Fixe.UV3.Le traumatisme
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Fixe.UV3.Le traumatisme
Fixe : UV3 LE TRAUMATISME Introduction : La notion de traumatisme semble être utilisée dans le champ psy dans 2 significations : - On entend par traumatisme une marque indélébile subit par un sujet, une marque dont le sujet ne peut pas de défaire et qui envahirais son fonctionnement mental. - C’est l’idée que des conduites anormales, ou pathologiques seraient des troubles réactionnels à un trauma (dans le sens blessure). Dans cette vision on a à faire à une causalité linéaire, il y a une cause, une conséquence. Dans cette conception on a effacé la subjectivité, c'est-à-dire qu’il y a une idée qu’un évènement traumatique aurait les mêmes effets quelques soit le sujet concerné. Dans cette conception on pourrait mettre en place des thérapies réparatrices qui ont l’idée que prendre le traumatisme à temps c’est empêcher qu’il vienne marquer le sujet. Freud dit que pour aller du trauma au symptôme il faut un deuxième élément qui va réinterpréter le premier. Il n’y a pas de causalité linéaire. En psychanalyse il faut 2 causes : - La cause efficiente - La cause déclenchante qui réactive la première. L’histoire de la psychanalyse à donné lieu à plusieurs théories du traumatisme, très différentes, mais qui débouchent sur une idée commune que reprendra Lacan, et qui est que pour le sujet humain, le traumatisme est une nécessité pour le sujet humain. Freud dit même que le traumatisme préserve l’inconscient de l’usure. I/- Les traumatismes de l’enfance : C’est un élève de Freud, Otto RANK, qui va dans un premier temps supposer, puis par la suite en avoir la certitude, que le trauma est à l’origine de la vie mentale et il va donc populariser la notion de traumatisme de la naissance. Freud va être très ambivalent face à cette théorie. Il verra plutôt une angoisse plutôt qu’un traumatisme ; mais en 1924 il se séparera totalement de la théorie d’Otto RANK, en disant que pour qu’il y ait de l’angoisse et du trauma, il faut qu’il y ait un moi constitué. Selon Otto RANK, le passage du dedans au dehors, par la filière génitale maternelle, est forcément une situation traumatique à cause du changement radical de milieu, mais c’est surtout le moment du passage qui est traumatique, le milieu. Ce passage laisse des traces, majoritairement visuelles et ces traces qui sont inconscientes mais qui restent ancrées, sont selon lui l’explication de toute la symptomatologie aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Cela va même expliquer toutes les conduites humaines. Selon Otto RANK, l’angoisse de castration chez l’enfant est en fait un déplacement de l’angoisse primitive d’être englouti par les organes génitaux de la mère. Dans l’hystérie, les troubles respiratoires sont reliés à l’apnée momentanée lors de la naissance. Dans la paranoïa, le monde entier est transformé en un utérus dont le malade subit l’hostilité. Les phobies ne sont qu’un déplacement autours de cette sphère génitale. Pour Otto RANK, le traumatisme de la naissance est l’étiologie de toute symptomatologie humaine, et plus exactement il est « l’explication de l’évolution totale de l’humanité ». On sait maintenant qu’il n’y a pas tellement de rupture brutale entre la vie intra utérine et la réalité. Les observations faites sur le bébé le prouvent en comparant les réactions du bébé avant et après la naissance face à certains stimuli. Le traumatisme du sevrage : Le sevrage serait une situation traumatique, selon Freud mais c’est surtout Mélanie Klein qui va en faire un élément important car grâce à lui l’enfant va développer des mécanismes de défense. Ce qui compte dans le sevrage est la séparation de l’enfant du bout du corps de l’autre. L’autre apporte un objet, que le sujet lui croit dut. Il va être cependant être confronté à un moment à l’absence de ces objets. L’enfant va être confronté à une forme de la castration, que l’on appelle plutôt la séparation. Mais ce dont on se sépare ce n’est pas de l’autre, mais plutôt d’une chose qui est aussi bien la chose de l’autre que la sienne propre. Mélanie Klein parle de ce sevrage comme une frustration, mais ce qui est traumatique ce n’est pas la séparation en tant que tel mais sa conséquence. Si l’on n’a pas l’objet de la satisfaction (objet qui permet de décharger la pulsion), on reste avec un excès pulsionnel (hyper actif) et pour Mélanie Klein c’est cet excès pulsionnel qui est traumatique car le sujet se sent envahi, voir détruit par cet excès pulsionnel. Grâce à cet excès pulsionnel, l’enfant va être obligé de s’en défendre par ce que Mélanie Klein appelle l’identification projective (projection chez Freud). L’enfant qui est agressé par son excès de pulsion la déplace dans l’autre, c’est l’autre qui l’agresse. Cela permet à l’enfant de construire ses défenses. II/- Le traumatisme et sa logique : L’enseignement Freudien : C’est avec l’hystérie que Freud va cheminer sur sa théorie du traumatisme (la cause des symptômes hystériques est un traumatisme, et un traumatisme sexuel). Il dit que ce qui fait le traumatisme sexuel et le fait qu’il y ait un coté désagréable dans la pulsion, ce qui gène le sujet. En entendant les hystériques, il s’aperçoit que le traumatisme n’est pas entièrement efficace. Il faut une deuxième cause. Pour qu’un élément soit vraiment traumatique, c'est-à-dire pour qu’il ait des effets gênants chez le sujet, il faut un certain nombre de conditions. On pourrait appeler le premier évènement « une rencontre avec la jouissance », c'est-à-dire avec un excès de pulsion s’il y a la satisfaction il y a excès de satisfaction. Il faut aussi cependant que le sens de l’évènement soit vide, qu’il n’ait aucune signification. Le deuxième temps, consiste en une rencontre avec une signification. Freud va découvrir que la signification la plus efficace est le fantasme ou les fantasmes du sujet. L’évènement premier aura des effets traumatisants si le fantasme se connecte avec l’élément premier. Un évènement est traumatique s’il y a une jouissance et donc un excès de pulsion dans lequel le sujet se sent concerné, impliqué, notamment au titre de son fantasme. Freud va découvrir un drôle d’effet de l’évènement traumatique qu’il va trouver au départ avec les névroses de guerre. Il montre que ce qui fait un évènement traumatique est sa répétition. Dans le cas des soldats, ce qui se répétait pour eux était la survenue régulière de cauchemars qui étaient la répétition à l’identique de l’évènement vécu. On en peut qualifier un élément traumatique qu’après coup. Il faut un temps d’après nécessaire pour voir si l’évènement va se répéter ou non. On peut donc dire d’après Freud qu’il y a 2 types de réponse par rapport à un type donné de blessure : o On lui cherche une signification. o S’il n’y a pas de réponse du coté de la signification, c'est-à-dire que le trauma ne peut pas s’élaborer ou se symboliser, la blessure ne peut se décharger que dans la répétition telle qu’elle. L’enseignement d’Aristote : Il propose 2 catégories de vie : o L’évènement automaton : c’est l’évènement prévu. Il relève du prédictible, de l’anticipation. C’est un évènement qui peut se dire, se prévoir, se transmettre, qui s’intègre dans le trajet de chacun. C’est un évènement pris dans une signification. o L’évènement Tuché : c’est l’inverse de l’automaton. C’est l’inattendu, la surprise, l’accident. Ce que Lacan appellera la rencontre réelle. Lacan va se servir de cela pour parler de 2 types de traumatismes possibles. Il y a des traumas qui sont liés à la question du fantasme, prévisibles, programmés mais qui reste cependant inconscient. Ce qui va être traumatique est l’implication du sujet. Par contre il y a des traumas vraiment accidentels, en dehors de toute signification et où le côté traumatique est dans l’effraction d’un élément étranger dans le système du sujet. Mais l’évènement le plus accidentel, le plus accidentel, le plus hasardeux, quand on le rencontre, va ensuite vouloir être reproduit, répété par le sujet mais souvent malgré lui. L’évènement Tuché est cherché à être rendu automatique par le sujet, et ce car la pulsion selon Lacan fonctionne sur le mode de l’automatisme de la répétition. Cet automatisme dans la psychose peut devenir un automatisme mental. Une rencontre même mauvaise avec un évènement, provoquant une jouissance indicible, se répète, le sujet ne peut que la commémorer, il ne peut que la répéter. Cette répétition peut devenir pour un sujet un symptôme. La psychanalyse n’intervient que dans le temps d’après, c'est-à-dire quand ça s’est répété. La psychanalyse n’essaie pas d’empêcher la répétition, mais lorsque le sujet demande un arrêt à la répétition infernale d’un même cycle.