Tableau 7 - World Bank

Transcription

Tableau 7 - World Bank
IPP300 V2
Rapport d’étude
Public Disclosure Authorized
Public Disclosure Authorized
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Public Disclosure Authorized
Etude socio-économique et culturelle, attitude et
perceptions des communautés Twa pygmées autour du
secteur Mikeno du Parc National des Virunga
Etude socio-économique et culturelle, attitude et
perceptions des communautés Twa pygmées sur la
conservation autour du secteur Mikeno/ Secteur Sud
du Parc National des Virunga
Public Disclosure Authorized
plan de developpement des peuples autochtones pygmees (pdpa) du mikeno a
nyabirehe
Rapport d’Etude
Réalisée
Par RADD
Juillet 2012
APLHA
RFC
Av. Murara N° 42 Quartier MURARA, COMMUNE DE KARISIMBI/ GOMA
[Sélectionnez
la
date]
BP 289 GOMA
Recherche et Actions pour le Développement Durable
ASBL
Tél. +243 9 9860 1890
Email : [email protected]
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-2Rapport d’étude
Sous la direction de
M. Gratien BASHONGA
Ont collaboré à la réalisation de cette étude :
Equipe de récolte des données
-
SHAMAMBA MATEMBERA/ Enquêteur
-
Patrick HABAKARAMO/ Enquêteur
-
ODAMA CHIGENDERA/ Enquêteur
-
AMANI PASCAL BASHONGA/ Enquêteur
-
Thierry KAMENA/ Enquêteur
-
MATEMBERA Maombi Steve/ Enquêteur
-
BAHATI BAHINYUZA/ Enquêteur
Saisie des données : Kachelewa
Revue du texte : Jeff MATUNGURU, Alison MOLLON et Akilimali KAHIMBI
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-3Rapport d’étude
AVANT PROPOS
Le
présent rapport contient les résultats d’une enquête socio économique qui a porté sur les populations
Pygmées du secteur Mikeno, en Territoires de Rutshuru et Nyiragongo au nord-Kivu, République Démocratique
du Congo.
Nous avons tenu compte des exigences du bailleur des fonds, et attentif aux conseils des experts sociaux du
projet PREPAN en matière de sauvegarde sociale, conformément à la Politique Opérationnelle 4.10 de la
Banque Mondiale contribuant à la mission de réduction de la pauvreté et de promotion d’un développement
durable poursuivie par la Banque tout en garantissant un processus de développement respectant pleinement la
dignité, les droits de la personne, les systèmes économiques et les cultures des Populations autochtones. C’est
aux fins de quoi qu’il s’est avéré indispensable de mener cette étude socio économique comme démarche
préalable au démarrage des travaux de construction des maisons de logement et au développement
socioéconomique des Pygmées du secteur Mikeno dans la concession de Nyabirehe leur accordée par le Mwami
Ndeze de la collectivité chefférie de Bwisha en territoire de Rutshuru.
Cette étude a été confiée par la FZS à l’expertise de « RADD » Recherche et Actions pour le Développement
Durable, une association à but non lucratif active
en matière de Recherche et Conservation Intégrée au
Développement dans la Province du Nord-Kivu.
Les résultats obtenus à l’issue de la présente étude ont permis d’élaborer un plan de développement de PA qui
servira ainsi à la FZS et autres parties prenantes de référence pour une planification réaliste et effective des
actions d’aménagement des infrastructures sociales de base, à la mise en œuvre des autres interventions
devant contribuer à leur développement socio-économique ainsi qu’au mécanisme pour un suivi et évaluation de
l’ensemble des travaux tout au long de la réalisation du projet.
La réalisation de cette étude par RADD asbl a donc été rendue possible grâce au financement des fonds
PREPAN/ICCN. Ont également apporté leurs contributions de façon particulièrement remarquable l’équipe
technique de FZS Virunga entre autres Alison MOLLON, Jeff MATUNGURU et Akilimali KAHIMBI ainsi que
l’expert sociologue de la Banque Mondiale et de l’ICCN, par leur notable disponibilité et collaboration pour sa
réussite.
Nous remercions toutes les autorités locales des groupements de Jomba, Kisigari, Rugari et Kibumba en territoire
de Rutshuru et Nyiragongo qui n’ont ménagé aucun effort pour nous assister dans l’accomplissement de nos
travaux de collecte des données sur le terrain.
Nous remercions également le Président de la communauté pygmée au Nord-Kivu (Monsieur Kamena) , le
chargé de la jeunesse pygmée du Nord-Kivu (Monsieur Thierry Barebererahole) ainsi que les leaders de 5
villages pygmées qui ont largement contribué à la réalisation de cette étude dans leurs sites respectifs.
Et finalement, nous voudrions que toute l’équipe RADD se félicite de son esprit d’équipe démontré du début à la
fin de l’étude.
Puissent les résultats du présent rapport faciliter à FZS de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des
ménages pygmées qui seront installés à Nyabirehe. Nous accueillerons avec humanisme tout autre travail, à
nous demander, dans cette perspective.
M. Gratien BASHONGA
Président
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-4Rapport d’étude
Sigles et abréviations
APN
CAURWA
CNDP
COCO
FARDC
FZS
ICCN
IDPS
IST
l’AFDL
MGNP
MIP
MNC/L
OIT
PA
PFNL
PIDP/Kivu
PLD
PNV
PNVi
PDPA
P.O 4.10
PREPAN
RN5
RCD
SIDA
SIG
VIH
: Association Pygmée de Nyabirehe
: Communauté des Autochtones Rwandais
: Congrès National pour la Défense du Peuple
: Conservateur Communautaire
: Forces Armées de la République Démocratique du Congo
: Frankfurt Zoological Society
: Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
: Personnes Déplacées
: Infection Sexuellement Transmissible
: Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Zaïre
: MGahinga National Park
: Migrations des Peuples Indigènes
: Mouvement National Congolais Lumumbiste
: Organisation Internationale du Travail
: Peuples Autochtones
: Produits Forestiers Non Ligneux
: Programme d’Intégration et de Développement des Peuples Autochtones au Kivu
: Plan Local de Développement
: Parc National des Volcans
: Parc National des Virunga
: Plan de Développement des Peuples Atochtones
: Politique Opérationnelle de la Banque Mondiale relative aux populations
: Projet de Réhabilitation du Réseau des Parcs Nationaux
: Route Nationale N°5
: Rassemblement Congolais pour la Démocratie
: Syndrome d’Immino Déficience Acquise
: Système d’Information Géographique
: Virus d’Immunodéficience Humaine
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-5Rapport d’étude
Sommaire
AVANT PROPOS ...................................................................................................................................... 3
Sigles et abréviations ................................................................................................................................ 4
Sommaire .................................................................................................................................................. 5
Liste des tableaux ..................................................................................................................................... 6
Liste des figures ........................................................................................................................................ 7
Liste des graphiques ................................................................................................................................. 8
Summary ................................................................................................................................................. 10
Résumé ................................................................................................................................................... 10
Muhtasari................................................................................................................................................. 11
1. Présentation du milieu d’etude ........................................................................................................... 12
1.1. Situation géographique ................................................................................................................ 12
1.2. Description de la zone d’Etude .................................................................................................... 12
2. Revue de la littérature sur la vie des Peuples Autochtones ............................................................... 17
2.1.
Situation géographique et socio démographique .................................................................. 17
2.2. La discrimination : Le problème majeur ...................................................................................... 17
3. Présentation de l’étude ....................................................................................................................... 23
3.1. Contexte et justification de l’Etude .............................................................................................. 23
3.2. Objectif de l’étude ........................................................................................................................ 23
3.3. Objet de la mission de l’étude ..................................................................................................... 24
3.4. Population d’étude ....................................................................................................................... 24
3.5. Méthode et techniques de récolte ............................................................................................... 24
3.6. Formation et standardisation des assistants à la recherche ....................................................... 25
3.7. Récolte de données ..................................................................................................................... 25
3.8. Les groupes de discussion focalisée /interview semi structurées............................................... 25
3.9. Nettoyage, saisi et analyse des données .................................................................................... 25
3.10. Equipe de recherche.................................................................................................................. 25
3.11. Les principales activités ............................................................................................................. 25
3.12. Présentation des paramètres d’études retenus dans le questionnaire ..................................... 26
3.13. Difficultés rencontrées ............................................................................................................... 26
4. Résultats de l’étude ............................................................................................................................ 27
4.1. Données démographiques.......................................................................................................... 27
4.2. Structure par âge dans le ménage .............................................................................................. 28
4.3. Comportement et Milieu de vie de la population sous étude ...................................................... 28
4.4. Les conditions environnementales de vie pygmée du secteur Mikeno ....................................... 30
4.5. Niveau d’accès aux biens et a bien d’autres avantages ............................................................. 35
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-6Rapport d’étude
4.6. Vie sociale ..................................................................................................................................... 40
4.8. Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) ............................................................................... 47
4.9. Tradition et culture pygmée .......................................................................................................... 50
4.10. Santé et Nutrition ........................................................................................................................ 57
5. Conclusions......................................................................................................................................... 70
6. Référence bibliographique .................................................................................................................. 74
Annexe I. : Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA) Pygmées ............................. 76
Annexe II. : Chronogramme des activités.............................................................................................. 90
Annexe III. : Plan de collecte des données ............................................................................................ 91
Annexe IV. :Questionnaire d’enquête socio économique....................................................................... 93
Annexe V. : Liste des chefs des ménages pygmées du secteur Mikeno ............................................ 100
Annexe VI. : Les Cartes ........................................................................................................................ 102
Liste des tableaux
Tableau 1: Répartition des ménages selon les sites .............................................................................. 27
Tableau 2: Composition des ménages ................................................................................................... 27
Tableau 3: Nom de la personne ayant la plus vécu sur le site ............................................................... 34
Tableau 4: Les types des conflits entre Pygmées et autres communautés ........................................... 42
Tableau 5: Méthode de résolution de conflit entre individus .................................................................. 43
Tableau 6: Appartenance à une organisation quelconque ..................................................................... 44
Tableau 7: Cultures de champ pratiquées pour la survie ....................................................................... 45
Tableau 8: Appréciation de la quantité produite par saison culturale .................................................... 45
Tableau 9: Les produits ramassés destinés à la vente .......................................................................... 46
Tableau 10: Type d’élevage du bétail pratiqué....................................................................................... 46
Tableau 11: Destination des produits d’élevage..................................................................................... 47
Tableau 12: Produits forestiers non ligneux d’origine végétale.............................................................. 48
Tableau 13: Produits forestiers non ligneux d’origine animale ............................................................... 49
Tableau 14 : Noms différents de denses chez les Pygmées ................................................................. 52
Tableau 15: Le lieu de soins en cas de maladies .................................................................................. 57
Tableau 16: Nombre d'enfant né dans un centre de santé ou la maternité ........................................... 58
Tableau 17: Nombre d’enfants morts au bas âge .................................................................................. 58
Tableau 18: Aliments de base dans le ménage ..................................................................................... 61
Tableau 19: Le nombre de repas pris par jour ....................................................................................... 61
Tableau 20: Nombre de fois par semaine pour se rendre au marché ................................................... 61
Tableau 21: Le lieu d'approvisionnement en bois .................................................................................. 63
Tableau 22: Source d’éclairage le soir ................................................................................................... 63
Tableau 23: Quantité de bois vendus par ménage ................................................................................ 63
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-7Rapport d’étude
Tableau 24: Quantité de braise produite par semaine ........................................................................... 64
Tableau 25: Prix de vente par sac de braise .......................................................................................... 64
Tableau 26: Nombre d'enfant qui étudient.............................................................................................. 65
Tableau 27: Importance du parc selon les Pygmées ............................................................................. 66
Tableau 28: Ressources autorisées à collecter dans le parc................................................................. 66
Tableau 29: Pygmées travaillant pour le parc ........................................................................................ 67
Tableau 30: Fonctions exercées par les Pygmées ................................................................................ 67
Tableau 31: Les animaux qui sont protégés dans le parc ...................................................................... 67
Tableau 32: Les animaux qui ravagent les cultures ............................................................................... 68
Tableau 33: Comment empêcher les animaux de ravager les cultures ................................................. 68
Tableau 34: Les avantages du Parc ....................................................................................................... 68
Tableau 35 : Attitudes envers les travailleurs du parc............................................................................ 69
Tableau 36: Conseils de Pygmées aux gestionnaires du parc .............................................................. 69
Liste des figures
Fig. 1: Carte du secteur Mikeno du PNVi ............................................................................................... 13
Fig. 2: Vue du Nyiragongo à partir de Kanyarutshinya........................................................................... 15
Fig. 3: Le Mikeno avec fissures/ torrents ................................................................................................ 15
Fig. 4: Les pygmées batwa de la région des grands lacs © Minority Rights Group 2001 ..................... 17
Fig. 5: Etat de santé physique d'un Pygmée à Sesero .......................................................................... 29
Fig. 6: Style d'habillement des Pygmées à Sesero ................................................................................ 29
Fig. 7: Type de maison à Kibaya/Bunagana........................................................................................... 30
Fig. 8: Type de maison pygmée à Jomba .............................................................................................. 30
Fig. 9: Maison d’hébergement pygmée à Jomba ................................................................................... 31
Fig. 10: Type d’abris pygmée à Sesero .................................................................................................. 31
Fig. 11: Etang d'eau de Kibaya/Bunagana, lieu d'approvisionnement en eau par les Pygmées........... 60
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-8Rapport d’étude
Liste des graphiques
Graph. 1:Structure par âge de la population étudiée ............................................................................. 28
Graph. 2: Répartition par sexe des répondants...................................................................................... 28
Graph. 3: Etat de santé physique des membres du ménage ................................................................. 28
Graph. 4: Tenue vestimentaire des membres du ménage ..................................................................... 28
Graph. 5: Occupation du répondant à l'arrivée de l'enquêteur............................................................... 29
Graph. 6: Caractéristiques de la maison du répondant .......................................................................... 30
Graph. 7: Age de la maison du répondant.............................................................................................. 31
Graph. 8: Caractéristiques de l'intérieur de la maison............................................................................ 32
Graph. 9: Caractéristiques des alentours de la maison ......................................................................... 32
Graph. 10: Etat de latrine du répondant ................................................................................................ 32
Graph. 11: Etat de la poubelle du répondant.......................................................................................... 32
Graph. 12: Temps vécu par le répondant sur le site .............................................................................. 33
Graph. 13: Visite du répondant vers son lieu de provenance ............................................................... 33
Graph. 14: Motif de visite au lieu de provenance ................................................................................... 34
Graph. 15: Connaissance de la personne ayant la plus véçue .............................................................. 34
Graph. 16: Statut des occupants de la parcelle...................................................................................... 35
Graph. 17: Dimensions de la parcelle du répondant .............................................................................. 36
Graph. 18: Possession de champ.......................................................................................................... 36
Graph. 19: Nombre des champs............................................................................................................. 37
Graph. 20: Statut du champ en possession ........................................................................................... 37
Graph. 21: Lieu d’emplacement du champ du répondant ...................................................................... 37
Graph. 22: Dimension du champ desiré par le répondant...................................................................... 38
Graph. 23: Motif d’emplacement exprimé par le répondant ................................................................... 38
Graph. 24: Les biens que possède le répondant .................................................................................. 38
Graph. 25: Etat dans lequel se trouvent les biens du répondant ........................................................... 39
Graph. 26: Type de maison de rêve du répondant ................................................................................. 40
Graph. 27: Biens rêvés par le répondant................................................................................................ 40
Graph. 28: Moyens d’obtention des biens .............................................................................................. 40
Graph. 29: Les relations sociales avec les autres ménages .................................................................. 41
Graph. 30: Les moyens de communication ............................................................................................ 41
Graph. 31: Réclamation de son droit ...................................................................................................... 41
Graph. 32: Les sources de conflits chez les Pygmées........................................................................... 42
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-9Rapport d’étude
Graph. 33: Les efforts fournis pour vivre en paix.................................................................................... 43
Graph. 34: Types de conflits entre Pygmées et autorités ...................................................................... 44
Graph. 35: Produits des champs destinés à la consommation .............................................................. 45
Graph. 36: Principaux produits de ramassage ....................................................................................... 46
Graph. 37: Type d’élevage convoité ....................................................................................................... 47
Graph. 38: Objets d’arts fabriqués .......................................................................................................... 50
Graph. 39: Destination des objets fabriqués .......................................................................................... 50
Graph. 40: Organisation de la dense chez les PA ................................................................................. 51
Graph. 41: Les plus impliqués dans la cérémonie de danse ................................................................. 51
Graph. 42: Les biens réclamés pour la dot............................................................................................. 52
Graph. 43: Organisation d’une cérémonie de mariage .......................................................................... 53
Graph. 44: Appréciation du mariage interethnique ................................................................................. 53
Graph. 45: Disposition pour une jeune fille rendue grosse .................................................................... 54
Graph. 46: Causes de la mort chez les Pygmées de Mikeno ................................................................ 54
Graph. 47: Procédure d’organisation des obsèques .............................................................................. 59
Graph. 48: Sens du nom attribué à l’enfant ............................................................................................ 55
Graph. 49: Considération de la femme chez les PA .............................................................................. 56
Graph. 50: Considération sur la scolarisation des filles ......................................................................... 59
Graph. 51: Maladies fréquentes dans les ménages ............................................................................... 57
Graph. 52: Maladies les plus fréquentes chez les enfants de moins de 5 ans ...................................... 59
Graph. 53: Connaissance des IST et SIDA ............................................................................................ 59
Graph. 54: Moyen de protection contre les IST et le SIDA .................................................................. 62
Graph. 55: Distance pour atteindre l’hôpital ........................................................................................... 59
Graph. 56: Distance du lieu d'approvisionnement .................................................................................. 60
Graph. 57: Distance parcourue pour atteindre le marché ...................................................................... 62
Graph. 58: Types de produits habituellement achetés au marché......................................................... 62
Graph. 59: Montant maximum disponible à l’achat de la nourriture ....................................................... 62
Graph. 60: Quantité de bois par ménage .............................................................................................. 63
Graph. 61: Collecte de bois de chauffe .................................................................................................. 63
Graph. 62: Dépense mensuelle pour la scolarité ................................................................................... 65
Graph. 63: Distance parcourue par les enfants pour atteindre l’école ................................................... 65
Graph. 64: Autorisation d'entrer dans le parc ......................................................................................... 66
Graph. 65: Connaissance sur les activités illégales dans le Parc .......................................................... 69
Graph. 66: Ce que doit le parc pour améliorer les conditions de vie pygmée ....................................... 69
Graph. 67: Ce que les Pygmées feront pour aider le Parc..................................................................... 70
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-10Rapport d’étude
Summary
This socio-economic study, cultural, attitude and perceptions of the communities Twa Pygmies took place in
Mikeno sector of the National Park of Virunga. This sector is located between 29° 21' E-29° 36' and 1° 20' - 1° 31'
S, in the southern part of PNVi. Adopted methodology was the description of the socio-economic and cultural
conditions of the Indigenous People like their perceptions and attitudes towards the Park. Not only we managed
one questionnaire on the level of the households but also utilized free interviews and discussions in groups with
targeted people supposed sufficiently informed in order to reach the qualitative data. For reasons of reliability and
exhaustiveness of the data to be collected, the investigation was made in a systematic way village by village by a
team of 7 investigators. The investigation made it possible to collect information on 292 individuals brought
together in 70 households. The results are presented according to the aims of the study in descriptive cross
tables and graphs. The developed points are as follows: Identification of the detailed socio-economic parameters
of the PA bordering of the Mikeno sector in connection with their life mode, perceptions and attitudes of these
communities with respect to the natural stock management of the Mikeno sector of the National Park of Virunga,
Identification of the practices likely to influence negatively as well as positively the perennial management of the
resources of the Park waitings of the Pygmies communities which can contribute to the management of the Park.
The study thus made it possible to index the principal problems lived by PA, the causes for each problem and the
consequences which result from this. With a view to an installation of an effective and participative mechanism
making it possible to preserve the natural resources while improving the socio-economic living conditions of the
PA, a Development Plan of the Autochthones People of the Mikeno sector was elaborated. This Plan defines the
objectives to pass from the negative state in a positive state of the living conditions of PA, the best possible
solutions or strategies to solve the various problems as well as the actions to be carried out to concretize the
solutions. The principal actors for each action to carry out are defined in this Plan as well as the indicators and
mechanisms of follow-up and evaluation.
Résumé
L’étude socio-économique, culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées a eu lieu dans
secteur Mikeno du Parc National des Virunga. Ce secteur est situé entre 29° 21’ E-29° 36’ et 1° 20’ – 1° 31’ S,
dans la partie sud du PNVi.
La méthodologie adoptée a été celle de la description des conditions socio-économiques et culturelles des
Peuples Autochtone ainsi que leurs perceptions et attitudes envers le Parc.
Nous avons, non seulement administré un questionnaire au niveau des ménages mais également fait intervenir
des interviews libres et des discussions en groupes avec des personnes ciblées supposées suffisamment
informées afin d’accéder aux données qualitatives.
Pour des raisons de fiabilité et d’exhaustivité des données à collecter, l’enquête a été faite de manière
systématique village par village par une équipe de 7 enquêteurs. L’enquête a permis de récolter les informations
sur 292 individus réunis dans 70 ménages.
Les résultats sont présentés suivant les objectifs de l’étude dans des tableaux croisés descriptifs et des
graphiques. Les points développés sont les suivants :
Identification des paramètres socio-économiques détaillés des PA riveraines du secteur Mikeno en rapport avec
leur mode vie, perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des ressources naturelles du
secteur Mikeno du Parc National des Virunga,
Identification des pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur la gestion pérenne des
ressources du parc Les attentes des communautés Pygmées pouvant contribuer à la gestion du Parc.
L’étude a ainsi permis de répertorier les principaux problèmes vécus par les PA, les causes pour chaque
problème et les conséquences qui en découlent. Dans le souci d’une mise en place d’un mécanisme efficace et
participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout en améliorant les conditions de vie socioéconomiques des communautés Pygmées, un Plan de Développement des Peuples Autochtones du secteur
Mikeno a été élaboré. Ce Plan définit les objectifs pour passer de l’état négatif à l’état positif des conditions de vie
des PA, les meilleures solutions possibles ou stratégies pour résoudre les différents problèmes ainsi que les
actions à mener pour concrétiser les solutions. Les principaux acteurs pour chaque action à mener sont définis
dans ce Plan ainsi que les indicateurs et mécanismes de suivi et évaluation.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-11Rapport d’étude
Muhtasari
Utafiti hii ya kijamii na kiuchumi, utamaduni, tabia na mitazamo ya jamii ya Wambuti TWA ulifanyika katika
Mikeno sekta ya Hifadhi ya Taifa ya Virunga. Sekta hii iko kati ya 29 ° 21 'E-29 ° 36' na 1 ° 20 '- 1 ° 31' S, katika
sehemu ya kusini ya PNVi.
Umepitishwa mbinu ilikuwa maelezo ya hali ya kijamii na kiuchumi na kiutamaduni ya Watu wa asili kama
mitizamo yao na mitazamo kuelekea Park. Si tu sisi imeweza moja dodoso katika ngazi ya kaya lakini pia
itatumika mahojiano bure na majadiliano katika vikundi na watu walengwa walidhani kutosha taarifa ili kufikia data
ya ubora. Kwa sababu ya kuegemea na exhaustiveness ya data kukusanywa, uchunguzi ulifanywa katika kijiji
utaratibu kwa njia ya kijiji na timu ya wapelelezi wa 7. uchunguzi alifanya hivyo inawezekana kukusanya taarifa
juu ya watu 292 kuletwa pamoja katika kaya 70. matokeo ni iliyotolewa kwa mujibu wa malengo ya utafiti katika
meza ya kina msalaba na grafu. pointi maendeleo ni kama ifuatavyo: Ubainishaji wa vigezo kina ya kijamii na
kiuchumi ya PA inayopakana wa sekta Mikeno katika uhusiano na mode maisha yao, mitizamo na tabia ya
jumuiya hizo kwa heshima na usimamizi wa sekta ya asili hisa Mikeno ya Taifa ya Hifadhi ya Virunga,
Identification ya mazoea ya uwezekano wa kushawishi vibaya kama vile vyema usimamizi wa rasilimali za
kudumu wa waitings Hifadhi ya Mbilikimo wa jamii ambayo inaweza kuchangia katika usimamizi wa Park.
Utafiti hivyo alifanya hivyo inawezekana ripoti ya matatizo makuu ya kuishi na PA, sababu za kila tatizo na
matokeo ambayo matokeo kutoka hii. Kwa nia ya ufungaji wa mfumo madhubuti wa kushiriki na kufanya hivyo
inawezekana kuhifadhi maliasili wakati kuboresha hali ya maisha ya kijamii na kiuchumi ya PA, Mpango wa
Maendeleo ya Autochtones Watu wa sekta Mikeno alikuwa na kufafanua. Mpango hii inaelezea malengo ya
kupita kutoka hali hasi katika hali nzuri ya hali ya maisha ya PA, ufumbuzi bora au mikakati ya kutatua matatizo
mbalimbali kama vile hatua ya kufanyika kwa concretize ufumbuzi. watendaji wa kuu kwa ajili ya kila hatua ya
kutekeleza hufafanuliwa katika Mpango huu pamoja na viashiria na mifumo ya ufuatiliaji na tathmini.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
1. Présentation du milieu d’étude
1.1. Situation géographique
La présente étude a été réalisée dans les villages riverains du Parc National des Virunga secteur
Mikeno. Ce Parc se situe sur l’équateur, à l’Est de la République Démocratique du Congo, le long de
la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda. Sa superficie est de 784368 ha1. Il a une forme allongée
selon un axe nord –sud. Il est limité au Nord par la rivière Puemba à 00°56’ et au Nud par l’île
Tchegera dans le lac Kivu, à 01° 39’ sud. Sa longueur maximale est de 300 km et sa largeur moyenne
de 23 km (avec un minimum de 2,3 km au sud de Mabenga). Son altitude est de 5119 m (Pic
Marguerite sur le Ruwenzori et le plus basse est de 680 m, au confluent des rivières Puemba et
Semuliki. Le secteur Mikeno, quant à lui, situé entre 29 ° 21 'E - 29 ° 36' E et 1 ° 20 'S - 1 ° 31' S, est
une partie du secteur sud du PNVi (Mikeno et Nyamulagira), formant la partie congolaise de la chaîne
des volcans Virunga. L’espace Mikeno est adjacent et contigu avec les Parc National des Volcans au
Rwanda et le Mgahinga Gorilla National Park en Uganda.2
Cette étude s’est passée dans quatre groupements dont Kibumba en territoire de Nyiragongo et
Jomba, Kisigari, et Rugari en territoire de Rutshuru.
Elle correspond à la région de massif des Virunga qui partage des frontières avec le Rwanda et
l’Uganda et protégé dans ces deux pays par le Parc National des Volcans et le Mgahinga Gorilla
National Parc. Cette région comprend six principaux volcans non actifs formant un arc de cercle et
dont le massif forestier est couramment appelé massif des Virunga. Il s’agit de Mikeno, Karisimbi,
Visoke, Sabinyo, Gahinga et Muhabura. Seul le Volcan Mikeno est entièrement dans PNVi, mieux en
RDC. Les volcans Karisimbi, Visoke et Sabinyo sont en partie à l’intérieur du PNVi ; les deux premiers
formant la frontière entre le Rwanda et la RDC alors que le dernier est partagé entre la RDC,
l’Uganda et le Rwanda. Ce parc qui est jusqu’à ces jours en proie à des conflits armés récurrents, fait
l’objet d’une littérature abondante. Ces conflits sont sources de ravages dans cette zone et affectent
son environnement naturel.
1.2. Description de la zone d’Etude
Le secteur Mikeno fait partie du secteur sud du PNVi (Mikeno et Nyamulagira) 29° 21’ E - 29° 36’ E
et 1° 20’ S - 1° 31’ S, formant la composante congolaise des volcans éteints. Le secteur Mikeno est
donc contigu au PNV (Rwanda) et au MGNP (Ouganda).
b. Végétation et valeur biologique du secteur Mikeno
La végétation du secteur Mikeno est celle connue sous le nom d’afromontagnarde. Il s’agit, selon la
classification, celle qui se développe à des altitudes différentes sur le continent africain selon la
latitude et les climats locaux (en particulier l’importance et surtout la fréquence des pluies). Au PNVi,
la forêt de montagne telle qu’on en observe sur le Mikeno se développe à partir de 1800 m environ au
niveau du couloir écologique de Mwaro.
Entre 1800 et 2800 m d’altitude on observe une forêt dense humide à Ficalhoa laurifolia et
Podocarpus milanjianus très diversifiée et riche en espèces. Les arbres atteignent 25 m de haut avec
des feuilles généralement petites.
A la même tranche altitudinale les endroits récemment déboisés sont indiqués par le développement
d’une forêt secondaire à Neoboutonia macrocalyx.
La forêt de bambou se trouve généralement entre 2300 et 2600 m d’altitude sur sol meuble et riche
en humus. Il s’agit ici d’une végétation monospécifique dont l’espèce y est Sinarundinaria alpina. Sauf
dans les clairières, ce type de forêt n’est pas propice au développement d’un sous
bois riche et diversifié. On y retrouve que peu de plantes herbacées dont Viola abyssinica et Clematis
sinensis.
1
2
LANGUY, M. et De MERODE, 2006, p 21
BASABOSE, K, A et al. June 2010, p8.
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-13Rapport d’étude
A partir de 2600 m d’altitude se développe une végétation afro-subalpine. Sur cet étage, les
précipitations diminuent sensiblement et la température moyenne chute rapidement. Le principal type
de végétation vers 3000 m est la forêt à Hagenia abyssinica qui est une forêt claire largement
dominée par cette espèce.
Aux plus hautes altitudes se développe une forêt de bruyère, constituée essentiellement de l’espèce
Philippia johnstonii pouvant atteindre 10 m de haut et sur les pentes plus sèches l’espèce Erica
arborea. Le sol y est typiquement recouvert d’une épaisse couche de mousse.
A la limite supérieure des Hagenia et des bruyères arborescentes (étage afro-alpin), on observe des
vastes clairières vers 3700 m d’altitude. Les espèces les plus typiques de ces altitudes sont les
Senecio et les Lobelia, atteignant environ 8 m de haut.
Les faces supérieures du Mikeno sont abruptes contrairement à ce qui s’observe sur les autres
volcans éteints ou dormant selon certains auteurs.
KIBAYA/BUNAGANA
JOMBA
SESERO
KIBUMBA
TSHANZU
HEHU
Figure 1: Carte du secteur Mikeno du PNVi
c. Faune
Au centre de la diversité faunique se trouve l’espèce de gorille de montagne endémique pour le
secteur Mikeno et dont sa conservation fut l’objet même de la création du Parc National des Virunga
alors Parc National Albert en 1925, suite à l’idée et aux pressions du naturaliste et taxidermiste Carl
Akeley.
Le Parc National de Virunga abrite au moins 218 espèces des mammifères. Ce nombre d’espèces
exceptionnellement élevées est dû à l’extrême diversité et biotopes du PNVi, en raison
de variation d’altitude et de pluviosité très importantes. Parmi ces espèces on en trouve 13 qui sont
considérées comme menacées d’extinction parmi lesquelles les Gorilles de montagnes appelés
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-14Rapport d’étude
Gorilla beringei beringei et les éléphants. Ceci place le PNVi au tout premier plan des zones
protégées recelant le plus d’espèces menacées.
d. Gestion du secteur Mikeno
La gestion du secteur Mikeno comme celui de tout le parc a été confiée par le gouvernement
congolais à l’ICCN. Pour mieux superviser et gérer ce secteur, 5 postes de patrouilles y ont été
installés notamment: Gatovu, Bukima, Bikenge, Jomba et en fin le poste de patrouille de Gikeri à
Kibumba.
e. Milieu humain
1°) Contexte démographique
Comme partout autour du Parc national des Virunga, le secteur Mikeno est entouré par une
population très dense. Une des graves conséquences de cette démographie galopante est la pression
qui s’exerce sur les ressources du Parc National des Virunga.
En début 2007, la population de la chefferie de Bwisha était de 334 341 personnes avec 65.164
hommes, 71.648 femmes et 197.528 enfants dont 101.666 filles, soit 234 ha/km².
Source: Tableau synoptique de la population Congolaise et Ethnique quatrième Trimestre 2009.
2°) Contexte économique et social
La population pratique principalement l’agriculture sur un sol volcanique très fertile et un climat
tempéré par l’altitude permettant de produire une variété de produits agricoles. Il y existe un grand
potentiel agricole pour la production des bananes, maïs, sorgho, haricot, pomme de terre légumes
divers; fruits divers comme les avocats, les papayes, ananas, orange ect3. Avant la guerre, la région
produisait énormément de produits agricoles dont le surplus se vendait sur les marchés locaux de
Rutshuru et de Goma et une partie était écoulée à Kinshasa.
La région dispose aussi d’un potentiel en élevage de vache. Il y a également l’élevage du petit bétail :
chèvre et mouton et des porcins ainsi que la volaille : poule, canard et dindons. Mais, l’élevage a été
gravement affecté par la guerre au point que nombreux paysans ne disposent plus d’animaux
domestiques, bien que certains puissent encore élever quelques têtes de vaches à la lisière du parc.
f. Cadre de la conservation, création du parc, migration et déplacement des populations
Suivant différentes recherches, l’utilisation des forêts (et Parcs) dans les pays africains est passé par
trois étapes et le Virunga n’a pas échappé à cette réalité ;
- l'occupation précoloniale, lorsque les habitants étaient libres de convertir et d'utiliser les terres
boisées;
- les périodes coloniale et postcoloniale qui excluaient les populations des forêts denses;
- la récente période de l'évolution de la conservation prévoyant des formes de gestion
communautaire. Le décret royal du 21 avril 1925 créait le PNVi avec une étendue de 50.000 ha
autour de la chaîne des volcans éteints (Mikeno et Karisimbi) dans le Sud-Est de la zone
administrative de Rutshuru pour la conservation et protection des gorilles de montagne découverts
autour de 1900 dans cette région. Entre 1929 et 1958, le parc s’étendra sur les autres parties des
territoires de Rutshuru, Beni et de Lubero jusqu’à couvrir une superficie de 809.000 ha. Le parc a été
constitué grâce à 4 opérations à savoir :
- les expropriations paysannes pour cause d’utilité publique ;
- le déplacement des populations en raison de l’épidémie de la maladie du sommeil ou dans le
cadre des migrations des peuples indigènes (MIP) ;
- cession et échange des collines ;
- rachat des droits indigènes.
g. Relief
La zone a un relief multiforme caractérisé par des plaines, des plateaux, des collines et chaînes de
montagnes dont certaines avec souvent des vallées profondes où coulent des cours d’eau avec des
potentialités hydro électriques énormes. La chaîne des Mitumba traverse la zone du
3
. BASHONGA, 2009 ; voir liste bibliographique
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-15Rapport d’étude
Sud au Nord dans sa partie Ouest. La chaîne des volcans endormis forme en même temps la limite
du Parc National des Virunga et celle du Parc National des Volcans au Rwanda et la limite Est de la
zone d’étude. Cette chaîne se caractérise par une succession de 4 volcans endormis : le Karisimbi
4.500 m, Mikeno 4 437 m, Visoke 3 711 m et Sabyinyo 3 501 m et ne dispose d’aucun cours d’eau.
Elle est fissurée en plusieurs endroits en forme des vallées sur pente créant des torrents mortels
pendant la saison des pluies. Les torrents les plus connus sont Magarure, Rihato, Kanyamagufa
(Rutaka) sur le Mikeno ; le Nyabugondo et Kamonyo sur le Sabyinyo. La zone centrale est limitée au
Nord par lac Edouard (916 m, 2.240 km²) et une vaste plaine s’étendant vers le Sud et qui s’élève
progressivement jusqu'à 1900 m d’altitude (Mwaro) avant de se dresser en montagne. Au Centre, la
zone forme une chaîne de montagne composée par des volcans actifs dont deux principaux (le
Nyiragongo, 3 470 m et le Nyamulagira, 3 056 m d’altitude) entourés d’innombrables volcans
adventifs qui émergent d’un vaste plateau de laves.
Fig.2: Vue du Nyiragongo à partir de Kanyarutshinya
Fig.3: Le Mikeno avec fissures/ torrents
h. Géologie et sols
Les montagnes de la frange ouest du Paysage sont faites de roches métamorphisées d’âge
protérozoïque. Les plaines au sud du lac Edouard sont faites d’alluvions quaternaires, qui donnent
des sols sableux ou argilo-sableux, mais elles comprennent aussi des horizons de poussières
volcaniques. Les formations volcaniques les plus anciennes datent du Miocène (12 millions
d’années); les plus récentes sont actuelles. Ces formations volcaniques donnent des sols très
perméables, incapables de retenir l’eau mais extrêmement fertiles. Les sols des plaines autour du lac
Edouard ont aussi été influencés par la zone de volcanismes explosifs située en Ouganda juste à l’est
du Paysage dans le Parc National Queen Elizabeth.
Le Sol du Territoire de Nyiragongo est un sol volcanique dans la partie Est. Dans les parties Ouest et
le Sud du territoire la couche arable est faible et se plaque sur la coulée de laves. De part son
aspect physique et sa pédologie le territoire de Nyiragongo est à vocation agropastorale. Dans le
domaine agricole les cultures maraîchères constituent le principal atout du territoire. Le sol du
territoire de Rutshuru est aussi très fertile et d’origine volcanique. Comme dans le Masisi, la couche
arable est importante sur toute l’étendue du Territoire. Les cultures les plus importante sont le
manioc, le soja, le haricot, la banane, le sorgho, le mais et le riz.
i. Hydrographie
La zone de notre étude se penche sur les deux lacs à savoir le lac Edouard au nord et le lac Kivu au
sud. En territoire de Rutshuru, quatre rivières importantes ; la Rutshuru, la Rwindi, la Evi et l’Ishasha
drainent les eaux collectées des ruisseaux et petites rivières vers le lac Edouard. La superficie du lac
Edouard est de 2.150 Km² dont 1.630 Km² pour la partie congolaise et 520 km² pour l’Uganda.
Comme pour la plupart des lacs du Rift Albertin ou des bassins hydrographiques du fleuve Nil, ce lac
est très connu pour ses poissons dont les genres Tilapia, Clarias,
Protoptères, Barbus. La capture des Tilapia constitue une source importante de revenus pour les
familles riveraines du parc et pour les pêcheurs dans les enclaves de pêcheries de Vitshumbi,
Nyakakoma. Ce lac est devenus célèbre par son enclavement total dans le Parc National des
Virunga, site du patrimoine mondial.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-16Rapport d’étude
Plusieurs étangs occupent aussi des espaces non négligeables dans le territoire. Le groupement de
Gisigari possède 5 grands étangs : Chuki, Kijege, Kirwa, Buchoko et Nyehanga. Le groupement de
Bukoma en dispose deux grands. Dans le groupement de Jomba, citons l’étang Chankeri d’origine
tectonique. Il y a lieu de signaler l’existence de plusieurs zones marécageuses dont les plus
importantes se localisent au niveau de Jomba sur la rivière Kamira, près de Kinyandonyi sur la
Kabaraza, au niveau de Kibirizi sur la Rwindi.
g. Climat
D’une manière générale, la zone de notre étude connaît deux saisons pluvieuses et deux saisons
sèches qui se repartissent comme suit :
De mi-septembre à mi-décembre, grande saison pluvieuse,
De mi-mars à mi-mai, petite saison pluvieuse,
Mi-décembre à début mars, petite saison sèche,
Mi-mai à début septembre, grande saison sèche. La pluviométrie est très variable et se situe entre
900 mm et plus de 2 000 mm d’eau de pluie par an. Les zones les plus arides sont les régions nord,
autour du lac Edouard et les plus humides se localisent dans la zone haute du secteur Mikeno.
Comme pour la pluviométrie, les températures varient aussi beaucoup avec les milieux. Dans les
milieux de basses altitudes, elles sont trop élevées et varient de 23 a 28 ºC dans les milieux de haute
altitudes (ici la partie occupée par la population humaine), les températures sont tempérée et varie
entre 24 ºC et 16 ºC ; de fois elles vont plus bas et peuvent atteindre 14 ºC.
h. Description sommaire du conflit entre Parc et population4
Les conflits opposant l’ICCN aux populations riveraines présentent différentes formes au point qu’il
est difficile de sérier le vrai déterminant. Toutefois, on note :
a. La violation des limites du Parc par les populations locales à la recherche dit - on de la terre pour
raison de croissance démographique et infertilité des terres.
Mais aussi par incitation politicienne pour des raisons électorales. Cette violation prend différentes
formes suivant les milieux : installation humaine (construction des maisons), envahissement pour
des raisons agropastorales, etc. L’occupation des certaines portions du Parc par les populations
riveraines ne date pas seulement de cette décennie. Ce sont des actes qui se répètent surtout
durant les périodes troubles de la RDC comme le signale Mugangu5 pour les périodes de « 1958
par le MNC/L, 1964 durant la rébellion, dernières durant les deux guerres de l’AFDL et du RCD.
b. L’absence ou mieux l’inadéquation des mesures (actions) incitatives au profit des communautés
locales. Ces dernières, reconnaissant qu’elles ont perdu leurs terres au profit du Parc, ne tirent
aucun profit de la protection du Parc alors qu’ils présument que l’Institution en charge de la
gestion (ICCN) fait entrer des recettes de ce Parc.
c. L’insécurité grandissante dans la province. Depuis plus d’une décennie, la province du Nord-Kivu
subit des guerres et conflits armés à répétitions avec des conséquences graves sur les
populations de cette contrée : pillage, destruction des cultures, assassinat et tuerie des
populations, déplacement des populations, etc.
d.
La pauvreté et le manque d’opportunité d’emploi est un autre déterminant au point que toute la
population active se rabat sur l’exploitation des ressources du Parc sans conscience : fabrication
de braises, sciage, braconnage, coupe de bois de construction et tuteurs, etc.
4
KUJIRAKWINDJA et al. 2008
MUGANGU, S., 2003. Conservation et utilisation durable de la biodiversité en temps de troubles armes, cas du Parc
National des Virunga.
5
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-17Rapport d’étude
2. Revue de la littérature sur la vie des Peuples
Autochtones
Les Pygmées de la région des Grands-Lacs
Figure 4: Les pygmées batwa de la région des grands lacs © Minority Rights Group 2001
2.1.
Situation géographique et socio démographique
Les Pygmées Batwa de la région des Grands-Lacs6 vivent dans des régions du sud de l’Ouganda, de
l’Est de R DC, du Rwanda et du Burundi. On estime que cette population Batwa compte de 70000 à
87000 personnes dispersées sur une zone d’environ 100.000km2. Les Batwa sont minoritaires en
nombre et aussi politiquement, rassemblant de 0,02% à 0,7% de la
population des divers pays qu’ils occupent aujourd’hui. Ils ne constituent ni une force ni un groupe
politique important.
Les Batwa se considèrent comme un peuple colonisé : tout d’abord par les agriculteurs, puis par les
pasteurs en maints endroits et enfin par les Européens. Dans certaines zones, les Batwa ont défendu
avec acharnement leurs forêts ancestrales contre les empiétements de ses envahisseurs. Mais
aujourd’hui, ils ont presque tous vu leurs forêts disparaître ou leur droit d’y
vivre dénié. Chaque groupe colonisateur a fait peser une forte pression sur la forêt d’origine, en
transformant la majeure partie en terre cultivée, en pâturage, en plantation commerciale et, plus
récemment, en zones protégées pour les réserves de chasse et les exercices militaires.
Dans ces régions, de nombreux Batwa furent incapables aux dix-neuvième et vingtième siècles, de
subsister uniquement grâce à la chasse et à la cueillette à cause d’une déforestation à grande
échelle.
2.2. La discrimination : Le problème majeur
La discrimination contre les Batwa revêt trois formes principales7 : les stéréotypes négatifs, la
ségrégation et le déni des droits.
Au mépris de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination
raciale, ces types de discrimination vis-à-vis des peuples autochtones sont courants et représentent
6
7
LEWIS 2001, p.5
LEWIS Op. cit. p.14
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-18Rapport d’étude
un problème grave dans un certain nombre de pays d’Afrique. Les chasseurs-cueilleurs et les anciens
chasseurs–cueilleurs sont parmi ceux qui subissent les types les plus graves de discrimination
ethnique en Afrique aujourd’hui principalement de minuscules minorités qui sont reconnues par ellesmêmes et par leurs voisins comme étant la véritable population autochtone, descendant des premiers
habitants des zones qu’ils occupent. En contraste avec les points de vue locaux populaires, des
études comparatives montrent que la discrimination est très grave et très dommageable lorsque les
chasseurs-cueilleurs ont perdu presque toute possibilité de vivre de la chasse et de la cueillette, et ont
dans une large mesure, adopté le mode de vie de leurs voisins. La discrimination est bien plus un
problème à la campagne fait des populations locales y compris des fonctionnaires locaux. La situation
des Batwa en est un exemple cruel.
 Les stéréotypes négatifs
En général, leurs voisins pasteurs et agriculteurs associent étroitement les chasseurs-cueilleurs à la
vie sauvage, à la brousse inculte. Tout comme la vie sauvage, les Batwa sont méprisés mais aussi
craints. Ils sont comme des animaux dont la sexualité n’est pas limitée par des interdits culturels, des
gens qui comme des animaux insatiables, se nourrissent d’aliment écoeurant et tabous, qui sont
incapables de ressentir la moindre honte ou décence, des gens qui sont capables de tout. Ils ne sont
bons que pour emplois sales et fastidieux et soient identifiables par leur attitude et leur petite taille.
Ces stéréotypes, impliquant une infériorité physique et innée, sont caractéristiques d’idéologies
racistes présentes dans le monde entier.
Les différents types de violation des droits humains dont souffrent les peuples autochtones confirment
toute ces questions fondamentales : ils sont tous marginalisés et beaucoup n’ont pas droits à
l’existence en tant que peuples, ni le droit de déterminer leur propre développement.
 Marginalisation dans les services sociaux
Selon IWIGIA8, citant le rapport du groupe de travail d’experts de la commission africaine des droits
de l’homme et des peuples sur les populations, dans beaucoup de régions occupées par les peuples
autochtones, les infrastructures sont insuffisantes voire inexistantes. Les services sociaux comme les
écoles, les infrastructures sanitaires, les réseaux routiers sont rares et éloignés ou légers. Cela a eu
un impact négatif sur le nombre d’employés et la qualité de leurs services. En conséquence, le taux
d’analphabétisme et le taux de mortalité dans ces régions sont beaucoup plus élevés, considération
faite aux régions occupées par le reste de la société. Le manque de leurs propres professionnels
dans les domaines de l’éducation, de la santé humaine et animale, du système judiciaire et de
l’administration publique prive les peuples autochtones de la représentation dans les instances
importantes de prise de décision à tous les niveaux.
Vivant dans des endroits éloignés, retirés, isolés, beaucoup d’autochtones n’ont pas d’accès suffisant
à l’école. Ce qui fait que le taux de scolarisation est souvent de moins de 50% inférieur au niveau
national et le taux d’alphabétisation sont aussi très faibles en général. En raison des
faibles niveaux d’instruction, les peuples autochtones se retrouvent avec des faibles revenus par
habitants, une espérance de vie faible et décroissante à cause de la faiblesse des normes
nutritionnelles et du niveau insuffisant des soins de santé primaire. A cela s’est récemment ajouté
l’abus de l’alcool, le niveau élevé de violence conjugale, le crime et la dépression. Des exemples de la
marginalisation sociale des peuples autochtones sont de plusieurs ordres et nous en citerons juste
quelques-uns :
- Le droit aux soins de santé et à l’assistance médicale ;
- Le droit à l’éducation ;
- Le droit de déterminer son propre avenir ;
- Les droits fonciers.
 Le droit aux soins de santé et à l’assistance médicale
Les Batwa du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda sont très discriminés en ce qui concerne les soins
du fait de leur pauvreté et de leur marginalisation. L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est
très limité et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants.
Les taux de malnutrition et les statistiques de la santé sont généralement mauvais dans la région des
8
IWIGIA, 2005 : p. 58
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-19Rapport d’étude
Grands Lacs et dans ces conditions, les Batwa, qui n’ont ni terre ni d’autres ressources pour se
nourrir sont parmi les premiers à souffrir9.
Les taux de mortalité infantile sont très élevés chez les Batwa. Les autorités reconnaissent que les
niveaux de mortalité infantile chez les Batwa sont extrêmement élevés et que leur nombre dépasse
toutes proportions. Les Batwa connaissent beaucoup de difficultés dans le domaine de l’alimentation
et de la nutrition et les enfants batwa souffrent de malnutrition chronique.
Ils n’ont pas accès à l’eau potable parce qu’ils vivent dans des régions éloignées. Par manque
d’argent pour s’acheter des médicaments et en raison de la discrimination dont ils sont victimes, les
Batwa ne vont pas aux centres de santé et il ne leur reste qu’à espérer que la maladie guérira d’ellemême ou à faire de l’automédication.
Beaucoup de Batwa, spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent de paludisme parce qu’ils
ne peuvent pas s’acheter de médicaments. Les Batwa ont un niveau très bas de vaccination des
enfants et ces derniers sont exposés aux maladies les plus dangereuses (tétanos, coqueluche,
rougeole et poliomyélite). Les mères enceintes ne fréquentent pas les centres de santé, elles ne
reçoivent pas les vaccins nécessaires et généralement, elles accouchent à la maison dans de
mauvaises conditions d’hygiène. Beaucoup de mères et enfants Batwa meurent ainsi pendant
l’accouchement.
 Le droit à l’éducation
Selon MRG10, au Rwanda, au Burundi et en Ouganda, le préjudice courant consiste à considérer les
Batwa comme des retardés mentaux, et la grande majorité ne va pas à l’école. Même ceux qui
commencent l’école ne peuvent résister jusqu’au bout simplement du fait de se sentir discriminés,
marginalisés par les enseignants et leurs camarades.
Les raisons de ce mépris et de cette discrimination sont que les enfants Batwa sont mal habillés, mal
nourris, et sans assurance devant les autres enfants en raison de l’isolement qui caractérise leur vie.
Le mépris de certains enseignants est reflété par exemple dans le fait que lorsqu’un
enfant Twa commet une erreur, l’enseignant affirme que l’enfant est un bon à rien, un rétrogradé ou
un retardé mental.
A cause de leur pauvreté, les parents Batwa ne sont pas à même de trouver pour leurs enfants le
nécessaire pour l’école à savoir l’uniforme scolaire, les livres, les cahiers, les stylos, etc. Tout cela a
pour conséquence pour les enfants Batwa d’une part de ne pas fréquenter l’école, d’autre part de
quitter ou abandonner l’école pour ceux qui s’étaient déjà inscrits. Le taux de fréquentation de l’école
primaire chez les Batwa de RDC est de 11% contre 72% pour l’ensemble du pays. L’analphabétisme
en RDC tourne autour de 20% à 53%, mais il est de 94% pour les Batwa11.
Selon CAURWA12, pour le cas du Rwanda, comparativement au niveau national, le taux net de
scolarisation à l’école primaire des bénéficiaires de la CAURWA est trop faible (48%) contre 72,8% du
niveau national. Au primaire le taux net de scolarisation chez le sexe féminin est un peu plus élevé
par rapport à celui du sexe masculin c’est-à-dire 55% contre 45%.
 Le droit de déterminer son propre avenir
Selon ROGER13, en violation de l’article 22 de la charte africaine, l’idée fondamentale de la plupart
des gouvernements et des ONG pour la politique de développement des Batwa et des autres peuples
Pygmées est profondément discriminatoire envers leur culture et leurs valeurs traditionnelles. On
considère souvent que le développement des Batwa va de pair avec la cessation de leur savoir et de
leur technologie traditionnelle.
Les activités traditionnelles des Batwa comme la chasse, la cueillette, le partage et le nomadisme
sont souvent perçues à tort, comme représentant un stade inférieur de l’évolution sociale, conduisant
à des famines et à des privations constantes. Ces suppositions ne sont pas confirmées par les études
sur pygmées chasseurs-cueilleurs qui montrent qu’ils ont une meilleure alimentation que la plupart
des peuples de l’Afrique subsaharienne.
9
IWIGIA Op. cit. p.59
MRG, 2003 p.42
11
WOODBURN, 1997
12
CAURWA 2004 p.17
13
ROGER, 1994 p.8
10
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-20Rapport d’étude
L’idée de moderniser la technologie de la chasse et de la cueillette est écartée d’emblée. Alors qu’on
encourage les paysans à acheter des charrues et des pesticides, les pasteurs à agrandir leurs
troupeaux, à les vacciner et à les décontaminer, on empêche activement les Batwa qui continuent à
chasser et à faire la cueillette d’obtenir des armes et des munitions adéquates pour remplacer leurs
lances, leurs arcs et leurs flèches. Alors qu’on encourage les fermiers à vendre leurs récoltes, les
gardiens de troupeaux leurs bétails et leurs chèvres et que les pêcheurs peuvent vendre leurs prises,
on ne permet pas aux Batwa de chasser légalement et de vendre la viande du gibier qu’ils abattent.
Quelles que soient les justifications invoquées, tout cela implique clairement une discrimination contre
le mode de vie traditionnel des Batwa14 Les stéréotypes négatifs sur les Batwa sont profondément
ancrés qu’il est rare que les organisations qui proclament le « développement », « l’intégration », ou «
l’assimilation » des Batwa les consultent, parce qu’ils sont considérés comme « arriérés » et sans
opinion valant la peine d’être entendue. Les solutions sont planifiées et imposées de l’extérieur très
fréquemment par des non-Batwa vivant dans les centres urbains. Dans certaines régions, les Eglises
rivalisent entre elles dans leur effort pour convertir et « fixer » les Batwa15
Ces initiatives ne font fréquemment que substituer, à la dépendance envers les fermiers, la
dépendance envers une autre institution extérieure. De telles entreprises peuvent avoir de sérieuses
conséquences pour les Batwa. Les communautés se divisent, de faux leaders émergent, soutenus
par ces projets, opposant les progressistes, aux « traditionalistes », utilisant les bénéfices de ceux-ci
pour en favoriser certains et en isoler d’autres, parfois causant l’effondrement de leur organisation
sociale.16
 Les droits fonciers
En matière de droits fonciers LEWIS17 signale le mépris flagrant de la charte africaine, le déni des
droits fonciers des chasseurs cueilleurs comme étant presque universel en Afrique, bien que ces
droits aient été reconnus dans d’autres parties du monde comme l’Australie et le Canada. La chasse
et la cueillette sont souvent considérées comme écologiquement non viables ou comme un usage
rétrograde et non économique de la terre. La terre utilisée de cette manière est considérée comme
disponible et est librement, voire sans ménagements, prise, sans aucune considération des droits de
propriété des chasseurs-cueilleurs. L’idée largement répandue et fortement discriminatoire est que la
chasse et la cueillette ne sont pas un usage légitime de la terre et ne confèrent pas de droits à son
occupation continue. Cela contraste avec la vision largement répandue que l’agriculture et parfois
aussi l’élevage, constituent un usage légitime de la terre pour lequel les occupants peuvent réclamer
des droits exclusifs et ne peuvent pas être dépossédés irrégulièrement et sans obtenir réparation.
Beaucoup de communautés Batwa conçoivent leur droit à la terre en terme de droit collectif, à titre
plus souvent clanique qu’individuel. Ceci est spécialement vrai pour les Batwa vivant en forêt. La
faible responsabilité des Batwa a rendu difficile l’organisation d’une résistance contre l’empiètement
des étrangers sur la terre possédée en commun spécialement quand cette terre est constituée de
forêt. Le droit collectif à la terre n’est pas reconnu dans le droit foncier actuel dans la région.
Seuls des particuliers ou des institutions officiellement reconnues peuvent demander des titres de
propriété foncière. De plus, les règlements relatifs à l’occupation continue dans les demandes de
titres fonciers font une discrimination envers les Batwa nomades en ne tenant pas compte du fait que
la majeure partie de leur terre semble être inoccupée la plupart du temps. On continue de refuser aux
Batwa le même accès à la terre qu’aux autres peuples. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux est sans
terre, ils sont relégués comme locataires ou squatters sur des terres qui appartiennent à d’autres
particuliers, à des Eglises ou au gouvernement.
S’ils possèdent quelque terre, ce n’est souvent que celle où se trouve leur maison. En Ouganda
(1995), 82% des Batwa étaient insuffisamment sans terre, ceux qui en possèdent la trouvaient
insuffisante pour leurs besoins alimentaires18.
LEWIS et KNIGHT19 affirment qu’au Rwanda en 1993 seulement 1,6% des Batwa avaient
suffisamment de terre pour cultiver. C’est seulement de manière exceptionnelle que des Batwa ont
14
LEWIS et KNIGHT, 1996 p.34
ADRIAENSSENS, 1996.
16
DOCIP :(59-60).
17
LEWIS, Op. cit. p.18
18
ROGER, 1994 p.40.
15
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-21Rapport d’étude
été inclus dans la redistribution des terres après l’indépendance, la plupart des terres toujours
occupées par les Batwa l’étaient déjà avant l’indépendance. Dans le passé, des Batwa avaient reçu
de la terre des chefs de lignage pour les services rendus.
Quelques communautés batwa créèrent même leurs propres terres de cultures par débroussaillage
dans la forêt. Aujourd’hui, plusieurs de ces communautés restent sur une petite partie de leur terre
originelle. Il a cependant été difficile pour les Batwa de garder leur terre, même quand ils possédaient
des droits reconnus. La région montagneuse habitée par les Batwa est extrêmement fertile et
convient très bien à l’agriculture. Il s’est produit une migration si intense de fermiers que ces régions
ont une des plus fortes densités de population de l’Afrique rurale. La compétition pour la terre est
féroce. Un très petit reste inexploité et les propriétés sont distribués inégalement entre les groupes de
fermiers et pasteurs. Avec de telles pressions sur la terre, les Batwa sont des victimes faciles pour
l’expropriation. Cela peut arriver de plusieurs façons :
- Expulsion de la terre appartenant aux Batwa
LEWIS20 a montré que beaucoup de Batwa sont locataires de fermes privées. Comme les installations
des fermiers s’agrandissent et que la demande de terre s’intensifie, les endroits occupés par les
locataires sont récupérés pour pourvoir aux besoins des parents des propriétaires des terres. Les
Batwa ressentent souvent cela comme une injustice, surtout quand ils résident sur place depuis de
nombreuses années. Beaucoup refusent de partir, provoquant des conflits dans lesquels les
probabilités de succès penchent lourdement en leur défaveur.
- Diminution des terres des Batwa
Des communautés Batwa pourvues de terres racontent fréquemment comment des voisins étendent
les limites de leurs champs pour incorporer la terre batwa, particulièrement si celle- ci est forestière ou
en jachère. Cela est souvent fait subtilement et sur de longues périodes mais peut aussi se produire
par intermittence, souvent avec menaces et intimidations. Dans certains cas, les autorités locales sont
elles-mêmes impliquées dans la guerre d’usure. Il est à remarquer que des fermiers locaux entrent en
collusion avec les autorités locales pour s’accaparer des terrains des Batwa.
- Epuisement des ventes de terre
Bien qu’à l’origine les Batwa aient possédé suffisamment de terres cultivables pour leurs besoins,
comme leur population s’est accrue, souvent en raison de locataires expulsés et d’autres parents
Batwa sans terre venus chercher refuge chez eux, la terre cultivable disponible pour chaque famille a
diminué. Quand les Batwa n’ont plus assez de terre pour se nourrir toute l’année, ils sont exposés au
cercle vicieux de famine et de perte de terre.
Généralement, les Batwa qui sont dans cette situation souffrent d’une grande disette durant la période
juste avant la moisson, quand les récoltes mûrissent encore, et quand les provisions de l’année
précédente sont épuisées (et surtout que les réserves sont presque inexistantes chez eux). Les
voisins qui convoitent leurs terres viennent dans la colonie batwa avec des moutons ou de la banane
et les persuadent de vendre ou de leur accorder le droit d’utiliser la terre en échange de nourriture. De
cette façon, de nombreuses communautés Batwa ont perdu toutes leurs terres cultivables. Dans
d’autres endroits, il arrive que de l’alcool soit fourni en abondance aux propriétaires batwa pour leur
faire accepter de vendre leur terre, souvent pour une bouchée de pain. Il est probable que dans des
circonstances sociales et économiques moins éprouvantes, ils ne se laisseraient pas si facilement
persuader d’abandonner leur terre.
 La vie sociale des Batwa21
La plupart des Batwa d’aujourd’hui, environ 60.000 à 76.000 personnes, font partie de cette catégorie
qui reflète assez mal les activités de la plupart des Batwa (potiers) aujourd’hui, mais doit être
comprise dans le contexte historique d’adaptation des Batwa alors que les fermiers immigrants et les
bergers ont colonisé sans répit leur habitant forestier.
19
LEWIS et KNIGHT, Op. cit. p.38
LEWIS Op. cit.p.19
21
LEWIS, Op. cit.
20
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-22Rapport d’étude
Au fur et à mesure que de nouveaux arrivants s’installaient dans les forêts batwa et les transformaient
en terre agricole ou en pâturages, les batwa diversifiaient leur activité. En plus de la chasse et de la
cueillette, ils allaient de ferme en ferme, les hommes offrant leurs services en tant que protecteurs,
artisans et ouvriers, tandis que les femmes travaillent comme potières. Comme un nombre croissant
d’immigrants est arrivé, transformant la forêt en terres agricoles, il est devenu de plus en plus difficile
pour de nombreux batwa de trouver de la nourriture sauvage et d’autres ressources de la forêt.
Bien que s’installant parfois pour de longues périodes comme clients ou locataires de fermes
particulières, la plupart des Batwa restaient très mobiles, vivant dans des huttes de feuillage et de
feuilles de bananiers et semblaient peu se soucier, jusqu’ à une époque récente, du fait qu’ils
n’avaient pas de terre.
Tout en maintenant leurs propres valeurs et leur mode de vie, ces groupes ont adopté de plus en plus
les langues et les pratiques religieuses de leurs voisins. Ils partagent leurs noms de clans et leurs
pratiques matrimoniales et tiennent des rôles de première importance pendant les rites en l’honneur
des chefs et les rites de fertilité de la terre.
En raison de la transformation de la forêt en terres arables et pâturages, un grand nombre de Batwa
en est venu à dépendre de la poterie si bien que celle-ci a remplacé la forêt et la chasse
comme symbole de l’identité Batwa. Le fait que ce soit une activité féminine qui en soit venu à
symboliser leur identité reflète l’importance croissante des femmes dans l’apport de moyens
d’existence pour le groupe. Avec la mise hors la loi stricte de la chasse non autorisée et aucune terre
à cultiver, la contribution des hommes à l’économie du ménage a diminué considérablement.
Aujourd’hui les femmes sont le noyau de la vie familiale. En général, les mariages sont instables et de
nombreuses femmes interviewées avaient déjà eu plusieurs maris :
Les enfants restent toujours avec leur mère et quand celle-ci est malade ou se trouve dans
l’incapacité de travailler pour la famille, ils perdent leur rôle de soutien de famille, ils perdent
également leur amour propre et leur valeur sociale. De nombreuses femmes se plaignent de
l’alcoolisme de leur mari. Les hommes quant à eux, se plaignent d’avoir du mal à garder leurs
femmes parce qu’ils sont trop pauvres pour leur acheter des vêtements ou des cadeaux des
investissements à long terme, de nombreux Batwa choisirent des activités économiques au
revenu immédiat. Ils sont devenus travailleurs du bois, rétameurs, forgerons, potiers, travailleurs
journaliers, griots et artistes.
Economiquement, les Batwa sont généralement caractérisés par une pauvreté extrême. Comme
partout ailleurs les Batwa du Rwanda seraient parmi ceux qui ont peuplé le Rwanda dans les
premières heures. Cette population avait au départ un mode de vie particulier, du temps des forêts au
Rwanda, ils vivaient de la chasse et de la cueillette. Ils étaient toujours nomades, se déplaçant à la
recherche du gibier.
Une partie de la population Batwa qui vivait dans les forêts y a été expulsée. Actuellement, ils vivent
dans des conditions vraiment déplorables et inhumaines, ils vivent sans terre ni logement du tout.
Ceux qui n’ont pas été victimes d’expulsion qui ont appris à s’adapter à la vie sédentaire n’ont
malheureusement pas eu la chance de s’adapter facilement aux conditions de vie.
Ils ont été victimes d’une farouche marginalisation de la part des autres membres de la population. A
cause de l’exclusion qu’ils ont vécue ce qui ne les a pas du tout avantagé, au contraire ils en ont
récolté de graves conséquences qui les rendent victimes d’une injustice sociale. Socialement cette
partie de la population est la plus arriérée. Elle compte plus de 99% d’analphabètes, leurs enfants en
âge scolaire n’étudient pas pour plusieurs raisons : Leurs parents n’ont pas encore compris le bien
fondé des études, ils n’ont pas des moyens nécessaires, ils ne parviennent pas à nourrir leurs familles
convenablement et ils ne peuvent vêtir leurs enfants, les familles qui vivent sans maisons d’habitation
pour toutes ces raisons22.
22
CAURWA, Op. cit. pp.6-7
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-23Rapport d’étude
3. Présentation de l’étude
3.1. Contexte et justification de l’Etude
Les problèmes auxquels le Parc National des Virunga (PNVi) fait face sont essentiellement liés à des
pressions externes, en raison de la forte densité de population et du niveau de pauvreté. Se sont
récemment ajoutés à ces facteurs les mouvements récents des populations déplacées des guerres ou
de conflits internes (Idps). Le niveau de dépendance des populations riveraines sur les ressources
naturelles ; le type de ressources recherchées ; les activités économique des habitants ; le potentiel
de développement des activités alternatives et d’autres paramètres socio-économiques, ont besoins
d’être documentés et quantifiés afin d’une part de pouvoir établir une politique de collaboration ICCN populations riveraines et d’asseoir les projets de conservation et de développement intégrés, et
d’autre part, de servir de ligne de base pour le suivi à long terme du projet PREPAN, et d’autre projets
partenaires associés.
Dans ce cadre, la Frankfurt Zoological Society (FZS) est impliquée dans les activités d’appui à la
gestion du Secteur Mikeno du Parc National des Virunga à travers le projet PREPAN
ICCN/BCECO/DG/DPM/EM/2010 qui lui confère la qualité de Maître d’Ouvrage Délégué pour
l’implémentation d’activités pour améliorer la gestion du Secteur Mikeno.
Ce projet poursuit quatre objectifs spécifiques et dont le quatrième consiste à mettre en œuvre de
manière satisfaisante des sauvegardes environnementales et sociales des 5 documents de la Banque
Mondiale en matière de projet, à savoir :
(1) le cadre de Politique de Réinstallation des peuples autochtones
(2) le cadre Fonctionnel/procédural de l’ensemble des opérations du projet ;
(3) le plan de développement des Populations Autochtones ;
(4) le plan de gestion environnementale et sociale et enfin
(5) l’Etude d’Impacts Environnemental et social.
En Août 2011, l’étude socio-économique réalisée par le projet PREPAN avait permis de mettre en
évidence le statut socio-économique, les attitudes et perceptions des communautés riveraines du
secteur Mikeno vis-à-vis de la conservation des ressources naturelles de cette partie sud du Parc
National des Virunga.
Bien que quelques aspects touchant la vie des Peuples Autochtones Batwa avaient été décrits dans
cette étude dans l’ensemble, les informations y afférentes n’étaient que partielles et incomplètes.
Vu l’urgence et la pertinence de procéder à la réinstallation de 131 ménages de cette population
installée actuellement au travers les cinq communautés pygmées ( Hehu/Kibumba, Sesero/Kisigari,
Bunagana/Djomba et Chanzo/Djomba) dans le terrain de Nyabirehe d’une superficie 47,9 ha leur
octroyé par l’Honorable Mwami NDEZE Dieudonné de la Chefferie de Bwisha/Territoire de Rutshuru,
il s’avère indispensable d’avoir une compréhension plus approfondie des conditions de vie socioéconomique & culturelle et surtout leurs attitudes et perceptions actuelles. Une fois collectées, ces
informations seront utilisées pour l’élaboration d’un Plan de Développement de ces Peuples
Autochtones BATWA qui devra orienter le projet sur les stratégies à développer pour une mise en
œuvre effective et efficace de l’ensemble des activités liées à leur vie non seulement dans le
nouveau village de Nyabirehe où ils seront installés mais aussi et surtout avec les communautés
d’accueil voisines avec qui ils seront appelés à vivre.
3.2. Objectif de l’étude
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-24Rapport d’étude
L’étude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa pygmées sur
la conservation autour du secteur Mikeno/Secteur Sud du Parc National des Virunga se propose les
objectifs ci-dessous :
3.2.1. Objectif global
Collecter les données socio-économiques, culturelles et environnementales des peuples autochtones
Pygmées vivant autour du secteur Mikeno en vue de l’élaboration d’un plan de développement qui
guidera la mise en œuvre des activités relocalisation de cette population dans leur nouveau site de
Nyabirehe.
3.2.2. Objectifs spécifiques
a. Identifier les paramètres socio-économiques détaillés des communautés Pygmées riveraines
du secteur Mikeno en rapport avec leur mode vie qui sont des paramètres de classification
des classes sociales (habitat, équipement, ect.), les soins de santé et l’éducation.
b. Dégager les perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des
ressources naturelles du secteur Mikeno du Parc National des Virunga ;
c. Identifier les pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur la
gestion pérenne des ressources du parc ;
d. Dégager les attentes des communautés Pygmées pouvant contribuer à la gestion du
Parc;
e. Proposer un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources
naturelles tout en améliorant les conditions de vie socio-économiques des communautés
Pygmées ;
f. Produire un plan de développement des Peuples Autochtones BATWA Pygmées à
réinstaller dans leur Village de Nyabirehe.
3.3. Objet de la mission de l’étude
La logique actuelle de la gestion des ressources naturelles se veut participative dans la mesure où
elle cherche à impliquer les communautés riveraines. Cette logique part du postulat selon lequel la vie
des communautés dépend directement ou indirectement des ressources naturelles. Cette
dépendance peut avoir de l’impact positif voire même négatif sur la longévité de celles-ci. Cette étude
veut s’attelle à dégager les sentiments des Pygmées, leurs opinions, leurs perceptions du problème et
des suggestions pour la gestion du Parc.
3.4.
Population d’étude
Cette étude cible les populations Pygmées vivant dans les 5 villages riverains du secteur Mikeno, sud
du Parc national des Virunga en Province du Nord – Kivu dans le paysage Virunga (Landscape 12),
territoires de Rutshuru et Nyiragongo; Collectivité chefferie de Bwisha et Bukumu.
3.5. Méthode et techniques de récolte
L’étude s’est attelée à récolter les données quantitatives et qualitatives. Les données quantitatives
ont été accessibles grâce à des interviews structurées soutenues par questionnaire dans le ménage,
tandis que les données qualitatives ont été obtenues en recourant aux techniques telles que les
interviews semi structurées avec des informateurs clés et les groupes de discussions focalisées qui
ont été organisés dans certains villages ciblés. A ceci, il convient d’ajouter la technique d’observation
directe qui a consiste à observer et décrire le comportement et l’environnement de chaque ménage
Pygmées.
L’approche enquête ménage consiste à utiliser la méthode de boulle de neige. Celle –ci consiste à
considérer par village un certain nombre de ménage à enquêter selon le principe de proportionnalité.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-25Rapport d’étude
Cependant, étant donné que la population pygmée à étudier a été numériquement très réduite, (130
Ménages attendus), nous nous sommes proposés de passer de porte à porte et de soumettre notre
questionnaire à tous les ménages possibles.
L’analyse documentaire nous a aidé à accéder aussi aux informations disponibles sur les populations
sous étude, mais aussi elle a permis de comparer les résultats des études antérieures ou la littérature
existante sur la situation environnante du milieu d’étude.
3.6.
Formation et standardisation des assistants à la recherche
7 assistants à la recherche (enquêteurs) ont été choisis et formés sur les méthodes adoptées pour
conduire et pour se familiariser sur le questionnaire et tous les concepts utilisés dans cet aperçu. La
formation a porté sur les objectifs de l’étude, la méthodologie et les techniques de collecte de
données. L’outil principal de collecte des données a été revu question après question pour s’assurer
que tout le monde le comprend de la même manière.
3.7. Récolte de données
Pour le besoin de l’étude, 7 (sept) enquêteurs ont été recrutés et formés à Goma et déployés sur le
terrain. Ceux-ci ont été recrutés sur base de l’expérience passée en matière d’enquête similaire tout
en privilégiant le critère d’engagement à travailler de façon indépendante dans des endroits
difficilement accessibles. Pour raison de fiabilité et d’exhaustivité des données à collecter, l’enquête a
été faite de manière systématique village par village.
Ainsi, l’étude a ciblé les villages de Hehu/Kibumba, Sesero / Rugari-Kisigari, Bunagana /Djomba et
Chanzo/Djomba où sont situés les ménages des 5 communautés pygmées existant autour du secteur
Mikeno. Une enquête ménage a été menée avec comme objectif principal la récolte des données
quantitatives.
3.8. Les groupes de discussion focalisée /interview semi structurées
Trois groupes de 8 à 12 participants ont été organisés dans quelques communautés pygmées cible
de l’étude. Dans les focus groupes certains aspects ont été approfondis notamment l’accès à la terre,
l’utilisation et le droit de propriété du sol, les activités de la conservation, les relations entre population
et gestionnaires du parc, les problèmes rencontrés et les solutions envisagées avec un accent
particulier sur les problèmes spécifiques des pygmées.
3.9.
Nettoyage, saisi et analyse des données
Le traitement et l’analyse de données ont été faits dès la sortie sur terrain après nettoyage et
vérification de la fiabilité des celles-ci. Ce travail s’est réalisé grâce à l’expertise d’un saisisseur sous
la supervision du Consultant. Ce travail a compris la mise en forme des protocoles, le nettoyage,
l’encodage, la mise en place d’une maquette de saisie, la saisie des données en recourant au prologiciel SPSS et la sortie des résultats en Word. L’analyse est une opération consistant à la
production et à l’interprétation des fréquences, des tableaux, des graphiques et de toutes mesures
utilisées (mesures de tendance surtout par le cas). Ce sont ces résultats qui ont facilité la rédaction
du rapport final.
3.10. Equipe de recherche
L’équipe de recherche est composée comme suit:
- Un Consultant Chercheur
- Sept Enquêteurs
- Un saisisseur des données
3.11. Les principales activités
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-26Rapport d’étude
Pour le présent travail, les principales activités incluent ce qui suit :
 La conception de la méthodologie ;
 La conception des outils de collecte des données (Questionnaire d’enquête) ;
 Revue de la littérature ;
 Le recrutement, formation des enquêteurs et test des outils de collecte des données,
 La collecte proprement dite des données,
 Le traitement et analyse des données,
 Rédaction et production du premier draft du rapport des travaux de terrain.
 Finalisation du rapport après le feed – back de FZS











3.12. Présentation des paramètres d’études retenus dans le questionnaire
Les indicateurs évalués pour cette étude socio – économique sont les suivants :
Les données telles que la démographique (sexe, taille du ménage, structure par âge dans le
ménage, ancienneté dans le milieu, le niveau d'éducation, l'emploi…) ;
Les données socio – économiques telles que le revenu de ménage, les activités
d’autosubsistance, vente et commercialisation des produits, produits agricoles source de revenu,
accès aux marchés, affectation des produits agricoles) ;
Niveau d’accès aux biens et certains avantages : la terre, biens meubles et immeubles, aux services
socio – sanitaires (soins de santé, eau potables), source d’énergie, accès aux infrastructures
éducative etc.
Ravage des cultures par les animaux et leur incidence sur la vie socio-économique des populations,
méthodes de lutte contre les animaux ravageurs des cultures,
Attitudes envers des activités de conservation (connaissance d’existence du parc et de sa
biodiversité, son importance, perception sur les agents du parc ainsi que leur travail, et ses
avantages, avantages tirés du parc, etc.) ;
Ressources naturelles convoitées par les pygmées dans le parc (gibier, produits forestiers ligneux et
PFNL,…);
Possibilité et le désir d’accès à l’espace forestier ;
Le souhait des pygmées pour améliorer leurs conditions de vie ;
Relation entre communauté Pygmées et autres communautés ainsi qu’avec le personnel du parc.
Coutume, vie et mœurs des pygmées : l’art, tradition, genre.
3.13. Difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées par les enquêteurs sur le terrain sont telles que les répondants
s’attendaient à quelque chose à la fin de l’interview mais à leur grande surprise rien ne leur était
remis, ce qui causait une certaine déception, colère pour certains et injures perpétrées contre les
enquêteurs.
D’autres difficultés à signaler par-ci par-là sont à savoir :
- Certaines autorités locales rencontrées sont plus penchées à demander de l’argent qu’à
donner de l’information ;
- Des longues distances à parcourir pour atteindre certaines localités ciblées dans Kisigari,
- Le nombre élevé des questions ouvertes ainsi que des questions exigeant des réponses
complexes ont aussi alourdi le processus de traitement et d’analyse.
- Nombre élevé des réponses par question et pour l’ensemble du questionnaire lesquelles,
selon le saisisseur a dépassé la fenêtre de saisie du logiciel ;
Néanmoins, tous les partenaires dans cette étude ont bravé ces aléas avec courage pour que ces
résultats soient mis à disposition pour matérialiser ce rapport.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-27-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
4. Résultats de l’étude
4.1.
Données démographiques
Cette section porte sur la présentation des résultats sur la répartition de ménages pygmées, leurs effectifs
par village selon les différents sites prospectés, la structure par âge dans le ménage ainsi que la
répartition par sexe des enquêtés.
Tableau 1 : Répartition des ménages selon les sites
Site
Village
SESERO
Tableau 2: Composition des ménages
Effectif
ménage
17
Taille de
ménage
Maya
2
Mukepfu
Sesero
Kitamorekwa
Nbre de
personnes
Effectif
Pourcentage
1
5
5
7,1
2
12
6
8,6
2
3
51
17
24,3
4
4
68
17
24,3
5
35
7
10,0
6
42
7
10,0
7
63
9
12,9
Katale
3
Ruhanga/Rebero
3
Ruhibi/Rebero
6
Gishamwa
1
KIBUMBA
Kibumba
3
HEHU
Hehu
5
KABAYA
Kabaya
9
CHANZU/GASIZA
Chanzu
13
JOMBA
TOTAL
70
8
16
2
2,9
Total
292
70
100,0
D’après le tableau 1, le gros des effectifs est localisé
à SESERO (28 ménages). Le village CHANZU (13
ménages) vient en deuxième position suivie de
KIBAYA (9 ménages).
Le tableau 2 montre au total une population pygmées de 292 âmes repartie dans 70 ménages.
On peut s’en apercevoir qu’un ménage est en moyenne constitué de 4 à 5 personnes bien que les
ménages de 5 à 7 individus ne soient pas également à négliger.
Rares sont les ménages pygmées de 8 personnes. Ce tableau présente seulement 2 ménages alors
que ceux à 2 personnes sont à 12. Il y a lieu de conclure que les pygmées ne sont pas nombreux
dans l’aire d’étude contrairement à ce qui à été établi dans nombreux rapports existants en rapport
avec leur effectif dans le secteur Mikeno. Il faut cependant souligner que, lors de passage des
enquêteurs, certains individus on été signalés en déplacement vers des sites hors Mikeno comme au
Rwanda, Kisharo et ailleurs pour des visites à leurs connaissances. Nous avons également retenu un
cas de mort à Tshanzu.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-28Rapport d’étude
La structure de la population sous étude selon l’âge et sexe est visualisée dans les graphiques ci-dessous.
4.2.
Structure par âge dans le ménage
Graph. 1:Structure par âge de la population étudiée
Graph. 2: Répartition par sexe des répondants
Les chefs des ménages de sexe masculin représentent 67,1 % contre 32,9 % chefs des ménages du sexe
féminin. Toutefois, les chefs de ménage sont plus nombreux au niveau des groupes d’âge 20- 50 ans.
4.3.
Comportement et Milieu de vie de la population sous étude
Graph. 3: Etat de santé physique des membres du ménage
Graph. 4: Tenue vestimentaire des membres du ménage
Quoique apparemment en bonne santé physique pour la plupart de Batwa du secteur Mikeno
(57,1%), il en demeure une certaine portion (27 %) dont l’état de santé physique apparaît mauvais ou
déplorable. Bon nombre d’entre eux marchent sans soulier avec des habits sales ou déchirés,
certains quoique minoritaires sont habillés mais à moitié nus (1,4%).
Il a été constaté plus haut que la majorité de chefs de ménage interrogés étaient du sexe male. Ainsi,
à la question de savoir l’occupation des enquêtés au moment de l’arrivée de l’enquêteur, le graphique
ci-dessous montre la tendance suivante :
Les hommes qui ont été les plus permanents à la maison au moment de l’interview, cette haute
tendance à l’oisiveté observée dans le graphique ci-contre (67,1%) pourrait leur être attribuée.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-29Rapport d’étude
Figure 5: Etat de santé physique d'un Pygmée à Sesero
Figure 6: Style d'habillement des Pygmées à Sesero
En effet, dans la communauté pygmée en général ce sont les femmes qui s’impliquent plus à
l’économie du ménage comme l’a montré une étude antérieure23. C’est ce qui explique qu’au moment
de l’interview les femmes soient en majorité absentes. Selon LEWIS cité par UWAYEZU24, les
femmes sont en général le noyau de la vie familiale car en général, les mariages sont instables et de
nombreuses femmes interviewées avaient déjà eu plusieurs maris. Les enfants restent toujours avec
leur mère et quand celle-ci est malade ou se trouve dans l’incapacité de travailler pour la famille, ils
perdent leur rôle de soutien de famille, ils perdent également leur amour propre et leur valeur sociale.
De nombreuses femmes se plaignent de l’alcoolisme de leur mari. Les hommes quant à eux, se
plaignent d’avoir du mal à garder leurs femmes parce qu’ils sont trop pauvres pour leur acheter des
vêtements ou des cadeaux.
Graph. 5: Occupation du répondant à l'arrivée de l'enquêteur
23
24
BREAD op cit.
UWAYEZU (2007) voir liste bibliographique
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-30Rapport d’étude
4.4.
Les conditions environnementales de vie pygmée du secteur Mikeno
L’habitat est considéré comme indicateur révélateur de la pauvreté observée dans bien de pays du
tiers monde. Nous examinerons dans le paragraphe qui suit les caractéristiques de l’habitat en ce qui
concerne la communauté sous étude.
 Caractéristique de la maison
Les études socio-économiques de ce type ont révélé que l’habitat en milieu rural n’est pas décent
pour plus de 70% d’habitants25. Le graphique ci-contre indique que toutes les maisons ont un
pavement en terre et qu’environ 5 maisons sur 10 ont des murs en paille contre environ 2 sur 10 en
bâche tandis que 8 sur 10 ont leurs toitures en bâche ou en paille. Ceci prouve à suffisance que cette
communauté vie encore sous une pauvreté criante et que les conditions de vie n’ont pas changé ou
alors se sont aggravées depuis leur expulsion en forêt.
Figure 7: Type de maison à Kibaya/Bunagana
Figure 8: Type de maison pygmée à Jomba
Graph. 6: Caractéristiques de la maison du répondant
D’autres caractéristiques examinées au cours de
l’étude sont les dimensions des maisons pygmées,
l’âge de chaque maison, les caractéristiques de
l’intérieur de chacune d’entre elles, la situation de
chaque
parcelle de la maison où vivent les
différents ménages ainsi que les alentours
immédiats..
 Ages des maisons pygmées du secteur Mikeno
Comme on peut l’observer sur le graphique 7, sept sur dix maisons ne dépassent pas 3 ans. Ainsi,
quelque soit le temps que les pygmées du secteur Mikeno viennent de passer sur leurs sites, les maisons
25
BREAD, Op. cit.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-31Rapport d’étude
servant pour leurs abris sont éphémères car la pauvreté qui leur caractérise ne peut en aucun cas leur
permettre de se procurer des maisons fut-ce que semi-durable.
Graph. 7: Age de la maison de l'enquêté
Figure 9: Maison d’hébergement pygmée à Jomba
Figure 10: Type d’abris pygmée à Sesero
Les caractéristiques à l’intérieur de chaque maison sont telles que les Pygmées construisent leurs
abris en prévoyant pour 6 maisons sur 10 une seule chambre à coucher, celle des parents. Environ 2
manages sur 10 possèdent une chambre pour les enfants et 3 ont une cuisine. Chez 2 sur 10
maisons on peut observer la séparation de 2 chambres à couché avec un salon
( graphique 8).
Le graphique 9 montre qu’à l’extérieur de la maison ; la parcelle n’est pas entretenue laissant ainsi
pousser les mauvaises herbes pour 48,6% des ménages tandis que 31,4% essayent d’entretenir leurs
cours. Des cas où des maisons des voisins existent aux alentours immédiats de la maison sont
constatés pour 11,5%. Nous avons observé seulement un seul ménage sur 10 qui pense à un jardin
autour de sa maison.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-32Rapport d’étude
Graph. 8: Caractéristiques de l'intérieur de la maison
Graph. 9: Caractéristiques des alentours de la maison
Pour s’informer sur les conditions hygiéniques des communautés pygmées du secteur Mikeno, la
situation de latrine et de celle de la poubelle ont également été examinées. Les graphiques 10 et 11
obtenu sont révélateurs de la situation environnementale de vie pygmée.
Graph. 10: : Etat de latrine du répondant
Graph.11: Etat de la poubelle du répondant
Latrine et poubelle sont quasi inexistantes dans le milieu pygmée du secteur Mikeno (Graphiques 10 et
11) . Pour le cas de la latrine, seules 4 ménages ont été observés posséder leurs propres latrines et bien
entretenues, tandis que 13 répondants ont déclaré en posséder mais utilisées de manière collective sans
s’occuper de l’entretien. 4 latrines ont été observées en bon état et utilisées de manière collective.

Informations sur les conditions historiques d’implantation
L’organisation sociale pygmée est fondée sur un campement temporaire occupé généralement par
quelque 60 personnes réparties dans une dizaine de huttes rapidement construites. Les campements
doivent pouvoir s’agrandir ou diminuer de manière à maintenir la viabilité des activités de chasse et
de cueillette ainsi qu’une certaine harmonie sociale. Une ‘stratégie d’évitement’ ; s’éloigner des gens
avec qui l’on est en conflit est une méthode commune pour résoudre les problèmes. Ils se servent en
général de leur mobilité pour éviter les problèmes tels que la faim, la maladie, la domination politique
par leurs voisins agriculteurs ou les différends qui peuvent s’élever entre eux.
Nous avons, en ce qui concerne les pygmées Batwa du secteur Mikeno, souhaité sonder les opinions
pour savoir le temps vécu sur leurs sites respectifs, le cas échéant leur milieu de provenance ainsi
que le contact existant à l’heure actuelle avec leurs milieux de provenance. Les graphiques cidessous ont permis de répondre à nos différentes préoccupations.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-33Rapport d’étude
Graph. 12: Temps vécu par le répondant sur le site
La lecture du graphique 12 montrent que les pygmées du secteur Mikeno ont perdu leur tradition
nomade en ce sens que beaucoup d’entre eux affirment ne pas connaitre leur lieu de provenance car
né ou venu étant enfants. Très rares sont ceux qui reconnaissent arrivés il n’y a pas longtemps.
Graph. 13: Visite du répondant vers son lieu de provenance
Dans une discussion tenue en groupe à Kibaya
(Bunagana), les pygmées déclarent arriver sur le site
depuis 5 ans en provenance de Tshanzu. Ils se sont
déplacés à cause de la guerre. C’est à Tshanzu que
la plupart d’entre eux sont nés. Le plus vieux d’entre
eux qui a été particulirement intérrogé déclare ceci.
Je suis né à Tshanzu même mon père est né là bas.
Le site de Tshazu a été occupé par nos grandspères après leur expulsion de la forêt du parc
national des Virunga, secteur Mikeno où ils vivaient.
A Kitamurekwa (Sesero) par contre, tout le monde
est inanime ; nous sommes tous nés ici, nos pères et
nos grands pères également. Nous ignorons donc
quand est-ce que nous sommes arrivés ici. Durant
toute leur vie nos grands parents vivaient grace aux
ressources de la forêt à coté de nous qui est
devenue aujourd’hui le Parc. Les Pygmées de
Kibumba reconnaissent quant à eux provenir de
Hehu. Ils habitaient Hehu après leur expulsion de la
forêt du Parc. Ceux de Hehu par contre se disent ne
pas avoir de lieu de provenance. Ils se déplacent de
temps à autre pour rendre visite à leurs confrère du
Rwanda.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-34Rapport d’étude
Graph. 14: Motif de visite au lieu de provenance
Dans 44 ménages les repondants ne trouvent pas quoi dire (graphique 14) en ce qui concernele motif
de visite du lieu de provenance. Il va s’endire que ne reconnaissant pas leurs lieux de provenance, ils
ne peuvent que garder silence. Les repondants qui reconnaissent leurs milieux de provenance sont
tentés d’y revenir pour des visites familiales ou pour y trouver à manger.
 Nom de la personne ayant plus vécu sur le site
Tableau 3: Nom de la personne ayant la plus vécu sur le site
Graph. 15: Connaissance de la personne ayant
KIBURISI
WA PINGA
WASHA
SEBASENI
BIRIHANZE
FREDERIC
RUBIGA
Site/Nom de la
personne
BUHIMBI
0
1
0
0
0
SESERO
4
3
4
2
0
KIBAYA
1
2
1
0
0
CHANZU/GASIZA
4
3
1
0
2
MAYA
1
1
0
0
0
HEHU
1
0
0
1
0
RUHANGA/REBERO
0
0
0
1
0
MUKEFU
0
0
0
0
1
RUHIMBI/REBERO
1
1
2
0
1
KITAMOREKWA
0
0
2
1
1
KIBUMBA
0
1
0
0
2
GISHAMWA
0
0
0
0
1
Total
12
12
10
5
8
La majorité des Pygmées interrogés reconnaissent les hommes le plus anciens sur leurs sites et
même et même sur les sites voisins. Globalement, les hommes les plus anciens et dont les noms
reviennent partout sur les sites visités sont les sieurs : KIBURISI WAPINGA, WASHA,
SEBASENI, BIRIHANZE FREDERIC et RUBIGA ; cependant, les trois premiers sont les plus cités
comme le montre le tableau 3.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-35Rapport d’étude
4.5.
Niveau d’accès aux biens et a bien d’autres avantages
Les Batwa ont été dépossédés de presque toutes leurs terres et ne jouissent pas d’un bail assuré
pour ce qui reste. Ils ont été dépouillés de leurs terres sans aucune procédure légale, en particulier à
une époque récente, lors de la création des réserves de chasse et des zones de conservation. Les
projets de conservation ont obligé les derniers groupes d’habitants de la forêt à quitter leurs forêts au
début des années 1990. Sans consultation ni réparation, le droit à pratiquer leur culture traditionnelle
a été dénié aux Batwa. L’économie d’artisanat des Batwa est devenue de plus en plus obsolète à
cause des marchandises produites en masse et bon marché, et ils sont devenus plus dépendants de
stratégies de subsistance marginales comme le travail journalier occasionnel ou la mendicité. En
1993, la mendicité était l’activité principale de 70 % des Batwa rwandais.
Le manque de sécurité des stratégies de subsistance des Batwa a contribué à leur appauvrissement
et à leur marginalisation. Nous avons, dans cette section, identifié les biens essentiels auxquels les
pygmées du secteur Mikeno peuvent accéder. Il s’agit des biens meubles et immeubles disponibles
pour chaque ménage.
Graph. 16: Statut des occupants de la parcelle
Le graphique 16 montre que 57,1 % des
chefs de ménage interrogés ont leurs
propres parcelles. Il s’agit de la même
tendance observée dans une étude
similaire menée par BREAD26 (2010)
dans la même contrait pour l’ensemble de
la population du secteur Mikeno. Celle-ci
a révélé que 63,6 % des pygmées
étaient propriétaires des parcelles qu’ils
occupaient. Dans ce même ordre d’idée,
le graphique montre que 12,9% sont
locateurs tandis que 25% sont gardiens
de parcelles. BREAD a observé quant à
lui 21,2% des Pygmées locateurs contre 15,2% des gardiens de parcelles. Ces tendances à la
location et garde des parcelles se sont plus observées à Kibaya et Jomba où les Pygmées vivent en
déplacement suite aux effets de la guerre observés dans la région. Notons en passant qu’au moment
de la rédaction de ces lignes cette situation devrait être plus catastrophique à Jomba, Tchanzu et
Kibaya suite aux nouveaux affrontements qui sévissent dans cette même région.
Les dimensions de la majorité de parcelles des répondants varient entre 1 et 40 m2 comme le
montre le graphique 17. En effet, 38,6% des ménages occupent des parcelles de dimensions
entre 1 -20m2 et 31,4% des parcelles de 21 à 40m2. On observe également que quelques 11,4%
des répondants possèdent des parcelles de dimension entre 80 et 100m2 et 11,2% autres
ménages possèdent celles variant entre 201 et 300m2. Des rares cas des ménages ont été
observés où des parcelles mesurent entre 700 et 2500 m2, 40 et 80m2, 140 à 200m2 et en fin
entre 300 à 500m2.
26
BREAD, Op. cit.p.41
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-36Rapport d’étude
Graph. 17: Dimensions de la parcelle du répondant

Accès à la terre
Le premier bien qui garantit la stabilité
d’un
ménage
est
la
terre.
Généralement, les Batwa sont dans une
situation telle qu’ils souffrent d’une
grande disette durant la période juste
avant la moisson, quand les récoltes
mûrissent encore, et quand les
provisions de l’année précédente sont
épuisées (et surtout que les réserves
sont presque inexistantes chez eux).
Les voisins qui convoitent leurs terres
viennent dans la colonie Batwa avec
des moutons ou de la banane et les
persuadent de vendre ou de leur
accorder le droit d’utiliser la terre en échange de nourriture. De cette façon, de nombreuses
communautés Batwa ont perdu toutes leurs terres cultivables. Dans d’autres endroits, il arrive
que de l’alcool soit fourni en abondance aux propriétaires Batwa pour leur faire accepter de
vendre leur terre, souvent pour une bouchée de pain.
Nous avons, dans la présente étude cherché à vérifier si les répondants possèdent des champs
qu’ils exploitent pour leur survie, le nombre des champs possédés, le statut de chacun des
champs et en fin réaliser un sondage sur la volonté d’en obtenir ailleurs que là où ils vivent.
Graph. 18: Possession de champ
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-37Rapport d’étude
Graph. 19: Nombre des champs
Graph. 20: Statut du champ en possession
Le graphique 18 montre que 41% des ménages des répondants vivent sans champs sur les 42%
qui en possèdent. Nous n’avons pas obtenu de résultats sur 17% des ménages.
La grande majorité de répondants ne possèdent qu’un seul champ par ménage (graphique 19).
En ce qui concerne le statut du champ, le graphique 20 montre que parmi les ménages qui
possèdent un champ, 24,3% seulement ont affirmé être propriétaires des champs qu’ils
exploitent tandis que 11,4% louent les champs et 2,9% ont mis en sont locateurs.
A la question de savoir si les Pygmées étaient prêts à occuper le terrain qui leur a été attribué à
Nyabirehe ; dimension du champ désiré et le type de maison rêvée ; les avis sont partagés.
Graph. 21: Lieu d’emplacement du champ du répondant
Quoique 62,9% des répondants souhaitent avoir
leurs champs là où nous les avons trouvés
(graphique 23), 20% d’entre eux seulement
déclarent demeurer dans leurs milieux initiaux
(graphique 22). 32,9% déclarent ne pas avoir de
choix (graphique 23), leur besoin n’étant rien
d’autre qu’avoir un champ, peu importe le lieu ;
26% craignent les maladies s’ils se déplaçaient
vers Nyabirehe tandis que 54% souhaitent
occuper leurs champs là où ils auront en même
temps leurs propres maisons (graphique 22).
Le graphique 21 montre qu’environ 4 sur 10
ménages sont trop exigeant en ce qui concerne
la dimension du champ désiré obtenir à
Nyabirehe, c’est-à-dire plus de 4 ares. Environ 2
sur 10 répondants exigent 2 à 4 ares tandis que
3 n’ont pas de choix.
.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-38Rapport d’étude
Graph. 22: Dimension du champ désiré par le répondant
Graph. 23: Motif d’emplacement exprimé par le répondant
Graph. 24: Les biens que possède le répondant
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-39Rapport d’étude
Graph. 25: Etat dans lequel se trouvent les biens du répondant
Graph. 26: Type de maison du rêve du répondant
 Biens meubles possédés
Il s’agit, dans ce paragraphe, d’identifier les types et l’état de biens que possèdent les chefs de
ménages interrogés. Les bien dont il est question sont entre autre : la radio, le vélo, la machine à
coudre, la moto, le téléphone, les outils aratoires, les ustensiles de cuisine et autres outils de
chasse. Le graphique 24 montre que 81,4% de ménages possèdent des ustensiles de cuisine usés.
21,4% possèdent une radio, 18,6% possèdent des houes, 12,9% ont une machette et 8,6% ont une
lampe torche. Il n’est donc pas possible, pour ainsi dire, de retrouver des biens précieux dans le
milieu pygmée au Mikeno à cause de l’extreme pauvrété qui les caractérise.
 Maison de son rêve
Quoique les condition d’habitat sous lesquelles vivent les pygmées du secteur Mikeno très
miserable, ils rêvent obtenir un jour des bonnes conditions de logement grâce au projet
PREPAN. Le graphique 26 fait ressortir les résultats du sondage des opinions des répondants
sur le type de maison de leur rêve. Il ressort de ce graphique que la majorité de personnes
intérrogées visualisent des maisons en dure, par contre, une minorité d’entre elles se reservent
et attendent n’importe quel type de maison qui pourrait leur être offerte.
Au sujet de la maison de son rêve, un jeune Pygmée de Bunagana déclare dans un groupe de discussion
qu’il souhaite obtenir une maison ordinaire de 30 tôles métalliques avec 4 chambres. Une vieille maman
souhaite avoir une maison à 5 chambres à couché car dit-elle, elle dispose de plusieurs enfants, elle rêve
une maison à deux salons; un pour elle et un pour ses enfants. Le salon devrait contenir des bons
meubles et les chambres avec lit et literie. Elle sollicite des ustensiles de cuisine. Plusieurs autres
intervenants optent pour des maisons en dur avec 4 chambres et un salon. A Bunagana, Sesero et
Kibumba, ils sont tous inanimes ; que les promesses se concretisent car disent-ils ; « nous sommes
fatigués avec vos promesses, vous dites que vous allé construire mais nous venons de faire longtemps à
attendre sans rien voir, assez avec vos promesses. Ne revenez plus nous parler nous avons besoin des
actes »
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-40Rapport d’étude
Biens rêvés
Graph. 27: Biens rêvés par le répondant
Graph. 28: Moyens d’obtention des biens
Pour connaitre les biens que ces derniers rêvent obtenir, les résultats du sondage sont repris
dans le graphique 27.
La plupart de repondants souhaitent obtenir des ustenciles de cuisine (62,9%). Les meubles de
la maison comme les chaises et tables sont cités dans environ 50% de ménages tandis
qu’environ 3 sur 10 ménage citent les outils arratoires comme machettes et houes. 4 sur 10
repondants souhaitent obtenir une radio, 4 à 5 souhaitent un matelas et 3 citent un téléphone
pour leur communication.
On s’apercoit donc que les biens prioritaires chez le pygmées sous étude sont les ustenciles de
cuisine, les meubles de la maison ; les outils aratoires ne viennent qu’en 4ème position après la
radio.
Comme moyens possibles pour obtenir ces bien, le graphique 28 montre une majorité de
repondants à environ 30% qui espèrent en obtenir grace dès qu’ils obtiennent du travail, soit par
l’activité d’élevage ou de champ. 15% d’entre eux sollicitent l’aide et 12,9% souhaitent pratiquer
le petit commerce.
4.6.
Vie sociale
Les structures sociales traditionnelles sont basées sur un système de parenté et de classe d'âge. Le
système de parenté s'appuie sur la famille, le lignage, le sous-clan et le clan. Le clan est composé
d'individus se réclamant d'un même ancêtre, réel ou fictif.
Nous avons, en ce qui concerne la population sous étude eu à constater qu’à 60% de cas (graphique
29) il s’agit plutôt d’un types de relation sociale basé sur des liens familiaux au sein de différent sites.
Les liens claniques ont été déclarés dans 20% de cas.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-41Rapport d’étude
Graph. 29: Les relations sociales avec les autres ménages
Graph. 30: Les moyens de communication
 Moyens utilisés par le Pygmées de Mikeno pour communiquer entre eux :
En ce qui concerne les moyens de communication avec leurs connaissances, le graphique 30
présente les résultats suivants : les Pygmées du secteur Mikeno utilisent plus le message verbal
(72,9%), parce que bon nombre d’entre eux ne savent ni lire ni écrire ; 15,7% communiquent par
lettre; 18,6% seulement ont un téléphone et 1,4% communiquent à la radio.
 Revendication de droit
Graph. 31: Réclamation de son droit
En matière de revendication de droit, la
communauté Pygmée est soumise au verdict
du Conseil des Anciens et placée sous
l'autorité d'une chefferie traditionnelle. Loin
d'être une structure formelle, le Conseil des
Anciens ne se réunit que ponctuellement,
pour résoudre un problème précis qui se
pose au niveau du campement. Entrent ainsi
dans ses attributions les questions du
mariage des jeunes pygmées, des litiges
conjugaux, des problèmes d'initiation.
L'autorité cheffale est généralement entre les
mains d'un vieillard dont le pouvoir s'exerce
de plein droit sur l'ensemble de la
communauté.
Quelles sont les réactions lorsqu’un individu est lésé dans ses droits par les confrères ;
Le graphique 31 fait ressortir les observations suivantes en ce qui concerne le secteur Mikeno ;
Pour plus de cas c’est le chef du site qui est saisie pour résoudre les différends entre individus.
Selon une petite portion de répondants c’est l’autorité compétente qui est saisie ; ce dernier
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-42-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
pourrait être le chef du site comme une autre autorité coutumière ou administrative. Il existe
également des cas, quoique rares où l’individu se rend justice.
 Les principales sources des conflits entre ménage sur le site
Graph. 32: Les sources de conflits chez les Pygmées
Sur le plan interne, ce sont des conflits en
famille de mésententes qui prédominent
(entre frères, entre frère et sœurs, entre
mère et enfants, entre co-épouses,
accusation de sorcellerie).
Les principales sources de conflits citées
selon les répondants du secteur Mikeno
sont : la discrimination, l’alcool, la
cigarette ou le chanvre, la curiosité, c’està-dire vouloir savoir ce que le voisin
possède ou a mangé ainsi que l’orgueil.
Plus de 2 répondants sur 10 citent comme
source principale de conflit l’orgueil ainsi
que l’alcool associé au chanvre ou
cigarette. Plus de 15% des répondants se sont réservés à cette question ne sachant pas quoi
dire.
Il existe néanmoins d’autres types de conflits chez les Pygmées du secteur Mikeno. Il s’agit de
types de conflits entre ces derniers et les autres communautés. Généralement plusieurs conflits
sont dus aux activités de survie. Pour identifier ces types de conflits le tableau ci-dessous fait
ressortir les résultats suivants :
Tableau 4: Les types des conflits entre Pygmées et autres communautés
Les types des conflits
Effectif
Pourcentage
Mésentente
28
39,3
Vol et le règlement de compte
4
5,4
Problème de crédit
16
23,2
Sorcellerie
5
7,1
Conflits parcellaire et champ
5
7,1
Sans réponse
13
17,9
Total
70
100,0
Le tableau 4 montre que les
mésententes sont plus citées comme
principales sources de conflits entre
pygmées et autres communautés (39,3%
de répondants). 23,2%
parlent de
problème de crédit. Les cas de vol, de
règlement de compte et de sorcellerie, de
conflits de terre sont rarement cités.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-43Rapport d’étude
 Méthode de résolution du conflit entre individus
D’une manière générale, les Pygmées recourent aux méthodes traditionnelles de résolution de conflit
faisant usage de l’autorité parentale ou coutumière dont la médiation doit parvenir à la réconciliation.
Pour le secteur Mikeno, les méthodes utilisées par le Pygmées sont présentées dans le tableau cidessous :
Tableau 5: Méthode de résolution de conflit entre individus
Moyen de résolution
du conflit
Rien
Fréquence Pourcentage
10
14,3
On saisie le chef
43
61,4
Amis
10
14,3
Pasteur
3
4,3
Amis ou pasteur
4
5,7
Total
70
100,0
D’après le tableau 6, c’est l’autorité parentale du site qui est plus cité (61,4%) comme l’homme
principale de réconciliation. D’autres méthodes consistent à résoudre le conflit en faisant appel aux
amis (14,3%) ou à l’autorité de l’église (4,3%).
 Les efforts fournis pour vivre en paix sur le site
Graph. 33: Les efforts fournis pour vivre en paix
Existe-il des initiatives d’effort pour éviter des conflits
entre membre de différents ménages sur les sites
Pygmées du secteur Mikeno ? Les résultats du
sondage sont présentés dans le graphique 33:
Ce graphique montre que le meilleur moyen d’une vie
appaisé sur le site est la tolérence qui engendre
l’entente entre différentes personnes. L’application des
normes religieuses telles que ensegnées par les
églises n’interviennent que pour les rares menages qui
y ont crus comme le montre ce graphique.
D’autres conflits en permanences dans les zones où
vivent les pygmées sont ceux existant entre
comunautés pygmées soit avec les autorités admnistratives soit avec la police. Le graphique 34
montre différents types de conflits cités par les repondants.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-44Rapport d’étude
Graph. 34: Types de conflits entre Pygmées et autorités
D’après le graphique 34, 62,9% des
répondants déclarent ne pas avoir de
problèmes
avec
les
autorités
administratives et de la police.
Les quelques rares problèmes qui existent
ont été cités par 20% de répondants en ce
qui concerne le mépris dont les pygmées
sont victimes de la part des autorités
administratives, 11,4% déclarent que ce
mépris provient des autorités de la police.
11,4% reconnaissent que les cas de
conflits avec les autorités administratives
sont dus aux problèmes de combat mais
10% déclarent que ces conflits surgissent
avec les policiers. Ces derniers sont
également cités par 12,9% pour des cas
de vol contre 5,7% qui citent les autorités
administratives pour ce même cas.
 Vie associative de la communauté pygmée du secteur Mikeno
Les Batwa se reconnaissent en général comme un peuple marginalisé. C’est pour cette raison que
certains Batwa de la RDC et du Rwanda ont réussi à fonder leurs propres organisations en 1991.
L’Association pour la promotion des Batwa (APB) au Rwanda, et le Programme d’intégration et de
développement du peuple Pygmée au Kivu (PIDP-Kivu), ont été les premières organisations
représentatives du peuple Batwa dirigées par les Batwa eux-mêmes. Elles ont été créées afin de
promouvoir les droits fondamentaux des Batwa, et d’aider ces derniers à améliorer leur niveau de
vie27.
Le fait à un individu d’appartenir à une organisation a un effet positif dans la mesure où elle contribue
à sa socialisation. Ceci constitue un bon indicateur d’intégration de l’individu dans son milieu. C’est là
l’importance même de cette section d’étude en ce qui concerne les Pygmées du secteur Mikeno.
Tableau 6: Appartenance à une organisation quelconque
Organisation
Association
Mutuelle
Eglise
Aucune
Sans réponse
Total
27
Fréquence
15
9
33
20
6
70
Pourcentage
21,4
12,9
47,1
28,6
8,6
100
LEWIS, Op. cit.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-45-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Ce tableau montre que les Pygmées Batwa du secteur Mikeno ont un esprit associatif. En effet,
21% des répondants appartiennent à une association quelconque tandis que 47% ont choisi
d’adhérer aux
églises. 12,9% ont leurs propres mutuels tandis que 28,6% ne sont nulle part.
4.7. Activité exercée, revenu tire et affectation
Ce paragraphe vise à donner les résultats sur les différentes activités qu’exercées par le Pygmées du
secteur Mikeno.
Tableau 7: Cultures de champ pratiquées pour la survie
Culture
Fréquence
Pourcentage
Haricot
42
60
Manioc
4
5,7
Sorgho
25
35,7
Pomme de terre
45
64,3
Autres
18
25,7
Total
100
Comme le montre le tableau 7, les travaux
champêtres constituent la
principale activité
pratiquée par les Pygmées. Les principales cultures
pratiquées sont celles de la pomme de terre et de
haricots. 64,3 % des répondants déclarent pratiquer
la culture de la pomme de terre et 60 % pratiquent la
culture de haricot. La culture du sorgho est pratiquée
par 35,7 % de ménages tandis que la culture de
manioc est pratiquée par 5,7 % seulement de
ménages.
Graph. 35: Produits des champs destinés à la consommation
45 ménages déclarent cultiver le haricot
uniquement pour la consommation contre 35
pour la pomme de terre. Rares sont ceux qui
cultivent le sorgho (16 ménages) et les
légumes (5 ménages).
Le tableau 8 présente quantitativement la
production de chaque culture.
Tableau 8: Appréciation de la quantité produite par saison culturale
Quantité
Haricot
Manioc
Sorgho
Fréquence
%
Fréquence
%
Fréquence
%
Pomme de
terre
Fréquence
Inférieur à 10Kg
20
28,6
3
4,7
9
12,9
1
1,4
8
11,4
De 10 à 25Kg
9
12,9
0
0,0
2
2,9
4
5,7
0
0
26 à 50kg
10
14,3
2
2,4
9
12,9
4
6,0
0
0
Supérieur à 50 Kg
7
10,0
3
4 ,2
2
2,9
21
30,0
0
0
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Légumes
%
Fréquence
%
-46-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
La capacité de production par saison culturale est très basse chez les pygmées du secteur Mikeno.
La production de la pomme de terre supérieure à 50 kg n’est déclarée que par 30 % des répondants ;
celle de haricots par 10 % des répondants, tandis que 2 ménages seulement affirment produire plus
de 50 kg de sorgho et 3 sur 70 ménages produisent plus de 50 kg de maniocs. 4 ménages
produisent entre 26 et 50 kg de pomme de terre, 9 produisent cette même quantité pour ce qui est du
sorgho et la même quantité de haricot est produite par 10 ménages. Somme toute, les tendances les
plus élevées reviennent aux Pygmées qui ne produisent que moins de 10 kg de haricot soit 20 sur 70
ménages soient 28,6 % recensées et ceux-là qui produisent plus de 50 kg de pomme de terre qui est
évaluée à 21 ménages soit 30 % des répondants. Ainsi, d’une manière générale la production
agricole est très basse chez cette population sous étude.
Graph. 36: Principaux produits ramassage
Les Pygmées sont traditionnellement des
chasseurs, pêcheurs ou cueilleurs. Leur
activité
économique
se
limite
généralement à la résolution du problème
de leur alimentation. Ils vivent au jour le
jour, sans penser au lendemain. Ils ne
font pas ou peu de provisions, la nature
leur fournissant ce dont ils ont besoin de
manière régulière. C’est pourquoi nous
croyons que l’activité de ramassage qui
caractérise le Peuple Autochtone Batwa
n’est rien d’autre que cette remémoration
traditionnelle. N’ayant pas
à l’heure
actuelle aucun autre moyen de combler le
déficit agricole dû à la faible production
ou dans l’attente du moment de récolte,
le recours au ramassage est l’unique
moyen qui leur soit salutaire. Connaître les principaux produits de ramassage chez le PA Pygmées
du secteur Mikeno est le but de ce paragraphe de l’étude. Le graphique 36 montre que tous les
produits de champ disponibles dans le secteur intéressent pratiquement l’activité de ramassage des
pygmées.
Nous remarquons ainsi que c’est la pomme de terre qui les intéresse plus. Ceci a été déclaré par
plus de 75 % des répondants. Le haricot et les légumes viennent en 2e position parce que déclarés
par plus 30% des répondants. A coté de ces produits il y a lieu de noter également le maïs, sorgho,
patate douce et banane qui sont également cités par plus de 10 % des répondants.
Nous avons également cherché à sonder les répondants pour avoir une idée sur le but autre que
l’alimentation de l’activité de ramassage. Le tableau 9 présente les résultats suivants :
Tableau 9: Les produits ramassés destinés à la vente
Les produits
Effectif
Pourcentage
Pomme de terre
23
76,7
Haricot
2
6,7
Légumes
2
6,7
Tableau 10: Types d’élevage du bétail pratiqué
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-47-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Sans réponse
3
10,0
Les animaux
élevés
Effectif
Pourcentage
Porc
Sans réponse
3
67
4,3
95,7
Total
70
100
Tableau 11: Destination des produits d’élevage
Le tableau 9 montre que 23 ménages sont seulement impliqués dans la vente des produits ramassés.
Le principal produit de ramassage destiné à la vente n’est
Destination
Effectif
%
rien d’autre que la pomme de terre. Par ailleurs, très peu de
cas de vente de produits de ramassage tels que le haricot et
Assurer les besoins
1
1,4
multiples
les légumes sont déclarés dans 2 ménages.
Sans réponse
69
98,6
A la question de savoir si les Pygmées du secteur Mikeno
Total
70
100
pratiquent l’élevage, le tableau 10 présente les résultats tels
que 3 ménages seulement ont eu à pratiquer l’élevage du
porc dans le but d’assurer multiples besoins comme ceux de soins de santé, achat d’habits etc. Ces
besoins ont été cités par un seul ménage (tableau 11).
Graph. 37: Type d’élevage convoité
Les pygmées ont-ils besoin de pratiquer l’élevage?
Le graphique 37 montre qu’en ce qui concerne l’élevage de
caprins, pour 81,4 %, des répondant c’est l’élevage de la chèvre
qui est souhaité contre 35,7% qui optent pour le mouton. Pour ce
qui est du volail 44,4% optent pour l’élevage de la poule contre 5,7
qui ont choisi le canard. Certains répondants (18,6%) ont cité
l’élevage du lapin, d’autres souhaitent élever la vache (28,6%).
4.8. Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL)28
Les produits Forestiers Non Ligneux sont de différentes natures parmi lesquelles on peut distinguer
ceux d’origine animale et ceux d’origine végétale. Parmi les produits forestiers non ligneux d’origine
végétale on distingue :
 Les aliments : plantes sauvages, les plantes adventices utilisables, champignons, racines,
tubercules, bulbes, tiges, feuilles, pousses, fleurs, fruits, graines comestibles, etc.
Ces ressources fournissent des céréales, légumes, matières grasses alimentaires, épices et
condiments, produits de remplacement du sel, édulcorants, produits de remplacement de sel,
produits de remplacement de la présure, attendrisseurs de viande, boissons, cordiaux et
infusions, boissons désaltérantes, etc.
 Les produits pharmaceutiques : médicaments, anesthésiques, baumes, lotions, purgatifs,
etc. destinés à l’utilisation médicale et vétérinaire ;
28
BASHONGA, M.G., 2011 p.43
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-48Rapport d’étude
 Le toxines : poisons tirés de diverses plantes, hallucinogènes, pesticides, fongicides, etc.
Il est à noter que certains peuvent avoir des effets pharmaceutiques, en particulier comme
Anesthésiques.
 Les fibres : tissus, paillassons, cordages, produits pour paniers, balais, rembourrages pour
coussins, liège, etc.
 Le bois : bois destinés aux objets artisanaux comme les planches, bois construction et de
chauffe.
Parmi les produits forestiers non ligneux d’origine animale on distingue :
Mammifères : viande, cuirs et peaux, laine, poils, cornes, os, produits pharmaceutiques, etc.
Oiseaux : viande, oeufs, plumes, etc.
Poissons : aliments, huile de poisson, protéines pour l’alimentation animale, etc.
Reptiles : aliments, cuirs et peaux, coquilles, toxines, produits pharmaceutiques.
Invertébrés : Invertébrés comestibles, miel, cire, soie, laque, etc.
Les Pygmées du secteur Mikeno utilisent des produits végétaux, animaux sauvages récoltés dans la
forêt29. Les végétaux consommés sont des légumes, des tubercules, des fruits. Ils utilisent le chanvre
(Cannabis sativa) comme plante stimulante. Les animaux sauvages consommés sont des petits
mammifères, ils mangent à tout moment toute sorte de miel, d’oiseaux…
Ce qui n’est pas utilisé dans l’alimentation l’est pour d’autres besoins comme en construction, pour se
soigner les maladies, la chasse et l’artisanat. Ainsi, ils peuvent utiliser les os, dents et peaux des
animaux, œufs et plumes des oiseaux.
Nous reprenons dans le tableau 13 ci-dessous les principaux PFNL déclarés par les Pygmées du
secteur Mikeno.
Tableau 12: Produits forestiers non ligneux d’origine végétale
Type
Nom vernaculaire de la
plante
Nom scientifique
Usage
Légumes
Mboga buchungu
Solanum nigrum
Aliment
Sogo
Gynandropsis gynandra
Aliment
Nderema
Basella alba
Aliment
Umuchicha
Amaranthus div. Sp.
Aliment
Jeune fougère
Pteridium aquilinum
Aliment
2. Champignons
Buyoga
Aliment
4. Tubercules
Bihama
Dioscorea sp.
Aliment
5 Tiges
Umufumba
Rumex abyssinica
Rumex usambarensis
Dracaena laxissima
Smilax kraussiana
Triumpheta cordifolia
Xymalos monospora
Sinarundinaria alpina
Aliment
29
Construction
Constuction
Construction
Construction
Construction, artisanat
Note : Une étude plus approfondie sur la question des PFNL devrait être diligentée, la méthodologie utilisée dans la
présente étude (questionnaire d’enquête) n’étant pas adaptée à ces genres de données, il n’a pas été possible d’obtenir des
informations intéressantes à ce sujet. La méthodologie plus adaptée consiste à se déployer sur le terrain avec les
informateurs (Pygmées) lesquels, au vu d’une espèces ils déterminent son usage. L’espèce est ensuite identifiée
scientifiquement et documentée.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-49Rapport d’étude
6. Feuilles
Ngongo
7. Fruits:
Mabumi
Imbuhu
Marakuja
Mizabibu
Avocat
Inkeri
Médicaments
Atisanat
Vernonia auricularis
Physalis peruviana
Passiflora edulis
Persea americana
Rubus div. sp.
Umuchicha
Ikiroro
Rubamba
Intumwa
Eucalyptus blanc Intanwa
Kitenywa
Muravumba
Imyamzi
Tetradenia riparia
Sinarundinaria alpina
Nyumbiriza
-
Lycopodium
Construction
Alimentaire
Alimentaire
Alimentaire
Alimentaire
Alimentaire
Alimentaire
Fabrication natte, panier,
balaie
Rembourrages pour lit
Tableau 13:Produits forestiers non ligneux d’origine animale
Type
Mammifères
Catégorie
Viande
Noms animaux
Buffle
Nimondo
Gorille
Elephant
Singe
Antiloppe
Oiseaux
Viande
Œufs
Perdrix
Pigeon
Perdrix
Miel
Abeille
Invertébrés
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Nom scientifique
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
4.9.
Tradition et culture pygmée
Bien que la vaste majorité des Batwa soit maintenant incapables de chasser et de cueillir, leur
ancienne vie de chasseurs-cueilleurs a des conséquences sur leur organisation sociale et leurs
valeurs culturelles contemporaines. Par tradition nous comprenons tous les éléments d’une culture
que l’on se transmet de génération en génération depuis les temps les plus anciens.
Graph. 38: Objets d’arts fabriqués
Graph. 39: Destination des objets fabriqués
Il s’agit de présenter dans ce chapitre les informations sur des connaissances transmises par les
ancêtres Pygmées du secteur Mikeno. Elles peuvent concerner des objets, des danses, des œuvres
d'art, mais aussi des croyances, des coutumes et des savoir-faire.
En ce qui concerne les objets fabriqués par le chef de ménage ou son épouse sur le site, le graphique
37 montre qu’il n’y a pas beaucoup d’objets fabriqués par les Pygmées du secteur Mikeno. Leur
artisanat se limite, d’après les quelques répondants qui se sont prononcés à la fabrication des cuves
en argile, cordes, chapeau, chaises, balançoire, lits, nattes, flèches, guitares et paniers ; lesquels
(graphique 38) sont destinés en grande partie à l’usage domestique.
La fabrication des chaises et lits apparaît la
Au cours d’une discussion en groupe à Bunagana une
plus pratiquée par plus de ménages (20%),
représentante des femmes Pygmée reconnait que dans le
une activité réservée aux hommes, tandis
temps elles ont eu à fabriquer beaucoup d’objet comme le
brasero en argile, des pipes, des nattes bracelet, vans ect. Ils
que chez les femmes c’est l’activité de
sollicitent un appui financier et un bureau pour qu’ils
fabrication des nattes qui prédomine avec
s’organisent afin de relancer ces genres d’activités. Les
hommes se reconnaissent avoir des connaissances en
11,4% des répondants.
maçonnerie et menuiserie et que c’est seulement des appuis
qui leur manquent. Ils avouent qu’avec ces genres d’activités
ils sont capables de se prendre en charge et éviter la famine
qui les secoue avec leurs enfants les obligeant à mendier.
 Circonstances d'organisation de la dense chez les Pygmées
La danse constitue une manière d’exprimer un état d’âme qui peut être une joie, une douleur ou en
général une émotion quelconque. Dans ce paragraphe, nous nous proposons de présenter la tradition
pygmée du secteur Mikeno dans les circonstances d’organisation de la danse selon les avis récoltés
chez différents ménages.
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-51Rapport d’étude
Graph. 40: Organisation de la dense chez les PA
Le graphique 40 montre que chez la communauté
sous étude la dense est organisée dans des
circonstances de mariage, de deuil, de naissance
soit en période de pleine lune, de réception d’un
visiteur ou en général quand les pygmées veulent
exprimer leur joie.
Plus de 70% de répondants reconnaissent que la
dense est plus organisée à des occasions de
mariage, de naissance et de réception d’une
autorité, tandis que environ 50% d’entrent
soutiennent que cette dense est aussi organisée
lorsqu’ils sont contents ou à l’occasion du retour
d’une personne perdue.
En cas de deuil la dense est rarement organisée
car seuls 14,3% des répondants se sont exprimés
de la sorte. En période de la pleine lune on
observe également quelques cas de danses, probablement les enfants éblouis par la lumière lunaire.
Dans le cadre de l’organisation d’une cérémonie de dense, nous avons également cherché à
connaître la catégorie de personnes concernée par la cérémonie de dense ; les avis récoltés des
répondants sont repris dans le graphique ci-dessous.
Le graphique 41 montre que d’une manière générale la culture de la danse concerne tout le monde.
En certaines circonstances c’est seuls les adultes qui sont concernés. Les enfants interviennent
rarement probablement uniquement au cours des jeux infantiles comme pendant la période de la
pleine lune ou lorsqu’ils doivent exprimer un sentiment de joie sur le site.
Selon les circonstances d’organisation d’une danse, à chaque circonstance donnée, il existe une
catégorie de danse et à chacune d’elles correspond un nom.
Graph. 41: Les plus impliqués dans la cérémonie de danse
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-52Rapport d’étude
Dans le tableau ci-dessous un nom est attribué à chaque type de danse.
Tableau 14 : Noms différents de denses chez les Pygmées
N°
1
2
3
4
5
6
7
Nom de la danse
Kubina
Nyamirizo
Baskute
Urugo rwa mahoro
Abashibahire
Kogize za mizawene
Mudiho (Ndore)
Fréquence
6
18
3
10
12
18
22
Pourcentage
8,6
25,7
4,3
14,3
17,1
25,7
31,4
Le tableau14 présente 7 noms différents
de danses chez les Pygmées du secteur
Mikeno. Les noms les plus cités sont le
‘Mudiho’, le ‘Nyamirizo’, ‘Kogize za
mizawene’, Abashibahire’ et ‘Urugo rwa
mahoro’.
Ces noms sont respectivement cités par
31,4%, 25,7%, 17,1 et 14,3% des
Total
70
100
répondants.
Les noms comme Kubina et Baskute sont très peu cités probablement parce que très peu connus par
la plupart de ménages.
 Organisation du mariage chez les Pygmées du secteur Mikeno
Graph. 42: Les biens réclamés pour la dot
Chaque type de communauté a sa tradition
d’organisation du mariage. En ce qui concerne les
Pygmées du secteur Mikeno, il a également été
question de apparaît leur manière d’organiser le
mariage. Cette section traite donc de la question du
mariage en ce qui concerne l’âge de contracter le
mariage, biens exigés pour la dote, le mariage
interethnique et en fin les dispositions à prendre
lorsqu’une jeune fille est rendue grosse hors mariage.
Selon 40% des répondants, à partir de 15 ans un
jeune Pygmée peut contracter le mariage. Il s’agit ici
du cas de la jeune fille car chez le garçon certains
répondants sont partagées entre 18 ans (22,9% des
répondants) et 20 ans (12,9%). Pour d’autres
répondants, quoique peu nombreux, il est possible de contracter le mariage à 12 ans (12,9%), 16 ans
(4,3%) ou à l’âge de 17 ans (7,1% des répondants. Le graphique 43 montre qu’il n’existe aucune
formule traditionnelle de fixation de dot chez les Pygmées du secteur Mikeno. Chacun fixe la dot
comme il l’entend. Pour beaucoup de répondants, l’apport de la bière suffit comme dot (68,6 % des
répondants), d’autres exigent des chèvres (60 % des répondants), d’autres répondants parlent de la
vache (54,3%) ou des habits (37,1%) et en fin de l’argent (8,6%).
Il faut mentionner qu’au cours des séances de discussion en groupe la communauté pygmée de
Mikeno a reconnu avoir perdu sa tradition en matière de la fixation de la dot.
A l’époque disaient-ils :
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-53Rapport d’étude
A l’époque de nos grands parents, au cours de la discussion de la dot on demandait au garçon d’apporter
une ou deux cornes d’éléphant. Ceci avait une noble signification car on pouvait sur base de la dot
apprécier le degré de bravoure du jeune garçon pour la chasse. Nous ne dépendons plus de la forêt depuis
qu’il s’appelle « Parc », nous n’avons rien à donner pour la dot, c’est d’ailleurs par chance que l’on trouve
quelqu’un qui vous apporte quelque chose comme dot pour la fille car pour beaucoup de cas, le garçon et
la fille s’entendent et partent commencer leur vie
Graph. 43: Organisation d’une cérémonie de mariage
Comment les Pygmées du secteur Mikeno
organisent-ils leur cérémonie de mariage ? Le
graphique 43 montre que, selon 40 % des
répondants on prépare à manger et à boire. Il
n’y a pas de cérémonie spéciale selon 34,3%
des répondants.
Les Pygmées sont partout victimes de
discriminations. Leurs voisins ne mangent ni ne
boivent avec eux, ne les laissent pas entrer
dans leurs maisons, ni ne les acceptent comme
partenaires sexuels ou comme époux. Leurs
communautés sont séparées des autres
groupes, obligées de vivre à la périphérie des
centres de population. Nous avons ainsi
cherché, en ce qui concerne les Pygmées du secteurMikeno, à sonder les opinions pour ce qui
concerne le mariage interethnique.
Graph. 44: Appréciation du mariage interethnique
Le graphique 44 montre que les Pygmées du
secteur Mikeno apprécient et encouragent le
mariage entre eux et d’autres ethnies et ont
montré que ces genres de mariages existent
déjà. Ils reconnaissent des cas où leurs jeunes
garçons se sont mariés aux filles hutu et tutsi
et vice versa.
Les dispositions à prendre lorsqu’une fille Pygmée du secteur Mikeno est rendue grosse ont
également été examinées dans la présente étude.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-54Rapport d’étude
Graph. 45: Disposition pour une jeune fille rendue grosse
Le graphique 45 présente les points de vue des répondants. En général la fille est remise par force à
l’auteur de la grossesse. Pour des rares cas on exige à l’homme une somme d’argent, l’homme
pouvant ou ne pas récupérer sa femme.
 La mort chez les Pygmées du secteur Mikeno
Graph. 46: Causes de la mort chez les Pygmées de Mikeno
Les causes de la mort sont multiples.
Chaque peuple a sa perception de la mort
et les cérémonies des obsèques varient
d’un peuple à un autre selon sa tradition. La
section suivante traite de cas de mort chez
les Pygmées du secteur Mikeno.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-55-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
 Les principales causes de la mort chez les pygmées
Graph. 47: Procédure d’organisation des obsèques
La procédure pendant le deuil
40
30
20
10
2 à4
jours de
deuil
Partage
de ces
biens
Chante
Habiller
Cotisation
0
Le graphique 47 montre que la mort qui
frappe les Pygmées du secteur Mikeno est,
selon 97,1% des répondants généralement
due principalement aux maladies. Environs
50% des répondants citent la vieillesse ou
la sorcellerie. Les cas des accidents ainsi
que d’autres cas sont très négligeables.
En cas de mort le graphique 48 montre que
les biens du défunt sont partagés, une
cotisation est organisée par d’autres
ménages pour faciliter l’organisation des
obsèques, le corps est habillé, emballé
dans une natte et enterré. Le deuil dure 2 à
4 jours. Quelques chansons de deuil sont
organisées à l’occasion. Le fait d’emballer
le corps du défunt dans une natte traduit
l’incapacité des Pygmées du secteur
Mikeno de se procurer un cercueil à cause
de la pauvreté dont ils sont victimes.
Graph. 48: Sens du nom attribué à l’enfant
Attribution d'un nom au nouveau né
 Naissance et rôle de la femme
dans la société Pygmée
Les femmes tiennent un rôle important dans
quasi tous les domaines de la société et de
Nom qui rappelle un événement
la culture Pygmée. Ce sont elles qui ont en
charge la cueillette et la pêche pour assurer
Nom d'un ami
la nourriture quotidienne, spécialement lors
Nom d'un grand-père
de la saison sèche. Néanmoins, il est
0,0
10,0 20,0 30,0 40,0 50,0
fréquent que tous les membres d’une famille
Pourcentage
participent à toutes les activités afin d’obtenir
une meilleure récolte ou un gibier plus
abondant. Contrairement à ce que l’on
pourrait s’imaginer, les femmes Pygmées
jouissent d’une importance immense au sein du groupe, que ce soit au sein de la famille ou au sein du
groupe plus étendu qu’est le village. Dans la famille, la femme a un rôle capital puisque c’est souvent
le nouveau mari qui se déplace pour vivre au sein du campement d’où est originaire la femme. De
plus, depuis l’introduction de la monnaie dans la vie des Pygmées, c’est la femme qui a pris la
responsabilité de gérer l’épargne du foyer, elle prend donc les décisions concernant achats, ventes et
investissements de la famille. Il est également fréquent que la femme ait le dernier mot car c’est elle
qui a en charge l’éducation des enfants, la cuisine et les soins à donner, tout comme elle est
responsable de la construction des abris pour le ménage à chaque fois que la famille change de
campement. D’après le graphique 48, les avis sont partagés en ce qui concerne le nom à attribuer à
Aucun sens
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-56Rapport d’étude
l’enfant après sa naissance.
Environ 45% des répondant estiment que le nom à attribuer à l’enfant doit rappeler un événement
quelconque, tandis que moins de 40% pensent que ce nom doit être celui d’un ami ou d’un grand père
selon qu’ils l’estiment. Pour une dernière portion des répondants, il peut s’agir d’un nom attribué au
hasard selon la volonté des parents.
L’émission d’un avis dans une réunion sur les problèmes cruciaux de la communauté ou sa
considération dans la société pygmée au Mikeno ne pose aucun problème. Les répondants sont de cet
avis à 94% d’après le graphique 49. Seuls 6% des répondants ne sont pas pour l’avis ou la parole de
la femme.
Graph. 49: Considération de la femme chez les PA
Graph. 50: Considération sur scolarisation des filles
De même, en ce qui de l’association de la
femme dans la prise de décision sur un
projet à exécuter ou encore la scolarisation
des filles, les répondants ont émis un avis
favorable à 97% (graphique 50).
Scolarisation des filles et garçons
3%
Sont égaux
Sans réponse
97%
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-57-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
4.10. Santé et Nutrition
Vivant dans des abris précaires perchés parfois jusqu’à 2000 m d’altitude, sous une pluie annuelle
moyenne de 1800 mm et une température de 14 à 18°C, les Pygmées du secteur Mikeno sont soumis
aux intempéries qui favorisent le développement des maladies meurtrières en outre, privés de la forêt,
les ressources alimentaires se font rares. L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité
et ils ne reçoivent aucune assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Face à cette
situation, nous avons, à travers la présente étude, cherché à sonder les opinions des répondants sur
leurs états sanitaire et nutritionnel. Les résultats obtenus sont présentés dans les graphiques et
tableaux ci-dessous.
 Santé
Graph. 51: Maladies fréquentes dans les ménages
Tableau 15: Le lieu de soins en cas de maladies
Lieu de soins
Hôpital/centre de santé
Fréquence
%
62
88,6
A la pharmacie
6
8,6
Utilise les plantes médicales
18
25,7
Prières
0
-
Total
70
100
En ce qui concerne l’état sanitaire, les maladies les plus
fréquentes chez les Pygmées du secteur Mikeno selon les
répondants, sont présentées dans le graphique 45. Il s’agit :
des plaies, de la diarrhée, la bronchite, le poison, les maux
d’estomac, la malaria, la cardiopathie, la toux, les vers
intestinaux, et maux de tête.
La malaria et les vers intestinaux viennent largement en tête
comme maladies les plus fréquentes. Elles sont déclarées
respectivement par 60% et 62,9% des répondants. Il faut
ensuite citer la toux et les maux de tête déclarés par 51,4%
pour les deux cas. La diarrhée est citée par 48,6% des répondants tandis que les autres maladies
comme la plaie, la bronchite, le poison, les maux d’estomac et la cardiopathie ne sont déclarées que
par peu de répondants.
Les moyens de lutter contre ces maladies comme le montre le tableau 15 sont surtout les soins reçus
à l’hôpital ou dans un centre de santé. Ceci est déclaré par 88,6% des répondants, tandis que 25,7%
utilisent les plantes médicinales probablement faute des moyens financiers.
Chez les enfants, il a d’abord été question de s’interroger sur les conditions liées à la maternité. Il y a
plus de garanties et moins de risques pour une mère à réaliser sa maternité dans une formation
médicale que chez elle à domicile. A la question de savoir le nombre d’enfants nés à l’hôpital ou dans
un centre de santé, les tableaux ci-dessous présentent les résultats suivants :
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-58Rapport d’étude
Tableau 16: Nombre d'enfant né dans un
centre de santé ou la maternité
Nombre enfants Effectif
Pourcentage
Tableau 17: Nombre d’enfants morts au bas âge
Enfants mort en bas âge
Effectif
Pourcentage
1 enfant
12
17,1
Oui
30
42,9
3 enfants
2
2,9
Non
40
57,1
Total
70
100
4 enfants
4
5,7
Aucun enfant
52
74,3
Total
70
100
Le Tableau 16 montre que chez les Pygmées du secteur Mikeno 74,3% des répondants affirment
que les mères enceintes ne fréquentent pas les centres de santé, elles ne reçoivent donc pas les
vaccins nécessaires et généralement, elles accouchent à la maison dans de mauvaises
conditions d’hygiène. 17,1 % des ménages ont reconnu que c’est seulement un seul enfant qui
est né dans une maternité ou centre de santé. Ils sont très rares les ménages qui font leurs
maternité dans une formation médicale car 5,7% et 2,9% ont respectivement déclaré 4 enfants et
3 enfants nés dans un centre de santé ou à la maternité.
Beaucoup de Batwa, spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent des maladies parce
qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. Les Batwa ont un niveau très bas de vaccination
des enfants et ces derniers sont exposés aux maladies les plus dangereuses.
Le tableau 17 montre que dans 42,9% des ménages il existe au moins un enfant de moins de 5
ans qui est mort dans ces ménages.
Les maladies les plus fréquentes chez cette couche de la population parmi les plus vulnérables
sont présentées sur le graphique 53.
La malaria est citée par 34,3% des répondants comme la plus fréquente dans cette couche de la
population. Vient ensuite le problème des vers intestinaux cités par 28,6% des répondants. La
toux, la bronchite et la diarrhée sont respectivement citées par 20%, 17,1% et 14,3% des
répondants.
Un autre problème de santé que nous avons examiné dans la population sous étude concerne le
SIDA et les IST. Ces infestions ne cessent de faire des ravages dans le monde en général, en
Afrique et en RD Congo en particulier. Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement
organisées par le personnel de santé et les ONG en particulier, sur ces fléaux.
Nous avons cherché à savoir si les Batwa PA Autochtones Pygmées de Mikeno étaient déjà
atteints par cette sensibilisation. Les graphiques 52 et 53 présentent les résultats suivants :
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-59Rapport d’étude
Graph. 52 : Maladies les plus fréquentes chez les enfants
de moins de 5 ans
Graph. 53: Connaissance des IST et SIDA
Nous remarquons que 71% des ménages sont déjà sensibilisés sur les IST et le SIDA contre 29%
non encore atteint. Ceux qui connaissent ces fléaux affirment que la fidélité à sa femme ou à son
marie constitue le moyen de protection. 31% optent pour l’abstinence contre 18% qui sont pour
l’usage des préservatifs (Graphique 54).
Graph. 54: Moyen de protection contre les IST et le SIDA
Graph. 55: Distance pour atteindre l’hôpital
Le graphique 55 fait ressortir 34,3% de ménages situés tout au plus à 1km de l’hôpital ou centre
de santé, 22,8% se situent entre 2 et 4km. Les ménages les plus éloignés du centre de santé ou
de l’hôpital sont tous au plus à 10km. Ils représentent 31,4% des ménages.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-60Rapport d’étude
 Approvisionnement en eau
Dans zone sous étude il est curieux de constater qu’une grande partie de la population n’ont pas
accès à l’eau, encore moins à l’eau potable. Ce paragraphe cherche à évaluer la situation d’accès
à l’eau potable dans la population sous étude. Notons que dans la plupart des cas les gens se
ravitaillent à plus d’une source à la fois. Les graphiques et tableau suivants présentent la situation
d’approvisionnement en eau chez les Pygmées Batwa du secteur Mikeno.
Graph. 56: Distance du lieu d'approvisionnement
Les principales sources d’approvisionnement
d’eau des Pygmées Batwa du secteur Mikeno
sont constituées par les rivières et eaux
stagnantes car 6 ménages sur 10 utilisent ce
type d’eau car n’ont d’autres possibilités
mises à leur disposition. Outre ce moyen,
environ 2 sur 10 ménages ont déclaré faire
recours à l’eau de pluie. Rares sont ceux qui
utilisent l’eau de robinet ou des sources
aménagées.
Environ 2 ménages sur 10 s’approvisionnent
en eau à moins de 500 m de leurs domiciles ;
2 autres à plus ou moins 1 km ; tandis que 4
trouvent l’eau entre 1 et 2 km ou plus. 8 ménages sur 10 utilisent entre 1 et 2 bidons d’eau de 20l
par jour pour leurs besoins domestiques. D’une manière générale les Pygmées du secteur Mikeno
sont privés d’eau potable.
Figure 11: Etang d'eau de Kibaya/Bunagana, lieu d'approvisionnement en eau par les Pygmées
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-61-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
 Nutrition
Chassés de la forêt, en tant que peuple chasseurs-cueilleurs, les Pygmées voient leur système
alimentaire tomber en récession et la sécurité alimentaire que la communauté avait connu jusque
là connaît actuellement des perturbations préjudiciable à leur vie. Ce qui affecte également leur
mode de vie. Le présent paragraphe va s’atteler au mode de vie alimentaire de la population
Batwa du secteur Mikeno.
Tableau 18: Aliments de basse dans le ménage
Le tableau 18 montre que dans
82,9% des ménages pygmées
Haricot foufou manioc
16
22,9
l’alimentation de base est
Pomme de terre légumes
40
57,1
constituée par la pomme de
Viande foufou
12
17,1
terre associée au haricot. La
Autres
16
22,9
pomme de terre est de temps à
Total
70
100
autre associée au légume ; ceci
est affirmé par 57,1% des répondants. 22,9% utilisent parfois pour leur alimentation le haricot au
foufou de manioc et rarement de la viande au foufou ; ceci n’est déclaré que par 17,1% des
ménages.
Aliment
Fréquence
Pomme de terre au haricot
Pourcentage
58
82,9
Tableau 19: Le nombre de repas pris par jour
Nombre de repas par jour
Effectif
Pourcentage
Une fois
10
14,3
Deux fois
44
62,9
Trois fois
4
5,7
Quand j'en trouve
8
11,4
Je ne sais pas
4
5,7
Total
70
Les pygmées prennent 2 repas par jour,
ceci est affirmé par 62,9% des répondants.
Il reste à s’interroger sur la qualité de
repas. 14,3% mangent une seule fois par
jour tandis que 11,4% déclarent manger
chaque fois que l’occasion se présente.
100
Les PA trouvent à manger à partir des produits de champ, de ramassage ou en se rendant au
marché. La fréquence leur du déploiement des PA au marché est présentée dans le tableau cidessous.
Tableau 20: Nombre de fois par semaine pour se rendre au marché
Effectif
Pourcentage
Une fois
40
57,1
Deux fois
18
25,7
Trois fois
4
5,7
Sept fois
6
8,6
Ne sais pas
Total
2
70
2,9
D’après ce tableau, 57,1% des pygmées
se rendent au marché une seule fois par
semaine et 25,7 s’y rendent 2 fois. 8,6%
des répondants affirment se rendre au
marché chaque jour.
100
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-62-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Graph. 57: Distance parcourue pour atteindre le marché
Graph. 58: Types de produits habituellement achetés au marché
Produits achetés au marché
Distance par rapport au marché
100,0
90,0
80,0
70,0
Plus de 9km
60,0
50,0
40,0
30,0
De 7 à 9 km
De 4 à 6km
Autres
Poisson
50,0
Semence
40,0
Haricot
30,0
Viande
20,0
Huile
10,0
Pétrole
0,0
Savon
Inf. à 1km
Sel
20,0
10,0
0,0
De 1 à 3km
Le graphique 57 présente la distance parcourue par les Pygmées pour atteindre le marché. 5 sur
10 ménages pygmées parcourent moins d’1 km tandis que 3 sur 10 font plus de 9 km et 1 sur 10
marche entre 7 et 9 km avant d’atteindre un marché.
Graph. 59 : Montant maximum disponible à l’achat de la nourriture
Dépourvus des moyens financiers
suffisants, les Pygmées de Mikeno
se rendent au marché, d’après le
graphique 58 pour habituellement
l’achat des produits tels que le sel,
le savon et l’huile. Ceci est observé
dans plus ou moins 8 ménages
sur 10. Environ 4 ménages sur 10
se rendent au marché pour acheter
la viande ou le haricot tandis que 3
s’y rendent pour le poisson ou autre
chose. Rares sont les pygmées qui achètent la semence, leur mode de vie étant une vie au jour le
jour. Le graphique 59 montre qu’en ce qui est des moyens financiers disponibles pour le marché,
le Pygmée du secteur Mikeno a en tout et pour tout une somme d’argent variant entre 200 et
10000 shillings.

Source d’énergie dans les ménages pygmées
Le besoin en source d’énergie est une autre question que l’on s’est posée lorsqu’on sait que dans
d’autres communautés elle constitue déjà un casse tête pour les populations. Pour satisfaire ce
besoin, les gens recourent au bois de chauffe car mieux ponctionné dans la nature.
Les graphiques et tableaux ci-dessous traitent de la question du bois en ce qui est des Pygmées
Batwa du secteur Mikeno.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-63-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Graph. 60: Quantité de bois par ménage
Le bois est en effet l’unique source d’énergie
utilisée par les Pygmées (graphique 59) ; le
graphique 60 montre qu’environ 5 ménages sur
10 ont par semaine besoin de 1 à 3 fagots de
bois tandis qu’environ 4 autres sur 10 vont
jusqu’à utiliser 4 à 6 fagots.
Tableau 21: Le lieu d'approvisionnement en bois
Lieu d’approvisionnement
Quoique la plupart des pygmées
du secteur Mikeno à proximité du
Le parc
5
7,1
Parc, 55,7% de ménages
ils
Zone tampon
12
17,1
Champs
39
55,7
affirment
trouver du bois
J'achète
9
12,9
nécessaire à la préparation de la
Sans réponse
10
14,3
nourriture dans des champs ou
Total
70
100
plantations. 17,1% tirent le bois
dans la zone tampon tandis que 7,1% ont déclaré entrer dans le parc pour y chercher du bois
mort comme bois de chauffe. Selon 12,9% le bois de chauffe est acheté.
Effectif
Pourcentage
Effectif
Pourcentage
Bois de chauffe
53
75,7
Lampion
13
18,6
Lampe à pétrole
1
1,4
Autre
3
4,3
Total
70
100,0
Tableau 22: Source d’éclairage le soir
Source d’éclairage
Graph. 61: Collecte de bois de chauffe
Pour assurer leur éclairage le soir,
le tableau 23 montre que les
64,3% des ménages pygmées
utilisent le même bois destiné à
préparer la nourriture tandis que
15,7% se sont procuré des
lampions.
Tableau 23: Quantité de bois vendus par ménage
Fagots de bois vendus
Asbl
pourcentage
1 fagot
1
1,4
2 fagots
1
1,4
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Effectif
-64-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
4 fagots
2
10 fagots
2
2,9
2,9
Sans réponse
64
91,4
Total
70
100
A la question de savoir si les Pygmées s’intéressaient à la collecte du bois de chauffe pour la
vente 91,4% , les répondants n’ont pas trouvés quoi dire. Cette activité n’est déclarée, selon le
tableau 23,
que par 2,9% des répondants qui reconnaissent pouvant vendre jusqu’à 10 fagots de bois ; 2,9%
autres ne vendent que 4 fagots chaque semaine. En fin, 2,8% vendent seulement 1 à 2 fagots
chaque semaine.
Tableau 24: Quantité de braise à produite par semaine
Pour savoir si les Pygmées du secteur
Mikeno se livraient aux l’activités de
4 sacs
1
1,4
carbonisation le tableau 25 montrent
30 sacs
2
2,9
Sans réponse
67
95,7
que rares sont ceux qui se livrent à
Total
70
100
ces genres d’activités. 3 ménages
seulement ont affirmé exercer cette
activité. 2 d’entre eux atteignent une production de 30 sacs par semaine tandis que un atteint une
production hebdomadaire de 4 sacs.
Quantité de braise
Effectif
Pourcentage
Effectif
Pourcentage
3200 shilling
Sans réponse
1
69
1,4
98,6
Total
70
100
Tableau 25: Prix vente par sac de braise
Prix du sac de braise
A la question de savoir à quel prix
revient un sac de braise vendu, un seul
répondant affirme que le sac est vendu
à 3200 shillings.
69 répondants sont restés sans
réponse (Tableau 25)
 Education
Les Pygmées comptent plus de 99% d’analphabètes, leurs enfants en âge scolaire n’étudient pas
pour plusieurs raisons : leurs parents n’ont pas encore compris le bien fondé des études, ils n’ont
pas des moyens nécessaires, ils ne parviennent pas à nourrir leurs familles convenablement et ils
ne peuvent vêtir leurs enfants, les familles qui vivent sans maisons d’habitation pour toutes ces
raisons. L'instruction étant identifiée comme un outil de réduction de la pauvreté, elle peut être un
élément important dans l’amélioration des conditions de vie des Les enfants Pygmées du secteur
Mikeno fréquentent-ils l’école ? La réponse à cette question est reprise dans les résultats
d’enquête comme le montre le tableau 26 ci-dessous.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-65-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Tableau 26: Nombre d'enfant qui étudient
Un enfant
Deux enfants
Trois enfants
Sans réponse
Total
Effectif
8
8
8
46
Pourcentage
11,4
11,4
11,4
65,8
70
100,00
Ce tableau fait ressortir 34,2% des
répondants affirmant détenir des enfants
qui étudient. 65,8% sont restés sans
réponse. La répartition des enfants qui
étudient par ménage est de l’ordre de un
deux et trois enfants par ménage.
Graph. 62: Dépense mensuelle pour la scolarité
Depense pour la scolarité
En ce qui concerne la prise en
charge de la scolarité des enfants, le
70,0
graphique 64 montre que la plupart
60,0
des Pygmées affirment ne pas en
50,0
40,0
être informés. Parmi ceux qui
30,0
détiennent l’information, moins de
20,0
10% affirment que c’est l’état qui
10,0
prend les enfants en charge. Environ
0,0
10% des répondants reconnaissent
cette prise en charge sans savoir en
déterminer les responsables.
Environ 5 su 10 répondants sont
restés sans réponse à cette question
Pourcentage
probablement parce qu’ils n’ont pas
d’enfants qui étudient. Les enfants
Pygmées qui fréquentent l’école doivent parcourir 1 km avant d’atteindre l’école. Ceci est affirmé
par 22,9% des répondants. Ceux qui parcourent entre 2 et 3 km sont déclarés par 20% des
répondants. Rares des enfants pygmées fréquentent une école située à oins 1 km.
80,0
Ne sais pas
15000 shillings
Prise en charge
par l’Etat
Prise en charge
Graph. 63: Distance parcourue par les enfants pour atteindre l’école
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-66-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
4.11. Relation Parc avec la communauté Pygmée Batwa du secteur Mikeno
Le propre de tout phénomène social est d’induire des perceptions différentes selon la proximité
fonctionnelle ou physique, le niveau de connaissance, l’interprétation du niveau d’implication que
les individus entretiennent par rapport au phénomène en question. Constater seulement qu’il
existe une vaste étendue des terres exclues d’autorité de l’exploitation humaine, n’aide pas à
déboucher sur une solution durable de cohabitation pacifique entre populations riveraines. Les
simples statistiques ne permettent pas de comprendre les motivations profondes qui peuvent
conduire les hommes à poser des actes nocifs ou non à la conservation en vogue au sein de
telles institutions. La perception qu’un individu a d’un phénomène est un des déterminants
essentiels du comportement éventuel qu’il est prêt à développer. Un des points essentiels dans
cette étude est celle de récolter des informations sur la perception des Pygmées du secteur
Mikeno sur un Parc qu’ils ont toujours réclamé comme terre ancestrale.
Tableau 27: Importance du parc selon les Pygmées
Les Pygmées du secteur Mikeno reconnaissent
l’importance du parc pour la sauvegarde des
Ravitaillement en eau
12,9
animaux, l’approvisionnement en bois et pour le
Approvisionnement en bois
15,7
ravitaillement en eau. Ceci est perçu, d’après le
Sauvegarder les animaux
37,1
tableau 27, respectivement par 37,1%, 15,7% et
A donner la nourriture
4,3
12,9% des répondants. Une petite portion affirme
Je ne sais pas
31,4
que
le parc renferme des ressources
Total
100
alimentaires nécessaires pour leur survie tandis
que 31,4% n’ont préféré répondre à cette question.
Importance du parc
Pourcentage
Graph. 64: Autorisation d'entrer dans le parc
Après leur expulsion du parc, les Pygmées
du secteur Mikeno sont-ils autorisés d’y
revenir pour y prélever les ressources dont ils
ont besoin ? Le graphique 64 présente les
affirmations suivantes selon les répondants.
79% des répondants affirment qu’ils ne
peuvent plus y entrer de peur d’être arrêté
par les gardes du parc. 7% ont déclaré qu’ils
peuvent y entrer tandis que 14% se sont
réservé de répondre.
Tableau 28: Ressources autorisées à collecter dans le parc
Ressources
Miel
Légumes
Bois de chauffe
Puiser de l'eau
Fréquence
Pourcentage
1
1
8
1
1,4
1,4
11,4
1,4
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-67-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Les Pygmées du secteur Mikeno
pensent pourtant qu’il existe dans le parc
Total
70
100
des ressources naturelles qu’ils peuvent
prélever sans porter préjudice à ce dernier. Le tableau 28 présente les ressources suivantes selon
les répondants :
Miel et légumes sont consécutivement cités par un répondant. 11,4% des répondants pensent au
bois de chauffe comme ressource autorisée à prélever tandis que 1 répondant a parlé du puisage
de l’eau et 2 ont plutôt déclaré qu’il s’agit de la récolte des champignons. 85% des répondants
n’acceptent pas du tout qu’il leur soit accepté d’entrer dans le parc pour tel ou tel autre motif.
Récolter les Champignons
Pas autorisés
2
60
2,9
85,7
Tableau 29: Pygmées travaillant pour le parc
Nombre des personnes
1 personne
2 personnes
3 personnes
Ne sait pas
Effectif
7
11
22
30
Pourcentage
10,0
15,7
31,4
42,9
Les autorités du parc ont-t-elles pensé à
donner du travail au Pygmées du
secteur
Mikeno ? Le tableau 29
présente les résultats suivants. 10% des
Total
70
100
répondants connaissent un Pygmée qui
travaille pour le parc ; 15,7% en connaissent 2 et 31,4% connaissent 3 Pygmées travaillant pour
le parc. 42,9% des répondants n’ont, quant à eux, aucune information à ce sujet.
Tableau 30: Fonctions qu’exercent les Pygmées
Pour connaître les fonctions exercées
par les Pygmées travaillant dans le
parc, le tableau 30 présente les
résultats suivants : 31,4% affirment
que les Pygmées ont été confiés le
travail de garde parc tandis que 55,7%
ne sont pas informées sur la fonction
Total
70
100,00
exercée. Une petite portion d’entre les
répondants tâtonne autour des fonctions comme conservateur du parc, surveillant, chef d’équipe
ou chargé de refoulement des animaux.
Fonction
Garde parc
Conservateur communautaire
Surveillant du parc
Chef d'équipe
Refoulement
Sais pas
Effectif
22
2
2
1
2
41
Pourcentage
31,4
2,9
2,7
1,4
2,7
55,7
Tableau 31: Les animaux qui sont protégés dans le parc
Nom des animaux
Buffle
Gorille Chimpanzé
Eléphant
Antilope
Céphalophe
Fréquence
27
43
42
39
21
Pourcentage
38,6
61,4
60,0
55,7
30,0
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-68-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Singe
Lion
Ne sais pas
4
1
7
5,7
1,4
10,0
A la connaissance des Pygmée du
secteur Mikeno, les animaux conservés
Total
70
100
dans le parc sont ceux repris dans le
tableau 31.
61,4% des répondants ont cité le couple Gorille-chimpanzé et 60% l’éléphant. 55,7. Pour 38,6% il
s’agit du buffle et 30% ont pensé au Céphalophe. Le singe et lion sont cités par très peu des
répondants tandis que 10% se sont exprimés à ne rien savoir à ce propos.
Tableau 32: Les animaux qui ravagent les cultures
Les
animaux
cités
n’ont
malheureusement pas une bonne
Buffle
19
27,1
réputation face à la perception des
Gorille
18
25,7
Pygmées parce qu’ils ravagent leurs
Eléphant
23
32,9
cultures ainsi que celles des autres
Antilope
27
38,6
communautés. Le tableau 32 présente
Singe
5
7,1
les animaux les plus ravageurs dans ce
Sans réponse
17
24,3
secteur. Les antilopes sont plus cités
Total
70
100
(38,6% des répondants) ; les éléphants
sont cités par 32,9% d’entre eux tandis que les buffles sont cités par 27,1% des répondants et les
gorilles par 25,7%. 24,3% demeurent sans réponse.
Pour empêcher ces animaux contre le ravage des cultures le Pygmées recourent aux méthodes
tels que présentées dans le tableau 33 ci-dessous :
Types d’animaux
Fréquence
Pourcentage
Tableau 33: Comment empêcher les animaux de ravager les cultures
D’après le tableau 33, 45,7% des
répondants pensent qu’il n’y a rien à
Rien du tout
32
45,7
faire pour combattre les animaux
Jeter les pierres
26
37,1
contre les cultures mais 37,1%
Signaler les gardes parc
10
14,3
suggèrent le jet des pierres et 14,3%
Taper le bidon
2
2,9
pensent plutôt qu’il faille faire recours
Total
70
100
aux gardes. Très peu de répondants
ont affirmé qu’ils provoquent du bruit en tapent les bidons pour faire fuir les animaux ravageurs.
A faire pour les en empêcher
Effectif
Pourcentage
Tableau 34: Les avantages du Parc
Est-ce que les Pygmées tirent
avantages du PNVi ? 61,4% des
pygmées ne trouvent pas l’importance
4
5,7
du Parc (tableau 34). Cela est pareil à
3
4,3
travers tous les groupements comme
43
61,4
l’a montré BREAD30.
10
14,3
Par ailleurs, 14,3 % d’entre eux
Total
70
100
affirment que le Parc sert de
sauvegarde des ressources naturelles utiles pour le Pays sans montrer l’avantage directement tiré
par leur communauté. Pour les rares personnes qui reconnaissent l’importance du parc pour la
fourniture de la viande, nous croyons à une pratique clandestine de braconnage par ces derniers.
Avantage
Sauvegarde des ressources
naturelles
Travail
Avoir la viande
Rien
Sans réponse
30
BREAD Op. cit.
Asbl
Asbl
Effectif
10
Pourcentage
14,3
Recherche et Actions pour le Développement Durable
-69-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Rares sont également les autres répondants qui ont trouvé que le parc a l’avantage de donner du
travail aux gens. 14,3% sont resté sans réponse.
Tableau 35 : Attitudes face aux agents qui travaillent pour le parc
Il ressort du tableau 35 que bon
nombre des répondants (38,5%),
demeurent indifférents en ce qui
concerne leurs attitudes face aux
agents qui travaillent pour le parc.
Total
70
100
31,4% estiment qu’ils n’ont pas de
problèmes avec ces agents et souhaitent même en faire leurs amis. Par contre, 21,4% des
répondants expriment une attitude négative envers ces derniers comme quoi ils leur rendent la vie
difficile et une certaine méfiance est exprimée par une autre portion des répondants qui affirment
qu’ils ne sont pas associés dans les activités du parc.
Attitudes
Nous les aimons
Ils ne nous associent pas
Ils nous rendent la vie difficile
Rien
Effectif
Pourcentage
22
6
15
27
31,4
8,6
21,4
38,5
Graph. 65: Connaissance sur les activités illégales dans le Parc
Les individus de la communauté pygmée
entrent-ils dans le parc pour des activités
illégales ? Le graphique 65 montre pour 56%
des répondants qu’il n’existe pas des activités
illégales dans le parc mais quelques
répondants (17%) ont reconnu qu’il en existe
encore.
Tableau 36: Conseils de Pygmées aux gestionnaires du parc
Conseils aux gestionnaires du parc
Traquer les inciviques
Rien à le dire
Nous associer à la gestion
Empêcher les animaux d'abimer nos cultures
Total
Effectif
4
34
27
5
Pourcentage
5,7
48,6
38,6
7,1
70
100
Graph. 66: Ce que doit le parc pour améliorer les conditions de vie pygmée
Selon le tableau 36, les Pygmées du
secteur
Mikeno
pensent
que
les
gestionnaires du parc devraient faire tout
leur mieux pour associer les Pygmées
dans la gestion de ce parc qui fut jadis leur
milieu de vie. Cet avis a été partagé par
38,6% des répondants. Peu de répondants
suggèrent que les inciviques qui ont choisi
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-70Rapport d’étude
les forêts du parc comme leur milieu de camouflage soient recherchés et traqués. Pour d’autres, il
faut que les gestionnaires du parc fassent tout pour empêcher leurs animaux d’abimer les cultures
des populations. Bon nombre des répondants sont évidemment restés sans avis (48,6%).
A la question de savoir ce que devrait faire le parc pour améliorer la vie des Pygmées les points
de vus retenus sont visualisés sur le graphique 66.
Pour 27,1% des répondants, les autorités du parc devraient leur trouver un endroit où ils sentiront
plus en sécurité contre les animaux ravageurs, les guerres et les inciviques. 25,7% sollicitent du
travail pour les jeunes Pygmées ou alors pour 17,1% des répondants, il faut qu’ils soient associés
à la gestion du parc. D’autre par contre ne sollicitent qu’à manger (12,9%). 15,7% n’ont pas trouvé
quoi proposer.
Graph. 67: Ce que les Pygmées feront pour aider le Parc
En retour, si les conditions de vie des Pygmées sont
améliorées par les gestionnaires du Pars beaucoup
des répondant n’ont pas trouvé des propositions
(48,6%). Ceux qui ont parlé (27,1%) affirment qu’ils
sont prêts accepter d’être travailleurs du parc. 12,9%
des répondants jurent de ne plus entrer
clandestinement dans le parc tandis que 11,4%
déclarent aider le parc par la sensibilisation de leurs
confrères à respecter le parc.
5. Conclusions
L’étude socio-économique et culturelle, attitude et perceptions des communautés Twa Pygmées
du secteur Mikeno/Secteur Sud du Parc National des Virunga a atteint les objectifs suivants :
1.Identification des paramètres socio-économiques détaillés des communautés PA
riveraines du secteur Mikeno en rapport avec leur mode vie qui sont des paramètres de
classification des classes sociales
En effet, Il y a lieu de conclure que les pygmées ne sont pas nombreux dans l’aire d’étude
contrairement à ce qui à été établi dans nombreux rapports existants en rapport avec leur effectif
dans ce secteur. Il cependant été signalés certains Pygmées en déplacement vers des sites hors
Mikeno comme au Rwanda, Kisharo et ailleurs pour des visites à leurs connaissances. Nous
avons également retenu un cas de mort à Tshanzu.
Bon nombre des PA mènent une vie d’oisiveté prononcée, marchent sans soulier avec des habits
sales ou déchirés, certains quoique minoritaires sont habillés mais certains autres sont à moitié
nus. Ils sont très pauvres pour s’acheter des vêtements.
L’habitat est tel que toutes les maisons ont un pavement en terre et qu’environ 5 maisons sur 10
ont des murs en paille contre environ 2 sur 10 en bâche tandis que 8 sur 10 ont leurs toitures en
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-71Rapport d’étude
bâche ou en paille. Ceci prouve à suffisance que cette communauté vit encore sous une pauvreté
criante et que les conditions de vie n’ont pas changé ou alors elles se sont aggravées depuis leur
expulsion de la forêt.
La plupart de maisons n’ont pas de durée de vie dépassant 3 ans. Les dimensions habitées par
le Pygmées du secteur Mikeno dépassent rarement 40 m2 de surface. Ainsi, quelque soit le temps
que les pygmées du secteur Mikeno viennent de passer sur leurs sites, les maisons d’abris sont
éphémères car la pauvreté qui les caractérise ne peut en aucun cas leur permettre de se
procurer des maisons fut-ce que semi-durables.
A l’extérieur des maisons les parcelles ne sont pas entretenues laissant ainsi pousser les
mauvaises herbes. Une grande tendance à la location et garde des parcelles s’est plus observée
à Rubaya/Bunagana et Jomba où les Pygmées vivent en déplacement suite aux effets de la
guerre observés dans la région. Notons en passant qu’au moment de la rédaction de ces lignes
cette situation est plus catastrophique à Jomba, Tchanzu et Rubaya suite aux nouveaux
affrontements qui sévissent dans la région.
Généralement, les PA du secteur Mikeno sont dans une situation telle qu’ils souffrent d’une
grande disette durant la période juste avant la moisson, quand les récoltes mûrissent encore, et
quand les provisions de l’année précédente sont épuisées les réserves étant presque
inexistantes chez eux. Ainsi, les voisins qui convoitent leurs terres viennent dans les sites Batwa
avec de vivres et les persuadent de vendre ou de leur accorder le droit d’utiliser leurs terres en
échange de nourriture. De cette façon, de nombreux ménages. Dans d’autres endroits, l’alcool est
fourni en abondance aux propriétaires Batwa pour leur faire accepter de vendre leur terre.
La majorité de ménages possèdent des ustensiles de cuisine usés, outils aratoires ou radio. Les
autres biens comme le télephone, la lampe torche, armoire et autres sont très rare dans le milieu
Pygmée à cause de la pauvrété qui les caractérise.
Les biens prioritaires chez les PA sous étude si des possibilités financières leur seraient
accordées sont les ustenciles de cuisine, les meubles de la maison. Les outils aratoires ne
viennent qu’en 4ème position après la radio selon l’étude.
La capacité de production des produits de champs par saison culturale est très basse chez les
Pygmées du secteur Mikeno. L’activité de ramassage qui caractérise cette communauté est cette
remémoration de leur traditionnelle. N’ayant à l’heure actuelle aucun autre moyen de combler le
déficit agricole dû à la faible production ou dans l’attente du moment de récolte, le recours au
ramassage est l’unique moyen qui leur est salutaire. Les Pygmées du secteur Mikeno ne
pratiquent généralement pas l’élevage.
Vivant dans des abris précaires sous une pluie annuelle moyenne de 1800 mm et une
température de 14 à 18°C, les Batwa Pygmées du secteur Mikeno
sont
soumis
aux
intempéries qui favorisent le développement des maladies meurtrières en outre, privés de la forêt,
les ressources alimentaires se font rares.
L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune
assistance médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Beaucoup d’entre eux,
Spécialement les enfants de moins de 5 ans, meurent des maladies parce qu’ils ne peuvent pas
s’acheter de médicaments. La malaria et les vers intestinaux viennent largement en tête comme
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-72Rapport d’étude
maladies les plus fréquentes.
Les conditions hygiéniques sont telles que les latrines et les poubelles sont quasi inexistantes
dans le milieu pygmée du secteur Mikeno et ils sont généralement privés d’eau potable car un
grand nombre recourt encore à l’eau de ruissellement et aux eaux de pluies, voire même
stagnantes.
La pomme de terre associée de temps à autre au légume constitue leur aliment de base. Ils
prennent 1 à 2 repas par jour mais reste à s’interroger sur la qualité de ce repas.
Dépourvus des moyens financiers suffisants, les PA de Mikeno se rendent habituellement au
marché pour l’achat des produits tels que le sel, le savon et l’huile. Rares sont les ceux qui
achètent la semence, leur mode de vie étant une vie du jour le jour. Ils ont en tout et pour tout
comme argent une somme variant entre 10000 et 2000 shillings pour l’achat hebdomadaire de
leurs besoins alimentaires.
Le bois constitue l’unique source d’énergie utilisée par les Pygmées, environ 5 ménages sur 10
ont par semaine besoin de 1 à 3 fagots de bois tandis qu’environ 4 autres sur 10 vont jusqu’à
utiliser 4 à 6 fagots.
La répartition des enfants qui étudient par ménage est de l’ordre de 1 à 3 enfants par ménage. En
ce qui concerne la prise en charge de la scolarité des enfants pygmées, la plupart des Pygmées
affirment ne pas en être informés
Les Pygmées utilisent plus le message verbal pour communiquer avec leurs connaissances parce
que bon nombre d’entre eux ne savent ni lire ni écrire.
En matière de revendication de droit, les individus de la communauté Pygmée sont soumis au
verdict du Conseil des anciens et placée sous l'autorité d'une chefferie traditionnelle.
Les principales sources de conflits chez ces derniers sont : la discrimination, l’alcoolisme, la
cigarette ou le chanvre. Ils recourent aux méthodes traditionnelles de résolution de conflit faisant
usage de l’autorité parentale ou coutumière dont la médiation doit parvenir à la réconciliation.
La vie associative étant bon indicateur d’intégration de l’individu dans son milieu, les Pygmées
Batwa du secteur Mikeno ont un esprit associatif car bon nombre d’entre eux appartiennent à une
organisation quelconque.
Les PA reconnaissent que dans le temps ils ont eu à fabriquer beaucoup d’objet d’art. Ils
sollicitent un appui financier et un bureau pour qu’ils s’organisent afin de relancer ces genres
d’activités. Certains hommes se reconnaissent avoir des connaissances en maçonnerie et
menuiserie et que c’est seulement des appuis qui leur manquent. Ils avouent qu’avec ces genres
d’activités être capables de se prendre en charge et éviter la famine qui les secoue avec leurs
enfants les imposant une vie de mendicité.
Les cas de mort chez le PA sont dus aux maladies, à la vieillesse ou à la sorcellerie. Les cas
d’accidents ainsi que d’autres cas sont très rares.
Traditionnellement les PA organisent la danse dans des circonstances de mariage, de deuil, de
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-73Rapport d’étude
naissance soit en période de pleine lune, de réception d’un visiteur ou en général lorsqu’ils
veulent exprimer leur joie. En ce qui concerne le mariage, les Pygmées du secteur Mikeno
apprécient et encouragent le mariage inter ethnique. La traduction ancestrale de fixation de dot a
disparu avec leur expulsion de la forêt de même, beaucoup de jeunes ont perdu toute la tradition
ancestrale.
La femme dans la société pygmée du secteur Mikeno est toujours associée à la prise de décision
sur tel ou tel autre projet à exécuter dans le ménage ; de même il n’existe pas de discrimination
en ce qui concerne la scolarisation des filles et des garçons.
Perceptions et attitudes de ces communautés vis-à-vis de la gestion des ressources
naturelles du secteur Mikeno du Parc National des Virunga ;
Les PA ont toujours réclamé le parc comme leur terre ancestrale. Il a cependant, été constaté que
ces derniers reconnaissent que le parc demeure d’une grande importance pour la vie des
habitants et du pays. Ils reconnaissent que certains de leurs travaillent pour le parc mais sollicitent
que leur nombre soit revu à la hausse parce qu’ils ont des jeunes dynamiques capables de rendre
des services appréciables. Les animaux du parc n’ont pas une bonne réputation face à la
perception des PA parce qu’ils ravagent leurs cultures ainsi que celles d’autres communautés.
Beaucoup de PA ne trouvent pas l’importance du parc pour leur communauté. Cela est pareil à
travers tous les groupements de la zone d’étude selon des études antérieurs.
Bien qu’un grand nombre des PA s’ait exprimé ne pas avoir des problèmes avec les agents du
parc, il a néanmoins été noté chez certaines d’entre eux une attitude d’indifférence, de méfiance
ou de négativité face au personnel du parc.
Identification des pratiques susceptibles d’influer tant négativement que positivement sur
la gestion pérenne des ressources du parc ;
Les PA combattent les animaux ravageurs des cultures utilisant soit le jet des pierres, soit ils font
appel aux gardes ou alors ils provoquent du bruit en tapant sur des bidons vides afin de faire fuir
les animaux ravageurs. Ils n’ont pas accepté être autorisés d’entrer dans le parc pour tel ou tel
autre motif mais quelques cas de pénétration clandestine ont été déclarés au cours de l’enquête.
Si les conditions de vie des Pygmées sont améliorées par les gestionnaires du parc, les Pygmées
affirment être disponibles s’ils sont acceptés comme travailleurs en jurant de ne plus entrer
clandestinement dans le parc. Ils contribueraient par la sensibilisation de leurs confrères à
respecter le parc.
Les attentes des communautés PA pouvant contribuer à la gestion du Parc.
Les attentes des PA qui ont été dégagées sont telles qu’ils pensent que les gestionnaires feront
tout mieux pour les associer dans la gestion de ce parc qui fut jadis leur milieu de vie. Ils
suggèrent en outre que les inciviques qui ont choisi les forêts du parc comme leur milieu de
camouflage soient recherchés et traqués.
Selon les PA, il faut que les gestionnaires du parc fassent tout pour empêcher leurs animaux le
ravage des cultures des populations. Ils souhaitent que les autorités du parc leur trouvent un
endroit où ils sentiront plus en sécurité contre les animaux ravageurs, les guerres et les
inciviques.
Ainsi, un mécanisme efficace et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-74Rapport d’étude
en améliorant les conditions de vie socio-économiques des communautés PA est d’une nécessité
urgente dans ce sens que les ressources que regorge le parc ne sont pas à l’abri leur convoitise
et dont ils dépendaient jadis. Ils sont quelquefois tentés à pratiquer des actes contraires à la
gestion pérenne du parc suite par manque d’alternatives pour une communauté très pauvre face
à un parc exclu à toute exploitation humaine.
Si les PA peuvent être tentés d’entrer dans le parc, c’est par nécessité parce que les
gestionnaires du parc n’ont pas prévu des alternatives depuis leur expulsion de la forêt. Il s’agit
entre autre des alternatives comme des terres à cultiver, l’emploi aux jeunes, les sources
d’énergie, les activités génératrices des revenus, bref leur encadrement.
La méfiance et conflits notés face aux agents du parc par certains PA trouvent leurs explication
dans une logiquement de la présence des ressources qu’ils convoitent d’un coté et de l’autre coté
des gardes de parc qui les empêcher d’en accéder.
Compte tenu de tout ce qui précède, dans le souci d’une mise en place d’un mécanisme efficace
et participatif permettant de préserver les ressources naturelles tout en améliorant les conditions
de vie socio-économiques des communautés Pygmées, il y a lieu d’adopter un Plan de
Développement des
Peuples Autochtones (PDPA) du secteur Mikeno similaire à celui repris en annexe I. Celui-ci
s’inscrit dans le cadre du PLD tel que proposé par le ministère de la décentralisation et de
l’aménagement du territoire en ce qui concerne la gestion des affaires publiques et locales31.
Celui-ci reconnaît aux pouvoirs locaux la responsabilité de prendre en charge le Développement
économique de leurs entités à différents échelons.
6. Référence bibliographique
1. ADRIAENSSEUS, J., 1957. La vie économique du Rwanda-Urundi ,Nyakinama, Rwanda,
www.reliefweb 8 /4/2006.
2. BASABOSE, A.K., BASHONGA, M. G. et BALEZI, Z., 2010. Biodivesity Monitoring Program in the
Mwaro ecological corridor, Mikeno sector, Parc National des Virunga, IGC P/ ICCN, 54p.
3. BASHONGA G., 2009. Projet de réhabilitation de la route Rumangabo-Bukima/PNVi, secteur sud,
étude sommaire d’impact environnemental et social, Rapport d’étude ACF, 22p.
4. BASHONGA, M.G. et BALUME, D., 2010. Enquête de vacance de terre et d’évaluation d’impact
environnemental de la relocalisation de 150 ménages Pygmées riverains du secteur Mikeno/Pnvi à
Nyabirehe dans la Collectivité – Chefferie de Bwisha, Rapport d’Etude, Consultance FZS, 49 p.
5. BASHONGA, M.G., 2011. Processus de foret communautaire dans le secteur Ruwenzori : zonage
participatif et gestion durable de la forêt indigène de Bahatsa (fib) ; Consultance WWF/CARPE,
Rapport d’étude, 59p.
31
Ministère de la décentralisation et de l’aménagement du territoire (voir liste bibliographique)
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-75Rapport d’étude
6. BASHONGA, M.G., 2011. Zonage participatif du site pygmée de Nyabirehe, groupement de Kisigari,
chefferie de Bwisha, territoire de Rutshuru, destine a l’installation des 150 ménages pygmées riverains
du secteur Mikeno/Parc national des Virunga, Rapport d’Etude, Consultance FZS, 37p.
7. BREAD, 2011. Etude socio-économique, attitude et perceptions des communautés (avec un regard
sur les peuples autochtones pygmées) sur la conservation autour du secteur Mikeno/Secteur Sud du
Parc National des Virunga, Rapp. FZS, Goma, 105 p.
8. CAMV, 2004. La vie des pygmées dans la région des grands-lacs, Feuillet trimestriel N° 16 Octobre
- Décembre, Bukavu, 12p.
9. CAURWA, 2004. Enquête sur les conditions de vie socio-économique des ménages bénéficiaires de
la communauté rwandaise. Rapport.
10. IDEA Consul, 2011. Etudes environnementales et sociales de la réhabilitation Plan de
développement des Populations des axes routiers Kasomeno – Uvira (RN5) et Dulia – Bondo (RN4)
Autochtones (PDPA) autour de la RN5, PDPA de l’axe Uvira-Pweto (RN5), Projet PRO-ROUTES du
Ministère des Infrastructures, Travaux Publique et Reconstruction, 61 p.
11. IWGIA, 2005. Rapport du groupe de travail de la commission Africaine des droits de l’homme,
Danemark.
12. KAPUPU, M. D., 2001. La situation des Bambuti-Batwa et le Parc national de Kahuzi-Biega : Le
cas des peuple Barhwa et Babuluko du PNKB, République démocratique du Congo, Etude de cas n°
2, Les peuples autochtones et les aires protégées en Afrique, 24 p.
13. KUJIRAKWINDJA, D., BASHONGA, M. et PLUMPTRE, A. 2008.
Etude socio économique de la zone nord ouest du parc National des Virunga : régions de LuberoButembo-Beni, WWF, Feuillet technique N° 2, Nairobi, 54 p.
14. LANGUY, M. et De MERODE, E. 2006. Virunga ; survie du premier Parc d’Afrique. Lannoo, Tielt,
Belgique, 352 pp.
15. LEWIS, J., 2001. Les pygmées Batwa de la région des grands Lacs, Londres ; 40p.
LEWIS,J., et KNIGHT,J., 1996. Les twa du Rwanda, rapport d’évaluation de la situation des twa et
pour la promotion des droits des twa dans le Rwanda d’après guerre, Londres.
16. Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, Guide méthodologique de
planification du développement local, Coopération belge de développement, 80 p.
17. MRG, 2003. Rapport de la conférence sous régionale sur le thème : marginalisation des Batwa au
niveau de l’accès à l’éducation dans les pays des grands Lacs (Burundi, Rwanda, RDC, Uganda),
Bujumbura.
18. MUGANGU, S., 2003. Conservation et utilisation durable de la biodiversité en temps de troubles
armes, cas du Parc National des Virunga, Rapport UICN-BRAC, janvier 2001.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-76Rapport d’étude
19. NZABANDORA, J., 2005. Modernité manquée et Pièges ethniques, regards croises, Rev. n° 16,
Bujumbura, 66 p.
20. ODAMBO L., 2001. Droits des peuples autochtones en Afrique centrale : le Gabon vu de plus près,
MINAPYGA, 11p.
21. SIKUBUABO, C., 2009. Etude environnementale et sociale dans le DCR/zone tampon de
Kahunga, Rap. Techn. WWF, Goma, 115 p.
22. UWAYEZU C., 2007. Le niveau d’instruction des Batwa et son impact sur les relations socioéconomiques au sein de la société rwandaise, cas du district de Gasabo, Mém. ULK, Kigali, 74p.
23. WRM, 2003. Les aires protégées et les communautés locales, Bulletin n°73, Août 2003.
24. WOODBURN, J., 1997. Indigenous discrimination in subsaharan Africa.
Annexe I: Plan de Développement des Peuples Autochtones (PDPA)
Pygmées
1. Contexte
Le présent plan a pour ambition d’orienter le travail des actions prioritaires à mener pour le
développement durable de la communauté pygmée du secteur Mikeno. Il s’agit de permettre à la FZS
ainsi qu’à son partenaire l’ICCN et ses bailleurs des fonds d’assurer leurs mises en oeuvre et leurs
suivis – évaluations efficaces. Ce qui constitue en soi un défi majeur à relever afin de trouver des
solutions aux questions de développement de cette communauté. Mais, le défi le plus important est de
faire en sorte que la démarche proposée puisse être appropriée par les acteurs et les populations
concernées, afin que le développement devienne inclusif et participatif, et produise un impact réel sur
la qualité de vie de toute la communauté. Le défi est donc de faire du développement une réalité pour
cette communauté et de faire en sorte que la population s’approprie la démarche et participe mieux au
processus de développement.
2. Justification de la préparation d’un Plan de Développement des Peuples Autochtones
Pygmées.
2.1. Pourquoi protéger la culture Pygmées et son Identité
Il est important de souligner l’existence d’un point d’appui marquant en RDC, susceptible de donner
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-77Rapport d’étude
consistance à une politique de préservation des cultures autochtones et d’intégration au
développement. Il s’agit de la préparation et de l‘adoption du Programme Stratégique Gouvernemental
pour le Développement des Pygmées (déc.2009) qui met en avant la nécessité de permettre aux
communautés Pygmées de choisir librement leur mode de vie, conformément à l‘objectif de réduction
de la pauvreté en ciblant une minorité très sévèrement appauvrie et marginalisée. Parmi les bénéfices
d’une politique de sauvegarde des PA (cadre stratégique de développement des PA en RDC), on peut
mentionner la préservation de la diversité culturelle de la société congolaise et de l‘héritage de
l‘humanité.
La question de fond est la protection de la diversité des cultures et surtout les cultures minoritaires les
plus primitives, dans un contexte de pression démographique constante et de globalisation accélérée.
L‘enjeu pour les identités minoritaires est de maîtriser au minimum le processus de leur
transformation, à l‘intérieur de modèles de plus en plus globaux. Le problème se pose pour toutes les
cultures, pour tous les groupes humains. Personne ne croit plus à la possibilité d‘une conservation
totale des modèles originels à moins de les mettre « sous cloche » dans une pure quête d’exotisme.
Par la sédentarisation, les Pygmées sont engagés dans un processus d‘intégration accéléré à la
société bantoue, dans laquelle ils se sont d‘ailleurs fondus (cas du Bas Congo). Pauvres parmi les plus
pauvres, ils n‘ont pas les moyens de prendre du recul par rapport à la situation d‘acculturation très
forte qui est la leur. Nombre d‘entre eux sont aujourd‘hui dans une situation de rejet massif de leur
propre identité, au point qu‘ils la cachent ou la refusent (Nord Katanga ainsi que la diaspora urbaine en
général, où ils constituent la couche la plus pauvre).
Le meilleur système d’atténuation, offrant pourtant un accès et des bénéfices équitables aux peuples
autochtones, aura nécessairement des impacts sur leur culture et leurs croyances. La question reste
posée sur la manière de préserver la culture des autochtones au cours du processus de
développement qui ne peut que neutraliser les particularismes et homogénéiser les modes de vie et
les valeurs culturelles. La meilleurs pratique, semble-t-il, consiste à assurer la sensibilisation sur les
risques liés à ce processus, à assister les associations des peuples autochtones dans le renforcement
de leurs capacités de défendre leurs connaissances et leur cultures traditionnelles, ainsi que de
promouvoir la communication et l’échange d’expériences avec les autres composantes des
populations rurales. Ces activités pourront leur offrir la possibilité de mieux comprendre les risques et
de trouver des solutions propres d'adaptation de leur culture au mode d'interaction moderne. Par
ailleurs, il est permis de croire que l’amélioration des conditions de vie des PA Pygmées, porterait ce
groupe social à revaloriser ses ressources culturelles dans le sens d’une réhabilitation du patrimoine
supportée par une élite interne éclairée, crédible et soutenue, à l’instar de ce que nous observons en
Amérique du Nord.Une autre raison qui milite pour le même objectif est la perte d‘identité des
Pygmées, leur marginalisation dans un processus de sédentarisation non maîtrisé est associée
intimement à des formes de paupérisation et d‘exploitation humaine inacceptables et des menaces
vitales dont les plus graves touchent à la santé de la reproduction, notamment par la diffusion des
maladies sexuellement transmissibles, en dehors de tout encadrement de santé.
2.2. Les organisations et les instruments juridiques internationaux pour la protection des
peuples autochtones.
Il convient d‘inscrire les motivations de la stratégie spécifique dans le contexte international créé par le
mouvement international pour la Protection des Peuples Autochtones. Porté par les ONG
internationales mais également par différentes institutions des Nations Unies, ce mouvement a
enregistré de grandes avancées collectives très significatives dont les plus marquantes sont la
Convention 169 de l‘OIT, signée par la RDC. Cette Convention fait rupture avec la philosophie
d‘intégration et d‘assimilation pour recommander aux états des mesures adéquates « dans le cadre du
système juridique national en vue de trancher les revendications foncières émanant des peuples
autochtones (art. 14,3) » et l‘adoption le 12 septembre 2007 par l‘Assemblée Générale des Nations
Unies de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. Ce dernier
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-78Rapport d’étude
instrument international n‘a pas de force contraignante, mais il démontre une avancée significative au
niveau des Etats membres par rapport à la question des droits humains des « peuples autochtones ».
Ce texte insiste sur l‘ensemble des droits humains des peuples autochtones en démontrant comment
ces peuples ont des attaches collectives à leurs terres et à leurs ressources naturelles. Il encourage
les Etats à se référer au principe du consentement libre, préalable et informé des peuples autochtones
pour toute activité qui les concernent.
La diversité des situations des peuples autochtones dans le monde impose cependant des nuances
d’ordre conceptuel, en ce sens que la référence à l‘autochtonie comme source de traitement
discriminant, pose toujours problème en RDC, pays attaché à l‘égalité citoyenne comme outil de base
de l‘intégration et de l‘unité nationale menacée et où l‘on craint la contagion qu‘elle pourrait entraîner
de la part d‘autres minorités que celle des Pygmées, sur des parties de territoire convoitées,
notamment l‘Est du pays, où il existe des contentieux fonciers importants. Le terme « autochtone » en
effet renvoie à des débats sur l‘ancienneté de l‘occupation des terres et sur les droits qui pourraient en
découler.
Toute évolution du Droit Congolais au bénéfice des Pygmées, devra bien marquer la différence et la
spécificité des Pygmées vis-à-vis de l‘« autochtonie », afin d‘éviter tout risque de confusion.Il faut
insister pour une définition de l‘autochtonie qui ne soit pas liée seulement à l‘ancienneté d‘occupation
(tout Congolais se perçoit comme autochtone à ce titre), mais qui souligne une fragilité structurelle tout
à fait différente de celle des autres peuples, quelle que soit l‘ancienneté respective de ces peuples,
fragilité liée à leur distinction culturelle et identitaire et à la prégnance chez eux de schémas
économiques et sociaux anciens, en tous cas distincts de ceux de la société dominante. C‘est la
superposition de l‘occupation ancienne, de la fragilité économique, de la situation minoritaire et de
schémas socioculturels différents, qui fournit la définition de l‘autochtonie dans le sens des « peuples
autochtones ». Dans ce sens il existe une grande différence entre l‘autochtonie et l‘indigéneité.
2.3. Les politiques de Sauvegarde de la Banque Mondiale
En tant que peuples autochtones, les Pygmées sont directement concernés par la Politique
Opérationnelle (OP. 4.10) adoptée en 1991 par la Banque mondiale, qui s’inscrit dans le mouvement
international de protection des peuples autochtones. Elle fournit une ligne de conduite sur la manière
de prendre en compte les droits des peuples autochtones dans le cadre des projets d‘investissement,
de telle sorte que ces projets contribuent au développement de ces peuples. Plusieurs Cadres et
Plans de Développement des Pygmées ont été élaborés et approuvés par la Banque. Ces Cadres et
leurs plans d‘action fournissent des recommandations très précises et actions à mettre en oeuvre, qui
peuvent concerner le renforcement des capacités, la consultation et la prise en considération des
intérêts des Pygmées dans les activités forestières, des compensations appropriées lorsque leur mode
de vie est affecté, des plans de réinstallation si nécessaire (y compris des acquisitions de terre dans le
cas de réinstallations substantielles), sans oublier l‘élaboration de plans de développement durables
pour les aires protégées et l‘assistance au Développement Economique et Social des Pygmées.
Ces projets couvrent une grande partie du territoire où les Pygmées sont représentés (le Bandundu, la
Province Orientale, l‘Equateur pour le PNFoCo ; l‘Equateur, la Province Orientale et une partie du
Katanga et du Sud Kivu pour PRO-ROUTES, les Parcs Naturels du Nord et Sud Kivu ainsi que du
Maniema pour le don du GEF ; la Province Orientale et le Sud Kivu pour le PUSPRES (Projet
d'urgence et de soutien au processus de réunification économique et sociale).
Ces CPPA et Plans d‘Action ont toutefois des limites : ils sont liés à des projets dont ils ne
constitueront qu‘une composante. Enfin, ces projets n‘abordent pas d‘une manière systématique la
plupart des problèmes les plus sensibles et structurels des Pygmées, qui les conduisent à
l‘appauvrissement et à la marginalisation. En effet, les Pygmées sont actuellement en RDC les
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-79Rapport d’étude
populations les plus pauvres en termes monétaires et celles qui ont le moins accès aux services
publics d‘éducation et de santé. Dans les secteurs administratifs où ils sont les plus nombreux et où
leur processus de sédentarisation est le plus avancé, ils sont aussi les plus frappés par la malnutrition
endémique, c‘est le cas du Nord Katanga.
2.5. L’adoption récente d’un cadre stratégique de développement des PA en RDC
En décembre 2009, un Cadre de politique pour la préparation d’un Programme Gouvernemental pour
le Développement des Pygmées en RDC est adopté sous l’initiative de la Banque Mondiale. Ce
document propose un Cadre Stratégique d‘ensemble qui conduira à la préparation d‘un Programme de
Développement des Pygmées couvrant une période de 15 ans et au-delà, s‘il est adopté par le
Gouvernement.
3. Principales étapes du Plan de Développement Pygmée dans la zone d’étude
L a mise en place du Plan de Développement de cette communauté s’articulera autour des étapes
suivantes.
- Répertorier les principaux problèmes vécus par la communauté ;
- Répertorier les causes pour chaque problème ;
- Indiquer les conséquences probables de chaque problème s’il n’est pas résolu ;
- Définir un ou des objectifs pour passer de l’état négatif à l’état positif ;
- Définir la meilleure solution possible ou stratégie à chaque problème ;
- Indiquer les actions à mener pour concrétiser chacune de ces solutions ;
Définir les responsabilités par rapport à chaque action à mener ;
Définir les indicateurs de réalisation des actions à mener pour concrétiser chacune de ces
solutions ;
- Synthèse des priorités de la zone de planification.
4. Les principaux problèmes vécus par les Pygmées de la zone d’étude.
Les principaux problèmes vécus par les Pygmées et ayant durement affecté leur mode de vie et
contribué dans une large mesure à leur marginalisation sociale vis-à-vis des autres communautés sont
de plusieurs ordres parmi lesquels nous pouvons citer:
- Problèmes liés à l’Habitat et Environnement ;
- Problèmes de soins de santé, à l’assistance médicale et l’alimentation ;
- Problèmes économiques liés aux activités génératrices de revenus et consommation ;
- Problème d'éducation des enfants ;
- Problème d’accès à l’espace forestier ;
- Problème de Rejet d’identité socioculturelle ;
- Habitat et Environnement
La problématique de l’habitat et environnement est telle que toutes les maisons habitées par les PA
sont généralement des murs en paille, pisé ou en bâche couvertes d’une toiture généralement en
paille à quelques rares exceptions chez ceux-là qui ont reçu un certain appui dont les toitures peuvent
être observées couvertes en bâche. Dans toute la zone d’étude on peut observer que les maisons sont
éphémères, les parcelles étant provisoirement occupées. Ils occupent les parcelle en tant que
locateurs ou gardiens de parcelles qu’ils peuvent libérer à tout moment suite à l’instabilité liée soit aux
guerres à répétition, soit au mode de vie particulier induit par le temps de leur vie des forêts, soit à
l’impossibilité à se procurer des habitations plus décentes. Un tel mode de vie sous stress sur des
parcelles non entretenues, sans toilette ni poubelle les expose aux intempéries, propagation des
maladies et risque d’épidémies. Beaucoup d’entre eux vivent sans terre parce que vendus ou mis en
location durant la période juste avant la moisson période de grande disette, où les provisions de
l’année précédente sont épuisées.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-80Rapport d’étude
- Soins de santé, Assistance médicale et Alimentation
L’accès des Batwa aux soins de santé primaire est très limité et ils ne reçoivent aucune assistance
médicale ni pour eux-mêmes, ni pour leurs enfants. Beaucoup d’entre eux, spécialement les enfants
de moins de 5 ans, meurent des maladies parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter de médicaments. La
malaria et les vers intestinaux viennent largement en tête comme maladies les plus fréquentes. Taux
de mortalité est élevé et les femmes accouchent à la maison par ce que les moyens financiers sont
très réduits pour supporter les frais de maternité. Ils recourent pour la plupart de cas à
l’automédication par les plantes. Dépourvus d’eau potable suite à l’absence de programme
d’adduction d’eau dans la zone d’étude, ils utilisent l’eau de ruissellement, de pluies ou stagnantes. Ils
sont victimes d’une sous alimentation à cause de la mauvaise récolte due l’insuffisance des champs
et à l’insuffisance de moyens financiers. Leur état de santé physique apparaît visiblement inquiétant,
ils s’attendent toujours à une éventuelle assistance chaque fois qu’un visiteur vient leurs rendre visite.
- Problèmes économiques liés aux activités génératrices de revenus et consommation
Dépourvus des moyens financiers suffisants, les PA du secteur Mikeno mènent une vie du jour le jour.
N’ayant à l’heure actuelle aucun moyen pour combler le déficit agricole parce que sans terre à
cultiver, soit à cause de la faible production ou à l’attente du moment de récolte, le recours à la
mendicité et/ou au ramassage sont les deux uniques moyens qui leur soient salutaires. Ils ne peuvent
pas accéder aux moyens financiers pour l’achat ni de semences ni d’outils aratoires et ne pratiquent
généralement pas l’élevage. Sans emploi, ils mènent une vie de vagabondage ou d’oisiveté. De ce
qu’ils gagnent comme moyen financier à partir des services rendus aux tiers ou de la vente des
produits récoltés ou ramassés, Ils se livrent à la consommation excessive d‘alcool et de chanvre
comme refuge désespéré face à la pauvreté.
- Problème d'éducation des enfants
Le faible niveau d’instruction des Pygmées impliquant un niveau d’analphabétisme élevé est dû à
l’insuffisance ou inexistence des infrastructures des services sociaux comme les écoles dans leurs
milieux. Mise à part le problème financier pour supporter les études, les parents ne comprennent pas
le bien fondé des études de leurs enfants.
- Problème d’accès à l’espace forestier
Les Pygmées sont confrontés au problème de réduction d’espace vital parce que chassés de la forêt
pour raison d’érection du parc dans le secteur Mikeno qu’ils réclament comme terres ancestrales.
Le parc renferme des ressources convoitées par les Pygmées et dont les gardes de parc leur
empêchent d’y accéder. Ceci crée un sentiment de méfiance et de conflit entre Pygmées et
gestionnaires du parc. L’absence d’alternative pour une communauté très pauvre face à un parc exclu
à toute exploitation humaine est à la base des pratiques des activités illégales dans le parc.
- Rejet identité socioculturelle
Chassés de la forêt sans alternatives, les Pygmées sont dépourvus de toutes leurs caractéristiques
culturelles comprenant les aspects coutumiers, culturels, religieux, spirituels...
Ne pouvant plus accéder aux ressources traditionnelles de la forêt, on assiste actuellement à une
tendance à la disparition de leurs connaissances traditionnelles ancestrales.
Ils souffrent d’un problème psychosocial comme le complexe d'infériorité parce qu’ils sont très
pauvres, mal habillés et marginalisés, ils vivent à la périphérie des villages bantous à coté de la forêt
où ils assistent impuissants à la destruction de leurs cultures de champs par les animaux du parc. Ceci
crée chez les Pygmées un comportement d’agressivité. Peu instruits, ils sont incapables de se
défendre, leurs droits étant ainsi loin d’être revendiqués, ils sont victimes d’injustice sociale.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-81Rapport d’étude
5. Les recommandations à formuler, les axes d’intervention et domaines d’action du Plan
Les recommandations à formuler sont les meilleure solutions possibles ou stratégies à chaque
problème en rapport avec les problèmes vécus par les Twa Pygmées tel qu’affirmés par les répondant
au cours de l’étude. Elles constituent une étape importante de passage de l’état négatif à l’état positif
de la situation des Pygmées qui indiqueront les actions à mener pour concrétiser chacune de ces
solutions et les responsabilités par rapport à chaque action à mener.
5.1. Recommandations et actions concernant l’habitat
- Réveiller la conscience des Pygmées sur la prise de conscience de la situation qu’ils vivent
afin qu’ils se sentent convaincus du bien fondé de l’occupation du terrain attribué par le Mwami
à Nyabirehe ;
- Sensibiliser les populations Pygmées sur l’avantage d’occuper chacun son propre terrain et à
la cohabitation pacifique avec les voisines du sit où elles seront installées ;
- Procurer un modèle de logements adaptés aux besoins, implantés au coeur des communautés
autochtones et respectant leur culture ;
- Construction des maisons pour les ménages pygmées ;
- Diligenter la procédure de vacance de terre et couvrir ce terrain par des titres légaux avant
l’installation effective des ménages pygmées dans site de Nyabirehe aux fins pour ces derniers
de jouir paisiblement de leur nouveau ‘’chez-moi’’ ;
- Sensibiliser de manière « approfondie » à l‘hygiène, à la prévoyance et à la bonne dimension
des champs, à la bonne façon de construire des maisons.
5.2. Recommandations concernant les soins de santé, Assistance médicale et Alimentation
 Garantir l’accès à une éducation sanitaire, à la santé, et à des services médicaux ;
 A cours terme, réhabiliter et appuyer les centres de santé et centres hospitaliers des
 environs immédiats du site pygmée de Nyabirehe en leurs fournissant du matériel et produits
pharmaceutiques nécessaires à une prise en charge gratuite des Pygmées installés à
Nyabirehe ;
 A long terme, mettre en place au sein de l’inspection provinciale de la santé une équipe
d’experts chargée de former des auxiliaires de santé parmi les Pygmées installés sur le site de
Nyabirehe, ces derniers se chargeraient de relaient des messages de soins de santé publique
(hygiène, assainissement…), administration des soins minimum et du transfert des cas graves
aux Centres de Santé.
 Initier un programme culturellement adapté pour le dépistage et la lutte contre le VIH/SIDA ;
 Les eaux consommées par les Pygmées devraient être préalablement traitées ou à priori
procéder à une adduction d’eau sur le site avant l’installation effective des Pygmées ;
 Fournir du savon, des ustensiles, des récipients pour le transport et le stockage l‘eau,
conditionner ces apports à l‘amélioration et au maintien des pratiques d‘hygiène.
 Encadrer les Pygmées sur les notions hygiène et de gestion des déchets ménagers ;
 Assurer une distribution des vivres et non vivres aux pygmées dès leur installation sur le
nouveau site afin de leur permettre de faire face aux nouvelles conditions de vie sur le site
dans l’attente de leur adaptation définitive et dans l’en attente des produits à générer pour leur
survie sur ce site.
 Réaliser des campagnes de sensibilisation, notamment contre les risques nutritionnels.
5.3. Recommandations liées aux activités économiques génératrices de revenus et
Consommation
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-82Rapport d’étude







Procéder, avant ou dès l’arrivée des Pygmées sur le site de Nyabirehe selon qu’il le
conviendra, à la distribution des terres agricoles à chaque ménage et fournir les intrants
agricoles, outils aratoires et vulgariser ensuite les bonnes pratiques agricoles.
Promouvoir les alternatives de survie susceptibles de combler le déficit agricole comme les
petits élevages, pisciculture et apiculture.
Promouvoir l'élevage en distribuant des géniteurs aux ménages Pygmées Batwa ;
Encourager et aider les Pygmées Batwa à s’organiser en associations et si besoin créer leur
coopérative tout en leur facilitant d’accéder au financement et au crédit afin de leur permettre
de satisfaire durablement leurs besoins;
Former une équipe parmi les Pygmées qui se chargera de vulgarisation des techniques
agricoles améliorées et à la planification des besoins alimentaires et monétaires.
Encourager la solidarité de groupe à travers la pratique de ristourne et tontine en tant que
réponses à des situations d’urgence comme la naissance, le décès, et autres charges
familiales imprévues.
Sensibiliser aux conséquences de la consommation exagérée de l’alcool et du chanvre, cause
principale actuelle de la mauvaise économie domestique et des mauvaises performances
économiques des Pygmées et solliciter auprès des autorités administratives et coutumières
des sanctionner la rémunération par l’alcool et le chanvre pour des services rendus par le
Pygmées aux tiers.
2.4. Recommandations et actions concernant l’éducation
L'instruction étant identifiée comme un des outils de réduction de la pauvreté et un élément important
dans l’amélioration des conditions de vie des Batwa, les propositions qui suivent peuvent apporter une
réponse au problème posé par l’éducation des enfants pygmées, une solution à la fois d’amélioration
durable du niveau collectif des mentalités et de l’amélioration du taux d’analphabétisme.








Réhabiliter et équiper les écoles proches du site pygmée de Nyabirehe afin qu’elles soient à
mesure d’accueillir les enfants pygmées nouvellement installés sur le site ;
Assurer les frais scolarité des enfants pygmées et leurs garantir des fournitures scolaires
comme les cahiers, bics, uniformes… ;
Organiser un leadership, ou une élite pygmée socialement mieux respectée et capable de
sensibiliser les parents pygmées sur l’importance de la scolarisation des enfants ;
Fournir des bourses aux élèves les plus méritants, jusqu‘aux études supérieures ;
Construire des classes d’alphabétisation pour adultes dans le but d’apprendre aux hommes
et femmes Batwa à lire, écrire et compter ;
Les enseignants devraient être sensibilisés en la manière de créer un climat favorable entre
enfants pygmées et bantous afin que ceux-ci ne se sentent plus frustrés et complexés face à
leurs collègues;
Il est important d’introduire dans les programmes des éléments qui tiennent comptent des
spécificités des pygmées, et de leur culture afin de les valoriser ;
Il est aussi important que les instituteurs soient sensibilisés de manière à accueillir les enfants
de la même façon, et à les faire échanger sur les habitudes, coutumes, savoir et savoir-faire
des uns et des autres.
2.5. Recommandations et actions concernant l’accès à l’espace forestier
La forêt est une source de revenu économique importante à travers l’exploitation artisanale du bois, le
bois de chauffe et les produits forestiers non ligneux. Le mode de vie pygmée étant étroitement lié à
l’existence de la forêt, privés de celle-ci, le nouveau mode de vie confronté par les Pygmées devraient
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-83Rapport d’étude
être accompagné des alternatives permettant à ces derniers de s’y adapter. Les mesures alternatives
d’amélioration des conditions de vie à envisager sont les suivantes :
 Approvisionner les Pygmées en bois de chauffe dès leur arrivée sur le site, ensuite les
informer et les former sur l’usage du foyer amélioré et la briquette pour une réduction de la
consommation de la matière ligneuse ;
 Identifier et documenter les différents produits forestiers non ligneux et envisager ensuite la
possibilité de leur mis en culture pour une utilisation en dehors des aires protégées ;
 Affecter un espace réservé à la culture et l’approvisionnement en produits forestiers non
ligneux sur le terrain acquis par le Pygmées à Nyabirehe;
 Entreprendre des activités de reboisement en disponibilisant également sur le site pygmée de
Nyabirehe un espace réservé au reboisement ;
 Faire bénéficier aux pygmées une formation technique en agroforesterie et de l’entretien des
pépinières.
5.6. Recommandations et actions concernant la culture
 Appui au développement économique des techniques artisanales sous forme de micro-projets,
valorisant la pharmacopée pygmée, la poterie… ;
 Identifier les savoirs traditionnels et les intégrer dans les stratégies de réduction de la
pauvreté ;
 Faciliter entre les groupes pygmées l‘échange d‘information sur les pratiques et
connaissances à haute valeur culturelle comme la connaissance du milieu naturel et de la
Pharmacopée ;
 Renforcement la capacités de défendre leurs connaissances et leur cultures traditionnelles ;
 Inventorier les recherches et études existantes sur le patrimoine culturel et les actualiser grâce
aux nouvelles connaissances identifiées non documentées.
 La valorisation vivante de la culture pygmée consiste en outre l’organisation des rencontres
culturelles folkloriques », afin de témoigner de la richesse de leur patrimoine (chants et danses,
artisanat…).
5. Contenu et coût du Plan de Développent
Le présent Plan de Développement Pygmée est conçu en tenant compte des exigences du bailleur
des fonds, et aux conseils des experts sociaux du projet PREPAN en matière de sauvegarde sociale,
conformément à la Politique Opérationnelle 4.10 de la Banque Mondiale contribuant à la mission
de réduction de la pauvreté et de promotion d’un développement durable poursuivie par la Banque
tout en garantissant un processus de développement respectant pleinement la dignité, les droits de la
personne, les systèmes économiques et les cultures des Populations autochtones.
Sur la base des recommandations décrites ci-haut, les actions à réaliser dans le cadre de la mise en
oeuvre de ce Plan en fonction des crédits à allouer au Plan seront sélectionnées en s’adressant en
premier lieu aux aspects touchant :
1. Amélioration de l’habitat : garantir un logement décent, acquisition des terres.
2. La santé et nutrition: garantir l’accès à une éducation sanitaire, aux services médicaux et à
l’alimentation;
3. La promotion de l’éducation pour les populations pygmées,
4. La valorisation de la Culture pygmées ;
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Tableau 38 : Actions, coûts, échéancier, responsabilités et indicateurs de suivi – évaluation
Objectif
Actions
Responsabilité
Echéancier
Garantir un logement décent,
acquisition des terres adaptés
aux besoins des Pygmées
respectant leur culture.
Construction et équipement des
maisons d’habitation pour les
ménages pygmées avant leur
installation sur le site de Nyabirehe.
Entreprise sélectionnée pour
les travaux de construction
des maisons.
Mois 1,2 et 3
Affectation des terres pour différents
usages.
FZS,
Chargé de développement
de la chefferie de Bwisha ou
du territoire de Rutshuru
Association des Pygmées de
Nyabirehe(APN)
Acquisition du titre foncier pour le
terrain.
Spécialiste en SIG
FZS, APN,
Distribution des parcelles et terres à
cultiver aux ménages.
Amélioration des
conditions sanitaires et
éducation sanitaire, alimentation
Coût
USD
300.000
Indicateurs
4000
Chacun des ménages a accès à
une parcelle et un champ à
cultiver.
Mois 4
Environ 100 maisons d’habitation
existent sur le site pygmée de
Nyabirehe et équipées chacune
en meubles.
Les Pygmées sont capables
d’utiliser le terrain acquis pour
leurs différentes activités.
Mois 1, 2
3500
Le terrain est doté d’un contrat de
location à titre collectif
Les document médicaux de
référence et témoignage des
Pygmées indiquent que ils sont
pris gratuitement en charge pour
les soins médicaux
Réhabiliter et équiper les centres de
santé des environs du site pygmée
de Nyabirehe en matériel et produits
pharmaceutiques nécessaires;
Entreprise sélectionnée pour
la réhabilitation,
Service de santé du territoire
de Rutshuru ;
Mois 2
15.000
Adduction d’eau sur le site
Entreprise à sélectionner
pour l’adduction d’eau.
Mois 2
15.000
Présence des bornes fontaines et
robinets faisant couler l’eau.
Distribution des vivres et non vivres
durant les trois premiers mois de
leur installation au site.
ONGs humanitaires
Mois 4
50.000
Les Pygmées installées sur le site
ont de quoi se nourrir et de quoi
préparer leurs aliments avant
l’auto prise en charge.
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-85Rapport d’étude
Promouvoir l’éducation pour les
enfants pygmées, élever le
niveau d’instruction des Batwa
Initier les familles à la pratique
des actions d’autosuffisance et
génératrices des revenus
l’agriculture, de l’apiculture et à
l’élevage du petit bétail
Réhabilitation et équipement des
écoles existantes aux alentours
immédiats du site pygmée
Entreprise sélectionnée pour
la réhabilitation
Mois 2
15.000
Les écoles ciblées sont en état
réhabilité
Paiement des frais et fournitures
scolaires aux enfants pygmées
FZS
Durant toute
la période
exécutive du
projet
50.000
Les enfants pygmées sont
équipés en fournitures scolaires
et fréquentent l’école.
Construction
d’une
salle
de
formation et prise en charge des
frais des formateurs et matériel
FZS
Entreprise sélectionnée pour
la réhabilitation
Mois 2
6.000
Une salle de formation existe sur
le site pygmée.
Distribution des semences et
autres intrants agricoles / produits
phytosanitaires
aux
ménages
pratiquant l’agriculture
Distribution des géniteurs pour
l’élevage du petit-bétail
Distribution
des
ruches
pour
l’apiculture
FZS
APN
COCO
Agent de développement de
la Chefferie
6 mois après
l’installation
36000
90% des ménages pratiquent
l’agriculture,
60% des ménages pratiquent
l’élevage du petit bétail
40% des ménages pratiquent
l’apiculture
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-86Rapport d’étude
La valorisation de la Culture
pygmées.
Renforcement des capacités
pygmées de défendre leurs
connaissances et leurs cultures
traditionnelles,
Promouvoir la communication et
l’échange d’expériences avec les
autres composantes des populations
rurales.
Offrir aux Pygmées l’opportunité
de s’organiser en association
Sensibilisation des pygmées pour
s’organiser en association
Disponibiliser les textes légaux et
documents nécessaires de
l’association.
ONG locale de
développement
Mois 8, 9 et
10
18.000
Pygmées
Populations locales d’autres
communautés
ONG locales de
développement.
Mois 11 et 12
10.000
Mois 2
1000
L’ expert qui se chargera du
suivi du volet pygmé,
l’équipe Technique FZS,
Spécialiste juridique
FZS
Mener les démarches et moyens
financiers nécessaires
Renforcement des capacités de
l’association et de ses animateurs
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Plus de 75% des hommes et
femmes sont en cours de
formation ou savent déjà lire,
écrire et compter.
Une association propre aux
pygmées existe et animée par les
leaders pygmées ;
L’association est doté des
documents légaux essentiels.
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-87Rapport d’étude
Etude, Sensibilisation et
formation sur les conditions
d’amélioration des conditions de
vie, renforcement des
capacités.
Formation des pygmées sur diverses
techniques d’auto prise en charge
(utilisation
durable
des
infrastructures, agriculture, élevage,
apiculture,
foyer
amélioré,
briquette…) et mode d’organisation
associative.
Appuyer
les
structures
organisations d’encadrement
pygmées
Protection et Gestion
participative des ressources
naturelles et de la de la zone
tampon.
Bureaux d’étude
ONG de développement
Universités
Mois 5, mois
6, mois 7
75.000
Les Pygmées sont en cours de
formation ou alors ils appliquent
les connaissances acquises sur
leur terrain.
Chargé de conservation
communautaire de l’ICCN,
FZS
Mois 10, 11
5000
Les PA Pygmées installés à
Nyabirehe comprennent et se
conforment au statut de gestion
de la zone tampon.
ou
des
Mener des études et documenter les
connaissances pygmées (médicine
traditionnelle).
Organiser des ateliers sur le statut et
la conservation durable de la zone
tampon.
Formation sur la gestion participative
et durable de la zone tampon ;
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Le PA Pygmées installés à
Nyabirehe se refusent d’exercer
quelconque activité illégale dans
la zone tampon riveraine.
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-88Rapport d’étude
Sensibiliser les PA Pygmées et
la population environnante sur
la prévention, la résolution
pacifique et transformation des
conflits divers.
Organiser des ateliers sur la gestion
et résolution des conflits pour une
cohabitation pacifique entre PA
Pygmées et population d’accueil.
ONGs locales spécialisées
en la matière.
Poursuite de la formation des
leaders PA Pygmées et leaders
locaux sur la cohabitation pacifique
entre les pygmées et les
communautés d’accueil.
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Mois 10, 11,
12
6000
Un comité constitué de chefs
locaux, leaders locaux et PA
Pygmées existe et se charge des
questions des conflits, résolution
et cohabitation pacifique des
conflits.
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
7. Suivi et évaluation
Nous avons, dans le tableau ci haut représenté des indicateurs pour chaque action à exécuter.
A chaque objectif correspondent une ou plusieurs actions, de même, à chaque action à réaliser
correspond un indicateur. Parfois, plusieurs actions peuvent avoir pour évaluation un seul
indicateur. L’évaluation peut se réaliser chaque mois en se référant aux indicateurs tels que repris
dans le tableau. Cette évaluation qui se veut participative peut se réaliser par le Maître d’Ouvrage
qui est la FZS et collectivement par l’ensemble constitué des bénéficiaires, la FZS et son
partenaire l’ICCN et les bailleurs de fonds.
Deux types d’indicateurs existent ; (1) des indicateurs directement palpables sur le terrain comme la
présence des maisons construites ou réhabilitées et (2) des indicateurs non palpables comme par
exemple ceux des actions de sensibilisation ou des résultats d’études. Ces types d’indicateurs exigent
en effet des documents comme des rapports de sensibilisation ou / et d’étude.
A ces deux types d’indicateurs il y a lieu d’ajouter l’aspect comportemental des bénéficiaires d’une
formation ou d’une sensibilisation. Ces aspects trouvent leur importance dans la mesure où ils peuvent
indiquer à l’évaluateur un certain comportement de satisfaction ou de déception à l’issue d’une
formation. La mise en pratique sur le terrain des notions apprises au cours d’une formation en est un
autre aspect des choses à ne pas négliger ou cours de l’évaluation ainsi que des multiples questions
qui doivent absolument trouver des réponses positives pour une action réussite.
8. Conclusion
La mise en oeuvre du Plan de Développement présentés a pris en compte des actions prioritaires
à entreprendre. D’autres actions dépendent directement ou indirectement de celles reprises dans
le plan, pour ainsi dire que la réussite de celles-ci implique par ricocher la réussite d’autres
actions. Le plan d’e développent reprend des actions à entreprendre pour la durée du projet qui
est d’un an mais les besoins des Pygmées impliquent un suivi plus durable. Le Plan a répondu à
cette préoccupation dans le sens qu’il se veut poser des actions de basse qui permettront qu’à la
fin du projet les Pygmées soient en mesure de se prendre en charge et ceci à travers une
association propre à eux. Certaines précautions sont sans doute nécessaires à prendre et
notamment, le besoin de la disponibilité fiable du financement des projets à entreprendre par
l’association pygmée.
-90-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Annexe II : Chronogramme des activités
Activités à réaliser
Phase préparatoire
Finalisation des outils de collecte de
données
Revue de littérature
Recrutement
et
assistants à l’étude
Formation
des
Récolte des données
Organisation
des
groupes
discussion
Nettoyage des données
de
Localisation
Responsable
Goma
Consultant
Goma
Consultant
Goma
Consultant
Secteur
Mikeno
Consultant
Assistants
l’étude
Consultant
Période
Nbre jours
Du 28 au 29 mars 2012
Secteur
Mikeno
Sur terrain
Retour de l’équipe de recherche à
Goma
Secteur
Mikeno-Goma
Traitement et analyse des données
Goma
Encodage et masque de saisie
Goma
2 jours
Du 30 au 31 mars 2012
2 jours
Du 1 au 06 avril
6 jours
7 au 08 avril 2012
2 jours
à
Superviseurs
Pendant la collecte
Goma
Consultant
Assistants
l’étude
Chercheurs
saisisseurs
Consultant
Saisisseurs
Saisisseurs
09 avril 2012
Entrée des données à l’ordinateur
Traitement des données
Goma
Consultant
17 au 20 avril 2012
Sortie des résultats (outputs)
Goma
Chercheurs
21 au 23 avril 2012
Rédaction du rapport de l’étude
Goma
Chercheurs
24 au 29 avril 2012
Production du 1er draft
Goma
Chercheurs
30 avril 2012
Attente du feedback
Goma
Voir FZS
Production du dernier draft
Goma
Consultant
1 jour
à
&
Du 10 au 16 avril 2012
et
10 avril 2012
7 jours
11 au 16 avril 2012
7 jours
6 jours
1 jour
Total jours de travail
34 jours
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-91Rapport d’étude
Annexe III. : Plan de collecte des données
Objectifs
Information à collecter
Source
d’information
Approche
Outils
Identifier les paramètres socioéconomiques détaillés des
communautés Pygmées
riveraines du secteur Mikeno;
Données démographique
ancienneté dans le milieu, le
niveau d'éducation, l'emploi),
habitat
Peuple Pygmées
Interview
Questionnaire
d’enquête
Littérature
existante.
Recherche
documentaire
Internet
Observation libre
Bibliothèque
Le revenu de ménage, les
activités d’autosubsistance
Niveau d’accès aux biens et
certains avantages
Relation entre communauté
Pygmées et autres
communautés
Dégager les perceptions et
attitudes de ces communautés
vis-à-vis de la gestion des
ressources naturelles du secteur
Mikeno du Parc National des
Virunga ;
Identifier les pratiques
susceptibles d’influer tant
négativement que positivement
sur la gestion pérenne des
ressources du parc ;
Attitudes envers des activités
de conservation,
Perception sur les agents du
parc ainsi que leur travail, le
tourisme et les avantages tirés
du parc,
Connaissance sur les
ONGs intervenant dans le
milieu et impliquées dans la
conservation, etc.).
Ressources naturelles
convoitées par les pygmées
dans le parc
Peuple Pygmées
Interview
Littérature
existante
Groupe de
discussion
Recherche
documentaire
Peuple Pygmées
Interview
Littérature
existante
Groupe de
discussion
Relation entre Pygmées et
personnel du parc.
Proposer un mécanisme efficace
et participatif permettant de
préserver les ressources
naturelles tout en améliorant les
conditions de vie socioéconomiques des communautés
Pygmées ;
Possibilité et le désir d’accès à
l’espace forestier ;
Recherche
documentaire
Internet
Questionnaire
d’enquête
interview semi
structurées
Bibliothèque
Internet
Interview
Peuple Pygmées
Groupe de
discussion
Le souhait des pygmées pour
améliorer leurs conditions de
vie ;
interview semi
structurées
Bibliothèque
Ravage des cultures par les
animaux et leur incidence sur
la vie socio-économique des
populations Pygmées.
Dégager les attentes des
communautés Pygmées vis-à-vis
de sa gestion ;
Questionnaire
d’enquête
Peuple Pygmées
Interview
Groupe de
discussion
Recherche
documentaire
Questionnaire
d’enquête
interview semi
structurées
Questionnaire
d’enquête
interview semi
structurées
Internet
Bibliothèque
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-92Rapport d’étude
Objectifs
Information à collecter
Source
d’information
Approche
Outils
Produire un plan de
développement des Peuples
Autochtones BATWA Pygmées à
réinstaller dans leur Village de
Nyabirehe
Le souhait des pygmées pour
améliorer leurs conditions de
vie ;
Peuple Pygmées
Interview
Questionnaire
d’enquête
Littérature
existante.
Coutumes, vie et mœurs des
pygmées : l’art, tradition,
genre
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Recherche
documentaire
Groupe de
discussion
Internet
Bibliothèque
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-93Rapport d’étude
Annexe IV : Questionnaire d’enquête socio économique
0.
Identification
01. N°FICHE :………02.SITE :………………03.NOM :………………………04.Age………..05 Sexe :…..06. Taille du
ménage…
I. COMPORTEMENT, HABITAT
a. Informations sur le comportement (Observation directe de l’enquêteur)
01. Etat de santé physique des membres du ménage (à apprécier par l’enquêteur)
1. Très bon
2.bon
3. Assez bon
4. Mauvais
5. Déplorable
Si état de santé d’un ou de tous les membres du ménage est mauvais ou déplorable, décrire ici
……………………………………………………………………………………………………………………………
02. Tenue vestimentaire des membres du ménage
1. Propre avec soulier
2. Sales sans soulier 3. Sales et déchirées 4. à moitié nu
5. Autre (à spécifier)
……………………………………………………………………………………………………………………………
03. Occupation de l’enquêté à l’arrivée de l’enquêteur
1 Sans occupation
2. Occupé au champ 3. Occupé par un jeu 4. Autre occupation (à spécifier)
……………………………………………………………………………………………………………………………
b. Informations sur les conditions de l’habitat (Observation directe de l’enquêteur)
01. Quelles sont les caractéristiques de la maison où vit l’enquêté ? (Mettre une croix ou un V à la réponse
correspondante)
1. Mur : 1. En paille
2. En pisé
3. En bâche
4. En planche
5. Autre (à spécifier)
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………
2. Pavement : 1. En terre
2. Autre (à spécifier)……………………………………………………………
3. Toiture : 1. En paille
2. En tôle métallique
3. En bâche 4. Autre (à spécifier)………………………
4. Dimensions de la maison……………………………
5. Age de la maison……………………………
6. Intérieur de la maison ( cocher tout ce qui est observé )
1. Chambre à couche pour parents
2. Chambre à couché pour enfants (nombre……) 3. Salon
4. Cuisine (à l’intérieure, à l’extérieur : dimensions ( :…..) 5. Salon et une seule chambre. 6. Salon et
deux chambres à couché
7. Autre description (à Spécifier)…………………………………………………
02. Quelles sont les caractéristiques aux alentours immédiats de la maison (Mettre une croix ou un V à la réponse
correspondante)
1. Une cours entretenue 2. Il existe un jardin
3. Mauvaises herbes autour de la maison 4. Des maisons pour
autres ménages
5. Maisons d’autres membres du ménage
6. Autre (à spécifier)
…………………………………………….………………………………………………………………………………
03. Dimension de la parcelle du ménage (écrire les dimensions ici……………………………………………)
04. Etat de la latrine :
1. N’existe pas 2. Existe et en bon état pour un seul ménage
3. Existe et en très mauvais état pour plus d’un
seul ménage
4. Existe en bon état pour plus d’un ménage 5. Autres caractéristiques (à spécifier)
……………………………………………………………………………………………………………………………..
05. Etat de la poubelle : 1. N’existe pas
2. Poubelle communautaire 3. Une poubelle par ménage
c. Informations sur les conditions historiques d’implantation (Intervew)
01. Depuis combien de temps vous vivez sur ce site ?
1. Je suis né ici
2. Mon père est né ici
3. Mon grand-père est né ici 4. Je suis venu ici étant enfant
5. Je suis ici il n’y a pas longtemps
6. Autre provenance (écrire le lieu de provenance et le
temps)…………………………………………………………………………………………………………………
(Si la provenance est autre, posez la question 2)
02. Depuis combien de temps vous avez une fois encore visité votre lieu de provenance ?
………………………………………………………………………………………………………………….…………
03. Pour quel motif visitez-vous votre lieu de provenance ?.............................................................................
04. Connaissez-vous la personne la plus ancienne sur ce site ? 1. Oui
………………………………….et passer à la question (3)
03. Est-il encore vivant ?
1. Oui
2. Non (si oui demander son nom
2. Non
04. Combien de temps cette personne a-t-elle vécue ou vit ici ?
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
-94-
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
1. Elle est née ici
2. Son père est né ici 3. Son grand père est né ici 4. Autre provenance (écrire le lieu de
provenance et le temps)………………………………….....................................................................
05. Connaissez-vous la plus ancienne maison sur ce site ? 1. Oui
2. Non (Si oui, prendre la photo ou en faire un
croquis et demander le nom du propriétaire et écrire ici…………………………..…………)
II. NIVEAU D’ACCES AUX BIENS ET A BIEN D’AUTRES AVANTAGES
01 Quel est le statut des occupants de la parcelle.
1. Propriétaire 2. Locataire
3. Gardien de la parcelle
4. Autre (à spécifier)………………………..…
02. Quel type de maison rêvez-vous avoir ?
………………………………………………………………………………………….………………
02a Un terrain a été attribué aux Pygmée, souhaitez-vous y obtenir une telle maison ou en avoir sur place
ici ?...................................................................................................................................................................
02b Pour quel Motif……………………………………………………………………………………………………
03. Avez-vous de champs que vous exploitez? 1. Oui
2. Non
Si oui, 03a. Combien de champs avez-vous ?...............03b Type de propriété: 1. Privé 2. Prise en location 3. Mis
en location 03c. Quel est la superficie de chaque champ que vous possédez ? Champ 1…………champ 2 ………….
champ 3 ………… champ 4………………………champ 5………………
03d. durée de location 1. Une saison culturale
2. 1 an
2 ans
Plus de 2 ans
(Si mis en location) 3c. Quel est le mode de location ?..............................................................................
04. En terme de rendement, quel est l’état de chaque champ que vous exploitez ? (écrire : très fertile, fertile, moins
fertile) Champ 1…………… champ 2……………..champ 3……………champ 4……………..
05. Avez-vous besoin d’un champ ?
1. Oui
2 Non
(si oui poser les questions 5a, 5b et 5c)
05a. Où souhaitez-vous vous procurer ce champ ?
1. Ici même
2. A Nyabirehe
4. Autre réponse (à spécifier)……………………
3. Ailleurs
05b. Quel est le motif de votre choix de l’emplacement du champ que vous désirez ?....................................
05c. Quelles sont les dimensions du champ que vous souhaitez vous procurer ?
1. Je n’ai pas de choix
2. Un are
3. Deux ares
4. Quatre ares
5. Plus de quatre ares
06. Pouvez-vous avoir les biens suivants dans votre maison ? ( cochez tout ce qui est cité)
1. Radio
8. Houe
2. Vélo
3. Matelas
9. Machette
4. Téléphone
10. Table
11. Chaises
5. Ustensiles de cuisine
12. Armoire
6. Montre 7. Torche
13. Autre (à spécifier)……………
06a. Dans quels états se trouvent les biens que vous avez cités ? (Utiliser simultanément l’interview et la méthode
d’observation directe)………………………………………………………………………………………
06b. Quels sont les autres biens que vous rêvez obtenir………………………….………………………………
06c. Quels sont les moyens que vous souhaiterez mettre en jeu pour les avoir ?
……………………………..……………………………………………………………………………………………
III. VIE SOCIAL
a. Critère de regroupement :
01. Quelles sont les relations sociales que vous avez avec les autres ménages qui vivent avec vous sur ce site ?
1. Même famille
2. Même clan
3. Même origine
4. Ils viennent de partout et nous vivons ensemble ici.
5. Quand quelqu’un épouse notre fille il reste avec nous ici. 6. Autre réponse (à spécifier)
…………………………………………………………………………………………………………………………….
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-95Rapport d’étude
b. Moyen de communication
01. Quels sont les moyens que vous utilisez pour communiquer avec vos connaissances ? (cocher tout ce qui est dit) 1.
Téléphone 2. Lettre 3. Envoie message verbal 4. Communiqué à la radio 5. Autre (à
spécifier)………………………………………………………………………………………………………………..
c. Sources de conflits et résolutions
01. Comment agis-tu lorsque tu trouves que tu es lésé dans tes droits par tes confrères?
1. Je me rends justice
2. Je saisie le chef de notre site
3. Je saisie les autorités compétentes
4. Autre réponse (à spécifier)…………………………………………………………………………………………
02. Quels sont les principales sources de conflit entre ménage sur votre site ?...............................................
…………………………………………………………………………………………………………………………….
03. Quels sont les types de conflits qui peuvent survenir entre vous et les communautés vivant sur d’autres
sites ?................................................................................................................................................................
……………………………………………………………………………………………………………………………
04. Comment agissez-vous pour résoudre un conflit entre individus sur votre site ?.......................................
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
05. Comment agissez-vous pour résoudre un conflit entre communautés……………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………….
06. Quels sont les efforts fournis pour vous permettre de vivre en paix sur votre site ?....................................
……………………………………………………………………………………………………………………………..
07. Vous arrive-t-il d’être en conflit avec les autorités administratives ou de la police ? 1. Oui 2. Non (si oui)
07a. Quels sont les types de conflits qui surgissent entre votre communauté et les autorités
administratives ?...............................................................................................................................................
07b. Quels sont les types de conflits qui surgissent entre votre communauté et la police ?
……………………………………………………………………………………………………………………………
08. Appartenez-vous à une organisation quelconque ? (cochez tout ce qui est cité)
1. Association (asbl)
2. Mutuelle
3. Eglise
4. Autre (à spécifier)…………………
IV. ACTIVITES EXERCEES, REVENU TIRE ET AFFECTATION
a. Agriculture
01. Quelles cultures de champ pratiquez-vous pour votre survie ? (cochez tout ce qui est cité)
1. Haricot 2. Manioc 3. Sorgho 4. Pomme de terre 5. Légume 6. Autre (à spécifier)………………
02. Cultivez-vous pour la consommation ou la vente ?
1. Consommation seulement 2. Vente et consommation 3. Nous cultivons pour les autres
4. Autre
réponse (à spécifier)………………………………………………………………………………………..
02a. Quels sont les produits de champ destinés uniquement à la consommation ? ( cocher tout ce qui est cité)
1. Haricot 2. Manioc 3. Sorgho 4. Pomme de terre 5. Légume 6. Autre (à spécifier)…………………
02b. Apprécier la quantité produite des produits cités par saison culturale
1. Haricot (……) 2. Manioc (…….) 3. Sorgho (…….) 4. Pomme de terre (……….) 5. Légume (……….) 6. Autre (à
spécifier)…………………………………………………………………………………………………
02c. Quels sont les produits de champ destinés à la consommation et à la vente ? (cochez tout ce qui est cité)
1. Haricot 2. Manioc 3. Sorgho 4. Pomme de terre 5. Légume 6. Autre (à spécifier)…………………
02d. Apprécier la quantité produite des produits cités par saison culturale
1. Haricot (………) 2. Manioc (…….) 3. Sorgho (…….) 4. Pomme de terre (…….) 5. Légume (……)
6.
Autre (à spécifier)………………………… ………………………………………………………………………
b. produits de ramassage
01. Quels sont les principaux produits que vous ramassez ? …………………………….……………………..
02. Lesquels des produits ramassés sont destinés à la consommation ?........................................................
03. Apprécier la quantité de produits de ramassage obtenus à une sortie
1. Produit1 (nom…………….quantité………) 2. Produit2 (nom…………….quantité………) 3. Produit3
(nom…………………quantité……) 4. Produit4 (nom………….……..quantité…………..) 5. Produit5
(nom……………..…quantité………..) 6. Produit6 (nom……………quantité………….).
04. Combien de sorties de ramassage réalisez-vous par semaine ?
1. Toute la semaine
2. Deux fois par semaine 3. Trois fois par semaine 4. Ca dépend
5. Autre réponse (à
spécifier) …………………………………………………………………………………………………
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-96Rapport d’étude
05. Lesquels des produits ramassés sont destinés à la vente ?......................................................................
06. Apprécier la quantité produite de ramassage obtenu par sortie et le prix unitaire de vente
1. Produit1 (nom….quantité………PU……) 2. Produit2 (nom………quantité…….…PU……..) 3. Produit3
(nom………quantité………PU………)
4. Produit4 (nom………..quantité………PU…………..)
5. Produit5 (nom………quantité………PU…….) 6. Produit6 (nom……….quantité…………PU.……)
c. produit d’élevage
01. Pratiquez-vous l’élevage ?
1. Oui
2. Non (Si oui, poser les questions 2, 3, 4,5 et 6)
02. Quels sont les animaux que vous élevez ? (Cocher tout ce qui est cité) 1. Chèvres (nombre……)
2. Chien (nombre….) 3. Cobaye (nombre….) 4. Vache (nombre….) 5 Canard (nombre….)
6. Porc (nombre…….) autre (à
spécifier)……………………………………………………………………………..………………………………..
03. Que faites-vous des produits de votre élevage (cocher tout ce qui est cité)
1. Assurer la scolarité des enfants 2. Assurer les soins médicaux 3. Supporter la dot
multiples 5. Besoin en protéine animale
6. Autre (à spécifier) ………………………
4. Assurer les besoins
04. Combien de fois par an mettez-vous les produits de votre élevage sur le marché ? 1. Une fois
Chaque trimestre
4. Chaque fois qu’un besoin se présente 5. Autre réponse (à spécifier)……
2.Deux fois
3.
05. Quel autre type d’élevage souhaitez-vous réaliser si vous en avez les moyens ?....................................
06. Motif…………………………………………………………………………………………………………………
d. Produits forestiers non ligneux (d’origine végétale)
01. Quels sont parmi ces PFNL ci-dessous ceux qui vous intéressent au cours de votre campagne de ramassage
1a. Aliments :
Type
Noms des plantes
Distance
1. plantes sauvages
2. champignons
3. Racines
4. Tubercules
5 .Tiges
6. Feuilles
7. Fruits:
8. Graines
comestibles
1b. Produits pharmaceutiques :
Types
Noms des plantes
Médicaments
Baumes
Lotions
Purgatifs
1c.Toxines :
Type
Noms des plantes
1. Pesticides
2. Fongicides
1d. Fibres :
Type
Nom
1. Tissus:
3. Cordages:
4. Produits pour paniers:
5. Balais:
Distance
Distance
Distance
6. Rembourrages pour lit
e. Produits forestiers non ligneux d’origine animale
Type
Catégorie
Noms animaux
Mammifères
viande
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Distance
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-97Rapport d’étude
peaux
poils
cornes
Os
produits
pharmaceutiques
viande
Oiseaux
oeufs
plumes
Invertébrés
Invertébrés
comestibles
miel
V. MŒURS, TRADITION ET CULTURE PYGMEES
a. Objets d’art
01. Quels sont les objets que toi ou ta femme vous fabriquez sur ce site ? (à lister et décrire l’usage)
Nom objet
Usage
Destination
Prix de
vente
1.
2.
3.
4.
5.
6
7.
8.
9.
10.
b. Danse
01. Dans quelles circonstances organisez-vous la danse ? (cocher tout ce qui est cité)
1. Mariage 2. Deuil 3. Naissance 4. Période de pleine lune 5. Retour d’une personne perdu 6. Chaque fois que
nous sommes contents 7. Réception d’une autorité 8. Autre (à spécifier)…………………
02. Comment organisez-vous une cérémonie de dance ?...............................................................................
03. Qui dans votre ménage sont les plus impliqués dans une cérémonie de danse ?.......................................
04. Quels sont les noms que vous attribuez à chaque type de
danse ?............................................................................................................................................................
05. Donner le sens de chaque type de danse et les circonstances pour lesquelles cette danse est appliquée
……………………………………………………………………………………………………………………………..
C. Tradition
1. Mariage
01. A quels âges est-il permis au jeune garçon et la jeune fille de se marier ?...............................................................
02.Y-a-il des conditions pour lesquelles on n’accepte pas à un jeune garçon de se marier à une jeune fille qu’il
aime ?.............................................................................
…………………………………………………………………………………………………………………………….
03. Quelles sont les biens réclamés dans une dote dans votre communauté ?................................................
……………………………………………………………………………………………………………………………..
03. Comment organisez-vous une cérémonie de mariage ?.............................................................................
04. Comment appréciez-vous les mariages inter ethnique dans votre communauté?......................................
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-98Rapport d’étude
05. Quelles disposition prenez-vous dans votre tradition lorsque vous remarquez qu’une jeune fille est rendue
grosse ?................................................................................................................................................
2. Les Funérailles
01. Quelles sont les principales causes de la mort dans la communauté Pygmée ? (cocher tout ce qui est cité) 1.
Maladie 2. Vieillesse 3. Sorcellerie 4. Accident
Autre (à spécifier)……………………………
02. Que faites-vous avec le corps quand vous constatez la mort d’un membre de famille ?.............................
03. Comment procédez-vous pendant le deuil ?................................................................................................
3. Naissance
01. Existe-il une cérémonie quelconque organisée dans votre ménage à la naissance d’un enfant ?............
……………………………………………………………………………………………………………………………
02. Y a-t-il un sens qui accompagne l’attribution d’un nom à un nouveau né dans votre communauté ? (cocher tout ce
qui est cité) 1. Nom d’un grand-père
2. Nom d’un ami 3. Nom qui rappelle un événement 4. Aucun sens
5.Autre réponse (à spécifier)…………………………………………………… …………………..
D. Genre (question à adresser au mari et a l’épouse mais séparément)
01. Lorsque un besoin de réaliser un projet comme celui de construire une maison, acheter un animal, un champ etc.
se fait sentir est-il nécessaire que la femme soit associée dans la prise de la décision ? (écoutez et écrire les
commentaires)
01a. Coté mari …………………………………………………………………………………………………………...
01b. Coté épouse :……………………………………………………………………………………………………………
02. Est-il permis dans votre communauté à la femme d’émettre un avis dans une réunion sur les problèmes cruciaux de
votre communauté ? (écouter et noter les commentaires)……………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………….
03. Comment considérez-vous la scolarisation des filles et des garçons dans votre communauté?.................
……………………………………………………………………………………………………………………………..
VI. SANTE, NUTRITION ET EDUCATION
A. Santé
01. Quelles sont les maladies les plus fréquentes dans votre ménage ?........................................................
……………………………………………………………………………………………………………………………
02. En cas de maladie dans votre ménage, où est-ce que vous allez pour les soins ?
1. Hôpital /Centre de santé
2. A la pharmacie 3. Utilise les plantes médicinales 4. Prière 5. Autre…………..
03. Combien de naissance sur le total d’accouchements de ton épouse se sont faites dans un centre de santé ou
dans une maternité ?............
04. Avez-vous des enfants morts à bas âge ? 1. Oui
2. Non (si oui poser la question 4a)
04a. De quoi sont-ils morts 1. Manque de frais pour les soins médicaux 2. Distance 3.Négligence de l’amener à
l’hôpital
4. Autre (à spécifier)…………………………………………………………….………
05. Quelles sont les maladies les plus fréquentes chez vos enfants de moins de 5 ans ?............................
……………………………………………………………………………………………………………………………
06. Quelle distance parcourez-vous pour atteindre l’hôpital /centre de santé…………………………………
07. Connaissez-vous le SIDA et les IST ?
1. Oui
2. Non (si oui poser la question 6a)
07a. Comment pensez-vous pour vous protéger contre ces maladies ?..........................................................
……………………………………………………………………………………………………………………………
B. Nutrition
01. Quels sont les aliments de base dans votre nutrition ? (cocher tout ce qui est cité)
1. Pomme de terre au haricot 2. Haricot foufou manioc 3. Pomme de terre légume 4. Viande foufou 5. Autre (à
spécifier)…………………………………………………………………………………………………….
02. Combien de fois vous mangez par jour ? 1. Une fois 2. Deux fois 3. Trois fois 4. Quand j’en trouve 5. Autre
réponse (à spécifier)…………………………………………………………………………………
03. Combien de fois par semaine vous vous rendez au marché pour acheter à manger ?...............................
04. Quelle distance de la maison pour atteindre le marché ? en km……………………………………………….
05. Quel montant maximum disponibilisez- vous pour les achats à manger ?..................................................
06. Citer les produits que vous avez l’habitude d’acheter au marché. (Cocher tout ce qui est cité)
1. Sel 2.Savon 3.Pétrole 4.Huile 5.Viande 6. Haricot 7. Semence 8. Poisson 9. Autre………
C. Niveau d’instruction
01. Combien de membres de votre ménage savent lire et écrire…………………………………………………
02. Combien de vos enfants étudient………………………………………………………………………………..
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-99Rapport d’étude
03. Combien dépensez-vous par mois pour leur scolarité ?..............................................................................
04. Quelle distance parcourue pour atteindre l’école où étudient les enfants ?................................................
VII. UTILISATION DES RESSOURCES
01. Quelle est votre source de ravitaillement en eau ? 1. Rivière
2. Source aménagée 3. Eau de pluie
4. Eau de robinet 5. Eau stagnante
6. Autre………………………………
02. Quelle distance entre la maison et le lieu de puisage en Km……………….
03. Quelle quantité d’eau (en nombre de bidons de 20l vous est suffisante par jour dans votre ménage ?…………..
04. Quelles sources d’énergie utilisez-vous pour la préparation de la nourriture dans votre ménage ?
1. Bois de chauffe
2. Braise 3. Courant électrique 4. Autre (à spécifier)……………………….…
05. Si vous utilisez le bois de chauffe, quelle quantité de fagot vous est utile par semaine ?...........................
06. Quel est votre lieu d’approvisionnement en bois de chauffe ?
1. Parc
2. Zone tampon 3. Champ
4. J’achète
5. Autre (à spécifier)………………………
07. Quel est la distance de la maison jusqu’au lieu d’approvisionnement en bois de chauffe…………………
08. Si vous achetez, quel est le prix d’un fagot ?..............................................................................................
09. Quelle est votre source d’éclairage le soir ?
1. Bois de chauffe
2. Lampion 3. Lampe à pétrole 4. Panneau solaire
5. Autre (à spécifier)
10. Vous arrive-t-il de collecter le bois de chauffe ou la braise pour la vente ? 1. Oui
2. Non (si oui) poser les
questions 10a, 10b, 10c et 10e
10a. Combien de fagots vous vendez par semaine ?........................................................................................
10b. Quelle quantité de braise produisez-vous par mois……………………………………………………………
10c. A combien vous vendez un fagot ?.............................10e. A combien vous vendez un sac de braise ?...
11. Quelle distance de la maison au lieu d’approvisionnement ?.......................................................................
VIII.RELATION PARC ET COMMUNAUTE PYGMEE
01. A quoi d’après vous sert le Parc ?...............................................................................................................
02. Etes-vous autorisés d’entrer dans le parc pour collecter les ressources dont vous avez besoin? 1. Oui
2. Non
Si oui, quelles ressources êtes-vous autorisé de collecter dans le Parc ?
1. Miel
2. Légume 3. Bois de chauffe 4. Puiser de l’eau 5. Récolter les champignons 6. Autre…
03. Combien de membres de votre communauté qui travaillent pour le Parc ?.................................................
04. Quelles fonctions exercent-ils dans le Parc ?...............................................................................................
05. Pouvez-vous citer les animaux qui sont protégé dans le Parc ?..................................................................
06. Existe-t-il des animaux du Parc qui ravagent vos cultures ? A citer……………………………………………
07. Que faites-vous pour les en empêcher ?......................................................................................................
08. Quels sont d’après vous les avantages que le Parc a pour vous ?..............................................................
09. Que pensez-vous des agents qui travaillent pour le Parc ?.........................................................................
10. Pensez-vous qu’il existe des gens de votre communauté qui entre dans le Parc pour des activités
illégales ?........……………………………………………………………………………………………………………
11. Quels sont les conseils que vous pouvez donner aux gestionnaires du Parc pour leur permettre de mieux faire leur
travail ?...................................................................................................................................
12. Qu’est-ce que vous pensez que le parc peut faire pour vous aider à améliorer vos conditions de
vie ?........................................…………………………………………………………………………………………
13. Qu’est-ce que vous pensez que vous pouvez faire pour aider le Parc à protéger ses ressources
naturelles ?.............................................................................…………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………………………
14. Avez-vous une question à poser ?...............................................................................................................
MERCI POUR VOTRE PARTICIPATION
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-100Rapport d’étude
Annexe V: Liste des chefs des ménages pygmées du secteur
Mikeno
Coordonnées géographiques
N°
Nom du Pygmée
Latitude
Altitude
Longitude
1 Bakunzwe
-1,40202
29,40405 2135 m
2 Bandiho
-1,40216
29,40416 2139 m
3 Batuli Rubiga
-1,40295
29,40408 2136 m
-1,287
29,55836 1802 m
5 Bijamumpaka
-1,39272
29,41079 2060 m
6 Felicite
-1,29202
29,55739 1807 m
7 Filpo Sekitong
-1,29431
29,59298 1927 m
8 Gadi gwasamanz
-1,29432
29,59308 1927 m
9 Gafunzi
-1,33564
29,54485 2138 m
10 Gaharara
-1,40856
29,40493 2184 m
11 Garagara
-1,32927
29,54426 2072 m
12 Genifa Bidagaz
-1,33676
29,54359 2167 m
-1,4022
29,4039 2134 m
14 Gitarama
-1,41025
29,41056 2245 m
15 Habamubonyehe
-1,40206
29,40372 2132 m
16 Habimana
-1,39244
29,41109 2065 m
17 Habyarimana
-1,39236
29,41126 2066 m
18 Hehu1
-1,50446
29,36401 2198 m
19 Hemuyegwa
-1,50015
29,33257 2025 m
20 Hondogo
-1,41114
29,40776 2223 m
21 Kaposho
-1,40285
29,40413 2136 m
22 Lamberi Bukumi
-1,29461
29,59253 1934 m
23 Lembo
-1,28558
29,56122 1799 m
24 m5
-1,50548
29,36537 2223 m
25 Mahabari
-1,49967
29,33102 2030 m
26 Mahembe
-1,29448
29,59291 1929 m
27 Makako
-1,41035
29,40805 2210 m
28 Maniraguha
-1,39241
29,41121 2066 m
29 Marinyo
-1,50545
29,36535 2229 m
30 Mbimba
-1,50535
29,36534 2224 m
31 Menyorugo
-1,40202
29,40415 2136 m
-1,4104
29,40804 2212 m
4 Benantunguka
13 Giporisi
32 Misioni
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-101Rapport d’étude
33 Mort
-1,32897
29,54478 2062 m
34 Mukamana
-1,40242
29,40435 2136 m
35 Mukeshimana
-1,40246
29,40426 2132 m
36 Munyakabare
-1,33556
29,54489 2132 m
37 Muroso
-1,40193
29,40414
38 Musekura
-1,41096
29,40773 2221 m
39 Mwambaliro
-1,58074
29,02281 1637 m
40 Namaraza
-1,50056
29,33132 2033 m
41 Nambeshi
-1,40291
29,40403 2135 m
42 Ndayambaje Nga
-1,29476
29,59286 1930 m
43 Nkiriza
-1,29631
29,55401 1834 m
44 Noeri Serihusu
-1,29475
29,59296 1932 m
45 Nyirabuhinja
-1,40201
29,40395 2137 m
46 Nyiramuhutukaz
-1,40212
29,40389 2134 m
47 Nyiranzabona
-1,39237
29,41111 2069 m
48 Nyirazesa
-1,3355
29,5449
49 Nyolisi
-1,50553
29,36554 2224 m
50 Pygmée Buna
-1,57038
29,33768
51 Rubangura
-1,39247
29,41098 2062 m
52 Rutshuru
-1,18739
29,44582 1239 m
53 Sadiki Moise
-1,29461
29,59292 1928 m
54 Sebundori
-1,29463
29,59303 1931 m
55 Sebundorii
-1,33562
29,54488 2135 m
56 Seburo
-1,33409
29,54481 2116 m
57 Sefuku
-1,50537
29,3654 2227 m
58 Sengiyunva Mat
-1,29479
29,59251 1935 m
59 Senzara
-1,28623
29,5582 1796 m
60 Serubanza
-1,33712
29,54356 2172 m
61 Seruhirirwe
-1,29476
29,59228 1932 m
62 Simiyimana
-1,41032
29,41057 2245 m
-1,5052
29,36536 2223 m
64 Uwimana Nyira
-1,40217
29,40381 2134 m
65 Veronika Bebe
-1,39225
29,41104 2063 m
66 Veuve Hondogo
-1,29427
29,59292 1931 m
67 Yamita
-1,29436
29,59301 1932 m
63 Ufuri
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Annexe VI. : Les Cartes
KIBAYA/BUNAGANA
JOMBA
SESERO
KIBUMBA
TSHANZU
HEHU
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
Rapport d’étude
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-104Rapport d’étude
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-105Rapport d’étude
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-106Rapport d’étude
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-107Rapport d’étude
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl
Etude socio-économique et culturelle, attitude
et perceptions des communautés Twa pygmées du secteur
Mikeno/ Secteur Sud du Parc National des Virunga
-108Rapport d’étude
Recherche et Actions pour le Développement Durable
Asbl
Asbl

Documents pareils