220922-Oiseaux-et-Al..

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Le site ardoisier, un garde-manger pour les oiseaux
Toutes les espèces recensées sur le site ardoisier depuis plus de 10 ans (voir liste disponible sur le site
Internet), qu’elles soient résidentes ou occasionnelles, ont un point commun : l’opportunité de pouvoir
se nourrir toute l’année ou reprendre des forces et faire de la graisse pour les migrateurs.
Cela signifie que l’environnement spécifique de Trélazé est propice par sa diversité végétale, ses sousbois, ses monticules de schiste, ses points d’eaux, ses friches sauvages qui témoignent du passé
ardoisier, à garantir le gite et le couvert pour ces nombreux oiseaux.
L’alimentation leur est donc prépondérante mais aussi chronophage, en particulier à la période de
nidification et durant les frimas de l’hiver. On estime à 60 % de sa période de veille le temps de
recherche de nourriture, soit environ 5 heures en hiver.
Les parents déploient une énergie considérable pour assurer la survie de l’espèce, hormis le coucou,
parent « indigne ». La période de mai à juillet est aussi cruciale pour le bon développement des
oisillons.
Ces périodes induisent une nécessaire sécurité sur leurs territoires pour surmonter tous les conflits
possibles entre espèces, pour se prémunir des possibles prédateurs tels que le chat sans oublier les
interventions humaines trop souvent dommageables.
La recherche de nourriture est, de plus, un conflit majeur et quasiment permanent, même au sein
d’une espèce dans les périodes sensibles.
Toutes ces espèces se distinguent par leurs pratiques alimentaires. Pour environ 10 000 espèces
d’oiseaux identifiées dans le monde, plus de 600 ont fait l’objet d’observations en France, dont au
moins 80 sur le site ardoisier.
Heureusement, et de manière complémentaire, elles peuvent être granivores (le chardonneret),
insectivores (la mésange), frugivores (le merle), piscivores (le martin-pêcheur) ou carrément
omnivores (le geai des chênes).
Beaucoup d’espèces ont une alimentation variée et adaptée au déroulement des saisons.
Une fauvette à tête noire se délectera
d’insectes, de chenilles dans le feuillage mais
aussi de baies charnues, sureau noir, arbouse
ou prunelle…
La sittelle torchepot recherchera au sol des graines et des noix mais ne dédaignera pas des glands ou
des faines.
Les migrateurs tels que les tarins des aulnes ou les pinsons du Nord, dans un périple de milliers de
kilomètres Nord-Sud (Scandinavie-Afrique), se reposent sur le site (devenu station-service !) en se
gavant de graines de bouleaux ou de hêtres. Ces migrateurs font partie des espèces pouvant se nourrir
aux mangeoires si nécessaire.
Pour les insectivores, majoritaires et bien utiles, le site offre toute une variété d’espèces de pucerons,
de mouches et autres larves ou papillons bien présents puisque le site ne subit pas de traitement
phytosanitaire aux conséquences bien connues.
Le martin-pêcheur est plus fragilisé car sa
nourriture se restreint aux poissons (Carpeau,
ablette, gardon…), petits invertébrés et
batraciens.
En période hivernale sévère, la mortalité est
parfois conséquente, faute de pouvoir
s’alimenter.
Il est à noter la particularité d’un rapace comme le circaète Jean-Le-Blanc qui tournoie épisodiquement
au-dessus de nos têtes durant l’été. Il se nourrit de reptiles tels que les couleuvres, vipères et autres
lézards très nombreux sur les monticules d’ardoise.
Chaque oiseau a ainsi sa technique de chasse pour capter, gober ou ingérer sa nourriture.
Le Pic vert utilise sa langue poisseuse pour engluer les fourmis repérées par son bec enfoncé dans le
sol. Il est facilement repérable dans le jardin, ne serait-ce que par son éclat de rire tonitruant. Friant
d’œufs de fourmis, ne le dérangez pas si vous avez la chance de le voir scruter votre pelouse.
La mésange charbonnière est une espèce cavernicole qui dépend des cavités disponibles. Elle peut s’y
reposer et accueillir son nid.
Elle n’est pas difficile pour se nourrir en
profitant de toutes sortes d’invertébrés
picorés sur un arbre ou un mur (coléoptères,
papillons de nuit, chrysalides, araignées…).
Elle complète son régime avec des éléments
végétaux riches en lipides énergétiques
comme des graines ou fruits à coque dure.
Le gobemouche gris stationne sur un piquet ou une branche élevée en position d’affût. Il pique alors
d’un vol bref oblique pour se saisir de l’insecte repéré. Le retour est instantané sur le perchoir pour
déguster sa proie.
La huppe fasciée, bel oiseau africain et observable d’avril à Septembre car nicheuse à Trélazé, creuse
le sol avec son long bec courbé pour dénicher les gros insectes et larves d’une certaine taille. Ce goût
particulier explique que les insecticides lui portent un tort considérable.
On pourrait multiplier les exemples pour souligner combien l’observation de ces oiseaux est fascinante
et démontre, à l’évidence, leur utilité dans leur contribution à l’équilibre de la biodiversité et le
maintien d’une chaîne alimentaire.
Leur variété est un indicateur majeur de la qualité de l’eau, de l’air et de l’environnement. Les oiseaux
sont nos alliés naturels et en plus, ils nous régalent les yeux et les oreilles !!
Trop d’espèces sont malheureusement en diminution ou ont quasiment disparues : qui se rappelle
avoir pu admirer un bouvreuil pivoine au rouge éclatant au printemps !!
Soyons vigilants à les protéger et à les soutenir en cas de difficulté. La préconisation de l’apport humain
pour proposer des mangeoires en hiver est validée par la Ligue Protectrice des Oiseaux.
Une végétation arbustive locale plutôt qu’exotique favorise l’installation plus pérenne des oiseaux. Ces
végétaux nourriciers, notamment le chêne et le bouleau, agrémentés de haies champêtres ou ronciers,
sont propices à la présence d’insectes et odonates, et ce, d’autant plus s’ils sont âgés et diversifiés. Les
vieux arbres prennent ici toute leur importance, soulignée par la présence régulière des pics épeiche
et épeichette.
C’est aussi rappeler que le laurier palme ou le thuya s’apparentent à du béton végétal. De rares oiseaux
y trouvent leur compte (Verdier ou Bruant zizi). La technique du plessage des haies était pourtant un
savoir-faire ancestral qui attirait les oiseaux, sans oublier le lierre qui, contrairement à une opinion
répandue n’étouffe pas les arbres et permet l’installation des sites de nidification.
Tous ces éléments, parmi beaucoup d’autres, nous invitent à la réflexion et à la liberté de s’engager
dans une démarche citoyenne et soucieuse d’un environnement où chacun a sa place.
La nature est belle et … vive l’oiseau libre !!
R.H.

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