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LA COURSIVE SC SCENE E N E NATIONALE LA ROCHELLE ROC H E LLE avril / mai / juin / juillet 2012 VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR SPECTACLES VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR, Roger Vitrac, Emmanuel Demarcy-Mota . . . . LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT, Rainer Werner Fassbinder, Philippe Calvario L’EVEIL DU PRINTEMPS, Frank Wedekind, Omar Porras . . . . . . . . . . . . . CENDRILLON, d’après Charles Perrault, Joël Pommerat . . . . . . . . . . . . GASPARD PROUST. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PETITS CHOCS DES CIVILISATIONS, Fellag . . . . . . . . . . . . . . . . . BALLET DE L’OPÉRA DE LYON, William Forsythe . . . . . . . . . . . . . . . LE ROI PENCHÉ, Carolyn Carlson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XAVIER DE MAISTRE, récital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ARTE DEL MONDO & XAVIER DE MAISTRE, Werner Ehrhardt . . . . . . . . . . . CHANO DOMINGUEZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . STAFF BENDA BILILI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CALACAS, Bartabas, Théâtre Equestre Zingaro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.3 à 5 p.6-7 p.8-9 p.10 p.11 p.11 p.12 p.13 p.14 p.14 p.15 p.15 p.18 à 25 FESTIVAL “RÉ MAJEURE” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . FRANCOFOLIES LA ROCHELLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.27 p.28 p.29 CINÉMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . LES FESTIVALS 2012 BRÈVES 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p.26 p.30-31 VICTOR D OU LES ENFANTS AU POUVOIR VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR de ROGER VITRAC mise en scène EMMANUEL DEMARCY-MOTA avec THOMAS DURAND SERGE MAGGIANI ELODIE BOUCHEZ SARAH KARBASNIKOFF ANNE KAEMPF HUGUES QUESTER VALÉRIE DASHWOOD PHILIPPE DEMARLE LAURENCE ROY STÉPHANE KRÄHENBÜHL assistant mise en scène CHRISTOPHE LEMAIRE scénographie et lumière YVES COLLET assistant décor FEDERICA MUGNAI musique JEFFERSON LEMBEYE costumes CORINNE BAUDELOT maquillage CATHERINE NICOLAS MER 4 AVRIL 20 H 30 JEU 5 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 55 GRAND THÉÂTRE Du haut de son mètre quatre-vingts, Victor, neuf ans, «terriblement intelligent», a grandi trop vite. Ou plutôt veut grandir trop vite, quitte à tailler son chemin à coups de serpe dans les codes d’une société bourgeoise à l’agonie. Victor, l’enfant du siècle, ivre de liberté, s’emploie à vider le grand sac des secrets de famille, l’adultère du père, l’impuissance de la mère, la folie du voisin… Le temps d’une nuit, Victor tourne en ridicule le monde adulte engoncé dans son costume trop serré, un costume défraîchi qui boudine les désirs d’une jeunesse en ébullition. Victor veut tout, tout de suite, éclate d’un rire de révolte, sans pitié, sans lendemain, sans issue. Personne n’en sortira indemne. Ou n’en sortira, tout court. Victor ou Les Enfants au pouvoir est une pièce essentielle, écrite sur les cendres de la Grande Guerre alors que le monde s’enfonce lentement vers un nouveau cataclysme, par le précurseur du théâtre de l’absurde, Roger Vitrac, compagnon surréaliste d’Antonin Artaud ou d’André Breton. Comme gravé par des ongles acérés sur un tableau noir, le chef-d’œuvre de Vitrac cogne toujours aussi fort aujourd’hui. Incandescent, abrasif et fascinant. Ce drame, tantôt lyrique, tantôt ironique, tantôt direct, est dirigé contre la famille bourgeoise, avec comme discriminants: l’adultère, l’inceste, la scatologie, la colère, la poésie surréaliste, le patriotisme, la folie, la honte et la mort. Antonin Artaud 3 Sa biographie dit de lui qu’il est «dramaturge, poète et metteur en scène»… Certes, on le connaît aujourd’hui comme un homme de responsabilités, acteur majeur du théâtre en France, ancien directeur du Centre Dramatique National de Reims et actuellement à la tête du prestigieux Théâtre de la Ville, ce mythique paquebot amarré aux quais de Seine, en face du Châtelet. L’homme est jeune, une quarantaine d’années, et sa carrière institutionnelle est fulgurante. Mais bonne biographie ne saurait mentir: Emmanuel Demarcy-Mota est avant tout un artiste. Un artiste viscéralement lié à la scène, continuant d’inventer un théâtre d’émotion pure, spectaculaire, sauvage, fait d’amour et de désirs, un théâtre explorant les passions qui font de nous ces êtres imparfaits et imprévisibles, des humains. A La Coursive, il a notamment présenté son incroyable version de «Rhinocéros» de Ionesco et le très cinématographique «Casimir et Caroline» d’Odön von Horvàth. Rencontre dans son bureau parisien, où Emmanuel Demarcy-Mota nous parle de la saisissante pièce qu’est «Victor ou Les Enfants au pouvoir», du surréalisme, de révolte, de sa vision engagée d’un théâtre ancré dans la cité, de lui, et surtout, du plaisir théâtral. Cet enfant, Victor, est l’élément provocateur. Il est l’image même de la subversion… Totalement. Il va ravager la cellule familiale. Victor veut s’émanciper de sa condition bourgeoise et remettre en question les conventions, les codes familiaux. C’est d’une immense modernité mais c’est aussi un théâtre de plaisir. Et de violence! Parce que Vitrac a un langage extrêmement aigu. Il a toujours été monté par rapport à la question du drame bourgeois, alors qu’il en est une critique. Victor ou Les Enfants au pouvoir est une tragédie profonde, pas un drame. La pièce nous renvoie aux grands mythes, eux aussi violents: Œdipe, parce que Victor symboliquement tue son père, Ophélie dans Hamlet, avec l’inceste de la petite fille … Malgré sa force, Roger Vitrac est finalement peu joué. Pourquoi avoir choisi de monter cet auteur en particulier? EMMANUEL DEMARCY-MOTA Pour une double raison. Déjà, pour se demander ce que serait aujourd’hui un groupe artistique ayant une pensée surréaliste comme l’avaient André Breton, Roger Vitrac ou Antonin Artaud, ces pivots essentiels dans l’évolution du XXe siècle. Que donnerait cette pensée dans notre société contemporaine, fragile, inquiète mais avec d’immenses acquis très positifs, sociaux et culturels notamment, que ne connaissaient pas du tout les années 20? L’autre aspect vient du fait que j’ai lu cette pièce quand j’avais vingt ans, fasciné par le mouvement surréaliste, au moment où je m’intéressais à Büchner qui opérait une rupture avec le modèle romantique allemand. J’avais le sentiment que Vitrac était dans cette lignée d’un théâtre faisant sécession avec le siècle précédent. Un théâtre aux personnages très forts et avec une invention géniale: la première représentation de l’enfant qui grandit trop vite. 4 Victor est-il un révolutionnaire? Révolutionnaire parce que symbole d’une génération qui doit forcément tuer le père, la génération précédente, pour avancer? Dans la pièce, les personnages sont plus dans une implosion qu’une explosion, une colère implosive que l’on partage presque tous. Notre société est à un moment où elle se demande s’il faut cohabiter avec les reliques du passé ou les détruire pour avancer. Victor va être obligé de s’autodétruire pour détruire le passé. Il a joué, manipulé et déclenché un système qu’il ne maîtrise pas. Il en sera sa propre victime, parmi d’autres. Paradoxalement, cette pièce provoque le rire! Bien sûr! On ne cherche pas spécialement à faire rire mais de cette tension apparaît une drôlerie terrible. Un rire de colère! Pourquoi la langue de Vitrac vous fascine-t-elle? Parce qu’elle n’est jamais confuse, pas classique, très ciselée… Mais également parce qu’elle recèle toute l’invention surréaliste: une richesse immense dans les mots. Victor est un jeu de mot avec Vitrac, presque un double, et signifie également victoire. Tout est symbole. Victor est l’enfant du siècle… Celui qui naît avec le siècle pour le révolutionner. Derrière chaque mot se cache un labyrinthe, celui de l’inconscient. Je suis en répétition en ce moment et je vois bien l’impact de cette langue surréaliste sur les acteurs. Vous continuez votre chemin théâtral avec votre «bande» d’acteurs. C’est essentiel pour vous cet esprit de troupe, cette recherche collective? Complètement. On retrouve Hugues Quester, Serge Maggiani et Valérie Dashwood, mes compagnons de scène depuis une dizaine d’années, et des plus jeunes comme Thomas Durand qui jouait déjà dans Casimir et Caroline, Elodie Bouchez, qui justement remplaçait Sylvie Testud dans cette pièce… Une grande relation d’amitié s’est constituée au fil du temps. On creuse ensemble autour du théâtre du XXe siècle. Avec eux, nous avons monté Horvàth, Büchner, Pirandello, Ionesco… Nous nous construisons un langage commun. Je ne marche pas dans l’ère, très actuelle, du casting permanent, un aspect du spectacle né de la télévision et plus indirectement du cinéma. C’est une fidélité volontaire! Ces personnages, ces pièces, nous les avons créées ensemble. Et puis ça apporte le pur plaisir du théâtre qu’est la liberté d’improvisation entre des acteurs, entre ces êtres qui se connaissent, qui s’écoutent, s’observent et cherchent à se surprendre. Vitrac est-il un père spirituel pour Ionesco ou Beckett? C’est une évidence, Vitrac est le fondateur du théâtre de l’absurde. C’est en retravaillant Rhinocéros pour une grande tournée aux Etats-Unis que j’ai relu Victor ou Les Enfants au pouvoir. Ce sont les racines de Ionesco. On comprend également très bien pourquoi Antonin Artaud ou André Breton furent fascinés par l’audace de Vitrac. Artaud a d’ailleurs été le premier à monter la pièce, en 1928… un 24 décembre! Une provocation fabuleuse? C’est ça! Il y avait déjà une réflexion par rapport à la place du théâtre dans la société. Comment allez-vous inscrire cette pièce dans notre siècle? Je n’ai jamais eu envie de coller à l’actualité mais plutôt de renvoyer à des thèmes qui sont propres à l’homme et valables pour toutes les époques. Il faut juste trouver la modernité qui fait qu’on se débarrasse du pittoresque, des signes d’un temps particulier. Ce qui compte, ce sont les enjeux, pas leur contexte historique. Sur les rapports de domination des hommes sur les femmes, avec le père et la bonne par exemple, il suffit juste de regarder l’actualité pour comprendre combien la modernité de ces thèmes nous XXIe saute aux yeux… Ces questions-là sont les mêmes parce que les hommes et leurs démons sont les mêmes. Seules les modalités changent. Les grandes œuvres sont intemporelles. Vous avez un amour profond pour la danse, un metteur en scène de théâtre doit-il savoir se faire également chorégraphe? J’aime le passage d’une discipline artistique à une autre et faire un théâtre du langage qui soit indissociable du physique. La construction chorégraphique est un jeu entre le temps, le corps et l’espace. Le théâtre aussi car le corps et la pensée fonctionnent ensemble. Je ne fais pas danser les acteurs mais j’ai toujours été captivé par la structuration d’une œuvre par le corps et le mouvement. La danse comme la musique repoussent les limites de notre théâtre. Qu’est-ce que la «beauté surréaliste» dont vous parlez dans l’édito de la brochure du Théâtre de la Ville? Je la cherche! D’où cette photo très particulière de l’arbre à l’envers. Lorsque je l’ai présentée à ma fille de quatre ans en lui demandant ce qu’elle voyait, elle m’a dit «une araignée». Le surréalisme me fascine par sa juxtaposition des opposés. Qu’est-ce qui fait le beau? Quelque chose qui peut nous toucher tous, mais dans un imaginaire différent, où le public peut projeter sa propre vision sur ce qu’il voit et ressent. Toutes les métaphores sont possibles, également parce que je crois profondément que le théâtre est un lieu de plaisir. Comment abordez-vous votre troisième année à la tête du Théâtre de la Ville ? C’est une maison d’une richesse inouïe… Elle a été fondée en 68 avec un projet fort, celui d’un théâtre qui cohabiterait avec la danse et la musique tout en étant un vrai lieu de création. 2011 a été une année record de fréquentation et ce soutien énorme du public s’est de plus opéré sans crise de passation. Le Théâtre de la Ville possède également une vision cosmopolite du théâtre, avec, entre autres, la forte présence de metteurs en scène et de chorégraphes étrangers. C’est une ouverture que j’avais commencée à La Comédie de Reims pour emmener le public bien au-delà des frontières. Ça fait partie de mon engagement de directeur face à une ville : montrer que le théâtre peut être un vecteur de transformation de la cité, peut venir la développer, la révolutionner. Le théâtre n’est pas un «à côté» réservé à une élite. La rencontre avec l’œuvre, c’est le début de la liberté. Parce que c’est la construction du jugement, de la critique, de la sensibilité. Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012 (interview dans son intégralité sur le site de La Coursive) 5 A LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT texte RAINER WERNER FASSBINDER mise en scène PHILIPPE CALVARIO avec MARUSCHKA DETMERS JOSÉPHINE FRESSON JULIE HARNOIS PIERRE HÉLIE ODILE MALLET CAROLE MASSANA ALIX RIEMER traduction SYLVIE MÜLLER assistante à la mise en scène LOLA ACCARDI conseils scénographiques AUDREY VUONG costumes AURORE POPINEAU accessoires MURIEL VALAT lumière JEAN-FRANÇOIS BREUT son ERIC NEVEUX MURIEL VALAT MER 18 AVRIL 20 H 30 JEU 19 AVRIL 19 H 30 VEN 20 AVRIL 20 H 30 DURÉE 1 H 40 THÉÂTRE VERDIÈRE 6 Au théâtre comme dans la vie, la passion est souvent un ogre dévastateur. Petra von Kant, créatrice de mode au cœur du tumulte des années 80, tombe folle amoureuse de la jeune et jolie Karin et en fait son élève, sa muse. Petra va s’enivrer de passion et se tuer d’en avoir trop. Rainer Werner Fassbinder, l’immense auteur et cinéaste allemand, nous fait suivre du coup de foudre à la démence, son amour ravageur. Jusqu’au crash final. De Philippe Calvario, La Coursive a présenté la saison passée sa stimulante version du «Jeu de l’amour et du hasard». En surdoué pressé, il s’empare de chaque pièce pour y apposer ses désirs, ses angoisses et y offrir des rôles remarquables aux acteurs qu’il choisit. Au départ du projet, Amira Casar était annoncée pour le rôle-titre, c’est aujourd’hui Maruschka Detmers qui, pour son grand retour à la scène, incarne Petra la carnassière. «Les Larmes amères de Petra von Kant» forme un remarquable portrait de femme, contemporaine et destructrice. Un cauchemar sensuel habillé en haute couture. Rencontre avec Philippe Calvario. Pourquoi Fassbinder, pourquoi maintenant ? PHILIPPE CALVARIO Parce que je travaille depuis quelque temps à un cycle autour du couple, de la destruction amoureuse. Fassbinder possède également une radicalité dans l’écriture que l’on retrouve peu aujourd’hui. Une sorte de poésie de la brutalité. On sent que vous avez une certaine fascination pour l’homme, le personnage que fut Fassbinder. Déjà, il est mort à trente-sept ans, mon âge aujourd’hui. Par son charisme, son tranchant, son regard et sa compréhension très précise des êtres et de leurs comportements… Fassbinder me séduit énormément. Son œuvre est finalement un théâtre comportemental. Fait-il partie des derniers dramaturges «géniaux»? Il en existe encore! Wajdi Mouawad, Fabrice Melquiot, Laurent Gaudé… Mais il faut savoir que les vraies émergences sont difficiles à monter, les théâtres sont plutôt frileux lorsque ces auteurs ne sont pas liés directement à un metteur en scène. Koltès n’était, par exemple, jamais monté avant Patrice Chéreau. Passer des codes très normés de Marivaux à l’excès moderne de Fassbinder, c’est un défi de metteur en scène. Disons que les difficultés sont différentes. On peut tricher avec Marivaux, se cacher derrière le langage ou les costumes, avec Fassbinder, il faut être dans la vérité absolue sinon ça sonne faux. Le spectaculaire, comme chez Ibsen ou Strindberg, ne vient que par cette vérité. Pour les acteurs aussi bien que pour le metteur en scène. Cette énergie terrible demande un fort engagement émotionnel pour les actrices. Et pour le metteur en scène! C’est une pièce extrême et le jeu se doit d’être au diapason. Le texte renvoie à cette dureté. C’est d’ailleurs, pour plusieurs raisons, une des plus difficiles créations que j’ai faites. Fassbinder avait écrit et créé «Les Larmes amères…» pour son actrice fétiche, est-ce que vous montez vos projets en pensant à tel ou tel comédien? Je n’ai pas procédé de cette manière cette fois, non. Sur d’autres projets, c’était le cas, comme Richard III que j’ai imaginé pour Philippe Torreton ou Electre pour Jane Birkin. Celui-là, je l’ai monté pour moi! Pour raconter une part de moi-même… Le metteur en scène doit-il gérer ce genre de personnalité, de force d’acteur? Ça ne se gère pas, ça se guide. C’est une sensation formidable que de sentir les acteurs en accord total avec son propre rythme et celui de la pièce. «Les Larmes amères…» est-elle une pièce violente? Oui, vraiment. Parce que le couple est violent. On y côtoie l’excès, presque l’hystérie. Petra n’aime pas, mais possède. C’est une passionnée, comme Phèdre, mais c’est surtout une amoureuse aveugle, excessive. Elle a donc une vision faussée de l’être aimé. Elle se ment à elle-même, se trompe. Elle tombe par exemple amoureuse de Karin en une seconde, comme si elle décidait que ce serait elle et personne d’autre. Presque un caprice! la danseuse burlesque Dita Von Teese et je ressentais en elle cet érotisme presque intouchable, castrateur. Il existe aussi une relation mentor-disciple entre Petra et Karin. C’est un aspect essentiel de la pièce selon vous? C’est aussi une partie de mon histoire personnelle… Petra fait même de Karin sa poupée, la métaphore de la créatrice face à son mannequin. Petra von Kant est la Méduse, par son regard elle veut transformer l’autre en statue, le capturer. Karin est prisonnière de cette étreinte. Comment peut-on qualifier cette pièce? Je crois que c’est une tragédie. L’unité de lieu est respectée et l’immédiateté de Fassbinder apporte une forme d’unité de temps. On se fout du temps qui passe. L’unité d’action est le piège amoureux: Petra raconte ainsi sa malédiction dès les premières répliques, comment elle s’est fait leurrer par son mari. Elle s’apprête alors à reproduire exactement la même chose avec Karin. Elle se fait dévorer par l’amour et son désir de possession. Fassbinder construit un monde exclusivement féminin, c’est quelque chose qui vous attirait? Beaucoup. C’est très rare d’avoir une pièce uniquement avec des rôles de femmes. C’est la femme au pouvoir! La façon dont elles parlent des hommes est aussi très acide envers la gente masculine. On lui a pourtant reproché d’être misogyne. C’est un point de vue… Le mien c’est surtout que très peu d’auteurs donnent de si belles partitions à des femmes. Il y a quelque chose de si captivant dans l’état extrême des femmes… Jamais de tiédeur. Votre Marivaux avait pris des accents «gainsbouriens», qu’allez-vous nous donner à entendre dans «Les Larmes amères…»? Ce sont plutôt des tubes cette fois-ci! Des artistes des années 80 comme The Cure, Iggy Pop, Klaus Nomi, Jessye Norman… Il y a des grandes bulles de musique, des respirations. Mais chaque morceau renvoie à quelque chose de sexuel, un lien vers l’érotisme… également un trait caractéristique de Gainsbourg. Comment avez-vous pensé le décor de la pièce? Comme un atelier de créateur de mode. Avec toutes ces statues, ces corps féminins pétrifiés que sont les mannequins que l’on voit en vitrine des magasins. Ils peuvent être vus également comme des miroirs de la femme, avant de se transformer, dans le dernier acte, vers une sorte de surréalisme à la Fellini. L’esthétique rappelle aussi certains films d’Almodovar, ce côté élégant et trash-chic. Almodovar a cette capacité de raconter la violence dans un décalage jouissif. Même dans ses œuvres plus sombres, il possède toujours un rapport très particulier à la lumière, à la couleur… Femmes au bord de la crise de nerf est une de mes références. Est-ce un décor dés-érotisé? Ça m’évoque plutôt une sensualité glacée, un érotisme froid, à l’allemande. Dans les costumes, j’ai voulu marquer cette sensualité paradoxale, inatteignable mais tellement attirante. J’ai travaillé au Casino de Paris avec Y compris dans les costumes? Ils sont très colorés, notamment une robe rouge d’une puissance inouïe. Nous avons eu la chance d’être habillés par un grand créateur pour les robes de Petra. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a du style! Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012 Maruschka Detmers Hollandaise de naissance, française de cœur et de corps, Maruschka Detmers, se fait connaître en tenant le rôle principal de «Prénom Carmen» de Jean-Luc Godard (Lion d’or à la Mostra de Venise). Elle mène alors une carrière internationale sur grand écran, parvenant à concilier le cinéma populaire de Claude Zidi à l’exigence de Marco Ferreri ou Jacques Doillon. Depuis quelques années, elle s’est éprise du théâtre pour en faire sa nouvelle vie d’artiste. 7 I L’EVEIL DU PRINTEMPS Il fait nuit, un piano joue dans le lointain lorsque monte une rumeur de préau. Voici qu’apparaissent quatre demoiselles, écolières mécaniques. Elles lèvent la jambe et s’éclipsent. Puis de jeunes mâles paradent en culottes courtes… Ils s’appellent Melchior, Moritz, Hänschen, Ernst ou Wendla et forment une bande d’adolescents qu’on pourrait croiser aujourd’hui dans un collège de Paris, Buenos Aires ou Genève, en proie à une sexualité naissante et à son cortège de questionnements. L’EVEIL DU PRINTEMPS texte FRANK WEDEKIND mise en scène et adaptation OMAR PORRAS avec SOPHIE BOTTE OLIVIA DALRIC PEGGY DIAS ALEXANDRE ETHÈVE ADRIEN GYGAX PAUL JEANSON JEANNE PASQUIER FRANÇOIS PRAUD ANNA-LENA STRASSE assistants mise en scène JEAN-BAPTISTE ARNAL FABIANA MEDIN compositeur ALESSANDRO RATOCI scénographie, AMÉLIE KIRITZÉ-TOPOR costumes IRÈNE SCHLATTER perruques, maquillage VÉRONIQUE NGUYEN accessoires LAURENT BOULANGER son EMMANUEL NAPPEY lumière MATHIAS ROCHE JEU 10 MAI 20 H 30 VEN 11 MAI 20 H 30 DURÉE : 1 H 45 GRAND THÉÂTRE 8 Omar Porras, familier de La Coursive et dont on a pu voir les jubilatoires Fourberies de Scapin la saison dernière, se confronte avec L’Eveil du printemps à un sujet intemporel et universel, l’adolescence et à un auteur phare ayant fait scandale au XIXe siècle, Frank Wedekind. Le dramaturge allemand dénonce le puritanisme coupable de la société qui répond par le silence, l’hypocrisie, la morale et la répression aux réalités et aux questionnements adolescents, vus comme tabous: sexe, avortement, homosexualité ou suicide, sans ambiguïté. Comme toujours dans le travail du Teatro Malandro, le chant et la musique tiennent une grande place. Car finalement, quel langage traduit le mieux les émotions adolescentes que la musique ? Explorant les frustrations et désirs, les révoltes et découvertes de l’adolescent appelé à devenir adulte, Omar Porras nous entraîne dans un conte initiatique, un voyage vers les contrées oubliées de l’enfance et des premières fois. Les beaux spectacles sont des songes qui échappent à la nuit. Le metteur en scène Omar Porras a rêvé «L’Eveil du printemps»; il y a croisé des spectres, il en a respiré la brume. Son «Eveil» n’est pas seulement une merveille d’intelligence musicale, de savoir-faire théâtral, de rythme maîtrisé, c’est une création qui fait date, dans l’histoire d’Omar Porras, dans notre mémoire de spectateur. Alexandre Demdidoff, Le Temps J CENDRILLON Joël Pommerat est sans conteste un des metteurs en scènes les plus brillants et inventifs du moment. En continuant d’aborder l’univers onirique du conte, il creuse le sillon d’une œuvre ambitieuse et fait de son théâtre un renouvellement permanent, un art total, graphique, trouble, aux mots charnels. Nous présentions à La Coursive son Pinocchio la saison passée, c’est cette fois au mythe de Cendrillon que cet auteur hors normes s’attaque. Après ce spectacle, libéré des clichés, on ne regardera plus jamais les fées et les princesses comme avant. CENDRILLON texte et mise en scène JOËL POMMERAT d’après le conte CHARLES PERRAULT avec ALFREDO CAÑAVATE NOÉMIE CARCAUD CAROLINE DONNELLY CATHERINE MESTOUSSIS DEBORAH ROUACH MARCELLA CARRARA NICOLAS NORE JOSÉ BARDIO scénographie et lumière ERIC SOYER assistant lumière GWENDAL MALLARD costumes ISABELLE DEFFIN son FRANÇOIS LEYMARIE vidéo RENAUD RUBIANO musique ANTONIN LEYMARIE assistant mise en scène PIERRE-YVES LE BORGNE MER 4 AVRIL 19 H 30 VEN 6 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 30 THÉÂTRE VERDIÈRE 10 représentations scolaires à partir de 10 ans JEUDI 5 AVRIL 10 H et 14 H 15 VENDREDI 6 AVRIL 14 H 15 Si vous croyez connaître par cœur l’histoire de «Cendrillon», ce spectacle plein de charme risque de vous prouver le contraire. Hugues Le Tanneur, L’Express Loin du bruit et des images prémâchées, c’est tout en poésie, en humour et en nuance que Joël Pommerat secoue, toujours très fort, le regard du spectateur. Judith Sibony, Le Monde Impressionnant, beau, envoûtant, émouvant, très original, magistralement mené et merveilleusement interprété, le conte fascine et bouleverse. Les enfants comme les adultes. […] Joël Pommerat réussit à être fidèle à lui-même, à être fidèle profondément à l’histoire de «Cendrillon », et à tout renouveler, en même temps. […] Il est d’une liberté et d'une fidélité époustouflantes. A chaque pas, il nous étonne. Il nous saisit. Il invente mille et une variations. Il s’amuse. Armelle Héliot, Le Figaro D One man show, seul en scène, solo… Qu’importe l’étiquette pourvu qu’on ait l’ivresse. L’un se délecte des petits travers occidentaux, l’autre les brise un par un. L’un est ravi que le couscous soit devenu le plat préféré des Français, l’autre adore détester ses contemporains. L’un est un poète jongleur de mots, l’autre est la dernière perle noire de l’humour acide. L’un est aussi débonnaire que l’autre est nonchalant. Fellag et Gaspard Proust, deux styles, deux tempéraments radicalement différents pour un même objectif: nous faire rire. Jouissifs! GASPARD PROUST Dans le panorama humoristique hexagonal, Gaspard Proust est un ovni qu’il serait vain de vouloir comparer. Chevelure en bataille, sourire énigmatique, Proust a tout du dandy misanthrope. Mais en scène, c’est une tornade de mots destructeurs qui s’applique minutieusement à démonter le politiquement correct. Plus son humour est féroce, plus son écriture est ciselée, subtile et diablement littéraire. Gaspard Proust ne se connaît pas de limite: religion, maladie, sexe, terrorisme, racisme, machisme… Aucun tabou ne lui résiste. Pas de compromis. A chaque coup, son insolence fait mouche et à la fin de l’envoi, il touche. I MAR 1717 AVRIL MAR AVRIL 20 20 HH 30 30 DATE SUPPLÉMENTAIRE MER 18 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 30 GRAND THÉÂTRE PETITS CHOCS DES CIVILISATIONS / FELLAG PETITS CHOCS DES CIVILISATIONS spectacle de et avec FELLAG mise en scène MARIANNE EPIN décor SOPHIE JACOB lumière PHLIPPE LACOMBE Il est plutôt bienveillant Fellag, insouciant mais conscient, léger mais profond. Dans son théâtre, l’absurde se frotte au burlesque, le politique au poétique. Son propos virevolte avec délice dans toutes les directions. Incroyable… le couscous est arrivé en tête de toutes les recettes du Tour de France culinaire… Partant de cet heureux constat, son personnage organise un grand show pour livrer aux Français les secrets de la préparation du couscous afin de sceller «la fraternité retrouvée». Comédien, humoriste et écrivain, Fellag collectionne les prix depuis 1994, s’emparant du particulier pour mieux toucher l’universel. MAR 29 MAI 20 H 30 MER 30 MAI 20 H 30 DURÉE : 1 H 30 GRAND THÉÂTRE 11 I BALLET DE L’OPÉRA DE LYON WORKWITHINWORK chorégraphie pour 16 danseurs chorégraphie, décor lumière WILLIAM FORSYTHE musique LUCIANO BERIO Duetti per due violini, vol. 1 (1979-83) Il a craqué tous les codes de la danse et s’est affirmé l’un des chorégraphes les plus talentueux de son temps. William Forsythe, celui qu’on aime à voir comme «le plus européen des chorégraphes américains», a véritablement transformé la pratique du ballet pour lui donner un élan nouveau, une réinvention vitale. Un long compagnonnage associe le prestigieux Ballet de l’Opéra de Lyon et William Forsythe, presque un quart de siècle d’aventures communes, toujours en quête de nouvelles pistes, d’ouverture et de curiosité. Les deux pièces présentées dans cette soirée – Workwithinwork et Quintett– sont emblématiques de son œuvre: sections répétées, déformées, dispatchées comme autant de variations déclinées sur un même thème, séquences rapides comme des flashs. Une danse qui se construit, s’anime et se désintègre sous nos yeux, servie par de sublimes interprètes. Presque un classique. QUINTETT costumes STEPHEN GALLOWAY répétitions NOAH GELBER QUINTETT chorégraphie pour 5 danseurs chorégraphie, décor lumière WILLIAM FORSYTHE musique GAVIN BRYARS Je cherche simplement à mener le ballet à de nouvelles définitions de ses limites. William Forsythe QUINTETT Jesus’blood never failed me yet costumes STEPHEN GALLOWAY répétitions STEFANIE ARNDT STEPHEN GALLOWAY THOMAS McMANUS directeur du Ballet de l’Opéra de Lyon YORGOS LOUKOS MER 11 AVRIL 20 H 30 JEU 12 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 25 GRAND THÉÂTRE WORKWITHINWORK 12 WORKWITHINWORK O LE ROI PENCHÉ «On l’appelait le Roi penché car son corps immense était toujours plié. Sa tête était alourdie par sa couronne et son regard avait perdu la possibilité de quitter le sol pour aller au ciel.» LE ROI PENCHÉ chorégraphie pour 2 danseurs et 1 conteur chorégraphie CAROLYN CARLSON avec MAXIM KOPISTKO GUILHEM ROUILLON CRISTINA SANTUCCI ou CÉLINE MAUFROID assistants chorégraphiques HENRI MAYET JACKY BERGER musique originale et voix masculine RENÉ AUBRY voix féminine JOËLLE KOUNDÉ dramaturgie, textes, chansons MARIE DESPLECHIN conseil littéraire HÉLÈNE DE TALHOUËT images et scénographie STÉPHANE VÉRITÉ production d’images ROMAIN SOSSO lumière STÉPHANE VÉRITÉ assisté de THIERRY SCHOUTETEN costumes CHRYSTEL ZINGIRO accessoires FIFI MER 23 MAI 20 H 30 JEU 24 MAI 19 H 30 DURÉE : 50 ’ THÉÂTRE VERDIÈRE Pour sa deuxième création jeune public, la chorégraphe Carolyn Carlson a choisi l’univers du conte et les mots de l’écrivain Marie Desplechin. Il était une fois un homme bossu à qui le ciel avait offert une magnifique petite fille. Pour la protéger des regards, l’aimant bossu l’élève à la lumière de la lune. Mais les oiseaux de nuit répandent la nouvelle jusqu’au Roi penché, recroquevillé par l’avidité des biens terrestres. Il sera prêt à tout pour s’approprier la demoiselle. Entre effets visuels et vidéo léchée, entre la musique aérienne du complice René Aubry et le vocabulaire dansé de la reine Carolyn Carlson, Le Roi penché est un cadeau. Un cadeau magique et frissonnant de poésie. La poésie universelle du geste. représentations scolaires à partir de 10 ans MARDI 22 MAI 14 H 15 JEUDI 24 MAI 14 H 15 VENDREDI 25 MAI 10 H et 14 H 15 Née en Californie, Carolyn Carlson est une nomade. Danseuse chez le maître Alwin Nikolais à New York, à l’Opéra de Paris, l’infatigable voyageuse poursuit sa quête depuis quatre décennies. Elle a créé plus d’une centaine de pièces et, en 2006, son œuvre fut couronnée par le premier Lion d’Or jamais attribué à un chorégraphe par la Biennale de Venise. Carolyn Carlson continue de marquer la danse de son pas léger et profond. 13 L L’Italie est à l’honneur avec deux exceptionnels concerts. Au programme, la divine comédie de l’Arte del Mondo célébrera Vivaldi, exalté par la harpe lumineuse de Xavier de Maistre. Point de masques, costumes ou tricornes sur le plateau mais une thématique musicale autour du Carnaval de Venise, festive et pleine d’imagination. Quand Arlequin se cache dans les notes d’un orchestre classique… Arte del Mondo sera dirigé par l’enthousiaste chef allemand Werner Ehrhardt. Loin des clichés qui associent trop facilement l’instrument aux créatures célestes, la harpe n’est pas seulement cet engin diaphane réservé aux séraphins des tableaux ou aux demoiselles de bonne famille. Allure racée et regard franc, Xavier de Maistre redéfinit totalement l’image de la harpe et fait figure de nouvelle étoile au firmament des solistes internationaux. Premier musicien français à être admis dans l’Orchestre Philharmonique de Vienne, il est considéré par beaucoup comme le meilleur harpiste du monde, son jeu virtuose rivalisant avec succès avec les sonorités du piano. Pour la venue de l’ensemble Arte del Mondo, Xavier de Maistre a décidé d’offrir la veille, chose peu commune, un récital, seul, dans le Théâtre Verdière. Entre élégance et tempérament de feu, un moment de grâce. JEU 12 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 20 THÉÂTRE VERDIÈRE XAVIER DE MAISTRE Programme du récital ANTOINE FRANSISQUE Pavane et Bransles GIOVANNI BAPTISTA PESCETTI Sonata en ut mineur FRANCISCO TARREGA Recuerdos de la Alhambra ELIAS PARISH Alvars Mandoline CARLOS SALZEDO Chanson dans la Nuit MANUEL DE FALLA Danse espagnole n°1 (La Vida Breve) ENRIQUE GRANADOS Valses Poeticos ANDRE CAPLET Divertissement à la Française Divertissement à l’Espagnole BEDRICH SMETANA Moldau ARTE DEL MONDO & XAVIER DE MAISTRE Orchestre de 9 musiciens direction WERNER EHRHARDT harpe XAVIER DE MAISTRE VEN 13 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 20 GRAND THÉÂTRE 14 Programme ANTONIO VIVALDI Ouverture de « L’Olimpiade » RV 725 Concerto en sol Majeur opus 7 n° 2 RV 299 GIOVANNI SAMMARTINI Sinfonia en la Majeur ALESSANDRO MARCELLO Concerto en ré mineur FRANCESCO DURANTE Concerto a Quattro en fa Majeur ANTONIO VIVALDI Concerto en ré Majeur RV 93 Concerto en ré « L’Hiver » des « Quatre Saisons » W P La musique, faut-il encore le rappeler, ne connaît pas de frontière. Du jazz andalou à la rumba congolaise, il n’y a qu’un pas! De danse, forcément… CHANO DOMINGUEZ CHANO DOMINGUEZ piano MARIO ROSSY basse BLAS CORDOBA voix, percussions MANUEL MASAEDO percussions JEU 19 AVRIL 20 H 30 DURÉE : 1 H 30 GRAND THÉÂTRE Wynton Marsalis dit de lui qu’«il est un des dix meilleurs musiciens du monde». Ça vous pose un homme! En plus de partager l’affiche avec le grand Wynton au Lincoln Center de New York, Chano Dominguez s’amuse en virtuose avec Tito Puente, joue avec Herbie Hancock à La Havane ou détricote le rythme avec le batteur Jack DeJohnette… Natif de la belle Cadix et pétri d’influences flamenco, Chano Dominguez aime à brouiller les pistes. A l’image de son dernier album, Piano Iberico, traversé d’une excitante fusion des genres entre jazz latin, flamenco et afro-cubain, il continue de construire un style, moderne et chaleureux. Sur scène éclate alors toute son énergie, vibrante et bariolée. Son nouveau concert, Flamenco Sketches, rend hommage au disque Sketches of Spain de Miles Davis. La classe andalouse. STAFF BENDA BILILI LÉON RICKY LIKABU MAKODU, chant COCO NGAMBALI YAKALA, guitare, chant THÉOPHILE NSITUVUIDI NZONZA guitare, voix KABOSE KABAMBA KASONGO, voix DJUNANA TANGA SUELE, voix CAVALIER KIARA MAYINGI, basse ROGER LANDU SATONGE, voix, satongé MONTANA KINUNU NTUNU, batterie AMALPHI KETIKILA MASSAMBA, guitare RANDY MAKANA KALAMBAYI percussions Attention sensation! Tout droit venu des rues de Kinshasa, le Staff Benda Bilili livrera pour deux soirées son funk fiévreux mâtiné de rumba endiablée. Sur scène, les lions de Kinshasa ont un appétit d’ogre, ils bousculent tout, donnent tout, s’enflamment, dansent sur deux roues, s’amusent. Abimés par la vie, échoués dans les rues, le Staff Benda Bilili a trompé le destin grâce à la musique et à une incroyable fureur de vivre. Fauteuils roulants customisés, instruments inventés, il était une fois une bande de musiciens au rythme sans égal qui troquent les trottoirs de la capitale de la République du Congo pour les scènes des plus grands festivals d’Europe. Benda Bilili – littéralement «regarde au-delà des apparences»– c’est Très Très Fort! LUN 14 14 MAI MAI 20 20 HH 30 30 DATE SUPPLÉMENTAIRE LUN MAR 15 MAI 20 H 30 DURÉE : 1 H 30 GRAND THÉÂTRE 15 FESTIVALS MAI AVRIL 19H 30 20 H 30 RÉSERVATIONS OUVERTES DURÉE 1 H 30 THÉÂTRE JEUNE PUBLIC CALACAS 17 représentations DU 28 AVRIL AU 20 MAI ME 4 AVRIL JE 5 AVRIL 20 H 30 20 H 30 RÉSERVATIONS OUVERTES DURÉE 1 H 55 THÉÂTRE GRAND THÉÂTRE VICTOR OU LES ENFANTS AU POUVOIR TARIFS PARTICULIERS (de 34 € à 22 €) RÉSERVATIONS OUVERTES DURÉE 1 H 30 THÉÂTRE EQUESTRE SOUS CHAPITEAU À LAGORD ME 4 AVRIL VE 6 AVRIL THÉÂTRE VERDIÈRE CENDRILLON ME 11 AVRIL JE 12 AVRIL DANSE JE 12 AVRIL MUSIQUE THÉÂTRE VERDIÈRE 20 H 30 RÉSERVATIONS OUVERTES DURÉE 1 H 20 2 e FESTIVAL RE MAJEURE L’EVEIL DU PRINTEMPS XAVIER DE MAISTRE JE 10 MAI 20 H 30 VE 11 MAI 20 H 30 RÉSERVATIONS MA 10 AVR JE 26 AVR DURÉE 1 H 45 THÉÂTRE GRAND THÉÂTRE 20 H 30 20 H 30 RÉSERVATIONS OUVERTES DURÉE 1 H 25 GRAND THÉÂTRE BALLET DE L’OPÉRA DE LYON 17 AU 20 MAI ARTE DEL MONDO & XAVIER DE MAISTRE MUSIQUE RÉSERVATIONS MA 17 AVR ME 2 MAI LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT ME 18 AVRIL 20 H 30 JE 19 AVRIL 19 H 30 VE 20 AVRIL 20 H 30 DURÉE 1 H 30 RÉSERVATIONS MA 20 MARS ME 4 AVR DURÉE 1 H 40 THÉÂTRE GASPARD PROUST RÉSERVATIONS MA 20 MARS JE 5 AVR DURÉE 1 H 30 JAZZ CALACAS 17 représentations DU 28 AVRIL AU 20 MAI TARIFS PARTICULIERS (de 34 € à 22 €) RÉSERVATIONS OUVERTES DURÉE 1 H 30 THÉÂTRE EQUESTRE DANSE 28 e FRANCOFOLIES DE LA ROCHELLE MA 29 MAI 20 H 30 ME 30 MAI 20 H 30 GRAND THÉÂTRE 20 H 30 RÉSERVATIONS ME 2 MAI MA 15 MAI DURÉE 1H 30 TA RIFS JE 19 AVRIL DURÉE 50 ’ PETITS CHOCS DES CIVILISATIONS non numéroté GRAND THÉÂTRE CHANO DOMINGUEZ GRAND THÉÂTRE THÉÂTRE HUMOUR THÉÂTRE CARTE CARTE NORMAL COURSIVE COURSIVE – 26 ANS 23€ 27 € 31 € 40 e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE 29 JUIN AU 8 JUILLET www.festival-larochelle.org LE ROI PENCHÉ RÉSERVATIONS MA 24 AVR ME 9 MAI 20 H 30 20 H 30 RÉSERVATIONS MA 20 MARS ME 4 AVR DURÉE 1 H 30 MUSIQUE DU MONDE ME 23 MAI 20 H 30 JE 24 MAI 19 H 30 SOUS CHAPITEAU À LAGORD MA 17 AVRIL ME 18 AVRIL LU 14 MAI 20 H 30 MA 15 MAI 20 H 30 THÉÂTRE VERDIÈRE DURÉE 1 H 25 GRAND THÉÂTRE 20 H 30 RÉSERVATIONS OUVERTES THÉÂTRE VERDIÈRE VE 13 AVRIL GRAND THÉÂTRE STAFF BENDA BILILI 17 € 20 € 26 € 13€ 16 € 22€ OUVERTURE DES RÉSERVATIONS CARTE LA COURSIVE : GUICHET TOUT PUBLIC : 11 AU 15 JUILLET www.francofolies.fr Sous chapiteau /// Places numérotées à Lagord, Zone d’activités Les Greffières /// Entrée nord de La Rochelle Restauration sur place (réservations à partir du 2 avril au 05 46 51 54 02/03) k 17 représentations du 28 avril au 20 mai 2012 à 20 h 30, sauf le dimanche à 17 h (durée 1 h 30) samedi 28 avril 5 mai 12 mai 19 mai dimanche 29 avril 6 mai 13 mai 20 mai lundi 30 avril 7 mai mardi 15 mai mercredi 2 mai 9 mai 16 mai vendredi 4 mai 11 mai 18 mai k réservations 4à La Coursive, par téléphone 05 46 51 54 02/03 4sur le site www.la-coursive.com tarif normal 34 € tarifs réduits 28 € Adhérent La Coursive / Groupe minimum 50 personnes Adhérent scènes nationales de la région et Gallia Théâtre Saintes 18 25 € Jeune moins de 26 ans / Demandeur d’emploi 22 € Adhérent moins de 26 ans / Adhérent demandeur d’emploi CALACAS conception, scénographie et mise en scène BARTABAS décors et costumes LAURENCE BRULEY masques CÉCILE KRETSCHMAR conseiller musical JEAN PIERRE DROUET avec CAVALIERS LAURENCE DIROU MICHAEL GILBERT NOUREDDINE KHALID MATHIAS LYON GAËLLE POLLANTRU ETIENNE REGNIER ALICE SEGHIER MESSAOUD ZEGGANE MUSICIENS SÉBASTIEN CLÉMENT FRANÇOIS MARILLIER percussionnistes PEPA et LUIS TOLEDO chinchineros CHEVAUX ANTONETE, ARRUZA, BELMONTE, BOMBITA, CAGANCHO, CHAMACO, CHICUELO, CONCHITA, CITRON, DOMINGUIN, EDWIN, EL CORDOBES, EL GALLO, EL SORO, EL VITI, MAJECTIC NARAV, ESPARTACO, JOSELITO, LOBERO, MANOLETE, MANOR, MANZANARES, NIMENO, PAQUIRI, PHARE OUEST, TARZAN, CALACAS, POSADA assistante à la mise en scène ANNE PERRON D CALACAS ZINGARO, L’UTOPIE AU GALOP Depuis vingt-cinq ans, à la piste comme à l’écran, Bartabas nous offre en partage son intimité poétique avec les chevaux, guidé par des musiques aux racines profondes. «Chimère» (1995), «Eclipse» (1999), «Triptyk» (2001), «Loungta» (2004), «Battuta» (2007), toutes ces créations ont été présentées par La Coursive sur le territoire rochelais, à Aytré, ainsi que le «Lever de soleil» à l’Ile d’Aix (2007). Cette année, la grande toile et les écuries s’installeront à Lagord. Zingaro est un paradoxe. Un sublime paradoxe entre notre temps, accéléré, bruyant, confus et un mode de vie à part, nomade et rythmé par la vie de l’animal, un quotidien réglé sur le pas du cheval. Une contradiction magnifique nichée parmi les tours sévères d’Aubervilliers, dans le 93, où un village d’irréductibles éleveurs de chevaux et attrapeurs de rêves pousse là depuis près de vingt ans, comme une oasis. Roulottes et caravanes y côtoient les écuries et deux immenses dômes de bois signés Patrick Bouchain se dressent fièrement dans la grisaille de l’hiver. Bartabas et sa troupe sont les derniers nomades, Comanches des temps modernes avec leur camp de base hivernal sur les contreforts de la colline d’Aubervilliers. Au printemps, la tribu se met en branle, charge son long convoi, embarque ses chevaux pour partir sur les routes du monde. Pas de frontière pour ces migrateurs, juste une vaste plaine à l’herbe grasse où tout devient possible. Une utopie. Cette année avec Calacas, dernière création du chamane Bartabas, c’est par La Rochelle que débute leur périple. Plongée dans le monde de Zingaro à travers sa nouvelle excursion, Calacas, valse mexicaine, festive et colorée. 19 RENCONTRE AVEC BARTABAS Impressionnant, il peut le paraître. Pressé, il en a souvent l’air. Attentif et touchant, Bartabas l’est, sans aucun doute. Oui, il est comme ça Bartabas, fait de sueur, d’esprit et de sang, fort en gueule et tout en pudeur, instinctif, animal et sans concession. Pourquoi redevient-on enfant lorsqu’on met les pieds sous un chapiteau de Zingaro? BARTABAS Parce que c’est un univers à part, un lieu de spectacle et un lieu de vie. Même si le mot est un peu galvaudé, on entre dans un univers artistique tout comme dans une poésie de vie. C’est intéressant parce que la poésie qui se dégage du Fort d’Aubervilliers vient du fait qu’aucune règle urbanistique n’a fait pousser ces cabanes, ce sont les gens de la troupe qui ont construit leurs habitations. Rien ne choque, pas d’architecte, chacun est venu avec ses envies, sa culture. Zingaro, aux pieds des tours, dans le 93, c’est un peu un village d’irréductibles! C’est vrai. Et ça fonctionne comme ça depuis vingt ans. Vous avez inventé un art, le théâtre équestre, où l’on écoute, on sent, on touche presque. C’est un théâtre de sensations? C’est ce qui caractérise mes spectacles, faire appel à tous les sens, olfactifs, visuels… physiques, en somme. Pour «Calacas», vous êtes parti de la musique, comme il est coutume dans chacune de vos créations. Plus particulièrement d’une envie de rythme, en recrutant ces fameux chinchineros chiliens? Je voulais surtout travailler autour de la danse macabre. La musique vient dans un second temps, pour une raison très simple: sur chaque spectacle, les musiciens ne font pas partie de la compagnie mais du projet. Il faut donc les dénicher, aller les chercher pour les embarquer pendant deux ou trois ans –une tranche de vie–, régler les histoires de papiers… tout ça prend au moins un an. Généralement, je vais les rencontrer avant même de commencer les répétitions. C’est pour ça que je dis souvent que je suis obligé de débuter par la musique, de la définir et de chercher des musiciens en conséquence. Calacas est un peu à part parce que j’ai mélangé musique enregistrée et vivante. Il y a une section rythmique qui est «live», deux percussionnistes français et les chinchineros chiliens, et comme j’avais envie de musiques traditionnelles très anciennes du Mexique, de la fanfare aux chants indiens 20 et chamaniques, il fallait des formes enregistrées. Les musiques que j’utilise sont souvent chantées par des vieux, et finalement presque disparues. «Calacas» est un spectacle foisonnant de couleurs. Vos influences viennent également de la peinture? Ma principale source d’inspiration est le travail du dessinateur mexicain José Posada. Ses caricatures, d’ailleurs utilisées pour l’affiche du spectacle (signée Ernest Pignon-Ernest), illustrent parfaitement ce que je voulais: une danse macabre, festive et colorée, mâtinée de critique sociale. Puis il y a des influences graphiques plus enfouies, plus personnelles, dont je m’inspire depuis longtemps et qu’on peut retrouver dans le spectacle: Goya, James Ensor, Basquiat… Chaque spectateur y plaque ensuite son propre imaginaire… On peut aussi tout aussi bien voir du Tim Burton dans «Calacas»! C’est le propre des spectacles de Zingaro et finalement le but de chaque création, d’emmener les gens vers un univers tout en laissant ouvertes les portes de l’imagination, de proposer des émotions où chacun puisse se retrouver. C’est pour ça qu’aucun spectacle de Zingaro n’est narratif. Ce sont plutôt des moments, des touches, suffisamment libres pour que chacun vienne s’y incruster et les faire vivre. C’est pour moi la nature même d’une œuvre d’art. Elle n’existe et ne puise sa force qu’à travers celui qui la regarde. Le fait de travailler avec les chevaux participe d’autant plus à cet imaginaire que le cheval ne fait plus du tout partie du quotidien des gens mais reste très ancré dans l’inconscient collectif, sous des formes extrêmement diverses. Des gravures de l’école où l’on voit des rois à cheval, un symbole de noblesse, ou au contraire des chevaux de course; le cheval guerrier aussi, emblème de puissance ou bien le côté sauvage et l’image de liberté qu’il dégage. Le cheval polarise l’inconscient. Y a-t-il alors un côté anachronique à travailler avec ce compagnon millénaire? A Zingaro, notre manière de vivre est déjà anachronique! On se rend compte que nous sommes détenteurs d’un savoir-faire, d’un métier qui est en voie de disparition. Peut-être y a-t-il un aspect un peu nostalgique dans les spectacles à cause de ça, même dans les plus joyeux… On défend aussi des valeurs, des valeurs essentielles pour moi. L’exemple de Zingaro, même sans parler des spectacles, représente quelque chose. Une intransigeance. Je n’ai jamais accepté de faire une publicité par exemple. Sous prétexte de rester dans l’air du temps, on ne peut pas faire n’importe quoi. C’est presque une profession de foi. Notre éthique est fondamentale, elle fait sens car c’est une éthique de vie. Tous les gens qui vivent ici la respectent, défendent ces valeurs, savent qu’ils se battent pour quelque chose, moi compris. C’est aussi pour ça que Bartabas n’est pas mon vrai nom, évidemment. Avoir choisi ce nom-là veut dire que je n’existe qu’à travers mon travail à Zingaro. Ma personne est mise de côté. C’est la même chose pour les gens de la compagnie, qui partagent tous leur vie ici. Il faut que ça vaille le coup. Rien ne doit venir galvauder ça. C’est aussi un travail d’une très grande exigence. Extrêmement astreignant, oui. Si on doit compter le nombre d’heures nécessaires pour arriver à créer ce spectacle, et qu’il faut encore pour l’entretenir et faire qu’il existe, c’est monstrueux. Ça fait aussi partie du combat. On sait qu’on fait un spectacle qui coûte très cher, parce que travailler avec des chevaux coûte très cher, en argent comme en engagement et en même temps, on ne veut pas proposer des places hors de prix. Sa fragilité, sa rareté, font aussi partie des valeurs de Zingaro. Zingaro est une utopie réaliste? Réaliste parce qu’elle existe. On doit sans cesse se projeter vers l’avant pour continuer à faire vivre la compagnie. C’est là encore un enjeu éthique. On ne s’endort jamais sur une formule commerciale que l’on vendrait à tour de bras pour faire de l’argent. On remet en jeu l’existence de Zingaro à chaque spectacle, un peu comme une partie de poker, en essayant de surprendre les gens autant que nousmêmes, de nous faire progresser. Ça paraît être un truc courageux mais c’est surtout indispensable de se réinventer. C’est une prise de risque perpétuelle qui nous motive, qui nous fait aller plus loin dans notre recherche, dans notre travail avec les chevaux. En quoi la personnalité du cheval influence-t-elle le contenu d’un spectacle? Ça va plus loin, sa présence même modèle le contenu. Certaines scènes n’existent que parce que c’est ce cheval-là, ou celui-ci. Mes outils de travail sont le matériel humain qu’est la compagnie et le matériel équin. Par exemple, le fait d’avoir un troupeau de vingt chevaux noirs et blancs va amener la farandole que l’on peut voir à la fin de Calacas. Je ne vais pas acheter ni louer vingt chevaux pour faire ça, c’est parce qu’ils sont déjà là que ce tableau existe. Si on affine, il y a même certaines séquences où la technique de marche du cheval, son rythme, va construire une scène. Les chevaux participent à la création au même titre qu’un cavalier. Leurs humeurs également? C’est différent. Notre métier est de faire des chevaux des «professionnels». On les entraîne d’une manière très rigoureuse, dans le respect de leur intégrité physique et psychologique, justement pour qu’ils s’expriment comme professionnels. Mais après, ils sont comme les gens, il faut qu’ils soient heureux. Le cheval et son cavalier ressemblent à un vrai couple de danseurs… Ils sont partenaires, au même titre qu’un homme et une femme. La relation qu’a un cavalier avec son cheval est très personnelle. Une fois que les couples sont décidés, chacun gère sa relation avec son cheval, l’entraîne. Quelle que soit la discipline, que ce soit un travail en liberté, de la voltige ou du dressage, c’est un couple. Tout est basé sur la confiance réciproque. Est-ce que vous vous amusez en créant un spectacle? Encore heureux, sinon on ne le ferait pas ! Après, rien n’est jamais acquis, rien n’est facile. Bien sûr on a des problèmes, comme tout le monde, un manque de confiance en soi, comme tout créateur. Deux jours avant la première, ces angoisses-là sont bien présentes, croyez-moi. Mais je n’ai pas spécialement envie d’en parler! Est-ce que «Calacas» est votre spectacle le plus aérien? Il paraît oui. C’est parce qu’il y a des disciplines nouvelles, des choses que l’on n’a jamais faites comme les cavaliers accrochés et volants. Calacas alterne aussi entre moments joyeux et émotion. Je 21 qu’il représente pour vous?» Ce genre de choses, sans orienter la discussion par rapport à mon travail. Cette accumulation de récits me nourrit inconsciemment. pense qu’on touche là l’essence de Zingaro. Chimère et Eclipse étaient déjà dans cette émotion, Battuta plus dans une ronde folle, à cent à l’heure, Calacas caresse ces deux aspects. Chaque spectacle a sa propre respiration, son rythme et finalement, aucun ne se ressemble. Et puis l’espace scénique, qui représente le ciel et la terre, participe également à cette impression. Au niveau scénographie, c’est certainement ce que j’ai fait de plus audacieux. Cette scénographie est un défi un peu fou, non? Encore plus en tournée. Le gradin du chapiteau sera plus grand qu’à Aubervilliers, la scénographie impressionnera davantage. Et La Rochelle va donc «essuyer les plâtres» du nouveau chapiteau! Nous sommes très contents de débuter la tournée là-bas! Il faut une sacrée dose de confiance et d’amitié avec vos équipes pour le faire. La Rochelle fait partie des quelques villes en France, avec Avignon, Lyon et Paris où l’on a joué pratiquement tous nos spectacles, où l’on a construit une vraie relation de fidélité avec le public, une relation passionnante. La Rochelle connaît Zingaro, notre parcours, notre évolution. J’y vais toujours avec plaisir. Surprendre à chaque fois le public fait partie des choses essentielles pour vous? C’est le jeu, oui! Zingaro se doit d’être différent et pareil en même temps. Le public va retrouver ce qui fait l’âme de Zingaro et découvrir aussi des choses nouvelles. A Aubervilliers comme à La Rochelle, les gens viennent presque comme s’ils venaient chez quelqu’un. C’est très particulier. Par exemple, j’ai souvent vu des spectateurs revenir au même spectacle plusieurs fois mais avec des gens nouveaux. Un film ou une pièce, on le conseille, j’ai l’impression qu’un spectacle de Zingaro, on l’accompagne, on y emmène ses amis pour le plaisir de leur faire découvrir. Après le Tibet, les Balkans ou l’Inde, c’est la première fois que vous abordez l’Amérique du Sud? Oui. C’est un nouveau voyage, un voyage imaginaire, inspiré de peintures, de lectures… Je ne vais d’ailleurs dans les pays concernés que pour rencontrer les musiciens. Pour Calacas, j’ai fait pendant un an des entretiens avec des gens pour qu’ils me parlent de leur Mexique. «Pourquoi aimez-vous le Mexique, qu’est-ce 22 La mort est cachée dans nos sociétés occidentales, depuis deux siècles, on l’éloigne. C’est ce qui vous a poussé à vous pencher sur les Danses Macabres? Comme les Danses Macabres sont des tableaux d’origine européenne au départ, on aurait tout aussi bien pu choisir de s’intéresser au Moyen Age. L’idée est de danser avec la mort. J’avais envie d’un spectacle où ce sont les chevaux qui représentent la vie, où les hommes sont désincarnés, réduits à l’état de squelettes. Désincarnés mais pas déshumanisés! C’est vrai oui. Parce qu’ils sont très drôles aussi. C’est marrant parce que la personnalité des cavaliers ressort fortement au final, alors qu’on ne voit pas leur visage. Dans la création, travaillez-vous justement en fonction de ces individualités, sans leur donner réellement de rôle, à l’inverse du théâtre? Oui, parce que chacun va répondre à une question de manière différente, va essayer des choses bien distinctives, qui lui sont propres. Et puis je connais la plupart depuis longtemps, ça facilite le travail. Le mot «Calacas» est composé de sept lettres, comme tous vos précédents spectacles. Doit-on y lire une signification particulière? J’ai commencé à le faire sans le vouloir jusqu’à ce qu’un journaliste me le fasse remarquer! Mes films et mes spectacles ont tous sept lettres. Je n’y prêtais pas attention au départ et puis maintenant, c’est plus un jeu qu’autre chose. Vos spectacles sont à la fois intemporels et universels, vous vous en rendez compte? C’est la force de Zingaro. Pour moi, il n’y pas d’un côté le théâtre intellectuel et de l’autre le théâtre populaire. Il y a des œuvres fortes et des œuvres plus faciles. Ou ratées, ça peut arriver... Une œuvre forte peut plaire à tous et doit s’adresser à tous. C’est d’autant plus vrai pour Zingaro que je ne m’appuie pas sur le langage intelligible. Un grand tableau impressionne tout autant les spécialistes de peinture que les novices. Justement parce qu’il est universel. D’ailleurs les grandes œuvres contemporaines se sont profondément inspirées des traditions, de Picasso au Sacre du Printemps, pour moi la pièce musicale la plus emblématique du XXe siècle, complètement empreinte de chamanisme et de musique traditionnelle russe. C’est le propre de l’art que de rebondir sur les traditions ancestrales, de manière plus ou moins consciente. Zingaro, c’est l’œuvre d’une vie? C’est une vie, tout simplement. Comme toutes, elle s’arrêtera un jour. Elle n’existera alors que dans la mémoire de ceux qui ont croisé son chemin. Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012 « VIVA LA MUERTE » ! Ce qu’en dit la presse… Baroque, foutraque, dionysiaque, bachique, endiablé, sarcastique, comique, cette pompe funèbre fait du cercueil un tapis volant. Michel Onfray, Le Point «Calacas», c’est du très grand Zingaro, fiançant bouffonnerie et douleur. Loufoque et tristesse. Elan vital des chevaux et crânes ricanants. Vous ne contrôlez plus rien, c’est parti, le spectacle vous embarque. Farandole, images, tableaux, costumes, lumières, chevaux, chinchineros, et vous, enfants ou vieux, claquant de santé ou déjà un peu rongé par le mal, vous, vous disposez. Cela s’appelle le théâtre. Francis Marmande, Le Monde Bartabas nous plonge dans une mort-farce, une mort ricanante et libératrice qu’incarne à merveille la culture populaire mexicaine. Fabienne Pascaud, Télérama Les rires clairs des enfants, les frissons des adultes, le tourbillon vertigineux des cavaliers virtuoses, tout fait de «Calacas» un enchantement. Armelle Héliot, Le Figaro «Calacas» est au-delà du cirque, du théâtre équestre, du théâtre tout court: une cérémonie grandiose et gaie, qui provoque l’émotion muette et la transe. Quand les chevaux piétinent Dieu et le Diable… Bartabas a gagné son combat: la mort est morte. Viva la muerte ! Philippe Chevilley, Les Echos Le centaure universel mène une danse endiablée avec la mort au rythme des fabuleux tambours mexicains, des orgues de Barbarie et des glouglous de dindons. Jamais les chevaux n’ont été plus libres, plus vivants. Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur Ce spectacle baroque dans son mélange détonnant de grave et de gaillard, d’enjoué et d’inquiétant se révèle de bout en bout une fête magnifique, débordante de vie à couper le souffle, à illuminer les regards. Gilles Méreuze, La Croix 23 LA MORT LEUR VA SI BIEN… Ils sont cachés derrière les masques d’une mort rieuse, Messaoud et Mickaël, portraits de deux cavaliers «historiques» de Zingaro. MESSAOUD, LE TOUAREG VOLANT C’est en 1996, pour le spectacle Eclipse que Messaoud débarque à Aubervilliers. Mais c’est au sud du Maroc, dans la province de Merzouga où se mélangent Touaregs et Berbères, qu’il grandit et fait ses premières classes équestres. Ses parents vivaient sous la tente et Messaoud est de fait bercé par l’esprit du nomadisme qui, de génération en génération, coule dans les veines familiales. On ne croise pas beaucoup de chevaux dans le Sahara, plutôt des mules ou des dromadaires… sauf lorsque débarque un tournage de film. Les paysages de la Mer de Sable fascinent les occidentaux et le jeune Messaoud se glisse, à quatorze ans, dans la foule des figurants, croisant dans le désert les loges-caravanes d’Andie McDowell ou JeanPierre Cassel. C’est pour une grosse production américaine qu’on lui propose de monter à cheval pour la première fois. «C’était la catastrophe rigolet-il, je me suis fait embarquer sur trois kilomètres! Mais j’étais tellement fasciné par le cheval, par la vitesse et l’adrénaline, que je suis revenu le lendemain.» Ainsi commence certaines histoires d’amour, sur un joli hasard. Messaoud part ensuite à La Roseraie, l’Académie équestre du Maroc basée à Marrakech, qui fermera ses portes lors de la Guerre du Golfe. Il s’y forme plusieurs années avant de traverser la Méditerranée, direction la France et le Conservatoire des arts équestres à Nîmes où il s’occupe, à vingt ans seulement, de la réinsertion de jeunes en difficulté par la pratique de l’équitation. «Le seul moyen de travailler de notre art, c’était de s’exiler, explique Messaoud. J’aurais pu essayer le Portugal ou l’Espagne, 24 mais nous étions attirés par la France, un pays que chacun connaissait sans jamais y avoir mis les pieds.» Il rencontre plus tard Bartabas, qui l’engage sur un spectacle. Les autres suivront. «Le dénominateur commun à Zingaro, c’est le cheval. Ce qui fait la richesse de la troupe, c’est que nous venons tous de cultures, d’horizons et de pays complètement différents. Nous vivons et créons les spectacles dans un partage total. Chaque nouvelle création est une surprise, y compris pour nous, un univers vers lequel nous n’étions encore jamais allés.» Messaoud rencontre sa femme à Zingaro, puis fonde une famille. Ses deux jolies petites filles écoutent d’ailleurs sagement l’interview de leur papa. «Ici, la vie et le travail ne font qu’un. Par exemple, là je viens d’aller chercher mes filles à l’école, je vais les faire goûter puis je file m’occuper des chevaux. Je leur préparerai le dîner avant la représentation de ce soir.» A propos de Calacas, Messaoud ne cache pas son enthousiasme. Sans éventer les secrets du spectacle, c’est lui qui se cache derrière le Léopard, marabout qui fait danser les morts. Puis il troque sa combinaison moulante pour l’habit du Cardinal, portant une immense croix dans le dos, chose peu commune pour un musulman! Messaoud doit me quitter pour s’occuper de ses compagnons à quatre pattes, en partant d’un grand éclat de rire: «Tu verras ce soir, les squelettes ne t’auront jamais paru si vivants!» Et le moins que l’on puisse dire après avoir vu la ronde folle de Calacas, c’est qu’il n’avait pas tort… MICKAËL, LE FOU DU PUY Mickaël est en quelque sorte le régional de l’étape. Natif de Vendée, il fait partie de la troupe depuis 1998. Il s’était pourtant destiné à une sage carrière de prof de maths… mais la vie en a décidé autrement. C’est son père, passionné par les oiseaux, qui le pousse vers l’équitation. «J’avais peur de monter au départ! – réflexion cocasse lorsqu’on sait de quoi cet homme est capable sur un cheval. Nous étions toute une bande d’amis à chevaucher depuis deux ans lorsque s’est monté près de chez nous, en 1989, le “Puy du Fou”. » A seize ans, il est embauché pour les spectacles médiévaux. «A l’époque, il y avait plus d’employés que de spectateurs!» plaisante-t-il en brossant un bel Argentin. Il commence à tâter de la voltige et se prend au jeu dix étés durant. Il rencontre alors Bartabas, un jour de 1998. Le test: «d’abord un échange, très humain, se souvient Mickaël, là, ça passe ou pas. Puis un petit essai à cheval.» Mickaël est embauché pour deux mois. Ça fait treize ans que ça dure… «Pour rien au monde je n’échangerais ma place, explique-t-il. J’adore voyager et cette vie-là me convient parfaitement, même si elle est parfois difficile.» Travailler six jours sur sept, se coucher tard les soirs de spectacles et se lever tôt quoi qu’il advienne, parce que les chevaux n’attendent pas. «S’ils sont surtout sensibles aux variations de température et au vent, chaque cheval a sa personnalité. Contrairement à d’autres places fortes du milieu équestre, Bartabas nous laisse le temps de créer une relation de confiance mutuelle avec notre cheval.» Mickaël semble être totalement à sa place à Zingaro. «C’est une vie de village, pas une réelle communauté mais nous sommes tous très attachés les uns aux autres. En tournée se tissent encore davantage de liens.» Comme Messaoud, Mickaël est encore bluffé par l’inventivité de Calacas: «On ne s’ennuie jamais avec Bartabas. Il est d’une grande exigence mais nous pousse aussi à nous renouveler. Il voit tous les détails, nous prévient toujours et si ça n’est pas corrigé la prochaine fois, là le ton peut vite monter. C’est ce qui fait la qualité technique des spectacles. On ne vieillit pas à Zingaro!» Dans Calacas, son personnage, le Gros, sort tout droit d’un western spaghetti, jouant du lasso et du colt pour finir par un numéro désopilant de fainéant Chicanos. Comme à chaque fois, Mickaël a hâte de venir à La Rochelle, nul doute qu’une partie des siens viendra l’applaudir. De sang ou de cœur peu importe, la vraie famille est celle que l’on se choisit. Propos recueillis par Camille Lagrange, janvier 2012 25 U CINÉMA Un diptyque qui impressionne par sa capacité unique à concilier l’ambition la plus grande et la plus désarmante simplicité. «Fengming, chronique d’une femme chinoise» et «Le Fossé», deux films de Wang Bing enfin au cinéma pour une expérience inédite de spectateur. C’est en 2003 que Wang Bing fait son apparition sur la scène cinématographique mondiale avec l’impressionnante fresque documentaire de neuf heures A l’ouest des rails, œuvre phare de ce début de XXIe siècle qui accompagnait les derniers ouvriers d’un gigantesque complexe industriel chinois avant la fermeture des usines. En 2004, invité par la Cinéfondation à Paris pour écrire son premier long-métrage, Wang Bing découvre le recueil de nouvelles Adieu, Jiabianjou de Yang Xianhui qui relate le destin tragique des hommes envoyés dans les camps de rééducation chinois pendant les années 50-60. Ce sera ce projet qu’il décidera de porter à l’écran. Wang Bing repart alors en Chine à la rencontre des survivants et des familles des victimes. Il parcourt la Chine entière et enregistre de nombreux témoignages. Sur sa route, il fait la connaissance de He Fengming dont le mari est mort de faim à Jiabianjou. Alors que le tournage du Fossé n’a pas encore commencé, Wang Bing commence à filmer Fengming qui lui livre le plus beau et le plus complet des récits vécus. Fengming est présenté à Cannes en 2007 en Sélection officielle, séance spéciale. Mais Wang Bing souhaite attendre la finalisation du Fossé afin que les deux films soient distribués ensemble. Le Fossé sera tourné fin 2008-début 2009, et sera présenté en Compétition au Festival de Venise en 2010. Prochainement, à découvrir sur l’écran de la Salle Bleue… A D Autre expérience de spectateur, retrouver l’éclat d’antan de «La Grande Illusion» de Jean Renoir, grâce à une restauration magnifique. Interdit en France à partir de 1940 pour son absence d’idéologie patriotique, le film fut également banni en Allemagne par Goebbels qui le désigne «ennemi cinématographique numéro un». Pourtant La Grande Illusion a traversé les années en s’imposant comme une référence incontournable, révélant à chaque époque de nouvelles possibilités de lecture. Désir de donner de la visibilité à la jeune création en s’associant au travail de l’ACID, de l’ACOR pour mettre en lumière «Rives», premier long métrage d’Armel Hostiou. «Rives bouleverse nos perspectives sur la ville et ses moments mécaniques et ordinaires. On y voit trois trajets humains au sein d’une journée comme une autre. Et cela devient “extra-ordinaire”… Rives bouleverse tous repères et coordonnées existentielles.» Damien Manivel et Chiara Malta, cinéastes Chaque semaine, un minimum de deux films,en alternance. Séances tous les jours. Un magazine mensuel est disponible à l’accueil. Répondeur cinéma 05 46 51 54 04 / Programme téléchargeable sur le site www.la-coursive.com Cinéma Art et Essai Recherche et Découverte, Jeune Public et Patrimoine et Répertoire, adhérent au Groupement National des Cinémas de Recherche, à l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai, à l’Association des Cinémas de l’Ouest pour la Recherche et à l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion. ‡ TARIFS CINÉMA NORMAL 6,50 € • CARTE LA COURSIVE; PLUS DE 60 ANS: 5,30 € • MOINS DE 26 ANS; DEMANDEUR D’EMPLOI et LE LUNDI POUR TOUS: 4,30 € • TARIF JEUNE (–18 ans), TARIF SÉANCES SCOLAIRES et GROUPES (Centres de Loisirs): 3,20 € • CARTE FIDÉLITÉ POUR LES TITULAIRES DE LA CARTE LA COURSIVE 10 séances (valable jusqu’au 26 juin 2012): 45 € 26 FESTIVAL RÉ MAJEURE DU 17 AU 20 MAI 2012 En juin 2011, la première édition de Ré Majeure a connu un succès public immédiat. A l’initiative de Marc Minkowski, en collaboration avec La Maline et La Coursive, ce festival donne son deuxième rendez-vous en 2012, du 17 au 20 mai. Concerts et rencontres musicales, en divers lieux de l’Ile de Ré, pour découvrir ou retrouver des sites, des artistes, des œuvres, pour partager la musique à la lumière de Ré. JEUDI 17 MAI 20 H 30 / ARS-EN-RÉ / Salle des sports de la Prée MOZART, Ouvertures & airs d’opéras / Symphonie n°41 en ut majeur, KV. 551 «Jupiter» avec Julia Lezhneva, soprano et Les Musiciens du Louvre Grenoble sous la direction de Marc Minkowski TARIF NORMAL 28 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 25 € VENDREDI 18 MAI 11 H / SAINT-MARTIN-DE-RÉ / Salle de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré THIBAULT NOALLY, violon / FRANCESCO CORTI, piano-forte J. S. Bach, Sonate pour violon et clavier BWV 1018 en fa mineur / C. P. E. Bach, Sonate pour violon et clavier WQ 78 en do mineur / J. C. Bach, Sonate pour clavier op.5 n°4 en Mi bémol majeur / W. A. Mozart, Sonate pour violon et clavier KV 304 en mi mineur; Sonate pour violon et clavier KV 306 en ré majeur TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 € VENDREDI 18 MAI 15 H / SAINT-MARTIN-DE-RÉ / Salle des Fêtes Vauban GUILLAUME VINCENT, piano / Rachmaninov, Préludes TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 € VENDREDI 18 MAI 18 H / SAINT-MARTIN-DE-RÉ / Jardin de l’Hôtel de Clerjotte ALEXANDRE THARAUD, piano Rameau, Suite en la / Ravel, Sonatine / Couperin, Œuvres / Ravel, Le tombeau de Couperin TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 € VENDREDI 18 MAI 20 H 30 / LA FLOTTE / Eglise PROKOFIEV, Pierre et le Loup / DE FALLA, L’Amour Sorcier / TURINA, Rapsodia Sinfonica avec Michel Fau, récitant; Antonia Contreras, Cante Flamenco; l’Orchestre Poitou Charentes, sous la direction de Jean-François Heisser et Marc Minkowski, direction TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 € / TARIF SPÉCIAL MOINS DE 12 ANS 10 € SAMEDI 19 MAI 15 H / LA COUARDE / La Maline Rétrospective filmée Gustav Leonhardt OUVERTURE DES RÉSERVATIONS à partir du MERCREDI 21 MARS LA COUARDE LA MALINE du lundi au vendredi de 14 h à 20 h 30 05 46 29 93 53 LA ROCHELLE LA COURSIVE 05 46 51 54 02-03 ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES / RÉSERVATION CONSEILLÉE À PARTIR DU MERCREDI 2 MAI SAMEDI 19 MAI 18 H / LA COUARDE / La Maline SONIA WIEDER-ATHERTON, violoncelle / BRUNO FONTAINE, piano: Chants juifs TARIF NORMAL 25 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 22 € SAMEDI 19 MAI 20 H 30 / LA FLOTTE / Eglise BACH, Passion selon Saint Matthieu avec Delphine Galou, Benoit Arnould, Markus Brutscher, Christian Immler, Magnus Staveland, Owen Willets… avec Les Musiciens du Louvre Grenoble sous la direction de Marc Minkowski TARIF NORMAL 28 € / TARIF ADHÉRENT LA COURSIVE et LA MALINE 25 € DIMANCHE 20 MAI / LOIX / Eglise [horaire à déterminer] GALA DE CLÔTURE avec la participation de Caroline Casadesus, Guillaume Vincent, Thibault Noally, Francesco Corti, Marc Minkowski et quelques invités surprises… ENTRÉE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES DISPONIBLES / RÉSERVATION CONSEILLÉE À PARTIR DU MERCREDI 2 MAI Ré Majeure est organisé en partenariat avec La Maline La Couarde, La Coursive La Rochelle, avec la participation de la Communauté de Communes de l’Ile de Ré. 27 L Festival International du Film 40e édition Le Festival International du Film de La Rochelle fête ses 40 ans En 250 films, mais aussi avec une installation d’Agnès Varda, deux soirées en plein air, des ciné-concerts, des expos, des rencontres, une nuit blanche, une leçon de musique, des films et des ateliers pour les enfants, des avant-premières et beaucoup de surprises... Hommages, en leur présence… A la merveilleuse actrice Anouk Aimée à travers 15 films qu’elle a illuminés de sa grâce dont, bien sûr, «Lola» de Jacques Demy qui nous conduit à Agnès Varda et tous les films qu’elle a tournés depuis son dernier hommage au festival en 1998. Joao Canijo, un très grand cinéaste portugais trop mal connu en France, Denis Villeneuve le génial réalisateur québecois d’«Incendies», Pierre-Luc Granjon cinéaste français de délicieux films d’animation pour les enfants. VENDREDI 29 JUIN (20h) AU DIM 8 JUILLET (minuit) BILLETTERIE À LA COURSIVE À PARTIR DU MERCREDI 27 JUIN 13H Une découverte du cinéma tibétain Avec les 3 films de Pema Tseden, son unique représentant dont ce sera la première présence dans un festival... Des rétrospectives Du géant américain Raoul Walsh avec une vingtaine de films, de TOUS les longs métrages de Charlie Chaplin, «Charlot» pour ses millions d’intimes, de Benjamin Christensen, cinéaste danois incontournable de la période muette, en ciné-concerts, de Teuvo Tulio qui a mis en scène les plus beaux mélos finlandais des années 40 et 50. www.festival-larochelle.org 28 Dessin préparatoire à l’affiche 2012. Stanislas Bouvier Les Festivals de La Rochelle L coproduits par La Coursive Francofolies 28e édition Les Francos 2012… plus d’un tour de piste ! Du 11 au 15 juillet les Francofolies de la Rochelle vous convient à faire le tour de leur planète musicale, sur tous les «tons». 2012 conjugue les genres: soul, folk, hip-hop, l’électro, blues, rock... d’Imany, Rodrigo Y Gabriela, Chinese Man, Izia, Birdy Nam Nam en passant par Camille, Hubert Felix Thiefaine ou encore Moriarty, Dionysos…. la fête est au rendez-vous avec pas moins de 130 concerts! C’est dit, plus de sons, plus de chansons et de créations, qui s’installent d’une scène à l’autre avec une large place faite aux retrouvailles, aux premières fois, à l’atypique, aux regards croisés. La 28 e édition viendra ainsi côtoyer l’étonnant, l’effervescent, le pétillant et tous nos sens seront rythmés et interpellés durant ces 5 jours et 5 nuits de juillet. Prenons place et laissons-nous surprendre. MERCREDI 11 AU DIMANCHE 15 JUILLET BILLETTERIE SUR www.francofolies.fr DÈS MAINTENANT 05 46 50 55 57 À LA COURSIVE À PARTIR DU MARDI 5 JUIN 13 H www.francofolies.fr 29 BRÈVES LA SIRÈNE La Sirène fête sa première année d’existence. Au programme de cette fin de saison une vingtaine de concerts et, d’un port à l’autre, le partenariat avec La Coursive se poursuit dans un plaisir partagé avec les Touaregs électriques de Tinariwen, la pop lumineuse de Frànçois & the Atlas Mountain et la classe soul de Meshell Ndegeocello. TINARIWEN Collectif de musiciens Touaregs, Tinariwen livre depuis une dizaine d’années un blues envoûtant, puissant, un chant de l’exil et de l’espoir ayant eu un fort écho en occident avec Amassakoul en 2004 et Aman Iman en 2007. En 2011, l’acoustique saharien Tassili revient à la source des débuts de Tinariwen, devenu entre temps une référence planétaire. FRÀNÇOIS AND & ATLAS MOUNTAIN La pop française prend de la hauteur avec Frànçois and the Atlas Mountain. Repérés à l’époque par XLR, accompagnés par le Chantier des Francos, le Théâtre Verdière les avait accueillis en juillet 2011 à l’occasion des Francofolies… Le groupe aux racines charentaises fait depuis partie de ceux qui comptent dans l’Hexagone. Ils livrent une pop aussi planante qu’élégante, mariage TINARIWEN inspiré de sonorités traditionnelles, d’un chant sublime et d’influences électriques venues d’Outre-manche. Un régal. MESHELL NDEGEOCELLO L’ambiguïté fascinante de Meshell Ndegeocello explose les catégories musicales. Entre jazz et rock, rap et groove et dotée d’un exceptionnel talent de bassiste, Meshell Ndegeocello a hanté les scènes du monde depuis les années 90 – récoltant au passage neuf nominations aux Grammy Awards. Elle revient aujourd’hui en solo pour le meilleur: un son épuré, presque délivré. En swahélie, Ndegeocello signifie «libre comme un oiseau»… Une grande bouffée d’air frais made in USA. STAGE Stage théâtre masqué avec la cie Teatro Malandro SAMEDI 12 MAI (de 14 h à 17 h) La Coursive propose un stage de sensibilisation au jeu masqué, avec deux comédiens de la compagnie Teatro Malandro, autour de la pièce L’Eveil du printemps mise en scène par Omar Porras. Stage pour les personnes ayant une pratique artistique amateur (danse, théâtre, art de la piste), à partir de 15 ans TARIFS: normal: 40 € titulaire carte La Coursive: 27 € titulaire carte La Coursive – 26 ans et Pass’Culture Etudiant: 20 € 30 Le training de l’acteur constitue un des éléments fondateurs de la démarche artistique du Teatro Malandro. Omar Porras a développé une proposition pédagogique pour accompagner la préparation du comédien au jeu et pour l’aider à atteindre l’essentiel de sa pratique: savoir occuper l’espace, avoir conscience de la mécanique corporelle, être attentif aux détails et accepter l’intuition comme partenaire de jeu. > CONTACT / RÉSERVATIONS : Annabel Blanchard 05 46 51 54 00 [email protected] • TINARIWEN + FRÀNÇOIS & THE ATLAS MOUNTAINS jeudi 26 avril 20h30 Tarif réduit appliqué aux adhérents de La Coursive: 18€ • MESHELL NDEGEOCELLO + 1ère PARTIE mardi 29 mai 20h30 Tarif réduit appliqué aux adhérents de La Coursive: 17€ > informations sur www.la-sirene.fr > BILLETTERIE À LA COURSIVE, À PARTIR DU MERCREDI 4 AVRIL RETOUR SUR LES CRÉATIONS JAZZ AU FÉMININ La route continue pour les spectacles créés à La Coursive cette saison: A La Coursive, le jazz se conjugue au féminin avec deux résidences ayant marqué cette saison, dont sortiront deux albums. La sublime Sophie Alour avec La Géographie des rêves et la pimpante Lisa Cat-Berro et son jazz-rock enregistré à même la scène du Théâtre Verdière. Surveillez les bacs de vos meilleurs disquaires! LA COU RSIVE SC E N E NATIONALE Les Brigands ont fait un triomphe avec La Botte secrète pendant les fêtes au Théâtre de l’Athénée, Paris. Un soir, une ville… de Didier Bezace est passé par La Criée de Marseille, Valence et Saint-Quentin avant de retrouver Aubervilliers et le Théâtre de la Commune. Belle aventure et grand succès public pour nos deux jeunes comédiens en herbe, Maxime et Simon. Triomphe également pour Oh les beaux jours de Marc Paquien, aussi bien auprès du public que des critiques. Soixante représentations au Théâtre de la Madeleine à Paris et autant en tournée pour le grand retour sur les planches de Catherine Frot. Résidence de l’Orchestre des ChampsElysées dirigé par Philippe Herreweghe, lors de la répétition ouverte aux scolaires et suivi d’un concert en février 2012. 4 R U E S A I N T- J E A N - D U - P É R O T 17025 LA ROCHELLE CEDEX 1 05 46 51 54 00 / e.mail : [email protected] RÉSERVATIONS DES PLACES / 7 JOURS SUR 7 PAR TÉLÉPHONE DE 14 H À 18 H 05 46 51 54 02 / 05 46 51 54 03 AU BUREAU D’ACCUEIL DU MARDI AU VENDREDI DE 13 H À 18 H 30 LES SAMEDI ET DIMANCHE DE 14 H À 18 H 30 LE LUNDI DE 1 7H À 18 H 30 RETROUVEZ LA COURSIVE SUR INTERNET TOUS LES SPECTACLES EN PHOTOS OU VIDÉOS ET LE PROGRAMME CINÉMA www.la-coursive.com DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JACKIE MARCHAND COORDINATION : FLORENCE SIMONET RÉDACTION : CAMILLE LAGRANGE, JACKIE MARCHAND, EDITH PÉRIN (CINÉMA) CONCEPTION: GISÈLE TREMBLEAU MICRO-ÉDITION, RÉALISATION MAQUETTE, PHOTOGRAVURE: BRIGITTE MORISSON IMPRESSION, FABRICATION: IMPRIMERIE IRO MAGAZINE N° 63 / DÉPÔT LÉGAL : MARS 2012 ILLUSTRATIONS : COUVERTURE «CALACAS» (photo AGATHE POUPENEY); P.2, 3, 4: JEAN-LOUIS FERNANDEZ; P.6, 7: PASCAL VICTOR/AGENCE ARTCOMART; P. 8, 9: MARC VAN APPELGHEM; P.10: CICI OLSSON; P.11: FRANÇOIS DARMIGNY, SYLVAIN BOCQUET; P.12: JEAN-PIERRE MAURIN; P.13: FRÉDÉRIC IOVINO; P.14: MARCO BORGGREVE, FELIXE BROEDE; P.16: PASCAL VICTOR/AGENCE ARTCOMART, ALAIN LEROY, VINCENT KERVEL D’APRÈS POSADA, ERNEST PIGNON-ERNEST, FRÉDÉRIC IOVINO, SYLVAIN BOCQUET, STANISLAS BOUVIER, F. MOREAU CRÉATION M. DAZI; P.17: CICI OLSSON, JEAN-LOUIS FERNANDEZ, JEAN-PIERRE MAURIN, FELIXE BROEDE, ERNEST PIGNON-ERNEST, MARC VAN APPELGHEM, YANN WERDEFROY; P.18: AGATHE POUPENEY; P.19À 25: AGATHE POUPENEY (photos du spectacle “Calacas”), CAMILLE LAGRANGE (photos Fort d’Aubervilliers), TERRASSON (portrait Bartabas); P.27: YANN WERDEFROY, MARCO BORGGREVE, RICHARD DUMAS; P.28: STANISLAS BOUVIER, F. MOREAU - CRÉATION M. DAZI, CAMILLE LEFORT; P.30: MARC VAN APPELGHEM ; P.31: Y. PETIT, BRIGITTE ENGUERAND, PASCAL VICTOR, JULIEN CHAUVET 31 LA COURSIVE S C E N E N ATI O N A LE L A R O C H E LLE www. l a - cou rsi ve . com