Déclarations officielles de politique étrangère du 20 avril 2016

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Déclarations officielles de politique étrangère du 20 avril 2016
Déclarations officielles de politique étrangère du 20 avril 2016
1 - Point de presse du porte-parole - Remise des diplômes aux élèves étrangers du cycle long de l'ENA
- Géorgie/Exposition d'archives en présence du président Guiorgui Margvelachvili Tourisme/Déplacement de Matthias Fekl en Guadeloupe - RCA/Attaque contre la MINUSCA - Mission
européenne de conseil et de formation opérationnelle auprès des forces armées centrafricaines Frappes syriennes dans la province d'Idleb - Disparition de Patricio Aylwin, ancien président du Chili Nations unies/Drogue/Session extraordinaire de l'AGNU
Au point de presse de ce jour, le porte-parole a fait les déclarations suivantes :
1 - Coopération - Fonction publique - Remise des diplômes aux élèves étrangers du cycle long de l'ENA (20 avril 2016)
M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, présidera aujourd'hui au
Quai d'Orsay la cérémonie annuelle de remises de diplômes aux élèves du cycle international long de l'École nationale
d'administration (ENA), en présence de Mme Annick Girardin, ministre de la fonction publique. M. Kamel Ayadi,
ministre tunisien de la fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, y assistera.
Vingt-quatre jeunes fonctionnaires de vingt nationalités différentes ont été accueillis au sein de la promotion George
Orwell pendant seize mois pour mieux comprendre le fonctionnement de l'administration française et approfondir
notamment leurs connaissances des techniques de gestion et des questions européennes.
L'ENA contribue depuis 1949 à développer nos échanges internationaux en recevant des fonctionnaires étrangers.
2 - Géorgie - Exposition d'archives en présence du président Guiorgui Margvelachvili (20 avril 2016)
M. Harlem Désir, secrétaire d'État chargé des affaires européennes, recevra aujourd'hui au Quai d'Orsay M. Guiorgui
Margvelachvili, président de la Géorgie, qui sera en visite officielle en France jusqu'au 23 avril.
M. Désir présentera au président de la Géorgie une sélection de documents d'archives du ministère des affaires
étrangères et du développement international sur les relations officielles entretenues par la France avec les dirigeants
de la première République géorgienne, accueillis en exil en France après l'occupation de la Géorgie en 1921 par
l'Armée rouge. Cette cérémonie aura lieu en présence de certains de leurs descendants français.
Cet événement permettra de célébrer la constance à travers l'histoire du soutien de la France à l'indépendance, la
souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie.
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3 - Diplomatie économique - Tourisme - Déplacement de Matthias Fekl en Guadeloupe (Pointe-à-Pitre, mercredi 20
avril 2016)
M. Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de
l'étranger, se rend aujourd'hui à Pointe-à-Pitre dans le cadre d'un déplacement sur le thème du tourisme et du soutien
à l'internationalisation des petites et moyennes entreprises.
Après le premier «forum des petites et moyennes entreprises à l'international» qui a rassemblé le 11 mars 2015 au
Quai d'Orsay plus de 400 entreprises, M. Fekl s'est rendu dans le même esprit dans toutes les régions françaises pour
un «Tour de France des petites et moyennes entreprises», qu'il va conclure en Guadeloupe en participant au «Forum de
l'international de Pointe-à-Pitre».
Il fera le point avec les acteurs du tourisme guadeloupéens sur la mise en oeuvre des 27 mesures pour les Outre-Mer
adoptées par le conseil de promotion du tourisme le 22 juillet 2015.
À l'occasion de ce déplacement, M. Fekl se rendra au «Centre caribéen d'expressions et de mémoire de la Traite et de
l'Esclavage», où il réaffirmera le soutien du gouvernement à ce lieu de mémoire essentiel.
4 - RCA - Attaque contre la MINUSCA (17 avril 2016)
La France condamne l'attaque commise dans la ville de Rafai, qui a coûté la vie à un casque bleu marocain de la
mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) le 17 avril.
Nous présentons nos condoléances à la famille de la victime, ainsi qu'au Royaume du Maroc.
La France salue l'engagement des pays contributeurs de troupes, ainsi que le travail de la MINUSCA. Elle réitère son
plein soutien à l'action des autorités centrafricaines nouvellement élues au service du redressement de leur pays.
5 - RCA - Mission européenne de conseil et de formation opérationnelle auprès des forces armées centrafricaines (19
avril 2016)
La France se réjouit de la décision prise le 19 avril 2016 par le conseil des ministres de l'Union européenne, comme
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elle le souhaitait, d'établir une nouvelle mission européenne de conseil et de formation opérationnelle auprès des
forces armées centrafricaines «EUTM RCA».
Cette nouvelle mission, demandée par M. Touadéra, président de la République centrafricaine, prendra dès cet été le
relais de l'actuelle mission de conseil et d'assistance européenne «EUMAM RCA», dont l'action a été positive pour
accompagner la stabilisation du pays. EUTM RCA contribuera à la restructuration des forces armées centrafricaines au
service du peuple et des autorités démocratiques de ce pays.
Cette décision témoigne de la détermination de l'Union européenne à appuyer, dans tous les domaines, l'action des
autorités centrafricaines au service du relèvement de leur pays.
6 - Syrie - Frappes syriennes dans la province d'Idleb
La France s'alarme de la multiplication des violations de la trêve et des attaques du régime contre les civils en Syrie.
Le bombardement par le régime le 19 avril 2016 d'un marché de la ville de Maaret al-Nouman, qui a causé la mort
d'une quarantaine de civils, illustre une nouvelle fois la dangereuse fuite en avant du régime et son refus de toute
solution politique.
La France souligne que cette attaque indiscriminée de civils est une violation manifeste du droit international
humanitaire. Elle appelle le régime à cesser de telles attaques et à s'engager dans une transition politique
conformément au communiqué de Genève et au calendrier fixé par la résolution 2254 du conseil de sécurité des
Nations unies.
7 - Chili - Disparition de Patricio Aylwin, ancien président du Chili (19 avril 2016)
C'est avec beaucoup de tristesse et d'émotion que nous avons appris la disparition, le 19 avril 2016, de Patricio
Aylwin, ancien président du Chili.
La France salue la mémoire de cette éminente figure de la transition démocratique chilienne. Premier chef de l'État élu
après la fin du régime Pinochet, il a joué un rôle essentiel pour rétablir la démocratie et s'est efforcé de restaurer
l'unité nationale du Chili, en mettant notamment en place une commission de vérité et de réconciliation qui a
enquêté sur les crimes de la dictature.
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Nous exprimons nos plus sincères condoléances à sa famille et au peuple chilien.
8 - Nations unies - Drogue - Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies (19 avril 2016)
L'Assemblée générale des Nations unies a adopté le 19 avril, le document final de sa session extraordinaire sur la lutte
contre la drogue. Ce texte encourage tous les États membres à renforcer leur coopération en vue d'apporter une
réponse globale et équilibrée reposant sur la répression, la prévention et le traitement.
La France était représentée à cette session par M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports.
Nous saluons la capacité de la communauté internationale à dégager un consensus sur ce texte important.
En marge de cette session extraordinaire, M. Kanner a présidé l'événement organisé par la France, l'ONUDC, l'OMS et la
Suède pour lancer l'initiative «Listen First!», dédiée à la prévention, notamment en direction des jeunes./.
(fin de l'article)
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2 - Jordanie - Relations bilatérales - Lutte contre le terrorisme - Déclaration de M. François Hollande,
président de la République, au Forum économique France-Jordanie
Monsieur le Premier Ministre,
J'ai été très sensible à votre discours car je l'ai compris sans aucune traduction. Vous avez fait preuve d'un sens de
l'hospitalité qui est celui d'ailleurs du peuple jordanien, mais également d'une maîtrise de la langue française qui était
une expression du lien francophone que nous voulons aussi établir.
Je salue les ministres qui sont ici présents, les parlementaires et les représentants de la communauté d'affaires qui
unit entreprises jordaniennes et entreprises françaises. C'est vrai que les relations entre nos deux pays sont anciennes
et votre Chambre de commerce, Monsieur le Président, en est le symbole puisque vous avez rappelé l'année de sa
fondation, au début du siècle dernier. Cela signifie que près de 100 ans ont passé et que la France et la Jordanie ont
suivi un même chemin, un chemin qui n'a pas été simplement celui des joies et des réussites mais aussi des épreuves.
Chaque fois qu'il y a eu des épreuves, nous les avons partagées.
Cette relation est également profonde et je veux rappeler la présence de Sa Majesté le Roi Abdallah, lors de la marche
du 11 janvier, c'était après les attentats - les premiers - de l'année dernière qui avaient ensanglanté Paris et qui
avaient atteint un journal, Charlie Hebdo, mais qui avaient aussi frappé des policiers et un magasin juif et c'était très
important que le Roi Abdallah puisse être là, dans les rues de Paris.
Je sais aussi ce que la Jordanie fait pour lutter contre le terrorisme et la Jordanie nous appuie puisque le dispositif
français que nous avons mis en place pour lutter contre l'État islamique ne peut se déployer que grâce à la Jordanie.
C'est dire si les liens entre nos deux pays ne sont pas simplement qu'humains, économiques ou culturels, ils sont
également politiques et militaires.
La Jordanie se situe au milieu de la tourmente, la tourmente qui frappe le Moyen-Orient : il y a la tragédie syrienne, il
y a la guerre en Irak, il y a la poursuite du conflit de la crise israélo-palestinienne. Chacun de ces événements, chacun
de ces drames, chacune de ces tragédies a des conséquences directes sur la vie économique, sociale de la Jordanie. Si
je ne devais que prendre une seule illustration, c'est l'afflux de réfugiés qui crée de graves tensions sur les ressources,
sur les infrastructures, sur les services, sur le marché du travail et aussi sur l'État jordanien.
Bref, c'est toute votre économie qui se trouve affectée et une fois encore, les chiffres sont éloquents : plus de 1
million de réfugiés sont accueillis ici, en Jordanie. Si l'on regarde la proportion que cela représente par rapport à la
population jordanienne, c'est considérable, inimaginable même. Ce qui doit conduire l'Europe à réfléchir à ce que cela
peut représenter pour les pays voisins avant de s'interroger sur notre propre devoir et nos propres aux obligations par
rapport aux réfugiés.
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Les évaluations qui sont faites sont je crois encore très basses quant à leur estimation exacte : on parle d'un coût
budgétaire direct pour le budget jordanien de plus de 1 milliard de dollars mais c'est sans doute, je le disais,
davantage.
Nous sommes aussi conscients que les crises autour de la Jordanie ont également des effets sur le tourisme et sur
l'investissement et ma présence ici, en Jordanie, avec la délégation que je conduis - les nombreuses entreprises
françaises - c'est aussi un message, un double message. Un message à l'égard des entreprises du secteur privé français
pour leur dire : «venez, venez encore davantage investir en Jordanie». C'est aussi un message par rapport aux
Françaises et aux Français qui connaissent ou ne connaissent pas la Jordanie et qui doivent la visiter car je sais
combien vos richesses - je les ai parcourues, je les ai visitées - sont exceptionnelles et combien les touristes ici
seraient non seulement accueillis avec hospitalité mais dans la sécurité. C'est cela l'élément essentiel !
Alors je suis venu pour réaffirmer le soutien de la France à la Jordanie. Ce matin, j'ai présenté à Sa Majesté le Roi
Abdallah le détail des engagements que la France a pris à la suite de la Conférence de Londres et l'aide de la France à
la Jordanie ces dix dernières années, qui avait déjà dépassé 1 milliard d'euros, principalement à travers l'Agence
française de développement. Pour les trois prochaines années, nous allons faire l'équivalent, près de 1 milliard d'euros,
parce que nous considérons que la Jordanie a besoin de ce soutien.
Ce soutien prendra des formes différentes : il y aura des aides budgétaires de l'État français à la Jordanie, des
financements concessionnels pour les zones les plus affectées par la crise des réfugiés et des fonds destinés au
secteur privé jordanien ou aux investisseurs français qui veulent ici s'implanter, en Jordanie.
Vous m'avez interrogé, Monsieur le Premier Ministre, sur ce que l'Europe pouvait faire au-delà de ces aides. Ce que
l'Europe doit faire, c'est considérer qu'il doit y avoir un traitement pour les produits d'origine et les produits d'origine
jordanienne. Je vous assure ici de mon engagement personnel pour que l'Europe puisse aller le plus loin possible et
donne une traduction au «Jordan Compact» qui vise, je le rappelle, à offrir des opportunités aux réfugiés syriens afin
qu'ils travaillent et qu'ils ne dépendent pas seulement de l'aide internationale. Cette initiative est susceptible d'attirer
également des investisseurs pour faire valoir les compétences qui peuvent se trouver ici et qui peuvent contribuer au
développement économique de toute la Jordanie. Nous assouplirons donc toutes les règles pour permettre que le
«Jordan Compact» puisse rentrer véritablement en pratique et puisse avoir des conséquences heureuses pour votre
économie.
Le soutien de la France, c'est aussi ce que les entreprises françaises font. Je parle des grandes entreprises mais je
parle aussi des petites et moyennes entreprises que j'ai voulu d'ailleurs associer à ce déplacement pour qu'elles
puissent trouver toutes les conditions pour développer leurs activités ici, en Jordanie. Vous avez voulu souligner,
Monsieur le Premier Ministre - et les ministres sont allés dans le même sens ce matin - les possibilités qu'offre
l'économie jordanienne même dans ce contexte difficile. Nous avons confiance dans l'économie jordanienne parce que
nous sommes également convaincus de l'ampleur des réformes que vous avez engagées dans votre pays : réformes
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économiques indispensables pour simplifier la vie des entreprises, pour assurer la stabilité, la visibilité - et cela vaut
d'ailleurs pour toutes les économies - réformes également administratives avec la décentralisation et également les
réformes politiques parce que les réformes politiques contribuent également à assurer, au-delà du pluralisme, au-delà
de la liberté, les conditions de la vie en commun et donc de la sécurité.
La France, à travers ses entreprises, est le 6e investisseur ici, en Jordanie. D'ailleurs, nous étions aussi - je reviens
d'Égypte - le 6e investisseur en Égypte. Je considère que la place de 6e investisseur n'est pas une bonne place car
généralement, pour les compétitions sportives, seuls les trois premiers sont médaillés, le 6e est un participant. Nous
souhaitons donc gravir quelques échelons dans la hiérarchie des pays qui commercent sur le plus, qui échangent le
plus, qui investissent le plus ici, en Jordanie. C'est vrai que nous sommes le premier investisseur non arabe et vous
l'avez souligné, Monsieur le Premier Ministre, avec une vingtaine d'entreprises qui sont implantées ici avec des filiales
et qui forment et emploient plus de 4.000 Jordaniens.
Je peux citer certaines de ces entreprises parce qu'elles sont les plus connues et puis parce qu'elles vont aussi, à
travers le déplacement que j'effectue, amplifier encore leurs investissements : Orange, Total, Carrefour, Lafarge et tant
d'autres entreprises qui sont installées là et qui veulent montrer l'exemple. Des exemples, nous pouvons en présenter,
notamment dans le domaine de l'eau parce que c'est un sujet essentiel et c'est là que l'excellence des entreprises
françaises est le plus souvent reconnue. Suez exploite la plus grande usine de traitement du Moyen-Orient, celle
d'As-Samra, ainsi que l'aqueduc de Disi à Amman et transporte le quart de la consommation d'eau du pays. Nous
pouvons faire encore davantage et c'est la raison pour laquelle un nouvel accord a été signé ce matin pour un projet
pilote, pour l'amélioration de la distribution de l'eau dans les gouvernorats du nord. L'eau, c'est la ressource la plus
rare, c'est la ressource la plus essentielle. Nous devons non seulement permettre qu'elle puisse être distribuée au plus
grand nombre mais qu'elle soit économisée car nous n'avons pas le droit, sur les réseaux, d'avoir des pertes qui,
finalement sont un gaspillage énorme et un gâchis financier.
Nous voulons donc vous accompagner dans tous vos projets de développement et j'ai bien compris que dans le
domaine des infrastructures, des transports, mais également de l'agroalimentaire et du tourisme, vous êtes prêts à
faire le meilleur accueil aux entreprises françaises, qui sont ouvertes au dialogue avec les autorités. C'est le sens
même de cette rencontre de la communauté d'affaires. Je pense qu'il y a des domaines aussi où nous devons prendre
un temps d'avance sur le plan technologique, ce sont les énergies renouvelables, les transports urbains, l'économie
numérique. Là aussi, malgré toutes les difficultés que vous traversez, vous pouvez, l'économie jordanienne, être un
exemple. Nous voulons que la Jordanie soit un exemple parce que cette région du Moyen-Orient a besoin d'exemples
et de références et vous en êtes parmi les plus symboliques.
Alors il y aura d'autres délégations d'affaires qui se succéderont ici, en en Jordanie, il y aura aussi des entreprises
jordaniennes qui seront accueillies en France. Je sais qu'une délégation du MEDEF va venir ici, le président du MEDEF
lui-même, c'est dire l'importance qu'il accorde.
Je souhaite que ces déplacements se multiplient. Le mien étant le plus symbolique, le plus politique, mais il n'est pas
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un déplacement simplement pour parler des problèmes de la région.
Je les ai évoqués avec Sa Majesté le Roi parce que, tant qu'il n'y aura pas de règlement des crises, il y aura toujours
cette suspicion, cette difficulté, cette menace qui entraveront le développement.
Ma responsabilité, celle de Sa Majesté, c'est donc de faire que nous puissions trouver des solutions aux crises et de
peser notamment sur ce qui se produit en ce moment même à Genève sur la Syrie pour qu'il puisse y avoir une issue.
En même temps que nous travaillons sur le plan politique, nous devons aussi construire sur le plan économique et
éviter surtout que cette question des réfugiés puisse être pour vous un fardeau insupportable alors qu'humainement,
c'est le devoir que vous accomplissez au nom de la communauté internationale.
Vous m'avez également interrogé sur ce que la France pourra faire pour vous accompagner dans les discussions et
négociations avec le Fonds monétaire international. Vous êtes un des spécialistes de ces questions et je vous assure,
là aussi, que nous ferons, auprès de ce Fonds international, les démarches nécessaires. Il y aura bientôt la réunion du
G7 et, lors de ce Sommet, je ne manquerai pas de rappeler que si nous voulons assurer le développement de pays
comme le vôtre, si nous voulons permettre que le Moyen-Orient ait un avenir, il faut que les pays les plus riches
prennent conscience qu'assurer votre propre croissance, votre propre développement, c'est assurer aussi leur propre
sécurité.
Merci à la Jordanie de nous accueillir aujourd'hui./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
(fin de l'article)
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3 - Égypte - Relations bilatérales - Chrétiens d'Orient - Point de presse de M. François Hollande,
président de la République, au Musée copte du Caire
Je voulais venir ici, sur ce lieu du Musée Copte, après être allé dans cette citadelle si magnifique qui est également
une mosquée. Non loin, il y a une synagogue. Toutes les cultures, tous les cultes sont ici. C'est cette harmonie, ce
dialogue, cette coexistence que nous devons à tout prix préserver. Préserver par l'entretien de ces lieux exceptionnels,
préserver aussi dans l'esprit.
Parce que l'Orient, c'est la diversité, c'est la pluralité. C'est qu'il puisse y avoir à côté des musulmans, des chrétiens et
aussi toutes celles et ceux qui veulent vivre ici, sans crainte pour leurs convictions ou pour leur foi.
C'est cette image de l'Orient que je veux promouvoir et défendre. Y compris par rapport au fondamentalisme, à
l'extrémisme et à la radicalité sous toutes ses formes.
Il y a eu aussi un effort que je veux saluer pour que des partenaires puissent contribuer à entretenir ces lieux,
partenaires français et égyptiens. Ici, des financements ont pu être trouvés, parce que nous avons une relation longue
entre la France et l'Égypte, qui doit s'entretenir, qui doit s'enrichir.
Il y a aussi un sujet que je ne peux pas écarter, qui est celui de la sécurité et du tourisme. Il est très important
d'assurer la sécurité, il est très important aussi que les touristes puissent venir ici, en Égypte, pour voir ces merveilles.
Nous devons faire en sorte que les Égyptiens, mais également tous les autres pays puissent continuer à être visités.
Parce que c'est aussi notre réponse à ceux qui veulent empêcher les voyages, les visites, les rencontres et aussi le
dialogue entre les cultures.
Rappelez-vous ce qui s'est passé en Tunisie, c'est un musée qui avait été attaqué. Ici, il y a eu d'autres lieux qui ont
été également victimes du terrorisme.
Nous devons donc aussi, en même temps que nous assurons la sécurité - nous en avons suffisamment parlé ici, en
Égypte, ou au Liban -, appeler les touristes à venir nombreux.
J'ajouterai un dernier mot sur l'initiative de la France par rapport aux biens culturels qui ont été saccagés, d'autres
volés et qu'il nous appartient à la fois de reconstituer, mais aussi de réunir.
J'avais, auprès de l'Unesco, plaidé pour qu'il y ait un fonds qui soit constitué pour que nous puissions restaurer les
lieux et retrouver les biens culturels ou les mettre en protection, en sûreté. Parce qu'il s'agit du patrimoine de
l'Humanité.
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De la même manière, les terroristes s'attaquent aux personnes, s'attaquent aussi à certaines communautés, ils
s'attaquent aussi aux biens, comme s'ils voulaient effacer l'Histoire et les civilisations.
Cette initiative maintenant prend forme, il y a des financements qui ont été trouvés. J'aurai encore avec l'Unesco,
l'idée d'un fonds qui pourra très rapidement se mobiliser pour atteindre cet objectif.
Ce matin, il y a eu de nombreux échanges sur le développement économique. Le développement économique doit
contribuer aussi à ce que l'Égypte retrouve confiance en son avenir. L'Égypte est un grand pays, je l'ai suffisamment
souligné. J'ai également rappelé les principes qui doivent constituer sa base. J'ai, à chaque fois, évoqué les droits de
l'Homme et sur un certain nombre de cas j'y reviendrai. Nous devons aussi amplifier nos échanges économiques,
commerciaux, nos investissements et également nos échanges culturels.
L'Égypte est un pays francophone, où il convient de faire encore davantage enseigner et parler le français. Nous avons
aussi une tradition liée à l'archéologie, au patrimoine et nous voulons également la perpétuer, la renforcer, avec des
projets de musées, mais aussi encourager la création. C'est pourquoi je me suis entretenu avec un certain nombre de
personnalités culturelles tout à l'heure.
Q - (inaudible)
R - Les coptes font partie de l'Égypte depuis toujours, en tout cas depuis que la religion copte, c'est-à-dire chrétienne
s'est installée ici, en Égypte. Ici, nous sommes dans le lieu où toutes les religions ont coexisté. J'ai à coeur de
défendre la présence des chrétiens en Orient et notamment des coptes. Je remercie ici les autorités coptes qui sont
venues m'accueillir dans ce musée. À côté, il y a une magnifique église, il y a plein d'églises coptes. Il est très
important que non seulement nous puissions aider à la préservation du patrimoine, il n'y a pas que le patrimoine que
nous devons préserver, mais aussi à cette pluralité, cette diversité.
On sait bien qu'il y a eu une période où les coptes ont été directement menacés, où il y a eu des attentats contre les
lieux de confession copte ou des lieux où vivaient les coptes. L'Égypte, c'est une société pluraliste, cela doit être aussi
pour nous une conception que nous avons du Moyen-Orient.
Les chrétiens d'Orient et notamment les coptes doivent rester en Orient. Il y a parfois un certain nombre de demandes
qui nous sont faites en disant : «Accueillez des chrétiens en Europe et en France». Nous en accueillons. Mais la
volonté qui est la nôtre, c'est que les chrétiens restent en Orient. Parce qu'ils contribuent à ce qui est justement la
richesse des pays qui ont été constitués avec les chrétiens, les musulmans et d'autres encore.
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Q - (inaudible)
R - Nous savons le rôle que joue cette grande université Al Azhar. Au mois de mai, son responsable viendra en France
dans le cadre d'un colloque. Parce que ce que nous voulons, c'est justement cette rencontre, ce dialogue entre les
cultures et notamment cet islam, islam de paix, islam de très grande qualité intellectuelle que représente cette
université. Je rappelle que cette université forme des imams et que ces imams ont toutes les conditions pour
enseigner, lorsqu'il est possible qu'ils le fassent en français, y compris dans notre pays.
Q - (inaudible)
R - Merci d'abord, merci de parler le français, merci d'avoir une chaîne de télévision qui s'exprime en français. Merci
aussi à la presse francophone, il y en a une aussi. La Francophonie n'est pas un cadeau simplement de ceux qui
parlent français. La Francophonie c'est un combat, un combat pour des valeurs, un combat pour la culture, un combat
pour la diversité. Nous voulons donc ici, à l'occasion de cette visite d'État, promouvoir la Francophonie.
Comment ? Par nos établissements d'enseignement en français, nos lycées au Caire, à Alexandrie. Également par tous
les établissements qui enseignent en français et qui relèvent de notre responsabilité. Également en ayant une
coopération avec le gouvernement égyptien, pour qu'il y ait davantage de places pour le français.
Je veux aussi montrer un engagement personnel, nous accueillerons plus d'étudiants égyptiens en France, pour que
justement ils puissent revenir ensuite en Égypte et faire en sorte que la Francophonie continue d'être promue, comme
vous le faites aujourd'hui. Merci.
Q - (Inaudible)
R - Nous avons parlé de la Libye hier, nous continuerons à en parler aujourd'hui, puisqu'il y aura le dîner d'État. La
France et l'Égypte doivent concourir à renforcer l'autorité du gouvernement qui est maintenant le gouvernement
légitime de la Libye. L'armée libyenne doit être également au service de ce gouvernement et le gouvernement doit
contribuer à ce que l'armée libyenne puisse rétablir la sécurité.
J'ai également ajouté que l'Europe était prête à répondre à des demandes qui lui seraient adressées, notamment pour
qu'un certain nombre de navires, bâtiments puissent entrer dans le domaine maritime de la Libye. C'est d'autant plus
important qu'il y a des drames qui se produisent en ce moment même sur la Méditerranée et que tout ce qui
contribuera à renforcer justement le contrôle, la sécurité, la lutte contre les trafics portera également des résultats en
termes bien sûr de lutte contre le terrorisme, mais aussi de prévention d'un certain nombre de tragédies ou de
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catastrophes, comme nous pouvons en connaître. (...)./.
(fin de l'article)
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4 - Liban - Déclaration de M. François Hollande, président de la République, lors de sa rencontre avec
M. Nabih Berry, président de l'Assemblée nationale du Liban
Monsieur le Président,
Je voudrais d'abord vous remercier pour l'accueil que vous me réservez ici, dans le Parlement libanais, avec vos
collègues qui se sont associés à cette rencontre. Je tenais à être ici, à Beyrouth, dans ce contexte particulièrement
lourd, celui que vous vivez ici, au Liban.
C'est la deuxième fois que je viens depuis que je suis président de la République ici, au Liban. La première, c'était en
novembre 2012 et c'était déjà après un drame qui s'était produit avec l'assassinat du chef du service de renseignement
des forces de sécurité intérieure, Wissam Al-Hassan.
Aujourd'hui je viens et nous sommes avec vous à vos côtés, parce que le Liban vit. Autour de lui, il y a des crises, des
guerres et le Liban veut vivre dans l'unité, veut vivre dans la sécurité.
En plus que d'avoir des guerres à ses portes, d'avoir la menace terroriste, le Liban a accueilli et accueille encore des
réfugiés en grand nombre, plus de 1.500.000. Et nous devons donc au Liban solidarité, assistance. Nous le faisons,
nous, la France, avec un esprit qui est celui du respect et de l'amitié, parce que les liens qui unissent la France et le
Liban sont historiques, sont culturels, sont linguistiques, sont économiques aussi mais sont surtout humains.
Il y a tant de Libanais qui ont un lien avec la France. Alors mon message est très simple : la France est aux côtés du
Liban. La France fera en sorte que la sécurité du Liban puisse être encore renforcée, avec une coopération militaire. La
France est aux côtés du Liban, parce que nous devons vous donner, avec la communauté internationale, les moyens de
faire face à la situation des réfugiés. Et la France y prendra sa part.
La France est aux côtés du Liban aussi sur le plan économique, parce que le Liban est un atout pour la région, et parce
que le Liban doit avoir une vitalité économique, avec un système financier et bancaire qui puisse être aussi garanti.
Enfin, vous l'avez dit, Monsieur le Président, je voudrais revenir au Liban le plus rapidement possible, pour rencontrer
le président de la République libanaise. Mais je n'ai pas la réponse ! C'est vous qui l'avez. C'est vous, les
parlementaires libanais. C'est un moment aussi crucial que vous traversez, car vous devez régler cette crise, et donner
au Liban un président de la République. Parce que ce sera un signe, ce sera aussi un symbole de ce que vous êtes
capables de faire malgré toute la diversité et malgré la gravité des problèmes de la région.
Donc je vous fais confiance, et je sais que vous y parviendrez.
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Merci./.
(Source : site Internet de la présidence de la République)
(fin de l'article)
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5 - Russie - Relations bilatérales - Lutte contre le terrorisme - OTAN - Conférence de presse conjointe
de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, et de
son homologue russe, M. Sergueï Lavrov - Propos de M. Ayrault
Merci Sergueï pour ton accueil. J'ai été particulièrement sensible à ton invitation de venir à Moscou. Nous avons déjà
eu l'occasion de nous rencontrer, d'avoir un échange approfondi et aussi de participer à une réunion le 3 mars dans le
cadre du «format Normandie» et puis d'échanger souvent au téléphone sur des questions bilatérales mais aussi
beaucoup sur des questions internationales qui, évidemment, nous mobilisent. L'objectif de ma visite c'est aussi, très
clairement, d'intensifier nos relations bilatérales. La France et la Russie ont une longue histoire commune. La France
et la Russie doivent travailler ensemble, elles le font déjà mais elles peuvent le faire davantage et le faire en
échangeant de la façon la plus sincère possible, la plus franche possible, y compris en abordant, c'est ce que nous
avons pu faire, les points de divergence, les points de convergence et les préoccupations communes, les propositions
que nous pouvons faire aussi ensemble.
J'ai pu m'entretenir aussi avec le président Poutine, puis nous avons, avec Sergueï, poursuivi et approfondi beaucoup
de questions et nous avons encore le temps d'aller un peu plus loin dans les détails avec le dîner qui suivra cette
conférence de presse avant de reprendre le vol pour Paris.
Concernant les relations bilatérales, nous avons pu constater - Sergueï l'a bien rappelé - que les relations économiques
restaient fortes. Beaucoup d'entreprises françaises sont présentes en Russie, certains pays ont vu leurs entreprises
quitter la Russie depuis quelques temps. Ce n'est pas le cas des entreprises françaises, elles sont toutes restées. J'en ai
rencontré quelques-unes ce midi et puis nous avons aussi pu nous féliciter de nos relations dans beaucoup de
domaines - Sergueï les a évoquées - comme le domaine spatial, aéronautique, dans le domaine des transports en
général, de l'énergie mais aussi dans les domaines universitaire, culturel et de la recherche. Et bon nombre de
membres du gouvernement sont venus pour des rencontres de travail, puis le conseil intergouvernemental pour
l'économie et l'industrie s'est réuni.
Concernant le domaine culturel, le président Poutine est invité par le président Hollande, qui d'ailleurs a adressé un
message d'amitié au président russe, en octobre pour une inauguration culturelle qui permettra à nouveau d'autres
échanges. En même temps, même si nos échanges bilatéraux, en particulier sur le plan économique, existent, ils sont
en dessous de leur potentiel. Ils peuvent être largement développés mais ils sont - cela fait partie des sujets dont
nous avons bien sûr parlés - entravés par les sanctions qui ont été adoptées par l'Union européenne dans le cadre de
la crise ukrainienne.
Encore une fois, ces sanctions ne sont pas une fin en soi, elles répondent essentiellement à un objectif politique et
cet objectif, c'est la paix en Ukraine. C'est vrai que la situation sur le terrain est complexe, j'ai pu m'en rendre compte
en faisant des déplacements communs avec mon homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, au début du mois de
février. Il appartient donc à toutes les parties d'être à la hauteur de leurs responsabilités. En ce qui concerne les
autorités russes, nous pensons qu'elles peuvent faire en sorte que les séparatistes dans le Donbass respectent le
cessez-le-feu de façon effective, c'est tout à fait possible, nous avons pu le constater. À l'automne dernier, c'était le
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cas. On peut avancer très vite. Et il y a désormais un nouveau gouvernement à Kiev, il lui appartient de respecter les
engagements pris et de mettre en oeuvre les réformes, notamment celui d'inscrire dans la Constitution un statut
spécial pour le Donbass et d'organiser, à partir d'un système électoral qui doit être arrêté définitivement, des
élections.
Évidemment, pour cela, les conditions de sécurité doivent être réunies, des réunions complémentaires auront lieu et,
j'espère que nous pourrons avancer vite. J'ai même évoqué le souhait d'obtenir des résultats avant la fin du premier
semestre 2016. C'est pour cela que l'objectif, avec Sergueï, c'est une réunion du séminaire intergouvernemental qui
pourrait avoir lieu si tout avance vraiment.
Donc, urgence, et je crois que le dialogue, que nous avons pu avoir, montre qu'il y a une vraie conscience des
nécessités d'aboutir à une solution. J'ai abordé des sujets sensibles comme l'embargo sur la viande de porc qui n'est
pas lié aux sanctions européennes mais à un problème sanitaire soulevé, et c'est tout à fait son droit légitime, par la
Russie et qui peut être traité à travers un dialogue qui aura lieu, j'espère, entre les ministres de l'agriculture. En tout
cas, nous pouvons en donner un signal positif.
(...)
Enfin, j'ai évoqué l'initiative française sur le processus de paix au Proche-Orient, nous avions déjà parlé ensemble avec
Sergueï lors de sa visite à Paris, et nous sommes d'accord pour estimer que le statu quo n'est plus possible. Il est lourd
de conséquences extrêmement nombreuses et l'escalade peut provoquer encore plus de morts, il y en a déjà trop côté
palestinien et israélien. Il s'agit donc de créer les conditions pour donner une chance à une solution de deux États,
Israël et la Palestine, avant qu'il ne soit trop tard. Deux États qui puissent vivre côte à côte en paix et en sécurité. En
tout cas, c'est l'objectif de notre initiative et je souhaite bien sûr que la Russie puisse participer à cette première
étape : une réunion ministérielle qui pourrait créer les conditions à partir, bien sûr, des travaux du quartet aussi pour
une conférence où seraient également invitées les parties ; c'est un des sujets que j'ai pu évoquer avec nos partenaires
du Proche-Orient.
Merci encore pour cette invitation. Merci aussi pour la franchise de nos échanges et les possibilités - que j'ai pu
constater - que nous pouvons faire beaucoup de choses ensemble.
(...)
Q - Paris et Bruxelles ont été victimes de terribles attentats. Ne pensez-vous pas qu'on a perdu beaucoup de temps au
lieu de coopérer activement avec la Russie en la matière ? Quand pourrait être rétabli complètement le travail du
Conseil Otan-Russie ? Comment se sent la France au sein de l'Alliance, étant donné que votre pays a changé plus d'une
fois de position par rapport à sa présence dans l'Otan ?
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R - La France a toujours été membre de l'Alliance atlantique, elle n'en est jamais sortie. Il ne s'agit pas de refaire les
débats du passé. La France est membre de l'Otan et entend le rester mais, en même temps, elle est extrêmement
vigilante, notamment dans le cadre de la préparation du sommet de l'Otan de juillet à Varsovie, pour que l'Otan ait la
plus grande transparence dans sa relation avec la Russie et que la Russie ne ressente pas l'Otan comme une menace,
en aucun cas. Ce n'est pas du tout notre état d'esprit et je nous félicite, comme Sergueï l'a fait, de la réunion du
Conseil Otan-Russie qui a lieu demain et où tous les sujets vont être abordés. Je pense même qu'il serait bien,
qu'avant que ne se réunisse le sommet de l'Otan en juillet, une nouvelle réunion ait lieu pour encore faire mieux
converger les points de vue ; le dialogue est nécessaire. Il y a toute une série d'intérêts communs, vous en avez
expliqué un essentiel, c'est la lutte que nous pourrons mener ensemble contre le terrorisme mais aussi contre les
dangers de la prolifération nucléaire et certaines puissances pourraient en jouer. Je pense que nous pouvons en effet,
à travers ce dialogue, avancer dans le sens de l'intérêt commun qui est celui de la paix et de la sécurité.
Q - Avez-vous des possibilités ou des intentions pour rencontrer aujourd'hui des représentants de la société civile
russe ? Si j'ai bien compris, c'était prévu dans la deuxième partie de votre déplacement. Les représentants de la
société civile se plaignent sur des restrictions de la liberté civile et, à l'approche des élections parlementaires en
automne, ils se plaignent de restriction de la liberté de la presse. Je voulais savoir si vous aviez abordé ces questions
avec vos interlocuteurs russes dans la journée ? Est-ce que vous avez parlé avec M. Lavrov ou éventuellement avec M.
Poutine au sujet du problème de la liberté civile sans froisser vos hôtes russes ? Pensez-vous que la volonté de la
France d'évoquer certaines questions avec des représentants de la société civile russe soit le signe d'une attitude
critique envers les autorités russes ?
R - Nous n'avons pas abordé tous les sujets, et je vous rassure, comme Sergueï Lavrov l'a rappelé, quand je suis venu
comme Premier ministre, j'avais rencontré des représentants de la société civile et je vais le refaire encore avant de
repartir à Paris. C'est normal, je discute avec les autorités, le monde économique et aussi la société civile.
Quant à la liberté de la presse, franchement, je ne pense pas que ce soit une surprise pour Sergueï, la France y est
particulièrement attachée et, comme la Russie est membre du Conseil de l'Europe, il y a un certain nombre de valeurs
qui nous engagent. Donc, il n'y a pas de complexes de ma part à dire les choses. Ce n'est pas parce que nous faisons la
leçon, nous sommes des partenaires, des pays amis et je pense que c'est aussi important de se dire les choses soit en
privé soit en public. Je pense que si la France est attachée aux droits de l'Homme, elle s'assume tout simplement.
(...)
Q - Le Président du Parlement ukrainien a déclaré que les députés devaient supprimer, dans le projet de loi sur les
amendements à la Constitution, le point concernant le statut spécial du Donbass. De son côté, le nouveau Premier
ministre a suggéré de créer un «ministère pour l'opération antiterroriste (ATO) et les territoires occupés». Qu'en
pensez-vous? Dans quelle mesure ces initiatives respectent les Accords de Minsk ?
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R - Évidemment, pour la question Russie/Ukraine, il sera important qu'un échange des prisonniers puisse régler cette
situation inquiétante.
Sur Minsk, après la nomination et l'investiture par la Rada du nouveau Premier ministre, le président Hollande et la
chancelière Merkel ont appelé M. Porochenko pour souhaiter que les accords de Minsk soient effectivement mis en
oeuvre.
Et, comme je l'ai redis ici aujourd'hui, comme nous avons pu partager d'ailleurs cet objectif avec Sergueï, il faut que
les accords de Minsk soient mis en oeuvre. Tout le monde doit y contribuer. Tous les accords de Minsk, rien que les
accords de Minsk. Tout le reste, ces manoeuvres de retardement, cela n'a que trop duré. (...)./.
(fin de l'article)
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6 - Russie - Relations bilatérales - Propos liminaires de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires
étrangères et du développement international, lors de son entretien avec le président russe, M.
Vladimir Poutine
Merci, Monsieur le Président, de prendre un peu de temps dans votre emploi du temps très chargé pour me recevoir. Je
suis heureux de vous revoir, puisque nous nous sommes vus en 2013 et nous avions eu un échange tout à fait utile,
très intéressant et franc mais qui m'avait convaincu de l'importance de la relation franco-russe.
Je suis heureux de pouvoir vous transmettre aujourd'hui les salutations du président Hollande et de vous dire aussi
que nous serions heureux de vous recevoir en octobre à Paris. C'est l'occasion pour moi, avec vous puis avec Serguei
Lavrov tout à l'heure, de poursuivre les relations entre la France et la Russie. Nous avons beaucoup de sujets
bilatéraux et internationaux à aborder, que nous traiterons dans un esprit constructif avec la volonté de renforcer la
relation entre la France et la Russie. Nous discuterons aussi des questions qui se posent à nous et au monde./.
(fin de l'article)
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7 - Russie - Relations bilatérales - Propos liminaires de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires
étrangères et du développement international, lors de son entretien avec son homologue russe, M.
Sergueï Lavrov
Merci beaucoup Sergueï, merci pour ton accueil. Nous nous sommes déjà vus à Paris, en tête-à-tête et dans le cadre
du format Normandie, nous avons parlé plusieurs fois au téléphone dès ma prise de fonction, tu m'as invité à venir te
rendre visite à Moscou, ce que j'ai fait le plus rapidement possible et je suis heureux d'être là. Je te remercie encore
de ton accueil.
Je viens d'avoir un entretien avec le président Poutine qui a, malgré ses contraintes d'agenda, accepté cet échange
très intéressant, très utile auquel tu as aussi assisté, je sais que tu as plaidé pour ce moment important, je te
remercie aussi. Et puis, tous les deux, nous avons, je dirais, aussi la responsabilité de poursuivre l'approfondissement
de nos échanges, d'aborder des questions que nous n'avons pas encore eu le temps, tant sur le plan bilatéral que sur le
plan multilatéral, d'aborder de façon approfondie.
Mais, malgré les points de contentieux et les sujets de désaccord, les relations entre la France et la Russie sont
toujours intenses, sur beaucoup de plans et notamment sur les plans économique, universitaire, scientifique, culturel
et sur le plan également des villes. Plusieurs ministres sont venus récemment, Matthias Fekl pour le commerce
extérieur, Emmanuel Macron pour le forum économique de Saint-Pétersbourg, Thierry Mandon pour la recherche et le
président du Sénat qui est venu également au début de ce mois puis au niveau des maires, des gouverneurs, il y a
beaucoup d'échanges, notamment entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et le maire de Moscou, M. Sergueï Sobianine.
Nous attendons aussi une visite en France du président Poutine, je lui ai transmis les salutations du président
Hollande et aussi l'invitation pour une visite en octobre à l'occasion de l'inauguration d'une exposition où il est le
bienvenu, et je crois qu'il viendra puisqu'il m'a donné son accord de principe./.
(fin de l'article)
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8 - Syrie - Russie - Conférence de presse conjointe de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires
étrangères et du développement international, et de son homologue russe, M. Sergueï Lavrov - Propos
de M. Ayrault
(...)
Nous avons bien sûr parlé de la situation en Syrie et j'ai pu exprimer, et c'est partagé, le souci que le cessez-le-feu
soit effectivement respecté. Il y a des atteintes ces derniers jours qui sont préoccupantes. Il faut absolument que le
processus politique qui est engagé à Genève se poursuive. Il est fragilisé par ces situations et il faut à tout prix que ce
processus reprenne et, sur ce point, nous avons les uns et les autres à jouer un rôle important. La Russie a un rôle
clef, elle a d'ailleurs contribué à la création de ce cessez-le-feu et j'ai salué l'action qui est la sienne. Mais, en même
temps, je pense que par sa position, son histoire, sa situation, elle peut aussi peser auprès du régime de Damas pour
que soit mise en place une véritable transition avec l'ensemble des parties, notamment l'opposition, pour ramener la
paix en Syrie, reconstruire ce pays et permettre aussi aux réfugiés de revenir s'installer dans leur pays.
(...)
Q - Pensez-vous que le président Assad peut gagner la guerre ? Et sur la Syrie, quel peut être le rôle et la singularité
de la France sur ce dossier alors que l'on voit depuis plusieurs mois que, dès qu'il y a un gros problème, ce sont les
deux grandes puissances américaine et russe qui interviennent pour s'entendre et faire avancer les choses ?
R - En effet, vous avez raison, on a tous un rôle à jouer pour la paix en Syrie. Il n'y aura pas de solution militaire, il
n'y a qu'une solution par la négociation. Regardez ce qui se passe au Yémen, la guerre a abouti à une catastrophe puis
à un cessez-le-feu et ensuite aux négociations. On peut faire la même chose en Syrie, justement parce que nous
sommes à une étape extrêmement importante.
Ce cessez-le-feu est le premier depuis le début de cette terrible guerre qui a conduit à des centaines de milliers de
morts mais aussi à des millions de réfugiés qui sont partis pour tout simplement survivre ; je crois qu'il est temps de
mettre un terme à cette situation. Et ce cessez-le-feu est le premier et le plus long depuis le début de cette guerre.
C'est une étape extrêmement précieuse qui doit être préservée de toutes nos forces et, pour cela, il faut convaincre
ceux qui ont porté atteinte, par la pression, à ce cessez-le feu, parce qu'il faut que les négociations puissent reprendre
dans les meilleures conditions et sans que personne ne s'absente.
J'ai vu les déclarations du représentant du conseil national de l'opposition syrienne, qui a mis en place un comité de
négociations, qui a fait un très bon travail sur les propositions et qui a dit qu'il voulait quitter le processus. Aussi il
faut absolument qu'il puisse revenir et que tout le monde soit dans ce processus. La France est en contact permanent
avec eux et, déjà, fait un travail de conviction et continuera à le faire. Mais, pour cela, il faut des signes pour que le
cessez-le-feu soit respecté, pour que l'aide humanitaire continue à y accéder et pour que, dans ce processus politique,
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soient mises en place les conditions d'une véritable transition. Ensuite, il y aura, à la fin du processus, une élection
qui permettra aux Syriens de se prononcer.
Cette transition signifie aussi que nous tirons les leçons de ce qui s'est passé en Ukraine ou même en Libye et il faut
veiller à ce que l'unité du pays, les institutions, l'organisation politique du pays, ne soient pas détruites au risque de
provoquer un chaos. C'est dans ce cadre-là qu'il faut trouver les conditions de la transition. Cela veut dire un dialogue
poussé, y compris aborder les choses franchement et nous l'avons fait avec Sergueï dans notre échange il y a quelques
instants.
C'est là que nous en sommes. La France travaille dans cet esprit, elle travaille avec ses partenaires, avec les Allemands,
avec les Anglais et avec tous les autres. Tout ce qui pourra être fait pour sauver le processus de paix, nous le ferons.
Ce ne peut pas être conduit uniquement par les Russes et les Américains, même s'ils jouent leur rôle. Il ne s'agit pas
de le leur dénier ce rôle de grandes nations, de grandes puissances comme l'est la Russie. Mais je crois que nous
sommes là face à une telle situation que nous n'avons pas le droit de prendre le moindre risque. D'autant que si cela
devait échouer, si cela devait repartir à zéro, en réalité on ne reviendrait pas à zéro, on reviendrait plus loin en
arrière, on risquerait de provoquer un véritable affrontement dramatique et il faut, à tout prix, éviter l'affrontement
sunnites/chiites, il faut dialoguer avec l'Arabie saoudite, avec les Émirats, avec l'Iran, c'est ce que fait la France.
(...)
Q - Les représentants du groupe d'opposition de Riyad proposent de geler les négociations et l'opposition «modérée»,
notamment les représentants d'Ahrar al-Sham et de Jaysh al-Islam, ont annoncé qu'il fallait suspendre le processus de
paix et le cessez-le-feu pour reprendre les combats. Quelles seraient les conséquences d'une reprise du conflit armé?
La réunion du GISS à Genève le 21 avril est-elle possible dans ces conditions et à quel niveau ?
R - Sur la Syrie, un groupe de soutien a été évoqué et pour instant il n'y a pas encore d'initiative prise au niveau
ministériel. Mais, comme nous sommes très préoccupés par la situation il faut prendre l'initiative politique pour
renforcer les exigences du processus de paix, la France y est prête./.
(fin de l'article)
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9 - Libye - Russie - Conférence de presse conjointe de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires
étrangères et du développement international, et de son homologue russe, M. Sergueï Lavrov - Propos
de M. Ayrault
(...)
Cher Sergueï, nos échanges ont porté, bien sûr, sur les principales crises auxquelles la Russie et la France peuvent
contribuer à trouver des solutions et c'est le cas du Proche-Orient. J'ai fait part à mes collègues de mes impressions à
la suite de mon déplacement en Libye. Le gouvernement d'unité nationale de M. Sarraj, à qui j'ai rendu visite samedi
avec Frank-Walter Steinmeier, est désormais installé à Tripoli. C'est une bonne nouvelle, et nous devons le soutenir
dans l'intérêt de la stabilité de la région et de la Libye. Nous avons pu constater notre préoccupation commune pour
que tout soit fait pour la stabilité de ce pays en tirant les leçons du passé et en faisant en sorte que Daech ne
s'installe pas dans ce pays. (...)./.
(fin de l'article)
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10 - Grèce - Point de presse conjoint de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du
développement international, et de son homologue grec, M. Nikos Kotzias - Propos de M. Ayrault
Mesdames et Messieurs,
J'ai été très heureux de retrouver mon homologue et ami Nikos Kotzias puisque nous nous voyons régulièrement au
conseil des ministres européens des affaires étrangères. Nous étions ensemble lundi à Luxembourg et les fois
précédentes à Bruxelles.
Évidemment nous avons évoqué les relations bilatérales entre la France et la Grèce, et souvenez-vous de ce slogan
resté célèbre «Grèce - France alliance» qui était celui de la saison culturelle de la France en Grèce en 2014. «Grèce France alliance», je crois que c'est un mot qui résume bien nos relations.
Le Premier ministre Tsipras était encore à Paris la semaine dernière pour rencontrer le président Hollande. La France
souhaite la réussite de la Grèce, pays courageux engagé dans des réformes importantes pour redresser sa situation
financière. Ces réformes sont en train de porter leurs fruits, elles ont effectivement un coût pour le peuple grec mais
elles marquent aussi l'attachement très fort de la Grèce à l'Europe. Il est donc important que l'Europe soit solidaire de
la Grèce dans ses efforts. C'est le point de vue de la France, je l'ai redit à Nikos il y a quelques instants.
Nous savons aussi que la Grèce est confrontée à des difficultés importantes pour l'accueil des réfugiés et l'accord
Union européenne - Turquie était nécessaire. Il est en train de se mettre en oeuvre, avec un engagement pris
notamment par la France de soutenir les efforts de la Grèce. Nous avons, avec l'Allemagne, décidé d'apporter notre
aide en personnels, une aide concrète pour permettre à la Grèce d'étudier toutes les situations individuelles de
demandeurs d'asile. La Grèce elle-même a introduit des réformes dans son droit : le parlement grec a légiféré
rapidement concernant les procédures d'asile et les procédures de recours pour que le droit international soit respecté.
C'est donc dans le cadre du droit international que l'accord Union européenne - Turquie s'applique, avec des
engagements importants en matière de réadmission et de réinstallation.
Mais en ce qui concerne la France, nous nous sommes engagés à aider la Grèce pour l'accueil de réfugiés sur notre
territoire, par des relocalisations, lesquelles sont en cours. Chaque jour, de nouveaux réfugiés arrivent en France pour
y être installés et accueillis. C'est donc un soutien concret, nous nous sommes engagés et nous le faisons.
Avec Nikos, nous avons abordé beaucoup d'autres sujets, le dernier est celui de la Syrie. Nous avons pu constater nos
convergences pour un processus de paix. La guerre n'est pas une option, le cessez-le-feu qui est intervenu doit être
totalement respecté. Aujourd'hui, les accrocs importants autour d'Alep de la part du régime peuvent mettre en péril ce
cessez-le-feu. Il est important qu'il soit intégralement respecté. C'est ce que j'ai dit hier à l'occasion de mon
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déplacement à Moscou à Vladimir Poutine et à mon homologue Sergueï Lavrov parce qu'il est important aussi que
l'aide humanitaire vienne à toutes les populations sinistrées et que le processus de paix aille à son terme. C'est
difficile mais c'est la seule voie possible. C'est en tout cas en ce sens que nous voulons conjuguer nos efforts, la
France et la Grèce.
Nous avons aussi abordé d'autres sujets dans le domaine de la coopération bilatérale, dans le domaine culturel, dans
le domaine de l'éducation, de la recherche et de l'innovation. La France et la Grèce sont des partenaires, ce sont des
pays amis parce que nous partageons aussi des valeurs. Ces valeurs, ce sont celles qui nous ont conduits à être des
Européens convaincus. Nous sommes des Européens convaincus. Nikos m'a dit qu'il croyait à l'Europe, moi aussi j'y
crois, même si l'Europe a des défauts et qu'elle peut parfois nous décevoir. C'est aussi notre engagement commun à
régler ensemble les problèmes de l'Europe, en aidant d'abord chaque pays à faire face à ses propres difficultés par la
solidarité, que ce soit des difficultés financières, que ce soit des difficultés économiques ou des difficultés
migratoires.
Nous avons aussi évoqué d'autres points mais je voulais simplement m'adresser à vous en allant à l'essentiel des sujets
dont nous avons parlé ensemble. Nous avons évoqué Chypre, l'Ukraine mais je crois qu'il était important de résumer en
quelques mots l'essentiel de nos échanges qui seront suivis d'autres, j'en suis convaincu, puisque nous avons
l'occasion de nous voir au moins une fois par mois et plus si nécessaire.
Peut-être que peu d'entre vous le savent, mais la Grèce est membre de l'Organisation internationale de la
Francophonie et je voulais donc saluer cet engagement. Je voulais rappeler qu'il y a un lycée franco-hellénique avec
1.600 élèves. C'est un lycée déjà ancien qui, je crois, symbolise bien la relation franco-hellénique.
Merci Nikos, merci de ta visite et à bientôt, bon courage et bonne chance.
Q - Les discussions d'aujourd'hui ont-elles permis d'aider de manière concrète pour avancer dans les rapports
bilatéraux en fonction de la feuille de route que vous vous préparez à signer en juin prochain ? Y a-t-il déjà des
éléments concrets ?
R - Il est un peu tôt pour donner le contenu de la feuille de route, elle est en préparation. C'est pourquoi nous parlons
de visite, avec une invitation que j'ai eue de Nikos il y a quelques instants, juste avant cette déclaration à la presse.
Le Premier ministre doit également se rendre en Grèce. Nous sommes en train de travailler à quelque chose de concret,
de solide et de durable.
Q - Avez-vous parlé d'une réunion d'urgence sur la Syrie ?
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R - J'ai évoqué à Moscou cette perspective du groupe de suivi et j'ai déclaré que la France était prête à une réunion du
groupe de suivi au niveau ministériel si nécessaire. C'est en tout cas un sujet qui sera abordé dans quelques jours à
Hanovre, puisque vous savez que le président Français s'y rendra à l'occasion de la visite du président Obama. Il y aura
une réunion avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie, il sera bien sûr question de la Syrie./.
(fin de l'article)
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11 - Attractivité - Tourisme - Réponses de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du
développement international, à des questions - Assemblée nationale
Le ministère des affaires étrangères et du développement international assure, en lien avec Atout France, opérateur de
l'État en charge du tourisme, la définition de la stratégie de promotion de la «destination France» à l'international.
Atout France, grâce à ses 32 bureaux couvrant 27 pays, décline cette stratégie sur les cinq continents, avec une
attention particulière portée à l'Europe et aux marchés plus lointains à fort potentiel tels que les États-Unis, l'Inde, la
Chine ou les Émirats Arabes Unis. En mobilisant Atout France ainsi que le réseau diplomatique depuis 2012, le
gouvernement a souhaité renforcer l'attractivité touristique de la France en concentrant son action sur l'élaboration
d'une stratégie consolidée autour du concept de «marques et de destinations».
Les Assises du tourisme, lancées en 2013, puis le Conseil de promotion du tourisme, ont souligné la nécessité, dans
un contexte concurrentiel intensif et un environnement économique complexe, de consolider les destinations et
marques existantes et d'en faire émerger de nouvelles, structurées, et à forte visibilité internationale. Le but est
d'améliorer l'image de la France à travers une communication mieux coordonnée des institutions françaises à
l'international. Il s'agit en particulier de s'appuyer sur les initiatives des collectivités territoriales et du secteur privé
français pour nourrir la marque «France».
Dans cette optique, 20 contrats de destination ont été signés en 2015 avec les acteurs publics et privés du tourisme
afin de promouvoir une offre française attractive et lisible auprès des clientèles nationales et internationales. Le
Collège des marques, créé par Atout France, rassemble des experts, des chercheurs, des professionnels de la
communication, des acteurs du tourisme, du luxe et des consultants spécialisés. Il a permis de faire une première
sélection de vingt marques mondiales sur laquelle les actions de promotion doivent se concentrer à l'international. Le
travail sur les marques est un prolongement de celui sur la structuration de l'offre des contrats de destination. Un
travail spécifique va être mené prochainement concernant les destinations d'Outre-mer.
Cinq pôles d'excellence, identifiés comme porteurs d'une forte demande à l'international (oenotourisme, montagne,
tourisme durable et itinérance douce, savoir-faire et métiers d'art, tourisme de nuit), ont également été créés. Leur
objectif est d'accroître la visibilité de l'offre sur ces thématiques. La mise en oeuvre d'actions ciblées afin d'améliorer
l'offre touristique dans ces cinq domaines fait l'objet de travaux en lien avec les clusters d'Atout France. La mise à
disposition par l'État de l'URL France.fr, depuis octobre 2015, permet désormais à Atout France de renforcer la
promotion de cette offre diversifiée à l'international. Le nouveau site de l'opérateur, disponible en 17 langues,
propose aux internautes des contenus web adaptés.
Une grande campagne d'accueil des touristes internationaux est en préparation pour l'Euro 2016, en lien avec Atout
France et les villes-hôtes partenaires (Bordeaux, Marseille, Lille, Lyon, Nice, Paris, Toulouse). Le ministère des affaires
étrangères et du développement international a lancé, le 1er mars, une grande campagne de promotion de la
destination France à l'international lors d'une réunion rassemblant les acteurs du tourisme français au Quai d'Orsay. Au
total, c'est une enveloppe globale de 2,5 millions euro (dont 1 million apporté par le MAEDI) qui sera accordée à
Atout France pour déployer cette campagne.
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La France est la première destination touristique mondiale en termes de visiteurs, mais à la quatrième place du
classement en termes de revenus dégagés. Il est donc nécessaire d'approfondir la réflexion conduisant à des mesures
concrètes qui feront de la France le leader du marché touristique mondial tant sur le nombre d'arrivées - avec un
objectif de 100 millions de visiteurs à l'horizon 2020 - qu'en termes de recettes générées par l'ensemble du secteur.
Depuis 2012, le gouvernement mène une stratégie touristique ambitieuse visant à atteindre ce double objectif. Dans
ce cadre, le ministère des affaires étrangères et du développement international a décidé d'orienter son action sur un
nombre restreint de pays à fort potentiel d'émission de touristes. L'action se concentre en priorité sur les clientèles
européennes de proximité, qui représentent historiquement la plus large part des visiteurs (environ 85 %) et des
revenus du tourisme (en particulier l'Allemagne, le Royaume-Unis, la Belgique, l'Italie, l'Espagne et la Suisse). En
outre les catégories socio-professionnelles supérieures des pays émergents, en plein développement et à fort pouvoir
d'achat, font l'objet d'une attention particulière.
Une sélection de pays prioritaires a été établie en tenant compte à la fois du nombre de touristes potentiels et de
leurs dépenses moyennes en produits touristiques lors des voyages. Pour ne citer que les marchés les plus stratégiques
; les États-Unis, le Canada, la Chine, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Mexique, la Russie, font partie des priorités
d'action. Afin d'attirer ces clientèles en France, les attentes différenciées de chaque type de visiteurs, notamment en
fonction de leurs pays d'origine, de leurs catégories socio-professionnelles et de leurs âges doivent être prises en
compte. C'est ce qui a été initié avec les Assises du tourisme, lancées en 2013. Ces travaux ont donné lieu à un grand
nombre de mesures destinées à structurer l'offre touristique nationale, notamment en termes d'accueil des visiteurs
(en particulier la mise en place des forfaits taxi, l'ouverture des magasins le dimanche et la structuration de l'offre
autour de cinq pôles d'excellence et vingt contrats de destination). Ces mesures devraient contribuer à augmenter
significativement les dépenses moyennes des touristes sur le territoire national mais aussi prolonger la durée de leurs
séjours./.
(Source : site internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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12 - Aide publique au développement - Afrique subsaharienne - Réponse de M. Jean-Marc Ayrault,
ministre des affaires étrangères et du développement international, à une question - Assemblée
nationale
Conformément aux orientations définies par le comité interministériel de la coopération internationale et du
développement (CICID) du 31 juillet 2013, confirmées par la loi no 2014-773 du 7 juillet 2014 relative à la politique
de développement et de solidarité internationale, la France concentre au moins la moitié des subventions de l'État et
les deux tiers de celles mises en oeuvre par l'AFD dans seize pays pauvres prioritaires (PPP), situés en Afrique
subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Djibouti, Comores, Ghana, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger,
République centrafricaine, République démocratique du Congo, Tchad, Togo, Sénégal).
Dans ces pays, la France mobilise ses instruments bilatéraux et multilatéraux au bénéfice de l'ensemble des objectifs
de sa politique de développement durable, notamment : les objectifs de développement durable (ODD), qui ont
succédé en septembre 2015 aux objectifs du millénaire pour le développement, le développement économique, la
gouvernance démocratique et l'État de droit et la lutte contre le changement climatique. En 2014, cet objectif de
concentration des subventions a été quasiment atteint, puisque 49% des subventions des programmes 110 et 209 ont
été destinées aux pays pauvres prioritaires, soit un objectif très proche de la cible de 50%. De même, l'objectif des
deux tiers de subventions mises en oeuvre par l'AFD à destination des PPP a également été rempli en 2014.
En matière d'éducation de base par exemple, notre position au sein des instances de gouvernance du Partenariat
mondial pour l'éducation (PME), fonds multilatéral exemplaire en matière d'appui aux plans sectoriels nationaux a
permis l'orientation de 50% des financements vers les pays francophones d'Afrique subsaharienne, dont 35,97 millions
d'euros sur 2013-2016 pour le Tchad ; 58,97 millions d'euros sur 2013-2017 pour le Burkina Faso ; 31,44 millions
d'euros en 2013-2016 pour le Mali ; 63,49 millions d'euros pour le Niger sur 2014-2018.
Au niveau bilatéral, les engagements de l'AFD pour l'éducation de base demeurent substantiels en Afrique :
198,027 millions d'euros en 2014. En outre, dès le début de l'épidémie Ebola, la France s'est mobilisée pour apporter,
aux côtés de ses partenaires, une réponse adaptée à cette crise. Son effort direct d'urgence s'est chiffré à plus de
158 millions d'euros entre 2014 et 2015, notamment en Guinée (110 millions d'euros) et dans la sous-région (20
millions d'euros répartis entre le Mali, la Côte d'Ivoire, le Libéria et le Cameroun). Au total, la France, à travers son
action auprès des instances internationales et européennes aura contribué à mobiliser près de 220 millions d'euros
pour des actions d'urgence.
En 2015, la France a fait évoluer son dispositif pour apporter une réponse adaptée à l'évolution de l'épidémie. Tout en
continuant son aide à la réponse d'urgence, la France participe activement à la reconstruction post Ebola grâce à
plusieurs projets contribuant au renforcement des systèmes de santé des trois pays et de la région. Autre vecteur de
développement économique, le soutien aux entreprises sur les marchés des pays en développement est également une
priorité. L'État appuie ainsi l'activité de nos entreprises françaises en Afrique sub-saharienne à travers Business France
pour l'accompagnement export et la COFACE pour la mise en place de garanties, de préfinancements, et le
crédit-acheteur. Proparco, filiale de l'Agence française de développement dédiée au secteur privé, a par ailleurs réalisé
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plus de la moitié de son activité de financement des entreprises en Afrique subsaharienne pour un montant supérieur
à 600 millions d'euros./.
(Source : site internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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13 - Indonésie - Protection des minorités religieuses - Réponse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des
affaires étrangères et du développement international, à une question - Assemblée nationale
Si l'Indonésie est le plus grand pays musulman au monde par sa population, environ 10% de ses habitants pratiquent
d'autres religions. La Constitution indonésienne reconnaît six religions différentes (islam, bouddhisme, hindouisme,
catholicisme, protestantisme et confucianisme). La tradition de tolérance et de coexistence harmonieuse entre les
religions se dégrade du fait d'une montée du radicalisme religieux au sein d'une partie de la population musulmane
sunnite, notamment contre la minorité chiite, victime d'un nombre croissant d'actes d'intolérance religieuse.
Le ministre des affaires religieuses ainsi que le gouvernement de la province de Java Est sont intervenus afin de
permettre le retour des membres de la communauté chiite de Shampang dans leurs habitations. Cependant, ce retour
n'est toujours pas intervenu parce que la population sunnite de Shampang le refuse, le conditionnant à la conversion
préalable des réfugiés chiites qui vivent désormais dans des camps. Les autorités locales ne peuvent pas garantir la
sécurité de leur retour dans ces conditions. La Nahdlatul Ulama, organisation religieuse à tendance modérée, s'est
mobilisée pour essayer de négocier un retour pacifique mais la résistance locale reste forte. Le ministère des affaires
étrangères et du développement international et l'ambassade de France en Indonésie suivent cette situation avec
attention./.
(Source : site internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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14 - Honduras - Assassinat de Mme Berta Caceres - Réponse de M. Jean-Marc Ayrault, ministre des
affaires étrangères et du développement international, à une question - Assemblée nationale
La France a condamné fermement le meurtre, le 3 mars 2016, de Mme Berta Caceres, coordinatrice générale du conseil
civique des organisations populaires et indigènes du Honduras, militante pour l'environnement, les droits de l'Homme
et les droits des personnes autochtones.
La France, qui préside la COP21, a rendu hommage au combat de Mme Caceres, qui défendait avec le plus grand
courage l'accès des populations indigènes et des plus démunis aux ressources naturelles. Le ministère des affaires
étrangères et du développement international a en outre appelé le gouvernement hondurien à mettre tout en oeuvre
pour identifier et traduire en justice les auteurs de ce crime odieux, comme s'y est engagé le président Hernandez.
Avec ses partenaires de l'Union européenne, la France suit avec attention le déroulement de l'enquête et continuera à
appuyer les défenseurs honduriens des droits de l'Homme et de l'environnement./.
(Source : site internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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15 - Liberté de la presse - Protection des journalistes et lutte contre l'impunité - Réponse de M.
Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, à une question
- Assemblée nationale
La France défend le respect du principe de la liberté d'expression et son corollaire, la liberté de la presse dans ses
relations bilatérales et dans les enceintes internationales. Cet enjeu fait l'objet d'un dialogue étroit avec la société
civile, dont l'association Reporters sans frontière (RSF). Au plan international, à l'initiative de plusieurs États, dont la
France, le Conseil de sécurité a adopté plusieurs résolutions sur la protection des civils et des journalistes dans les
conflits armés. La résolution 2222 adoptée par le conseil de sécurité le 27 mai 2015 constitue une avancée
importante, avec une attention particulière à la lutte contre l'impunité pour les auteurs de crimes contre les
journalistes ainsi qu'à la menace posée par les groupes terroristes.
Par ailleurs, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté le 23 novembre 2015 une résolution relative à la
protection des journalistes et la lutte contre l'impunité, présentée notamment par la France et soutenue par 82 États.
Le texte renforce la protection des journalistes, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et lors des
manifestations. Il étend également le champ de cette protection aux autres professionnels des médias. Il introduit de
nouveaux éléments opérationnels, appelant les États à prévenir les violences et les menaces contre les journalistes et
à lutter contre l'impunité, à travers la conduite d'enquêtes impartiales, rapides, approfondies, indépendantes et
effectives.
Enfin en 2013, lors de la 68ème session de l'Assemblée générale des Nations unies, la France a obtenu que la date du
2 novembre soit celle choisie pour célébrer la journée internationale pour la lutte contre l'impunité des crimes commis
contre les journalistes, en hommage aux deux journalistes de RFI assassinés en 2013. À titre bilatéral, la France
s'exprime régulièrement, y compris publiquement, pour rappeler son attachement au respect des libertés et droits
fondamentaux. La France est ainsi très préoccupée par la situation du blogueur Raef Badawi. Elle l'a souligné à
plusieurs reprises, et a exhorté les autorités saoudiennes à un geste de clémence.
À titre national, la France contribue au financement de la Maison des Journalistes à Paris qui accueille et accompagne
depuis 2002 des journalistes menacés dans leur pays d'origine. La France continue de rappeler son attachement au
caractère absolu de la liberté d'expression et de la presse. Elle continuera de mobiliser la communauté internationale
ainsi que les principaux acteurs concernés pour maintenir ce sujet parmi les priorités des enceintes internationales./.
(Source : site internet de l'Assemblée nationale)
(fin de l'article)
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16 - Afghanistan - Terrorisme - Déclaration du porte-parole du ministère des affaires étrangères et du
développement international
Un attentat à la bombe contre un bâtiment gouvernemental, revendiqué par les talibans, a frappé ce matin Kaboul,
faisant de très nombreuses victimes.
La France condamne fermement cet attentat, le plus meurtrier perpétré cette année en Afghanistan contre la
population afghane et les institutions gouvernementales, et présente ses sincères condoléances aux familles des
victimes.
Nous nous tenons aux côtés du gouvernement et du peuple afghans et nous assurons l'Afghanistan de notre solidarité
dans la lutte contre le terrorisme./.
(fin de l'article)
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17 - Problème mondial des drogues - Débat général de la session extraordinaire de l'Assemblée
générale des Nations unies sur le problème mondial des drogues - Intervention de M. Patrick Kanner,
ministre de la ville, de la jeunesse et des sports
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Mesdames et Messieurs les Chefs d'État et de gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
La France souscrit pleinement à la déclaration prononcée par M. le commissaire Mimica au nom de l'Union européenne.
L'effet néfaste de l'usage des drogues sur la santé publique, notamment des jeunes, n'est plus à démontrer.
L'Organisation mondiale de la santé l'a encore confirmé dans un rapport récent.
Nous sommes tous conscients de la menace que les trafics de stupéfiants font peser sur notre sécurité et sur l'état de
droit. La violence est consubstantielle à ces trafics.
Le trafic de drogue constitue également un des modes de financement de certains réseaux terroristes contre lesquels
nous luttons par ailleurs avec la plus grande fermeté, la France est malheureusement bien placée pour le déclarer.
Monsieur le Président,
Face à ce triple fléau, sanitaire, social et sécuritaire, la France met en oeuvre une réponse globale et intégrée : lutte
contre les trafics et le blanchiment, mais aussi prévention, soins médicaux, et réhabilitation.
Cette approche intégrée est celle prônée par les trois Conventions internationales, qui offrent à la fois un cadre
juridique commun pour harmoniser nos législations et organiser notre coopération et la possibilité d'adopter des
réponses adaptées au contexte national et régional des États parties.
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Ces conventions sont le socle de notre engagement, ce socle commun doit se conjuguer avec le respect des droits de
l'Homme. La France rappelle son opposition constante et déterminée à la peine de mort, en tous lieux et en toutes
circonstances.
Elle appelle également à respecter les engagements internationaux dans le domaine des droits de l'Homme,
notamment la convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant et le pacte international sur les droits civils
et politiques.
En matière de réponse au problème des drogues, je souhaiterais insister sur trois champs d'actions prioritaires dans
lesquels mon pays s'investit sans faille.
Premièrement, le domaine sanitaire. La France a développé de nombreux programmes de réduction des risques, qui
ont notamment permis de réduire considérablement les contaminations au virus du sida.
Deuxièmement, la lutte contre les trafics et les flux financiers illicites qui en résultent : en amont, en s'attaquant au
détournement de précurseurs chimiques nécessaires à la production des drogues et en renforçant notre coopération
policière et douanière ; en aval, en développant la coopération judiciaire afin de démanteler les réseaux, de confisquer
le patrimoine des trafiquants et de lutter contre le blanchiment d'argent et la corruption.
Et puis le troisième chantier, la prévention, enfin, qui constitue un élément crucial de notre dispositif car elle est un
des moyens de réduire la demande de drogue.
Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président,
C'est dans cet esprit que la France a organisé ce jour, conjointement avec la Suède, l'ONUDC et l'OMS, un événement
spécial sur la prévention, Listen First : écoutez, écoutez d'abord pour comprendre, pour agir.
Monsieur le Président,
Quelles que soient nos spécificités nationales, une même préoccupation nous anime : celle d'endiguer le trafic de
drogue. Face à la gravité de l'enjeu, nous n'avons d'autre choix que de nous unir.
C'est pourquoi la France se réjouit qu'ait pu être adoptée ce jour par notre Assemblée générale une feuille de route
comprenant des recommandations opérationnelles pour répondre aux différentes dimensions du problème mondial des
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drogues. Il nous appartient maintenant de la mettre en oeuvre avec lucidité, avec détermination, tout simplement
pour notre jeunesse.
Merci à toutes et à tous./
(fin de l'article)
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18 - Problème mondial des drogues - Événement «Listen first» organisé par la France - Intervention
de M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports
Sa Majesté la Reine Silvia,
Monsieur le Président de l'Assemblée générale des Nations unies,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime,
Madame la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Cette session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies consacrée au problème mondial des drogues
nous donne une occasion unique d'échanger ouvertement sur les différents aspects de cette problématique, de leur
impact sur nos sociétés et de rechercher ensemble des solutions qui prennent en compte toutes les dimensions de la
question et toutes les opinions, y compris celles de la société civile, dans un débat qui doit être ouvert et constructif.
Je suis heureux de présider cet événement spécial dédié à la prévention que nous organisons avec l'ONUDC, le
Royaume de Suède et l'OMS. L'adhésion de plus de 40 pays à cette initiative montre la pertinence de notre démarche.
Et je tiens à remercier la mission française de lutte contre les drogues et les conduites addictives et sa présidente, qui
animera après moi le débat.
Notre objectif premier est de rassembler l'ensemble de la communauté internationale, les gouvernements, les experts
de la société civile, autour d'un des piliers de toute politique en matière de drogues qui se veut efficace, celui de la
prévention. En effet, malgré les différences dans nos politiques et dans nos approches, je suis convaincu que nous
nous accordons tous sur l'importance de faire ce que nous pouvons, ce que nous devons afin de prévenir les conduites
à risques chez les jeunes.
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Le second objectif de cette démarche est de mettre l'accent sur une approche scientifique de la prévention. Il est
donc nécessaire de promouvoir, en les adaptant aux contextes socio-culturels spécifiques, des actions de prévention
qui ont fait l'objet d'études scientifiques de plus en plus rigoureuses.
La France a fait de la prévention un axe majeur de sa politique nationale de lutte contre les drogues et les conduites
addictives, particulièrement en direction des jeunes, des femmes et des populations en situation de précarité.
Rares sont les jeunes de 17 ans qui n'ont expérimenté aucun des trois principaux produits que sont l'alcool, le tabac et
le cannabis. Or, ces consommations sont d'autant plus dommageables qu'elles se produisent en phase de maturation
cérébrale, qu'elles exposent les jeunes à davantage de comportements à risques.
Il est donc essentiel de développer des stratégies validées, conformes aux recommandations internationales, tant en
termes de prévention que de soins.
De la petite enfance à la post-adolescence, la prévention des conduites addictives doit être conduite avec le souci
constant d'empêcher, de retarder ou de limiter les consommations, sans proposer de réponses hygiénistes ou
moralisatrices, dont on sait manifestement qu'elles sont inefficaces.
Nous devons nous engager également dans un travail de renforcement des compétences psychosociales des jeunes et
de celles de leurs parents. Il faut en effet aider les premiers à savoir dire non, et les seconds, les parents, à ouvrir et
maintenir le dialogue pour aider les jeunes à s'épanouir.
Mesdames et Messieurs,
Nous avons adopté ce matin une déclaration qui exprime notre volonté commune de traiter efficacement du problème
mondial des drogues et qui contient des engagements importants dans le domaine de la prévention de l'usage.
Je suis très heureux, en ma qualité de ministre du gouvernement français, que cet événement aujourd'hui nous offre
un espace pour échanger nos points de vue et nos bonnes pratiques. J'ai maintenant l'immense honneur de donner
maintenant la parole à Sa Majesté, la Reine Silvia, dont l'engagement sans faille pour le développement des
programmes de prévention à destination de la jeunesse est bien connu en Suède mais aussi en Europe./.
(fin de l'article)
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19 - Conseil des ministres - Conclusions du G20
Le ministre des finances et des comptes publics a présenté les résultats du G20 du 15 avril 2016 qui s'est tenu en
marge des Assemblées de printemps du Fonds monétaire international et de la banque mondiale.
Après les révélations des «Panama papers», cette réunion a permis des avancées substantielles dans la lutte pour une
plus grande transparence fiscale et financière au niveau international.
Depuis 2012, la France mène un combat déterminé pour lutter contre la fraude et l'optimisation fiscale agressive.
Plus de 70 mesures de lutte contre la fraude ont été adoptées au niveau national. Au niveau de l'Union européenne, la
Commission a été chargée par les ministres des finances de prendre des initiatives fortes pour améliorer la
transparence. Au niveau international, les chefs d'État et de gouvernement ont adopté les principes de lutte contre
l'érosion des bases fiscales internationales (BEPS) au G20 d'Antalya de novembre dernier.
Ce travail porte ses fruits, avec des progrès considérables réalisés ces quatre dernières années, et des résultats en
matière de lutte contre la fraude fiscale concrets : 21,2 milliards d'euros d'impôts redressés en 2015 contre 16
milliards d'euros en moyenne avant 2012.
Il convient aujourd'hui d'aller plus loin, et de faire progresser des demandes portées de longue date par la France et
qui ont trouvé un nouvel écho ces dernières semaines.
Les ministres des finances du G20 ont ainsi demandé à l'Organisation de coopération et de développement
économique (OCDE) et à l'organisme inter-gouvernemental en charge notamment de la lutte contre la corruption et
contre le financement du terrorisme, le Groupe d'Action Financière (GAFI), de faire des propositions pour le G20 du
mois d'octobre afin d'améliorer la transparence, en levant l'anonymat qui existe dans certains États sur les
bénéficiaires effectifs des sociétés, fondations ou trusts, et en prévoyant les modalités d'échange de cette information
au niveau international.
Les ministres des finances ont également décidé de se doter de nouveaux outils pour garantir la mise en oeuvre
effective de ces engagements et forcer les États récalcitrants à une plus grande transparence. Le G20 a ainsi donné
mandat à l'OCDE pour établir, d'ici juillet, des critères objectifs pour identifier les juridictions non-coopératives sur le
plan de la transparence fiscale, envers lesquelles des mesures communes seront envisagées.
Ces résultats n'auraient pas été possibles sans une impulsion politique très forte des pays européens, notamment de la
France et de l'Allemagne, qui, avec le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne ont formulé des propositions précises en
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amont de la réunion des ministres du G20. C'est la démonstration de la force de l'Europe à l'international lorsqu'elle
agit de manière unie et coordonnée./.
(fin de l'article)
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20 - Conseil des ministres - L'état d'urgence
Le ministre de l'intérieur a présenté une communication sur l'application de l'état d'urgence.
Déclaré le 14 novembre 2015, l'état d'urgence a été prorogé deux fois par les lois du 20 novembre 2015 et du 20
février 2016, jusqu'au 26 mai 2016. Il répond au péril immédiat que fait peser sur la France le caractère inédit et
exceptionnellement élevé de la menace terroriste, comme l'a confirmé la succession d'attaques frappant des
métropoles d'Afrique de l'Ouest, du Proche et Moyen-Orient et d'Europe, en dernier lieu Bruxelles. La propagande des
groupes terroristes continue de cibler particulièrement la France.
L'état d'urgence a permis de déployer une stratégie accélérée de détection et de déstabilisation des filières djihadistes
qui opèrent dans notre pays ou qui acheminent des combattants vers les zones de conflit. Les prérogatives que la loi
du 3 avril 1955 confère à l'autorité administrative sont utilisées dans cette perspective, sous le contrôle étroit du
Parlement.
Depuis la dernière prorogation de l'état d'urgence le 26 février, la stratégie mise en oeuvre a été resserrée, ainsi que le
nombre des mesures exceptionnelles décidées. Depuis cette date, 122 nouvelles perquisitions administratives ont eu
lieu, soit nettement moins qu'au cours de la première période (3427).
Toutefois le ciblage de ces mesures s'est avéré pertinent, car 155 armes supplémentaires ont été saisies à l'occasion de
ces 122 perquisitions, contre 588 lors de la première période. Au total, depuis le déclenchement de l'état d'urgence,
743 armes ont été ainsi neutralisées, dont 75 armes de guerre.
À ce jour, 592 perquisitions administratives ont débouché sur une procédure judiciaire. 67 peines ont été prononcées
par les tribunaux à l'issue de ces procédures et 56 personnes placées en détention. Enfin, 4 perquisitions ont fait
l'objet d'une annulation contentieuse et 174 demandes d'indemnisation ont été formulées.
69 personnes sont aujourd'hui assignées à résidence, tandis que 344 mesures avaient été prises lors de la première
période. Depuis le début de l'état d'urgence, 190 recours en référé ont été engagés contre ces mesures d'assignation.
Seules 14 d'entre elles ont fait l'objet d'une suspension, et 3 ont été annulées au contentieux.
Au cours de la deuxième période ouverte le 26 février 2016, l'autorité administrative n'a pris aucune mesure générale
d'interdiction de réunion ou de manifestation.
Dans ce contexte de risque terroriste sans précédent, alimenté par les menaces réitérées des organisations terroristes
disposant de la capacité opérationnelle de projeter des commandos, l'organisation en France du championnat d'Europe
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de football du 10 juin au 10 juillet 2016 nécessitera un degré particulièrement élevé de mobilisation. Le nombre de
spectateurs des 51 matchs programmés est en effet estimé à 2,5 millions, auxquels s'ajouteront des millions de
participants aux manifestations entourant l'évènement sportif. Des renforts massifs seront dégagés en plus des
policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers habituellement déployés, soit plus d'une quarantaine d'unités de forces
mobiles et des milliers d'agents de sécurité privée.
En conséquence, la prorogation de l'état d'urgence apparaît nécessaire pour couvrir les risques spécifiques associés à
cette manifestation de dimension européenne et, parallèlement, assurer la sécurité de tous les Français. C'est pourquoi
le gouvernement a décidé de prolonger la mobilisation exceptionnelle de toutes les forces de sécurité en demandant
au Parlement de décider une prorogation supplémentaire de l'état d'urgence, pour le même périmètre géographique. Sa
durée sera en revanche limitée à 2 mois./.
(fin de l'article)
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21 - Conseil des ministres - Société du Canal Seine - Nord Europe
Le secrétaire d'État chargé des transports, de la mer et de la pêche a présenté une ordonnance relative à la Société du
Canal Seine - Nord Europe.
Ce nouvel établissement public a pour mission principale la réalisation d'une infrastructure fluviale, le canal Seine Nord Europe, reliant les bassins de la Seine et de l'Oise au réseau européen à grand gabarit. À cette mission principale
s'ajoute une mission de développement économique en lien avec cette infrastructure.
La Société du Canal Seine - Nord Europe réunira au sein de ses organes de gouvernance l'ensemble des partenaires
financiers du projet, État et collectivités territoriales intéressées.
Le canal Seine - Nord Europe constituera un maillon essentiel du réseau fluvial à grand gabarit français et européen.
Long de 107 km, situé entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut, il connectera l'Oise et la Seine aux 20.000 km
du réseau fluvial européen à grand gabarit, permettant le transport de chargements de fret fluvial qui atteindront, par
convoi, jusqu'à 4.400 tonnes, soit un équivalent de près de 180 poids-lourds.
Ce projet d'envergure européenne concourra à la transition énergétique en contribuant à la mise en oeuvre de la
politique de report modal du fret de longue distance de la route vers la voie d'eau, sur un corridor Nord-Sud en voie de
saturation. L'objectif fixé par le gouvernement est un démarrage des travaux en 2017 pour une mise en service en
2023./.
(fin de l'article)
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