Obligations High Yield : évaluations attrayantes
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Obligations High Yield : évaluations attrayantes
Obligations High Yield : évaluations attrayantes Inform – informations générales pour les investisseurs institutionnels 2e trimestre 2008 Swisscanto – le centre de compétence des Banques Cantonales En tant que prestataire de services spécialisé des Banques Cantonales, Swisscanto se concentre sur le développement et la distribution de produits de placement et de prévoyance de haute qualité destinés aux particuliers, aux entreprises et aux institutions : •fonds de placement pour les investisseurs privés et institutionnels •produits de la prévoyance liée et de la prévoyance libre du 3e pilier •solutions de prévoyance du 2e pilier des fondations collectives et de libre passage •conseil et gestion de caisses de pension •fortunes collectives des fondations de placement •mandats de gestion de fortune pour les investisseurs institutionnels En Suisse, Swisscanto est un des principaux distributeurs de fonds et gérants de fortune. Swisscanto se positionne au deuxième rang des fondations de placement suisses. La Fondation collective Swisscanto est l’un des premiers fournisseurs de services de prévoyance pour le personnel et, à ce titre, la plus importante fondation collective de banques en Suisse. www.swisscanto.ch Obligations High Yield : évaluations attrayantes Les obligations high yield sont des emprunts d’entreprises qui présentent un risque plus important en raison de leur profil financier et/ou commercial et qui indemnisent en conséquence l’investisseur avec une prime de risque plus élevée. Compte tenu des risques plus importants, ces emprunts sont classés comme spéculatifs par les agences de notation et attribués à la catégorie non-investissement (non-investment grade). Cela signifie que la notation à long terme de ces entreprises est inférieure à BBB- pour Standard and Poor’s, inférieure à Baa3 pour Moody’s et inférieure à BBB- pour Fitch-IBCA (tableau 1). Tableau 1 : Définition de la notation de crédit Notation Catégorie d’investissement (Investment Grade) AAA AA A BBB Meilleure qualité de crédit et risques de crédit prévus les plus faibles. Le débiteur dispose d’une capacité exceptionnellement forte à servir les dettes et à respecter ses engagements financiers. Très bonne qualité de crédit et très faibles risques de crédit. Le débiteur dispose d’une forte capacité à respecter ses engagements financiers. Bonne qualité de crédit et faibles risques de crédit. Le débiteur dispose d’une bonne capacité à respecter ses engagements financiers. Qualité de crédit suffisante et risques de crédit modérés. Le débiteur dispose d’une capacité suffisante à respecter ses engagements financiers. Catégorie de non-investissement (Non-Investment Grade) BB B CCC CC C D Modérément spéculatif, risques de crédit élevés. Le débiteur dispose d’une capacité acceptable à respecter ses engagements financiers. Spéculatif, risques de crédit considérables. Le débiteur dispose d’une capacité modérée à respecter ses engagements financiers. Hautement spéculatif, très forts risques de crédit. Le débiteur dispose d’une faible capacité à respecter ses engagements financiers. Exceptionnellement spéculatif. Le débiteur est presque en faillite. Qualité de crédit extrêmement faible. Le débiteur est presque en faillite. Le débiteur est en faillite. Source : S & P Selon Standard and Poor’s, le marché des emprunts à forte rémunération est né aux Etats-Unis vers la fin des années 70 et le début des années 80. Avec l’affaiblissement de l’économie américaine au début des années 80, de nombreuses entreprises ont connu des difficultés financières et les agences de notation ont en conséquence revu à la baisse leur qualité de crédit. Avec le déclassement en dehors de la catégorie d’investissement (investment grade) vers le domaine spéculatif, ces entreprises sont devenues des « anges déchus », ce qui a constitué un facteur important de la naissance du marché des obligations spécula tives. Ces entreprises avaient des emprunts déjà émis. Elles devaient toutefois émettre de nouveaux titres de créances afin de se refinancer, d’où la naissance d’un marché pour les emprunts dont la qualité ne respectait pas les critères de la catégorie d’investissement : il s’agit du dit marché high yield. Une forte croissance du marché grâce à des clauses de protection et à un rendement plus performant Sur la base du boom des LBO (leveraged buyouts), le marché américain des emprunts à forte rémunération a connu dans les années 80 une croissance dynamique. Les LBO sont une forme de reprise d’entreprises dans le cadre de laquelle la partie repreneuse grève les bilans de l’entreprise reprise pour financer l’achat. Des emprunts à forte rémunération sont devenus l’instrument financier privilégié des LBO. L’un des exemples les plus célèbres est la reprise pour 31 milliards USD de RJR Nabisco à la fin des années 80 par la société de private equity KKR (Kohlberg Kravis Roberts). Le montage de financement de ce LBO com portait des obligations high yield représentant plus de 5 milliards USD. Qu’est-ce qu’un LBO ? LBO signifie « leveraged buyout ». Il désigne la reprise partielle ou totale d’une entreprise largement financée par des capitaux empruntés. Par la suite, les emprunts à forte rémunération ont nettement progressé à la faveur des investisseurs. Cette catégorie générait non seulement un meilleur rendement que les emprunts d’entreprises situés dans le domaine de la catégorie d’investissement ou que les emprunts d’Etat mais offrait également, grâce à une série de clauses de pro tection restrictives (bond covenants) visant à limiter les risques, une protection supérieure à celle des placements en actions. On les considérait ainsi comme un bon com promis entre les obligations de bonne qualité et les actions, ce qui a renforcé leur acceptation toujours meilleure en tant que catégorie d’actions indépendante. Que sont des bond covenants (clauses de protection) ? Les clauses de protection sont des dispositions contractuelles des contrats de crédit qui exigent de l’emprunteur une renonciation à certaines mesures ou activités. Exemples de clauses de protection ou de garanties typiques : la renonciation à davantage d’endettement, la limitation de la vente d’actifs, des restrictions de paiements y compris de dividendes et la limitation des droits de gage. 3 Grâce à ces clauses, les obligations high yield offrent une meilleure protection contractuelle que les emprunts de la catégorie d’investissement mais, en revanche, une protection plus faible que les crédits bancaires. La croissance de ce marché n’est donc pas surprenante. Il faut cependant aussi être conscient du fait que les emprunts extrêmement rentables nécessitent une surveillance plus intensive que les emprunts de débiteurs plus solvables. tabilité opérationnelle d’un émetteur se dégradent en raison de circonstances cycliques ou spécifiques au secteur. Les obligations high yield glissent alors rapidement vers le bas de l’échelle et les émetteurs risquent de violer les clauses de protection ou d’être retardés. C’est pré cisément pour cela qu’un suivi attentif est recommandé. S’il est assuré, cette catégorie d’emprunts peut toutefois produire à long terme des rendements très attrayants (voir illustration 1). Illustration 1 : Rentabilité globale des marchés high yield américain et européen 40 30 Revenu global (%) Grâce à ces clauses de protection et compte tenu du fait que les emprunts à forte rémunération sont généralement des titres sans garantie de l’émetteur, les entreprises des secteurs à forte rotation des capitaux ont commencé à se financer sur le marché high yield et à rembourser leurs engagements auprès des banques par de tels moyens ou à prolonger leurs échéances. Les investisseurs acceptaient volontiers ce risque plus important car ils étaient rassurés par les clauses de protection et se considéraient comme correctement rémunérés. Ainsi, le volume du marché amé ricain a pu continuer de progresser. 20 10 0 –10 Tableau 2 : Notation de crédit et taux de défaut Moody’s (1970–2007) Aaa/AAA Aa/AA A/A Baa/BBB Ba/BB B/B Caa-CC 0,00% 0,01% 0,02% 0,18% 1,21% 5,24% 19,48% [ 0,07% [ 4,57% S & P (1981–2007) 0,00% 0,01% 0,06% 0,24% 1,07% 4,99% 26,29% [ 0,11% [ 4,39% Sources : S & P, Moody’s et Swisscanto Les réserves du flux de trésorerie des entreprises high yield sont souvent nettement plus faibles que celles des entre prises plus solvables, ce qui explique notamment leur solva bilité moindre. C’est pourquoi les obligations high yield subissent rapidement une pression si les revenus ou la ren4 –20 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008YTD Le risque des emprunts d’entreprises dépend de la capacité du débiteur à respecter ses paiements des intérêts et du capital dans les délais. Les entreprises à fort rendement présentent un profil financier plus faible que celles qui sont très solvables. Il s’agit souvent de petites entreprises dont les revenus peuvent être exposés à de fortes fluc tuations. Le risque d’un retard de paiement est nettement plus élevé pour de telles entreprises que pour celles du domaine de la catégorie d’investissement. Comme on peut le voir sur le tableau 2, il existe en conséquence un risque de perte plus important. Merrill Lynch US High Yield Merrill Lynch European High Yield Source : Merrill Lynch Depuis les années 80, le marché high yield a atteint la contre-valeur de 820 milliards USD et correspond désormais à environ 20% du marché mondial des emprunts d’entreprises. En examinant ces chiffres l’on constate que le secteur du high yield a, à lui seul, progressé d’environ 500 milliards USD au cours des dix dernières années. L’apport de 80 milliards USD d’engagements émis suite à la rétrogradation de Ford Motor Company et de General Motors dans la catégorie non-investissement en 2005 et 2006 a assuré la poursuite de la croissance vigoureuse du marché. Autres facteurs importants et favorables pour les obligations high yield : l’augmentation constante du nombre de private equity funds qui ont déclenché une nouvelle vague de LBO entre 2005 et le milieu de l’année 2007. Pendant ce temps, l’excédent de liquidités sur les marchés internationaux a permis aux hedge funds de jouer un rôle toujours plus important sur le marché high yield, ce qui a animé l’offre ainsi que la demande et soutenu la récente euphorie dans le domaine high yield. Au milieu de l’année 2007, cette phase de « boom » s’est terminée. Croissance rapide des marchés high yield européens Parallèlement à la hausse des obligations high yield libellées en USD, le marché européen des emprunts à forte rémunération a également affiché une croissance solide, en particulier depuis l’introduction de l’euro en 1998. Les emprunts européens fortement rémunérés (en euros et livres sterling) correspondent désormais à environ 14% du marché obligataire high yield mondial. Le marché en euros et en livres présente une valeur nominale de 113 milliards USD au moins (voir tableau 3) sur un marché comptabilisé globalement à 820 milliards USD, comme nous l’avons déjà mentionné précédemment. Ce sont surtout des entreprises des secteurs cycliques à forte rotation des capitaux (par exemple la chimie) qui ont contribué à la croissance du marché high yield européen. En Europe également, ces évolutions ont été influencées par la rétrogradation de certains fabricants automobiles dans le segment non-investment grade, notamment FIAT Spa, Ford et General Motors (GM). Même si le siège principal de Ford et GM se trouve aux Etats-Unis, ces deux entreprises avaient émis un nombre important d’emprunts libellés en euros. L’offre a donc fortement augmenté depuis 2003. Le domaine des biens de consommation sur le marché européen des emprunts high yield a progressé de 26% et constitue ainsi la majeure partie du marché européen global (voir tableau 5 pour une répartition complète par secteurs). Tableau 3 : Répartition du marché high yield par région et valeur nominale en millions USD fin 2007 Nombre de positions Nominal Valeur sur le marché Global US Euro Livre sterling 2066 785 948 811 615 100,0% 1829 676 046 695 383 85,7% 184 92 817 98 204 12,1% 36 14 075 14 824 1,8% Le secteur des télécommunications/médias/technologies (environ 21%) et celui des services cycliques (environ 12%) occupent respectivement la troisième et quatrième place sur le marché des emprunts à forte rémunération en euros et en livres sterling. Ces deux secteurs ont progressé suite au récent boom des LBO en 2005. Avec les leveraged buyouts de Tele Denmark, Wind Telecommunications, Europcar et ISS Holdings, les nouvelles émissions ont rapidement augmenté, tant dans le secteur des télécommuni cations que dans celui des services cycliques. La mode de donner de nouvelles notations résultant de ces LBO a provoqué une nouvelle croissance du marché européen. La hausse a concerné en particulier les catégories de notation plus basses du domaine high yield, à savoir les « single Bs » (moyen à bas) et les « triple Cs » (élevé) (voir tableau 4). Source : Merrill Lynch En Europe, le rapport entre les emprunts investment grade et les obligations high yield a rapidement évolué depuis 1997. Si à l’époque seuls 19% des émissions relevaient des emprunts à forte rémunération (les 81% restants étant composés d’emprunts d’entreprises de la catégorie d’investissement), la part du segment à forte rémunération atteignait déjà 31% en 2007 alors que la part de la catégorie d’investissement représentait 69% (voir tableau 4). Tableau 4 : Répartition par catégories de notation pour les émetteurs européens, du Moyen Orient et de l’Afrique (EMEA) Répartition par catégories de notation 1987 1997 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Aaa 33% 4% 3% 3% 3% 2% 3% 3% 3% Aa 33% 19% 10% 9% 7% 8% 8% 8% 7% A 23% 39% 33% 31% 28% 28% 29% 28% 31% 3% 18% 26% 28% 29% 27% 25% 27% 28% Baa 2007 Ba 7% 9% 8% 9% 11% 11% 11% 10% 9% B 0% 8% 14% 15% 19% 19% 19% 19% 18% Caa-C 0% 1% 6% 5% 3% 5% 4% 5% 5% 93% 81% 72% 71% 67% 65% 66% 66% 69% Speculative Grade 7% 19% 28% 29% 33% 35% 34% 34% 31% Nombre total d’entreprises 30 339 603 595 628 657 667 669 674 Investment Grade Source : Moody’s 5 Tableau 5 : Répartition des emprunts high yield par secteurs industriels (en %) Banques Chimie Courtage Biens de capitaux Consommation cyclique Global USD Emetteurs européens EUR/GBP EUR 0,9 0,6 8,5 2,9 3,3 11,0 10,4 17,8 14,4 14,8 0,4 0,4 0,2 0,2 0,3 GBP CAD 11,5 13,7 6,4 5,9 6,2 8,7 9,0 6,7 11,5 18,1 16,8 8,7 26,1 27,8 14,5 11,2 17,5 Consommation non cyclique 6,1 5,9 9,6 7,5 6,0 Energie 7,8 8,9 2,2 1,8 2,0 12,5 9,6 8,9 14,9 Services financiers 0,2 0,3 Assurances 0,6 0,7 11,2 11,3 Média Immobilier 2,9 0,7 0,8 12,6 12,7 12,1 12,1 11,6 15,3 Prestataires de services non cycliques 5,8 6,2 3,2 3,2 3,4 2,1 Technologie & électronique 4,4 4,3 6,7 5,3 6,1 Prestataires de services cycliques Télécommunications 7,9 8,1 10,9 6,5 6,3 8,3 Services aux collectivités 5,9 6,7 1,4 1,5 0,4 9,4 Importance croissante des instruments avec effet de levier Les emprunts high yield actuels ont généralement des échéances de sept à dix ans. Compte tenu des liquidités excédentaires des dernières années, des entreprises, qui émettaient des obligations high yield et se finançaient sur ce marché, ont exploité la situation et prolongé leurs engagements sur une longue échéance. Avec le récent boom des LBO, les structures de capitaux pour les émetteurs et les emprunts high yield sont devenues toujours plus complexes. Les prix des reprises dans le cadre de ces LBO ont augmenté (multiples plus élevés) et les transactions ont dû être financées toujours davantage par des capitaux étrangers (leverage plus élevé). Il n’était pas rare que le niveau d’endettement atteigne entre six et sept fois l’EBITDA. Afin de maintenir les coûts de financement bas et de refinancer l’endettement important, les émetteurs ont également dû solliciter le marché des leveraged loans. Les crédits de ce type sont garantis et passent en conséquence avant les obligations high yield non garanties. 6 47,0 13,7 Source : Merrill Lynch Que sont les leveraged loans ? Les leveraged loans sont des crédits à des entreprises déjà assez fortement endettées. Compte tenu des engagements déjà élevés de l’entreprise, ce type de crédit comporte des risques importants pour l’investisseur. Afin de les amortir, les leveraged loans sont donc normalement garantis par les actifs de l’entreprise. C’est précisément pour cela que la plupart des nouveaux emprunts à forte rémunération ont été émis dans les catégories de notation plus basses et avec des échéances lointaines, comme déjà mentionné précédemment. Etant donné les conditions avantageuses pour les liquidités dans la zone euro entre 2005 et 2006 et compte tenu de l’important besoin de financement, le marché des leveraged loans a connu une forte croissance, d’une part en raison de l’émission accrue de CLO (collateralized loan obligations) ou simplement par des accords bilatéraux d’emprunt entre les émetteurs high yield et leurs banques partenaires. Les emprunts étaient souvent de premier rang (first lien loan) ou de deuxième rang (second lien loan) et les actifs des entreprises cibles servaient normalement de garantie. Ces évolutions dans le domaine des emprunts ont toutefois aussi indiqué que les emprunts high yield traditionnels avec bond convenants ont subi une pression liée à l’introduction de paquets « covenant lite ». Les obligations high yield ont perdu progressivement leurs mécanismes de protection et ont été traitées après les leveraged loans. Elles ont donc reculé pour ce qui est de la priorité des créances. Cette tendance a montré clairement que le marché high yield se trouvait dans une phase d’expansion accrue durant laquelle les fournisseurs de crédits et d’emprunts ont pris le dessus en raison de la forte demande pour ces instruments. Cette euphorie du marché, qui s’est maintenue entre 2003 et le milieu de l’année 2007, s’est également manifestée par le fait que les primes de risque pour les Que sont des financements covenant lite ? Des financements covenant lite sont des formes amorties des crédits covenant classiques. Les emprunteurs se voient imposer de fortes restrictions mais disposent toutefois d’une grande marge de manœuvre. Les structures covenant lite n’offrent donc pas de véritable protection aux titulaires d’emprunts et présentent moins de garanties que les produits covenant classiques. Illustration 2 : Ecarts, évaluations et cycles des obligations high yield dans le monde 1200 11 sept. 2001 Boom du crédit : excès de liquidité, boom des LBO et des hedge funds Russie en défaut/ Problèmes GM/Ford LTCM Boom du crédit 1100 1000 900 800 700 600 Crise Tequila Jan. 08 Jan. 07 Jan. 06 Jan. 05 Jan. 04 Jan. 03 Jan. 02 Jan. 01 Jan. 00 Jan. 99 Crise des subprime Jan. 98 Jan. 94 Jan. 93 Jan. 92 Jan. 91 Jan. 90 200 Changement de tendance Bulle technologique et des télécoms/ Cycle de fraude des entreprises Jan. 97 300 LBO Cycle de défaut Jan. 96 400 Jan. 95 500 Jan. 89 Grâce à la valeur de garantie, les emprunteurs bénéficiaient de taux de financement plus avantageux et les prêteurs d’une protection supplémentaire liée aux droits de gage. Les emprunts étaient émis comme des obligations à échéance fixe et à rémunération variable (floating rate), ce qui était idéal pour les investisseurs en hedge funds dans un environnement de taux d’intérêt en hausse. La forte demande d’instruments de leveraged loan par des hedge funds a encouragé les investisseurs en private equity à s’engager dans d’autres affaires LBO, ce qui a renforcé l’émission d’autres crédits garantis. emprunts à forte rémunération (c’est-à-dire l’écart de ren dement entre les emprunts à fort rendement et les emprunts d’Etat servant de référence) ont régulièrement reculé (voir les écarts pour les obligations high yield dans le monde, illustration 2). Ecarts et emprunts d’Etat (pb) Que sont les CLO, les first lien loans et les second lien loans ? CLO est l’abréviation de Collateralized Loan Obli gation. Une CLO est normalement un véhicule de placement (SIV – Special Investment Vehicle) qui réunit plusieurs leveraged loans dans des paquets. Ces paquets sont ensuite vendus par tranches à des investisseurs qui peuvent ainsi diversifier leur exposition par rapport à l’engagement dans un seul emprunt. Un first lien loan est une créance servie prioritairement en cas de défaut de paiement. Si un tel emprunt est garanti par une valeur de gage et si la valeur de garantie est vendue, les prétentions du titulaire de droit de gage de p remier rang sont satisfaites avant celles des tous les autres créanciers. S’il reste encore des capitaux par la suite (et seulement dans ce cas), les titulaires de créances de deuxième rang sont indemnisés (les prétentions des titulaires de titres de dette de deuxième rang ne sont satisfaites qu’après paiement aux titulaires du droit de gage de premier rang). Sources : Citigroup, Swisscanto Retour à des niveaux d’évaluation raisonnables Suite à la crise américaine des subprime, l’ambiance euphorique a commencé à s’assombrir sur les marchés des emprunts à forte rémunération à partir du milieu de l’année 2007. (Vous trouverez des informations supplémentaires sur la crise hypothécaire dans l’Inform du 1er trimestre 2008.) Les événements sur le marché des subprime qui correspondait à une grande partie du marché du crédit, en particulier sous forme de collateralized debt obligations, ont déclenché des ajustements de prix et d’écarts sur les autres marchés du crédit. Les primes de risque exigées ont brutalement augmenté et les écarts de crédit se sont creusés. Les CLO, les leveraged loans et les obligations high yield traditionnelles ont alors connu une forte pression et une correction claire. En effet, l’aversion croissante au risque a entraîné le tarissement rapide de la demande 7 d’instruments à forte rémunération. La restriction des liquidités sur les marchés bancaires et de capitaux fin 2007 a fait empirer la situation pour le secteur. L’activité d’émission de nouveaux instruments à forte rémunération s’est arrêtée presque complètement (voir illustration 3). 200 179 160 116 139 154 166 110 99 88 80 66 46 40 7 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 1997 0 2008 120 147 Sources : Citigroup, Swisscanto 600 480 400 300 220 265 256 243 185 100 139 139 295 166 12 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 1999 1998 0 2008 200 Sources : Citigroup, Swisscanto Cela signifie que les emprunteurs high yield ne trouvaient plus acquéreur pour leurs emprunts et qu’une offre excéden taire de nouvelles obligations high yield et de nouveaux leveraged loans s’est accumulée. Avec le nouveau boom LBO, nombre de ces transactions étaient convenues, toutefois elles n’avaient pas encore été refinancées sur les marchés des obligations et d’emprunts high yield. Selon Dealogic, un courtier en données pour le marché des obligations et des emprunts, un volume d’émissions d’une valeur de 60 milliards USD a dû être repoussé alors qu’un excédent de 180 milliards USD au moins se constituait dans le domaine des leveraged loans. Par rapport au 8 Les investisseurs peuvent compter sur des rendements intéressants Selon l’agence de notation Moody’s, il faudra, pour résorber l’offre excédentaire d’emprunts et de crédits invendus et compte tenu de la faible disposition au risque, des instruments plus simples et moins structurés, des structures covenant plus solides et des prix moins élevés. Ceci correspondrait au nouvel environnement économique, à la sol vabilité généralement plus faible et à l’augmentation des taux de défaut. Les émetteurs tenteront probablement de se positionner en vue de la reprise de la demande d’instruments à forte rémunération au second semestre 2008. 535 500 1997 Nouvelles émissions de leveraged loans (en milliards USD) Volume des nouvelles émissions high yield (en milliards USD) Illustration 3 : Emissions d’obligations high yield et leveraged loans en milliards USD dans le monde, de 1997 à 2008 volume global du marché, il s’agit de chiffres très élevés. Nous prévoyons qu’une certaine partie de cette offre potentielle se résorbera avec la renonciation à quelques affaires LBO. Par ailleurs, l’activité d’émission pourrait fortement reprendre dès que les marchés se seront stabilisés et que les émetteurs et les investisseurs auront trouvé un nouvel équilibre de prix pour le traitement de l’offre excédentaire. La balle est désormais dans le camp des acheteurs ou des investisseurs, ce qui correspond à un retournement complet de la situation de fin 2006, lorsque les vendeurs déterminaient l’évolution. D’ici là, le ralentissement économique aura encore progressé aux Etats-Unis, les répercussions des taux d’intérêt plus bas seront perceptibles et auront peut-être déjà orienté l’économie sur la voie de la reprise. Les émetteurs high yield se sont assurés des échéances plus longues en émettant des titres dont la durée varie entre sept et dix ans. Cette mesure associée à des financements covenant plus abondants de la dernière phase d’euphorie pourrait s’avérer comme une embellie de la situation, permettant aux entreprises de disposer du temps nécessaire pour surmonter la crise pendant la débâcle des high yield. Selon Swisscanto, un bonne partie de la crise de liquidité et du ralentissement conjoncturel (creusement des écarts par rapport aux emprunts d’Etat, de 350 pb en moyenne, servant d’indice de référence, augmentation des rendements de 7% à 11%) est déjà intégrée dans les prix des obligations high yield. Malgré les nombreux projets en cours, le marché des emprunts à forte rémunération devrait encore connaître des difficultés techniques, au moins jusqu’à ce que l’offre excédentaire soit résorbée au second semestre. D’ici là, cette dernière sera déjà intégrée dans les prix et les investisseurs high yield pourront à nouveau compter sur des rendements attrayants (pour l’évolution des évaluations des produits high yield nous renvoyons à nouveau au tableau 4). Pour compléter sa gamme d’obligations, Swisscanto a lancé au second semestre 2007 le Global High Yield Institutional Bond Fund (hedged CHF). La phase d’élaboration s’est achevée en décembre 2007 et le fonds est désormais ouvert à la souscription pour les investisseurs institutionnels. Le fonds est principalement orienté vers le marché européen high yield (à 80%) car nous exploitons ainsi au mieux les bonnes connaissances de Swisscanto. Les obligations high yield américaines ne représentent que 20% du fonds. Elles ont pour principaux objectifs d’assurer un rendement supplémentaire et d’élargir la diversification. Globalement, on retiendra qu’à tout moment deux tiers des actifs du fonds doivent avoir une note située entre BB+ et CCC-. En comparaison avec un indice américain high yield qui se base à 85% sur les obligations high yield américaines (ML Global High Yield, voir illustration 4), la stratégie de notre fonds, comprenant principalement des instruments high yield en euros, ne devrait pas être désavantagée en termes de rendement. Nous attirons toutefois votre attention sur le fait que nos prévisions de rendement pour les fonds dépendent largement de la reprise de la conjoncture américaine au deuxième semestre 2008 et de la manière dont le marché pourra résoudre les importants blocages de nouvelles émissions à un nouveau prix d’équilibre. Vous trouverez davantage d’informations relatives à ce fonds sur le site Internet de Swisscanto : www.swisscanto.ch. Le numéro de valeur du fonds est 3095586. Les rendements des obligations high yield étant actuellement beaucoup plus élevés et grâce à la stabilisation des marchés prévue vers le milieu de l’année, le fonds pourrait produire en 2008 un taux de rendement global très réjouissant à un chiffre au moins. Comme le montre l’indice Merril Lynch, les rendements des obligations high yield s’approchent actuellement d’une valeur moyenne, à moyen terme, située entre 11% et 12% (illustration 4), après une période d’évaluations nettement plus faibles. Illustration 4 : Rendement à l’échéance (yield to maturity) de certains indices high yield importants en euros et en USD 20 16 14 12 10 8 6 4 2 31.12.07 31.12.06 31.12.05 31.12.04 31.12.03 31.12.02 31.12.01 31.12.00 31.12.99 0 31.12.98 Yield to Maturity (%) 18 Swisscanto ML Global High Yield Benchmark 80% Europe ML Global High Yield Index 85% US Source : Merrill Lynch 9 Impressum Editeur Rédaction Auteur Parution Internet Abonnement et commande d’exemplaires Swisscanto Asset Management SA, Waisenhausstrasse 2, 8021 Zurich Beatrix Wullschleger Mondher Bettaieb, analyste de crédit senior/gérant de portefeuille Trimestrielle Cette publication est disponible en format pdf sous www.swisscanto.ch/assetmanagement Tél. 058 344 49 00 ou sur Internet : www.swisscanto.ch/assetmanagement © Swisscanto Asset Management SA, Zurich SC2 5001f 4.08