Mise en page 1

Transcription

Mise en page 1
LA
COURSIVE
SC
SCENE
E N E NATIONALE LA ROCHELLE
ROC H E LLE
avril / mai / juin / juillet 2012
VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR
SPECTACLES
VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR, Roger Vitrac, Emmanuel Demarcy-Mota . . . .
LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT, Rainer Werner Fassbinder, Philippe Calvario
L’EVEIL DU PRINTEMPS, Frank Wedekind, Omar Porras . . . . . . . . . . . . .
CENDRILLON, d’après Charles Perrault, Joël Pommerat . . . . . . . . . . . .
GASPARD PROUST. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
PETITS CHOCS DES CIVILISATIONS, Fellag . . . . . . . . . . . . . . . . .
BALLET DE L’OPÉRA DE LYON, William Forsythe . . . . . . . . . . . . . . .
LE ROI PENCHÉ, Carolyn Carlson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
XAVIER DE MAISTRE, récital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ARTE DEL MONDO & XAVIER DE MAISTRE, Werner Ehrhardt . . . . . . . . . . .
CHANO DOMINGUEZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
STAFF BENDA BILILI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CALACAS, Bartabas, Théâtre Equestre Zingaro . . . . . . . . . . . . . . .
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p.3 à 5
p.6-7
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p.18 à 25
FESTIVAL “RÉ MAJEURE” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . .
FRANCOFOLIES LA ROCHELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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CINÉMA
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LES FESTIVALS 2012
BRÈVES
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p.26
p.30-31
VICTOR
D
OU LES ENFANTS AU POUVOIR
VICTOR OU LES
ENFANTS AU POUVOIR
de
ROGER VITRAC
mise en scène
EMMANUEL
DEMARCY-MOTA
avec
THOMAS DURAND
SERGE MAGGIANI
ELODIE BOUCHEZ
SARAH KARBASNIKOFF
ANNE KAEMPF
HUGUES QUESTER
VALÉRIE DASHWOOD
PHILIPPE DEMARLE
LAURENCE ROY
STÉPHANE
KRÄHENBÜHL
assistant
mise en scène
CHRISTOPHE LEMAIRE
scénographie
et lumière
YVES COLLET
assistant décor
FEDERICA MUGNAI
musique
JEFFERSON LEMBEYE
costumes
CORINNE BAUDELOT
maquillage
CATHERINE NICOLAS
MER 4 AVRIL 20 H 30
JEU 5 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 55
GRAND THÉÂTRE
Du haut de son mètre quatre-vingts, Victor, neuf ans,
«terriblement intelligent», a grandi trop vite. Ou
plutôt veut grandir trop vite, quitte à tailler son
chemin à coups de serpe dans les codes d’une société
bourgeoise à l’agonie. Victor, l’enfant du siècle, ivre
de liberté, s’emploie à vider le grand sac des secrets
de famille, l’adultère du père, l’impuissance de la
mère, la folie du voisin… Le temps d’une nuit, Victor
tourne en ridicule le monde adulte engoncé dans son
costume trop serré, un costume défraîchi qui boudine
les désirs d’une jeunesse en ébullition. Victor veut
tout, tout de suite, éclate d’un rire de révolte, sans
pitié, sans lendemain, sans issue. Personne n’en
sortira indemne. Ou n’en sortira, tout court.
Victor ou Les Enfants au pouvoir est une pièce
essentielle, écrite sur les cendres de la Grande Guerre
alors que le monde s’enfonce lentement vers un
nouveau cataclysme, par le précurseur du théâtre de
l’absurde, Roger Vitrac, compagnon surréaliste
d’Antonin Artaud ou d’André Breton. Comme gravé par
des ongles acérés sur un tableau noir, le chef-d’œuvre
de Vitrac cogne toujours aussi fort aujourd’hui.
Incandescent, abrasif et fascinant.
Ce drame, tantôt lyrique, tantôt ironique, tantôt direct, est dirigé
contre la famille bourgeoise, avec comme discriminants: l’adultère, l’inceste,
la scatologie, la colère, la poésie surréaliste, le patriotisme, la folie, la honte
et la mort.
Antonin Artaud
3
Sa biographie dit de lui qu’il est «dramaturge, poète et metteur en scène»… Certes, on le
connaît aujourd’hui comme un homme de responsabilités, acteur majeur du théâtre en France,
ancien directeur du Centre Dramatique National de Reims et actuellement à la tête du prestigieux
Théâtre de la Ville, ce mythique paquebot amarré aux quais de Seine, en face du Châtelet.
L’homme est jeune, une quarantaine d’années, et sa carrière institutionnelle est fulgurante.
Mais bonne biographie ne saurait mentir: Emmanuel Demarcy-Mota est avant tout un artiste. Un
artiste viscéralement lié à la scène, continuant d’inventer un théâtre d’émotion pure,
spectaculaire, sauvage, fait d’amour et de désirs, un théâtre explorant les passions qui font de nous ces êtres
imparfaits et imprévisibles, des humains. A La Coursive, il a notamment présenté son incroyable version de
«Rhinocéros» de Ionesco et le très cinématographique «Casimir et Caroline» d’Odön von Horvàth.
Rencontre dans son bureau parisien, où Emmanuel Demarcy-Mota nous parle de la saisissante pièce qu’est «Victor
ou Les Enfants au pouvoir», du surréalisme, de révolte, de sa vision engagée d’un théâtre ancré dans la cité, de lui,
et surtout, du plaisir théâtral.
Cet enfant, Victor, est l’élément provocateur. Il est
l’image même de la subversion…
Totalement. Il va ravager la cellule familiale. Victor
veut s’émanciper de sa condition bourgeoise et
remettre en question les conventions, les codes
familiaux. C’est d’une immense modernité mais c’est
aussi un théâtre de plaisir.
Et de violence!
Parce que Vitrac a un langage extrêmement aigu. Il a
toujours été monté par rapport à la question du drame
bourgeois, alors qu’il en est une critique. Victor ou
Les Enfants au pouvoir est une tragédie profonde,
pas un drame. La pièce nous renvoie aux grands
mythes, eux aussi violents: Œdipe, parce que Victor
symboliquement tue son père, Ophélie dans Hamlet,
avec l’inceste de la petite fille …
Malgré sa force, Roger Vitrac est finalement peu joué.
Pourquoi avoir choisi de monter cet auteur en particulier?
EMMANUEL DEMARCY-MOTA Pour une double raison. Déjà,
pour se demander ce que serait aujourd’hui un groupe
artistique ayant une pensée surréaliste comme l’avaient
André Breton, Roger Vitrac ou Antonin Artaud, ces pivots
essentiels dans l’évolution du XXe siècle. Que donnerait
cette pensée dans notre société contemporaine, fragile,
inquiète mais avec d’immenses acquis très positifs,
sociaux et culturels notamment, que ne connaissaient
pas du tout les années 20? L’autre aspect vient du fait
que j’ai lu cette pièce quand j’avais vingt ans, fasciné par
le mouvement surréaliste, au moment où je m’intéressais
à Büchner qui opérait une rupture avec le modèle
romantique allemand. J’avais le sentiment que Vitrac
était dans cette lignée d’un théâtre faisant sécession
avec le siècle précédent. Un théâtre aux personnages
très forts et avec une invention géniale: la première
représentation de l’enfant qui grandit trop vite.
4
Victor est-il un révolutionnaire? Révolutionnaire parce
que symbole d’une génération qui doit forcément tuer
le père, la génération précédente, pour avancer?
Dans la pièce, les personnages sont plus dans une
implosion qu’une explosion, une colère implosive que
l’on partage presque tous. Notre société est à un moment
où elle se demande s’il faut cohabiter avec les reliques
du passé ou les détruire pour avancer. Victor va être
obligé de s’autodétruire pour détruire le passé. Il a joué,
manipulé et déclenché un système qu’il ne maîtrise
pas. Il en sera sa propre victime, parmi d’autres.
Paradoxalement, cette pièce provoque le rire!
Bien sûr! On ne cherche pas spécialement à faire rire
mais de cette tension apparaît une drôlerie terrible.
Un rire de colère!
Pourquoi la langue de Vitrac vous fascine-t-elle?
Parce qu’elle n’est jamais confuse, pas classique, très
ciselée… Mais également parce qu’elle recèle toute
l’invention surréaliste: une richesse immense dans les
mots. Victor est un jeu de mot avec Vitrac, presque un
double, et signifie également victoire. Tout est
symbole. Victor est l’enfant du siècle… Celui qui
naît avec le siècle pour le révolutionner. Derrière
chaque mot se cache un labyrinthe, celui de
l’inconscient. Je suis en répétition en ce moment et
je vois bien l’impact de cette langue surréaliste sur les
acteurs.
Vous continuez votre chemin théâtral avec votre
«bande» d’acteurs. C’est essentiel pour vous cet
esprit de troupe, cette recherche collective?
Complètement. On retrouve Hugues Quester, Serge
Maggiani et Valérie Dashwood, mes compagnons de
scène depuis une dizaine d’années, et des plus jeunes
comme Thomas Durand qui jouait déjà dans Casimir
et Caroline, Elodie Bouchez, qui justement remplaçait
Sylvie Testud dans cette pièce… Une grande relation
d’amitié s’est constituée au fil du temps. On creuse
ensemble autour du théâtre du XXe siècle. Avec eux,
nous avons monté Horvàth, Büchner, Pirandello,
Ionesco… Nous nous construisons un langage
commun. Je ne marche pas dans l’ère, très actuelle, du
casting permanent, un aspect du spectacle né de la
télévision et plus indirectement du cinéma. C’est une
fidélité volontaire! Ces personnages, ces pièces, nous
les avons créées ensemble. Et puis ça apporte le pur
plaisir du théâtre qu’est la liberté d’improvisation
entre des acteurs, entre ces êtres qui se connaissent,
qui s’écoutent, s’observent et cherchent à se
surprendre.
Vitrac est-il un père spirituel pour Ionesco ou Beckett?
C’est une évidence, Vitrac est le fondateur du théâtre
de l’absurde. C’est en retravaillant Rhinocéros pour une
grande tournée aux Etats-Unis que j’ai relu Victor ou
Les Enfants au pouvoir. Ce sont les racines de Ionesco.
On comprend également très bien pourquoi Antonin
Artaud ou André Breton furent fascinés par l’audace
de Vitrac.
Artaud a d’ailleurs été le premier à monter la pièce, en
1928… un 24 décembre! Une provocation fabuleuse?
C’est ça! Il y avait déjà une réflexion par rapport à la
place du théâtre dans la société.
Comment allez-vous inscrire cette pièce dans notre
siècle?
Je n’ai jamais eu envie de coller à l’actualité mais
plutôt de renvoyer à des thèmes qui sont propres à
l’homme et valables pour toutes les époques. Il faut
juste trouver la modernité qui fait qu’on se débarrasse
du pittoresque, des signes d’un temps particulier. Ce
qui compte, ce sont les enjeux, pas leur contexte
historique. Sur les rapports de domination des
hommes sur les femmes, avec le père et la bonne par
exemple, il suffit juste de regarder l’actualité pour
comprendre combien la modernité de ces thèmes nous
XXIe
saute aux yeux… Ces questions-là sont les mêmes
parce que les hommes et leurs démons sont les
mêmes. Seules les modalités changent. Les grandes
œuvres sont intemporelles.
Vous avez un amour profond pour la danse, un metteur
en scène de théâtre doit-il savoir se faire également
chorégraphe?
J’aime le passage d’une discipline artistique à
une autre et faire un théâtre du langage qui
soit indissociable du physique. La construction
chorégraphique est un jeu entre le temps, le corps
et l’espace. Le théâtre aussi car le corps et la
pensée fonctionnent ensemble. Je ne fais pas
danser les acteurs mais j’ai toujours été captivé par la
structuration d’une œuvre par le corps et le
mouvement. La danse comme la musique repoussent
les limites de notre théâtre.
Qu’est-ce que la «beauté surréaliste» dont vous parlez
dans l’édito de la brochure du Théâtre de la Ville?
Je la cherche! D’où cette photo très particulière de
l’arbre à l’envers. Lorsque je l’ai présentée à ma fille
de quatre ans en lui demandant ce qu’elle voyait, elle
m’a dit «une araignée». Le surréalisme me fascine par
sa juxtaposition des opposés. Qu’est-ce qui fait le
beau? Quelque chose qui peut nous toucher tous,
mais dans un imaginaire différent, où le public peut
projeter sa propre vision sur ce qu’il voit et ressent.
Toutes les métaphores sont possibles, également
parce que je crois profondément que le théâtre est un
lieu de plaisir.
Comment abordez-vous votre troisième année à la tête
du Théâtre de la Ville ?
C’est une maison d’une richesse inouïe… Elle a été
fondée en 68 avec un projet fort, celui d’un théâtre
qui cohabiterait avec la danse et la musique tout en
étant un vrai lieu de création. 2011 a été une année
record de fréquentation et ce soutien énorme du
public s’est de plus opéré sans crise de passation. Le
Théâtre de la Ville possède également une vision
cosmopolite du théâtre, avec, entre autres, la forte
présence de metteurs en scène et de chorégraphes
étrangers. C’est une ouverture que j’avais commencée
à La Comédie de Reims pour emmener le public
bien au-delà des frontières. Ça fait partie de mon
engagement de directeur face à une ville : montrer
que le théâtre peut être un vecteur de
transformation de la cité, peut venir la
développer, la révolutionner. Le théâtre n’est
pas un «à côté» réservé à une élite. La rencontre
avec l’œuvre, c’est le début de la liberté. Parce
que c’est la construction du jugement, de la critique,
de la sensibilité.
Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012
(interview dans son intégralité sur le site de La Coursive)
5
A
LES LARMES AMÈRES
DE PETRA VON KANT
LES LARMES AMÈRES
DE PETRA VON KANT
texte
RAINER WERNER
FASSBINDER
mise en scène
PHILIPPE CALVARIO
avec
MARUSCHKA DETMERS
JOSÉPHINE FRESSON
JULIE HARNOIS
PIERRE HÉLIE
ODILE MALLET
CAROLE MASSANA
ALIX RIEMER
traduction
SYLVIE MÜLLER
assistante
à la mise en scène
LOLA ACCARDI
conseils
scénographiques
AUDREY VUONG
costumes
AURORE POPINEAU
accessoires
MURIEL VALAT
lumière
JEAN-FRANÇOIS BREUT
son
ERIC NEVEUX
MURIEL VALAT
MER 18 AVRIL 20 H 30
JEU 19 AVRIL 19 H 30
VEN 20 AVRIL 20 H 30
DURÉE 1 H 40
THÉÂTRE VERDIÈRE
6
Au théâtre comme dans la vie, la passion est souvent un ogre dévastateur. Petra von Kant,
créatrice de mode au cœur du tumulte des années 80, tombe folle amoureuse de la jeune et
jolie Karin et en fait son élève, sa muse. Petra va s’enivrer de passion et se tuer d’en avoir
trop. Rainer Werner Fassbinder, l’immense auteur et cinéaste allemand, nous fait suivre du
coup de foudre à la démence, son amour ravageur. Jusqu’au crash final.
De Philippe Calvario, La Coursive a présenté la saison passée sa stimulante version du «Jeu
de l’amour et du hasard». En surdoué pressé, il s’empare de chaque pièce pour y apposer ses
désirs, ses angoisses et y offrir des rôles remarquables aux acteurs qu’il choisit. Au départ du
projet, Amira Casar était annoncée pour le rôle-titre, c’est aujourd’hui Maruschka Detmers
qui, pour son grand retour à la scène, incarne Petra la carnassière.
«Les Larmes amères de Petra von Kant» forme un remarquable portrait de femme,
contemporaine et destructrice. Un cauchemar sensuel habillé en haute couture.
Rencontre avec Philippe Calvario.
Pourquoi Fassbinder, pourquoi maintenant ?
PHILIPPE CALVARIO Parce que je travaille depuis quelque
temps à un cycle autour du couple, de la destruction
amoureuse. Fassbinder possède également une
radicalité dans l’écriture que l’on retrouve peu
aujourd’hui. Une sorte de poésie de la brutalité.
On sent que vous avez une certaine fascination pour
l’homme, le personnage que fut Fassbinder.
Déjà, il est mort à trente-sept ans, mon âge aujourd’hui.
Par son charisme, son tranchant, son regard et sa
compréhension très précise des êtres et de leurs
comportements… Fassbinder me séduit énormément.
Son œuvre est finalement un théâtre comportemental.
Fait-il partie des derniers dramaturges «géniaux»?
Il en existe encore! Wajdi Mouawad, Fabrice Melquiot,
Laurent Gaudé… Mais il faut savoir que les vraies
émergences sont difficiles à monter, les théâtres sont
plutôt frileux lorsque ces auteurs ne sont pas liés
directement à un metteur en scène. Koltès n’était, par
exemple, jamais monté avant Patrice Chéreau.
Passer des codes très normés de Marivaux à l’excès
moderne de Fassbinder, c’est un défi de metteur en scène.
Disons que les difficultés sont différentes. On peut
tricher avec Marivaux, se cacher derrière le langage
ou les costumes, avec Fassbinder, il faut être dans la
vérité absolue sinon ça sonne faux. Le spectaculaire,
comme chez Ibsen ou Strindberg, ne vient que par
cette vérité. Pour les acteurs aussi bien que pour le
metteur en scène.
Cette énergie terrible demande un fort engagement
émotionnel pour les actrices.
Et pour le metteur en scène! C’est une pièce extrême
et le jeu se doit d’être au diapason. Le texte renvoie
à cette dureté. C’est d’ailleurs, pour plusieurs raisons,
une des plus difficiles créations que j’ai faites.
Fassbinder avait écrit et créé «Les Larmes amères…»
pour son actrice fétiche, est-ce que vous montez vos
projets en pensant à tel ou tel comédien?
Je n’ai pas procédé de cette manière cette fois, non.
Sur d’autres projets, c’était le cas, comme Richard III
que j’ai imaginé pour Philippe Torreton ou Electre pour
Jane Birkin. Celui-là, je l’ai monté pour moi! Pour
raconter une part de moi-même…
Le metteur en scène doit-il gérer ce genre de
personnalité, de force d’acteur?
Ça ne se gère pas, ça se guide. C’est une sensation
formidable que de sentir les acteurs en accord total
avec son propre rythme et celui de la pièce.
«Les Larmes amères…» est-elle une pièce violente?
Oui, vraiment. Parce que le couple est violent. On y
côtoie l’excès, presque l’hystérie. Petra n’aime pas,
mais possède. C’est une passionnée, comme Phèdre,
mais c’est surtout une amoureuse aveugle, excessive.
Elle a donc une vision faussée de l’être aimé. Elle se
ment à elle-même, se trompe. Elle tombe par exemple
amoureuse de Karin en une seconde, comme si elle
décidait que ce serait elle et personne d’autre.
Presque un caprice!
la danseuse burlesque Dita Von Teese et je ressentais en
elle cet érotisme presque intouchable, castrateur.
Il existe aussi une relation mentor-disciple entre Petra et
Karin. C’est un aspect essentiel de la pièce selon vous?
C’est aussi une partie de mon histoire personnelle…
Petra fait même de Karin sa poupée, la métaphore de
la créatrice face à son mannequin. Petra von Kant est
la Méduse, par son regard elle veut transformer l’autre
en statue, le capturer. Karin est prisonnière de cette
étreinte.
Comment peut-on qualifier cette pièce?
Je crois que c’est une tragédie. L’unité de lieu est
respectée et l’immédiateté de Fassbinder apporte une
forme d’unité de temps. On se fout du temps qui
passe. L’unité d’action est le piège amoureux: Petra
raconte ainsi sa malédiction dès les premières
répliques, comment elle s’est fait leurrer par son mari.
Elle s’apprête alors à reproduire exactement la même
chose avec Karin. Elle se fait dévorer par l’amour et
son désir de possession.
Fassbinder construit un monde exclusivement féminin,
c’est quelque chose qui vous attirait?
Beaucoup. C’est très rare d’avoir une pièce
uniquement avec des rôles de femmes. C’est la femme
au pouvoir! La façon dont elles parlent des hommes
est aussi très acide envers la gente masculine.
On lui a pourtant reproché d’être misogyne.
C’est un point de vue… Le mien c’est surtout que très
peu d’auteurs donnent de si belles partitions à des
femmes. Il y a quelque chose de si captivant dans
l’état extrême des femmes… Jamais de tiédeur.
Votre Marivaux avait pris des accents «gainsbouriens»,
qu’allez-vous nous donner à entendre dans «Les Larmes
amères…»?
Ce sont plutôt des tubes cette fois-ci! Des artistes
des années 80 comme The Cure, Iggy Pop, Klaus Nomi,
Jessye Norman… Il y a des grandes bulles de musique,
des respirations. Mais chaque morceau renvoie à
quelque chose de sexuel, un lien vers l’érotisme…
également un trait caractéristique de Gainsbourg.
Comment avez-vous pensé le décor de la pièce?
Comme un atelier de créateur de mode. Avec toutes
ces statues, ces corps féminins pétrifiés que sont les
mannequins que l’on voit en vitrine des magasins. Ils
peuvent être vus également comme des miroirs de la
femme, avant de se transformer, dans le dernier acte,
vers une sorte de surréalisme à la Fellini.
L’esthétique rappelle aussi certains films d’Almodovar,
ce côté élégant et trash-chic.
Almodovar a cette capacité de raconter la violence
dans un décalage jouissif. Même dans ses œuvres plus
sombres, il possède toujours un rapport très
particulier à la lumière, à la couleur… Femmes au
bord de la crise de nerf est une de mes références.
Est-ce un décor dés-érotisé?
Ça m’évoque plutôt une sensualité glacée, un érotisme
froid, à l’allemande. Dans les costumes, j’ai voulu
marquer cette sensualité paradoxale, inatteignable mais
tellement attirante. J’ai travaillé au Casino de Paris avec
Y compris dans les costumes?
Ils sont très colorés, notamment une robe rouge d’une
puissance inouïe. Nous avons eu la chance d’être
habillés par un grand créateur pour les robes de Petra.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a du style!
Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012
Maruschka Detmers
Hollandaise de naissance, française de cœur et
de corps, Maruschka Detmers, se fait connaître
en tenant le rôle principal de «Prénom
Carmen» de Jean-Luc Godard (Lion d’or à la
Mostra de Venise). Elle mène alors une carrière
internationale sur grand écran, parvenant à
concilier le cinéma populaire de Claude Zidi à
l’exigence de Marco Ferreri ou Jacques Doillon.
Depuis quelques années, elle s’est éprise du
théâtre pour en faire sa nouvelle vie d’artiste.
7
I
L’EVEIL DU PRINTEMPS
Il fait nuit, un piano joue dans le lointain lorsque
monte une rumeur de préau. Voici qu’apparaissent
quatre demoiselles, écolières mécaniques. Elles lèvent
la jambe et s’éclipsent. Puis de jeunes mâles paradent
en culottes courtes… Ils s’appellent Melchior, Moritz,
Hänschen, Ernst ou Wendla et forment une bande
d’adolescents qu’on pourrait croiser aujourd’hui dans
un collège de Paris, Buenos Aires ou Genève, en proie
à une sexualité naissante et à son cortège de
questionnements.
L’EVEIL DU
PRINTEMPS
texte
FRANK WEDEKIND
mise en scène et
adaptation
OMAR PORRAS
avec
SOPHIE BOTTE
OLIVIA DALRIC
PEGGY DIAS
ALEXANDRE ETHÈVE
ADRIEN GYGAX
PAUL JEANSON
JEANNE PASQUIER
FRANÇOIS PRAUD
ANNA-LENA STRASSE
assistants
mise en scène
JEAN-BAPTISTE ARNAL
FABIANA MEDIN
compositeur
ALESSANDRO RATOCI
scénographie,
AMÉLIE
KIRITZÉ-TOPOR
costumes
IRÈNE SCHLATTER
perruques, maquillage
VÉRONIQUE NGUYEN
accessoires
LAURENT BOULANGER
son
EMMANUEL NAPPEY
lumière
MATHIAS ROCHE
JEU 10 MAI 20 H 30
VEN 11 MAI 20 H 30
DURÉE : 1 H 45
GRAND THÉÂTRE
8
Omar Porras, familier de La Coursive et dont on a pu
voir les jubilatoires Fourberies de Scapin la saison
dernière, se confronte avec L’Eveil du printemps à
un sujet intemporel et universel, l’adolescence et à
un auteur phare ayant fait scandale au XIXe siècle,
Frank Wedekind.
Le dramaturge allemand dénonce le puritanisme
coupable de la société qui répond par le silence,
l’hypocrisie, la morale et la répression aux réalités et
aux questionnements adolescents, vus comme
tabous: sexe, avortement, homosexualité ou suicide,
sans ambiguïté.
Comme toujours dans le travail du Teatro Malandro,
le chant et la musique tiennent une grande place. Car
finalement, quel langage traduit le mieux les
émotions adolescentes que la musique ? Explorant les
frustrations et désirs, les révoltes et découvertes de
l’adolescent appelé à devenir adulte, Omar Porras nous
entraîne dans un conte initiatique, un voyage vers les
contrées oubliées de l’enfance et des premières fois.
Les beaux spectacles sont des songes qui échappent à la nuit. Le metteur en scène
Omar Porras a rêvé «L’Eveil du printemps»; il y a croisé des spectres, il en a respiré
la brume. Son «Eveil» n’est pas seulement une merveille d’intelligence musicale,
de savoir-faire théâtral, de rythme maîtrisé, c’est une création qui fait date, dans
l’histoire d’Omar Porras, dans notre mémoire de spectateur. Alexandre Demdidoff, Le Temps
J
CENDRILLON
Joël Pommerat est sans conteste un des metteurs en
scènes les plus brillants et inventifs du moment. En
continuant d’aborder l’univers onirique du conte, il
creuse le sillon d’une œuvre ambitieuse et fait de son
théâtre un renouvellement permanent, un art total,
graphique, trouble, aux mots charnels.
Nous présentions à La Coursive son Pinocchio la
saison passée, c’est cette fois au mythe de Cendrillon
que cet auteur hors normes s’attaque. Après ce
spectacle, libéré des clichés, on ne regardera plus
jamais les fées et les princesses comme avant.
CENDRILLON
texte et mise en scène
JOËL POMMERAT
d’après le conte
CHARLES PERRAULT
avec
ALFREDO CAÑAVATE
NOÉMIE CARCAUD
CAROLINE DONNELLY
CATHERINE MESTOUSSIS
DEBORAH ROUACH
MARCELLA CARRARA
NICOLAS NORE
JOSÉ BARDIO
scénographie et lumière
ERIC SOYER
assistant lumière
GWENDAL MALLARD
costumes
ISABELLE DEFFIN
son
FRANÇOIS LEYMARIE
vidéo
RENAUD RUBIANO
musique
ANTONIN LEYMARIE
assistant mise en scène
PIERRE-YVES
LE BORGNE
MER 4 AVRIL 19 H 30
VEN 6 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 30
THÉÂTRE VERDIÈRE
10
représentations scolaires à partir de 10 ans
JEUDI 5 AVRIL 10 H et 14 H 15
VENDREDI 6 AVRIL 14 H 15
Si vous croyez connaître par cœur l’histoire de «Cendrillon», ce spectacle plein de charme risque
de vous prouver le contraire.
Hugues Le Tanneur, L’Express
Loin du bruit et des images prémâchées, c’est tout en poésie, en humour et en nuance que
Joël Pommerat secoue, toujours très fort, le regard du spectateur.
Judith Sibony, Le Monde
Impressionnant, beau, envoûtant, émouvant, très original, magistralement mené et
merveilleusement interprété, le conte fascine et bouleverse. Les enfants comme les adultes.
[…] Joël Pommerat réussit à être fidèle à lui-même, à être fidèle profondément à l’histoire
de «Cendrillon », et à tout renouveler, en même temps. […] Il est d’une liberté et d'une fidélité
époustouflantes. A chaque pas, il nous étonne. Il nous saisit. Il invente mille et une variations.
Il s’amuse.
Armelle Héliot, Le Figaro
D
One man show, seul en scène, solo… Qu’importe l’étiquette pourvu qu’on ait l’ivresse.
L’un se délecte des petits travers occidentaux, l’autre les brise un par un. L’un est ravi que le couscous soit devenu le plat
préféré des Français, l’autre adore détester ses contemporains. L’un est un poète jongleur de mots, l’autre est la dernière
perle noire de l’humour acide. L’un est aussi débonnaire que l’autre est nonchalant. Fellag et Gaspard Proust, deux styles,
deux tempéraments radicalement différents pour un même objectif: nous faire rire. Jouissifs!
GASPARD
PROUST
Dans le panorama humoristique hexagonal, Gaspard
Proust est un ovni qu’il serait vain de vouloir
comparer. Chevelure en bataille, sourire énigmatique,
Proust a tout du dandy misanthrope. Mais en scène,
c’est une tornade de mots destructeurs qui s’applique
minutieusement à démonter le politiquement correct.
Plus son humour est féroce, plus son écriture est
ciselée, subtile et diablement littéraire. Gaspard Proust
ne se connaît pas de limite: religion, maladie, sexe,
terrorisme, racisme, machisme… Aucun tabou ne lui
résiste. Pas de compromis. A chaque coup, son
insolence fait mouche et à la fin de l’envoi, il touche.
I
MAR 1717 AVRIL
MAR
AVRIL 20
20 HH 30
30 DATE SUPPLÉMENTAIRE
MER 18 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 30
GRAND THÉÂTRE
PETITS CHOCS DES
CIVILISATIONS / FELLAG
PETITS CHOCS
DES CIVILISATIONS
spectacle de et avec
FELLAG
mise en scène
MARIANNE EPIN
décor
SOPHIE JACOB
lumière
PHLIPPE LACOMBE
Il est plutôt bienveillant Fellag, insouciant mais
conscient, léger mais profond. Dans son théâtre,
l’absurde se frotte au burlesque, le politique au
poétique. Son propos virevolte avec délice dans toutes
les directions. Incroyable… le couscous est arrivé en
tête de toutes les recettes du Tour de France
culinaire… Partant de cet heureux constat, son
personnage organise un grand show pour livrer aux
Français les secrets de la préparation du couscous afin
de sceller «la fraternité retrouvée».
Comédien, humoriste et écrivain, Fellag collectionne
les prix depuis 1994, s’emparant du particulier pour
mieux toucher l’universel.
MAR 29 MAI 20 H 30
MER 30 MAI 20 H 30
DURÉE : 1 H 30
GRAND THÉÂTRE
11
I
BALLET DE
L’OPÉRA DE LYON
WORKWITHINWORK
chorégraphie
pour 16 danseurs
chorégraphie, décor
lumière
WILLIAM FORSYTHE
musique
LUCIANO BERIO
Duetti per due violini, vol. 1
(1979-83)
Il a craqué tous les codes de la danse et s’est affirmé
l’un des chorégraphes les plus talentueux de son temps.
William Forsythe, celui qu’on aime à voir comme
«le plus européen des chorégraphes américains», a
véritablement transformé la pratique du ballet pour
lui donner un élan nouveau, une réinvention vitale.
Un long compagnonnage associe le prestigieux Ballet
de l’Opéra de Lyon et William Forsythe, presque un
quart de siècle d’aventures communes, toujours en
quête de nouvelles pistes, d’ouverture et de curiosité.
Les deux pièces présentées dans cette soirée –
Workwithinwork et Quintett– sont emblématiques de
son œuvre: sections répétées, déformées, dispatchées
comme autant de variations déclinées sur un même
thème, séquences rapides comme des flashs. Une
danse qui se construit, s’anime et se désintègre sous
nos yeux, servie par de sublimes interprètes.
Presque un classique.
QUINTETT
costumes
STEPHEN GALLOWAY
répétitions
NOAH GELBER
QUINTETT
chorégraphie
pour 5 danseurs
chorégraphie, décor
lumière
WILLIAM FORSYTHE
musique
GAVIN BRYARS
Je cherche simplement à mener le ballet à
de nouvelles définitions de ses limites.
William Forsythe
QUINTETT
Jesus’blood never failed me yet
costumes
STEPHEN GALLOWAY
répétitions
STEFANIE ARNDT
STEPHEN GALLOWAY
THOMAS McMANUS
directeur du Ballet
de l’Opéra de Lyon
YORGOS LOUKOS
MER 11 AVRIL 20 H 30
JEU 12 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 25
GRAND THÉÂTRE
WORKWITHINWORK
12
WORKWITHINWORK
O
LE ROI PENCHÉ
«On l’appelait le Roi penché
car son corps immense était toujours plié.
Sa tête était alourdie par sa couronne
et son regard avait perdu la possibilité
de quitter le sol pour aller au ciel.»
LE ROI PENCHÉ
chorégraphie
pour 2 danseurs
et 1 conteur
chorégraphie
CAROLYN CARLSON
avec
MAXIM KOPISTKO
GUILHEM ROUILLON
CRISTINA SANTUCCI
ou CÉLINE MAUFROID
assistants
chorégraphiques
HENRI MAYET
JACKY BERGER
musique originale
et voix masculine
RENÉ AUBRY
voix féminine
JOËLLE KOUNDÉ
dramaturgie, textes,
chansons
MARIE DESPLECHIN
conseil littéraire
HÉLÈNE DE TALHOUËT
images et
scénographie
STÉPHANE VÉRITÉ
production d’images
ROMAIN SOSSO
lumière
STÉPHANE VÉRITÉ
assisté de
THIERRY SCHOUTETEN
costumes
CHRYSTEL ZINGIRO
accessoires FIFI
MER 23 MAI 20 H 30
JEU 24 MAI 19 H 30
DURÉE : 50 ’
THÉÂTRE VERDIÈRE
Pour sa deuxième création jeune public, la chorégraphe
Carolyn Carlson a choisi l’univers du conte et les
mots de l’écrivain Marie Desplechin. Il était une fois
un homme bossu à qui le ciel avait offert une
magnifique petite fille. Pour la protéger des regards,
l’aimant bossu l’élève à la lumière de la lune. Mais les
oiseaux de nuit répandent la nouvelle jusqu’au Roi
penché, recroquevillé par l’avidité des biens terrestres.
Il sera prêt à tout pour s’approprier la demoiselle.
Entre effets visuels et vidéo léchée, entre la musique
aérienne du complice René Aubry et le vocabulaire
dansé de la reine Carolyn Carlson, Le Roi penché est
un cadeau. Un cadeau magique et frissonnant de
poésie. La poésie universelle du geste.
représentations scolaires à partir de 10 ans
MARDI 22 MAI 14 H 15
JEUDI 24 MAI 14 H 15
VENDREDI 25 MAI 10 H et 14 H 15
Née en Californie, Carolyn Carlson est une
nomade. Danseuse chez le maître Alwin
Nikolais à New York, à l’Opéra de Paris,
l’infatigable voyageuse poursuit sa quête
depuis quatre décennies.
Elle a créé plus d’une centaine de pièces et, en
2006, son œuvre fut couronnée par le premier
Lion d’Or jamais attribué à un chorégraphe par
la Biennale de Venise.
Carolyn Carlson continue de marquer la danse
de son pas léger et profond.
13
L
L’Italie est à l’honneur avec deux exceptionnels concerts.
Au programme, la divine comédie de l’Arte del Mondo célébrera Vivaldi, exalté par la harpe lumineuse de Xavier de Maistre.
Point de masques, costumes ou tricornes sur le plateau mais une thématique musicale autour du Carnaval de Venise,
festive et pleine d’imagination. Quand Arlequin se cache dans les notes d’un orchestre classique… Arte del Mondo sera
dirigé par l’enthousiaste chef allemand Werner Ehrhardt.
Loin des clichés qui associent trop facilement l’instrument aux créatures célestes, la harpe n’est pas seulement cet
engin diaphane réservé aux séraphins des tableaux ou aux demoiselles de bonne famille. Allure racée et regard franc,
Xavier de Maistre redéfinit totalement l’image de la harpe et fait figure de nouvelle étoile au firmament des solistes
internationaux. Premier musicien français à être admis dans l’Orchestre Philharmonique de Vienne, il est considéré par
beaucoup comme le meilleur harpiste du monde, son jeu virtuose rivalisant avec succès avec les sonorités du piano.
Pour la venue de l’ensemble Arte del Mondo, Xavier de Maistre a décidé d’offrir la veille, chose peu commune, un récital,
seul, dans le Théâtre Verdière. Entre élégance et tempérament de feu, un moment de grâce.
JEU 12 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 20
THÉÂTRE VERDIÈRE
XAVIER
DE MAISTRE
Programme du récital
ANTOINE FRANSISQUE Pavane et Bransles
GIOVANNI BAPTISTA PESCETTI Sonata en ut mineur
FRANCISCO TARREGA Recuerdos de la Alhambra
ELIAS PARISH Alvars Mandoline
CARLOS SALZEDO Chanson dans la Nuit
MANUEL DE FALLA
Danse espagnole n°1 (La Vida Breve)
ENRIQUE GRANADOS Valses Poeticos
ANDRE CAPLET Divertissement à la Française
Divertissement à l’Espagnole
BEDRICH SMETANA Moldau
ARTE DEL MONDO &
XAVIER DE MAISTRE
Orchestre de
9 musiciens
direction
WERNER EHRHARDT
harpe
XAVIER DE MAISTRE
VEN 13 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 20
GRAND THÉÂTRE
14
Programme
ANTONIO VIVALDI
Ouverture de « L’Olimpiade » RV 725
Concerto en sol Majeur opus 7 n° 2 RV 299
GIOVANNI SAMMARTINI Sinfonia en la Majeur
ALESSANDRO MARCELLO Concerto en ré mineur
FRANCESCO DURANTE
Concerto a Quattro en fa Majeur
ANTONIO VIVALDI
Concerto en ré Majeur RV 93
Concerto en ré « L’Hiver » des « Quatre Saisons »
W
P
La musique, faut-il encore le rappeler, ne connaît pas de frontière.
Du jazz andalou à la rumba congolaise, il n’y a qu’un pas! De danse, forcément…
CHANO DOMINGUEZ
CHANO DOMINGUEZ
piano
MARIO ROSSY
basse
BLAS CORDOBA
voix, percussions
MANUEL MASAEDO
percussions
JEU 19 AVRIL 20 H 30
DURÉE : 1 H 30
GRAND THÉÂTRE
Wynton Marsalis dit de lui qu’«il est un des dix
meilleurs musiciens du monde». Ça vous pose un
homme! En plus de partager l’affiche avec le grand
Wynton au Lincoln Center de New York, Chano
Dominguez s’amuse en virtuose avec Tito Puente, joue
avec Herbie Hancock à La Havane ou détricote le
rythme avec le batteur Jack DeJohnette…
Natif de la belle Cadix et pétri d’influences flamenco,
Chano Dominguez aime à brouiller les pistes. A
l’image de son dernier album, Piano Iberico, traversé
d’une excitante fusion des genres entre jazz latin,
flamenco et afro-cubain, il continue de construire un
style, moderne et chaleureux. Sur scène éclate alors
toute son énergie, vibrante et bariolée. Son nouveau
concert, Flamenco Sketches, rend hommage au disque
Sketches of Spain de Miles Davis. La classe andalouse.
STAFF BENDA BILILI
LÉON RICKY LIKABU
MAKODU, chant
COCO NGAMBALI
YAKALA,
guitare, chant
THÉOPHILE
NSITUVUIDI NZONZA
guitare, voix
KABOSE KABAMBA
KASONGO, voix
DJUNANA TANGA
SUELE, voix
CAVALIER KIARA
MAYINGI, basse
ROGER LANDU
SATONGE, voix, satongé
MONTANA KINUNU
NTUNU, batterie
AMALPHI KETIKILA
MASSAMBA, guitare
RANDY MAKANA
KALAMBAYI
percussions
Attention sensation! Tout droit venu des rues de
Kinshasa, le Staff Benda Bilili livrera pour deux
soirées son funk fiévreux mâtiné de rumba endiablée.
Sur scène, les lions de Kinshasa ont un appétit d’ogre,
ils bousculent tout, donnent tout, s’enflamment,
dansent sur deux roues, s’amusent. Abimés par la vie,
échoués dans les rues, le Staff Benda Bilili a trompé
le destin grâce à la musique et à une incroyable fureur
de vivre. Fauteuils roulants customisés, instruments
inventés, il était une fois une bande de musiciens au
rythme sans égal qui troquent les trottoirs de la
capitale de la République du Congo pour les scènes
des plus grands festivals d’Europe. Benda Bilili –
littéralement «regarde au-delà des apparences»–
c’est Très Très Fort!
LUN 14
14 MAI
MAI 20
20 HH 30
30
DATE SUPPLÉMENTAIRE LUN
MAR 15 MAI 20 H 30
DURÉE : 1 H 30
GRAND THÉÂTRE
15
FESTIVALS
MAI
AVRIL
19H 30
20 H 30
RÉSERVATIONS OUVERTES
DURÉE 1 H 30 THÉÂTRE JEUNE PUBLIC
CALACAS
17 représentations
DU 28 AVRIL AU 20 MAI
ME 4 AVRIL
JE 5 AVRIL
20 H 30
20 H 30
RÉSERVATIONS OUVERTES
DURÉE 1 H 55
THÉÂTRE
GRAND THÉÂTRE
VICTOR
OU LES ENFANTS AU POUVOIR
TARIFS PARTICULIERS (de 34 € à 22 €)
RÉSERVATIONS OUVERTES
DURÉE 1 H 30
THÉÂTRE EQUESTRE
SOUS CHAPITEAU À LAGORD
ME 4 AVRIL
VE 6 AVRIL
THÉÂTRE VERDIÈRE
CENDRILLON
ME 11 AVRIL
JE 12 AVRIL
DANSE
JE 12 AVRIL
MUSIQUE
THÉÂTRE VERDIÈRE
20 H 30
RÉSERVATIONS OUVERTES
DURÉE 1 H 20
2 e FESTIVAL RE MAJEURE
L’EVEIL DU PRINTEMPS
XAVIER DE MAISTRE
JE 10 MAI 20 H 30
VE 11 MAI 20 H 30
RÉSERVATIONS MA 10 AVR JE 26 AVR
DURÉE 1 H 45
THÉÂTRE
GRAND THÉÂTRE
20 H 30
20 H 30
RÉSERVATIONS OUVERTES
DURÉE 1 H 25
GRAND THÉÂTRE
BALLET DE L’OPÉRA DE LYON
17 AU 20 MAI
ARTE DEL MONDO &
XAVIER DE MAISTRE
MUSIQUE
RÉSERVATIONS MA 17 AVR ME 2 MAI
LES LARMES AMÈRES
DE PETRA VON KANT
ME 18 AVRIL 20 H 30
JE 19 AVRIL 19 H 30
VE 20 AVRIL 20 H 30
DURÉE 1 H 30
RÉSERVATIONS MA 20 MARS ME 4 AVR
DURÉE 1 H 40
THÉÂTRE
GASPARD PROUST
RÉSERVATIONS MA 20 MARS JE 5 AVR
DURÉE 1 H 30
JAZZ
CALACAS
17 représentations
DU 28 AVRIL AU 20 MAI
TARIFS PARTICULIERS (de 34 € à 22 €)
RÉSERVATIONS OUVERTES
DURÉE 1 H 30
THÉÂTRE EQUESTRE
DANSE
28 e FRANCOFOLIES
DE LA ROCHELLE
MA 29 MAI 20 H 30
ME 30 MAI 20 H 30
GRAND THÉÂTRE
20 H 30
RÉSERVATIONS ME 2 MAI MA 15 MAI
DURÉE 1H 30
TA RIFS
JE 19 AVRIL
DURÉE 50 ’
PETITS CHOCS
DES CIVILISATIONS
non numéroté
GRAND THÉÂTRE
CHANO DOMINGUEZ
GRAND THÉÂTRE
THÉÂTRE HUMOUR
THÉÂTRE
CARTE CARTE
NORMAL COURSIVE COURSIVE
– 26 ANS
23€
27 €
31 €
40 e FESTIVAL INTERNATIONAL
DU FILM DE LA ROCHELLE
29 JUIN AU 8 JUILLET
www.festival-larochelle.org
LE ROI PENCHÉ
RÉSERVATIONS MA 24 AVR ME 9 MAI
20 H 30
20 H 30
RÉSERVATIONS MA 20 MARS ME 4 AVR
DURÉE 1 H 30
MUSIQUE DU MONDE
ME 23 MAI 20 H 30
JE 24 MAI 19 H 30
SOUS CHAPITEAU À LAGORD
MA 17 AVRIL
ME 18 AVRIL
LU 14 MAI 20 H 30
MA 15 MAI 20 H 30
THÉÂTRE VERDIÈRE
DURÉE 1 H 25
GRAND THÉÂTRE
20 H 30
RÉSERVATIONS OUVERTES
THÉÂTRE VERDIÈRE
VE 13 AVRIL
GRAND THÉÂTRE
STAFF BENDA BILILI
17 €
20 €
26 €
13€
16 €
22€
OUVERTURE DES RÉSERVATIONS
CARTE LA COURSIVE :
GUICHET TOUT PUBLIC :
11 AU 15 JUILLET
www.francofolies.fr
Sous chapiteau /// Places numérotées
à Lagord, Zone d’activités Les Greffières /// Entrée nord de La Rochelle
Restauration sur place (réservations à partir du 2 avril au 05 46 51 54 02/03)
k
17 représentations du 28 avril au 20 mai 2012
à 20 h 30, sauf le dimanche à 17 h (durée 1 h 30)
samedi
28 avril
5 mai
12 mai
19 mai
dimanche
29 avril
6 mai
13 mai
20 mai
lundi
30 avril
7 mai
mardi
15 mai
mercredi
2 mai
9 mai
16 mai
vendredi
4 mai
11 mai
18 mai
k
réservations
4à La Coursive, par téléphone 05 46 51 54 02/03
4sur le site www.la-coursive.com
tarif normal
34 €
tarifs réduits 28 € Adhérent La Coursive / Groupe minimum 50 personnes
Adhérent scènes nationales de la région et Gallia Théâtre Saintes
18
25 €
Jeune moins de 26 ans / Demandeur d’emploi
22 €
Adhérent moins de 26 ans / Adhérent demandeur d’emploi
CALACAS
conception, scénographie et mise en scène
BARTABAS
décors et costumes
LAURENCE BRULEY
masques
CÉCILE KRETSCHMAR
conseiller musical
JEAN PIERRE DROUET
avec
CAVALIERS
LAURENCE DIROU
MICHAEL GILBERT
NOUREDDINE KHALID
MATHIAS LYON
GAËLLE POLLANTRU
ETIENNE REGNIER
ALICE SEGHIER
MESSAOUD ZEGGANE
MUSICIENS
SÉBASTIEN CLÉMENT
FRANÇOIS MARILLIER
percussionnistes
PEPA et LUIS TOLEDO
chinchineros
CHEVAUX
ANTONETE, ARRUZA,
BELMONTE, BOMBITA,
CAGANCHO, CHAMACO,
CHICUELO, CONCHITA,
CITRON, DOMINGUIN,
EDWIN, EL CORDOBES,
EL GALLO, EL SORO,
EL VITI, MAJECTIC
NARAV, ESPARTACO,
JOSELITO, LOBERO,
MANOLETE, MANOR,
MANZANARES,
NIMENO, PAQUIRI,
PHARE OUEST,
TARZAN, CALACAS,
POSADA
assistante à la
mise en scène
ANNE PERRON
D
CALACAS
ZINGARO, L’UTOPIE AU GALOP
Depuis vingt-cinq ans, à la piste comme à l’écran, Bartabas nous offre en partage son intimité
poétique avec les chevaux, guidé par des musiques aux racines profondes. «Chimère» (1995),
«Eclipse» (1999), «Triptyk» (2001), «Loungta» (2004), «Battuta» (2007), toutes ces
créations ont été présentées par La Coursive sur le territoire rochelais, à Aytré, ainsi que le
«Lever de soleil» à l’Ile d’Aix (2007). Cette année, la grande toile et les écuries s’installeront
à Lagord.
Zingaro est un paradoxe. Un sublime paradoxe entre
notre temps, accéléré, bruyant, confus et un mode de
vie à part, nomade et rythmé par la vie de l’animal,
un quotidien réglé sur le pas du cheval. Une
contradiction magnifique nichée parmi les tours
sévères d’Aubervilliers, dans le 93, où un village
d’irréductibles éleveurs de chevaux et attrapeurs de
rêves pousse là depuis près de vingt ans, comme une
oasis. Roulottes et caravanes y côtoient les écuries
et deux immenses dômes de bois signés Patrick
Bouchain se dressent fièrement dans la grisaille de
l’hiver. Bartabas et sa troupe sont les derniers
nomades, Comanches des temps modernes avec leur
camp de base hivernal sur les contreforts de la colline
d’Aubervilliers. Au printemps, la tribu se met en
branle, charge son long convoi, embarque ses chevaux
pour partir sur les routes du monde. Pas de frontière
pour ces migrateurs, juste une vaste plaine à l’herbe
grasse où tout devient possible. Une utopie.
Cette année avec Calacas, dernière création du
chamane Bartabas, c’est par La Rochelle que débute
leur périple. Plongée dans le monde de Zingaro à
travers sa nouvelle excursion, Calacas, valse mexicaine,
festive et colorée.
19
RENCONTRE AVEC BARTABAS
Impressionnant, il peut le paraître. Pressé, il en a souvent l’air. Attentif et touchant,
Bartabas l’est, sans aucun doute. Oui, il est comme ça Bartabas, fait de sueur, d’esprit et de
sang, fort en gueule et tout en pudeur, instinctif, animal et sans concession.
Pourquoi redevient-on enfant lorsqu’on met les pieds
sous un chapiteau de Zingaro?
BARTABAS Parce que c’est un univers à part, un lieu de
spectacle et un lieu de vie. Même si le mot est un peu
galvaudé, on entre dans un univers artistique tout
comme dans une poésie de vie. C’est intéressant parce
que la poésie qui se dégage du Fort d’Aubervilliers
vient du fait qu’aucune règle urbanistique n’a fait
pousser ces cabanes, ce sont les gens de la troupe qui
ont construit leurs habitations. Rien ne choque, pas
d’architecte, chacun est venu avec ses envies, sa culture.
Zingaro, aux pieds des tours, dans le 93, c’est un peu
un village d’irréductibles!
C’est vrai. Et ça fonctionne comme ça depuis vingt ans.
Vous avez inventé un art, le théâtre équestre, où l’on
écoute, on sent, on touche presque. C’est un théâtre
de sensations?
C’est ce qui caractérise mes spectacles, faire appel à
tous les sens, olfactifs, visuels… physiques, en somme.
Pour «Calacas», vous êtes parti de la musique, comme
il est coutume dans chacune de vos créations. Plus
particulièrement d’une envie de rythme, en recrutant
ces fameux chinchineros chiliens?
Je voulais surtout travailler autour de la danse
macabre. La musique vient dans un second temps, pour
une raison très simple: sur chaque spectacle, les
musiciens ne font pas partie de la compagnie mais du
projet. Il faut donc les dénicher, aller les chercher pour
les embarquer pendant deux ou trois ans –une tranche
de vie–, régler les histoires de papiers… tout ça prend
au moins un an. Généralement, je vais les rencontrer
avant même de commencer les répétitions. C’est pour
ça que je dis souvent que je suis obligé de débuter par
la musique, de la définir et de chercher des musiciens
en conséquence. Calacas est un peu à part parce que
j’ai mélangé musique enregistrée et vivante. Il y a
une section rythmique qui est «live», deux
percussionnistes français et les chinchineros chiliens, et
comme j’avais envie de musiques traditionnelles très
anciennes du Mexique, de la fanfare aux chants indiens
20
et chamaniques, il fallait des formes enregistrées. Les
musiques que j’utilise sont souvent chantées par des
vieux, et finalement presque disparues.
«Calacas» est un spectacle foisonnant de couleurs. Vos
influences viennent également de la peinture?
Ma principale source d’inspiration est le travail du
dessinateur mexicain José Posada. Ses caricatures,
d’ailleurs utilisées pour l’affiche du spectacle (signée
Ernest Pignon-Ernest), illustrent parfaitement ce que
je voulais: une danse macabre, festive et colorée,
mâtinée de critique sociale. Puis il y a des influences
graphiques plus enfouies, plus personnelles, dont je
m’inspire depuis longtemps et qu’on peut retrouver
dans le spectacle: Goya, James Ensor, Basquiat…
Chaque spectateur y plaque ensuite son propre
imaginaire… On peut aussi tout aussi bien voir du Tim
Burton dans «Calacas»!
C’est le propre des spectacles de Zingaro et finalement
le but de chaque création, d’emmener les gens vers
un univers tout en laissant ouvertes les portes de
l’imagination, de proposer des émotions où chacun
puisse se retrouver. C’est pour ça qu’aucun spectacle
de Zingaro n’est narratif. Ce sont plutôt des moments,
des touches, suffisamment libres pour que chacun
vienne s’y incruster et les faire vivre. C’est pour moi la
nature même d’une œuvre d’art. Elle n’existe et ne
puise sa force qu’à travers celui qui la regarde. Le fait
de travailler avec les chevaux participe d’autant plus
à cet imaginaire que le cheval ne fait plus du tout
partie du quotidien des gens mais reste très ancré dans
l’inconscient collectif, sous des formes extrêmement
diverses. Des gravures de l’école où l’on voit des rois
à cheval, un symbole de noblesse, ou au contraire des
chevaux de course; le cheval guerrier aussi, emblème
de puissance ou bien le côté sauvage et l’image de
liberté qu’il dégage. Le cheval polarise l’inconscient.
Y a-t-il alors un côté anachronique à travailler avec ce
compagnon millénaire?
A Zingaro, notre manière de vivre est déjà anachronique!
On se rend compte que nous sommes détenteurs d’un
savoir-faire, d’un métier qui est en voie de disparition.
Peut-être y a-t-il un aspect un peu nostalgique dans
les spectacles à cause de ça, même dans les plus
joyeux… On défend aussi des valeurs, des valeurs
essentielles pour moi. L’exemple de Zingaro, même
sans parler des spectacles, représente quelque chose.
Une intransigeance. Je n’ai jamais accepté de faire une
publicité par exemple. Sous prétexte de rester dans
l’air du temps, on ne peut pas faire n’importe quoi.
C’est presque une profession de foi.
Notre éthique est fondamentale, elle fait sens car c’est
une éthique de vie. Tous les gens qui vivent ici la
respectent, défendent ces valeurs, savent qu’ils se
battent pour quelque chose, moi compris. C’est aussi
pour ça que Bartabas n’est pas mon vrai nom,
évidemment. Avoir choisi ce nom-là veut dire que je
n’existe qu’à travers mon travail à Zingaro. Ma
personne est mise de côté. C’est la même chose pour
les gens de la compagnie, qui partagent tous leur vie
ici. Il faut que ça vaille le coup. Rien ne doit venir
galvauder ça.
C’est aussi un travail d’une très grande exigence.
Extrêmement astreignant, oui. Si on doit compter le
nombre d’heures nécessaires pour arriver à créer ce
spectacle, et qu’il faut encore pour l’entretenir et faire
qu’il existe, c’est monstrueux. Ça fait aussi partie du
combat. On sait qu’on fait un spectacle qui coûte très
cher, parce que travailler avec des chevaux coûte très
cher, en argent comme en engagement et en même
temps, on ne veut pas proposer des places hors de
prix. Sa fragilité, sa rareté, font aussi partie des
valeurs de Zingaro.
Zingaro est une utopie réaliste?
Réaliste parce qu’elle existe. On doit sans cesse se
projeter vers l’avant pour continuer à faire vivre la
compagnie. C’est là encore un enjeu éthique. On ne
s’endort jamais sur une formule commerciale que l’on
vendrait à tour de bras pour faire de l’argent. On
remet en jeu l’existence de Zingaro à chaque
spectacle, un peu comme une partie de poker, en
essayant de surprendre les gens autant que nousmêmes, de nous faire progresser. Ça paraît être un truc
courageux mais c’est surtout indispensable de se
réinventer. C’est une prise de risque perpétuelle qui
nous motive, qui nous fait aller plus loin dans notre
recherche, dans notre travail avec les chevaux.
En quoi la personnalité du cheval influence-t-elle le
contenu d’un spectacle?
Ça va plus loin, sa présence même modèle le contenu.
Certaines scènes n’existent que parce que c’est ce
cheval-là, ou celui-ci. Mes outils de travail sont le
matériel humain qu’est la compagnie et le matériel
équin. Par exemple, le fait d’avoir un troupeau de
vingt chevaux noirs et blancs va amener la farandole
que l’on peut voir à la fin de Calacas. Je ne vais pas
acheter ni louer vingt chevaux pour faire ça, c’est
parce qu’ils sont déjà là que ce tableau existe. Si on
affine, il y a même certaines séquences où la
technique de marche du cheval, son rythme, va
construire une scène. Les chevaux participent à la
création au même titre qu’un cavalier.
Leurs humeurs également?
C’est différent. Notre métier est de faire des chevaux
des «professionnels». On les entraîne d’une manière
très rigoureuse, dans le respect de leur intégrité
physique et psychologique, justement pour qu’ils
s’expriment comme professionnels. Mais après, ils
sont comme les gens, il faut qu’ils soient heureux.
Le cheval et son cavalier ressemblent à un vrai couple
de danseurs…
Ils sont partenaires, au même titre qu’un homme et
une femme. La relation qu’a un cavalier avec son
cheval est très personnelle. Une fois que les couples
sont décidés, chacun gère sa relation avec son cheval,
l’entraîne. Quelle que soit la discipline, que ce soit
un travail en liberté, de la voltige ou du dressage,
c’est un couple. Tout est basé sur la confiance
réciproque.
Est-ce que vous vous amusez en créant un spectacle?
Encore heureux, sinon on ne le ferait pas ! Après, rien
n’est jamais acquis, rien n’est facile. Bien sûr on a des
problèmes, comme tout le monde, un manque de
confiance en soi, comme tout créateur. Deux jours
avant la première, ces angoisses-là sont bien
présentes, croyez-moi. Mais je n’ai pas spécialement
envie d’en parler!
Est-ce que «Calacas» est votre spectacle le plus aérien?
Il paraît oui. C’est parce qu’il y a des disciplines
nouvelles, des choses que l’on n’a jamais faites
comme les cavaliers accrochés et volants. Calacas
alterne aussi entre moments joyeux et émotion. Je
21
qu’il représente pour vous?» Ce genre de choses, sans
orienter la discussion par rapport à mon travail. Cette
accumulation de récits me nourrit inconsciemment.
pense qu’on touche là l’essence de Zingaro. Chimère et
Eclipse étaient déjà dans cette émotion, Battuta plus
dans une ronde folle, à cent à l’heure, Calacas caresse
ces deux aspects. Chaque spectacle a sa propre
respiration, son rythme et finalement, aucun ne se
ressemble. Et puis l’espace scénique, qui représente
le ciel et la terre, participe également à cette
impression. Au niveau scénographie, c’est certainement
ce que j’ai fait de plus audacieux.
Cette scénographie est un défi un peu fou, non?
Encore plus en tournée. Le gradin du chapiteau
sera plus grand qu’à Aubervilliers, la scénographie
impressionnera davantage.
Et La Rochelle va donc «essuyer les plâtres» du
nouveau chapiteau!
Nous sommes très contents de débuter la tournée
là-bas! Il faut une sacrée dose de confiance et
d’amitié avec vos équipes pour le faire. La Rochelle
fait partie des quelques villes en France, avec Avignon,
Lyon et Paris où l’on a joué pratiquement tous nos
spectacles, où l’on a construit une vraie relation de
fidélité avec le public, une relation passionnante.
La Rochelle connaît Zingaro, notre parcours, notre
évolution. J’y vais toujours avec plaisir.
Surprendre à chaque fois le public fait partie des choses
essentielles pour vous?
C’est le jeu, oui! Zingaro se doit d’être différent et
pareil en même temps. Le public va retrouver ce qui
fait l’âme de Zingaro et découvrir aussi des choses
nouvelles. A Aubervilliers comme à La Rochelle, les
gens viennent presque comme s’ils venaient chez
quelqu’un. C’est très particulier. Par exemple, j’ai
souvent vu des spectateurs revenir au même spectacle
plusieurs fois mais avec des gens nouveaux. Un film
ou une pièce, on le conseille, j’ai l’impression qu’un
spectacle de Zingaro, on l’accompagne, on y emmène
ses amis pour le plaisir de leur faire découvrir.
Après le Tibet, les Balkans ou l’Inde, c’est la première
fois que vous abordez l’Amérique du Sud?
Oui. C’est un nouveau voyage, un voyage imaginaire,
inspiré de peintures, de lectures… Je ne vais d’ailleurs
dans les pays concernés que pour rencontrer les
musiciens. Pour Calacas, j’ai fait pendant un an des
entretiens avec des gens pour qu’ils me parlent de leur
Mexique. «Pourquoi aimez-vous le Mexique, qu’est-ce
22
La mort est cachée dans nos sociétés occidentales,
depuis deux siècles, on l’éloigne. C’est ce qui vous a
poussé à vous pencher sur les Danses Macabres?
Comme les Danses Macabres sont des tableaux d’origine
européenne au départ, on aurait tout aussi bien pu
choisir de s’intéresser au Moyen Age. L’idée est de
danser avec la mort. J’avais envie d’un spectacle où ce
sont les chevaux qui représentent la vie, où les hommes
sont désincarnés, réduits à l’état de squelettes.
Désincarnés mais pas déshumanisés!
C’est vrai oui. Parce qu’ils sont très drôles aussi. C’est
marrant parce que la personnalité des cavaliers ressort
fortement au final, alors qu’on ne voit pas leur visage.
Dans la création, travaillez-vous justement en fonction
de ces individualités, sans leur donner réellement de
rôle, à l’inverse du théâtre?
Oui, parce que chacun va répondre à une question
de manière différente, va essayer des choses bien
distinctives, qui lui sont propres. Et puis je connais
la plupart depuis longtemps, ça facilite le travail.
Le mot «Calacas» est composé de sept lettres, comme
tous vos précédents spectacles. Doit-on y lire une
signification particulière?
J’ai commencé à le faire sans le vouloir jusqu’à ce
qu’un journaliste me le fasse remarquer! Mes films et
mes spectacles ont tous sept lettres. Je n’y prêtais pas
attention au départ et puis maintenant, c’est plus un
jeu qu’autre chose.
Vos spectacles sont à la fois intemporels et universels,
vous vous en rendez compte?
C’est la force de Zingaro. Pour moi, il n’y pas d’un côté
le théâtre intellectuel et de l’autre le théâtre
populaire. Il y a des œuvres fortes et des œuvres plus
faciles. Ou ratées, ça peut arriver... Une œuvre forte
peut plaire à tous et doit s’adresser à tous. C’est
d’autant plus vrai pour Zingaro que je ne m’appuie
pas sur le langage intelligible. Un grand tableau
impressionne tout autant les spécialistes de peinture
que les novices. Justement parce qu’il est universel.
D’ailleurs les grandes œuvres contemporaines se sont
profondément inspirées des traditions, de Picasso au
Sacre du Printemps, pour moi la pièce musicale la plus
emblématique du XXe siècle, complètement empreinte
de chamanisme et de musique traditionnelle russe.
C’est le propre de l’art que de rebondir sur les traditions
ancestrales, de manière plus ou moins consciente.
Zingaro, c’est l’œuvre d’une vie?
C’est une vie, tout simplement. Comme toutes, elle
s’arrêtera un jour. Elle n’existera alors que dans la
mémoire de ceux qui ont croisé son chemin.
Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012
« VIVA LA MUERTE » !
Ce qu’en dit la presse…
Baroque, foutraque, dionysiaque, bachique, endiablé, sarcastique, comique, cette pompe funèbre
fait du cercueil un tapis volant.
Michel Onfray, Le Point
«Calacas», c’est du très grand Zingaro, fiançant bouffonnerie et douleur. Loufoque et tristesse.
Elan vital des chevaux et crânes ricanants. Vous ne contrôlez plus rien, c’est parti, le spectacle vous
embarque. Farandole, images, tableaux, costumes, lumières, chevaux, chinchineros, et vous, enfants
ou vieux, claquant de santé ou déjà un peu rongé par le mal, vous, vous disposez. Cela s’appelle
le théâtre.
Francis Marmande, Le Monde
Bartabas nous plonge dans une mort-farce, une mort ricanante et libératrice qu’incarne à merveille
la culture populaire mexicaine.
Fabienne Pascaud, Télérama
Les rires clairs des enfants, les frissons des adultes, le tourbillon vertigineux des cavaliers virtuoses,
tout fait de «Calacas» un enchantement.
Armelle Héliot, Le Figaro
«Calacas» est au-delà du cirque, du théâtre équestre, du théâtre tout court: une cérémonie
grandiose et gaie, qui provoque l’émotion muette et la transe. Quand les chevaux piétinent Dieu
et le Diable… Bartabas a gagné son combat: la mort est morte. Viva la muerte !
Philippe Chevilley, Les Echos
Le centaure universel mène une danse endiablée avec la mort au rythme des fabuleux tambours
mexicains, des orgues de Barbarie et des glouglous de dindons. Jamais les chevaux n’ont été plus
libres, plus vivants.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur
Ce spectacle baroque dans son mélange détonnant de grave et de gaillard, d’enjoué et d’inquiétant
se révèle de bout en bout une fête magnifique, débordante de vie à couper le souffle, à illuminer
les regards.
Gilles Méreuze, La Croix
23
LA MORT LEUR VA SI BIEN…
Ils sont cachés derrière les masques d’une mort rieuse,
Messaoud et Mickaël, portraits de deux cavaliers «historiques» de Zingaro.
MESSAOUD, LE TOUAREG VOLANT
C’est en 1996, pour le spectacle Eclipse que Messaoud
débarque à Aubervilliers. Mais c’est au sud du Maroc,
dans la province de Merzouga où se mélangent
Touaregs et Berbères, qu’il grandit et fait ses
premières classes équestres. Ses parents vivaient sous
la tente et Messaoud est de fait bercé par l’esprit du
nomadisme qui, de génération en génération, coule
dans les veines familiales. On ne croise pas beaucoup
de chevaux dans le Sahara, plutôt des mules ou des
dromadaires… sauf lorsque débarque un tournage de
film. Les paysages de la Mer de Sable fascinent les
occidentaux et le jeune Messaoud se glisse, à quatorze
ans, dans la foule des figurants, croisant dans le
désert les loges-caravanes d’Andie McDowell ou JeanPierre Cassel. C’est pour une grosse production
américaine qu’on lui propose de monter à cheval
pour la première fois. «C’était la catastrophe rigolet-il, je me suis fait embarquer sur trois kilomètres!
Mais j’étais tellement fasciné par le cheval, par la
vitesse et l’adrénaline, que je suis revenu le lendemain.»
Ainsi commence certaines histoires d’amour, sur un
joli hasard. Messaoud part ensuite à La Roseraie,
l’Académie équestre du Maroc basée à Marrakech,
qui fermera ses portes lors de la Guerre du Golfe. Il
s’y forme plusieurs années avant de traverser la
Méditerranée, direction la France et le Conservatoire
des arts équestres à Nîmes où il s’occupe, à vingt ans
seulement, de la réinsertion de jeunes en difficulté
par la pratique de l’équitation. «Le seul moyen
de travailler de notre art, c’était de s’exiler, explique
Messaoud. J’aurais pu essayer le Portugal ou l’Espagne,
24
mais nous étions attirés par la France, un pays que
chacun connaissait sans jamais y avoir mis les pieds.»
Il rencontre plus tard Bartabas, qui l’engage sur un
spectacle. Les autres suivront. «Le dénominateur
commun à Zingaro, c’est le cheval. Ce qui fait la
richesse de la troupe, c’est que nous venons tous
de cultures, d’horizons et de pays complètement
différents. Nous vivons et créons les spectacles dans
un partage total. Chaque nouvelle création est une
surprise, y compris pour nous, un univers vers lequel
nous n’étions encore jamais allés.» Messaoud
rencontre sa femme à Zingaro, puis fonde une famille.
Ses deux jolies petites filles écoutent d’ailleurs
sagement l’interview de leur papa. «Ici, la vie et le
travail ne font qu’un. Par exemple, là je viens d’aller
chercher mes filles à l’école, je vais les faire goûter
puis je file m’occuper des chevaux. Je leur préparerai
le dîner avant la représentation de ce soir.» A
propos de Calacas, Messaoud ne cache pas son
enthousiasme. Sans éventer les secrets du spectacle,
c’est lui qui se cache derrière le Léopard, marabout
qui fait danser les morts. Puis il troque sa
combinaison moulante pour l’habit du Cardinal,
portant une immense croix dans le dos, chose peu
commune pour un musulman!
Messaoud doit me quitter pour s’occuper de ses
compagnons à quatre pattes, en partant d’un grand
éclat de rire: «Tu verras ce soir, les squelettes ne
t’auront jamais paru si vivants!» Et le moins que
l’on puisse dire après avoir vu la ronde folle de
Calacas, c’est qu’il n’avait pas tort…
MICKAËL, LE FOU DU PUY
Mickaël est en quelque sorte le régional de l’étape.
Natif de Vendée, il fait partie de la troupe depuis
1998. Il s’était pourtant destiné à une sage
carrière de prof de maths… mais la vie en a décidé
autrement. C’est son père, passionné par les oiseaux,
qui le pousse vers l’équitation. «J’avais peur de
monter au départ! – réflexion cocasse lorsqu’on sait
de quoi cet homme est capable sur un cheval. Nous
étions toute une bande d’amis à chevaucher depuis
deux ans lorsque s’est monté près de chez nous, en
1989, le “Puy du Fou”. » A seize ans, il est embauché
pour les spectacles médiévaux. «A l’époque, il y avait
plus d’employés que de spectateurs!» plaisante-t-il en
brossant un bel Argentin. Il commence à tâter de la
voltige et se prend au jeu dix étés durant.
Il rencontre alors Bartabas, un jour de 1998. Le test:
«d’abord un échange, très humain, se souvient
Mickaël, là, ça passe ou pas. Puis un petit essai à
cheval.» Mickaël est embauché pour deux mois. Ça
fait treize ans que ça dure… «Pour rien au monde
je n’échangerais ma place, explique-t-il. J’adore
voyager et cette vie-là me convient parfaitement,
même si elle est parfois difficile.» Travailler six jours
sur sept, se coucher tard les soirs de spectacles et se
lever tôt quoi qu’il advienne, parce que les chevaux
n’attendent pas. «S’ils sont surtout sensibles aux
variations de température et au vent, chaque cheval
a sa personnalité. Contrairement à d’autres places
fortes du milieu équestre, Bartabas nous laisse le
temps de créer une relation de confiance mutuelle
avec notre cheval.»
Mickaël semble être totalement à sa place à Zingaro.
«C’est une vie de village, pas une réelle communauté
mais nous sommes tous très attachés les uns aux
autres. En tournée se tissent encore davantage de
liens.» Comme Messaoud, Mickaël est encore bluffé
par l’inventivité de Calacas: «On ne s’ennuie jamais
avec Bartabas. Il est d’une grande exigence mais nous
pousse aussi à nous renouveler. Il voit tous les détails,
nous prévient toujours et si ça n’est pas corrigé la
prochaine fois, là le ton peut vite monter. C’est ce qui
fait la qualité technique des spectacles. On ne vieillit
pas à Zingaro!»
Dans Calacas, son personnage, le Gros, sort tout droit
d’un western spaghetti, jouant du lasso et du colt
pour finir par un numéro désopilant de fainéant
Chicanos. Comme à chaque fois, Mickaël a hâte de
venir à La Rochelle, nul doute qu’une partie des siens
viendra l’applaudir. De sang ou de cœur peu importe,
la vraie famille est celle que l’on se choisit.
Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012
25
U
CINÉMA
Un diptyque qui impressionne par sa capacité
unique à concilier l’ambition la plus grande et la
plus désarmante simplicité. «Fengming, chronique
d’une femme chinoise» et «Le Fossé», deux films
de Wang Bing enfin au cinéma pour une expérience
inédite de spectateur.
C’est en 2003 que Wang Bing fait son apparition
sur la scène cinématographique mondiale avec
l’impressionnante fresque documentaire de neuf
heures A l’ouest des rails, œuvre phare de ce
début de XXIe siècle qui accompagnait les derniers
ouvriers d’un gigantesque complexe industriel chinois
avant la fermeture des usines.
En 2004, invité par la Cinéfondation à Paris pour
écrire son premier long-métrage, Wang Bing découvre
le recueil de nouvelles Adieu, Jiabianjou de Yang
Xianhui qui relate le destin tragique des hommes
envoyés dans les camps de rééducation chinois
pendant les années 50-60. Ce sera ce projet qu’il
décidera de porter à l’écran.
Wang Bing repart alors en Chine à la rencontre des
survivants et des familles des victimes. Il parcourt la
Chine entière et enregistre de nombreux témoignages.
Sur sa route, il fait la connaissance de He Fengming
dont le mari est mort de faim à Jiabianjou. Alors que
le tournage du Fossé n’a pas encore commencé, Wang
Bing commence à filmer Fengming qui lui livre le plus
beau et le plus complet des récits vécus.
Fengming est présenté à Cannes en 2007 en Sélection
officielle, séance spéciale. Mais Wang Bing souhaite
attendre la finalisation du Fossé afin que les deux
films soient distribués ensemble. Le Fossé sera tourné
fin 2008-début 2009, et sera présenté en Compétition
au Festival de Venise en 2010.
Prochainement,
à découvrir sur l’écran
de la Salle Bleue…
A
D
Autre expérience de spectateur, retrouver l’éclat
d’antan de «La Grande Illusion» de Jean Renoir,
grâce à une restauration magnifique.
Interdit en France à partir de 1940 pour son absence
d’idéologie patriotique, le film fut également banni
en Allemagne par Goebbels qui le désigne «ennemi
cinématographique numéro un». Pourtant La Grande
Illusion a traversé les années en s’imposant comme
une référence incontournable, révélant à chaque
époque de nouvelles possibilités de lecture.
Désir de donner de la visibilité à la jeune création
en s’associant au travail de l’ACID, de l’ACOR pour
mettre en lumière «Rives», premier long métrage
d’Armel Hostiou.
«Rives bouleverse nos perspectives sur la ville et
ses moments mécaniques et ordinaires. On y voit trois
trajets humains au sein d’une journée comme
une autre. Et cela devient “extra-ordinaire”… Rives
bouleverse tous repères et coordonnées existentielles.»
Damien Manivel et Chiara Malta, cinéastes
Chaque semaine, un minimum de deux films,en alternance. Séances tous les jours. Un magazine mensuel est disponible à l’accueil.
Répondeur cinéma 05 46 51 54 04 / Programme téléchargeable sur le site www.la-coursive.com
Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association
Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche et à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion.
‡ TARIFS CINÉMA NORMAL 6,50 € • CARTE LA COURSIVE; PLUS DE 60 ANS: 5,30 € • MOINS DE 26 ANS; DEMANDEUR D’EMPLOI et LE LUNDI POUR TOUS: 4,30 €
• TARIF JEUNE (–18 ans), TARIF SÉANCES SCOLAIRES et GROUPES (Centres de Loisirs): 3,20 €
• CARTE FIDÉLITÉ POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 26 juin 2012): 45 €
26
FESTIVAL RÉ MAJEURE
DU 17 AU 20 MAI 2012
En juin 2011, la première édition de Ré Majeure a connu un succès public immédiat.
A l’initiative de Marc Minkowski, en collaboration avec La Maline et La Coursive, ce festival
donne son deuxième rendez-vous en 2012, du 17 au 20 mai.
Concerts et rencontres musicales, en divers lieux de l’Ile de Ré, pour découvrir ou retrouver des
sites, des artistes, des œuvres, pour partager la musique à la lumière de Ré.
JEUDI 17 MAI 20 H 30 / ARS-EN-RÉ / Salle des sports de la Prée
MOZART, Ouvertures & airs d’opéras / Symphonie n°41 en ut majeur, KV. 551 «Jupiter»
avec Julia Lezhneva, soprano et Les Musiciens du Louvre Grenoble sous la direction de Marc Minkowski
TARIF NORMAL 28 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 25 €
VENDREDI 18 MAI 11 H / SAINT-MARTIN-DE-RÉ / Salle de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré
THIBAULT NOALLY, violon / FRANCESCO CORTI, piano-forte
J. S. Bach, Sonate pour violon et clavier BWV 1018 en fa mineur / C. P. E. Bach, Sonate pour violon et clavier
WQ 78 en do mineur / J. C. Bach, Sonate pour clavier op.5 n°4 en Mi bémol majeur / W. A. Mozart, Sonate
pour violon et clavier KV 304 en mi mineur; Sonate pour violon et clavier KV 306 en ré majeur
TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 €
VENDREDI 18 MAI 15 H / SAINT-MARTIN-DE-RÉ / Salle des Fêtes Vauban
GUILLAUME VINCENT, piano / Rachmaninov, Préludes
TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 €
VENDREDI 18 MAI 18 H / SAINT-MARTIN-DE-RÉ / Jardin de l’Hôtel de Clerjotte
ALEXANDRE THARAUD, piano
Rameau, Suite en la / Ravel, Sonatine / Couperin, Œuvres / Ravel, Le tombeau de Couperin
TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 €
VENDREDI 18 MAI 20 H 30 / LA FLOTTE / Eglise
PROKOFIEV, Pierre et le Loup / DE FALLA, L’Amour Sorcier / TURINA, Rapsodia Sinfonica
avec Michel Fau, récitant; Antonia Contreras, Cante Flamenco; l’Orchestre Poitou Charentes, sous la direction
de Jean-François Heisser et Marc Minkowski, direction
TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 € / TARIF SPÉCIAL MOINS DE 12 ANS 10 €
SAMEDI 19 MAI 15 H / LA COUARDE / La Maline
Rétrospective filmée Gustav Leonhardt
OUVERTURE DES
RÉSERVATIONS
à partir du
MERCREDI 21 MARS
LA COUARDE
LA MALINE
du lundi au vendredi
de 14 h à 20 h 30
05 46 29 93 53
LA ROCHELLE
LA COURSIVE
05 46 51 54 02-03
ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES / RÉSERVATION CONSEILLÉE À PARTIR DU MERCREDI 2 MAI
SAMEDI 19 MAI 18 H / LA COUARDE / La Maline
SONIA WIEDER-ATHERTON, violoncelle / BRUNO FONTAINE, piano: Chants juifs
TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 €
SAMEDI 19 MAI 20 H 30 / LA FLOTTE / Eglise
BACH, Passion selon Saint Matthieu
avec Delphine Galou, Benoit Arnould, Markus Brutscher, Christian Immler, Magnus Staveland, Owen
Willets… avec Les Musiciens du Louvre Grenoble sous la direction de Marc Minkowski
TARIF NORMAL 28 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 25 €
DIMANCHE 20 MAI / LOIX / Eglise [horaire à déterminer]
GALA DE CLÔTURE avec la participation de Caroline Casadesus, Guillaume Vincent, Thibault Noally,
Francesco Corti, Marc Minkowski et quelques invités surprises…
ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES / RÉSERVATION CONSEILLÉE À PARTIR DU MERCREDI 2 MAI
Ré Majeure est organisé en partenariat avec La Maline La Couarde, La Coursive La Rochelle, avec la participation de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré.
27
L
Festival
International
du Film
40e édition
Le Festival International du Film de La Rochelle fête
ses 40 ans
En 250 films, mais aussi avec une installation d’Agnès Varda, deux soirées en plein air, des
ciné-concerts, des expos, des rencontres,
une nuit blanche, une leçon de musique, des films et des ateliers pour les enfants, des
avant-premières et beaucoup de surprises...
Hommages, en leur présence…
A la merveilleuse actrice Anouk Aimée à travers 15 films qu’elle a illuminés de sa grâce dont,
bien sûr, «Lola» de Jacques Demy qui nous conduit à Agnès Varda et tous les films qu’elle a
tournés depuis son dernier hommage au festival en 1998.
Joao Canijo, un très grand cinéaste portugais trop mal connu en France,
Denis Villeneuve le génial réalisateur québecois d’«Incendies»,
Pierre-Luc Granjon cinéaste français de délicieux films d’animation pour les enfants.
VENDREDI 29 JUIN (20h)
AU
DIM 8 JUILLET (minuit)
BILLETTERIE À
LA COURSIVE
À PARTIR DU
MERCREDI 27 JUIN 13H
Une découverte du cinéma tibétain
Avec les 3 films de Pema Tseden, son unique représentant dont ce sera la première présence
dans un festival...
Des rétrospectives
Du géant américain Raoul Walsh avec une vingtaine de films,
de TOUS les longs métrages de Charlie Chaplin, «Charlot» pour ses millions d’intimes,
de Benjamin Christensen, cinéaste danois incontournable de la période muette, en ciné-concerts,
de Teuvo Tulio qui a mis en scène les plus beaux mélos finlandais des années 40 et 50.
www.festival-larochelle.org
28
Dessin préparatoire à l’affiche 2012. Stanislas Bouvier
Les Festivals de La Rochelle
L
coproduits par La Coursive
Francofolies
28e édition
Les Francos 2012… plus d’un tour de piste !
Du 11 au 15 juillet les Francofolies de la Rochelle vous convient à faire le tour de leur planète
musicale, sur tous les «tons».
2012 conjugue les genres: soul, folk, hip-hop, l’électro, blues, rock... d’Imany, Rodrigo Y Gabriela,
Chinese Man, Izia, Birdy Nam Nam en passant par Camille, Hubert Felix Thiefaine ou encore
Moriarty, Dionysos…. la fête est au rendez-vous avec pas moins de 130 concerts!
C’est dit, plus de sons, plus de chansons et de créations, qui s’installent d’une scène à l’autre
avec une large place faite aux retrouvailles, aux premières fois, à l’atypique, aux regards croisés.
La 28 e édition viendra ainsi côtoyer l’étonnant, l’effervescent, le pétillant et tous nos sens seront
rythmés et interpellés durant ces 5 jours et 5 nuits de juillet.
Prenons place et laissons-nous surprendre.
MERCREDI 11
AU
DIMANCHE 15 JUILLET
BILLETTERIE SUR
www.francofolies.fr
DÈS MAINTENANT
05 46 50 55 57
À LA COURSIVE
À PARTIR DU
MARDI 5 JUIN 13 H
www.francofolies.fr
29
BRÈVES
LA SIRÈNE
La Sirène fête sa première année d’existence.
Au programme de cette fin de saison une
vingtaine de concerts et, d’un port à l’autre,
le partenariat avec La Coursive se poursuit
dans un plaisir partagé avec les Touaregs
électriques de Tinariwen, la pop lumineuse
de Frànçois & the Atlas Mountain et la
classe soul de Meshell Ndegeocello.
TINARIWEN
Collectif de musiciens Touaregs, Tinariwen
livre depuis une dizaine d’années un blues
envoûtant, puissant, un chant de l’exil et de
l’espoir ayant eu un fort écho en occident
avec Amassakoul en 2004 et Aman Iman en
2007. En 2011, l’acoustique saharien Tassili
revient à la source des débuts de Tinariwen,
devenu entre temps une référence planétaire.
FRÀNÇOIS AND
& ATLAS MOUNTAIN
La pop française prend de la hauteur avec
Frànçois and the Atlas Mountain. Repérés à
l’époque par XLR, accompagnés par le
Chantier des Francos, le Théâtre Verdière les
avait accueillis en juillet 2011 à l’occasion
des Francofolies… Le groupe aux racines
charentaises fait depuis partie de ceux qui
comptent dans l’Hexagone. Ils livrent une
pop aussi planante qu’élégante, mariage
TINARIWEN
inspiré de sonorités traditionnelles, d’un
chant sublime et d’influences électriques
venues d’Outre-manche. Un régal.
MESHELL NDEGEOCELLO
L’ambiguïté fascinante de Meshell Ndegeocello
explose les catégories musicales. Entre jazz et
rock, rap et groove et dotée d’un exceptionnel
talent de bassiste, Meshell Ndegeocello a
hanté les scènes du monde depuis les années
90 – récoltant au passage neuf nominations
aux Grammy Awards. Elle revient aujourd’hui
en solo pour le meilleur: un son épuré,
presque délivré. En swahélie, Ndegeocello
signifie «libre comme un oiseau»… Une
grande bouffée d’air frais made in USA.
STAGE
Stage théâtre masqué avec la cie Teatro Malandro
SAMEDI 12 MAI (de 14 h à 17 h)
La Coursive propose un stage de
sensibilisation au jeu masqué, avec deux
comédiens de la compagnie Teatro Malandro,
autour de la pièce L’Eveil du printemps
mise en scène par Omar Porras.
Stage pour les personnes ayant une pratique
artistique amateur (danse, théâtre, art de la
piste), à partir de 15 ans
TARIFS: normal: 40 €
titulaire carte La Coursive: 27 €
titulaire carte La Coursive – 26 ans
et Pass’Culture Etudiant: 20 €
30
Le training de l’acteur constitue un des
éléments fondateurs de la démarche
artistique du Teatro Malandro. Omar Porras a
développé une proposition pédagogique
pour accompagner la préparation du
comédien au jeu et pour l’aider à atteindre
l’essentiel de sa pratique: savoir occuper
l’espace, avoir conscience de la mécanique
corporelle, être attentif aux détails et
accepter l’intuition comme partenaire de jeu.
> CONTACT / RÉSERVATIONS :
Annabel Blanchard 05 46 51 54 00
[email protected]
• TINARIWEN +
FRÀNÇOIS & THE ATLAS MOUNTAINS
jeudi 26 avril 20h30
Tarif réduit appliqué aux adhérents
de La Coursive: 18€
• MESHELL NDEGEOCELLO + 1ère PARTIE
mardi 29 mai 20h30
Tarif réduit appliqué aux adhérents
de La Coursive: 17€
> informations sur www.la-sirene.fr
> BILLETTERIE À LA COURSIVE,
À PARTIR DU MERCREDI 4 AVRIL
RETOUR SUR
LES CRÉATIONS
JAZZ
AU FÉMININ
La route continue pour les spectacles créés
à La Coursive cette saison:
A La Coursive, le jazz se conjugue au
féminin avec deux résidences ayant marqué
cette saison, dont sortiront deux albums.
La sublime Sophie Alour avec La Géographie
des rêves et la pimpante Lisa Cat-Berro et
son jazz-rock enregistré à même la scène du
Théâtre Verdière. Surveillez les bacs de vos
meilleurs disquaires!
LA COU RSIVE
SC E N E NATIONALE
Les Brigands ont fait un triomphe avec
La Botte secrète pendant les fêtes au
Théâtre de l’Athénée, Paris.
Un soir, une ville… de Didier Bezace est
passé par La Criée de Marseille, Valence et
Saint-Quentin avant de retrouver Aubervilliers
et le Théâtre de la Commune. Belle aventure
et grand succès public pour nos deux jeunes
comédiens en herbe, Maxime et Simon.
Triomphe également pour Oh les beaux jours
de Marc Paquien, aussi bien auprès du public
que des critiques. Soixante représentations
au Théâtre de la Madeleine à Paris et autant
en tournée pour le grand retour sur les
planches de Catherine Frot.
Résidence de l’Orchestre des ChampsElysées dirigé par Philippe Herreweghe,
lors de la répétition ouverte aux scolaires
et suivi d’un concert en février 2012.
4 R U E S A I N T- J E A N - D U - P É R O T
17025 LA ROCHELLE CEDEX 1
05 46 51 54 00 / e.mail : [email protected]
RÉSERVATIONS DES PLACES / 7 JOURS SUR 7
PAR TÉLÉPHONE DE 14 H À 18 H
05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03
AU BUREAU D’ACCUEIL
DU MARDI AU VENDREDI DE 13 H À 18 H 30
LES SAMEDI ET DIMANCHE DE 14 H À 18 H 30
LE LUNDI DE 1 7H À 18 H 30
RETROUVEZ LA COURSIVE SUR INTERNET
TOUS LES SPECTACLES EN PHOTOS OU VIDÉOS
ET LE PROGRAMME CINÉMA
www.la-coursive.com
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JACKIE MARCHAND
COORDINATION : FLORENCE SIMONET
RÉDACTION : CAMILLE LAGRANGE,
JACKIE MARCHAND, EDITH PÉRIN (CINÉMA)
CONCEPTION: GISÈLE TREMBLEAU
MICRO-ÉDITION, RÉALISATION MAQUETTE,
PHOTOGRAVURE: BRIGITTE MORISSON
IMPRESSION, FABRICATION: IMPRIMERIE IRO
MAGAZINE N° 63 / DÉPÔT LÉGAL : MARS 2012
ILLUSTRATIONS : COUVERTURE «CALACAS» (photo
AGATHE POUPENEY); P.2, 3, 4: JEAN-LOUIS
FERNANDEZ; P.6, 7: PASCAL VICTOR/AGENCE
ARTCOMART; P. 8, 9: MARC VAN APPELGHEM; P.10:
CICI OLSSON; P.11: FRANÇOIS DARMIGNY, SYLVAIN
BOCQUET; P.12: JEAN-PIERRE MAURIN; P.13:
FRÉDÉRIC IOVINO; P.14: MARCO BORGGREVE, FELIXE
BROEDE; P.16: PASCAL VICTOR/AGENCE ARTCOMART,
ALAIN LEROY, VINCENT KERVEL D’APRÈS POSADA,
ERNEST PIGNON-ERNEST, FRÉDÉRIC IOVINO, SYLVAIN
BOCQUET, STANISLAS BOUVIER, F. MOREAU CRÉATION M. DAZI; P.17: CICI OLSSON, JEAN-LOUIS
FERNANDEZ, JEAN-PIERRE MAURIN, FELIXE BROEDE,
ERNEST PIGNON-ERNEST, MARC VAN APPELGHEM,
YANN WERDEFROY; P.18: AGATHE POUPENEY; P.19À
25: AGATHE POUPENEY (photos du spectacle
“Calacas”), CAMILLE LAGRANGE (photos Fort
d’Aubervilliers), TERRASSON (portrait Bartabas);
P.27: YANN WERDEFROY, MARCO BORGGREVE,
RICHARD DUMAS; P.28: STANISLAS BOUVIER, F.
MOREAU - CRÉATION M. DAZI, CAMILLE LEFORT; P.30:
MARC VAN APPELGHEM ; P.31: Y. PETIT, BRIGITTE
ENGUERAND, PASCAL VICTOR, JULIEN CHAUVET
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LA COURSIVE
S C E N E N ATI O N A LE L A R O C H E LLE
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