Levée du corps et enterrement de Doudou Ndiaye Rose L

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Levée du corps et enterrement de Doudou Ndiaye Rose L
Levée du corps et enterrement de Doudou Ndiaye
Rose L’ultime hommage
de la Nation au Maestro
21 aout L’OBS – L’artiste Doudou Ndiaye Coumba Rose,
décédé mercredi à l’âge de 85 ans, a été inhumé hier au
cimetière de Yoff. Le Premier ministre a dirigé une forte
délégation gouvernementale à la levée du corps.
«Doudou Ndiaye Rose a été le dernier à quitter le cimetière à
l’enterrement de mon père parce qu’il disait qu’il avait un
message à lui faire passer. Cela prouve sa fidèle amitié à
mon papa.» Le batteur de tam-tam Mbaye Dièye Faye est
frappé par deux drames. En l’espace de deux jours, il a perdu son père biologique et son autre «père», Doudou Ndiaye
Rose. Derrière ses lunettes de soleil, on sent la tristesse dans le trémolo de sa voix. Au milieu d’une foule compacte,
l’artiste peine à se trouver une place, même debout. A la levée de corps du percussionniste de renommée mondiale, des
personnalités politiques, des artistes, des religieux, ont convergé vers la mosquée des Hlm5. A 10 heures déjà, la cour
est noire de monde. Le Premier ministre, Mouhamed Boun Abdallah Dionne a conduit, avec le ministre conseiller,
Youssou Ndour, une forte délégation gouvernementale, arrivée à 10 heures 56 minutes. La foule est quasiment hors de
contrôle. Chacun veut être à l’intérieur de la mosquée, à la première loge, pour assister à la prière mortuaire. Ce fut la
bousculade à l’arrivée du corps du percussionniste, enveloppé dans un pagne traditionnel multicolore. Il aura fallu quatre
appels de l’imam pour faire taire le public, très agité. A 11 heures 25 minutes, la prière mortuaire est terminée. Il n’y a pas
eu de témoignages. C’est à cette heure que le cortège funèbre s’est ébranlé vers le cimetière de Yoff. Doudou Ndiaye
Rose repose désormais au cimetière de Yoff.
«Tout le peuple américain est triste»
Les hommages sont venus du monde entier, preuve de la dimension universelle du disparu. James Zumwalt,
ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, a salué la mémoire du tambour major au nom de Barack Obama. «Tout le
peuple américain est triste, parce que nous avons perdu un grand musicien, un grand ambassadeur de la culture
sénégalaise», regrette-t-il. La présence en masse des médias internationaux à la levée du corps prouve encore une fois
la dimension de l’homme. Pour Said Samb, directeur du Théâtre national Daniel Sorano, «la jeunesse doit s’inspirer» du
défunt. Le professeur Massamba Guèye s’offusque que l’hommage rendu à l’artiste soit posthume. «On ne doit plus
attendre que des gens meurent pour leur rendre hommage», dénonce-t-il. Moustapha Niasse, président de l’Assemblée
nationale, dans une rhétorique saisissante, a rendu hommage à «l’artiste universel». «Dans les sociétés humaines,
lorsqu’un membre de la communauté disparait, homme ou femme, apparait tout de suite toute la trajectoire de sa vie,
c’est-à-dire, le film et la ligne de son existence, explique-t-il, vêtu d’un grand boubou blanc. Cette existence se fonde sur
la foi, sur la vertu et la morale. Elle se fonde aussi sur le travail et en définitive, sur le résultat obtenu par celui qui vient de
perdre la vie. Aller dans l’au-delà, c’est engager une nouvelle vie, une vie éternelle. Prions Dieu, le miséricordieux, pour
qu’Il l’accueille dans Son saint paradis. C’était un artiste universel, tout le monde l’a reconnu. Il a travaillé pour le Sénégal
et le monde entier». L’artiste Ismaël Lô salue la mémoire d’un homme «humble», malgré sa dimension. El Hadji Mansour
Mbaye témoigne : «On n’a jamais entendu Doudou Ndiaye Rose dans une dispute. Il était charitable. Il était béni de
Dieu.» Khar Mbaye pleure la perte «d’un homme de valeur.» Pour Abdoulaye Mbaye Pekh, le défunt «a montré la voie» à
suivre. Le lutteur Mohamed Ndao dit Tyson parle de la perte «d’un monument culturel, un talibé.»
MOUHAMED BOUN ABDALLAH DIONNE, PREMIER MINISTRE
«Doudou Ndiaye Rose n’appartenait pas seulement au Sénégal»
Le Premier ministre Mouhamed Boun Abdallah Dionne qui a conduit une forte délégation gouvernementale à la levée du
corps de Doudou Ndiaye Rose s’est, par la suite, rendu à la maison mortuaire. «Je salue la mémoire de Doudou Ndiaye
Rose. Le défunt Doudou Ndiaye Rose n’appartenait pas seulement au Sénégal, mais au monde entier. Celui qui nous a
quittés faisait partie de la civilisation de l’Universel. L’œuvre de Doudou Ndiaye Rose, ce grand percussionniste restera
éternelle», a déclaré le Premier ministre.
MACKY SALL, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
«Le Sénégal per un de ses plus grands ambassadeurs culturels»
Sans avoir été à la levée du corps de Doudou Ndiaye Rose, le chef de l’Etat a tenu à rendre hommage au
percussionniste. Il l’a fait sur sa page facebook en attendant de se rendre au domicile du défunt prochainement. «C’est
avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès de Doudou Ndiaye Rose. Le Sénégal perd un de ses plus grands
ambassadeurs culturels à travers le monde. Je salue la mémoire de cette «légende», a indiqué Macky Sall.
CURIOSITE
Quand Doudou Ndiaye Rose rappelle à Abdou Diouf son passé militant
Le prédécesseur de Michael Jean à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif) a, sur sa page
facebook, rendu un hommage à feu Doudou Ndiaye Rose. «Émotion et tristesse suite au rappel à Dieu de notre Tambour
major, M. Doudou Ndiaye Rose, de son vrai nom Mamadou Ndiaye. Il a été tout au long de sa vie, un camarade (du Parti
socialiste : Ndlr) et un soutien d’une grande loyauté. A travers son art, ses percussions et ses chorégraphies, il a porté
très haut les couleurs de notre pays et de tout un continent à travers le monde. Que le Tout-Puissant, le Miséricordieux
l’accueille dans son Paradis éternel tout en veillant sur sa famille et son œuvre», a-t-il témoigné.
CHIMERE JUNIOR LOPY

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