par hasard et pas rase - Le Trident

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par hasard et pas rase - Le Trident
© Alain Guizard
PAR HASARD ET PAS RASE
Théâtre à l’Italienne
Vendredi 10 janvier I 20h30 I Musique
Ouverture de billetterie le 23 novembre
Tarifs B de 7 à 20 €
Saison 2013.2014
© Alain Guizard
PAR HASARD ET PAS RASE
Piano et arrangements Joël Bouquet
Contrebasse Patrice Soler
Batterie Guillaume Arbonville
Rôle des choristes Célia Catalifo et Adeline Walter
Avec la participation filmée d’Anne Benoît et Yolande Moreau
Mise en scène Camille Grandville
Assistant mise en scène Jean-Charles Di Zazzo
Son Dominique Forestier
Lumière Nicolas Gilli
Vidéo Stéphan Guilhou et Eric Marcheux
Costumes Gwendoline Grandjean
Coach vocal Anna Desreaux
Direction technique Patrick Le Joncourt
Régie son Olivier Olry
Les Productions de l’Explorateur, La Comète, Théâtre de Nîmes, La Comédie de Reims avec le
soutien du CENTQUATRE et du CNV.
Durée 1h40
Le propos
Si vous aimez Serge Gainsbourg vous ne pouvez pas rater ce spectacle. Philippe Duquesne en
chanteur désabusé nous propulse sur la planète Gainsbourg. Un concert spectacle inédit à l’image
du dandy de la chanson française.
Franckie est en tournée. Mais ce soir la solitude du chanteur désabusé va prendre une autre
tournure. Ce ne sera pas un concert comme les autres ! Il teste avec ses cinq amis musiciens un
nouveau répertoire, celui de Gainsbourg.
Le chanteur blasé se réveille et se révèle, le tour de chant s’emballe vers des sphères inspirées et
inspirantes. Il s’amuse, l’ordinaire se frotte à la légende, le plateau chavire. Quinze ans après avoir
testé l’effet Gainsbarre dans un duo culte avec Yolande Moreau, l’ex-Deschiens réitère en lui
dédiant un spectacle entier. Philippe Duquesne frôle la réincarnation dans un croisement d’identité
incroyable. Black Trombone, Harley Davidson ou La Javanaise, les tubes s’enchaînent. Face au
challenge de l’interprétation, les retrouvailles sont renversantes. On rit et on pleure. On regrette le
chanteur et on applaudit l’acteur.
AUTO-INTERVIEW
- C’est un concert ?
- …Non.
- C’est une comédie musicale ?
- Non plus, on n’a pas écrit une comédie… un cabaret plutôt.
- Mais c’est musical ?
- Ah oui forcément ! Gainsbourg, c’est très très musical. Non c’est plutôt un voyage, …une visite
«dans la peau de Gainsbourg».
- Ah oui c’est ambitieux…
- Oui, mais il faut aussi que ce soit modeste parce qu’au départ c’est l’affaire de 6 artistes en
tournée, 3 musiciens, 2 choristes et 1 chanteur, un p’tit groupe quoi, mais assez «classieux», pour
écumer les boîtes de jazz et les dîners concerts. Ceux-là, ils peuvent tout jouer à la commande et
ce soir, c’est répertoire Gainsbourg. Après quelques raccords ils doivent assurer le show ; ils
auraient pu être des paumés chez Cassavetes ou en panne de contrat, les chômeurs dansants de
Ken Loach, mais non, attention, c’est Francky et son orchestre, donc tenue avant tout, aisance,
musicalité (évidence !). Et ici on s’attaque à Gainsbourg : ses écrits, ses partitions, ses rythmes, sa
pensée, ses pulsions, sa profondeur et l’insolence de sa légèreté, «l’art mineur» en surface et le
gouffre du génie… Est-ce lui qui inspire Francky, ou le petit chanteur qui joue avec le fantôme du
grand Serge ? En tout cas, ce soir-là, ils se croisent et l’un déteint sur l’autre.
Francky va s’émouvoir de cette traversée, on ne plonge pas impunément dans la fantasmagorie
gainsbourienne… Les égéries de Serge vont lui rappeler ses femmes, les récits de l’un vont réveiller
les désirs et les douleurs enfouis de l’autre... La virtuosité de l’écriture révèle à notre homme un
nouveau langage. Ce soir-là, avec la complicité de son orchestre, la routine professionnelle va
connaître des turbulences mais… Tenue avant tout, aisance, etc…
- Et dérèglements… une sorte de mise en abîme… très excitant !
- Vertigineux.
- Vous avez déjà trouvé le mode d’emploi ?
- Il n’y a pas de mode d’emploi mais quand Duquesne chante Gainsbourg, il y a déjà une évidence.
Et ce n’est pas dans l’imitation, c’est dans sa façon d’être, à son endroit.
- A l’endroit… Et à l’envers ?
- Tu verras… On veut déjà que ce soit beau musicalement, pour faire honneur à l’immense talent du
compositeur… on veut aussi convoquer l’artiste. Le rencontrer. Peut-être sera-t-il là ?....
- Ah oui, psychédélique !
- Non, joueur ! Gainsbourg disait : «Je n’ai aucune idée préconçue. Mais il y a des connexions
magiques.»
Les biographies
Camille Grandville découvre le chant au Petit Conservatoire de Mireille, et le théâtre à 15 ans avec
son père Yves Brainville ainsi qu’au cours Florent. À 18 ans, elle rentre au Conservatoire de Paris et
suit les cours de Pierre Vial et Pierre Debauche.
Au théâtre, elle a joué notamment avec Jean-Luc Porraz, (M. Speer et J.B. Singer), Christian
Peythieu (Grimm, Dos Passos, Brautigan), Bernard Bloch (Marie, Fassbinder), Jean-Louis Hourdin
(création collective), Chantal Morel (Valletti), Olivia Grandville (Caroll, Schwitters et création coll.),
Xavier Marchand (Schwitters et Germaine Tillion), Les carnets Bagouet (Bove), Christian Schiaretti
(Pirandello, Vitrac, Witkiewicz, 4 pièces de Badiou, de Saint-Sorlin, et surtout La Jeanne de Delteil
de J. Delteil, monologue à succès dont elle co-signe l’adaptation).
À cette période elle rencontre Philippe Duquesne, ils jouent ensemble Molière avec la troupe de
Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. Elle rejoue des textes de Valletti pour Dominique Laidet et
Michel Cerda, Barker pour Jean-Paul Wenzel, Rinke pour Liza Wurmser, et part un an en tournée
avec la troupe d’Ariane Mnouchkine (Les Éphémères). Quelques rôles à l’écran (Caroline Huppert,
Fabrice Cazeneuve, Gérard Mordillat, Jeanne Labrune), du coaching et de l’écriture de chansons
puis l’assistanat du premier « Gainsbourg » au Festival de Beaubourg-la-Reine.
Après la tournée de Il était une fois Germaine Tillion (X. Marchand), on la verra cette saison au
Luxembourg dans La maison de Bernarda de Lorca (C. Lorang), repris aux Bouffes du Nord en
2014.
Philippe Duquesne commence le théâtre à 15 ans et débute sa carrière professionnelle dans la
compagnie de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. Il y restera plus de 10 ans et jouera
notamment dans Lapin chasseur, Les Frères Zénith, Les Pieds dans l’eau, Le Défilé, Les Précieuses
ridicules et Les Pensionnaires.
Parallèlement, il fait bien sûr partie de la célèbre aventure des Deschiens. Repéré par d’autres
metteurs en scène talentueux, on le verra ainsi jouer pour Christian Schiaretti (Ahmed le subtil
d’Alain Badiou), pour Ludovic Lagarde (Retour définitif… et Fairy Queen d’Olivier Cadiot), pour JeanPaul Wenzel (L’amour d’un brave type de H. Barker), pour Édouard Baer (Miam-miam) et pour Alain
Françon (La Cerisaie de Anton Tchekhov, L’Hôtel du libre-échange et Du mariage au divorce de
Georges Feydeau terminé en mai 2011).
Il joue à partir de septembre 2012 dans A la Française d’Edouard Baer au Théâtre Marigny.
Il poursuit également sa carrière au cinéma… On l’a vu dans les films de Michel Deville, Jérôme
Cornuau, Laurence Ferrera Barbosa, Jean-Pierre Jeunet, Laurent Firode, Yolande Moreau et Gilles
Porte, Dany Boon, Albert Dupontel… et plus récemment dans Qui a envie d’être aimé d’Anne Giafferi
et Les femmes du 6ème étage de Philippe Leguay. Il sera bientôt l’un des rôles principaux du
prochain film de Fabien Onteniente Turf. L’aventure Par hasard et pas rasé a commencé pour
Philippe Duquesne par une carte blanche que lui ont offerte Sophie Pérez et Xavier Boussiron dans
le cadre du festival « Beaubourg-la-Reine » en novembre 2009.
Jean-Charles Di Zazzo, collaborateur artistique
Suite à une formation à l’École de danse de l’Opéra de Paris, il travaille à de nombreuses créations
avec la compagnie Ris et Danceries en collaboration avec l’orchestre Les Arts Florissants, comme
Atys de Lully, Bal à la Cour, ou encore Caprice, puis poursuit sa carrière avec Mathilde Monnier
avant d’intégrer le Centre Chorégraphique National de Montpellier sous la direction de Dominique
Bagouet. Il y est interprète, entre autres, dans Meublé sommairement et Jours étranges.
Il devient ensuite collaborateur artistique et comédien sur de nombreux projets issus du théâtre, de
la danse et de l’opéra aux côtés de Didier Galas et Laurent Poitrenaux, Jean-Marie Villégier, Patrick
Pineau, Julien Bal, Olivia Grandville notamment.
Il signe plusieurs mises en scène au théâtre et dans l’événementiel, comme la parade d’ouverture
du Tunnel sous la Manche. Enfin, il est auteur, compositeur, interprète et travaille en collaboration
avec Matu, clavier d’Amadou et Mariam, Mano Solo, Youssoupha, MelisSmel.
Joël Bouquet, arrangeur et pianiste
Après des études classiques, il s’initie au jazz en autodidacte.
En 1990, il s’installe à Paris pour débuter une carrière en soliste ou sideman. Il recevra de
nombreuses distinctions notamment à Sorgues où il obtiendra le 1er prix. On l’entendra aux côtés
de musiciens prestigieux comme Pierre Blanchard, Sunny Murray, Georges Brown...
Il a été l’invité de Martial Solal et André Francis à Radio-France pour des concerts live. Joël
Bouquet enseigne au conservatoire de musique de Rungis et à l’Ariam - Ile-de-France.
Patrice Soler, contrebassiste
Après un Premier prix au Conservatoire National de Région, La Courneuve, il a travaillé dans divers
clubs de jazz et festivals, notamment avec Raul de Souza, Anne Ducros, Claude Tissandier, Sahra
Lazarus, Baden Powell, Florence Pelly etc...
Il a fondé son propre groupe XXs Trio qui a enregistré un album de compositions originales. Il est
par ailleurs professeur au Conservatoire à Rayonnement départemental de Cachan.
Guillaume Arbonville, batteur et percussioniste
Il débute la batterie en 1990, et sort diplômé du M.A.I Nancy en 1999. En 2002 il se
professionnalise et entame ainsi des tournées pop rock, jazz et blues en France et à l’étranger.
Depuis sa professionnalisation il a enregistré de nombreux albums. Les plus récents, sont Nicolas
Parent trio/moments et Miroda/A estoria dos meus roteiros (meu mundo/ l’autre distribution)
Adeline Walter, jeu et chant
Après un cursus universitaire en Lettres modernes, ainsi qu’un parcours théâtral au Conservatoire de
Nancy, elle entame une formation à l’ERAC où elle travaille avec Anne Alvaro, David Lescot, JeanPierre Vincent et Philippe Demarle. Puis, elle pratique un temps le café-théâtre à Marseille avant de
collaborer avec Bertrand Bossard sur un projet collectif Mon Œil le cyclope. Elle se met en scène
dans un solo-performance intitulé Elle n’est et travaille actuellement sur une création collective
autour de Paul Valéry. Elle pratique également la boxe anglaise au sein de la FFB.
Celia Catalifo, jeu et chant
Après un bac L option Théâtre, elle rentre aux Ateliers de Chaillot puis à l’école des Enfants
Terribles. Elle débute au cinéma à 18 ans avec Bertrand Bonello dans Tiresia (sélection officielle
au festival de Cannes 2003), tourne pour la TV, puis entame une formation professionnelle à
l’ERAC sur 3 ans où elle travaille notamment avec Anne Alvaro, David Lescot, Jean-Pierre Vincent,
Philippe Demarle, Nicolas Bouchaud. À la sortie de l’école en 2007, elle joue dans L’Orestie (David
Géry, théâtre de la Commune), Vive la France 1 et 2 (Mohamed Rouabhi,TGP), Et Pourtant ce
Silence ne pouvait être vide (Michel Cerda,TNS), interprète Irina dans Les Trois Sœurs (Jean-Philippe
Vidal, Comédie de Reims) et plus récemment, elle joue dans Sale Août de Valletti (Patrick Pineau,
MC93), en tournée en 2013.
Dominique Forestier, sonorisateur
Musicien de formation, il valide un Brevet de Technicien en électrotechnique. Puis, il est à l’origine,
entre autres, de la création du métier de «sonorisateur», c’est ainsi qu’il accompagne pendant près
de 10 ans le groupe mythique Téléphone, de 1977 à 1986, puis collabore avec Fela Anikulapo Kuti
en 1986. Il devient l’ingénieur son de l’émission musicale Taratata de 1987 à 1996 et sonorise les
concerts de Michel Delpech de 1990 à 2005. Il est également l’ingénieur son de l’émission STUDIO
5 de 2004 à 2007. Enfin, il collabore en tant qu’ingénieur son et concepteur audio sur l’intégralité
des spectacles d’Édouard Baer (Looking for Mister Castang, Miam-miam, A la Française..).
Nicolas Gilli, éclairagiste
C’est dès l’âge de 14 ans qu’il est engagé comme apprenti électricien au Nouveau Théâtre de Nice
par Stéphane Lissner, directeur du théâtre à l’époque. Suivent alors de multiples tournées et régies.
C’est en 1989 qu’il fait la rencontre de Jacques Weber qui lui offre sa première création d’éclairage
pour Seul en scène, création de Léonidas Stapatsakis. Il collabore ensuite avec de nombreux
metteurs en scène comme Arnaud Bedouet, Gustave et Eugène de Flaubert, Jacques Weber,
Mystification, Tartuffe, Isabelle Nanty, 29° Degrés à l’ombre et Maman Sabouleux, Thierry Vincent,
Duodédale, As Glass, entre autres, Michaël Cohen, Le Soleil est rare, Philippe Bouclet, Marianne
Groves, Gwen Aduh, Nicolas Lartigue.
Parallèlement, Nicolas Gilli continue un travail de régie et de direction lumière, notamment avec
Jacques Rouveyrollis (M. Sardou, J. Hallyday, E. Mitchell...) et Alain Poisson (spectacles de Jérôme
Savary, Bal de la rose...).
Il crée en septembre 2012 les lumières de « A La Française » de Edouard Baer au Théâtre Marigny.
Les extraits de presse
Le Canard Enchaîné, le 2 janvier 2013, A.A.
Par hasard et pas rasé (Gainsbourré de talent)
Chanteur itinérant, Francky cachetonne de bals en boîtes provinciales, avec ses musiciens portés
sur les apéros et ses choristes empotées. Un soir, alors que tout semble une fois de plus partir de
guingois, Francky se lance dans un récital de Gainsbourg. Une transmutation étrange s’opère, et
voici que le Grand Serge pas rasé revit sur scène. Il ne s’agit pas d’une imitation mais d’une
recréation inspirée, que Philippe Duquesne mène sans forcer, tour à tour drôle et poignant. Une
singulière occasion de réentendre des chansons des années 70, comme Black trombone, My lady
héroïne ou Ballade de Melody Nelson. Et pour finir Duquesne ose une audacieuse reprise des
Variations sur Marilou. De l’or en Gainsbarre !
L’Humanité, le 7 janvier 2013, Jean-Pierre Léonardini
Pour l’amour de Gainsbourg
Sous le titre Par hasard et pas rasé, Camille Grandville et Philippe Duquesne offrent au public un
« spectacle-concert » idéal autour de la figure mythique de Serge Gainsbourg. L’une a finement
mis en scène et l’autre joue --- et chante --- dans le plus suave détachement, cette évocation
élégantissime et fervente de l’orfèvre en « art mineur » qui, las d’avoir hanté, timide en ses débuts,
les petites salles de la rive gauche, deviendra coqueluche nationale après avoir retourné sa veste
et s’être aperçu, selon ses mots, qu’elle était « doublée de vison ». L’argument est le suivant :
Franckie (alias Duquesne), chanteur errant, débarque en avance dans la salle meublée de petites
tables rondes où s’accoudent les spectateurs. Il serre des mains, fait mine de reconnaître
quelqu’un et d’attendre ses partenaires (Joël Bouquet, piano, Patrice Soler, contrebasse, Guillaume
Arbonville, batterie et percussion, puis Celia Catalifo et Adeline Walter, adorables choristes). Une
fois tous réunis après quelques vannes, on entre dans le vif du sujet.
Philippe Duquesne, n’imite pas Gainsbourg, disons qu’il le sent du dedans et donne à éprouver en
toute sensibilité l’écorché vif, d’une pudeur maladive, qui sut génialement mettre ses angoisses en
musique avec un cœur brûlant de poète. Duquesne a la voix belle, sombre, ample quand il faut,
assouplie dans l’intime, le sens du rythme accompli, la nonchalance au poil. Du Poinçonneur des
Lilas à Black Trombone, de la Javanaise à Harley Davidson (avec une chouette réplique en chair et
en os de Bardot, s’il vous plaît) et d’autres moins connues, c’est un festival émotif en toute
connivence avec l’assistance, car Par hasard et pas rasé puise à l’évidence son séduisant pouvoir
de conviction dans la vertu d’empathie d’interprètes qui, sans jamais la ramener, ont l’air de jouer
en se jouant. N’était-ce pas le propre de Gainsbourg ? A la toute fin seulement, côté cour, en un
éclair, Philippe Duquesne, en posture de mélancolie, fait irrésistiblement penser à Gainsbourg. C’est
du grand art mine de rien.
Télérama, Thierry Voisin
« Ce soir, faut sortir le grand jeu », lance Francky à son orchestre. Ce chanteur de seconde zone,
qui bourlingue de cafés-concerts en boîtes de jazz, compte aborder le répertoire de Serge
Gainsbourg. Les répétitions calées et les choristes --- qui se la jouent Melody Nelson --- recadrées,
Francky plonge dans l’univers musical du dandy rastaquouère. A ses risques et périls. Les refrains
réveillent quelques souvenirs d’enfance et des amours défuntes. L’identification de Francky avec
Gainsbarre atteint son paroxysme quand il troque son costume de crooner pour une chemise en
jean. En incarnant son personnage pris dans l’art du double « je », Philippe Duquesne ne force pas
l’imitation de Gainsbourg. Il le devient, avec une qualité vocale qu’on ne soupçonnait pas et un
charme vénéneux qui nous arrache quelques larmes. Très belle performance d’acteur. Comme dirait
l’homme à la tête de chou, « c’est pas dégueu ! »…
Le Figaro, Armelle Héliot
[…] A l’autre bout de Paris, au Monfort, Philippe Duquesne nous propose de partager un moment de
grâce, d’émotion, d’intelligence, de pudeur. La salle, qu’animent avec tant de ferveur et d’audace
Laurence de Magalhaes et Stéphane Ricordel a été complètement transformée. Quelques gradins
demeurent accessibles, au fond. Mais devant la scène c’est un vaste espace avec des tables, des
chaises, de petites lampes et un bar à droite, que l’on découvre ! Un cabaret des cœurs épris, fait
pour les mélodies ou les goualantes…
Sur le plateau, une batterie, un piano, une contrebasse, des micros, des lutrins… Les musiciens, le
chanteur et ses choristes vont arriver dans le désordre ! Ce « spectacle-concert » est
malicieusement théâtralisé par Camille Grandville et Philippe Duquesne, lui-même. Mais ce qui
saisit, c’est la qualité du récital. Sous le titre Par hasard et pas rasé, le comédien des DeschampsDeschiens révèle sa passion pour Serge Gainsbourg et ses dons de chanteur. Il n’imite en rien ce
sombre poète, mélodiste et jazzman féru de grandes pages classiques. Il en offre la quintessence
et, jamais sans doute depuis longtemps, n’aura-t-on été aussi attentif aux mots de Gainsbourg et
à ses compositions.
L’orchestre est excellent : Joël Bouquet au piano, signe les arrangements ; Guillaume Arbonville
possède un toucher ferme et subtil à la batterie ; Patrice Soler donne des couleurs moirées à la
contrebasse. Avec malice, les belles choristes, Adeline Walter et Célia Catalifo, entrent dans le jeu
tandis que, par films interposés, Anne Benoît et Yolande Moreau offrent leurs belles présences […]
Le Parisien, Thierry Dague
Pas dégueu ce Gainsbourg !
Révélé par la troupe des Deschiens, Philippe Duquesne reprend le répertoire de l’Homme à tête de
chou. Un bel hommage au génie musical du chanteur.
Classieux, aurait dit le Grand Serge. Au Monfort Théâtre, à Paris, transformé en piano-bar, avec
tables rondes et chaises de jardin, petites baby dolls et ex-fans des sixties en ont l’eau à la
bouche. Ce soir, c’est soirée Gainsbourg, avec Francky et son orchestre, alias l’ex-Deschiens
Philippe Duquesne, deux choristes et trois musiciens de jazz. « Par hasard et pas rasé » revisite
une petite trentaine de chansons de l’Homme à tête de chou, période 1960-1970, du Poinçonneur
des Lilas à Harley-Davidson, en passant par des perles moins connues comme Sensuelle et sans
suite ou Dépression au-dessus du jardin.
Son personnage de Francky vient de se faire plaquer, flashe sur sa nouvelle choriste qui ressemble
à Jane B., se sert un whisky et allume une gitane pour lire à haute voix les paroles d’Initials BB.
Entre concert et théâtre, le spectacle est à la fois un très bel hommage musical et une évocation
du maître.
Philippe Duquesne ne cherche pas à imiter Gainsbourg, sauf pour quelques clins d’œil. Sa voix
chaude et son physique de quinqua mal rasé collent parfaitement à Black Trombone, Intoxicated
Man, l’Anamour et autres Comic Strip. Sur Ford Mustang, il fait vrombir ses deux choristes avant de
leur laisser la vedette pour les Dessous chics. Pour Dieu est un fumeur de havanes, la comédienne
Anne Benoît remplace Catherine Deneuve en enlevant ses bigoudis devant sa webcam. Sur Je suis
venu te dire que je m’en vais, c’est Yolande Moreau qui apparaît sur l’écran, comme au bon vieux
temps des Deschiens.
« J’ai toujours beaucoup aimé Gainsbourg, mais je ne suis pas un spécialiste, précise l’acteur. Je
préfère sa première époque, je trouve que c’est là qu’il a été le plus fin. J’ai réalisé que plein de
gens ne connaissaient pas ces chansons-là ». C’est pour un festival en 2009 que Philippe
Duquesne avait improvisé « à l’arrache » un spectacle autour du chanteur, avec sa femme, Camille
Grandville, et des amis musiciens. L’ébauche de ce Par hasard et pas rasé. « On voulait que ce soit
théâtre musical, même les musiciens jouent la comédie ». Derrière le personnage de Francky,
Philippe Duquesne se raconte aussi : « Quand je dis sur scène que l’Ami Caouette est le premier 45
tours que j’ai acheté, c’est vrai ! ».
© Alain Guizard

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