kraken 4.4

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kraken 4.4
KRAKEN
Actualite
Retours sur l’actu..........3-7
La campagne US..............4
Zoom.................................8
Culture et
expression
Reportage de l’extrême....9
Sport et mode.................10
Verba a fait son ciné.......11
Culture et confiture........12
Je n’ai jamais...................14
La Grande Récré.............15
Journal
gratuit
d’actualite et
d’expression
Le mensuel etudiant pour
parler du monde par
#04
Decembre 2012
EDITORIAL
Par Marion Lamoureux
La deadline approche mes amis, l’heure est grave. Vous le savez, vous le sentez, la fin du monde est là ! La
tension est palpable autour de moi, ça court de partout dans les bureaux de la rédaction. « Où est mon
article ? » « Où est mon édito ? » « Où sont mes chips ? »… En un mot, c’est la panique.
De mon côté, je suis sereine. J’ai passé tout le weekend dernier à me creuser un bunker sous le parc de la
Tête d’Or. Entre les biches, les poussettes et les six mètres de profondeur, le tsunami/météore/volcan aura
du mal à m’atteindre dans ma tanière. J’ai racheté le stock de conserves de raviolis bolognaise de Carrefour Planète. J’en ai aussi profité pour raccorder le tout aux égouts de la ville avec des pailles piquées chez
Mc Do.
Dans ce Kraken, vous trouverez tout plein de techniques pour survivre à la fin du monde. Nous, cette
histoire d’apocalypse, ça nous plait beaucoup à Verbat’EM. Mais le gros avantage pratique de ce journal,
c’est que vous pourrez surtout vous en servir pour isoler vos fenêtres en cas d’ouragan ou pour fourrer vos
chaussures en cas de grand froid. Ne négligez pas les agrafes, ça peut faire office de cure-dents. Pratique
pour les raviolis bolognaise.
Malgré l’imminence d’une mort certaine, Loïc, Susie et Antoine n’ont pas oublié la Quintessence du métier de Journaliste, la quête de la Vérité, et se sont attachés à traiter de sujets aussi cruciaux que la mort de
MSN ou le mariage (gay) de Mickey et Dark Vador… Sans oublier que outre Atlantique, ils ne sont pas passés loin de l’Apocalypse. Heureusement, Hadrien, Mathilde et Marion, nos reporteurs à Washington nous
confirment en breaking news que oui, Obama succède à Obama…
En vrai c’est la fin de rien du tout, c’est le début de l’aventure pour notre nouvelle Team Kraken.
Bienvenue à elle !
L’équipe de cette édition
Responsable Kraken : Marion Lamoureux
Chef de rubrique actu : Susie Druez
Chef de rubrique expression : Audrey Denis
Mise en page et design: Antoine Goldschmidt
Illustration: Clarisse Allouis
Relecture : Guillaume Holz
Soutien alimentaire: Rose Yu, Hélène Jiang,
Bérengère Amadou, Marion Chausseray.
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ACTUALITES
Tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité
Retours sur l’actu
2012 : Doit-on craindre la fin
du monde ?
Par Audrey Denis
Petits bachelors, avez-vous perdu vos dernières années à
bosser pour rien ? Car si le 21 décembre est vraiment la fin du
monde, il ne nous reste plus beaucoup de temps.
De nombreuses théories plus ou moins fumeuses affluent sur
le net et prévoient des événements tous plus funestes les uns
que les autres : tsunamis, éruptions volcaniques, inversion des
pôles, tremblements de terre, épidémies, pluie de météorites,
arrivée des extraterrestres ou encore ouragans. Doit-on
paniquer, dévaliser Carrefour de ses conserves de cassoulet,
avaler des pilules anti radiation et s’enfouir dans une grotte du
Larzac ? Et si 2012 et son film complètement grotesque n’était
qu’un projet gouvernemental pour nous faire croire à une
blague, pour qu’on continue de payer nos impôts, réviser nos
partiels et autres réjouissances nécessaires au bon fonctionnement de l’économie.
Observons les faits, si vous le voulez bien. Cultures anciennes,
prophéties, religions, scientifiques, gouvernements, tous
convergent vers cette échéance fatale du 21 décembre. Mais si
vous êtes encore en vie le 21 décembre à la tombée du jour, ne
sautez pas encore de joie. En effet, selon le calendrier maya,
l’apocalypse devrait frapper la France le 22 décembre vers
00h30.
Tout commence avec une lettre d’Olaf Nielsen, membre du
gouvernement norvégien et du projet Camelot, qui nous révèle
que le projet du Svalbard Global Seel Vault, sur la petite ile
norvégienne de Spitzberg, n’est en fait qu’une façade. Derrière
ce projet de protections de la biodiversité se cacherait, selon
lui, la construction de bases souterraines, chapeautées par les
grandes puissances, pour protéger de futurs rares privilégiés de
catastrophes majeures. Si ce n’est pas un canular, cela signifie
que les gouvernements prennent la menace très au sérieux.
Rien de très rassurant, mais je ne suis pas convaincu.
Continuons nos recherches. Jean de Jérusalem, fondateur de
l’ordre des templiers et prophète visionnaire, a situé en 1099 la
fin du monde au début du 3e millénaire. Certes, il décrit avec
une pertinence édifiante notre monde d’aujourd’hui, mais cela
ne reste qu’une prophétie qui n’a rien de scientifique.
2012 serait une fatalité annoncée par beaucoup de civilisations
et de religions. Que nous disent les mayas ? Le monde mésoaméricain vit avec un temps cyclique de 5200 ans qui représente
l’apparition de l’homme. Cette période a été précédée par
quatre autres cycles, qu’on appelle le mythe des quatre soleils
: le soleil d’eau qui s’est fini par un déluge, le soleil de feu par
une éruption volcanique, le soleil de vent par un ouragan et le
soleil de jaguar où la nuit s’est imposée sur le monde et les jaguars, animaux nocturnes, ont dévoré les vivants. Le 21/12/2012
serait la date butoir de ce cycle de jaguars, fin du 4ème cycle.
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Le jaguar étant un animal menacé et peu présent dans les zoos
français, cette perspective me parait peu probable... Les Hopis,
descendant des mayas, prédisent des catastrophes planétaires
suite à l’alignement de la terre, du soleil et de Vénus, qui aura
lieu à cette date selon nos éminents astrophysiciens. Mais si
l’alignement est bien certain, ses conséquences ne le sont pas.
D’autres civilisations s’alignent sur cette théorie : le calendrier
chinois Hi Chi censé prédire l’avenir, la fin du 4ème cycle
hindou marqué par un cataclysme pour chaque fin d’âge, et
bien d’autres encore. Beaucoup nous parlent de cataclysmes
passés, mais en a-t-on des preuves tangibles ? D’après certains
paléobiologistes et archéologues, comme Jean-Paul Demoule,
la vie sur Terre a été inscrite et gommée plus de quatre ou cinq
fois depuis 500 millions d’années. L’évolution de la vie sur Terre
ne serait donc pas une courbe croissante mais ressemblerait
plutôt à l’évolution d’une action du Cac 40. Les Egyptiens ou
les Mayas entretiennent des mythes de l’époque appelée « Terra Incognita », entre 13 426 et 8 280 avant JC, et font référence
à des peuples qui auraient succombé à un grand cataclysme
(entendez le mythe de l’Atlantide). Si cela s’avère vrai, certaines
certains civilisations ont péri... mais d’autres ont survécu pour
témoigner. Un petit espoir à l’horizon ?
Je vous passerai les détails d’autres théories sur des prophéties cachées dans la Bible, celle de l’astéroïde ou d’une pluie
de comète, ou même une planète appelée « Nibiru » qui
s’approcherait trop près de la Terre. Il y a en a tellement que je
ne sais plus où donner de la tête !
Une chose est sûre : aucune d’entre elles n’annonce
un événement heureux ou même un quelconque espoir. Toute
sauf une : celle des crânes de cristal. Selon la légende, 13 crânes
de cristal renfermant la connaissance extraterrestre seraient
cachés sur Terre. En les réunissant, nous pourrions éviter la catastrophe annoncée. J’espère qu’il y a d’autres espoirs, car pour
l’instant nous n’en avons trouvé que trois, et Indiana Jones est
parti à la retraite l’année dernière.
En temps que futurs marketeurs, financiers et consultants, je
ne suis pas sûre que nous soyons choisis en premier pour occuper les soi-disant bunkers norvégiens. Il faudra simplement
commencer à paniquer quand vos amis, futurs médecins et
scientifiques, vous annonceront qu’ils ont pris un aller simple
pour Spitzberg.
LA CAMPAGNE AMERICAINE
Le soleil noir de l’Amérique
Par Hadrien Nighoghossian
J’ai passé six heures avec eux à attendre. La pelouse et les gradins du MacArthur Highschool Stadium étaient remplis d’une
foule bigarrée. Il n’y avait pas d’américain type. Il y avait des
hispano, des gays, des cubains, des vieux, des blancs et puis des
noirs. Surtout des noirs. Ils l’attendaient puis il est arrivé. D’un
pas vif il a enjambé les marches qui le séparaient de l’estrade.
Chemise blanche, manches trois-quarts, le regard franc, démarche singulière et déterminée. Le soleil n’avait pas encore
quitté la Floride de novembre et irradiait son visage. Les Ipad
et les Iphone brandis dans la foule ne parvenaient à faire de
l’ombre, à celui qui depuis quatre ans maintenant poursuivait «
les rêves de son père ».
Puis il a parlé et ils se sont tus. Voix éraillée, paroles courtes et
idées claires. Tout passe, tout casse, tout lasse. Non, pas pour
Obama. Il était toujours l’écho de leurs douleurs. Il demeurait
un espoir pour cette Amérique des damnés. Il avait réussi à lui
faire oublier ses échecs : Guantanamo restait toujours la tâche
de honte des Etats-Unis au cœur de l’Atlantique, son prix Nobel
n’était toujours pas justifié après l’échec de son conseiller
Georges Mitchell à mener un processus de paix entre Israéliens
et Palestiniens, la dette américaine se comptait désormais en
trillards de dollars, 20 milliards d’américains restaient toujours
sans couverture de santé, et le nombre de pauvres, d’oubliés du
rêve américain avait augmenté de 7 millions. Pourtant, ce stade
rempli de « true believer » criait « four more years ».
J’ai eu envie de croire en cette démocratie. En ces communautés qui s’étaient fondues en un même peuple en prêtant allégeance au drapeau étoilé, debout, main sur le cœur, quelques
minutes avant l’arrivée de leur président. Ce peuple avait su
s’inventer et se figurer pendant cette prière citoyenne en donnant forme au « nous » américain. Le « tas » était devenu un «
tout », le miracle démocratique avait eu lieu sous mes yeux.
Et pourtant, l’émotion de cet instant ne pouvait me faire
oublier que la plus vieille démocratie moderne que j’observais
depuis quelques mois déjà, était malade.
Près de 6 milliards auront été dépensés dans cette campagne.
Les puissances de l’argent animent une démocratie sauvage,
que rien ne limite ou n’encadre. Les publicités négatives
mettent en pièce le camp adverse et les mass médias s’en font
les relais. Les slogans remplacent les idées, l’émotion remplace
la réflexion et les sondages remplacent l’élection, la démocratie
d’opinion prend corps outre-Atlantique.
Les grandes firmes mondiales sont les premières sources de
revenus des deux partis. Goldman Sachs finance le parti républicain et Microsoft, Google inondent le parti démocrate. Le
principal danger de ce financement privé est l’avènement de
démocraties corporatistes. Se fait jour une démocratie de marché, d’intérêts, de lobbys qui donne lieu à une juxtaposition de
revendications, le pouvoir est alors utilisé de façon instrumentale alors qu’il devrait être le levier de l’intérêt général.
Enfin, la démocratie américaine est orpheline de ses électeurs.
Depuis plusieurs dizaines d’années maintenant moins de 60%
des Américains prennent part au scrutin. En 2012, 24 millions
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d’électeurs n’étaient pas inscrits sur les listes électorales et sur
les 210 millions appelés au vote seuls 115 se sont exprimés.
Cette désertion démocratique s’explique en partie par une
défiance vis à vis des élites fédérales et par des mesures restrictives qui ne permettent le plein exercice de la souveraineté du
peuple.
Une demi-heure est passée, le soleil tourne désormais le dos
aux projecteurs pour s’en aller mourir dans le Golf du Mexique,
Air Force One est près à décoller pour l’Ohio, dernier meeting
de la journée. En ce 4 novembre 2012, l’homme le plus puissant
du monde reprend cette anaphore en guise de conclusion : «
we need a champion in Washington ».
Oui, l’Amérique a besoin d’un champion dans la capitale fédérale, pour faire de nouveau sienne cette définition de Lincoln :
« La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple,
pour le peuple. »
Obama élu : le soulagement
international
Par Mathilde Fabre-Conté
Lorsque l’on fait un petit tour du monde, on se rend rapidement compte que bon nombre de pays sont satisfaits et soulagés par la victoire de Barack Obama le 6 Novembre 2012.
La Russie est rassurée par sa vision de la relation entre les deux
pays car, contrairement à Mitt Romney, il ne la voit pas comme
un ennemi géopolitique.
Pour de nombreux pays d’Afrique, il est aussi le seul à
s’intéresser à leur condition et à pouvoir comprendre la situation du continent africain.
Pour l’Espagne ou le Pakistan, la victoire d’Obama est le signe
que la voix des minorités a été entendue et prise en compte car
les positions de Mitt Romney, notamment sur l’avortement ou
la politique migratoire, étaient bien plus extrêmes.
La question que l’on peut se poser est la suivante : pourquoi ce
soulagement ? Pourquoi Mitt Romney a-t-il récolté si peu de «
suffrages » dans les opinions publiques des autres pays ?
Un premier élément de réponse pourrait être que Barack
Obama incarne une continuité rassurante dans un contexte
économique et diplomatique complexe. Il rassure la Chine car
Romney était considéré comme trop antichinois et Obama projette l’image d’une diplomatie habile, sans rupture. Le spectre
d’une guerre commerciale s’éloigne également et il porte ainsi
l’espoir d’une relation sino-américaine stable et apaisée dans
les prochaines années.
Il redonne également l’espoir à certains pays qui espèrent
qu’il fera preuve de plus d’audace pour son second et ultime
mandat. C’est le cas par exemple en Syrie où il suscite de nombreuses attentes au sein de l’opposition.
Le deuxième élément de réponse serait que la politique
étrangère de Romney s’inscrivait davantage dans le contexte
manichéen de l’axe du bien et de l’axe du mal, rappelant celle
de George W. Bush mais surtout celle de Ronald Reagan dans
les années 80. Il représentait pour la plupart des pays une rupture violente des équilibres diplomatiques et géopolitiques.
Cependant, malgré un accueil positif incontestable, Barack
Obama parviendra-t-il à relever les défis qui l’attendent pour
ce second mandat ? Arrivera-t-il enfin à satisfaire ces pays qui
ont mis tant d’espoir en lui en 2008 ?
Le journal allemand le Frankfurter Allgemeine écrit qu’Obama
n’est plus considéré comme le sauveur comme cela a été le cas
en 2008. Ce second mandat est une seconde chance pour lui
car il aura normalement plus de liberté en ne préparant pas
une prochaine élection.
D’un point de vue économique, il n’est pas sûr que sa réélection puisse changer quelque chose aux dérives actuelles du
capitalisme car son combat contre les excès de Wall Street
annoncé en 2008 n’a pas réellement porté ses fruits…. Les
pays européens attendent des Etats-Unis une coopération et
une relation économique plus approfondie afin de faire face
à la montée des pays émergents et au marasme financier et
économique.
D’un point de vue diplomatique, les journaux israéliens ont
été les premiers à poser la question du rôle de Barack Obama
dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Va-t-il parvenir à prendre une réelle position et à ne plus se limiter au
rôle d’observateur ? La trêve qui vient d’être annoncée est une
première victoire pour la diplomatie américaine mais elle ne
représente pas de progrès réel dans le processus de paix entre
les deux peuples.
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Barack Obama va-t-il aller au-delà du constat de l’horreur de
la guerre civile en Syrie et parvenir à convaincre la Russie de
changer de position ? Va-t-il sortir du bourbier afghan ? Si la
continuité peut être rassurante, elle peut aussi être improductive et les pays étrangers attendent avant tout du courage
politique de la part du président américain.
Mitt n’a plus la frite !
Par Marion Chausseray
Et non ! malheureusement, Mitt n’a pas eu l’honneur de «
commenc[er] [son] travail ». L’enthousiasme des militants n’a
pas suffi à mobiliser la ‘grande nation’ autour des valeurs du
candidat conservateur. Cependant, la défaite ne lui a pas fait
perdre sa dignité. Mardi dernier, entouré de ses amis libéraux- conservateurs et de ses proches, il a prononcé un triste
discours de remerciement. Il était droit, émouvant et sobre.
C’est vrai qu’il nous avait habitué à mieux avec sa jolie démonstration de ‘Gangnam style’ sur le plateau de RNC, faute
de ne pas être une ‘sexy lady’, il n’en n’est pas moins un ‘sexy
papi’. Ce n’est pourtant pas du goût des Américaines, son
charmant sourire et ses cheveux parfaitement tirés en arrière
ne représentent pas les Etats-Unis. Ce ne sont pas uniquement des ‘assistés’ qui ont voté pour OBAMA mais bien tous
les américains qu’ils soient blanc, noirs, homosexuels, hétérosexuels, handicapés, vieux ou jeunes. Les conservateurs ont
dû surestimer le noyau dur de leurs électeurs : les papis blancs
de plus de 65 ans. En effet, l’Amérique n’est pas composée
uniquement de sosies de Mitt - Les amis de Romney rêvent
l’Amérique, ils ne la voient pas - cette défaite en est d’autant
plus douloureuse. Il ne reste donc plus que les larmes de Mme
Romney pour pleurer, le parti est dans un véritable état de
choc. Les tristes membres de la ‘NRA’ vont devoir continuer à
payer des impôts peut être même plus ! Le maintien de la réforme de la couverture maladie va continuer d’handicaper des
millions d’Américains ‘responsables’ ! Mais que réserve donc
l’avenir à Mitt Romney ? Il ne sera pas président comme l’avait
déjà annoncé son échec en 2008, mais, il n’a plus le statut de
gouverneur non plus. Il ne lui reste plus que le repos et la sagesse. Il va pouvoir s’occuper de ses charmants petits enfants et
retourner à ses ‘mormoneries’. Ou alors, il ne sera pas évincé de
la vie politique et médiatique du pays, comme l’a démontré le
succès d’Al Gore. Il est suffisamment riche pour s’offrir une très
belle retraite...à moins que l’abominable président ne finisse
par le ruiner à coup d’impôts ! Rien n’est moins sûr !
Mais, si le soldat Romney a bel et bien terminé le combat,
ses camarades ne lâchent rien. Mais, le troupeau d’éléphants
est nettement moins soudé qu’il n’a pu le paraître. Beaucoup
dénoncent un positionnement trop radical du candidat sur les
questions de société et les valeurs. A l’opposé, d’autres considèrent que l’échec de Romney repose justement sur le fait
qu’il n’est pas assez dur sur les questions familiales, culturelles,
d’immigration…. Il faut donc que le parti se trouve une nouvelle identité grâce à un nouveau leader et un nouvel électorat
au lieu de se satisfaire d’illusions. C’est pourtant les ‘tea-party’
qui tirent leur épingle du jeu ! Romney était ‘trop à gauche ‘
pour eux selon John R MacArthur. Ce sont les républicains modérés qui ont essuyé le revers de plein fouet ! Il est temps que
Sarah ressorte son fusil !
« Sur un malentendu, ça peut
marcher »
Le mariage pour tous
Par Loic Blanc
« On devrait toujours être amoureux. C’est la raison pour
laquelle on ne devrait jamais se marier ».
Oscar Wilde
Notre cher et tendre président a fait sienne cette formule de
Jean Claude Dusse. Oui, nous avons un Jean Claude Dusse en
puissance à la tête de l’Etat, et c’est ainsi depuis le début. Déjà,
lors des primaires socialistes, François H. attendait le malentendu, et il est venu de la chambre 2806 d’un hôtel newyorkais.
Et puis il y a eu une campagne présidentielle, et cette fois-ci
François H. nous a promis que « lui Président de la République
», il ré-enchanterait le rêve français. Cela a fonctionné, voilà
aujourd’hui notre JC. Dusse en herbe à l’Elysée, tout ça sur un
gros malentendu.
Au moins, dans son apprentissage, François H. a ressuscité la
vieille tradition mitterrandienne qui voulait que le 1er ministre
ne soit rien d’autre que le paratonnerre du président. Alors
que Nicolas S. voulait être à la fois Président et 1er ministre, ce
qui lui a été fatal, François H., lui, utilise parfaitement son 1er
ministre, pour lui faire encaisser les coups à sa place, ce qui
semble fonctionner tant l’actuel pensionnaire de Matignon est
en difficulté. Il ne faut cependant pas oublier qui est le chef,
qui doit être le porteur de l’autorité. Un 1er ministre affaibli est
en réalité le syndrome d’une présidence sans cap et sans direction. Je prends alors le risque de poser cette question : combien
d’énarques faudrait-il sacrifier sur l’autel de Matignon avant
que notre président ne se décide enfin à devenir un homme
d’Etat ?
En effet, si la campagne a fait le candidat, la fonction présidentielle ne fait pour autant pas de François H. un homme d’État…
Les Français attendent un président courageux qui saura affronter cette crise qui n’est en rien conjoncturelle. Ce n’est pas
une crise de la dette, ce n’est pas une crise de l’euro, mais bel
et bien une crise de l’Europe qui, en plus d’être économique,
est aussi une crise identitaire et une crise de valeurs. Oui, le
vieux continent, englué dans ses corporatismes et son vieux
mythe de l’Etat-providence, refuse le virage de la modernité. En
réalité, nous devons faire face à un changement d’organisation
sociale et à une redistribution des richesses à travers le monde.
Cela demande de la lucidité, car la France ne peut se satisfaire
de ses acquis d’il y a 50 ans. Sans cela, l’Europe est vouée à
céder aux populistes qui pullulent partout – Autriche, PaysBas, Suisse et France... – et plongent les populations dans
le déni de réalité le plus total : oui, le monde change, oui, le
monde est ouvert. Dire que l’on quittera la mondialisation
d’un claquement de doigt est un mensonge grossier, ce qui
n’empêche pas Marine L.P. d’y croire. Alors oui, François H.,
agissez en homme d’Etat afin que la France ne soit plus passive
dans cette mondialisation, dans cette crise globale de l’Europe.
Oui, nous devons travailler plus et plus vieux car l’emploi n’est
pas un gâteau qui se partage mais une dynamique. Oui, l’Etat
doit se moderniser car on ne peut plus accepter les privilèges
de certains corps de la fonction publique. Et oui, il faut considérer l’entrepreneur comme le héros de notre temps car il crée
des emplois et de la richesse qui sera ensuite redistribuée…
La France et l’Europe n’ont plus le temps d’attendre, le monde
change trop vite.
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Par Loic Blanc
Les passions se déchainent, les églises prennent la parole et
les laïcards s’offusquent. Comment expliquer que cette France
soit divisée entre les progressistes et les conservateurs, entre
les croyants et les non-croyants ? Cela ne peut-être qu’une de
ces questions de société que les socialistes aiment agiter pour
laisser leur empreinte. François H. veut être le président du
mariage pour tous, comme son ainé Mitterrand fut celui de la
fin de la guillotine.
En réalité, je ne comprends pas cette agitation autour de
ce mariage pour tous. François H. a été élu, démocratiquement, pour appliquer son projet : son fameux petit livret de 60
propositions. Parmi ces dernières figure bien un mariage pour
tous, ou plutôt un mariage pour quelques-uns. Inutile donc de
crier au référendum, il a déjà eu lieu, le 6 mai 2012. Cependant,
rien ne nous empêche à nous, libres penseurs de droite, de
nous opposer, au moins intellectuellement, à cette parodie de
mariage.
En effet, l’argument central avancé par la majorité socialiste
est double : offrons le mariage pour tous au nom de l’amour
et de l’égalité des droits. Devant autant de bons sentiments,
le libre penseur de droite pourrait passer pour un horrible
conservateur sans cœur en voulant refuser l’amour et l’égalité.
Oui, mais romancer ses arguments ne les rend pas valides pour
autant.
Ainsi, on nous parle d’égalité des droits. Les homosexuels
devraient pouvoir se marier car les hétéros, eux, y ont le droit.
Cela pourrait presque me convaincre, mais faudrait-il rappeler
que l’égalité concerne les individus, et non les couples ? Tous
les hommes sont libres et égaux en droit, et tout le monde, peu
importe sa sexualité à le droit de se marier, avec une personne
du sexe opposé, je l’accorde. Viens alors l’argument central, les
homosexuels devraient pouvoir se marier au nom de l’amour.
Personne ici ne nie l’amour qui peut exister entre 2 personnes du même sexe. Un tel fait serait absurde. Mais nous ne
parlons pas d’amour ici, mais de mariage. Alors que dans un
effort ultime, le législateur essaye de faire d’amour et mariage
des synonymes, il en oublierait presque la définition première
du mariage. Le mariage ce n’est pas l’amour, mais une union
matérielle, un statut juridique pour la famille, le partage des
biens, et la filiation.
Voila l’épicentre du problème, des discussions, des déchirements : la filiation. Le projet du mariage pour tous entend créer
une fiction, une chimère : deux personnes de même sexe peuvent avoir un enfant. Cette fiction est bien entendu en opposition criante avec le réel puisque, quoi qu’il arrive, un enfant
proviendra toujours de la rencontre sexuelle d’un homme et
d’une femme.
Derrière ce terme abstrait de mariage pour tous, il y a une désexualisation des rapports, une disparation de la figure du père
et de la mère, pourtant structurante pour l’enfant, au profit
d’un parent 1 et 2… Pourquoi alors limiter la fiction ? Allons
plus loin dans la négation du réel, entrons dans l’ère du marché
de la création, au nom de l’amour et de l’égalité des droits…
Star Wars et Disney : pour le
meilleur
Par Susie Druez
étant le meilleur film de la franchise Marvel, ex aequo avec Iron
Man, a été le premier film réalisé par Disney depuis le rachat
des licences en 2009. On avait à l’époque pris peur, on avait
assisté au même tapage… pour rien ! L’Empire Disney a bien
Contre-Attaqué, écrasant les médisants et prouvant qu’il est le
géant du secteur de l’amusement.
Je fais partie des rares à se réjouir de cette alliance, mais j’ai
bon espoir que beaucoup changent d’avis en voyant arriver le
nouvel opus de Star Wars, prévu pour 2015. The Walt Disney
Company ne se résume pas à Disneyland et à la Petite Sirène,
arrêtons les clichés ! Ce sont les rois du divertissement, assis
sur une montagne d’argent à investir, qui sont plus à l’affût que
jamais des attentes du client pour lui donner ce qu’il demande.
Laissez-vous comprendre, vous ne serez pas déçus.
Adieu MSN
Par Antoine Lefranc
Kévin,
Certains auront vécu l’apocalypse avant l’heure : depuis le 30 octobre 2012, la toile regorge de cris et de larmes d’inconditionnels
de Yoda, souffrant le martyr à cause du rachat de Lucasfilm par
Disney. Dark Vador croisant le sabre avec Mickey Mouse, impossible ! Improbable, plutôt. On parle même dans certains cercles
d’une hérésie, d’une trahison pure et simple de Georges à l’appel
des 4 milliards que lui a offert la très distinguée Walt Disney
Company. Court-on au désastre ?
Beaucoup de fans s’offusquent de voir des sabres lasers pousser dans l’Empire Disney, et en bons Jedis qu’ils sont, ils cherchent à contre-attaquer. La Menace plus si Fantôme qu’ils voient
peser sur Star Wars, c’est l’annonce par les studios Disney du
lancement d’une nouvelle trilogie prolongeant l’épisode VI, le
fameux Retour du Jedi. Pourtant, en tant que fan, je suis ravie
de voir s’étendre la galaxie Star Wars ! Georges Lucas prévoyait
lui-même de le faire avec six films supplémentaires, mais il
n’a jamais pu réunir les fonds nécessaires en temps voulus
(toujours, toujours...) Cependant, la série de jeux vidéo Jedi
Knight, avait déjà prolongé la saga avec un scénario autour de
la reconstruction du temple Jedi et du fondement de la force.
L’histoire avait été applaudie par les fans, et inspirera en partie
Disney dans son projet de film.
Ce rachat signe donc pour moi Un Nouvel Espoir, une occasion
d’avoir davantage de Yoda et Vador à se mettre sous la dent.
Mais ce n’est sans doute pas l’avis de ceux qui hurlent à tuetête qu’on va totalement gâcher cet univers en intégrant des
gamineries à tout bout de champ. Vraiment ?
A tous les sceptiques : Pulp Fiction, Scream, Titanic, Kill Bill,
Sin City, Gangs of New York ou encore The Queen sont sortis
des studios Miramax, propriété de Disney depuis 1993. Ratatouille, Wall-E et Cars sont sortis des studios Pixar, propriété de
Disney depuis 2006. The Avengers, salué par la critique comme
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Je t’écris pour te remercier.
Depuis ma naissance, en
1999, tu n’as cessé d’être là
pour moi. Tu m’as nourrie à
coups de discussions inintéressantes et tentatives de drague malheureuses. En tchattant,
tu as découvert la drogue des « xptdr », « xD » et autres stupidités que tu considérais comme l’avenir de la communication.
Hélas Kévin, comme avec bien des drogues, tu en as abusé et
tu as connu une overdose. Les discussions avec tes potes ne
ressemblaient plus qu’à des successions inintéressantes de «
ça va lol ? » et autres « MDR ton statut :D ». Mais tu t’en fichais,
l’important c’était que tu avais plein de contacts MSN, ce qui
te permettait de frimer à la récré, et qu’en plus tu pouvais avoir
des discussions à plusieurs en même temps, ça meublait tes
soirées. Tu mettais des citations philosophiques en guise de
statut, tu actualisais ta photo, tu te mettais « occupé » pour
montrer que tu étais quelqu’un d’important… Toutes tes fenêtres de conversation clignotaient en bas de ton écran comme
des guirlandes d’un sapin et piaillaient de ce « tululu » unique à
chaque nouveau message. Et toi, véritable Père Noël de la conversation, tu décidais à qui tu allais accorder un instant. Père
fouettard, tu bloquais les importuns, genre ceux qui envoyaient
des chaînes type « envoie ce meçage à tous tes contact ou tu
conétra jamai l’amour ».
Et puis au bout d’un certain temps les gens ont commencé à
être moins assidus. « C’est un truc de gamin », « c’est une perte
de temps, mieux vaut se parler en vrai… ». Quelle mauvaise foi
de leur part… en fait ils allèrent sur Facebook, où ils perdaient
tout autant de temps. Mais toi, tu n’es pas parti, car tu trouves
Facebook trop limité : on ne peut pas changer la police ni la
couleur de ses messages, on ne peut mettre à foison des émoticônes et autres gifs animés de petits chatons roses scintillant…
bref, tout ce qui fait l’attrait de MSN.
Mais voilà Kevin, nous sommes en 2012 et tu es le seul qui me
soit resté fidèle. Seuls les « bitches02 » viennent te parler pour
te rediriger vers des sites payants. Avoue que ça la fout mal.
Papa Microsoft a acheté Skype, et je vais me marier avec lui.
Oui, je vais perdre mon nom de jeune fille. Je vais d’ailleurs tout
perdre tout court. Maintenant que c’est fini, je peux te le dire,
Kevin : t’étais un sacré loser.
Cordialement,
MSN.
ZOOM
Elections en Chine : un jeu de
dupes ?
Par Joseph d’Armand de Chateauvieux
En novembre, les Chinois ont choisi leur nouveau «
grand timonier », le taciturne Xi Jin Ping. Choisi ? Le terme n’est
pas bon. Le futur – il ne sera effectivement président qu’au
mois de mars - dirigeant de la seconde puissance du monde a
été nommé par un peu moins de 2000 privilégiés, des cadres
du Parti Communiste Chinois réunis en grande pompe pour
l’occasion.
Beaucoup de nos journaux bien pensants s’insurgent
contre un tel processus. Comment ?!? Un milliard et demi
d’individus dupés par une poignée de rond de cuir – rouge - ?
Impensable au pays de la Bastille et du 04 août 1792 (erreur
volontaire dans la date?). Souvenez-vous, 2008, la flamme
olympique chahutée à Paris par des « activistes » de Reporters
Sans Frontières, au nom du Tibet, un pays où aucun d’entre eux
n’a jamais mis les pieds, avec une histoire propre et complexe
qu’ils ne connaissent presque pas. Et aujourd’hui, on nous fait
croire que le peuple chinois est là, dans l’ombre, prêt à se rebeller, à établir la démocratie. Le Péril Jaune a dû hanter les nuits
de ces journalistes. Dans les années 1990, Bill Clinton avait
déclaré « l’avènement de la démocratie en Chine est inévitable,
comme l’a été la chute du mur de Berlin ». Force est de constater que la muraille de Chine, elle, est toujours debout. Il est
temps d’arrêter l’hypocrisie. L’histoire chinoise est bien plus
ancienne et riche que la nôtre, et jamais ce peuple n’a choisi la
démocratie comme système politique. Alors pourquoi vouloir
qu’elle nous imite ?
Tout comme les Irakiens ou les Afghans, les Chinois
ne sont pas prêts pour la démocratie. Et j’oserai presque dire,
ils n’en veulent pas. La Chine est bien trop grande, bien trop
diverse, bien trop peuplée. En trente ans, la Chine est devenue
une puissance économique incontestable, en empruntant une
stratégie économique très libérale, à peu près comme la nôtre,
mais en conservant un pouvoir central autoritaire. Et c’est là
que le bât blesse. L’Occident, dans son orgueil, ne peut pas
accepter qu’il puisse exister un autre système que le sien. Bien
sûr, la Chine n’est pas un paradis. Les travailleurs en haillons
qui errent dans les rues, manquant de se faire renverser par la
Mercedes d’un nouveau riche, les jeunes femmes armées de
leur fer à souder sur des échafaudages de bambous en pleine
nuit pour construire la nouvelle résidence d’un magnat des
télécommunications ; tous sont là pour nous rappeler les
inégalités criantes qui existent en Chine. On peut regretter le
manque de redistribution des richesses, on peut rêver d’une
tendance plus sociale, mais il est difficile d’aller plus loin. Et
surtout, cela serait vain.
Quel portrait peut-on tirer du nouvel homme fort
de l’empire du milieu ? Incarne-t-il une possible (r)évolution
pour la politique chinoise ? Xi Jin Ping, 59 ans, est né à Pékin.
Pourtant, il fait parti de ce que l’on appelle « le gang de Shanghai » : des hommes politiques ayant gravi les échelons dans
les villes riches de la côte et soutenant traditionnellement les
intérêts des chefs d’entreprises et des gens aisés. Difficile alors
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d’imaginer une réforme sociale d’ampleur. Xi Jin Ping est ce
qu’on appelle un « prince rouge », c’est-à-dire un rejeton d’un
ancien haut dirigeant du Parti.
Ce qu’on peut dire de lui ? Peu de choses finalement.
Comme beaucoup d’actuels dirigeants chinois, il a servi dans
les Brigades Rouges au temps de la Révolution Culturelle.
Comme eux, il a commencé sa carrière politique dans une
région rurale (Hubei). Comme eux, il possède aujourd’hui une
fortune personnelle colossale (estimée à 300 millions d’euros).
Comme pour eux, toutes les informations sur son patrimoine
financier sont savamment censurées. Ce que va changer Xi Jin
Ping ? Pas grand-chose. L’une des caractéristiques de la politique chinoise, c’est la continuité (et c’est sans doute ce qui fait
sa force). Alors, comme ses prédécesseurs, il va lutter contre la
corruption, gérer la bulle immobilière qui menace d’exploser,
etc. …
La place nouvelle de la Chine dans le concert économique mondial est décisive. Principal bailleur de fonds des EtatsUnis, premier importateur de pétrole et de matières premières, premier exportateur, le pays de Mao est accusé de jouer
cavalier seul, avec sa monnaie sous-évaluée et ses avancées
stratégiques peu éthiques dans les pays en développement.
Beaucoup espèrent monts et merveilles de Xi Jin Ping.
Le 10 février prochain, un mois avant l’entrée en fonction de Xi Jin Ping, le nouvel an chinois célébrera avec force
lanternes rouges, danses du dragon et feux d’artifices l’arrivée
de l’année du Serpent. La tradition chinoise dit du Serpent qu’il
est séducteur, égoïste et manipulateur. Une sorte de prédiction
?
REPORTAGE DE L’EXTREME
Bugarach ne connaît pas la
crise
Par Joseph d’Armand de Chateauvieux
En décembre 2012 le néant aura conquis la planète. Toute ?
Non, un petit village résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Et, une fois n’est pas coutume, c’est en France qu’on trouve ce
lieu rare : Bugarach.
Tout a commencé un dimanche pluvieux. Terré dans
ma chambre trop sombre du Drakkar, je feuilletai négligemment un journal d’annonces immobilières –oui j’aime regarder
les fructueuses tentatives de mensonges des agents immobiliers pour vendre des ruines en Touraine-. Quand soudain,
oh surprise ! « Gérard M. vend petite cahute en bois sur le pic
de Bugarach. 12 m². 3 millions d’euros ». Quoi ? Une cabane de
berger plus chère qu’un appartement sur l’avenue de la République ? Incrédule, je décide d’aller enquêter sur place.
Je retrouve Gérard M. à la gare de Carcassonne. Il
m’accueille en limousine, singulier pour un paysan de l’Aude.
Il a du se passer quelque chose qui m’a échappé. Pendant ma
dernière sieste post-OB, on a dû trouver de l’or ou du pétrole
là-bas. On n’est pas si loin de Lourdes.
Pourtant, aux premiers abords, Bugarach n’a rien
d’Abu Dhabi. Un charmant petit village de 200 âmes, niché
au pied d’une « montagnette » que les habitants nomment
fièrement « LE Pic » mais qui n’est qu’un vague empilement de
roches et de pins. Des maisons simples, des gens simples. Rien
d’anormal. Gérard, mon guide, m’apprend qu’il a fait fortune
dans l’immobilier. Devant ma moue dubitative, le Bugarachien
(oui j’ai décidé qu’on les appelait comme ça), accepte de me
dévoiler le pot aux roses : depuis quelques années, un groupe
d’illuminés a fait courir dans le monde entier une folle rumeur,
selon laquelle Bugarach et son pic serait l’unique lieu qui
échapperait à la fin du monde en décembre 2012. Celle-là, je ne
l’avais pas prévue.
La visite de ce jardin d’Eden maya se poursuit, et petit
à petit je commence à saisir la frénésie qui envahit Bugarach.
Monique, la femme de Gérard, a troqué son costume de boulangère pour une boutique spécialisée dans la vente de « kit
anti-fin du monde » : lampe de poche, masque à gaz, couverture de survie et… 30 grammes de Nutella (me demandez pas
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pourquoi !). Et ça se vend comme ses petits pains. Plus fort,
Michel a lancé un tour-operator avec ses deux associés, deux
vieux ânes, qui portent les visiteurs en pèlerinage jusqu’au
sommet du Pic. Toujours plus fort, dans la superette du village,
celle qui juxtapose l’établissement de Gérard, le rayon boîtes
de conserve a été rebaptisé « fournitures pour bunker ». Encore
plus fort, celui-là c’est mon préféré, digne des plus grands
PCE, Geoffrey, le geek du village, qui a monté son site internet
: unepierrepoursurvivre.com. Le principe est simple, Geoffrey
fait de la vente par correspondance d’authentiques pierres de
Bugarach (certifié par Nicolas Hulot). Le site est ouvert depuis
trois mois et reçoit plus de visites que Facebook.
Lorsqu’on prend la direction du Pic, la démesure
s’accélère. Le sentier en terre meuble a été pavé (par des
pierres de Geoffrey évidemment !) et les arbres qui le bordent
sont striés d’inscription d’amoureux désireux que leur amour
dépasse le 21 décembre. Plus on monte vers le sommet, plus
les cabanes en bois se multiplient. Je commence à comprendre
la limousine de mon ami Gérard. On se croirait à Woodstock,
revenus à l’âge d’or des Hippies: des milliers de personnes aux
tenues bariolées, du linge qui pend aux branches des marronniers, des enfants qui jouent, des odeurs plus ou moins licites
et en guise de Jimmy Hendrix, Lionel, le barde du village avec
sa viole achetée d’occasion à la brocante de Lézignan-Corbières. Je n’ai pas pu atteindre le sommet, je n’avais les 50 euros
nécessaires pour payer le péage qui en barre l’accès.
En guise de souvenirs, j’ai ramassé un petit caillou
sur le bord de la route, prenant bien garde que les employés
de Geoffrey le vendeur de pierre ne me surprennent pas. Ma
fortune est faite.
A Bugarach on a vite compris que la fin du monde
voulait dire le début de la gloire et du profit. Et parodiant
Napoléon devant les pyramides, Gérard peut bien déclarer « du
haut de ce Pic, 40 millions nous regardent ».
SPORT ET MODE
Comme des bleus
La It Girl
Par Joseph d’Armand de Chateauvieux
Par Jeremy Chaillot
Yannick a 29 ans. Français d’origine congolaise. Il porte le maillot bleu depuis qu’il a 18 ans.
Franck a 29 ans. Il est né dans le Nord de la France. Il porte le
maillot bleu depuis qu’il a 18 ans.
Yannick est respecté par tous dans son sport. Il joue dans un
des meilleurs clubs d’Europe, à un poste où la concurrence
est rude. Les supporters de ce club sont fans de Yannick. Il est
toujours performant sur le terrain. C’est l’âme de l’équipe.
Franck est connu et adulé par tous les adeptes de son sport.
Dans l’un des meilleurs clubs d’Europe, il défie toute concurrence à son poste. Il ne déçoit jamais les supporters de ce club.
Certains disent même qu’il est le meilleur joueur de l’histoire
du club.
Il y a quinze jours, Yannick a joué avec l’équipe de France.
Cela faisait près de deux ans que Yannick n’avait pas porté la
tunique bleue. En entendant la Marseillaise, Yannick n’a pu
retenir ses larmes. Tout son corps était gagné par l’émotion, la
fierté de défendre les couleurs de sa patrie.
Il y a trois semaines, Franck a joué avec l’équipe de France.
Cela fait presque huit ans que Franck est titulaire indiscutable avec les Bleus. Pendant l’hymne national, Franck n’a pas
desserré les lèvres. Certains disaient qu’il était concentré,
d’autres, en voyant son pote Samir à côté de lui qui rigolait, ont
soutenu qu’il s’en foutait, tout simplement.
La semaine dernière, contre l’Argentine, Yannick a mené une
action exceptionnelle. Il a traversé la défense adverse sur vingt
mètres, une action décisive pour la victoire de son équipe. Pour
fêter son exploit, Yannick a serré dans ses bras ses coéquipiers
et a remercié le ciel. Puis il est revenu se placer, le point rageur,
la rage de vaincre.
En juin dernier, lors d’un match contre l’Angleterre, Samir,
l’ami de Franck, a lui aussi fait un exploit qui a donné la victoire à son équipe. Au moment de le célébrer, Samir a repoussé
Franck qui venait le féliciter. Il a cherché des yeux la caméra,
et a mis un doigt sur sa bouche, pour dire « chuuuut ». On a
appris plus tard qu’il avait insulté les journalistes en zone de
presse.
Lors de la dernière coupe du monde, Yannick n’était pas
sélectionné. Mais les jours de match, il prenait le bus pour aller
soutenir ses copains. Solidaire.
Lors de la dernière coupe du monde, Franck a refusé de
descendre du bus. C’était pour soutenir son copain, Nicolas,
qui s’était fait exclure de l’équipe pour avoir insulter son entraineur. Solidaires.
Yannick joue au rugby.
Franck fait du football.
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La It girl, c’est la fille dans l’air du temps, celle dont
on parle démesurément et sans trop savoir pourquoi.
Mais pour quel talent vous demandez-vous ? Eh bien
aucun si ce n’est celui d‘être elle-même : généralement
jeune fille en fleur gâtée par la nature -par là j’entends
non seulement formes avantageuses mais aussi un
nom qui suffit à intégrer la A-list de tous les designersdotée d’un goût prononcé pour la mode et les soirées
branchées entre copines et on peut ajouter un petit
ami encore plus connu et sexy.
En quoi consiste son Job ? « Les gens vous aiment
et vous payent pour ce que vous êtes » dixit Peaches
Geldof. Généralement, ça se traduit par des collaborations artistiques et des collections capsules -citons
Dree Hemingway (petite fille de) pour Sandro ou Alexa
Chung pour Superga- mais aussi des campagnes de
pub pour des grandes marques (ex : Georgia May Jagger et Chanel), des apparitions dans des séries pour
jouer leur propre rôle of course. Les it-girls sont de
véritables touches à tout (mais bonnes à rien ?) qui
bénéficient de l’admiration des jeunes ados moins
chanceuses et qui pour ce seul fait se voit offrir généreusement et livrer directement chez elles tout ce qui
se fait de plus hype dans la fashionsphère.
Alors It-Girl, plus beau métier du monde ? Eh bien ce
n’est pas si simple car lorsqu’on y réfléchit bien It-girl
est un métier précaire, très précaire : tout le temps à
se former un ADN fashion ne sera pas rémunéré, les
photos volées qui finiront dans la partie « look de la
semaine » de Grazia non plus, et ne parlons pas de la
durée de vie très limitée d’une it-girl (2 ou 3 ans en
moyenne). Enfin, la it-girl ne pourra n’y prétendre à
l’allocation chômage ni au RSA lorsqu’elle n’aura plus
de travail. Et puis franchement, la It-girl est souvent
réduite au rôle de femme sandwich des temps modernes…
Bref, chercher un stage en Marketing développement
reste surement plus judicieux que travailler à être une
It-Girl.
VERBA A FAIT SON CINEMA
Interview de Georges Caudron
Par Laetitia Merlen et Juliette Usseglio
“Hello, I’m Georges Caudron, David Duchovny’s voice “
Qu’est-ce qui vous stimule dans le métier de doubleur ?
Le doublage est une spécialisation du métier de comédien
et à chaque fois c’est une découverte. On va chercher en soi
toute sa puissance de création. On est seul, il faut imaginer. Je
pense que le pouvoir de la voix est extraordinaire. Par exemple,
si vous regardez un film sans la bande son, au bout de cinq
minutes, vous décrochez, alors que l’on peut suivre un film
parfaitement rien que par le son. Je pense que la puissance
d’évocation de la voix et des mots est plus importante que celle
de l’image. Sur Cold Case par exemple, je fais le même gars à 60
et à 30 ans, et ça c’est fascinant, on se rend compte que c’est la
même voix mais la couleur et l’énergie sont différentes.
sonnages dans lesquels tu rentres mais alors… comme ça ! Et
d’autres… Très curieusement, ça m’est arrivé sur un personnage qui me ressemblait physiquement mais qui ne jouait pas
comme moi et j’avais un mal fou à rentrer dedans.
Quels personnages préférez-vous doubler ?
Au début de ma carrière, je jouais les héros, le bon fils de
famille mais maintenant avec l’âge et la pratique je joue les
salauds et je trouve ça formidable ! Après avoir joué les héros,
ce qui m’intéresse c’est plutôt de jouer les caractériels. Plus ils
sont méchants, bizarres, fous et plus ça m’intéresse au niveau
création. Là je vais chercher des choses qui ne sont vraiment
pas à moi, c’est très amusant. Le fait d’être caché à l’intérieur
du personnage permet une liberté incroyable. On peut faire
dire aux acteurs beaucoup de choses. Moi, je fais dire ce que je
veux à Duchovny par exemple, ou encore à John Hannah que
je fais dans La Momie, Spartacus et Damages.
J’ai touché à tous les styles de personnages (même les filles).
J’ai dû faire 1000 personnages au moins ! Il y a des acteurs
que l’on retrouve avec plaisir, par exemple Steven Culp que
je faisais dans Desperate Housewives, bientôt dans Grey’s
Anatomy, c’est un type que j’aime bien, je suis curieux de voir
ce qu’il a fait. Nous sommes au service de ce qu’a fait l’acteur
sur l’écran.
Que pensez-vous de l’initiative VFSC ?
C’est génial ! Je pense que faire du théâtre, parler en public,
jouer un personnage et lui donner vie est absolument nécessaire pour tous les étudiants !
Quel travail effectuez-vous sur votre voix en fonction des personnages que vous doublez ?
Le personnage exige qu’on ait une certaine voix, et la voix
prend la couleur, l’âge, l’énergie, l’intériorité du personnage.
C’est un travail d’acteur, un travail de création du personnage !
En plus de votre métier de doubleur, vous organisez des doublages ?
Je suis directeur de plateau : j’ai dirigé Dark Angel, Le Camélon,
Six Feet under… C’est très intéressant de choisir des comédiens pour un doublage : ça m’apprend beaucoup sur moi, sur
mon métier. Le fait d’avoir les mains dans la glaise en étant
acteur de doublage, je dirige mieux les acteurs. Je sais leurs
peurs, leurs angoisses, je peux répondre à leurs questions et je
sais très bien qu’on peut pleurer sur un rôle qui nous met en
difficulté.
A ce propos, avez-vous déjà rencontré des difficultés pour doubler certains personnages ?
Oui alors là, il y en a pour lesquels j’en ai chié. Il y a des per-
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Quels sont les doublages sur lesquels vous travaillez en ce moment ?
Je vais commencer la dernière saison de Grey’s Anatomy car
le personnage de Steven Culp est un nouveau médecin dans
la série. Je crois que John Hannah a aussi fait quelque chose
et j’aimerais bien le doubler. Mais on n’est jamais propriétaire
d’un personnage !
Un jury aux anges !
Par Marion Chausseray
A la fin de l’événement, j’ai eu le grand plaisir
d’interroger nos deux autres jurys sur leurs
impressions.
M. ORMANDO m’a rappelé qu’il avait participé à ce concours lors de la première édition.
D’ailleurs, Il en avait gardé un excellent souvenir en tant que candidat. C’est pour cela qu’il
a répondu positivement à la demande d’Omar
pour prendre la place de jury de l’événement.
A ses yeux, les doubleurs ont étés à la hauteur
de l’exercice. Seuls quelques arrêts l’ont un peu
déçu, mais sinon, il a trouvé 4 textes sur 6 très
bons. En général, la synchronisation était très
réussie, cela laisse donc une excellente impression globale. C’est un événement à refaire pour
M .ORMANDO, et, il viendra avec grand plaisir
assister aux plaidoiries de manager comme vous
aussi je l’espère !
Quant à Mme LE BRIS, elle retient l’audace des
candidats. En effet, ils ont fait preuve d’une très
grande créativité lors de ce concours. Elle se traduit par le respect du thème ‘la fin du monde’ et
par la répartition des rôles. Aussi, globalement,
les tonalités utilisées pour faire parler les personnages ne manquaient pas de décalage comique.
L’ensemble est donc très satisfaisant, et la réussite de VFSC a été portée par la créativité des
candidats. Pour ma part, je trouve qu’ils n’ont
pas manqué d’humour - parfois gras, certes ! En
tout cas, le public et le jury se sont bien amusés.
C’est une belle récompense pour l’équipe
Verbat’EM !
CULTURE ET CONFITURE
J’ai lu
Je lis donc je suis
La vérité sur l’affaire Harry
Quebert de Joël Dickert
Par Marion Lamoureux et Audrey Denis
La vérité sur l’affaire Harry Quebert, c’est une épopée américaine, écrit par un suisse en français. Quand l’œuvre écrite
devient révélation du prix du roman de l’académie française,
son auteur Joël Dicker est la révélation du magazine Elle catégorie « intello sexy de l’année ». Avec son pavé de 700 pages, le
gaillard s’est quand même assuré que, malgré son joli minois,
on le prenne au sérieux.
On trouve quelques longueurs, sur l’angoisse de la feuille
blanche (comme je comprends) et les amourettes version « tu
me suis, je te fuis … vous connaissez la suite ». Mais elles préparent un déchaînement de rebondissements et un suspense
insoutenable, qui nous permettent de conclure que la trame de
l’histoire est, malgré (ou grâce à) son ventre mou, remarquablement imaginée. Ne prévoyez pas lâcher ce bouquin à partir
de la 400ème page, vous n’y arriverez pas. Spécial dédicace
pour les conversations entre le personnage principal et sa mère
qui valent leur pesant de cacahouètes et qui sentent clairement
le vécu (attention les filles, belle-mère cinglée à l’horizon.. mais
bon, vous savez ce que c’est…). Un petit air de déjà vu avec qui
veut mon fils : mon fils, il est beau, il a 30 ans, il est magnifique
mais il est toujours pas marié, qui veut l’épouser ?
Le mieux, c’est qu’il n’y a pas qu’une seule histoire, mais
plusieurs dans la même : un jeune écrivain à la recherche
d’inspiration pour son second roman, son mentor un écrivain
reconnu pour son livre « Les Origines du mal », une enquête
policière à couper le souffle, des retours dans les années 60,
des flash forward de quelques mois, des conseils pour devenir
écrivain et les amours, gloire et beauté d’une petite ville du
New Hampshire nommé Aurora.
J’ai été agréablement surprise par le style de l’auteur, à la fois
recherché et simple qui nous plonge dans cette affaire policière
sans queue ni tête. La jeune Nola a disparu cet été-là, et 30
ans plus tard, on découvre son corps dans le jardin d’Harry
Quebert, le mentor de notre narrateur. Marcus va tout faire
pour découvrir la vérité et blanchir son ami de toujours, avec
l’aide d’un inspecteur de la région. Mais cette affaire est loin
d’être simple : Harry à l’époque âgé de plus de 30 ans avait une
liaison avec la jeune Nola âgé de 15 ans. Alors qu’il est lynché
par la nation et accusé d’un crime odieux, les révélations sur
la vie mouvementée de Nola se font de plus en plus rocambolesques à mesure qu’on approche de la révélation finale. On
croit savoir qui est le tueur et son motif, puis 20 pages plus tard,
toutes nos espérances et croyances sont déjà mises à l’épreuve.
Grâce à Joël Dicker, j’ai repris goût au genre policier. Moi qui
croyais devoir vivre avec mes seules lectures d’Agatha Christie,
trouvant trop violents et glauques tous ces polars où se mêlent
prostitution, violeur et tueur sanguinaire, je retrouve la joie du
suspense et de la déduction. Une chose est sûre, vos petites cellules grises vont être mises à rude épreuve.
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Et Nietzsche a pleuré
Par Rose Yu
Et Nietzsche a pleuré (ou comment avoir l’air intelligent dans le
bus) est un livre génial, écrit par Irvin D. Yalom, publié en 1992
et traduit en français en 2007. Ne jugez pas le livre à son titre
! Rassurez vous, je ne suis pas en train de vous conseiller une
biographie de Nietzsche. Irvin Yalom imagine, dans un décor
viennois de la fin du 19ème siècle, la rencontre de notre philosophe préféré (vous souvenez vous de l’époque où vous essayiez d’orthographier Zarathoustra pour avoir l’air intelligent
dans vos dissertations de culture G ?) avec le célèbre docteur
diagnosticien (si, si, je vous assure) Breuer, mentor et ami de S.
Freud. À la demande de Lou Salomé, une mystérieuse femme
qui semble avoir envoûté tous les hommes autour d’elle, le Dr
Breuer tente de pénétrer dans l’esprit d’un Nietzsche torturé et
mal dans sa peau. Mais ce dernier est (sans surprise) invivable
(rejet de l’autorité, horreur de se montrer faible... on connaît
tous Nietzsche, on est à l’EM quand même !) ce qui pousse le
Dr Breuer à faire preuve d’imagination pour dompter son patient. Rapidement, les rôles s’échangent : qui aide l’autre ? Une
rencontre intellectuelle et touchante entre deux grands esprits
qui tentent de trouver leur place dans le monde. On aimerait
que l’histoire soit vraie. On aurait aimé que la fiction eût été
réalité. Ce bouquin est à lire absolument.
Fifty Shades of Grey
Par Rose Yu
En raison du gros buzz créé par cette trilogie écrite par E. L.
James en 2011, je me suis dévouée pour lire et critiquer ce
bijou littéraire pour vous. Quand je dis “bijou littéraire”, je ne
suis pas du tout ironique (vous saisissez le sarcasme, hein ?).
Disons que si vous décidez d’ouvrir ce livre, ce ne sera certainement pas pour la qualité de l’écriture. Franchement, il va
même falloir un peu de volonté pour ne pas le fermer au bout
des trois premières pages. Mais soyons honnête, entre vous et
moi, on ne lit pas ce bouquin pour nous stimuler les neurones.
L’intrigue est classique : Anastasia Steele, notre héroïne innocente et naïve, rencontre Christian Grey, séduisant, riche, mystérieux (et jeune, sinon ce serait indécent !). Elle est vite sous
le charme (évidemment...) et lui aussi (surprise !). Mais (parce
que les choses seraient trop simples autrement), leur idylle se
voit contrariée par le fait que monsieur est adepte du BDSM
et demande à Ana de signer un contrat qui règle les moindres
détails de leur relation (mais vraiment, mis à part ce détail,
c’est l’homme parfait !). Très rapidement, Ana l’inexpérimentée
va apprendre les plaisirs de la chair (on le sait toutes, une
première fois est tout simplement jouissive, NORMAL !). Notre
héroïne semble insatiable (ou a-t-elle un appétit sexuel normal
et je dois me poser des questions ?) et E.L. James nous épargne
très peu de détails... Amateurs de grande littérature s’abstenir.
Tous les autres, faites-vous plaisir. Malgré (ou grâce ?) au degré
zéro de l’effort intellectuel, les pages se dévorent à toute vitesse
et réveillent en vous quelque chose (qui n’est pas la réflexion,
on est d’accord). Lecture parfaite pour réchauffer cet hiver un
peu froid.
J’ai vu
J’ai vu, ça m’a plu
“There’s no such thing as nice
guys”
Par Jiang Meiyu Hélène
Go on
Quelle joie de revoir Chandler, qui n’a rien perdu de sa fibre comique et de son charme. Le pitch est simple pour des
épisodes très courts mais efficaces. Ryan King est un commentateur sportif, très agaçant et irrévérencieux, qui perd tragiquement sa femme.
Il est alors obligé d’intégrer un groupe de soutien, où ils sont
tous plus fous les uns que les autres : une obsédée par les chats,
un weirdo naturiste et autres dépressifs qui nous font beaucoup rire. Série renouvelée pour 22 épisodes.
Six feet under
Créée par Alan Ball et diffusée sur HBO de 2001 à 2005, série
relativement peu connue de notre génération et pourtant absolument géniale. Le quotidien d’une famille de croquemorts à
Los Angeles, après la mort du père de la famille... des névroses,
des névroses et encore des névroses!
Twin Peaks
Créée par David Lynch et Mark Frost, avec notamment Kyle
MacLachlan (mari impuissant de Charlotte dans Sex and the
City et Orson dans Desperate Housewives), série cultissime
à voir de toute urgence, qui oscille entre le soap, le thriller
et le fantastique. Dans une petite ville tranquille de l’état de
Washington, le corps de la reine du lycée, Laura Palmer est
retrouvée emballée dans un sac plastique... L’agent du FBI Dale
Cooper est désigné pour mener l’enquête. Au fil des épisodes,
on découvre que Laura Palmer n’était pas du tout celle que
l’on croyait et que les habitants de la ville ont tous des choses à
cacher. Atmosphère glauque garantie et quelques petits coups
de frayeur, surtout si vous la regardez seuls au Drakkar la nuit...
New girl
J’ai vu un mec qui regardait cette série en cours (honnêtement hein !). Cette série n’aurait donc pas seulement un public
féminin - donc lisez tous ce qui suit. New girl met en scène
Zooey Deschanel qui, après une rupture douloureuse (évidemment), s’installe en collocation avec 3 inconnus (évidemment...). Et si elle, ce n’est pas une bombe, sa meilleure amie à
l’écran est mannequin (histoire de satisfaire tout le monde !).
Personnalités impossibles, situations improbables, discours en
tout genre ; quand chacun essaie de contrôler la vie de l’autre,
on est obligé de les écouter et rire. Par contre, conseil d’amie :
passez les 5-6 premiers épisodes un peu fades.
13
Après avoir passé près de deux mois à suivre ce drama coréen
de 20 épisodes, c’est à se demander si en fait, il y a des gens
biens sur Terre. C’est la vertu et le vice du monde des dramas
que de proposer des scénarios qui vous prennent aux tripes,
à tel point que vous confondez parfois la réalité avec la fiction
(rassurez-vous le temps où je me prendrais pour un ninja n’est
pas encore venu). Fait rare dans l’univers des dramas, Innocent
Man a répondu à mes trois grands critères d’excellence : une
superbe réalisation, un scénario bien ficelé et une bande son
géniale. Pour la petite histoire (petite car il n’est jamais aisé
de résumer un drama), Kang Ma-Ru étudiant en médecine,
beau à se damner et destiné à une carrière prometteuse, n’a
d’yeux que pour Han Jae-Hee une amie d’enfance qui vit près
de chez lui. Mais voilà que celle-ci rencontre le PDG (bien
plus âgé qu’elle) d’un grand groupe, qui pourrait lui permettre d’échapper à sa condition sociale. Le choix est vite fait, ce
sera l’argent plutôt que l’amour. Jae Hee laisse derrière elle,
un jeune homme trahi et brisé en plein vol par l’amour. Les
années passent. Ma-Ru, devenu barman et gigolo à ses heures
perdues, « rencontre » Seo Eun-Gi, une riche héritière au cœur
de pierre qui finit par tomber amoureuse de lui. Le seul hic ? La
belle-mère de cette dernière n’est personne d’autre que Jae Hee
(quand je vous disais que ce PDG était vieux). Commence enfin
la véritable histoire…
Parmi ceux qui ont visionné ce drama, certains l’ont trouvé
trop sombre, d’autres trop tragique. Moi, je l’ai aimé. Passionnément. C’est pour moi, une fiction qui a réussi à montrer à
quel point le choix d’un homme peut déterminer la trajectoire
de toute une vie. Mais aussi parce que j’y ai trouvé une complexité des personnages, parfois bouleversante et bien trop
rare dans ce monde. Car l’on se rend compte aussi qu’il y a une
humanité en eux qui n’est pas si éloignée de la nôtre. Car enfin,
un premier amour ne m’a jamais paru aussi amer.
Je n’ai
jamais...
Je n’ai jamais vu Star Wars
Par Céline Charmion
La nouvelle tombe telle un couperet, et le visage pixellisé de ma
pote dans la fenêtre Skype affiche une mine consternée. Je n’ai
jamais vu Star Wars, et alors ? On va en faire tout un fromage
intergalactique ?
Comme toujours, avant d’écrire un article bien senti sur un sujet que je ne maîtrise absolument pas, je vais chercher de quoi
me nourrir dans Google : Star wars, 713 millions de réponses
en 0,31 secondes, et encore, mon ordinateur est lent ce matin.
Je clique sur le premier lien, Wiki est mon ami : « ...épopée
cinématographique de science-fiction créée par George Lucas
en 1977. » C’est un début. Que la Force soit avec moi !
Commençons par elle, la Force. A l’origine de tout, son origine
(répétition?) reste floue : au commencement, paf la Force !
Elle est un fluide énergétique qui attribue des pouvoirs à ceux
qui la maîtrisent. Selon nos choix de vie, ces pouvoirs sont
méchants ou gentils, et confèrent à notre sabre laser sa jolie
couleur. Youpi ! D’ailleurs, il serait plus judicieux d’employer
le terme originel, « lightsaber », non pas parce que c’est plus
swagg en anglais, quoique, mais surtout parce qu’il est prouvé
scientifiquement qu’aucun laser ne peut traverser la plupart
des matières. Cela dit, il aurait été difficile de traduire par : «
sabre de plasma confiné par un champ magnétique ». Cela
aurait engendré des problèmes de synchronisation au niveau
du doublage. Je suis vraiment déçue de ne pas pouvoir choisir
mon « lightsaber » en fonction de la couleur de mes ongles.
Toutefois, les sabres ne sont pas les seules armes. Dans la saga,
les super vilains, les Sith, ont conçu une arme super dangereuse pour tenter de vaincre les Jedi : « l’Etoile de la Mort » (Tin
tin !!). Ils auraient ajouté « qui tue » et j’aurais été refaite pour
la semaine. En poursuivant ma lecture, j’apprends que Star
Wars est très cosmopolite. Bien que les humains soient les plus
nombreux, on sait qui s’amuse pendant que les autres guerroient aux confins de l’Univers, il y a plein d’autres espèces aux
origines mystérieuses, comme les Jawas ou Yoda et ses potes.
En même temps, Georgy n’allait pas s’embêter avec la genèse
de son histoire, faut pas déconner les gars ! Il n’avait droit qu’à
six films et quelques extras... N’empêche, malgré le visionnage
d’extraits, et les explications acharnées de potes convertis, je
n’ai toujours pas compris pourquoi Chewbacca...
Sans transition, il me semble qu’on ne puisse pas parler de
Star Wars, sans évoquer les droïdes. J’en sais quelque chose,
pour avoir passé une SAT entière déguisée en C-3PO durant les
Primaires de la campagne 2012. Une chose est sûre, il ne devait
pas beaucoup choper...
En résumé, Georges Lucas, tel un Euclide moderne, a construit sa géométrie cinématographique sur des postulats qu’il
n’a jamais pris le temps de développer, expliquer, détailler et
autres verbes du premier groupe, et cela a créé un mouvement
culturel qui dure depuis presque quatre décennies, et qui est
partagé par bien plus de monde que la géométrie euclidienne.
Et moi dans tout ça ? J’ai survécu 21 années sans voir Star Wars
tout en ayant une vie sociale, mais aujourd’hui, j’ai bien envie
de trinquer avec vous. Je m’en vais donc faire un starwarsthon.
Under no circumstances disturb me you must !
14
Le saviez vous ?
Churchill était prix Nobel de littérature
Les japonais font l’amour en moyenne 48 fois par
an (les français 144)
Les auteurs de South Park ont fait le pari de
placer le nom de leur bière préférée dans chaque
épisode. C’est pour ça qu’on entendra toujours
“kill Kenny” (Kilkenny est un bière irlandaise).
La moule perlière de Scandinavie peut vivre
jusqu’à 150 ans.
En 1993, Internet était constitué d’une cinquantaine de sites d’une seule page.
On ne dit pas “une” clope mais “un” clope (oui,
c’est moche).
Certaines carpes des bassins de Versailles ont
connu Louis XIV.
Mulan a vraiment existé : elle a combattu en tant
que général des armées pendant presque 12 ans
sans que personne ne remarque qu’elle était une
femme.
Nixon avait un discours de prévu au cas où Neil
Amstrong et Edwin Aldrin seraient restés bloqués
sur la lune (RIP).
Le ketchup a été inventé par nos amis chinois.
Les arbres les plus vieux du monde sont des
peupliers faux-trembles américains et ont 80 000
ans.
LA GRANDE RECRE
Les séries que vous aimez...
Horizontalement :
3. Il est un peu pressé
7. Série mini format
8. Yataaaa !!!!
9. Te retourne pas et cours
10. Tête de cheval
11. Ils sont pas verts
13. Un classique dont on se lasse
14. Sa sainteté ses seins tétait
15. Il charcute les gens mais pas pour leur bien
16. Trop au lit pour honnête
17. On aime que Abby
19. Y’a pas que les chienchiens qui aiment les nonoss
Verticalement :
1. La mélodie du bonheur
2. La série qui se regarde avec un cigare et un verre
de whisky
4. Winter is coming
5. BAZINGA
6. Rhésus négatif
8. Legend...wait for it…
11. Sang pour sang hémoglobine
12. Elémentaire mon cher Watson
18. Nous, on les a trouvés
La recette Gout’R’Mets
Ingrédients:
-
Bananes (trois ou plus, selon ce qu’on a)
-Chocolat
-
Gâteaux type P’tit Lu, galets Mont St Michel etc
-
Un peu de crème ou de lait
1.
Dans une casserole, mettre la banane coupée en
morceaux, un peu de sucre, un peu de rhum et un peu d’eau.
Faire cuire à feu doux en écrasant la banane jusqu’à ce que le
mélange devienne homogène (type bouillie mais pas liquide).
Laisser refroidir.
Dessert Express
Par Claire Le Breton
Mardi 21h, coup de fil de Maxime : finalement, on se voit tous
chez moi. 6 de mes potes débarquent dans une heure, le Casino d’en face est fermé, l’épicerie du coin est à plus de 10min
de mon studio, et je dois encore prendre ma douche. Pas le
temps de sortir, faire les courses, revenir… J’ouvre le frigo :
un fond de crème et un fond de lait, trois bananes. Paniquée,
j’ouvre mon placard… un reste de P’tits Lu, une tablette de
chocolat (ouf !), un fond de rhum, du sucre. Ok, ça va être très
short mais je vais m’en sortir !
15
2.
Mettre les gâteaux dans un sac plastique, fermer et
écraser le sac dans sa main pour broyer les gâteaux (technique
rapide et très efficace).
3.
Faire fondre le chocolat (au micro-ondes avec un peu
d’eau, ou au bain marie), rajouter un peu de crème ou de lait
(sinon lors du refroidissement, le chocolat deviendra tout dur).
4.
Dans 6 verres, mettre successivement : une couche
de gâteaux écrasés, une couche de banane et recouvrir d’une
couche de chocolat. Mettre au frigo.
CONSEIL : pour plus de classe, avant de servir, parsemer
quelques miettes de gâteau au-dessus de la couche de chocolat… ;)
vous souhaite de joyeux
partiels et de bonnes fêtes de
fin d’année !