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Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement 5 enjeux qui ont un impact sur le secteur des chaînes d’approvisionnement au Québec et au Canada Compte tenu du contexte économique difficile, les entreprises ont dû repenser leurs activités afin de demeurer compétitives dans un monde en constante mutation. Par conséquent, le domaine des chaînes d’approvisionnement a connu d’importantes améliorations en ce qui concerne, notamment, le redimensionnement des immeubles, les mesures d’efficacité énergétique et les innovations technologiques apportées aux systèmes d’automatisation des entrepôts. JLL a dénoté l’apparition d’enjeux liés aux facteurs suivants au cours des dernières années : • • • • • Les défis de logistique liés au commerce électronique Les enjeux liés à la réduction des coûts d’exploitation Les difficultés rencontrées dans le recrutement des conducteurs de grands routiers pour expédier des marchandises aux États-Unis La flexibilité et la fiabilité des fournisseurs de logistique de tierce partie (3PL) et des fournisseurs de services de transport Les économies substantielles en matière de coûts immobiliers résultant de la location d’actifs de logistique Le fait de négliger les opérations liées à la finalisation des commandes peut compromettre la croissance et la rentabilité d’une entreprise. Ce document de présentation analyse les tendances que tous les décideurs devraient prendre en considération afin de s’assurer que des lacunes au niveau de la finalisation des commandes ne mineront pas leur entreprise. 1 Le commerce électronique - la livraison est le nœud de l’affaire Le Canada est un chef de file mondial en matière d’utilisation d’Internet et les Canadiens se classent parmi les utilisateurs les plus précurseurs, au monde, en ce qui a trait aux téléphones intelligents. Malgré le fait que 51 % des Canadiens commandent des biens et services sur Internet, il y a encore place à amélioration dans le marché canadien du commerce électronique. Des facteurs tels que le développement inadéquat de la chaîne d’approvisionnement, en raison des impor- tants coûts d’expédition et de logistique, et le manque de joueurs dans le marché, font qu’il est difficile pour les entreprises d’intégrer pleinement le commerce électronique dans leurs opérations commerciales. De plus, le fait que les régions métropolitaines du Canada soient si éloignées les unes des autres fait en sorte qu’il a été difficile de générer un effet de regroupement, ou de « grappe de logistique ». Malgré les nombreux défis, des entreprises, telles que la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC), développent de plus en plus leurs stratégies multicanaux. Le détaillant Saks Fifth Avenue, récemment acquis par HBC, a entamé un projet informatique échelonné sur quatre ans, en 2012, pour développer une plateforme d’achat dite « par tout canal, sur tout appareil, en tout temps » pour les consommateurs, intégrant ainsi ses systèmes d’inventaire et de 2 Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement mise en marché, en ligne comme en magasin. Avant le lancement de ses magasins au Canada, Target a construit des centres de distribution à Cornwall, à Calgary et à Vancouver. Target a également annoncé qu’il lancerait sous peu son service canadien de commerce électronique. En février 2014, Walmart Canada a annoncé son intention d’investir 500 millions $ dans la création de 35 super-centres à travers le pays, dans le but d’améliorer son système de distribution et de développer ses opérations de commerce électronique à l’échelle nationale. Bien qu’Amazon Canada soit toujours à la traîne de son homologue américain, cette entreprise a récemment achevé la mise en place de deux grands centres de distribution, totalisant 700 000 pieds carrés, pour soutenir son réseau de distribution au Canada. Aux États-Unis, la stratégie d’Amazon a été de développer son réseau de distribution pour se rapprocher le plus possible de ses clients, ce qui aide l’entreprise à livrer ses produits plus rapidement et à réduire ses coûts de transport et de logistique. Bien que les zones métropolitaines canadiennes soient davantage éloignées les unes des autres qu’aux États-Unis, les entreprises canadiennes devraient s’efforcer d’adopter cette même stratégie afin de réduire leurs coûts d’exploitation et de mieux respecter les délais de livraison. de détail au Canada, et viennent imposer des coûts imprévus aux fabricants, dans un environnement d’affaires qui pose déjà plusieurs défis. L’autre stratégie employée par les entreprises pour réduire leurs coûts et continuer à servir La Belle Province est d’utiliser le centre logistique de Cornwall. Ce parc d’affaires de 1 600 acres situé au nord-est de Cornwall regroupe l’une des plus grandes grappes de logistique au Canada. Des entreprises comme Postes Canada, Purolator, Loblaws, Olymel, Seaway Express, Shoppers Drug Mart, Target et Walmart ont leurs centres de distribution à Cornwall. La plupart de ces détaillants externalisent leurs activités de distribution aux entreprises de logistique de tierce partie ou fonctionnent par l’entremise de filiales. Les entreprises s’établissent en Ontario pour bénéficier des taux d’imposition et de syndicalisation plus faibles, et de la faiblesse relative des salaires. Pour les petites et moyennes entreprises (PME) typiques, qui souhaitent desservir la grande région de Montréal, la délocalisation n’est pas une option, car elles devraient alors acquitter des coûts de transport plus élevés et ne bénéficieraient pas des économies d’échelle établies comme le font les géants de la distribution. Le marché du commerce électronique canadien a beaucoup de chemin à faire pour rattraper ses homologues américains. En particulier, un réseau de logistique et de distribution plus efficace est un atout essentiel pour soutenir les ventes. L’afflux de plusieurs grands détaillants devraient favoriser la concurrence, et nous nous attendons à une forte croissance du marché industriel de grande superficie, qui est nécessaire pour soutenir les futures capacités d’approvisionnement et de distribution. 2 La réduction des coûts - l’obligation de penser autrement En juillet 2014, il a été annoncé publiquement que Target Canada sollicitait ses fournisseurs afin que ceux-ci lui accordent une réduction de 2 % pour l’aider à redresser ses activités canadiennes en difficulté et gagner la bataille de plus en plus féroce qui se joue entre les détaillants. En fait, Target Corp. a annoncé qu’il mettait en place le Target Canada Business Development Fund (BDF) en recueillant un différentiel de 2 % des recettes de ses fournisseurs à partir de mars 2015. John Butcher, le nouveau vice-président de merchandising, a déclaré que le BDF fournirait des fonds supplémentaires pour des initiatives clés, y compris les investissements dans la technologie et la chaîne d’approvisionnement. Une situation similaire s’est produite après que l’épicier Sobeys Inc. ait finalisé l’acquisition de Safeway Canada pour une somme de 5,8 milliards $, l’automne dernier. Sobeys a mis en colère de nombreux fournisseurs en leur demandant une réduction rétroactive de 1 % et un gel des hausses de prix en 2014, à quelques exceptions près. Ces types de demandes de la part des détaillants sont de plus en plus fréquents dans le marché 3 L’industrie du camionnage - pas facile d’embaucher des conducteurs de grands routiers Selon un rapport commandé par l’Alliance canadienne du camionnage en 2013, il y aura une pénurie de plus de 30 000 conducteurs de camion au Canada en 2020. Fait à noter, même si l’industrie du camionnage a connu une croissance significative de l’emploi au cours de la dernière décennie, à l’exception de la récession 2008–2009, le besoin réel de nouveaux travailleurs est encore plus élevé. Le graphique qui suit montre comment l’emploi des conducteurs de camions est influencé par des facteurs économiques, tels que les récessions et les périodes de stabilité économique. En outre, le niveau d’emploi dans cette profession est fortement affecté par le commerce international, en particulier en ce qui concerne les exportations vers les États-Unis. Statistique Canada estime que plus de 70 % des exportations canadiennes sont dirigées vers les États-Unis et qu’entre 50 % et 60 % de toutes les exportations sont transportées aux États- Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement 3 Unis par camion. Il est important de noter que la demande croissante quant aux conducteurs de camions, générée par la hausse des exportations vers les États-Unis, est concentrée chez les conducteurs de camions de longue distance. Une étude menée par le Conseil canadien des ressources humaines en camionnage estime que le taux de roulement de cette profession est de 35 %. Le bassin de personnes qualifiées pour pourvoir ces emplois est relativement grand, composé principalement de personnes qui ont un permis de conduire de la classe de véhicule appropriée (classes 1 à 3) et/ou qui ont de l’expérience comme chauffeur de camion ou d’autobus. Toutefois, les employeurs ont souvent du mal à recruter les « bons » employés. Un rapport publié en janvier 2012 par CAMO-Route (Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport routier au Québec) confirme que plus la distance à parcourir est longue, plus le recrutement est ardu. Les employeurs dans le domaine disent que le manque d’expérience, les conditions de travail insatisfaisantes et le manque de formation sont les principales raisons pour lesquelles les candidats ne sont pas embauchés. En outre, les candidats plus jeunes sont moins enclins à travailler loin de chez eux et demandent des horaires plus souples. Compte tenu de la pénurie de conducteurs, les employeurs sont souvent obligés d’augmenter les salaires pour attirer et retenir des travailleurs et, malheureusement, ce sont les consommateurs qui, en bout de ligne, finiront par payer plus cher. Impact des facteurs économiques sur le nombre de conducteurs de camions au Canada Courbe de tendance % de changement dans le nombre de conducteurs de camions Prévision 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Sources : Service Canada – Truck drivers (Unit group 7411) ...les employeurs ont souvent du mal à recruter les « bons » employés 4 Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement 5 Compte tenu du contexte économique difficile, les entreprises ont dû repenser leurs activités afin de demeurer compétitives dans un monde en constante mutation. 6 Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement 4 Le changement organisationnel et la soustraitance - le changement n’est pas une option Les entreprises essaient constamment de fonctionner plus efficacement et de manière plus rentable, ce qui mène à une augmentation de la sous-traitance des activités de transport. Cette tendance s’observe de deux façons : soit les entreprises décident de sous-traiter leurs activités de transport pour se concentrer sur leurs activités de base, ou bien elles sous-traitent ces activités directement à leurs chauffeurs salariés, les transformant ainsi en travailleurs indépendants (comme c’est souvent le cas dans les secteurs manufacturier et forestier). Les entreprises canadiennes cherchent à atténuer les risques en faisant appel à la sous-traitance de proximité. Liz Lorincz, directrice internationale des services de conseil commercial chez Livingstone International, indique que cette tendance concerne particulièrement l’industrie alimentaire. En raison des récents changements au projet de loi S-11 (Loi sur la salubrité des aliments au Canada), les importateurs sont désormais responsables de la sécurité alimentaire. Selon les propos émis par Liz Lorincz dans un rapport sur les tendances de la chaîne d’approvisionnement publié par Livingstone en 2013, les importateurs se doivent d’évaluer le risque lié à l’importation de produits alimentaires par rapport au coût de l’approvisionnement local, une option qui offre des avantages tels que la réduction des coûts de transport et des risques en matière de sécurité et de conformité. Une tendance quelque peu différente a été observée aux ÉtatsUnis. Par exemple, jusqu’à cette année, toutes les motocyclettes Harley-Davidson étaient construites localement avec des pièces presque exclusivement américaines. Bien que Harley-Davidson adopte le jeu de la délocalisation un peu tardivement, l’entreprise équipera désormais ses motos avec davantage de pièces fabriquées à l’étranger (en Inde) afin de maintenir les prix à un niveau relativement bas. La délocalisation apporte aussi son lot de risques et de maux de tête. Harley Davidson doit maintenant faire face aux coûts d’inventaire imprévus, au contrôle de la qualité à l’étranger et aux retards inattendus, qui accompagnent la délocalisation. Les entreprises peuvent aussi externaliser certaines de leurs activités par le biais d’acquisitions stratégiques. En juillet 2014, Walmart Canada annonçait l’achat de deux entreprises de logistique privées canadiennes, l’entreprise de camionnage Translogic Express Dedicated Inc. et l’opérateur de centre de distribution SMC, dans le cadre de sa stratégie de croissance. « Nous sommes une entreprise en pleine croissance, et nous pensons que nos besoins augmenteront dans l’ensemble de nos opérations, tant en termes de distribution, qu’au niveau du transport et du commerce de détail », a déclaré Andrew Pelletier, vice-président des affaires corporatives pour Walmart Canada, dans une interview avec le groupe JOC. Les entreprises canadiennes cherchent à atténuer les risques en faisant appel à la sous-traitance de proximité. Perspectives sur la logistique des chaînes d’approvisionnement 7 5 L’Immobilier - de nouveau un marché favorable aux acheteurs/locataires Le marché de la location est au ralenti, dans le Grand Montréal, depuis un certain moment. La période pré-électorale semble avoir des répercussions persistantes sur le marché industriel, alors que le niveau de confiance des utilisateurs et des investisseurs demeure instable. Des données récentes suggèrent que le marché industriel a atteint un creux et qu’il entreprendra graduellement une courbe ascendante, correspondant à l’augmentation du niveau de confiance des promoteurs et du nombre de nouveaux projets de construction. En fait, il y a actuellement plus de deux millions de pieds carrés d’espace industriel en construction, dont le délai de livraison moyen laisse entrevoir un achèvement au début de 2015. Les perspectives économiques sont positives pour le Québec, les institutions financières ayant estimé à 1,9 % le taux de croissance du PIB, en 2014. En raison de la faiblesse du dollar canadien, l’on prévoit une croissance des exportations, ce qui devrait donner un coup de pouce au marché du travail québécois et stimuler la demande pour des locaux industriels. Tout ce qui monte redescend, dit le proverbe. Mais l’inverse est aussi vrai et c’est maintenant le moment de profiter des améliorations du marché à venir. La grande partie de l’activité que connaît actuellement le marché est en faveur des locataires. Les propriétaires continuent d’offrir des mesures incitatives, tels que des congés de loyer, pour conserver des locataires et en attirer de nouveaux. En revanche, la demande demeure constante en ce qui concerne des actifs à vendre comprenant entre 30 000 et 50 000 pieds carrés avec de hauts plafonds et situés à proximité d’un axe de transport principal. JLL a noté une demande élevée pour les centres de données, les centres de distribution, en particulier pour les entreprises de l’industrie alimentaire, et une présence accrue des entreprises de transport dans le marché industriel de Montréal, au cours des derniers mois. Considérations importantes Que ce soit en négociant des conditions de location, en déménageant dans un meilleur espace, en prenant de l’expansion, en consolidant l’espace et/ou en prenant des décisions concernant des emplacements secondaires et tertiaires, l’immobilier est un facteur crucial dans le succès d’un réseau de chaîne d’approvisionnement. Lorsqu’il s’agit d’évaluer si les caractéristiques immobilières d’une entreprise correspondent à ses besoins d’exploitation, les questions suivantes doivent être abordées : • • • • • • Y a-t-il un manque d’espace de quai (entrant ou sortant) pour soutenir les opérations (telles que le déchargement) ? Y a-t-il des problèmes de congestion de chariots élévateurs et/ou d’employés (par exemple dans les zones de transit) ? Y a-t-il un manque de places de stationnement pour les employés ? Les stocks finissent-ils par être dispersés dans les allées de service ? Les aires extérieures de réception/expédition et l’espace dans lequel les camions doivent manœuvrer suffisent-ils ? L’espacement des colonnes existantes empêche-t-il une configuration optimale de l’entrepôt ? Le fait de répondre « oui » à ces questions ne signifie pas nécessairement qu’il soit nécessaire de déménager vers de nouvelles installations. Beaucoup d’améliorations peuvent être effectuées simplement en optimisant les opérations existantes au sein des installations actuelles ou en ajoutant des dispositifs d’automatisation. Sources : JOC Group Conclusion Les enjeux opérationnels énoncés ci-haut concernent toutes les entreprises sous une forme ou une autre et ils sont en constante évolution. Bien que de nombreuses personnes se décrivent comme étant « prudemment optimistes » quant à l’économie canadienne aujourd’hui, les entreprises doivent adopter dès maintenant une vision stratégique et mettre en œuvre les mesures requises. Les entreprises qui font les ajustements opérationnels appropriés dès aujourd’hui sortiront plus fortes et mieux positionnées dans le marché de demain. Profitez du climat d’affaires actuel pour préparer le cycle de croissance économique à venir. Transformez les risques potentiels en occasions d’affaires! Pour plus d’information, veuillez communiquer avec : Préparé par : Erik Charton, SIOR Vice-président principal +1 514 667 5692 [email protected] Victoriya Gouchtchina Associée +1 514 667 5670 [email protected] Jones Lang LaSalle Services Immobiliers, Inc. Agence immobilière 1, Place Ville Marie, bureau 2121 Montréal, Québec, H3B 2C6 Tél. +1 514 849 8849 Pour plus d’infomation, veuillez consulter notre site web : www.jll.ca À propos de JLL JLL (NYSE:JLL) est une société de services professionnels et de gestion des investissements offrant des services spécialisés en immobilier à des clients à la recherche de valeur en possédant, en occupant et en investissant dans l’immobilier. Avec des revenus annuels de 4 milliards US$ et un revenue brut de 4,5 milliards US$, JLL compte plus de 200 bureaux corporatifs, opère à travers 75 pays dans le monde entier et possède un personnel global d’environ 53 000 employés. La société fournit des services de gestion et de sous-traitance immobilière pour un portefeuille immobilier de 3 milliards de pieds carrés, soit 280 millions de mètres carrés, pour le compte de ses clients et a complété 99 milliards US$ en transactions financières de vente et d’acquisition en 2013. Sa division de gestion des investissements, LaSalle Investment Management, compte 50 milliards US$ d’actifs gérés. JLL est le nom de marque et une marque déposée de Jones Lang LaSalle Inc. Pour de plus amples renseignements, consultez www.jll.com. À propos de l’équipe de recherche de JLL L’équipe de recherche de JLL fournit des données, des analyses et des prévisions grâce à des rapports et des services de pointe qui offrent une meilleure compréhension sur les dynamiques de l’immobilier commercial tout en identifiant les défis et opportunités futurs. Nos 415 professionnelles de la recherche suivent et analysent les tendances économiques et offrent leurs prévisions sur les conditions futures dans plus de 70 pays en produisant des rapports de qualité au niveau local et global. 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