PDF - RoyalCactus

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Aix-en-Provence
Mardi 3 Juin 2014
www.laprovence.com
3
Quand les entreprises aixoises
tirent leur épingle du jeu… vidéo
Royal Cactus, Gerwin Software, Jeux Géo… Si ces sociétés discrètes ne ressemblent pas (encore?) aux géants du
secteur du jeu vidéo, elles ont inventé des concepts qui séduisent des millions de joueurs sur la planète
H
Les petits génies
du "made in Aix"
Royal Cactus. Son activité a débuté en septembre 2011. La société a sorti plusieurs jeux mais
c’est Jelly Gluton qui a
pour l’instant fait le plus
d’adeptes : un million de
connexions quotidiennes ! Dernière production en date, Bunny Maniacs, où il faut gérer une
tribu de lapins expansionnistes.
Forge Animation. Au
départ née de l’effort
d’une poignée de passionnés de science-fiction et de fantasy, la société emploie à ce jour
une trentaine de personnes, principalement sur
l’Arbois. Elle planche sur
un film d’animation et
un jeu dans l’univers de
La Horde du Contrevent,
livre d’Alain Damasio.
125028
Gerwin Software.
La société née en 2003
s’est fait connaître en développant un jeu de quiz en
ligne (et participatif), Monlegionnaire.com. Elle s’est
spécialisée dans les jeux
de quiz de haut niveau.
Aujourd’hui composée
d’une demi-douzaine de
personnes, elle espère atteindre un effectif de vingt
d’ici deux ans.
Jeux Géographiques.
Deux petits génies de
l’informatique, Olivier et Pascal Henry, ont créé un
concept malin de quiz géographique qui a fait un tabac
sur internet. Ils s’orientent
désormais sur les jeux pour
tablettes, partant du principe que dans cinq ans, elles
auront
remplacé
l’ordinateur traditionnel…
ier, tard dans la soirée, étaient remis à
Paris les trophées du journal économique La Tribune, à quelques PDG méritants. Dans l’assemblée, un certain François
Pacot, déjà détenteur du prix du Meilleur jeune entrepreneur Sud-Est. Trop tard, à
l’heure du bouclage de ce journal, pour savoir si l’Aixois a remporté les faveurs du jury.
Mais le sésame pour la capitale était déjà une
victoire symbolique pour le dirigeant de
Royal Cactus. La spécialité de sa société, née
en 2011? La création de jeux vidéo. Avec
20 millions d’inscrits sur ses différents produits, Royal Cactus se décrit comme le
"deuxième acteur français de jeu sur Facebook". Elle emploie aujourd’hui dix personnes en France - essentiellement des développeurs qui travaillent à la Duranne -, mais
aussi quatre au Canada et une autre à
San Fransisco.
Si les Aixois ont d’ores et déjà placé une demi-douzaine de jeux sur le marché, ils explosent tous leurs scores avec Jelly Gluton, où
l’objectif est d’aligner des friandises identiques pour les faire disparaître d’une grille. Situé dans la lignée du phénomène Candy
Crush, le jeu made in Aix cumule
aujourd’hui 15 millions d’inscrits sur tout le
globe. Et c’est bien l’échelle planétaire qui intéresse François Pacot : "85 % de notre chiffre
d’affaires (1,3 million à ce jour, Ndlr) est fait à
l’export, explique le jeune homme de 28 ans,
et 40 % rien qu’aux USA. C’est un très gros
marché et nous allons nous développer
là-bas." L’Amérique, François Pacot y a passé quelque temps après avoir sué à maths
sup’ et spé’ au lycée Cézanne à Aix et des études en Bretagne : "J’ai choisi de revenir à Aix
pour le cadre de vie, celui que j’ai envie
d’offrir à mes collaborateurs."
Les jeux de Royal Cactus sont basés sur le
système freemium : à savoir un modèle économique associant une offre gratuite, en libre accès et une offre premium, des bonus
en quelque sorte, en accès payant. Un système également adopté par Gerwin Software,
installé aussi à la Duranne. "Si 95 % des utilisateurs de nos jeux se contentent de la version
gratuite, nous gagnons de l’argent avec ceux
20 millions
Le nombre de joueurs inscrits
sur les bases de données de
Royal Cactus, ce qui en fait le
second acteur français du jeu
sur le réseau Facebook. La
société aixoise annonce 1 million
de connexions par jour.
PREMIERS PAS
Bloomylight Studio va lancer
"Lynn and the Spirit of Inao"
C’est en mars 2011 que David Tollari crée Bloomylight studio, après un cursus de formation aux
arts plastiques puis aux jeux vidéo. Artiste dans
l’âme, il gère en grande partie la direction artistique. Ce passionné d’illustration aime jouer, même si son activité actuelle ne lui laisse pas beaucoup de temps pour s’adonner à ce plaisir. Après
trois années d’activités, son constat est mitigé:
"Le milieu du jeu vidéo est très difficile. Tant que le
jeu n’est pas vendu, nous n’avons pas de rentrées
d’argent. Il faut donc se débrouiller comme on
peut avec un petit emploi à côté pour survivre."
Pour autant, ce chef d’entreprise n’est pas pessimiste. Voilà trois années qu’il travaille sur son projet et sait que de grands noms du jeu vidéo ont
commencé dans les mêmes conditions, en travaillant dans leur appartement ou dans un garage
transformé en studio. Son projet ? "C’est un jeu de
plateforme aventure, un peu à la manière d’un (célèbre) Mario mais avec plus d’aventure. Je me suis
inspiré de grands réalisateurs de films
d’animation japonais, comme Miyazaki", explique David Tollari. Nous souhaitons toucher le
plus de monde possible avec un jeu qui est beau,
coloré et surtout qui ne prône pas la violence.
L’objectif est de toucher les joueurs blasés des jeux
actuels qui sont trop souvent ternes et violents."
Comment lance-t-on un
jeu sur le marché ? "C’est
comme pour un film, avec
plus ou moins les mêmes métiers. Puis on soumet le jeu à
la diffusion des quatre plateformes en ligne que sont IOS,
Androïd, PC et Mac. Lorsque
celles-ci valident le jeu, elles
le proposent à la vente,
moyennant un pourcentage pour le studio qui a
conçu le jeu." L’ambition de David Tollari et de
son équipe de quatre personnes ? Connaître le
succès et renforcer l’équipe de deux personnes.
"Nous visons les 150 000 chargements, annonce le
dirigeant, ce qui nous permettrait d’en vivre".
Lynn and the Spirit of Inao devrait être en ligne
courant 2015. Après plus de huit mille heures passées sur le projet, il reste encore du boulot, même
si le plus dur a été fait. Maintenant, c’est le manque d’argent qui se fait sentir. Du coup, l’équipe
envisage de lancer une campagne de financement participatif dès août ou septembre par
l’intermédiaire d’une plate-forme de crowdfunding.
M.D.
En savoir plus : www.bloomylight-studio.com
qui souhaitent une offre plus complète", explique Pierre Germain, cofondateur de la société. Cette dernière s’est spécialisée, au fil des
ans, dans les jeux de quiz, en s’alliant notamment à des chaînes de télévision. Elle étend
désormais son influence sur plusieurs plateformes :"Nous sommes à un tiers sur les réseaux sociaux, un tiers sur Androïd et un
tiers sur Apple Store" souligne
l’entrepreneur, qui tient à cette diversité,
synonyme de survie.
ques tels qu’on les connaissait il y a encore quatre ou cinq ans se réinventent très vite" : distribution dématérialisée, fi-
"Avoir des sous,
ou être malin"
Le jeu de Gerwin Software, Superbuzzer,
vient d’atteindre le million de
joueurs participant à ce premier
quiz en live. Il permet à des
joueurs connectés sur tous types de mobiles, tablettes ou
PC, de jouer les uns contre les
autres en même temps. Un pari
gagnant qui a conduit Superbuzzer dans le top 10 français des jeux
gratuits sur l’Apple Store et sur
Google Play. Le jeu vidéo via smartphone, un eldorado ? Pierre Germain
tempère : "Ancien ingénieur, j’ai commencé à bricoler dans mon coin, c’était
un hobby. Mais désormais, pour tenir, il
faut des sous… Car la pub est de plus en
plus chère. Ou alors, être malin. La plus
grosse difficulté, c’est de se faire connaître,
car la concurrence est démentielle. Il faut en
tout cas de bons produits, de la qualité. Pour
figurer dans les classements de l’Apple Store,
par exemple, tout est minutieusement décortiqué : le nombre d’installations du jeu, de désinstallations, le temps entre les deux ; bref, ce
qui montre la qualité de l’application."
Aujourd’hui, Gerwin Software entend
poursuivre sa croissance en "réalisant un ou
deux jeux par an", sans doute dans la même
niche, à savoir des quiz en temps réel. Et développer aussi ses applications à
l’international, à l’instar de la version anglophone de Superbuzzer, qui réunit plusieurs
dizaines de milliers d’inscrits.
Des petits jeux marrants sur smartphone,
des quiz de culture générale… Il n’y a pas
que ça dans le vaste monde du jeu vidéo. De
grosses productions dont les budgets n’ont
rien à envier aux blockbusters du cinéma hollywoodien colonisent toujours les têtes de
gondoles. À Aix, aucun studio n’est en mesure de concurrencer des géants comme Ubisoft ou Electronic Arts. Mais cela n’empêche
pas les projets ambitieux, comme celui de
Forge Animation, au technopôle de l’Arbois :
en sus d’un film d’animation de science-fiction toujours en préproduction, l’entreprise
travaille à un jeu vidéo dans le même univers : "On a fini le prototype. Ce sera un projet
à 5 millions de budget", précise Nicolas Romain. Qui admet que "les modèles économi-
nancement
participatif :
autant de
paramètres qui font
qu’aujourd’h
ui, lancer un
produit peut
s’avérer aussi
enthousiasmant
que périlleux…
Mais pour tous ces
acteurs aixois, pas
de doute : le jeu (vidéo) en vaut largement la chandelle.
Julien DANIELIDES
FORMATION
Aries, une école à la Duranne pour
apprendre les techniques de fabrication
Située à La Duranne, sur le pôle d’activités d’Aix, l’objectif de l’école Aries est de former ses étudiants à l’imagerie aussi bien dans l’impression print (papier) que le web ou les métiers de la 3D et de
la vidéo. "Le jeu vidéo est devenu quelque chose d’incontournable et la compétence nous était de plus
en plus demandée, explique Nathalie Repiquet, directrice de l’établissement Aries Lyon, en déplacement à l’école d’Aix, dirigée par Jeanne Jouffroy. Toutes les écoles, y compris celle d’Aix, proposent des
formations tournées vers la 3D. Une formation généraliste permettant de travailler avec les architectes ou dans le milieu filmique ainsi que dans le jeu 3D. On y apprend à développer des personnages, des
univers, des décors, des objets. Bref, tout ce qu’on peut voir dans un jeu vidéo."
"Trois aspects du jeu vidéo sont travaillés au sein de l’établissement, poursuit-elle. le game designer, qui apprend à le fabriquer, à le développer selon qu’il est destiné à un ordinateur ou à une
console de jeux. Le game artist, qui va créer des visuels en 2D ou en 3D. Le développeur informatique
qui va développer les jeux vidéo. Pour faire simple, le premier pense le jeu, le second le met en images
et le troisième le développe pour lui donner vie."
Créée en 1998, l’école Aries compte cinq établissements privés d’enseignement supérieur (Aix, Lyon, Annecy, Grenoble et
Toulouse). L’école forme les jeunes talents pour qu’ils puissent
répondre aux attentes spécifiques des filières professionnelles
du design et des studios, en France comme à l’étranger.
Et si les étudiants sont majoritairement de sexe masculin,
Nathalie Repiquet explique que "la gente féminine est très recherchée par les recruteurs car elles ont une autre sensibilité".
Mobilité et maîtrise de l’anglais sont aussi des atouts indispensables pour travailler dans la filière. Tous les ans, les différentes écoles Aries (Aix, Annecy, Grenoble, Toulouse et Lyon) forment chacune des promotions de vingt-cinq étudiants.
Une école privée s’est installée
à la Duranne.
/ PHOTO M.D.
M.D.
http://www.ecolearies.fr

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