Schéma départemental en faveur des personnes âgées
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Schéma départemental en faveur des personnes âgées
SCHEMA DEPARTEMENTAL EN FAVEUR DES PERSONNES AGEES 2012/2016 CONSEIL GENERAL DE LA SOMME Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 1 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 2 Editorial Bien vieillir en Somme Nous vieillissons – tous. Et devant ce vieillissement, nous ne sommes pas égaux. C’est pourquoi, le Conseil général de la Somme, chef de file des politiques de solidarités et de proximité, met tout en œuvre afin de tendre vers toujours plus d’équité ; dans ce domaine comme dans toutes les politiques publiques dont il a la charge. Tous les cinq ans, nous mettons à jour notre schéma départemental en faveur des personnes âgées, après concertation avec le représentant de l’Etat dans le département et avec l’Agence Régionale de Santé (ARS). Après un bilan des besoins et de l’offre perspectives et nous précisons le cadre de établissements et services existants ou à l’élaboration de nos politiques, les critères œuvre. en cours, nous déterminons les objectifs et la coordination et de la coopération entre les venir. Plus que jamais, nous définissons, dès d’évaluation des actions qui seront mises en Cette démarche permet d’ancrer dans les pratiques, le nécessaire retour sur l’action ; les points forts seront enrichis et certaines actions devront être repensées. Car nous le savons tous, le domaine du social et du médico-social est, non seulement un domaine très sensible, mais également, un domaine dont le contexte d’action est en perpétuel changement. En préparant ce nouveau schéma, le Département a souhaité ancrer son soutien aux seniors, qu’ils soient dépendants, ou pas. Dans cette philosophie, nous nous sommes engagés à faciliter le maintien à domicile dans de bonnes conditions, mais également à mettre en place une offre d’accueil de qualité sur tous les territoires de notre département ; nous nous sommes engagés à intensifier l’information de nos dispositifs auprès de la population et des professionnels ; nous nous sommes engagés à enrichir les liens de proximité en répartissant – mieux – nos équipes professionnelles, sur chacun de nos territoires ; nous serons encore davantage actifs pour les actions préventives qui permettent un maintien à domicile, conciliant bien-être et sécurité des personnes âgées. Ecouter, échanger et évaluer ; pour améliorer, innover et adapter, sans cesse, nos dispositifs. Il nous est apparu essentiel, de continuer à travailler en concertation et, ainsi, de mutualiser, nos analyses, nos propositions et nos actions et tout ce qui permettra de «bien vieillir en Somme ». Une société n’est digne que lorsqu’elle respecte ses enfants, ses personnes âgées et, de façon générale, lorsqu’elle protège ceux qui en ont besoin. Nous nous y engageons et ce, sur tous les territoires de la Somme, afin qu’équité fasse loi. Christian MANABLE Président du Conseil général Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 3 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 4 Sommaire I. Etat des lieux du dispositif actuel et évaluation du précédent schéma ......................... 8 Introduction .................................................................................................................................... 9 Méthodologie d’élaboration du diagnostic .............................................................................. 9 Présentation du contenu du diagnostic................................................................................... 10 1. Territoire, contexte sociodémographique et caractéristiques économiques ................ 11 1.1. Portrait démographique de la Somme : les chiffres clés ............................................. 11 1.1.1. Une population qui augmente moins vite que la moyenne nationale et régionale ............................................................................................................................................. 11 1.1.2. Un département possédant une pyramide des âges similaire à la moyenne nationale mais qui devra faire face, lui aussi, au vieillissement de sa population ... 12 1.1.3. Un département rural structuré par l’agglomération amiénoise et caractérisé par une population âgée dans les cantons les plus ruraux ................................................ 12 1.1.4. Projection démographique à horizon 2040 : une population en légère augmentation et vieillissante ........................................................................................... 14 1.2. 1.2.1. 1.2.2. 1.2.3. 1.2.4. Le contexte socio-économique de la Somme et la quantification de l'effort global du Conseil général en matière sociale .......................................................................... 15 Un département qui a des dépenses d’aide sociale maitrisées ................................ 15 Un département dont un quart de la population est retraité et dont la population est l’une des moins riches de l’échantillon .................................................................... 16 Le chômage touche de façon importante le département de la Somme mais connait une augmentation limitée................................................................................. 17 Une population âgée touchée par la précarité mais en diminution ......................... 18 2. L’accompagnement des personnes âgées de la Somme ............................................... 19 2.1. L’organisation du Conseil général pour répondre aux besoins des personnes âgées .................................................................................................................................. 19 2.1.1. Une direction commune pour répondre aux besoins des personnes âgées et des personnes handicapées .................................................................................................. 19 2.1.2. Une organisation sur les territoires d’action sociale ...................................................... 20 2.1.3. Synthèse ............................................................................................................................. 24 2.2. La vie à domicile ............................................................................................................... 25 2.2.1. Des services d’aide à domicile en pleine mutation : mutualisation des structures et développement du mode prestataire ...................................................................... 25 2.2.2. La prise en charge par les SSIAD : un nombre de places insuffisant et une continuité de prise en charge à améliorer .................................................................... 29 2.2.3. Portage de repas : une offre satisfaisante ..................................................................... 31 2.2.4. La téléassistance : un dispositif d’accompagnement efficace ................................. 31 2.2.5. Les actions de prévention : une implication du Conseil général jugée insuffisante par les acteurs ................................................................................................................... 33 2.2.6. L’APA à domicile : une aide en croissance constante ................................................ 34 2.2.7. L’aide ménagère : une aide dont le montant et le nombre de bénéficiaires est en diminution ..................................................................................................................... 41 2.2.8. Les structures de répit : des places dispersées sur le territoire et insuffisamment développées ..................................................................................................................... 42 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 5 2.2.9. Le logement des personnes âgées : un succès mitigé entre une politique d’adaptation des logements sociaux qui marche bien et des aides à l’adaptation du logement peu probantes ........................................................................................... 46 2.2.10. Les transports : un point faible du dispositif actuel à développer............................. 49 2.2.11. Synthèse............................................................................................................................ 51 2.3. En famille d’accueil .......................................................................................................... 52 2.3.1. Le fonctionnement de l’accueil familial : une gestion satisfaisante déléguée à des services ........................................................................................................................ 52 2.3.2. Un nombre de places en augmentation et une offre moins importante de familles à l’est et au nord-ouest du département ...................................................................... 52 2.3.3. Les taux d’occupation en famille d’accueil : un mode d’accueil qui fonctionne bien ..................................................................................................................................... 54 2.3.4. Une évolution des dépenses d’aide sociale en accueil familial qui correspond à l’évolution du nombre de personnes âgées accueillies .............................................. 55 2.3.5. Des accueillants familiaux plutôt âgés........................................................................... 56 2.3.6. Synthèse ............................................................................................................................. 57 2.4. En établissement ............................................................................................................... 58 2.4.1. Une augmentation du nombre de places installées en établissement entre 2004 et 2010 ................................................................................................................................ 58 2.4.2. Un taux d’occupation élevé dans les établissements de la Somme ......................... 62 2.4.3. Des personnes âgées accueillies de plus en plus dépendantes ................................ 63 2.4.4. Les personnes âgées en établissement : une population féminine, de plus en plus âgée, dépendante et désorientée ................................................................................ 64 2.4.5. Ratios de personnel en établissement : un taux d’encadrement insatisfaisant ....... 67 2.4.6. La nécessité de développer des solutions de prise en charge adaptées aux besoins des personnes handicapées vieillissantes en établissement. ........................ 68 2.4.7. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés en établissement : une population en constante augmentation qui pose la question de l’adaptation de l’offre en établissement ................................................................. 69 2.4.8. D’importants efforts réalisés en matière d’aide à l’investissement, de travaux d’humanisation et d’amélioration de l’efficacité énergétique et environnementale............................................................................................................. 70 2.4.9. Une part importante de bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement par rapport aux départements de comparaison ................................................................ 71 2.4.10. Des bénéficiaires de l’APA en établissement en constante augmentation et une augmentation des dépenses maitrisée ......................................................................... 73 2.4.11. Synthèse ............................................................................................................................ 75 2.5. La coordination autour des personnes âgées et le travail en réseau : ...................... 76 le besoin fortement exprimé d’une instance de coordination .............................................. 76 2.5.1. Le réseau de soins palliatifs Palpi 80 ............................................................................... 76 2.5.2. Le réseau Baie de Somme – Picardie maritime............................................................. 77 2.5.3. Synthèse ............................................................................................................................. 78 Conclusion.................................................................................................................................... 79 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 6 II. Les orientations du schéma départemental en faveur des personnes âgées .............. 80 Introduction .................................................................................................................................. 81 1. Information, coordination et travail en réseau ................................................................... 81 1.1. Fiche action : Information ................................................................................................ 82 1.2. Fiche action : Coordination ............................................................................................. 85 1.3. Fiche action : Notion de parcours de vie ...................................................................... 87 1.4. Fiche action : Les outils ..................................................................................................... 89 2. Repenser et construire les conditions d’un maintien à domicile de qualité .................. 91 2.1. Fiche action : Améliorer la continuité de prise en charge à domicile....................... 92 2.2. Fiche action : Soutenir les aidants................................................................................... 95 2.3. Fiche action : Les alternatives au domicile et à l’établissement ................................ 98 2.4. Fiche action : Maltraitance envers les personnes âgées vulnérables...................... 100 3. Adaptation de l’accueil en établissement : innovations, expérimentations pour répondre à des besoins spécifiques ............................................................................. 102 3.1. Fiche action : Adapter l’offre de prise en charge des personnes âgées souffrant de démences, dont la maladie d’Alzheimer en établissement ..................................... 103 3.2. Fiche action : Accompagner le vieillissement des personnes en situation de handicap ......................................................................................................................... 105 4. Amélioration de l’accessibilité des actions et dispositifs en faveur des personnes âgées ................................................................................................................................ 108 4.1. Fiche action : Le logement ............................................................................................ 109 4.2. Fiche action : Le transport ............................................................................................. 111 4.3. Fiche action : Le lien social, les loisirs ............................................................................ 113 4.4. Fiche action : Les actions de prévention santé ......................................................... 115 Glossaire ..................................................................................................................................... 117 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 7 I. Etat des lieux du dispositif actuel et évaluation du précédent schéma Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 8 Introduction Le code de l'action sociale et des familles a prévu la réalisation, au moins tous les 5 ans, d’un schéma départemental de l’organisation sociale et médico-sociale. Les schémas médico-sociaux sont arrêtés par le Président du Conseil général, après concertation avec le représentant de l'Etat dans le département et avec l'Agence Régionale de Santé (ARS). Ils sont examinés dans le cadre de la commission de coordination des politiques publiques de santé dans le domaine des prises en charge et des accompagnements médico-sociaux, associant les services de l'Etat, les collectivités territoriales et leurs groupements et les organismes de sécurité sociale. Ce schéma doit remplir 5 objectifs : Apprécier les besoins sociaux et médico-sociaux de la population du département (leur nature, leur niveau et leur évolution) Établir un bilan de l’offre sociale et médico-sociale existante, en termes qualitatifs et quantitatifs Déterminer les objectifs et les perspectives de développement de cette offre, notamment ceux nécessitant de créer, transformer ou supprimer des établissements et services Préciser le cadre de la coopération et de la coordination entre les établissements et services (y compris de santé) afin de répondre au mieux aux besoins de la population Définir les critères d’évaluation des actions mises en œuvre Le schéma départemental en faveur des personnes âgées de la Somme arrivant à échéance en 2011, une démarche concertée a été mise en œuvre afin de dresser le diagnostic de la prise en charge de cette population. Cette démarche a associé de très nombreux partenaires rencontrés dans le cadre d’entretiens individuels ou collectifs ou consultés par l’intermédiaire de questionnaires Méthodologie d’élaboration du diagnostic La réalisation du présent diagnostic s’est appuyée sur trois outils : La réalisation d’une analyse documentaire : Une analyse documentaire et statistique approfondie a été réalisée à partir de différents documents. Elle permet d’étudier l’évolution des besoins et de mettre en perspective la situation du département avec celles des autres départements de l’échantillon retenus à savoir : l’Aisne, l’Eure, le Loiret, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais et la Seine Maritime. La réalisation d’entretiens : Des entretiens individuels et de groupes ont été réalisés avec les différents acteurs du champ gérontologique (services du Conseil général, de l’ARS, caisses de retraite, usagers, établissements, services d’aide à domicile…). Le but de ces entretiens était d’interroger les personnes rencontrées sur leur vision du dispositif actuel, ses points forts et ses points faibles, d’identifier leurs attentes par rapport au futur schéma. Les entretiens ont également permis de confronter les éléments recueillis via l’étude documentaire avec la perception des acteurs sur le terrain. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 9 La diffusion et l’exploitation de questionnaires : Des questionnaires ont été diffusés auprès des responsables d’établissements, de services d’aide à domicile (SAAD) et de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), ainsi qu’auprès des équipes d’évaluation de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Ce schéma a été l’occasion de mener une importante consultation et de permettre la participation de l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de la gérontologie. Présentation du contenu du diagnostic Le document décrit dans un premier temps la population de la Somme d’un point de vue sociodémographique et économique en la comparant avec la moyenne nationale et avec les autres départements de l’échantillon. Une étude du Département au niveau infra départemental est aussi réalisée. Dans un second temps, le document dresse le diagnostic de la prise en charge des personnes âgées dans la Somme. Ce diagnostic est organisé par grandes thématiques et met en exergue les attentes des acteurs. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 10 1. Territoire, contexte sociodémographique et caractéristiques économiques 1.1. Portrait démographique de la Somme : les chiffres clés 1.1.1. Une population qui augmente moins vite que la moyenne nationale et régionale Le tableau ci-dessous représente l’évolution de la population des départements de l’échantillon entre 1999 et 2008 ainsi que la structure par âge de la population : Populations légales municipales Populations légales municipales Répartition de la population estimée en 2008 par âge Évolution de la population en % Estimation de la population 0 à 19 ans 20 à 39 ans 40 à 59 ans 60 à 74 ans 75 ans et plus 1999 2008 99/08 2009 2008 2008 2008 2008 2008 Somme 555 551 568 086 2,3% 569 041 142 609 149 751 153 019 75 674 47 988 Aisne 535 489 538 790 0,6% 538 557 139 337 130 608 150 012 71 475 47 125 Oise 766 441 799 725 4,3% 802 636 217 421 212 254 225 434 95 570 51 957 Pas-de-Calais 1 441 568 1 459 531 1,2% 1 461 430 388 531 374 169 398 666 182 821 117 243 Nord 2 555 020 2 564 959 0,4% 2 563 914 695 851 711 955 670 007 300 723 185 378 Eure 541 054 577 087 6,7% 581 082 154 210 143 409 163 066 76 259 44 138 Seine-Maritime 1 239 138 1 248 580 0,8% 1 248 443 315 982 323 254 339 147 164 432 105 628 Loiret 618 126 650 769 5,3% 653 744 163 663 168 240 176 203 88 705 56 933 France métropolitaine 58 518 395 62 134 963 5,82% 62 473 876 15 344 488 16 117 752 17 012 893 8 525 240 5 473 503 Source : Annuaire Andass des données sociales et de santé 2011 La Somme est le 43e département de la France métropolitaine, et l’avant-dernier département de l’échantillon avec une population de 568 086 habitants en 2008. La population de la Somme représente environ 30% de la population régionale. En 2008, la Somme comptait 569 041 habitants, ce qui représente une augmentation de la population de 2,3% par rapport à 1999 soit une évolution inférieure de 3 points à celle de la moyenne nationale mais proche de la moyenne de l’échantillon de comparaison qui est de 2,7%. Dans la région Picardie, l’augmentation de la population est en moyenne de 2,4%. La croissance démographique de la région est portée par l’Oise qui enregistre une augmentation de la population de 4,3% entre 1999 et 2008, compensant ainsi la très faible augmentation de l’Aisne (0,6%). Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 11 1.1.2. Un département possédant une pyramide des âges similaire à la moyenne nationale mais qui devra faire face, lui aussi, au vieillissement de sa population Répartition de la population estimée en 2008 par âge 0 à 19 ans 20 à 39 ans 40 à 59 ans 60 à 74 ans 75 ans et plus 2008 2008 2008 2008 2008 Somme 25,1% 26,4% 26,9% 13,3% 8,4% Aisne 25,9% 24,2% 27,8% 13,3% 8,7% Oise 27,2% 26,5% 28,2% 12,0% 6,5% Pas-de-Calais 26,6% 25,6% 27,3% 12,5% 8,0% Nord 27,1% 27,8% 26,1% 11,7% 7,2% Eure SeineMaritime Loiret 26,7% 24,9% 28,3% 13,2% 7,6% 25,3% 25,9% 27,2% 13,2% 8,5% 25,1% 25,9% 27,1% 13,6% 8,7% France métropolitaine 24,7% 25,9% 27,4% 13,7% 8,8% Dans la Somme, la part des personnes âgées de 60 à 74 ans est de 13,3% et la part des personnes âgées de 75 ans et plus est de 8,4%. La part des personnes âgées de 75 ans a ainsi connu un accroissement de l’ordre de presque deux points entre 1999 et 2008. Dans le même temps, la part des personnes âgées de 0 à 59 ans a diminué d’un point. La répartition de la population par tranches d’âge correspond à ce qui est observé au niveau national et dans la moyenne des départements de l’échantillon de comparaison. Au sein de la région Picardie, l’Oise est le département qui compte le moins de personnes âgées de 75 ans et plus puisque cette tranche d’âge ne représente que 6% de la population totale du département, soit deux points de moins que dans la Somme. 1.1.3. Un département rural structuré par l’agglomération amiénoise et caractérisé par une population âgée dans les cantons les plus ruraux La carte ci-dessous représente la densité de population (en habitant par km²) du département de la Somme : Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 12 Source : INSEE, RP 2008 Le département de la Somme est un département à dominante rurale structuré par la ville d’Amiens qui compte 134 381 habitants soit près d’un habitant du département sur quatre. Abbeville est la deuxième ville du département avec 24 129 habitants. Il faut noter que deux cantons ont plus de 20 000 habitants : Boves (20 501 habitants) et Corbie (21 408 habitants). La carte ci-dessous représente la part de la population âgée de 75 ans et plus par canton : Source : INSEE, RP 2008 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 13 Sur les cantons de Rue, Saint Valery sur Somme, Crécy en Ponthieu, Amiens Nord Est, Amiens Sud Est, Abbeville et Ault, plus d’une personne sur dix est âgée de 75 ans et plus. La façade maritime concentre également une part importante de cette population qui se répartit à la fois sur les zones rurales et urbaines. Les territoires fortement peuplés tels que la ville d’Abbeville qui a une densité de 913 habitants par km² et le canton d’Amiens Nord Est qui a une densité de 533,1 habitants par km² enregistrent respectivement une part de 10,6% et de 12,3% de personnes âgées de 75 ans et plus. Les cantons périphériques situés au nord et au sud de l’agglomération amiénoise comptent moins de 7% de personnes âgées de 75 ans et plus. 1.1.4. Projection démographique à horizon 2040 : une population en légère augmentation et vieillissante Le tableau ci-dessous représente les prévisions d’évolution de la population de la Somme en 2040 : Année Population au 1er janvier Structure par âge (en %) Age moyen (en milliers) 0-19 ans 20-59 ans 60-79 ans 80 ans et plus Total 60 ans et plus 2010 562 596 24,7 53,5 16,9 5,0 21,9 39,2 2015 565 617 24,3 51,6 18,7 5,4 24,1 40,1 2020 566 365 23,9 50,1 20,5 5,5 26,0 41,0 2025 565 188 23,0 49,2 22,4 5,5 27,9 42,0 2030 2040 562 830 22,2 48,1 22,8 6,9 29,7 43,0 605 900 22,8 46,5 21,3 9,4 30,7 43,3 Source : INSEE, OMPHALE Selon les projections de l’INSEE, la région Picardie devrait compter 2 041 000 habitants en 2040 soit 7,41% de plus qu’en 2010. L’essentiel de cette hausse aurait pour origine un excédent migratoire car, dès la fin de la décennie actuelle, le nombre de décès deviendrait supérieur au nombre de naissances. Près d’un habitant sur trois serait alors âgé de plus de 60 ans. L’accroissement de la population devrait concerner tous les départements de la Picardie. La population de la Somme augmenterait de 7,7%, celle de l’Oise de 9,6% et celle de l’Aisne de 3,8%. Ainsi, dans la Somme, la part des personnes âgées de 60 ans et plus ne devrait cesser d’augmenter : de 21,9% en 2010, elle atteindrait 30,7% en 2040. La population devrait ainsi continuer à vieillir. L’âge moyen, de 39,2 ans en 2010 serait de 43,3 ans en 2040. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 14 1.2. Le contexte socio-économique de la Somme et la quantification de l'effort global du Conseil général en matière sociale 1.2.1. Un département qui a des dépenses d’aide sociale maitrisées Le graphique ci-dessous représente le montant des dépenses obligatoires d’aide sociale par habitant : Dépenses d'aide sociale obligatoires 659 614 575 522 507 502 468 437 393 Source : DCGL, budgets primitifs 2011 Les dépenses d’aide sociale obligatoire de la Somme apparaissent comme maitrisées. Les dépenses nettes d’aide sociale par habitant dans la Somme sont supérieures à celles des autres départements de la Picardie et à la moyenne nationale mais inférieures à celles des départements de la région du Nord-Pas-de-Calais et du département de la Seine-Maritime. Le graphique ci-dessous représente les dépenses facultatives d’aide sociale par habitant : Dépenses facultatives d'aide sociale par département en 2011 25,95 25,73 18,34 15,87 15 12,70 11,20 9,22 7,37 Source : DCGL, budgets primitifs 2011 Au sein de la Région Picardie, la Somme dépense 15,87€ par habitant en aides sociales facultatives devant l’Oise (12,70€ par habitant) et l’Aisne (11,20€ par habitant). La Région Nord-Pas-de-Calais est celle de l’échantillon qui dépense le plus dans les aides sociales facultatives avec 25,95€ par habitant pour le Nord et 18,34€ par habitant pour le Pas-deCalais. L’Eure est le département qui dépense le moins avec 7,37€ par habitant. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 15 1.2.2. Un département dont un quart de la population est retraité et dont la population est l’une des moins riches de l’échantillon Le tableau ci-dessous représente la structure des revenus par département en 2008. Part des Part des pensions, revenus retraites, rentes salariaux (en%) (en%) 61,9 24,9 Nombre de ménages fiscaux Part des ménages imposés (en%) Revenu fiscal médian Somme 228 559 51,5 16 654 Aisne 220 146 48,8 16 007 61,3 25,5 Oise 305 257 60,3 18 848 68,8 20,8 Nord 1 007 399 50,4 16 186 66,8 22,5 Pas de Calais 577 391 45,6 15 200 64,0 25,1 Eure 231 059 57,7 18 373 65,4 23,1 Seine Maritime 518 025 55,3 17 652 64,7 24,7 Loiret France métropolitaine 272 016 59,4 18 904 64,33 25 25 942 431 55,8 18 990 63,7 23,7 Source : Annuaire Andass des données sociales et de la santé 2010, compilation des données de la Direction générale des finances publiques Près d’un quart (24,9%) des revenus de la population de la Somme est issu des pensions, retraites et rentes. Au sein de la région Picardie, le département qui a la part la plus importante de pensions, retraites et rentes dans les revenus de sa population est l’Aisne (25,5%). Les autres départements de l’échantillon ont des parts légèrement inférieures à celle de la Somme, excepté les départements de l’Aisne et du Pas-de-Calais. Le revenu fiscal correspond à la somme des ressources déclarées par les contribuables sur la déclaration des revenus, avant tout abattement. Le revenu fiscal médian de la Somme est, dans la région Picardie, inférieur à celui de l’Oise mais légèrement supérieur à celui de l’Aisne. Il est par ailleurs inférieur au revenu fiscal moyen des départements de l’échantillon (17 228€) Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 16 1.2.3. Le chômage touche de façon importante le département de la Somme mais connait une augmentation limitée Le tableau ci-dessous représente l’évolution du taux de chômage localisé trimestriel. Il convient de noter que ces données sont corrigées des variations saisonnières. Taux de chômage localisés (1er T 2009) Taux de chômage localisés (1er T 2010) Taux de chômage localisés (1er T 2011) Évolution 2009 - 2011 (en points) Somme 10,7 11,6 11,1 0,4 Aisne 12,1 13,3 13,2 1,1 Oise 8,7 9,7 9,5 0,8 Nord 12,2 13,0 12,8 0,6 Pas-de-Calais 12,3 12,8 12,6 0,3 Eure 9,0 9,9 9,8 0,8 Seine-Maritime 10,1 10,9 10,6 0,5 Loiret 7,7 8,8 8,7 1 France métropolitaine 8,6 9,5 9,2 0,6 Source : INSEE, taux de chômage localisés Entre le 1er trimestre 2009 et le 1er trimestre 2011, le chômage a augmenté dans tous les départements étudiés. Dans la région Picardie, les disparités entre les taux de chômage départementaux sont importantes : près de quatre points séparent en 2011 le taux le plus faible, dans l’Oise (9,5%), du taux le plus élevé (13,2%) dans l’Aisne. La Somme a un taux de chômage de 11,1% qui est supérieur de 2,5 points à la moyenne nationale. Il convient cependant de remarquer, qu’entre 2009 et 2011 l’évolution du taux de chômage de la Somme est moindre que celle des autres départements étudiés. Pourcentage de chômeurs de 15 à 64 ans dans les territoires de la Somme en 2008 (en%) 7,81 8,01 8,46 8,60 9,32 5,64 6,74 9,84 10,05 10,28 Source : INSEE, taux de chômage localisés En 2008, on constate que le territoire d’Amiens concentrait l’essentiel des personnes au chômage avec un taux de 10,28% alors que sur le territoire de Villers Bocage - Corbie - Boves, le pourcentage de personnes de 15 à 64 ans au chômage était de 5,64%. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 17 1.2.4. Une population âgée touchée par la précarité mais en diminution Le tableau ci-dessous représente l’évolution du nombre de bénéficiaires de l’allocation de solidarité aux personnes âgées ainsi que la population vivant sous le seuil de pauvreté monétaire dans les départements de l’échantillon. Le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de la population. Dans le cas présent, on considère qu’une personne dont le revenu est inférieur à 60% du revenu médian est pauvre. Population vivant sous le seuil de pauvreté** Niveau de vie Bénéficiaires Evolution des Taux de médian des de 65 ans et bénéficiaires pauvreté à 60 personnes plus (en%) au entre 2008 et % (en %) sous le seuil 01/01/2009 2009 (%) de pauvreté Titulaires de l'ASPA* Nombre de bénéficiaires au 01/01/2008 Bénéficiaires de 65 ans et plus (en%) au 01/01/2008 Nombre de bénéficiaires au 01/01/2009 Somme 4267 4,69% 4069 4,47% -4,64% 15,2% 9 286 Aisne 3594 4,14% 3567 4,06% -0,75% 16,4% 9 290 Oise 4161 4,01% 4153 3,97% -0,19% 10,9% 9 336 Pas de Calais 9601 4,88% 9394 4,82% -2,16% 18,5% 9 292 Nord 17204 4,37% 17033 4,26% -0,99% 17,2% 9 210 Eure 2701 3,19% 2630 3,02% -2,63% 10,8% 9 427 Seine Maritime 7601 3,82% 7388 3,69% -2,80% 13,2% 9 346 Loiret 3410 3,18% 3406 3,15% -0,12% 10,6% 9 297 France métropolitaine 5389 4,94% 5285 5,03% -1,93% 13% 9 244 Source : *Annuaire Andass des données sociales et de santé 2010 ** Insee, revenus disponibles localisé 2008 La baisse du nombre de bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (précédemment appelée minimum vieillesse) s’observe dans tous les départements étudiés entre 2008 et 2009. Elle est principalement due à l’accroissement du nombre de personnes ayant cotisé suffisamment longtemps pour avoir une retraite acquise par cotisation. De même, la part des bénéficiaires de l’ASPA âgés de 65 ans et plus a également baissé dans tous les départements étudiés entre 2008 et 2009. Néanmoins, la baisse du nombre de bénéficiaires de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées, et donc l’amélioration générale du niveau de vie des retraités, est plus ou moins marquée selon les départements. Ainsi, dans la région Picardie, la Somme enregistre la plus forte baisse de tous les départements de l’échantillon (-4,64%). Avec un taux de pauvreté de 15,2%, le département de la Somme se situe au dessus de la moyenne nationale (13%) et de la moyenne de l’échantillon (14,1%). La Somme apparait ainsi comme un département fortement touché par la pauvreté. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 18 2. L’accompagnement des personnes âgées de la Somme 2.1. L’organisation du Conseil général pour répondre aux besoins des personnes âgées 2.1.1. Une direction commune pour répondre aux besoins des personnes âgées et des personnes handicapées Le Conseil général de la Somme a fait le choix, ainsi que le prévoit la loi Handicap du 11 février 2005, d’effectuer le rapprochement des systèmes de prise en charge des personnes en situation de handicap et des personnes âgées. C’est ainsi que la Direction de l’Autonomie, composée de 19 personnes, est en charge à la fois de la politique en faveur des personnes âgées et de la politique en faveur des personnes en situation de handicap au sein du département. Cette direction est composée de 4 services : - Le service « vie à domicile » - Le service « prévention santé maltraitance » - Le service « suivi des établissements et services – qualité et évaluation » - Le service « accueil familial » L’organigramme ci-dessous reprend l’organisation de la Direction de l’Autonomie : Directrice de l’Autonomie Chef de projet Schéma PA/PH Assistante de Direction Chargée du suivi financier des établissements et services Assistante Chef du service « Vie à Domicile » Médecin Chef du service « Prévention Santé Maltraitance Assistante Chargée de mission personnes âgées Chargée de mission Handicap Chef de projet modernisation de l’aide à domicile » Chef du service « Suivi des établissements et services – Qualité et Evaluation » Chef du service « Accueil Familial PA/PH » Assistante Conseiller aux établissements Assistante Accueil Familial Conseillère aux établissements Conseiller aux établissements Conseillère aux établissements Source : Direction de l’Autonomie Par ailleurs, la Direction Appui-Budget intervient, de façon transversale pour l’ensemble de la Direction Solidarités et notamment pour la Direction de l’Autonomie sur le suivi financier des prestations versées aux personnes et la tarification des établissements et des services. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 19 2.1.2. Une organisation sur les territoires d’action sociale 4 secteurs autonomie qui couvrent 12 territoires d’action sociale Le territoire de la Somme est divisé en 12 territoires d’action sociale : Abbeville Vimeu Vert, Amiens nord est, Amiens ouest, Amiens sud, Les cinq cantons, Montdidier-Santerre, PonthieuMarquenterre, Haute Somme, Région d’Albert, Val d’Authie-Val de Nièvre, Villers BocageCorbie-Boves, Vimeu littoral. Ces territoires sont représentés sur la carte ci-dessous. Source : SIG du Conseil général de la Somme Sur chacun de ces territoires, un centre médico-sociale/siège de territoire est implanté. La structuration de ces centres est identique d’un territoire à l’autre, il comporte : - un responsable de territoire, - une équipe sociale avec un cadre technique social et un cadre technique d’insertion - une équipe de la protection maternelle et infantile (PMI) - une équipe enfance avec un cadre technique enfance - une équipe accueil Par ailleurs, un cadre technique autonomie et une équipe autonomie sont rattachés à 3 de ces 12 territoires (cf. ci-après). Ils partagent ensuite leur temps sur les différents territoires d’action sociale qui constituent le secteur autonomie. Ainsi, 4 territoires autonomie (Centre, Est, Nord-Ouest et Sud-ouest) ont été créés pour couvrir les 12 territoires d’action sociale. Chaque territoire autonomie à son « siège » sur un territoire d’action particulier : - le territoire autonomie « Centre » est rattaché à Amiens, - les territoires autonomie « Nord-Ouest » et « Sud-ouest » sont rattachés à Abbeville, - le territoire autonomie « Est » est rattaché à Péronne. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 20 La carte ci-dessous représente la répartition des territoires autonomie. Source : SIG du Conseil général de la Somme Le fonctionnement et l’organisation des territoires autonomie : des territoires trop vastes pour assurer l’ensemble des missions Chaque territoire autonomie est ainsi rattaché à un territoire d’action sociale. Les équipes autonomie sont composées de la façon suivante : - Un cadre technique autonomie, - Des équipes d’évaluation de l’APA (2 équipes pour le secteur APA nord-ouest et 3 équipes pour les autres territoires) soit au total 19 personnes. Les équipes d’évaluation de l’APA sont composées en binôme d’une infirmière et d’une assistante sociale ou d’un conseiller en économie sociale et familiale (CESF), - Une équipe d’évaluation de la PCH (prestation de compensation du handicap) composée de binôme également. Cette organisation est récente, le poste de cadre technique autonomie a été mis en place le 1er mars 2011. La mise en place du poste de cadre technique autonomie a instauré un lien entre cadre technique autonomie et équipes d’évaluation de l’APA. Ces équipes étaient en effet les dernières à ne pas avoir de cadre de proximité. Le cadre technique autonomie se trouve ainsi en charge de l’animation et de l’encadrement fonctionnel des équipes d’évaluation de l’APA et de la PCH. Les cadres techniques travaillent de façon étroite avec les responsables de territoire et la direction de l’autonomie. Ils sont également amenés à exercer un rôle d’information tant pour leurs interlocuteurs internes que pour leurs interlocuteurs externes. C’est ainsi par exemple que les cadres techniques autonomie sont appelés à participer à la réunion de leur territoire de rattachement ou aux groupes de travail. Ils doivent par ailleurs participer à l’animation des projets transversaux et aux groupes de travail organisés par la direction de l’autonomie et les autres directions. Les équipes d’évaluation de l’APA sont en charge de l’évaluation du degré d’autonomie de la personne âgée et de l’élaboration des plans d’aide APA. Les binômes ne sont pas figés et changent régulièrement. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 21 En revanche, dans le cas de visites de renouvellement des plans d’aide, les équipes essayent de conserver dans la mesure du possible le binôme qui avait réalisé l’évaluation précédemment. Un binôme réalise en moyenne 4 évaluations par jour. Les équipes d’évaluation assurent également le suivi des plans d’aide et des situations quand celles-ci le nécessitent. Enfin, les binômes sont en charge de la présentation des dossiers de l’APA devant la Commission d’attribution de l’APA mensuelle. Un binôme assure la présentation de ces dossiers pour l’ensemble du département. Le délai légal de 2 mois pour l’instruction d’une première demande d’APA est respecté. Par ailleurs, interrogés sur le sujet, 23,8% des membres d’équipes d’évaluation de l’APA déclarent que ce délai est inférieur à un mois, tandis que 76,2% estiment ce délai compris entre un et deux mois. Les délais de renouvellement des plans d’aide APA hors cas d’urgence sont majoritairement supérieurs à 1 mois, ainsi que le montre l’analyse des questionnaires adressés aux équipes APA : Source : exploitation du questionnaire diffusé aux équipes en charge de l’évaluation de l’APA En revanche dans les cas d’urgence, 90% des délais de renouvellement sont inférieurs ou égal à 5 jours : Source : exploitation du questionnaire diffusé aux équipes en charge de l’évaluation de l’APA L’organisation territoriale actuelle, permet ainsi d’avoir une unité d’information au sein des équipes APA. Pour autant, ce choix pose également un certain nombre de problèmes. En effet, les équipes d’évaluation de l’APA étant toutes localisées sur les territoires de rattachement des centres autonomie, ces dernières se retrouvent avec des territoires très importants à couvrir. Elles passent ainsi un temps considérable dans les déplacements. La présence des cadres techniques autonomie dans les territoires de rattachement permet de favoriser les échanges d’information avec les autres travailleurs sociaux présents au sein de ces territoires d’action sociale. Néanmoins, il apparaît nécessaire d’améliorer la sensibilisation de l’ensemble des travailleurs sociaux aux problématiques des personnes Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 22 âgées car ils sont amenés à accompagner des personnes âgées sur des besoins qui ne sont pas liés à la dépendance comme par exemple des demandes d’aide concernant le surendettement, la gestion du budget, l’aide à l’amélioration du logement, l’accès au fonds de solidarité logement, l’offre de transport, la lutte contre l’isolement... L’organisation actuelle semble donc créer une discontinuité territoriale entre territoires dotés de centre autonomie et territoires sans centre autonomie de rattachement. La division du département en 4 territoires autonomie ne semble pas satisfaisante, ces territoires étant trop vastes pour assurer un maillage territorial et une réponse départementale efficace aux besoins des personnes âgées. Une information en direction des personnes âgées et de leurs proches insuffisante En 2010, le Conseil général de la Somme a publié le guide « Bien vieillir dans la Somme ». Ce guide recense l’intégralité des informations susceptibles d’intéresser les séniors de la Somme : informations sur le dispositif APA, les coordonnées des centres autonomie, des services d’aide à domicile, des établissements d’hébergement pour personnes âgées et pour personnes âgées dépendantes mais également des informations sur les loisirs et les actions de prévention en direction des séniors. Pour autant, au-delà de ce guide, les professionnels interrogés ont exprimé une faiblesse au niveau des points d’information de proximité. C’est ainsi, qu’interrogés sur leur appréciation quant à l’information apportée aux personnes âgées et à leurs proches, les 17 professionnels de l’évaluation médico-sociale de l’APA ayant répondu à cette question jugent majoritairement cette information insatisfaisante. Le graphique ci-dessous, illustre ce constat. 3 Les dispositifs de soutien aux aidants naturels 12 5 Les aides à l’amélioration du logement 2 10 2 Très satisfaisant(e) Satisfaisant(e) 7 Les services d’aide à domicile 10 Insatisfaisant(e) Très insatisfaisant(e) L’offre en établissements et structures d’hébergement 1 Le dispositif APA 1 3 13 7 9 Source : exploitation du questionnaire diffusé aux équipes en charge de l’évaluation de l’APA Il convient cependant de noter que l’information concernant le dispositif APA ainsi que les services d’aide à domicile est jugée plus satisfaisante que celle concernant les dispositifs de soutien aux aidants naturels, aux aides à l’amélioration du logement et à l’offre en établissement et structures d’hébergement. Poser la question de l’information permet de s’interroger sur les relais de cette information ainsi que sur le niveau d’information que doivent être en mesure de diffuser ces relais. En théorie, l’un des premiers relais d’information au niveau des personnes âgées sont les médecins traitants. Ce sont, en effet, les professionnels les plus à même de repérer les situations d’urgence et de constater les dégradations de l’état de santé des personnes âgées ainsi que leur degré d’autonomie. Cependant, si sur le territoire couvert par le réseau Baie de Somme-Picardie Maritime, les médecins sont sensibilisés à ces problématiques il n’en va pas de même pour le reste du département. Ainsi, il apparaît que les médecins généralistes connaissent mal les dispositifs médico-sociaux et qu’il conviendrait de les informer et de les impliquer plus régulièrement dans les actions de soutien mises en place en faveur des personnes âgées. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 23 Dans les cantons ruraux, il apparaît que les personnes âgées en quête d’information s’adressent principalement à la mairie de leur résidence ou aux structures d’aide à domicile desservant leur commune. Ces services d’aide à domicile sont souvent bien implantés et bien identifiés par les personnes âgées. Elles s’adressent également aux CCAS de leur commune ou de leur chef lieu de canton. Les centres autonomie sont également des points d’information sur le territoire. Souvent ces derniers sont sollicités lorsque les personnes âgées et leurs proches ont besoin d’informations plus techniques que les services d’aide à domicile ou les services des communes ne sont pas en mesure de communiquer. Au sein des centres autonomie, les secrétaires des cadres techniques autonomie sont en charge de l’orientation et de l’information des demandeurs, elles ont en effet en leur possession les informations pour répondre aux demandes des usagers. Les cadres techniques autonomie ont également créé des réseaux avec les autres acteurs leur permettant ainsi d’être identifiés comme relais d’information. Attentes exprimées par les acteurs : Travailler sur la taille des territoires autonomie afin d’améliorer la présence des cadres techniques autonomie sur le terrain Améliorer la sensibilisation des travailleurs sociaux aux problématiques des personnes âgées Aller au devant des personnes âgées pour leur apporter l’information. 2.1.3. Synthèse L’organisation du Conseil général s’articule autour d’une direction transversale au siège et d’équipes autonomie réparties sur 4 territoires autonomie. Cette organisation permet aujourd'hui d’assurer des relations de travail de proximité avec les partenaires au niveau des services de l’Etat, avec les établissements et les services médico-sociaux et de réaliser l’évaluation des personnes âgées ayant fait une demande d’APA dans les délais légaux de 2 mois. En revanche, la diffusion de l’information sur le territoire apparaît comme insuffisante. En effet, la taille trop importante des territoires autonomie, ne permet pas aux centres autonomie d’être des relais d’information efficaces. Il s’agit donc là d’une des principales attentes du prochain schéma en faveur des personnes âgées. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 24 2.2. La vie à domicile Vieillir à domicile constitue le choix de 9 français sur 101. Cependant, si ce choix est plébiscité par la population française, il convient de s’interroger sur les éléments contribuant au « bien vieillir à domicile ». En effet, vieillir à domicile ne se limite pas à la mise en place de services d’aide et de soins à domicile de qualité, couvrant l’intégralité du territoire et assurant une continuité de la prise en charge. Le vieillissement à domicile pose également des questions concernant : - la mise en place d’actions de prévention afin d’accompagner les personnes âgées dans le bien vieillir et de retarder la survenue de la perte d’autonomie, - l’adaptation du logement afin notamment de répondre aux besoins d’une personne en perte d’autonomie et de faciliter l’intervention des services d’aide. Cette adaptation joue souvent un rôle important dans la prévention des risques de chute notamment, - l’existence de services de transports (dont les transports à la demande) permettant aux personnes âgées de sortir de leur logement, - l’accessibilité des activités culturelles et de loisirs qui leur permettent de sortir de leur isolement, - la mise en place d’actions de soutien aux aidants naturels : la prise en charge d’une personne âgée dépendante peut se révéler très lourde et conduire à des phénomènes d’épuisement des aidants familiaux. Par ailleurs, vieillir à domicile ne signifie pas forcément vieillir à son domicile. Il convient ainsi de s’intéresser aux solutions alternatives entre domicile et établissement tels que les foyers logement, les petites unités de vie, les maisons d’accueil rurales pour personnes âgées (MARPA) ou encore l’accueil familial. 2.2.1. Des services d’aide à domicile en pleine mutation : mutualisation des structures et développement du mode prestataire Les services d’aide à domicile du département de la Somme : un secteur économique émietté L’une des principales caractéristiques du département de la Somme est le nombre très important de services d’aide à domicile et leur atomisation. Traduction de ce morcellement, le département compte 77 services d’aide à domicile. En 2006, il y avait 60 services autorisés ou agréés qualité. Cette augmentation du nombre de service est liée à l’arrivée de nouvelles structures privées à but lucratif. L’origine de ce morcellement vient de la conclusion par le département de la Somme d’une convention avec l’ensemble des services d’aide à domicile. Cette convention leur garantissait une zone d’intervention « réservée », cette dernière n’est plus appliquée. Cependant, dans les cantons ruraux, les professionnels constatent que certains services d’aide à domicile restent en position de monopole sur certains territoires. Aussi sur ces secteurs, une personne âgée qui souhaiterait changer de service d’aide à domicile peut s’adresser à une autre structure d’aide à domicile privée lucrative, dont l’agrément qualité couvre tout le territoire départemental. En revanche, sur le bassin de vie amiénois, la concurrence entre les services d’aide à domicile est réelle et est stimulée notamment par la présence de nombreux services privés lucratifs. Sondage TNS Sofres réalisé entre le 31 août et le 2 septembre 2010 auprès de 1 000 personnes âgées de 15 ans ou plus, représentatives de la population française pour le Journal le Parisien. 1 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 25 Par ailleurs, les structures d’aide à domicile sont majoritairement des structures publiques ou des structures privées à but non lucratif : Public Privé non lucratif Privé lucratif 31 32 14 40% 42% 18% Données issues de la base NOVA : TSA 2010 par structure Si la multiplicité des services d’aide à domicile permet une bonne couverture du territoire et favorise les relations de proximité, elle se traduit par un manque de professionnalisation de ces structures. Ainsi, un nombre important de structures éprouvent des difficultés de gestion. La petite taille d’un certain nombre de services d’aide à domicile ne leur permet pas d’atteindre un volume d’activité suffisant pour être concurrentiel et faire face aux charges de leur activité. Par ailleurs, les services d’aide à domicile rencontrés à l’occasion de la réalisation du diagnostic jugent la valorisation des heures APA insuffisantes au regard des charges qu’ils ont à couvrir. Enfin, ces derniers doivent aussi faire face aux modifications qui touchent le secteur de l’aide à domicile, marqué, notamment depuis la loi du 25 juillet 2005 relative aux services à la personne, par la libéralisation de ce secteur et l’émergence de structures privées à but lucratif. Ces structures, basées principalement sur le bassin de vie amiénois, sont en expansion et concurrencent les structures d’aide à domicile existantes. C’est ainsi que le secteur privé lucratif représentait en 2010 18% des services d’aide à domicile agréés qualité. Le Conseil général a été amené à verser en 2010 une aide exceptionnelle aux services d’aide à domicile rencontrant des difficultés financières. Cette aide d’un montant total de 194 300 € a été versée à 14 structures d’aide à domicile pour des montants allant de 2 300€ à 27 000€. Par ailleurs, pour les années 2012 à 2013, le Conseil général envisage de financer partiellement le coût des évaluations externes pour les structures qui doivent renouveler leur agrément. Dans ce contexte, la mutualisation des services d’aide à domicile apparaît comme un enjeu essentiel pour assurer le maintien d’une offre de services de qualité sur le département. C’est ainsi que le Conseil général a conclu un contrat de marché dans le cadre d’une mise en concurrence avec l’URIOPSS (union régionale interfédérale des organismes privés sanitaires et sociaux) afin d’accompagner les services d’aide à domicile dans leur mutualisation à tous les niveaux de la démarche. Au 4 octobre 20112, 9 projets de regroupement sont à l’étude ou en passe de se concrétiser et concernent 19 structures d’aide à domicile. L’avancement de la mutualisation des services d’aide à domicile apparaît comme inégal. Certaines structures sont en effet très avancées dans leurs démarches tandis que d’autres sont encore au stade de la réflexion. La mise en place de la mutualisation a dans un premier temps été accueillie avec réticence de la part de certaines structures qui craignaient de perdre leur identité. Cependant, les structures ont réalisé que la mutualisation était nécessaire à leur survie et les structures les plus dynamiques se sont saisies de l’opportunité qui leur était offerte. Certains acteurs rencontrés dans le cadre du diagnostic ont regretté que le Conseil général n’adopte pas une politique plus contraignante dans ce domaine et ne développe pas des mesures plus coercitives dans le sens de la mutualisation. 2 Source : Point d’étape – démarches de coopération SAD Département de la Somme- 4 octobre 2011- URIOPSS Picardie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 26 Les structures d’aide à domicile, interrogées dans le cadre du questionnaire qui leur a été adressé, ont par ailleurs avancé comme raison de leur opposition et de leur réticence à la mutualisation la difficulté que représente la mutualisation de structures au fonctionnement différent. Le développement du recours au mode prestataire et l’amélioration de la qualité de service Alors que le schéma gérontologique 2007-2011 prévoyait de favoriser le recours au mode mandataire, la nouvelle majorité élue en 2008 a choisi de favoriser le libre choix de la personne et a ainsi développé le recours au mode prestataire dans les plans d’aide de l’APA. Le graphique ci-dessous illustre l’évolution de ces deux modes de prise en charge et la forte progression du nombre de bénéficiaires de l’APA ayant recours au mode prestataire à compter de 20083. Evolution de la répartition du nombre de bénéficiaires de l'APA ayant recours au mode mandataire et prestataire 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 89,2% 94,5% 91,7% 91,9% 88,8% 82,7% 66,0% 56,4% 43,6% 34,0% 5,5% 2003 8,3% 8,1% 10,8% 11,2% 2004 2005 2006 2007 49,8% 50,2% 17,3% 2008 2009 2010 2011 prestataire 2003 326 2004 528 2005 539 2006 764 2007 853 2008 1 356 2009 2859 2010 3 700 2011 4 334 mandataire 5 644 5 845 6 124 6 336 6 752 6 475 5556 4 794 4 363 Source : Tableaux de bord Direction de l’Autonomie Il convient cependant de noter que s’il y a désormais autant de bénéficiaires de l’APA recourant au mode prestataire que de bénéficiaires recourant au mode mandataire, le nombre d’heures réalisées en mode mandataire reste supérieur au nombre d’heures réalisées en mode prestataire. Ce changement a eu des conséquences quant à la qualité des services proposés aux personnes âgées. En effet, en mode mandataire, la personne âgée passe par l’intermédiaire d’une structure afin d’employer une aide à domicile mais reste à ce titre employeur. Cette situation d’employeur implique par conséquent un certain nombre de responsabilités pour la personne âgée et ses proches (gestion des congés, paiement d’indemnités de licenciement …). Ces obligations peuvent être méconnues par les personnes âgées et leurs proches et complexifient la gestion de l’intervention de l’aide à domicile, d’autant plus que les personnes âgées en perte autonomie peuvent se sentir démunies face aux démarches administratives à réaliser. Dans le mode prestataire, la personne âgée passe par l’intermédiaire d’une structure d’aide à domicile qui est l’employeur de l’intervenant à domicile. La personne âgée n’a donc pas à se soucier de la gestion quotidienne de l’intervenant à domicile. Par ailleurs, la structure 3 A noter que les données pour 2011 sont au 31/12/2011 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 27 d’aide à domicile, en tant qu’employeur doit mettre en place un plan de formation. Les intervenants à domicile sont donc mieux formés. En revanche, le coût d’une heure d’intervention à domicile est plus élevé puisque ce dernier comprend notamment les frais de gestion, de formation et de déplacement supportés par la structure d’aide à domicile. Ainsi le passage du mode mandataire au mode prestataire permet une professionnalisation du service rendu et une simplification des démarches administratives pour les personnes âgées mais a pour revers un prix de l’heure d’intervention plus élevé. L’étude réalisée auprès des services d’aide à domicile témoigne de la politique de formation menée par les structures. Ainsi : - Sur les 54 services ayant répondu à cette question, 48 services (soit 89% des répondants) déclarent avoir mis en place un plan de formation. Ces formations ont pour principaux sujets : la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les soins et les postures à adopter, la prévention de la maltraitance ou l’accompagnement de la personne en fin de vie. - Ce sont ainsi 508 personnes qui ont suivi une formation au sein de ces structures durant l’année 2010 - De même au cours des 3 dernières années, parmi les structures ayant répondu à la question, les VAE (validation des acquis de l’expérience) suivantes ont été réalisées : 2009 2010 2011 Nombre de personnes ayant obtenu le certificat d’aptitude aux fonctions d’aide à domicile 10 10 0 Nombre de personnes ayant validé le diplôme d’Etat d’auxiliaire de vie sociale 17 31 24 Nombre de personnes ayant validé le diplôme d’aide soignant 8 6 3 Ces données viennent compléter les éléments communiqués par la DIRECCTE de la Somme concernant le nombre total de VAE réalisées de 2008 à 2011 : Nombre de personnes ayant été accompagnées dans le cadre d’une VAE Nombre de personnes ayant obtenu un titre d’assistant de vie de aux familles Nombre de personnes ayant obtenu un diplôme d’état d’auxiliaire de vie sociale 91 7 18 Si des efforts importants sont faits par les services d’aide à domicile afin d’améliorer la qualité de leur intervention, il convient de relever que la qualité des services d’aide reste inégale. Les conditions de travail difficiles des aides à domicile posent des problèmes de recrutement aux services d’aide à domicile. En effet, les aides à domicile sont en situation précaire, leur temps de travail est morcelé en fonction des besoins de la personne âgée. Les besoins des personnes âgées ont lieu aux mêmes moments de la journée c'est-à-dire, au lever, au repas de midi et au dîner, il y a entre temps des périodes creuses. Ces contraintes créent des difficultés de gestion des plannings pour les structures d’aide à domicile. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 28 Sur les 54 services de maintien à domicile ayant répondu, 37 structures soit 68,5% déclarent avoir des difficultés de recrutement. Ces difficultés concernent le recrutement d’auxiliaires de vie sociale, d’aides soignants et d’aides ménagères. Attentes exprimées par les acteurs : Achever la mutualisation des services Professionnaliser les services d’aide à domicile Les SAAD sont en attente d’une revalorisation de leurs tarifs d’intervention 2.2.2. La prise en charge par les SSIAD : un nombre de places insuffisant et une continuité de prise en charge à améliorer En 2011, le département de la Somme comptait 1 333 places en services de soins infirmiers à domicile pour les personnes âgées, réparties entre 24 services. Parmi ces SSIAD, 2 d’entre eux sont des SPASAD (services polyvalents d’aide et de soins à domicile). L’ARS souhaite développer les SPASAD, structures qui permettent une meilleure articulation entre services d’aide à domicile et services de soins infirmiers. Par ailleurs, les SSIAD de la Somme sont de taille moins importante que ceux des autres départements de la région Picardie, ainsi l’ARS souhaite regrouper les SSIAD. 2 SSIAD disposent d’équipes spécialisées Alzheimer. Le graphique ci-après reprend la progression du nombre de places en SSIAD – PA entre 2001 et 2011. Evolution du nombre de places en SSIAD entre 2001 et 2011 1333 902 902 934 934 934 934 2001 2002 2003 2004 2005 2006 1013 2007 1017 2008 2009 2010 2011 Source : données ARS 2011 et STATISS On constate ainsi que le nombre de places en SSIAD a augmenté de +43% entre 2006 et 2011. Ces places sont réparties sur l’ensemble du territoire et toutes les communes sont couvertes par un SSIAD. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 29 Le tableau ci-dessous présente le nombre de SSIAD par territoire d’action sociale : Nombre de SSIAD Abbeville Vimeu Vert Haute Somme Région d'Albert Val d'Authie - Val de Nièvre Ponthieu Marquenterre Vimeu Littoral Les Cinq cantons Amiens nord est Amiens ouest Amiens sud Villers Bocage - Corbie - Boves Montdidier Santerre 3 4 5 5 3 2 5 3 4 3 6 4 Il convient à ce propos de relever que pour un même territoire, plusieurs SSIAD sont amenés à intervenir. Il n’est donc pas possible d’étudier le nombre de places par territoire en SSIAD. Le graphique ci-dessous représente le taux d’équipement en SSIAD pour 1 000 habitants de 75 ans et plus : Taux d'équipement en places de sercices de soins à domicile 26,0 19,1 19,2 20,6 21,0 21,1 26,1 22,1 15,8 Source : STATISS 2010 On constate ainsi qu’avec un taux de 22,1‰, la Somme se situe légèrement au dessus de la moyenne nationale et de la moyenne de l’échantillon (21,2‰). Concernant la qualité du service rendu par les SSIAD, 12 professionnels de l’évaluation APA sur 13 ayant répondu à cette question, jugent la réponse aux besoins infirmiers apportée par les SSIAD sur le territoire insatisfaisante voire très insatisfaisante (pour 9 de ces 12 répondants). Les professionnels constatent également un manque de places en SSIAD, qui se traduit par l’existence de listes d’attente pour certains SSIAD. Ce manque de places se traduit dans les faits par des phénomènes de glissement de tâches. Les aides à domicile se retrouvent ainsi amenées à réaliser des actes qui devraient être effectués par des personnels soignants. De même, les infirmiers libéraux consacrent de moins en moins de temps à la réalisation de soins de nursing qui sont ainsi réalisés par des personnels non qualifiés pour ce type de soins. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 30 Les SSIAD éprouvent des difficultés à prendre en charge les personnes âgées les soirs et le weekend. C’est ainsi que les weekends, la prise en charge des personnes âgées est assurée par les services d’aide à domicile ou les familles et ce en l’absence de qualification pour assurer ces tâches. Il convient en outre de noter que les relations entre les services d’aide à domicile et les SSIAD sont bien développées. Interrogés sur le sujet, 71% des services d’aide à domicile répondants déclarent ainsi avoir des relations fréquentes avec les SSIAD. Les acteurs interrogés considèrent les SPASAD comme des structures à développer. Ces services permettent en effet d’améliorer la coordination entre personnel soignant et aide à domicile et améliorent ainsi la qualité de la prise en charge de la personne en perte d’autonomie. Attentes exprimées par les acteurs : Développer les SPASAD Augmenter le nombre de places en SSIAD et assurer une continuité de prise en charge le soir et le weekend Prévenir les phénomènes de glissement de tâches entre SSIAD et services d’aide à domicile 2.2.3. Portage de repas : une offre satisfaisante Le maillage du territoire par le dispositif de portage de repas avait été pointé dans le schéma précédent comme un élément à améliorer. La couverture du territoire par les services de portage de repas semble aujourd’hui complète. Les services proposant un portage de repas sont bien identifiés par les centres autonomie qui sont ainsi en mesure de répondre aux demandes des personnes âgées et de leurs proches. Le portage de repas n’étant pas financé dans le cadre de l’APA, il n’est pas possible d’évaluer le nombre de personnes âgées bénéficiaires de ce dispositif. 2.2.4. La téléassistance : un dispositif d’accompagnement efficace La téléassistance, un dispositif au nombre de bénéficiaires croissant et au coût maitrisé Le dispositif de téléassistance est utilisé par un nombre croissant d’usagers ainsi que l’illustre le graphique ci-dessous : Evolution du nombre de bénéficiaires de la téléassistance 4993 4710 4437 2008 2009 2010 Source : Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 31 Ainsi entre 2008 et 2010 le nombre de bénéficiaires de la téléassistance a progressé de 12,5%. Au 31/12/2008, 9,2% des personnes de plus de 75 ans de la Somme bénéficiaient de la téléassistance. La téléassistance représentait un coût pour le Conseil général en 2008 de 783 245 € et de 855 000 € en 2010 soit une augmentation de 9,16%. Cette augmentation apparaît donc moins importante que celle du nombre de bénéficiaires sur la même période. Le graphique ci-dessous met en avant l’évolution du coût annuel par bénéficiaire4 de la téléassistance sur les 3 dernières années. Evolution du coût annuel de la téléassistance par bénéficiaire de 2008 à 2010 176,53 € 171,24 € 157,27 € 2008 2009 2010 Source : Direction de l’Autonomie Le coût annuel moyen du service de téléassistance est donc de 168,34€ sur les 3 dernières années. Le coût par bénéficiaire apparaît comme relativement stable. Fonctionnement de la téléassistance : un dispositif qui donne satisfaction Pour gérer au plus près de l’usager ce service et permettre l’accès de tous à la téléassistance, le Conseil général a passé une convention auprès de 70 organismes (CCAS, EPCI, services d’aide à domicile). Ces organismes accueillent en proximité les usagers qui souhaitent bénéficier de la téléassistance. Ces derniers vont ainsi gérer l’ouverture du compte puis l’abonnement de la personne âgée. Cet organisme est également en charge de la facturation du service à l’usager. Le dispositif est donc lourd à gérer au niveau du Conseil général mais permet une meilleure qualité de service auprès de l’usager. Le dispositif de téléassistance fonctionne bien et fait l’objet de très peu de réclamations. Il semble donc donner fortement satisfaction. Le dispositif offre également une prestation d’assistance psychologique. La personne âgée, lorsqu’elle se sent seule et éprouve le besoin de parler avec quelqu’un, peut ainsi appeler une plateforme téléphonique au sein de laquelle une équipe de psychologues formés et encadrés par un géronto-psychologue sont à son écoute. Par ailleurs, dans les cas où l’équipe de psychologue apprend que la personne âgée doit faire face à un évènement marquant (retour au domicile après une hospitalisation, décès du conjoint), l’équipe contacte la personne âgée abonnée. Cette prestation d’assistance psychologique est très satisfaisante. En effet, la Somme est un département rural, le téléphone peut à ce titre permettre de rompre l’isolement de la personne âgée. La prestation est comprise dans le prix de l’abonnement à la téléassistance et est anonyme, ce qui incite les personnes âgées à y recourir. Le coût moyen est calculé en divisant les dépenses acquittées au titre de la téléassistance par le Conseil général par le nombre de bénéficiaires de la téléassistance 4 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 32 2.2.5. Les actions de prévention : une implication du Conseil général jugée insuffisante par les acteurs La prévention de la perte d’autonomie apparaît comme un objectif de politique publique fort. En effet, non seulement la mise en place de telles actions participent au bien être de la personne âgée mais elles ont également pour conséquence de retarder l’entrée dans la dépendance. La mise en place d’actions de prévention peut de ce fait être source d’économies. La réalisation de ces actions de prévention relève de plusieurs partenaires. A ce titre, les caisses de retraite de la Somme : la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT), la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI) jouent un rôle non négligeable dans la mise en place d’actions de prévention. C’est ainsi que la CARSAT Nord-Picardie, la MSA de Picardie et le RSI de Picardie se sont regroupés au sein de l’association picarde pour la santé et l’autonomie des seniors (APSAS). Cette association mène des actions inter-régime telles que : - Les ateliers du bien vieillir. Le but de ces ateliers est de sensibiliser les personnes âgées sur les clés du Bien Vieillir et de leur apprendre à préserver leur santé. Ces ateliers sont ouverts aux personnes âgées de plus de 50 ans. Au total 7 ateliers d’une durée de 3 heures sont proposés sur des thèmes comme l’alimentation, l’importance du sommeil, les médicaments, la prévention des chutes… Ces ateliers sont réalisés en direction de petits groupes d’une douzaine de personnes. Les séances sont animées par des personnes formées et le contenu de ces séances à été validé par un expert professeur de gériatrie. - Les PAC-Eurêka : le but de cette action est de prévenir le vieillissement cérébral des participants ainsi que d’amener ces derniers à conserver des projets de vie. Au total, 15 séances sont ainsi proposées aux seniors de plus de 50 ans. D’autres actions inter-régimes sont également menées par les caisses de retraite comme : - La réalisation de séances d’éducation thérapeutique en direction des personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires, - Le projet sénior au volant qui a pour objet de rappeler les règles de la sécurité routière aux séniors, - Le développement d’ateliers nutrition, ces derniers répondent à une attente exprimée par les personnes ayant participé aux ateliers du bien vieillir. Les actions de prévention menées par les caisses de retraite concernent l’ensemble des bénéficiaires de ces caisses et n’ont pas pour vocation à être destinées à un public particulier. Les membres des caisses de retraite regrettent que le Conseil général ne se soit pas suffisamment approprié ces actions de préventions qui sont essentiellement portées par ellesmêmes. Cependant, ce constat doit être nuancé, en effet, la réalisation d’actions de prévention relève de la compétence des caisses de retraites. Par ailleurs, le Conseil général est impliqué dans la réalisation d’un certain nombre d’actions de communication et de prévention en partenariat avec les caisses de retraite et les acteurs du champ gérontologique locaux. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 33 On peut ainsi citer par exemple l’organisation à Talmas en 2011 par la MSA en partenariat avec le Conseil général d’une manifestation sur le thème vivre et vieillir à domicile. A cette occasion, le cadre technique autonomie du secteur de rattachement ainsi que l’ensemble des acteurs locaux avaient été associés à cette démarche. De même, le Conseil général a été impliqué dans l’organisation des forums de Montdidier en 2011 et de Rainneville en 2010 sur le thème du bien vieillir. L’association des Pupilles de l’éducation de la Somme (PEP 80), organise également un nombre important d’actions de prévention en direction des séniors. Ces actions ont été cofinancées par le Conseil général en 2011 à titre expérimental. C’est ainsi que sont mis en place des ateliers portant sur des thèmes tels les dangers domestiques, l’équilibre, la mémoire, la nutrition, la sécurité routière ou encore un atelier bénévolat et solidarité. Ce dernier atelier est destiné aux personnes retraitées désireuses de s’investir dans le tissu associatif local et le bénévolat. De même, le réseau gérontologique Baie de Somme Picardie maritime organise des manifestations permettant de sensibiliser le public aux problématiques des personnes âgées à l’instar de l’organisation d’une conférence sur le thème de la maltraitance menée avec le soutien d’une caisse de retraite. L’association SIEL BLEU développe également de nombreuses actions de prévention dans le département dans le champ de l’activité physique. Attentes exprimées par les acteurs : Le souhait des acteurs de la prévention que le Conseil général s’implique plus dans le développement d’actions de prévention 2.2.6. L’APA à domicile : une aide en croissance constante L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est entrée en vigueur le 1er janvier 2002. Elle succède à la Prestation Spécifique Dépendance (PSD) qui avait été créée en 1997, mais qui, du fait de ses conditions d’attribution restrictives, n’avait pas permis de couvrir les besoins croissants de la population. L’APA vise à compenser les dépenses (aides humaines, aides techniques, prise en charge en accueil de jour et en hébergement temporaire, etc…) engendrées pour une personne de plus de 60 ans par la prise en charge de sa perte d’autonomie dans les actes indispensables de la vie quotidienne. L’APA est attribuée par le Président du Conseil général, suite à une évaluation réalisée par les équipes d’évaluation de l’APA. Le délai légal de deux mois pour l’instruction d’une première demande d’APA est respecté. Le Département a mis en place un système de renouvellement des plans d’aide en fonction du niveau de GIR (GIR 1 tous les ans, GIR 2 tous les 2 ans et ainsi de suite). Les équipes d’évaluation de l’APA assurent des visites de suivi principalement dans les cas de maltraitance puis dans les cas limites de maintien à domicile ainsi que dans les cas de nonrespect du plan d’aide. Enfin la direction appui budget effectue les contrôles d’effectivité de l’APA à domicile. Ainsi depuis 2 ans, un agent se rend au domicile des personnes âgées bénéficiaires de l’APA ayant recours à un service d’aide à domicile mandataire. Ce système fonctionne de mieux en mieux et le service constate une diminution des sommes récupérées lors des contrôles. Dans le cas d’un service prestataire, le contrôle se fait par le paiement sur facture. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 34 Les bénéficiaires de l’APA : un nombre croissant de bénéficiaires de plus en plus âgés mais avec une très faible augmentation du niveau de dépendance à domicile. Les personnes âgées bénéficiaires de l’APA sont en augmentation constante. Depuis 2006 leur nombre a augmenté de 19,6%. Le graphique ci-dessous représente leur évolution constante. Evolution du nombre total de bénéficaires de l'APA ayant des droits ouverts de 2006 au 30/06/2011 9000 8697 8415 8494 8500 7831 8000 7605 7500 7268 7000 6500 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : tableaux de bord de la Direction de l’Autonomie C’est ainsi que le nombre de bénéficiaires de l’APA ayant des droits ouverts est passé de 7 268 en 2006 à 8 697 en 2011. Le graphique ci-dessous représente la part des bénéficiaires de l’APA par rapport à la population âgée de 75 ans et plus dans les départements de comparaison retenus. Source : Système d'information statistique sur les bénéficiaires de l'APA de la DREES et données INSEE 2009 Dans le département de la Somme, 16,9% des personnes âgées de 75 ans et plus sont bénéficiaires de l’APA à domicile. Le département de la Somme apparaît donc comme un département où une part relativement importante de la population est bénéficiaire de l’APA par rapport à celle de l’échantillon retenu. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 35 Le graphique ci-dessous représente l’évolution par âge des bénéficiaires de l’APA à domicile. Il met en évidence le vieillissement du public bénéficiaire de l’APA : les 70-79 ans ont ainsi vu leur part diminuer de 4% tandis que la part des 80-89 ans augmentait de 3%. Evolution par âge des bénéficiaires de l'APA à domicile 100,0% 0,4% 12,9% 0,5% 12,4% 0,5% 12,5% 0,5% 14,8% 0,5% 15,2% 51,7% 53,4% 55,0% 54,6% 54,4% 28,7% 27,7% 26,7% 24,9% 24,2% 6,4% 6,0% 5,3% 5,3% 5,7% 90,0% 80,0% 70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0% 10,0% 0,0% 2007 60-69 ans 2008 70-79 ans 2009 80-89 ans 2010 90-99 ans 2011 100 ans et plus Source : tableaux de bord de la Direction de l’Autonomie Cependant, ce vieillissement de la population ne se traduit que par une très légère augmentation du niveau de dépendance des bénéficiaires de l’APA à domicile, ainsi que l’illustre le graphique ci-dessous : Evolution par GIR du nombre de bénéficiaires de l'APA à domicile 100,0% 80,0% 50,4% 50,8% 50,3% 50,0% 49,8% 49,7% 40,0% 24,6% 24,7% 24,6% 25,4% 25,6% 25,9% 20,0% 23,0% 22,2% 22,4% 22,2% 21,9% 21,8% 2,0% 2,4% 2,7% 2,4% 2,7% 2,6% 60,0% 0,0% 2006 2007 2008 GIR1 GIR2 2009 GIR3 2010 2011 GIR4 Source : tableaux de bord de la Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 36 Le graphique ci-dessous représente la répartition par GIR au 30/06/2011 par département de l’échantillon : Répartition des bénéficiaires de l'APA à domicile par GIR au 30/06/2011 100,0% 80,0% 46,4% 50,6% 65,5% 49,7% 56,5% 58,4% 21,4% 21,1% 20,1% 18,5% 21,8% 2,0% 2,0% 2,6% 60,0% 25,2% 25,4% 40,0% 15,8% 20,0% 0,0% 15,3% 2,0% 21,2% 25,1% 2,8% 3,3% GIR 1 GIR 2 GIR 3 25,9% GIR 4 Source : Système d'information statistique sur les bénéficiaires de l'APA de la DREES La Somme se situe donc dans la moyenne des départements de l’échantillon retenu (pour ceux qui avaient communiqué des informations à la DREES). On note que l’Aisne compte une part beaucoup plus importante que les autres départements de bénéficiaires de l’APA à domicile évalués en GIR4. La carte ci-dessous représente la répartition des bénéficiaires de l’APA au 31 décembre 2010 : Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 37 La part du nombre de bénéficiaires de l’APA au 31 décembre 2010 par rapport à la population âgée de 75 ans varie fortement en fonction des territoires : Part des bénéficiaires de l'APA par rapport aux plus de 75 ans par territoire 28,8% 11,9% 14,3% 14,7% 16,8% 17,5% 19,4% 18,2% 19,4% 22,1% Source : Direction de l’Autonomie On constate ainsi que le territoire amiénois est celui qui compte la plus faible part de bénéficiaires de l’APA. Inversement, le territoire des cinq cantons est celui qui compte la part la plus importante de bénéficiaires. L’étude de la répartition par âge des bénéficiaires de l’APA ci-après fait également apparaître le fait que les territoires les plus urbanisés (Abbeville, Amiens, et Villers-BocageCorbie- Boves) sont ceux au sein desquels les bénéficiaires de l’APA sont les plus âgés. Répartition des bénéficiaires de l’APA à domicile par tranche d’âge et par territoire au 31/12/2010 60 à 74 ans 75 à 85 ans Plus de 85 ans Abbeville Vimeu vert 11% 45% 44% Amiens 11% 44% 44% Haute Somme 12% 50% 38% Les cinq cantons 12% 49% 39% Montdidier Santerre 11% 46% 44% Ponthieu Marquenterre 9% 50% 42% Région d'Albert 10% 49% 41% Val d'Authie-Val de Nièvre 11% 46% 43% Villers Bocage - Corbie - Boves 14% 42% 44% Vimeu Littoral 10% 49% 41% Total 11% 47% 42% Source : Direction de l’Autonomie L’étude de la répartition des bénéficiaires de l’APA par GIR et par territoire met également en avant, le fait que les bénéficiaires des territoires les plus urbanisés tels Amiens, Abbeville Vimeu Vert et Villers Bocage-Corbie-Boves sont également les moins dépendants. Sur ces territoires, le taux de couverture de l’APA par rapport aux plus de 75 ans est donc moins important, la population bénéficiaire est plus âgée et moins dépendante. On relèvera le cas particulier du territoire des cinq cantons pour lequel le taux de couverture de l’APA est important pour les plus de 75 ans mais qui compte également la population la moins dépendante. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 38 Répartition des bénéficiaires de l’APA à domicile par GIR et par territoire au 31/12/2010 GIR 1 GIR 2 GIR 3 GIR 4 Abbeville Vimeu vert 4% 21% 25% 50% Amiens 3% 24% 22% 51% Haute Somme 3% 20% 29% 49% Les cinq cantons 3% 21% 19% 58% Montdidier Santerre 4% 22% 29% 45% Ponthieu Marquenterre 2% 21% 29% 49% Région d'Albert 2% 25% 32% 40% Val d'Authie-Val de Nièvre 2% 22% 33% 43% Villers Bocage - Corbie - Boves 3% 24% 25% 49% Vimeu Littoral 3% 21% 24% 52% Total 3% 22% 26% 49% Source : Direction de l’Autonomie Les dépenses de l’APA : des dépenses en légère augmentation dont le montant moyen correspond à la moyenne nationale Le graphique ci-dessous représente l’évolution des dépenses réalisées au titre de l’APA à domicile. Après une légère baisse en 2009 qui peut être reliée à la légère diminution de la dépendance des bénéficiaires constatée sur cette même année, les dépenses sont reparties à la hausse sur l’année 2010. Evolution des dépenses au titre de l'APA à domicile 39 361 816 € 38 567 145 € 38 206 556 € 2008 2009 2010 Source : données Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 39 Si l’on divise les dépenses totales de l’APA hors frais de personnel par le nombre de bénéficiaires, la Somme apparaît comme étant très proche de la moyenne nationale et de celle de l’échantillon (cf. graphique ci-dessous). Dépenses totales brutes en 2008 d'allocation personnalisée d'autonomie (APA) hors frais de personnel (€ par bénéficiaire) 3 738 3 900 4 153 4 414 4 452 4 772 4 819 4 867 Source : enquête INSEE du 1er août 2011 sur les indicateurs sociaux départementaux En revanche, si l’on divise le montant des dépenses totales brutes d’APA hors frais de personnel par le nombre d’habitants du département, la Somme apparaît comme étant l’un des départements de l’échantillon dépensant la plus grosse somme d’argent par habitant. Cependant, ce constat peut s’expliquer par le fait que la Somme soit également l’un des départements comptant le plus de bénéficiaires de l’APA à domicile par rapport aux personnes âgées de 75 ans et plus au sein de sa population. Dépenses totales brutes d' APA hors frais de personnel en € par habitant 108,3 93,7 76,4 76,9 94,1 80,0 67,4 56,1 40,1 Source : enquête INSEE du 1er août 2011 sur les indicateurs sociaux départementaux Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 40 Il est également intéressant d’analyser le montant de la participation acquittée par les allocataires de l’APA par rapport au montant total de leurs plans d’aide. Le graphique ci-dessous met en avant la progression de la part restant à la charge des allocataires de l’APA. Participations des allocataires de l'APA dans leur plan d'aide 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2006 496 2007 561 2008 841 2009 693 2010 718 2011 760 80 à 89 % 27 37 30 32 35 28 70 à 79 % 37 39 48 56 66 59 60 à 69 % 73 86 96 103 98 95 50 à 59 % 113 115 135 175 167 185 40 à 49 % 216 247 266 320 338 388 30 à 39 % 417 505 586 705 753 811 20 à 29 % 891 1 092 1 216 1379 1 390 1 445 90% 10 à 19 % 1 701 1 859 1 923 2056 2 058 2 107 1à9 % 1 615 1 673 1 564 1612 1 630 1 593 Sans participation 1 364 1 391 1 383 1284 1 241 1 226 Source : tableaux de bord de la Direction de l’Autonomie On constate ainsi que, entre 2006 et 2011, la participation moyenne des bénéficiaires de l’APA à domicile au plan d’aide a constamment augmenté : la part des bénéficiaires de l’APA à domicile ayant moins de 10% de participation à régler représentait 42,9% en 2006 contre 32,4% en 2011. 2.2.7. L’aide ménagère : une aide dont le montant et le nombre de bénéficiaires est en diminution L’aide ménagère est une prestation d’aide sociale départementale en nature, réservée aux personnes âgées ayant besoin d’une aide matérielle pour demeurer à leur domicile et dont la faible dépendance (niveau de GIR = Groupe Iso-Ressource 5 ou 6) ne leur permet pas de bénéficier de l’APA. Entre 2006 et 2010, le nombre de bénéficiaires de l’aide ménagère a diminué de 26,7% passant de 247 à 181 bénéficiaires de cette aide. Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du nombre de personnes âgées bénéficiaires de cette aide : Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 41 Evolution du nombre de personnes âgées bénéficiaires de l'aide ménagère de 2006 à 2010 247 240 213 190 2006 2007 2008 2009 181 2010 Source : Direction de l’Autonomie De même les dépenses d’aide ménagère sont passées de 397 832 € en 20085 à 319 360€ en 2010 soit une baisse de 19,7%. Sur la même période, le coût annuel de cette aide par bénéficiaire est passé de 1 867,75 € par bénéficiaire en 2008 à 1 764, 42 € par bénéficiaire en 2010 soit une baisse de 5,5% du coût par bénéficiaire. 2.2.8. Les structures de répit : des places dispersées sur le territoire et insuffisamment développées L’existence de structures de répit tel que les accueils de jours et les structures d’hébergement temporaire sont des éléments essentiels dans l’accompagnement des personnes âgées à domicile et dans l’aide apportée aux aidants. En effet, ces structures permettent de prévenir l’essoufflement des aidants naturels dont le rôle est essentiel dans le bien vieillir de la personne âgée à domicile. Par ailleurs, le séjour des personnes âgées dans ces structures peut leur permettre de faire un premier pas vers l’établissement et favorise la transition entre domicile et établissement. Il convient de noter qu’un appel à projet pour la création d’une plateforme d’accompagnement et de répit des aidants a été lancé en octobre 2011 par l’ARS. 5 Jusqu’en 2007, la comptabilité du Conseil général ne faisait pas la distinction entre aide ménagère versée aux personnes âgées et aide ménagère versée aux personnes en situation de handicap. Par conséquent, l’étude sur les coûts de cette aide ne porte que sur la période 2008-2010 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 42 L’hébergement temporaire : des places dispersées sur l’ensemble du territoire et transformées en places permanentes Entre 2005 et 2010 le nombre de places en hébergement temporaire a augmenté de 30,4% comme le montre le graphique ci-dessous. Source : Direction de l’Autonomie Au 31 décembre 2010, le département de la Somme comptait 73 places d’hébergement temporaire dont 51 habilitées à l’aide sociale. La répartition par territoire de ces places est indiquée dans le tableau ci-dessous : Territoire Abbeville Vimeu Vert Haute Somme Les cinq cantons Montdidier Santerre Ponthieu Marquenterre Région d'Albert Val d'Authie - Val de Nièvre Villers Bocage - Corbie - Boves Vimeu Littoral Département de la Somme Nombre de places en Part des places hébergement habilitées à l'aide temporaire sociale 3 6 15 8 29 4 1 2 5 73 Taux d'équipement (pour 1 000 hab. de plus de 75 ans) 0% 100% 100% 100% 41% 100% 100% 100% 60% 70% 0,7 1,2 4,4 1,3 13,6 1,2 0,3 0,5 1,1 2,0 Source : Direction de l’Autonomie Le tableau ci-dessus met également en avant la dispersion des places sur l’ensemble du territoire. Seul le territoire de Ponthieu Marquenterre et le territoire des cinq cantons possèdent un nombre important de places. Il convient également de noter qu’aucune place en hébergement temporaire n’existe sur le territoire d’Amiens. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 43 Le graphique ci-dessous représente le nombre de places d’hébergement temporaire par établissement. Répartition du nombre de places d'hébergement temporaire par établissement 3 1 1 place 3 2 places 4 3 3 places 4 places 1 5 places 4 6 places 13 places Source : Direction de l’Autonomie Le graphique met en avant le faible nombre de places d’hébergement temporaire que possèdent les établissements. Ainsi, sur les 19 établissements de la Somme possédant des places d’hébergement temporaire, 12 possèdent 3 places d’hébergement ou moins. Les structures ne possédant pas un nombre suffisant de places en hébergement temporaire ont tendance à transformer ces places en places d’hébergement permanent. En effet, les places d’hébergement temporaire ont un coût plus important pour les établissements du fait qu’elles ne sont, par essence, pas nécessairement occupées toute l’année. L’accueil de jour : des places dispersées sur l’ensemble du territoire et un manque de transport freinant son développement. Au 31 décembre 2010, le département de la Somme comptait 135 places d’accueil de jour dont 107 habilitées à l’aide sociale. La répartition par territoire de ces places est indiquée dans le tableau ci-dessous : Territoire Abbeville Vimeu Vert Amiens Haute Somme Les cinq cantons Montdidier Santerre Ponthieu Marquenterre Région d'Albert Val d'Authie - Val de Nièvre Villers Bocage - Corbie - Boves Vimeu Littoral Département de la Somme Part des places Nombre de places en habilitées à l'aide accueil de jour sociale 18 43 10 15 1 13 12 7 5 11 135 0% 77% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 79% Taux d'équipement (pour 1 000 hab. de plus de 75 ans) 4,1 3,8 2,1 4,4 0,2 6,1 3,7 1,9 1,3 2,3 2,8 Source : Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 44 On constate une inégale répartition territoriale des places en accueil de jour. Certains territoires, tel celui du Ponthieu Marquenterre étant bien desservi tandis que d’autres comme celui de Montdidier Santerre étant mal desservi. Le graphique ci-dessous représente l’évolution du nombre de places en accueil de jour de 2005 à 2010 Source : Direction de l’Autonomie Le graphique illustre le développement continu des places en accueil de jour sur le département. Depuis 2004, le nombre de places en accueil de jour a ainsi augmenté de 141%. L’EHPAD d’Acheux en Amiénois possède 4 places d’accueil de nuit. Tout comme l’hébergement temporaire, les places en accueil de jour apparaissent comme disséminées sur l’ensemble du territoire. On note en revanche la concentration de ces places sur Amiens. Le graphique ci-dessous représente le nombre de place d’accueil de jour par établissement. Répartition du nombre de places en accueil de jour par établissement 1 place 1 1 1 2 1 2 places 5 3 places 1 4 places 5 places 5 6 3 6 places 7 places 8 places 15 places 18 places Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 45 On relève ainsi que sur les 26 structures possédant un accueil de jour seulement 6 (soit 23%) d’entre elles possèdent 6 places d’accueil de jour ou plus. Les établissements ne possédant pas suffisamment de places en accueil de jour ne peuvent pas mettre en place de projets dédiés ce qui nuit à la qualité de la prise en charge des personnes âgées accueillies. La circulaire de juillet 2011, qui fixe le seuil minimum pour la mise en place d’un accueil de jour à 6 places quand il est adossé à un établissement ou à 10 places s’il est autonome, devrait permettre d’améliorer la situation. Le saupoudrage des places en accueil de jour constaté ci-dessus pose un problème concernant le développement d’une plateforme d’accompagnement et de répit des aidants. En effet, la CNSA exige que le porteur de projet retenu possède au moins 10 places en accueil de jour autorisé. Par conséquent, seules deux structures sur le département de la Somme seraient actuellement en mesure de postuler. L’occupation des places d’accueil de jour sur le département de la Somme, outre la réticence des aidants à confier leurs proches à ces structures, se heurte également au problème du transport. L’organisation des transports relève des structures d’accueil de jour. L’expérience montre que les accueils de jour, qui, à l’instar de celui de l’EHPAD d’Acheux en Amiénois, disposent de leur propre service de transport pour emmener les personnes âgées jusqu’à l’accueil de jour ont un taux d’occupation satisfaisant. Cependant, les établissements déplorent l’insuffisance de la dotation transport qui leur est accordée (financement Assurance Maladie). Attentes exprimées par les acteurs : Ne plus disséminer les places en hébergement temporaire. Ne plus disséminer les places en accueil de jour et avoir des structures distinctes des établissements pour permettre une prise en charge dédiée des personnes âgées accueillies Développer les solutions de transport pour les personnes âgées souhaitant aller en accueil de jour. 2.2.9. Le logement des personnes âgées : un succès mitigé entre une politique d’adaptation des logements sociaux qui marche bien et des aides à l’adaptation du logement peu probantes Le contexte de l’habitat dans la Somme : La question du bien vieillir à domicile pose également la question du logement et de son adaptation aux besoins de la personne en perte d’autonomie. L’adaptation du logement permet ainsi de diminuer les risques de chutes, de faciliter l’intervention des services d’aide à domicile et de permettre à la personne âgée de rester le plus longtemps possible à son domicile. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 46 Le graphique ci-dessous est issu d’une enquête réalisée par l’INSEE Picardie6 en 2009 et qui s’intéresse aux caractéristiques des logements des personnes âgées picardes : Il apparaît ainsi que 80% des Picards de plus de 60 ans sont propriétaires de leur logement. En revanche, les logements occupés sont très majoritairement des logements anciens construits avant 1974. On relèvera qu’environ 30% des logements occupés par les picards de plus de 60 ans ne disposent pas d’équipements de confort tels le chauffage central, une baignoire ou une douche. L’enquête de l’INSEE vient corroborer le ressenti des acteurs sur le terrain. Ainsi dans les cantons les plus ruraux du département, certains logements sont particulièrement vétustes et ne disposent pas de commodités (toilettes ou douche ou baignoire). Par ailleurs, la CARSAT souhaite développer une offre de logement alternative à l’habitat traditionnel. Cette offre s’adresse aux personnes autonomes dont les conditions de logement ne sont pas satisfaisantes (insalubrité du logement, isolement…). La CARSAT apporte ainsi son soutien par l’intermédiaire de subventions ou de prêts à des initiatives comme la création de béguinages par exemple. Le béguinage est un mode d’habitat groupé proposé aux personnes âgées qui offre une alternative entre le domicile et l’établissement. Les foyers-logement ainsi que les Maisons d’accueil rurales pour personnes âgées de la MSA sont des solutions de logement adaptées aux besoins des personnes âgées. L’offre départementale concernant ce type d’établissement est exposée ci-après. Le Conseil général dans le cadre du plan départemental de l’Habitat mène principalement deux actions en faveur des personnes âgées : la première consiste à encourager les bailleurs sociaux à créer 20% de logements adaptés aux personnes à mobilité réduite, la deuxième consiste au versement d’une aide à l’adaptation du domicile des personnes âgées. 6 IPA n°41 – 2009 4 pages Les personnes âgées dépendantes d'ici 2020 : perspectives et besoins Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 47 Les aides aux bailleurs pour la construction de logement adapté : une pratique développée et acceptée Le Conseil général conditionne le versement des aides aux bailleurs sociaux à la construction ou à l’adaptation de 20% de logements adaptés aux personnes à mobilité réduite. Il convient de remarquer que ces logements ne comprennent pas tous les équipements nécessaires à la prise en charge d’une personne dépendante, ces équipements sont rajoutés par la suite en fonction des besoins du locataire du logement. L’approche adoptée par le Conseil général est en effet de ne pas spécialiser les logements. Le but de sa politique est d’intégrer dans le standard tout ce qui favorise l’occupation par des personnes âgées ou en situation de handicap et qui n’engendre pas de surcoût dans la création des logements. Il s’avère en effet que des éléments qui sont indispensables pour des personnes à mobilité réduite sont des éléments de confort pour des personnes valides. La politique menée par le Conseil général porte ses fruits et les bailleurs ont bien intégré les enjeux et les exigences liées à la construction de 20% de logements adaptés. Le Conseil général possède un droit de réservation sur 5 à 10% de logements adaptés. Ces logements sont attribués prioritairement aux personnes en situation de handicap puis aux personnes âgées. Sur Amiens, la quasi-totalité de ces logements est ainsi attribuée aux personnes en situation de handicap, en revanche dans les zones rurales les personnes âgées se voient souvent attribuer ces logements. L’aide à l’adaptation du domicile des personnes âgées : une aide à recentrer sur les travaux indispensables au maintien à domicile et à développer pour les personnes âgées de moins de 70 ans Une aide spécifique est apportée par le Conseil général, sous condition de ressources, aux personnes âgées de plus de 70 ans, propriétaires de leur logement qui font des travaux nécessaires au maintien à domicile. Cette aide représente 70% du montant hors taxe des travaux et est plafonnée à 1 100€. Cette aide représente en moyenne 150 dossiers par an. Dans ce cadre, le Pact-Adrim est missionné par le Conseil général pour apporter aux personnes âgées un accompagnement technique concernant les travaux à réaliser afin de favoriser leur maintien à domicile. Il va ainsi faire le montage administratif des dossiers de demande de subvention auprès du Conseil général, de l’ANAH et des caisses de retraite. Le Conseil général s’interroge sur le devenir de cette aide. En effet, son efficacité peut être remise en cause pour plusieurs raisons : - Très souvent le versement de l’aide se fait dans des situations d’urgence (par exemple lorsqu’une chaudière tombe en panne) et l’aide ne remplit pas forcément son objectif premier qui est de permettre le maintien à domicile. - Les personnes âgées qui souhaitent bénéficier de cette aide ont souvent décidé de faire des travaux avant de faire la demande de l’aide auprès du Pact-Adrim. Cette aide fait alors plus l’objet d’un effet d’aubaine que d’une réelle aide au maintien à domicile. Par ailleurs les travaux ainsi engagés s’apparentent souvent plus à des travaux de confort qu’à des travaux de maintien à domicile. Des cas ont également été signalés d’entreprises peu scrupuleuses qui incitent les personnes âgées à demander cette aide afin de réaliser certains travaux (pose de volets électriques par exemple). - Le Pact-Adrim n’assiste pas les personnes âgées dans la recherche des entreprises ce qui peut créer des difficultés. Certaines entreprises profitent en effet de la vulnérabilité de certaines personnes âgées pour pratiquer des prix excessifs ou leur vendre des prestations dont elles n’ont pas besoin. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 48 - - L’information concernant cette aide n’est pas suffisamment visible pour les personnes âgées et leurs proches. Le nombre de 150 dossiers par an est très faible au regard du nombre de personnes âgées de plus de 70 ans dans la Somme. Enfin, la barrière d’âge pour bénéficier de ce dispositif, placée à 70 ans, semble trop élevée car plus les personnes vieillissent, moins elles sont prêtes à réaliser des travaux d’aménagement de leur logement. Sur le secteur sud-ouest du département, la Direction Habitat et Urbanisme Durables a mené un travail en collaboration avec les équipes d’évaluation de l’APA. Le bilan de cette opération est à nuancer car très peu de travaux ont pu être réalisés : sur les 40 dossiers déposés seuls 5 ont donné lieu à des travaux. Deux raisons peuvent être évoquées : - Les logements concernés sont trop dégradés pour que des rénovations puissent être faites - Les personnes âgées ou leur proches refusent que des travaux soient faits pour des raisons financières, ou parce que la personne âgée refuse de voir son quotidien bouleversé par la réalisation de travaux. Cette expérience semble néanmoins importante et démontre l’intérêt d’une telle démarche. Interrogés quant à leur sentiment sur leur niveau d’information du dispositif d’aides à l’adaptation du logement, les professionnels de l’évaluation de l’APA estiment à 53 % que leur information sur le sujet est satisfaisante. Attentes exprimées par les acteurs : Recentrer les aides à l’adaptation du logement sur le maintien à domicile et renforcer le contrôle sur la nature des travaux réalisés pour le maintien à domicile Permettre aux personnes âgées de moins de 70 ans de bénéficier de cette aide et revoir les enveloppes financières mobilisables et le type de travaux financés 2.2.10. Les transports : un point faible du dispositif actuel à développer Pour une personne âgée à domicile, l’existence d’une offre de transport accessible et adaptée à ses besoins est un élément important pour favoriser son bien vieillir. En effet, l’existence de moyens de transport adapté permet de rompre l’isolement et favorise le maintien de liens sociaux en permettant à la personne âgée de réaliser de façon autonome des actes de la vie quotidienne. L’offre de transport en direction des personnes âgées dans la Somme apparaît comme un point faible à développer. A ce titre, la mise en place des deux plateformes de mobilité par le Conseil général pourrait améliorer la situation constatée. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 49 Le réseau Trans 80 : un réseau ne prenant que très peu en compte les besoins des personnes âgées. Le réseau Trans 80 est composé de 54 lignes de bus parmi lesquelles 10 lignes de « marchés ». Les 44 autres lignes de bus sont essentiellement des lignes scolaires. Un tarif réduit a été mis en place pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Les lignes de marchés ont des horaires qui permettent aux usagers d’emprunter ces lignes notamment pour faire des achats. Elles sont donc appelées à être utilisées par tous à l’inverse des lignes ayant des horaires scolaires. En 2010, 14 755 tickets pour les plus de 65 ans ont été vendus. Il n’existe cependant pas d’outil permettant de connaître précisément le nombre de personnes âgées empruntant le réseau. Le réseau Trans 80 est actuellement en pleine transformation. Pendant une longue période, aucune communication particulière n’a été faite sur le réseau. C’est ainsi qu’un site Internet n’a été mis en place qu’à partir de 2009. Auparavant la diffusion de l’information se faisait principalement par l’intermédiaire des transporteurs. De même, le Département mène actuellement une campagne de matérialisation des arrêts de bus. En outre, jusqu’en 2005, le réseau était essentiellement orienté en direction des jeunes scolarisés et avait pour objet d’assurer le trajet domicile - lieux d’études. Le Conseil général doit renouveler le marché de transport du réseau Trans 80 en 2012. La passation du nouveau marché sera pour celui-ci l’occasion de revoir l’offre actuelle et d’avoir une offre de transports élargie le matin mais également des départs permettant de faire des allers-retours sur la demi-journée ainsi que des plages de départ élargies le soir. De ce fait, les usagers ne seront plus contraints de se déplacer sur une journée mais pourront se déplacer sur des demi-journées. Le développement d’une telle offre serait susceptible d’être plus en adéquation avec les besoins des personnes âgées. Actuellement, le Conseil général n’a pas d’offre de transport à la demande. Les autres offres de transports à destination des personnes âgées : des offres confidentielles et une attente forte concernant la mise en place des plateformes de mobilité Le Conseil général a lancé une enquête auprès de 31 communautés de communes pour savoir si ces dernières proposaient une offre de transport adapté. Sur les 17 communautés de communes ayant répondu à ce questionnaire seule une possède une offre de transport à la demande et une autre prévoit de développer cette offre. Parmi les 54 services d’aide à domicile ayant répondu aux questionnaires, 5 services déclarent avoir une offre de transport. Le Conseil général envisage également de développer deux plateformes de mobilité, une basée sur l’est du département et l’autre sur l’ouest. La création des plateformes résulte du constat de l’éclatement de l’offre de transport sur le département. Il est ainsi très difficile d’aller d’un point à un autre sur le département. Les plateformes auront pour but de lutter contre l’isolement social des personnes, qu’il s’agisse d’allocataires du RSA ou de personnes âgées. Ce seront des espaces ressources destinés aux usagers et aux professionnels. On y trouvera à la fois une offre de service matérielle et des informations. Les personnes qui seront présentes aideront les usagers à construire leur trajet. Elles apporteront donc un conseil sur l’offre matérielle et financière à disposition des personnes pour réaliser leur trajet. La plateforme sera animée par des jeunes réalisant leur service civil volontaire qui se déplaceraient sur les lieux. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 50 Attentes exprimées par les acteurs : Développer l’offre de transport en direction des personnes âgées. 2.2.11. Synthèse Le nombre de bénéficiaires de l’APA est en constante augmentation dans le département. Les services d’aide à domicile assurent une bonne couverture territoriale. Néanmoins, le nombre important de services, le faible volume d’activité et les difficultés de gestion rencontrées par certains engendrent une qualité de service rendu inégale sur le département. Les services de soins infirmiers à domicile offrent une bonne couverture territoriale. Néanmoins, le nombre de places semble insuffisant au regard de la demande. L’absence de continuité de services le soir et le week-end conduit à des glissements de tâches du soin vers l’aide à domicile. C’est ainsi que les services d’aide à domicile sont amenés les soirs, weekend et jours fériés à réaliser des tâches dévolues en temps normal à des SSIAD. Afin d’accompagner les personnes âgées à domicile, le Département organise le service de la téléassistance incluant une prestation d’assistance psychologique. Le dispositif d’accompagnement apparaît comme efficace. De nombreuses actions de prévention sont portées par les acteurs du champ gérontologique (caisses de retraites, réseau gérontologique Baie de Somme Picardie maritime, France Alzheimer Somme) sur le département. Cependant, l’action du Département orientée jusqu’alors sur la prise en charge des personnes âgées dépendantes, pourrait être développée vers la prévention. L’existence de structures de répit de type hébergement temporaire et accueil de jour permet de prévenir les phénomènes d’essoufflement des aidants et d’améliorer les conditions du maintien à domicile. Cependant, les places en accueil de jour et en hébergement temporaire sont dispersées sur l’ensemble du département ce qui ne permet pas d’avoir des structures avec des projets dédiés et assurant une prise en charge efficace. Par ailleurs, les accueils de jours se heurtent aux réticences des parents à laisser leur proche ainsi qu’aux difficultés d’organisation des transports par les structures elles-mêmes. L’adaptation du logement est essentielle afin de permettre à la personne âgée de vieillir à domicile. Cependant, si le nombre de logements adaptés du parc social progresse, il n’en va pas de même pour le parc privé. L’aide à l’adaptation du logement du Conseil général apparaît ainsi comme inadaptée pour répondre à ces besoins. Enfin, l’offre de transport, élément essentiel pour lutter contre l’isolement des personnes âgées, apparaît comme l’un des points faibles du dispositif actuel. En effet, le réseau Trans 80 ne prend pas en compte les besoins des personnes âgées. Il n’y a que très peu d’offres de transport adapté sur le département. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 51 2.3. En famille d’accueil 2.3.1. Le fonctionnement de l’accueil familial : une gestion satisfaisante déléguée à des services L’accueil familial est un dispositif qui permet d’offrir à la personne âgée une solution d’hébergement intermédiaire entre le domicile et l’établissement. Elle permet ainsi à la personne âgée de se retrouver dans un milieu plus sécurisant que son domicile tout en restant dans un cadre familial. Les accueillants familiaux sont agréés par le Conseil général. Celui-ci délivre des agréments mixtes pour personnes âgées et personnes handicapées. Les agréments sont délivrés pour accueillir de 1 à 3 personnes au maximum. Le service accueil familial oriente ensuite les personnes demandeuses en fonction de leurs besoins et des affinités de la famille d’accueil. Le double agrément permet aux familles d’accueil d’offrir une solution de prise en charge intéressante pour les personnes en situation de handicap vieillissantes qui peuvent éventuellement rester dans la famille qui les accueille une fois passée la barrière d’âge des 60 ans. L’accueil familial dans la Somme est géré par l’intermédiaire de 7 services médico-sociaux, dénommés tiers régulateurs (décret du 03.08.2010), qui assurent le suivi des familles d’accueil et des personnes accueillies. Les relations entre le Conseil général et ces services sont gérées par une convention financière. Les services jouent un rôle de mandataire pour les familles d’accueil. Ils font l’avance du salaire des familles d’accueil tous les mois, puis se chargent de récupérer les rémunérations auprès du Conseil général. Ce mode de fonctionnement a pour avantage d’assurer un salaire régulier aux accueillants familiaux. En revanche, les conventions financières liant le Conseil général avec ces organismes doivent faire l’objet d’une nouvelle formalisation juridique. Ainsi le Conseil général a actuellement une visibilité insuffisante sur l’activité de ces organismes particulièrement en termes de gestion. 2.3.2. Un nombre de places en augmentation et une offre moins importante de familles à l’est et au nord-ouest du département En 2011, le département comptait 211 familles d’accueil agréées pour personnes âgées et personnes handicapées. Parmi celles-ci, 108 places sont réservées pour des personnes âgées et 85 personnes âgées étaient effectivement accueillies en 2011, soit environ 26% de l’ensemble des personnes accueillies en accueil familial. Ce nombre important de familles d’accueil est une des particularités du département de la Somme. En effet l’accueil familial a été mis en place dans le département dès 1989. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 52 Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du nombre de places en famille d’accueil pour personnes âgées entre 2006 et 2011 : Evolution du nombre de places en famille d'accueil pour les personnes âgées 97 102 90 99 108 75 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : Direction de l’Autonomie Le graphique montre une évolution quasiment constante du nombre de places pour personnes âgées en famille d’accueil (+44% depuis 2006), même si l’accueil pour les personnes en situation de handicap demeure plus développé. Le territoire semble bien couvert par les familles d’accueil ainsi que le montre la carte ci-dessous. On note cependant un manque d’accueillants familiaux à la pointe Nord Ouest du département ainsi qu’à l’Est du département et sur Amiens métropole où la demande est importante. 12 professionnels de l’évaluation de l’APA sur les 16 ayant répondu à cette question dans le cadre du questionnaire jugent le nombre de places ainsi que la répartition des places en accueil familial sur le territoire insatisfaisants. Source : Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 53 2.3.3. Les taux d’occupation en famille d’accueil : un mode d’accueil qui fonctionne bien Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du taux d’occupation des places en direction des personnes âgées en famille d’accueil : Evolution du taux d'occupation en famille pour les personnes âgées 78,7% 75,6% 76,5% 75,8% 69,3% 67,0% 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Source : Direction de l’Autonomie Le taux d’occupation moyen de 2006 à 2011 est de 74,1%. On notera que le taux d’occupation pour 2011 avoisine les 79%. Certaines familles d’accueil possédant des agréments pour 2 ou 3 personnes ne souhaitent prendre en charge qu’une ou deux personnes. Des familles qui ont des agréments pour 3 personnes conservent une de leur place libre afin d’accueillir des personnes âgées en hébergement temporaire. En effet, un système d’accueil temporaire a été mis en place au sein des familles d’accueil. Ce système permet d’accueillir des personnes âgées accueillies dans d’autres familles d’accueil lorsque ces dernières partent en vacances mais également d’accueillir de façon temporaire des personnes âgées venant de leur domicile. Les nouveaux agréments, la cessation d’activité de certains accueillants familiaux, les entrées et les sorties permanentes des personnes du dispositif, contribuent également à faire baisser le taux d’occupation des places en famille d’accueil. Compte tenu de ces éléments, le taux d’occupation en accueil familial démontre que ce mode d’accueil fonctionne bien et répond aux attentes de la population. Ce constat est confirmé par les résultats de l’enquête menée auprès des professionnels de l’évaluation APA qui estiment que l’accueil familial est une alternative de prise en charge satisfaisante voire très satisfaisante. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 54 Le graphique ci-dessous reprend les résultats du questionnaire sur ce point. Avis des équipes d'évaluation de l'APA sur l'accueil familial L'accueil familial représente-t-il une alternative d’accueil 1 9 6 La répartition sur le territoire est-elle 4 12 Le nombre de places est-il 4 12 Très satisfaisant(e) Satisfaisant(e) Insatisfaisant(e) 1 Très insatisfaisant(e) 2.3.4. Une évolution des dépenses d’aide sociale en accueil familial qui correspond à l’évolution du nombre de personnes âgées accueillies Les dépenses versées au titre de l’aide sociale en famille d’accueil sont en hausse constante depuis 2005 ainsi que l’illustre le graphique ci-dessous : Aide sociale en famille d'accueil 400 000,00 350 000,00 300 000,00 250 000,00 200 000,00 150 000,00 100 000,00 50 000,00 0,00 2006 2007 2008 2009 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 2010 2011 Source : Direction de l’Autonomie Page 55 L’évolution des dépenses d’aide sociale est portée par l’augmentation du nombre de personnes âgées accueillies : Nombre de personnes âgées accueillies 78 65 68 2007 2008 85 75 52 2006 2009 2010 2011 Source : Direction de l’Autonomie Suite à la signature d’une convention avec la CNSA en 2009, le budget alloué à la formation des accueillants familiaux est passé de 11 000 à 20 000 € par an ce qui a permis d’améliorer la formation des familles d’accueil. 2.3.5. Des accueillants familiaux plutôt âgés Le graphique ci-dessous représente la répartition des accueillants familiaux. Age moyen des accueillants familiaux 5% 10% moins de 40 ans 39% entre 41 ans et 60 ans 46% entre 61 ans et 75 ans Plus de 75 ans Source : Direction de l’Autonomie 44% des accueillants sont âgés de plus de 60 ans. Parmi ces 44%, 5% des accueillants familiaux sont âgés de plus de 75 ans. Dans ces situations, il s’agit souvent de cas où les personnes sont accueillies depuis très longtemps par la famille d’accueil et des relations intimes se sont tissées entre les accueillants familiaux et la personne accueillie. Il n’est dans ces cas pas possible de séparer les personnes accueillies de leur famille d’accueil et une autre forme de prise en charge paraît dès lors difficilement envisageable. Les textes ne fixent aucune limite d’âge pour exercer le métier d’accueillant familial. Le Conseil général n’attribue pas d’agrément pour les personnes âgées de moins de 25 ans ou de plus de 70 ans. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 56 Attentes exprimées par les acteurs : Structurer les relations financières avec les organismes chargés du suivi des familles d’accueil Poursuivre les actions d’information sur l’accueil familial en direction des travailleurs sociaux. Poursuivre la politique de formation des accueillants familiaux Poursuivre le développement de l’accueil familial comme mode d’hébergement temporaire et de prise en charge des personnes en situation de handicap vieillissantes. 2.3.6. Synthèse Le département de la Somme se caractérise par une tradition importante d’accueil familial même si celui-ci s’adresse en priorité aux personnes en situation de handicap plutôt qu’aux personnes âgées. Le nombre de places pour personnes âgées en accueil familial a augmenté de façon régulière depuis 2006. Le double agrément personnes âgées/personnes en situation de handicap offre une alternative de prise en charge intéressante pour les personnes en situation de handicap vieillissantes. Le Département a confié la gestion de l’accueil familial à 7 services médico-sociaux. Les relations financières entre le Département et ces organismes doivent être davantage formalisées mais cette modalité de gestion est satisfaisante. Par ailleurs, si l’accueil au sein des familles est globalement de qualité, la formation des aidants familiaux reste à développer. Enfin, la moyenne d’âge des accueillants familiaux est élevée, il y a un donc une vigilance à avoir sur ce point. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 57 2.4. En établissement La prise en charge en établissement revêt des réalités différentes tant en termes de taille de structures, que du type de gestionnaire ou encore du niveau de médicalisation. La Somme bénéficie d’un taux d’équipement satisfaisant et de listes d’attente de places en établissement très faibles. En revanche, les établissements se heurtent au défi de l’augmentation du niveau de dépendance des personnes accueillies, à l’augmentation du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés ainsi qu’à la difficulté à recruter, à former et à retenir des professionnels pour accompagner les personnes âgées au sein de ces structures. 2.4.1. Une augmentation du nombre de places installées en établissement entre 2004 et 2010 Le taux d’équipement en lits médicalisés est calculé en rapportant le nombre de places en EHPAD et en USLD pour 1000 habitants du département âgés de 75 ans et plus. Taux d'équipement en lits médicalisés 96,9 101,3 101,7 103,6 105,4 106,1 112,9 82,9 70,6 Source : STATISS 2010 Le département de la Somme se situe légèrement au-dessus de la moyenne nationale (101,3‰) et de la moyenne de l’échantillon (95,3‰). Les taux d’équipement très bas du département du Pas-de-Calais et du Nord baissent la moyenne de l’échantillon. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 58 Au 31 décembre 2010, le taux d’équipement en places d’hébergement permanent est de 120,4 pour 1000 personnes âgées de plus de 75 ans : Abbeville Vimeu Vert Nombre de places en hébergement permanent (USLD, EHPAD, FL, MARPA, PUV) 518 Amiens 1292 78,9% 114,2 Haute Somme 630 82,9% 129,8 Les cinq cantons 392 94,9% 116,0 Montdidier Santerre 671 75,0% 112,6 Ponthieu Marquenterre 595 84,9% 278,3 Région d'Albert 282 80,5% 87,7 Val d'Authie - Val de Nièvre Villers Bocage - Corbie Boves Vimeu Littoral 315 93,7% 84,3 546 100,0% 146,9 478 100,6 Département de la Somme 5719 79,9% 85,3% Part des places habilitées à l'aide sociale Taux d'équipement (pour 1 000 hab. de plus de 75 ans) 97,7% 117,3 120,4 Source : Direction de l’Autonomie Le tableau ci-dessus met en lumière l’inégale répartition des places. Le territoire du Ponthieu Marquenterre apparaît ainsi comme étant particulièrement bien doté, alors que des territoires comme Val d’Authie-Val de Nièvre ou la Région d’Albert sont moins bien équipés. Le tableau ci-dessous représente la répartition par territoire des places en EHPAD et confirme le constat précédent. Les places en EHPAD Nombre de places en hébergement permanent Part des places habilitées à l'aide sociale Taux d'équipement (pour 1 000 hab. de plus de 75 ans) Abbeville Vimeu Vert 436 100,0% 98,7 Amiens 1077 77,0% 95,2 Haute Somme 546 84,6% 112,5 Les cinq cantons 354 100,0% 104,7 Montdidier Santerre 542 78,0% 91,0 Ponthieu Marquenterre 540 88,0% 252,6 Région d'Albert 262 86,6% 81,4 Val d'Authie - Val de Nièvre Villers Bocage - Corbie Boves Vimeu Littoral 260 100,0% 69,6 516 100,0% 138,8 368 85,3% 77,4 Département de la Somme 4901 87,7% 103,2 Source : Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 59 Le graphique ci-dessous représente l’évolution du nombre de places en EHPAD de 2004 à 2010 : Source : Direction de l’Autonomie Le nombre de places en EHPAD est en évolution constante depuis 2004. Ainsi, entre 2004 et 2010, le nombre de places a cru de 5,3%. Le tableau ci-dessous représente la répartition par territoire ainsi que le taux d’équipement des places en USLD : Les places en USLD Nombre de places en hébergement permanent en USLD Part des places habilitées à l'aide sociale Taux d'équipement (pour 1 000 hab. de plus de 75 ans) Abbeville Vimeu Vert 0 0 0,0 Amiens 190 100% 16,8 Haute Somme 60 100% 12,4 Les cinq cantons 0 0 0,0 Montdidier Santerre 65 100% 10,9 Ponthieu Marquenterre 30 100% 14,0 Région d'Albert 0 0 0,0 Val d'Authie - Val de Nièvre Villers Bocage - Corbie Boves Vimeu Littoral 35 100% 9,4 30 100% 8,1 68 100% 14,3 Département de la Somme 478 100% 10,07 Source : Direction de l’Autonomie On observe que tous les territoires ne sont pas également équipés en USLD. Toutes les places en USLD sont habilitées à l’aide sociale. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 60 Le tableau ci-dessous représente la répartition par territoire des places en foyers logement : Les places en foyers logement Nombre de places Part de places habilitées à l'aide sociale Taux d'équipement (pour 1 000 hab. de plus de 75 ans) Abbeville Vimeu Vert 70 100% 15,8 Amiens 25 0% 2,2 Haute Somme 0 0% 0,0 Les cinq cantons 18 100% 5,3 Montdidier Santerre 44 34% 7,4 Ponthieu Marquenterre 0 0% 0,0 Région d'Albert 0 0% 0,0 Val d'Authie - Val de Nièvre Villers Bocage - Corbie Boves Vimeu Littoral 0 0% 0,0 0 0% 0,0 42 8,8 Département de la Somme 199 0% 52% 4,19 Source : Direction de l’Autonomie Seuls 5 territoires disposent de foyers logement. Par ailleurs, on relèvera qu’Amiens ne compte qu’un seul foyer logement de 25 places ce qui paraît peu au regard de la population vivant sur le bassin de vie amiénois. Le tableau ci-dessous représente la répartition par territoire des places en petites unités de vie et en Maison d’Accueil Rural pour Personnes Agées (MARPA) : Nombre de places en hébergement permanent en PUV Nombre de places en MARPA Abbeville Vimeu Vert 12 24 (non installées) Amiens 0 0 Haute Somme 0 24 Les cinq cantons 0 20 Montdidier Santerre 0 20 Ponthieu Marquenterre 5 20 Région d'Albert 0 20 Val d'Authie - Val de Nièvre 0 20 Villers Bocage - Corbie Boves 0 0 Vimeu Littoral 0 0 Département de la Somme 17 124 + 24 non installées Source : Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 61 Les places en PUV et en MARPA ne sont pas habilitées à l’aide sociale. 24 places sont autorisées pour l’ouverture d’une MARPA à Feuquières en Vimeu. Ces places ne sont pas encore installées. La dernière MARPA à avoir été ouverte est celle de Matigny, cette dernière compte 24 places. Ce tableau fait apparaître une bonne répartition territoriale des MARPA. Le département compte seulement deux petites unités de vie (PUV), une située sur Abbeville et une autre située à Argoule. Le nombre de places en hébergement permanent de ces structures est faible. La PUV d’Abbeville possède également 3 places en hébergement temporaire et 18 places en accueil de jour tandis que la PUV d’Argoule compte 13 places en hébergement permanent. 2.4.2. Un taux d’occupation élevé dans les établissements de la Somme Les comptes administratifs 2010 indiquent un taux d’occupation de 97% en EHPAD. Le taux d’occupation moyen communiqué par les responsables d’établissement ayant répondu au questionnaire était de 93,1% (taux communiqué par 30 établissements répondants tout type de structures confondu). Il apparaît que les foyers logement qui offrent des services (entretien du linge, restauration, logistique des médicaments, actions d’animations …) connaissent un meilleur taux d’occupation que ceux n’offrant que peu de services à leurs résidents. Interrogés sur le sujet, 68,75% des établissements (sur 32 ayant répondu à cette question) déclarent posséder une liste d’attente. Au 1er septembre 2011, le nombre moyen de personnes inscrites sur ces listes d’attente était de 6,7. Cependant, ces listes d’attente ne sont pas fiables, une personne âgée en recherche d’un établissement peut ainsi être inscrite dans plusieurs établissements. Rien ne permet donc d’affirmer qu’une personne inscrite sur la liste d’attente d’un établissement soit toujours en recherche d’une solution d’hébergement. Ainsi, cette donnée vient confirmer la sensation exprimée par les principaux acteurs dans le cadre des entretiens réalisés signalant qu’il n’y avait quasiment plus aujourd'hui de liste d’attente pour entrer en établissement. Pour autant, les personnes âgées (ou leurs familles) rencontrent des difficultés lors de leurs démarches de recherche de places en établissement. C’est ainsi que pour s’inscrire, ces dernières doivent retirer, remplir et déposer un dossier dans tous les établissements qui les intéressent. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 62 2.4.3. Des personnes âgées accueillies de plus en plus dépendantes Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du GIR moyen pondéré sur la période 2005-2010 des personnes bénéficiant de l’APA en établissement en EHPAD en fonction des différents modes de gestion de ces établissements. Il convient de remarquer que les données ne sont pas disponibles pour toutes les années d’où une donnée manquante sur le graphique. Evolution du GIR Moyen Pondéré (GMP) par type d'établissement de 2005 à 2011 800 700 600 500 400 300 200 100 0 2005 606 2006 642,44 hospitaliers 540,09 Privés habilités 555,06 Privés non habilités 579,29 613,08 Publics autonomes 2007 651,32 2008 672,16 2009 674,01 2010 680,28 2011 683,5 575,26 584,5 627,54 636,22 696,27 707,13 550,92 582,55 585,01 544,46 633,57 627,84 658,81 547,27 691,39 708,66 Source : Direction de l’Autonomie A la lecture du graphique, on relève une montée progressive du GMP dans l’ensemble des établissements. Ainsi, en 2005, le GMP moyen de l’ensemble des établissements était de 570,11 contre 681,78 en 2011 soit une augmentation de 19,6% sur 6 ans. L’augmentation du GMP est particulièrement marquée dans les établissements publics hospitaliers qui étaient les établissements possédant en 2005 le GMP le moins élevé et qui se retrouvent désormais parmi les établissements ayant le GMP le plus élevé (+ 31% en 6 ans). Le tableau ci-dessous représente l’évolution sur la période 2005 – 2011 du GMP selon les différents types d’établissement : Evolution 2005 - 2011 Publics autonomes 12,8% hospitaliers 30,9% Privés habilités 13,1% Privés non habilités USLD 22,3% 3,4% Source : Direction de l’Autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 63 Le graphique ci-dessous représente l’évolution du GMP pour les unités de soins longue durée (USLD) : Evolution du GMP en USLD de 2005 à 2011 912,66 847,71 2005 847,3 2006 880,4 863,3 876,88 847,27 2007 2008 2009 2010 2011 Source : Direction de l’Autonomie Le niveau du GMP en USLD est également en progression constante avec un pic en 2009. 2.4.4. Les personnes âgées en établissement : une population féminine, de plus en plus âgée, dépendante et désorientée Les résidents en établissement : une population féminine âgée de plus de 80 ans, originaire de la Somme Les personnes âgées en établissement sont essentiellement des femmes. Ainsi, parmi la population des 32 établissements ayant répondu au questionnaire, les trois quart des résidents (74%) étaient des résidentes. Les octogénaires et les nonagénaires sont les principaux représentés en établissement (plus de 71% des résidents) : Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 64 Les personnes âgées en établissement sont originaires dans une très large majorité du département de la Somme (80% des résidents en établissement). On constate que parmi les personnes prises en charge en établissement il n’y a que très peu de représentants de catégories socioprofessionnelles supérieures (cadres, professions intellectuelles, professions intermédiaires). Les anciens employés, ouvriers et agriculteurs constituent l’essentiel des publics accueillis ainsi que les personnes sans activité professionnelle. La durée moyenne de séjour des résidents dans les établissements répondant était de 39 mois soit une durée moyenne de 3 ans et 4 mois. Les responsables d’établissement constatent que cette durée est en constante diminution. L’augmentation du GMP précédemment observée traduit une augmentation du niveau de dépendance des personnes âgées en établissement. Ce constat est renforcé par les résultats de l’analyse des questionnaires adressés aux établissements. C’est ainsi qu’avant d’entrer en établissement, 45% des résidents étaient hospitalisés, 33% étaient à leur domicile personnel et 11,7% dans leur famille. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 65 La perte d’autonomie ainsi que les problèmes de santé apparaissent comme les principales raisons de l’entrée en établissement : Les évolutions constatées par les professionnels : des résidents plus âgés, plus dépendants, qui restent moins longtemps et qui sont plus souvent atteints de maladie neuro-dégénérative. Les responsables d’EHPAD constatent un âge d’entrée en établissement de plus en plus tardif ainsi qu’un pourcentage croissant de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Les problématiques spécifiques posées par la prise en charge des personnes désorientées sont abordées ci-après. Cette évolution du public de plus en plus âgé et désorienté interpelle les responsables d’établissement. Ces derniers s’interrogent sur les réponses à adopter afin de permettre une prise en charge adaptée aux besoins des personnes accueillies en développant notamment des petites unités destinées à prendre en charge des publics aux caractéristiques identiques. Les responsables de MARPA et de foyers logement dressent également des constats similaires aux EHPAD. Ces derniers sont de plus en plus contraints de réorienter, du fait de leur niveau de dépendance élevé, les personnes qui souhaitent entrer dans les établissements vers des structures plus médicalisées telles les EHPAD voire même vers l’hôpital. Les responsables de MARPA constatent une diminution du temps moyen de séjour de leurs résidents, ces derniers restent en moyenne 4 ans en MARPA contre 7 ans précédemment. Ils constatent aussi une augmentation du niveau de dépendance des résidents : si les personnes en GIR 5 et 6 restent majoritaires, la part de personnes en GIR 3 et 4 progresse. Les responsables de MARPA observent également une augmentation du nombre de personnes désorientées. Les responsables de foyers logement dressent un constat identique à celui des MARPA. Ces derniers ont de plus en plus de personnes présentant les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. Lorsque la maladie se développe, ils sont contraints d’orienter vers les EHPAD. De même, ils essayent d’orienter leurs résidents en EHPAD si possible avant qu’ils n’atteignent un niveau de dépendance équivalent à GIR 2. Les responsables de foyers logement constatent également l’arrivée de personnes âgées atteintes de troubles psychiatriques légers, troubles qui se sont développés par exemple à l’issue d’un deuil difficile, ou de personnes qui étaient auparavant en appartement thérapeutique. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 66 2.4.5. Ratios de personnel en établissement : un taux d’encadrement insatisfaisant Les responsables d’établissement rencontrés se sont montrés très inquiets du faible taux d’encadrement dans les établissements. Les deux graphiques ci-dessous représentent l’évolution du ratio d’encadrement concernant les sections hébergement et dépendance dans les EHPAD du département entre 2005 et 2011. Evolution du ratio d'encadrement (section hébergement) des EHPAD et USLD du département de 2005 à 2011 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 Publics autonomes 2005 0,29 2006 0,25 2007 0,25 2008 0,25 2009 0,26 2010 0,27 2011 0,26 Hospitaliers 0,16 0,18 Privés habilitées 0,26 0,25 0,19 0,2 0,23 0,27 0,26 0,25 0,25 0,25 0,25 0,26 0,17 0,18 0,19 0,24 0,18 0,16 0,19 Privés non habilitées USLD Source : direction de l’autonomie Le Conseil général ne dispose pas des données concernant le taux d’encadrement7 relevant de l’hébergement dans les établissements privés non habilités à l’aide sociale. Le taux d’encadrement est défini comme le nombre d’emplois en équivalent temps plein divisé par le nombre de places en établissement 7 Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 67 Evolution du ratio d'encadrement (section dépendance) des EHPAD et USLD du département de 2005 à 2011 0,18 0,16 0,14 0,12 0,1 0,08 0,06 0,04 0,02 0 Publics autonomes 2005 0,1 Hospitaliers 0,08 0,09 0,09 0,1 0,12 0,14 0,14 0,1 0,11 0,11 0,11 0,11 0,12 0,13 Privés habilitées 2006 0,1 2007 0,11 2008 0,11 2009 0,12 2010 0,12 2011 0,13 Privés non habilitées 0,08 0,09 0,1 0,11 0,1 0,1 0,1 USLD 0,11 0,09 0,09 0,17 0,15 0,1 0,13 Source : Direction de l’Autonomie On constate une très faible augmentation du taux d’encadrement (section hébergement – dépendance) dans tous les établissements (sauf privés non habilités). L’augmentation du taux d’encadrement est essentiellement portée par la section hébergement qui connait la progression la plus importante. Pour autant, dans les questionnaires, les établissements ont déclaré un taux d’encadrement moyen, tout personnel confondu, en EHPAD, de 0,51 Ce taux d’encadrement est inférieur aux orientations nationales (cf. ci-dessous) ainsi qu’à la moyenne nationale du taux d’encadrement constaté à 0,57 au 31 décembre 20078. En effet, si les Plan Vieillissement et Solidarité et Plan Solidarité Grand Age relèvent qu’il faudrait passer d’un ratio de 0,57 par résident à 0,65 tous personnels confondus et qu’en outre, pour les personnes les plus malades, le ratio devrait augmenter à 1 professionnel pour 1 résident, les ratios constatés en moyenne au niveau national sont de 0,38 pour le ratio soins et de 0,57 pour le ratio tous personnels confondus. 2.4.6. La nécessité de développer des solutions de prise en charge adaptées aux besoins des personnes handicapées vieillissantes en établissement. Sur les 32 établissements ayant répondu au questionnaire, 18 déclarent accueillir des personnes dont le handicap est reconnu par la CDAPH soit au total 41 personnes. Parmi ces personnes, on compte notamment 25 personnes en situation de handicap âgées de moins de 60 ans. Ces personnes ont donc bénéficié d’une dérogation pour intégrer ces établissements. Les établissements accueillent également 9 personnes âgées de 61 à 65 ans et reconnues handicapées. 8 Etudes et résultats n°689 de mai 2009, DREES Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 68 La population des personnes en situation de handicap est donc plus jeune que le restant de la population accueillie en établissement. L’accueil de personnes en situation de handicap vieillissantes dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées n’est une solution satisfaisante ni pour la personne en situation de handicap ni pour les personnes âgées si l’établissement n’a pas défini un véritable projet autour de l’accueil de ce public. En effet, ainsi qu’il a été noté, les personnes en situation de handicap ainsi accueillies sont plus jeunes que les autres personnes hébergées dans l’établissement. Leurs besoins et leurs attentes, notamment en termes de projet de vie et d’accompagnement éducatif, sont différents de ceux des personnes âgées. Les MARPA ont de plus en plus de demandes de personnes en situation de handicap souhaitant intégrer leurs structures. Actuellement, un psychiatre et une infirmière psychiatrique passent dans ces structures. 2.4.7. Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou troubles apparentés en établissement : une population en constante augmentation qui pose la question de l’adaptation de l’offre en établissement Les 24 responsables d’établissement ayant répondu à cette question déclarent avoir au sein de leur établissement 608 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (soit 32,27% de la population accueillie dans les 15 EHPAD ayant répondu à cette question) et détectées par une consultation mémoire ainsi que 672 personnes atteintes de troubles cognitifs (soit 39,21% de la population accueillie dans les 15 EHPAD ayant répondu à cette question). Source : Direction de l’Autonomie Les places en unité Alzheimer correspondent à un dispositif soutenu et reconnu par le Conseil général. Fin 2011, le département de la Somme ne compte pas encore de places en UHR ou en PASA. Les responsables d’établissement rencontrés constatent tous une augmentation importante du nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Cette hausse du nombre de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés est confirmée par les projections réalisées à partir de deux études de références : l’étude PAQUID et l’étude Eurodem. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 69 L’étude PAQUID datant de 2003 est une étude épidémiologique du vieillissement fonctionnel et cérébral de la population française. Cette étude a été réalisée sur 5 555 sujets vivant dans les départements du Gers et de la Gironde. Le Professeur JOUANNY, chef du service de médecine gériatrique du CHU d’Amiens, a réalisé des projections pour le département de la Somme à partir de l’étude PAQUID. 2011 France métropolitaine 2015 2020 2025 2030 2050 1 020 000 1 060 000 1 100 000 1 310 000 1 490 000 2 060 000 Picardie 23 600 24 600 25 400 30 000 34 500 47 300 Somme 7 470 7 780 8 040 9 510 10 900 14 900 L’étude PAQUID évalue la prévalence de la maladie d’Alzheimer c'est-à-dire le nombre de personnes atteintes de cette maladie à 72,3% pour les personnes âgées bénéficiaires de l’APA en GIR 1 à 4. La prévalence de cette maladie serait de 71,6% en EHPAD, 20% en foyers logement et 11,8% pour les personnes âgées à domicile. Le Professeur GODEFROY, chef de service neurologie du CHU d’Amiens et coordonnateur du centre mémoire ressource recherche (CMRR) de Picardie a réalisé une autre simulation à partir de l’étude Eurodem couplée à une étude réalisée par les centres mémoire ressource et recherche de Picardie, de Haute Normandie et du Nord Pas-de-Calais. L’étude Eurodem est une étude européenne qui a été réalisée auprès d’un échantillon de 28 768 personnes dans 31 pays européens afin de déterminer les taux de prévalence moyens des cas de démences pour chacun des pays étudiés. D’après ces projections, la prévalence des démences serait de 8 175 personnes sur le département de la Somme. L’incidence des démences serait de 1 817 nouveaux cas par an. Actuellement, sur le Département de la Somme, le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démences serait donc compris entre 7 400 et 8 200 personnes, selon le modèle utilisé. Il s’agit donc de pathologies très fréquentes. La poursuite de la mise en place de dispositifs adaptés à l’accueil des personnes atteintes de ces pathologies en nombre suffisant apparaît donc comme prioritaire. Les établissements ont ainsi développé différentes unités de prises en charge pour adapter le projet de soins de leur structure aux besoins des personnes. L’augmentation du nombre de personnes atteintes de troubles cognitifs pose également la question de la formation des équipes ainsi que des solutions d’accompagnement à développer pour prendre en charge ces équipes. 2.4.8. D’importants efforts réalisés en matière d’aide à l’investissement, de travaux d’humanisation et d’amélioration de l’efficacité énergétique et environnementale Dans le schéma précédent, le Conseil général avait souhaité garantir l’autonomie établissement. Pour ce faire, une politique de soutien à l’investissement avait été mise place dans le but de mettre aux normes les établissements en termes d’hygiène et sécurité ainsi que de réaliser des travaux d’humanisation au sein de ces établissements. De 2005 à 2010, 9 444 095 € ont été consacrés par le Conseil général au versement subventions d’aide à l’investissement aux EHPAD. Sur la même période, l’ARS a versé 13 d’€ pour des travaux du même type. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 en en de de M° Page 70 Le graphique ci-dessous donne le détail de la répartition de ces aides par type d’investissement réalisé. Répartition des aides versées par le Conseil général selon le type d'investissement 568 889 € 6% 308 223 € 3% Mise aux normes en matière d’hygiène et de sécurité 1 854 058 € 20% Humanisation des établissements hospitaliers 6 712 925 € 71% Mise aux normes des EHPAD Autres Source : Direction de l’Autonomie 2.4.9. Une part importante de bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement par rapport aux départements de comparaison Le graphique ci-dessous représente l’évolution du nombre de bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement de 2005 à 2010 : Evolution du nombre de bénéficiaires de l'aide sociale à l'hébergement de 2005 à 2010 1309 1298 1258 1260 1244 1211 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : Direction de l’Autonomie Le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement dans le département de la Somme est globalement stable entre 2005 et 2010. Ainsi, le nombre moyen de bénéficiaires sur cette période s’établit à 1 263 bénéficiaires et est en diminution de 0,8% entre 2005 et 2010. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 71 Le graphique ci-dessous met en évidence le fait que la Somme est le département de l’échantillon qui compte le plus de bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement par rapport aux personnes âgées de plus de 75 ans. Source : Annuaire ANDASS 2011 Les dépenses d’aide sociale à l’hébergement entre 2005 et 2010 connaissent une évolution inégale qui n’est pas corrélée avec l’évolution du nombre de bénéficiaires : Evolution des dépenses d'aide sociale à l'hébergement de 2005 à 2010 14 789 748 € 11 951 810 € 12 546 030 € 11 418 882 € 11 378 014 € 9 736 684 € 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Source : Direction de l’Autonomie Le montant moyen des dépenses d’aide sociale s’établit entre 2005 et 2010 à 11 970 195 € avec un pic constaté en 2007. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 72 2.4.10. Des bénéficiaires de l’APA en établissement en constante augmentation et une augmentation des dépenses maitrisée L’APA en établissement, financée par le Conseil général, permet de prendre en charge une grande partie des coûts liés à la prise en charge de la dépendance en établissement. Le graphique ci-dessous représente l’évolution du nombre de bénéficiaires de l’APA en établissement sur les 5 dernières années : Evolution du nombre de bénéficaires de l'APA en établissement de 2006 à 2010 3510 3805 3644 3824 3000 2006 2007 2008 2009 Source : Direction de l’Autonomie 2010 Le nombre de bénéficiaires de l’APA en établissement est en constate augmentation (+27,5%) depuis 2006. Cependant on constate qu’entre 2009 et 2010, cette augmentation a connu un ralentissement. Le graphique ci-dessous représente la part des bénéficiaires de l’APA en établissement dans les départements de l’échantillon par rapport aux personnes âgées de 75 ans et plus. Part des bénéficiaires de l'APA en établissement par rapport aux personnes âgées de 75 ans et plus 10,6% 7,7% 6,1% 7,8% 8,1% 8,2% 8,4% 6,3% Source : Système d'information statistique sur les bénéficiaires de l'APA de la DREES Comme pour l’APA à domicile, le département de la Somme se situe dans la moyenne haute de l’échantillon. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 73 Le graphique ci-dessous représente la répartition par GIR des bénéficiaires de l’APA en établissement. La Somme est l’un des départements de l’échantillon avec l’Aisne à avoir le taux de dépendance le plus élevé parmi les bénéficiaires de l’APA en établissement. Ainsi les personnes en GIR 1 et 2 représentent en moyenne 59,1% des personnes accueillies dans les départements de l’échantillon contre 61,6% pour le département de la Somme. Répartition des bénéficiaires de l'APA en établissement par niveau de GIR 100,0% 28,4% 24,2% 22,3% 13,6% 16,5% 13,5% 48,0% 47,5% 10,0% 11,8% 80,0% 22,4% 28,0% 16,4% 16,8% 24,9% 13,5% 60,0% 43,9% 40,0% 20,0% 20,2% 38,2% 18,3% 45,3% 46,0% 9,2% 16,3% 0,0% GIR 1 GIR 2 GIR 3 GIR 4 GIR inconnu Source : Système d'information statistique sur les bénéficiaires de l'APA de la DREES Le graphique ci-dessous représente l’évolution des dépenses d’APA en établissement de 2006 à 2011 : Source : Direction de l’Autonomie Les dépenses d’APA en établissement sont en constante augmentation entre 2007 et 2010. Cependant, ces dépenses connaissent une augmentation maitrisée. C’est ainsi que le montant total des dépenses croit moins vite que le nombre de bénéficiaires (+14,7% d’augmentation des dépenses contre +27,5% d’augmentation pour le nombre de bénéficiaires). Par ailleurs, le montant des dépenses par bénéficiaire est en diminution. Il est ainsi passé de 4 778,95 €/bénéficiaire en 2006 à 4 232,37 €/ bénéficiaire en 2010 soit une baisse de 10% du coût par bénéficiaire de l’APA en établissement. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 74 Attentes exprimées par les acteurs : Développer un outil commun de gestion des places disponibles et des personnes en attente Faciliter l’entrée des personnes âgées en établissement en améliorant notamment l’information en direction des personnes âgées et de leurs familles Poursuivre le développement d’une offre d’hébergement diversifiée Favoriser des modes de prise en charge diversifiés (autres que l’EHPAD) pour les personnes en situation de handicap vieillissantes Faire évoluer l’offre existante pour mieux prendre en charge les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés Renforcer la formation des équipes et augmenter le ratio d’encadrement en établissement pour répondre aux besoins des personnes âgées notamment celles présentant des troubles cognitifs Développer des plateformes de services afin de faire le lien entre les services d’aide à domicile, les services de soins infirmiers à domicile et les établissements pour personnes âgées Mutualiser les professionnels entre plusieurs structures (ex. équipe mobile sur 3 ou 4 établissements avec un psychologue, un ergothérapeute, etc.), afin d’optimiser la gestion des ressources humaines au travers du développement des GCSMS 2.4.11. Synthèse Le nombre de places en établissement sur le département de la Somme est en constante augmentation depuis 2005. Le département possède ainsi un taux d’équipement en lits médicalisés légèrement supérieur à la moyenne nationale. Par ailleurs, il a mené une politique de soutien à l’investissement des établissements et d’humanisation des structures hospitalières importante. Même si le taux d’occupation en établissement est élevé et que certains établissements disent posséder des listes d’attente, celles-ci paraissent être faibles et la question de l’équipement en lits médicalisés ne semble plus à ce jour être un axe de développement prioritaire. Par contre, il apparaît aujourd'hui indispensable de s’interroger sur le développement de solutions de prise en charge satisfaisante pour les personnes en situation de handicap vieillissantes. Il convient de s’interroger également sur les taux d’encadrement en établissement qui apparaissent aujourd'hui inférieurs aux taux constatés au niveau national et qui préoccupent fortement les responsables des structures. Les décideurs politiques sont de plus en plus préoccupés par le nombre croissant de personnes qui disent ne pas vouloir être prises en charge en établissement en raison du coût restant à la charge de leurs familles. Or, la Somme figure déjà parmi les départements qui comptent une part importante de bénéficiaires de l’aide sociale à l’hébergement. Une réflexion sur les modalités d’attribution de l’aide sociale définies par le Conseil général devra être conduite dans le cadre de ce schéma. Enfin, la population accueillie en établissement est plus âgée, plus dépendante et plus fréquemment atteinte de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés que par le passé. Il est donc là aussi important de s’intéresser au développement de solutions de prises en charge spécifiques et à l’évolution de la formation à apporter aux professionnels de ces structures. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 75 2.5. La coordination autour des personnes âgées et le travail en réseau : le besoin fortement exprimé d’une instance de coordination La prise en charge d’une personne âgée fait intervenir une multitude d’acteurs : services d’aide à domicile, professionnels de santé, établissements d’hébergement, hôpitaux, CCAS, services sociaux du Département… Dans ces conditions, l’existence d’une coordination efficace entre l’ensemble de ces acteurs est indispensable pour assurer une prise en charge de qualité des personnes âgées ainsi qu’une continuité de prise en charge. Certaines personnes rencontrées regrettent qu’aucune offre ne soit venue remplacée le service proposé par les CLIC par le passé. Pour autant, il convient de remarquer que la couverture du territoire par les CLIC au moment de leur suppression n’était pas satisfaisante. En effet, tout le territoire n’était pas couvert et la qualité de réponse des CLIC aux besoins des usagers était inégale sur le département. Suite à la suppression des CLIC, le schéma précédent prévoyait la mise en place d’une coordination à trois niveaux : - Un niveau stratégique : création d’une instance départementale consultative qui aurait rassemblé l’ensemble des acteurs du secteur (ARS, services d’aide à domicile, établissements…). Cette instance n’existe pas aujourd’hui. - Un niveau territorial : la coordination au niveau territorial devrait se faire au niveau des territoires autonomie. C’est ainsi que le schéma est à l’origine de la création des postes de coordinateur gérontologique. Ces coordinateurs ont été remplacés par les cadres techniques autonomie. - Un niveau local : la coordination aurait eu lieu entre l’ensemble des acteurs. Ces instances n’ont pas été mises en place et cette absence de structures de coordination est déplorée par l’ensemble des acteurs du secteur. Ces derniers relèvent par ailleurs que les cadres techniques autonomie, compte tenu de leurs autres activités et de l’étendue du territoire dont ils ont la charge, ne peuvent pas jouer ce rôle de coordinateur. Exemple de ce manque de coordination et d’information entre acteurs, certaines équipes d’évaluation de l’APA relèvent que des services sociaux d’hôpitaux leur adressent des demandes pour réaliser des évaluations pour l’élaboration de plans d’aide APA en urgence alors que les personnes âgées ont simplement besoin d’une aide ménagère. En revanche, des fiches de liaison dans les cas de sortie d’hospitalisation ont été mises en place entre les hôpitaux et les équipes d’évaluation de l’APA, ces dernières permettent ainsi d’accompagner les sorties d’hospitalisation. Deux expériences de coordination existent néanmoins sur le département de la Somme. Elles sont décrites ci-après. 2.5.1. Le réseau de soins palliatifs Palpi 80 Le réseau de soins palliatifs Palpi 80 a été créé en 2002. La mission de ce réseau est de favoriser le maintien au domicile des personnes en soins palliatifs qui souhaitent rester ou retourner à leur domicile pour y vivre jusqu’à la fin de leur vie ainsi que d’accompagner les personnes en établissement dans leur fin de vie. Ce réseau intervient sur l’intégralité du département de la Somme ainsi que sur 4 cantons de l’Oise. Ce réseau a passé une convention avec : - 262 médecins libéraux - 179 infirmiers libéraux - 24 autres professionnels de santé (Kiné, orthophonistes) - 17 services d’aide à domicile - 18 SSIAD - 31 EHPAD Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 76 Le réseau intervient également en coordination avec les équipes d’évaluation de l’APA dans les cas où une demande d’APA en urgence doit être déposée. Le réseau intervient à la fois à domicile et en établissement. Le réseau souhaite développer l’accompagnement à la fin de vie en établissement. Cependant, l’intervention en établissement nécessite de définir un protocole d’intervention en lien avec l’équipe soignante de l’établissement, ainsi que d’être identifié par les établissements comme une structure de référence. 2.5.2. Le réseau Baie de Somme – Picardie maritime Il s’agit d’un réseau gérontologique localisé sur 7 cantons : Ault, Crécy en Ponthieu, FrivilleEscarbotin, Moyenneville, Nouvion en Ponthieu, Rue et Saint Valery sur Somme ainsi que les communes limitrophes à ces cantons. Les actions de ce réseau sont diverses : - Coordination du maintien à domicile. - Organisation d’actions de soutien d’aide aux aidants (atelier d’art thérapie une fois par semaine, spectacle en direction des aidants, actions en collaboration avec France Alzheimer Somme) - Participation aux évènements de la Semaine bleue - Organisation de réunions pluridisciplinaires pour l’élaboration d’un plan d’aide, de visites de suivi trimestrielle et d’une réunion d’évaluation annuelle. - Mise en évidence des besoins sociaux des personnes âgées non couverts - Assistance aux personnes âgées dans leurs démarches administratives - Organisation d’actions de formation en direction des aidants à domicile - Gestion des sorties d’hospitalisation des personnes suivies par le réseau. Au 31 décembre 2010, la file active du réseau était de 204 personnes contre 142 en 2009 soit une augmentation de 43,6%. Plus de la moitié des personnes qui lui ont été adressées l’ont été par les professionnels de santé, le réseau est donc bien identifié et accepté par les professionnels de santé. Les services sociaux ainsi que les familles des personnes âgées sollicitent également l’intervention du réseau. Par ailleurs, le réseau constate une augmentation progressive du degré d’autonomie des personnes entrant dans sa file active ainsi qu’une diminution sensible du GMP. Cette diminution est liée à l’entrée de plus en plus tôt de personnes en GIR 4 dans une logique de prévention de la perte d’autonomie. Par ailleurs, le Conseil général souhaite conclure une convention avec le réseau gérontologique afin de faciliter la circulation d’information et d’éviter d’intervenir en doublon avec les équipes de l’APA. Le réseau gérontologique, apparaît comme l’un des points forts du dispositif de prise en charge des personnes âgées sur l’ouest du département. Le développement d’autres structures de ce type sur le département pourrait être envisagé pour améliorer la prise en charge des personnes âgées. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 77 Attentes exprimées par les acteurs : Installer une structure de coordination et d’information et/ou renforcer les missions de coordination des territoires autonomie Développer les plateformes de services pour assurer une complémentarité des prises en charge entre les différents types de SAAD et également les coopérations entre SAAD et EHPAD Développer des filières gériatriques de soins et/ou des réseaux gérontologiques Favoriser la création de GCSMS groupant l’ensemble des acteurs du secteur Finaliser la convention de partenariat entre le Conseil général et le réseau gérontologique 2.5.3. Synthèse L’absence de structures de coordination sur le territoire constitue l’un des points à améliorer de la prise en charge des personnes âgées sur le département. Cette absence fait suite à la suppression des CLIC dont les missions de coordination n’ont pu être reprises que partiellement par les cadres techniques autonomie. Il convient cependant de relever que la couverture du territoire par les CLIC était incomplète et que la qualité de réponse offerte était inégale sur le territoire. On relève également un développement insuffisant des réseaux sur le territoire. Le département ne possède qu’un seul réseau gérontologique, le réseau Baie de Somme Picardie Maritime qui couvre uniquement la façade littorale du département. Le réseau de soins palliatifs couvre quant à lui l’intégralité du département mais propose un accompagnement bien spécifique. Le développement de filières, de réseaux, d’espaces de coordination constitue donc l’une des attentes majeures des acteurs engagés au service des personnes âgées sur le département. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 78 Conclusion La Somme, département à dominante rurale structuré par le bassin de vie amiénois et marqué par un niveau de pauvreté important de sa population, va devoir faire face, à l’instar des autres départements de comparaison, au vieillissement de sa population. Par rapport au schéma précédent, des efforts ont été faits par le Département afin de structurer l’offre des services d’aide à domicile jusqu’à présent très émiettée. La mutualisation de ces services est nécessaire à leur survie ainsi qu’à l’amélioration de la qualité du service rendu, cette démarche reste à poursuivre. Par ailleurs, l’offre de téléassistance incluant une prestation d’assistance psychologique apparaît comme une initiative intéressante à développer. Cependant, les problèmes de coordination avec les SSIAD, ainsi que le saupoudrage des places en structure de répit sur le territoire sont autant de points à améliorer pour assurer un maintien à domicile de qualité. Par ailleurs, l’offre de transport en direction des personnes âgées ainsi que les aides à l’adaptation du logement apparaissent comme encore insuffisantes ou pas suffisamment adaptées aux besoins des personnes âgées. Le nombre important de places en famille d’accueil constitue une force du département, même si cette offre demeure faible pour les personnes âgées et qu’il faut porter une attention au vieillissement des accueillants familiaux. Par ailleurs, un effort important en termes d’ouverture de places en établissements a été réalisé depuis le précédent schéma. De même, les autorités de tarification ont investi des sommes importantes dans l’amélioration des établissements et l’humanisation des structures hospitalières. Cependant, les établissements se heurtent aujourd’hui à la montée en âge et en dépendance de leurs résidents tandis que leur ratio d’encadrement n’évolue pas en conséquence. L’insuffisance du ratio d’encadrement est d’autant plus importante que le nombre de personnes désorientées augmente. L’augmentation du nombre de personnes atteintes de ce type de troubles pose également la question du développement de nouvelles formes de prise en charge adaptées. Enfin, un travail sur la coordination des intervenants (à domicile, en établissement et dans le secteur sanitaire) et la mise en place de nouveaux lieux de coordination correspondent à une attente forte des acteurs. Il conviendra de proposer de nouvelles solutions dans le cadre du schéma 2012-2016. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 79 II. Les orientations du schéma départemental en faveur des personnes âgées Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 80 Introduction L’évaluation du schéma gérontologique 2007/2011, ainsi que l’élaboration de l’état des lieux du dispositif actuel ont permis de déterminer les axes de travail du prochain schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016. Quatre thématiques ont fait l’objet de travaux de réflexion en partenariat avec les acteurs du dispositif : - Information, coordination et travail en réseau - Repenser et construire les conditions d’un maintien à domicile de qualité - Adaptation de l’accueil en établissement : innovations, expérimentations pour répondre aux besoins spécifiques - Amélioration de l’accessibilité des actions et dispositifs en faveur des personnes âgées A l’issue des groupes de travail, réunis les 26 et 27 janvier 2012, des fiches actions ont été proposées aux instances de pilotage. La richesse des propositions a nécessité un travail de synthèse et de validation mené dans le cadre d’une concertation avec les différents partenaires. La synthèse en est présentée ci-après. 1. Information, coordination et travail en réseau Le Département, chef de file de l’action gérontologique, entend au travers du schéma en faveur des personnes âgées, développer son ancrage territorial. Ainsi, les territoires autonomie, au nombre de 4 aujourd’hui, seront développés, permettant d’apporter une meilleure réponse de proximité. Rendre l’information accessible, amplifier le travail en réseau et la coordination des acteurs, partager une culture commune autour du parcours de vie de la personne âgée, tels seront les objectifs poursuivis. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 81 1.1. Fiche action : Information Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : Les personnes âgées et leurs familles en quête d’information s’adressent aux mairies, aux services d’aide à domicile, aux centres autonomie…. Pour autant poser la question de l’information permet de s’interroger tant sur les relais d’information que sur le niveau d’information que ces relais doivent être en mesure de diffuser. Publics visés : Les personnes âgées et leurs familles, les professionnels Objectif général : Améliorer le recueil et la diffusion de l’information Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Identifier les relais de l’information dans le but d’orienter Objectif 2 : Vérifier la pertinence des supports utilisés pour atteindre l’objectif Objectif 3 : Faire évoluer le nombre de territoires autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 82 ACTIONS Organiser des réunions de travail avec les professionnels de proximité de territoire et les acteurs partenaires sur les territoires pour : - Identifier les différents niveaux de l’information - Mettre en cohérence les territoires de l’information Action 1 - Repérer les initiatives existantes d’information) et les mobiliser (supports d’information, relais - Identifier les sources d’information et les circuits de diffusion - Identifier les lieux d’information et les renforcer - Clarifier les rôles des différents intervenants en matière d’information - Développer le travail en réseau Mettre en place un système territorialisé d’information à destination des professionnels et des usagers en s’appuyant sur les relais d’information de proximité et sur des temps forts (exemple : semaine bleue…) Identifier la ou les périodicités de diffusion des informations Veiller à mettre à jour les supports d’information sur les dispositifs existants Assurer la diffusion des outils d’information auprès de l’ensemble des relais de proximité sur leur territoire de compétence Action 2 Développer l’information sur des thématiques ciblées : aide aux aidants, actions de prévention, transport, logement… Se doter d’un dispositif de partage de l’information, afin d’améliorer l’information délivrée aux professionnels et à la population : mise en place d’un numéro unique d’appel. Améliorer l’identification des lieux d’information Diversifier les points d’information (mairie et CCAS par exemple, Vivre en Somme) et les vecteurs de l’information (presse locale, médias….) Envisager la création d’un portail internet avec 2 volets (particuliers, professionnels) Résultats attendus : Permettre de diminuer et de simplifier le nombre de démarches entreprises dans la recherche d’informations Renforcer la communication de l’information Améliorer l’efficience des dispositifs Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 83 Indicateurs d’évaluation : - Suivi de l’effectivité de l’actualisation des données - Taux de fréquentation des lieux d’information - Satisfaction des usagers et des professionnels Pilotes : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires) Partenaires associés : Association des maires de la Somme, CCAS, ARS, réseau gérontologique, MSA, CARSAT, SAAD, professionnels de santé, EHPAD… Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 84 1.2. Fiche action : Coordination Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : La prise en charge d’une personne âgée fait intervenir une multitude d’acteurs. L’existence d’une coordination efficace entre l’ensemble de ces acteurs est indispensable pour assurer une prise en charge de qualité et sans ruptures. La complexité et l’évolution de la situation des personnes âgées renforcent la nécessité d’intervenir dans un cadre coordonné et formalisé. Publics visés : Les personnes âgées et leurs familles, les professionnels Objectif général : Soutenir et harmoniser les interventions auprès de la personne âgée au travers d’une organisation ou d’un cadre coordonné et formalisé. Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Concevoir des outils de coordination garantissant le bon accompagnement des parcours de vie de la personne et favorisant la bientraitance Objectif 2 : Favoriser les conditions d’une coordination répondant à l’ensemble des besoins sur un territoire et assurer une équité et une couverture territoriales Objectif 3 : Reconnaître les évaluations, les outils et les compétences des différents intervenants Objectif 4 : Identifier les personnes ressources pour une coordination de proximité Objectif 5 : Faire évoluer le nombre de territoires autonomie Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 85 ACTIONS Organiser des réunions de travail avec les professionnels de proximité de territoire et les acteurs partenaires sur les territoires pour : - Identifier les différents niveaux de coordination - Mettre en cohérence les territoires d’intervention de la coordination par une réflexion et une proposition concrète sur le découpage des territoires autonomie et leur développement Action 1 - Respecter une démarche de territoire tout en proposant une modélisation sur la base d’un cahier des charges accessible à tous - Identifier les différents types de réponse à mobiliser sur un territoire par rapport aux problématiques soulevées - Repérer les initiatives déjà existantes en allant au delà des implications personnelles, ainsi que les outils existants - Clarifier le rôle des différents intervenants en matière de coordination gérontologique dans le département (missions, échanges d’informations, répartition formalisée des tâches) - Développer le travail en réseau Résultats attendus : Eviter la discontinuité des parcours Eviter les doublons d’évaluation et de prise en charge Simplifier la réponse en rendant efficiente la coordination et en fluidifiant les réponses Rapprocher la réponse de l’usager Renforcer la territorialisation Indicateurs d’évaluation : - Nombre de situations traitées (bilan d’activité) - Nombre d’actions réalisées - Délai de réponse - Niveau de satisfaction de la réponse apportée (questionnaire de satisfaction) Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires) Partenaires associés : ARS, réseau gérontologique, MSA, CARSAT, établissements, professionnels de santé, CCAS, SAAD… Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 86 1.3. Fiche action : Notion de parcours de vie Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : La notion de parcours de vie des personnes âgées a mis en évidence différentes situations de vieillesse et différentes trajectoires de vieillissement. Tous les individus ne suivent pas la même route, tous ceux qui s’engagent sur une trajectoire donnée ne la parcourent pas de la même manière ni au même rythme. Cette trajectoire dépend des évènements ponctuant ce parcours, ainsi que de la capacité des individus à s’adapter à ces changements (cf. La santé de l’homme, Inpes-santé) Publics visés : Les personnes âgées et leurs familles, les professionnels du sanitaire et du médico-social Objectif général : Accompagner les personnes âgées dans leur parcours de vie pour anticiper les points de rupture et éviter les écueils majeurs Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Identifier les grandes problématiques et les réponses à organiser Objectif 2 : Identifier les aidants et les accompagner vers les formules de répit Objectif 3 : Anticiper les points de rupture en diffusant de l’information Objectif 4 : Renforcer les instances de travail entre les institutions pour faciliter les articulations entre le sanitaire et le médico-social Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 87 ACTIONS Faire émerger et formaliser la notion de parcours de vie au travers du travail en réseau (formation, formation-action) Action 1 Adapter et faire évoluer les dispositifs afin de rendre la personne âgée actrice de son parcours de vie (bilan de santé, réunions d’information sur la retraite …) Favoriser un parcours de vie respectant le projet de vie de la personne âgée et le rôle de la famille Améliorer la détection précoce de la fragilité et les réponses à apporter à l’aide d’outils simples à mettre en œuvre et en identifiant les acteurs concernés Action 2 Organiser la fluidité du parcours de vie des personnes âgées au sein d’un dispositif structuré par territoire (préservation des droits, capacité de choix, consentement, risque choisi…) Aider la personne âgée à trouver des stratégies d’adaptation visant à préserver et à améliorer la qualité des dernières années de vie. Résultats attendus : Retarder la perte d’autonomie Favoriser le bien vieillir Augmenter le nombre de personnes âgées ayant anticipé la perte d’autonomie et/ou les effets physiologiques du vieillissement Co-construire entre le sanitaire et le médico-social par exemple en améliorant l’accès à la consultation d’évaluation gérontologique standardisée Eviter les ruptures de parcours Indicateurs d’évaluation : - Augmentation du nombre d’évaluation gérontologique - Diminution du nombre de situation de retour à domicile mal préparées en sortie d’hospitalisation (public et privé) Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires) - ARS Partenaires associés : hôpitaux et cliniques, acteurs de la prévention, caisses de retraite, associations autour du deuil, SAAD, EHPAD Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 88 1.4. Fiche action : Les outils Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : Les établissements dans le département de la Somme semblent posséder des listes d’attente très faibles avec un nombre moyen de personnes inscrites de 6,7. Pour autant les personnes âgées rencontrent des difficultés lors de leurs démarches car pour s’inscrire, elles doivent retirer, remplir et déposer un dossier dans tous les établissements qui les intéressent. Publics visés : Les personnes âgées et leurs familles, les professionnels Objectif général : Optimiser les démarches dans une culture commune pour une entrée de qualité en établissement Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Rechercher la mise en place d’un dossier unique pour les entrées en établissement Objectif 2 : Rechercher la mise en place d’un outil commun afin d’avoir une visibilité sur les flux et les besoins en nombre de places Objectif 3 : Etudier la mise en œuvre d’une gestion informatisée (validation de la CNIL) Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 89 ACTIONS Mettre en place un groupe de travail : - pour développer des outils communs de gestion des places disponibles et des personnes en attente, et un dossier partagé d’entrée en établissement Action 1 - pour étudier les attentes et les points de blocage (type d’informations à échanger, reconnaissance mutuelle, outils déjà existants) - pour étudier la faisabilité du projet en termes de mise en œuvre (diffusion, validation, sécurisation des données, compatibilité des dispositifs) Résultats attendus : Améliorer la diffusion des informations sur les places disponibles auprès des personnes âgées, des professionnels, du Conseil général … Optimiser la gestion des places. Mesurer l’adéquation de l’offre et des besoins. Faciliter les démarches d’entrée en établissement pour les personnes âgées et leurs familles, mais aussi pour les professionnels. Simplifier les modalités d’inscription en établissement. Indicateurs d’évaluation : - Mise à jour régulière des informations sur les places disponibles - Satisfaction des usagers et des professionnels Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires, Direction Appui et Budget, Direction des Systèmes d’Information et des Moyens Généraux) - ARS Partenaires associés : établissements, travailleurs sociaux du Conseil général et des hôpitaux, médecins d’EHPAD coordonnateurs, SAAD Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 90 2. Repenser et construire les conditions d’un maintien à domicile de qualité Sur le plan national, le secteur de l’aide à domicile est en difficulté et notre département n’échappe pas à cette réalité. Les raisons sont multiples (nombre importants de structures, faible volume d’activité de certains d’entre-eux…) et le Département a déjà mis en place des orientations stratégiques pour accompagner la nécessaire mutation du champ de l’aide à domicile. Le recours au mode prestataire a dynamisé le secteur en développant la professionnalisation des intervenants. Le chantier de modernisation des services a conduit au développement de projets de mutualisation. La recherche d’un maintien à domicile de qualité se traduira notamment par : - La poursuite du recours au mode prestataire notamment au profit des personnes les plus dépendantes - La mise en œuvre de nouveaux modes de financement contractualisés - Le soutien aux procédures d’évaluation - La mise en place du principe du panier de services dans le cadre du plan d’aide APA - L’optimisation des solutions de répit de manière à proposer une offre dédiée tout en maintenant des réponses de proximité. Les actions de soutien aux aidants devront être développées. Une offre diversifiée de logements adaptés, à un coût accessible et à proximité d’une offre de services et de soins sera recherchée. La lutte contre les maltraitances faites aux personnes âgées vulnérables constituera un enjeu majeur du schéma en faveur des personnes âgées. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 91 2.1. Fiche action : Améliorer la continuité de prise en charge à domicile Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : Vieillir à domicile nécessite la mise en place de services d’aide et de soins à domicile de qualité, couvrant l’intégralité du territoire et assurant une continuité de la prise en charge. Or, si le maillage territorial en services d’aide à domicile (SAAD) et en service de soins à domicile (SSIAD) est assuré dans la Somme, on observe des ruptures dans la continuité de la prise en charge. Ces ruptures peuvent intervenir dans plusieurs types de situations : quand le besoin d’aide de la personne âgée est supérieur au maximum attribuable ; mais aussi le soir et le week-end quand le SSIAD ou le SAAD du territoire concerné n’organise pas la continuité ; ou encore quand les auxiliaires de vie ne peuvent plus intervenir dans des conditions sécurisantes. Ces ruptures dans la continuité de prise en charge induisent parfois des phénomènes de glissement de tâches, notamment du soin vers l’aide à domicile ou vers les familles. Publics visés : Les professionnels intervenants à domicile, les gestionnaires de services d’aide et de soins à domicile, les familles Objectif général : Organiser la continuité de prise à charge pour un maintien à domicile de qualité, respectueux du projet de vie de la personne âgée Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Adapter les organisations des services pour permettre la continuité de la prise en charge Objectif 2 : Améliorer la coordination des interventions à domicile et repositionner les responsabilités et les tâches des différents services (SAAD et SSIAD) Objectif 3 : Assurer la sécurité des intervenants à domicile Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 92 ACTIONS Poursuivre le chantier de restructuration du secteur de l’aide à domicile (modernisation, qualité, professionnalisation) Action 1 Renforcer l’approche métier et la valorisation du secteur à partir d’engagements réciproques [application notamment de la convention collective de l’aide à domicile (travail le soir, le dimanche et les jours fériés, complémentaire santé …)]. Action 2 Mettre en place la désignation d’une personne de confiance et d’un suppléant par la personne âgée, dans les dossiers de demande d’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et à l’occasion des renouvellements, afin de faciliter la communication avec la famille et le travail de médiation familiale inhérent à l’aide à domicile. Action 3 Mettre en place le principe du panier de services dans le cadre du plan d’aide APA : définir les prestations mobilisables (aides humaines, aides techniques) et les modalités de mise en œuvre. Sensibiliser les services de maintien à domicile (SAAD et SSIAD) à la nécessité de former leurs personnels de coordination Action 4 Sensibiliser les acteurs du champ de la formation à la nécessité d’organiser des formations conjointes des aides-soignants du secteur hospitalier et du domicile Travailler avec les acteurs du champ de la formation et de l’insertion sur les attentes professionnelles du métier d’auxiliaire de vie sociale (D.E.A.V.S.) Action 5 Faire remonter aux autorités compétentes (mairies, CCAS, services de l’Etat chargés de la sécurité …) les problèmes d’insécurité pour les intervenantes à domicile. Informer les acteurs sur les instances et les mécanismes existants. Résultats attendus : Des services d’aide et de soins à domicile de qualité, couvrant l’intégralité du territoire et assurant une continuité de la prise en charge Une contractualisation adaptée entre les différents acteurs qui permette l’organisation pérenne de la prise en charge Une meilleure attractivité des métiers de l’aide et du soin à domicile Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 93 Indicateurs d’évaluation : - Liste d’attente en SSIAD - Nombre de conventions/protocoles signés entre structures intervenant à domicile - Nombre de personnes formées à la coordination - Nombre de formations communes CH/SSIAD - Nombre d’agressions déclarées d’aides à domicile Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires, Direction Appui et Budget) - ARS Partenaires associés : fédérations d’aide à domicile, HAD, SSIAD, SAAD, Région, Préfecture, mairies, CCAS Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 94 2.2. Fiche action : Soutenir les aidants Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : L’existence de structures de répit permet de prévenir les phénomènes d’essoufflement des aidants et d’améliorer les conditions du maintien à domicile. Cependant, les places en accueil de jour et en hébergement temporaire sont dispersées sur l’ensemble du territoire ce qui ne permet pas d’avoir des structures avec des projets dédiés. Par ailleurs, les accueils de jours se heurtent aux réticences de la famille et des aidants à confier leur proche. En hébergement temporaire, les structures ne possédant pas un nombre suffisant de places ont tendance à les transformer en places d’hébergement permanent. En outre, le saupoudrage des places d'accueil de jour est un frein au déploiement d’une plateforme de répit. En effet, la CNSA exige que le porteur de projet retenu possède au moins 10 places en accueil de jour autorisées. Par conséquent, seules trois structures sur le département de la Somme seraient actuellement en mesure de postuler (dont deux sur Amiens). Publics visés : Les aidants des personnes âgées autonomes isolées, en perte d'autonomie physique et souffrant de la maladie d'Alzheimer ou de maladies apparentées Objectif général : Proposer des solutions de répit, en établissement et à domicile, s'appuyant sur un projet dédié Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Optimiser les places d’accueil temporaire existantes afin de mailler le territoire départemental et de permettre aux établissements d’atteindre un seuil de capacité minimal pour développer un projet dédié Objectif 2 : Expertiser des solutions nouvelles de garde à domicile de jour et de nuit Objectif 3 : Développer l’information des aidants quant à l’ensemble des solutions de relais possibles sur le département et s’appuyer sur les services à domicile pour relayer l’information Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 95 ACTIONS Regrouper les accueils séquentiels autorisés en sites dédiés s'appuyant sur un projet spécifique tout en maintenant des réponses de proximité et créer des places nouvelles sur des secteurs dépourvus : - identifier les territoires les plus adaptés aux besoins des personnes âgées - identifier les partenaires du projet Action 1 - construire les projets (équipes et activités dédiées) en s'appuyant sur les projets déjà en activité Tendre vers des structures qui répondront aux exigences des plateformes d’accompagnement et de répit Expérimenter les accueils de jour itinérants Expérimenter et évaluer : Action 2 Action 3 - la garde itinérante de nuit - l’intervention à domicile d’une personne salariée présente 24h/24 pendant 2 à 6 jours (« balluchonnage ») Encourager l’agrément et la formation de nouvelles familles d’accueil dans le cadre d’accueils séquentiels Proposer des temps d’échange aux aidants (plateforme de répit, groupes de parole) Action 4 Développer la prévention et l’information en direction des aidants familiaux, notamment pour la prise en charge des personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer Recenser les aidants désignés dans le dossier de demande d'APA afin de pouvoir leur proposer des formations et des groupes de paroles Prévoir dans les projets d’établissement des actions de soutien aux aidants Résultats attendus : Des solutions de répit de qualité, à domicile et en établissement, couvrant l’intégralité du territoire à un coût accessible. Une prise en charge du couple aidant-aidé. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 96 Indicateurs d’évaluation : - Nombre de places regroupées en accueil séquentiel en établissement et itinérant - Taux d'occupation et leur évolution - Nombre de plateforme de répit dans le département - Nombre de formations pour les aidants - Délais d’attente pour accéder aux places d’accueil temporaire Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires, Direction Appui et Budget) - ARS Partenaires associés : EHPAD, SSIAD, Association France Alzheimer Somme, associations d’aide aux aidants, SAAD Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 97 2.3. Fiche action : Les alternatives au domicile et à l’établissement Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : Il apparaît que les personnes âgées entrent de plus en plus tard et de plus en plus dépendantes en EHPAD. Vieillir à domicile ne signifie pas forcément vieillir à son domicile. Il convient ainsi de s’intéresser aux solutions alternatives et complémentaires entre domicile et établissement, tels les foyers logement, les petites unités de vie, les maisons d’accueil rurales pour personnes âgées (MARPA) ou encore l’accueil familial. Les structures alternatives de la Somme ont des taux d’occupation variables. Il apparaît que celles qui proposent des services à leurs résidents, tels que l’entretien du linge, la restauration, la logistique des médicaments ou des animations, connaissent un meilleur taux d’occupation. Certains foyers logement et MARPA développent de l’accueil à la journée et des périodes de séjour. Moins connotées que l’EHPAD, ces structures pour personnes âgées autonomes jouent alors un rôle de prévention et de maintien du lien social. En outre le département de la Somme ne propose pas de formes d’accueil innovantes ou expérimentales. Publics visés : Les personnes âgées autonomes en recherche de lien social Objectif général : Poursuivre le développement d’une offre diversifiée de logement adapté, à un coût accessible, à proximité d’une offre de services et de soins. Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Proposer un panel d’offres permettant un parcours d’hébergement individualisé, du domicile à l’EHPAD permettant une prévention puis une prise en charge progressive et adaptée de la dépendance Objectif 2 : Formaliser les coopérations entre établissements et services pour anticiper les ruptures dans le parcours d’hébergement de la personne âgée Objectif 3 : Mutualiser les transports entre établissements et services en milieu rural afin de répondre aux besoins des personnes âgées du territoire, à un coût accessible Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 98 ACTIONS Action 1 Formaliser les partenariats entre structures d’hébergement (MARPA, foyer logement …) et services (SAAD, SSIAD, …) afin d’organiser une prise en charge adaptée aux besoins des résidents (interventions après 20 heures) Formaliser les relations avec les EHPAD afin d’organiser la transition Action 2 Ouvrir ces alternatives aux personnes âgées et aux personnes dont la situation de handicap permet la vie en habitat collectif adapté, notamment les personnes ayant des troubles psychiques suivies dans le cadre d’une convention avec le secteur sanitaire. Action 3 Contenir le coût de l’offre de service pour ouvrir l’accès à un large public. Action 4 Mettre en place un groupe de travail pour évaluer et soutenir les structures alternatives au domicile et à l’établissement de type MARPA et foyerlogement : évolution des concepts existants, réflexion sur l’habilitation à l’aide sociale. Résultats attendus : Un maillage territorial permettant un parcours d’hébergement de la personne âgée, du domicile à l’EHPAD avec une proposition complémentaire adaptée à la dépendance de la personne. Une offre d’habitat adapté à un coût accessible à proximité de services et de soins, notamment en milieu rural Une meilleure connaissance de l’offre de services par le grand public et les professionnels de santé Indicateurs d’évaluation : - Nombre de personnes âgées en structures alternatives et accueil familial - Nombre de conventions de partenariat entre les structures - Nombre de GCSMS créés entre structures et services organisant le transport - Nombre de campagnes d’information et forum sur les alternatives au domicile et à l’établissement Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, Direction de l’Aménagement et du Développement Durables des Territoires, Direction Appui et Budget, les Territoires) Partenaires associés : communautés de communes, communes, SAAD, SSIAD, fédérations d’aide à domicile, associations et services gestionnaires Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 99 2.4. Fiche action : Maltraitance envers les personnes âgées vulnérables Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : La maltraitance des personnes âgées vulnérables est une réalité complexe dont la prise de conscience est relativement récente. La maltraitance est souvent difficile à appréhender du fait de la nature des violences qui la caractérise. Des estimations indiquent que la maltraitance toucherait de 2 à 10 % des personnes âgées de plus de 65 ans. L’allongement de la durée de la vie et le vieillissement de la population augmentent le nombre de personnes âgées vulnérables, victimes potentielles d’actes de maltraitance. La maltraitance se définit comme tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière. Publics visés : les personnes âgées vulnérables et leur entourage, les professionnels Objectif général : Lutter contre les maltraitances faites aux personnes âgées vulnérables Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Renforcer les dispositifs de repérage, de suivi et de traitement des situations de maltraitance Objectif 2 : Sensibiliser pour prévenir la maltraitance ou les facteurs de risque de maltraitance Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 100 ACTIONS Action 1 Action 2 Développer des outils d’alerte partagés Créer un référentiel de bonnes pratiques Renforcer les partenariats Développer des actions de prévention et de sensibilisation Résultats attendus : Améliorer l’efficience du repérage et des réponses apportées, fluidifier les réponses, limiter le passage du risque de maltraitance à la maltraitance Indicateurs d’évaluation : - Evolution du nombre de situations signalées Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires), le Parquet Partenaires associés : ARS, services intervenants à domicile, hôpitaux Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 101 3. Adaptation de l’accueil en établissement : innovations, expérimentations pour répondre à des besoins spécifiques L’accroissement de l’espérance de vie des personnes en situation de handicap conduit à s’interroger sur l’accompagnement médico-social actuel et à traiter ce sujet dans le cadre du schéma en faveur des personnes âgées. L’étude réalisée fin 2011 par l’OR2S sur le vieillissement des personnes en situation de handicap a apporté un éclairage justifiant de la nécessité de disposer d’une offre diversifiée. Le secteur du handicap et celui de la gérontologie peuvent chacun apporter des réponses de proximité et doivent s’enrichir mutuellement de leur propre culture. Rappelons également que l’accueil familial répond aujourd’hui aux attentes des personnes âgées et des personnes en situation de handicap et tout particulièrement aux personnes en situation de handicap vieillissantes. Dans le cadre des EHPAD, la priorité sera donnée à l’optimisation de la prise en charge des personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer notamment en évaluant le recours à de nouveaux métiers au sein des EHPAD et en travaillant conjointement avec les autorités compétentes sur les liens entre les EHPAD et la psychiatrie. Les établissements pour personnes âgées seront amenés à développer des partenariats de manière à apporter une meilleure fluidité dans le parcours de vie des personnes âgées. Le Département réaffirme, par ailleurs, la nécessité de disposer d’une offre diversifiée sur les territoires et d’accompagner les EHPAD qui n’atteignent pas à ce jour une capacité totale d’accueil de 80 places. L’absence de pression constatée sur les listes d’attente, ainsi que le niveau du taux d’équipement départemental conduisent le Département à ne pas engager d’appel à projets pour la création de nouveaux établissements. Néanmoins, sur les territoires sous dotés, des stratégies de développement pourront être étudiées afin d’optimiser la prise en charge en EHPAD. Le Département entend, enfin, réorienter l’aide à l’investissement des EHPAD dans le cadre de la maîtrise de l’énergie. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 102 3.1. Fiche action : Adapter l’offre de prise en charge des personnes âgées souffrant de démences, dont la maladie d’Alzheimer en établissement Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : Les personnes âgées accueillies en EHPAD sont de plus en plus dépendantes. Le nombre de personnes âgées atteintes de démences ne cesse de croître. La Picardie présente un taux de décès supérieur à la moyenne nationale pour cette pathologie (150 décès pour 100 000 contre 118 en France hexagonale). Fin 2011, le département de la Somme compte 146 places installées en unités Alzheimer. Des projets de labellisation de PASA et d’UHR sont en cours dans le département. Les professionnels éprouvent des difficultés à travailler avec le secteur de la psychiatrie et déplorent l’absence d’équipe mobile en psycho-gériatrie. Le désert médical en milieu rural, l’insuffisance de places en SSR, l’existence d’un seul réseau gérontologique dans le département sont autant de freins à la prise en charge adaptée de ce public. L’inadéquation de la formation du personnel en est également un. Publics visés : Personnes âgées souffrant de démences dont la maladie d’Alzheimer Objectif général : Optimiser la prise en charge, répondre aux besoins des personnes et des aidants Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Développer et introduire des compétences spécifiques Objectif 2 : Créer les conditions d’une transition progressive entre le domicile et l’établissement Objectif 3 : Organiser les relations avec la psycho-gériatrie ou la psychiatrie de secteur Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 103 ACTIONS Inciter les établissements à former les personnels exerçant en EHPAD à la prise en charge des personnes souffrant de démence [assistant de soins en gérontologie, aide médico psychologique (AMP) …] Action 1 Action 2 Etudier la faisabilité, au travers de l’expérimentation, de recruter de nouveaux métiers (éducateur spécialisé, moniteur éducateur…) afin d’enrichir la prise en charge des personnes âgées souffrant de démence, dont la maladie d’Alzheimer Mettre en place, en lien avec l’ARS, un groupe de travail pour optimiser les relations entre la psychiatrie de secteur et les EHPAD, étudier et contribuer à la mise en place d’une équipe mobile de psycho-gériatrie. Résultats attendus : Améliorer la qualité de la prise en charge en EHPAD pour les personnes âgées souffrant de démences, dont la maladie d’Alzheimer. Indicateurs d’évaluation : - Nombre de personnels d’EHPAD formés - Evaluation de l’arrivée de nouveaux métiers au sein des EHPAD - Nombre de conventions signées entre les EHPAD et le secteur psychiatrique Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie) - ARS sur les compétences conjointes Partenaires associés : EHPAD, secteur psychiatrique, association France Alzheimer Somme, filière gériatrique Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 104 3.2. Fiche action : Accompagner le vieillissement des personnes en situation de handicap Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : L’accroissement de l’espérance de vie des personnes en situation de handicap conduit à s’interroger sur de nombreux aspects de l’accompagnement médico-social tant au sein des structures (établissements et services), qu’en termes de cloisonnement des dispositifs et de manque de souplesse des financements. Des personnes en situation de handicap vivant à domicile, notamment chez leurs parents, eux-mêmes vieillissants, ne bénéficient pas d’un accompagnement adapté et les ruptures ne sont pas anticipées. L’offre de prise en charge actuelle ne répond pas à la diversité des besoins des personnes en situation de handicap vieillissantes et peut conduire à des ruptures de l’accompagnement éducatif. Les acteurs du champ du handicap et ceux du champ des personnes âgées travaillent rarement ensemble. Publics visés : Personnes en situation de handicap vieillissantes Objectif général : Adapter l’accueil et l’accompagnement médico-social des personnes en situation de handicap vieillissantes Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Identifier, observer et évaluer l’évolution du vieillissement de la personne pour répondre à ses besoins et adapter l’accompagnement Objectif 2 : Inciter les structures PA/PH à se rapprocher et à travailler ensemble sur des problématiques communes Objectif 3 : Adapter l’offre de prise en charge en direction des personnes en situation de handicap vieillissantes soit en EHPAD soit en structure PH Objectif 4 : Accompagner les familles dans les différentes étapes du projet de vie de la personne handicapée Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 105 ACTIONS Action 1 Mettre en place un groupe de travail pour choisir un outil commun d’évaluation des capacités de la personne handicapée en s’appuyant sur les outils existants. Au regard de l’évolution des problématiques de santé publique, sensibiliser les acteurs du champ de la formation initiale et continue (Conseil régional, organismes de formation …) à la nécessité de décloisonner les formations entre l’éducatif et le soin. Action 2 Favoriser les coopérations (temps d’échange, formations communes …) entre les EHPAD et les structures qui prennent en charge des personnes en situation de handicap vieillissantes. Organiser des visites entre professionnels et des temps d’échange entre résidents des différentes structures PA/PH. Mettre en place un groupe de travail pour définir un cahier des charges spécifique pour l’accueil des personnes en situation de handicap vieillissantes dans le cadre du projet d’établissement. Action 3 Travailler sur le décloisonnement des dispositifs (double orientation ESAT/accueil de jour, temps partiel en accueil de jour …) et les modalités de financement actuel. Adapter l’offre de prise en charge en hébergement permanent et en hébergement temporaire pour les personnes en situation de handicap vieillissantes en : - qualifiant, à titre expérimental et en procédant par appel à projet, des places existantes soit dans les structures PH, soit dans les EHPAD - créant, à titre expérimental et en procédant par appel à projet, de nouvelles places soit dans les structures PH, soit dans les EHPAD. Sensibiliser l’ensemble des professionnels au repérage du vieillissement des personnes handicapées vivant à domicile Action 4 Inscrire dans les projets d’établissement des structures PH, les modalités d’accompagnement des familles dans les différentes étapes du projet de vie de la personne en situation de handicap. Encourager la fluidité des parcours des personnes en situation de handicap tout au long de la vie. Résultats attendus : Améliorer la qualité de la prise en charge des personnes en situation de handicap vieillissantes. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 106 Indicateurs d’évaluation : - Mise en œuvre d’un outil commun d’évaluation du vieillissement - Nombre de coopérations mises en œuvre entre les structures PA/PH - Réalisation d’un cahier des charges spécifique pour l’accueil des personnes en situation de handicap vieillissantes dans le cadre du projet d’établissement. - Evolution du nombre de places dédiées aux personnes en situation de handicap vieillissantes Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, Direction Appui et Budget, les Territoires) - ARS sur les compétences conjointes Partenaires associés : Conseil régional, organismes de formation, établissements et services PH, EHPAD, SAAD, SSIAD Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 107 4. Amélioration de l’accessibilité des actions et dispositifs en faveur des personnes âgées Au travers du schéma en faveur des personnes âgées, le Département souhaite optimiser son soutien à l’ensemble des seniors dépendants ou non. Le maintien des liens sociaux, la vie dans un logement adapté, l’autonomie en matière de mobilité participent à un vieillissement réussi. Les actions de prévention permettent également de retarder l’entrée dans la dépendance. Pour autant, ces sujets ne sont pas de la seule responsabilité du Département et nécessitent un travail transversal en interne et partenarial. La mobilisation de l’ensemble des acteurs est indispensable et tout particulièrement sur les problématiques de mobilité et de transport qui sont des enjeux majeurs de lutte contre l’isolement. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 108 4.1. Fiche action : Le logement Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : La priorité est donnée au maintien à domicile ce qui suppose un dispositif efficace et de qualité qui doit naturellement mettre l'accent sur l'environnement de la personne âgée en prenant en compte son choix, son projet de vie dans un cadre anticipé, personnalisé, durable et adapté à ses besoins et possibilités. De nombreux dispositifs et acteurs agissent mais par manque de coordination ou d'informations, le public visé manque de lisibilité sur l'ensemble des aides existantes. Publics visés : Public fragilisé, propriétaire ou locataire Objectif général : Développer l’offre quantitative et qualitative de logements afin que les personnes âgées puissent résider le plus longtemps possible dans leur environnement de proximité. Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Développer l’offre locative sociale, ainsi qu’une politique de logement intégré dans un environnement adapté au public personne âgée Objectif 2 : Refondre les aides pour l’adaptation et l’aménagement du logement Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 109 ACTIONS Action 1 Renforcer la collaboration avec les bailleurs sociaux sur les conditions d'adaptation des logements en anticipant bien en amont la dépendance. Favoriser la mobilité dans le parc social. Développer l'offre nouvelle de logement. Définir un référentiel qualité (offre de services) permettant notamment de développer les expériences innovantes en privilégiant la mixité des publics et en favorisant l'intergénérationnel. Action 2 Mettre en place une articulation entre le schéma en faveur des personnes âgées et la direction de l'habitat et de l’urbanisme durables du Conseil général (ex : refonte de l’aide à l’adaptation et à l ‘aménagement du logement) et tous les autres schémas s'inscrivant dans l'amélioration et l'accessibilité au logement. Résultats attendus : Elargissement des possibilités de maintien à domicile pour les personnes âgées Indicateurs d’évaluation : - Evolution du volume des aides accordées à l'aménagement des logements des personnes âgées - Nombre de logements adaptés ou adaptables mis sur le marché - Nombre de projets innovants mis en œuvre Pilote(s) : Conseil général (Direction de l'Autonomie, MDPH, les Territoires, Direction de l’Insertion et du Logement, Direction de l'Habitat et de l’Urbanisme Durables). Partenaires associés : Les bailleurs sociaux, CCAS, les caisses de retraite, CAF-MSA, Pact Adrim, CROUS, professionnels de santé, travailleurs sociaux, services d'aide à la personne, EPCI, ANAH, ADIL. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 110 4.2. Fiche action : Le transport Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : L’accès aux transports contribue à sortir de l’isolement et permet le maintien du lien social, la préservation de l’autonomie. L'offre de transport sur le département en faveur des personnes âgées reste un point faible à développer, notamment en milieu rural. L’accroissement de la demande devra être anticipé. Le Conseil général n’est pas seul compétent sur ce champ. La mobilisation de l’ensemble des acteurs est un préalable. Publics visés : Les personnes âgées et en priorité les plus vulnérables Objectif général : Intégrer ce public dans les différents dispositifs et schémas et/ou inventer, compléter, l’offre de service Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Identifier au plus près du terrain les besoins du public Objectif 2 : Identifier l’existant et mettre en relation les acteurs Objectif 3 : Optimiser et créer l’offre de services adaptée Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 111 ACTIONS Action 1 Action 2 Mettre en place une synergie entre les différents services du Département, les EPCI, pour connaître les besoins et pouvoir améliorer l’offre de transport à la demande Recenser l’offre existante afin de définir les territoires prioritaires Encourager les actions ou initiatives de proximité des modes de transport différenciés. Développer le covoiturage par le biais d'actions innovantes (intergénérationnelles =>CROUS sur Amiens et Métropole, entraide voisinage, familiale) Mutualiser par le biais de partenariats avec le secteur associatif, les EPCI ou les établissements pour personnes âgées des véhicules adaptés ou non. Résultats attendus : Rompre l’isolement des personnes âgées à domicile, notamment les plus isolées, et les amener à participer à diverses activités. Faciliter l’accès à certains dispositifs. Indicateurs d’évaluation : - Renfort du maillage du système de transport sur le département - Fréquentation des lignes par nombre de tickets vendus (réseau TRANS 80) - Nombres d'actions innovantes mises en place - Enquête de satisfaction auprès des usagers et des aidants familiaux Pilote(s) : Conseil général (Direction de l'Autonomie, les Territoires, Direction de l’Education Sport et Transports, Direction de l'Insertion et du Logement, Direction de l’Aménagement, Développement Durables des Territoires) Partenaires associés : EPCI, UDCCAS et CCAS, CODERPA, CROUS, clubs des aînés, EHPAD, prestataires de transport. Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 112 4.3. Fiche action : Le lien social, les loisirs Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : Echanger son savoir-faire, développer ses connaissances, avoir des activités de loisirs, participer à des rencontres intergénérationnelles, accéder à la culture, sont autant de façons de maintenir son autonomie. Bénévolat, sorties, rencontres sont les conditions clés d’une retraite réussie. Publics visés : Ensemble des seniors du département Objectif général : Anticiper les effets du vieillissement et préserver les relations sociales Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Faire un bilan de l’existant, assurer une bonne couverture sur l’ensemble du département Objectif 2 : Faire connaître et promouvoir les activités. Evaluer et valoriser les actions Objectif 3 : Rechercher la complémentarité dans les financements et la mise en œuvre en lien avec les territoires autonomie ACTIONS Action 1 Action 2 Action 3 Encourager les actions d’information en direction des seniors Encourager et favoriser le développement d'actions intergénérationnelles et d’actions innovantes avec des intervenants formés au public senior Identifier les dispositifs financiers pouvant contribuer à la mise en place ou au renfort de nouvelles actions en complément du soutien déjà apporté par le Conseil général Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 113 Résultats attendus : - Préserver le plus longtemps possible l'autonomie des personnes âgées - Favoriser le bien vieillir - Réduire l'isolement de certaines personnes âgées - Maintenir une vie sociale Indicateurs d’évaluation : - Bilan des actions en termes de fréquentation et de public cible - Evolution du nombre et de la diversification des activités proposées Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires) Partenaires associés : EPCI, CCAS, CODERPA, Caisses de retraites, mutuelles, associations culturelles, clubs des aînés Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 114 4.4. Fiche action : Les actions de prévention santé Niveau d’enjeu : 1 – 2 – 3 Rappel de la problématique : La santé est la première condition d’un vieillissement dit réussi. L’attention portée aujourd’hui aux activités physiques et intellectuelles, à l’équilibre alimentaire et d’une manière élargie à la prévention et à l’éducation en santé est le signe visible que la société toute entière se préoccupe de prévenir la perte d’autonomie. Pour autant, de nombreuses personnes restent encore éloignées de ces préoccupations. Publics visés : Ensemble des seniors du département Objectif général : Promouvoir l’autonomie et prévenir la dépendance Objectifs spécifiques : Objectif 1 : Contribuer au développement des actions de prévention santé Objectif 2 : Faire connaître et promouvoir les activités. Evaluer et valoriser les actions Objectif 3 : Rechercher la complémentarité dans les financements et la mise en œuvre en lien avec les territoires autonomie et leurs équipements, dont les maisons de santé pluriprofessionnelles ACTIONS Action 1 Action 2 Contribuer à sensibiliser les personnes les plus éloignées de ces dispositifs Identifier les dispositifs financiers pouvant contribuer au développement des actions de prévention santé, en complément du soutien déjà apporté par le Conseil général Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 115 Résultats attendus : - Préserver le plus longtemps possible l'autonomie des personnes âgées - Favoriser le bien vieillir - Réduire l'isolement de certaines personnes âgées - Maintenir une vie sociale - Sensibiliser les personnes les plus éloignées de ces dispositifs Indicateurs d’évaluation : - Bilan des actions de prévention en termes de fréquentation et de public cible Pilote(s) : Conseil général (Direction de l’Autonomie, les Territoires), Agence régionale de santé Partenaires associés : Maisons de santé pluriprofessionnelles, acteurs associatifs de la prévention santé, EPCI, CCAS, CODERPA, Caisses de retraites Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 116 Glossaire ANDASS : APA : ARS : CCAS : CARSAT : CDAPH : CDCPH : CESF : CLIC : DEAVS : DIRECCTE : DREES : EHPA : EHPAD : EPCI : GCSMS : GIR : GMP : INSEE : MAIA : MARPA : MDPH : MSA : PASA : PATHOS : PMP : PUV : RSI : SAAD : SPASAD : UHR : USLD : VAE : Association nationale des directeurs d’action sociale et de santé des départements Allocation personnalisée d’autonomie Agence régionale de santé Centre communal d’action sociale Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées Conseil départemental consultatif des personnes handicapées Conseiller en économie sociale et familiale Centre local d’information et de coordination Diplôme d’état d’assistant à la vie sociale Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques Etablissement d’hébergement pour personnes âgées Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes Etablissement public de coopération intercommunale Groupement de coopération sociale et médico-sociale Groupe Iso-ressource GIR moyen pondéré Institut national de la statistique et des études économiques Maison pour l’autonomie et l’insertion des malades d’Alzheimer Maison d’accueil rural pour personnes âgées Maison départementale des personnes handicapées Mutualité sociale agricole Pôle d’activité et de soins adaptés Le modèle PATHOS évalue la charge en soins en EHPAD : il s’agit d’un système d’information mesurant les niveaux de soins nécessaires pour assurer les traitements des états pathologiques des personnes âgées. PATHOS moyen pondéré Petite unité de vie Régime social des indépendants Service d’aide à domicile Services polyvalents d’aide et de soins à domicile Unité d’hébergement renforcé Unité de soins de longue durée Validation des acquis d’expérience Conseil général de la Somme Schéma départemental en faveur des personnes âgées 2012/2016 Page 117