Portraits d`architectures… - CAUE Isère Conseil Architecture
Transcription
Portraits d`architectures… - CAUE Isère Conseil Architecture
AU FIL photo © S. CHAPPAZ AU FIL DU BOIS PORTRAITS D’ARCHITECTURES B âtir une maison, c’est avant tout une histoire d’hommes qui inscrivent dans des lieux singuliers leurs manières de vivre. Entre les hommes et le bois, l’histoire est longue. Dès les balbutiements de l’humanité, les forêts ont fourni partout où elles existaient une ressource précieuse pour construire abris, outils et moyens de transport. Charpente, colombages, empilage pièce sur pièce, construction en poteaux-poutres : autant de techniques employées depuis des millénaires, enrichies au fil du temps par la capacité d’invention des hommes de métier. Au cours du XXe siècle, la construction en bois s’est marginalisée en France, trop souvent cantonnée pour les maisons individuelles à une architecture pittoresque d’imitation qui propose des images mythiques mélangeant des codes de tous pays : chalets de Heidi, cabanes au Canada, villas californiennes… Pourtant, la mise au point de nouveaux procédés constructifs permet une architecture innovante, adaptée aux attentes et aux désirs d’habiter actuels. Entre terre et ciel, l’arbre offre une métaphore de choix. Enracinée par des savoir-faire de haute qualité transmis et modernisés de génération en génération, la construction en bois se déploie aujourd’hui dans de multiples directions : souplesse des formes, innovations technologiques, adaptation optimale à un contexte contraignant, dialogue entre matériaux, économies d’énergie, valorisation des forêts locales et des filières économiques… A l’heure où des expériences se développent partout en Europe pour une architecture contemporaine innovante et respectueuse de l’environnement, qu’en est-il dans notre région ? Née d’une enquête auprès des acteurs de la construction et des élus locaux, cette exposition présente quelques réalisations parmi tant d’autres. Portraits de maisons en bois, toutes étonnantes, pour illustrer la diversité féconde d’un matériau qui n’a pas fini de nous émerveiller. UNE EXPOSITION PRÉSENTÉE PAR U FIL DU BOIS ESPRIT D’ENFANCE L’enfant construisait des cabanes et rêvait de bâtir sa maison. L’homme devenu prêtre a édifié une demeure qui unit la simplicité de l’apparence et la richesse des espaces intérieurs, toujours en lien intime avec le ciel et la nature environnante. Serti dans la construction, un jardin d’hiver au toit vitré inonde de lumière cette maison de célibataire, conçue également pour accueillir quelques personnes le temps d’un rassemblement, d’une visite ou d’un séjour. Entre le logement et son annexe séparée, la cour, abritée du froid de l’hiver et de la chaleur de l’été, se fait alors forum. Escalier et mezzanine ouverts favorisent le dialogue entre l’hôte et ses invités, entre le haut et le bas. L’homme d’esprit est aussi un homme de la terre, il cultive son potager et soigne quelques abeilles. Les pièces du rez-de-chaussée s’ouvrent au sud, de plain-pied sur le jardin et ses rosiers. Simplicité, lumière, dialogue, ouverture : la maison est en parfaite harmonie avec l’âme de son habitant et le paysage. « pour que la nature soit aussi bien à l’intérieur que je le suis à l’extérieur » photo © P. BLANC ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100% Une petite cour sépare les deux bâtiments parallèles. Le plus petit abrite garage et remise. Cette annexe a été conçue pour être agrandie facilement, photo © P. BLANC photo © P. BLANC LOCALISATION Pays Voironnais ARCHITECTE Thierry ALICOT, 2004 CHARPENTIER FORTÉ SURFACE HABITABLE 125 m² COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : salon, séjourcuisine, 2 chambres, salle d’eau, WC,dressing, jardin d’hiver,abri auto. étage : bureau en mezzanine, grenier annexe : remise-garage TECHNIQUES EMPLOYÉES ossature bois en pin du nord bardage mélèze traité en autoclave grâce à la structure en ossature bois : une dépassée de toiture pourra plus tard être fermée. L’ensemble de la maison a été construit en moins de deux mois. photo © P. BLANC Simplicité de la passerelle qui conduit à un petit bureau installé en mezzanine, éclairé généreusement par le toit vitré de la serre. photo © P. BLANC PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE 1 por r a ’ d trait e r u t c chite Des persiennes coulissantes à galandage protégent des regards et du soleil. Depuis la maison, l’écart de leurs lames inclinées laisse les vues libres vers l’extérieur. photo © P. BLANC photo © P. BLANC LOCALISATION Environs de Bourgoin-Jallieu ARCHITECTE Véronique DROUIN, 1998 CHARPENTIER Nicolas SCHNEIDER SURFACE HABITABLE 124m² COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : salon, séjour-cuisine, bureau, WC, buanderie étage : 4 chambres, mezzanine, salle de bain+WC TECHNIQUES EMPLOYÉES panneaux ossature porteurs CTBX - menuiserie et ossature en pin - bardage : sapin autoclavé ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE PLAN ÉTAGE e r u t c chite r a ’ d trait por AU FIL DU BOIS 2 A MINIMA Le propriétaire, menuisier, a réalisé des rangements qui optimisent tout l’espace disponible et dont les moindres détails ont été soigneusement conçus. Le mobilier a été chiné chez les compagnons d’Emmaüs au gré des coups de cœur. Dans la culture européenne, l’image type de la maison est un volume très simple à base rectangulaire, surmonté d’un toit à deux pans percé d’une cheminée. Filiation assumée pour cette petite bâtisse implantée dans un parc arboré. A deux pas d’une demeure bourgeoise, elle évoque une cabane. Seul écart à cette image d’Epinal, une grande baie vitrée dessine sobrement la façade ouest et fait entrer la lumière à chaque niveau. Ce parti pris minimaliste n’a rien de quelconque. La modestie des formes et de la mise en œuvre révèle un art d’habiter où chaque geste du quotidien a été réfléchi dans une conception efficace. Matériaux, équipement et mobilier ont été fabriqués ou choisis dans une logique aboutie d’économie et de simplicité : bois de coffrage, essences courantes, rangements réalisés sur mesure, matériaux de récupération… Unique luxe, un parquet de hêtre donne une ambiance chaleureuse dans l’espace commun du rez-de-chaussée. En été, une toile suspendue et décollée de la façade protège de la chaleur et tamise la lumière. « faire au plus simple, au moins cher, au plus vite » Rupture d’échelle pour les grandes baies des deux chambres à coucher, dont les volets ont été traités symétriquement s’il s’agissait d’une seule fenêtre. La façade à l’est donne sur une terrasse en bois de coffrage bakelisé qui se prolonge par l’utilisation sur le mur du même matériau. D’UN TEMPS À L’AUTRE photo © S. CHAPPAZ En bordure de village, cette maison au volume simple réinterprète avec finesse l’esprit des anciennes granges du massif de Belledonne. La structure en ossature bois, posée sur un socle maçonné, est recouverte de liteaux rainés de belle épaisseur en épicéa qui évoque les bardages d’autrefois. Implantée dans une forte pente, la bâtisse s’élance vers le vide. Le caractère affirmé du bâtiment tient essentiellement au dessin des menuiseries et à la légèreté donnée par la structure bois. Le pignon entièrement vitré apporte une source de chaleur non négligeable au moindre rayon de soleil. L’été, une toile s’enroule sur deux câbles tendus et protège les baies vitrées de l’ensoleillement direct pour conserver la fraicheur. Les 3 principaux niveaux ont un accès de plain-pied dans la pente : les chambres des enfants, dans la partie maçonnée en contrebas ; les espaces de vie communs à mi-niveau ; la chambre des parents sous les combles. L’entrée principale de la maison et le stationnement des véhicules ont été aménagés en bordure de la voie publique en amont, limitant ainsi au maximum l’impact sur le terrain et les contraintes de déneigement. photo © S. CHAPPAZ La cuisine donne sur une terrasse orientée à l’ouest. Les trois niveaux ont un accès de plain-pied au terrain. Au niveau du séjour - cuisine, l’espace se prolonge de deux cotés (est et ouest) par des terrasses. Le courant d’air créé en été ventile et rafraîchit la maison. « A l’image d’une grange dans un pré » photo © S. CHAPPAZ Casiers de rangement sous les meubles de la mezzanine en guise de garde-corps. Le bardage en liteaux espacés compose un peau épaisse et rugueuse qui se porte ombre l’été, jouant un effet rafraîchissant de pare-soleil intégré. Il n’a pas été traité afin de laisser le temps faire son œuvre, affirmant ainsi la filiation de cette maison avec les anciens bâtiments agricoles. photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ AU FIL DU BOIS LOCALISATION Massif de Belledonne ARCHITECTE Sonia DOUCERAIN, Ludovic BRENAS, 2003 CHARPENTIER Toit et Bois Menuiseries J.-P. Revol. SURFACE HABITABLE 140 m² COMPOSITION SPATIALE niveau -2 : espace enfant (2 chambres), SDE+WC, rangements niveau -1 : salon, séjourcuisine, rangements, cave rez-de-chaussée : entrée,bureau, salle de bain,WC, rangement mezzanine : 1 chambre TECHNIQUES EMPLOYÉES socle en béton et ossature bois - épicéa de pays autoclavé Accès limité pour cette maison implantée en bordure du village, faîtage perpendiculaire à la pente. photo © S. CHAPPAZ ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% COUPE LONGITUDINALE Recomposition du terrain, conception en demi-niveaux « à contre-pente ». 3 ’ d t i a r t r o p e r u t c e t i h arc 100 % x u a e c r mo s i s i o ch re p ’ d t i ortra u t c e t archi 1 ARCANE 2 J. ODDOUX 3 CHARON ET RAMPILLON 4 BRENAS - DOUCERAIN 5 KAA 6 DESIGN ET ARCHITECTURE 7 P. MAS 8 P. MAS 9 DESIGN ET ARCHITECTURE 10 R2K 11 TECTONIQUES photo © E. SAILLET 12 T. ALICOT 13 CHARON ET RAMPILLON 14 T. ALICOT 15 R2K photo © S. CHAPPAZ 16 TECTONIQUES photo © E. SAILLET 17 T. ALICOT photo © P. BLANC 18 CHARON ET RAMPILLON 19 J. ODDOUX 20 KAA ci-dessous CHARON ET RAMPILLON MORCEAUX CHOISIS TEXTURES 2 3 4 5 6 12 11 109 9 8 7 16 17 18 20 19 DU BOIS 1 13 14 15 AU FIL DU BOIS AUPRÈS DE MON ARBRE « l’idée du baobab qu’on plante et qui traverse les étages » Les propriétaires rêvaient d’un grand arbre à l’intérieur de leur demeure, un hêtre déploie sa ramure dans les étages… Poésie et démarche expérimentale : tel est l’esprit de cette maison. Propriétaires et architecte sont passionnés par les recherches liées à l’autonomie énergétique. La conception du bâtiment est fondée sur la conformation du terrain naturel, très peu remanié, et les caractéristiques du site. L’implantation optimise les apports solaires : la maison, très compacte, est installée dans une pente protégée des vents du nord, bien exposée au sud/sud-ouest, encastrée contre le repli d’un chemin. Au nord, des espaces-tampons protègent du froid les pièces de vie. Des techniques innovantes ont été mises au point, telle la dalle-bois chauffante. Miracle de la géothermie, quelques mètres de tuyau enterrés suffisent pour le chauffage quand le soleil se fait rare. La pompe à chaleur sera alimentée par des panneaux photovoltaïques, un chauffe-eau solaire complètera bientôt l’équipement énergétique. La maison, entièrement réalisée avec des bois issus de la filière locale, affirme un engagement fort des concepteurs pour une démarche de développement durable. Le pignon nord a été affecté à des espaces-tampons qui protègent du froid, un garage-atelier largement vitré à l’étage et une buanderie en rez-de-jardin. Elle donne sur un espace de vie ouvert protégé par le décalage du niveau supérieur, qui s’appuie sur une structure en poteaux-poutres. photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ Les troncs de bois ont été écorcés par les habitants, qui ont largement participé à la conception et à la construction de leur maison. photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE LOCALISATION Vercors ARCHITECTES DESIGN ET ARCHITECTURE, 2002 CHARPENTIER Jean-Philippe CHIROT SURFACE HABITABLE 118 m² COMPOSITION SPATIALE niveau -1 : salon, séjour-cuisine, cellier, buanderie rez-de-chaussée : entrée, 3 chambres,salle de bain, WC, garage/atelier étage : 2 chambres TECHNIQUES EMPLOYÉES Ossature à l’étage et poteau – poutre en mélèze au RDC ; dalle bois en épicéa et dalle béton; bardage : épicéa rétifié. 4 e r u t hitec c r a ’ rait d port ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % Dans le Vercors, l’implantation de cette maison, finement réfléchie, optimise les apports solaires et limite les déperditions d’énergie. La façade sud-ouest, largement vitrée, ouvre les vues sur la montagne. Des volets pleins coulissants ferment les baies pendant la nuit. photo © S. CHAPPAZ 5 e r u t hitec c r a ’ rait d port COUPE LONGITUDINALE Panneaux solaires et toiture partiellement végétalisée pour cette maison implantée en belvédère au milieu des pins. Encastrée dans la pente, elle conjugue deux attitudes très contrastées en s’implantant tout à la fois le long de la pente et perpendiculairement. photo © E. CARCANO photo © E. CARCANO Le confort sans les factures : tel est le défi. Conception, engagement social, gestes quotidiens, cette démarche environnementale réussie, fruit d’une réflexion globale, est avant tout une manière de vivre. Quelques règles simples ont guidé le projet : rester humble par rapport au site, limiter le terrassement en ayant deux niveaux de plain-pied accessibles en fauteuil roulant, profiter de la vue. L’ossature sur pilotis a été conçue en collaboration étroite avec le charpentier. Cette technique, conjuguée à une isolation performante en ouate de cellulose et laine de bois, a généré des coefficients thermiques très faibles. Triples vitrages, isolation, chauffage solaire de la dalle en béton et de l’eau chaude sanitaire, récupération de l’eau de pluie, ventilation, optimisation des apports solaires, protection contre les vents froids, implantation dans la parcelle : tout ici a été pensé pour consommer le moins d’énergie possible. Cette maison passive s’inscrit dans la lignée des réalisations les plus performantes telles qu’on les voit fréquemment dans les pays nordiques ou germaniques. « le jour où il faut la démolir, je la coupe, je la mets au feu e et il n’y a plus rien » LOCALISATION Trièves ARCHITECTE Jean-Luc MOULIN, 2005 CHARPENTIER André NICOLLET SURFACE HABITABLE 180 m² COMPOSITION SPATIALE niveau -1 : séjour, cuisine, 1 chambre, dressing, salle d’eau+WC,hall d’entrée (basse), garage + abri rez-de-chaussée : entrée haute,bureau, 2 chambres, WC, rangements, 2 terrasses TECHNIQUE EMPLOYÉE ossature bois sur pilotis ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% Accès handicapé par l’amont, passerelle en attente de réalisation. photo © E. CARCANO 1700 € photo © E. CARCANO 100 % U FIL DU BOIS ZÉRO CONSOMMATION AU FIL DU BOIS UNE MAISON À VIVRE photo © S. CHAPPAZ Au cœur d’un lotissement récemment construit sur un éperon dominant la vallée de l’Isère, cette maison en bois aux pans de toit inversés correspond en tous points aux désirs d’habiter de ce jeune couple. Intéressés par l’écoconstruction et les formes contemporaines, ils ont défini avec précision leurs manières de vivre : profiter des vues sur les montagnes sans avoir de vis-à-vis, séparer le coin des parents et celui des enfants, avoir un séjour sur trois niveaux, un petit grenier, pas de toit à deux pans, ne pas voir les voitures garées, avoir le soleil qui pénètre dans la maison en hiver et pas en été… L’architecte a su tirer le meilleur parti du site, comme il le fait à chacun de ses projets. Il a conçu une maison organisée sur deux demi-niveaux à la même hauteur, l’un perché sur pilotis au-dessus de la dépression naturelle utilisée comme garage, l’autre posé sur le terrain et prolongé par une terrasse. L’entrée en saillie se place entre les deux. La réflexion est poussée très loin sur le positionnement des ouvertures, avec des baies ouvrant dans toutes les directions qui permettent de suivre le mouvement du soleil toute la journée. « Ce qui fabrique une maison, c’est la façon dont on veut vivre dedans » LOCALISATION Massif de Chartreuse ARCHITECTE Gilles CÉRET, 2003 CHARPENTIER SYLVA, St Paul de Varces SURFACE HABITABLE 150 m² COMPOSITION SPATIALE sous-sol : local technique rez-de-chaussée : entrée, 1 chambre, buanderie, cellier demi-niveaux : salon, séjour et cuisine, 3 chambres, salle de bain, WC étage : comble TECHNIQUES EMPLOYÉS panneaux ossature porteurs bardage mélèze photo © S. CHAPPAZ Vue lointaine sur les montagnes depuis le séjour très vitré. L’hiver, le soleil pénètre jusqu’au fond de la pièce, l’été, la grande dépassée de toiture garantit l’ombre et la fraîcheur. ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% Dialogue entre la pente du toit et le relief. 100 % 6 r a ’ d t i a r t r o e r u t c e t i h c p Ambiance montagne pour cette maison installée sur le piémont du massif de Chartreuse, aux formes originales et pourtant toute simple. COUPE LONGITUDINALE x u a e c r mo s i s i o ch re p ’ d t i ortra u t c e t archi 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 R2K J.L. MOULIN photo © E. CARCANO G. GASNIER BRENAS - DOUCERAIN photo © S. CHAPPAZ P. MAS J. OUDDOUX G. CÉRET photo © S. CHAPPAZ DESIGN ET ARCHITECTURE CHARON & RAMPILLON CHARON & RAMPILLON T. ALICOT F. CHEVALLIER CHARON & RAMPILLON T. ALICOT photo © P. BLANC T. ALICOT photo © P. BLANC J.L. MOULIN BRENAS - DOUCERAIN photo © S. CHAPPAZ A. CHRISTOLHOMME G. CÉRET photo © S. CHAPPAZ et ci-dessous J.L. MOULIN MORCEAUX CHOISIS OUVERTURES 1 12 2 3 4 45 6 10 9 8 7 17 18 20 19 11 15 13 14 16 7 e r u t c e t i h arc ’ d t i a r t r o p PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE LOCALISATION Grésivaudan ARCHITECTES R2K architectes CHARPENTIER Entreprise Oliveira SURFACE HABITABLE 130 m² COMPOSITION SPATIALE niveau bas : 2 chambres, SDB,cave, garage rez-de-chaussée : entrée, salon, séjour,cuisine, atelier, 1 chambre, WC, lingerie et salle de bain TECHNIQUES EMPLOYÉES Structure béton et panneaux d’ossature bois - bardage en red cedar, menuiseries en bossé Vues sur les massifs de Chartreuse et de Belledonne sans vis-à-vis pour cette maison en cœur de lotissement. ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % AU FIL DU BOIS VOIR SANS ÊTRE VU Malgré son emplacement en cœur de lotissement et bien qu’elle ait été l’une des dernières à être construite, cette maison offre à ses habitants des vues sur le grand paysage en limitant les vis-à-vis. La structure du volume principal, très simple, est mixte en bois et en béton. Toutes les vues sont orientées en tenant compte des masques des bâtiments existants. Des décrochements de bois vitrés, inscrits en dépassée des murs, cadrent des vues latérales supplémentaires. Même principe à l’intérieur : les pièces sont conçues comme des coffres plus ou moins ouverts et installés à des hauteurs variables. Ces différences de niveau offrent une grande richesse des ambiances intérieures et une multiplicité des vues sur le paysage environnant de la Chartreuse. A l’intérieur, les ambiances sont chaleureuses et originales, les matériaux de qualité : parquet en chêne posé sur chants, cuisine (plafond, sol et murs) en tôle larmée, menuiseries intérieures en bossé. L’alliance du bois et du béton, traitée à la manière d’un origami, donne une personnalité ludique à cette maison aujourd’hui presque invisible, dissimulée derrière une haie. Décalées du volume tels des tiroirs qui s’ouvrent, les boîtes en bois offrent des vues sur le paysage lointain. « une maison qui se replie » La tour d’eau en béton brut contient les salles de bains empilées l’une sur l’autre dans un bloc central auquel on accède par des passerelles. photo © S. CHAPPAZ Des persiennes coulissantes occultent les portes-fenêtres. photo © S. CHAPPAZ photo © S. CHAPPAZ U FIL DU BOIS TOUTE EN LONGUEUR Au fil de leurs voyages en Amérique du Nord, les propriétaires se sont mis à rêver d’une maison en bois chaleureuse qui ne soit pas un chalet, dans l’idée d’affirmer leur différence sans être tape-à-l’œil. Pari réussi. En cœur de lotissement, ce terrain étroit était inadapté aux maisons standard des catalogues. L’architecte a su tirer parti des contraintes en construisant une maison toute en longueur. La façade nord de la bâtisse borde le chemin d’accès. Elle se prolonge par un muret qui dialogue avec l’ancien mur de clôture sur le côté opposé de la parcelle. Cette implantation en limite, peu commune, préserve l’intimité et laisse libre une grande partie du terrain. Un bandeau de fenêtres situé sous le grand relevé de toiture évite les vis-à-vis et offre des vues lointaines sur les montagnes. Les chambres à l’étage sont desservies par un escalier, fermé pour isoler du bruit. Le couloir qui les dessert est percé d’ouvertures donnant tout à la fois sur le séjour et, par dessus le toit, sur le grand paysage du massif de Belledonne. Le rez-de-chaussée ouvre sur deux terrasses au sud et à l’est, affirmant une relation forte entre le jardin et l’intérieur de la maison. « ça ne pouvait pas être une maison de catalogue » Le chemin d’accès en bordure de parcelle est fermé par une annexe posée sur la limite Nord qui abrite garage et remise LOCALISATION Grésivaudan ARCHITECTE J.-P. CHARON et T. RAMPILLON, 2001 SURFACE HABITABLE 142 m² COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : salon, séjour, cuisine,cellier,entrée, 1 chambre, WC, Abri auto étage : 3 chambres, mezzanine, salle de bain, WC TECHNIQUES EMPLOYÉES panneaux ossature bois porteurs - bardage red cedar non traité ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % La petite terrasse abritée coté sud. Claustra et bardage en red cedar. PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE 8 c r a ’ rait d e r u t hitec port Comme une extension, la pièce de vie principale, très vitrée et ouverte sur deux terrasses, s’inscrit en décrochement du volume en hauteur. Transparence apportée par la richesse du dessin des ouvertures qui augmente la sensation d’espace, grâce à la facilité de conception des ouvertures dans le bois. AU FIL DU BOIS TOUT EN RONDEUR photo © G. DEFOIS 9 e r u t c e t i h arc ’ d t i a r t r o p Toiture-terrasse en mélèze et couverture en zinc à joints debout. Bardage en mélèze non traité. Etroite, sombre et mal chauffée : avec son apparence de petit château, cette demeure au centre de Grenoble affichait des ambitions qu’elle n’honorait pas. Comme une orangerie, l’extension toute vitrée exposée plein sud a créé une nouvelle pièce de vie lumineuse et métamorphosé toute la maison. L’idée de la rotonde est née de l’attrait des propriétaires pour les verrières industrielles et les formes courbes. Les double vitrages montés sur des profils métalliques et quelques éléments en fer forgé affirment ce parti pris, évocation contemporaine d’un vocabulaire architectural passé. Pour garantir le meilleur confort thermique et acoustique, le chanvre a été largement utilisé, en isolation ainsi que pour la dalle et l’allège de la verrière. Sous la charpente rayonnante en mélèze, cuisine, salon et salle à manger bénéficient d’une belle lumière et de la tiédeur du soleil en hiver. L’été, la grande dépassée de toiture protège des excès de chaleur. L’esprit contemporain des pièces communes voisine désormais avec la patine du temps des chambres de la maison en pierre. photo © G. DEFOIS PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE LOCALISATION Grenoble ARCHITECTE Gérard GASNIER, 2001 ENTREPRENEUR Atelier du Chanvre Olivier DUPORT SURFACE HABITABLE 190 m² dont 100 m² d’extension COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : existant : entrée, chambre, salon, cellier, chaufferie extension : séjour, cuisine, bureau, salle d’eau, WC étage : existant : 2 chambres, salle de bains extension : chambre annexe, terrasse (60 m²) TECHNIQUES EMPLOYÉES poteau poutre - charpente rayonnante - allège et dalle en béton de chanvre - profilés métalliques isolation : briques de chanvre et chanvre en vrac. ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100% Charpente rayonnante dont la forme détermine l’esthétique de la construction. Doublesvitrages enchâssés dans des profilés métalliques insérés dans une allège semi-circulaire en béton de chanvre et chaux. photo © G. DEFOIS PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE LOCALISATION Environs de Bourgoin-Jallieu ARCHITECTE Philippe MAS, 2004 CHARPENTIER SARL BERNARD et fils SURFACE HABITABLE 140 m² COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : salon, séjour, cuisine,entrée, WC,1 chambre, salle d’eau+WC, dressing, garage, abri auto étage : 2 chambres, bureau, salle de bain+WC TECHNIQUES EMPLOYÉES ossature bois, «caissonspoutres» constituant voûte en continuité des murs au faîtage du toit. ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% Au milieu des champs cultivés, la maison s’inspire des dépendances agricoles et de leurs extensions : volumétrie dérivée de l’habitat vernaculaire, matériaux de récupération, tôle ondulée, jeu de boîtes qui rompt la rigidité sans entamer la sobriété du volume. photo © P. BLANC 100 % TRAVAIL D’ÉQUIPE AU FIL DU BOIS 0 1 e r u t c e t i h arc ’ d t i a r t r o p photo © P. BLANC Bâtir une maison, c’est avant tout un acte de vie, une histoire de liens entre des hommes et des femmes, un cheminement parcouru ensemble. Histoire d’une fille de charpentier dont la maison devait être érigée avant les noces. Le terrain apporté en dot jouxte la ferme des futurs beaux-parents. Rencontre de deux hommes de métier, le bâtisseur et l’architecte, dialogue entre une conception dessinée et un savoir-faire artisanal de constructeur. Ici, le panneau de bois normalisé utilisé habituellement par le charpentier va guider la conception de l’architecte et définir les trames et les dimensions du bâtiment. La maison est entièrement construite en bois, y compris le plancher massif en planches clouées. L’ossature se compose de panneaux de structure préfabriqués, montés par le père en une semaine. L’alliance des deux hommes a optimisé les possibilités des matériaux. Elle a abouti à la création d’une maison qui évoque une dépendance de la ferme toute proche, tout en offrant une grande richesse des espaces intérieurs. La maison est comme une nef : grand espace ouvert et mezzanine en surplomb. Un bandeau vitré donne un effet de décollement du toit par rapport aux murs. Sur le pignon est, les gargouilles dégoulinent sur un tablier en tôle, l’absence de descente d’eau pluviale affirme la légèreté de la structure. photo © P. BLANC photo © P. BLANC « En pleine campagne,une maison qui dialogue avec les fermes voisines » photo © P. BLANC photo © P. BLANC photo © P. BLANC x u a e c r mo s i s i o ch re p ’ d t i ortra u t c e t archi 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 J. ODDOUX TECTONIQUES photo © E. SAILLET AUFAUVRE TECTONIQUES photo © E. SAILLET DESIGN ET ARCHITECTURE R2K CHARON & RAMPILLON B. MARIELLE photo © P. BLANC G. GASNIER CHARON & RAMPILLON J.L. MOULIN J.L. MOULIN R2K J.L. MOULIN DESIGN ET ARCHITECTURE R2K Ci-dessous TECTONIQUES photo © E. SAILLET MORCEAUX CHOISIS AMBIANCES 1 2 3 9 8 10 12 4 7 5 6 13 11 14 16 15 1 1 por r a ’ d trait e r u t c chite PLAN REZ-DE-CHAUSSÉE LOCALISATION ÉVALUATION DU COÛT AU M² Pays Voironnais 1200 € ARCHITECTE TECTONIQUES, 2000 PART D’AUTOCONSTRUCTION CHARPENTIER 0% BARTEK (Lublin-Pologne) SURFACE HABITABLE 140 m² COMPOSITION SPATIALE sous sol : bureau, 1 chambre, SDE+WC, entrée et cave rez-de-chaussée : salon, séjour, cuisine, 1 chambre, WC, lingerie et salle de bain étage : 4 chambres, mezzanine, salle d’eau+WC TECHNIQUES EMPLOYÉES structure porteuse en portiques de pin massif - ossature en panneaux de remplissage non porteurs. Légèreté du volume malgré ses dimensions, grâce à la finesse de la structure et aux relevés de toiture. Au premier niveau des travées en attente, les panneaux à claire-voie évoquent les séchoirs à noix de la région. Largement vitrée vers le sud, la maison se prolonge à l’extérieur par un ponton de bois associé à un balcon d’étage. photo © E. SAILLET 1700 € 100 % AU FIL DU BOIS UNE MAISON EXTENSIBLE En lisière de village, sur un coteau où voisinent fermes et pavillons, cette maison s’inspire de l’idée du hangar agricole. L’enveloppe, en panneaux ossature-bois de remplissage, est placée derrière une structure porteuse constituée d’une série de portiques disposés à intervalles réguliers et contreventée par les panneaux et des câbles tendus. Afin d’envisager l’agrandissement de cette maison, l’idée a été de réaliser un grand parapluie sous lequel les modules habitables viennent se juxtaposer. Trois travées ont été laissées en attente pour une éventuelle extension. Ce procédé constructif permet une grande évolutivité, ainsi qu’une préfabrication en atelier de l’ensemble des éléments. Le chantier proprement dit a duré 3 mois, le montage a été réalisé en 6 semaines par une équipe de 4 personnes. L’impact environnemental a été limité au maximum : chantier sec, chauffage par géothermie, bioclimatique passif avec optimisation de l’orientation et des matériaux employés, légèreté de la structure, absence de bois exotiques, traitements sans chrome ni arsenic, récupération des eaux pluviales traitées dans un puits perdu etc… photo © E. SAILLET photo © E. SAILLET photo © E. SAILLET La structure très visible des portiques laisse percevoir les possibilités d’évolution de la maison. « des pièces comme des coffres sous une voûte » La maison est construite sur deux niveaux. Les angles sudouest et sud-est largement ouverts offrent un panorama sur la vallée. Plan libre pour les espaces intérieurs, dégagés de toute contrainte de structure. photo © E. SAILLET photo © P. BLANC A 1870 mètres d’altitude dans une station de ski, quoi de plus évident qu’une maison en bois massif, rêve d’enfance d’un chalet comme celui de la petite Heidi, dont l’histoire a bercé nombre de générations ? Procédé constructif plusieurs fois millénaire et largement utilisé dans le bâti vernaculaire alpin, la construction en madriers est ici magnifiée par une architecture sobre et contemporaine, sans concession à des modèles soidisant « traditionnels » dont l’authentique laisse à désirer. Cette technique répondait à l’envie des propriétaires de construire eux-mêmes leur maison : après leur préfabrication par des charpentiers émérites, les éléments numérotés de la structure ont été montés en dix jours avec quelques amis. La maison, implantée dans une pente très forte, évoque un loft accroché au sommet des sapins. Très vitrée au sud, elle se prolonge par des terrasses. Dans ce pays de neige, l’accès et le stationnement se font en amont, en bordure de route. « un méga-légo entre copains, un rêve de gosse quand on à 35 ans ! » 2 1 e r u t c e t i h c r a ’ d t i a r port LOCALISATION Massif de Belledonne ARCHITECTE Yves DE PRÉVAL, 2003 CHARPENTIER madriers pré dimensionnés CHALET CHAUVIN (Vosges) structure bois : ANNECY STRUCTURES – Yves DIETRICH structures bois lamellé collé MARGUERON SURFACE HABITABLE 140 m²+ studio indépendant de 40 m2 + terrasses 130 m² COMPOSITION SPATIALE niveau bas : studio indépendant rez-de-chaussée : salon, séjour,cuisine, bureau, WC,entrée et garage en demi-niveau haut, terrasse périphérique étage : 2 chambres, circulation en mezzanine, salle de bain,salle d’eau,WC Annexe : garage TECHNIQUES EMPLOYÉES madriers prédimensionnés en pin du nord, composés de 2 poutres de 60 mm contrecollées, bouvetés et assemblés à mi-bois. composés de 2 poutres de 60 mm contrecollées, bouvetés et assemblés à mi-bois La construction en madriers compose tout à la fois la structure, l’enveloppe et l’intérieur de la maison : quand les murs sont montés, planchers, cloisons séparatives et escaliers sont en place, la maison est tout de suite habitable. photo © P. BLANC photo © P. BLANC U FIL DU BOIS UN CHALET EN KIT ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % COUPE TRANSVERSALE photo © P. BLANC photo © P. BLANC Dans cette pente à 45°, le chalet en madriers a été posée sur une plateforme montée sur des pilotis en béton ancrés dans la pente. Les larges terrasses compensent avantageusement l’absence de jardin. Apport solaire important des larges baies vitrées au sud. photo © P. BLANC photo © P. BLANC 3 1 e r u t c e t i h arc ’ d t i a r t r o p Dans ce terrain très en pente, le faîtage de la maison s’installe dans la courbe de niveau. La pente du toit suit la pente naturelle du terrain. photo © F. CHANTOSSEL COUPE TRANSVERSALE ÉVALUATION DU COÛT AU M² LOCALISATION Environs de Chambéry 1200 € ARCHITECTE Pierre RIEUSSEC, Chambéry, PART D’AUTOCONSTRUCTION 1998 0% CHARPENTIER R. ARMENJON SURFACE HABITABLE 185 m² COMPOSITION SPATIALE sous-sol : garage, chaufferie rez-de-chaussée : salon, séjour, cuisine, 1 chambre, WC,salle de bain, entrée, rangements étage : 3 chambres, lingerie, salle de bain TECHNIQUES EMPLOYÉES structure poteaux-poutres en lamellé-collé. Sous-sol béton et planchers mixtes bois-béton 1700 € 100 % AU FIL DU BOIS UNE TECHNIQUE PLURI-MILLÉNAIRE Avec la construction en empilage (rondins ou madriers), le système de «poteaux-poutres» est le plus ancien procédé constructif en bois. Ces deux techniques qui emploient du bois massif sont largement valorisées dans l’imaginaire européen, a contrario des innovations récentes utilisant des panneaux de remplissage porteurs et considérées à tort comme moins solides. La structure en poteaux-poutres est simple : les solives des planchers et la charpente viennent s’emboîter sur des poteaux ancrés dans le sol qui supportent seuls les descentes de charge. Outre la facilité d’assemblage, ce procédé permet une grande liberté de conception. L’absence de murs porteurs favorise un plan libre avec de grands espaces et rend possible la réalisation de larges et nombreuses ouvertures. Dans cette maison, la structure est constituée de poteaux mortaisés en croix, réalisés avec une âme centrale en lamellé collé et des joues latérales en bois du nord. Les poutres en lamellé-collé s’emboîtent dans les mortaises. L’ossature est fermée d’un bardage en bois imputrescible (red cedar ou mélèze), doublé d’une isolation et de panneaux formant une ossature secondaire non porteuse. « Avec le temps, les maisons se bonifient, le bois se patine » photo © F. CHANTOSSEL photo © F. CHANTOSSEL photo © F. CHANTOSSEL photo © F. CHANTOSSEL LE RESPECT DES LIEUX Ce chalet familial est implanté au cœur d’une station de ski, dans un terrain très étroit en pente forte entouré de maisons. Dans ce pays de neige, l’ensemble des espaces de circulation s’abrite des intempéries. L’accès se fait par l’amont. Un cellier en bordure de route accueille valises ou provisions et permet de ranger les skis ou les vélos. Un escalier fermé éclairé par des fentes vitrées conduit à la maison, construite en mélèze sur deux niveaux. Les pièces de vie à l’étage supérieur s’ouvrent sur de larges terrasses, au plus près des arbres, tout comme les chambres en contrebas. Un bloc de béton ancré au sol sur des pilotis abrite des locaux techniques et deux chambres. Le toit, incliné à contre-pente, déverse la neige sur le talus. Grâce aux larges relevés de toiture dans la pente et sur les rampants, le bâtiment s’ouvre à la lumière. L’architecte a su réinterpréter de manière contemporaine et innovante les principes fondateurs de cette station construite dans les années cinquante : implantation dans la pente qui bouleverse le moins possible le terrain, toit monopan, charpente et ossature bois apparentes en façade sud. « On ne dénature pas le site, on ne vient que se poser, s’intégrer et non pas le bouleverser » Ambiance dépouillée et chaleureuse, simplicité des équipements et du mobilier. photo © P. BLANC photo © P. BLANC photo © P. BLANC Toit monopan, façade sud en charpente massive, poteaux de mélèze repris par des consoles, terrain à peine retouché, prise en compte optimale du climat : une réinterprétation réussie des principes d’architecture de l’école de Courchevel. photo © P. BLANC 4 1 e r u t c e t i h c ar AU FIL DU BOIS p ’ d t i ortra Les larges terrasses qui entourent la maison à chaque niveau créent des espaces extérieurs couverts dans ce talus en forte pente. COUPE TRANSVERSALE LOCALISATION Massif de Belledonne ARCHITECTE Alain RIMET,2000 CHARPENTIER ROYANS CHARPENTE SURFACE HABITABLE 100 m² ( surface construite environ 200 m² ) COMPOSITION SPATIALE niveau haut : entrée, séjour, cuisne, 1 chambre, salle de bain, WC niveau bas : sas d’entrée basse, buanderie, 2 chambres, salle d’eau, WC annexe amont : cellier, pallier et abri TECHNIQUES EMPLOYÉES ossature bois et poteauxpoutres sur un socle de béton. Bardage en mélèze, charpente en épicéa ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % x u a e c r mo s i s i o ch re p ’ d t i ortra u t c e t archi 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 F. CHEVALLIER FÉLIX-FAURE, MACARY, PAGE F. CHEVALLIER P. MAS J.L. MOULIN G. GASNIER J.L. MOULIN F. CHEVALLIER F. CHEVALLIER F. CHEVALLIER DESIGN ET ARCHITECTURE F. HENNO J.L. MOULIN T. ALICOT J.L. MOULIN G. GASNIER P. MAS KAA DESIGN ET ARCHITECTURE Ci-dessous J.L. MOULIN MORCEAUX CHOISIS CHANTIERS 1 2 3 10 9 9 4 8 5 7 6 11 12 19 13 18 17 16 14 16 15 JEU DE CONSTRUCTION Au cœur de la ville historique de Grenoble, comment construire sur un terrain exigu, exposé au Nord, fermé de trois côtés par les murs des immeubles anciens et presque inaccessible aux engins de chantier ? Tout simplement en inventant une « maison-meuble », conçue comme des tiroirs empilés sertis entre les murs existants. L’architecte François Henno s’est fait menuisier et a dessiné des modules identiques posés les uns sur les autres, composés d’éléments préfabriqués de petites dimensions. La structure poteaux-poutres , ancrée dans les fondations, permet de rester indépendante des immeubles existants, rendant ainsi réaliste ce rêve d’architecte. Un escalier porteur en bois relie les quatre premiers niveaux. Sous le comble, une mezzanine est chapeautée d’une terrasse inscrite dans le volume de la toiture. L’unique façade, entièrement vitrée, donne sur une minuscule cour intérieure et un immeuble en vis-à-vis. Elle est doublée d’un cadre fixé sur toute la hauteur de l’édifice, auquel ont été fixées des lames orientables en red cedar. Cette double peau capte la lumière et protège l’intimité des occupants, tout en affirmant dans l’îlot urbain la présence de cette conception contemporaine étonnante. « une maison-meuble calée entre trois murs » photo © S. CHAPPAZ Travail de menuiserie pour cet immeuble conçu entièrement à base d’éléments préfabriqués modulaires de petites dimensions, amenés au fur et à mesure de l’avancement de la construction. Charpente en épicéa massif et lamellé-collé. Emprise au sol : 4m x 8,50 m. 5 1 e r u t c e t i h arc AU FIL DU BOIS ’ d t i a r t r o p LOCALISATION Grenoble ARCHITECTE François HENNO, 1996 CHARPENTIER TOIT ET BOIS SURFACE HABITABLE 122 m² COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : garage, cave étage 1 : bureau, WC étage 2 : séjour, cuisine étage 3 : chambre, salle de bain étage 4 : 2 chambres mezzanine terrasse TECHNIQUES EMPLOYÉES structure poteaux-poutres en pin - contreventement : planchers en lame d’épicéa cloué sur chant. ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % 6 1 por r a ’ d trait e r u t c chite Ancrage de la structure en ossature bois sur la charpente de l’ancien théâtre. Le poly carbonate reflété la lumière donnée par la verrière. photo © E. SAILLET LOCALISATION Lyon ARCHITECTE KAA, 2006 CHARPENTIER André VAGANAY SURFACE HABITABLE 2 appartements de 160 m²et 110 m² COMPOSITION SPATIALE appartement 1 : rdc: 3 chambres, salle de bains, dressing - niveau 1 : séjour, cuisine, salon, terrasse - niveau 2 : 2 chambres + salle de bains appartement 2 : rdc : 1 chambre, salle de bains, dressing - niveau 1: séjour, cuisine, terrasse - niveau 2 : 1chambre, salle de bains, mezzanine TECHNIQUES EMPLOYÉES ossature bois sapin bardage polycarbonate ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% COUPE TRANSVERSALE 100 % AU FIL DU BOIS JEU DE VOLUME photo © E. SAILLET En cœur d’îlot, en plein centre de Lyon, un pari osé : construire deux appartements lumineux dans un théâtre partiellement détruit par les outrages du temps. Le bois a été choisi pour sa légèreté et sa facilité de manipulation dans un lieu difficile d’accès, en continuité avec la charpente ancienne imposante. Ici, l’architecte s’est fait sculpteur et a modelé le vide créé par la démolition des équipements passés, très abîmés. Les constructions encore en chantier s’abritent sous l’ancienne toiture du théâtre et une verrière d’origine. Les nouvelles structures, légères, s’ancrent sur les éléments massifs de la charpente qui a été conservée en grande partie. Le bois était un matériau idéal pour éviter les surcharges. Les balcons suspendus et les espaces vides ménagés entre les volumes accentuent cette impression de légèreté. Une double peau en polycarbonate reflète la lumière, donnant à l’ensemble une allure d’atelier d’artiste. « sculpter le vide » Mezzanine suspendue en cours de finition. photo © E. SAILLET photo © E. SAILLET photo © E. SAILLET La légèreté des matériaux utilisés et leur facilité de manipulation permettent une construction sur mesure, réalisée sur place tout au long du chantier. 7 1 ’ d t i a r t r o p e r u t c e t i h arc COUPE TRANSVERSALE Lignes géométriques, volume sobre, toit-terrasse et murets qui structurent la pente : graphisme épuré pour cette maison à deux pas de la ville, dont la mixité des matériaux propose une lecture fonctionnelle de l’organisation intérieure. AU FIL DU BOIS JEU DE MATIÈRES Encastrée dans une forte pente, cette maison aux formes très épurées s’oriente face au soleil vers une combe arborée. Le terrain a été remodelé soigneusement, avec le souci de préserver les grands arbres. Les murets de soutènement prolongent la construction, en accord avec la ligne affirmée et très graphique de l’édifice, composant un jardin horizontal accessible de plain-pied. Sur le soubassement de béton brut vient s’enchâsser une structure en bois, matériau choisi pour apporter de la légèreté à un volume par ailleurs très massif. Le contraste des matières signale des espaces de vie différenciés : en sous-sol, l’agence de l’architecte propriétaire des lieux ; au rez-de-jardin, dans la partie en béton, pièces de séjour, salle à manger et cuisine bardée de bois ; dans la structure en ossature, au plus près des arbres, les pièces les plus intimes, chambres et petit salon-bureau à l’écart du bruit. Les grandes baies vitrées ouvertes de plain-pied effacent les limites entre intérieur et extérieur La chambre à coucher du rez-de-jardin s’ouvre sur un minuscule balcon sans garde-corps, suspendu à 50 centimètres du sol. LOCALISATION Environs de Bourgoin-Jallieu ARCHITECTE Frédérique CHEVALLIER, 2003 CHARPENTIER MCD Menuiserie Charpente du Dauphiné BÉTON NIARFEIX SURFACE HABITABLE 203 m² COMPOSITION SPATIALE sous-sol : bureau, 1 chambre, SDE+WC, entrée et cave rez-de-chaussée : séjour, salle à manger-cuisine, 1 chambre, WC, lingerie et salle de bain étage : 4 chambres, mezzanine, salle d’eau+WC annexe : garage TECHNIQUES EMPLOYÉES béton et panneaux ossature bois porteurs (pin autoclavé) ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % AU FIL DU BOIS JEU DE TRANSPARENCES Sobriété, transparence, contraste, intégration : tels sont les maîtres mots de cette agence d’architecte installée sans vis-à-vis en contrebas de la maison d’habitation. Le verre et le bois composent un simple triangle, posé sur une dalle de béton invisible en continuité de la pente du terrain. L’étonnant toit monopan vient toucher le sol à l’arrière de l’édifice et dégage une façade entièrement vitrée aux larges ouvrants. Une résille bois dissimule les stores de protection qui, décollés de la façade, atténuent les rayons du soleil et créent une climatisation naturelle. A l’étage, lieu intime de méditation et de création, les montagnes du Vercors s’offrent aux regards de tous côtés. u rez-de-chaussée, espace de réception et de fabrication des projets, la relation avec le terrain s’affirme. La pièce, plus fermée que celle du haut, ouvre de plain-pied sur un verger. Le bois et le verre se sont imposés comme une évidence dans ce lieu boisé. Les vieux arbres ont été préservés, la magie de leurs couleurs changeantes anime le paysage proche au gré des saisons. La structure en bois est posée sur une dalle de béton coulée dans un coffrage isolant. Les panneaux d’ossature-bois ont ensuite été recouverts d’un bardage en mélèze. Dépouillement et simplicité de l’aménagement intérieur qui met en valeur la sobriété de l’architecture et le lien intime avec la nature environnante. LOCALISATION Massif de Belledonne ARCHITECTE Marc Chatel-Chaix, 1996 SURFACE HABITABLE 36 m² (+ 14 m² sous rampant) COMPOSITION SPATIALE rez-de-chaussée : pièce de réception et atelier étage : espace de réflexion TECHNIQUES EMPLOYÉES charpente et ossature bois ÉVALUATION DU COÛT AU M² 1200 € 1700 € PART D’AUTOCONSTRUCTION 0% 100 % 8 1 ’ d t i a r t r o p e r u t c e t i h arc Les bardages en red cedar de la maison et celui en mélèze de l’agence dialoguent. Non traités, ils prennent la patine du temps pour se fondre dans les couleurs du paysage environnant. AU FIL Architecte T. Alicot photo © P. BLANC AU FIL DU BOIS CONCLUSION M atière première renouvelable adaptée à la construction de maisons économes en énergie, le bois apparaît de nos jours comme un atout de développement local potentiellement inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement. De la conception à la mise en œuvre, il exige des savoir-faire qualifiés, un travail d’équipe soutenu et beaucoup de rigueur. Les nouveaux procédés constructifs permettent une grande souplesse de formes, des plus cubiques aux plus courbes, offrant une immense liberté de création, loin des copies ou des pastiches. Les techniques d’aujourd’hui répondent à toutes nos exigences, que l’on souhaite une maison ouverte sur la nature ou repliée sur elle-même, que l’on aime vivre dans de grands volumes intérieurs ou dans de petites pièces intimes, que l’on veuille se dissimuler dans le paysage ou y affirmer sa différence. Une maison en bois réussie, c’est avant tout une maison adaptée aux manières de vivre de ses habitants et au lieu dans lequel elle s’installe. Les maisons d’hier répondaient à des besoins et des attentes autres que les nôtres et tenaient compte de l’ensoleillement, de la pente, du climat, des matériaux disponibles à proximité, des savoir-faire du moment. Les maisons d’aujourd’hui répondent aux manières de vivre actuelles et à notre économie de marché, mais ignorent trop souvent le site, banalisant nos paysages d’un bout à l’autre de la France, en plaine comme en montagne. Dans les pays de forêt, le bois nous offre un élément de réconciliation inventive entre l’homme et son paysage, entre la technologie et l’écologie, entre la tradition et la création. Il nous oblige à penser l’avenir et à nous projeter dans le temps : celui de la pousse des arbres, de la gestion de nos forêts, mais aussi celui de la transmission des savoir-faire, de la recherche expérimentale ou encore de l’organisation des filières professionnelles et économiques. Le bois, ressource immémoriale et renouvelable, est aujourd’hui comme hier un matériau de construction d’avant-garde, pour des maisons à voir et à vivre tout à la fois. AU FIL photo © S. CHAPPAZ AU FIL DU BOIS CRÉDITS EXPOSITION RÉALISÉE PAR COMMISSAIRES Serge GROS DIRECTEUR DU CAUE DE L’ISÈRE Patrick LAMBOUROUD DIRECTEUR DE CRÉABOIS ISÈRE ASSISTÉS DE Xavier CREPIN CHARGÉ DE COMMUNICATION CAUE ISÈRE Et Wanda LORENZET ASSISTANTE DE DIRECTION CAUE ISÈRE ENQUÊTES, RECHERCHES ET COORDINATION Flavia DARABAN ARCHITECTE Philippe MAS ARCHITECTE CONCEPTION ET RÉDACTION Chantal SOMM ETHNOLOGUE RECHERCHES DOCUMENTAIRES Catherine SALOMON-PELLEN ARCHITECTE SCÉNOGRAPHIE ET CONCEPTION GRAPHIQUE Bruno MARIELLE ARCHITECTE – DESIGNER Arnaud MISSE ARCHITECTE – GRAPHISTE PHOTOGRAPHES Patrick BLANC, Emmanuel CARCANO, Sylvie CHAPPAZ, F. CHANTOSSEL, Gonzague DEFOIS, Erick SAILLET MONTAGE EXPOSITION Marc CLAVEL, Mathilde CHAMODOT, Basile CLOQUET, Nathalie HENRY, Jean-Marie LE TIEC, Bruno MARIELLE, Stéphane PAVIET, Hervé STIBRANY, Guillaume VEROLLET Nous tenons à remercier tout particulièrement l’ensemble des architectes pour leur disponibilité, les propriétaires pour nous avoir ouvert les portes de leur espace de vie ainsi que les entreprises Bois du Dauphiné (Le Cheylas), Heymard (Veurey-Voroize), Machot Bois (Saint-Martin-d’Hères), scierie Nier (Varces) et l’Office National des Forêts (agence de Grenoble) qui ont fourni les bois utilisés pour la scénographie de l’exposition Cette exposition a été réalisée dans le cadre de la Biennale de l’Habitat Durable Thierry Alicot, Arcane, Aufauvre, Gilles Ceret, Charon – Rampillon, Marc Chatel-Chaix, Frédérique Chevallier, André Christolhomme, Design & Architecture, Sonia Doucerain et Ludovic Brenas, Véronique Droin, Felix-Faure / Macary / Page, Gérard Gasnier, François Henno, KAA, Bruno Marielle, Philippe Mas, Jean-Luc Moulin, Jérôme Oddoux, Yves de Préval, Rhoda Klimine Kopf, Pierre Rieussec, Alain Rimet, Tectoniques Impression Gargantuesque, Grenoble