kraken 4.4
Transcription
kraken 4.4
KRAKEN Actualite Retours sur l’actu..........3-7 La campagne US..............4 Zoom.................................8 Culture et expression Reportage de l’extrême....9 Sport et mode.................10 Verba a fait son ciné.......11 Culture et confiture........12 Je n’ai jamais...................14 La Grande Récré.............15 Journal gratuit d’actualite et d’expression Le mensuel etudiant pour parler du monde par #04 Decembre 2012 EDITORIAL Par Marion Lamoureux La deadline approche mes amis, l’heure est grave. Vous le savez, vous le sentez, la fin du monde est là ! La tension est palpable autour de moi, ça court de partout dans les bureaux de la rédaction. « Où est mon article ? » « Où est mon édito ? » « Où sont mes chips ? »… En un mot, c’est la panique. De mon côté, je suis sereine. J’ai passé tout le weekend dernier à me creuser un bunker sous le parc de la Tête d’Or. Entre les biches, les poussettes et les six mètres de profondeur, le tsunami/météore/volcan aura du mal à m’atteindre dans ma tanière. J’ai racheté le stock de conserves de raviolis bolognaise de Carrefour Planète. J’en ai aussi profité pour raccorder le tout aux égouts de la ville avec des pailles piquées chez Mc Do. Dans ce Kraken, vous trouverez tout plein de techniques pour survivre à la fin du monde. Nous, cette histoire d’apocalypse, ça nous plait beaucoup à Verbat’EM. Mais le gros avantage pratique de ce journal, c’est que vous pourrez surtout vous en servir pour isoler vos fenêtres en cas d’ouragan ou pour fourrer vos chaussures en cas de grand froid. Ne négligez pas les agrafes, ça peut faire office de cure-dents. Pratique pour les raviolis bolognaise. Malgré l’imminence d’une mort certaine, Loïc, Susie et Antoine n’ont pas oublié la Quintessence du métier de Journaliste, la quête de la Vérité, et se sont attachés à traiter de sujets aussi cruciaux que la mort de MSN ou le mariage (gay) de Mickey et Dark Vador… Sans oublier que outre Atlantique, ils ne sont pas passés loin de l’Apocalypse. Heureusement, Hadrien, Mathilde et Marion, nos reporteurs à Washington nous confirment en breaking news que oui, Obama succède à Obama… En vrai c’est la fin de rien du tout, c’est le début de l’aventure pour notre nouvelle Team Kraken. Bienvenue à elle ! L’équipe de cette édition Responsable Kraken : Marion Lamoureux Chef de rubrique actu : Susie Druez Chef de rubrique expression : Audrey Denis Mise en page et design: Antoine Goldschmidt Illustration: Clarisse Allouis Relecture : Guillaume Holz Soutien alimentaire: Rose Yu, Hélène Jiang, Bérengère Amadou, Marion Chausseray. 2 ACTUALITES Tout ce qu’il faut savoir sur l’actualité Retours sur l’actu 2012 : Doit-on craindre la fin du monde ? Par Audrey Denis Petits bachelors, avez-vous perdu vos dernières années à bosser pour rien ? Car si le 21 décembre est vraiment la fin du monde, il ne nous reste plus beaucoup de temps. De nombreuses théories plus ou moins fumeuses affluent sur le net et prévoient des événements tous plus funestes les uns que les autres : tsunamis, éruptions volcaniques, inversion des pôles, tremblements de terre, épidémies, pluie de météorites, arrivée des extraterrestres ou encore ouragans. Doit-on paniquer, dévaliser Carrefour de ses conserves de cassoulet, avaler des pilules anti radiation et s’enfouir dans une grotte du Larzac ? Et si 2012 et son film complètement grotesque n’était qu’un projet gouvernemental pour nous faire croire à une blague, pour qu’on continue de payer nos impôts, réviser nos partiels et autres réjouissances nécessaires au bon fonctionnement de l’économie. Observons les faits, si vous le voulez bien. Cultures anciennes, prophéties, religions, scientifiques, gouvernements, tous convergent vers cette échéance fatale du 21 décembre. Mais si vous êtes encore en vie le 21 décembre à la tombée du jour, ne sautez pas encore de joie. En effet, selon le calendrier maya, l’apocalypse devrait frapper la France le 22 décembre vers 00h30. Tout commence avec une lettre d’Olaf Nielsen, membre du gouvernement norvégien et du projet Camelot, qui nous révèle que le projet du Svalbard Global Seel Vault, sur la petite ile norvégienne de Spitzberg, n’est en fait qu’une façade. Derrière ce projet de protections de la biodiversité se cacherait, selon lui, la construction de bases souterraines, chapeautées par les grandes puissances, pour protéger de futurs rares privilégiés de catastrophes majeures. Si ce n’est pas un canular, cela signifie que les gouvernements prennent la menace très au sérieux. Rien de très rassurant, mais je ne suis pas convaincu. Continuons nos recherches. Jean de Jérusalem, fondateur de l’ordre des templiers et prophète visionnaire, a situé en 1099 la fin du monde au début du 3e millénaire. Certes, il décrit avec une pertinence édifiante notre monde d’aujourd’hui, mais cela ne reste qu’une prophétie qui n’a rien de scientifique. 2012 serait une fatalité annoncée par beaucoup de civilisations et de religions. Que nous disent les mayas ? Le monde mésoaméricain vit avec un temps cyclique de 5200 ans qui représente l’apparition de l’homme. Cette période a été précédée par quatre autres cycles, qu’on appelle le mythe des quatre soleils : le soleil d’eau qui s’est fini par un déluge, le soleil de feu par une éruption volcanique, le soleil de vent par un ouragan et le soleil de jaguar où la nuit s’est imposée sur le monde et les jaguars, animaux nocturnes, ont dévoré les vivants. Le 21/12/2012 serait la date butoir de ce cycle de jaguars, fin du 4ème cycle. 3 Le jaguar étant un animal menacé et peu présent dans les zoos français, cette perspective me parait peu probable... Les Hopis, descendant des mayas, prédisent des catastrophes planétaires suite à l’alignement de la terre, du soleil et de Vénus, qui aura lieu à cette date selon nos éminents astrophysiciens. Mais si l’alignement est bien certain, ses conséquences ne le sont pas. D’autres civilisations s’alignent sur cette théorie : le calendrier chinois Hi Chi censé prédire l’avenir, la fin du 4ème cycle hindou marqué par un cataclysme pour chaque fin d’âge, et bien d’autres encore. Beaucoup nous parlent de cataclysmes passés, mais en a-t-on des preuves tangibles ? D’après certains paléobiologistes et archéologues, comme Jean-Paul Demoule, la vie sur Terre a été inscrite et gommée plus de quatre ou cinq fois depuis 500 millions d’années. L’évolution de la vie sur Terre ne serait donc pas une courbe croissante mais ressemblerait plutôt à l’évolution d’une action du Cac 40. Les Egyptiens ou les Mayas entretiennent des mythes de l’époque appelée « Terra Incognita », entre 13 426 et 8 280 avant JC, et font référence à des peuples qui auraient succombé à un grand cataclysme (entendez le mythe de l’Atlantide). Si cela s’avère vrai, certaines certains civilisations ont péri... mais d’autres ont survécu pour témoigner. Un petit espoir à l’horizon ? Je vous passerai les détails d’autres théories sur des prophéties cachées dans la Bible, celle de l’astéroïde ou d’une pluie de comète, ou même une planète appelée « Nibiru » qui s’approcherait trop près de la Terre. Il y a en a tellement que je ne sais plus où donner de la tête ! Une chose est sûre : aucune d’entre elles n’annonce un événement heureux ou même un quelconque espoir. Toute sauf une : celle des crânes de cristal. Selon la légende, 13 crânes de cristal renfermant la connaissance extraterrestre seraient cachés sur Terre. En les réunissant, nous pourrions éviter la catastrophe annoncée. J’espère qu’il y a d’autres espoirs, car pour l’instant nous n’en avons trouvé que trois, et Indiana Jones est parti à la retraite l’année dernière. En temps que futurs marketeurs, financiers et consultants, je ne suis pas sûre que nous soyons choisis en premier pour occuper les soi-disant bunkers norvégiens. Il faudra simplement commencer à paniquer quand vos amis, futurs médecins et scientifiques, vous annonceront qu’ils ont pris un aller simple pour Spitzberg. LA CAMPAGNE AMERICAINE Le soleil noir de l’Amérique Par Hadrien Nighoghossian J’ai passé six heures avec eux à attendre. La pelouse et les gradins du MacArthur Highschool Stadium étaient remplis d’une foule bigarrée. Il n’y avait pas d’américain type. Il y avait des hispano, des gays, des cubains, des vieux, des blancs et puis des noirs. Surtout des noirs. Ils l’attendaient puis il est arrivé. D’un pas vif il a enjambé les marches qui le séparaient de l’estrade. Chemise blanche, manches trois-quarts, le regard franc, démarche singulière et déterminée. Le soleil n’avait pas encore quitté la Floride de novembre et irradiait son visage. Les Ipad et les Iphone brandis dans la foule ne parvenaient à faire de l’ombre, à celui qui depuis quatre ans maintenant poursuivait « les rêves de son père ». Puis il a parlé et ils se sont tus. Voix éraillée, paroles courtes et idées claires. Tout passe, tout casse, tout lasse. Non, pas pour Obama. Il était toujours l’écho de leurs douleurs. Il demeurait un espoir pour cette Amérique des damnés. Il avait réussi à lui faire oublier ses échecs : Guantanamo restait toujours la tâche de honte des Etats-Unis au cœur de l’Atlantique, son prix Nobel n’était toujours pas justifié après l’échec de son conseiller Georges Mitchell à mener un processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, la dette américaine se comptait désormais en trillards de dollars, 20 milliards d’américains restaient toujours sans couverture de santé, et le nombre de pauvres, d’oubliés du rêve américain avait augmenté de 7 millions. Pourtant, ce stade rempli de « true believer » criait « four more years ». J’ai eu envie de croire en cette démocratie. En ces communautés qui s’étaient fondues en un même peuple en prêtant allégeance au drapeau étoilé, debout, main sur le cœur, quelques minutes avant l’arrivée de leur président. Ce peuple avait su s’inventer et se figurer pendant cette prière citoyenne en donnant forme au « nous » américain. Le « tas » était devenu un « tout », le miracle démocratique avait eu lieu sous mes yeux. Et pourtant, l’émotion de cet instant ne pouvait me faire oublier que la plus vieille démocratie moderne que j’observais depuis quelques mois déjà, était malade. Près de 6 milliards auront été dépensés dans cette campagne. Les puissances de l’argent animent une démocratie sauvage, que rien ne limite ou n’encadre. Les publicités négatives mettent en pièce le camp adverse et les mass médias s’en font les relais. Les slogans remplacent les idées, l’émotion remplace la réflexion et les sondages remplacent l’élection, la démocratie d’opinion prend corps outre-Atlantique. Les grandes firmes mondiales sont les premières sources de revenus des deux partis. Goldman Sachs finance le parti républicain et Microsoft, Google inondent le parti démocrate. Le principal danger de ce financement privé est l’avènement de démocraties corporatistes. Se fait jour une démocratie de marché, d’intérêts, de lobbys qui donne lieu à une juxtaposition de revendications, le pouvoir est alors utilisé de façon instrumentale alors qu’il devrait être le levier de l’intérêt général. Enfin, la démocratie américaine est orpheline de ses électeurs. Depuis plusieurs dizaines d’années maintenant moins de 60% des Américains prennent part au scrutin. En 2012, 24 millions 4 d’électeurs n’étaient pas inscrits sur les listes électorales et sur les 210 millions appelés au vote seuls 115 se sont exprimés. Cette désertion démocratique s’explique en partie par une défiance vis à vis des élites fédérales et par des mesures restrictives qui ne permettent le plein exercice de la souveraineté du peuple. Une demi-heure est passée, le soleil tourne désormais le dos aux projecteurs pour s’en aller mourir dans le Golf du Mexique, Air Force One est près à décoller pour l’Ohio, dernier meeting de la journée. En ce 4 novembre 2012, l’homme le plus puissant du monde reprend cette anaphore en guise de conclusion : « we need a champion in Washington ». Oui, l’Amérique a besoin d’un champion dans la capitale fédérale, pour faire de nouveau sienne cette définition de Lincoln : « La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. » Obama élu : le soulagement international Par Mathilde Fabre-Conté Lorsque l’on fait un petit tour du monde, on se rend rapidement compte que bon nombre de pays sont satisfaits et soulagés par la victoire de Barack Obama le 6 Novembre 2012. La Russie est rassurée par sa vision de la relation entre les deux pays car, contrairement à Mitt Romney, il ne la voit pas comme un ennemi géopolitique. Pour de nombreux pays d’Afrique, il est aussi le seul à s’intéresser à leur condition et à pouvoir comprendre la situation du continent africain. Pour l’Espagne ou le Pakistan, la victoire d’Obama est le signe que la voix des minorités a été entendue et prise en compte car les positions de Mitt Romney, notamment sur l’avortement ou la politique migratoire, étaient bien plus extrêmes. La question que l’on peut se poser est la suivante : pourquoi ce soulagement ? Pourquoi Mitt Romney a-t-il récolté si peu de « suffrages » dans les opinions publiques des autres pays ? Un premier élément de réponse pourrait être que Barack Obama incarne une continuité rassurante dans un contexte économique et diplomatique complexe. Il rassure la Chine car Romney était considéré comme trop antichinois et Obama projette l’image d’une diplomatie habile, sans rupture. Le spectre d’une guerre commerciale s’éloigne également et il porte ainsi l’espoir d’une relation sino-américaine stable et apaisée dans les prochaines années. Il redonne également l’espoir à certains pays qui espèrent qu’il fera preuve de plus d’audace pour son second et ultime mandat. C’est le cas par exemple en Syrie où il suscite de nombreuses attentes au sein de l’opposition. Le deuxième élément de réponse serait que la politique étrangère de Romney s’inscrivait davantage dans le contexte manichéen de l’axe du bien et de l’axe du mal, rappelant celle de George W. Bush mais surtout celle de Ronald Reagan dans les années 80. Il représentait pour la plupart des pays une rupture violente des équilibres diplomatiques et géopolitiques. Cependant, malgré un accueil positif incontestable, Barack Obama parviendra-t-il à relever les défis qui l’attendent pour ce second mandat ? Arrivera-t-il enfin à satisfaire ces pays qui ont mis tant d’espoir en lui en 2008 ? Le journal allemand le Frankfurter Allgemeine écrit qu’Obama n’est plus considéré comme le sauveur comme cela a été le cas en 2008. Ce second mandat est une seconde chance pour lui car il aura normalement plus de liberté en ne préparant pas une prochaine élection. D’un point de vue économique, il n’est pas sûr que sa réélection puisse changer quelque chose aux dérives actuelles du capitalisme car son combat contre les excès de Wall Street annoncé en 2008 n’a pas réellement porté ses fruits…. Les pays européens attendent des Etats-Unis une coopération et une relation économique plus approfondie afin de faire face à la montée des pays émergents et au marasme financier et économique. D’un point de vue diplomatique, les journaux israéliens ont été les premiers à poser la question du rôle de Barack Obama dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Va-t-il parvenir à prendre une réelle position et à ne plus se limiter au rôle d’observateur ? La trêve qui vient d’être annoncée est une première victoire pour la diplomatie américaine mais elle ne représente pas de progrès réel dans le processus de paix entre les deux peuples. 5 Barack Obama va-t-il aller au-delà du constat de l’horreur de la guerre civile en Syrie et parvenir à convaincre la Russie de changer de position ? Va-t-il sortir du bourbier afghan ? Si la continuité peut être rassurante, elle peut aussi être improductive et les pays étrangers attendent avant tout du courage politique de la part du président américain. Mitt n’a plus la frite ! Par Marion Chausseray Et non ! malheureusement, Mitt n’a pas eu l’honneur de « commenc[er] [son] travail ». L’enthousiasme des militants n’a pas suffi à mobiliser la ‘grande nation’ autour des valeurs du candidat conservateur. Cependant, la défaite ne lui a pas fait perdre sa dignité. Mardi dernier, entouré de ses amis libéraux- conservateurs et de ses proches, il a prononcé un triste discours de remerciement. Il était droit, émouvant et sobre. C’est vrai qu’il nous avait habitué à mieux avec sa jolie démonstration de ‘Gangnam style’ sur le plateau de RNC, faute de ne pas être une ‘sexy lady’, il n’en n’est pas moins un ‘sexy papi’. Ce n’est pourtant pas du goût des Américaines, son charmant sourire et ses cheveux parfaitement tirés en arrière ne représentent pas les Etats-Unis. Ce ne sont pas uniquement des ‘assistés’ qui ont voté pour OBAMA mais bien tous les américains qu’ils soient blanc, noirs, homosexuels, hétérosexuels, handicapés, vieux ou jeunes. Les conservateurs ont dû surestimer le noyau dur de leurs électeurs : les papis blancs de plus de 65 ans. En effet, l’Amérique n’est pas composée uniquement de sosies de Mitt - Les amis de Romney rêvent l’Amérique, ils ne la voient pas - cette défaite en est d’autant plus douloureuse. Il ne reste donc plus que les larmes de Mme Romney pour pleurer, le parti est dans un véritable état de choc. Les tristes membres de la ‘NRA’ vont devoir continuer à payer des impôts peut être même plus ! Le maintien de la réforme de la couverture maladie va continuer d’handicaper des millions d’Américains ‘responsables’ ! Mais que réserve donc l’avenir à Mitt Romney ? Il ne sera pas président comme l’avait déjà annoncé son échec en 2008, mais, il n’a plus le statut de gouverneur non plus. Il ne lui reste plus que le repos et la sagesse. Il va pouvoir s’occuper de ses charmants petits enfants et retourner à ses ‘mormoneries’. Ou alors, il ne sera pas évincé de la vie politique et médiatique du pays, comme l’a démontré le succès d’Al Gore. Il est suffisamment riche pour s’offrir une très belle retraite...à moins que l’abominable président ne finisse par le ruiner à coup d’impôts ! Rien n’est moins sûr ! Mais, si le soldat Romney a bel et bien terminé le combat, ses camarades ne lâchent rien. Mais, le troupeau d’éléphants est nettement moins soudé qu’il n’a pu le paraître. Beaucoup dénoncent un positionnement trop radical du candidat sur les questions de société et les valeurs. A l’opposé, d’autres considèrent que l’échec de Romney repose justement sur le fait qu’il n’est pas assez dur sur les questions familiales, culturelles, d’immigration…. Il faut donc que le parti se trouve une nouvelle identité grâce à un nouveau leader et un nouvel électorat au lieu de se satisfaire d’illusions. C’est pourtant les ‘tea-party’ qui tirent leur épingle du jeu ! Romney était ‘trop à gauche ‘ pour eux selon John R MacArthur. Ce sont les républicains modérés qui ont essuyé le revers de plein fouet ! Il est temps que Sarah ressorte son fusil ! « Sur un malentendu, ça peut marcher » Le mariage pour tous Par Loic Blanc « On devrait toujours être amoureux. C’est la raison pour laquelle on ne devrait jamais se marier ». Oscar Wilde Notre cher et tendre président a fait sienne cette formule de Jean Claude Dusse. Oui, nous avons un Jean Claude Dusse en puissance à la tête de l’Etat, et c’est ainsi depuis le début. Déjà, lors des primaires socialistes, François H. attendait le malentendu, et il est venu de la chambre 2806 d’un hôtel newyorkais. Et puis il y a eu une campagne présidentielle, et cette fois-ci François H. nous a promis que « lui Président de la République », il ré-enchanterait le rêve français. Cela a fonctionné, voilà aujourd’hui notre JC. Dusse en herbe à l’Elysée, tout ça sur un gros malentendu. Au moins, dans son apprentissage, François H. a ressuscité la vieille tradition mitterrandienne qui voulait que le 1er ministre ne soit rien d’autre que le paratonnerre du président. Alors que Nicolas S. voulait être à la fois Président et 1er ministre, ce qui lui a été fatal, François H., lui, utilise parfaitement son 1er ministre, pour lui faire encaisser les coups à sa place, ce qui semble fonctionner tant l’actuel pensionnaire de Matignon est en difficulté. Il ne faut cependant pas oublier qui est le chef, qui doit être le porteur de l’autorité. Un 1er ministre affaibli est en réalité le syndrome d’une présidence sans cap et sans direction. Je prends alors le risque de poser cette question : combien d’énarques faudrait-il sacrifier sur l’autel de Matignon avant que notre président ne se décide enfin à devenir un homme d’Etat ? En effet, si la campagne a fait le candidat, la fonction présidentielle ne fait pour autant pas de François H. un homme d’État… Les Français attendent un président courageux qui saura affronter cette crise qui n’est en rien conjoncturelle. Ce n’est pas une crise de la dette, ce n’est pas une crise de l’euro, mais bel et bien une crise de l’Europe qui, en plus d’être économique, est aussi une crise identitaire et une crise de valeurs. Oui, le vieux continent, englué dans ses corporatismes et son vieux mythe de l’Etat-providence, refuse le virage de la modernité. En réalité, nous devons faire face à un changement d’organisation sociale et à une redistribution des richesses à travers le monde. Cela demande de la lucidité, car la France ne peut se satisfaire de ses acquis d’il y a 50 ans. Sans cela, l’Europe est vouée à céder aux populistes qui pullulent partout – Autriche, PaysBas, Suisse et France... – et plongent les populations dans le déni de réalité le plus total : oui, le monde change, oui, le monde est ouvert. Dire que l’on quittera la mondialisation d’un claquement de doigt est un mensonge grossier, ce qui n’empêche pas Marine L.P. d’y croire. Alors oui, François H., agissez en homme d’Etat afin que la France ne soit plus passive dans cette mondialisation, dans cette crise globale de l’Europe. Oui, nous devons travailler plus et plus vieux car l’emploi n’est pas un gâteau qui se partage mais une dynamique. Oui, l’Etat doit se moderniser car on ne peut plus accepter les privilèges de certains corps de la fonction publique. Et oui, il faut considérer l’entrepreneur comme le héros de notre temps car il crée des emplois et de la richesse qui sera ensuite redistribuée… La France et l’Europe n’ont plus le temps d’attendre, le monde change trop vite. 6 Par Loic Blanc Les passions se déchainent, les églises prennent la parole et les laïcards s’offusquent. Comment expliquer que cette France soit divisée entre les progressistes et les conservateurs, entre les croyants et les non-croyants ? Cela ne peut-être qu’une de ces questions de société que les socialistes aiment agiter pour laisser leur empreinte. François H. veut être le président du mariage pour tous, comme son ainé Mitterrand fut celui de la fin de la guillotine. En réalité, je ne comprends pas cette agitation autour de ce mariage pour tous. François H. a été élu, démocratiquement, pour appliquer son projet : son fameux petit livret de 60 propositions. Parmi ces dernières figure bien un mariage pour tous, ou plutôt un mariage pour quelques-uns. Inutile donc de crier au référendum, il a déjà eu lieu, le 6 mai 2012. Cependant, rien ne nous empêche à nous, libres penseurs de droite, de nous opposer, au moins intellectuellement, à cette parodie de mariage. En effet, l’argument central avancé par la majorité socialiste est double : offrons le mariage pour tous au nom de l’amour et de l’égalité des droits. Devant autant de bons sentiments, le libre penseur de droite pourrait passer pour un horrible conservateur sans cœur en voulant refuser l’amour et l’égalité. Oui, mais romancer ses arguments ne les rend pas valides pour autant. Ainsi, on nous parle d’égalité des droits. Les homosexuels devraient pouvoir se marier car les hétéros, eux, y ont le droit. Cela pourrait presque me convaincre, mais faudrait-il rappeler que l’égalité concerne les individus, et non les couples ? Tous les hommes sont libres et égaux en droit, et tout le monde, peu importe sa sexualité à le droit de se marier, avec une personne du sexe opposé, je l’accorde. Viens alors l’argument central, les homosexuels devraient pouvoir se marier au nom de l’amour. Personne ici ne nie l’amour qui peut exister entre 2 personnes du même sexe. Un tel fait serait absurde. Mais nous ne parlons pas d’amour ici, mais de mariage. Alors que dans un effort ultime, le législateur essaye de faire d’amour et mariage des synonymes, il en oublierait presque la définition première du mariage. Le mariage ce n’est pas l’amour, mais une union matérielle, un statut juridique pour la famille, le partage des biens, et la filiation. Voila l’épicentre du problème, des discussions, des déchirements : la filiation. Le projet du mariage pour tous entend créer une fiction, une chimère : deux personnes de même sexe peuvent avoir un enfant. Cette fiction est bien entendu en opposition criante avec le réel puisque, quoi qu’il arrive, un enfant proviendra toujours de la rencontre sexuelle d’un homme et d’une femme. Derrière ce terme abstrait de mariage pour tous, il y a une désexualisation des rapports, une disparation de la figure du père et de la mère, pourtant structurante pour l’enfant, au profit d’un parent 1 et 2… Pourquoi alors limiter la fiction ? Allons plus loin dans la négation du réel, entrons dans l’ère du marché de la création, au nom de l’amour et de l’égalité des droits… Star Wars et Disney : pour le meilleur Par Susie Druez étant le meilleur film de la franchise Marvel, ex aequo avec Iron Man, a été le premier film réalisé par Disney depuis le rachat des licences en 2009. On avait à l’époque pris peur, on avait assisté au même tapage… pour rien ! L’Empire Disney a bien Contre-Attaqué, écrasant les médisants et prouvant qu’il est le géant du secteur de l’amusement. Je fais partie des rares à se réjouir de cette alliance, mais j’ai bon espoir que beaucoup changent d’avis en voyant arriver le nouvel opus de Star Wars, prévu pour 2015. The Walt Disney Company ne se résume pas à Disneyland et à la Petite Sirène, arrêtons les clichés ! Ce sont les rois du divertissement, assis sur une montagne d’argent à investir, qui sont plus à l’affût que jamais des attentes du client pour lui donner ce qu’il demande. Laissez-vous comprendre, vous ne serez pas déçus. Adieu MSN Par Antoine Lefranc Kévin, Certains auront vécu l’apocalypse avant l’heure : depuis le 30 octobre 2012, la toile regorge de cris et de larmes d’inconditionnels de Yoda, souffrant le martyr à cause du rachat de Lucasfilm par Disney. Dark Vador croisant le sabre avec Mickey Mouse, impossible ! Improbable, plutôt. On parle même dans certains cercles d’une hérésie, d’une trahison pure et simple de Georges à l’appel des 4 milliards que lui a offert la très distinguée Walt Disney Company. Court-on au désastre ? Beaucoup de fans s’offusquent de voir des sabres lasers pousser dans l’Empire Disney, et en bons Jedis qu’ils sont, ils cherchent à contre-attaquer. La Menace plus si Fantôme qu’ils voient peser sur Star Wars, c’est l’annonce par les studios Disney du lancement d’une nouvelle trilogie prolongeant l’épisode VI, le fameux Retour du Jedi. Pourtant, en tant que fan, je suis ravie de voir s’étendre la galaxie Star Wars ! Georges Lucas prévoyait lui-même de le faire avec six films supplémentaires, mais il n’a jamais pu réunir les fonds nécessaires en temps voulus (toujours, toujours...) Cependant, la série de jeux vidéo Jedi Knight, avait déjà prolongé la saga avec un scénario autour de la reconstruction du temple Jedi et du fondement de la force. L’histoire avait été applaudie par les fans, et inspirera en partie Disney dans son projet de film. Ce rachat signe donc pour moi Un Nouvel Espoir, une occasion d’avoir davantage de Yoda et Vador à se mettre sous la dent. Mais ce n’est sans doute pas l’avis de ceux qui hurlent à tuetête qu’on va totalement gâcher cet univers en intégrant des gamineries à tout bout de champ. Vraiment ? A tous les sceptiques : Pulp Fiction, Scream, Titanic, Kill Bill, Sin City, Gangs of New York ou encore The Queen sont sortis des studios Miramax, propriété de Disney depuis 1993. Ratatouille, Wall-E et Cars sont sortis des studios Pixar, propriété de Disney depuis 2006. The Avengers, salué par la critique comme 7 Je t’écris pour te remercier. Depuis ma naissance, en 1999, tu n’as cessé d’être là pour moi. Tu m’as nourrie à coups de discussions inintéressantes et tentatives de drague malheureuses. En tchattant, tu as découvert la drogue des « xptdr », « xD » et autres stupidités que tu considérais comme l’avenir de la communication. Hélas Kévin, comme avec bien des drogues, tu en as abusé et tu as connu une overdose. Les discussions avec tes potes ne ressemblaient plus qu’à des successions inintéressantes de « ça va lol ? » et autres « MDR ton statut :D ». Mais tu t’en fichais, l’important c’était que tu avais plein de contacts MSN, ce qui te permettait de frimer à la récré, et qu’en plus tu pouvais avoir des discussions à plusieurs en même temps, ça meublait tes soirées. Tu mettais des citations philosophiques en guise de statut, tu actualisais ta photo, tu te mettais « occupé » pour montrer que tu étais quelqu’un d’important… Toutes tes fenêtres de conversation clignotaient en bas de ton écran comme des guirlandes d’un sapin et piaillaient de ce « tululu » unique à chaque nouveau message. Et toi, véritable Père Noël de la conversation, tu décidais à qui tu allais accorder un instant. Père fouettard, tu bloquais les importuns, genre ceux qui envoyaient des chaînes type « envoie ce meçage à tous tes contact ou tu conétra jamai l’amour ». Et puis au bout d’un certain temps les gens ont commencé à être moins assidus. « C’est un truc de gamin », « c’est une perte de temps, mieux vaut se parler en vrai… ». Quelle mauvaise foi de leur part… en fait ils allèrent sur Facebook, où ils perdaient tout autant de temps. Mais toi, tu n’es pas parti, car tu trouves Facebook trop limité : on ne peut pas changer la police ni la couleur de ses messages, on ne peut mettre à foison des émoticônes et autres gifs animés de petits chatons roses scintillant… bref, tout ce qui fait l’attrait de MSN. Mais voilà Kevin, nous sommes en 2012 et tu es le seul qui me soit resté fidèle. Seuls les « bitches02 » viennent te parler pour te rediriger vers des sites payants. Avoue que ça la fout mal. Papa Microsoft a acheté Skype, et je vais me marier avec lui. Oui, je vais perdre mon nom de jeune fille. Je vais d’ailleurs tout perdre tout court. Maintenant que c’est fini, je peux te le dire, Kevin : t’étais un sacré loser. Cordialement, MSN. ZOOM Elections en Chine : un jeu de dupes ? Par Joseph d’Armand de Chateauvieux En novembre, les Chinois ont choisi leur nouveau « grand timonier », le taciturne Xi Jin Ping. Choisi ? Le terme n’est pas bon. Le futur – il ne sera effectivement président qu’au mois de mars - dirigeant de la seconde puissance du monde a été nommé par un peu moins de 2000 privilégiés, des cadres du Parti Communiste Chinois réunis en grande pompe pour l’occasion. Beaucoup de nos journaux bien pensants s’insurgent contre un tel processus. Comment ?!? Un milliard et demi d’individus dupés par une poignée de rond de cuir – rouge - ? Impensable au pays de la Bastille et du 04 août 1792 (erreur volontaire dans la date?). Souvenez-vous, 2008, la flamme olympique chahutée à Paris par des « activistes » de Reporters Sans Frontières, au nom du Tibet, un pays où aucun d’entre eux n’a jamais mis les pieds, avec une histoire propre et complexe qu’ils ne connaissent presque pas. Et aujourd’hui, on nous fait croire que le peuple chinois est là, dans l’ombre, prêt à se rebeller, à établir la démocratie. Le Péril Jaune a dû hanter les nuits de ces journalistes. Dans les années 1990, Bill Clinton avait déclaré « l’avènement de la démocratie en Chine est inévitable, comme l’a été la chute du mur de Berlin ». Force est de constater que la muraille de Chine, elle, est toujours debout. Il est temps d’arrêter l’hypocrisie. L’histoire chinoise est bien plus ancienne et riche que la nôtre, et jamais ce peuple n’a choisi la démocratie comme système politique. Alors pourquoi vouloir qu’elle nous imite ? Tout comme les Irakiens ou les Afghans, les Chinois ne sont pas prêts pour la démocratie. Et j’oserai presque dire, ils n’en veulent pas. La Chine est bien trop grande, bien trop diverse, bien trop peuplée. En trente ans, la Chine est devenue une puissance économique incontestable, en empruntant une stratégie économique très libérale, à peu près comme la nôtre, mais en conservant un pouvoir central autoritaire. Et c’est là que le bât blesse. L’Occident, dans son orgueil, ne peut pas accepter qu’il puisse exister un autre système que le sien. Bien sûr, la Chine n’est pas un paradis. Les travailleurs en haillons qui errent dans les rues, manquant de se faire renverser par la Mercedes d’un nouveau riche, les jeunes femmes armées de leur fer à souder sur des échafaudages de bambous en pleine nuit pour construire la nouvelle résidence d’un magnat des télécommunications ; tous sont là pour nous rappeler les inégalités criantes qui existent en Chine. On peut regretter le manque de redistribution des richesses, on peut rêver d’une tendance plus sociale, mais il est difficile d’aller plus loin. Et surtout, cela serait vain. Quel portrait peut-on tirer du nouvel homme fort de l’empire du milieu ? Incarne-t-il une possible (r)évolution pour la politique chinoise ? Xi Jin Ping, 59 ans, est né à Pékin. Pourtant, il fait parti de ce que l’on appelle « le gang de Shanghai » : des hommes politiques ayant gravi les échelons dans les villes riches de la côte et soutenant traditionnellement les intérêts des chefs d’entreprises et des gens aisés. Difficile alors 8 d’imaginer une réforme sociale d’ampleur. Xi Jin Ping est ce qu’on appelle un « prince rouge », c’est-à-dire un rejeton d’un ancien haut dirigeant du Parti. Ce qu’on peut dire de lui ? Peu de choses finalement. Comme beaucoup d’actuels dirigeants chinois, il a servi dans les Brigades Rouges au temps de la Révolution Culturelle. Comme eux, il a commencé sa carrière politique dans une région rurale (Hubei). Comme eux, il possède aujourd’hui une fortune personnelle colossale (estimée à 300 millions d’euros). Comme pour eux, toutes les informations sur son patrimoine financier sont savamment censurées. Ce que va changer Xi Jin Ping ? Pas grand-chose. L’une des caractéristiques de la politique chinoise, c’est la continuité (et c’est sans doute ce qui fait sa force). Alors, comme ses prédécesseurs, il va lutter contre la corruption, gérer la bulle immobilière qui menace d’exploser, etc. … La place nouvelle de la Chine dans le concert économique mondial est décisive. Principal bailleur de fonds des EtatsUnis, premier importateur de pétrole et de matières premières, premier exportateur, le pays de Mao est accusé de jouer cavalier seul, avec sa monnaie sous-évaluée et ses avancées stratégiques peu éthiques dans les pays en développement. Beaucoup espèrent monts et merveilles de Xi Jin Ping. Le 10 février prochain, un mois avant l’entrée en fonction de Xi Jin Ping, le nouvel an chinois célébrera avec force lanternes rouges, danses du dragon et feux d’artifices l’arrivée de l’année du Serpent. La tradition chinoise dit du Serpent qu’il est séducteur, égoïste et manipulateur. Une sorte de prédiction ? REPORTAGE DE L’EXTREME Bugarach ne connaît pas la crise Par Joseph d’Armand de Chateauvieux En décembre 2012 le néant aura conquis la planète. Toute ? Non, un petit village résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et, une fois n’est pas coutume, c’est en France qu’on trouve ce lieu rare : Bugarach. Tout a commencé un dimanche pluvieux. Terré dans ma chambre trop sombre du Drakkar, je feuilletai négligemment un journal d’annonces immobilières –oui j’aime regarder les fructueuses tentatives de mensonges des agents immobiliers pour vendre des ruines en Touraine-. Quand soudain, oh surprise ! « Gérard M. vend petite cahute en bois sur le pic de Bugarach. 12 m². 3 millions d’euros ». Quoi ? Une cabane de berger plus chère qu’un appartement sur l’avenue de la République ? Incrédule, je décide d’aller enquêter sur place. Je retrouve Gérard M. à la gare de Carcassonne. Il m’accueille en limousine, singulier pour un paysan de l’Aude. Il a du se passer quelque chose qui m’a échappé. Pendant ma dernière sieste post-OB, on a dû trouver de l’or ou du pétrole là-bas. On n’est pas si loin de Lourdes. Pourtant, aux premiers abords, Bugarach n’a rien d’Abu Dhabi. Un charmant petit village de 200 âmes, niché au pied d’une « montagnette » que les habitants nomment fièrement « LE Pic » mais qui n’est qu’un vague empilement de roches et de pins. Des maisons simples, des gens simples. Rien d’anormal. Gérard, mon guide, m’apprend qu’il a fait fortune dans l’immobilier. Devant ma moue dubitative, le Bugarachien (oui j’ai décidé qu’on les appelait comme ça), accepte de me dévoiler le pot aux roses : depuis quelques années, un groupe d’illuminés a fait courir dans le monde entier une folle rumeur, selon laquelle Bugarach et son pic serait l’unique lieu qui échapperait à la fin du monde en décembre 2012. Celle-là, je ne l’avais pas prévue. La visite de ce jardin d’Eden maya se poursuit, et petit à petit je commence à saisir la frénésie qui envahit Bugarach. Monique, la femme de Gérard, a troqué son costume de boulangère pour une boutique spécialisée dans la vente de « kit anti-fin du monde » : lampe de poche, masque à gaz, couverture de survie et… 30 grammes de Nutella (me demandez pas 9 pourquoi !). Et ça se vend comme ses petits pains. Plus fort, Michel a lancé un tour-operator avec ses deux associés, deux vieux ânes, qui portent les visiteurs en pèlerinage jusqu’au sommet du Pic. Toujours plus fort, dans la superette du village, celle qui juxtapose l’établissement de Gérard, le rayon boîtes de conserve a été rebaptisé « fournitures pour bunker ». Encore plus fort, celui-là c’est mon préféré, digne des plus grands PCE, Geoffrey, le geek du village, qui a monté son site internet : unepierrepoursurvivre.com. Le principe est simple, Geoffrey fait de la vente par correspondance d’authentiques pierres de Bugarach (certifié par Nicolas Hulot). Le site est ouvert depuis trois mois et reçoit plus de visites que Facebook. Lorsqu’on prend la direction du Pic, la démesure s’accélère. Le sentier en terre meuble a été pavé (par des pierres de Geoffrey évidemment !) et les arbres qui le bordent sont striés d’inscription d’amoureux désireux que leur amour dépasse le 21 décembre. Plus on monte vers le sommet, plus les cabanes en bois se multiplient. Je commence à comprendre la limousine de mon ami Gérard. On se croirait à Woodstock, revenus à l’âge d’or des Hippies: des milliers de personnes aux tenues bariolées, du linge qui pend aux branches des marronniers, des enfants qui jouent, des odeurs plus ou moins licites et en guise de Jimmy Hendrix, Lionel, le barde du village avec sa viole achetée d’occasion à la brocante de Lézignan-Corbières. Je n’ai pas pu atteindre le sommet, je n’avais les 50 euros nécessaires pour payer le péage qui en barre l’accès. En guise de souvenirs, j’ai ramassé un petit caillou sur le bord de la route, prenant bien garde que les employés de Geoffrey le vendeur de pierre ne me surprennent pas. Ma fortune est faite. A Bugarach on a vite compris que la fin du monde voulait dire le début de la gloire et du profit. Et parodiant Napoléon devant les pyramides, Gérard peut bien déclarer « du haut de ce Pic, 40 millions nous regardent ». SPORT ET MODE Comme des bleus La It Girl Par Joseph d’Armand de Chateauvieux Par Jeremy Chaillot Yannick a 29 ans. Français d’origine congolaise. Il porte le maillot bleu depuis qu’il a 18 ans. Franck a 29 ans. Il est né dans le Nord de la France. Il porte le maillot bleu depuis qu’il a 18 ans. Yannick est respecté par tous dans son sport. Il joue dans un des meilleurs clubs d’Europe, à un poste où la concurrence est rude. Les supporters de ce club sont fans de Yannick. Il est toujours performant sur le terrain. C’est l’âme de l’équipe. Franck est connu et adulé par tous les adeptes de son sport. Dans l’un des meilleurs clubs d’Europe, il défie toute concurrence à son poste. Il ne déçoit jamais les supporters de ce club. Certains disent même qu’il est le meilleur joueur de l’histoire du club. Il y a quinze jours, Yannick a joué avec l’équipe de France. Cela faisait près de deux ans que Yannick n’avait pas porté la tunique bleue. En entendant la Marseillaise, Yannick n’a pu retenir ses larmes. Tout son corps était gagné par l’émotion, la fierté de défendre les couleurs de sa patrie. Il y a trois semaines, Franck a joué avec l’équipe de France. Cela fait presque huit ans que Franck est titulaire indiscutable avec les Bleus. Pendant l’hymne national, Franck n’a pas desserré les lèvres. Certains disaient qu’il était concentré, d’autres, en voyant son pote Samir à côté de lui qui rigolait, ont soutenu qu’il s’en foutait, tout simplement. La semaine dernière, contre l’Argentine, Yannick a mené une action exceptionnelle. Il a traversé la défense adverse sur vingt mètres, une action décisive pour la victoire de son équipe. Pour fêter son exploit, Yannick a serré dans ses bras ses coéquipiers et a remercié le ciel. Puis il est revenu se placer, le point rageur, la rage de vaincre. En juin dernier, lors d’un match contre l’Angleterre, Samir, l’ami de Franck, a lui aussi fait un exploit qui a donné la victoire à son équipe. Au moment de le célébrer, Samir a repoussé Franck qui venait le féliciter. Il a cherché des yeux la caméra, et a mis un doigt sur sa bouche, pour dire « chuuuut ». On a appris plus tard qu’il avait insulté les journalistes en zone de presse. Lors de la dernière coupe du monde, Yannick n’était pas sélectionné. Mais les jours de match, il prenait le bus pour aller soutenir ses copains. Solidaire. Lors de la dernière coupe du monde, Franck a refusé de descendre du bus. C’était pour soutenir son copain, Nicolas, qui s’était fait exclure de l’équipe pour avoir insulter son entraineur. Solidaires. Yannick joue au rugby. Franck fait du football. 10 La It girl, c’est la fille dans l’air du temps, celle dont on parle démesurément et sans trop savoir pourquoi. Mais pour quel talent vous demandez-vous ? Eh bien aucun si ce n’est celui d‘être elle-même : généralement jeune fille en fleur gâtée par la nature -par là j’entends non seulement formes avantageuses mais aussi un nom qui suffit à intégrer la A-list de tous les designersdotée d’un goût prononcé pour la mode et les soirées branchées entre copines et on peut ajouter un petit ami encore plus connu et sexy. En quoi consiste son Job ? « Les gens vous aiment et vous payent pour ce que vous êtes » dixit Peaches Geldof. Généralement, ça se traduit par des collaborations artistiques et des collections capsules -citons Dree Hemingway (petite fille de) pour Sandro ou Alexa Chung pour Superga- mais aussi des campagnes de pub pour des grandes marques (ex : Georgia May Jagger et Chanel), des apparitions dans des séries pour jouer leur propre rôle of course. Les it-girls sont de véritables touches à tout (mais bonnes à rien ?) qui bénéficient de l’admiration des jeunes ados moins chanceuses et qui pour ce seul fait se voit offrir généreusement et livrer directement chez elles tout ce qui se fait de plus hype dans la fashionsphère. Alors It-Girl, plus beau métier du monde ? Eh bien ce n’est pas si simple car lorsqu’on y réfléchit bien It-girl est un métier précaire, très précaire : tout le temps à se former un ADN fashion ne sera pas rémunéré, les photos volées qui finiront dans la partie « look de la semaine » de Grazia non plus, et ne parlons pas de la durée de vie très limitée d’une it-girl (2 ou 3 ans en moyenne). Enfin, la it-girl ne pourra n’y prétendre à l’allocation chômage ni au RSA lorsqu’elle n’aura plus de travail. Et puis franchement, la It-girl est souvent réduite au rôle de femme sandwich des temps modernes… Bref, chercher un stage en Marketing développement reste surement plus judicieux que travailler à être une It-Girl. VERBA A FAIT SON CINEMA Interview de Georges Caudron Par Laetitia Merlen et Juliette Usseglio “Hello, I’m Georges Caudron, David Duchovny’s voice “ Qu’est-ce qui vous stimule dans le métier de doubleur ? Le doublage est une spécialisation du métier de comédien et à chaque fois c’est une découverte. On va chercher en soi toute sa puissance de création. On est seul, il faut imaginer. Je pense que le pouvoir de la voix est extraordinaire. Par exemple, si vous regardez un film sans la bande son, au bout de cinq minutes, vous décrochez, alors que l’on peut suivre un film parfaitement rien que par le son. Je pense que la puissance d’évocation de la voix et des mots est plus importante que celle de l’image. Sur Cold Case par exemple, je fais le même gars à 60 et à 30 ans, et ça c’est fascinant, on se rend compte que c’est la même voix mais la couleur et l’énergie sont différentes. sonnages dans lesquels tu rentres mais alors… comme ça ! Et d’autres… Très curieusement, ça m’est arrivé sur un personnage qui me ressemblait physiquement mais qui ne jouait pas comme moi et j’avais un mal fou à rentrer dedans. Quels personnages préférez-vous doubler ? Au début de ma carrière, je jouais les héros, le bon fils de famille mais maintenant avec l’âge et la pratique je joue les salauds et je trouve ça formidable ! Après avoir joué les héros, ce qui m’intéresse c’est plutôt de jouer les caractériels. Plus ils sont méchants, bizarres, fous et plus ça m’intéresse au niveau création. Là je vais chercher des choses qui ne sont vraiment pas à moi, c’est très amusant. Le fait d’être caché à l’intérieur du personnage permet une liberté incroyable. On peut faire dire aux acteurs beaucoup de choses. Moi, je fais dire ce que je veux à Duchovny par exemple, ou encore à John Hannah que je fais dans La Momie, Spartacus et Damages. J’ai touché à tous les styles de personnages (même les filles). J’ai dû faire 1000 personnages au moins ! Il y a des acteurs que l’on retrouve avec plaisir, par exemple Steven Culp que je faisais dans Desperate Housewives, bientôt dans Grey’s Anatomy, c’est un type que j’aime bien, je suis curieux de voir ce qu’il a fait. Nous sommes au service de ce qu’a fait l’acteur sur l’écran. Que pensez-vous de l’initiative VFSC ? C’est génial ! Je pense que faire du théâtre, parler en public, jouer un personnage et lui donner vie est absolument nécessaire pour tous les étudiants ! Quel travail effectuez-vous sur votre voix en fonction des personnages que vous doublez ? Le personnage exige qu’on ait une certaine voix, et la voix prend la couleur, l’âge, l’énergie, l’intériorité du personnage. C’est un travail d’acteur, un travail de création du personnage ! En plus de votre métier de doubleur, vous organisez des doublages ? Je suis directeur de plateau : j’ai dirigé Dark Angel, Le Camélon, Six Feet under… C’est très intéressant de choisir des comédiens pour un doublage : ça m’apprend beaucoup sur moi, sur mon métier. Le fait d’avoir les mains dans la glaise en étant acteur de doublage, je dirige mieux les acteurs. Je sais leurs peurs, leurs angoisses, je peux répondre à leurs questions et je sais très bien qu’on peut pleurer sur un rôle qui nous met en difficulté. A ce propos, avez-vous déjà rencontré des difficultés pour doubler certains personnages ? Oui alors là, il y en a pour lesquels j’en ai chié. Il y a des per- 11 Quels sont les doublages sur lesquels vous travaillez en ce moment ? Je vais commencer la dernière saison de Grey’s Anatomy car le personnage de Steven Culp est un nouveau médecin dans la série. Je crois que John Hannah a aussi fait quelque chose et j’aimerais bien le doubler. Mais on n’est jamais propriétaire d’un personnage ! Un jury aux anges ! Par Marion Chausseray A la fin de l’événement, j’ai eu le grand plaisir d’interroger nos deux autres jurys sur leurs impressions. M. ORMANDO m’a rappelé qu’il avait participé à ce concours lors de la première édition. D’ailleurs, Il en avait gardé un excellent souvenir en tant que candidat. C’est pour cela qu’il a répondu positivement à la demande d’Omar pour prendre la place de jury de l’événement. A ses yeux, les doubleurs ont étés à la hauteur de l’exercice. Seuls quelques arrêts l’ont un peu déçu, mais sinon, il a trouvé 4 textes sur 6 très bons. En général, la synchronisation était très réussie, cela laisse donc une excellente impression globale. C’est un événement à refaire pour M .ORMANDO, et, il viendra avec grand plaisir assister aux plaidoiries de manager comme vous aussi je l’espère ! Quant à Mme LE BRIS, elle retient l’audace des candidats. En effet, ils ont fait preuve d’une très grande créativité lors de ce concours. Elle se traduit par le respect du thème ‘la fin du monde’ et par la répartition des rôles. Aussi, globalement, les tonalités utilisées pour faire parler les personnages ne manquaient pas de décalage comique. L’ensemble est donc très satisfaisant, et la réussite de VFSC a été portée par la créativité des candidats. Pour ma part, je trouve qu’ils n’ont pas manqué d’humour - parfois gras, certes ! En tout cas, le public et le jury se sont bien amusés. C’est une belle récompense pour l’équipe Verbat’EM ! CULTURE ET CONFITURE J’ai lu Je lis donc je suis La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dickert Par Marion Lamoureux et Audrey Denis La vérité sur l’affaire Harry Quebert, c’est une épopée américaine, écrit par un suisse en français. Quand l’œuvre écrite devient révélation du prix du roman de l’académie française, son auteur Joël Dicker est la révélation du magazine Elle catégorie « intello sexy de l’année ». Avec son pavé de 700 pages, le gaillard s’est quand même assuré que, malgré son joli minois, on le prenne au sérieux. On trouve quelques longueurs, sur l’angoisse de la feuille blanche (comme je comprends) et les amourettes version « tu me suis, je te fuis … vous connaissez la suite ». Mais elles préparent un déchaînement de rebondissements et un suspense insoutenable, qui nous permettent de conclure que la trame de l’histoire est, malgré (ou grâce à) son ventre mou, remarquablement imaginée. Ne prévoyez pas lâcher ce bouquin à partir de la 400ème page, vous n’y arriverez pas. Spécial dédicace pour les conversations entre le personnage principal et sa mère qui valent leur pesant de cacahouètes et qui sentent clairement le vécu (attention les filles, belle-mère cinglée à l’horizon.. mais bon, vous savez ce que c’est…). Un petit air de déjà vu avec qui veut mon fils : mon fils, il est beau, il a 30 ans, il est magnifique mais il est toujours pas marié, qui veut l’épouser ? Le mieux, c’est qu’il n’y a pas qu’une seule histoire, mais plusieurs dans la même : un jeune écrivain à la recherche d’inspiration pour son second roman, son mentor un écrivain reconnu pour son livre « Les Origines du mal », une enquête policière à couper le souffle, des retours dans les années 60, des flash forward de quelques mois, des conseils pour devenir écrivain et les amours, gloire et beauté d’une petite ville du New Hampshire nommé Aurora. J’ai été agréablement surprise par le style de l’auteur, à la fois recherché et simple qui nous plonge dans cette affaire policière sans queue ni tête. La jeune Nola a disparu cet été-là, et 30 ans plus tard, on découvre son corps dans le jardin d’Harry Quebert, le mentor de notre narrateur. Marcus va tout faire pour découvrir la vérité et blanchir son ami de toujours, avec l’aide d’un inspecteur de la région. Mais cette affaire est loin d’être simple : Harry à l’époque âgé de plus de 30 ans avait une liaison avec la jeune Nola âgé de 15 ans. Alors qu’il est lynché par la nation et accusé d’un crime odieux, les révélations sur la vie mouvementée de Nola se font de plus en plus rocambolesques à mesure qu’on approche de la révélation finale. On croit savoir qui est le tueur et son motif, puis 20 pages plus tard, toutes nos espérances et croyances sont déjà mises à l’épreuve. Grâce à Joël Dicker, j’ai repris goût au genre policier. Moi qui croyais devoir vivre avec mes seules lectures d’Agatha Christie, trouvant trop violents et glauques tous ces polars où se mêlent prostitution, violeur et tueur sanguinaire, je retrouve la joie du suspense et de la déduction. Une chose est sûre, vos petites cellules grises vont être mises à rude épreuve. 12 Et Nietzsche a pleuré Par Rose Yu Et Nietzsche a pleuré (ou comment avoir l’air intelligent dans le bus) est un livre génial, écrit par Irvin D. Yalom, publié en 1992 et traduit en français en 2007. Ne jugez pas le livre à son titre ! Rassurez vous, je ne suis pas en train de vous conseiller une biographie de Nietzsche. Irvin Yalom imagine, dans un décor viennois de la fin du 19ème siècle, la rencontre de notre philosophe préféré (vous souvenez vous de l’époque où vous essayiez d’orthographier Zarathoustra pour avoir l’air intelligent dans vos dissertations de culture G ?) avec le célèbre docteur diagnosticien (si, si, je vous assure) Breuer, mentor et ami de S. Freud. À la demande de Lou Salomé, une mystérieuse femme qui semble avoir envoûté tous les hommes autour d’elle, le Dr Breuer tente de pénétrer dans l’esprit d’un Nietzsche torturé et mal dans sa peau. Mais ce dernier est (sans surprise) invivable (rejet de l’autorité, horreur de se montrer faible... on connaît tous Nietzsche, on est à l’EM quand même !) ce qui pousse le Dr Breuer à faire preuve d’imagination pour dompter son patient. Rapidement, les rôles s’échangent : qui aide l’autre ? Une rencontre intellectuelle et touchante entre deux grands esprits qui tentent de trouver leur place dans le monde. On aimerait que l’histoire soit vraie. On aurait aimé que la fiction eût été réalité. Ce bouquin est à lire absolument. Fifty Shades of Grey Par Rose Yu En raison du gros buzz créé par cette trilogie écrite par E. L. James en 2011, je me suis dévouée pour lire et critiquer ce bijou littéraire pour vous. Quand je dis “bijou littéraire”, je ne suis pas du tout ironique (vous saisissez le sarcasme, hein ?). Disons que si vous décidez d’ouvrir ce livre, ce ne sera certainement pas pour la qualité de l’écriture. Franchement, il va même falloir un peu de volonté pour ne pas le fermer au bout des trois premières pages. Mais soyons honnête, entre vous et moi, on ne lit pas ce bouquin pour nous stimuler les neurones. L’intrigue est classique : Anastasia Steele, notre héroïne innocente et naïve, rencontre Christian Grey, séduisant, riche, mystérieux (et jeune, sinon ce serait indécent !). Elle est vite sous le charme (évidemment...) et lui aussi (surprise !). Mais (parce que les choses seraient trop simples autrement), leur idylle se voit contrariée par le fait que monsieur est adepte du BDSM et demande à Ana de signer un contrat qui règle les moindres détails de leur relation (mais vraiment, mis à part ce détail, c’est l’homme parfait !). Très rapidement, Ana l’inexpérimentée va apprendre les plaisirs de la chair (on le sait toutes, une première fois est tout simplement jouissive, NORMAL !). Notre héroïne semble insatiable (ou a-t-elle un appétit sexuel normal et je dois me poser des questions ?) et E.L. James nous épargne très peu de détails... Amateurs de grande littérature s’abstenir. Tous les autres, faites-vous plaisir. Malgré (ou grâce ?) au degré zéro de l’effort intellectuel, les pages se dévorent à toute vitesse et réveillent en vous quelque chose (qui n’est pas la réflexion, on est d’accord). Lecture parfaite pour réchauffer cet hiver un peu froid. J’ai vu J’ai vu, ça m’a plu “There’s no such thing as nice guys” Par Jiang Meiyu Hélène Go on Quelle joie de revoir Chandler, qui n’a rien perdu de sa fibre comique et de son charme. Le pitch est simple pour des épisodes très courts mais efficaces. Ryan King est un commentateur sportif, très agaçant et irrévérencieux, qui perd tragiquement sa femme. Il est alors obligé d’intégrer un groupe de soutien, où ils sont tous plus fous les uns que les autres : une obsédée par les chats, un weirdo naturiste et autres dépressifs qui nous font beaucoup rire. Série renouvelée pour 22 épisodes. Six feet under Créée par Alan Ball et diffusée sur HBO de 2001 à 2005, série relativement peu connue de notre génération et pourtant absolument géniale. Le quotidien d’une famille de croquemorts à Los Angeles, après la mort du père de la famille... des névroses, des névroses et encore des névroses! Twin Peaks Créée par David Lynch et Mark Frost, avec notamment Kyle MacLachlan (mari impuissant de Charlotte dans Sex and the City et Orson dans Desperate Housewives), série cultissime à voir de toute urgence, qui oscille entre le soap, le thriller et le fantastique. Dans une petite ville tranquille de l’état de Washington, le corps de la reine du lycée, Laura Palmer est retrouvée emballée dans un sac plastique... L’agent du FBI Dale Cooper est désigné pour mener l’enquête. Au fil des épisodes, on découvre que Laura Palmer n’était pas du tout celle que l’on croyait et que les habitants de la ville ont tous des choses à cacher. Atmosphère glauque garantie et quelques petits coups de frayeur, surtout si vous la regardez seuls au Drakkar la nuit... New girl J’ai vu un mec qui regardait cette série en cours (honnêtement hein !). Cette série n’aurait donc pas seulement un public féminin - donc lisez tous ce qui suit. New girl met en scène Zooey Deschanel qui, après une rupture douloureuse (évidemment), s’installe en collocation avec 3 inconnus (évidemment...). Et si elle, ce n’est pas une bombe, sa meilleure amie à l’écran est mannequin (histoire de satisfaire tout le monde !). Personnalités impossibles, situations improbables, discours en tout genre ; quand chacun essaie de contrôler la vie de l’autre, on est obligé de les écouter et rire. Par contre, conseil d’amie : passez les 5-6 premiers épisodes un peu fades. 13 Après avoir passé près de deux mois à suivre ce drama coréen de 20 épisodes, c’est à se demander si en fait, il y a des gens biens sur Terre. C’est la vertu et le vice du monde des dramas que de proposer des scénarios qui vous prennent aux tripes, à tel point que vous confondez parfois la réalité avec la fiction (rassurez-vous le temps où je me prendrais pour un ninja n’est pas encore venu). Fait rare dans l’univers des dramas, Innocent Man a répondu à mes trois grands critères d’excellence : une superbe réalisation, un scénario bien ficelé et une bande son géniale. Pour la petite histoire (petite car il n’est jamais aisé de résumer un drama), Kang Ma-Ru étudiant en médecine, beau à se damner et destiné à une carrière prometteuse, n’a d’yeux que pour Han Jae-Hee une amie d’enfance qui vit près de chez lui. Mais voilà que celle-ci rencontre le PDG (bien plus âgé qu’elle) d’un grand groupe, qui pourrait lui permettre d’échapper à sa condition sociale. Le choix est vite fait, ce sera l’argent plutôt que l’amour. Jae Hee laisse derrière elle, un jeune homme trahi et brisé en plein vol par l’amour. Les années passent. Ma-Ru, devenu barman et gigolo à ses heures perdues, « rencontre » Seo Eun-Gi, une riche héritière au cœur de pierre qui finit par tomber amoureuse de lui. Le seul hic ? La belle-mère de cette dernière n’est personne d’autre que Jae Hee (quand je vous disais que ce PDG était vieux). Commence enfin la véritable histoire… Parmi ceux qui ont visionné ce drama, certains l’ont trouvé trop sombre, d’autres trop tragique. Moi, je l’ai aimé. Passionnément. C’est pour moi, une fiction qui a réussi à montrer à quel point le choix d’un homme peut déterminer la trajectoire de toute une vie. Mais aussi parce que j’y ai trouvé une complexité des personnages, parfois bouleversante et bien trop rare dans ce monde. Car l’on se rend compte aussi qu’il y a une humanité en eux qui n’est pas si éloignée de la nôtre. Car enfin, un premier amour ne m’a jamais paru aussi amer. Je n’ai jamais... Je n’ai jamais vu Star Wars Par Céline Charmion La nouvelle tombe telle un couperet, et le visage pixellisé de ma pote dans la fenêtre Skype affiche une mine consternée. Je n’ai jamais vu Star Wars, et alors ? On va en faire tout un fromage intergalactique ? Comme toujours, avant d’écrire un article bien senti sur un sujet que je ne maîtrise absolument pas, je vais chercher de quoi me nourrir dans Google : Star wars, 713 millions de réponses en 0,31 secondes, et encore, mon ordinateur est lent ce matin. Je clique sur le premier lien, Wiki est mon ami : « ...épopée cinématographique de science-fiction créée par George Lucas en 1977. » C’est un début. Que la Force soit avec moi ! Commençons par elle, la Force. A l’origine de tout, son origine (répétition?) reste floue : au commencement, paf la Force ! Elle est un fluide énergétique qui attribue des pouvoirs à ceux qui la maîtrisent. Selon nos choix de vie, ces pouvoirs sont méchants ou gentils, et confèrent à notre sabre laser sa jolie couleur. Youpi ! D’ailleurs, il serait plus judicieux d’employer le terme originel, « lightsaber », non pas parce que c’est plus swagg en anglais, quoique, mais surtout parce qu’il est prouvé scientifiquement qu’aucun laser ne peut traverser la plupart des matières. Cela dit, il aurait été difficile de traduire par : « sabre de plasma confiné par un champ magnétique ». Cela aurait engendré des problèmes de synchronisation au niveau du doublage. Je suis vraiment déçue de ne pas pouvoir choisir mon « lightsaber » en fonction de la couleur de mes ongles. Toutefois, les sabres ne sont pas les seules armes. Dans la saga, les super vilains, les Sith, ont conçu une arme super dangereuse pour tenter de vaincre les Jedi : « l’Etoile de la Mort » (Tin tin !!). Ils auraient ajouté « qui tue » et j’aurais été refaite pour la semaine. En poursuivant ma lecture, j’apprends que Star Wars est très cosmopolite. Bien que les humains soient les plus nombreux, on sait qui s’amuse pendant que les autres guerroient aux confins de l’Univers, il y a plein d’autres espèces aux origines mystérieuses, comme les Jawas ou Yoda et ses potes. En même temps, Georgy n’allait pas s’embêter avec la genèse de son histoire, faut pas déconner les gars ! Il n’avait droit qu’à six films et quelques extras... N’empêche, malgré le visionnage d’extraits, et les explications acharnées de potes convertis, je n’ai toujours pas compris pourquoi Chewbacca... Sans transition, il me semble qu’on ne puisse pas parler de Star Wars, sans évoquer les droïdes. J’en sais quelque chose, pour avoir passé une SAT entière déguisée en C-3PO durant les Primaires de la campagne 2012. Une chose est sûre, il ne devait pas beaucoup choper... En résumé, Georges Lucas, tel un Euclide moderne, a construit sa géométrie cinématographique sur des postulats qu’il n’a jamais pris le temps de développer, expliquer, détailler et autres verbes du premier groupe, et cela a créé un mouvement culturel qui dure depuis presque quatre décennies, et qui est partagé par bien plus de monde que la géométrie euclidienne. Et moi dans tout ça ? J’ai survécu 21 années sans voir Star Wars tout en ayant une vie sociale, mais aujourd’hui, j’ai bien envie de trinquer avec vous. Je m’en vais donc faire un starwarsthon. Under no circumstances disturb me you must ! 14 Le saviez vous ? Churchill était prix Nobel de littérature Les japonais font l’amour en moyenne 48 fois par an (les français 144) Les auteurs de South Park ont fait le pari de placer le nom de leur bière préférée dans chaque épisode. C’est pour ça qu’on entendra toujours “kill Kenny” (Kilkenny est un bière irlandaise). La moule perlière de Scandinavie peut vivre jusqu’à 150 ans. En 1993, Internet était constitué d’une cinquantaine de sites d’une seule page. On ne dit pas “une” clope mais “un” clope (oui, c’est moche). Certaines carpes des bassins de Versailles ont connu Louis XIV. Mulan a vraiment existé : elle a combattu en tant que général des armées pendant presque 12 ans sans que personne ne remarque qu’elle était une femme. Nixon avait un discours de prévu au cas où Neil Amstrong et Edwin Aldrin seraient restés bloqués sur la lune (RIP). Le ketchup a été inventé par nos amis chinois. Les arbres les plus vieux du monde sont des peupliers faux-trembles américains et ont 80 000 ans. LA GRANDE RECRE Les séries que vous aimez... Horizontalement : 3. Il est un peu pressé 7. Série mini format 8. Yataaaa !!!! 9. Te retourne pas et cours 10. Tête de cheval 11. Ils sont pas verts 13. Un classique dont on se lasse 14. Sa sainteté ses seins tétait 15. Il charcute les gens mais pas pour leur bien 16. Trop au lit pour honnête 17. On aime que Abby 19. Y’a pas que les chienchiens qui aiment les nonoss Verticalement : 1. La mélodie du bonheur 2. La série qui se regarde avec un cigare et un verre de whisky 4. Winter is coming 5. BAZINGA 6. Rhésus négatif 8. Legend...wait for it… 11. Sang pour sang hémoglobine 12. Elémentaire mon cher Watson 18. Nous, on les a trouvés La recette Gout’R’Mets Ingrédients: - Bananes (trois ou plus, selon ce qu’on a) -Chocolat - Gâteaux type P’tit Lu, galets Mont St Michel etc - Un peu de crème ou de lait 1. Dans une casserole, mettre la banane coupée en morceaux, un peu de sucre, un peu de rhum et un peu d’eau. Faire cuire à feu doux en écrasant la banane jusqu’à ce que le mélange devienne homogène (type bouillie mais pas liquide). Laisser refroidir. Dessert Express Par Claire Le Breton Mardi 21h, coup de fil de Maxime : finalement, on se voit tous chez moi. 6 de mes potes débarquent dans une heure, le Casino d’en face est fermé, l’épicerie du coin est à plus de 10min de mon studio, et je dois encore prendre ma douche. Pas le temps de sortir, faire les courses, revenir… J’ouvre le frigo : un fond de crème et un fond de lait, trois bananes. Paniquée, j’ouvre mon placard… un reste de P’tits Lu, une tablette de chocolat (ouf !), un fond de rhum, du sucre. Ok, ça va être très short mais je vais m’en sortir ! 15 2. Mettre les gâteaux dans un sac plastique, fermer et écraser le sac dans sa main pour broyer les gâteaux (technique rapide et très efficace). 3. Faire fondre le chocolat (au micro-ondes avec un peu d’eau, ou au bain marie), rajouter un peu de crème ou de lait (sinon lors du refroidissement, le chocolat deviendra tout dur). 4. Dans 6 verres, mettre successivement : une couche de gâteaux écrasés, une couche de banane et recouvrir d’une couche de chocolat. Mettre au frigo. CONSEIL : pour plus de classe, avant de servir, parsemer quelques miettes de gâteau au-dessus de la couche de chocolat… ;) vous souhaite de joyeux partiels et de bonnes fêtes de fin d’année !