Le calcul de l`étalonnage

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Le calcul de l`étalonnage
L’étalonnage : comment est-il calculé ?
Samedi matin, fin d’hiver, un temps à ne pas mettre un golfeur dehors, et pourtant une joyeuse équipe se
présente au départ du trou n°1 équipée comme il se doit mais point de clubs dans la voiturette, seulement des
roulettes de chantier, des télémètres laser, des piquets, des niveaux, des mires, des bombes de peinture et des
formulaires papier. Pas de partie entre copains donc, mais un travail d’étalonnage, d’évaluation du parcours trou
par trou. Pour réaliser cette évaluation, nous utilisons des modèles (homme, femme, scratch, bogey) jouant
chacun leurs coups à une certaine distance toujours tout droit.
Les différents éléments entrant en ligne de compte sont les suivants :
- La longueur réelle du jeu, la roule (terrain sec, gras, …), les dénivelés, les éventuels dog-legs (possibilité de
couper ou pas, distances à parcourir pour pouvoir jouer le coup suivant), le vent dominant, …
- La topographie du trou, le stance (à plat ou en pente) que les joueurs vont avoir dans les zones de réception et
l’angle d’attaque vers le green (vers le bas, vers le haut)
- Le fairway, sa largeur effective (pouvant être réduite par des arbres surplombant par ex, …) et la longueur de
franchissement pour l’atteindre depuis les départs en cas de survol d’un obstacle ou de rough
- Le rough, sa proximité, sa hauteur et la difficulté pour en sortir.
- Les hors-limites et rough extrême et proximité des zones de réception
- Les obstacles d’eau, proximité et longueur de franchissement
- Les arbres, proximité des zones de réception et difficulté pour en sortir (densité et possibilité de jouer vers le
green).
- Les bunkers, proximité des zones de réception, profondeur.
- Le green, difficulté pour l’atteindre et rapport entre sa taille et la longueur du coup pour l’atteindre (mesure faite
par rapport au coup joué vers le green).
- La surface du green, les pentes, les plateaux, la vitesse de celui-ci
- La psychologie : l’impact psychologique du trou en fonction des difficultés qu’il présente.
Tous ces éléments (factuels) puisqu’il s’agit de mesures, permettent aux étalonneurs de remplir des grilles
d’évaluation à partir d’abaques, l’ensemble fournissant la valeur du SLOPE.
Bien sûr, nous sommes tous différents avec nos points forts et nos points faibles et cette évaluation est réalisée
pour des joueurs « robots ». Une évaluation parfaite n’existe pas c’est pourquoi le plan d’étalonnage de la FFG
prévoit que les parcours soient ré-étalonnés tous les 10 ans, ceci pour tenir compte de l’évolution des parcours,
des résultats statistiques (qui permettent de s’assurer que sur la durée les valeurs de SSS et de SLOPE
correspondent à peu près aux réalités des résultats) et bien sûr de l’évolution des critères de mesure (qui
évoluent également en fonction des statistiques globales). Un parcours subissant des travaux importants pourra
être ré-étalonné pour prendre en compte les changements.
Schématiquement, s’il n’existe aucun obstacle (eau, bunker, arbres, …), le SLOPE sera de 113, le parcours
proposant les mêmes difficultés à chacun.
Si l’essentiel des obstacles se situent dans les zones de retombée des joueurs scratch, le SLOPE sera inférieur à
113, le parcours étant plutôt plus facile pour le joueur bogey que pour le joueur scratch. A l’inverse, si ces
obstacles sont majoritairement dans les zones de retombée du joueur bogey, alors le SLOPE sera supérieur à
113 et parfois même supérieur à 140, voire 150.
Quelle est donc la signification de cet étrange terme signifiant « pente » en anglais ? Nous connaissons tous le
handicap, le par, le SSS et le SSJ. Mais qu’est ce que le SLOPE au juste ? Afin de pouvoir officialiser les
résultats de ses compétitions, tout parcours de golf doit être préalablement homologué donc étalonné selon le
principe adopté par la FFG. Cette démarche, également appelé « course rating (USGA) », permet de définir le
slope, autrement dit le coefficient de difficulté relative du parcours. En fait, le SSS (rating) correspond à la
difficulté absolue d’un parcours, difficulté essentiellement liée d’ailleurs à la longueur du parcours, ceci pour le
joueur scratch aussi bien que pour le joueur bogey.
Le SLOPE a été introduit afin de corriger l’erreur de cette évaluation d’une population de joueur par rapport à
l’autre. Effectivement, évaluer la difficulté d’un parcours n’est pas chose facile, et il convient de se préoccuper en
plus de la longueur de celui-ci de tous les autres paramètres pouvant influer. Il est clair pour tout le monde que
plus un parcours est long, plus il sera difficile surtout pour le joueur bogey par rapport au joueur scratch, ce
dernier frappant généralement la balle plus loin et plus droit que le joueur bogey.
Cette notion de SLOPE a été introduite pour permettre aux joueurs bogey (la majorité des joueurs de golf) de
s’étalonner quelque soit le parcours. Il était jugé anormal qu’un joueur bogey ne soit pas en mesure de jouer
régulièrement 36 points stableford quelque soit le parcours puisque la notion de handicaping est là pour corriger
en net la difficulté relative, et permettre à n’importe quels joueurs de s’affronter équitablement en net quelque soit
le parcours. Suite à la première campagne d’étalonnage, les statistiques de résultat ont montré que cet objectif
n’était pas atteint et qu’il existait encore des écarts dans les résultats ce qui signifie que certains parcours étaient
sous-évalués, d’autres surévalués.
Un obstacle placé à 220 mètres des départs peut être une réelle difficulté pour un joueur scratch alors qu’un
joueur bogey ne s’en préoccupera généralement pas, car son premier coup sera plus court et cet obstacle ne le
gênera donc pas pour son deuxième coup !
Pour apprécier la valeur relative d’un parcours, deux indices lui sont attribués :
- le Scratch Score Standard (S.S.S.) mesurant la difficulté absolue du parcours pour un joueur scratch (joueur
jouant généralement le par). Si le SSS est inférieur au par, le parcours est réputé plutôt facile alors que si le SSS
est supérieur au par, le parcours est réputé difficile.
La longueur réelle d’un trou est mesurée depuis le centre du tee (endroit où doit être positionné le repère fixe
(blanc, jaune, bleu, rouge)) jusqu’au milieu du green. Il s’agit en fait d’une longueur moyenne puisque la position
de drapeau change (plus court, plus long) mais le positionnement des marques de départ change également
(plus en arrière ou plus en avant sur le tee). Ceci est très important car positionner le repère fixe au fond du tee
revient à dire que le parcours réellement joué est quasi systématiquement plus court que sa longueur moyenne
ce qui fausserait alors totalement l’esprit de la mesure.
- le Slope (nombre entier compris entre 55 et 155) déterminant la difficulté relative du parcours entre le joueur
scratch et le joueur bogey (joueur dont l’index est compris entre 18 et 22).
Les tables d’étalonnage donnent une valeur neutre de difficulté de 113. Cela signifie schématiquement que le
parcours sera aussi difficile pour le joueur scratch que pour le joueur bogey. (valeur provisoirement appliquée à
un parcours non encore étalonné). Ces deux indices sont déterminés après un étalonnage du terrain prenant en
compte une multitude de données. Ces éléments, évalués trou par trou et repère par repère, prennent en compte
toutes les difficultés – regroupées en 11 catégories – qu’un golfeur peut rencontrer sur un parcours suivant son
niveau et son sexe. Une fois tous les trous évalués, le parcours se voit attribuer un S.S.S.et un Slope pour
chacun de ses repères officiels. Bien évidemment ces indices sont différents en fonction du repère joué et du
sexe !
Ligue d’Alsace de Golf | Christophe GENTNER responsable Etalonnage