À deux c`est mieux - All Boards Family
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À deux c`est mieux - All Boards Family
Skateboard À deux c’est mieux ! C omme chaque année, fin juin, le skateboard français conclut sa saison sportive et laisse place aux Opens. Deux périgourdins ont réalisé d’excellents parcours en championnat de France. Alex Serer (20 ans) et Shani Bru (18 ans) ont performé en 2016. En couple sur les rampes mais aussi dans la vie, ce duo marche fort et pourrait devenir prochainement le duo n°1 du skate français. Bravo les périgourdins. Nous avons rencontré Shani pour revenir sur sa très belle saison. Bonjour Shani ! Nos fidèles lecteurs vous ont découverte l’an passé dans notre magazine car vous veniez de remporter le titre de championne de France en catégorie « Street ». Avez-vous abordé le championnat de France 2016 comme favorite ? Disons plutôt que je l’ai abordé très motivée. Dire que j’étais favorite, c’est un peu fort. Bien que je fasse partie de l’équipe de France que l’on appelle « Collectif France » depuis 3 ans, je sais que la concurrence est très forte car les filles que je croise sur les skateparks sont souvent plus âgées et plus expérimentées. Je sais aussi que chaque année, comme cela fut mon cas, une petite nouvelle peut venir jouer les trouble-fête. Pour la 1ère étape fin janvier à Nantes, je voulais surtout montrer que j’étais en forme, que je voulais défendre mon titre. Je finis 3e de l’étape, c’est encourageant. Ce qui m’a surtout plu, c’est de tester la compétition sur la catégorie « Méga Rampes ». Je termine 3e sans jamais avoir eu l’occasion de m’entraîner dessus. Nous n’avons pas de structures comme cela en Périgord. Le championnat de France 2016 démarre bien. Vous aurez cinq étapes sur la saison pour conserver votre titre, comment allez-vous gérer ? En 2015, quand je suis championne, plusieurs étapes avaient été annulées. J’ai gagné mais sur deux étapes. Je sais que certains voulaient savoir si je pouvais tenir la distance. Cela n’a pas été évident pour plusieurs raisons. Pour faire les 5 étapes, il faut compter environ 400 € de frais par étape. La mairie de Bergerac et le Conseil Départemental m’ont aidée mais la plupart des frais, c’est moi qui dois les avancer. La même chose pour Alex. C’est conséquent. Nous avons été à Nantes, Calais, Toulouse, Nîmes et Châteauroux. Enfin, cette année, j’ai passé mon bac. J’ai géré au mieux, proposé un skate un peu différent de celui de 2015. Disons que j’ai progressé sur mes bases et que j’ai développé les figures « Frontside Air ». Au final, je me classe 2e en Street, 3e en Bowl et sur Méga Rampes. Hélène Gérard, qui est championne, est une spécialiste du Street, je suis plus polyvalente. Elle a assuré cette saison, elle mérite son titre. Quand à Alex, il se classe 4e en Street. C’est un super résultat à 20 ans car les trois premiers sont des garçons pros qui rident aux États-Unis. Il termine 12e en Bowl en ayant manqué une étape. 2016 va être l’année du grand changement : vous allez vous installer ensemble sur Bordeaux. Shani, vous intégrez le STAPS, quelle place va conserver le skate dans votre quotidien ? Une grande place. Je vais avoir des horaires aménagés du fait d’être dans le Collectif France. Je pourrai profiter des très nombreux skateparks de Bordeaux, me perfectionner sur les Méga Rampes car il y a en ici. Je vais surtout côtoyer les meilleurs skateurs français et ils vont me conseiller. C’est comme ça le monde du skate, on s’entraide, on aide les autres pour qu’ils avancent. Alex et moi, nous savons que le skate, c’est notre vie. On va tout faire pour devenir encore meilleurs. Mon ambition est d’être chaque année sur le podium du championnat de France, minimum. Avez-vous prévu d’aller vous confronter au niveau international ? On aimerait mais il n’existe pas de championnat européen ni mondial. Il existe des Opens à l’étranger et en France comme celui de Le 24sport Montpellier qui s’est déroulé au mois de mai. C’est comparable à une coupe du monde car les meilleurs sont là, j’ai terminé troisième de cet Open cette année. On voulait aller en Espagne et en Allemagne mais ils ont été annulés. L’an passé, j’ai été au « Chicks on Wheels » à Toulouse. C’est un Open féminin international. J’ai pu skater face à des hawaïennes, des allemandes, des espagnoles… Et franchement, je ne pense pas avoir démérité. Mais c’est sûr qu’entre les américaines, les australiennes et nous, il y a un fossé. Si le skate devient discipline olympique en 2020, j’aimerais tenter ma chance, c’est une évidence. © Clément Le Gall Que faut-il vous souhaiter à tous les deux pour la prochaine saison ? Il faut que nous continuions à nous amuser tout en visant le haut niveau. Nous sommes très bien soutenus par Jérôme et la All Board Family, nous avons juste envie de grandir ensemble dans le skate. J’ai envie pour ma part de continuer avec le Collectif France car notre but est de promouvoir le skate féminin. Nous avons fait en mai 2016 une vidéo à Marseille pour cela. Je suis soutenue par la marque Sector 9 et j’aimerais un jour, grâce à eux, aller skater aux USA ou en Australie. Les installations là-bas sont démentielles comparées à la France. Pour rappel, la catégorie Bowl consiste à skater comme dans une piscine vidée et le Street, à réaliser des figures avec une approche urbaine, avec des mobiles, des rampes. - 26 - Septembre 2016 Rédaction : A.CAHOUD