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PRATIQUE Zeiss Victory Diascope 85 FL Les nouvelles longues-vues Zeiss Victory Diascope, diamètre 65 et 85 mm, présentent un certain nombre d'innovations par rapport aux précédentes versions. Désormais tout de noir vêtues, elles proposent quelques exclusivités technologiques comme la mise au point DSF à vitesse variable automatique et acceptent les nouveaux oculaires Victory de type D dont le superbe 15-56x / 20-75x. Nous avons essayé un ensemble Diascope 85 + oculaire 20-75x. C omme son confrère germanique Leica, Zeiss a opté pour une finition intégralement noire de ses nouvelles Diascopes. Elles sont aussi plus courtes que les modèles précédents, du moins pour la longue-vue elle-même car côté oculaire, le nouveau 20-75x que nous avons monté sur la Diascope 85 est loin d'être rachitique. La finition de cet oculaire, tout comme celle de la longue-vue, est de très belle facture et dégage une impression de grande robustesse. Le revêtement intégralement caoutchouté semble insensible aux petits chocs, aux éraflures. L'ensemble est étanche à l'eau par remplissage à l'azote (jusqu'à une pression de 400 mbars) et présente également l'avantage d'être agréable au toucher et silencieux pendant les manipulations. Le système de fixation sur trépied est monté sur un collier rotatif à 6 positions crantées tous les 45° degrés de part et d'autre de la position d'origine, avec loquet de verrouillage rapide. Le parasoleil extensible est parfaitement guidé, sans jeu aléatoire. La monture d'oculaire est à baïonnette, à dispositif de verrouillage avec bouton poussoir de déblocage situé à la base de cette monture. Le montage/démontage de l'oculaire est simple et rapide, sans aucun jeu. La Diascope 85 est un très bel instrument mais la noblesse des matériaux utilisés (aluminium et magnésium) et l'épais revêtement caoutchouté se traduit par un poids assez conséquent de 1,480 kg. excellent instrument. Recommandé par L’OISEAU magazine. très bon instrument. Recommandé par L’OISEAU magazine. bon instrument. instrument moyen. instrument sans intérêt pour l’ornitho. L'OISEAU magazine n° 102. 91 Mise au point : une seule molette mais deux vitesses La mise au point est commandée par une molette unique située à l'avant du prisme. Malgré cette molette unique, les Diascopes bénéficient quand même de deux "vitesses" de mise au point : une rapide et une plus lente, nettement plus démultipliée, pour effectuer une mise au point fine lorsque la focalisation du sujet est globalement acquise. Cette particularité de bénéficier de deux vitesses de focalisation avec une molette unique est le résultat de la nouvelle technologie Zeiss DSF (Dual Speed Focalisation). Le principe n'est pas sans intérêt : tant que l'on actionne rapidement la molette pour modifier la focalisation sur une plage de distance importante, la friction de rotation est assez prononcée et la variation de focalisation rapide. Lorsque l'on arrive à la mise au point souhaitée, il suffit alors de changer le sens de rotation pour que le système passe automatiquement en mode de focalisation fine avec une vitesse de rotation plus lente qui permet une mise au point très précise. Il est également possible d'effectuer efficacement de faibles variations de point pour suivre un sujet qui bouge légèrement par exemple. L'amplitude de mise au point fine est limitée sur environ 3/4 de tour de molette après quoi on perçoit un palier de crantage. Si l'on continue de faire tourner la molette, on dépasse ce palier et la vitesse de focalisation repasse alors en mode rapide. Une fois l'habitude prise, ce système s'avère efficace, notamment pour passer rapidement d'un sujet à un autre éloigné du premier. Une molette unique mais deux démultiplications de vitesses de focalisation quand même pour le Diascope 85 FL. Optique et oculaire La Diascope 85 FL est un modèle très lumineux grâce à son objectif de 85 mm. Elle bénéficie d'une formule optique à 5 lentilles de type FL. Ce "concept FL" tel qu'il est présenté par Zeiss dans ses brochures correspond à l'usage de verre minimisant le phénomène de dispersion chromatique mais la notion de "verre à composés fluorés" indiquée dans la version en français n'est pas vraiment adaptée. On peut cependant penser qu'il ne s'agit pas de fluorine pure mais de verre spécial comportant des fluorures (comme le verre ED ou HD) pour éviter la dispersion chromatique et donc produire une image particulièrement nette et contrastée. La monture d'oculaire à baïonnette est entièrement métallique avec dispositif de verrouillage. L'ensemble est de conception étanche. 92 . L'OISEAU magazine n° 102 L'oculaire que nous avons essayé est un zoom D 20-75x, donc de coefficient 3,75x. Cette très belle pièce optique de près d'un demi kilo (490 g) au barillet entièrement métallique est impressionnante. La variation de grossissement est commandée par une très large bague de caoutchouc finement rainurée. La course de rotation est ferme mais parfaitement fluide, très précise. L'oeilleton, de type bonnette rigide caoutchoutée extensible par rotation, comporte 2 positions crantées en plus de la position de base. Le maniement de ce zoom est très agréable. À noter que sur un modèle Diascope 65, il devient un 15-56x. D'autres oculaires D sont disponibles : un fixe 30/40x (30x sur une 65 mm et 40x sur une 85 mm) et un autre zoom 15-45x/20-60x. À noter que la lentille frontale de la longue-vue et celle de l'oculaire bénéficient du traitement déperlant Zeiss lotuTec® qui évite l'adhérence des gouttes de pluie ou de condensation et facilite le nettoyage des poussière ou des taches. Le nouvel oculaire D 20x75 (pour la Diascope 85) est entièrement à barillet entièrement métallique avec bonnette rotative et large bague de zooming en caoutchouc finement rainuré. Le couvercle d'oculaire est attaché au barillet : très bien pour ne pas le perdre. avec l'oculaire induit des vibrations rédhibitoires pour une observation prolongée confortable. Dès lors, l'usage de la Diascope 85 à plus de 50x par temps de vent, même faible, est pratiquement impossible. Bref, le grossissement au-delà de 50/55x et jusqu'à 75x est donc une forme de "bonus" dont l'intérêt n'est pas fondamental. Pour en terminer avec les performances optiques, précisons enfin, que l'on ne constate pas de chromatisme, que la distorsion en coussinet est peu marquée et qu'il n'y a pratiquement pas d'effet de coma en conditions d'observation crépusculaire ou nocturne lorsque des points lumineux se trouvent dans le champ d'observation. La mise au point minimale de 5 mètres est intéressante pour l'observation des reptiles ou des gros insectes. En résumé, entre 20 et 50x, ce qui permettra assurément de satisfaire les ornithos, l'utilisation de cet ensemble Diascope 85 FL et oculaire D 20-75x est un vrai bonheur. Un étui de protection en nylon et une sacoche de transport séparée sont disponibles en option. La Diascope 85 FL existe en version à visée droite ou coudée. Sur le terrain Un peu lourde à transporter (presque 2 kilos avec le 20-75x) la Diascope 85 FL fait néanmoins oublier cette petite contrainte une fois installée en situation d'observation car son ergonomie et son confort d'utilisation sont remarquables. L'image que l'on observe dans l'oculaire est d'une luminosité exceptionnelle et l'homogénéité du cercle-image excellente malgré la formule grand champ de ce zoom. Sur la plage 20 à 55x, les performances sont excellentes : image très pure, sans dominante chromatique, excellente définition et contraste élevé, pas de reflets ou de halos parasites en conditions d'éclairage proche du contrejour ou latéral. Le traitement spécifique annoncé par Zeiss à cet effet est donc efficace. Bref, un excellent zoom 20-55x. Au-delà (de 55 à 75x) l'image devient moins bonne d'une part à cause de la luminosité réduite (pupille de sortie inférieure à 1,5 mm) et d'une baisse des performances en définition. Cela étant ce n'est pas vraiment la baisse rendement optique intrinsèque et logique de ce zoom qui limite son intérêt au-delà du grossissement 50/55x, mais plutôt des facteurs secondaires liés à l'usage même. En effet, entre 60 et 75x le grossissement est tellement important que la mise au point précise est délicate et surtout, la stabilité d'image est très difficile à obtenir. Le simple fait d'actionner la molette de mise au point ou même d'être en contact ZEISS DIASCOPE 85 FL Type : longue-vue terrestre Diamètre de l'objectif : 85 mm Optique : verre à faible dispersion Oculaires et grossissement disponibles : 40x, zoom 21-60x, zoom 20-75x Finition : étanche à la poussière et à la pluie, étanche à l'immersion 400 mmbars, traitement déperlant Lotutec® des surfaces externes. Dimensions : (env. pour une visée à 45°) : 345 mm (L) x 105 mm (l) x 97 (P) Poids : 1 480 g Prix : 2 600 € avec zoom D 20-75x. Note : 17/20 En conclusion La Zeiss Diascope 85 FL appartient sans équivoque à la catégorie des longues-vues terrestres de haut de gamme. Très belle construction endurante, étanchéité, ergonomie excellente, optique de très haut niveau : cette longue-vue est destinée à répondre aux contraintes d'un usage intensif et aux attentes d'observation de qualité souhaitée par les ornithos très exigeants. L'oculaire zoom D 20-75x essayé ici avec cette 85 FL est une très belle pièce optique de coefficient inédit mais finalement, son potentiel de grossissement est peut-être superflu entre 55-75x et l'autre zoom proposé par Zeiss, le D 20-60x moins lourd de 150 g et aussi moins cher est peut-être suffisant. Car côté budget, l'investissement que représente un ensemble nouvelle Diascope 85 FL et zoom 2075x est loin d'être anecdotique : environ 2 600 € (en moyenne 2 000 € pour la longue vue seule et 600 € pour l'oculaire). C'est sans doute le prix "d'une Zeiss" de toute nouvelle génération mais c'est quand même très (trop !) cher. BRUNO DUBRAC L'OISEAU magazine n° 102. 93 Du neuf chez Pentax Pentax Sports Optics, distribué en France par Médas, propose une large gamme de jumelles comprenant notamment la série DCF de haut de gamme, bien adaptée à l'usage naturaliste et ornitho. Deux nouveaux modèles viennent enrichir cette série DCF. Ils se caractérisent par leur grossissement assez original : 9x. Nous avons essayé. O n y revient toujours, le 8x et le 10x sont les grossissements les plus courants et les modèles de jumelles 8x ou 10x 40/42 les plus nombreux sur le marché. Monotone, certes, mais rationnel. Au-dessous de 8x, le grossissement est un peu juste pour l'observation ornithologique, au-dessus de 10x la qualité des observations est affectée par l'instabilité qui caractérise l'utilisation de jumelles de 12x ou plus (sauf jumelles avec stabilisateur intégré). À partir de là, la marge d'innovation entre 8x et 10x est donc assez réduite. Où alors des 9x ? Mais pourquoi faire ? Ou pourquoi pas ? 94 . L'OISEAU magazine n° 102 Pentax en tout cas, tente le coup et lance 2 nouvelles jumelles DCF de grossissement 9x : des 9x42 et des 9x32. Les deux nouveaux modèles en 9x nous ont été confiés pour essai, mais c'est en fait principalement le modèle 9x32 qui a immédiatement attiré notre attention. D'emblée parce que ces 9x32 DCF BC ont belle allure et séduisent par leur design et leur compacité et surtout dès qu'on les prend en mains, leur légèreté est surprenante. Est-ce là un signe de légèreté aussi quant à leur potentiel ? C'est que nous allons découvrir maintenant. Présentation et optique Les Pentax 9x32 DCF BC cèdent à leur tour à la mode de la conception "open hinge ou open bridge" (charnière ou pont ouverts) très en vogue actuellement et qui consiste en une architecture sans pont fermé entre les deux fûts des objectifs. Entièrement gaînées de caoutchouc épais vert bouteille conformément aux autres modèles DCF, leur prise en mains est très bonne, avec un toucher agréable et silencieux. La finition est de très belle facture avec notamment une large molette de mise au point elle-même recouverte de caoutchouc à grosse rainures, très facile à manoeuvrer, avec une fermeté, une fluidité de rotation et une précision idéales. Les bonnettes des oculaires à extension rotative avec 4 positions crantées en plus de la position de base, sont également revêtues de caoutchouc semisouple assurant un contact agréable avec les arcades sourcilières. Le réglage dioptrique (-3 à +3 dioptries) est sous l'oculaire droit, assuré par une couronne rainurée suffisamment ferme mais non verrouillable. Il n'y a pas non plus de paliers de repérage de la valeur de correction, seule la position "0" étant matérialisée. Ces jumelles bénéficient d'une étanchéité à la pluie, la neige et à l'immersion jusqu'à 1 mètre sous l'eau par remplissage à l'azote : très bien ! Les points d'attache de la courroie sont en métal. Les Pentax DCF BC sont livrées avec une courroie simple mais de belle finition, un cache-oculaires et un étui souple en nylon. Les DCF BC reposent sur un système optique avec objectifs à 3 lentilles en 2 groupes traités multicouches, des prismes avec traitement de phase et des oculaires à 5 lentilles en 3 groupes. Le champ est de 117 m à 1 000 m. La mise au point minimale descend à 2,50 m, très pratique pour l'observation de la petite faune ou de la flore. Sur le terrain Nous avons procédé à nos essais habituels sur le terrain et soumis ces 9 x 32 DCF BC à toutes configurations d'observation. Disons-le tout de suite, elles nous ont bluffés. D'abord, ce couple grossissement 9x et diamètre 32 mm s'avère très sympathique. Avec une pupille de sortie de 3,5 mm, elles offrent un compromis intéressant et autorisent une utilisation jusqu'en ambiance cré- Légendes. En conclusion Les nouvelles Pentax DCF 9x32 et 9x42 se caractérisent par une belle construction et des performances tout à fait intéressantes. Cela étant, ce sont les 9x32 qui constituent la meilleure surprise. Légères, très agréables à utiliser, elles affichent une qualité optique de très bon aloi et devancent sur ce point les 9x42, de bon niveau mais dont le rendement optique est un peu inférieur à celui de leurs petites soeurs ! Ces nouvelles Pentax sont proposées respectivement à 349 euros pour les 9x32 et 499 euros pour les 9x42. Cela confirme notre préférence pour les 9x32 qui présentent ainsi un très bon rapport qualité/prix. Assurément, Pentax a su faire du neuf avec du 9x et ce qui aurait pu passer pour deux modèles de plus ou un simple coup de marketing destiné à occuper l'espace s'avère finalement assez intéressant. Désormais, en matière de bonnes jumelles pour l'ornithologie, il faudra compter aussi avec les 9x32 de Pentax. BRUNO DUBRAC PENTAX DCF 9X32 La gorgebleue de Nantes © Philippe Jourde pusculaire sans problème. Elles permettent par ailleurs de bénéficier d'un grossissement intéressant, associé à un instrument à la fois très agréable du fait de son poids modéré (460 g) et aussi très efficace justement parce que sa légèreté et sa bonne ergonomie assurent une bonne stabilité de l'image, même en observation prolongée. La qualité intrinsèque de l'image, elle, nous a tout simplement enthousiasmés. On a en effet affaire à une image d'une très grande pureté, caractérisée par une définition excellente et un superbe contraste. L'homogénéité du champ est également très bonne avec une aberration de sphéricité bien maîtrisée et qui n'apparaît vraiment qu'en périphérie extrême du champ. On ne note pas de chromatisme et la distorsion en coussinet n'est sensible qu'en bordure du champ. Ces 9x32 réagissent parfaitement aux conditions d'éclairages difficiles telles que les lumières latérales rasantes, les conditions d'observation proches du contre-jour ou les sujets situés près d'une nette transition ombre / pleine lumière : pas de halos parasites, pas de reflets. Il est à noter que les DCF 9x42 essayées dans les mêmes conditions se sont montrées plus sensibles sur ce point et du coup, les 9x32 ont assez vite eu la préférence à nos yeux... Bref, de très belles performances et un réel agrément d'utilisation. Grossissement : 9x Construction : étanche jusqu'à 1 mètre en immersion Diamètre des objectifs : 32 mm Pupille de sortie : 3,55 mm Champ à 1 000 m : 117 m Distance de mise au point mini : 2,50 m Dimensions : environ 138 x 128 x 52 mm Poids : environ 460 g Prix maxi constaté : environ 349 € Note : 18/20 PENTAX DCF 9X42 Grossissement : 9x Construction : étanche jusqu'à 1 mètre en immersion Diamètre des objectifs : 42 mm Pupille de sortie : 4,6 mm Champ à 1000 m : 107 m Distance de mise au point mini : 2,50 m Dimensions : environ 146 x 128 x 59 mm Poids : environ 645 g Prix maxi constaté : environ 499 € Note : 16/20 L'OISEAU magazine n° 102. 95