N° 58 - Opisline.com
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N° 58 • AVRIL 2009 dito Di Tucci enfin joué ! Fatigué par un trop long hiver, nous laissons la place à un jeune poète sétois plein d’avenir. « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leur grammaire, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres. Nous apercevions, à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux. » Ce n’est pas tout. La brûlante leçon est plus complète encore. Il n’a pas suffi à notre génération d’apprendre par sa propre expérience comment les plus belles choses et les plus antiques et les plus formidables et les mieux ordonnées sont périssables après accident ; elle a vu, dans l’ordre de la pensée, du sens commun et du sentiment, se produire des phénomènes extraordinaires, des réalisations brusques de paradoxes, de déceptions brutales de l’évidence. » Je n’en citerai qu’un exemple : les grandes vertus des peuples allemands ont engendré plus de maux que l’oisiveté jamais n’a créé de vices. Nous avons vu sous nos yeux le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sérieuses, adaptés à d’épouvantables desseins. Tant d’horreurs n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects. » Paul Valéry, La Crise de l’esprit (1919). Peinture, littérature, chanson étaient brillamment représentés à Sète. Seule la musique, la vraie, était absente au palmarès. Jean-Jacques Di Tucci a comblé ce vide. Brillant pianiste et compositeur, ce professeur du conservatoire de Sète avait été joué à Paris et à Montpellier, mais jamais à Sète. Oubli réparé le 10 mars, grâce à l’Orchestre national de Montpellier qui a joué deux de ses œuvres symphoniques, Rivages et L’Œil du silence. Après ce concert au théâtre Molière, Di Tucci va travailler à la commande que lui a faite Radio-France pour le festival de Shanghai, en 2010. Ce que la volupté a de délicieux, elle le reçoit de l’esprit et du cœur. Si la chanson est à l’ordre du jour, la poésie reste au service de la nuit. VAUVENARGUES GEORGES PERROS ECHOS ACTUS Jean-Marie Bolliet, nouveau directeur du Centre Hospitalier, a pris ses fonctions. La construction de la mosquée de l’Ile de Thau a atteint le 2° étage. L’agrandissement de la salle du Barrou a débuté. Fin des travaux en septembre. L’Arago volley, aussi, est en reconstruction. Le jury des villes fleuries a décerné une troisième fleur à la Ville de Sète. La nouvelle route de la plage est prolongée du Castellas au grau de Pisse-Saumes. 5° tome pour Macone Gaston Macone sort un nouveau volume sur Sète. Alain Delcamp nous le présente : « André Isaac a écrit : « Rien de ce qui est fini n’est jamais complètement achevé tant que tout ce qui est commencé n’est pas totalement terminé. ». Ce grand menteur de Gaston Macone l’a bien compris qui, après avoir juré ses grands dieux que son tome quatre était le dernier, nous revient avec un nouveau volume. Il a essayé de changer le titre pour donner le change, mais ne soyons pas dupes. Alors il ne nous reste plus qu’à attendre le tome 6 qui lui pourrait bien voir un grand changement, car comme l’aurait dit Georges Frêche : « Quand Sète ne sera plus ce qu’elle est, c’est-à-dire Sète, tous les sétois seront des montpelliérains». Au fait André Isaac est plus connu sous son pseudonyme, Pierre Dac, et la citation de Georges Frêche pourrait bien être apocryphe. » La franchise ne consiste pas à dire ce qu’on pense, mais à penser ce qu’on dit. COLUCHE Les restos se sont réinstallés à la plage, remplaçant les hirondelles pour témoigner du printemps. Pierre Hatat en vidéo Le violoniste sétois Pierre Hatat a un site internet particulièrement intéressant : http://www.pierrehatat.com/ On peut l’entendre et le voir interpréter des œuvres de Bach grâce à plusieurs vidéos avec Sandra Monlouis au piano. Il y annonce ses prochains concerts du Duo d’archets avec Sébastien Charles au violoncelle : - en mars, à Saint-Clément (34) ; - le 9 mai à 20 h 30 en l’église d’Huriel (03) ; - le 22 juillet à 20 h 30 en l’église de La Grande-Motte (34). Cécile Lenglet est le nouveau sous-préfet de Sète. La météo de Mars a été clémente. Mais saints de glace et cavaliers vont arriver… Jean Lalande, nouveau président de la Jeune Chambre économique. Les rides : des sourires gravés. Les bassins du Château d’Eau enfin rénovés et peuplés de nénuphars. JULES RENARD Grandes gueules Les rappeurs sétois « Les grandes gueules » ont été choisis pour assurer la première partie du groupe IAM le 17 juin au théâtre de la Mer lors du festival « Quand je pense à Fernande ». Raphael Rouane, 106 ans, doyen des sétois, a toujours bon pied, bon œil. Bravo ! 2 Charles Milhaud Cygnes L’ancien employé puis directeur de la Caisse d’épargne de Sète, devenu patron national de l’Écureuil, a donc été, à 64 ans, victime des fantaisies d’un de ses traders qui, en octobre, a perdu 751 millions d’euros. Il a été déboulonné et ne touchera rien des beaux matelas perçus par ses confrères licenciés. En revanche, on lui a confié la présidence d’Océor, filiale de l’Écureuil chargée de l’international. En photo : Charles Milhaud lors de l’inauguration de la nouvelle Caisse d’épargne de Sète en 2008. Gérard Laplace nous écrit : Exilé à Vic la Gardiole, je suis un pur Sétois de souche (natif de la république libre de la pointe courte), fidèle lecteur de votre lettre de Sète, je suis avant tout un chasseur de gibier d’eau. Sur la lettre N°57, vous dites au sujet des Cygnes Blancs (en effet il y a trois sortes de Cygnes: le blanc, le noir et le tuberculé), « Ce serait bien que les cygnes se fixent sur nos rivages de Thau et que les chasseurs les respectent ». Sachez que les Cygnes quels qu’ils soient n’aiment pas l’eau salée de nos étangs, et que ces oiseaux sont comme tous les Anatidés (Familles des canards) lors de leur migration essentiellement nocturnes. A Vic, nous avons depuis déjà 3 ou 4 ans, 3 cygnes blancs qui volent de l’étang de Vic (eau saumâtre) au marais de la grande palude, en passant par le marais du Boulas (eau douce). Ensuite sachez que les chasseurs ne sont pas tous des viandards et qu’ils respectent les oiseaux protégés. (Regardez les Goélands, les cormorans, les étourneaux, ils seront bientôt plus nombreux que les Sétois) et surtout croyez bien que les chasseurs sont très respectueux de l’espace naturel, car s’il disparaît, eux aussi disparaîtront. Civette ou Saunerie La plus vieille photo de Sète, à la une du précédent numéro, nous a valu un abondant courrier. Pour beaucoup, il ne s’agit pas du pont de la Civette mais du pont de la Saunerie, devenu pont de la Savonnerie puis pont Legrand. Pour d’autres, il s’agit bien du pont de la Civette, reconnaissable par la maisonnette des pontonniers qui n’existait pas à l’autre pont. Encore un film En mai-juin, le réalisateur Christopher Thompson tournera son nouveau film Bus Palladium à Sète. L’essentiel des prises de vue aura lieu sur les plages, repérées grâce au film d’Agnès Varda. Il recherche des figurants ayant le look hippie. D’abord acteur chez Robert Enrico, Bob Swain, Élie Chouraki, Josée Dayan, il est devenu scénariste puis metteur en scène au côté de sa mère Daniele Thompson, fille de Gérard Oury. Un César pour Agnès Malin en visite Agnès Varda a reçu le prix du Meilleur Documentaire pour Les Plages d’Agnès lors de la cérémonie des Césars le 1er mars dernier. Un film où le sable de la Corniche et les filets de la Pointe-Courte (où on la voit en photo au bras d’un vieil ami pointu, Francis Ricciardi) ont la meilleure part. On retrouvera Agnès au CRAC du 7 avril au 4 juin pour une expo intitulée « La mer et setera ». Le navire Malin de la Royale est dorénavant jumelé avec Sète et notamment le lycée de la Mer Paul-Bousquet. Ce bâtiment spécialisé dans les missions de plongée devrait bientôt faire escale à Sète et pourra être visité. L’adjectif, c’est l’acné du style. 3 J.-J. SERVAN SCHREIBER Le Belem plein de vin Roland Laboye Le 3 mai, le fameux trois-mâts Belem reviendra dans le port de Sète pour y charger des vins du Languedoc destinés à Vinexpo, le salon international du vin de Bordeaux puis au salon de Southampton, en Angleterre. C’est le début d’un nouvel armateur, la Compagnie de transport maritime à la voile, qui a pour objectif d’exporter du vin languedocien aux États-Unis à partir de Sète. Port choisi pour sa facilité à gagner les côtes du Sénégal, où les voiliers trouvent les alizés qui les poussent vers l’Amérique. Il était le Monsieur Photo de Montpellier. Ce photographe réputé, dans la lignée de Robert Doisneau et Cartier-Bresson, avait fait de Montpellier et du Pavillon populaire un haut lieu de la photo. Suite à l’échec du transfert de la collection Auer, il quitte Montpellier et va se consacrer à son art. Sa prochaine expo à Paris est centrée sur les T-shirts. On le regrettera. Que les apparences soient belles, car on ne juge que par elles. BUSSY-RABUTIN Marc Déotte Photographe urbain et africain à la fois, Marc Deotte, après son retour du Bénin, est à présent installé au 19, rue Jean-Jacques-Rousseau, à Pézenas. Heures d’ouverture, du mardi au samedi, de 10 heures à 12 heures et de 15 heures à 18 heures. Très bientôt, de nouvelles expositions et séances de dédicaces de son livre Architecture et Bacchanales. Contacts : 04 67 24 16 95 - 06 48 22 59 24 Sur le Web : www.marcdeotte.com www.pbase.com/a-vous-de-voir Neptune éclairé Quand il était conseiller général, Francis Crouzet avait pu financer un petit projet qui lui tenait à cœur : l’éclairement de la statue de Neptune au Château d’eau. Ce qui a été fait le 9 mars, alors qu’il n’est plus élu, remplacé par François Commeinhes. Le soir venu, on peut maintenant admirer l’imposante statue, sortie de son trou d’ombre. Francis a assisté à l’inauguration en compagnie de son successeur au département et de quelques élus. Di Tucci au Théâtre Avant le concert où l’Orchestre national de Montpellier a joué deux de ses œuvres, Jean-Jacques Di Tucci a animé dans le foyer du théâtre Molière deux rencontres qui ont permis de mieux pénétrer l’univers de la musique contemporaine. Notre route est Rouquette et Baqué droite et la pente est forte. L’école de Bouzigues a été baptisée le 5 mars J.-P. RAFFARIN « école Rouquette-Baqué ». Antoine Rouquette et François Baqué, ancien directeur de l’école bouzigote, sont deux Bouzigauds auteurs du premier livre sur Bouzigues : Un village du littoral au cours des siècles. Cette école avait été inaugurée pour la rentrée d’octobre 1907. Au cours de l’inauguration des travaux et de son baptême, l’école a donc fêté ses cent ans. François Baqué était le père de Paul Baqué, premier chef d’agence du Midi Libre à Sète, puis grand reporter du quotidien régional. Une grande plume trop tôt disparue. Il n’y a de vraies haines que les haines d’écrivains. Les haines politiques ne sont rien. VICTOR HUGO Gautreau torée Après son livre sur Le Cimetière marin, Jean-Loup Gautreau s’apprête à publier, toujours aux presses sétoises des Éditions singulières, un album de photos sur la tauromachie, une de ses passions. Actuellement, il a retrouvé ses montagnes pyrénéennes natales pour son prochain livre consacré au mythique cirque de Gavarnie. 4 Sus aux rats Au théâtre Un lecteur saint-clairien dont l’habitation était envahie par les rats a suivi notre conseil et préféré la tapette aux produits chimiques. Résultat : une dizaine de rongeurs attrapés en une semaine. Selon lui, le meilleur appât est un morceau d’emmenthal un peu séché. Les gaspards adorent ! Thomas Dubos quitte le poste de chargé de communication de la Scène nationale de Sète pour de nouveaux horizons professionnels. Son aventure au sein de la maison Molière a duré, nous dit-il, « six saisons, soit 350 spectacles, 300 000 spectateurs, 185 stylos bille, 150 litres de café ». Il est remplacé par Olivier Maby, à qui nous souhaitons la bienvenue. Il vaut mieux ajouter de la vie aux années que des années à la vie. PASCAL Quoi de neuf ? Une blague racontée par Daniel Pennac entendue l’autre jour à la télé : Deux chatons jouent dans un théâtre. A un moment, l’un demande à l’autre: »Quoi de neuf ? », et l’autre lui répond : »La petite Agnès est morte ». Nous sommes ici-bas pour rire. Nous ne le pourrons plus au purgatoire ou en enfer. Et au paradis, ce ne serait pas convenable. JULES RENARD Yves Rouquette L’écho des daurades Le Musée de Lodève consacre une expo « 50 ans de poésie » au plus occitan des sétois. Elle présente l’œuvre de l’écrivain et la met en relation avec les artistes qui l’ont accompagné, notamment les sétois Pierre François, René Biosca et Jacques Bringuier (qui décora la chapelle de St Clair). A voir jusqu’au 12 avril. Sébastien Le Guen continue à faire causer les daurades qui batifolent entre la Pointe-Courte et Marseillan. À suivre sur : http://echodesdaurades.over-blog.com/ Claude Nollier Encore une figure de la bande à Vilar qui disparaît : Claude Nollier avait créé au côté de Jean Vilar l’oratorio de Paul Claudel et Honneger Jeanne au bûcher en 1950. Elle avait fait une belle carrière au cinéma, tournant notamment avec John Huston et Sacha Guitry. Elle était âgée de 89 ans. Heliade en vidéo Sur le site http://heliade34.free.fr/ on peut voir une vidéo du prochain et déjà fameux spectacle d’Heliade : Bistanclac. Réalisée lors de la présentation au Théâtre Molière, le film révèle ce que sera cet opéra de chambre promis à un grand retentissement. Une nouvelle étape pour le groupe vocal sétois à la renommée déjà internationale. Claude Albarède Le poète sétois expatrié à Paris vient de recevoir le réputé prix Aliénord’Aquitaine pour son recueil Fulgurante Résine où il magnifie les garrigues sétoises. Un prix qui s’ajoute au prix François-Villon qui lui fut Karin Elmore Installée à Sète depuis six ans, cette chorégraphe d’origine péruvienne vient de recevoir le prix de la fondation Prince-Claus pour son dernier spectacle Tu cuerpo/El Moi. Elle vient de présenter à Montpellier un spectacle réalisé en collaboration avec Aldo Biascamano : Quand le Quartier-Haut était habité par des lapins. 5 CHRONIQUE Tino Jean de la FONTAINE En mars, on a fêté le Printemps de Poètes. Pour cette chronique mon choix s’est porté sur un homme, un poète qui a vécu sous Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. le règne de Louis XlV, Le roi Soleil. C’est mon avis. Et je ne vois pas pourquoi j’en changerais. La Morale en Vers PHILIPPE GELUK Jean de la FONTAINE naît à Château-Thierry le 8 Juillet 1621 d’un père de petite noblesse champenoise, qui occupe la charge de maître des Eaux et Forêts. Reçu avocat en 1649, il fréquente assidûment les cercles littéraires parisiens , y croisant Pellisson et Tallemant des Réaux. Ses premières œuvres s’inspirent de la culture latine, notamment de Térence. Le jeune poète se place sous la protection du surintendant Fouquet. La Fontaine rédige pour lui un poème épique, Adonis, et entame Le Songe de Vaux en hommage au domaine de Fouquet à Vaux-le- Vicomte. La disgrâce brutale de son protecteur nuit à la Fontaine, qui prend sa défense dans plusieurs poèmes. Des Animaux pour instruire les hommes Cette fidélité n’est pas du goût du souverain (Louis XlV) et La Fontaine se retire quelques mois en Limousin. Cependant, de retour à Paris, le poète se fait connaître en publiant une traduction très libre de l’Arioste qui fait débat. Protégé par les duchesses de Bouillon et d’Orléans, puis ensuite par Me de La Sablière, La Fontaine peut se consacrer à l’écriture, débarrassé des soucis matériels. Il commence à publier en 1665 des recueils de contes licencieux en vers dans la lignée du Décaméron de Boccace. Un premier recueil de fables morales, inspirées de Phèdre et d’Esope, paraît en 1668. Il sera suivi par deux autres dans les décennies suivantes. La Fontaine compose également un recueil de poésies chrétiennes, un roman, et un livret d’opéra ! En 1683, et malgré la réticence du roi, le poète est élu à l’Académie Française où il siégera jusqu’à sa mort en 1695. Si La Fontaine évoque surtout pour nous un fabuliste de talent, qui selon sa formule « se sert d’animaux pour instruire les hommes », il sait surtout renouveler, dans une belle langue classique, une inspiration venue des grands poètes de l’Antiquité et de la Renaissance. Les fables de La Fontaine sont écrites pour nous donner une philosophie de la vie et une morale que son œuvre est un immense art de vivre. La Fontaine inégalable dans son style, ne sera jamais copié. Il est la sagesse même teintée de fantaisie et d’humour. Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute. (Le Corbeau et le Renard) Il ne faut point juger les gens sur l’apparence. Le conseil est bon : mais il n’est pas nouveau. (Le paysan du Danube) Rien ne sert de courir, il faut partir à point. (Le lièvre et la tortue) Un mort s’en allait tristement S’emparer de son dernier gîte ; Un curé s’en allait gaiement Enterrer ce mort au plus vite. (Le curé et le Mort) C’est promettre beaucoup ; mais qu’en sort-il souvent ? Du vent. (Le trésor et les Deux Hommes) Chers amis Sètois, en cette fête du Printemps des Poètes, je vous convie toutes et tous à vous plonger dans vos recueils poètiques. Tino Di Martino 6 Version Originale de Jacques Gloaguen - Août 1948 Racontée par Gaby Guiffès du Passage son bec, y crochait dans un fromage. Un maouss de Un jour de cont'e un arbre y'avait un pièce de corbeau même qu'avec ! à tailler failli corbeau ! Rien que ça fagoté, rien renard qu'avait senti à licher il dit comme ça dans son becquetage : Mâ gréé, vous êtes le plus giron de tous ceux d'ici. que ça que vous êtes beau. Mà ! si vous dégoisez aussi bien que vous êtes laisse larguer la bouëtte. Le renard plonge dessus L'autre gambi, grosse ventrée avec lui, il ouvre un maouss de bec et et dit : " Tous les conteurs de plottes vivent sur la peau des autres" 7 RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES à Bouzigues avec Roger Tarin Dans son agence immobilière située au cœur de Bouzigues, tout au bord de l’étang, Valérie Boadella reçoit du 3 avril au 3 mai le photographe Roger Tarin. Fille du célèbre sculpteur qui s’était installé à Bouzigues dans les années 1960, elle reste proche des milieux culturels en exposant dans son agence des sculptures, dont les œuvres paternelles. Cette fois, c’est un grand professionnel de la photo qu’elle va présenter. Né en 1941 dans l’Hérault, Roger Tarin est arrivé en 1963 à Paris pour travailler dans l’architecture, après sa formation dans ce domaine. Dès 1964, il débute dans la photographie comme assistant de deux photographes, Daniel Zapp et Philippe Letellier (photos de presse pour l’agence VIP). Il couvre entre autres le naufrage de l’Amoco-Cadix en Bretagne et l’enterrement de Konrad l’Amoco-Cadix Adenauer en présence du général de Gaulle. Puis il travaille en solo pour l’agence des reporters associés et opère en free lance dans la mode chez Catherine Harley et Kenzo. Il passe alors au cinéma et devient photographe de plateau pour ces films : La Prisonnière de Clouzot ; Sept Fois femmes de Vittorio De Sica, avec Ava Gardner et Shirley MacLaine ; Le Samouraï de Melville, avec Alain Delon ; Triple Cross de Terence Young, avec Yul Brynner ; Les oiseaux vont mourir au Pérou, de Romain Gary, avec Jean Seberg, ; Erotissimo, avec Annie Girardot, etc. Son travail dans le cinéma lui a permis, appareil en main, de rencontrer Picasso, Simone Signoret, Yves Montand, Jeanne Moreau, Orson Welles, Sophia Loren et Carlo Ponti, Kirk Douglas et Sammy Davis Junior, Marcel Pagnol et sa femme, etc. Il s’est particulièrement impliqué dans la vie des gitans en participant pendant plusieurs années à la fête des Saintes-Maries-de-la-Mer. Il a travaillé plus particulièrement avec Mouloudji, qui lui a fait rencontrer Jacques Prévert. Il a photographié nombre de personnalités, tel le président Pompidou et Salvador Dalí. En 1975, il travaille à la Dépêche du Midi à Toulouse, tout en effectuant des séjours réguliers à Paris pour un travail sur les jardins publics, qu’il élargit ensuite aux marchés du Sud-Ouest. C’est un choix de toutes ces activités que l’on verra à Bouzigues dans l’Agence ADI. 8 rencontre avec Prevert Les expositions IMAGESINGULIERES re Aucun homme n’a reçu de la natu DIDEROT es. le droit de commander aux autr Athée pieds. Voila ma religion. ÉLIE SEMOUN Nous n’avons pas toujours assez de force pour supporter les maux d’autrui. ALAIN 9 Seules les femmes voient vraiment les choses. Les hommes n’ont jamais qu’une idée. MARCEL AYME Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux. CHATEAUBRIAND Celui qui dans la vie est parti de zéro pour n’arriver à rien n’a de merci à dire à personne. PIERRE DAC 10 La nuit est plus humain e que le jour. Les humains y son t moins nombreux à pouvoir nui re. CHARLES DANTZIG J’ai appris que le bonheur c’est de savoir que le bonheur n’existe pas. RENE FALLET 11 INFOS Concours de poésie Santa Cruz Le Club Poésie et Chanson Georges-Brassens lance son concours annuel de poésie. Si vous souhaitez recevoir le règlement et le bulletin d'inscription, vous pouvez en faire la demande - par e-mail à : [email protected] - par téléphone au : 04 67 43 57 60 ou 04 67 43 44 82 - par courrier à : Club Poésie et Chanson Georges-Brassens, Chez Roland Vidal, 1, rue du Parc - bat. Le Minori - 34200 Sète. Le club tient réunion chaque 1er et 3e mercredi du mois à la Maison des associations, 20, boulevard. Victor-Hugo. Ces réunions sont ouvertes à tous, et nous serons heureux de vous y accueillir. Web : http://clubpoesiegbrassens.googlepages.com Les 2 et 3 mai, à Frontignan, un grand rassemblement régional est organisé par les Amis de Santa Cruz. Tout commencera par une veillée mariale, samedi 2, dans l’église Saint-Paul vers 21 heures. L’église sera ouverte deux heures plus tôt.Dimanche 3, on pourra voir passer la spectaculaire flottille de la procession maritime, à compter de 14 h 45, depuis la zone industrielle de La Peyrade, sur le chemin de halage jusqu’à son arrivée au Plan du Bassin vers 16 h 15. Le pont de Frontignan se lèvera à 16 heures. À 17 heures débutera l’importante procession pédestre avec la croix, la bannière, les statues de Santa Cruz et de saint Paul et les étendards des scouts depuis le Plan du Bassin jusqu’à l’église SaintPaul. Là se déroulera la grand-messe qui devrait commencer vers 17 h 30 avec les grandes orgues et chants en français, en espagnol et en latin. Ce sera un merveilleux moment d’émotion. Pour clôturer cette manifestation strictement religieuse, dans la salle de l’Aire, un repas est prévu pour les 450 personnes qui auront réservé, avec apéritif accompagné d’une énorme brasucade : bouchée à la reine, filet mignon de porc aux costières de Nîmes de pair avec des échalotes confites et un fagot de haricots verts constituent le dîner avec deux fromages et une tarte Tatin ! Bien entendu, servi à table, vin et café compris pour… 21€ ! Pendant la restauration, des danses sévillanes égaieront cette mémorable soirée. L’ambiance est garantie ! Faire partie d’une des associations organisatrices est souhaité, mais non obligatoire. Mieux vaut réserver au plus tôt. Les internautes pourront consulter le site spécialement créé : http://lesamisdenotredamedesantacruz.ifrance.com/, qui fournit tous les détails. Le culte de la beauté amène à Dieu. MAX JACOB Groupe Roissignol Formation de musiques traditionnelles tzigane et russe ou musette-guinguette, le groupe ROISSIGNOL assure toutes sortes d’événements (anniversaires, après-midi récréatifs, fêtes de fin d’année, concerts, festivals…) Disposés à rendre plus agréable vos soirées, ces musiciens peuvent être contactés par téléphone ou par e-mail. E-mail : [email protected] Tél. : 04 42 26 09 41 / 06 18 60 94 24 Pour mieux les connaître musicalement, allez sur leur site www.roissignol.fr PANIER AMOVIBLE OFFERT POUR TOUT ACHAT AVANT LE 31/12/08 13, Quai Aspirant Herber SETE - Passage du Dauphin SETE 06 70 76 64 00 / 06 09 83 73 73 / www.flying-cat.fr 12 Solidarité et Cultures urbaines Badefol au Because En 1361, le routier mercenaire Seguin de Badefol envahit et saccage Frontignan, détruisant en partie l’Église St Paul. Pour revivre cette terrible épopée, allez au café-littéraire Le Because lundi 27 avril à 18h écouter Magali Gigonzac-Cambours, guide-interprète régionale, spécialiste du Moyen-Âge. Le Because, 9 rue Antherieu, près du Parc Orsetti. T. 06 62 62 50 58. 29 et 30 mai Espace Omnisport de Frontignan Tout d’abord, merci à tous les festivaliers présents l’année dernière. Grâce à vous, nous avons collecté 4 000 qui ont permis de financer quatre puits d’eau au Niger. Cette année, Festipop aura lieu les 29 et 30 mai à l’Espace Omnisport de Frontignan, et l’intégralité des bénéfices sera versée à l’ONG Hed-Tamat pour continuer à soutenir leur initiative auprès des habitants de la région de l’Aïr, au Niger. Aimer une personne pour son apparence, c’est comme aimer un livre pour sa reliure. OSCAR WILDE CONCERTS JAZZ L’Hôtel des Arts à Sète organise jusqu’au 30 mai une session de concerts jazz de grande qualité. VENDREDI 24 AVRIL : EDOUARD BINEAU TRIO VENDREDI 29 MAI : DAVID REINHARDT TRIO SAMEDI 30 MAI : DUO ‘AFFINITES’ MANUEL ROCHEMAN - OLIVIER KER OURIO Vendredi 29 mai – 20 h-2 h – Arènes Soirée d’ouverture : plateau découverte avec cinq groupes locaux. Animations autour des pratiques urbaines (défilé de mode, capoeira, graffiti, BMX…). Un village solidaire accueillera des associations humanitaires (prévention, écologie, développement durable…). Nous défendre quelque chose, c’est nous en donner envie. MONTAIGNE Samedi 30 mai – 9 h-20 h - Espace Omnisports Journée consacrée aux pratiques urbaines : BMX, skateboard, street ball, roller, rap, graffiti, capoeira en démonstration, initiation et compétition. Le village solidaire s’agrandira pour accueillir des stands de commerce équitable et de restauration. Samedi 30 mai – 21 h-4 h- Arènes et Espace Omnisports Soirée de clôture : concerts et DJ’s dans les Arènes, Sound system reggae, chillout (musique ambient). Animations sur le site : spectacles de rue, démonstrations de capoeira, BMX, graffiti. Et toujours le village solidaire avec ses différents stands. Pour plus d’infos : www.festipop.com < http://www.festipop.com/ > et www.myspace.com <http://myspace.com/> /festipop Que demande t’on à un électricien si ce n’est qualification et sérieux afin de détecter et réparer une panne…? Quand en plus cet électricien est dynamique, consciencieux, sympatique et qu’ il apporte des conseils pour embellir votre intérieur et vous faire économiser de l’argent… Laurent Elec… c’est tout cela • C’est tout d’abord une grande expérience de terrain avec la participation à plusieurs chantiers dans la région.(tramway,gendarmerie…) • C’est aussi une unité de service dépannage tout électrique aux particuliers et entreprises. • Un hall d’exposition et de démonstration dans son magasin avec présentation des produits : éclairages, intérrupteurs, chauffage électrique mural design (CAMPA : pierre brute de lave et verre) • Laurent Elec c’est aussi des conseils personnalisés, des garanties et une recherche en commun afin d’économiser l’énergie, des solutions appropriées après devis…. Que demander de plus ! contact : Laurent Elec - Boutique Conseil - 6 rue de la Savonnerie 04.67.43.97.91 - 06.89.05.50.68 - www.laurentelec.fr 13 chronique de Bretzel Le flux et le reflux me font « marée… RAYMOND DEVOS La colère de la mer Elle s’est retenue, longtemps, patiente, tolérante, aimante, câlinante… quelques mouvements d’humeur parfois, à peine, vaguelettes de peur plus que de mal, et puis là, soudain, l’explosion, elle est en colère, très en colère, déchaînée, elle gronde, roule, fouette, vocifère, se dresse par-dessus bord, quai, rives, plages, dunes, même le brise-lames n’y résiste pas, elle emmène tout sur son passage, les rochers, les rocs, les pierres… La mer est en colère, amère, et lâche enfin toute sa hargne, toute sa haine, de toute sa force, énergie accumulée depuis des semaines et des mois, plus aucune retenue, aucune pudeur, je crache ma fureur ou je crève, sur la grève, mais je ne suis pas morte, mer Morte, je suis Mer qui médite, Méditerranée, je médite puis je dis, je médis, je maudis, et crache les mots, cinglante, piquante, haineuse, tueuse, assassine Messaline, increvable, infatigable, insatiable… Je t’emporte dans mes bras géants, je te porte non plus aux nues, mais au diable, loin, je te rejette, vomis, honnis soient les pollueurs, meurs, je te pétris, je te piétine, je t’écrase, je t’écartèle pour te punir de ton mépris, de ton silence, de ton indifférence, et je gonfle encore, aidée par le vent mon ami qui m’accompagne, je te rejette sur terre, débris, ordures, retrouve tes pairs, je sors de mes gonds, crève sur le béton que les hommes de ton genre ont bâti, mégalomanie, appât du gain, mépris de la nature, je te rumine depuis bien trop longtemps, et te crache enfin, loin, très loin, venin persifleur même plus salvateur. Elle vocifère encore, roulis destructeur, pas de rose et de bleu, du gris et du blanc, la mer est en deuil, le ciel s’est habillé pour la circonstance en mauve foncé presque noir, et, sans relâche, la mer se fâche, encore et encore, interminable rancœur, haut-le-cœur, nausée, elle vomit enfin en jet, elle geint, gerbe de la Toussaint jusqu’au Cimetière marin, cadavres de pêcheurs, et surtout de pécheurs, elle cingle encore de son fouet implacable tous les incapables, incompétents à voir, à aimer, à préserver, à choyer tout ce bleu qui s’étale à l’infini de l’amour, elle n’y croit plus, elle a lutté pourtant, acceptant toutes les poubelles des paquebots, des barques pacifistes, des yachts puants, des thoniers avides, des scooters de mer, toutes les déjections des baigneurs, pique-niqueurs et pique-assiette, elle a tout entendu, tout accepté, tout excusé. Mais aujourd’hui ça suffit ! Rien ne va plus à la roulette de la vie, on l’a piétinée, ignorée, bafouée, noyée dans l’abîme des égouts, et un sursaut de vie et de lucidité l’aide enfin à se révolter… Vas-y, déchaîne-toi encore, balance, tangue, frappe, gifle, fouette encore… ne te calme pas, reprends des forces, jette encore tout ce qui te fait du mal, te salit, t’étouffe, t’asphyxie, rejette sur les plages et au-delà des rivages tes pages de maux d’amour, fais la guerre et pas l’amour, fini le masochisme, bonjour le sadisme, la mer prend le dessus, et jette par-dessus bord tout ce qui est vil et gore, jusqu’au Sémaphore, aime-moi fort, encore, crève, t’es mort, je te broie, je te noie, le mer est en colère, très en colère, c’est la tempête, jusqu’au môle, jusqu’au phare, blême de rage, elle renverse, roule, tout s’écroule, la main de l’homme a bâti, la mer détruit, elle se venge, les rochers sont tombés, les pierres écroulées, les ordures rejetées, la poubelle dégueulée… Alors la mer, satisfaite, appelle le soleil pour s’allier à la pureté retrouvée, à la sérénité, elle s’est apaisée, vengée, lavée, purifiée, elle se calme, berce, va et vient, c’est plus serein, doucement, revient dans ses gonds, s’habille de bleu bordé de dentelle, la colère est passée, la tempête s’est calmée, tout est beau, neuf, lavé, nettoyé… Ça fait du bien, parfois, la colère. [email protected] Le flux et le reflux me font « marée… RAYMOND DEVOS Photos Philippe Bachy http://philbachy.bookfoto.com/index.php?ac=bookall Philippe Bachy, professeur d’art, diplômé national des Beaux-Arts, réside à Frontignan. 14 15 EXPOS Sans la participation de l’odorat, il n’y a point de dégustation complète. BRILLAT-SAVARIN La piscine de Quitterie C’est sur le thème de la piscine que Quitterie Ithurbide expose son travail récent de peintre, réalisé au cors de nombreuses séances dans la piscine Biascamano. Ses toiles ont pour sujet nageurs et poloïstes en pleine action et sont visibles au restaurant Paris-Méditteranée, 47 rue Pierre Sémard. Rien à voir avec l’esthétisme glacé d’Hockney, autre artiste inspiré par les piscines. Ici, c’est une peinture qui bouge et qui éclabousse ! Lors du vernissage, les visiteurs devaient se coiffer d’un bonnet de bain pour mieux être dans l’ambiance ! Quitterie est aussi sculpteur et présente d’espiègles statuettes impertinentes de personnages d’une étonnante humanité. Le tout à voir jusqu’à fin Mai. Contact 06 63 51 53 18. Son mail : [email protected]. Son site : www.quitterieithurbide.org Les hommes trompent souvent ; les femmes peu souvent, et, en cherchant bien, il n’y a guère de perfidies à leur reprocher. OVIDE Madeleine Sergio Le couple Sergio continue à ouvrir ses ateliers d’Issanka lors des « Ateliers portes ouvertes ». Malgré l’éloignement, Madeleine Sergio et son sculpteur de mari reçoivent de nombreuses visites (210 lors des dernières journées). En avril, Madeleine exposera ses œuvres à Paris, galerie Thuillers, dans le 3e arrondissement. En mai, elle exposera à Bucarest au palais du Parlement. Une grande activité qui ne l’empêche pas de s’employer à la défense de l’environnement d’Issanka, dont elle déplore l’état déplorable dans lequel il est laissé. Les choses où l’on a volonté, plus elles sont défendues et plus elles sont désirées. MARGUERITE DE NAVARRE André Lazert La salle Peschot a reçu le Sétois André Lazert, toujours fidèle à sa technique du pastel sec. Art qu’il maîtrise avec sûreté, que ce soit dans ses paysages, ses portraits, ses nus ou ses compositions abstraites. Ce qui crée un univers de douceur jamais mièvre. La vie se passe tout entière à désirer. LA BRUYERE Christelle Espinasse La jeune photographe sétoise expose jusqu’au 28 avril à la Librairie L’échappée belle sa nouvelle série « Handstand ». Voir son site : www.christelleespinasse.fr 16 Michel Rauscher Cet artiste, installé à Balaruc, et que nous vous avons présenté récemment, expose à Lyon dans la réputée galerie Michel Estades, 61, quai Saint-Vincent. Grand voyageur, amateur d’horizons nouveaux, Rauscher parcourt l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie en quête d’authenticité et d’insolite. Autodidacte passionné, il débute sa carrière artistique par la photo, puis se consacre depuis une dizaine d’années à la peinture. En bonne arithmétique, un plus un égale tout, et deux moins un égale rien. Labadie NINON DE LENCLOS Jacqueline Labadie ouvre son atelier tous les premiers samedis du mois de 10 heures à 18 heures au 115, chemin de la Chabanette. Tél. 04 67 53 03 57. Stéphanie Lecasble Elle va exposer à la galerie Terre d’Art du 15 mai au 13 juillet. À découvrir sur son site : www.stephanie-lecasble.com On m’a dit que vous vous fardiez. Fort bien ! Dieu vous a donné un visage et vous vous en fabriquez un autre. SHAKESPEARE Rien n’empêche tant d’être naturel que l’envie de le paraître. LA ROCHEFOUCAULD Le CAPPS à Peschot Six peintres du CAPPS ont exposé en mars salle Peschot : Josette Jaton, Françoise Cruchet, Georges Darrigade, Jacques de Cirfontaine, Gaby Mallet et Ballanger Michel. La salle était comble pour le vernissage. L’historien et poète André Robert a dit un poème sur « l’artiste peintre » qui a été chaleureusement applaudi. Michel Ballanger exposera avec Sylvie Apicella dans la galerie des Pèlerins à Notre-Dame de La Salette du 11 avril au 31 mai. Création de la galerie de la Coursive. À l’instar de la galerie du Tableau 7 Marseille, qui présente sur 16 m2 et depuis vingt-cinq ans un artiste par semaine, Dock Sud, dans son petit couloir de droite (la Coursive) fera de même. Vernissage tous les mardis. Martin Bez nous la présente : « Il y avait de la frustration à recevoir tous ces artistes et ne pas pouvoir leur donner la possibilité d’exposer. L’endroit est tout petit, il n’y a pas de recul, mais cela deviendra, je l’espère, un rendez-vous efficace entre artistes, public et professionnels de l’art. Leur travail sera aussi valorisé par la présence dans la grande salle de Dock Sud des peintres d’exception à venir, tels Champieux, Karl Gietl et surtout cet été Jean Messagier. Les artistes ont carte blanche dans le choix des œuvres présentées, et je ferai mon possible pour que cela constitue une date importante dans leur carrière. Cela représente un sacré surplus de travail et d’investissement personnel, mais c’est le prix à payer pour que Dock Sud et la Coursive, dans leur complémentarité, remplissent positivement leur engagement de diffusion de l’art contemporain. » Prochaines expos : Gilbert Lassale 7-13 avril / Ania Sobierasjski 14-20 avril / Hans-Martin Maier 21-27 avril / Martin Bez 28 avril - 4 mai / Jean de Blanchard 5-11 mai / Gunter Hoffman 12-18 mai Galerie Dock Sud - galerie de la Coursive - 2, quai Aspirant-Herber. Tél. : 04 67 74 00 77 - [email protected] - Ouvert tous les jours de 10 heures à 12 heures et de 14 à 19 h,samedi et dimanche de 15 à 19 h - Vernissage tous les mardis à 18 h 30. 17 Stephan Vivier à Peschot Entre figuration et abstraction, thématiques personnelles et universelles axées sur la solitude de l’individu, le peintre ne fait pas de choix. Il oscille. C’est la constance du travail de la couleur qui cimente son œuvre. Véritables explosions, les couleurs deviennent des bombes sensuelles, un empire des sens. Des tons chauds qui prennent toute leur envergure dans leurs aplats et accrochent l’œil du spectateur forcé à plonger pour partager l’univers qui lui est tendu. Ce qu’on a pu apprécier en mars salle Peschot. Voir son remarquable site : Stefan.ultra-book.com Quand on aime, on aime toujours trop. MARCEL ACHARD Voiles au Musée « Mémoires de la côte », est le titre d’une série de conférences présentées par le Musée Paul-Valéry et l’association Voiles Latines durant plusieurs samedi à 16 h dans l’auditorium du Musée : - 4 avril avec Raphael Albano - 25 avril avec Rocco Morello - 23 mai avec Roger d’Elia. Photo : Entrée au port de Sète (1892) de Jules Troncy Mesdames, un conseil : si vous cherchez un homme beau, riche et intelligent… prenez-en trois. COLUCHE Il y a deux genres d’avocats : ceux qui connaissent bien la loi et ceux qui connaissent bien le juge. COLUCHE 18 CRACCENTRE REGIONAL D'ART CONTEMPORAIN LANGUEDOC-ROUSSILLON 26, QUAI ASPIRANT HERBER - 34200 SETE – TEL.: 04 67 74 94 37 – FAX: 04 67 74 23 23 Du 7 avril au 14 juin 2009 LA MER… ETSETERA - Agnès VARDA – (Rez de chaussée) Pour son exposition personnelle au Centre Régional d’art contemporain à Sète, Agnès Varda présente un ensemble de nouvelles installations et une œuvre réactivée autour des thèmes de la mer de la plage et des miroirs. Agnès propose aux visiteurs un parcours au milieu d’images fixes ou en mouvement, images de mer projetées, reflétées, interrogées, brisées, diffractées… En cheminant parmi les œuvres, ils découvriront une carte postale géante avec une belle fille sur le sable, le Palais consulaire en médaillon et des surprises… “ Venir à Sète, c’est toujours un retour. Récemment c’était pour filmer une de “mes“ plages. Cette fois-ci, c’est pour une exposition qui ouvre un 7 avril à Sète au CRAC ( Boum Huuue ). Je montre la mer, à Sète ou ailleurs, les miroirs de la mer, les brise-lames et la plage. En bref, LA MER ... ETSETERA” L’amour est aveugle ? Quelle plaisanterie ! Agnès Varda Dans un domaine où tout est un regard ! PHILIPPE SOLLERS DIALOGUE - Nicolas FLOC’H et Bertrand GROSOL – (Rez de chaussée) Commissariat : Noëlle TISSIER Parallèlement au projet d’Agnès VARDA, cette exposition présentera des œuvres autour du concept de voyage, d’exploration et de navigation, entre fiction et réalité. Bertrand GROSOL développera pour l’exposition son projet Mamiwata et Nicolas FLOC’H présentera le projet Pélagique. PROJECT-ROOM - Steeve IUNCKER - (1er étage) Commissariat Christian Caujolle Dans le cadre de la 1ère édition du Rendez-vous photographique ImageSingulières-Sète et réalisé en partenariat avec l’association CéTàVoir. Steeve Iuncker Photographe suisse, membre de l’agence VU, il traite avec la même énergie décapante le festival de Cannes ou la bande de Gaza. Il ne craint pas non plus de s’attaquer à la mort et à sa représentation. Au CRAC Languedoc-Roussillon, il présentera, entre autres, une série de 96 planches contacts éditées et commentées par Xavier, rencontré au hasard d’une exposition et condamné par le sida. Des tirages et des films courts seront présentés à la Project Room du Centre Régional d’Art Contemporain Languedoc-Roussillon. Pour la jeunesse, le bonheur c’est jouir. Ne pas souffrir est le bonheur de l’âge. JULIEN GREEN www.iuncker.ch 19 OU TROUVER LA LETTRE ? ? ? R E T R O SETE Service Communication, Tarzan, la Polonaise et les gendarmes Après plus d’un an passé au maquis dans les Pyrénées, avec les FTP et les républicains espagnols, Tarzan est revenu à Sète. Il a abandonné l’armée quand le sud de la France a été libéré : « Obéir à des juteux et éplucher des patates dans une caserne, je ne pouvais pas m’y faire. » Accompagné d’une plantureuse Polonaise toute blonde, rencontrée dans la clandestinité, Tarzan vient habiter la Pointe-Courte. Un soir, Tarzan est attiré par les cris de joie et la sarabande des enfants du quartier qui jouent avec un gros veau échappé du parc des bœufs de la gare voisine. Les jeux des enfants l’amusent jusqu’à ce que des garçons soient bousculés par la bête effrayée. Tarzan, qui craint que la partie de rigolade ne tourne à l’accident, va chercher son mousqueton. Il a décidé de « flinguer le gros veau avant qu’il n’arrive un drame ». Plus tard, il avouera que c’était plutôt l’envie d’un rôti et d’une entrecôte qui l’avait décidé. La viande était si rare, en décembre 1944 ! Le fusil de guerre sous le bras, suivi de la Polonaise, Tarzan arrive au chantier naval de Jules Ricciardi où s’est réfugié le taurillon. Là, le couple tombe nez à nez avec les gendarmes. À la vue des képis et des uniformes qui l’avaient pourchassée dans la Résistance, la Polonaise ordonne à Tarzan de cacher le mousqueton. « Adieu, veau, vaches et taurillon ! » La Polonaise, court vêtue, va à grands pas au-devant des gendarmes en leur adressant son plus beau sourire et un clin d’œil. Les briscards apprécient les rondeurs de la belle blonde et ignorent le mousqueton que Tarzan vient de dissimuler entre deux coques de bateaux. Les militaires ont ouï-dire que le maquisard a le sang chaud, qu’il s’est conduit en héros au maquis, ils ne veulent pas d’histoire… Ils sont là, à la Pointe-Courte, pour faciliter la capture du taurillon. Le chef dit à ses subordonnés : « Pour lui reprendre le mousqueton, on verra plus tard. » Le mousqueton de Tarzan, souvenir de guerre, serait devenu une arme de collection si une patrouille de gendarmes ne l’avait saisi chez lui quelques jours plus tard. En rentrant de la pêche, Tarzan apprend par ses voisins que des condés ont fouillé sa maison et emporté le fusil. Le pêcheur est fou de rage contre « les collabos », mais la Polonaise sait le calmer. Ce fusil, Tarzan y tenait beaucoup, il s’en était servi pendant plus d’un an, depuis le jour où il se l’était approprié dans la caserne de gendarmerie d’une sous-préfecture des Pyrénées. « Tu n’as plus besoin de ce fusil », lui dit la Polonaise avec son accent slave. « Les FTP, la Résistance, c’est fini. Aujourd’hui, tu ne peux rien contre les gendarmes, ils sont les plus forts. Tu es un simple pêcheur de palourdes. » 37, Grand-Rue Mario-Roustan Service Culture 35, Grand-Rue Mario-Roustan Cabinet Besson 78, Grand-Rue Mario-Roustan Mairie Musée Paul-Valéry Médiathèques François-Mitterrand Île-de-Thau Office de tourisme Photo Clément Rue Gambetta Espace Brassens CRAC Quai Aspirant-Herber Miam Quai de Bosc Stand Photo des Halles Amicale Saint-Clair Local près de la Croix Biscuiterie artisanale Pouget 47 quai de Bosc LIBRAIRIES Gavaudan Rue Gambetta L’Échappée belle Rue Gambetta Nouvelle Librairie sétoise Rue Alsace-Lorraine Racine Quai Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny Le Flot des Mots Quai L. Suquet FRONTIGNAN Bar le Because Rue Victor Anthérieu Près de l'Hôtel de Ville La Lettre sur le Net Pour lire tous les numéros parus de La Lettre de Sète, il suffit de se connecter à un de ces sites : www.opisline.com www.arts-up.info/lettredesete.htm www.south-France.com/photos Rédaction Bernard Barraillé 20 rue Jean Vilar - 34200 Sète Tél. : 04 67 74 00 68 Fax : 04 99 57 25 70 [email protected] Administration P.-S. : Tarzan, de son vrai nom Gaston David, était un pur produit de la Pointe-Courte. Un Sétois bon teint, fort comme un taureau, jovial, généreux. Il est au paradis avec Lolo, Danan, Rigoulot, le Micou et les autres Pointus. Francis Crouzet Les curés se consolent de n’être pas mariés quand ils entendent les femmes en confession. ARMAND SALACROUX Signes & Caractères - Europrint 78 Grand-Rue Mario Roustan BP 137-34202 SETE CEDEX Tél. : 04 99 57 25 72 Fax : 04 99 57 25 70 [email protected] Publicité 06 25 16 02 27 [email protected] Z.I des Eaux Blanches Tél. 04 67 74 12 03 76 Grd rue Mario Roustan Tél. 04 67 74 23 66 34200 SETE 20