ainsi dans ses attributions les questions du mariage des jeunes pygmées, des litiges conjugaux, des problèmes d'initiation. L'autorité cheffale est généralement entre les mains d'un vieillard dont le pouvoir s'exerce de plein droit sur l'ensemble de la communauté. Quelles sont les réactions lorsqu’un individu est lésé dans ses droits par les confrères ; Le graphique 31 fait ressortir les observations suivantes en ce qui concerne le secteur Mikeno ; Pour plus de cas c’est le chef du site qui est saisie pour résoudre les différends entre individus. Selon une petite portion de répondants c’est l’autorité compétente qui est saisie ; ce dernier Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -42- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude pourrait être le chef du site comme une autre autorité coutumière ou administrative. Il existe également des cas, quoique rares où l’individu se rend justice. Les principales sources des conflits entre ménage sur le site Graph. 32: Les sources de conflits chez les Pygmées Sur le plan interne, ce sont des conflits en famille de mésententes qui prédominent (entre frères, entre frère et sœurs, entre mère et enfants, entre co-épouses, accusation de sorcellerie). Les principales sources de conflits citées selon les répondants du secteur Mikeno sont : la discrimination, l’alcool, la cigarette ou le chanvre, la curiosité, c’està-dire vouloir savoir ce que le voisin possède ou a mangé ainsi que l’orgueil. Plus de 2 répondants sur 10 citent comme source principale de conflit l’orgueil ainsi que l’alcool associé au chanvre ou cigarette. Plus de 15% des répondants se sont réservés à cette question ne sachant pas quoi dire. Il existe néanmoins d’autres types de conflits chez les Pygmées du secteur Mikeno. Il s’agit de types de conflits entre ces derniers et les autres communautés. Généralement plusieurs conflits sont dus aux activités de survie. Pour identifier ces types de conflits le tableau ci-dessous fait ressortir les résultats suivants : Tableau 4: Les types des conflits entre Pygmées et autres communautés Les types des conflits Effectif Pourcentage Mésentente 28 39,3 Vol et le règlement de compte 4 5,4 Problème de crédit 16 23,2 Sorcellerie 5 7,1 Conflits parcellaire et champ 5 7,1 Sans réponse 13 17,9 Total 70 100,0 Le tableau 4 montre que les mésententes sont plus citées comme principales sources de conflits entre pygmées et autres communautés (39,3% de répondants). 23,2% parlent de problème de crédit. Les cas de vol, de règlement de compte et de sorcellerie, de conflits de terre sont rarement cités. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -43Rapport d’étude Méthode de résolution du conflit entre individus D’une manière générale, les Pygmées recourent aux méthodes traditionnelles de résolution de conflit faisant usage de l’autorité parentale ou coutumière dont la médiation doit parvenir à la réconciliation. Pour le secteur Mikeno, les méthodes utilisées par le Pygmées sont présentées dans le tableau cidessous : Tableau 5: Méthode de résolution de conflit entre individus Moyen de résolution du conflit Rien Fréquence Pourcentage 10 14,3 On saisie le chef 43 61,4 Amis 10 14,3 Pasteur 3 4,3 Amis ou pasteur 4 5,7 Total 70 100,0 D’après le tableau 6, c’est l’autorité parentale du site qui est plus cité (61,4%) comme l’homme principale de réconciliation. D’autres méthodes consistent à résoudre le conflit en faisant appel aux amis (14,3%) ou à l’autorité de l’église (4,3%). Les efforts fournis pour vivre en paix sur le site Graph. 33: Les efforts fournis pour vivre en paix Existe-il des initiatives d’effort pour éviter des conflits entre membre de différents ménages sur les sites Pygmées du secteur Mikeno ? Les résultats du sondage sont présentés dans le graphique 33: Ce graphique montre que le meilleur moyen d’une vie appaisé sur le site est la tolérence qui engendre l’entente entre différentes personnes. L’application des normes religieuses telles que ensegnées par les églises n’interviennent que pour les rares menages qui y ont crus comme le montre ce graphique. D’autres conflits en permanences dans les zones où vivent les pygmées sont ceux existant entre comunautés pygmées soit avec les autorités admnistratives soit avec la police. Le graphique 34 montre différents types de conflits cités par les repondants. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -44Rapport d’étude Graph. 34: Types de conflits entre Pygmées et autorités D’après le graphique 34, 62,9% des répondants déclarent ne pas avoir de problèmes avec les autorités administratives et de la police. Les quelques rares problèmes qui existent ont été cités par 20% de répondants en ce qui concerne le mépris dont les pygmées sont victimes de la part des autorités administratives, 11,4% déclarent que ce mépris provient des autorités de la police. 11,4% reconnaissent que les cas de conflits avec les autorités administratives sont dus aux problèmes de combat mais 10% déclarent que ces conflits surgissent avec les policiers. Ces derniers sont également cités par 12,9% pour des cas de vol contre 5,7% qui citent les autorités administratives pour ce même cas. Vie associative de la communauté pygmée du secteur Mikeno Les Batwa se reconnaissent en général comme un peuple marginalisé. C’est pour cette raison que certains Batwa de la RDC et du Rwanda ont réussi à fonder leurs propres organisations en 1991. L’Association pour la promotion des Batwa (APB) au Rwanda, et le Programme d’intégration et de développement du peuple Pygmée au Kivu (PIDP-Kivu), ont été les premières organisations représentatives du peuple Batwa dirigées par les Batwa eux-mêmes. Elles ont été créées afin de promouvoir les droits fondamentaux des Batwa, et d’aider ces derniers à améliorer leur niveau de vie27. Le fait à un individu d’appartenir à une organisation a un effet positif dans la mesure où elle contribue à sa socialisation. Ceci constitue un bon indicateur d’intégration de l’individu dans son milieu. C’est là l’importance même de cette section d’étude en ce qui concerne les Pygmées du secteur Mikeno. Tableau 6: Appartenance à une organisation quelconque Organisation Association Mutuelle Eglise Aucune Sans réponse Total 27 Fréquence 15 9 33 20 6 70 Pourcentage 21,4 12,9 47,1 28,6 8,6 100 LEWIS, Op. cit. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -45- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Ce tableau montre que les Pygmées Batwa du secteur Mikeno ont un esprit associatif. En effet, 21% des répondants appartiennent à une association quelconque tandis que 47% ont choisi d’adhérer aux églises. 12,9% ont leurs propres mutuels tandis que 28,6% ne sont nulle part. 4.7. Activité exercée, revenu tire et affectation Ce paragraphe vise à donner les résultats sur les différentes activités qu’exercées par le Pygmées du secteur Mikeno. Tableau 7: Cultures de champ pratiquées pour la survie Culture Fréquence Pourcentage Haricot 42 60 Manioc 4 5,7 Sorgho 25 35,7 Pomme de terre 45 64,3 Autres 18 25,7 Total 100 Comme le montre le tableau 7, les travaux champêtres constituent la principale activité pratiquée par les Pygmées. Les principales cultures pratiquées sont celles de la pomme de terre et de haricots. 64,3 % des répondants déclarent pratiquer la culture de la pomme de terre et 60 % pratiquent la culture de haricot. La culture du sorgho est pratiquée par 35,7 % de ménages tandis que la culture de manioc est pratiquée par 5,7 % seulement de ménages. Graph. 35: Produits des champs destinés à la consommation 45 ménages déclarent cultiver le haricot uniquement pour la consommation contre 35 pour la pomme de terre. Rares sont ceux qui cultivent le sorgho (16 ménages) et les légumes (5 ménages). Le tableau 8 présente quantitativement la production de chaque culture. Tableau 8: Appréciation de la quantité produite par saison culturale Quantité Haricot Manioc Sorgho Fréquence % Fréquence % Fréquence % Pomme de terre Fréquence Inférieur à 10Kg 20 28,6 3 4,7 9 12,9 1 1,4 8 11,4 De 10 à 25Kg 9 12,9 0 0,0 2 2,9 4 5,7 0 0 26 à 50kg 10 14,3 2 2,4 9 12,9 4 6,0 0 0 Supérieur à 50 Kg 7 10,0 3 4 ,2 2 2,9 21 30,0 0 0 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Légumes % Fréquence % -46- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude La capacité de production par saison culturale est très basse chez les pygmées du secteur Mikeno. La production de la pomme de terre supérieure à 50 kg n’est déclarée que par 30 % des répondants ; celle de haricots par 10 % des répondants, tandis que 2 ménages seulement affirment produire plus de 50 kg de sorgho et 3 sur 70 ménages produisent plus de 50 kg de maniocs. 4 ménages produisent entre 26 et 50 kg de pomme de terre, 9 produisent cette même quantité pour ce qui est du sorgho et la même quantité de haricot est produite par 10 ménages. Somme toute, les tendances les plus élevées reviennent aux Pygmées qui ne produisent que moins de 10 kg de haricot soit 20 sur 70 ménages soient 28,6 % recensées et ceux-là qui produisent plus de 50 kg de pomme de terre qui est évaluée à 21 ménages soit 30 % des répondants. Ainsi, d’une manière générale la production agricole est très basse chez cette population sous étude. Graph. 36: Principaux produits ramassage Les Pygmées sont traditionnellement des chasseurs, pêcheurs ou cueilleurs. Leur activité économique se limite généralement à la résolution du problème de leur alimentation. Ils vivent au jour le jour, sans penser au lendemain. Ils ne font pas ou peu de provisions, la nature leur fournissant ce dont ils ont besoin de manière régulière. C’est pourquoi nous croyons que l’activité de ramassage qui caractérise le Peuple Autochtone Batwa n’est rien d’autre que cette remémoration traditionnelle. N’ayant pas à l’heure actuelle aucun autre moyen de combler le déficit agricole dû à la faible production ou dans l’attente du moment de récolte, le recours au ramassage est l’unique moyen qui leur soit salutaire. Connaître les principaux produits de ramassage chez le PA Pygmées du secteur Mikeno est le but de ce paragraphe de l’étude. Le graphique 36 montre que tous les produits de champ disponibles dans le secteur intéressent pratiquement l’activité de ramassage des pygmées. Nous remarquons ainsi que c’est la pomme de terre qui les intéresse plus. Ceci a été déclaré par plus de 75 % des répondants. Le haricot et les légumes viennent en 2e position parce que déclarés par plus 30% des répondants. A coté de ces produits il y a lieu de noter également le maïs, sorgho, patate douce et banane qui sont également cités par plus de 10 % des répondants. Nous avons également cherché à sonder les répondants pour avoir une idée sur le but autre que l’alimentation de l’activité de ramassage. Le tableau 9 présente les résultats suivants : Tableau 9: Les produits ramassés destinés à la vente Les produits Effectif Pourcentage Pomme de terre 23 76,7 Haricot 2 6,7 Légumes 2 6,7 Tableau 10: Types d’élevage du bétail pratiqué Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -47- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Sans réponse 3 10,0 Les animaux élevés Effectif Pourcentage Porc Sans réponse 3 67 4,3 95,7 Total 70 100 Tableau 11: Destination des produits d’élevage Le tableau 9 montre que 23 ménages sont seulement impliqués dans la vente des produits ramassés. Le principal produit de ramassage destiné à la vente n’est Destination Effectif % rien d’autre que la pomme de terre. Par ailleurs, très peu de cas de vente de produits de ramassage tels que le haricot et Assurer les besoins 1 1,4 multiples les légumes sont déclarés dans 2 ménages. Sans réponse 69 98,6 A la question de savoir si les Pygmées du secteur Mikeno Total 70 100 pratiquent l’élevage, le tableau 10 présente les résultats tels que 3 ménages seulement ont eu à pratiquer l’élevage du porc dans le but d’assurer multiples besoins comme ceux de soins de santé, achat d’habits etc. Ces besoins ont été cités par un seul ménage (tableau 11). Graph. 37: Type d’élevage convoité Les pygmées ont-ils besoin de pratiquer l’élevage? Le graphique 37 montre qu’en ce qui concerne l’élevage de caprins, pour 81,4 %, des répondant c’est l’élevage de la chèvre qui est souhaité contre 35,7% qui optent pour le mouton. Pour ce qui est du volail 44,4% optent pour l’élevage de la poule contre 5,7 qui ont choisi le canard. Certains répondants (18,6%) ont cité l’élevage du lapin, d’autres souhaitent élever la vache (28,6%). 4.8. Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)28 Les produits Forestiers Non Ligneux sont de différentes natures parmi lesquelles on peut distinguer ceux d’origine animale et ceux d’origine végétale. Parmi les produits forestiers non ligneux d’origine végétale on distingue : Les aliments : plantes sauvages, les plantes adventices utilisables, champignons, racines, tubercules, bulbes, tiges, feuilles, pousses, fleurs, fruits, graines comestibles, etc. Ces ressources fournissent des céréales, légumes, matières grasses alimentaires, épices et condiments, produits de remplacement du sel, édulcorants, produits de remplacement de sel, produits de remplacement de la présure, attendrisseurs de viande, boissons, cordiaux et infusions, boissons désaltérantes, etc. Les produits pharmaceutiques : médicaments, anesthésiques, baumes, lotions, purgatifs, etc. destinés à l’utilisation médicale et vétérinaire ; 28 BASHONGA, M.G., 2011 p.43 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -48Rapport d’étude Le toxines : poisons tirés de diverses plantes, hallucinogènes, pesticides, fongicides, etc. Il est à noter que certains peuvent avoir des effets pharmaceutiques, en particulier comme Anesthésiques. Les fibres : tissus, paillassons, cordages, produits pour paniers, balais, rembourrages pour coussins, liège, etc. Le bois : bois destinés aux objets artisanaux comme les planches, bois construction et de chauffe. Parmi les produits forestiers non ligneux d’origine animale on distingue : Mammifères : viande, cuirs et peaux, laine, poils, cornes, os, produits pharmaceutiques, etc. Oiseaux : viande, oeufs, plumes, etc. Poissons : aliments, huile de poisson, protéines pour l’alimentation animale, etc. Reptiles : aliments, cuirs et peaux, coquilles, toxines, produits pharmaceutiques. Invertébrés : Invertébrés comestibles, miel, cire, soie, laque, etc. Les Pygmées du secteur Mikeno utilisent des produits végétaux, animaux sauvages récoltés dans la forêt29. Les végétaux consommés sont des légumes, des tubercules, des fruits. Ils utilisent le chanvre (Cannabis sativa) comme plante stimulante. Les animaux sauvages consommés sont des petits mammifères, ils mangent à tout moment toute sorte de miel, d’oiseaux… Ce qui n’est pas utilisé dans l’alimentation l’est pour d’autres besoins comme en construction, pour se soigner les maladies, la chasse et l’artisanat. Ainsi, ils peuvent utiliser les os, dents et peaux des animaux, œufs et plumes des oiseaux. Nous reprenons dans le tableau 13 ci-dessous les principaux PFNL déclarés par les Pygmées du secteur Mikeno. Tableau 12: Produits forestiers non ligneux d’origine végétale Type Nom vernaculaire de la plante Nom scientifique Usage Légumes Mboga buchungu Solanum nigrum Aliment Sogo Gynandropsis gynandra Aliment Nderema Basella alba Aliment Umuchicha Amaranthus div. Sp. Aliment Jeune fougère Pteridium aquilinum Aliment 2. Champignons Buyoga Aliment 4. Tubercules Bihama Dioscorea sp. Aliment 5 Tiges Umufumba Rumex abyssinica Rumex usambarensis Dracaena laxissima Smilax kraussiana Triumpheta cordifolia Xymalos monospora Sinarundinaria alpina Aliment 29 Construction Constuction Construction Construction Construction, artisanat Note : Une étude plus approfondie sur la question des PFNL devrait être diligentée, la méthodologie utilisée dans la présente étude (questionnaire d’enquête) n’étant pas adaptée à ces genres de données, il n’a pas été possible d’obtenir des informations intéressantes à ce sujet. La méthodologie plus adaptée consiste à se déployer sur le terrain avec les informateurs (Pygmées) lesquels, au vu d’une espèces ils déterminent son usage. L’espèce est ensuite identifiée scientifiquement et documentée. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -49Rapport d’étude 6. Feuilles Ngongo 7. Fruits: Mabumi Imbuhu Marakuja Mizabibu Avocat Inkeri Médicaments Atisanat Vernonia auricularis Physalis peruviana Passiflora edulis Persea americana Rubus div. sp. Umuchicha Ikiroro Rubamba Intumwa Eucalyptus blanc Intanwa Kitenywa Muravumba Imyamzi Tetradenia riparia Sinarundinaria alpina Nyumbiriza - Lycopodium Construction Alimentaire Alimentaire Alimentaire Alimentaire Alimentaire Alimentaire Fabrication natte, panier, balaie Rembourrages pour lit Tableau 13:Produits forestiers non ligneux d’origine animale Type Mammifères Catégorie Viande Noms animaux Buffle Nimondo Gorille Elephant Singe Antiloppe Oiseaux Viande Œufs Perdrix Pigeon Perdrix Miel Abeille Invertébrés Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Nom scientifique Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 4.9. Tradition et culture pygmée Bien que la vaste majorité des Batwa soit maintenant incapables de chasser et de cueillir, leur ancienne vie de chasseurs-cueilleurs a des conséquences sur leur organisation sociale et leurs valeurs culturelles contemporaines. Par tradition nous comprenons tous les éléments d’une culture que l’on se transmet de génération en génération depuis les temps les plus anciens. Graph. 38: Objets d’arts fabriqués Graph. 39: Destination des objets fabriqués Il s’agit de présenter dans ce chapitre les informations sur des connaissances transmises par les ancêtres Pygmées du secteur Mikeno. Elles peuvent concerner des objets, des danses, des œuvres d'art, mais aussi des croyances, des coutumes et des savoir-faire. En ce qui concerne les objets fabriqués par le chef de ménage ou son épouse sur le site, le graphique 37 montre qu’il n’y a pas beaucoup d’objets fabriqués par les Pygmées du secteur Mikeno. Leur artisanat se limite, d’après les quelques répondants qui se sont prononcés à la fabrication des cuves en argile, cordes, chapeau, chaises, balançoire, lits, nattes, flèches, guitares et paniers ; lesquels (graphique 38) sont destinés en grande partie à l’usage domestique. La fabrication des chaises et lits apparaît la Au cours d’une discussion en groupe à Bunagana une plus pratiquée par plus de ménages (20%), représentante des femmes Pygmée reconnait que dans le une activité réservée aux hommes, tandis temps elles ont eu à fabriquer beaucoup d’objet comme le brasero en argile, des pipes, des nattes bracelet, vans ect. Ils que chez les femmes c’est l’activité de sollicitent un appui financier et un bureau pour qu’ils fabrication des nattes qui prédomine avec s’organisent afin de relancer ces genres d’activités. Les hommes se reconnaissent avoir des connaissances en 11,4% des répondants. maçonnerie et menuiserie et que c’est seulement des appuis qui leur manquent. Ils avouent qu’avec ces genres d’activités ils sont capables de se prendre en charge et éviter la famine qui les secoue avec leurs enfants les obligeant à mendier. Circonstances d'organisation de la dense chez les Pygmées La danse constitue une manière d’exprimer un état d’âme qui peut être une joie, une douleur ou en général une émotion quelconque. Dans ce paragraphe, nous nous proposons de présenter la tradition pygmée du secteur Mikeno dans les circonstances d’organisation de la danse selon les avis récoltés chez différents ménages. Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -51Rapport d’étude Graph. 40: Organisation de la dense chez les PA Le graphique 40 montre que chez la communauté sous étude la dense est organisée dans des circonstances de mariage, de deuil, de naissance soit en période de pleine lune, de réception d’un visiteur ou en général quand les pygmées veulent exprimer leur joie. Plus de 70% de répondants reconnaissent que la dense est plus organisée à des occasions de mariage, de naissance et de réception d’une autorité, tandis que environ 50% d’entrent soutiennent que cette dense est aussi organisée lorsqu’ils sont contents ou à l’occasion du retour d’une personne perdue. En cas de deuil la dense est rarement organisée car seuls 14,3% des répondants se sont exprimés de la sorte. En période de la pleine lune on observe également quelques cas de danses, probablement les enfants éblouis par la lumière lunaire. Dans le cadre de l’organisation d’une cérémonie de dense, nous avons également cherché à connaître la catégorie de personnes concernée par la cérémonie de dense ; les avis récoltés des répondants sont repris dans le graphique ci-dessous. Le graphique 41 montre que d’une manière générale la culture de la danse concerne tout le monde. En certaines circonstances c’est seuls les adultes qui sont concernés. Les enfants interviennent rarement probablement uniquement au cours des jeux infantiles comme pendant la période de la pleine lune ou lorsqu’ils doivent exprimer un sentiment de joie sur le site. Selon les circonstances d’organisation d’une danse, à chaque circonstance donnée, il existe une catégorie de danse et à chacune d’elles correspond un nom. Graph. 41: Les plus impliqués dans la cérémonie de danse Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -52Rapport d’étude Dans le tableau ci-dessous un nom est attribué à chaque type de danse. Tableau 14 : Noms différents de denses chez les Pygmées N° 1 2 3 4 5 6 7 Nom de la danse Kubina Nyamirizo Baskute Urugo rwa mahoro Abashibahire Kogize za mizawene Mudiho (Ndore) Fréquence 6 18 3 10 12 18 22 Pourcentage 8,6 25,7 4,3 14,3 17,1 25,7 31,4 Le tableau14 présente 7 noms différents de danses chez les Pygmées du secteur Mikeno. Les noms les plus cités sont le ‘Mudiho’, le ‘Nyamirizo’, ‘Kogize za mizawene’, Abashibahire’ et ‘Urugo rwa mahoro’. Ces noms sont respectivement cités par 31,4%, 25,7%, 17,1 et 14,3% des Total 70 100 répondants. Les noms comme Kubina et Baskute sont très peu cités probablement parce que très peu connus par la plupart de ménages. Organisation du mariage chez les Pygmées du secteur Mikeno Graph. 42: Les biens réclamés pour la dot Chaque type de communauté a sa tradition d’organisation du mariage. En ce qui concerne les Pygmées du secteur Mikeno, il a également été question de apparaît leur manière d’organiser le mariage. Cette section traite donc de la question du mariage en ce qui concerne l’âge de contracter le mariage, biens exigés pour la dote, le mariage interethnique et en fin les dispositions à prendre lorsqu’une jeune fille est rendue grosse hors mariage. Selon 40% des répondants, à partir de 15 ans un jeune Pygmée peut contracter le mariage. Il s’agit ici du cas de la jeune fille car chez le garçon certains répondants sont partagées entre 18 ans (22,9% des répondants) et 20 ans (12,9%). Pour d’autres répondants, quoique peu nombreux, il est possible de contracter le mariage à 12 ans (12,9%), 16 ans (4,3%) ou à l’âge de 17 ans (7,1% des répondants. Le graphique 43 montre qu’il n’existe aucune formule traditionnelle de fixation de dot chez les Pygmées du secteur Mikeno. Chacun fixe la dot comme il l’entend. Pour beaucoup de répondants, l’apport de la bière suffit comme dot (68,6 % des répondants), d’autres exigent des chèvres (60 % des répondants), d’autres répondants parlent de la vache (54,3%) ou des habits (37,1%) et en fin de l’argent (8,6%). Il faut mentionner qu’au cours des séances de discussion en groupe la communauté pygmée de Mikeno a reconnu avoir perdu sa tradition en matière de la fixation de la dot. A l’époque disaient-ils : Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -53Rapport d’étude A l’époque de nos grands parents, au cours de la discussion de la dot on demandait au garçon d’apporter une ou deux cornes d’éléphant. Ceci avait une noble signification car on pouvait sur base de la dot apprécier le degré de bravoure du jeune garçon pour la chasse. Nous ne dépendons plus de la forêt depuis qu’il s’appelle « Parc », nous n’avons rien à donner pour la dot, c’est d’ailleurs par chance que l’on trouve quelqu’un qui vous apporte quelque chose comme dot pour la fille car pour beaucoup de cas, le garçon et la fille s’entendent et partent commencer leur vie Graph. 43: Organisation d’une cérémonie de mariage Comment les Pygmées du secteur Mikeno organisent-ils leur cérémonie de mariage ? Le graphique 43 montre que, selon 40 % des répondants on prépare à manger et à boire. Il n’y a pas de cérémonie spéciale selon 34,3% des répondants. Les Pygmées sont partout victimes de discriminations. Leurs voisins ne mangent ni ne boivent avec eux, ne les laissent pas entrer dans leurs maisons, ni ne les acceptent comme partenaires sexuels ou comme époux. Leurs communautés sont séparées des autres groupes, obligées de vivre à la périphérie des centres de population. Nous avons ainsi cherché, en ce qui concerne les Pygmées du secteurMikeno, à sonder les opinions pour ce qui concerne le mariage interethnique. Graph. 44: Appréciation du mariage interethnique Le graphique 44 montre que les Pygmées du secteur Mikeno apprécient et encouragent le mariage entre eux et d’autres ethnies et ont montré que ces genres de mariages existent déjà. Ils reconnaissent des cas où leurs jeunes garçons se sont mariés aux filles hutu et tutsi et vice versa. Les dispositions à prendre lorsqu’une fille Pygmée du secteur Mikeno est rendue grosse ont également été examinées dans la présente étude. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -54Rapport d’étude Graph. 45: Disposition pour une jeune fille rendue grosse Le graphique 45 présente les points de vue des répondants. En général la fille est remise par force à l’auteur de la grossesse. Pour des rares cas on exige à l’homme une somme d’argent, l’homme pouvant ou ne pas récupérer sa femme. La mort chez les Pygmées du secteur Mikeno Graph. 46: Causes de la mort chez les Pygmées de Mikeno Les causes de la mort sont multiples. Chaque peuple a sa perception de la mort et les cérémonies des obsèques varient d’un peuple à un autre selon sa tradition. La section suivante traite de cas de mort chez les Pygmées du secteur Mikeno. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -55- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Les principales causes de la mort chez les pygmées Graph. 47: Procédure d’organisation des obsèques La procédure pendant le deuil 40 30 20 10 2 à4 jours de deuil Partage de ces biens Chante Habiller Cotisation 0 Le graphique 47 montre que la mort qui frappe les Pygmées du secteur Mikeno est, selon 97,1% des répondants généralement due principalement aux maladies. Environs 50% des répondants citent la vieillesse ou la sorcellerie. Les cas des accidents ainsi que d’autres cas sont très négligeables. En cas de mort le graphique 48 montre que les biens du défunt sont partagés, une cotisation est organisée par d’autres ménages pour faciliter l’organisation des obsèques, le corps est habillé, emballé dans une natte et enterré. Le deuil dure 2 à 4 jours. Quelques chansons de deuil sont organisées à l’occasion. Le fait d’emballer le corps du défunt dans une natte traduit l’incapacité des Pygmées du secteur Mikeno de se procurer un cercueil à cause de la pauvreté dont ils sont victimes. Graph. 48: Sens du nom attribué à l’enfant Attribution d'un nom au nouveau né Naissance et rôle de la femme dans la société Pygmée Les femmes tiennent un rôle important dans quasi tous les domaines de la société et de Nom qui rappelle un événement la culture Pygmée. Ce sont elles qui ont en charge la cueillette et la pêche pour assurer Nom d'un ami la nourriture quotidienne, spécialement lors Nom d'un grand-père de la saison sèche. Néanmoins, il est 0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 fréquent que tous les membres d’une famille Pourcentage participent à toutes les activités afin d’obtenir une meilleure récolte ou un gibier plus abondant. Contrairement à ce que l’on pourrait s’imaginer, les femmes Pygmées jouissent d’une importance immense au sein du groupe, que ce soit au sein de la famille ou au sein du groupe plus étendu qu’est le village. Dans la famille, la femme a un rôle capital puisque c’est souvent le nouveau mari qui se déplace pour vivre au sein du campement d’où est originaire la femme. De plus, depuis l’introduction de la monnaie dans la vie des Pygmées, c’est la femme qui a pris la responsabilité de gérer l’épargne du foyer, elle prend donc les décisions concernant achats, ventes et investissements de la famille. Il est également fréquent que la femme ait le dernier mot car c’est elle qui a en charge l’éducation des enfants, la cuisine et les soins à donner, tout comme elle est responsable de la construction des abris pour le ménage à chaque fois que la famille change de campement. D’après le graphique 48, les avis sont partagés en ce qui concerne le nom à attribuer à Aucun sens Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -56Rapport d’étude l’enfant après sa naissance. Environ 45% des répondant estiment que le nom à attribuer à l’enfant doit rappeler un événement quelconque, tandis que moins de 40% pensent que ce nom doit être celui d’un ami ou d’un grand père selon qu’ils l’estiment. Pour une dernière portion des répondants, il peut s’agir d’un nom attribué au hasard selon la volonté des parents. L’émission d’un avis dans une réunion sur les problèmes cruciaux de la communauté ou sa considération dans la société pygmée au Mikeno ne pose aucun problème. Les répondants sont de cet avis à 94% d’après le graphique 49. Seuls 6% des répondants ne sont pas pour l’avis ou la parole de la femme. Graph. 49: Considération de la femme chez les PA Graph. 50: Considération sur scolarisation des filles De même, en ce qui de l’association de la femme dans la prise de décision sur un projet à exécuter ou encore la scolarisation des filles, les répondants ont émis un avis favorable à 97% (graphique 50). Scolarisation des filles et garçons 3% Sont égaux Sans réponse 97% Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -57- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 4.10. Santé et Nutrition Vivant dans des abris précaires perchés parfois jusqu’à 2000 m d’altitude, sous une pluie annuelle moyenne de 1800 mm et une température de 14 à 18°C, les Pygmées du secteur Mikeno sont soumis aux intempéries qui favorisent le développement des maladies meurtrières en outre, privés de la forêt, les ressources alimentaires se font rares. L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Face à cette situation, nous avons, à travers la présente étude, cherché à sonder les opinions des répondants sur leurs états sanitaire et nutritionnel. Les résultats obtenus sont présentés dans les graphiques et tableaux ci-dessous. Santé Graph. 51: Maladies fréquentes dans les ménages Tableau 15: Le lieu de soins en cas de maladies Lieu de soins Hôpital/centre de santé Fréquence % 62 88,6 A la pharmacie 6 8,6 Utilise les plantes médicales 18 25,7 Prières 0 - Total 70 100 En ce qui concerne l’état sanitaire, les maladies les plus fréquentes chez les Pygmées du secteur Mikeno selon les répondants, sont présentées dans le graphique 45. Il s’agit : des plaies, de la diarrhée, la bronchite, le poison, les maux d’estomac, la malaria, la cardiopathie, la toux, les vers intestinaux, et maux de tête. La malaria et les vers intestinaux viennent largement en tête comme maladies les plus fréquentes. Elles sont déclarées respectivement par 60% et 62,9% des répondants. Il faut ensuite citer la toux et les maux de tête déclarés par 51,4% pour les deux cas. La diarrhée est citée par 48,6% des répondants tandis que les autres maladies comme la plaie, la bronchite, le poison, les maux d’estomac et la cardiopathie ne sont déclarées que par peu de répondants. Les moyens de lutter contre ces maladies comme le montre le tableau 15 sont surtout les soins reçus à l’hôpital ou dans un centre de santé. Ceci est déclaré par 88,6% des répondants, tandis que 25,7% utilisent les plantes médicinales probablement faute des moyens financiers. Chez les enfants, il a d’abord été question de s’interroger sur les conditions liées à la maternité. Il y a plus de garanties et moins de risques pour une mère à réaliser sa maternité dans une formation médicale que chez elle à domicile. A la question de savoir le nombre d’enfants nés à l’hôpital ou dans un centre de santé, les tableaux ci-dessous présentent les résultats suivants : Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -58Rapport d’étude Tableau 16: Nombre d'enfant né dans un centre de santé ou la maternité Nombre enfants Effectif Pourcentage Tableau 17: Nombre d’enfants morts au bas âge Enfants mort en bas âge Effectif Pourcentage 1 enfant 12 17,1 Oui 30 42,9 3 enfants 2 2,9 Non 40 57,1 Total 70 100 4 enfants 4 5,7 Aucun enfant 52 74,3 Total 70 100 Le Tableau 16 montre que chez les Pygmées du secteur Mikeno 74,3% des répondants affirment que les mères enceintes ne fréquentent pas les centres de santé, elles ne reçoivent donc pas les vaccins nécessaires et généralement, elles accouchent à la maison dans de mauvaises conditions d’hygiène. 17,1 % des ménages ont reconnu que c’est seulement un seul enfant qui est né dans une maternité ou centre de santé. Ils sont très rares les ménages qui font leurs maternité dans une formation médicale car 5,7% et 2,9% ont respectivement déclaré 4 enfants et 3 enfants nés dans un centre de santé ou à la maternité. Beaucoup de Batwa, spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent des maladies parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. Les Batwa ont un niveau très bas de vaccination des enfants et ces derniers sont exposés aux maladies les plus dangereuses. Le tableau 17 montre que dans 42,9% des ménages il existe au moins un enfant de moins de 5 ans qui est mort dans ces ménages. Les maladies les plus fréquentes chez cette couche de la population parmi les plus vulnérables sont présentées sur le graphique 53. La malaria est citée par 34,3% des répondants comme la plus fréquente dans cette couche de la population. Vient ensuite le problème des vers intestinaux cités par 28,6% des répondants. La toux, la bronchite et la diarrhée sont respectivement citées par 20%, 17,1% et 14,3% des répondants. Un autre problème de santé que nous avons examiné dans la population sous étude concerne le SIDA et les IST. Ces infestions ne cessent de faire des ravages dans le monde en général, en Afrique et en RD Congo en particulier. Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement organisées par le personnel de santé et les ONG en particulier, sur ces fléaux. Nous avons cherché à savoir si les Batwa PA Autochtones Pygmées de Mikeno étaient déjà atteints par cette sensibilisation. Les graphiques 52 et 53 présentent les résultats suivants : Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -59Rapport d’étude Graph. 52 : Maladies les plus fréquentes chez les enfants de moins de 5 ans Graph. 53: Connaissance des IST et SIDA Nous remarquons que 71% des ménages sont déjà sensibilisés sur les IST et le SIDA contre 29% non encore atteint. Ceux qui connaissent ces fléaux affirment que la fidélité à sa femme ou à son marie constitue le moyen de protection. 31% optent pour l’abstinence contre 18% qui sont pour l’usage des préservatifs (Graphique 54). Graph. 54: Moyen de protection contre les IST et le SIDA Graph. 55: Distance pour atteindre l’hôpital Le graphique 55 fait ressortir 34,3% de ménages situés tout au plus à 1km de l’hôpital ou centre de santé, 22,8% se situent entre 2 et 4km. Les ménages les plus éloignés du centre de santé ou de l’hôpital sont tous au plus à 10km. Ils représentent 31,4% des ménages. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -60Rapport d’étude Approvisionnement en eau Dans zone sous étude il est curieux de constater qu’une grande partie de la population n’ont pas accès à l’eau, encore moins à l’eau potable. Ce paragraphe cherche à évaluer la situation d’accès à l’eau potable dans la population sous étude. Notons que dans la plupart des cas les gens se ravitaillent à plus d’une source à la fois. Les graphiques et tableau suivants présentent la situation d’approvisionnement en eau chez les Pygmées Batwa du secteur Mikeno. Graph. 56: Distance du lieu d'approvisionnement Les principales sources d’approvisionnement d’eau des Pygmées Batwa du secteur Mikeno sont constituées par les rivières et eaux stagnantes car 6 ménages sur 10 utilisent ce type d’eau car n’ont d’autres possibilités mises à leur disposition. Outre ce moyen, environ 2 sur 10 ménages ont déclaré faire recours à l’eau de pluie. Rares sont ceux qui utilisent l’eau de robinet ou des sources aménagées. Environ 2 ménages sur 10 s’approvisionnent en eau à moins de 500 m de leurs domiciles ; 2 autres à plus ou moins 1 km ; tandis que 4 trouvent l’eau entre 1 et 2 km ou plus. 8 ménages sur 10 utilisent entre 1 et 2 bidons d’eau de 20l par jour pour leurs besoins domestiques. D’une manière générale les Pygmées du secteur Mikeno sont privés d’eau potable. Figure 11: Etang d'eau de Kibaya/Bunagana, lieu d'approvisionnement en eau par les Pygmées Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -61- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Nutrition Chassés de la forêt, en tant que peuple chasseurs-cueilleurs, les Pygmées voient leur système alimentaire tomber en récession et la sécurité alimentaire que la communauté avait connu jusque là connaît actuellement des perturbations préjudiciable à leur vie. Ce qui affecte également leur mode de vie. Le présent paragraphe va s’atteler au mode de vie alimentaire de la population Batwa du secteur Mikeno. Tableau 18: Aliments de basse dans le ménage Le tableau 18 montre que dans 82,9% des ménages pygmées Haricot foufou manioc 16 22,9 l’alimentation de base est Pomme de terre légumes 40 57,1 constituée par la pomme de Viande foufou 12 17,1 terre associée au haricot. La Autres 16 22,9 pomme de terre est de temps à Total 70 100 autre associée au légume ; ceci est affirmé par 57,1% des répondants. 22,9% utilisent parfois pour leur alimentation le haricot au foufou de manioc et rarement de la viande au foufou ; ceci n’est déclaré que par 17,1% des ménages. Aliment Fréquence Pomme de terre au haricot Pourcentage 58 82,9 Tableau 19: Le nombre de repas pris par jour Nombre de repas par jour Effectif Pourcentage Une fois 10 14,3 Deux fois 44 62,9 Trois fois 4 5,7 Quand j'en trouve 8 11,4 Je ne sais pas 4 5,7 Total 70 Les pygmées prennent 2 repas par jour, ceci est affirmé par 62,9% des répondants. Il reste à s’interroger sur la qualité de repas. 14,3% mangent une seule fois par jour tandis que 11,4% déclarent manger chaque fois que l’occasion se présente. 100 Les PA trouvent à manger à partir des produits de champ, de ramassage ou en se rendant au marché. La fréquence leur du déploiement des PA au marché est présentée dans le tableau cidessous. Tableau 20: Nombre de fois par semaine pour se rendre au marché Effectif Pourcentage Une fois 40 57,1 Deux fois 18 25,7 Trois fois 4 5,7 Sept fois 6 8,6 Ne sais pas Total 2 70 2,9 D’après ce tableau, 57,1% des pygmées se rendent au marché une seule fois par semaine et 25,7 s’y rendent 2 fois. 8,6% des répondants affirment se rendre au marché chaque jour. 100 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -62- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Graph. 57: Distance parcourue pour atteindre le marché Graph. 58: Types de produits habituellement achetés au marché Produits achetés au marché Distance par rapport au marché 100,0 90,0 80,0 70,0 Plus de 9km 60,0 50,0 40,0 30,0 De 7 à 9 km De 4 à 6km Autres Poisson 50,0 Semence 40,0 Haricot 30,0 Viande 20,0 Huile 10,0 Pétrole 0,0 Savon Inf. à 1km Sel 20,0 10,0 0,0 De 1 à 3km Le graphique 57 présente la distance parcourue par les Pygmées pour atteindre le marché. 5 sur 10 ménages pygmées parcourent moins d’1 km tandis que 3 sur 10 font plus de 9 km et 1 sur 10 marche entre 7 et 9 km avant d’atteindre un marché. Graph. 59 : Montant maximum disponible à l’achat de la nourriture Dépourvus des moyens financiers suffisants, les Pygmées de Mikeno se rendent au marché, d’après le graphique 58 pour habituellement l’achat des produits tels que le sel, le savon et l’huile. Ceci est observé dans plus ou moins 8 ménages sur 10. Environ 4 ménages sur 10 se rendent au marché pour acheter la viande ou le haricot tandis que 3 s’y rendent pour le poisson ou autre chose. Rares sont les pygmées qui achètent la semence, leur mode de vie étant une vie au jour le jour. Le graphique 59 montre qu’en ce qui est des moyens financiers disponibles pour le marché, le Pygmée du secteur Mikeno a en tout et pour tout une somme d’argent variant entre 200 et 10000 shillings. Source d’énergie dans les ménages pygmées Le besoin en source d’énergie est une autre question que l’on s’est posée lorsqu’on sait que dans d’autres communautés elle constitue déjà un casse tête pour les populations. Pour satisfaire ce besoin, les gens recourent au bois de chauffe car mieux ponctionné dans la nature. Les graphiques et tableaux ci-dessous traitent de la question du bois en ce qui est des Pygmées Batwa du secteur Mikeno. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -63- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Graph. 60: Quantité de bois par ménage Le bois est en effet l’unique source d’énergie utilisée par les Pygmées (graphique 59) ; le graphique 60 montre qu’environ 5 ménages sur 10 ont par semaine besoin de 1 à 3 fagots de bois tandis qu’environ 4 autres sur 10 vont jusqu’à utiliser 4 à 6 fagots. Tableau 21: Le lieu d'approvisionnement en bois Lieu d’approvisionnement Quoique la plupart des pygmées du secteur Mikeno à proximité du Le parc 5 7,1 Parc, 55,7% de ménages ils Zone tampon 12 17,1 Champs 39 55,7 affirment trouver du bois J'achète 9 12,9 nécessaire à la préparation de la Sans réponse 10 14,3 nourriture dans des champs ou Total 70 100 plantations. 17,1% tirent le bois dans la zone tampon tandis que 7,1% ont déclaré entrer dans le parc pour y chercher du bois mort comme bois de chauffe. Selon 12,9% le bois de chauffe est acheté. Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage Bois de chauffe 53 75,7 Lampion 13 18,6 Lampe à pétrole 1 1,4 Autre 3 4,3 Total 70 100,0 Tableau 22: Source d’éclairage le soir Source d’éclairage Graph. 61: Collecte de bois de chauffe Pour assurer leur éclairage le soir, le tableau 23 montre que les 64,3% des ménages pygmées utilisent le même bois destiné à préparer la nourriture tandis que 15,7% se sont procuré des lampions. Tableau 23: Quantité de bois vendus par ménage Fagots de bois vendus Asbl pourcentage 1 fagot 1 1,4 2 fagots 1 1,4 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Effectif -64- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 4 fagots 2 10 fagots 2 2,9 2,9 Sans réponse 64 91,4 Total 70 100 A la question de savoir si les Pygmées s’intéressaient à la collecte du bois de chauffe pour la vente 91,4% , les répondants n’ont pas trouvés quoi dire. Cette activité n’est déclarée, selon le tableau 23, que par 2,9% des répondants qui reconnaissent pouvant vendre jusqu’à 10 fagots de bois ; 2,9% autres ne vendent que 4 fagots chaque semaine. En fin, 2,8% vendent seulement 1 à 2 fagots chaque semaine. Tableau 24: Quantité de braise à produite par semaine Pour savoir si les Pygmées du secteur Mikeno se livraient aux l’activités de 4 sacs 1 1,4 carbonisation le tableau 25 montrent 30 sacs 2 2,9 Sans réponse 67 95,7 que rares sont ceux qui se livrent à Total 70 100 ces genres d’activités. 3 ménages seulement ont affirmé exercer cette activité. 2 d’entre eux atteignent une production de 30 sacs par semaine tandis que un atteint une production hebdomadaire de 4 sacs. Quantité de braise Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage 3200 shilling Sans réponse 1 69 1,4 98,6 Total 70 100 Tableau 25: Prix vente par sac de braise Prix du sac de braise A la question de savoir à quel prix revient un sac de braise vendu, un seul répondant affirme que le sac est vendu à 3200 shillings. 69 répondants sont restés sans réponse (Tableau 25) Education Les Pygmées comptent plus de 99% d’analphabètes, leurs enfants en âge scolaire n’étudient pas pour plusieurs raisons : leurs parents n’ont pas encore compris le bien fondé des études, ils n’ont pas des moyens nécessaires, ils ne parviennent pas à nourrir leurs familles convenablement et ils ne peuvent vêtir leurs enfants, les familles qui vivent sans maisons d’habitation pour toutes ces raisons. L'instruction étant identifiée comme un outil de réduction de la pauvreté, elle peut être un élément important dans l’amélioration des conditions de vie des Les enfants Pygmées du secteur Mikeno fréquentent-ils l’école ? La réponse à cette question est reprise dans les résultats d’enquête comme le montre le tableau 26 ci-dessous. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -65- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Tableau 26: Nombre d'enfant qui étudient Un enfant Deux enfants Trois enfants Sans réponse Total Effectif 8 8 8 46 Pourcentage 11,4 11,4 11,4 65,8 70 100,00 Ce tableau fait ressortir 34,2% des répondants affirmant détenir des enfants qui étudient. 65,8% sont restés sans réponse. La répartition des enfants qui étudient par ménage est de l’ordre de un deux et trois enfants par ménage. Graph. 62: Dépense mensuelle pour la scolarité Depense pour la scolarité En ce qui concerne la prise en charge de la scolarité des enfants, le 70,0 graphique 64 montre que la plupart 60,0 des Pygmées affirment ne pas en 50,0 40,0 être informés. Parmi ceux qui 30,0 détiennent l’information, moins de 20,0 10% affirment que c’est l’état qui 10,0 prend les enfants en charge. Environ 0,0 10% des répondants reconnaissent cette prise en charge sans savoir en déterminer les responsables. Environ 5 su 10 répondants sont restés sans réponse à cette question Pourcentage probablement parce qu’ils n’ont pas d’enfants qui étudient. Les enfants Pygmées qui fréquentent l’école doivent parcourir 1 km avant d’atteindre l’école. Ceci est affirmé par 22,9% des répondants. Ceux qui parcourent entre 2 et 3 km sont déclarés par 20% des répondants. Rares des enfants pygmées fréquentent une école située à oins 1 km. 80,0 Ne sais pas 15000 shillings Prise en charge par l’Etat Prise en charge Graph. 63: Distance parcourue par les enfants pour atteindre l’école Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -66- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 4.11. Relation Parc avec la communauté Pygmée Batwa du secteur Mikeno Le propre de tout phénomène social est d’induire des perceptions différentes selon la proximité fonctionnelle ou physique, le niveau de connaissance, l’interprétation du niveau d’implication que les individus entretiennent par rapport au phénomène en question. Constater seulement qu’il existe une vaste étendue des terres exclues d’autorité de l’exploitation humaine, n’aide pas à déboucher sur une solution durable de cohabitation pacifique entre populations riveraines. Les simples statistiques ne permettent pas de comprendre les motivations profondes qui peuvent conduire les hommes à poser des actes nocifs ou non à la conservation en vogue au sein de telles institutions. La perception qu’un individu a d’un phénomène est un des déterminants essentiels du comportement éventuel qu’il est prêt à développer. Un des points essentiels dans cette étude est celle de récolter des informations sur la perception des Pygmées du secteur Mikeno sur un Parc qu’ils ont toujours réclamé comme terre ancestrale. Tableau 27: Importance du parc selon les Pygmées Les Pygmées du secteur Mikeno reconnaissent l’importance du parc pour la sauvegarde des Ravitaillement en eau 12,9 animaux, l’approvisionnement en bois et pour le Approvisionnement en bois 15,7 ravitaillement en eau. Ceci est perçu, d’après le Sauvegarder les animaux 37,1 tableau 27, respectivement par 37,1%, 15,7% et A donner la nourriture 4,3 12,9% des répondants. Une petite portion affirme Je ne sais pas 31,4 que le parc renferme des ressources Total 100 alimentaires nécessaires pour leur survie tandis que 31,4% n’ont préféré répondre à cette question. Importance du parc Pourcentage Graph. 64: Autorisation d'entrer dans le parc Après leur expulsion du parc, les Pygmées du secteur Mikeno sont-ils autorisés d’y revenir pour y prélever les ressources dont ils ont besoin ? Le graphique 64 présente les affirmations suivantes selon les répondants. 79% des répondants affirment qu’ils ne peuvent plus y entrer de peur d’être arrêté par les gardes du parc. 7% ont déclaré qu’ils peuvent y entrer tandis que 14% se sont réservé de répondre. Tableau 28: Ressources autorisées à collecter dans le parc Ressources Miel Légumes Bois de chauffe Puiser de l'eau Fréquence Pourcentage 1 1 8 1 1,4 1,4 11,4 1,4 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -67- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Les Pygmées du secteur Mikeno pensent pourtant qu’il existe dans le parc Total 70 100 des ressources naturelles qu’ils peuvent prélever sans porter préjudice à ce dernier. Le tableau 28 présente les ressources suivantes selon les répondants : Miel et légumes sont consécutivement cités par un répondant. 11,4% des répondants pensent au bois de chauffe comme ressource autorisée à prélever tandis que 1 répondant a parlé du puisage de l’eau et 2 ont plutôt déclaré qu’il s’agit de la récolte des champignons. 85% des répondants n’acceptent pas du tout qu’il leur soit accepté d’entrer dans le parc pour tel ou tel autre motif. Récolter les Champignons Pas autorisés 2 60 2,9 85,7 Tableau 29: Pygmées travaillant pour le parc Nombre des personnes 1 personne 2 personnes 3 personnes Ne sait pas Effectif 7 11 22 30 Pourcentage 10,0 15,7 31,4 42,9 Les autorités du parc ont-t-elles pensé à donner du travail au Pygmées du secteur Mikeno ? Le tableau 29 présente les résultats suivants. 10% des Total 70 100 répondants connaissent un Pygmée qui travaille pour le parc ; 15,7% en connaissent 2 et 31,4% connaissent 3 Pygmées travaillant pour le parc. 42,9% des répondants n’ont, quant à eux, aucune information à ce sujet. Tableau 30: Fonctions qu’exercent les Pygmées Pour connaître les fonctions exercées par les Pygmées travaillant dans le parc, le tableau 30 présente les résultats suivants : 31,4% affirment que les Pygmées ont été confiés le travail de garde parc tandis que 55,7% ne sont pas informées sur la fonction Total 70 100,00 exercée. Une petite portion d’entre les répondants tâtonne autour des fonctions comme conservateur du parc, surveillant, chef d’équipe ou chargé de refoulement des animaux. Fonction Garde parc Conservateur communautaire Surveillant du parc Chef d'équipe Refoulement Sais pas Effectif 22 2 2 1 2 41 Pourcentage 31,4 2,9 2,7 1,4 2,7 55,7 Tableau 31: Les animaux qui sont protégés dans le parc Nom des animaux Buffle Gorille Chimpanzé Eléphant Antilope Céphalophe Fréquence 27 43 42 39 21 Pourcentage 38,6 61,4 60,0 55,7 30,0 Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -68- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Singe Lion Ne sais pas 4 1 7 5,7 1,4 10,0 A la connaissance des Pygmée du secteur Mikeno, les animaux conservés Total 70 100 dans le parc sont ceux repris dans le tableau 31. 61,4% des répondants ont cité le couple Gorille-chimpanzé et 60% l’éléphant. 55,7. Pour 38,6% il s’agit du buffle et 30% ont pensé au Céphalophe. Le singe et lion sont cités par très peu des répondants tandis que 10% se sont exprimés à ne rien savoir à ce propos. Tableau 32: Les animaux qui ravagent les cultures Les animaux cités n’ont malheureusement pas une bonne Buffle 19 27,1 réputation face à la perception des Gorille 18 25,7 Pygmées parce qu’ils ravagent leurs Eléphant 23 32,9 cultures ainsi que celles des autres Antilope 27 38,6 communautés. Le tableau 32 présente Singe 5 7,1 les animaux les plus ravageurs dans ce Sans réponse 17 24,3 secteur. Les antilopes sont plus cités Total 70 100 (38,6% des répondants) ; les éléphants sont cités par 32,9% d’entre eux tandis que les buffles sont cités par 27,1% des répondants et les gorilles par 25,7%. 24,3% demeurent sans réponse. Pour empêcher ces animaux contre le ravage des cultures le Pygmées recourent aux méthodes tels que présentées dans le tableau 33 ci-dessous : Types d’animaux Fréquence Pourcentage Tableau 33: Comment empêcher les animaux de ravager les cultures D’après le tableau 33, 45,7% des répondants pensent qu’il n’y a rien à Rien du tout 32 45,7 faire pour combattre les animaux Jeter les pierres 26 37,1 contre les cultures mais 37,1% Signaler les gardes parc 10 14,3 suggèrent le jet des pierres et 14,3% Taper le bidon 2 2,9 pensent plutôt qu’il faille faire recours Total 70 100 aux gardes. Très peu de répondants ont affirmé qu’ils provoquent du bruit en tapent les bidons pour faire fuir les animaux ravageurs. A faire pour les en empêcher Effectif Pourcentage Tableau 34: Les avantages du Parc Est-ce que les Pygmées tirent avantages du PNVi ? 61,4% des pygmées ne trouvent pas l’importance 4 5,7 du Parc (tableau 34). Cela est pareil à 3 4,3 travers tous les groupements comme 43 61,4 l’a montré BREAD30. 10 14,3 Par ailleurs, 14,3 % d’entre eux Total 70 100 affirment que le Parc sert de sauvegarde des ressources naturelles utiles pour le Pays sans montrer l’avantage directement tiré par leur communauté. Pour les rares personnes qui reconnaissent l’importance du parc pour la fourniture de la viande, nous croyons à une pratique clandestine de braconnage par ces derniers. Avantage Sauvegarde des ressources naturelles Travail Avoir la viande Rien Sans réponse 30 BREAD Op. cit. Asbl Asbl Effectif 10 Pourcentage 14,3 Recherche et Actions pour le Développement Durable -69- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Rares sont également les autres répondants qui ont trouvé que le parc a l’avantage de donner du travail aux gens. 14,3% sont resté sans réponse. Tableau 35 : Attitudes face aux agents qui travaillent pour le parc Il ressort du tableau 35 que bon nombre des répondants (38,5%), demeurent indifférents en ce qui concerne leurs attitudes face aux agents qui travaillent pour le parc. Total 70 100 31,4% estiment qu’ils n’ont pas de problèmes avec ces agents et souhaitent même en faire leurs amis. Par contre, 21,4% des répondants expriment une attitude négative envers ces derniers comme quoi ils leur rendent la vie difficile et une certaine méfiance est exprimée par une autre portion des répondants qui affirment qu’ils ne sont pas associés dans les activités du parc. Attitudes Nous les aimons Ils ne nous associent pas Ils nous rendent la vie difficile Rien Effectif Pourcentage 22 6 15 27 31,4 8,6 21,4 38,5 Graph. 65: Connaissance sur les activités illégales dans le Parc Les individus de la communauté pygmée entrent-ils dans le parc pour des activités illégales ? Le graphique 65 montre pour 56% des répondants qu’il n’existe pas des activités illégales dans le parc mais quelques répondants (17%) ont reconnu qu’il en existe encore. Tableau 36: Conseils de Pygmées aux gestionnaires du parc Conseils aux gestionnaires du parc Traquer les inciviques Rien à le dire Nous associer à la gestion Empêcher les animaux d'abimer nos cultures Total Effectif 4 34 27 5 Pourcentage 5,7 48,6 38,6 7,1 70 100 Graph. 66: Ce que doit le parc pour améliorer les conditions de vie pygmée Selon le tableau 36, les Pygmées du secteur Mikeno pensent que les gestionnaires du parc devraient faire tout leur mieux pour associer les Pygmées dans la gestion de ce parc qui fut jadis leur milieu de vie. Cet avis a été partagé par 38,6% des répondants. Peu de répondants suggèrent que les inciviques qui ont choisi Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -70Rapport d’étude les forêts du parc comme leur milieu de camouflage soient recherchés et traqués. Pour d’autres, il faut que les gestionnaires du parc fassent tout pour empêcher leurs animaux d’abimer les cultures des populations. Bon nombre des répondants sont évidemment restés sans avis (48,6%). A la question de savoir ce que devrait faire le parc pour améliorer la vie des Pygmées les points de vus retenus sont visualisés sur le graphique 66. Pour 27,1% des répondants, les autorités du parc devraient leur trouver un endroit où ils sentiront plus en sécurité contre les animaux ravageurs, les guerres et les inciviques. 25,7% sollicitent du travail pour les jeunes Pygmées ou alors pour 17,1% des répondants, il faut qu’ils soient associés à la gestion du parc. D’autre par contre ne sollicitent qu’à manger (12,9%). 15,7% n’ont pas trouvé quoi proposer. Graph. 67: Ce que les Pygmées feront pour aider le Parc En retour, si les conditions de vie des Pygmées sont améliorées par les gestionnaires du Pars beaucoup des répondant n’ont pas trouvé des propositions (48,6%). Ceux qui ont parlé (27,1%) affirment qu’ils sont prêts accepter d’être travailleurs du parc. 12,9% des répondants jurent de ne plus entrer clandestinement dans le parc tandis que 11,4% déclarent aider le parc par la sensibilisation de leurs confrères à respecter le parc. 5. Conclusions L’étude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa Pygmées du secteur Mikeno/Secteur Sud du Parc National des Virunga a atteint les objectifs suivants : 1.Identification des paramètres socio-économiques détaillés des communautés PA riveraines du secteur Mikeno en rapport avec leur mode vie qui sont des paramètres de classification des classes sociales En effet, Il y a lieu de conclure que les pygmées ne sont pas nombreux dans l’aire d’étude contrairement à ce qui à été établi dans nombreux rapports existants en rapport avec leur effectif dans ce secteur. Il cependant été signalés certains Pygmées en déplacement vers des sites hors Mikeno comme au Rwanda, Kisharo et ailleurs pour des visites à leurs connaissances. Nous avons également retenu un cas de mort à Tshanzu. Bon nombre des PA mènent une vie d’oisiveté prononcée, marchent sans soulier avec des habits sales ou déchirés, certains quoique minoritaires sont habillés mais certains autres sont à moitié nus. Ils sont très pauvres pour s’acheter des vêtements. L’habitat est tel que toutes les maisons ont un pavement en terre et qu’environ 5 maisons sur 10 ont des murs en paille contre environ 2 sur 10 en bâche tandis que 8 sur 10 ont leurs toitures en Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -71Rapport d’étude bâche ou en paille. Ceci prouve à suffisance que cette communauté vit encore sous une pauvreté criante et que les conditions de vie n’ont pas changé ou alors elles se sont aggravées depuis leur expulsion de la forêt. La plupart de maisons n’ont pas de durée de vie dépassant 3 ans. Les dimensions habitées par le Pygmées du secteur Mikeno dépassent rarement 40 m2 de surface. Ainsi, quelque soit le temps que les pygmées du secteur Mikeno viennent de passer sur leurs sites, les maisons d’abris sont éphémères car la pauvreté qui les caractérise ne peut en aucun cas leur permettre de se procurer des maisons fut-ce que semi-durables. A l’extérieur des maisons les parcelles ne sont pas entretenues laissant ainsi pousser les mauvaises herbes. Une grande tendance à la location et garde des parcelles s’est plus observée à Rubaya/Bunagana et Jomba où les Pygmées vivent en déplacement suite aux effets de la guerre observés dans la région. Notons en passant qu’au moment de la rédaction de ces lignes cette situation est plus catastrophique à Jomba, Tchanzu et Rubaya suite aux nouveaux affrontements qui sévissent dans la région. Généralement, les PA du secteur Mikeno sont dans une situation telle qu’ils souffrent d’une grande disette durant la période juste avant la moisson, quand les récoltes mûrissent encore, et quand les provisions de l’année précédente sont épuisées les réserves étant presque inexistantes chez eux. Ainsi, les voisins qui convoitent leurs terres viennent dans les sites Batwa avec de vivres et les persuadent de vendre ou de leur accorder le droit d’utiliser leurs terres en échange de nourriture. De cette façon, de nombreux ménages. Dans d’autres endroits, l’alcool est fourni en abondance aux propriétaires Batwa pour leur faire accepter de vendre leur terre. La majorité de ménages possèdent des ustensiles de cuisine usés, outils aratoires ou radio. Les autres biens comme le télephone, la lampe torche, armoire et autres sont très rare dans le milieu Pygmée à cause de la pauvrété qui les caractérise. Les biens prioritaires chez les PA sous étude si des possibilités financières leur seraient accordées sont les ustenciles de cuisine, les meubles de la maison. Les outils aratoires ne viennent qu’en 4ème position après la radio selon l’étude. La capacité de production des produits de champs par saison culturale est très basse chez les Pygmées du secteur Mikeno. L’activité de ramassage qui caractérise cette communauté est cette remémoration de leur traditionnelle. N’ayant à l’heure actuelle aucun autre moyen de combler le déficit agricole dû à la faible production ou dans l’attente du moment de récolte, le recours au ramassage est l’unique moyen qui leur est salutaire. Les Pygmées du secteur Mikeno ne pratiquent généralement pas l’élevage. Vivant dans des abris précaires sous une pluie annuelle moyenne de 1800 mm et une température de 14 à 18°C, les Batwa Pygmées du secteur Mikeno sont soumis aux intempéries qui favorisent le développement des maladies meurtrières en outre, privés de la forêt, les ressources alimentaires se font rares. L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Beaucoup d’entre eux, Spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent des maladies parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. La malaria et les vers intestinaux viennent largement en tête comme Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -72Rapport d’étude maladies les plus fréquentes. Les conditions hygiéniques sont telles que les latrines et les poubelles sont quasi inexistantes dans le milieu pygmée du secteur Mikeno et ils sont généralement privés d’eau potable car un grand nombre recourt encore à l’eau de ruissellement et aux eaux de pluies, voire même stagnantes. La pomme de terre associée de temps à autre au légume constitue leur aliment de base. Ils prennent 1 à 2 repas par jour mais reste à s’interroger sur la qualité de ce repas. Dépourvus des moyens financiers suffisants, les PA de Mikeno se rendent habituellement au marché pour l’achat des produits tels que le sel, le savon et l’huile. Rares sont les ceux qui achètent la semence, leur mode de vie étant une vie du jour le jour. Ils ont en tout et pour tout comme argent une somme variant entre 10000 et 2000 shillings pour l’achat hebdomadaire de leurs besoins alimentaires. Le bois constitue l’unique source d’énergie utilisée par les Pygmées, environ 5 ménages sur 10 ont par semaine besoin de 1 à 3 fagots de bois tandis qu’environ 4 autres sur 10 vont jusqu’à utiliser 4 à 6 fagots. La répartition des enfants qui étudient par ménage est de l’ordre de 1 à 3 enfants par ménage. En ce qui concerne la prise en charge de la scolarité des enfants pygmées, la plupart des Pygmées affirment ne pas en être informés Les Pygmées utilisent plus le message verbal pour communiquer avec leurs connaissances parce que bon nombre d’entre eux ne savent ni lire ni écrire. En matière de revendication de droit, les individus de la communauté Pygmée sont soumis au verdict du Conseil des anciens et placée sous l'autorité d'une chefferie traditionnelle. Les principales sources de conflits chez ces derniers sont : la discrimination, l’alcoolisme, la cigarette ou le chanvre. Ils recourent aux méthodes traditionnelles de résolution de conflit faisant usage de l’autorité parentale ou coutumière dont la médiation doit parvenir à la réconciliation. La vie associative étant bon indicateur d’intégration de l’individu dans son milieu, les Pygmées Batwa du secteur Mikeno ont un esprit associatif car bon nombre d’entre eux appartiennent à une organisation quelconque. Les PA reconnaissent que dans le temps ils ont eu à fabriquer beaucoup d’objet d’art. Ils sollicitent un appui financier et un bureau pour qu’ils s’organisent afin de relancer ces genres d’activités. Certains hommes se reconnaissent avoir des connaissances en maçonnerie et menuiserie et que c’est seulement des appuis qui leur manquent. Ils avouent qu’avec ces genres d’activités être capables de se prendre en charge et éviter la famine qui les secoue avec leurs enfants les imposant une vie de mendicité. Les cas de mort chez le PA sont dus aux maladies, à la vieillesse ou à la sorcellerie. Les cas d’accidents ainsi que d’autres cas sont très rares. Traditionnellement les PA organisent la danse dans des circonstances de mariage, de deuil, de Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -73Rapport d’étude naissance soit en période de pleine lune, de réception d’un visiteur ou en général lorsqu’ils veulent exprimer leur joie. En ce qui concerne le mariage, les Pygmées du secteur Mikeno apprécient et encouragent le mariage inter ethnique. La traduction ancestrale de fixation de dot a disparu avec leur expulsion de la forêt de même, beaucoup de jeunes ont perdu toute la tradition ancestrale. La femme dans la société pygmée du secteur Mikeno est toujours associée à la prise de décision sur tel ou tel autre projet à exécuter dans le ménage ; de même il n’existe pas de discrimination en ce qui concerne la scolarisation des filles et des garçons. Perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des ressources naturelles du secteur Mikeno du Parc National des Virunga ; Les PA ont toujours réclamé le parc comme leur terre ancestrale. Il a cependant, été constaté que ces derniers reconnaissent que le parc demeure d’une grande importance pour la vie des habitants et du pays. Ils reconnaissent que certains de leurs travaillent pour le parc mais sollicitent que leur nombre soit revu à la hausse parce qu’ils ont des jeunes dynamiques capables de rendre des services appréciables. Les animaux du parc n’ont pas une bonne réputation face à la perception des PA parce qu’ils ravagent leurs cultures ainsi que celles d’autres communautés. Beaucoup de PA ne trouvent pas l’importance du parc pour leur communauté. Cela est pareil à travers tous les groupements de la zone d’étude selon des études antérieurs. Bien qu’un grand nombre des PA s’ait exprimé ne pas avoir des problèmes avec les agents du parc, il a néanmoins été noté chez certaines d’entre eux une attitude d’indifférence, de méfiance ou de négativité face au personnel du parc. Identification des pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur la gestion pérenne des ressources du parc ; Les PA combattent les animaux ravageurs des cultures utilisant soit le jet des pierres, soit ils font appel aux gardes ou alors ils provoquent du bruit en tapant sur des bidons vides afin de faire fuir les animaux ravageurs. Ils n’ont pas accepté être autorisés d’entrer dans le parc pour tel ou tel autre motif mais quelques cas de pénétration clandestine ont été déclarés au cours de l’enquête. Si les conditions de vie des Pygmées sont améliorées par les gestionnaires du parc, les Pygmées affirment être disponibles s’ils sont acceptés comme travailleurs en jurant de ne plus entrer clandestinement dans le parc. Ils contribueraient par la sensibilisation de leurs confrères à respecter le parc. Les attentes des communautés PA pouvant contribuer à la gestion du Parc. Les attentes des PA qui ont été dégagées sont telles qu’ils pensent que les gestionnaires feront tout mieux pour les associer dans la gestion de ce parc qui fut jadis leur milieu de vie. Ils suggèrent en outre que les inciviques qui ont choisi les forêts du parc comme leur milieu de camouflage soient recherchés et traqués. Selon les PA, il faut que les gestionnaires du parc fassent tout pour empêcher leurs animaux le ravage des cultures des populations. Ils souhaitent que les autorités du parc leur trouvent un endroit où ils sentiront plus en sécurité contre les animaux ravageurs, les guerres et les inciviques. Ainsi, un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -74Rapport d’étude en améliorant les conditions de vie socio-économiques des communautés PA est d’une nécessité urgente dans ce sens que les ressources que regorge le parc ne sont pas à l’abri leur convoitise et dont ils dépendaient jadis. Ils sont quelquefois tentés à pratiquer des actes contraires à la gestion pérenne du parc suite par manque d’alternatives pour une communauté très pauvre face à un parc exclu à toute exploitation humaine. Si les PA peuvent être tentés d’entrer dans le parc, c’est par nécessité parce que les gestionnaires du parc n’ont pas prévu des alternatives depuis leur expulsion de la forêt. Il s’agit entre autre des alternatives comme des terres à cultiver, l’emploi aux jeunes, les sources d’énergie, les activités génératrices des revenus, bref leur encadrement. La méfiance et conflits notés face aux agents du parc par certains PA trouvent leurs explication dans une logiquement de la présence des ressources qu’ils convoitent d’un coté et de l’autre coté des gardes de parc qui les empêcher d’en accéder. Compte tenu de tout ce qui précède, dans le souci d’une mise en place d’un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout en améliorant les conditions de vie socio-économiques des communautés Pygmées, il y a lieu d’adopter un Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA) du secteur Mikeno similaire à celui repris en annexe I. Celui-ci s’inscrit dans le cadre du PLD tel que proposé par le ministère de la décentralisation et de l’aménagement du territoire en ce qui concerne la gestion des affaires publiques et locales31. Celui-ci reconnaît aux pouvoirs locaux la responsabilité de prendre en charge le Développement économique de leurs entités à différents échelons. 6. Référence bibliographique 1. ADRIAENSSEUS, J., 1957. La vie économique du Rwanda-Urundi ,Nyakinama, Rwanda, www.reliefweb 8 /4/2006. 2. BASABOSE, A.K., BASHONGA, M. G. et BALEZI, Z., 2010. Biodivesity Monitoring Program in the Mwaro ecological corridor, Mikeno sector, Parc National des Virunga, IGC P/ ICCN, 54p. 3. BASHONGA G., 2009. Projet de réhabilitation de la route Rumangabo-Bukima/PNVi, secteur sud, étude sommaire d’impact environnemental et social, Rapport d’étude ACF, 22p. 4. BASHONGA, M.G. et BALUME, D., 2010. Enquête de vacance de terre et d’évaluation d’impact environnemental de la relocalisation de 150 ménages Pygmées riverains du secteur Mikeno/Pnvi à Nyabirehe dans la Collectivité – Chefferie de Bwisha, Rapport d’Etude, Consultance FZS, 49 p. 5. BASHONGA, M.G., 2011. Processus de foret communautaire dans le secteur Ruwenzori : zonage participatif et gestion durable de la forêt indigène de Bahatsa (fib) ; Consultance WWF/CARPE, Rapport d’étude, 59p. 31 Ministère de la décentralisation et de l’aménagement du territoire (voir liste bibliographique) Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -75Rapport d’étude 6. BASHONGA, M.G., 2011. Zonage participatif du site pygmée de Nyabirehe, groupement de Kisigari, chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru, destine a l’installation des 150 ménages pygmées riverains du secteur Mikeno/Parc national des Virunga, Rapport d’Etude, Consultance FZS, 37p. 7. BREAD, 2011. Etude socio-économique, attitude et perceptions des communautés (avec un regard sur les peuples autochtones pygmées) sur la conservation autour du secteur Mikeno/Secteur Sud du Parc National des Virunga, Rapp. FZS, Goma, 105 p. 8. CAMV, 2004. La vie des pygmées dans la région des grands-lacs, Feuillet trimestriel N° 16 Octobre - Décembre, Bukavu, 12p. 9. CAURWA, 2004. Enquête sur les conditions de vie socio-économique des ménages bénéficiaires de la communauté rwandaise. Rapport. 10. IDEA Consul, 2011. Etudes environnementales et sociales de la réhabilitation Plan de développement des Populations des axes routiers Kasomeno – Uvira (RN5) et Dulia – Bondo (RN4) Autochtones (PDPA) autour de la RN5, PDPA de l’axe Uvira-Pweto (RN5), Projet PRO-ROUTES du Ministère des Infrastructures, Travaux Publique et Reconstruction, 61 p. 11. IWGIA, 2005. Rapport du groupe de travail de la commission Africaine des droits de l’homme, Danemark. 12. KAPUPU, M. D., 2001. La situation des Bambuti-Batwa et le Parc national de Kahuzi-Biega : Le cas des peuple Barhwa et Babuluko du PNKB, République démocratique du Congo, Etude de cas n° 2, Les peuples autochtones et les aires protégées en Afrique, 24 p. 13. KUJIRAKWINDJA, D., BASHONGA, M. et PLUMPTRE, A. 2008. Etude socio économique de la zone nord ouest du parc National des Virunga : régions de LuberoButembo-Beni, WWF, Feuillet technique N° 2, Nairobi, 54 p. 14. LANGUY, M. et De MERODE, E. 2006. Virunga ; survie du premier Parc d’Afrique. Lannoo, Tielt, Belgique, 352 pp. 15. LEWIS, J., 2001. Les pygmées Batwa de la région des grands Lacs, Londres ; 40p. LEWIS,J., et KNIGHT,J., 1996. Les twa du Rwanda, rapport d’évaluation de la situation des twa et pour la promotion des droits des twa dans le Rwanda d’après guerre, Londres. 16. Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, Guide méthodologique de planification du développement local, Coopération belge de développement, 80 p. 17. MRG, 2003. Rapport de la conférence sous régionale sur le thème : marginalisation des Batwa au niveau de l’accès à l’éducation dans les pays des grands Lacs (Burundi, Rwanda, RDC, Uganda), Bujumbura. 18. MUGANGU, S., 2003. Conservation et utilisation durable de la biodiversité en temps de troubles armes, cas du Parc National des Virunga, Rapport UICN-BRAC, janvier 2001. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -76Rapport d’étude 19. NZABANDORA, J., 2005. Modernité manquée et Pièges ethniques, regards croises, Rev. n° 16, Bujumbura, 66 p. 20. ODAMBO L., 2001. Droits des peuples autochtones en Afrique centrale : le Gabon vu de plus près, MINAPYGA, 11p. 21. SIKUBUABO, C., 2009. Etude environnementale et sociale dans le DCR/zone tampon de Kahunga, Rap. Techn. WWF, Goma, 115 p. 22. UWAYEZU C., 2007. Le niveau d’instruction des Batwa et son impact sur les relations socioéconomiques au sein de la société rwandaise, cas du district de Gasabo, Mém. ULK, Kigali, 74p. 23. WRM, 2003. Les aires protégées et les communautés locales, Bulletin n°73, Août 2003. 24. WOODBURN, J., 1997. Indigenous discrimination in subsaharan Africa. Annexe I: Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA) Pygmées 1. Contexte Le présent plan a pour ambition d’orienter le travail des actions prioritaires à mener pour le développement durable de la communauté pygmée du secteur Mikeno. Il s’agit de permettre à la FZS ainsi qu’à son partenaire l’ICCN et ses bailleurs des fonds d’assurer leurs mises en oeuvre et leurs suivis – évaluations efficaces. Ce qui constitue en soi un défi majeur à relever afin de trouver des solutions aux questions de développement de cette communauté. Mais, le défi le plus important est de faire en sorte que la démarche proposée puisse être appropriée par les acteurs et les populations concernées, afin que le développement devienne inclusif et participatif, et produise un impact réel sur la qualité de vie de toute la communauté. Le défi est donc de faire du développement une réalité pour cette communauté et de faire en sorte que la population s’approprie la démarche et participe mieux au processus de développement. 2. Justification de la préparation d’un Plan de Développement des Peuples Autochtones Pygmées. 2.1. Pourquoi protéger la culture Pygmées et son Identité Il est important de souligner l’existence d’un point d’appui marquant en RDC, susceptible de donner Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -77Rapport d’étude consistance à une politique de préservation des cultures autochtones et d’intégration au développement. Il s’agit de la préparation et de l‘adoption du Programme Stratégique Gouvernemental pour le Développement des Pygmées (déc.2009) qui met en avant la nécessité de permettre aux communautés Pygmées de choisir librement leur mode de vie, conformément à l‘objectif de réduction de la pauvreté en ciblant une minorité très sévèrement appauvrie et marginalisée. Parmi les bénéfices d’une politique de sauvegarde des PA (cadre stratégique de développement des PA en RDC), on peut mentionner la préservation de la diversité culturelle de la société congolaise et de l‘héritage de l‘humanité. La question de fond est la protection de la diversité des cultures et surtout les cultures minoritaires les plus primitives, dans un contexte de pression démographique constante et de globalisation accélérée. L‘enjeu pour les identités minoritaires est de maîtriser au minimum le processus de leur transformation, à l‘intérieur de modèles de plus en plus globaux. Le problème se pose pour toutes les cultures, pour tous les groupes humains. Personne ne croit plus à la possibilité d‘une conservation totale des modèles originels à moins de les mettre « sous cloche » dans une pure quête d’exotisme. Par la sédentarisation, les Pygmées sont engagés dans un processus d‘intégration accéléré à la société bantoue, dans laquelle ils se sont d‘ailleurs fondus (cas du Bas Congo). Pauvres parmi les plus pauvres, ils n‘ont pas les moyens de prendre du recul par rapport à la situation d‘acculturation très forte qui est la leur. Nombre d‘entre eux sont aujourd‘hui dans une situation de rejet massif de leur propre identité, au point qu‘ils la cachent ou la refusent (Nord Katanga ainsi que la diaspora urbaine en général, où ils constituent la couche la plus pauvre). Le meilleur système d’atténuation, offrant pourtant un accès et des bénéfices équitables aux peuples autochtones, aura nécessairement des impacts sur leur culture et leurs croyances. La question reste posée sur la manière de préserver la culture des autochtones au cours du processus de développement qui ne peut que neutraliser les particularismes et homogénéiser les modes de vie et les valeurs culturelles. La meilleurs pratique, semble-t-il, consiste à assurer la sensibilisation sur les risques liés à ce processus, à assister les associations des peuples autochtones dans le renforcement de leurs capacités de défendre leurs connaissances et leur cultures traditionnelles, ainsi que de promouvoir la communication et l’échange d’expériences avec les autres composantes des populations rurales. Ces activités pourront leur offrir la possibilité de mieux comprendre les risques et de trouver des solutions propres d'adaptation de leur culture au mode d'interaction moderne. Par ailleurs, il est permis de croire que l’amélioration des conditions de vie des PA Pygmées, porterait ce groupe social à revaloriser ses ressources culturelles dans le sens d’une réhabilitation du patrimoine supportée par une élite interne éclairée, crédible et soutenue, à l’instar de ce que nous observons en Amérique du Nord.Une autre raison qui milite pour le même objectif est la perte d‘identité des Pygmées, leur marginalisation dans un processus de sédentarisation non maîtrisé est associée intimement à des formes de paupérisation et d‘exploitation humaine inacceptables et des menaces vitales dont les plus graves touchent à la santé de la reproduction, notamment par la diffusion des maladies sexuellement transmissibles, en dehors de tout encadrement de santé. 2.2. Les organisations et les instruments juridiques internationaux pour la protection des peuples autochtones. Il convient d‘inscrire les motivations de la stratégie spécifique dans le contexte international créé par le mouvement international pour la Protection des Peuples Autochtones. Porté par les ONG internationales mais également par différentes institutions des Nations Unies, ce mouvement a enregistré de grandes avancées collectives très significatives dont les plus marquantes sont la Convention 169 de l‘OIT, signée par la RDC. Cette Convention fait rupture avec la philosophie d‘intégration et d‘assimilation pour recommander aux états des mesures adéquates « dans le cadre du système juridique national en vue de trancher les revendications foncières émanant des peuples autochtones (art. 14,3) » et l‘adoption le 12 septembre 2007 par l‘Assemblée Générale des Nations Unies de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. Ce dernier Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -78Rapport d’étude instrument international n‘a pas de force contraignante, mais il démontre une avancée significative au niveau des Etats membres par rapport à la question des droits humains des « peuples autochtones ». Ce texte insiste sur l‘ensemble des droits humains des peuples autochtones en démontrant comment ces peuples ont des attaches collectives à leurs terres et à leurs ressources naturelles. Il encourage les Etats à se référer au principe du consentement libre, préalable et informé des peuples autochtones pour toute activité qui les concernent. La diversité des situations des peuples autochtones dans le monde impose cependant des nuances d’ordre conceptuel, en ce sens que la référence à l‘autochtonie comme source de traitement discriminant, pose toujours problème en RDC, pays attaché à l‘égalité citoyenne comme outil de base de l‘intégration et de l‘unité nationale menacée et où l‘on craint la contagion qu‘elle pourrait entraîner de la part d‘autres minorités que celle des Pygmées, sur des parties de territoire convoitées, notamment l‘Est du pays, où il existe des contentieux fonciers importants. Le terme « autochtone » en effet renvoie à des débats sur l‘ancienneté de l‘occupation des terres et sur les droits qui pourraient en découler. Toute évolution du Droit Congolais au bénéfice des Pygmées, devra bien marquer la différence et la spécificité des Pygmées vis-à-vis de l‘« autochtonie », afin d‘éviter tout risque de confusion.Il faut insister pour une définition de l‘autochtonie qui ne soit pas liée seulement à l‘ancienneté d‘occupation (tout Congolais se perçoit comme autochtone à ce titre), mais qui souligne une fragilité structurelle tout à fait différente de celle des autres peuples, quelle que soit l‘ancienneté respective de ces peuples, fragilité liée à leur distinction culturelle et identitaire et à la prégnance chez eux de schémas économiques et sociaux anciens, en tous cas distincts de ceux de la société dominante. C‘est la superposition de l‘occupation ancienne, de la fragilité économique, de la situation minoritaire et de schémas socioculturels différents, qui fournit la définition de l‘autochtonie dans le sens des « peuples autochtones ». Dans ce sens il existe une grande différence entre l‘autochtonie et l‘indigéneité. 2.3. Les politiques de Sauvegarde de la Banque Mondiale En tant que peuples autochtones, les Pygmées sont directement concernés par la Politique Opérationnelle (OP. 4.10) adoptée en 1991 par la Banque mondiale, qui s’inscrit dans le mouvement international de protection des peuples autochtones. Elle fournit une ligne de conduite sur la manière de prendre en compte les droits des peuples autochtones dans le cadre des projets d‘investissement, de telle sorte que ces projets contribuent au développement de ces peuples. Plusieurs Cadres et Plans de Développement des Pygmées ont été élaborés et approuvés par la Banque. Ces Cadres et leurs plans d‘action fournissent des recommandations très précises et actions à mettre en oeuvre, qui peuvent concerner le renforcement des capacités, la consultation et la prise en considération des intérêts des Pygmées dans les activités forestières, des compensations appropriées lorsque leur mode de vie est affecté, des plans de réinstallation si nécessaire (y compris des acquisitions de terre dans le cas de réinstallations substantielles), sans oublier l‘élaboration de plans de développement durables pour les aires protégées et l‘assistance au Développement Economique et Social des Pygmées. Ces projets couvrent une grande partie du territoire où les Pygmées sont représentés (le Bandundu, la Province Orientale, l‘Equateur pour le PNFoCo ; l‘Equateur, la Province Orientale et une partie du Katanga et du Sud Kivu pour PRO-ROUTES, les Parcs Naturels du Nord et Sud Kivu ainsi que du Maniema pour le don du GEF ; la Province Orientale et le Sud Kivu pour le PUSPRES (Projet d'urgence et de soutien au processus de réunification économique et sociale). Ces CPPA et Plans d‘Action ont toutefois des limites : ils sont liés à des projets dont ils ne constitueront qu‘une composante. Enfin, ces projets n‘abordent pas d‘une manière systématique la plupart des problèmes les plus sensibles et structurels des Pygmées, qui les conduisent à l‘appauvrissement et à la marginalisation. En effet, les Pygmées sont actuellement en RDC les Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -79Rapport d’étude populations les plus pauvres en termes monétaires et celles qui ont le moins accès aux services publics d‘éducation et de santé. Dans les secteurs administratifs où ils sont les plus nombreux et où leur processus de sédentarisation est le plus avancé, ils sont aussi les plus frappés par la malnutrition endémique, c‘est le cas du Nord Katanga. 2.5. L’adoption récente d’un cadre stratégique de développement des PA en RDC En décembre 2009, un Cadre de politique pour la préparation d’un Programme Gouvernemental pour le Développement des Pygmées en RDC est adopté sous l’initiative de la Banque Mondiale. Ce document propose un Cadre Stratégique d‘ensemble qui conduira à la préparation d‘un Programme de Développement des Pygmées couvrant une période de 15 ans et au-delà, s‘il est adopté par le Gouvernement. 3. Principales étapes du Plan de Développement Pygmée dans la zone d’étude L a mise en place du Plan de Développement de cette communauté s’articulera autour des étapes suivantes. - Répertorier les principaux problèmes vécus par la communauté ; - Répertorier les causes pour chaque problème ; - Indiquer les conséquences probables de chaque problème s’il n’est pas résolu ; - Définir un ou des objectifs pour passer de l’état négatif à l’état positif ; - Définir la meilleure solution possible ou stratégie à chaque problème ; - Indiquer les actions à mener pour concrétiser chacune de ces solutions ; Définir les responsabilités par rapport à chaque action à mener ; Définir les indicateurs de réalisation des actions à mener pour concrétiser chacune de ces solutions ; - Synthèse des priorités de la zone de planification. 4. Les principaux problèmes vécus par les Pygmées de la zone d’étude. Les principaux problèmes vécus par les Pygmées et ayant durement affecté leur mode de vie et contribué dans une large mesure à leur marginalisation sociale vis-à-vis des autres communautés sont de plusieurs ordres parmi lesquels nous pouvons citer: - Problèmes liés à l’Habitat et Environnement ; - Problèmes de soins de santé, à l’assistance médicale et l’alimentation ; - Problèmes économiques liés aux activités génératrices de revenus et consommation ; - Problème d'éducation des enfants ; - Problème d’accès à l’espace forestier ; - Problème de Rejet d’identité socioculturelle ; - Habitat et Environnement La problématique de l’habitat et environnement est telle que toutes les maisons habitées par les PA sont généralement des murs en paille, pisé ou en bâche couvertes d’une toiture généralement en paille à quelques rares exceptions chez ceux-là qui ont reçu un certain appui dont les toitures peuvent être observées couvertes en bâche. Dans toute la zone d’étude on peut observer que les maisons sont éphémères, les parcelles étant provisoirement occupées. Ils occupent les parcelle en tant que locateurs ou gardiens de parcelles qu’ils peuvent libérer à tout moment suite à l’instabilité liée soit aux guerres à répétition, soit au mode de vie particulier induit par le temps de leur vie des forêts, soit à l’impossibilité à se procurer des habitations plus décentes. Un tel mode de vie sous stress sur des parcelles non entretenues, sans toilette ni poubelle les expose aux intempéries, propagation des maladies et risque d’épidémies. Beaucoup d’entre eux vivent sans terre parce que vendus ou mis en location durant la période juste avant la moisson période de grande disette, où les provisions de l’année précédente sont épuisées. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -80Rapport d’étude - Soins de santé, Assistance médicale et Alimentation L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Beaucoup d’entre eux, spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent des maladies parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. La malaria et les vers intestinaux viennent largement en tête comme maladies les plus fréquentes. Taux de mortalité est élevé et les femmes accouchent à la maison par ce que les moyens financiers sont très réduits pour supporter les frais de maternité. Ils recourent pour la plupart de cas à l’automédication par les plantes. Dépourvus d’eau potable suite à l’absence de programme d’adduction d’eau dans la zone d’étude, ils utilisent l’eau de ruissellement, de pluies ou stagnantes. Ils sont victimes d’une sous alimentation à cause de la mauvaise récolte due l’insuffisance des champs et à l’insuffisance de moyens financiers. Leur état de santé physique apparaît visiblement inquiétant, ils s’attendent toujours à une éventuelle assistance chaque fois qu’un visiteur vient leurs rendre visite. - Problèmes économiques liés aux activités génératrices de revenus et consommation Dépourvus des moyens financiers suffisants, les PA du secteur Mikeno mènent une vie du jour le jour. N’ayant à l’heure actuelle aucun moyen pour combler le déficit agricole parce que sans terre à cultiver, soit à cause de la faible production ou à l’attente du moment de récolte, le recours à la mendicité et/ou au ramassage sont les deux uniques moyens qui leur soient salutaires. Ils ne peuvent pas accéder aux moyens financiers pour l’achat ni de semences ni d’outils aratoires et ne pratiquent généralement pas l’élevage. Sans emploi, ils mènent une vie de vagabondage ou d’oisiveté. De ce qu’ils gagnent comme moyen financier à partir des services rendus aux tiers ou de la vente des produits récoltés ou ramassés, Ils se livrent à la consommation excessive d‘alcool et de chanvre comme refuge désespéré face à la pauvreté. - Problème d'éducation des enfants Le faible niveau d’instruction des Pygmées impliquant un niveau d’analphabétisme élevé est dû à l’insuffisance ou inexistence des infrastructures des services sociaux comme les écoles dans leurs milieux. Mise à part le problème financier pour supporter les études, les parents ne comprennent pas le bien fondé des études de leurs enfants. - Problème d’accès à l’espace forestier Les Pygmées sont confrontés au problème de réduction d’espace vital parce que chassés de la forêt pour raison d’érection du parc dans le secteur Mikeno qu’ils réclament comme terres ancestrales. Le parc renferme des ressources convoitées par les Pygmées et dont les gardes de parc leur empêchent d’y accéder. Ceci crée un sentiment de méfiance et de conflit entre Pygmées et gestionnaires du parc. L’absence d’alternative pour une communauté très pauvre face à un parc exclu à toute exploitation humaine est à la base des pratiques des activités illégales dans le parc. - Rejet identité socioculturelle Chassés de la forêt sans alternatives, les Pygmées sont dépourvus de toutes leurs caractéristiques culturelles comprenant les aspects coutumiers, culturels, religieux, spirituels... Ne pouvant plus accéder aux ressources traditionnelles de la forêt, on assiste actuellement à une tendance à la disparition de leurs connaissances traditionnelles ancestrales. Ils souffrent d’un problème psychosocial comme le complexe d'infériorité parce qu’ils sont très pauvres, mal habillés et marginalisés, ils vivent à la périphérie des villages bantous à coté de la forêt où ils assistent impuissants à la destruction de leurs cultures de champs par les animaux du parc. Ceci crée chez les Pygmées un comportement d’agressivité. Peu instruits, ils sont incapables de se défendre, leurs droits étant ainsi loin d’être revendiqués, ils sont victimes d’injustice sociale. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -81Rapport d’étude 5. Les recommandations à formuler, les axes d’intervention et domaines d’action du Plan Les recommandations à formuler sont les meilleure solutions possibles ou stratégies à chaque problème en rapport avec les problèmes vécus par les Twa Pygmées tel qu’affirmés par les répondant au cours de l’étude. Elles constituent une étape importante de passage de l’état négatif à l’état positif de la situation des Pygmées qui indiqueront les actions à mener pour concrétiser chacune de ces solutions et les responsabilités par rapport à chaque action à mener. 5.1. Recommandations et actions concernant l’habitat - Réveiller la conscience des Pygmées sur la prise de conscience de la situation qu’ils vivent afin qu’ils se sentent convaincus du bien fondé de l’occupation du terrain attribué par le Mwami à Nyabirehe ; - Sensibiliser les populations Pygmées sur l’avantage d’occuper chacun son propre terrain et à la cohabitation pacifique avec les voisines du sit où elles seront installées ; - Procurer un modèle de logements adaptés aux besoins, implantés au coeur des communautés autochtones et respectant leur culture ; - Construction des maisons pour les ménages pygmées ; - Diligenter la procédure de vacance de terre et couvrir ce terrain par des titres légaux avant l’installation effective des ménages pygmées dans site de Nyabirehe aux fins pour ces derniers de jouir paisiblement de leur nouveau ‘’chez-moi’’ ; - Sensibiliser de manière « approfondie » à l‘hygiène, à la prévoyance et à la bonne dimension des champs, à la bonne façon de construire des maisons. 5.2. Recommandations concernant les soins de santé, Assistance médicale et Alimentation Garantir l’accès à une éducation sanitaire, à la santé, et à des services médicaux ; A cours terme, réhabiliter et appuyer les centres de santé et centres hospitaliers des environs immédiats du site pygmée de Nyabirehe en leurs fournissant du matériel et produits pharmaceutiques nécessaires à une prise en charge gratuite des Pygmées installés à Nyabirehe ; A long terme, mettre en place au sein de l’inspection provinciale de la santé une équipe d’experts chargée de former des auxiliaires de santé parmi les Pygmées installés sur le site de Nyabirehe, ces derniers se chargeraient de relaient des messages de soins de santé publique (hygiène, assainissement…), administration des soins minimum et du transfert des cas graves aux Centres de Santé. Initier un programme culturellement adapté pour le dépistage et la lutte contre le VIH/SIDA ; Les eaux consommées par les Pygmées devraient être préalablement traitées ou à priori procéder à une adduction d’eau sur le site avant l’installation effective des Pygmées ; Fournir du savon, des ustensiles, des récipients pour le transport et le stockage l‘eau, conditionner ces apports à l‘amélioration et au maintien des pratiques d‘hygiène. Encadrer les Pygmées sur les notions hygiène et de gestion des déchets ménagers ; Assurer une distribution des vivres et non vivres aux pygmées dès leur installation sur le nouveau site afin de leur permettre de faire face aux nouvelles conditions de vie sur le site dans l’attente de leur adaptation définitive et dans l’en attente des produits à générer pour leur survie sur ce site. Réaliser des campagnes de sensibilisation, notamment contre les risques nutritionnels. 5.3. Recommandations liées aux activités économiques génératrices de revenus et Consommation Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -82Rapport d’étude Procéder, avant ou dès l’arrivée des Pygmées sur le site de Nyabirehe selon qu’il le conviendra, à la distribution des terres agricoles à chaque ménage et fournir les intrants agricoles, outils aratoires et vulgariser ensuite les bonnes pratiques agricoles. Promouvoir les alternatives de survie susceptibles de combler le déficit agricole comme les petits élevages, pisciculture et apiculture. Promouvoir l'élevage en distribuant des géniteurs aux ménages Pygmées Batwa ; Encourager et aider les Pygmées Batwa à s’organiser en associations et si besoin créer leur coopérative tout en leur facilitant d’accéder au financement et au crédit afin de leur permettre de satisfaire durablement leurs besoins; Former une équipe parmi les Pygmées qui se chargera de vulgarisation des techniques agricoles améliorées et à la planification des besoins alimentaires et monétaires. Encourager la solidarité de groupe à travers la pratique de ristourne et tontine en tant que réponses à des situations d’urgence comme la naissance, le décès, et autres charges familiales imprévues. Sensibiliser aux conséquences de la consommation exagérée de l’alcool et du chanvre, cause principale actuelle de la mauvaise économie domestique et des mauvaises performances économiques des Pygmées et solliciter auprès des autorités administratives et coutumières des sanctionner la rémunération par l’alcool et le chanvre pour des services rendus par le Pygmées aux tiers. 2.4. Recommandations et actions concernant l’éducation L'instruction étant identifiée comme un des outils de réduction de la pauvreté et un élément important dans l’amélioration des conditions de vie des Batwa, les propositions qui suivent peuvent apporter une réponse au problème posé par l’éducation des enfants pygmées, une solution à la fois d’amélioration durable du niveau collectif des mentalités et de l’amélioration du taux d’analphabétisme. Réhabiliter et équiper les écoles proches du site pygmée de Nyabirehe afin qu’elles soient à mesure d’accueillir les enfants pygmées nouvellement installés sur le site ; Assurer les frais scolarité des enfants pygmées et leurs garantir des fournitures scolaires comme les cahiers, bics, uniformes… ; Organiser un leadership, ou une élite pygmée socialement mieux respectée et capable de sensibiliser les parents pygmées sur l’importance de la scolarisation des enfants ; Fournir des bourses aux élèves les plus méritants, jusqu‘aux études supérieures ; Construire des classes d’alphabétisation pour adultes dans le but d’apprendre aux hommes et femmes Batwa à lire, écrire et compter ; Les enseignants devraient être sensibilisés en la manière de créer un climat favorable entre enfants pygmées et bantous afin que ceux-ci ne se sentent plus frustrés et complexés face à leurs collègues; Il est important d’introduire dans les programmes des éléments qui tiennent comptent des spécificités des pygmées, et de leur culture afin de les valoriser ; Il est aussi important que les instituteurs soient sensibilisés de manière à accueillir les enfants de la même façon, et à les faire échanger sur les habitudes, coutumes, savoir et savoir-faire des uns et des autres. 2.5. Recommandations et actions concernant l’accès à l’espace forestier La forêt est une source de revenu économique importante à travers l’exploitation artisanale du bois, le bois de chauffe et les produits forestiers non ligneux. Le mode de vie pygmée étant étroitement lié à l’existence de la forêt, privés de celle-ci, le nouveau mode de vie confronté par les Pygmées devraient Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -83Rapport d’étude être accompagné des alternatives permettant à ces derniers de s’y adapter. Les mesures alternatives d’amélioration des conditions de vie à envisager sont les suivantes : Approvisionner les Pygmées en bois de chauffe dès leur arrivée sur le site, ensuite les informer et les former sur l’usage du foyer amélioré et la briquette pour une réduction de la consommation de la matière ligneuse ; Identifier et documenter les différents produits forestiers non ligneux et envisager ensuite la possibilité de leur mis en culture pour une utilisation en dehors des aires protégées ; Affecter un espace réservé à la culture et l’approvisionnement en produits forestiers non ligneux sur le terrain acquis par le Pygmées à Nyabirehe; Entreprendre des activités de reboisement en disponibilisant également sur le site pygmée de Nyabirehe un espace réservé au reboisement ; Faire bénéficier aux pygmées une formation technique en agroforesterie et de l’entretien des pépinières. 5.6. Recommandations et actions concernant la culture Appui au développement économique des techniques artisanales sous forme de micro-projets, valorisant la pharmacopée pygmée, la poterie… ; Identifier les savoirs traditionnels et les intégrer dans les stratégies de réduction de la pauvreté ; Faciliter entre les groupes pygmées l‘échange d‘information sur les pratiques et connaissances à haute valeur culturelle comme la connaissance du milieu naturel et de la Pharmacopée ; Renforcement la capacités de défendre leurs connaissances et leur cultures traditionnelles ; Inventorier les recherches et études existantes sur le patrimoine culturel et les actualiser grâce aux nouvelles connaissances identifiées non documentées. La valorisation vivante de la culture pygmée consiste en outre l’organisation des rencontres culturelles folkloriques », afin de témoigner de la richesse de leur patrimoine (chants et danses, artisanat…). 5. Contenu et coût du Plan de Développent Le présent Plan de Développement Pygmée est conçu en tenant compte des exigences du bailleur des fonds, et aux conseils des experts sociaux du projet PREPAN en matière de sauvegarde sociale, conformément à la Politique Opérationnelle 4.10 de la Banque Mondiale contribuant à la mission de réduction de la pauvreté et de promotion d’un développement durable poursuivie par la Banque tout en garantissant un processus de développement respectant pleinement la dignité, les droits de la personne, les systèmes économiques et les cultures des Populations autochtones. Sur la base des recommandations décrites ci-haut, les actions à réaliser dans le cadre de la mise en oeuvre de ce Plan en fonction des crédits à allouer au Plan seront sélectionnées en s’adressant en premier lieu aux aspects touchant : 1. Amélioration de l’habitat : garantir un logement décent, acquisition des terres. 2. La santé et nutrition: garantir l’accès à une éducation sanitaire, aux services médicaux et à l’alimentation; 3. La promotion de l’éducation pour les populations pygmées, 4. La valorisation de la Culture pygmées ; Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Tableau 38 : Actions, coûts, échéancier, responsabilités et indicateurs de suivi – évaluation Objectif Actions Responsabilité Echéancier Garantir un logement décent, acquisition des terres adaptés aux besoins des Pygmées respectant leur culture. Construction et équipement des maisons d’habitation pour les ménages pygmées avant leur installation sur le site de Nyabirehe. Entreprise sélectionnée pour les travaux de construction des maisons. Mois 1,2 et 3 Affectation des terres pour différents usages. FZS, Chargé de développement de la chefferie de Bwisha ou du territoire de Rutshuru Association des Pygmées de Nyabirehe(APN) Acquisition du titre foncier pour le terrain. Spécialiste en SIG FZS, APN, Distribution des parcelles et terres à cultiver aux ménages. Amélioration des conditions sanitaires et éducation sanitaire, alimentation Coût USD 300.000 Indicateurs 4000 Chacun des ménages a accès à une parcelle et un champ à cultiver. Mois 4 Environ 100 maisons d’habitation existent sur le site pygmée de Nyabirehe et équipées chacune en meubles. Les Pygmées sont capables d’utiliser le terrain acquis pour leurs différentes activités. Mois 1, 2 3500 Le terrain est doté d’un contrat de location à titre collectif Les document médicaux de référence et témoignage des Pygmées indiquent que ils sont pris gratuitement en charge pour les soins médicaux Réhabiliter et équiper les centres de santé des environs du site pygmée de Nyabirehe en matériel et produits pharmaceutiques nécessaires; Entreprise sélectionnée pour la réhabilitation, Service de santé du territoire de Rutshuru ; Mois 2 15.000 Adduction d’eau sur le site Entreprise à sélectionner pour l’adduction d’eau. Mois 2 15.000 Présence des bornes fontaines et robinets faisant couler l’eau. Distribution des vivres et non vivres durant les trois premiers mois de leur installation au site. ONGs humanitaires Mois 4 50.000 Les Pygmées installées sur le site ont de quoi se nourrir et de quoi préparer leurs aliments avant l’auto prise en charge. Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -85Rapport d’étude Promouvoir l’éducation pour les enfants pygmées, élever le niveau d’instruction des Batwa Initier les familles à la pratique des actions d’autosuffisance et génératrices des revenus l’agriculture, de l’apiculture et à l’élevage du petit bétail Réhabilitation et équipement des écoles existantes aux alentours immédiats du site pygmée Entreprise sélectionnée pour la réhabilitation Mois 2 15.000 Les écoles ciblées sont en état réhabilité Paiement des frais et fournitures scolaires aux enfants pygmées FZS Durant toute la période exécutive du projet 50.000 Les enfants pygmées sont équipés en fournitures scolaires et fréquentent l’école. Construction d’une salle de formation et prise en charge des frais des formateurs et matériel FZS Entreprise sélectionnée pour la réhabilitation Mois 2 6.000 Une salle de formation existe sur le site pygmée. Distribution des semences et autres intrants agricoles / produits phytosanitaires aux ménages pratiquant l’agriculture Distribution des géniteurs pour l’élevage du petit-bétail Distribution des ruches pour l’apiculture FZS APN COCO Agent de développement de la Chefferie 6 mois après l’installation 36000 90% des ménages pratiquent l’agriculture, 60% des ménages pratiquent l’élevage du petit bétail 40% des ménages pratiquent l’apiculture Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -86Rapport d’étude La valorisation de la Culture pygmées. Renforcement des capacités pygmées de défendre leurs connaissances et leurs cultures traditionnelles, Promouvoir la communication et l’échange d’expériences avec les autres composantes des populations rurales. Offrir aux Pygmées l’opportunité de s’organiser en association Sensibilisation des pygmées pour s’organiser en association Disponibiliser les textes légaux et documents nécessaires de l’association. ONG locale de développement Mois 8, 9 et 10 18.000 Pygmées Populations locales d’autres communautés ONG locales de développement. Mois 11 et 12 10.000 Mois 2 1000 L’ expert qui se chargera du suivi du volet pygmé, l’équipe Technique FZS, Spécialiste juridique FZS Mener les démarches et moyens financiers nécessaires Renforcement des capacités de l’association et de ses animateurs Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Plus de 75% des hommes et femmes sont en cours de formation ou savent déjà lire, écrire et compter. Une association propre aux pygmées existe et animée par les leaders pygmées ; L’association est doté des documents légaux essentiels. Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -87Rapport d’étude Etude, Sensibilisation et formation sur les conditions d’amélioration des conditions de vie, renforcement des capacités. Formation des pygmées sur diverses techniques d’auto prise en charge (utilisation durable des infrastructures, agriculture, élevage, apiculture, foyer amélioré, briquette…) et mode d’organisation associative. Appuyer les structures organisations d’encadrement pygmées Protection et Gestion participative des ressources naturelles et de la de la zone tampon. Bureaux d’étude ONG de développement Universités Mois 5, mois 6, mois 7 75.000 Les Pygmées sont en cours de formation ou alors ils appliquent les connaissances acquises sur leur terrain. Chargé de conservation communautaire de l’ICCN, FZS Mois 10, 11 5000 Les PA Pygmées installés à Nyabirehe comprennent et se conforment au statut de gestion de la zone tampon. ou des Mener des études et documenter les connaissances pygmées (médicine traditionnelle). Organiser des ateliers sur le statut et la conservation durable de la zone tampon. Formation sur la gestion participative et durable de la zone tampon ; Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Le PA Pygmées installés à Nyabirehe se refusent d’exercer quelconque activité illégale dans la zone tampon riveraine. Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -88Rapport d’étude Sensibiliser les PA Pygmées et la population environnante sur la prévention, la résolution pacifique et transformation des conflits divers. Organiser des ateliers sur la gestion et résolution des conflits pour une cohabitation pacifique entre PA Pygmées et population d’accueil. ONGs locales spécialisées en la matière. Poursuite de la formation des leaders PA Pygmées et leaders locaux sur la cohabitation pacifique entre les pygmées et les communautés d’accueil. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Mois 10, 11, 12 6000 Un comité constitué de chefs locaux, leaders locaux et PA Pygmées existe et se charge des questions des conflits, résolution et cohabitation pacifique des conflits. Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 7. Suivi et évaluation Nous avons, dans le tableau ci haut représenté des indicateurs pour chaque action à exécuter. A chaque objectif correspondent une ou plusieurs actions, de même, à chaque action à réaliser correspond un indicateur. Parfois, plusieurs actions peuvent avoir pour évaluation un seul indicateur. L’évaluation peut se réaliser chaque mois en se référant aux indicateurs tels que repris dans le tableau. Cette évaluation qui se veut participative peut se réaliser par le Maître d’Ouvrage qui est la FZS et collectivement par l’ensemble constitué des bénéficiaires, la FZS et son partenaire l’ICCN et les bailleurs de fonds. Deux types d’indicateurs existent ; (1) des indicateurs directement palpables sur le terrain comme la présence des maisons construites ou réhabilitées et (2) des indicateurs non palpables comme par exemple ceux des actions de sensibilisation ou des résultats d’études. Ces types d’indicateurs exigent en effet des documents comme des rapports de sensibilisation ou / et d’étude. A ces deux types d’indicateurs il y a lieu d’ajouter l’aspect comportemental des bénéficiaires d’une formation ou d’une sensibilisation. Ces aspects trouvent leur importance dans la mesure où ils peuvent indiquer à l’évaluateur un certain comportement de satisfaction ou de déception à l’issue d’une formation. La mise en pratique sur le terrain des notions apprises au cours d’une formation en est un autre aspect des choses à ne pas négliger ou cours de l’évaluation ainsi que des multiples questions qui doivent absolument trouver des réponses positives pour une action réussite. 8. Conclusion La mise en oeuvre du Plan de Développement présentés a pris en compte des actions prioritaires à entreprendre. D’autres actions dépendent directement ou indirectement de celles reprises dans le plan, pour ainsi dire que la réussite de celles-ci implique par ricocher la réussite d’autres actions. Le plan d’e développent reprend des actions à entreprendre pour la durée du projet qui est d’un an mais les besoins des Pygmées impliquent un suivi plus durable. Le Plan a répondu à cette préoccupation dans le sens qu’il se veut poser des actions de basse qui permettront qu’à la fin du projet les Pygmées soient en mesure de se prendre en charge et ceci à travers une association propre à eux. Certaines précautions sont sans doute nécessaires à prendre et notamment, le besoin de la disponibilité fiable du financement des projets à entreprendre par l’association pygmée. -90- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Annexe II : Chronogramme des activités Activités à réaliser Phase préparatoire Finalisation des outils de collecte de données Revue de littérature Recrutement et assistants à l’étude Formation des Récolte des données Organisation des groupes discussion Nettoyage des données de Localisation Responsable Goma Consultant Goma Consultant Goma Consultant Secteur Mikeno Consultant Assistants l’étude Consultant Période Nbre jours Du 28 au 29 mars 2012 Secteur Mikeno Sur terrain Retour de l’équipe de recherche à Goma Secteur Mikeno-Goma Traitement et analyse des données Goma Encodage et masque de saisie Goma 2 jours Du 30 au 31 mars 2012 2 jours Du 1 au 06 avril 6 jours 7 au 08 avril 2012 2 jours à Superviseurs Pendant la collecte Goma Consultant Assistants l’étude Chercheurs saisisseurs Consultant Saisisseurs Saisisseurs 09 avril 2012 Entrée des données à l’ordinateur Traitement des données Goma Consultant 17 au 20 avril 2012 Sortie des résultats (outputs) Goma Chercheurs 21 au 23 avril 2012 Rédaction du rapport de l’étude Goma Chercheurs 24 au 29 avril 2012 Production du 1er draft Goma Chercheurs 30 avril 2012 Attente du feedback Goma Voir FZS Production du dernier draft Goma Consultant 1 jour à & Du 10 au 16 avril 2012 et 10 avril 2012 7 jours 11 au 16 avril 2012 7 jours 6 jours 1 jour Total jours de travail 34 jours Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -91Rapport d’étude Annexe III. : Plan de collecte des données Objectifs Information à collecter Source d’information Approche Outils Identifier les paramètres socioéconomiques détaillés des communautés Pygmées riveraines du secteur Mikeno; Données démographique ancienneté dans le milieu, le niveau d'éducation, l'emploi), habitat Peuple Pygmées Interview Questionnaire d’enquête Littérature existante. Recherche documentaire Internet Observation libre Bibliothèque Le revenu de ménage, les activités d’autosubsistance Niveau d’accès aux biens et certains avantages Relation entre communauté Pygmées et autres communautés Dégager les perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des ressources naturelles du secteur Mikeno du Parc National des Virunga ; Identifier les pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur la gestion pérenne des ressources du parc ; Attitudes envers des activités de conservation, Perception sur les agents du parc ainsi que leur travail, le tourisme et les avantages tirés du parc, Connaissance sur les ONGs intervenant dans le milieu et impliquées dans la conservation, etc.). Ressources naturelles convoitées par les pygmées dans le parc Peuple Pygmées Interview Littérature existante Groupe de discussion Recherche documentaire Peuple Pygmées Interview Littérature existante Groupe de discussion Relation entre Pygmées et personnel du parc. Proposer un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout en améliorant les conditions de vie socioéconomiques des communautés Pygmées ; Possibilité et le désir d’accès à l’espace forestier ; Recherche documentaire Internet Questionnaire d’enquête interview semi structurées Bibliothèque Internet Interview Peuple Pygmées Groupe de discussion Le souhait des pygmées pour améliorer leurs conditions de vie ; interview semi structurées Bibliothèque Ravage des cultures par les animaux et leur incidence sur la vie socio-économique des populations Pygmées. Dégager les attentes des communautés Pygmées vis-à-vis de sa gestion ; Questionnaire d’enquête Peuple Pygmées Interview Groupe de discussion Recherche documentaire Questionnaire d’enquête interview semi structurées Questionnaire d’enquête interview semi structurées Internet Bibliothèque Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -92Rapport d’étude Objectifs Information à collecter Source d’information Approche Outils Produire un plan de développement des Peuples Autochtones BATWA Pygmées à réinstaller dans leur Village de Nyabirehe Le souhait des pygmées pour améliorer leurs conditions de vie ; Peuple Pygmées Interview Questionnaire d’enquête Littérature existante. Coutumes, vie et mœurs des pygmées : l’art, tradition, genre Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Recherche documentaire Groupe de discussion Internet Bibliothèque Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -93Rapport d’étude Annexe IV : Questionnaire d’enquête socio économique 0. Identification 01. N°FICHE :………02.SITE :………………03.NOM :………………………04.Age………..05 Sexe :…..06. Taille du ménage… I. COMPORTEMENT, HABITAT a. Informations sur le comportement (Observation directe de l’enquêteur) 01. Etat de santé physique des membres du ménage (à apprécier par l’enquêteur) 1. Très bon 2.bon 3. Assez bon 4. Mauvais 5. Déplorable Si état de santé d’un ou de tous les membres du ménage est mauvais ou déplorable, décrire ici …………………………………………………………………………………………………………………………… 02. Tenue vestimentaire des membres du ménage 1. Propre avec soulier 2. Sales sans soulier 3. Sales et déchirées 4. à moitié nu 5. Autre (à spécifier) …………………………………………………………………………………………………………………………… 03. Occupation de l’enquêté à l’arrivée de l’enquêteur 1 Sans occupation 2. Occupé au champ 3. Occupé par un jeu 4. Autre occupation (à spécifier) …………………………………………………………………………………………………………………………… b. Informations sur les conditions de l’habitat (Observation directe de l’enquêteur) 01. Quelles sont les caractéristiques de la maison où vit l’enquêté ? (Mettre une croix ou un V à la réponse correspondante) 1. Mur : 1. En paille 2. En pisé 3. En bâche 4. En planche 5. Autre (à spécifier) …………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………… 2. Pavement : 1. En terre 2. Autre (à spécifier)…………………………………………………………… 3. Toiture : 1. En paille 2. En tôle métallique 3. En bâche 4. Autre (à spécifier)……………………… 4. Dimensions de la maison…………………………… 5. Age de la maison…………………………… 6. Intérieur de la maison ( cocher tout ce qui est observé ) 1. Chambre à couche pour parents 2. Chambre à couché pour enfants (nombre……) 3. Salon 4. Cuisine (à l’intérieure, à l’extérieur : dimensions ( :…..) 5. Salon et une seule chambre. 6. Salon et deux chambres à couché 7. Autre description (à Spécifier)………………………………………………… 02. Quelles sont les caractéristiques aux alentours immédiats de la maison (Mettre une croix ou un V à la réponse correspondante) 1. Une cours entretenue 2. Il existe un jardin 3. Mauvaises herbes autour de la maison 4. Des maisons pour autres ménages 5. Maisons d’autres membres du ménage 6. Autre (à spécifier) …………………………………………….……………………………………………………………………………… 03. Dimension de la parcelle du ménage (écrire les dimensions ici……………………………………………) 04. Etat de la latrine : 1. N’existe pas 2. Existe et en bon état pour un seul ménage 3. Existe et en très mauvais état pour plus d’un seul ménage 4. Existe en bon état pour plus d’un ménage 5. Autres caractéristiques (à spécifier) …………………………………………………………………………………………………………………………….. 05. Etat de la poubelle : 1. N’existe pas 2. Poubelle communautaire 3. Une poubelle par ménage c. Informations sur les conditions historiques d’implantation (Intervew) 01. Depuis combien de temps vous vivez sur ce site ? 1. Je suis né ici 2. Mon père est né ici 3. Mon grand-père est né ici 4. Je suis venu ici étant enfant 5. Je suis ici il n’y a pas longtemps 6. Autre provenance (écrire le lieu de provenance et le temps)………………………………………………………………………………………………………………… (Si la provenance est autre, posez la question 2) 02. Depuis combien de temps vous avez une fois encore visité votre lieu de provenance ? ………………………………………………………………………………………………………………….………… 03. Pour quel motif visitez-vous votre lieu de provenance ?............................................................................. 04. Connaissez-vous la personne la plus ancienne sur ce site ? 1. Oui ………………………………….et passer à la question (3) 03. Est-il encore vivant ? 1. Oui 2. Non (si oui demander son nom 2. Non 04. Combien de temps cette personne a-t-elle vécue ou vit ici ? Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl -94- Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude 1. Elle est née ici 2. Son père est né ici 3. Son grand père est né ici 4. Autre provenance (écrire le lieu de provenance et le temps)…………………………………..................................................................... 05. Connaissez-vous la plus ancienne maison sur ce site ? 1. Oui 2. Non (Si oui, prendre la photo ou en faire un croquis et demander le nom du propriétaire et écrire ici…………………………..…………) II. NIVEAU D’ACCES AUX BIENS ET A BIEN D’AUTRES AVANTAGES 01 Quel est le statut des occupants de la parcelle. 1. Propriétaire 2. Locataire 3. Gardien de la parcelle 4. Autre (à spécifier)………………………..… 02. Quel type de maison rêvez-vous avoir ? ………………………………………………………………………………………….……………… 02a Un terrain a été attribué aux Pygmée, souhaitez-vous y obtenir une telle maison ou en avoir sur place ici ?................................................................................................................................................................... 02b Pour quel Motif…………………………………………………………………………………………………… 03. Avez-vous de champs que vous exploitez? 1. Oui 2. Non Si oui, 03a. Combien de champs avez-vous ?...............03b Type de propriété: 1. Privé 2. Prise en location 3. Mis en location 03c. Quel est la superficie de chaque champ que vous possédez ? Champ 1…………champ 2 …………. champ 3 ………… champ 4………………………champ 5……………… 03d. durée de location 1. Une saison culturale 2. 1 an 2 ans Plus de 2 ans (Si mis en location) 3c. Quel est le mode de location ?.............................................................................. 04. En terme de rendement, quel est l’état de chaque champ que vous exploitez ? (écrire : très fertile, fertile, moins fertile) Champ 1…………… champ 2……………..champ 3……………champ 4…………….. 05. Avez-vous besoin d’un champ ? 1. Oui 2 Non (si oui poser les questions 5a, 5b et 5c) 05a. Où souhaitez-vous vous procurer ce champ ? 1. Ici même 2. A Nyabirehe 4. Autre réponse (à spécifier)…………………… 3. Ailleurs 05b. Quel est le motif de votre choix de l’emplacement du champ que vous désirez ?.................................... 05c. Quelles sont les dimensions du champ que vous souhaitez vous procurer ? 1. Je n’ai pas de choix 2. Un are 3. Deux ares 4. Quatre ares 5. Plus de quatre ares 06. Pouvez-vous avoir les biens suivants dans votre maison ? ( cochez tout ce qui est cité) 1. Radio 8. Houe 2. Vélo 3. Matelas 9. Machette 4. Téléphone 10. Table 11. Chaises 5. Ustensiles de cuisine 12. Armoire 6. Montre 7. Torche 13. Autre (à spécifier)…………… 06a. Dans quels états se trouvent les biens que vous avez cités ? (Utiliser simultanément l’interview et la méthode d’observation directe)……………………………………………………………………………………… 06b. Quels sont les autres biens que vous rêvez obtenir………………………….……………………………… 06c. Quels sont les moyens que vous souhaiterez mettre en jeu pour les avoir ? ……………………………..…………………………………………………………………………………………… III. VIE SOCIAL a. Critère de regroupement : 01. Quelles sont les relations sociales que vous avez avec les autres ménages qui vivent avec vous sur ce site ? 1. Même famille 2. Même clan 3. Même origine 4. Ils viennent de partout et nous vivons ensemble ici. 5. Quand quelqu’un épouse notre fille il reste avec nous ici. 6. Autre réponse (à spécifier) ……………………………………………………………………………………………………………………………. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -95Rapport d’étude b. Moyen de communication 01. Quels sont les moyens que vous utilisez pour communiquer avec vos connaissances ? (cocher tout ce qui est dit) 1. Téléphone 2. Lettre 3. Envoie message verbal 4. Communiqué à la radio 5. Autre (à spécifier)……………………………………………………………………………………………………………….. c. Sources de conflits et résolutions 01. Comment agis-tu lorsque tu trouves que tu es lésé dans tes droits par tes confrères? 1. Je me rends justice 2. Je saisie le chef de notre site 3. Je saisie les autorités compétentes 4. Autre réponse (à spécifier)………………………………………………………………………………………… 02. Quels sont les principales sources de conflit entre ménage sur votre site ?............................................... ……………………………………………………………………………………………………………………………. 03. Quels sont les types de conflits qui peuvent survenir entre vous et les communautés vivant sur d’autres sites ?................................................................................................................................................................ …………………………………………………………………………………………………………………………… 04. Comment agissez-vous pour résoudre un conflit entre individus sur votre site ?....................................... …………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………… 05. Comment agissez-vous pour résoudre un conflit entre communautés………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………………………. 06. Quels sont les efforts fournis pour vous permettre de vivre en paix sur votre site ?.................................... …………………………………………………………………………………………………………………………….. 07. Vous arrive-t-il d’être en conflit avec les autorités administratives ou de la police ? 1. Oui 2. Non (si oui) 07a. Quels sont les types de conflits qui surgissent entre votre communauté et les autorités administratives ?............................................................................................................................................... 07b. Quels sont les types de conflits qui surgissent entre votre communauté et la police ? …………………………………………………………………………………………………………………………… 08. Appartenez-vous à une organisation quelconque ? (cochez tout ce qui est cité) 1. Association (asbl) 2. Mutuelle 3. Eglise 4. Autre (à spécifier)………………… IV. ACTIVITES EXERCEES, REVENU TIRE ET AFFECTATION a. Agriculture 01. Quelles cultures de champ pratiquez-vous pour votre survie ? (cochez tout ce qui est cité) 1. Haricot 2. Manioc 3. Sorgho 4. Pomme de terre 5. Légume 6. Autre (à spécifier)……………… 02. Cultivez-vous pour la consommation ou la vente ? 1. Consommation seulement 2. Vente et consommation 3. Nous cultivons pour les autres 4. Autre réponse (à spécifier)……………………………………………………………………………………….. 02a. Quels sont les produits de champ destinés uniquement à la consommation ? ( cocher tout ce qui est cité) 1. Haricot 2. Manioc 3. Sorgho 4. Pomme de terre 5. Légume 6. Autre (à spécifier)………………… 02b. Apprécier la quantité produite des produits cités par saison culturale 1. Haricot (……) 2. Manioc (…….) 3. Sorgho (…….) 4. Pomme de terre (……….) 5. Légume (……….) 6. Autre (à spécifier)………………………………………………………………………………………………… 02c. Quels sont les produits de champ destinés à la consommation et à la vente ? (cochez tout ce qui est cité) 1. Haricot 2. Manioc 3. Sorgho 4. Pomme de terre 5. Légume 6. Autre (à spécifier)………………… 02d. Apprécier la quantité produite des produits cités par saison culturale 1. Haricot (………) 2. Manioc (…….) 3. Sorgho (…….) 4. Pomme de terre (…….) 5. Légume (……) 6. Autre (à spécifier)………………………… ……………………………………………………………………… b. produits de ramassage 01. Quels sont les principaux produits que vous ramassez ? …………………………….…………………….. 02. Lesquels des produits ramassés sont destinés à la consommation ?........................................................ 03. Apprécier la quantité de produits de ramassage obtenus à une sortie 1. Produit1 (nom…………….quantité………) 2. Produit2 (nom…………….quantité………) 3. Produit3 (nom…………………quantité……) 4. Produit4 (nom………….……..quantité…………..) 5. Produit5 (nom……………..…quantité………..) 6. Produit6 (nom……………quantité………….). 04. Combien de sorties de ramassage réalisez-vous par semaine ? 1. Toute la semaine 2. Deux fois par semaine 3. Trois fois par semaine 4. Ca dépend 5. Autre réponse (à spécifier) ………………………………………………………………………………………………… Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -96Rapport d’étude 05. Lesquels des produits ramassés sont destinés à la vente ?...................................................................... 06. Apprécier la quantité produite de ramassage obtenu par sortie et le prix unitaire de vente 1. Produit1 (nom….quantité………PU……) 2. Produit2 (nom………quantité…….…PU……..) 3. Produit3 (nom………quantité………PU………) 4. Produit4 (nom………..quantité………PU…………..) 5. Produit5 (nom………quantité………PU…….) 6. Produit6 (nom……….quantité…………PU.……) c. produit d’élevage 01. Pratiquez-vous l’élevage ? 1. Oui 2. Non (Si oui, poser les questions 2, 3, 4,5 et 6) 02. Quels sont les animaux que vous élevez ? (Cocher tout ce qui est cité) 1. Chèvres (nombre……) 2. Chien (nombre….) 3. Cobaye (nombre….) 4. Vache (nombre….) 5 Canard (nombre….) 6. Porc (nombre…….) autre (à spécifier)……………………………………………………………………………..……………………………….. 03. Que faites-vous des produits de votre élevage (cocher tout ce qui est cité) 1. Assurer la scolarité des enfants 2. Assurer les soins médicaux 3. Supporter la dot multiples 5. Besoin en protéine animale 6. Autre (à spécifier) ……………………… 4. Assurer les besoins 04. Combien de fois par an mettez-vous les produits de votre élevage sur le marché ? 1. Une fois Chaque trimestre 4. Chaque fois qu’un besoin se présente 5. Autre réponse (à spécifier)…… 2.Deux fois 3. 05. Quel autre type d’élevage souhaitez-vous réaliser si vous en avez les moyens ?.................................... 06. Motif………………………………………………………………………………………………………………… d. Produits forestiers non ligneux (d’origine végétale) 01. Quels sont parmi ces PFNL ci-dessous ceux qui vous intéressent au cours de votre campagne de ramassage 1a. Aliments : Type Noms des plantes Distance 1. plantes sauvages 2. champignons 3. Racines 4. Tubercules 5 .Tiges 6. Feuilles 7. Fruits: 8. Graines comestibles 1b. Produits pharmaceutiques : Types Noms des plantes Médicaments Baumes Lotions Purgatifs 1c.Toxines : Type Noms des plantes 1. Pesticides 2. Fongicides 1d. Fibres : Type Nom 1. Tissus: 3. Cordages: 4. Produits pour paniers: 5. Balais: Distance Distance Distance 6. Rembourrages pour lit e. Produits forestiers non ligneux d’origine animale Type Catégorie Noms animaux Mammifères viande Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Distance Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -97Rapport d’étude peaux poils cornes Os produits pharmaceutiques viande Oiseaux oeufs plumes Invertébrés Invertébrés comestibles miel V. MŒURS, TRADITION ET CULTURE PYGMEES a. Objets d’art 01. Quels sont les objets que toi ou ta femme vous fabriquez sur ce site ? (à lister et décrire l’usage) Nom objet Usage Destination Prix de vente 1. 2. 3. 4. 5. 6 7. 8. 9. 10. b. Danse 01. Dans quelles circonstances organisez-vous la danse ? (cocher tout ce qui est cité) 1. Mariage 2. Deuil 3. Naissance 4. Période de pleine lune 5. Retour d’une personne perdu 6. Chaque fois que nous sommes contents 7. Réception d’une autorité 8. Autre (à spécifier)………………… 02. Comment organisez-vous une cérémonie de dance ?............................................................................... 03. Qui dans votre ménage sont les plus impliqués dans une cérémonie de danse ?....................................... 04. Quels sont les noms que vous attribuez à chaque type de danse ?............................................................................................................................................................ 05. Donner le sens de chaque type de danse et les circonstances pour lesquelles cette danse est appliquée …………………………………………………………………………………………………………………………….. C. Tradition 1. Mariage 01. A quels âges est-il permis au jeune garçon et la jeune fille de se marier ?............................................................... 02.Y-a-il des conditions pour lesquelles on n’accepte pas à un jeune garçon de se marier à une jeune fille qu’il aime ?............................................................................. ……………………………………………………………………………………………………………………………. 03. Quelles sont les biens réclamés dans une dote dans votre communauté ?................................................ …………………………………………………………………………………………………………………………….. 03. Comment organisez-vous une cérémonie de mariage ?............................................................................. 04. Comment appréciez-vous les mariages inter ethnique dans votre communauté?...................................... Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -98Rapport d’étude 05. Quelles disposition prenez-vous dans votre tradition lorsque vous remarquez qu’une jeune fille est rendue grosse ?................................................................................................................................................ 2. Les Funérailles 01. Quelles sont les principales causes de la mort dans la communauté Pygmée ? (cocher tout ce qui est cité) 1. Maladie 2. Vieillesse 3. Sorcellerie 4. Accident Autre (à spécifier)…………………………… 02. Que faites-vous avec le corps quand vous constatez la mort d’un membre de famille ?............................. 03. Comment procédez-vous pendant le deuil ?................................................................................................ 3. Naissance 01. Existe-il une cérémonie quelconque organisée dans votre ménage à la naissance d’un enfant ?............ …………………………………………………………………………………………………………………………… 02. Y a-t-il un sens qui accompagne l’attribution d’un nom à un nouveau né dans votre communauté ? (cocher tout ce qui est cité) 1. Nom d’un grand-père 2. Nom d’un ami 3. Nom qui rappelle un événement 4. Aucun sens 5.Autre réponse (à spécifier)…………………………………………………… ………………….. D. Genre (question à adresser au mari et a l’épouse mais séparément) 01. Lorsque un besoin de réaliser un projet comme celui de construire une maison, acheter un animal, un champ etc. se fait sentir est-il nécessaire que la femme soit associée dans la prise de la décision ? (écoutez et écrire les commentaires) 01a. Coté mari …………………………………………………………………………………………………………... 01b. Coté épouse :…………………………………………………………………………………………………………… 02. Est-il permis dans votre communauté à la femme d’émettre un avis dans une réunion sur les problèmes cruciaux de votre communauté ? (écouter et noter les commentaires)…………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………. 03. Comment considérez-vous la scolarisation des filles et des garçons dans votre communauté?................. …………………………………………………………………………………………………………………………….. VI. SANTE, NUTRITION ET EDUCATION A. Santé 01. Quelles sont les maladies les plus fréquentes dans votre ménage ?........................................................ …………………………………………………………………………………………………………………………… 02. En cas de maladie dans votre ménage, où est-ce que vous allez pour les soins ? 1. Hôpital /Centre de santé 2. A la pharmacie 3. Utilise les plantes médicinales 4. Prière 5. Autre………….. 03. Combien de naissance sur le total d’accouchements de ton épouse se sont faites dans un centre de santé ou dans une maternité ?............ 04. Avez-vous des enfants morts à bas âge ? 1. Oui 2. Non (si oui poser la question 4a) 04a. De quoi sont-ils morts 1. Manque de frais pour les soins médicaux 2. Distance 3.Négligence de l’amener à l’hôpital 4. Autre (à spécifier)…………………………………………………………….……… 05. Quelles sont les maladies les plus fréquentes chez vos enfants de moins de 5 ans ?............................ …………………………………………………………………………………………………………………………… 06. Quelle distance parcourez-vous pour atteindre l’hôpital /centre de santé………………………………… 07. Connaissez-vous le SIDA et les IST ? 1. Oui 2. Non (si oui poser la question 6a) 07a. Comment pensez-vous pour vous protéger contre ces maladies ?.......................................................... …………………………………………………………………………………………………………………………… B. Nutrition 01. Quels sont les aliments de base dans votre nutrition ? (cocher tout ce qui est cité) 1. Pomme de terre au haricot 2. Haricot foufou manioc 3. Pomme de terre légume 4. Viande foufou 5. Autre (à spécifier)……………………………………………………………………………………………………. 02. Combien de fois vous mangez par jour ? 1. Une fois 2. Deux fois 3. Trois fois 4. Quand j’en trouve 5. Autre réponse (à spécifier)………………………………………………………………………………… 03. Combien de fois par semaine vous vous rendez au marché pour acheter à manger ?............................... 04. Quelle distance de la maison pour atteindre le marché ? en km………………………………………………. 05. Quel montant maximum disponibilisez- vous pour les achats à manger ?.................................................. 06. Citer les produits que vous avez l’habitude d’acheter au marché. (Cocher tout ce qui est cité) 1. Sel 2.Savon 3.Pétrole 4.Huile 5.Viande 6. Haricot 7. Semence 8. Poisson 9. Autre……… C. Niveau d’instruction 01. Combien de membres de votre ménage savent lire et écrire………………………………………………… 02. Combien de vos enfants étudient……………………………………………………………………………….. Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -99Rapport d’étude 03. Combien dépensez-vous par mois pour leur scolarité ?.............................................................................. 04. Quelle distance parcourue pour atteindre l’école où étudient les enfants ?................................................ VII. UTILISATION DES RESSOURCES 01. Quelle est votre source de ravitaillement en eau ? 1. Rivière 2. Source aménagée 3. Eau de pluie 4. Eau de robinet 5. Eau stagnante 6. Autre……………………………… 02. Quelle distance entre la maison et le lieu de puisage en Km………………. 03. Quelle quantité d’eau (en nombre de bidons de 20l vous est suffisante par jour dans votre ménage ?………….. 04. Quelles sources d’énergie utilisez-vous pour la préparation de la nourriture dans votre ménage ? 1. Bois de chauffe 2. Braise 3. Courant électrique 4. Autre (à spécifier)……………………….… 05. Si vous utilisez le bois de chauffe, quelle quantité de fagot vous est utile par semaine ?........................... 06. Quel est votre lieu d’approvisionnement en bois de chauffe ? 1. Parc 2. Zone tampon 3. Champ 4. J’achète 5. Autre (à spécifier)……………………… 07. Quel est la distance de la maison jusqu’au lieu d’approvisionnement en bois de chauffe………………… 08. Si vous achetez, quel est le prix d’un fagot ?.............................................................................................. 09. Quelle est votre source d’éclairage le soir ? 1. Bois de chauffe 2. Lampion 3. Lampe à pétrole 4. Panneau solaire 5. Autre (à spécifier) 10. Vous arrive-t-il de collecter le bois de chauffe ou la braise pour la vente ? 1. Oui 2. Non (si oui) poser les questions 10a, 10b, 10c et 10e 10a. Combien de fagots vous vendez par semaine ?........................................................................................ 10b. Quelle quantité de braise produisez-vous par mois…………………………………………………………… 10c. A combien vous vendez un fagot ?.............................10e. A combien vous vendez un sac de braise ?... 11. Quelle distance de la maison au lieu d’approvisionnement ?....................................................................... VIII.RELATION PARC ET COMMUNAUTE PYGMEE 01. A quoi d’après vous sert le Parc ?............................................................................................................... 02. Etes-vous autorisés d’entrer dans le parc pour collecter les ressources dont vous avez besoin? 1. Oui 2. Non Si oui, quelles ressources êtes-vous autorisé de collecter dans le Parc ? 1. Miel 2. Légume 3. Bois de chauffe 4. Puiser de l’eau 5. Récolter les champignons 6. Autre… 03. Combien de membres de votre communauté qui travaillent pour le Parc ?................................................. 04. Quelles fonctions exercent-ils dans le Parc ?............................................................................................... 05. Pouvez-vous citer les animaux qui sont protégé dans le Parc ?.................................................................. 06. Existe-t-il des animaux du Parc qui ravagent vos cultures ? A citer…………………………………………… 07. Que faites-vous pour les en empêcher ?...................................................................................................... 08. Quels sont d’après vous les avantages que le Parc a pour vous ?.............................................................. 09. Que pensez-vous des agents qui travaillent pour le Parc ?......................................................................... 10. Pensez-vous qu’il existe des gens de votre communauté qui entre dans le Parc pour des activités illégales ?........…………………………………………………………………………………………………………… 11. Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux gestionnaires du Parc pour leur permettre de mieux faire leur travail ?................................................................................................................................... 12. Qu’est-ce que vous pensez que le parc peut faire pour vous aider à améliorer vos conditions de vie ?........................................………………………………………………………………………………………… 13. Qu’est-ce que vous pensez que vous pouvez faire pour aider le Parc à protéger ses ressources naturelles ?.............................................................................……………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………… 14. Avez-vous une question à poser ?............................................................................................................... MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -100Rapport d’étude Annexe V: Liste des chefs des ménages pygmées du secteur Mikeno Coordonnées géographiques N° Nom du Pygmée Latitude Altitude Longitude 1 Bakunzwe -1,40202 29,40405 2135 m 2 Bandiho -1,40216 29,40416 2139 m 3 Batuli Rubiga -1,40295 29,40408 2136 m -1,287 29,55836 1802 m 5 Bijamumpaka -1,39272 29,41079 2060 m 6 Felicite -1,29202 29,55739 1807 m 7 Filpo Sekitong -1,29431 29,59298 1927 m 8 Gadi gwasamanz -1,29432 29,59308 1927 m 9 Gafunzi -1,33564 29,54485 2138 m 10 Gaharara -1,40856 29,40493 2184 m 11 Garagara -1,32927 29,54426 2072 m 12 Genifa Bidagaz -1,33676 29,54359 2167 m -1,4022 29,4039 2134 m 14 Gitarama -1,41025 29,41056 2245 m 15 Habamubonyehe -1,40206 29,40372 2132 m 16 Habimana -1,39244 29,41109 2065 m 17 Habyarimana -1,39236 29,41126 2066 m 18 Hehu1 -1,50446 29,36401 2198 m 19 Hemuyegwa -1,50015 29,33257 2025 m 20 Hondogo -1,41114 29,40776 2223 m 21 Kaposho -1,40285 29,40413 2136 m 22 Lamberi Bukumi -1,29461 29,59253 1934 m 23 Lembo -1,28558 29,56122 1799 m 24 m5 -1,50548 29,36537 2223 m 25 Mahabari -1,49967 29,33102 2030 m 26 Mahembe -1,29448 29,59291 1929 m 27 Makako -1,41035 29,40805 2210 m 28 Maniraguha -1,39241 29,41121 2066 m 29 Marinyo -1,50545 29,36535 2229 m 30 Mbimba -1,50535 29,36534 2224 m 31 Menyorugo -1,40202 29,40415 2136 m -1,4104 29,40804 2212 m 4 Benantunguka 13 Giporisi 32 Misioni Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -101Rapport d’étude 33 Mort -1,32897 29,54478 2062 m 34 Mukamana -1,40242 29,40435 2136 m 35 Mukeshimana -1,40246 29,40426 2132 m 36 Munyakabare -1,33556 29,54489 2132 m 37 Muroso -1,40193 29,40414 38 Musekura -1,41096 29,40773 2221 m 39 Mwambaliro -1,58074 29,02281 1637 m 40 Namaraza -1,50056 29,33132 2033 m 41 Nambeshi -1,40291 29,40403 2135 m 42 Ndayambaje Nga -1,29476 29,59286 1930 m 43 Nkiriza -1,29631 29,55401 1834 m 44 Noeri Serihusu -1,29475 29,59296 1932 m 45 Nyirabuhinja -1,40201 29,40395 2137 m 46 Nyiramuhutukaz -1,40212 29,40389 2134 m 47 Nyiranzabona -1,39237 29,41111 2069 m 48 Nyirazesa -1,3355 29,5449 49 Nyolisi -1,50553 29,36554 2224 m 50 Pygmée Buna -1,57038 29,33768 51 Rubangura -1,39247 29,41098 2062 m 52 Rutshuru -1,18739 29,44582 1239 m 53 Sadiki Moise -1,29461 29,59292 1928 m 54 Sebundori -1,29463 29,59303 1931 m 55 Sebundorii -1,33562 29,54488 2135 m 56 Seburo -1,33409 29,54481 2116 m 57 Sefuku -1,50537 29,3654 2227 m 58 Sengiyunva Mat -1,29479 29,59251 1935 m 59 Senzara -1,28623 29,5582 1796 m 60 Serubanza -1,33712 29,54356 2172 m 61 Seruhirirwe -1,29476 29,59228 1932 m 62 Simiyimana -1,41032 29,41057 2245 m -1,5052 29,36536 2223 m 64 Uwimana Nyira -1,40217 29,40381 2134 m 65 Veronika Bebe -1,39225 29,41104 2063 m 66 Veuve Hondogo -1,29427 29,59292 1931 m 67 Yamita -1,29436 29,59301 1932 m 63 Ufuri Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Annexe VI. : Les Cartes KIBAYA/BUNAGANA JOMBA SESERO KIBUMBA TSHANZU HEHU Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga Rapport d’étude Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -104Rapport d’étude Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -105Rapport d’étude Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -106Rapport d’étude Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -107Rapport d’étude Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl Etude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga -108Rapport d’étude Recherche et Actions pour le Développement Durable Asbl Asbl