Batik et autres teintures

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Batik et autres teintures
Fiche Thématique
Discutons avec Madou ...
Batik et autres teintures
(Paggness traditionnelss africainss - n°2)
Au cri de “100 F, 100 F (CFA), la carte batik !”,
nombreux sont les, souvent, jeunes enfants
guides touristiques apprentis ou accomplis
qui accostent les étrangers à Bamako,
la capitale de notre pays, le Mali.
A ces derniers, ils essaient de vendre
des objets artisanaux tels des masques,
des instruments de musique, des chapeaux,
des tissus en batik. Mais qu’est donc le batik ?
Le Batik, cet art de teindre sans teindre
Le Batik, ses techniques les plus courantes
Comme ma mère, ma soeur aînée Safy a mis fin à ses études
après le collège, parce qu’aller au lycée coûtait cher. Les plus
proches établissements pour poursuivre les études se trouvant
à Bamako, distant de 200 km de Kita, notre petite ville. Elle a,
alors, été mise en apprentissage chez une maîtresse-artisane,
Madame FOFANA, qui forma voici vingt ans, ma mère Aminata.
L’une des méthodes du style Batik est celle du pinceau : Safy
commence, par exemple, par dessiner au crayon un motif sur un
tissu en cotonnade. Elle passe, ensuite, ce dessin à la cire de
bougie à l’aide d’un pinceau. Puis, elle trempe toute la toile dans
un bain composé d’une première couleur choisie et d’un produit
fixateur. Elle fait sécher le tissu au soleil. Après, elle conserve
certains endroits teints avec la première couleur en y appliquant
encore de la cire au pinceau. Elle trempe le tout dans un second
bain coloré. Elle renouvelle l’opération autant de fois qu’elle le
désire avant de tremper le tissu dans de l’eau portée à ébulliton
afin de faire partir toutes les applications de cire qui est, alors,
récupérée ... pour plein de séries de teintures d’autres pagnes !
Mais, contrairement à notre mère et à notre grand-mère, Safy ne
s’est pas limitée à l’apprentissage du seul travail de tisserande
exercé depuis longtemps par ses parentes, elle s’est aussi initiée
auprès de Dame FOFANA à l’intéressant métier de teinturière.
Outre la technique particulière du bogolan (cf. Fiche Thématique
“Pagnes traditionnels n°3”), mère des teintures africaines, Safy
utilise notamment celle du Batik sous différentes formes. Cette
pratique consiste à masquer certaines surfaces d’un tissu à l’aide de divers matériaux
(pâte de riz, bouillie de mil, cire de bougie, ...)
avant de le teindre, une ou plusieurs fois.
Note : la technique de base de la teinture
consiste à plonger un tissu, une dizaine de
minutes environ, dans un récipient empli
d'eau chaude et de teinture chimique
(colorant divers + soude caustique).
Regarde Aminata, ma maman,
qui est en train de teindre une
couverture dans un gros fût.
Une seconde manière est celle du tampon : Safy part d’un tissu
qui peut être déjà teint, surlequel elle applique un dessin à l’aide
d’un tampon en bois sculpté, trempé auparavant dans de la cire
fondue. Puis, elle le plonge dans un bain, le fait sécher, etc. ... Les
parties protégées par l’empreinte du tampon n’ont pas été teintes.
Pour n’en citer que trois, je termine par le procédé de la bouillie
de mil : Safy répartit régulièrement une pâte de sa composition
(souvent à base de farine de mil mélangée à de l’eau) sur une
pièce de tissu posée bien à plat. Tout de suite après, elle utilise
ses doigts, un bâtonnet ou un peigne pour dessiner des motifs
en “raclant” par endroits la bouillie. Après séchage, elle trempe
le tissu dans la teinture. Puis re-séchage et nouveau bain d’eau
très chaude afin d’enlever la pâte. Le résultat est magnifique !!!
Ma maman, un petit frère et ...
un prochain petit frère ?!?
Le Batik, ses petits frères les plus proches
Programme Clubs Afrique
Grâce à Dame FOFANA, ma grande soeur maîtrise l’art de la
teinture par réserves ... en totalité. Car, associées à celle du
Batik *, il existe d’autres techniques de ce type. Ainsi le Plangi *
consiste à plier, à nouer, voire tout simplement à froisser (c’est
alors souvent appelé au Mali le “basin-salade”) des pièces de tissu
avant de les teindre par bains ou par projections de teintures.
Le Trikit * va plus loin en cousant à l’aide de fil de coton et d’une
aiguille certaines parties d’un tissu avant de le teindre. Dans ces
deux cas, les surfaces pliées ou cousues se trouvent dépourvues
partiellement ou entièrement de traces de teinture. Si tu veux en
savoir plus, cours vite regarder la Fiche Pédagogique n°99.370 !
* Seule la dénomination “Batik” est couramment employée en Afrique, mais
les trois (Batik,Plangi et Trikit) sont originaires, en fait, de l’Asie du Sud-Est.
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