Precis - World Bank
Transcription
Precis - World Bank
Public Disclosure Authorized NUMERO 110 * E)` Precis Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Département de l'évaluation rétrospective des opérations Avril 1996 Ajustement structurelen RPD du Laos Dans de nombreuses économnies en transitioni, les granids progranimies de réforme économique sont précédés ou accompagnés de cliangements politiques majeurs. Cela n'a pas été le cas pour la République populairedémocratique (RPD) du Laos, où le gouvernement s'est lancé, avec l'appui de la Banque, dans un programme d'ajustemitenit structurel,sans avoir entrepris au préalableaucunle réforme politique. Cela a eu à la fois des avanltages et des inconvénients. Décidé à réussirl'ajustenient économique, le gouvernement s'est immédiatemenit lancé dans des réfornies macroéconomiques de grande envergure, qui sont parvenues rapidement à stabiliserl'économie du pays, provoquant unle reprise de la croissauce économique et une réponse très favorable au niveau de l'offre. Mais le rythme des réforinies s'est considérablenientralenti lorsque le gouvernement a essayé de traduireles uioiîvelles politiques eni mesures adminiistratives, se heurtanit à un système politiqute sanis auciiie tradition de transparenice,à des problèmnes d'intérêtset de droits acquis, aui niveau nationial connue au niiveaui des provinces, et à unle mauvaise coordination entre les ministères ;r..-ti,. par les réformes. Contexte Public Disclosure Authorized Avi19 En 1985, après dix ans d'un développement économique très conforme aux grandes lignes socialistes de planification centralisée et de dirigisme économique, la RPD du Laos s'est trouvée dans une situation de sérieux déclin économique. La situation a encore empiré avec la cessation de l'aide fournie par l'ex-Union soviétique, dont dépendait le programme d'investissements du pays. Entre 1980 et 1984, la production manufacturière est tombée de 50 pour cent, tandis que la croissance dans les autres secteurs stagnait et que le volume des exportations baissait considérablement, arrivant à représenter à peine 30 pour cent des importations. Etant donné le grave déficit commercial, la dette extérieure a doublé, et en 1985, le ratio dette/ service de la dette atteignait 22 pour cent, compromettant sérieusement la capacité du gouvernement à assurer le service de la dette. De plus en plus, le profil de la croissance a eu tendance à tourner autour des activités de troc et diverses activités de subsistance. Sans un secteur formel fort, le gouvernement se heurtait à des difficultés croissantes pour parvenir à mobiliser les ressources intérieures nécessaires pour financer le budget. En 1986, le gouvernement s'est lancé dans un programme ambitieux destiné à passer d'une économie dirigée à une économie libérale, basée sur les forces du marché et la concurrence. Ces réformes, connues sous le nom de Nouveau mécanisme économique (NME), avaient pour objectifs principaux de libéraliser le commerce et les investissements étrangers, renforcer le secteur privé, et améliorer la gestion macroéconomique. Deux crédits de la Banque mondiale/IDA, le Premier crédit à l'ajustement structurel (CAS 1) d'un montant de 40 millions $ (approuvé en 1989) et le CAS Il (d'un montant également de 40 millions $, approuvé en 1991), ont appuyé le NME, avec parallèlement un appui fourni dans le cadre d'un arrangement au titre de la Facilité d'ajustement structurel du FMI et de la Banque asiatique de développement. Objectifs et exécution du programme Le gouvernement a entrepris le NME avant l'approbation du CAS 1,en dirigeant ses efforts sur la stabilisation macro-économique du pays. Le programme a libéré la plupart des prix; supprimé les subventions à la consommation; unifié les multiples taux de change, en alignant les taux sur les taux du marché; accordé l'autonomie à la plupart des entreprises publiques (EP), tout en éliminant les subventions et autres privilèges; et enfin autorisé les activités du secteur privé dans des secteurs qui étaient autrefois très contrôlés. En outre, les réformes visait à renforcer le secteur financier, separant les activités bancaires. La banque d'état est devenue la banque centrale, et ses agences ont été transformées en six banques commerciales autonomes. Enfin ces réformes ont été entreprises pour tenter de restaurer l'équilibre budgétaire en augmnentant les revenus et en réorientant les priorités en matière de dépenses. Le programme a mis en oeuvre également d'importantes mesures de réforme fiscale, introduisant notamment de nouvelles taxes, et il a réduit les effectifs de la fonction publique de 19 pour cent entre 1988 et 1990. Alors que le CAS I a été conçu principalement pour s'attaquer aux réformes macro-économiques, le CAS Il avait pour objectif de venir consolider les acquis de la première phase et de créer le cadre institutionnel et juridique indispensable à une économie de marché. Il a été conçu pour renforcer la gestion financière du pays, grâce à des réformes budgétaires et fiscales, à la privatisation d'EP non stratégiques, à une augmentation de l'autoRapport d'évaluation rétrospective: République populairedémocratiquedu Laos: Premiercrédit d'ajustement structurel et Second crédit d'ajustement structurel », Rapport No 14810, juin 1995. Les rapportsd'évaluation rétrospective sont à la disposition des adrministrateurset du personnel de la Banque au Service de documentation interne et das les centres d'informa- tion des régions t nomie des entreprises publiques restantes, et à une réforme de l'administration du secteur public, avec une nouvelle réduction de 25 pour cent des effectifs de la fonction publique. Conclusions Le gouvernement a réussi à mettre en oeuvre toutes les réformes macro-économiques prévues dans le cadre du CAS I et du CAS II. Les réformes ont donné des résultats exceptionnels, notamment sur le plan de la stabilisation macro-économique et de la réponse de l'offre. La croissance du PIB a atteint en moyenne 7,5 pour cent pendant la période 1989-93. L'inflation a baissé de manière spectaculaire, passant de 60 pour cent en 1989 à six pour cent en 1993. Le taux de change nominal a été également stabilisé. Quant au déficit budgétaire, celui-ci est passé, globalement, de 14,4 pour cent à 7,4 pour cent du PIB entre 1990 et 1993, tandis que l'épargne publique devenait positive. Les exportations de biens et services non facteurs se sont développées rapidement, alors que la croissance des importations, au contraire, a subi un ralentissement. Un fait très significatif est que la part des exportations de bois et d'hydroélectricité dans le total des exportations est tombée de 57 pour cent en 1990 à 31 pour cent en 1993, tandis que la part de la confection et du montage de motos est passée de 12 à 30 pour cent pendant la même période. Les réserves extérieures brutes ont augmenté, malgré la suppression de l'aide de l'ex-Union soviétique, et cela suite à l'apport de capitaux étrangers privés ainsi que de nouveaux flux d'aide. En revanche, le programme n'a pas réussi aussi bien à atteindre les objectifs qu'il s'était donnés dans le domaine du développement institutionnel, juridique, et régulatrice, en particulier dans le cadre du CAS Il. Dans de nombreux cas, les choses ont bien progressé tant qu'il s'agissait de concevoir des politiques, mais les problèmes ont commencé à surgir quand il s'est agi de définir les procédures et les directives nécessaires pour que ces politiques deviennent opérationnelles. Par exemple, peu de temps après le démarrage du CAS Il en 1991, le gouvernement a centralisé les opérations du Trésor au niveau national, mais au milieu de 1994, la moitié des administrations provinciales n'avaient toujours pas adopté les nouvelles réglementations. Dans le cadre de sa restructuration des EP, le gouvernement a promulgué des lois et établi un comité chargé de superviser la privatisation, ce qui a conduit à la privatisation de plus de 100 petites et grosses entreprises. Mais certaines des composantes de la privatisation, comme l'établissement de sociétés de holding et l'organisation de ventes aux enchères, étaient trop ambitieuses pour l'environnement institutionnel du pays. La RPD du Laos avait encore à introduire une comptabilité standard, elle ne disposait toujours pas du cadre juridique ni de la capacité institutionnelle nécessaires pour gérer des compagnies de holding, et n'avait aucune expérience dans le domaine des ventes aux enchères. Et donc à la fin du CAS Il, les essais de privatisation se limitaient toujours à des changements au niveau de la structure de gestion, et au leasing plutôt qu'à un total désengagement. Dans le cadre de la réforme de la fonction publique, le gouvernement a établi le Département de l'administration publique, afin de préparer et appliquer les politiques appropriées pour une rationalisation de la fonction publique. Mais l'absence de directives et le manque de consensus entre les différents ministères sur la politique de rigueur budgétaire à suivre, ont ralenti le processus de réduction des effectifs. De même, le gouvernement a promulgué 28 textes réglementaires pour créer le cadre juridique et réglementaire requis pour les entreprises privées, mais la préparation des procédures et des directives indispensables pour pouvoir appliquer ces textes a pris beaucoup de retard. Pendant toute la durée de l'ajustement, le gouvernement s'est heurté à des problèmes de manque de main d'oeuvre qualifiée, d'insuffisance des données, de manque de consensus entre les groupes concernés, dont certains considéraient que ces réformes, basées sur la libéralisation du marché, étaient étrangères à l'idéologie et à la culture laotienne. L'expérience du Laos renforce la conclusion que dans un ajustement structurel, la première phase -les réformes macro-économiques - est souvent plus facile à mettre en oeuvre si les leaders politiques clés font preuve d'un engagement solide vis-à-vis du programme. C'est souvent lors de la seconde phase - la restructuration des institutions et l'établissement d'un nouveau cadre juridique - que le processus de réforme se ralentit, se heurtant à toutes sortes de biais et de pratiques fortement enracinées dans la tradition ou appuyées par les droits acquis. Leçons * Parvenirà un consenisius parmi les décideurs est essentiel pour pouvoir engager des réformes institutioninlellescoinplexes, en particuilier dans le domainede la privatisation,de la fonction publiquie, et de l'établissement d'uin cadre juridiqueapproprié,mais souvenit n'est pas :uffi,.ù,t pour pouvoir pleinement les mettre en oeuvre. La conception des programmes d'ajustement structurel devrait tenir compte des conditions spécifiques à chaque pays -dans le cas de la RPD du Laos, par exemple, de la dichotomie entre l'approche du gouvernement en matière de libéralisation économique et de réformes des institutions -et poser des objectifs réalisables, avec des calendriers réalistes. * L'empriuinteur lui-même est petit-êtreparfois trop ambitieux dans la conceptioni de son programme de réformes. Dans la RPD du Laos, il n'a pas été tenu compte, au moment où l'on concevait les mesures de réforme de la fonction publique, de l'ensemble des facteurs pouvant handicaper la mise en oeuvre de ces réformes (par exemple des estimations incomplètes de la masse salariale des services du gouvernement ou de l'absence de mécanismes administratifs). Dans de tels cas, la Banque devrait considérer de tempérer un peu l'optimisme du gouvernement, et l'aider à développer des capacités d'analyse et administratives appropriées pour les programmes les plus importants. * Pendanlt la conceptioni des réformes de l'administrationpublique, le programme devrait évaluer les forces et les faiblesses relatitves de chaque institutioniconcernée. Certains organismes publics peuvent devenir redondants, tandis que d'autres au contraire peuvent avoir besoin de davantage de personnel et de ressources. Une approche progressive, en étapes successives, peut être justifiée pour introduire des changements novateurs dans des institutions aux pratiques bien établies. Les Précis de l'OED sont preparés par le Département de l'évaluation rétrospective des opérations. Ils ont pour objet d'informer les professionels de développement, tant dans la Banque qu'à l'extérieur, des conclusions et recommandations des évaluations rétrospectives. Les opinions exprimées dans les Précissont celles du personnel de l'OED et ne sauraient être attribuées à la Banque mondiale ou à ses filiales. Prière d'adresser tout commentaire et question à Rachel Weaving, directrice de la publication, téléphone: 1-202-473-1719, fax: 1-202-522-3200, internet: [email protected] Avril 1996